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Manuel Gausa
from Symposium 2019
by HIT Lab
Manuel Gausa Architecte, Pr. et Dr École Doctorale en Architecture UNIGE, Gênes, Italie
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Répondant : Jérôme Lafond - Architecte, MCF.A. ENSAM, membre HITLab
Membre fondateur de l’agence Gausa+Raveau que sa connexion avec les nouvelles conditions actarquitectura et de la maison d’édition Actar formelles, sociales, techniques, économiques et Editorial, Manuel Gausa est un architecte environnementales composant les métropoles catalan articulant sa production entre théorie d’aujourd’hui. Son engagement dans le et pratique. processus de recherche se traduit par son Ainsi, il s’implique dans les champs de la implication dans la publication de nombreux production architecturale et urbaine, de ouvrages, il a été rédacteur en chef de la revue l’enseignement, de l’édition, des expositions « Quadrens d’Architectura i Urbanism » de 1985 et des recherches prospectives et critiques à 1991 et fondateur du groupe « Metapolis » sur la ville contemporaine. Il définit son qui vise à développer de nouveaux outils de travail comme une série d’expériences et de recherche pour l’architecture et le territoire. propositions qui favorisent la configuration et Il a également pris part à la création de la redéfinition de l‘espace contemporain ainsi l’IAAC - institut avancé d’architecture de
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Catalogne - dont il a été le Dean de 2012 à 2015. Manuel Gausa, s’investit également dans l’enseignement. Après avoir été professeur à l’ESTAB-UPC de Barcelone et directeur du programme « Architectures avancées et villes digitales » de la fondation polytechnique de Catalogne, il devient professeur titulaire et directeur de l’école doctorale en architecture de l’université de Gênes. Enfin, l’agence Gausa+Raveau Actarquitectura a livré récemment un projet de 145 logements dans la ZAC Clichy Batignolles à Paris.
Manuel Gausa
Celebrating Architecture, enjoying research : a multiformat project ou une nouvelle architecture pour une nouvelle logique...
COMPLI-CITÉS
Tout d’abord merci. Je suis un assidu de Montpellier et de ce symposium qui pour moi représente toujours partager des beaux instants avec des amis : évidemment Jacques, Élodie, merci Alain aussi pour votre sens de l’ironie, je l’aime beaucoup. Il paraît que les français ont l’esprit, les anglais l’humour et les espagnols le sarcasme… enfin l’important c’est de percevoir la réalité et de la revoir ensemble. J’aime être entre des amis. Je crois en une certaine idéologie mais cette idéologie aujourd’hui se fait par des complicités et parfois – si on sait lire entre les lignes – on peut, plus ou moins, repérer certaines cohérences ou mieux, conséquences convergentes : des lignes d’action qui se croisent et se retrouvent ; on peut repérer certaines interprétations partagées, certaines expériences relationnelles, certaines formes de comprendre le projet architectural, le projet urbain, les nouveaux challenges, etc. Je crois que le Symposium, Métropoles du Sud et évidemment le nouveau groupe de recherche HITLab ont une grande complicité avec beaucoup de choses que nous avons tâché – à Barcelone – d’impulser depuis longtemps. C’est vrai que quand nous nous sommes connus avec Jacques et Élodie, il y a déjà quelques années, la dimension culturelle de l’architecture était vraiment très importante. Depuis toujours j’ai pensé que l’architecture faisait partie de l’univers culturel et j’ai des gros problèmes avec le mot recherche parce que depuis toujours j’ai pensé que l’architecture (l’architecture innovante) était liée à une certaine idée de recherche en commun.
Je me rappelle quand nous, un jeune groupe d’architectes de Barcelone, avons fondé la ESARQ-UIC, la première école privée d’Architecture de Barcelone : un collègue de la Direction Collégiale que nous avions mise en place me disait toujours « il faut faire plus de recherche Manuel, il faut faire plus de recherche ». – Mais bien sûr ! je répondais : ce qui nous a pousser à fonder ce centre a été la recherche…. le besoin d’innover notre pratique, notre profession, notre pensée, notre logique… dans
ce nouvel âge qui s’ouvre à des nouveaux paradigmes ; nous tâchons de chercher et de transmettre de nouvelles règles et des nouvelles façons de faire… – « mais non Manuel…. Moi je parle de recherche scientifique et toi tu parles d’exploration ; moi je parle de recherche officielle, nationale ou européenne et toi tu parles de recherche culturelle » Et c’était peut être vrai : moi je parlais d’explorer un nouveau monde et mon ami parlait de faire de la recherche institutionnelle, au sens de la recherche scientifique, du doctorat, des appels officiels, etc. Pour une école qui était en train de naître, évidemment la Recherche, avec R majuscule, était quelque chose de très important.
Moi je dois dire que cette duplicité du mot recherche, avec tous ses synonymes, exploration, investigation, pourquoi pas engagement, prospection, a provoqué toujours une situation un peu floue : je me suis, disons, un peu basculé entre plusieurs de ces interprétations et donc sûrement mon intervention aura aussi quelque air de ce genre.
RECHERCHE ET EXPLORATION
1990
Je suis d’une génération qui maintenant commence à avoir déjà 60 ans (et ça m’embête terriblement !) très liée aux années 90 où – en pleine postmodernité ou post-postmodernité – nous avons compris qu’un changement incroyable dans notre environnement socioculturel était en cours, et en particulier dans la ville mais aussi dans nos propres outils de travail et d’approche au projet ; un changement dans les territoires de relation ; un changement dans nos scénarios de vie ; un changement lié à la logique de nouvelles formes d’organisation, aux propres géométries de nos espaces urbains ; à une nouvelle pensée, en définitive, liée à l’avènement de l’information et une nouvelle capacité d’interagir avec un nouveau univers matériel/logiciel propre de l’âge digital. Et cette combinaison information/interaction (information non pas uniquement comme donnée reçue mais comme donnée « inter-active ») annonçait une révolution qui se prolonge encore aujourd’hui, mais très embryonnaire à ce moment ; nous avions 30 ans et nous étions formés dans des écoles qui pensaient encore au mouvement moderne (et même à la composition classique ou rétro-classique, ergo postmoderne) et cet avènement d’une nouvelle logique qui était liée à la capacité de travailler avec des ordinateurs personnels et des softwares, inouïs jusqu’á ce moment, avec les premiers laptops et les premiers systèmes windows ou les premiers systèmes personnels de manipulation logicielle avaient quelque chose d’absolument révolutionnaires qui germinaient précisément aux années 90.
Tout à coup nous sommes capables de comprendre que la ville n’est plus une ville-forme mais une ville-système : un système dynamique, non linéaire ; un système de relations et d´interactions entre couches d´informations et réseaux de relations/interactions : virtuel, matériel et immatériel à la fois. Tout à coup nous comprenons que la Ville (cette ville « référentielle » qui avait marqué les générations précédentes) est quelque chose de beaucoup plus complexe et dynamique : une n-Ville, une multi-ville ; que les anciennes conditions de l’architecture (stabilité, positions fixes, ordres composés, processus linéaires) allaient se substituer par des conditions plus dynamiques, évolutives, hétérogènes, impures, interactives) ; les géométries fermées allaient laisser la place à des géométries plus ouvertes et irrégulières : les modèles linéaires à des modèles non linéaires ; les ordres formels à des ordres informationnels ; les formes « alignées » à des formes agencées.
Dans ce premier moment beaucoup d’entre
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nous ont tâché de comprendre ce nouveau Plan de Bataille qui s’ouvrait devant ces nouvelles circonstances. Pratiquer, Faire, Parler, Réfléchir, Diffuser. Tout un nouveau monde en Espagne, en France, aux États Unis, etc., (Élodie, Jacques, vous connaissez bien ce moment avec vos activités avec Champ Libre) a essayé d’analyser avec des formats plus ou moins conventionnels, les clés émergentes de ce nouveau temps :
Quand à nous (quand je dis nous, je parle des plusieurs intégrants du groupe Métapolis) nous avons travaillé dès la revue Quaderns, nous avons fondé la maison d’éditions Actar et nous avons impulsé plusieurs publications toujours collectives et fondées sur le projet (Housing, Operative Optimism, Architecture Aujourd’hui Géograhie, HyperCatalunya, etc, et surtout le Dictionnaire Métapolis de l’Architecture Avancée dont les mots clés étaient dynamicité, complexité, transversalité, diversité, mixité, interactivité, Responsivité, etc) : la grande révolution était liée à cette idée de complexité, de simultanéité d’informations en relation qui étaient capables d’interagir ; ces mots n’étaient pas les mots du monde moderne, ni du monde postmoderne (ni du monde classique) : c’était les mots d’un nouveau monde plus complexe relié à la capacité d’interagir avec l’information.
Evidemment tout cela a crée des « rébellions substantielles » dans notre capacité de comprendre l’architecture (il y a toujours eu cette idée de rébellion dans les avant-gardes) : l’ordre informationnel n’était plus un ordre contrôleur mais un ordre agencé ; la forme n’était plus une forme composée mais formulée ; l’idée d’organisation devenait beaucoup plus souple ; les structures n’étaient plus des structures figées mais adaptables et différentielles ; les géométries devenaient des topologies ; Cet univers de changements « indisciplinés » était celui qui méritait d’être exploré et tout une décade (celle des années 90) s’est basée sur une idée de la recherche liée à cette idée d’exploration en cours : exploration de nouvelles capacités, de nouvelles aventures de pensées projectives où l’idée de composition linéaire classique – substituée pendant presque tout le XX ème siècle par l’idée de position neo-linéaire moderne– laissait la place à un nouveau facteur (l’information dans l’espace-temps) associé à l’idée de disposition/dispositif ouverte, capable de répondre à une nouvelle logique non linéaire. Et toute cette nouvelle aventure avait besoin d’un autre genre de Regard : un regard holistique et particulier, lointain et proche à la fois ; global et local ; virtuel et matériel ; pur et impur ; linéaire et non linéaire. Opératif et paradoxal (parce qu’évidemment quand on multiplie la capacité d’interagir entre informations, les systèmes dynamiques créent des paradoxes et donc des situations anti-typologiques, « impures »). Voilà une bonne nouvelle : nous sommes impurs : bons et mauvais, beaux et laids, idéalistes et pragmatiques, conceptuels et matériels, singuliers et pluriels, surfaces légères et volumes denses, en même temps ; nous sommes capables de penser de façon
beaucoup plus tolérante, beaucoup plus ouverte ; pas éclectique mais souple, beaucoup plus adaptable à des situations plus complexes. Alors tous les Grandes Vérités de la Discipline Architecturale commencent à bousculer : il fallait regarder, voir, parler et agir avec des nouvelles clés.
La génération de cette époque a cette volonté de voir, de faire, de parler, de diffuser, de communiquer, d’explorer ce monde avec une recherche très liée à cette idée – comme je vous disait – d’exploration : production, diffusion, transmission, communication, faisaient partie d’une nouvelle bataille idéologique en cours destinée à expliquer cette nouvelle logique de pensée informationnelle, digitale, transversale, complexe, avancée (dans le sens de l’action, de l’avancement, de l’anticipation, de la prospection, de la recherche aussi) ; une bataille contre une certaine inertie du monde académique, du monde politique, du monde de la recherche officielle, du monde aussi des commandes ; de ce monde encore très lié aux paradigmes antérieurs.
RECHERCHE ET PRODUCTION
Une nouvelle pratique, une nouvelle production, s’ouvrait devant nous ; un projet innovant est aussi (et surtout) recherche… quand il tâche d’expliquer tout un nouveau univers de potentiels, de visions, de stratégies converties en formulations spatiales. Une nouvelle logique opérationnelle et une nouvelle génération tâchait de comprendre les potentiels de cette nouvelle aventure culturelle, spatiale, environnementale, et surtout sociotechnologique et de les convertir en projet : un projet capable de synthétiser des systèmes multiples : ville, architecture, environnement, société et nouveaux dispositifs, nouveaux instruments associés aux nouveaux paradigmes liés à cette révolution. En 1990 apparaissent les premiers logiciels GIS ; le scan arrive en 93 (nous les utilisons aujourd’hui de façon naturelle mais c’était des nouveaux outils qui permettaient de voir, de comprendre, d’analyser, espaces, villes et territoires à partir de données multi-couche et des séquences de compréhension. Photoshop se diffuse en 91, un modèle graphique qui devient un instrument de manipulation formelle : ces premiers softwares nous donnent des nouveaux instruments qui permettent de créer de nouvelles architectures ; de comprendre des géométries qui pouvaient topologiquement être déformées, adaptées ; de créer de nouveaux maillages qui travaillent avec des nouvelles formulations spatiales beaucoup plus souples, beaucoup moins figées, beaucoup plus liquides –si vous voulez – beaucoup plus adaptatives d’un côté, et fluctuantes de l’autre. Les architectes qui étions intéressés à ces recherches nous voulions essayer toutes ses possibilités liées à une certaine idée/idéologie nouvelle, de géométrie, d’organisation, de fluctuation, d’hybridation, d’accouplement entre ville et paysage, paysage et infrastructures, territoire et architectures ; logiques très liées à la capacité de créer des couches complexes (paysages, architectures, infrastructures, villes) dans tous les sens.
L’idée de diagramme et d’idéogramme comme concept stratégique multi-niveau, la capacité de voir la ville de façon systémique mais pas puriste, l’abstraction compressive (synthétique) face à la l’abstraction dépurative (essentialiste) moderne, seraient les clés d’une certaine génétique architecturale nouvelle et innovante à la fois. Cette première grande époque de recherche/ exploration allait être très liée à l’idée de complexité, et de transversalité. L’idée immédiate de penser que si la ville était un système complexe, un système hybride et impur (avec des géométries absolument irrégulières associées à des situations irrégulières à la fois), les projets pouvaient peut-être créer des
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résonances entre échelles diverses avec des rôles symbiotiques (en synergie) constituaient une première phase d’approche à la logique systémique informationnelle (j’ai écrit un livre, Open, Space, Time and Information, qui tâche d’expliquer cette première période d’exploration).
Un deuxième moment fascinant allait être celui d’explorer une nouvelle capacité de travail liée à l’irrégularité, à la discontinuité : un nouveau genre de configurations, de géométries, de formulations et d’approches où le concept de paysage (comme surface active plus que comme espace botanique) commence à être très important (un vide lié au plein, pas un vide résiduel, mais un vide enchevêtré dans des géométries dendritiques, rhizomatiques, fractales : la capacité de travailler avec vide et plein en même temps, se rencontre dans l’architecture, dans la ville et aussi dans un territoire perçu comme une mosaïque maillée plus que comme un patchwork ou accumulation de fragments. Des « lieux et entre lieux » entrelacés par des systèmes souples déclinés entre paysage, ville et matrices de liaison. Plusieurs projets internationaux reflètent cette époque : à Barcelone ce moment devient assez important pour nous, pour le groupe Métapolis, un collectif initialement de 20 architectes qui se mettent d’accord pour faire une grande exposition et expliquer des nouvelles idées, des nouvelles stratégies pour la ville de Barcelone (des idées, des concepts plus que des noms). Communiquer avec les citoyens, sortir de l’école et des milieux traditionnels professionnels (à l’époque j’étais professeur à l’ETSAB et directeur de la revue Quaderns) unissaient des acteurs qui avaient des inquiétudes culturelles innovantes reflétées dans une exposition performative et un livre un peu iconoclaste, hétérodoxe (Barcelona Métapolis 2.0, Actar 1998) avec des images qui n’étaient pas des illustrations mais des stratégies visuelles. Je parlais dans les paragraphes précédents de cette capacité de visualiser : les architectes nous visualisons, parfois nous illustrons notre projet, mais surtout, quand il s’agît d’architectes impliqués avec la recherche, nous visualisons des stratégies spatiales. Des stratégies visualisées, pour ainsi dire, où une infrastructure peut générer de nouveaux paysages opérationnels où une ville peut être aussi une géographie, où une surface peut être un volume, etc.
Evidemment là réside notre faiblesse parce que nos collègues scientifiques – physiques, ingénieurs environnementaux, géographes, etc.–font des rapports et des calculs mesurables et nous nous ajoutons des images de synthèse (dans tous les sens) qui immédiatement peuvent être critiquées. Une image crée immédiatement une espèce de choc mental, un plan/réaction mental… et nous nous travaillons avec ça. En tout cas, c’est une époque où Greg Lynn, Markos Novak, Karl Tschu, Neil Denari, commencent à travailler aux États-Unis avec des logiciels issus de l’industrie des jeux-vidéos et des effets spéciaux des films, liés à une nouvelle génétique de la forme ; en Europe, en Espagne, c’est une époque plus liée à une nouvelle stratégie de la forme, plus liée au matériel plus qu’au virtuel. L’idée de lier ville et nature, nouveaux logiciels et environnement est une notion très présente à l’époque. Mais aussi la volonté de comprimer la complexité dans des « plans de bataille », des diagrammes évolutifs capables de se transformer de façon ouverte mais capables aussi de conserver une information stratégique (conceptuellement stratégique) de base : diagrammes ou idéogrammes pas comme des croquis (formes schématiques) mais comme des inducteurs adaptables et évolutifs (formulations génétiques).
RECHERCHE ET DIFFUSION
L’autre grand champ de bataille de la recherche,
comme je vous annonçais précédemment, serait celui de la diffusion des idées innovantes : cette équation recherche = diffusion était à l’époque très lointaine des actuelles contraintes pseudoscientifiques (indexation, peer reviews, listes de revues notables, etc.). La recherche liée à une certaine idéologie ou avant-garde culturelle se faisait par la complicité d’expériences en résonance avec une idée d’expérimentation commune. Et dans ces premiers moment la diffusion entendue comme communication était très importante et il fallait la changer : en Espagne il y avait tout un réseau de nouvelles publications multi-format (revues, fanzines, manifestes, etc.) qui tâchaient d’expliquer ce nouveau monde. En France Archilab a joué un grand rôle. Le plus grand projet pour nous a été le Dictionnaire The Metapolis Dictionary of Advanced Architecture (Actar, 2003) qui était une espèce de manifeste hybride en format classique (encyclopédique) avec des mots-clés liés à cette recherche en cours.
En même temps que nous faisions ce BARCELONA METAPOLIS dictionnaire collectif nous pensions qu’il fallait le célébrer avec les gens loin des traditionnelles présentations des livres académiques ou des BCN MET1.0, ed. Actar-Metapolis, Barcelona 1998 livres cultistes : nous pensions à des formats expérientiels, événementiels, à des espaces de célébration avec les personnes (et à Montpellier vous avez été des pionniers aussi avec le Festival des Architectures Vives, les activités de Champ Libre, etc.) : communiquer la créativité avec des format capables d’être célébré par/avec les citoyens.
RECHERCHE ET TRANSMISSION
Mais immédiatement nous avons compris aussi qu’il y avait un challenge obligé, lié à la transmission des idées, liée à l’idée d’école comme laboratoire : il fallait faire de la recherche, mais il fallait la faire « ensemble », avec des jeunes énergies, avec des nouveaux acteurs et des nouvelles forces émergentes ; une idée d’école capable de créer des « associés de recherche », une école où le professeur serait plus qu’un « maître », un responsable, collaborateur à la fois, associé avec des élèves qui voudraient apprendre – évidemment – mais apprendre en cherchant ensemble (apprendre et, en même temps, non seulement recevoir des instructions mais aussi s’engager dans des expérimentations, des inductions, des questions, des doutes…).
Alors avec beaucoup des acteurs réunis autour de Métapolis nous avons voulu forcer cette nouvelle situation de recherche partagée, concrétisée en « format école ». Les grandes écoles traditionnelles de Barcelone (ETSAB et ETSAV) étaient très figées au « bien faire » du projet-design. L’aventure était presque impossible et moi, personnellement, j’étais un privilégié car j’étais professeur à l’ETSAB (la grande école publique de Barcelone). Cependant l’émergence en Espagne, à la fin des années 90, des écoles privées a permis à ces 25 architectes – qui avaient été capables de s’unir et de créer une exposition, un livre et surtout, un nouveau débat socio-politique, d’être à la base de la fondation d’un nouveau centre associé à une université privée, la première à Barcelone (l’ESARQ-UIC) : maintenant il y en plusieurs mais
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à l’époque c’était la première université privée et cette situation n’a pas été facile à cause de la prééminence et le prestige de l’école publique et des liens confessionnels de l’ESARQ-UIC. Cependant nous avons eu pendant les premières années une énorme liberté et (avec ce groupe fondateur décidemment jeune) les grandes recherches étaient très liées à la qualité de projets très liés aux notions de complexité, de dynamicité, de diversité et à l’émergence de nouveaux phénomènes et de nouvelles sensibilités. Toute une structure complexe de professeurs mais aussi d’experts – des chercheurs pas figés – ; de programmes flexibles, en maille, avec des cours intenses et des workshops multi-format ; de pensées multidisciplinaire (écrivains, phylosophes, scientifiques, créateurs, étaient des collaborateurs associés) ; mais aussi le cosmopolitisme combiné avec le localisme ; la combinaison de rigueur et de fraîcheur ; une innovation associée à une certaine iconoclastie générationnelle ; l’idée de croisement liée à un nouveau phénomène, les réseaux informationnels : tout cela formait la base du projet.
2000.
Nous arrivons maintenant aux années 2000 qui marquent une deuxième phase dans la recherche dans ce nouveau temps associé au développement d’INTERNET. Si, tel que nous l’avons signalé, le premier moment est lié à l’émergence des premiers logiciel multi couche et multi échelle, aux ordinateurs personnels, aux systèmes windows, à la capacité de surmonter la perception classique picturale, compositionnelle, mais aussi la moderne planificatrice, positionnelle, par une perception simultanée et multi-niveau, dispositionnelle, à l’idée de d’explorer une nouvelle organisation capable d’intégrer des systèmes à partir de matrices multi structurelles, l’accès à Internet marque un deuxième moment fondateur très lié à l’exploration d’une recherche basée sur la connectivité, la mixité et la mise en réseau.
L’éclosion d’internet a lieu dans les années 2000 et cette capacité d’utiliser le web 2.0 et de comprendre facilement internet comme – évidemment – un moyen qui nous connecte rapidement et virtuellement, se traduit dans une certaine vision de nos villes et de nos territoires comme des systèmes en réseaux multiples, pas uniquement infrastructurels mais relationnels, qui peuvent être entrelacés et connectés à plusieurs niveaux, au delà des premiers essais d’entrelacements plus physiques. À ce moment-là les fondateurs du groupe Métapolis sommes appelés à diriger une consultation prospective liée au développement futur du territoire de la Catalogne, une consultation capable de d’enchevêtrer plusieurs systèmes, de les intégrer en réseau, à plusieurs échelles partant du territoire et arrivant à des architectures-hypothèse qui se présentaient comme des questions/visions de futur. 25 architectes internationaux sont appelés à répondre à cette aventure.
Le projet Hi-CAT ou Hyper-Catalunya permet créer un nouveau système d’exploration prospective pour une ville géo-urbaine, ou les visions holistiques à grande échelle se combinent avec des visions architecturales que ne se présentent plus comme des des objets-commandes mais comme des processusdemandes. Des icones, oui, mais des icones comprises comme des stratégies plus que comme des « élégies ». HiCat reprend beaucoup des idées de Barcelona Met 2.0 mais d’une façon plus sophistiquée. Les échanges en réseau sont plus efficaces et les projets plus complets et travaillés. Cependant l’idée d’unir prospection, exposition, diffusion et célébration/discussion des idées continue à être la même. Presque en parallèle une autre recherche plus techno-scientifique associée au MIT de Boston
et dirigés par Neil Gershenfield avec Vicente Guallart explore les capacités de la web 3.0 (Internet of things) pour créer des espaces de vie interconnectés en temps réel. Le projet et celui de créer une structure-habitat (une maison) capable de recevoir des informations et de les échanger elle-même dynamiquement, en changeant la propre forme, selon les sollicitations du milieu, de l’habitant et de l’environnement. Le projet est un challenge trop ambitieux et ne fonctionne pas tout à fait du point de vue de la construction réelle – au delà du concept – parce la technologie n’est pas encore perfectionnée. Mais il s’agît d’un grand prototype 1/1 qui montre des possibilités de recherche TIC.
En 2003 quelques uns d’entre nous (Vicente Guallart, Willy Muller, et moi même) nous abandonnons la UIC pour fonder l’IAAC comme un centre de recherche postgraduate. Je continue à avoir des rapports de sympathie avec l’ESARQ-UIC mais nous voulions plus de liberté et de capacité d’action. Refs: The Berlage Institut, MIT-Media Lab Boston.
C’était le moment propice pour fonder cet IAAC, 2003´(2001´) > (INTERACTIVITY - REACTIVITY) institut, l’IAAC, plus lié (comme vous le voyez) Experimentation and fabrication.
Innovation associated with a responsive optimization of
non seulement aux notions de complexité, new technological capabilities and the generation of dynamicité et diversité mais aussi aux idées de new advanced prototypes) transversalité, interactivités et de façon chaque fois plus importante à la conditions réactive et responsive de la matière ; à la capacité de celle-ci de réagir avec l’information. Un institut où l’expérimentation, la fabrication digitale, l’innovation matérielle (biomatériaux, nanotechnologie, senseurs, etc.) marque l’agenda éducationnelle dans une espèce de grand garage capable de se transformer constamment.
Le premier programme que nous avons mis en place avait une importante partie associée à la prospective urbaine (à un certain Urbanisme Avancé) issue du projet HiCAT. Une ligne qui, à cause de la volonté politique de se concentrer sur la fabrication digitale, disparaît très rapidement en 2006. C’est le moment où je pars pour Gênes et abandonne temporellement le projet IAAC . Mon intérêt de recherche se base sur la ville en synergie avec l’Architecture et le Paysage : pas seulement sur la ville territoire « vers l’extérieur » et la prospective à grande échelle – en réseau(x) – mais aussi sur la ville « vers l’intérieur » et le recyclage urbain ; la capacité de renforcer et ré-informer les systèmes urbains en liaison, de recycler, de reconnecter, de renaturaliser la ville et de favoriser les relations à tous les niveaux, entre matrices relationnelles et entre espaces relationnels. Une recherche liée à la capacité de réinventer nos villes comme des multi villes géo-info-urbaines,
Analyse et synthèse, recherche et prospective, associées à une ré-information sensible et innovante à la fois (afin de conserver les valeurs référentiels et d’anticiper les possibilités futures, pas à partir de l’idée de contrôle planificateur mais à partir de l’idée de vecteur inducteur comme orientation stratégique) impulse des paris « para-stratégiques et protoesthétiques »). Dans la chaire d’Urbanisme que je dirige à Gênes (où je suis professeur dès 2008) nous travaillons avec cette notion de diversité agencée et de transversalité multi-échelle de recherche et d’interaction, intégrative, entre systèmes ; avec une approche holistique (depuis le territoire jusqu’au projet architecturale et la performance activiste). Nous n’arrivons jamais
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dans mon cours jusqu’à un niveau détail 1 :1 mais jusqu’à un niveau de proto-projet associé à toute une démarche de « passage de témoins » entre territoriale, ville, paysage et architecture .
En 2016 et 2017 nous avons organisé à Gênes plusieurs symposium internationaux liés à la recherche européenne KAAU (Erasmus Alliance) où l’ENSAM de Montpellier était présente avec le groupe Métropoles du Sud et où il s’agissait de définir le concept d’ « urbanisme avancé » aujourd’hui. Montpellier travaillait sur le patrimoine et la ville, l’IAAC sur la technologie et les espaces publics et à Gênes nous avons travaillé avec la résilience et le paysage, une résilience liée aussi aux nouvelles technologies et à la capacité de travailler avec une nouvelle intelligence urbaine. Cette agenda est aussi celle du Doctorat de Recherche en Architecture et Design que je dirige à la UNIGE. Un doctorat multi-disciplinaire divisé en quatre aires thématiques (Politiques, Villes et Territoires, Théorie du Projet, Stratégies et technologies eco-systémiques, représentation et communication) et 14 lignes de recherche qui partent du projet comme base de travail commune pour explorer les défis de notre contemporanéité.
RECHERCHE = ANTICIPATION ET/OU INNOVATION.
2010.
L’idée qu’une certaine pensée avancée est liée forcément à la révolution informationnelle – mais pas uniquement aux nouvelles technologies sinon, plutôt, à une nouvelle logique plus complexe, irrégulière et interactive – me convoque constamment. Cependant, en 2012, sans abandonner Gênes, je reviens à l’IAAC comme Dean et j’aperçois que cet espace de recherche anticipatrice a changé depuis que j’étais parti. Rappelons nous qu’en 2007 se lance l’I-phone avec l’éclosion des smart-phones et surtout des apps, des réseaux sociaux et des data-bases. En 2012 c’est le plein essor des smart-cities et des senseurs liés à la capacité croissante de recueillir des données grâce à l’évolution d’Internet, des apps. et des real-time data. La recherche à l’IAAC se dirige à la capacité d’interagir avec l’environnement de façon optimisatrice en prenant des datas et en les transformant en des processus performatifs, en travaillant avec des nouveaux dispositifs et de prototypes matériaux à vocation chaque fois plus réactive. La capacité d’interaction entre les dispositifs processeurs progressivement intégrés dans notre corps et une culture de nos espaces de vie et relation « augmentée » commence à être chaque fois plus évidente. Je parle, évidemment, d’une certaine Intelligence artificielle mais surtout d’une nouvelle intelligence collective.
J’ai toujours été très individuel mais probablement le futur demande cette interaction croisée entre personnes, technologies d’interéchanges de communions temporelles dirigés à des buts et intérêts communautaires concrets. Comme notre propre intelligence individuelle une nouvelle intelligence collective concrétisée à travers des paramètres statistiques (majorités déterminées en temps réel) sera capable de reconnaître, relier, réagir, adapter et structurer, et changera nos habitudes pour « performer » des actions spatiales, urbaines et politiques, de façon collectivement « empathique » et « expérientielle » ; et là la parole interactivité
plus qu’interaction prendra chaque fois plus le relais.
RECHERCHE = CÉLÉBRATION
Pour finir j’insiste que dans ce nouveau temps de révolution(s) en cours la communication devient aussi célébration : si une autre pensée a besoin d’un autre genre de pratiques, elle a besoin aussi d’un autre type de communication ; dans tous les grands moments de révolution des idées il y a eu la « grande fête » comme célébration des idées, comme transmission des potentiels, avec des formats multiples ou l’architecture se transformait non seulement en structure mais aussi en scénographie, en performance éphémère, en espace actif et activiste ; en carnaval, en film, en musique, etc. Le FAV par exemple a été pour nous une occasion de travailler avec cette idée géniale de permettre au patrimoine d’accueillir des performances infiltrées, pour se transformer dans des espaces de célébrations créatives et citoyennes.
Nous sommes dans un temps d’exploration et évidemment de recherche mais l’architecture doit être surtout une grande aventure culturelle. La culture c’est cela : rechercher, créer et partager. La recherche actuelle liée au développement technologique exige chaque fois plus des réponses scientifiques mais elle doit se transformer aussi en une une culture qui puisse être compréhensible pour les citoyens : comme architectes nous avons cette capacité de créer une culture spatiale propre de époque, et de la transmettre par la recherche de ses propres capacités mais aussi par la célébration de ses propres idées : pour créer un nouvel espace habité « meilleur » ; une certaine idée d’habitat en résonnance avec notre propre temps.
Un grand philosophe, Fernando Sabater, disait : « il y a des choses qui nous permettent de vivre, qui nous sont nécessaires pour vivre et d’autres qui nous donnent envie de vivre » et je pense que pendant longtemps l’architecture a le devoir de combiner cette double mission : faire des espaces qui nous permettent vivre (mieux) mais aussi des espaces qui nous donnent envie de vivre (plus).
Jérôme Lafond
Merci beaucoup il y a quand même une créativité prolifique dans un même homme en tout cas on voulait vous remercier parce que c’était vraiment une analyse extrêmement précise sur le monde d’hier, le monde d’aujourd’hui, le monde du contemporain ou celui qui va être celui de demain. Il y a beaucoup d’étudiants dans la salle je pense qu’ils ont aimé cette idée de l’engouement que vous avez aussi à donner ou faire passer un savoir, je pense que c’est une belle leçon aussi de structuration des choses en disant que si on ne sait pas ce qu’il s’est passé hier et qu’on analyse pas ce qui se passe aujourd’hui, on ne peut pas anticiper les choses de demain. C’est une filiation que les architectes savent faire plus ou moins bien s’ils n’ont pas abandonné cette notion de projet d’architecture aussi.
L’idée aussi que nous ne sommes plus renfermé dans l’objet architectural en tant que tel mais que nous avons une pensée avec l’entrelacement justement des pensées, pas que métrique, mais aussi sur la globalité du social de la technologie et de toutes les pensées qu’on peut avoir sur projet donc il y a une espèce de travail d’ouverture extrêmement importante voir illimité c’est ce qui est un peu à mon avis la problématique aussi de pouvoir raconter les choses peut-être dans un temps limité parce qu’il y a trop de choses à raconter. Je voulais vous remercier je trouve que la question que je retiens en partie c’est que la recherche est vaste, il faut se donner une méthode, un regard, une vision mais ce que je
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trouve aussi dans votre exposé, ce qui est très intéressant, c’est la question de l’art information, tout ce qu’on voit aujourd’hui c’est un prétexte pour renseigner l’homme dans le monde, où il est aujourd’hui, où il sera demain et ça c’est quand même quelque chose de très important parce qu’on a l’impression, aujourd’hui que l’homme ne s’habitue pas à son monde et qu’on est soit dans une espèce d’ancrage limitée avec des pensées limitées ou soit justement dans l’inverse l’extrême vous nous montrez où on peut avoir un champ illimité et tout est possible et je trouve que montrer ça à des étudiants ou même à des jeunes architectes qui sont en cours de formation ou encore en cours d’évolution dans leurs pensées, ça donne vraiment envie de sortir d’ici, d’aller dans les ateliers, de produire des projets et de dire que tout est possible à l’échelle de l’homme dans son territoire et dans les données qu’on a aujourd’hui et qu’on aura probablement demain.
Donc je voulais vraiment vous remercier parce que c’est vraiment une belle leçon de ce qui est potentiellement un lieu savoir : la recherche et puis le faire parce que on a vu que c’est possible et qu’on sait faire donc c’est la question de la pratique la recherche. Merci Manuel.
Question
C’est juste une petite remarque, à la fin le mot qui plaît beaucoup ici c’est créativité. Je pense que c’est essentiel dans nos métiers et je parle en tant que chercheur et c’est je pense une des plus grandes difficultés que j’ai, d’arriver à transmettre ça aux étudiants et comment vous vous arrivez à le réaliser hormis votre fort engouement et votre fort enthousiaste pour le faire ?
Manuel Gausa
Pour ceux qui aimons la transmission des idées et la recherche des « possibles » la relation avec les étudiants est toujours riche et enthousiaste. Il y a cependant deux grandes « approches » et donc deux types de professeurs. La première donne beaucoup d’importance à l’instruction : il faut faire comme ça… Il y a quelque chose d’apprentissage du métier dans tout cela. L’autre approche préfère suggérer et induire : faire extraire aux étudiants ce qu’ils veulent faire et exprimer et qu’ils ne savent pas très bien orienter : là il faut être capable de donner plus que des instructions, des orientations ouvertes…. Des horizons de recherche. Des suggestions projectuelles diverses et diversifiées. Les étudiants doivent pouvoir exprimer ce qu’ils veulent de la façon la plus libre. Ils doivent perdre la peur à l’échec. L’échec est possible : je vous ai montré dans ma conférence plusieurs échecs personnels.
L’important c’est de s’impliquer dans le projet avec toute la créativité, la volonté et la sincérité. Avec toute l’intensité possible. Certaines architectures sont plus intellectuelles, d’autres plus passionnelles, d’autres plus matérielles ou structurelles.
Personnellement j’aime beaucoup travailler en groupe : dans ma vie, j’ai toujours travaillé en synergie, mais pour cela la complicité est essentielle. Et l’important est de créer cette complicité. Ni compétitivité ni permissivité. Complicité et diversité. Aux étudiants je leur dis toujours « Tâchez de travailler en complicité, vous devez avoir entre vous un certain feeling si vous êtes des « rivaux internes » c’est fini ». La créativité, finalement, c’est une synergie innovante qui veut se projeter. Nous sommes des architectes : je voulais être architecte depuis que j’étais très petit : j’aimais l’idée de projet à cause de cette capacité de synthétiser création et technique, subjectivité et objectivité, rigueur et élan : de comprimer des informations, de les transformer, de les manipuler, de les reconvertir et de les visualiser
comme des espaces créatifs : cette vision spatiale (qui est une vision synthétique mais qui parle de tout un univers de données analytiques visualisées en forme des paris expressifs, visuels, perceptifs), est notre force. Cependant, et pour finir, un grand débat s’ouvre aujourd’hui (nous l’avons chaque jour à l’IAAC), pour savoir si dans notre futur immédiat la notion de pari comme « vision ouverte » (stratégique) devra se substituer par la « visualisation » (simulation) de plusieurs scénarios optimisés et possibles, indifférents les uns des autres : possibilités liées à une certaine paramétrisation spatiale, en faisceaux multiples, sans choix « esthétiques » car il dépendront, en bonne partie, de cette intelligence collective dont nous parlions au préalable. Je n’ai pas de réponse mais je continue à défendre une certaine orientation éthique/esthétique de la création architecturale. En tout cas les architectes, j’espère, nous aurons la capacité de travailler avec le sens expressif de l’espace et la capacité de donner réponse aux questions de notre propre habitat ; sans perdre cette capacité qui est la notre.
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Photos : 1 // Bioluminescence - Luminothérapie - Montréal 2 // Exposition “Fabriquer l’Architecture” - Université de Laval - Mai à Septembre 2019 3// Pour une architecture de l’écume - Thèse doctorale 4 // Protéiforme - Exposition sur l’architecture paramétrique - Montréal - 2013