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Ouverture Séminaire Scientifique
from Symposium 2019
by HIT Lab
SYMPOSIUM2019
Séminaire Scientifique HITLab / Métropoles du Sud
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Introduction
Intervenants :
Alain Derey (Directeur de l’ENSAM) Valérie Wathier (Adjointe à la Cheffe du BRAUP - Ministère de la Culture) Élodie Nourrigat (Architecte, Professeur ENSAM, Responsable Scientifique HITLab) :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: menés de concert.
Alain Derey
Bonjour à tous, je suis le directeur de cet établissement et à ce titre je m’empresse de vous souhaiter la bienvenue. Je ne vous cacherai pas plus longtemps l’extrême plaisir qui est le mien de voir que ce symposium fait salle comble, ce qui ne me surprend pas. Je suis ravi d’accueillir les personnalités présentes, vous me permettrez de saluer la présence de Madame Valérie Wathier qui représente le Ministère de la Culture et le paysagère (BRAUP). Nous sommes très heureux que vous ayez pu faire le déplacement et de pouvoir ainsi bénéficier de votre expérience. Vous me permettrez aussi d’avoir une pensée particulière pour ceux qui sont devenus de vrais amis et avec lesquels les échanges se renforcent d’année en année. Je veux parler de ses relations privilégiées avec l’Espagne, mais plus particulièrement du côté du Pays Basque. L’Université du Pays Basque, avec laquelle nous avons un diplôme en partage, répond toujours à nos nombreuses sollicitations. L’excellence que vous développez à travers votre cursus ne manque pas de nous influencer et j’ai bon espoir que grâce à vous nous allons encore nous améliorer et continuer à proposer des projets
Bureau de la recherche architecturale, urbaine et
Je voudrais aussi insister sur la présence de l’Université de Valencia, Université de grande qualité avec laquelle nous souhaitons nous engager dans un partenariat similaire. Cette ambition de développer les relations avec notre pays voisin se justifie par la diversité des approches qui existent dans les universités espagnoles et par leur esprit d’ouverture qui ne peut que rencontrer une vraie volonté de l’ENSAM d’être présente à l’international. Je veux aussi saluer la présence de Christophe Boyadjian, enseignant à l’ENSA de Lyon. Mon cher Christophe j’ai lu sur ta biographie que tu avais été fait docteur honoris causa de l’Université d’Erevan en Arménie. Je me permets
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tout d’abord de te féliciter, de manière un peu rétroactive, pour cette distinction à laquelle tu ne peux qu’être sensible compte tenu de tes origines arméniennes. Mais surtout cela me donne l’occasion de souligner l’intérêt des relations internationales et des relations interpersonnelles que font naître les projets et les personnes rencontrées. Ce projet avec l’Arménie avait été monté du temps où j’étais l’humble directeur de l’ENSA de Clermont Ferrand. C’est pourquoi je suis heureux de cette distinction qui correspond à une reconnaissance du travail effectué par les architectes et enseignants français investis dans leur école. Merci d’avoir porté ce projet, d’y avoir cru et de l’avoir poursuivi. Je veux aussi saluer la présence de Manuel Gausa et de Clara Mejia, de belles personnalités du monde de l’architecture, qui petit à petit nous accompagnent dans l’émergence d’une nouvelle école issue de quelques changements imposés par nos ministères de tutelle. Vos expériences nous seront précieuses dans le cadre des comités de recrutement auxquels vous allez très prochainement participer.
Ce symposium est le premier à être organisé par le HITLab, tout nouveau groupe de recherche et formation. C’est donc un moment essentiel pour notre école et d’autant plus important qu’elle sait s’entourer d’établissements étrangers ou voisin, l’ENSA de Marseille, dont les expériences sont précieuses notamment en matière d’innovation pédagogique. La recherche, on le sait, joue un rôle particulier et de premier plan dans les écoles. À ce titre je veux remercier les enseignants qui ont vu l’intérêt, sinon la nécessité, dans le cadre des nouveaux décrets et de la réforme, de mettre l’accent sur la recherche mais surtout de l’associer étroitement à l’enseignement, parce que le pire qui puisse arriver dans une école c’est que des gens de grand talent, d’une belle intelligence, puissent dissocier leur travail de l’enseignement en laissant les étudiants sur le seuil et créant ainsi des disparités qui sont toujours regrettables dans une école. Nous avons cette chance d’avoir un intérêt partagé qui s’est manifesté à travers le HITLab et plus particulièrement les enseignants du champ disciplinaire TPCAU. C’est cette complémentarité de forces propre à l’école de Montpellier qui se met en place et qui finalement permet le Symposium et nous assure de votre présence.
Je voulais insister sur ce point et remercier chaleureusement Le HITLab d’avoir vu l’intérêt de travailler avec l’université, conscient de l’apport de notre discipline architecturale et dans les conditions les plus complémentaires possible. Je forme des vœux de pleine réussite à ce symposium qui trouvera sa complémentarité naturelle dans la deuxième journée de demain en plein cœur de ville, il était naturel de trouver un prolongement et de sortir de l’école pour aller à la découverte du Musée Fabre.
Merci pour votre présence et excellente journée.
Valérie Wathier
Bonjour, je suis très contente de pouvoir ouvrir ce symposium et d’être présente à vos côtés. Les questions de recherche et pratique sont vraiment au cœur de l’action du service de l’architecture notamment dans le cadre de la réforme des écoles d’architecture. On souhaitait effectivement accompagner la mise en œuvre de la réforme avec la question d’une meilleure articulation de la recherche avec la pratique selon la stratégie nationale pour l’architecture de 2015 au sein de l’axe C « Articuler formation-recherche-métiers et rapprocher les univers professionnels de l’architecture, de la construction et du cadre de vie ».
Donc je rappellerai juste quelques mesures qui traitent de ce sujet, évidemment la première
mesure phare est celle du nouveau statut d’enseignant-chercheur qui est effectivement commun, l’important est de le faire vivre, ce n’est pas juste un titre d’être enseignant-chercheur, c’est comment, effectivement, les enseignants intègrent, de plus en plus dans leurs activités, la recherche et que les chercheurs qui sont dans des unités de recherche s’adaptent et créent des chantiers communs avec les enseignants pour qu’on ait effectivement un enrichissement commun de part et d’autre. Ce qui n’est pas toujours évident, il y a des écoles qui le réussissent plus ou moins bien donc ça c’est important que ce soit un objectif et que ce soit réellement mis en œuvre.
Le deuxième sujet est celui du développement du doctorat et plus particulièrement des CIFRE convention réunissant entreprise, unité de recherche et l’ANRT. L’objectif est de 100 CIFRE dans les écoles d’architecture, on n’y est pas tout à fait, ça reste encore un objectif à atteindre. Je pense qu’il y a de plus en plus d’unités de recherche qui sont intéressées par ce dispositif, certains directeurs de recherche n’étaient pas vraiment au courant du dispositif donc on a produit une plaquette CIFRE à destination des unités de recherche et notamment des agences d’architecture. Cette plaquette est diffusée par le CNOA pour faire connaître ce dispositif. Certaines collectivités locales, CAUE, ou même certains bailleurs connaissent mieux le dispositif CIFRE.
Un autre sujet de l’axe C de la SNA, mesure 17, est de favoriser la création de chaires partenariales. En 2016 le ministère a labellisé cinq chaires. Nous sommes en train de réfléchir à un nouveau dispositif. Les premières chaires se sont avérées être des chaires très scientifiques, et n’ayant pas suffisamment de partenariat extérieur, notamment financiers. Le ministère finance en partie ces chaires de l’ordre de 15 000 euros par an sur trois ans. Ce financement permet une forme d’incubation pour établir un programme d’actions avec des partenaires financiers notamment privés, des collectivités locales. Cet outil de recherche partenariale doit encore être développé dans certaines écoles et auprès des unités de recherche. Le prochain appel ne sera donc pas un appel à projets mais sera plutôt un appel à candidatures. L’idée c’est que, notamment dans le cadre de la réforme avec une logique d’autonomie des établissements, les chaires sont à l’initiative des écoles et n’ont pas besoin de labellisation scientifique du ministère, on change un peu de posture de tutelle. Par contre le ministère souhaite connaître les chaires portées par les ENSA et souhaite mettre en place un plan de communication pour que ces chaires puissent être connues à l’extérieur.
Un deuxième dispositif permettra d’élaborer un partenariat avec le Ministère de la Culture. Ainsi le ministère de la culture sera un des partenaires financiers dans le cadre d’un montage de partenariat avec des partenaires institutionnels et privés. Vous aurez cet appel à candidatures en ligne sans doute pour début juin. Ce sont les trois mesures qui faisaient parties de la stratégie nationale de l’architecture que l’on met en place et que l’on modifie aussi, au fur et à mesure, parce que cette stratégie, évidemment vit, elle s’adapte, elle se modifie surtout avec la mise en place de la réforme des écoles et leur autonomisation. Le service de l’architecture développe une vision un peu moins tutelle et un peu plus accompagnateur. Un autre chantier est devant nous, c’est la
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stratégie nationale de la recherche. Nous sommes plutôt en phase de réflexion en interne, le BRAUP est pilote de cette affaire. L’objectif est que la recherche architecturale soit mieux adaptée aux attentes sociétales et là on rejoint la question de l’articulation recherche et pratique. Dans le cadre de la réforme, les écoles sont amenées à faire des expertises auprès des acteurs et travaillent plus avec le réel, le terrain, les collectivités, l’ensemble des acteurs qui traite des questions d’architecture. C’est un axe fort pour nous, la recherche et l’enseignement sont capables de produire de l’expertise et de s’adapter au terrain. Le BRAUP mobilise aussi les enseignants chercheurs grâce à des programmes incitatifs depuis plusieurs années. Le programme incitatif en cours est sur le patrimoine XX ème siècle matière à projet pour la ville durable du XXI ème siècle.
Un quatrième appel à projet portera des visées opérationnelles du programme de recherche. Les équipes de recherche ont passé beaucoup de temps sur la partie connaissance, la partie acquisition de corpus sur le patrimoine XX ème et ont proposé quelques préconisations. L’objectif du quatrième appel est que les équipes se confrontent aux acteurs de terrain dans la mise en œuvre de leurs préconisations. L’autre réflexion serait de mobiliser les communautés de chercheurs sur des sujets sociétaux prioritaires notamment au travers d’appels à manifestation d’intérêt ou en mobilisant les réseaux scientifiques et thématiques. Ainsi on est en train de réfléchir à comment mieux travailler avec nos réseaux, le BRAUP soutient dix réseaux aujourd’hui avec une logique de financement au fil de l’eau. Nous souhaitons faire évoluer le dispositif et financer certaines actions du réseau en fonction de nos priorités de politiques publiques.
Je serai parmi vous jusqu’à samedi midi et je vais écouter avec beaucoup d’intérêt vos échanges afin de nourrir notre réflexion. Merci.
Élodie Nourrigat
C’est un plaisir de vous accueillir à l’ENSAM pour la 1 ère journée de la 1 ère édition du Symposium HIT Lab associé au Domaine d’études Métropoles du Sud.
En 2018, nous avons mené à terme un programme de recherche Européen de Knowledge of Alliance que nous avons porté durant 3 ans. Ce sont des programmes importants dont l’ENSAM est la seule école d’architecture en France à y avoir pris part. Ils portent de nouvelles synergies pour établir d’autres modèles de recherche en construisant des liens entre les milieux de Enseignement / Recherche / Entreprise. Fort de cette expérience et ayant mesuré ce qu’une recherche en architecture, dans une dynamique de projet, est en capacité de porter, nous avons souhaité créer une nouvelle unité de recherche à l’ENSAM, se positionnant au côté du laboratoire LIFAM déjà existant.
Ainsi en Octobre 2018, le BRAUP a reconnu le Groupe de Recherche en Formation HIT Lab (Habiter Innover Transformer), et nous avons intégré en décembre dernier l’ED 544 - INTERMED de l’Université de Perpignan, nous permettant maintenant d’inscrire de futurs doctorants. HIT Lab regroupe aujourd’hui une vingtaine
d’enseignant et architectes, certains d’autres ENSA, qui ont fait le choix de s’engager dans un processus de recherche collectif, afin de porter une culture collaborative et créatrice comme identité du groupe. Ceci permet de mutualiser les aptitudes et compétences pour s’inscrire une dynamique de recherche renouvelée. Mettre le projet au centre de la recherche dans un processus de « research by design », « recherche par le projet », tel est notre ambition. La mise en réseau des architectes et architectesenseignants au sein du GRF HIT Lab a également pour ambition de fabriquer une synergie interprofessionnelle nécessaire.
Notre volonté est de venir, en complément d’une recherche peut-être plus académique, portée par d’autres enseignants, ouvrir de nouveaux horizons dans une dynamique collective et autour d’une méthodologie innovante. La dimension pratique est revendiquée afin de changer les paradigmes de conception et de production des projets. Ainsi le BRAUP nous a demandé d’étayer notre positionnement dans ce lien entre Pratique et Recherche, et recherche par le projet. C’est pourquoi nous vous présentons ce 1 er Symposium dont l’objectif est d’interroger les rapports entre Recherche et Pratique propre à la discipline architecturale.
Pour ce faire deux journées sont organisées associant un séminaire scientifique et un symposium. Deux formats pour partager des interrogations, exposer des méthodes et expériences que ce soit en France où à l’étranger. La première journée s’articule autour de trois panels dans lesquelles les membres de HIT Lab sont mobilisés ainsi que des personnalités extérieures invitées à apporter un éclairage et introduire le débat. Nous débuterons avec la « pratique de la recherche » interrogeant la posture de chercheurs architectes et enseignants dans une école d’architecture. Y a-t-il une pratique spécifique ? Quels projets de recherche sont portés ? En quoi s’inscrivent-ils et portent-ils spécifiquement la discipline ?...
La seconde table ronde explorera « la place de la recherche dans la pratique » avec le témoignage d’enseignants praticiens. Il sera alors exploré la triade : enseignement/ recherche/pratique. Comment l’articulation se fait ? Existe-il des structures ou entités spécifiquement dédiées à la recherche au sein des agences ? Comment est intégrée la dimension de recherche dans une pratique ? Est-ce un outil de valorisation de la pratique ? Quels moyens y sont consacrés ?... Enfin, nous interrogerons les outils, notamment au travers de « l’expérimentation comme outils de la recherche ». De quel type d’expérimentation parlons-nous ? Quelle place pour les FabLab ? Comment se créer une commande expérimentale ?
La deuxième journée, présentera des expériences diverses, portées par des architectes, des professionnels, impliqués dans la recherche au sein de leur établissement. De la « recherche par le projet », des « PHD by design », des explorations et expérimentations présenteront, la diversité des postures vues depuis l’Australie, l’Italie, et le Canada.
HITLab & Métropoles du Sud
Ceci nous permettra de produire une connaissance spécifique et de poser les bases d’un état de la discipline.
L’objectif de ce symposium est d’explorer des possibles et de démontrer que la recherche en architecture ne doit plus se faire par défaut, hors du champ de la conception ou contre la pratique, mais au contraire qu’elle soit en capacité d’attirer les meilleurs jeunes diplômés et les meilleurs architectes. Réconcilier Pratique & Recherche passe par de tels engagements auxquels chercheurs, enseignants, doctorants, et même étudiants sont conviés.
En ce moment nous avons l’exposition des 50 ans de l’ENSAM et en relisant un journal qui date d’il y a plus 25 ans il y était écrit : « Des chercheurs qui cherchent, ça se trouve. Des chercheurs qui trouvent on en cherche » ! Nous allons donc tenter de faire mieux au travers de ces deux journées !
Pour finir, je voudrai remercier tous les intervenants qui vont prendre part aux différents panels et à la journée de demain. Remercier également tous ceux ont activement participé à l’élaboration de ce symposium, et un grand merci à nos partenaires : Le Ministère de la Culture au travers du BRAUP, Montpellier Méditerranée Métropole, Arts Hélio, l’ADAGP, l’association de l’école Archipel, l‘association Métropoles du Sud. Et à notre directeur pour le soutien apporté à cet engagement commun.
Je vous souhaite à tous une excellente journée.