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TÊTE CHERCHEUSE
– TÊTE CHERCHEUSE –À MES ENFANTS ET À CEUX DES AUTRES
DOMINIC RUEL
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Je suis père, d’abord, et je suis prof, ensuite.
Je vous vois aller depuis plus d’un an, de près quand même, dans ce chapitre de vos vies qui passera à l’histoire et que vous raconterez à vos propres enfants quand ils voudront entendre parler du temps de votre jeunesse, comme on le faisait, nous, avec nos parents. Et quand votre ado, un jour, vous en voudra de ne pas le laisser sortir trop tard un vendredi, vous pourrez lui dire qu’en 2020 et 2021, vous avez été enfermé à la maison deux mois de temps avec père et mère, frère et sœur, 24 heures sur 24 et que vous aviez des couvre-feux, qui n’étaient pas très, très tard! Il ne saura quoi répondre à ça!
Je vous vois aller depuis plus d’un an. On vous en a demandé beaucoup, vous avez peut-être eu l’impression d’avoir été oublié ou laissé de côté. Comme sis sur le Titanic, on avait crié, « Les plus vieux d’abord! », et qu’on vous avait demandé de rejoindre l’orchestre sur le pont.
Je vous vois aller depuis plus d’un an. Vous terminez une deuxième drôle d’année scolaire, avec les masques, des cours en ligne et ces allers-retours de la maison à l’école. Vous avez tant bien que mal avancé et appris (surtout!). Profitez-en pour remercier chaleureusement vos profs qui ont su, avec patience, s’adapter au gré des consignes. Eux aussi ont dû sortir de leur zone de confort. Parce qu’ils avaient votre réussite à cœur! Beaucoup de gens, vous en avez entendu le dire, ont pu critiquer le premier ministre pour ses décisions et ses hésitations, mais je crois qu’il faut reconnaître qu’il a certainement tout fait pour vous garder à l’école le plus souvent et le plus longtemps possible.
Je vous vois aller depuis plus d’un an, privés de vos activités, de vos sports et de vos amis. On vous entend, vous le dites, pour plusieurs, que ça ne tourne pas toujours rond entre les deux oreilles. Vous avez peut-être décroché, angoissé, pleuré sans trop savoir pourquoi, regardé devant et vu tout en noir. On vous avait promis des arcs-en-ciel et un mois ou deux d’efforts. Ça a duré plus longtemps. Gardez espoir! Faites-les mentir, tous ceux et celles qui vous appelleront « Génération COVID », pour expliquer des lacunes et des retards. Allez chercher vos diplômes et vos formations, lancez mille et un projets et reprenez le temps perdu en tissant de vrais réseaux sociaux (en présentiel!) solides et enrichissants.
Je vous vois aller depuis plus d’un an et je veux que vous redressiez les épaules. Soyez fiers! Bien sûr, ce n’est pas la guerre. Il s’agit quand même de la plus grave crise depuis 75 ans. À ces plus vieux, et à ces autres cons aussi, qui ont pu vous traiter de petites natures et d’enfants gâtés, dites-leur qu’ils ne l’ont pas connue, non plus, la guerre. Ils n’ont pas été confinés à 15 ans, ils n’ont pas fait l’école à distance pendant des semaines. Depuis 1945, leurs pires crises ont été des récessions cycliques et des taux d’intérêt de 20 % en 1981!
Chapeau, les jeunes, je suis fier de vous!
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– ARTS VISUELS–LA BIENNALE INTERNATIONALE D’ART MINIATURE CÉLÈBRE SON 15E ANNIVERSAIRE
GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU
L’année 2021 sera celle de la 15e anniversaire de la Biennale internationale d’Art miniature (BIAM) de Ville-Marie, qui se déroulera du 4 juin au 5 septembre à la galerie du Rift. Selon Émilie B. Côté, coordonnatrice, l’événement fondé en 1992 par Joanne Poitras et Danielle Desjardins émanait d’une envie de rejoindre le monde malgré le caractère éloigné, voire isolé, du Témiscamingue. Avec le temps, la population a développé un véritable sentiment d’appartenance envers la BIAM. C’est sur le parcours historique cet événement devenu incontournable que se penchera cette édition.
RÉTROSPECTIVE

Ce sont 135 nouvelles œuvres miniatures de 53 artistes issus de 11 pays qui seront exposées à la BIAM. Elles ont en commun d’être réalisées par les ex-participants à la BIAM ayant reçu un prix lors de leur passage, ce qui permettra de constater l’évolution de leur art au fil des ans. Selon Émilie B. Côté, les artistes contactés étaient enthousiastes et honorés par cette occasion d’afficher à nouveau leur travail sur les murs du Rift.
Une exposition portant sur l’histoire de la BIAM sera également présentée. On pourra entre autres y voir 12 des 14 œuvres ayant remporté le grand prix des éditions passées. Émilie B. Côté souligne que retrouver les œuvres et les artistes gagnants de chaque édition a nécessité un travail de recherche considérable, mais qu’il était important de profiter de cette édition pour faire une rétrospective : « Quand on se rend compte qu’on est là depuis trente ans, ce n’est quand même pas rien de regarder en arrière et de faire un temps d’arrêt pour regarder tout le chemin parcouru, la qualité de l’événement dans son ensemble. Il n’y a pas une année où il n’y a pas quelque chose d’extraordinaire qui est arrivé. C’est de reconnaître l’ampleur de la biennale pour le milieu et pour les artistes. » IMPACTS
L’ampleur qu’évoque Émilie est tangible, alors que la fondation de la BIAM a permis la naissance d’un véritable réseau puisque d’autres événements du même type sont apparus dans les années suivantes. Émilie pense aussi que la BIAM stimule la création des artistes : « Ça les fait sortir de leur zone de confort, ça fait réfléchir les artistes autrement à leur pratique parce qu’ils doivent continuer ce qu’ils font habituellement, mais sur un format restreint. Je pense qu’il y a beaucoup d’artistes aussi dont la pratique a été influencée par la miniature, mais qui ne l’auraient peut-être pas été sans l’existence de la BIAM. »
VERS L’AVENIR
Parmi les nouveautés présentées cette année, on compte entre autres la numérisation d’œuvres miniatures par le cinéaste Serge Bordeleau. Les œuvres pourront être visionnées avec des lunettes de réalité virtuelle, les faisant apparaître en format monumental, comme s’il s’agissait de sculptures extérieures ou de projets de grande envergure.
Le volet numérique pourrait prendre de plus en plus de place dans les années à venir, alors que l’équipe profite de cette quinzième édition pour faire le point et se questionner sur sa vision quant à l’avenir de la BIAM. Alors que la prochaine édition n’aura lieu qu’en 2024, Mme B. Côté exprime le désir de profiter cette période pour se pencher sur la question : « On veut revamper la BIAM, peut-être changer quelques éléments dans la formule. On aimerait vraiment sortir des sentiers battus et faire de cet événement-là quelque chose de plus grand, un événement en art contemporain qui devient un incontournable, encore plus qu’il ne l’est déjà. »