6 minute read

PREMIÈRES NATIONS

Next Article
TÊTE CHERCHEUSE

TÊTE CHERCHEUSE

- PREMIÈRES NATIONS -

HEALING JOURNEY, LES ANICINABEK CONTINUENT D’OCCUPER LE TERRITOIRE

Advertisement

AMÉLIE BRASSARD – AGENTE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL À MINWASHIN

Le Healing Journey est une expérience de vie que onze personnes de la Première Nation de Long Point (LPFN) ont vécue au printemps dernier. Pour cette première édition, une marche de 5 jours sur 81 km à travers le territoire ancestral (aki) était prévue. Un groupe Facebook permettait aux proches et à la communauté de transmettre des mots d’encouragement et des photos de la journée, ce qui a contribué à créer un énorme sentiment de fierté, un soutien émotionnel et un appui de la communauté. Le but de chaque participant était différent, mais chacun a traversé une gamme d’émotions afin de comprendre, de s’ouvrir ou d’accepter, mais surtout de guérir une blessure personnelle.

Tout au long du parcours, des enseignements et des cérémonies étaient transmis au groupe, mais appelons-les ici des outils. La roue de médecine est utilisée dans le développement personnel, dans la guérison et en santé mentale pour expliquer l’équilibre dans la vie. Pour cet article, j’ai envie de vous parler du projet Healing Journey sous l’angle humain de la roue de médecine : soit le physique, le mental, l’émotionnel et le spirituel.

LE PHYSIQUE ET LE MENTAL

En soi, marcher une quinzaine de kilomètres par jour en plein bois dans la neige est un défi de taille. Sillonner le territoire en raquettes avec un traineau comme compagnon permet de comprendre concrètement l’importance de prendre soin de l’aspect physique de son corps. Pendant la marche, le réflexe du cerveau est de penser à la vitesse grand V tel un écureuil TDAH+! On observe le territoire, on s’observe aussi. On se compare aux autres et de là surgit une cascade de réflexions et d’introspections.

« Les pieds et les jambes nous soutiennent et nous mènent sur le chemin de la guérison. C’est important d’en prendre soin », affirme Nathalie Mathias, l’instigatrice du projet.

L’ÉMOTIONNEL ET LE SPIRITUEL

La charge mentale grandit de plus en plus jusqu’à l’atteinte d’un point de rupture. On fait des liens entre des situations du passé et du présent, on comprend! Les outils viennent compléter la démarche afin de se libérer, de se laisser aller. Certains laissent couler les larmes, d’autres vocalisent, mais chacun doit parlementer avec ses émotions, et ce, dans le respect. Un vent vient balayer le brouillard dans lequel on est et on profite d’un rayon de soleil. On comprend le territoire, on comprend la culture, on se comprend.

Ayant réalisé de telles marches auparavant, Nathalie Mathias avait préparé les participants à l’aventure lors de conférences virtuelles. La préparation consistait à organiser le bagage, mais surtout le mental.

« Lorsque nous marcherons, le chemin ne sera pas toujours facile. Il y aura des obstacles, des montagnes que nous

Vous avez un projet Culturat?

Contactez-nous à info@culturat.org

devrons affronter. Si vous êtes capable de traverser ces éléments de la nature, cela va se répercuter dans les obstacles de votre vie », leur a dit Nathalie Mathias.

Tous les jours, sur le groupe Facebook, on voyait les sourires des participants qui avaient grandi, des paysages d’aki magnifiques, un groupe soudé par leur quête, mais surtout une mobilisation sans précédent de la communauté pour lui assurer un voyage sécuritaire et inoubliable. Mon coup de cœur est indéniablement la vidéo montrant l’arrivée dans la communauté.

Pour l’avenir, Nathalie souhaite voir d’autres éditions au cours de différentes saisons. Elle visualise déjà le groupe en train de pagayer sur la rivière Winneway pour être accueilli par la communauté et pour montrer que les Anicinabek occupent encore le territoire.

– LITTÉRATURE –

UN PREMIER ROMAN POUR NICOLE JOANNETTE

DOMINIQUE ROY

La Témiscamienne Nicole Joannette est une passionnée des mots. La lecture et l’écriture ont toujours fait partie de son univers, puisqu’elle a enseigné le français au secondaire pendant de nombreuses années. Des courts textes, elle en a produit des centaines, mais l’idée d’en écrire de plus longs s’est manifestée à sa retraite. Automne et pandémie réunis, le moment était opportun. « J’avais enfin le temps et, profitant des petits matins tranquilles, je me suis surprise à multiplier les récits. Au total, c’est cinq qui avaient été écrits! J’étais heureuse et comblée! Je savais que je pouvais y arriver. Ils ont dormi sur les tablettes un bon bout de temps avant que la pandémie m’en fasse ressortir un premier. »

Et ce premier, Les voleurs de vies, elle l’a lu et relu. Elle en a effacé des pages entières. Elle a revu l’intrigue, les descriptions. Elle s’est questionnée encore et encore. Elle a consacré un temps précieux à la recherche pour que le sujet soit crédible et les lieux fidèles à la réalité. Habitée d’une grande discipline, elle a planché pendant des mois, atteignant chaque jour l’objectif fixé la veille. Et en avril dernier, elle bouclait la boucle avec le lancement de ce tout premier roman.

« Le roman Les voleurs de vies met en scène une fillette qui fuit sa secte natale à la veille d’une tragédie épouvantable. Le drame fera d’elle une redoutable justicière qui traquera les abus et gourous de ce monde. Elle dénoncera l’inacceptable et parcourra plusieurs pays du monde. » L’autrice, qui se dit interpellée par les drames planétaires, a visé juste en abordant des sujets délicats tels que la violence, les mauvais traitements et l’aliénation qui font partie intégrante des sectes religieuses. Chaque tragédie dont il est question ressemble à ce qu’on voit, à ce qu’on entend, à ce qu’on lit dans l’actualité. Florence Gagnon, le personnage principal, est une véritable battante. Derrière sa fragilité se cache une jeune femme déterminée à sauver une par une les victimes tombées sous la coupe d’un gourou, peu importe le niveau de dangerosité de la mission et du pays. Envers et contre tous, elle veut redonner vie à ceux qui ont remis la leur entre les mains de ces guides spirituels fanatiques aux idéaux malveillants.

En plus du processus d’écriture, Nicole Joannette a créé elle-même son lectorat en devenant l’éditrice de son œuvre. « Être publié par la voie traditionnelle est difficile et il faut s’armer de patience. J’ai bien sûr envoyé mon manuscrit à une trentaine de maisons d’édition. Il faut savoir que le milieu est plutôt fermé aux auteurs inconnus et on dit qu’un manuscrit sur six mille trouve une voie. J’ai reçu toutes sortes de réponses. Certaines, très froides; d’autres,

COURTOISIE

plutôt encourageantes. » Ces refus n’allaient certainement pas freiner son élan. « J’ai donc décidé de me former et je me suis transformée en éditeur. Du dépôt légal, à l’obtention d’un code ISBN, en passant par la mise en page, la correction, la création des première et quatrième de couvertures et du plan de promotion, j’ai pris en charge toutes les étapes. L’expérience a été des plus enrichissantes! »

Les réactions sont positives et les ventes vont bon train. Tout en s’adonnant au marketing, déjà, l’autrice émergente prépare la sortie d’un autre roman qui bouscule autant. Au drame psychologique qui définit bien Les voleurs de vies, elle ajoutera le roman à suspense pour plonger les lecteurs dans l’univers carcéral d’un tueur en série. La sortie est prévue pour l’automne.

SUIVEZ-NOUS! facebook.com/indicebohemien

Prolongée jusqu’au 20 juin Here elswhere other hauntings

Jin-me Yoon

La dernière co-publication du MA est disponible en boutique!

Monique Régimbald-Zeiber

Les ouvrages et les heures 132 pages

This article is from: