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HISTOIRE

– HISTOIRE –

VENUE DES ALGONQUINS EN TERRITOIRE ABITIBIEN

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CHRISTIANE PICHETTE, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE LA SARRE

Le peuplement de l’Abitibi-Témiscamingue s’est fait bien avant que la première personne de race blanche n’y mette les pieds. On a en effet retrouvé des traces d’occupation humaine qui prouvent que des gens ont habité ce territoire il y a plusieurs millénaires, à une époque antérieure à la construction des pyramides en Égypte. Ces gens étaient les ancêtres des Algonquins et des Cris qui habitent encore notre région.

Les Iroquois et les Algonquins se disputaient depuis très longtemps le contrôle des territoires de chasse et de trappe. L’arrivée des Européens en Nouvelle-France amplifie ces rivalités. Les Européens sont très avides de ces précieuses fourrures qu’ils échangent aux Amérindiens contre des objets. La fourrure acquiert alors plus de valeur et on se dispute plus âprement le contrôle des territoires.

Les Algonquins, grands chasseurs, trappeurs et voyageurs, occupent une position privilégiée. Ils contrôlent la rivière des Outaouais, qui donne accès à un grand territoire pour la fourrure, et sont installés depuis 1550 sur la rive nord du Saint-Laurent.

En 1650, à la suite de nombreuses attaques iroquoises, les Algonquins doivent quitter la vallée du Saint-Laurent et leurs terres du Bas-Outaouais. Ils se réfugieront plus au nord, dans le territoire actuel de l’Abitibi-Témiscamingue. Cependant, les Iroquois poussent leurs incursions en pays algonquins jusqu’au lac Témiscamingue.

En 1688, ils délogent les quatorze Français du fort Témiscamingue et traquent les canots algonquins chargés de fourrures. Ils poursuivent les Algonquins jusque dans leurs derniers refuges de l’Abitibi et s’attaquent même aux Cris de la Baie-James, mais sans succès. Les Algonquins de l’Abitibi-Témiscamingue ont toutefois moins souffert des attaques iroquoises que ceux du Bas-Outaouais, car ils sont en dehors de la grande route commerciale des Iroquois qui passe par Mattawa (Ontario).

En 1701, c’est la signature de la Grande Paix entre toutes les nations amérindiennes du nord-est de l’Amérique du Nord qui sauve les Algonquins de l’extinction.

Quelques lieux géographiques témoignent du passage des Iroquois dans notre région. Les Iroquois étaient souvent vus sur la rivière Nottaway qui prend sa source autour du lac Simon. Nadowek (pluriel de Nottaway) est l’ancien nom de la ville de Senneterre. Les Algonquins l’avaient baptisée ainsi, car c’était un lieu fréquenté par les Iroquois.

Source : L’Express sillonne la région de l’Abitibi-Témiscamingue, pages 7 et 9

Reproduction de la signature de la grande paix.

Au Centre d’exposition d’Amos…

Jusqu’au 6 juin

FRAGMENTS D’HUMANITÉ. ARCHÉOLOGIE DU QUÉBEC

POINTE-À-CALLIÈRE, CITÉ D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE DE MONTRÉAL Jusqu’au 6 juin

FOLIE D’ARTISTE SOCIÉTÉ DES ARTS HARRICANA

EXPOSITION COLLECTIVE

© JOANNE LAVOIE

Ouverture le 23 juin

CIEL D’ABITIBI ET PATTES DE MOUCHE

COPRODUCTION DES CENTRES D’EXPOSITION D’AMOS ET DE VAL-D’OR

© MARIE ANDRÉE GOUIN

Inscription en cours...

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– LITTÉRATURE –

FRANÇOIS GENDRON : SIMPLICITÉ, FRANCHISE, HONNÊTETÉ

JOANIE DION

Rares sont les gens qui n’ont jamais, jamais, jamais entendu parler de François Gendron, l’ex-député péquiste d’Abitibi-Ouest. Mais qui connaît Ti-Cul Gendron, qui se plaisait à faire des « coups pendables » et qui a dû user d’ingéniosité et de persévérance afin d’aller à l’école pour, plus tard, devenir ministre de l’Éducation? Depuis le 5 mai dernier, c’est tout le Québec qui a désormais l’occasion de découvrir l’ampleur de son implication hors norme, mais également la profondeur d’âme de l’homme derrière la cravate.

Trois ans après l’annonce de sa retraite, celui qui détient le record de longévité à l’Assemblée nationale, avec 42 ans de carrière ininterrompue, lance sa biographie, François Gendron : 42 ans de passion pour le Québec et ses régions (Druide), écrite en collaboration avec l’écrivain-journaliste amossois Samuel Larochelle.

Jeune, il fait face à « un conflit entre la commission scolaire de la ville de La Sarre et celle du canton de La Sarre. À cause d’un litige entre les présidents de ces organisations, les élèves de la campagne sont rarement acceptés à l’école secondaire de la ville pour continuer leurs études », écrit-il. Il naît dans une famille de « cultivailleurs » et ses parents n’ont pas les moyens de lui payer des études. Il lui faut relever ses manches de nombreuses fois encore afin d’avoir accès à l’éducation à laquelle il aspire et entrer chez les frères. C’est peu dire, puisqu’il doit, entre autres, négocier avec le directeur du collège de Berthierville afin de le réintégrer…

« Ils acceptaient de me garder à certaines conditions. Je devais faire le ménage des toilettes, sans rotation, pour le reste de l’année. Pendant les récréations, on exigeait que je monte à l’étude pour ne pas côtoyer les autres, afin de ne pas les “corrompre” [car sa personnalité ne correspondait pas aux vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance]. Puis, on m’a enlevé le poste de président du collège et le rôle de facteur. Plus tard, j’ai appris que la direction m’avait imposé tout ça pour me pousser à lâcher en cours d’année. »

La même année, à l’âge de 17 ans, le père de Ti-Cul Gendron décède dans un accident de voiture. Son frère, alors passager, est blessé gravement. Les finances de la famille Gendron s’en retrouvent encore plus fragiles. De multiples autres obstacles se dressent en travers de son parcours scolaire. Parmi ceux-ci, un conseiller en orientation qui lui suggère de se diriger en recherche médicale appliquée… alors qu’il postule en parallèle « à l’École normale d’Amos pour devenir

ÉLYE CARRIER

enseignant », profession qu’il occupera pendant 10 ans. Il commence d’ailleurs à enseigner au collège même où « il n’avait pas eu le droit de terminer ses études quelques années plus tôt ». De fil en aiguille, François Gendron s’implique au bureau syndical local, dans le soutien aux élèves à la Polyno de La Sarre comme tuteur désigné. Puis, en 1976, il gagne ses premières élections dans la circonscription d’Abitibi-Ouest, après une course électorale qu’il est convaincu de perdre. Il dirigera 11 ministères et occupera de nombreux postes à l’Assemblée nationale (whip adjoint, leader parlementaire adjoint de l’opposition, président du caucus ministériel, troisième vice-président de l’Assemblée nationale, vicepremier ministre et président de l’Assemblée nationale).

Ceux qui le liront entendront son histoire racontée par luimême, par le travail d’écriture brillamment ficelé de Samuel Larochelle, et seront emplis d’espoir pour la suite.

« Je souhaite qu’avec mon livre, les gens se rendent compte que la politique devrait tirer la société vers le haut », précise avec passion M. Gendron en entrevue. D’ailleurs, les mots de la conclusion lui reviennent et sont à l’image de l’homme qu’on découvre au long de la lecture : « C’est important d’accrocher les jeunes parce qu’ils sont l’avenir. Si on ne s’occupe pas de notre jeunesse et si la jeunesse ne s’occupe pas de jouer des rôles qui ont de l’impact… J’expliquais souvent aux élèves que la vie est un immense amphithéâtre comptant plusieurs rangées, de nombreux sièges par rangée, et que je devais les aider à trouver celui qui leur revenait et à l’occuper convenablement. »

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