OCTOBRE 2022 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 14 - NO. 02

Page 1

GRATUITJOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE - OCTOBRE 2022 - VOL 14 - NO 02 ARTS VISUELS QUELLES SONT VOS COULEURS PRÉFÉRÉES ?10 HISTOIRE LES D’AUTREFOISARTS14 CINÉMA FCIAT : CHAPEAU MELON ET BOTTES DE PINE17 LITTÉRATURE LE MONDENOUVEAU19ARTS ET TECHNOLOGIES LE FLABLABLAB, UN OVNI NUMÉRIQUE13 SAMUEL LAROCHELLE LAPLEINCHANTIERSDESTÊTE

Samuel Larochelle, auteur et journaliste indépendant.

Photo : Courtoisie

L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Publié 10 fois l’an et distribué gratuitement par la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Marie-Déelle Séguin-Carrier, présidente et trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

Pascal Lemercier, vice-président Ville de Rouyn-Noranda Joanie Harnois, secrétaire Ville de Rouyn-Noranda Lorrie Gagnon | MRC d’Abitibi-Ouest Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

Michaël Pelletier-Lalonde | MRC de la Vallée-de-l’Or Stéphanie Poitras | MRC de la Vallée-de-l’Or

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie 819direction@indicebohemien.orgMartinez763-2677

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

Valérie Martinez, LiseAriane819redaction@indicebohemien.orgcoordonnatrice277-8738Ouellet,éditorialisteMillette,collaboratriceàlaune

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Josée-Ann Bettey, Gabrielle Demers, Lise Deschaînes, Staifany Gonthier, Gabrielle Izaguirré-Falardeau, Maude Labrècque-Denis, Gaston A Lacroix, Philippe Marquis, Lise Millette, Annie Olivier, Ariane Ouellet, Christiane Pichette, Valéry Saint-Germain.

COORDINATION RÉGIONALE

Valérie Castonguay | MRC d’Abitibi Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest

Joanie Duval | Ville de Rouyn-Noranda

Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Stéphanie Poitras | MRC de la Vallée-de-l’Or

DISTRIBUTION

Pour devenir un lieu de distribution, contactez Valérie Martinez  : Mercidirection@indicebohemien.orgàl’ensembledenoscollaboratrices et collaborateurs bénévoles pour leur soutien et leur engagement.

Voici nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour ce numéro

MRC JocelyneD’ABITIBIBilodeau, Josée Bouchard, Valérie Castonguay, Jocelyne Cossette, France d’Aoust, Paul Gagné, Gaston Lacroix, Jocelyn Marcouiller, Monique Masse, Mathieu Proulx, Manon Viens et Sylvie Tremblay.

MRC MaudeD’ABITIBI-OUESTBergeron,Annick Dolaster, Lorrie Gagnon, Julie Mainville, Raphaël Morand, Sophie Ouellet, Julien Sévigny, Éric St-Pierre et Mario Tremblay.

VILLE DE ROUYN-NORANDA

Gilles Beaulieu, Claire Boudreau, Anne-Marie Lemieux, Annette St-Onge et Denis Trudel.

MRC DE TÉMISCAMINGUE

Émilie B. Côté, Véronic Beaulé, Carole Marcoux et Sabrina Vadeboncoeur.

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

Julie Allard, Erwann Boulanger, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Michaël Pelletier-Lalonde, Nancy Poliquin, Sophie Richard-Ferderber et Ginette Vézina.

CONCEPTION GRAPHIQUE

Feu follet

CORRECTION

Geneviève Blais et Nathalie Tremblay

IMPRESSION

Imprimeries

TYPOGRAPHIE

Carouge et Migration par André Simard

PEFC/01-31-106

2 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN ÀSOMMAIRELAUNE 5 ARTS ET TECHNOLOGIES 13 ET 15 ARTS VISUELS 10 ET 11 CALENDRIER CULTUREL 23 CINÉMA 17 CHRONIQUE ENVIRONNEMENT 18 CHRONIQUE HISTOIRE 14 CHRONIQUE L’ANACHRONIQUE 6 CHRONIQUE MA RÉGION, J’EN MANGE 21 ÉDITORIAL 3 LITTÉRATURE 19 MUSIQUE 7 THÉÂTRE 8 ET 9 EN COUVERTURE
Certifié PEFC Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées www.pefc.org
Transcontinental

POLITIQUE, ZOO MÉDIATIQUE ET AUTRES POÉSIES NÉCESSAIRES

Il y a quelques jours, j’ai eu la chance d’assister à un spectacle d’Émile Proulx-Cloutier en Abitibi-Témiscamingue. Le matin même du spectacle, je n’avais pas encore acheté mon billet et pourtant, j’aime cet artiste. Le lendemain de son passage à Val-d’Or, je reçois, en moins de dix minutes, un message de deux personnes différentes me disant « Manque pas ça! ». Le destin complotant magnifiquement avec le gars des vues, un troisième message arrive quelques minutes plus tard, alors que je venais d’ouvrir la billetterie en ligne, d’une amie m’offrant de l’accompagner le soir même pour aller voir le gars. Je sais reconnaître quand l’univers conspire, alors j’ai dit « oui » sans hésiter.

C’est difficile de trouver les mots justes pour expliquer l’effet viscéral qu’un artiste peut avoir sur nous. La rencontre d’une œuvre et d’un artiste avec cette partie de moi que je peine à comprendre. Je deviens un réceptacle, une chambre d’écho. Je me lève et j’applaudis pour signifier que j’aime ce que je vois, ce que j’entends, mais ce geste est tellement insuffisant à exprimer l’ampleur de ma gratitude et de mon émotion. J’accueille avec beaucoup de respect une prestation d’art vivant, pleine de risque, un humain se livrant à la foule dans toute sa vulnérabilité. Il pourrait se tromper dans ses notes, oublier ses paroles, il pourrait faillir. Et pourtant il est là, douloureusement lucide et sincère, cherchant son public et un peu d’amour aussi, peut-être.

Il me revient en tête le souvenir d’un cours de philo au cégep, où le prof nous a demandé de réfléchir à cette phrase de Platon : « Seule la beauté a reçu pour lot le pouvoir d’être ce qui se manifeste avec le plus d’éclat et ce qui suscite le plus d’amour. » J’ai alors réalisé à quel point nous avons collectivement besoin de beauté, de gens qui portent des utopies et des convictions, qui donnent du sens au présent. Nous avons besoin d’inspiration. Je ne suis sans doute pas la seule à brailler ma vie en écoutant certaines chansons, en regardant des films, en lisant des romans. À devoir fermer les pages et les yeux quelques instants, question de laisser l’onde se déployer dans mon corps et mon esprit lorsqu’une formule, une image, une sensation vient me percuter de plein fouet. L’instant de savourer le choc émotif, la splendeur du monde jusque-là imperceptible à mes schémas.

Je repense à une rencontre avec le Dr Stanley Volant, ayant eu lieu il y a plusieurs années lors de sa grande marche Innu Meshkenu. Il disait alors : « Si personne ne rêvait à améliorer le monde dans lequel on vit, on ne transformerait rien. » C’était le sens qu’il donnait à sa quête, donner le goût de rêver. Je le trouvais peut-être utopiste, à l’époque, mais j’ai fini par comprendre qu’il avait raison.

Je suis vaguement la campagne électorale qui bat son plein au Québec depuis quelques semaines. Je ne peux refréner un sentiment d’exaspération chaque fois que, du coin de l’œil,

je vois une ixième conférence de presse avec des pancartes et des épouvantails plantés derrière leur candidat, hochant la tête en guise d’approbation. Je ne suis pas allergique à la politique, j’ai grandi à travers des assemblées de cuisine chez le paternel et une mère attachée politique dans la circonscription. J’ai compris le rôle d’un député quand, entre un dossier de construction de salle de spectacle et de fermeture d’usine de sciage, il a dû défendre une mère monoparentale à qui on retirait le chèque d’aide sociale parce qu’elle avait un amant. (On était au début des années 1980, genre.) La représentation politique de proximité est donc essentielle pour défendre les réalités sociales et territoriales. J’y crois.

Depuis, j’ai vu passer quelques députés en Abitibi-Témiscamingue, députés, et de différentes allégeances. Au provincial, au fédéral. Je demeure convaincue que malgré les divergences de valeurs ou de préoccupations, la grande majorité de ces personnalités politiques ont servi leur territoire et leur monde au mieux de leurs capacités. J’y crois aussi. Outre le besoin de pouvoir de certaines, la plupart sont animées d’un engagement personnel sincère à servir une cause plus grande que soi, à transformer le cours des choses.

Pourtant, quand passe le mot « politique » dans le fil d’actualité, ça me donne illico une crise d’urticaire mentale. Les médias télévisés ont fini par créer un cirque dénué de tout espace de discussion réelle, un ring de boxe où hargne et hostilité usurpent l’espace du débat. Les vraies idées ne peuvent s’exprimer dans une punch line. La parole plie sous le poids du temps d’antenne qui se change en spectacle. Le pire, c’est que ce n’est même pas efficace. C’est creux. Pire encore que la violence verbale, ce sont les partis qui dictent à leurs candidats d’en dire le moins possible pour ne pas se mettre le pied dans la bouche avant les élections. Des marionnettes à qui on fait dire ce que le parti décide, et qui parlent ensuite de démocratie. Mais là, je m’égare.

Si je réagis de façon si épidermique aux zoos médiatiques, c’est qu’ils sont la cause d’une culture de l’instantané et du condensé superficiel d’information qui font sombrer les tentatives de présenter des idées, d’en déployer les nuances, d’en saisir les impacts. Les campagnes électorales en sont sans doute la démonstration la plus pitoyable. En un sens, les analystes sportifs ont plus de temps d’antenne pour décortiquer un match de hockey ordinaire qu’un candidat a de temps pour présenter les détails de son programme politique, lequel a le potentiel d’influencer les décisions d’un gouvernement pour les années à venir.

Alors si, comme moi, les discours creux vous désemparent et les formules qui ne veulent rien dire vous étourdissent, allez à la rencontre de ce qui donne du sens à votre présent. Allez voir des artistes. Allez rencontrer des œuvres. Vous allez voir, ça fait vraiment du bien.

L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 3 – ÉDITORIAL –
4 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN

SAMUEL LAROCHELLE : DES CHANTIERS PLEIN LA TÊTE

Moins de dix ans après la sortie de son premier roman À cause des garçons (Éditions Druide) en 2013, Samuel Larochelle récidive avec un dixième titre. Cette fois, il s’agit d’un roman graphique, Le plus petit sauveur du monde (Éditions XYZ), avec les illustrations d’Eve Patenaude, qui aborde le thème de l’écoanxiété.

« J’avais vu la pièce Des arbres, mettant en vedette Sophie Cadieux et Maxime Denommée. Est-ce responsable de mettre un enfant au monde dans le contexte environnemental actuel? J’ai entendu plus tard aussi cette réflexion dans mon entourage et je me suis demandé, qu’estce qui se passe dans la tête d’un enfant qui entend ça? » résume-t-il.

Samuel Larochelle explique avoir traîné cette idée avec lui pendant des années, jusqu’à ce qu’il verbalise le tout il y a un an environ. « On a trouvé Eve Patenaude et tout s’est aligné ».

Dans ce livre, le jeune Florent surprend ses parents qui se posent cette question en discutant de la possibilité d’avoir ou non un deuxième enfant. S’ensuit une période où l’enfant se replie sur lui-même, doute et se demande s’il n’est pas, lui-même, un poids pour le monde.

« Sans être bouleversé comme peut l’être Florent par ces enjeux environnementaux, je sens qu’il y a quelque chose qui est en train de grandir dans mon ventre. Il y a des causes que j’aimerais porter en politique, mais je n’ai pas la carapace pour affronter la violence gratuite qui prend de plus en plus de place. Alors, mon petit pouvoir d’écrivain, c’est de brasser les cœurs et de les réveiller pour pousser des gens à agir », ajoute-t-il.

Déjà une suite est envisagée, ainsi que d’autres projets du même type.

L’AVENTURE BIOGRAPHIQUE

L’œuvre de Samuel Larochelle est déjà vaste : des nouvelles en formule recueil collectif, 2 récits poétiques, 25 épisodes de baladodiffusion sur la littérature, 3 biographies (Peter McLeod, François Gendron et Bruno Pelletier) et une quatrième à venir, d’une femme issue du milieu de la culture, « mais je ne peux rien dire de plus pour le moment », prend soin de préciser Samuel « ÉcrireLarochelle.unebiographie,

c’est un mélange entre information et émotion, entre les rôles d’écrivain et de journaliste. C’est aussi poser des questions différentes pour que les lecteurs aient l’impression d’approfondir le sujet. »

Il se souvient d’avoir ri en réécoutant ses enregistrements lors des entretiens qui ont servi à l’écriture de la biographie de François Gendron, qui a été pendant 42 ans, député de l’Abitibi-Ouest pour le Parti québécois à l’Assemblée nationale. « Il était plein d’émotions, coloré, pas plate, ni lisse, ni prévisible. C’est quelqu’un qui s’assume beaucoup! » se souvient-il.

ÉCRIRE : UN GESTE MILITANT

« Je dirais que, dans ce que j’écris, il y a quatre grandes thématiques qui reviennent. Les enjeux de la communauté queer, la région, l’environnement et tout ce qui est sensible et assumé », affirme Samuel Larochelle, qui signe aussi régulièrement des textes et des chroniques sur la communauté LGBT.

Ses premiers écrits, d’ailleurs, étaient très incarnés. « Dans mon premier roman, mon personnage était queer, c’était un choix politique. Dans mes premiers romans, il y avait beaucoup de moi. Ce que je réalise aujourd’hui, c’est que je continue de faire des liens entre mes œuvres et moi dont je n’ai pas toujours conscience. C’est le cas avec Florent. J’ai transposé des caractéristiques de moi. Plus jeune, je me suis senti inadéquat et je me suis aussi réfugié à l’intérieur [de Depuis,moi-même]. »l’écrivainaux

mille projets a trouvé une forme de sérénité et d’apaisement personnel. Il plonge dans le travail, par plaisir, par curiosité, par défi aussi. Il caresse le rêve d’écrire une série télé, un film, une chanson, une pièce de théâtre, d’animer à la radio ou à la télé et, un jour, de livrer un spectacle qui saura marier contes, chansons et mise en scène.

« Dans les dernières années, des gens m’ont invité dans des projets, m’ont ouvert des portes. C’est au-delà de faire sa place dans le milieu littéraire. Je pense que je suis vraiment là où je dois être », explique-t-il tout simplement.

Samuel Larochelle tiendra un prochain cabaret des mots dans la région le 11 octobre à Amos, le 12 à La Sarre, le 13 à Rouyn-Noranda et le 14 à Val-d’Or.

COURTOISIE
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 5 – À LA UNE –

CHAMBRES D’ÉCHO

PHILIPPE MARQUIS

« Je vois juste des images de chevaux ou de compétitions équestres sur les réseaux que je fréquente », affirme une jeune personne passionnée d’équitation. Habitant chez ses parents, ne manquant de rien, elle consacre toutes ses énergies à ce sport. Elle ne connaît pas la crise du logement ni les problèmes d’inflation et s’intéresse de loin aux problèmes environnementaux.

Elle est dans sa bulle comme on dit, ou encore dans son monde. Il se peut qu’elle y trouve refuge pour ne pas voir ce qui se passe dehors. Il se peut aussi, comme c’est le cas pour beaucoup d’entre nous, que les algorithmes, auxquels obéit la machine Internet, l’enferment dans une chambre d’écho. C’est le phénomène qui fait en sorte que les internautes voient défiler sur leurs réseaux sociaux des nouvelles qui vont dans le même sens que leurs opinions. Une étudiante m’a parlé de cela la semaine dernière et m’a invité à y réfléchir. Elle ne fait pas d’équitation et a de la difficulté à arriver comme au moins la moitié de celles et ceux à qui j’ai le

privilège d’enseigner. Ça, c’est bien réel, et c’est loin d’être une fausse nouvelle…

J’ai à l’esprit ce gars que je connais depuis longtemps. Il est convaincu que personne n’a marché sur la lune, que la pandémie a été inventée pour nous contrôler et que la planète ne se réchauffe pas. Lorsque je discute avec lui, il termine souvent en me disant : « T’sé Marquis, y’a deux côtés à une médaille. » Cet argument met toujours fin à la conversation. Alors, il allume son cigare et me regarde en plissant des yeux, fier de m’avoir fermé la porte de sa chambre au nez.

Je défonce donc la porte d’un vif coup de sabot et vais voir ailleurs! Nous sommes, en raison de nos familles, de nos occupations, de nos habitudes ou de nos histoires, enfermés dans un spectre d’opinions. C’est normal. Il nous est toutefois possible de trotter, voire de galoper, vers d’autres gens, d’autres villages ou d’autres auteurs ou autrices, que sais-je? Il s’agit de suivre son instinct, de regarder et d’écouter ce qui advient hors de nos prisons mentales.

Évidemment, c’est difficile à réaliser lorsqu’on surfe derrière son écran. Les réseaux sociaux n’ont pas d’instinct, n’ont pas de vie. Ils sont bel et bien orientés par des formules mathématiques. On s’y sent donc chez soi, comme dans sa chambre, car on se retrouve entre gens semblables. Cela ressemble à la manière de voir le monde pour le gars dont j’ai parlé plus tôt.

La dernière campagne électorale fournit un bon exemple de ce que cela peut provoquer. Vous est-il souvent arrivé de tomber sur des opinions vraiment différentes des vôtres en dehors des fils de discussions? Moi non plus!

J’entends des outardes au moment de terminer cette chronique. Elles ne volent pas au-dessus d’une médaille, mais bien au-dessus d’une planète qui a une infinité de paysages et abrite la vie presque à l’infini. Elle est loin d’être plate, notre terre, et encore loin d’être morte.

Au sortir de ma chambre, je me tourne vers l’écho du chant des oies sauvages.

6 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN – L’ANACHRONIQUE –
JE SOUTIENS L’INDICE BOHÉMIEN FORMULAIRE Pour contribuer au journal, libellez un chèque au nom de L’Indice bohémien et postez-le au 150, avenue du L ac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Faire un don (montant de votre choix, reçu d’impôt disponible à par tir de 20 $) Recevoir le journal PDF tous les mois (20$/an) Devenir membre de soutien (20$, 1 fois à vie) Écrire dans le journal (devenir collaborateur bénévole à la rédaction) Recevoir le journal papier par la poste tous les mois (45$/an) Distribuer le journal (devenir collaborateur bénévole à la distribution) Prénom et nom : Téléphone/Courriel :

- MUSIQUE -

UNE HISTOIRE DE CHŒUR

VALÉRY SAINT-GERMAIN

mises en scène orchestrales. C’est là qu’elle rencontre Yoland Nadon, originaire d’Amos. Après un coup de foudre alimenté par leur passion commune, les tourtereaux décident de s’établir à Amos en 1987, au moment où tout s’amorce dans la communauté, où tout est encore à imaginer, à concevoir et à rêver.

Il est certainement étrange que tant d’entre nous n’aient aucune idée de qui est sœur Thérèse Pagé. Certaines personnes curieuses d’histoire, de culture, et surtout de musique, et d’autres personnes chanceuses se souviennent avec émotion s’être envolées sous sa bienveillance musicale. Plusieurs gens de la région se rappellent son doigté plein d’amour sur l’orgue de la cathédrale Sainte-Thérèse-d’Ávila d’Amos. Sœur Thérèse Pagé est la preuve que chanter, c’est prier dix fois dans tous les sens du terme.

Sœur Thérèse Pagé est tout un phénomène. Née en 1919 en Mauricie, elle est de ces pionnières qui ont fait des études, et ce, jusqu’à l’Université de Montréal. L’amour de la musique, de la culture et de la justice, ainsi qu’une grande volonté d’être une femme indépendante (à une époque où les jeunes filles n’avaient pas autant de choix et de chance qu’aujourd’hui) l’amènent à entrer chez les Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge. Sans vraiment en connaître la signification, elle suit la « Nanikana », c’est-à-dire l’Harricana, la voie principale de l’Abitibi. Sœur Thérèse Pagé s’est impliquée de moult façons en tant qu’agente de développement pédagogique dans notre région.

En 1999, elle reçoit un prix de reconnaissance pour son implication, tant musicale que sociale, envers sa communauté.

Depuis, on a créé le prix hommage Thérèse-Pagé, qui récompense ceux et celles qui, par leur passion en éducation, leur implication et leur dévouement, laissent, comme cette grande femme de cœur, des souvenirs et même des vocations.

LyndaLAURÉATE 2022Poulinne

cherche pas à attirer la lumière sur sa personne. Elle est de cette lignée de femmes passionnées qui brillent par les étincelles qu’elles suscitent et les voix qu’elles invitent à voyager, à grandir et à rêver. Je l’ai légèrement mise sous les projecteurs alors qu’elle est encore étonnée et sans voix de recevoir le prix hommage Thérèse-Pagé. Lynda Poulin a l’âge de son cœur et de sa candeur, et elle mérite amplement qu’on lui lance des fleurs.

Cette grande dame aborde la vie les bras grands ouverts. Elle ne craint pas les défis et suit son cœur là où il l’emporte. Elle a le talent et la force de s’inspirer de l’air du temps et de laisser s’envoler sa voix. Son enthousiasme et sa volonté de bien faire les choses font que tous celles et ceux qui la côtoient veulent s’impliquer à ses côtés.

Lynda Poulin fait ses études à l’Université de Montréal en musique et en chant. Elle offre ensuite sa voix à plusieurs

Lynda Poulin devient professeure de musique dans différentes écoles. Elle prend ensuite la relève de la chorale Les Piccolos. Elle suit des formations afin de perfectionner son art et de mieux diriger cet instinct de partage et de bienveillance auprès d’une jeune clientèle. Son amoureux, pianiste de formation, s’implique également et, curieusement, se met à l’orgue (petit clin d’œil du destin?). Celui-ci a été élève de sœur Thérèse Pagé et la remplace à l’occasion comme organiste à la cathédrale d’Amos.

LA DIPLOMATIE DU CHŒUR ET DU CŒUR

Lynda est une femme remplie d’humilité. Pour elle, la satisfaction est d’avoir su s’entourer, apprendre et partager ce grand amour qu’est la musique. Elle et ses collaboratrices et collaborateurs allaient même jusqu’à véhiculer certains membres des Piccolos qui n’avaient pas de moyen de transport. L’enseignante et son précieux Yoland se donnaient corps et âme afin d’offrir à des enfants l’occasion de mieux se connaître, de trouver leur place en groupe, d’avoir un sentiment d’appartenance et de développer leurs pleines capacités. Ouvrir la voie n’est pas donné à tout le monde. Gérer des émotions et des particularités demande du doigté. N’est pas chef d’orchestre qui veut. La rigueur, l’empathie et les qualités du cœur caractérisent Lynda Poulin et les personnes qui l’ont côtoyée.

Lynda Poulin mérite cette lumière jetée sur sa personne, lumière qu’elle partagera, j’en suis certaine, avec celles et ceux qui ont croisé son chemin.

LACASSERENÉ
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 7

Votez le 3 octobre de 9 h 30 à 20 h

Vérifiez l’adresse de votre bureau de vote sur la carte de rappel jaune envoyée par la poste ou sur notre site Web, au www.elections.quebec/ou-quand

Pour voter

• Vous devez être inscrite ou inscrit sur la liste électorale ;

• Vous devez présenter l’une des pièces d’identité suivantes : o permis de conduire du Québec ; o carte d’assurance maladie du Québec ; o passeport canadien ; o certificat de statut d’Indien ; o carte d’identité des Forces canadiennes.

Vivez la démocratie en famille !

Vous avez de jeunes enfants ? Initiez-les à la démocratie en les accompagnant aux petits bureaux de vote. Installés dans chaque lieu de vote, les petits bureaux de vote permettent aux enfants de répondre à une question spécialement conçue pour eux. Découvrez cette question au www.elections.quebec/petitsbureaux

Pour en savoir plus

Rendez-vous sur notre site Web, au www.elections.quebec ; Communiquez avec nous : o par téléphone, au 1 888 ÉLECTION (1 888 353-2846) ; o par courriel, à l’adresse info@electionsquebec.qc.ca ; o par texto, au 868372 (VOTEQC) (des frais standards s’appliquent).

La majorité des lieux où vous pouvez voter le 3 octobre sont accessibles. Pour en savoir plus sur les critères d’accessibilité de chaque lieu, consultez le www.elections.quebec/ou-quand Si votre lieu de vote ne répond pas à vos besoins, communiquez avec votre directrice ou directeur du scrutin pour demander l’autorisation de voter dans un autre lieu de votre circonscription.

Le 3 octobre, on inverse la tendance. Tout le monde vote.

– THÉÂTRE

LA TECHNOLOGIE S’INVITE SUR SCÈNE POUR CRÉER LE PARFAIT BLUFF

STAIFANY GONTHIER

Il se sera écoulé près de quatre ans entre le premier contact et la toute première représentation de la pièce de théâtre Bluff. Écrit en 2019 par Jean-François Boisvenue et Sophie Gemme, le scénario traite d’authenticité, de mensonge et d’imaginaire. Mis en scène par Mireille Camier, trois personnages se découvrent et se révèlent via la technologie qui occupe leur vie, mais sont-ils honnêtes les uns envers les autres, malgré la distance qui les sépare? Après tout, on dévoile bien seulement ce qui nous plaît sur les réseaux sociaux…

Trois interprètes, en trois lieux distincts, sont réunis dans un même spectacle grâce à la technologie. Dès la première représentation, le public est totalement bluffé, car il voit cohabiter sur scène un acteur réel et deux autres qui sont présents grâce à la magie de différentes projections. Les trois comédiens – Étienne Jacques à Rouyn-Noranda (Petit Théâtre du Vieux Noranda), Sarianne Cormie à Montréal (Monument-National) et Véronique Pascal à Rimouski (salle Desjardins-TELUS) – cherchent, tant bien que mal, à démontrer leur honnêteté et leur intégrité à travers les textes et quelques improvisations.

Étienne Jacques à droite en compagnie de ses deux collègues projetées à sa gauche.

DIFFÉRÉE PAR LA PANDÉMIE

Évidemment, cette production aura été touchée par la pandémie. Après avoir annulé les représentations à deux reprises, inutile de dire que la metteuse en scène, et auteure ellemême, Mireille Camier était très heureuse de pouvoir enfin montrer le fruit de son travail au public. Traitant de l’image que nous reflétons sur nos écrans et écrite bien avant que monsieur et madame Tout-le-monde s’y connaissent en matière de logiciels et d’applications de téléprésence, la pièce a évolué d’un report à l’autre. « Le rapport à la technologie avec la pandémie a complètement changé, ce qui était écrit avant a dû être adapté et peaufiné en résidence pour illustrer davantage les questionnements et les réflexions philosophiques qu’on avait via les quêtes des personnages », rapporte Sophie Gemme, co-auteure invitée dans le projet pour une écriture à quatre mains en 2020. L’œuvre marginale empruntant les chemins technologiques de la téléprésence a donc dû être mise à jour, comme cette façon

GONTHIERSTAIFANY
8 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN
Élections provinciales 2022

de se rencontrer faisait désormais partie de notre quotidien une pandémie plus tard. « La téléprésence est devenue un mode de vie que tout le monde a en ce moment », rapporte Sarianne Cormie, interprète dans la pièce Bluff

COMME PAR MAGIE!

Bien que l’idée de réunir trois personnes qui se trouvent physiquement dans trois lieux distincts semble relever du tour de maître côté technologique, le défi humain derrière la machine l’est tout autant. Produit par les Productions Quitte ou Double et le Petit Théâtre du Vieux Noranda, la pièce Bluff a été présentée trois fois dans sept lieux différents, toujours en ayant trois lieux en action simultanément. À elle seule, l’équipe du Petit Théâtre a investi plus de 2000 heures en 3 ans pour mener le projet à terme. Synchronisation des trois salles, tests sonores, tests vidéo, test de bande passante, communication logicielle, communication technique en trois lieux, communication humaine, communication marketing : le défi était énorme à cause de la téléprésence qui rendait le tout parfois trois fois plus long qu’une production régulière. « Une création en téléprésence demande beaucoup d’écoute et peut solidement mettre notre patience à l’épreuve », raconte la conceptrice d’éclairages Lyne Rioux qui possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine.

DE 100 % À 15 % D’IMPROVISATION

Considérant que l’apport technologique est dominant dans la pièce, les interprètes peuvent être appelés à improviser entre les transitions ou lors d’une latence technique, par exemple. Selon la collaboration de la technique, une représentation peut contenir donc une infime part d’improvisation alors qu’une autre pourrait avoir un trou de plusieurs minutes à combler. Il faut avoir confiance en la technologie, sinon tout peut arriver! C’est un peu à l’image de notre société, où les messages ne sont pas toujours émis directement à une personne et sont souvent brouillés par des stratégies et des intérêts particuliers. Une chose est sûre, une personne aurait pu assister aux trois représentations et vivre une expérience différente chaque

L’œuvreCOMMUNICATIONsoir.HUMAINEdévoileentreautres

la lutte pour communiquer dans un monde surmédiatisé et notre, peut-être, trop grande aisance à ne plus être en présence d’êtres humains ces temps-ci. Est-ce que la technologie sert vraiment l’humanité

finalement? À quel point peut-on se réjouir de ne pas être physiquement ensemble? Est-ce que la pandémie a fait qu’on se contente de moins d’humanité dans nos vies maintenant?

Pour Valentin Foch, directeur technique et concepteur qui, à lui seul, a cumulé un peu plus de 900 heures de travail avec passion et acharnement, l’aspect humain à travers la technologie fait entendre une tout autre dimension de la communication : « Tu as une personne qui parle dans la vraie vie, une dans le micro, une autre en conférence, on doit toujours suivre de deux à trois conversations en même temps. » À ce défi technologique s’ajoute le défi de communiquer pour les interprètes qui n’ont jamais été ensemble physiquement. Diriger leur regard vers le vide pour qu’une fois projetés dans l’autre salle, ils semblent se regarder, se filmer sur la scène pour que leur image soit diffusée en arrière-plan dans une autre ville ou encore se placer à des endroits bien précis sur les planches pour qu’on projette sur eux une image qui donnera l’impression que les deux comédiens s’enlacent ne sont que quelques exemples des prouesses que ces interprètes 3.0 auront dû réaliser pour que le public n’y voit que du feu.

COMMUNICATION TECHNIQUE

La technologie s’invite sur scène en tant que quatrième comédien, mais celui-ci est moins intransigeant. Une caméra

placée stratégiquement sur la scène permet aux publics des trois lieux de se voir en temps réel et de créer une certaine proximité. Lors d’une des représentations au Petit Théâtre du Vieux Noranda, mentionnons que la mère du comédien Étienne Jacques était dans l’assistance à Rimouski, ce qui a créé plusieurs beaux moments, et surtout des fous rires. Mais était-ce sa vraie mère ou une comédienne? Allez lui demander! Dès les premières minutes du spectacle, les interprètes se transforment en caméramans l’instant de capter du contenu selfie style avec leur téléphone qui était contrôlé à distance. Tous ces flux audiovisuels sont ensuite rapatriés et gérés par la matrice logicielle Scenic, développée par la Société des arts technologiques de Montréal, avant d’être renvoyés dans chaque lieu de diffusion. Cette technologie qui transgresse les distances et permet les rencontres les plus improbables donne-t-elle toutefois accès à de véritables relations? Une chose est sûre, il n’y a pas de place pour un signal Internet défaillant qui installerait une latence entre le flux des interprètes ou encore un micro de cellulaire laissé ouvert qui créerait un écho dans le casque d’écoute d’un des interprètes. Les communications technologiques doivent être parfaites!

COMMUNICATION MARKETING

Une pièce de théâtre qui se déroule trois soirs différents dans trois lieux distincts représente aussi un défi de communication. Faire la promotion des trois représentations qui monopolisent trois lieux pour la même production est loin d’être coutume. « Est-ce que ce sera en ligne? À Rouyn-Noranda ET à Sherbrooke en même temps? » : voilà des questions que certaines personnes ayant de la difficulté à cerner le projet pouvaient bien se poser. Les pièces ont été présentées devant public les 24 août (à Rouyn-Noranda, Montréal et Rimouski), 15 septembre (à Rouyn-Noranda, Montréal et Alma) et 19 septembre (à Rouyn-Noranda, Gaspé et Sherbrooke).

PARTIR EN TOURNÉE EN RESTANT À LA MAISON

Un des avantages notables de jouer dans une pièce en téléprésence est certainement celui de partir en tournée tout en pouvant rentrer à la maison chaque soir. « Les filles sont super contentes! » s’exclame Étienne Jacques en parlant de sa copine et de ses deux filles. Comédien basé à Rouyn-Noranda, il est le seul qui partira en tournée sans physiquement partir en tournée, une autre contradiction qui s’ajoute à l’univers virtuel que propose Bluff où l’on peut fantasmer et créer notre idéal.

GONTHIERSTAIFANY
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 9

- ARTS VISUELS -

QUELLES SONT VOS COULEURS PRÉFÉRÉES?

ANNIE OLIVIER

La couleur, c’est très souvent le grand amour des artistes. Même dans les années où le dessin prévalait sur la couleur, cette dernière a toujours su tirer son épingle du jeu, intriguant par sa nature même, son procédé de fabrication, ou encore par sa grande valeur. Devinez pourquoi, pendant longtemps, le bleu d’outremer, historiquement obtenu par le broyage de la pierre précieuse nommée lapis-lazuli, a été réservé à la Vierge…

À la couleur, personne n’est indifférent, pas même, voire surtout pas, les enfants! Il va sans dire que sans elle, la vie serait bien ennuyeuse.

COLORIER, COLORER OU COULEURER

Une courte vidéo résumant l’histoire accueille d’abord les enfants afin de les mettre en contexte. On les invite ensuite à plonger dans l’univers de création qui prendra vie dans la mesure de l’imaginaire et de l’aisance de chacun.

On demande donc aux enfants de poser différents gestes artistiques, tels que colorier un paysage, planter des légumes dans un potager ou encore mettre de la couleur sur les murs d’une maison.

Ces gestes, plus ou moins complexes, stimulent bien sûr l’imaginaire, les habiletés motrices et langagières, mais nourrissent également la confiance en soi et l’identité de ces jeunes artistes. Se projeter dans un grand paysage en noir et blanc, affirmer ses choix de couleur, douter, et peutêtre même se comparer aux autres, voilà un processus bien connu qui, ici, est associé au plaisir du jeu et de la perception de la Guides,couleur.parents,

sachez que vous êtes ici d’une complicité précieuse! N’hésitez pas à questionner les enfants, à leur demander pourquoi ils ont choisi cette couleur ou encore ce que la couleur représente pour eux. Selon l’âge des enfants, les questions varient en profondeur, évidemment, mais il n’en reste pas moins que chaque enfant qui participe à l’exposition fait des choix et ose les exprimer dans un espace public. Cela est déjà remarquable, dans les sens littéral et figuré du Lesterme.espaces

Si l’on posait cette question aux artistes modernes, ils nous diraient que ce sont les couleurs audacieuses et puissantes, libres de toute obligation d’imitation. L’œuvre d’Henri représenteMatissebien cette vision moderne de la couleur en osant l’absinthe à l’arête du nez, le zinzolin aux sourcils et la citrouille au menton… Ce

Par contre, si l’on posait cette même question aux artistes classiques, ces derniers soutiendraient que ce sont les couleurs justes, riches et modelées à souhait, celles qui permettent de rendre la délicatesse de la carnation ou encore le raffinement , portrait peint en 1665 par l’artiste néerlandais Vermeer, représente bien ce désir des artistes classiques de pousser la couleur (et la lumière) jusqu’à faire jaillir une présence ressentie comme

C’est sur cette prémisse qu’a été conçue l’exposition interactive Colorier, colorer, couleurer, produite par le Centre d’exposition Raymond-Lasnier de Trois-Rivières, et présentée au Centre d’exposition d’Amos jusqu’au 6 novembre prochain.

Entièrement consacrée à la couleur – et aux enfants de 3 à 10 ans! –, cette exposition est basée sur le conte de Diane Longpré intitulé Tirer ses ficelles. Au cœur de cette histoire se trouve un personnage dont l’univers a été complètement lessivé de ses couleurs à la suite d’une longue pluie d’été… Comme c’est triste et ennuyeux! La mission du jeune public est donc claire : intervenir tout au long du parcours afin de remettre de la couleur dans la vie du personnage!

de cette exposition ont été pensés pour vous accueillir, vous, familles, que vous soyez petites, moyennes ou grandes! Car la confiance en soi et l’identité se développent tellement plus facilement lorsque, comme enfant, on se sent reconnu, appuyé et parfois même mis au défi dans un milieu de confiance et de camaraderie.

Et si toute cette belle aventure humaine pouvait commencer ici, tout simplement, avec une tache de couleur?

HÉLÈNE ET SON MARI : ILS-ELLES SE SONT RETROUVÉ-ES AU BOUT DE TA RUE

Avec l’exposition Ils-elles se sont retrouvé-es au bout de ta rue du duo Hélène et son mari, constitué de la céramiste Hélène Chouinard et de son mari – oui, son vrai mari – « l’artisan artiste » Jean-Robert Drouillard, ne cherchez pas de fil narratif ni de personnage à sauver d’un monde de grisaille; le propos de cet « étalage coloré » est d’une tout autre nature.

OLIVIERANNIE
10 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN
MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec

Tous deux diplômés de la Maison des métiers d’art de Québec, Hélène et Jean-Robert s’interrogeaient depuis déjà quelques années à propos de l’existence d’un point de rencontre possible entre les métiers d’art et les arts visuels. Ne pourrait-il pas y avoir un dialogue entre ces deux pratiques?

Ne pourraient-elles pas se mettre en valeur l’une l’autre, dévoilant ainsi un nouveau territoire d’exploration? Et si un décloisonnement permettait à la fois de conserver les pratiques traditionnelles et de les réinventer?

C’est dans cet esprit que vous sont présentés les deux éléments principaux de cette exposition : des porcelaines finement colorées de formes variées, accumulées et étalées, et des sculptures figuratives en plâtre aux tons agencés. Au premier coup d’œil, le seul pont entre les deux univers est la couleur, mais pas n’importe laquelle.

C’est Hélène qui donne le ton avec le délicat pastel de ses bouteilles et de ses gobelets. Je vous invite à porter votre attention sur deux choses particulièrement remarquables dans ce travail de céramique. Tout d’abord, la densité chromatique, et ensuite, la subtilité des nombreuses déclinaisons de tons. En effet, voilà environ 600 bouteilles et 250 gobelets qui se présentent à vous, habillés d’une robe de couleur particulière, résultat d’une recette exclusive. On comprend donc que l’argile de toutes ces bouteilles a été colorée à même la masse (non, rien n’y est peint) à l’aide d’un ratio de pigments précisément calculé pour chacun des objets. Pour arriver à un résultat de cette qualité et de cette constance, Hélène utilise… de nombreux tableaux Excel remplis de formules afin de décliner les tons de manière systématique! Pourrait-on imaginer une démarche aussi rigoureusement mathématique derrière une production qui dégage autant de simplicité?

Bien sûr, cette partie du travail d’Hélène correspond pleinement à une production de métiers d’art, c’est-à-dire le respect d’une technique traditionnelle (la porcelaine), la minutie du geste, la démarche de longue haleine qui requiert de la patience et de la concentration, etc.

Or, et c’est une vision bien personnelle que je propose de l’installation, j’ai l’impression que ce corpus appartient tout autant au monde des métiers d’art que des arts visuels. Attention cependant, ce n’est pas parce que ce sont des pièces dites « d’expression » (les bouteilles, par exemple, sont pleinement fonctionnelles, et les gobelets pourraient l’être dans une certaine mesure), mais bien par leur disposition dans l’espace.

Pour moi, quelques références à de grands courants ou types d’œuvres de l’histoire des arts visuels s’imposent à la spectatrice et au spectateur. On pense d’abord à l’objet du quotidien (la bouteille, le gobelet) élevé au statut d’œuvre d’art par les artistes du pop art, de même qu’à la répétition des motifs que ces artistes popularisent, notamment avec les portraits sérigraphiés de personnages célèbres, dont ceux de Marilyn Monroe.

Aussi, je ne peux m’empêcher d’y voir un clin d’œil aux œuvres d’art optique, lesquelles interviennent sur les relations entre les couleurs afin d’avoir un impact sur la perception de la spectatrice et du spectateur.

Finalement, il est primordial de considérer le type d’œuvre que nous avons sous les yeux, c’est-à-dire une installation. Pratique artistique popularisée dans les années 1970, celle-ci implique à la fois la spectatrice ou le spectateur et l’espace dans lequel elle ou il se trouve, afin de lui offrir une expérience qui dépasse la simple appréciation visuelle.

Ce volet installation se « vit » dans la petite salle derrière l’étalage de bouteilles, dans laquelle on peut marcher et être traversé du même coup par les ombres généreuses créées par les bouteilles. Voilà un travail de l’espace et de la lumière qui transporte la spectatrice ou le spectateur dans un univers en noir et blanc à l’intérieur duquel la présence de l’objet est dématérialisée et la couleur, évacuée.

Bien sûr, il y aurait d’autres éléments à relever concernant ce sujet fort intéressant du rapport métiers d’art/arts visuels, notamment en ce qui concerne le traitement des éléments sculpturaux, mais je vous laisse le soin de continuer cette discussion lors de votre visite. Comme j’aimerais vous entendre à ce propos…

Alors, et si les métiers d’art et les arts visuels se retrouvaient au bout de ta rue, qu’en dirais-tu? Eh bien, Hélène et son mari ont sans contredit annoncé leurs couleurs là-dessus.

L’Indice bohémien souhaite remercier chaleureusement Hélène Chouinard et Jean-Robert Drouillard, artistes, ainsi que Marianne Trudel, chef de division du Centre d’exposition pour leur accueil chaleureux.

EN OCTOBRE, C'EST

LA

DANS LES BIBLIOTHÈQUES DE LA RÉGION

En octobre, abonnez vous ou réabonnez vous à votre bibliothèque et courez la chance de gagner de beaux prix, entre autres, des tablettes numériques !

PAYANT PAYANT ET C'EST AUX CHASE S ABONNÉS

Grâce à ta BIBLIOTHÈQUE, tu peux avoir accès à des milliers de biens culturels dont des livres imprimés, numériques et audio, des trousses techno créatives, des casques de réalité virtuelle, des jeux de société, des revues numériques et de nombreuses autres ressources physiques et numériques, et encore plus !

ET C'EST GRATUIT !

Angliers, Amos, Arntfield Barraute, Béarn, Beaucanton, Beaudry, Belcourt, Bellecombe, Belleterre, Berry, Cadillac, Champneuf, Cléricy, Clerval, Cloutier, Colombourg, Destor, Duparquet, Dupuy, Évain, Fabre, Fugèreville, Guérin, Guyenne, Kitcisakik La Corne, La Morandière, La Motte La Reine, La Sarre, Laforce Landrienne, Latulipe, Laverlochère, Lebel sur Quévillon Lorrainville, Macamic, Malartic, Manneville, Matagami, Moffet, Montbeillard, Mont Brun, Nédélec, Normétal, Notre Dame du Nord, Oujébougoumou, Palmarolle, Poularies, Preissac, Puvirnituq, Rémigny, Rivière Héva, Rochebaucourt, Rollet, Rouyn Noranda, Saint Bruno de Guigues, Saint Dominique du Rosaire Sainte Germaine Boulé, Sainte Gertrude, Sainte Hélène de Mancebourg, Saint Eugène de Guigues, Senneterre, Taschereau, Timiskaming First Nation, Val d’Or, Val Paradis Val Saint Gilles, Villebois, Ville Marie, Winneway

OLIVIERANNIE MA BIBLIOTHÈQUE BIBLIOTHÈQUE , C'EST GRATUIT GRATUIT
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 11
TIRAGE 9 NOVEMBRE 2022

LE FABLABLAB, UN OVNI NUMÉRIQUE

GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU

« Notre seule limite, c’est votre créativité! », tel est le slogan proposé par le FABLABLAB sur son site Web dont les différentes pages font la promotion d’un espace de création et de formation aux technologies numériques rendant accessibles au public diverses ressources humaines et matérielles.

IL Y A QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE…

Présenté comme le fruit d’une collaboration belgo-canadienne et basé à Mons, en Belgique, l’espace aurait été fondé en 2022. De prime abord, tout semble en ordre. La structure habituelle d’un site Web est respectée, les renseignements sont plausibles et l’offre est cohérente avec les tendances actuelles. Pourtant, des détails accrochent l’œil, des phrases sont incomplètes ou étrangement structurées, l’anglais et le français se chevauchent, les photos des membres de l’équipe ont quelque chose d’artificiel et le graphisme semble inabouti. En somme, on ne peut s’empêcher, après une observation approfondie de la plateforme, de s’interroger sur la crédibilité de sa proposition. Et pour cause : le FABLABLAB est une pure fiction, directement sortie des têtes de la muséographe belge Nathalie Cimino et de l’artiste multidisciplinaire Dominic Lafontaine, de Timiskaming First Nation.

UN PRODUIT CROISÉ INSPIRÉ PAR LES CLICHÉS

Plutôt qu’un véritable lieu physique de rencontre et de création, le FABLABLAB est le fruit d’une résidence croisée entre La Chambre blanche, une galerie et un centre d’artistes de Québec, et Transcultures, un centre multidisciplinaire pour les cultures numériques et sonores basé à Mons, en Belgique. Au cours d’une première semaine d’échange, en juin, Nathalie et Dominic en sont venus à l’idée de recourir aux clichés du milieu des technologies numériques pour proposer une réflexion sur le sujet. « J’ai travaillé comme facilitateur dans un Fab Lab [atelier de fabrication collaboratif]. Il y a beaucoup de clichés, de buzzwords [mots à la mode] dans ce monde-là.

Dimanche 13 h à 17 h ARTS ET TECHNOLOGIES

Innovation, communauté, tout ça… c’est beaucoup de blabla, d’où le nom aussi, FABLABLAB », explique Dominic.

Le duo a ainsi entièrement créé un site à partir d’une intelligence artificielle. « Les images, les noms des personnes, les compétences des membres de l’équipe et tout le contenu ont été créés par l’intelligence artificielle. J’ai copié toutes les descriptions de Fab Lab à travers la France et la Belgique et je les ai mis dans un générateur de textes », précise Dominic. Pour illustrer physiquement le FABLABLAB, l’artiste a également eu recours à des générateurs d’images, après avoir passé un mois à explorer les outils nécessaires et à en apprendre sur leur AuC’ESTutilisation.PASFINI!termedeleur

résidence, en juillet, le duo a présenté le résultat de sa démarche à la Maison du design de Mons sous la forme d’un argumentaire de vente, présentation PowerPoint et offre de services à l’appui, une formule bien reçue par le public présent à l’événement.

Dominic souligne la richesse de sa rencontre avec Nathalie et la culture belge. Arrivé en Belgique pendant la Ducasse ou « Doudou » de Mons, une grande fête traditionnelle s’étendant sur plusieurs jours, l’artiste dit s’être senti bien accueilli par l’équipe et par la communauté locale. De plus, il a découvert plusieurs points communs entre l’humour belge et celui des Québécois et Québécoises, ce qui a permis d’explorer ensemble ce créneau un brin caricatural. Peut-être en preuve de la complicité développée au sein du duo, diverses avenues sont envisagées pour la continuité du projet. Un livre documentant l’ensemble de la démarche et du projet pourrait ainsi voir le jour.

Pour découvrir le FABLABLAB et plonger dans cet univers numérique juste assez décalé, rendez-vous au fablablab.com.

Mardi – Mercredi

13 h à 17 h 30

Jeudi – Vendredi 13 h à 17 h 30 - 18 h 30 à 20 h 30

Samedi 10 h à 12 h - 13 h à 17 h

L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 13 COLORIER, COLORER, COULEURER EXPOSITION JEUNESSE PRODUITE PAR LE CENTRE D’EXPOSITION RAYMOND-LASNIER Dédiée spécialement aux enfants de 3 à 10 ans ILS-ELLES SE SONT RETROUVÉ-ES AU BOUT DE TA RUE HÉLÈNE ET SON MARI SCULPTURE/INSTALLATION AU FIL DE L’EAU EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE À l’extérieur, le long du sentier Forex SE POURSUIT TOUT LE MOIS D’OCTOBRE © CONTAMINÉEETEMBALLÉESILHOUETTEUNE TILLEUL,MARI),(SON ©)2012-2020PORCELAINE,ETCATALOGNETELLIER-BÉDARDD’EVEŒUVRE2019.TROIS-RIVIÈRES,CULTURE© Au Centre d’exposition d’Amos… HORAIRE - ENTRÉE LIBRE

CENTRE D’ART

– HISTOIRE -

LES ARTS D’AUTREFOIS PAR RAPPORT À L’ART TECHNOLOGIQUE

BIENVENUEGRATUITÀTOUS ! ET AUTRES SÉVICES DANS LA TÊTE LAURENTDE CRASTE!

L’art est l’expression humaine d’émotion, d’intuition, de pensée ou encore de désir : la peinture, la photographie, la sculpture, la danse, la musique, etc. Ces formes d’art sont appréciées pour leur beauté. Elles jouent un rôle important pour faire évoluer l’humanité. Les arts sont le reflet de la culture de nos sociétés. Ils révèlent aussi les époques, les évènements historiques, la philosophie, la littérature et les autres sciences.

L’invention de l’ordinateur a beaucoup influencé notre vie quotidienne ainsi que l’art. De nombreux artistes utilisent des programmes informatiques pour créer des œuvres hors du commun.

Cette technologie a permis le développement de techniques qui ont beaucoup influencé l’art sous divers aspects à travers le temps. Elle correspond à l’application de méthodes et de connaissances à des fins pratiques. La technologie est de plus en plus présente, car elle est devenue un outil largement répandu dans la création artistique. Elle change donc notre manière de percevoir les choses et leur donne une tout autre dimension.

L’art et la technologie redéfinissent continuellement le monde dans lequel nous vivons. Guidée par le virtuel, la technologie dans l’art défie notre sens de la perception. Les œuvres numériques, ou cinétiques, trouvent leur place dans les musées et les expositions. La technologie change l’interaction avec le public et réorganise la perspective des musées envers sa clientèle.

La curiosité autour de films de science-fiction datant d’à peine dix ans façonne aujourd’hui ce qui représente notre réalité. Cela explique pourquoi les techniques et les matériaux nouveaux sont devenus des outils utilisés par les artistes contemporains.

On entrevoit ainsi le côté créatif, imaginatif et authentique de l’art. C’est ainsi que des œuvres pourraient être remises en question par les possibilités offertes par les nouvelles technologies.

Ces nouveaux outils doivent s’accompagner d’une compréhension totale et d’une capacité à pouvoir les utiliser adéquatement. N’oublions toutefois pas que l’art tel que nous le connaissons demeurera toujours une valeur sûre.

SUIVEZ-NOUS WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA
14 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN
! instagram.com/indice_bohemien
BATTEUR DE MÉTAL LIEU DE DIFFUSION SPÉCIALISÉ EN MÉTIERS D’ART
BOUTIQUE 15 SEPTEMBRE AU 23 OCTOBRE 2022
SUPPLICES

L’ATELIER LES MILLE FEUILLES : LE LAST CALL DU TRÉSOR

GABRIELLE DEMERS

L’Atelier les Mille Feuilles est l’un des secrets (trop!) bien gardés de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce centre d’art est en activité depuis plus de 40 ans, et il jouit de la reconnaissance du milieu artistique québécois. En effet, en plus d’accueillir des artistes de tout le territoire, des visiteuses et visiteurs de la région et de l’extérieur, des étudiantes et étudiants en arts du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue (UQAT), l’Atelier participe au développement de la culture de l’estampe au Québec depuis les années 1980, soit depuis sa fondation. De plus, il a à cœur l’innovation des techniques d’estampes, et il favorise la multidisciplinarité et l’art public. L’Atelier les Mille Feuilles propose des activités de médiation culturelle, des conférences et des formations en lithographie, en sérigraphie, en manière noire, en xylographie, en linogravure, en collagraphie, etc. La pluralité des techniques est éblouissante, et le traditionnel y côtoie le moderne : un labo technologique équipé d’ordinateurs, d’imprimantes et de numériseurs permet le travail virtuel de l’estampe et son déploiement numérique. Il offre donc un espace de création et de diffusion pour les pratiques actuelles en estampe et

valorise la multidisciplinarité des approches. C’est un espace où les artistes peuvent créer, se rencontrer et échanger, innover et faire avancer leur travail. De plus, il soutient un volet de diffusion par des expositions individuelles et collectives de ses membres. Vraiment, l’Atelier les Mille Feuilles est un acteur clé de l’art visuel témiscabitibien, mais aussi de l’estampe québécoise.

LAST CALL, BABY?

Malheureusement, comme plusieurs entités culturelles, l’Atelier a été fragilisé par la mautadine de sacro-sainte pandémie. Une diminution du nombre de membres, un conseil d’administration (CA) incomplet et des activités espacées ont mené la vie dure au centre d’art. L’heure semble critique : une fermeture serait même envisagée d’ici la fin du printemps 2023, selon le pire des scénarios. Il ne faut pas faire l’autruche. En revanche, les activités et les travaux de l’Atelier les Mille Feuilles sont tellement prometteurs, formateurs et riches qu’il faut compter sur une mobilisation

citoyenne, sur votre mobilisation, pour sécuriser l’avenir de ce joyau culturel. Comment? En s’impliquant au sein du conseil d’administration, par exemple. Nul besoin d’être spécialiste en arts visuels! Il faut simplement avoir un gros bon sens, une ouverture à la réalité artistique et le désir de s’impliquer. Ce centre d’art a permis à des artistes de fonder, de mener ou d’approfondir une carrière artistique remarquable, et la vocation pédagogique de l’Atelier est précieuse pour l’art régional, québécois et tout court!

Une rencontre avec le milieu des arts en AbitibiTémiscamingue aura lieu début octobre pour se pencher sur la situation, mais tout un chacun est invité à mettre la main à la pâte : spécialistes, novices, curieux et curieuses, l’Atelier les Mille Feuilles a besoin de votre énergie pour reprendre son souffle et poursuivre sa mission.

N’hésitez pas à communiquer avec les membres du CA de l’Atelier pour plus de détails (voir les coordonnées sur le site Web).

L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 15 – ARTS ET TECHNOLOGIES –
Chaîne exclusive à Cablevision
16 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN

FCIAT : CHAPEAU MELON ET BOTTES DE PINE

MAUDE LABRECQUE-DENIS

Le 41e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) sera de retour du 29 octobre au 3 novembre prochain. Pour l’occasion, le mythique orignal revêt le fameux couvre-chef arrondi avec une affiche réalisée à partir d’une adaptation de l’œuvre Face to face de l’artiste suisse de réputation internationale Nicolas Party.

UNE PROGRAMMATION DIVERSIFIÉE POUR UNE VASTE GAMME D’ÉMOTIONS

En ouverture, le Festival invitera les cinéphiles à découvrir la comédie dramatique Tu te souviendras de moi, du réalisateur Éric Tessier (Québec), une adaptation de la pièce de François Archambault, qui a collaboré au scénario. Ce film touchant, qui aborde la dualité entre deux générations, jouit d’une distribution impressionnante comprenant, entre autres, Rémy Girard, Julie Le Breton, Karelle Tremblay, France Castel et David Boutin.

Les férus d’histoire (ou les nostalgiques!) sont invités à participer à un brunch-conférence mettant en vedette les jumeaux Guy et Claude Fournier, figures emblématiques de la télévision québécoise. Animé par le cinéaste rouynorandien Martin Guérin, l’événement sera l’occasion d’aborder l’évolution télévisuelle et cinématographique des années 1960 à aujourd’hui.

Le long métrage Les pires de Lise Akoka et Romane Gueret (France) sera présenté en grande première québécoise lors de la clôture du Festival. Primé au Festival d’Angoulême et au Festival de Cannes en 2022, le récit porte sur une séance de casting cinématographique d’adolescents à l’issue duquel « les pires » prétendants sont sélectionnés. Inspirées par leurs expériences personnelles dans le domaine, les réalisatrices ont voulu créer un film qui passe progressivement du documentaire à la fiction et qui « transcende le cadre de cette histoire de tournage pour toucher, on l’espère, à l’universel ».

Le très attendu documentaire En attendant Raïf des réalisateurs Patricio Henriquez et Luc Côté (Canada) sera présenté en première mondiale lors du Festival. Le film aborde les

coulisses du combat mené par la famille de Raïf Badawi, ce journaliste saoudien condamné pour avoir milité pour la libération morale de l’Arabie saoudite.

La comédie française ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ de François Desagnat et Le sixième enfant, premier long métrage de Léopold Legrand, font également partie des films annoncés.

La programmation complète sera dévoilée le 11 octobre prochain. En attendant, les cinéphiles convaincus peuvent déjà se procurer leur passeport et des billets pour les activités en se rendant sur le site Web du Festival.

CARONANNIE-CLAUDE
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 17 – CINÉMA –
DATE : Dimanche 16 octobre 2 022 HORAIRE : 12 h 30 - Service de la collation 13 h - Échauffement 13 h - Départ de la marche LIEU : Plage Kiwanis 101, boulevard Rideau PARCOURS DE 2 OU 5 KM E Z -V O U S C H E . CO M T ET OUVERT À TOUS

LE MIRAGE ÉCOLOGIQUE DE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE

JOSÉE-ANN BETTEY

Véritable révolution en soi, le numérique était la promesse d’un monde plus vert : moins de papier imprimé et réduction des déplacements. Cependant, il y a des conséquences à cette dématérialisation et les impacts environnementaux semblent encore aujourd’hui méconnus ou ignorés du grand public. À l’heure où l’obsolescence programmée accentue la production d’appareils électroniques et où le volume de données numériques générées par l’humanité explose, comment faire de la pollution numérique un enjeu visible, mais surtout, comment réduire l’empreinte du numérique face à la crise climatique?

Du point de vue de son cycle de vie, la fabrication d’un objet électronique nécessite la production de composants complexes qui exigent de l’énergie, des traitements chimiques, de l’eau, mais surtout une quantité importante de métaux précieux. Cette industrie contribue à 76 % de l’épuisement des ressources non renouvelables dans le monde, sans parler de pratiques d’extractions discutables et des conditions de travail souvent déplorables. Évidemment, le bilan ne s’améliore pas en fin de cycle alors que le recyclage de nos appareils reste complexe en raison des matériaux qui les constituent. On évalue d’ailleurs que 75 % des déchets électroniques sont jetés de façon illégale, notamment par de l’exportation en Chine, en Inde et en Afrique où ils terminent leur vie dans des décharges à ciel ouvert. Selon un rapport de l’ONU de 2019, 53,6 millions de tonnes métriques de déchets électroniques ont été produites, soit l’équivalent de 350 navires de croisière. De ce chiffre, seulement 17,4 % auraient été recyclés. Le reste, représentant près de 57 M$ d’or, d’argent, de cuivre, de platine et d’autres matériaux de grande valeur, a été déversé ou brûlé.

Du point de vue de l’utilisation, les impacts sont tout aussi importants. Une donnée numérique (courriel,

téléchargement, vidéo, requête Web) parcourt 15 000 km en moyenne. Qui dit données numériques dit aussi stockage de données. Ce qu’on appelle un centre de données (data center) est en réalité une infrastructure composée d’un réseau d’ordinateurs et d’espaces de stockage. Pour fonctionner, ces espaces doivent avoir des systèmes de distribution d’énergie et de réserve, des générateurs de sauvegarde, des systèmes de ventilation et de refroidissement et des kilomètres de câbles. Bien que la chaleur produite puisse être récupérée et exploitée, les centres de données sont toutefois responsables de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui dépasse maintenant l’impact du trafic aérien. Nul doute que ces infrastructures occupent de vastes territoires et génèrent une grande consommation d’énergie dont l’impact varie selon la façon dont est produite l’électricité, là où le Québec pourrait tirer son épingle du jeu.

À la lumière de ce portrait, on constate que la notion de limite est incompatible avec l’univers du numérique. Bien que le Québec risque d’être un territoire stratégique dans l’ère du numérique en raison de son hydroélectricité considérée comme une énergie verte, de son climat nordique qui faciliterait le refroidissement des serveurs et de la présence de minéraux précieux et stratégiques tels que le lithium, la question se pose : à quels coûts souhaitons-nous y participer?

Sans contredit, nos habitudes numériques devront être revues si nous souhaitons réduire notre empreinte écologique. Ainsi, la sobriété numérique fait partie des solutions en nous invitant notamment à réduire notre consommation de données numériques et à prolonger la durée de vie de nos appareils. Les gouvernements auront aussi un rôle à jouer afin d’encadrer cette pollution, soit par des politiques de sobriété numérique et des sanctions sur l’obsolescence programmée (p. ex. : imposer des limites de mises à jour aux fabricants ou encore les obliger à munir leurs appareils électroniques d’un chargeur universel).

Si vous souhaitez aller plus loin et mesurer votre empreinte écologique, une entreprise québécoise a récemment développé une application (Ecoist Club) qui permet de le faire. Comme quoi les outils et la littératie, ironiquement numérique, sont à notre disposition pour nous aider dans la sobriété numérique!

PEXELS
18 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN – ENVIRONNEMENT –

LE NOUVEAU MONDE : PETITES HISTOIRES POUR INESPÉRÉS

Un peu avant sa vingtaine, Louis Dumont succombe à l’ivresse de découvrir le monde en parcourant, sac au dos, en tous sens, le Canada et les États-Unis. Puis, de 1982 à 1985, à la suite de son doctorat en pharmacologie, l’impétueux Abitibien s’enrichit d’études universitaires postdoctorales dans ces deux pays, avant d’enseigner à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

En plus d’avoir œuvré dans des projets éducatifs en Haïti, il a mis sur pied le Projet SEUR qui offre à de jeunes Québécois et Québécoises du secondaire un mentorat universitaire, pour les sensibiliser à l’importance des études.

DE LA SCIENCE À LA LITTÉRATURE

Natif d’Amos, Louis Dumont, spécialiste en pharmacologie cardiovasculaire et immunosuppressive, aussi chercheur et auteur de nombreuses publications scientifiques à l’échelle nationale et internationale, est passé, après plus de 40 ans de démarche scientifique, de la science à la littérature.

Le temps aidant, l’inclination latente à l’écriture se met en marche. Après trois recueils de poésie publiés de 2019 à 2022, le voilà, fort de son bagage culturel, dans le roman. Après avoir pris la plume et avoir rejoint l’Union des écrivaines et des écrivains québécois, il est lui-même l’image de ce qu’il prêche dans son premier roman : avec ses irréductibles singularités, Le Nouveau Monde nous attend au tournant.

LE NOUVEAU MONDE

Le Nouveau Monde « est un mystère, terre d’accueil, d’exil et de sang », lit-on dans l’avant-propos, un creuset de sociétés diversifiées qui façonnent les destins, des parcours de vie singuliers, dont les plus sombres. Même si la vie de Louis Dumont n’est pas la plus ordinaire qui soit, son roman « défend l’idée que même les vies les plus ordinaires contiennent des fragments d’exception, des moments de magie ». De bien brefs moments de beauté à découvrir sur le chemin qui mène au néant, découvre-t-on dans ce roman.

L’ORDINAIRE, SOURCE D’EXTRAORDINAIRE

Des rapides de l’Harricana d’Amos ainsi que du lac des Hauteurs, de Landrienne et de Saint-Marc-de-Figuery jusqu’au Guatemala, en passant par Québec, Montréal et Montebello, le Manitoba, l’Ouest canadien et l’Amérique du Sud ainsi que Cancún, tout en montrant l’évolution et les travers des sociétés, une vingtaine de personnages, souvent en fin de vie, se racontent avec philosophie à l’accompagnant bénévole, « un beau jeune homme » selon Maria, qui les écoute pour mieux témoigner de leur sentier vers l’éternité.

Parmi ces personnages, on trouve notamment l’Huronienne Juliette qui a épousé un pharmacien abitibien, et ce moine astrologue du 16e siècle plus que centenaire qui espère, au couvent des sœurs, le hasard de l’inattendu. On entend aussi les murmures, le « sang de la colère », du chef de guerre Nez-Percé, Looking Glass, du milieu des années 1800 dans la prairie américaine disparue sous les autoroutes, ainsi que des femmes du Québec du 20e siècle en devenir en fin de vie au manoir Paradiso de Montréal : Lucienne la musicienne, Irma la fermière ainsi que Violette, qui a consacré sa vie aux autres malgré son cancer.

Le romancier nous rappelle que chaque vie vaut la peine d’être racontée. Dense en émotions, cruel au cœur tendre, Le Nouveau Monde est un regard critique sur l’évolution de la société, mais aussi un texte qui laisse planer un mystère : le narrateur est-il le porteur de la voix d’un écrivain qui tente la difficile entreprise de présenter une autobiographie romancée, un roman chargé de tous les acquis d’une vie, de ses odeurs, de ses réflexions et de ses visions? En tout cas, c’est

Qu’est-ceréussi.qui

rend unique un parcours de vie? Les choix, les rencontres, les évènements? À lire dans Le Nouveau Monde : petites histoires pour inespérés (Éditions l’Apothéose), publié à la mi-août 2022, des nouvelles qui laissent entrevoir que la vie peut offrir plus que ce qui est espéré à la personne qui n’espère plus grâce aux petites actions quotidiennes qui forgent les destins et apportent fierté au cœur de l’humain.

du grès au bronze Bélanger

28 octobre 2022 au 16 janvier 2023 Vernissage 28 octobre 17 h

Récentes acquisitions

ExpositionsBoutique

L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 19 – LITTÉRATURE –
Rose-Aimée
Oeuvres de : Marcel Saint-Pierre, Monique Régimbald-Zeiber, Marc Séguin, Sophie Lanctôt et André Fournelle 1museema.org819-762-6600Nouvelarrivaged’artisanatautochtone ! Capteurs de rêves, boîtes en écorce, bijoux
20 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN 12—15.10.22NORANDADEPERFORMATIFD’ARTBIENNALEROUYN-L’ÉCART167AV.MURDOCH,ROUYN-NORANDAWWW.LECART.ORG ziaKeWaters et Jordan Brown / Louise Liliefeldt tarzynaKaLalumiènçoisgaskinnkeyoChâuKim-Sanh/GenevièveetMatthieuAndrewTay,FrareetSzugajewaLaramerKr ColastHuber/wistTDannyetEmondMassy-HélèneMarieavecThierryRaynaud THÉRÈSE-PAGÉPRIX LYNDA POULIN - MUSIQUE PIERRE LABRÈCHE - CONTE pour le spectacle Homme de lettres, l’espace-temps d’un pas Présentés par la Commission culturelle territoriale GENEVIÈVE HARDY - ARTS VISUELS LordCatherineGermainDanyRELÈVEPRIXCŒURDECOUPPRIX Félicitations aux artistes ! PRIX RECONNAISSANCE 2022THÉRÈSE-PAGÉSimoneLavoie

- MA RÉGION,

POTAGE À LA CITROUILLE (8 PERSONNES)

LISE DESCHAÎNES, CHEF CUISINIÈRE CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE LAC-ABITIBI (LA SARRE)

30 mlINGRÉDIENTS(2c.àsoupe)

Huile d’olive

1,5 g (1/3 c. à thé) Grains de cumin

1 Oignon émincé

125 g (1/2 tasse) Blanc de poireau émincé

2 Carottes émincées

2 kg (8 tasses) Citrouille coupée en morceaux

2 litres (8 tasses) Bouillon de poulet

1 Gousse d’ail émincée

5 g (1 c. à thé) Poudre de cari

5 g (1 c. à thé) Muscade fraîche

125 ml (1/2 tasse) Crème fraîche

Poivre blanc et sel au goût

1.MÉTHODEDansl’huile

chaude, chauffer 10 secondes les graines de cumin.

2. Ajouter l’oignon et le poireau, et laisser suer.

3. Ajouter les carottes et la citrouille.

4. Mouiller avec le bouillon de poulet.

5. Assaisonner avec l’ail, la poudre de cari, la muscade, puis laisser cuire à feu moyen environ 30 minutes, jusqu’à la tendreté des légumes

6. Passer au mélangeur à main.

7. Ajouter la crème et vérifier l’assaisonnement.

8. Servir dans un bol et décorer de quelques juliennes de poireau.

Un régal d’automne réconfortant!

Idée gourmande : récupérer les graines de votre citrouille (bien lavées et séchées) pour les faire griller 20 minutes au four réglé à 190 °C à 200 °C (375 °F à 400 °F) sur une plaque (en les étendant uniformément). Brasser à la mi-cuisson. Déposer les graines de citrouille dans un bol ou un cul de poule et ajouter 15 à 30 ml (1 à 2 c. à soupe) d’huile d’olive aromatisée, quelques pincées de poivre de Cayenne ou piment d’Espelette, de sel d’ail et finir avec du sel et du poivre

BRIND’AMOURPAUL
L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 21
J’EN MANGE -
GOUTEZAT.COM

Tous engagés pour mettre en lumière la culture d’ici

22 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN
Desjardins est fier d’encourager les événements culturels de la région.

CALENDRIER CULTUREL

CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

CINÉMA

After : L’éternité 1er au 5 oct., Cinéma du Rift (VM)

La Thaïlande en famille – avec David Chabot 13 oct., Petit théâtre du Vieux Noranda

L’autre Mexique – Les aventuriers voyageurs 19 oct., Cinéma d’Amos

EXPOSITIONS

L’art est dans « ces » feuilles 1er et VOART2 oct.–Centre d’exposition de Val-d’Or

Art mural : Notre milieu de vie 1er oct. – vernissage Centre communautaire de La Reine

Colorier, colorer, couleurer Culture CentreJusqu’auTrois-Rivières6 nov.d’expositiond’Amos

Ils-elles se sont retrouvé-es au bout de ta rue Duo Hélène et son mari Jusqu’au 6 nov.

Centre d’exposition d’Amos

Suivre le paysage à la trace Violaine Lafortune Jusqu’au 19 nov.

Centre d’exposition du Rift (VM)

La mémoire des ruines Édith Laperrière et Émilie B. Côté Jusqu’au 19 nov.

Centre d’exposition du Rift (VM)

HUMOUR

Noir – Mike Ward (en rappel)

4 oct., Théâtre du cuivre (RN)

9 oct., Théâtre Télébec (VO)

Créature – Rita Baga

5 oct., Théâtre du cuivre (RN)

6 oct., Théâtre du Rift (VM)

7 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

8 oct., Théâtre Télébec (VO)

Parole d’un sourd – Olivier Saadah

8 oct., Théâtre du cuivre (RN)

La tournée du Bros Buck 5

13 oct., Théâtre du Rift (VM)

15 oct., La Brute du coin (LS)

16 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

Invincible – Simon Delisle

27 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

28 oct., Théâtre Télébec (VO)

29 oct., Théâtre Lilianne-Perrault

LITTÉRATURE

Les rencontres littéraires, un écrivain de chez nous Jusqu’au Bibliothèque25 nov.municipale d’Amos

MUSIQUE

Chants de mes déparlures

Ensemble Aiguebelle

3 oct., Salle Félix-Leclerc (VO)

4 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

7 oct., Théâtre du cuivre (RN)

8 oct., Théâtre Lilianne-Perrault (LS)

9 oct., Théâtre du Rift (VM)

Poupée russe – Sarahmée

6 oct., Théâtre Lilianne-Perrault (LS)

7 oct., Salle Félix-Leclerc (VO)

8 oct. Théâtre des Eskers (Amos)

Glass 6 oct.,TigerSalle Dottori (Témiscaming)

Fuudge + Double Date With Death 7 oct., Petit théâtre du Vieux Noranda

Titi BP et JAM Khalili 8 oct., La Brute du coin (LS)

André Lejeune et Carl Gauthier 11 oct., Théâtre du cuivre (RN)

Hallelujah : Leonard Cohen, un voyage, un hymne – Dan Geller et Dayna Goldfine 17 oct., Théâtre du cuivre (RN)

PICTURA DE IPSE – Hubert Lenoir 20 oct., Théâtre des Eskers (Amos) 21 oct., Salle Félix-Leclerc (VO)

Toute beauté n’est pas perdue Vincent Vallières 18 oct., Théâtre des Eskers (Amos) 19 oct., Salle Félix-Leclerc (VO) 20 oct., Théâtre du Rift (VM) 21 oct., Théâtre du cuivre (RN) 22 oct., Salle de spectacles Desjardins (LS)

Petite nature – Émile Bilodeau 22 oct., Théâtre du cuivre (RN)

UNDERCOVER Legends of Rock 22 oct., Théâtre Télébec

THÉÂTRE

Broue – Nouvelle administration

11 oct., Salle de spectacles Desjardins (LS)

12 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

13 et 14 oct., Théâtre du cuivre (RN)

15 oct., Théâtre Télébec (VO)

À fleur de ville avec M. Gazon – David Fiset (théâtre pour enfants)

22 oct., Théâtre du Rift (VM)

23 oct., Salle Félix-Leclerc (VO)

24 oct. Théâtre des Eskers (Amos)

DIVERS

Rallye patrimonial de Normétal

1er Sociétéoct. de la culture, de l’histoire et du patrimoine de Normétal

Génies sages (et moins sages) 1er oct. au 9 Bibliothèquedéc.municipale d’Amos

Cabaret des mots ados

12 oct., Théâtre Lilianne-Perrault

Atelier de littératie numérique 12 oct. au Bibliothèque30 nov.municipale d’Amos

La Galerie - Machine de cirque

15 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

16 oct., Théâtre du cuivre (RN)

Brunch-conférence – Guy et Claude Fournier

30 oct., Théâtre du cuivre (RN)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans le prochain numéro de L’Indice bohémien, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 du mois, à partir du site Web du CCAT au ccat.qc.ca/promotion/calendrier-culturel. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEN OCTOBRE 2022 23
24 OCTOBRE 2022 L’INDICE BOHÉMIEN deindépendantFondsproduction

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.