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Lectures
PAR VINCENT BAUDRILLER
Pour entrer dans un texte, le directeur du Théâtre de Vidy aime se plonger dans un livre lorsqu’il a du temps devant lui, dans un train ou pendant ses vacances. Voici sa sélection. – Propos recueillis par Sylvie Ulmann
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APRÈS LE MONDE, d’Antoinette Rychner, éd. Buchet Chastel (2020)
«J’aime le style vrai et engagé de cette autrice suisse dont nous avons fait une lecture musicale l’automne passé. Ce magnifique récit dystopique, écrit au féminin pluriel, nous rappelle à quel point le monde dans lequel nous vivons est fragile et combien, dans un tel contexte, il est important de créer des récits et de les transmettre.»
ROUGE IMPÉRATRICE, de Léonora Miano, éd. Grasset (2019)
«La Camerounaise Léonora Miano est une autrice majeure que j’apprécie énormément. Elle a beaucoup écrit sur la violence en Afrique, l’identité des «Afropéens», ainsi que pour le théâtre. Son dernier roman, qui se déroule en Afrique au début du XXIIIe siècle, me donne envie de trouver le temps de le lire d’une traite, tant il est prenant!»
HABITER EN OISEAU, de Vinciane Despret, éd. Actes Sud (2019)
«Pour explorer notre rapport aux animaux et réfléchir autrement à la notion de territoire, la philosophe belge nous plonge dans l’histoire de l’ornithologie. Une enquête où l’on découvre que, souvent, le comportement animal est envisagé comme une projection de celui des humains. Encore une invitation à revoir notre lien avec la nature.»
NOTRE VIE DANS LES FORÊTS, de Marie Darrieussecq, éd. POL (2017)
«Son écriture et sa sensibilité me touchent, tout comme sa manière d’aborder de grands sujets. Ce récit se déroule également dans un futur proche, où les robots et l’informatique sont omniprésents. On y suit une psy qui décide de s’enfuir pour retrouver une communauté établie dans la nature. Ici aussi, les rapports au sauvage et à l’écrit sont au cœur du texte.»
SUR LES OSSEMENTS DES MORTS, d’Olga Tokarczuk, éd. Noir sur Blanc (2017)
«Cette autrice polonaise, lauréate du Nobel de littérature en 2018, met en scène une héroïne, passionnée de nature, d’animaux, d’astrologie et de William Blake. Un matin, celle-ci découvre un voisin étouffé par un petit os de biche. D’autres meurtres suivront, elle suggère que leurs auteurs pourraient être les animaux. Très bien écrit, ce polar écologique mêle intrigue et poésie.»
LETTRE À D., HISTOIRE D’UN AMOUR, d’André Gorz, éd. Galilée et Folio (2006)
«Une très belle lettre d’amour du penseur André Gorz, 80 ans passés, à sa femme Dorine. Ils se sont rencontrés à Lausanne après la guerre et ne se sont jamais quittés, même dans la mort, puisqu’ils ont choisi de partir ensemble. Un texte bouleversant retraçant une histoire d’amour comme un engagement politique et écologique. Un spectacle est prévu en février prochain autour de ce texte.»