le journal de l’art contemporain en bourgogne, automne 1998
n°3
où est-il l’été ? l’ été où e st-il ?
fera - t-il b eau c et a ut o mn e . ..
déguster
Rétrospective Série Noire à l’Eldorado L’événement cinématographique de cet été en Bourgogne fut sans conteste, la
rétrospective Série Noire organisée par le cinéma Eldorado à Dijon. De Laura à Bound en passant par Les Tontons Flingueurs, tous les classiques du genre ont été à l’honneur pendant cette période où les salles obscures sont habituellement désertées et où la Coupe du Monde envahissait notre pays. Le pari était difficile à relever. et pourtant le résultat est édifiant : cette Série Noire a fédéré un grand nombre de spectateurs, tandis que les autres salles de cinémas ont vu leur nombre d’entrées baisser considérablement. Pour faire le bilan de cette rétrospective, Didier Besnier, directeur de l’Eldorado a répondu à quelques questions concernant cet événement estival et plus largement de l’avenir de ce cinéma menacé par la construction d’un immense complexe cinématographique à Quétigny. Aline Secondé : Programmer une rétrospective à une période où
les cinémas sont quasi déserts, n’est-ce pas risqué ? Didier Besnier : C’est précisément parce que les cinémas sont déserts à cette époque que nous avons souhaité faire quelque chose d’un peu particulier. Lors de la période estivale les gens vont très peu au cinéma et il y a sans doute des raisons à cela : entre juillet et août on ne propose pas grand chose et les distributeurs ont tendance à sortir leurs fonds de tiroir, ce qui ne pousse pas le spectateur à s’enfermer dans une salle plus encore cette année avec cette grande fête du football. Mais nous avons pensé que tout le monde n’allait pas suivre systématiquement ce type de manifestations. Voilà pourquoi il fallait proposer autre chose.
AS : Pourquoi votre choix s’est-il orienté sur le film noir ? DB : Il n’était pas question de programmer à cette période l’intégrale de Bergmann, aussi nous avons souhaité faire quelque chose d’assez festif. Nous aurions pu aborder la comédie par exemple, mais il y avait un certain nombre de films noirs comme
Robert Irwin, Double Diamond, 1997/98 Musée d’Art Contemporain de Lyon © B. Adilon
Ascenseur pour l’échafaud, Laura, Le Criminel de Orson Welles qui n’avaient pas été diffusés à l’Eldorado depuis longtemps ; ainsi c’est à partir d’un choix de cinq ou six films que s’est imposé le thème de la Série Noire.
Les films qui ont marché sont les grands classiques comme Arsenic et vieilles
dentelles, Ascenseur pour l’échafaud ; ceux qui ont peut-être le moins fonctionné
Estiv’art à Lyon
AS : On ne peut ignorer la menace qui pèse sur les cinémas d’art et d’essai, en particulier à Dijon où va s’ouvrir un immense complexe cinématographique. Où en est votre combat ? Quels sont vos objectifs et vos priorités ? DB : Nous sommes parvenus à rencontrer des personnes, à être écoutés et des propositions nous ont été faites. Par exemple, nous aurions la possibilité de reprendre le cinéma Devosge tout en gardant l’Eldorado, mais cela ne résoudra pas nos problèmes. Malgré tout, nous désirons conserver notre identité, notre touche personnelle, une programmation pertinente et originale et surtout ne pas tomber dans une politique de grand spectacle, contrairement à des cinémas comme le Gaumont ou le Darcy qui pratiquent la politique de la « case noire » : combler tous les écrans avec n’importe quoi.
Festivals, rencontres de tous les types, concerts, projections hors du commun, Cinésites, Synodales, Musicades (1), autant de rendez-vous à ne pas manquer, partout en France, cet été. A Lyon, les animations prévues pour la période estivale sont regroupées pour la plupart sous le nom d'Estivales 98. Pour sa part, le Musée d'Art Contemporain présente trois expositions simultanées, organisées par les conservateurs Thierry Prat et Thierry Raspail : Poèmes à petite vitesse, et les expositions monographiques consacrées à Robert Morris et Robert Irwin (2). Au premier étage, sont regroupées une soixantaine d'œuvres Fluxus provenant de la collection du Musée. Apparu au début des années 60, ce mouvement d'artistes concernés par la relation directe entre l'art et la vie se caractérise par la création du happening et l'intérêt pour la présentation d'environnements. Ainsi, de salle en salle, la visite est ponctuée d'Events de George Brecht. Le titre de cette première exposition, Poèmes à petite vitesse, est emprunté à Robert Filliou (1926-1987), les poèmes désignant des objets assemblés par l'artiste. Un espace important est consacré à son Poïpodrome à Espace-Temps réel prototype 00 (1963) réalisé avec l'architecte Joachim Pfeufer. L'accumulation de tant de témoignages des activités du groupe Fluxus montre la richesse de la collection du Musée, qui comporte le plus grand ensemble européen d'installations. Cependant, la présentation institutionnelle de certaines œuvres (accrochages, vitrines...) ainsi que les seules traces des actions, contrastent étrangement avec l'esprit intrinsèque du mouvement et donne une impression d'inertie. Le second étage est entièrement consacré à Robert Morris. Hormis Passageway – un « environnement » réalisé en 1961 dans l’appartement de Yoko Ono, long couloir courbe se rétrécissant au fur et à mesure que l’on y pénètre, contraignant finalement à faire demi-tour – le miroir paraît être le dénominateur commun à toutes les installations regroupées ici. Portland Mirrors (1977) est constituée de quatre miroirs qui reflètent à l'infini, de par leur disposition, des poutres posées au sol : « dispositif pour produire un trait » selon Robert Morris. Cette promenade se poursuit à l'étage supérieur avec un environnement de Robert Irwin conçu pour ce lieu. En effet, le Musée d'Art Contemporain de Lyon mène une politique de production d'œuvres d'art et propose ce troisième étage aux artistes. Robert Irwin investit l'endroit et conçoit Double Diamond (1997-1998) premier « specific site » à figurer dans une collection française (3). Cette structure, dont le plan évoque les facettes d’un diamant, est habillée de tulle noir et blanc. Elle propose une déambulation dans une atmosphère changeante en fonction de la lumière et de la couleur des écrans. Les silhouettes des visiteurs tantôt se détachent, tantôt se fondent selon qu’ils passent derrière le tissu tendu noir et blanc. Trois expositions distinctes sur trois niveaux mais liées intelligemment entre elles : la réalisation de Robert Irwin n'est pas sans évoquer les Labyrinths de Robert Morris, dont les dessins ont récemment été exposés à Chagny (4). Une plaquette a été réalisée pour chacune de ces expositions. Un catalogue consacré à Robert Irwin est en cours de réalisation. L'exposition Robert Morris est le premier volet d'une série de trois consacrée à son œuvre, opération qui aboutira à un dépôt à long terme d'œuvres au Musée. Un événement estival qui s'intègre dans un projet de plus grande ampleur. A suivre...
ce sont des films comme Blue Velvet qui, comme tous les films « culte », ont été très peu vus, ou des films très récents comme Bound ou Copland. Mais dans l’ensemble, cela a été une grande satisfaction, surtout à cette époque de l’année.
AS : C’est très bien de parler des autres, mais quels sont vos projets pour la rentrée ? DB : Il y a toujours eu la volonté à l’Eldorado de faire participer le public à la vie du cinéma. Ainsi nous allons continuer à diffuser des V.O., des films d’auteurs et à programmer des « soirées-rencontres »... Au-delà de ces animations, nous aimerions développer nos activités avec divers partenaires. Bien entendu, nous continuerons à travailler avec le Théâtre National Dijon Bourgogne mais sous une autre forme. À la place, par exemple, des débats qui ne sont pas toujours suivis, nous allons proposer des manifestations comme des lectures publiques. Le cinéma pour enfants sera à l’honneur puisque nous avons décidé de rediffuser des films comme Le magicien d’Oz ou La guerre des
boutons. Entre novembre et décembre aura également lieu la troisième édition du
cinéma de court métrage et la diffusion de la Palme d’or : La vie rêvée des anges, avec, nous l’espérons, la participation d’Éric Zonka. Grâce à des lieux comme l’Eldorado, la période estivale fut marquée par une véritable volonté d’afficher un engagement réel auprès du spectateur qui découvre, tout
simplement, un cinéma qui vit. En effet même si cette Série Noire a bien fonctionné, il n’en demeure pas moins que l’Eldorado reste menacé comme tous les petites salles d’art et d’essai. Nous retiendrons de cet entretien la formidable ténacité des responsables et leur volonté de proposer une programmation de choix. Rendez-vous cet automne pour la troisième édition du court métrage.
Aline Secondé Robert Morris, Portland Mirrors, 1997/98 Musée d’Art Contemporain de Lyon© B. Adilon
Hélène-Sybille Beltran (1) La 6ème édition des Cinésites, initiative bordelaise, est la rencontre du cinéma et de l'architecture : les projections s'effectuent dans plusieurs pays européens dans des cadres exceptionnels. Les 8ème Synodales, festival de danse, ont été présentées dans la cour du palais synodal de Sens, du 27 juin au 12 juillet 1998. Les Musicades de Lyon ou Rencontres Internationales de Musique de Chambre se sont déroulées du 1er au 10 septembre 1998. (2) Expositions au Musée d'Art Contemporain de Lyon, du 17 juin au 13 septembre 1998. L’exposition Robert Irwin est prolongée jusqu’au 3 janvier 1999. (3) Acquis par le Fonds National d’Art Contemporain en 1997. (4) Cf. l'article de Mariannick Martin, « Robert Morris à Chagny » , in Hors d'œuvre n° 2, printemps 1998, p. 6.
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savourer
Sous le soleil... La proposition faite à Daniel Buren d'intervenir à l'Usine (1) pouvait apparaître comme un nouveau coup d'éclat, dans la lignée des expositions Donald Judd (1996) et Franck Stella (1997) qui s'étaient succédées à cette même période dans ce lieu. Loin de la motivation de créer une exposition-événement pour l'été ou de la volonté de montrer le travail d'un artiste dont la réputation n'est plus à faire, exposer Daniel Buren visait à poursuivre une collaboration, initiée en 1982 — lors de son intervention pendant trois semaines sur les décors du plateau du journal télévisé de FR3 Bourgogne (2) — et qui s'était poursuivie lors d'expositions collectives (3). En 1998, Daniel Buren nous propose une installation in situ, créée par et pour l'espace d'exposition qui l'accueille ; un espace particulier si on considère cette longue et vaste salle d'un seul tenant avec son enfilade de petites fenêtres à droite. Il conçoit une structure rectiligne en bois, recouverte de peinture blanche, et s’inspire de l'alignement des neuf fenêtres pour créer des sortes de travées aux dimensions des éléments architecturaux. S'ajoutent à ces données de base : des couleurs rangées de gauche à droite dans l'ordre alphabétique de leur dénomination et obtenues à l'aide de films celluloïd colorés, apposés sur les carreaux des fenêtres ; deux miroirs — de part et d'autre de la construction — et ses fameuses bandes verticales de 8,7 cm de large, sur la face de la structure, côté fenêtres, déployées à partir du centre de la construction de part et d'autre de cet axe de symétrie. Ainsi sont obtenus des rythmes : un tempo plutôt lent d'abord, dans la scansion des poteaux, mais qui s'accélère à mesure de leur mise en perspective par la démultiplication dans les miroirs ; des échos, pour ne pas dire des reflets, entre l'aspect longitudinal de la structure et la configuration de la salle, entre l'alignement des ouvertures et la forme générale de la construction ces échos sont encore présents dans le rappel des couleurs des fenêtres et celles de la structure. Toutefois, si on y prête attention, Daniel Buren a glissé ici certains dysfonctionnements : ainsi le déploiement horizontal de la construction est contredit par le motif des lignes verticales ; la mise en abîme des travées, se répercutant à l'infini dans les miroirs, est contrariée par l'adjonction d'une cloison venant fermer la salle d'exposition ; quant aux couleurs des carreaux de la structure, elles sont inversées par rapport à celles des fenêtres — comme vues dans un miroir. Malgré cette première impression d’un système bien réglé, au fonctionnement parfaitement maîtrisé, il demeurera ce sentiment que l'œuvre déborde parfois du simple cadre défini par ses éléments constituants et échappe à l'artiste ; à l'image de ce phénomène, proche du merveilleux, lorsqu'au lever du soleil, les couleurs sortent de leurs carcans, se diffusent, puis se répandent et se mêlent au sol et sur les murs.
Stéphanie Jeanjean (1) Exposition personnelle à Dijon du 5 juin au 25 juillet 1998. (2) Voir cat. Daniel Buren, Succès du BEDAC, n° 2, 1982. (3) Daniel Buren a participé aux expositions organisées par le Consortium : Présence Discrète (1982), Zagreb (1987) et Best Of (1989)
Daniel Buren Construction, travaux in situ, L’Usine, 1998 © André Morin, Paris
100% impur/100% pur
Comment transformer le vieux Fort Beauregard à Besançon (1) en Palais des mirages ? Il faut, comme le préconise Frédéric Buisson : - du film plastique transparent étirable, - du câble de 2 mm, - du coton hydrophile prédécoupé, - des rouleaux de papier hygiénique blanc et jaune, - deux projecteurs de diapositives, - deux images à projeter portant les inscriptions « 100% PUR » et « 100% IMPUR ». Choisir des matériaux légers, transportables, déjà expérimentés dans les propositions antérieures depuis 1995 et surtout parfaitement adaptés à une mise en place efficace, rapide et éphémère au rez-de-chaussée, dans la cage d’escalier et les deux salles adjacentes ainsi qu’au niveau inférieur. À l'aide des câbles et du film plastique, créer à droite, dans l'axe perspectiviste de la fenêtre ouest, un volume oblique ouvert et, à gauche face à la fenêtre sud, un paralléllépipède vertical fermé délimitant et diffusant la lumière extérieure, mais occupant une grande partie de l’espace disponible. Mettre en valeur la plus grande luminosité de la partie gauche en recouvrant le sol d'une épaisse couche de laine de verre jaune d'or et décorer le mur du fond de bandes verticales de
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papier hygiénique en alternant rayures blanches et jaunes. Obturer toutes les meurtrières de coton hydrophile prédécoupé. Interdire l'accès du grand espace souterrain par une cloisonécran translucide sur laquelle viendront se projeter les deux inscriptions « 100% PUR » et « 100% IMPUR ». Ainsi viennent se greffer de façon transitoire, au sein de ces espaces défensifs sombres et massifs, des infra-structures géométriques. Celles-ci capturent la lumière extérieure au sein de volumes transparents à la surface plissée ou la filtrent au travers des bandes de coton perforé obturant les autres ouvertures ; les lés de papier toilette masquent un mur en une sorte de simulacre de tapisserie au motif estival. La laine de verre tranforme le sol pavé en étendue souple, meuble, chaleureuse à l'œil mais agressive à fouler et à respirer ; les stries d'ombre et de lumière induites par les plissements du plastique introduisent vacillements, miroitements, visions spatiales impalpables et fugitives, évocations de rêves passemurailles purs et lumineux ; mais le matériau se fait aussi paroi invisible, obstacle à la pénétration et au contact, rempart contre l'intrusion de toute contamination. À l'intérieur des constructions minérales immuables du bâtiment militaire engendrant violence et claustration, se développent d'inévitables et nécessaires processus de défenses biologiques et médicaux, des réactions compensatrices et imaginatives : dès lors, les matériaux liés à l'élimination des infections, excrétions et impuretés corporelles constituent autant de canalisations, colmatages, protections, échafaudages de fragiles espaces d'évasion, images de vacances tremblotantes rehaussées de couleurs pastelles, étendues miroitantes surgissant comme des mirages, châteaux en Espagne prompts à s'effondrer et à n'être plus que blessure, souffrance, souillure, contamination, agression, dégradation. Grâce à Frédéric Buisson, l’intérieur du fort devient un organisme vivant dont nous éprouvons mentalement et physiquement les limites corporelles. Au travers de son épiderme poreux soigneusement pansé transitent à double sens matières nourricières ou excrétrices, ombres ou lumières,
rêves ou cauchemars. Pour nous, spectateurs, désirs d’enfermement ou d’évasion, visions pures ou impures.se constituent ou se défont à fleur de peau... plastifiée ! Marie-France Vô-Cheylus (1) L’exposition À fleur de peau a eu lieu du 20 juin au 19 juillet 1998.
Frédéric Buisson, À fleur de peau, 1998 Fort Beauregard, Besançon
De quoi s’agit-il ?
Le présent montage est constitué d’éléments fournis par Bertrand. Qu’est-ce que Bertrand ? Bertrand est un logiciel pour Macintosh, destiné à résoudre des problèmes de logique formelle. On le trouve sur l’internet à l’adresse que j’ai mentionnée sous le titre du logiciel (à gauche). Bertrand peut faire pas mal de choses. Notamment, il peut tester la vérité logique d’énoncés. Tout en haut, vous voyez l’énoncé d’une phrase en langage formel. Ce pourrait être la formalisation de la phrase : « S’il est faux que ce zébu soit fou et gourmand, alors, si tous les yétis sont gourmands, il y a au moins un xylocope qui n’est pas fou ». Le xylocope est une grosse abeille solitaire, qui creuse des galeries de ponte dans le bois mort. Bertrand nous démontre que la phrase entre guillemets est logiquement vraie. Ce qui n’est pas une mince affaire, comme vous pouvez le constater à la vision de la démonstration, qui occupe tout le centre de la page. J’ai collé en haut à droite le « tree info », c’est-à-dire les informations sur l’arbre. Sa dernière phrase se traduit par : « Résultat : l’arbre se ferme; l’énoncé est logiquement vrai ». Quel arbre ? Celui que creuse le xylocope ? Non. Et qu’estce qu’un arbre qui se ferme ? Eh bien, c’est justement la démonstration en question. En effet Bertrand est construit sur la méthode de démonstration par les arbres de Leblanc. Ici, l’arbre de Leblanc n’a que quatre branches. J’aurais pu trouver un exemple avec beaucoup plus de branches, mais ça aurait pris trop de place. Allez donc rendre visite à Bertrand sur l’internet, vous y verrez des arbres plus « branchus », si j’ose dire. Toutefois vous constaterez aussi que les arbres de Leblanc ne ressemblent pas beaucoup à des arbres. À quoi je répondrai que j’habite moi-même rue Leblanc, à Paris, dans le 15ème arrondissement. Or, il ne s’agit pas du même Leblanc. Celui du 15ème (1742-1806) est l’inventeur de la soude artificielle, en 1789. Rien à voir avec l’inventeur des arbres de Leblanc, qui est un logicien contemporain. L’existence de ces deux Leblanc nous indique à l’évidence que des arbres peuvent ne pas ressembler à des arbres. C.Q.F.D. Éric DUYCKAERTS —Août 1998
Tom Friedman, Dustball, 1994 © Frédéric Pintus, Frac Bourgogne
trinquer
Poussière fertile de particules de poussière, tandis que de vieux disques muets Il y a des expositions dont le parcours élargit le regard que joués sur une platine procurent le son approprié. Sur le mur l'on porte aux choses en ouvrant de nouveaux champs proche sont accrochées des anagrammes — une des activités d'expérimentation. Celle intitulée Poussière (dust memories), favorites de Jean Dupuy — lesquelles, participant de la présentée durant les deux mois d'été au Frac Bourgogne à déstructuration des mots, de leur parcellisation (autant de Dijon et visible prochainement à la Galerie du Théâtre signes distinctifs pouvant s'appliquer à la poussière) ont tout à National de Bretagne à Rennes (1), en fait incontestablement fait leur place ici. Dans le domaine de l'écriture encore, la partie. La concision du titre principal, souligné par le sous-titre phrase de Lawrence Weiner : « small piles of those things that en anglais plein de poésie (en référence à Stardust memories fall through the craks in the floor » (des petits tas de ces choses de Woody Allen) — annonce la couleur (en l'occurrence, celle qui tombent à travers les fentes du sol) écrite sur le mur, de la poussière est inexplicablement grisâtre), les pièces évocation sensible de la poussière, illustre l'incapacité du réunies par Emmanuel Latreille (vingt-huit au total) ayant langage à dire ce qu'elle est. chacune à voir avec la Quant à la disposition nonpoussière, sous différents alignée des mots, elle semble aspects : poussière du corps et évoquer la danse des grains de du dehors, du temps et du poussière dans l'air. L'origine dedans, poussière de nos organique du matériau employé origines et de notre fin. Elles par Markus Hansen (la poussière sont autant de mises en concrète ou est constituée en grande partie œuvre, des micro-particules de peaux conceptuelle, de ce matériau mortes que nous perdons chaque « prêt à l'emploi », dont les jour) pour réaliser ses pochoirs caractéristiques physiques sur verre, renvoie au thème (omniprésence, ténuité, proprement dit de l'œuvre, celui insaisissabilité, quasidu corps, à travers le vêtement invisibilité) ont inspiré des ceignant les hanches du Christ artistes du XXe siècle à un Lawrence Weiner, Cat.#619, 1989, Erwin Wurm, Descartes, Kant, Montaigne, 1998 © Hervé Scavone, Frac Bourgogne crucifié. Sur deux écrans vidéo, le moment donné de leur poudroiement de Hugues Reip production. Il en émane une fait écho à celui, en direct, de la cabine de Jean Dupuy ; réflexion sur la matérialité et la nature de l'œuvre d'art, sa tandis que Fabrice Gygi récolte précautionneusement dans pérennité et finalement celle de toute chose. Au-delà encore, une petite urne la poussière déposée (qui sait pourquoi et chaque œuvre interroge le rôle du langage et met en évidence comment) au fond des poches des personnes venues assister à ses lacunes lorsqu'il s'agit simplement de définir ce qu'est la sa performance. Pascal Pinaud a pris au piège de ses grandes poussière. Outre les multiples questions qu'elle suscite, le peintures abstraites, réalisée avec de la laque automobile sur mérite de cette exposition est de présenter des artistes de tôle, la poussière venue s'y déposer. Avec ses chiffons générations différentes — dont certains peu connus — et conservés dans des boîtes après avoir servis à épousseter des abordant des techniques diverses. Elle rend compte ainsi de œuvres d’artistes renommés, Robert Filliou ironise sur le l'intérêt évident des créateurs modernes et contemporains pour fétichisme lié aux objets d'art. Toujours dans le domaine des « ce matériau non noble, aussi énigmatique que familier. arts ménagers » et dans la lignée du mouvement Fluxus, le sac Dans l'entrée, Fewagaz (1992/96), une œuvre du facétieux à aspirateur posé sur un socle du groupe d'artistes Dust Jean Dupuy, ouvre l'exposition avec une pétarade (2). Une Breeders (les éleveurs de poussière), élève cet objet on ne peut drôle de machine à polluer, une sorte de motocyclette plus trivial au rang d'œuvre d'art. désossée, génère des particules de gaz d'échappement grisDans l'autre salle, les grands cartons défraîchis récupérés par noir, recueillies dans un ballon de verre puis rejetées à John Armleder, mis sous verre ou vitrine, renvoient au l’extérieur par un tuyau de plastique translucide. A côté, phénomène du temps qui passe et à la problématique de la Claudio Parmiggiani a mis le feu dans la salle de prolifération/accumulation des œuvres contemporaines. documentation avant d'enlever les étagères et les livres posés dessus. Le résultat est étrange, spectaculaire : murs et plafond Poussière chantante de Rolf Julius, inédite, est une autre sont entièrement couverts de cendre sauf l'empreinte en blanc évocation du temps qui passe et de la transformation des des étagères et des livres. choses qui en résulte : sur le sol sont disposés de petits bols Dans la salle suivante est présentée une autre pièce sonore de remplis de poussière « préparée » (c'est à dire tamisée), très Jean Dupuy, Aero Air (1982/98) : un petit trou percé dans fine et couleur gris-souris, qui recouvre de petits haut-parleurs. Il faut se pencher très près afin de percevoir le son non une cabine en bois permet d'observer à loisir le poudroiement
identifiable diffusé faiblement. Au fil des jours, les ondes sonores finissent par strier la surface du matériau. Des dessins à l'encre du même artiste montrent de quelle manière on peut dessiner la poussière alors que Tom Friedman réussit la prouesse de la « sculpter » en forme parfaite de petite sphère posée sur un grand socle. La toile abstraite en beaux camaïeux de bruns de Jean Dubuffet, intitulée Mes champs de poussière (1956) est une invitation poétique à voyager dans la peinture. Dans les mêmes tonalités brunes, le tas de saletés relégué dans un coin restitue deux années de la vie et du travail de Joe Scanlan dans son atelier. Marcel Duchamp est forcément présent (via la photographie de son ami Man Ray) puisque, dans le rapport des artistes à la poussière, il est celui par qui tout a commencé. Effectivement, il l'utilise le premier en tant que matériau, en l'intégrant dans son Grand Verre (1915/24). Intitulée Élevage de poussière (1920), l'image argentique montre un curieux paysage grisâtre évoquant quelques vestiges archéologiques vus du ciel. Bien que très « matérielle », cette exposition est source d'une réflexion riche et pleine d'agrément, grâce à des travaux artistiques judicieusement choisis, traitant avec pertinence d'un matériau difficile à appréhender. Elle révèle toute l'ironie, la poésie, la sensualité, la philosophie, voire la métaphysique contenues dans la poussière, un matériau qui, dans nos sociétés obsédées par la propreté, jouit d'une mauvaise réputation. On réalise ainsi qu'en modifiant notre vision de cette mystérieuse matière, infime et prosaïque, c'est notre regard sur le monde qui change aussi. Laurence Cyrot (1) Coproduite par le Frac Bretagne, l’exposition est présentée à la Galerie du Théâtre National de Bretagne à Rennes, du 19 septembre au 31 octobre 1998. Un catalogue de 120 pages a été édité (textes : François Dagognet, Cyril Harpet, Emmanuel Latreille, Catherine Elkar). (2) Une autre pièce de Jean Dupuy, Cône pyramide (1968), un dispositif édifiant progressivement un cône de poussière déterminé par les battements du cœur, a été présenté dans ce lieu début 1996 (exposition Jean Dupuy, Oh ! Ce court tour tourne court).
Claudio Parmiggiani, Polvere, 1998 fumée, 380 x 770 x 400 cm © Hervé Scavone, Frac Bourgogne
Configurations spatiales L'association subtile de formes géométriques et de mots amenant à la structuration de l’espace a toujours constitué la trame du travail de Peter Downsbrough : elle s’élabore en fonction de lieux aussi distincts que peuvent l'être la façade urbaine ou le livre d’artiste et peut se décliner aussi bien en maquette ou en photographie. Cet été, à l’Espace d’art contemporain de Demigny (Saôneet-Loire), Agi Schöningh a choisi d’exposer cet artiste (du 20 juin au 25 juillet). Les œuvres Entre/De La, As/Or et Partition/And/To prennent possession de l’espace en se développant — jeux de lignes et jeux de mots — dans l’entrée, sur la cimaise et la salle du fond. À gauche de la porte, au milieu du mur, deux parallèles verticales enserrent le mot « entre ». Sur chacun des deux murs perpendiculaires une ligne horizontale, partant des angles, s’étire avant de rompre son élan en se redressant à la verticale. L’une porte le mot « de » tandis que « la » est posé sur l’autre ligne peu avant qu’elle ne se brise à la perpendiculaire. Cette maîtrise dans la ponctuation des murs, jouant sur verticale et horizontale, se révèle pleinement depuis le fond de l’espace et s’associe en outre avec les poutres transversales. À droite de l’entrée, la cimaise est soulignée par une horizontale sur laquelle prend appui un long rectangle noir ; la ligne contourne la cimaise et se poursuit sur l’autre face où elle est surmontée parallèlement par un autre rectangle placé à l’horizontale. On peut penser que les mots « as » et « ro » inversion de « or » — inscrits sur chacune des faces r part la similitude formelle et d’autre part l’altérité du — soulignent d’une dispositif.
« partition », tronquées dans le sens de la longueur, s’échelonnent à la verticale jusqu’en bas. Une ligne matérialisant la coupure du mot à partir de la lettre T se prolonge sur le sol, s’interrompt — ponctuée par le mot « to » — puis remonte de seulement quelques centimètres sur le mur d’en face ; à l’extrémité de celui-ci se trouve la partie manquante du mot « partition ». Au fond, le long de l’arête du mur, apparaît le mot « and ». Peter Downsbrough joue subtilement sur le sens des mots, à deux niveaux : dans leur présentation — « entre », « partition » — et dans leur disposition au sein de la structure géométrique de chaque pièce — « as/or ». Le vocabulaire formel qu'il adopte est analogue à celui de l’espace construit : successivement ou simultanément se déclinent verticales/horizontales, parallèles/perpendiculaires, vide/plein, sol/plafond... L’association des œuvres et des éléments qui les constituent sert à la structuration globale de l’espace qui, ni modifié, ni contredit, est au contraire souligné dans ses données constituantes. Publié à l’occasion de cette exposition, le livre Factor, conçu dès 1994, n’est pas un accessoire mais participe de la démarche de Peter Downsbrough comme un lieu à part entière d’une configuration spatiale plane. Laure Temmerman (1) Peter Downsbrough a réalisé, dans le cadre d’un 1%, une œuvre à l’Université du Creusot en 1998.
Dans la salle du fond, Partition/And/To se déploie à la fois sur les murs, le sol et le plafond. Une longue tige fixée à l’une des poutres relie le sol au plafond. Au milieu du mur de droite, les lettres du mot
Peter Downsbrough, Demigny, 1998 © M. Lorthios - Courtesy Espace d’art contemporain Demigny
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humer
« Pour l’Art Contemporain » Fondée en 1982, l’association « Pour l’art contemporain » (1) est née de la volonté de son président Jean-Paul Guy de montrer, de façon très ouverte, la création artistique actuelle sous tous ses aspects avec pour seule exigence la qualité. C’est à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), dans le village où il habite depuis son enfance, qu’il trouve un lieu pour l’exposition d’été annuelle de l’association. Le Musée Municipal, installé dans l’église romane Saint-Nazaire, est encombré par une collection hétéroclite de peintures (dont deux toiles de Puvis de Chavannes, dépoussiérées pour la première exposition en 1981), sculptures, objets archéologiques, vases de Sèvres... disposés depuis le début du siècle de façon désordonnée. C’est à ce lieu très marqué que les artistes sont confrontés en l’investissant de façon très différente : en 1992 Ming remplit l’allée centrale sans toucher à la collection permanente ; à l’opposé, en 1987, Michel Verjux la souligne avec élégance tandis que Christian Boltanski se dissimule dans les vitrines
parmi les objets gallo-romains. La première exposition d’été en 1981 À propos de SaintNazaire inaugure la reconversion de l’église, avec la participation de sept artistes (dont Éric Dietman) choisis par amitié et pour la qualité de leurs travaux. Fort de cette première expérience, Jean-Paul Guy décide de réunir quelques amis et de fonder « Pour l’art contemporain » (association loi 1901) afin de collecter des fonds et proposer ainsi chaque été, une exposition. Depuis 1981, quinze manifestations ont été organisées. Après trois expositions de groupe se succèdent des monographies, la première consacrée à Gérard Garouste (1984), suivie par celle de Raphaël Mahdavi (1985), Babou (1988), Ming (1992), Jean Clareboudt (1993) et Jacques Vieille (1994). En plus de la présentation de travaux d’artistes, il faut noter que l’association accompagne de publications la plupart de ses manifestations. L’association a investi d’autres lieux, moins spacieux que l’église Saint-Nazaire, situés dans le canton de Bourbon-Lancy : l’église de Maltat avec Jean-Louis Vila (1985) et François Martin (1986), l’église de Lesme avec Marc Camille Chaimowicz (1988) et deux ans plus tard, Raphaël Mahdavi. Un troisième lieu est investi depuis 1985 : une petite galerie située dans le
vieux quartier de Bourbon-Lancy qui, par sa situation géographique, permet de toucher un public plus important. Pour l’été 1999 un projet est en cours avec un jeune artiste photographe qui proposera un travail sur Bourbon-Lancy. Clairelle Lestage (1) Pour toute information : « Pour l’art contemporain », 4 rue Pingré, 71140 Bourbon-Lancy. (tél. 03 85 89 03 70, fax 03 85 89 09 09).
Christian Boltanski (cliché de gauche), Michel Verjux Toute la lumière est loin d’être faite sur chacune des situations éclairées, 1987 © André Morin
394 heures à Londres « Si dans la vie quotidienne le regard est une fonction automatique, le tourisme est empreint de voyeurisme. Le regard touristique a à faire avec la distance, la distance par rapport à un lieu, une chose, une action, une personne. (...) Tandis que le flâneur appartient au genre du promeneur philosophique, le touriste est consommateur, ne peut s’approprier aucun statut particulier et est dépouillé de son exclusivité ». Barbara Steiner (1) • Ven. 17 juil. 8h00 - Arrivée à la gare Victoria • Sam. 18 juil. Après quelques heures passées sur le célèbre marché de Porto Bello, nous nous rendons à la Serpentine Gallery pour y découvrir l’exposition consacrée à une japonaise à la mode : Mariko Mori. La douceur et la sensualité de cet ex-mannequin, dont la représentation physique est toujours le point central de son œuvre, vous saisissent dès votre entrée en ce lieu. Ses chants qui accompagnent une photo en 3D (Birth Of A Star, 1995) ou ses vidéos sont, dans l’effet produit, d’une efficacité à toute épreuve. On se souvient de sa vidéo Miko No Inori (1996) présentée à Lyon lors de la dernière biennale, ici diffusée sur un seul écran. Son travail, suresthétisé, est une combinaison entre l’imagerie d’un Japon traditionnel et celle des mangas. On découvre Mariko Mori sous l’apparence de multiples créatures qui oscillent entre l’humain et la machine. Sa production (comme pour sa vidéo en 3D Nirvana, 1997) fait appel aux technologies de pointe non pas (comme on le voit trop souvent) pour donner lieu à un exercice de style mais pour véritablement les mettre au service de son univers chargé de poésie. Le soir même, sur les conseils de la revue Time Out, nous allons au Plasticpeople’s club : espace trop petit où le DJ rate un mix sur deux, sur fond de diaporama ringard. • Dim. 19 juil. Soirée spéciale « Deep-Funk-Jazzy » au Madame Jojo’s. De nombreux blacks, habitués des lieux, font tour à tour des démonstrations de danse à couper le souffle. • Lun. 20 juil. Laverie et supermarché. • Mar. 21 juil. Nous visitons à la suite quatre expositions monographiques à la Tate Gallery. Tout d’abord Joseph Beuys et Andy Warhol : tout a déjà été dit sur ces deux artistes. J’ai été frappé de constater que les œuvres de Warhol ne prennent pas une seule ride. J’y ai découvert une Oxidation Painting, 1978 (première œuvre abstraite de cet artiste) associant une peinture réactive et l’urine de ses amis/assistants invités à venir pisser sur la toile pour créer une oxydation. Le résultat est fascinant. La troisième étape fut l’exposition de Lucian Freud. Pour ceux qui en doutent encore, je le confirme : sa peinture est toujours aussi chiante ! Enfin, nous découvrons The Birthday Ceremony de Sophie Calle. Quatorze petites vitrines renferment les cadeaux qu’elle a reçus pour quatorze anniversaires. Chaque année, le nombre d’invités correspondait au nombre de bougies (plus un : un « invité spécial »). Sophie Calle présente un inventaire avec un bref commentaire gravé sur le verre des vitrines. Entre lettres, chocolats et objets insolites on trouve des travaux d’artistes invités (2). Comme à son habitude, Sophie Calle a fixé les règles du jeu pour mieux les contourner. Deux vitrines contenant chacune seulement deux présents — ceux de ses parents — correspondent à deux anniversaires qui n’ont pu être célébrés. Elle décidera subitement et sans raison de cesser cette collection. • Mer. 22 juil. Aujourd’hui, on va chez Anthony d’Offay. Sa galerie se divise en quatre espaces sur Dering Street. Deux sont consacrés à Ed Ruscha, l’un pour une rétrospective de ses travaux sur papier, l’autre pour ses grandes toiles récentes. Anthony d’Offay présente également la peinture de D. B. Mangelos qui n’a pas du tout attiré mon attention. Dans le quatrième espace, on trouve diverses œuvres de la galerie : Willem de Kooning, Ellsworth Kelly, Roy Lichtenstein, Andy Warhol ainsi qu’une merveilleuse sculpture en verre de Jeff Koons Mound Of Flowers (1991). Quelques heures plus tard, en plein shopping à Soho, je tombe sur une création de mon vieil ami Julien Brunois, d’origine dijonnaise. Je suis toujours ému et fier lorsque je découvre une de ses robes dans une boutique. • Jeu. 23 juil. Life Can Get Heaven, Mascara Schouldn’t, exposition de Sylvie Fleury chez Laure Genillard. Ce titre illustre parfaitement la première exposition personnelle en Grande-Bretagne de cette jeune helvète, adepte des salles de sport et des « show-rooms ». Une phrase découpée dans une plaque d’aluminium fixée au mur (Be Amazing) fait face à un wall-painting de flammes combinant les couleurs de ses cosmétiques préférés avec les « décos » des voitures customisées. 7
La voiture est très présente dans cette exposition car on y découvre également une pièce composée d’un autoradio et d’enceintes encastrés dans le mur, diffusant de la « House-music ». Dans sa vidéo Gucci Satellite, Sylvie Fleury, chaussée Gucci, s’est fait filmer les jambes, conduisant la Cadillac de John. Sous prétexte de porter un regard féminin sur diverses facettes de la société de consommation, ce travail joue, avec talent, de sa propre superficialité féminine revendiquée. Cette exposition fut la grande bouffée d’air frais de ce séjour. • Ven. 24 juil. On se rend chez Robert Prime pour l’exposition Liam Gillick. Des panneaux de plexiglas colorés et de lambris sur profilés en aluminium sont disposés verticalement ou suspendus horizontalement au plafond. L’un deux fixé au mur, est constitué de lambris et de lampes dichroïques. Au sol, un verre géant à moitié rempli d’eau : du grand Gillick... Après Robert Prime, plus loin dans Warren Street, Ducan Cargyll expose Mark Cannon, un artiste âgé de seulement vingt-cinq ans qui produit déjà de la peinture de vieux ! Nous terminons l’après-midi avec l’exposition Portraits chez Lotta Hammer qui présente les travaux de quatre artistes, dont l’allemand Bernhard Prinz avec Krux, une série de portraits photographiques d’enfants : de très jeunes garçons sont habillés mais non déguisés en adultes, torse nu, le regard assuré et séducteur. Seule leur morphologie rappelle que ce sont des enfants de dix ans à peine, d’où une ambiguïté extrême. Le soir nous sortons dans deux clubs gays de Soho. • Sam. 25 juil. Nous nous rendons à une Strawberry Sundae (soirée spéciale qui n’a lieu qu’une fois par mois). Sous une voie de métro aérien, l’espace est divisé en deux « dance-floors ». La musique est parfaitement mixée mais incroyablement trop forte. Le public : tatouages, piercings phosphos et petites jupettes croqueuses de smarties qui sautent dans tous les sens. Ce fut sept longues heures de pure folie. • Dim. 26 juil. Convalescence. • Lun. 27 juil. A la Lothbury Gallery, nous découvrons une magnifique pièce de Dan Graham Empty Shoji Screen Pergola/Two Way Mirror, 1991/97 perdue dans un immense hall. • Mar. 28 juil. Exposition de l’américain Lari Pittman à l’ I.C.A. Le regard est totalement capturé par l’univers merveilleux de chacune de ses toiles et ne peut en sortir. Parce qu’il y a trop d’informations, trop de couleurs, trop de formes, trop de tout ; parce que l’I.C.A. a fait le pari de réunir un maximum de ses toiles dans un même lieu ; la nausée ou la crise de foie commence à nous gagner et pourtant nous passons autant de temps devant chaque peinture. On sort de cette exposition comme on sortirait d’un repas de communion : gavé et heureux à la fois. • Mer. 29 juil. Aujourd’hui, j’ai vingt-cinq ans... • Jeu. 30 juil. Exposition de Bruce Nauman à la Hayward Gallery (la même qu’à Beaubourg il y a quelques mois). • Ven. 31 juil. Nous cherchons pendant des heures le Camden Art Center pour visiter Newcontemporaries 98. Enfin arrivés, on apprend que l’exposition ne débute que le 7 août prochain ! Le soir nous nous rendons à la soirée Sunflower au Chunnell’s. De nouveau sous le métro aérien, il s’y passe les mêmes choses que lors de la Stawberry Sundae. On y joue « Hardhousetechno » • Sam. 1er août Nous retournons nous plonger dans l’univers de Mariko Mori. • Dim. 2 août 18h00 - Départ de la gare Victoria. Jérôme Maigret (1) Barbara Steiner, « Being A Tourist In Society », in Documents sur l’art, n° 9, p. 119. (2) Christian Boltanski, Annette Messager, Cindy Sherman, Lawrence Weiner…
mijoter
auxerre
Minimalisme et lyrisme en concert Le Conservatoire de musique et de danse* de Jérôme Brunet et Éric Saunier
Artothèque, Musée d’art et d’histoire
2 place Saint Germain, 89000 Auxerre ouvert de 10 h à 18 h 30 sauf mardi. A partir du 01/10 : de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h tél. 03 86 51 09 74 ➤ « Tim Hôtel » François Schmitt : 18/07/98 - 26/10/98 barbirey-sur-ouche Grand Public
À première vue, le plan du Conservatoire de musique et de danse de Chalon-surSaône (inauguré en 1996) présente une grande clarté de composition : deux massifs rectangulaires traversés de part en part, du nord au sud, par une ruepasserelle entièrement vitrée liée au quartier. Il s'agit, côté nord, du volume renflé et opaque correspondant à l'auditorium et, côté sud, du paralléllépipède plus saillant abritant les salles d'étude de danse et de musique, réparties sur trois niveaux. Mais, pour le spectateur ou le visiteur, la rationalité et la géométrie simple des volumétries se complexifient en raison du parti pris de diversification des façades : larges percées verticales, transparences des parois au sud, volumes traités en masses plus fermées sur les autres côtés. La grande simplicité minimaliste des volumes est complètement dynamisée par la mise en œuvre des matériaux. Ainsi, les façades en pierre calcaire, striées ou recouvertes de cuivre luisant, affirment un graphisme horizontal bidimensionnel et s'opposent à la coque lisse, unie, mate et doucement galbée de l'auditorium, recouverte de bois exotique de couleur fauve à l'extérieur et de bouleau clair à l'intérieur. Du point de vue de la structure interne du bâtiment, bien que tous les espaces d'étude soient soigneusement individualisés et insonorisés, ils donnent sur la ville par une diversité d'ouvertures et de points de vue, évitant toute impression d'enfermement et de monotonie. De la même façon, les circulations sinueuses communiquent sur la percée intérieure sous verrière, par escaliers et belvédères en surplomb ; l'espace intime de la cafétéria, lové sous la coque de la salle d'audition, mais donnant de plein pied sur l'artère centrale renforce la diversité et les qualités conviviales, chaleureuses et diversifiées des espaces collectifs. En ayant su conjuguer la simplicité formelle rigoureuse exprimant clairement les fonctions avec les multiples sensations provoquées par le dialogue des matériaux et la variété subtile des espaces intérieurs, le Conservatoire de
5 impasse Tabourot des Accords, 21000 Dijon ouvert les dim. de 15 h à 19 h tél. 03 80 30 67 52 ➤ « Bancs publics » Jacques Vieille : jusqu’au 31/10/98 dans le jardin du Château de Barbirey-sur-Ouche besançon Le Pavé dans la Mare
6 rue de la Madeleine, 25000 Besançon ouvert du mar. au ven. de 14 h à 18 h, sam. sur r. v. - tél. 03 81 81 91 57 ➤ Ange Leccia : 24/10 - 30/11/98 ➤ Delphine Coindet : 15/12/98 - 30/01/99 bourges La Box
9 rue Edouard Branly 18006 Bourges ouvert de 15 h à 19 h sauf dim. tél. 02 48 69 78 78 ➤ Pascal Da Silva, Yun Ik, Geoffroy Gross, Olivier Lukaszczyk, Taysir Batniji, Arnaud Martin : 10/09 - 02/10/98 ➤ Peter Downsbrough : 08/10 - 07/11/98 ➤ Béatrice Cussol, Stéphane Steiner : 19/11 - 12/12/98 Le Transpalette / Emmetrop
26 route de la chapelle, 18000 Bourges mer. jeu. 15 h à 19 h, ven. 15 h à 22 h sam. dim. 14 h à 18 h tél. 02 48 50 38 61 ➤ Pierre Ardouvin : 17/09 - 30/10/98 ➤ « Carte Blanche » Laurent Faulon dans le cadre du festival Emoson : 17/10/98
musique et de danse constitue une métaphore architecturale particulièrement réussie et expressive du monde musical. Nous y retrouvons les matières et tonalités des instruments de l'orchestre, les rythmes et variations des espaces sonores et le foyer de rencontre et de partage nécessaire à la création de la musique. Marie-France Vô-Cheylus. Pour plus de détails, voir la revue Archi-CREE, n° 272, aoûtseptembre 1996, p. 58-61. Nous tenons à remercier Monsieur Michel Michaud, architecte de la ville de Chalon-sur-Saône, conducteur des travaux, pour son accueil et sa présentation du bâtiment. * Conservatoire de musique et de danse 1 rue Olivier Messian, 71100 Chalon-sur-Saône
interface ecafretni Dans le cadre de son développement : Interface leader bourguignon des Appartements d'Art Contemporain (A.A.C.) recherche pour les régions ChampagneArdenne et Franche-Comté
2 responsables de secteur H/F 0,001 KF - Vous introduirez notre gamme de jeunes artistes auprès d'un réseau de collectionneurs privés et développerez notre porte feuille d'adhérents. - Age 26/28 ans de formation commercial supérieur vous avez une expérience d'entrisme réussi dans le milieu des arts plastiques en France. - Organisé et rigoureux, pragmatique et négociateur, persévérant, vous aurez pour mission de convaincre nos partenaires institutionnels d'augmenter leur soutien. Merci d'adresser CV et photo à : Interface, 104 rue de Mirande 21000 Dijon
chalon-sur-saône L’Espace des Arts
5 bis, avenue Niepce 71100 Chalon-sur-Saône ouvert de 14 h à 18 h 30 sauf mardi tél. 03 85 42 52 00 ➤ Anton Henning « Too much of a good things », Mireille Loup : 09/10 - 20/12/98 clermont-ferrand FRAC Auvergne
Ecuries de Chazerat 4 rue de l’Oratoire 63000 Clermont-Ferrand tél. 04 73 31 85 00 ouvert de 13 h 30 à 17 h 30, sauf dimanche et jours fériés ➤ « Le Horla » Martine Aballéa, JeanMichel Albérola, Aziz+Cucher, Reiner Fetting, Michel Fourquet, Toni Grand, Yan Pei Ming, Martial Raysse : 25/09 - 21/11/98 dijon Le Consortium/L’Usine
37 rue de Longvic, 21000 Dijon ouvert du mar. au sam. de 14 h à 18 h visite commentée sur r. v. tél. 03 80 68 45 55 ➤ au Consortium, 16 rue Quentin « Section Ghosts » : 03/10 - 28/11/98 ➤ à l’Usine, 37 rue de longvic « Ambiente rosso » : 03/10 - 28/11/98 ➤ à l’École Nationale des Beaux-Arts, 3 rue Michelet « Section Dessins à l’école » : 03/10 - 24/10/1998 ➤ au Centre G. Pompidou/Beaubourg, Paris « Dijon/Le Consortium.Coll. » : 04/11 - 14/12/98 Interface
104 rue de Mirande, 21000 Dijon visites sur r. v., tél. 03 80 65 19 07 ➤ « 50 m3 » Collectif : 11/09 - 03/10/98 ➤ Nadia Wallis, Diane Timmins, Graham Kilwin : 10/10 - 06/11/98 Frac Bourgogne
Bulletin
de souscription Interface, Association loi 1901 Nom, prénom : .................................................................................................................................. Adresse complète : ............................................................................................................................. ......................................................................................................................................................... Montant (50 f minimum) : ..................Date :.........................................................................................
49 rue de Longvic, 21000 Dijon ouvert du lun. au sam. de 14 h à 18 h tél. 03 80 67 18 18 ➤ « Tableaux aux murs » oeuvres de la collection du Consortium : 03/10 - 30/10/98 ➤ « L’avant-garde est-elle bretonne ? » Raymond Hains, Villéglé, Yvan le Bozec, Pascal Rivet, Jean-Philippe Lemée, Yves Tremorin... : 13/11/98 - 17/01/99
HORSD’ŒUVRE n° 3 édité par l’association INTERFACE 104 rue de mirande 21000 Dijon tél. / fax 03 80 65 19 07 Comité de rédaction : Luc Adami, Laurence Cyrot, Stéphanie Jeanjean, Fabienne Tainturier, Laure Temmerman, Marie France Vô-Cheylus Coordination et mise en page : Frédéric Buisson Ont participé à ce numéro : Hélène-Sybille Beltran, Laurence Cyrot, Grand Public, Stéphanie Jeanjean, Clairelle Lestage, Jérôme Maigret, Aline Secondé, Laure Temmermann, Marie France Vô-Cheylus Couverture : Luc Adami, Jérôme Maigret Double page intérieure : Eric Duyckaerts
tél. 03 85 39 90 38 ➤ « Amarante, Vermillon, Ocre, Rouges » Jocelyne Gelot, Madé, Marcia Hafif, Marthe Wery : 14/11/98 - 01/02/99 metz Faux Mouvement
4 rue du change, BP 84131, 57041 Metz Cedex 1 tél. 03 87 37 38 29 ouvert de 13 h 30 à 18 h30 sauf dimanche et lundi ➤ « Que d’eau ! » : jusqu’au 26/09/98 ➤ « Michel Verjux » : 20/10 - 05/12/98 montbéliard
Publié avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne, de l’association Interface, et de l’ensemble des structures annoncées dans l’agenda Remerciements à : Didier Besnier, Jean-Paul Guy Impression : ICO Dijon Horsd’œuvre paraît 3 fois par an Tirage 2 000 exemplaires 27 rue Berlier 21000 Dijon ouvert de 14 h à 19 h du jeu. au sam. et sur R.V. - tél. 03 80 66 23 26 ➤ « Personnages », Ernst Kapatz : 18/09 - 31/10/98 ➤ Christo : 06/11 - 05/12/98 Musée des Beaux-Arts
Palais des États de Bourgogne 21000 Dijon, ouvert de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 18 h sauf mar. tél. 03 80 74 52 70 ➤ « La fête à la cour de Philippe le Bon » : 17/10 - 30/11/98 dole FRAC Franche-Comté / Musée des Beaux-Arts
85 rue des Arènes, 39100 Dole tél. 03 84 72 89 46 ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, sauf lundi ➤ Yves Oppenheim : 18/09 - 18/11/98 ➤ «Collections nordiques des Musées de Franche-Comté » : 28/11/98 - 28/02/99
Le 19, CRAC
19 avenue des Alliés 25200 Montbéliard ouvert de 14 h à 19 h du mar. au sam. de 15 h à 19 h le dim. tél. 03 81 94 43 58 ➤ « L’abstraction & ses territoires » : 18/09 - 15/11/98 au CRAC Le 19, au Château des Ducs de Wurtemberg et au Centre d’art et de plaisanterie pougues-les-eaux Centre d’Art Contemporain
Parc Saint-Léger, avenue Conti 58320 Pougues-les-Eaux tél. 03 86 90 96 60 ouvert de 14 h à 19 h sauf lun. ➤ « Les ordonnances de l’eau » Nigel Rolfe, Martine Aballéa, Marina Abramovic, Fabrice Hybert, Laurent Mouceau, Klaus Rinke, Claire Randenko Bertin, Ton Tower : 04/07 - 30/09/98 reims Collège/FRAC Champagne-Ardenne
1 Place Museux 51100 Reims tél. 03 26 05 78 32 ouvert de 14 h à 18 h sauf lun. ➤ « Construction », Christian Lapie : 02/10 - 29/11/98 ➤ « Nouvelles acquisitions/97 », Stéphane Calais, François Curlet, Willie Doherty, Alain Jacquet, Harald Klingelhöller, Régina Möller, Sylvie Plateau, Joe Scanlan, Angel Vergara, James Welling : 11/12/98 - 02/99
grenoble Magasin/CNAC de Grenoble
155 Cours Berriat 38028 Grenoble Cedex 1 ouvert tous les jours de 12 h à 19 h sauf lun. tél. 04 76 21 95 84 ➤ « GRAV 1960/1968 » Horacio Garcia Rossi, Jullio Le Parc, François Morellet, Franscico Sobrino, Joël Stein, Yvaral - « Oops » John Armleder, Francis Baudevin, Robert Breer, Michael Scott, John Tremblay - «Design Noir» Anthony Dunno & Fiona Raby : jusqu’au 04/10/98 ➤ « Le Procès de Pot Pot » Exposition conçue par Liam Gillick et Philippe Parreno : 15/11/98 - 03/01/99
st-priest Centre d’art contemporain
Place Ferdinand Buisson 69800 Saint-Priest ouvert du mardi au samedi de 14 h à 18 h ➤ Damien Cabanes, Stéphane Couturier : 12/11/98 - 09/01/99 s t s a u ve u r e n p u i s aye Château du Tremblay
89520 Fontenoy-en-Puisaye ouvert de 14 h à 18 h sauf lun. tél. 03 86 44 02 18 ➤ « Œuvres contemporaines » un choix dans la collection du Frac Bourgogne : 04/10 - 29/11/98
joigny Atelier Cantoisel
32 rue Montant-au-Palais, 89300 Joigny ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h, sauf lundi et dimanche matin tél. 03 86 62 08 65 ➤ « Collections » Philippe Fertray, Joël Merlange, Riwan Tromeur : 23/09 - 06/12/98 le creusot
strasbourg Rhinocéros
30, rue des juifs 67000 Strasbourg ouvert ven. et sam. de 15 h à 20 h et le dim. de 10 h à 20 h tél. 03 88 22 59 00 ➤ « Classeurs d’artistes » : 02/10 - 25/10/98 ➤ « Détails », Jérôme Touron : 6-7-8/11/98 ➤ « Retraits », Dominique de Beir : 4-5-6/12/98
LARC, Scène Nationale
Place de la Poste, 71200 Le Creusot ouvert de 13 h 30 à 19 h, du mardi au vendredi, samedi et dimanche de 15 h à 18 h - tél. 03 85 55 37 28 ➤ Jean-Pierre Girbes, Christian Segaud : 25/09 - 25/10/98 ➤ « Les bars de Chicago », Robert Guinan : 30/10 - 06/12/98 lyon Musée d’Art Contemporain
81 quai Charles de Gaulle, Cité Internationale 69006 Lyon tél. 04 72 69 17 17 ouvert de 12 h à 19 h sauf lundi et mardi ➤ « Robert Irwin » : jusqu’au 03/01/99 ➤ « Carmelo Zagari » : 15/10/98 - 03/01/99 ➤ « L’art sur la place » : 16/10 15/11/98 - colloque : 16, 17, 18/10 mâcon Musée des Ursulines
20 rue des Ursulines 71000 Mâcon ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf mar. et dim. matin
Le Faubourg
13, rue des Couples 67000 Strasbourg ouvert du mer. au dim. de 17 h à 20 h ➤ Hervé Roelants, Nicolas Simonin : 27/11 - 20/12/98 troyes Passages
3 rue Vieille Rome 10000 Troyes ouvert de 14 h à 18 h sauf dim. tél. 03 25 80 59 42 ➤ Benoît Pereira Da Silva : 07/10 - 14/11/98 ➤ Lucie Orta : 25/11/98 - 23/01/99 vassivière Centre d’Art Contemporain
87120 Vassivière tél. 05 55 69 27 27 ouvert tous les jours de 11 à 19 h ➤ « bilan/actualité » 1991 - 1998 : 11/07 - 11/10/98 ➤ Noël Dolla, Claire-Jeanne Jézéquel : 17/10 - 31/12/98
Au 104 de la rue de Mirande à Dijon, l’association Interface met un appartement à la disposition de jeunes créateurs. Ils disposent ainsi d’un espace pour réfléchir sur leur démarche, pour montrer leur travail, rencontrer des gens, échanger des points de vues.
Galerie Barnoud
Par cette souscription, vous devenez membre bienfaiteur de l’association pendant une année civile à compter de la date de versement. Vous serez enregistré(e) dans notre fichier adresses et recevrez une invitation pour la totalité des expositions organisées par l’association.
Si vous souhaitez que vos manifestations soient annoncées dans l’agenda du prochain numéro, une participation de 100 f minimum est demandée.