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le journal de l’art contemporain en bourgogne, été 1999

n°5

Funny (How I Stopped Lovin’You)


Carnet de route 1

Dijon. 24.04 - 16.05.99

À côté de chez soi

Didier Dessus

Frédéric Lormeau

Là où l’on attendait une autre Following and to be followed *

Un petit carton d'invitation bleu : Didier Dessus (D.D.), chez Elisabeth Monvaillier-Schultès ; Fabien Lerat (F.LE.), chez Frédéric Lormeau ; Pierre-Yves Magerand (P.Y.M.), chez Michèle Courdavault et Alex ; Véronique Verstraete (V.V.), chez Sandrine et Hubert Anceau ; Frédéric Lormeau (F.LO.), chez J.R. Turrel. Cinq particuliers dijonnais reçoivent chez eux cinq artistes ! Animés par le plaisir d'une découverte un tantinet voyeuriste, nous partons... Pierre-Yves Magerand

D.D. : Dans un petit appartement dont la terrasse fleurie donne sur le verdoyant espace central du quartier du Petit Citeaux. Deux panneaux, tendus du sol au plafond, en avant du mur, dans l'angle nord-ouest de la salle de séjour. Tracées en noir sur les deux lés du revêtement mural blanc, les silhouettes graciles et filiformes de biches serpentent, s'enroulent, s'élancent ou se replient. Ces fines formes semblent spontanées et librement tracées, mais leur composition a été soigneusement élaborée à l'ordinateur à partir de certains dessins (1). Elles paraissent se déployer de part et d'autre de l'interstice axial en un mouvement centrifuge. À partir de ce dispositif léger, presque en suspension, un accord ténu, discret et efficace s'établit avec la coloration jaune des murs, le mobilier de rotin, le dessin extrême-oriental et la lanterne de papier japonais laissés en place par leur propriétaire. De place en place, l'énergie issue du jaillissement intempestif de la peinture rejoint celle de la végétation du dehors.(2). V.V. : Au premier abord, impression de connivence entre les œuvres de V.V. et l'espace moderne, arrangé avec raffinement et humour par ses amis. Mais dans le salon, présence forte et énigmatique de la sculpture-siège en acajou et sycomore. Celle-ci permet de s'asseoir à deux, dos à dos, l'un tourné vers la baie, l'autre vers le grand canapé, séparés par un plan-cloison dont l'une des faces est peinte en orange. Dans la chambre à coucher, un autre volume plus petit que le précédent mais dans les mêmes bois exotiques, socle trapézoïdal avec dossier, a été placé par ses utilisateurs entre le lit et la fenêtre. Il permet de s'installer seul, de profil, face au mur. Dans la chambre d'enfant, sous l'estrade, audessus du lit, un polygone recouvert de fourrure acrylique rose et ceint d'un ruban, tableau-objet-cadeau indéfinissable. Finalement, dans cet appartement élégant et harmonieux, l'on retient l'étrangeté de ces propositions au statut oscillant entre la familiarité d'objets quotidiens et la singularité d'œuvres d'art autonomes (3). P.Y.M. : Tout en haut d'un immeuble ancien, en plein centre, avec vue sur les vieux toits de la ville. Grand espace en U, résultant de la réunion de deux appartements. Aménagement décloisonné juxtaposant les volumes affirmés du mobilier moderne classique et les interventions légères et éphémères des propriétaires. Au pied et de part et d'autre de la cloison-pivot articulant les deux perspectives vues de l'entrée, deux maquettes en carton posées au sol, l'une peinte en rouge, l'autre en jaune. Puis, du côté gauche de l'entrée, dans le salon, comme deux jouets abandonnés sur lesquels on peut buter, une maquette verte près d'une plante, une autre rose sur le tapis à dominante rouge ; dans l'enfilade de droite, une cinquième, bleue, à l'entrée de la cuisine ; enfin des œuvres sur papier rectangulaires épinglées autour de la salle à manger. Nous reconnaissons les feuilles de papier coloré à découper peuplant nos cartables et pupitres : l'artiste les a inlassablement percées de trous en un seul geste pratiqués au cutter ! Une horloge, huit chaises autour d'une table dans la pièce miniature rouge « espace de conflit » pour P.Y.M., un lit, une armoire dans la chambre bleue, couleur de jeu d'enfant « lieu du souvenir » ; beaucoup d'éléments dans le volume vert pâle, architecture de l'oubli intemporelle, distante, gelée. Tout en découvrant l'espace singulier de nos hôtes, nous voilà renvoyés à notre histoire personnelle, faite d'un empilement de lieux vécus, effacés, simplifiés, uniformisés, devenus archétypes de la mémoire collective. F.LO. : Dans la cour d'un hôtel particulier, caché sous les échafaudages et les bûches, F.LO. vient à notre rencontre et nous introduit en haut du perron dans une appartement presque vide. Au sol et sur un présentoir à doubles plateaux circulaires, une sorte de déballage mêle les céramiques raffinées de F.LO. à des objets bon marché ramenés du Japon. Tous ces objets sont liés au corps, le désignent ; que ce soit le double « godemichet » en faïence de Nevers, « objet à prendre, mais qui conduit la danse ; l'irruption du sauvage dans mon travail » (F.LO), les petits œufs percés nippons servant peut-être à se masser le bout des doigts, ou l'auréole de mousse rose au bout d'une tige métallique à se mettre sur la tête. Certains éléments, enveloppés sous film plastique sont protégés, aseptisés. « Fruits que l'on ne peut gôuter »,ils repoussent le désir ; alors que le petit guide recueillant photos de filles et numéros de téléphone l'attiserait au contraire. Redéployées au milieu de ce « carnet de voyage qui se veut contraire à tout exotisme », les créations de F.LO. acquièrent un nouveau statut et une nouvelle signification. Ainsi, l'un des deux panneaux du diptyque rose, disjoint et posé à terre, se recouvre d'une langue bifide entourée de formes biomorphiques et devient une espèce de blason du sexe féminin, à côté de la sculpture africaine qui, du coup, prend une dimension phallique. Entre une peinture devenue tapis de sol, une table plus haute que la normale, que l'on peut renverser, deux sortes de poignées ornementées encadrant un vide, « ablation d'un vase ou d'un ventre », et face à l'ambivalence de toutes ces natures si peu mortes, si sexuées, nos repères vacillent (5). F.LE. : Au rez-de-chaussée d'un hôtel particulier donnant sur une rue du secteur sauvegardé. La porte étant ouverte, le corridor et le vestibule donnent presque sur le trottoir. Dans le couloir, pendu à la patère murale, un drôle de manteau à six manches, taillé dans trois épaisseurs de tissu élastique : deux pans jaunes et au centre un noir. Dans

Bénéficiant d’une déconvenue, la révélation tardive de l’impossibilité de réaliser l’exposition Verner Panton, annoncée et tant attendue, Following and to be followed est née dans une certaine précipitation. Issue de cette capacité à rebondir, et tirant profit de l’urgence, elle a consisté en l’association d’un certain nombre de conjonctures. Ainsi, il aura suffi d’un appel téléphonique de Steven Parrino, en provenance de New York, annonçant sa prochaine venue en France pour une exposition personnelle (1) ; de la découverte par Éric Troncy du travail de Stéphane Dafflon, au sein de l’ECAL (2) ; et de la réception d’un dossier (3) envoyé par Dimitry Orlac depuis Ljubljana, pour que s’engage l’amorce d’une exposition. Basée sur le principe d’un évènement qui débuterait un jour donné, évoluerait dans le temps, jusqu’à sa fermeture, l’exposition prend l’aspect d’une expérience au jour le jour. Une reconsidération du rythme, de la perception et de la consommation de l’évènement exposition. Following and to be followed est le fruit d’une incessante préparation en coulisse sur la durée de l’exposition. Loin de l’habituelle ouverture du rideau devant les yeux du public, émerveillé par la révélation instantanée de l’ampleur de l’événement, Following and to be followed se dévoile peu à peu, sans régularité, dans le temps de sa réalisation — selon le tempo nécessaire aux mises en place, liés aux difficultés rencontrées à dénicher certains matériaux — cent cinquante gyrophares bleu de police par exemple, ou aux délais d’approvisionnement. Une manifestation à fréquenter à plusieurs reprises si l’on avait le souhait d’en percevoir la globalité. Pour ceux qui redouteraient d’avoir manqué un épisode, procédons à l’énoncé de la succession des faits : 26/03/99 de 9 h à 18 h : Dimitry Orlac réalise en public un des quatre-vingt-dixneuf tableaux de graphite du projet 99x33x33. Celui-ci, prétexte du voyage, trouvera sa place dans une boite de Plexiglas, une valise qui contiendra quasiinvariablement : ce qui reste des crayons, leurs copeaux, des mini-cassettes (traces sonores d’une interview réalisée sur place) et divers autres documents tels que photographies, cartes routières, notes de restaurant, notes personnelles… ; autant d’éléments qui constituent des récits de voyages. Après sa journée de travail, Dimitry Orlac repart avec l’ensemble de son matériel, ne laissant aucune trace de son passage dans la salle. 26/03/99 vers 11 h : Steven Parrino exécute une peinture en lettres de sang. Il inscrit sur un panneau de bois le mot « Rise », en référence à l’inscription de Charles Manson — adepte des cultes sataniques — découverte à proximité du corps de l’actrice Sharon Tate — une des cinq victimes du massacre qu’il a perpétré en août 1969 à Bel Air (Californie, USA). 26/03/99 vers 16 h : Steven Parrino, le bas du visage masqué d’un foulard, armé d’une masse, détruit une construction cubique en Placoplâtre, dont les murs intérieurs ont été préalablement recouverts de peinture noire. Steven Parrino exécute ainsi une nouvelle réalisation picturale ; il nous a habitué à ce genre de pratiques gestuelles en intervenant physiquement, avec violence, sur un support peint, généralement une toile monochrome. La vidéo diffusée à l’intérieur de la construction endommagée est le témoignage de cette action. 26/03/99 vers 17 h 30 : Stéphane Dafflon termine in extremis la peinture murale à laquelle il a travaillé, avec excitation et crainte, pendant quinze jours. Habitué aux petits formats, les toiles sur lesquelles il réalise habituellement ce type de configurations, inspirées de la forme générale d’un boîtier de montre et obtenues par ordinateur, avant d’être retravaillées manuellement dans une recherche toujours plus poussée d’effets optiques — il a dû passer non sans appréhension à leur restitution sur un mur — le plus grand sur lequel il ai jamais été amené à travailler. 26/03/99 à 18 h : Vernissage de l’exposition, « en présence des artistes».

Fabien Lerat

la pièce attenante, un enroulement de tissu clair, au sol, deux espèces de cothurnes de hauteur différentes, composés d'une armature de bois portant des semelles d'aluminium (Déclic,1989). Tout de suite, F.LE. nous invite à endosser « le Manteau pour trois adultes » (1998). Nous voilà rassemblés et liés par un espace souple, transformable, convivial et festif. Déjà, sur le trottoir, d'autres visiteurs étirent, déforment, font onduler sous la pression de leur corps le grand anneau de Lycra intitulé A 16 (1996). Édificateur de lieux de rencontre éphémères, maître de chorégraphies collectives spontanées, F.LE., qui n'en était pas à son coup d'essai (6), crée rapprochements fortuits et événements conviviaux aléatoires dans cette rue ordinairement bien tranquille. Parcours sans faute et plaisir au rendez-vous. Qu'est-ce-qui a rendu cet événement si réussi ? La qualité dans la diversité des travaux, leur inscription juste et subtile dans les lieux d'accueil judicieusement choisis, le désir de tous de montrer les œuvres dans un contexte pouvant en modifier l'approche, la volonté partagée de risquer la liberté. Marie-France Vo-Cheylus (1) On a pu voir les dessins ayant servi de « matrice » à ces panneaux lors de l'exposition de D. Dessus, Galerie Barnoud, Dijon, en mai 1999. (2) Contrairement à cette composition ouverte, lors de l'exposition à la maison de Rhénanie-Palatinat à Mayence (Allemagne), tout un dispositif rectangulaire de panneaux similaires, visibles derrière les vitres clôturait un espace fermé. Didier Dessus expose une nouvelle série de peintures à l'École Municipale d'Arts Plastiques de Châtellerault, du 12 mai au 7 juin 1999. (3) Véronique Verstraete expose au Collège Henri Dunant de Dijon du 8 au 18 juin 1999 et à la Galerie Interface de Dijon, fin 1999. (4) Pierre-Yves Magerand participe avec Claire-Jeanne Jezequel, Didier Marcel, Daniel Pontoreau et Elizabeth Ballet à un projet d'intervention dans des parcs et jardins privés de Franche-Comté, pour la journée du Patrimoine courant 1999. (5) Frédéric Lormeau et Emmanuelle Huynh ont présenté une nouvelle version de leur spectacle commun à la Ménagerie de Verre à Paris, le 4 Juin. (6) Le manteau (il en existe un autre pour enfants) a été créé et expérimenté à Taïwan. Pour Fabien Lerat, il doit voyager et être porté par des gens de cultures différentes. Après la galerie Duchamp à Yvetot, Fabien Lerat expose au Quartier, Centre d'art contemporain de Quimper, jusqu'au 13 Juin 1999.

Véronique Verstraete

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Laurent Thirion, Pascale Sequer

Au fond de la cour, à droite Dijon. 08. - 09.05.99

26/03/99 à 19 h : Steven Parrino se produit seul, avec en fond de scène le panneau peint le matin même, lors du concert/performance en mémoire au meurtre de Sharon Tate. Sur des sons préenregistrés et modulés à convenance, jusqu’à obtenir une rythmique, il improvise des sonorités à partir de sa guitare électrique, qu’il fait réagir à divers outils (laser, bottleneck…), diverses actions (frottements, coups…), ou procédés comme l’utilisation des vibrations des baffles pour solliciter les cordes. Les sonorités se développent en un crescendo bruyant, oppressant et strident jusqu’à l’apothéose, ou l’excès, au troisième morceau — le moment précis où la moitié de la salle se vide —, ceux qui restent ou résistent, sortiront troublés et conquis, sans comprendre véritablement en quoi ils ont apprécié. Signalons que ce concert a fait l’objet d’un enregistrement (4). 07/05/99 à 17 h : Simone Westerwinter inaugure Following and to be followed II. Elle propose à la fois la Deko — le revêtement de sol en quadrillage de moquette de trois couleurs (blanche, rose, rouge) — et tente Polo : une performance pour laquelle le public doit se prêter à une danse traditionnelle — une polonaise — sur fond de musique techno interprétée par DJ la Cat. Par manque de public, d’enthousiasme ou bref passage de celui-ci, la performance n’aura pas lieu. Bilan : le cérémonial du vernissage ne se prête pas à ce type d’exposition. Le public ne se contente pas de l’ajout d’un élément dans un ensemble déjà révélé. Ainsi les futures œuvres qui complèteront l’exposition seront simplement annoncées. Vers le 07/06/99 : À réception des cartons d’invitation on apprenait que la pièce de Kendell Geers était installée depuis le 31/05/99. Peu de temps avait été ménagé pour la voir, et pourtant il ne fallait surtout pas manquer cet amas quasi-organique : grouillant, bruissant et frémissant, constitué de cent gyrophares rouges en fonctionnement. 1 2 / 0 5 / 9 9 - P M : Dorota Sadovska (élève de l’école des Beaux-Arts de Dijon), tirant profit des opportunités qu’autorisait le principe de l’exposition, émet la demande de présenter quelques œuvres à l’Usine, dans le cadre de son diplôme de fin d’année. Ainsi, sous la formule Following and to be followed IV, ont été exposées, du 08/06/99 au 12/06/99, une série d’œuvres dédiée à quelques saints illustres de l’histoire des religions. Aucune annonce ne sera faite de cette présentation, autre que les cartons produits et diffusés par Dorota Sodovska elle-même ; d’autre part, il semble qu’un vernissage ai eu lieu. « Là où l’on attendait une autre exposition » c’est effectivement quelque chose de différent auquel nous avons assisté. Dans son fonctionnement, son déroulement, sa perception, il s’agit véritablement d’une conception autre de l’exposition. Il en résulte une fluidité, une liberté, issues paradoxalement des échecs, des délais, des contraintes, qui ont constitué, en finalité, des éléments moteurs et bienvenus. Stéphanie Jeanjean * L’exposition Following and to be followed (suivre et être suivi) s’est déroulée à L’Usine (37, rue de Longvic, Dijon). Les artistes invités étaient : Dimitry Orlac, Steven Parrino, Stéphane Dafflon, Simone Westerwinter, Kendell Geers. Pour de plus amples renseignements consultez notre site : www.leconsortium.com (1) Cette exposition a eu lieu à La Box à Bourges à partir du 04/03/99. (2) École Cantonale d’Art de Lausanne, où Stéphane Dafflon poursuit ses études. (3) Dossier de présentation du projet 99x33x33, qui consiste en la réalisation d’actions/performances dans 99 espaces d’expositions à travers l’Europe, jusqu’en 2002. Au cours de ces actions Dimitry Orlac réalise en public, pendant une journée, un tableau de graphite de 33 x 33 cm. À ce jour il s’est rendu, au Musée d’Art Moderne de Vienne, à la Villa Arson à Nice, au Nouveau Musée/Institut de Villeurbanne. (4) Cet enregistrement viendra compléter ceux réalisés au cours des deux autres concerts de Steven Parrino lors de sa venue en France (à l’École des Beaux-Arts de Besançon le 19/03/99 et à la Box à Bourges le 24/03/99), ils devraient être rassemblés sur un CD. Photos de gauche :à droite : Following and to be followed (suivre et être suivi), Dimitry Orlac, Steven Parrino, Stéphane Dafflon, 26/03 - 12/06/99) © Karin Kosak-Orlac — Following and to be followed II (Deko & Polo), Simone Westerwiner avec DJ Cat, Stuttgart, 07/05 - 12/06/99 — Following and to be followed III Cry Wolf, Kendell Geers, 31/05 - 12/06/99 © Michel Baudoin.

Jacques Walter-Smaïhi présente Pascale Sequer et Laurent Thirion.

Carnet de route 2

exposition :

Tout en haut d'un vieil hôtel, sous les toits. Au milieu des nombreux meubles, objets et livres de Jacques Walter-Smaïhi, Laurent Thirion joue la carte de l'intrusion discrète et parsème, comme le Petit Poucet, des traces de son narcissisme mi-rieur, mi-boudeur ; dans la chambre à coucher, il « bougonne » sur une grande banderole ses « j'aime », « j'aime pas » et noie au passage un visage photographié dans le verre d'eau de la table de nuit. Il égrène sur les étagères petits dessins au trait, textes manuscrits, objets détournés, qui mettent en scène les rites et ritournelles de notre enfance : bleu pour les garçons, rose pour les filles, jeu des travestis, du prince et de la princesse et même les animaux de la ferme dans la cuisine. Face aux chuchotements ténus de Laurent Thirion, les photographies en noir et blanc de Pascale Sequer, placées au mur, prennent une dimension tragique. Ces visages féminins déformés sous l'eau, ces expressions faciales crispées en rictus inquiétants font basculer nos lectures et se figer nos sourires. L'humeur vire au noir. Dans la salle de bain, sur ses petits autoportraits, Laurent Thirion extrait ses comédons. Dans la gouttière, ses photos d'identité sont couvertes de mouches noires... Grâce à l'hospitalité chaleureuse de Jacques Walter-Smaïhi, dans ce cadre familier et convivial, les deux propositions artistiques, par leur confrontation significative et forte, ont pu atteindre une dimension d'intimité et de proximité parfois douloureuse avec les visiteurs. Ce n'est pas si courant… Marie-France Vo-Cheylus Günter Umberg Wiener Secession Vienne, 1994

Günter Umberg Günter Umberg est né en 1942, il partage son temps entre Cologne et Corberon, près de Beaune où il s’est installé récemment. Dans une belle maison bourgeoise, il a aménagé son atelier, d’où émane une certaine sobriété : de grands murs blancs où sont accrochés ses dernières toiles (monochromes vert et noir), des tables sur lesquelles sont disposés des pots de pigments et, à l’écart, une petite pièce hermétique, où il s’enferme pour projeter minutieusement sur la toile les dizaines de couches de pigments. Cette technique qui repose sur la lente superposition de pigments, mêlés de noir et de bleu et fixés sur la toile au moyen d’une résine, procure à la surface un aspect velouté, donne à la couleur une densité et une matérialité particulières. Formats faussement carrés, surfaces planes aux bords légèrement arrondis, ou légèrement en avant du mur, les monochromes de Günter Umberg ont un réel pouvoir attractif, une présence forte. D’autant que leur mise en espace est savamment calculée : souvent isolées au centre d’un mur, ces peintures d’un noir profond focalisent les regards. L’artiste porte une attention particulière à la disposition de ses œuvres, allant même jusqu’à modifier l’architecture du lieu, quand il juge qu’elle n’est pas adaptée. Ainsi, au musée Dhont-Dhaenens de Deurle, il ajoute une cimaise mobile dans l’une des salles. Ou bien encore, il bouscule les principes de l’accrochage en fixant ses toiles au

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Nathalie Glaudat Günter Umberg - Adrian Schiess Frac Bourgogne, Dijon, 1996

hop !

du 28 avril au 18 mai 1999. hall de l’Association Bourguignonne Culturelle. Dijon

une aire de stimulation

bas du mur. Cette préoccupation l’a conduit plus d’une fois à devenir commissaire d’expositions : entre 1982 et 1988, dans son atelier de Cologne, il organise vingt sept expositions personnelles ; en 1996, à l’Espace de l’art concret de Mouans-Sartoux (Alpes Maritimes), il confronte ses œuvres à celles de douze autres artistes ; plus récemment, en 1998, à Deurle, il orchestre une rencontre entre la collection du musée, des peintures du début du siècle et des œuvres contemporaines. Au-delà de la radicalité de sa peinture, dans la lignée de Malévitch, Günter Umberg expérimente les rapports possibles des œuvres à l’espace, des œuvres au spectateur et des œuvres entre elles. À travers ce jeu des éléments et de leur rapport, fondé sur la perception et l’expérimentation, il invite le spectateur à dépasser les limites de la toile pour appréhender l’œuvre dans l’espace où elle se situe.

© luc adami 1999


INTERNATIONAL LANDSCAPE


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LIEU DE CRIME

YAN PEI-MING INTERNATIONAL LANDSCAPE - LIEU DE CRIME, 1998 220 X 300 CM, HUILE SUR TOILE © INTERFACE, DIJON 1999 CRÉDIT PHOTO : ANDRÉ MORIN


hors d’œuvre HORS-D’ŒUVRE [hor] n. m. invar. Ce qui n’est pas partie essentielle d’un ouvrage, d’une œuvre d’art, etc. Ce qu’on pourrait retrancher sans nuire à l’ensemble : Rôle, Épisode qui est un HORS D’ŒUVRE. - Art culin. Menus mets que l’on sert au début d’un repas, après le potage ou avant le premier service. - Hortic. Massifs de plantes ayant peu d’élévation, mais offrant de grandes variétés dans la coloration de leur feuillage. (Ces diversités de couleur ont fait donner au massif le nom de hors-d’œuvre, parce qu’elles rappellent un peu celle des hors-d’œuvre disposés sur une table.)

- ENCYCL. Les hors-d’œuvre froids les plus en usage sont : le beurre frais, les radis, les saucissons et mortadelles, les olives, les cornichons, les sardines à l’huile, le thon et autres poissons marinés ou fumés, le caviar, les anchois, les filets de harengs, les salades de tomate, concombres, céleri, pomme de terre, chou, etc., le jambon, les artichauts frais, les langues fourrées, les rillettes et rillons, les crevettes, les coquillages frais, le melon, les figues fraîches. Parmi les hors-d’œuvre chauds : les bouchées à la reine, les petits pâtés de compositions les plus diverses, les escargots à la bourguignonne, etc. (LAROUSSE DU XXe SIECLE EN SIX VOLUMES, Paris 1930)

Une exposition par année de disponibilité associative Sylvia Bossu, Dijon, Studio Photexpress, 1987

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rand public

et quelques publications tels les cahiers de Barbirey pour «des artistes dans le jardin», et une fidèle participation à Hors d’œuvre sous l’alias de Mage GP™.

HORS-D’ŒUVRE n. m. invar. (1596; de hors et œuvre) F1° Archit. Pièce en saillie détachée du corps d’un bâtiment. -Littér. et Arts. Morceau accessoire ou superflu. F 2° Cour. (XVIIe). Petit plat froid que l’on sert au début du repas, avant les entrées ou le plat principal. Saucisson, radis servis en hors-d’œuvre. Hors-d’œuvre variés. «Des anchois, du fromage, des olives, des tranches de saucisson... et autres hors-d’œuvre» (GAUTIER) (Dictionnaire LE ROBERT, Paris, 1976)

Yan Peï-Ming, Dijon, Studio Photexpress, 1988 Les Levine, Dijon, Panneaux d’affichage Avenir Publicité,1989 Yan Peï-Ming, Barbirey-sur-Ouche,1992 Alice, Loin des villes, Barbirey-sur-Ouche,1992 Jean-Noël Buatois, Éric Lombard, Frédéric Meynier, Jean-Michel Petit, Didier Trenet, Le Rallye, Vallée de l’Ouche entre Pont de Pany et Saint-Jean-de-Bœuf, 1993 Bernard Lassus, des artistes dans le jardin, Barbirey-sur-Ouche, 1995 Jean-Noël Buatois, des artistes dans le jardin, Barbirey-sur-Ouche, 1996 Érik Samakh, des artistes dans le jardin, Barbirey-sur-Ouche, 1997 Jacques Vieille, des artistes dans le jardin, Barbirey-sur-Ouche, 1998 6


Gérald Petit One round painting, 1999 huile sur toile - 150 x 150 cm

eu de l’argent, il aurait pu faire sa pochette de disque. Même si une réponse à un stimulus n’est pas systématique, il a le verbe prolixe. La tendance est un chiffon rouge qu’il n’essaye pas d’atteindre mais qui lui sert de repère, à situer les autres et qui lui indique la direction. Sa production s’inscrit dans le

Gérald Petit Richard Avedon au pays de Tim Burton* Gérald Petit a des chaussures de trekking : il parcourt les chemins parallèles de la création. Il suit la tendance de loin, s’en éloigne, puis croise son chemin et s’en détourne. Il procède aux relevés topographiques des champs artistiques qu’il découvre. Il

marche sans faiblir, s’imposant un rythme de raver aliéné, va dans toutes les directions que l’on nous donne à voir et revisite ses genres familiers. Bien sûr, quelques fois il regarde en arrière, à d’autres moments il se pose quelques instants jusqu’à ce qu’il se sente « quitte », puis repart, le vilain défaut en éveil. Il aime la nature, humaine cela va de soi. Lorsqu’il a ses chaussures de photographe il joue avec nos clichés. Ses tirages parlent pour lui et expliquent mieux que quiconque son propos. Il shoote et les modèles s’effondrent. Au printemps, les fleurs en boutons rencontrées quelque part éclosent sur le papier couleur de ses derniers tirages. Bzz Bzz, l’ange aux ailes d’abeille ne me démentira point, ses photos ne sont séduisantes que pour ceux qui n’y figurent pas : sa vérité n’est pas la vérité. L’esthétisme n’est qu’un moyen

d’atteindre le spectateur, de s’immiscer. Gérald Petit fait partie de ces personnes qui vivent à travers le regard des autres, mais à leur dépens. Bien à l’aise dans ses chaussures de peintre, il travaille aussi vite qu’un photographe de studio, avec la même précision, jouant avec les nettetés et les temps de poses. Les hommes qui vivent dans les arbres et qui ont de grosses lèvres avaient raison, la photographie capture l’âme des personnes (mais j’ai bien peur qu’il ne faille se méfier également de la peinture et de la toile, mais nous ne le saurons jamais, ils n’en n’ont pas vu de pigment les pigmés). Si sa curiosité le mène partout, il ne se promène pas pour autant. Le voyage et les rencontres ne sont que des prétextes à métisser ses acquis. Son travail n’entend pas préfigurer l’art de demain mais ce qu’il pourrait être. Il ne s’interdit rien, ne se censure pas et laisse le choix à celui qui le regarde, sans chercher à se justifier. New-York ? Symbole de la création ainsi que le passage obligé pour la réussite ? Soit, allons voir de quoi il en retourne et amusons-nous avec. Il s’y rend et réalise deux séries de photos aux styles très différents, ainsi que quelques portraits. Le « lesbian chic » est en vogue ? D’accord, mais juste deux doigts, pour mise en bouche. Il consomme de la musique ? Si Bootsy Collins avait

Lilian Bourgeat

mainstream et ne cherche pas à s’en défendre : la recherche de la singularité rend tous les originaux semblables. Bien qu’il convienne d’appréhender son travail sur la longueur, ne rien connaître d’avant n’empêche nullement de l’apprécier. D’ailleurs, il n’est pas facile de suivre Gérald Petit sans les chaussures adéquates (celles avec les semelles palettes et les talons cellules, pointure 43). En l’espace de quelques mois, il s’essaie à quelque chose de nouveau, n’ayant comme point commun qu’un point avec les œuvres passées. Et si rien ne vous plaît, revenez à la rentrée, il aura de quoi vous séduire. Frédéric Pintus *title courtesy of Sophie Lautru.

Lilian Bourgeat Porte gigogne, 1999 © Marc Domage Gérald Petit Funny not much, 1999 c-print

Le sale gosse de la cantine

œuvres à l’état de dépouilles, Un container cylindrique en plexiglas rempli de cacahuètes et juché d’objets en attente. sur une structure d’acier, attend, immobile. Un visiteur, peu prudent, Comme il se joue de tout et de tout déclenche le mécanisme guidé par des capteurs de présence et le monde, Lilian Bourgeat sait brouiller les pistes concernant son reçoit, en pleine face, une cacahuète. travail. Il crée parfois même des légendes ; s’inventant par exemple Dispositif pour lancer des cacahuètes, 1999. L’artiste avait un grand-père fabriquant de jouets que l’on retrouve dans certains remarqué combien les animaux semblaient heureux de recevoir des textes qui tendent à justifier ses activités saugrenues (1). Lors d’un entretien avec l’artiste cacahuètes dans les zoos. Par cette générosité qui le caractèrise, il renouvelle pour nous dans un bar, je me méfiai de ce type de pirouettes. À la question : l’opération. « Finalement, de quel artiste te sens-tu le plus proche ? ». Il me répondit spontanément Avant toutes choses, Lilian Bourgeat joue. Il se joue du spectateur, du collectionneur, de la « Georges de la Tour ». structure qui l’accueille... et parfois même de sa propre personne. Chacune de ses œuvres Après un éclat de rire partagé, son explication me parut pertinente : « J’ai vu il y a longtemps, répond à une règle qu’il nomme « le trio essentiel » : dispositif — processus d’installation une exposition Gorges de la Tour à Paris. Cela a été un grand choc pour moi. Il a peint — spectateur/acteur. plusieurs fois le même tableau mais, comme s’il avait ressenti de l’ennui, il en a changé des En 1996, pour son cinquantenaire, l’Institut National de Recherches Agronomiques de détails. Le public se retrouvait à les analyser en enfilade, à les décomposer comme pour le Dijon l’invite à venir réaliser une œuvre qui prendrait en compte ses recherches jeu « cherchez les 7 erreurs » dans Pif-Gadget. Je n’avais jamais vu personne analyser la scientifiques. L’artiste et les chercheurs décident d’utiliser les travaux en cours sur peinture comme ça. Finalement, je me suis senti proche de De la Tour. » l’accroissement des graminées (les rendre plus belles, plus grandes, plus résistantes...). Certaines pièces d’atelier comme Piggy Bank (1998), énorme tirelire en forme de cochon Dans le hall de l’entrée, Lilian Bourgeat propose un nouvel objet : le dispositif pour faire poule ou coq. La structure allongée est composée d’un plan de travail avec plantations rose, se jouent cette fois du collectionneur. Lilian Bourgeat cherche à exposer au de graminées aux extrémités et de deux tabourets sur rails. Les maximum cette œuvre (2) avant de la On a tous rêvé un jour du jumeau qui ferait les « interros de math » à visiteurs doivent se faire glisser d’un bout à l’autre pour saisir vendre, afin qu’elle se remplisse peu notre place, ou, plus récemment, du clone qui se lèverait chaque une plante avant de s’immobiliser face à face. à peu d’argent. Amenant ainsi son matin pour nous. Dans cette série de bonnes blagues gentiment insolentes, je ne peux m’empêcher de vous conter la plus récente. Ne reste plus qu’à l’introduire dans un des orifices prévus à cet propriétaire à se demander si En mai dernier, sélectionné pour un entretien d’embauche au poste de professeur plasticien objets à l’École des Arts Décoratifs de effet, tirer vers le bas et comparer. Ce dispositif renvoie finalement la meilleure Strasbourg, Lilian Bourgeat s’est joué cette fois d’un jury. L’artiste a directement à nos jeux d’enfants, l’été, à la campagne. En opération n’est pas de la embauché un comédien (1) pour interpréter son propre rôle. Le jury, composé de sept sommités cravatées, fut complètement conquis faisant passer violemment une graminée entre nos ongles, on savait briser. Il pose ici quelques pendant plus de trente minutes de ce délicieux spectacle. Lorsque Lilian Bourgeat a fait irruption dans la salle pour révéler la par son nouvel aspect si on était « poule » ou « coq ». L’objectif questions liées aux motivations supercherie, le jury pensait qu’il était le candidat suivant et lui a premières du collectionneur étant d’être coq pour gagner la partie. demandé de patienter gentiment dehors. La confession faite, abasourdi, le jury est resté sans voix. L’artiste s’autorise à se jouer de privé, face à l’œuvre d’un jeune Enfant déjà, je trouvais ce jeu particulièrement stupide : tout le monde, sans aucune limite. Nous ne saurons jamais si Lilian Bourgeat postulait pour obtenir le artiste tel que lui. pour autant, j’ai le souvenir d’y avoir beaucoup joué. Les poste ou simplement pour ajouter cette action (qui se situe entre Enfin, satisfait de ses dispositifs, scientifiques de l’INRA ont moyennement apprécié la blague farce et performance) à sa production. Lilian Bourgeat en arrive à jouer avec mais ont laissé faire l’artiste. Le jeu excuse tout ! Jérôme Maigret lui-même. En 1999, chez son galeriste Lilian Bourgeat invente de nouveaux objets : « je le fais parce que juin 1999 parisien Emmanuel Perrotin, il présente la ça n’a jamais été fait ». Il crée des tensions entre la fabuleuse énergie (1) Frédéric Pintus photographie d’un monticule de pâtes déployée à les réaliser et la désuétude de leur finalité. Il se sert du jeu qui fait alimentaires alphabet (généralement très partie de la mémoire collective et apprécie l’idée d’un dispositif regroupant un appréciées des enfants). Quelques-unes des lettres se détachent du lot pour former la phrase maximum de personnes (amateurs d’art ou non) autour d’une même action. : Combien y a-t-il de pâtes dans ce tas ?, la réponse s’y trouvant dissimulée. Pour Ce jeune artiste raisonne par suite d’idées sous cette forme : une idée / une œuvre. « Mes pièces ont un lien simplement parce qu’elles se succèdent ». Les défis annoncer le chiffre de 26 625 unités, il a fallu qu’il les compte. La dimension de Lilian Bourgeat techniques autour de l’invention de nouveaux objets « magiques » semblent l’œuvre ne réside-t-elle pas dans ce prétexte photographique qui lui permet de Piggy Bank, 1998 résine peinte, polyuréthane particulièrement l’exciter. dénombrer 500 gr de pâtes ? Lilian Bourgeat semble être un de ces sales gosses 140 x 160 x 40 cm Collection privée Lilian Bourgeat réalise lui-même toutes ses pièces. Il n’y met pas pour autant un de la cantine qui nous jetait des boulettes de pain lorsque nous mangions notre © Marc Domage point d’honneur mais reconnaît volontiers que c’est un moment important. « Le fait dessert. À bientôt trente ans, aurait-il décidé de ne jamais s’arrêter ? de les réaliser moi-même me renvoie sur d’autres pièces ». Son champ d’action dépasse le cadre traditionnel de diffusion de l’art contemporain. En L’élément commun de ses œuvres demeure cet éternel esprit ludique. Il joue toujours et nous 1998, soutenu par François Mitaine, il distribue à Paris des masques multicolores à la invite parfois à en faire autant. Il n’impose rien. Il propose simplement un dispositif et Techno-Parade. Dans cette ambiance de fête, il développe un rapport enfantin au mélange considère que dès sa présentation publique, celui-ci lui échappe totalement. des races ; permettant à un blanc de devenir noir ou à un jaune de devenir rouge. Les visiteurs sont souvent frustrés par l’unique possibilité d’action sur l’œuvre et vont Par la poésie de ses actions ou de ses dispositifs, Lilian Bourgeat met brutalement le « outrepasser leurs fonctions ». Par exemple, sur le dispositif pour planter des clous, 1997, spectateur face à sa lointaine insouciance. Ses œuvres sont chargées de la tendresse que ils semblent n’avoir pas supporté de n’être autorisés qu’à cela. Peu à peu sont apparus sur nous inspire le regard émerveillé mais fier d’un enfant-inventeur. la poutre cloutée des messages de toutes sortes, numéros de téléphones... . Il leur fallait en rajouter, surenchérir ! L’artiste provoque et examine ces frustrations. pour autant, le geste Jérôme Maigret n’est pas obligatoire. Le visiteur peut vivre ce cheminement mentalement, maintenir ces février 1999 (1) Yves-Michel Bernard, Lilian Bourgeat, in Les paradoxes du réel, la réalité des utopies, 1998 (cat.). (2) Centrer d’art Le Consortium, Dijon (1998), Galerie Emmanuel Perrotin, Paris (1999)... etc.

7

Lilian Bourgeat, Pinocchio, 1998 Photographie couleur © Gérald Petit

Lilian Bourgeat, Rêve de Star, Heiltz Le Maurupt, 1995


annecy L’Arteppes / Espace d’art contemporain

Place des Rhododendrons 74000 Annecy ouvert du lun. au ven., sam. sur rdv 9 h à 12 h / 14 h à 18 h 30 tél. 04 50 57 56 55 ➤ « Tentative de rapprochement » Cécile Dupaquier : 11/05 - 20/07/99

HORSD’ŒUVRE n° 5 édité par l’association INTERFACE 104 rue de mirande 21000 Dijon tél. / fax 03 80 65 19 07 Comité de rédaction : Luc Adami, Laurence Cyrot, Fabienne Tainturier, Marie France Vô-Cheylus Coordination et mise en page : Frédéric Buisson Ont participé à ce numéro : Luc Adami, Laurence Cyrot, Nathalie Glaudat, Grand Public, Stéphanie Jeanjean, Jérôme Maigret, Frédéric Pintus, MarieFrance Vô-Cheylus Couverture : Gérald Petit, Funny (How I Stopped Lovin’You), 1998 Double page intérieure : Yan Pei-Ming Paysage International, 1998 huile sur toile - 220 x 300 cm

arbois Tour Gloriette & Musée Sarret de Grozon

39600 Arbois ouvert de 15 h à 18 h 30 sauf mar. tél. 03 84 37 47 90 ➤ « Animals » Œuvres du Frac Franche-Comté : 02/07 - 01/08/99 auxerre Artothèque, Musée d’art et d’histoire

2 place Saint Germain, 89000 Auxerre ouvert de 10 h à 18 h 30 sauf mardi. tél. 03 86 51 09 74 ➤ « Estampes » Hervé Télémaque : 04/06 - 20/09/99 besançon Le Pavé dans la Mare

6 rue de la Madeleine 25000 Besançon ouvert du mar. au sam. de 14 h à 18 h tél. 03 81 81 91 57 ➤ « Quand ça sert plus, ça sert encore » Matthieu Laurette : 17/06 - 15/07/99 et du 03 - 20/09/99 ➤ Interventions dans les lavoirs (Canton de Gy)/ Artistes en résidence « Bulles de savons » Franck Bragigand, Meschac Gaba, Nathalie Mertens, Mathieu Laurette : 01 - 06/07/99 Fort Beauregard

55 chemin de Bregille 25000 Besançon ouvert de 14 h à 18 h les mer., jeu., sam., dim. tél. 03 81 61 70 00 http://perso.club-internet.fr/fortb ➤ « Vu(e)(s) à la télé » Germain Huby : 27/06 - 04/07/99 ➤ « Stoppeur » Boris Achour : Affichage dans Besançon à partir du 03/07/99 ➤ « Cette situation doit changer » Bertrand Merino : 03/07/99 - à partir de 19 h bourbon-lancy Pour l’art contemporain

Musée Municipal, Église Saint-Nazaire 71140 Bourbon-Lancy tél. 03 85 89 03 70 ➤ « Les Absolus » Gilles Richard : 04/07 - 05/09/99 à la Galerie du Vieux Bourbon : 04/07 - 30/09/99 bourges La Box

9 rue Edouard Branly 18006 Bourges ouvert de 15 h à 19 h sauf dim. tél. 02 48 24 78 70 ➤ Cécile Pitois : 10/06 - 02/07/99 chalon-sur-saône L’Espace des Arts

5 bis, avenue Niepce 71100 Chalon-sur-Saône ouvert de 14 h à 18 h 30 sauf mar. tél. 03 85 42 52 00 ➤ « O + R » Daniel Brandely : 24/04 - 27/06/99 Musée Nicéphore Niepce

28 quai des Messageries 71100 Chalon-sur-Saône ouvert de 9 h 30 à 11 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30 sauf mar. juillet / août : de 10 h à 18 h tél. 03 85 48 41 98 ➤ « Fifty Fictif » Jean Le Gac : 19/06 - 12/09/99 ➤ « Voyage pittoresque en Bourgogne 1886 - 1894 » Alfred-Nicolas Normand : 19/06 - 19/09/99

Dans le cadre de l’art* Galerie Barnoud

27 rue Berlier 21000 Dijon visites sur rdv - tél. 03 80 66 23 26 ➤ Didier Dessus : 24/04 - 26/06/99 Musée des Beaux-Arts

Palais des États de Bourgogne 21000 Dijon, ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h 00 à 18 h sauf mar. tél. 03 80 74 52 70 ➤ « Un atelier dans le Morvan 1953 1961 » Balthus : 12/06 - 27/09/99 dole

Remerciements : Frédéric Mary Publié avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne, du Conseil régional de Bourgogne, de l’association Interface et de l’ensemble des structures annoncées dans l’agenda Impression : ICO Dijon Horsd’œuvre paraît 3 fois par an Tirage 2 000 exemplaires

FRAC Franche-Comté / Musée des Beaux-Arts

85 rue des Arènes, 39100 Dole tél. 03 84 79 25 85 ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, sauf lun. ➤ « Destination : ailleurs » : 11/06 - 05/09/99 joigny Atelier Cantoisel

Bamboo (F), Le Théâtre du Centaure (F), Doriane Morétus (B), Les Frères Kazamaroff (F), La Fura del Baus (Esp), Grand Guignol (B), Jean Toile (F), Kumulus (F), Monique (F), Compagnie Off (F), Les Piétons (F), Royal de Luxe (F), Les Têtes d’Affiches (F), Théâtre Blanc (CZ), Tuchenn (F), 26 000 Couverts (F), Zoo Théâtre (B) + 4 concerts : Lo’Jo, Thé à la mente, Vaguement la jungle, Le Troquet : 22 - 25/07/99 château-Gontier La Chapelle du Genêteil

Rue du Général Lemonnier 53200 Château-Gontier tél. 02 43 07 88 96 ouvert de 15 h à 19 h, sauf mar. ➤ Erwin Driessens & Maria Vestappen « Ima Traveller » : 03/07 - 30/08/99

32 rue Montant-au-Palais, 89300 Joigny ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h, sauf lun. et dim. matin tél. 03 86 62 08 65 ➤ « La preuve par 3 » Claude Panier, Anne Tastemain, Dominique Thiolat : 12/06 - 05/09/99 lons-le-saunier Musée des Beaux-Arts

Place Philibert de Chalon 39000 Lons-le-Saunier tél. 03 84 47 64 30 ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf mar., sam. dim. de 14 h à 17 h ➤ « Cabinet de curiosités » Œuvres du Frac Franche-Comté et Coll. du Musée : 24/06 - 19/09/99 lyon

Le Carré / Salle Gothique

Place André Counord - BP 357 53203 Château-Gontier tél. 02 43 09 21 50 ouvert de 15 h à 19 h, sauf mar. ➤ « Œuvres du Frac des Pays-de-laLoire » : 03/07 - 30/08/99 Mairie de Laigné

Salle d’attente 7 kms de Château-Gontier (dir. Craon) tél. 02 43 70 00 55 ouvert lun., mar., jeu., ven. de 9 h à 12 h / 13 h 30 à 18 h, sam. de 9 h à 12 h ➤ « En attendant » Claude Closky, Hans Peter Feldmann, Peter Fischli, David Weiss, Nicolas Floc’h, Guillaume Janot, Yvan Salomone : 03/07 - 30/08/99 delme Synagogue de Delme /

Centre d’art contemporain 33 rue Raymond Poincaré 57590 Delme tél. 03 87 01 35 61 ouvert de 14 h à 19 h , sauf lun. et mar. ➤ « Voyage / Reise » Muntadas : 20/06 - 26/09/99 demigny

L’Espace d’art contemporain Place de l’Église 71150 Demigny tél. 03 85 49 45 52 ouvert de 14 h à 19 h, sam., dim., lun. ➤ Stefan Altenburger : jusqu’au 05/06/99 ➤ « Couleur » Stefan Gritsch : 03/07 - 14/08/99 dijon Interface & Art Encadrement

25 rue Verrerie, 21000 Dijon tél. 03 80 30 23 61/03 80 65 19 07 ouvert du mar. au sam. de 10 h à 12 h / 15 h à 19 h ➤ « Dans le cadre de l’art... » Pat Bruder, Frédéric Buisson, Sandra Foltz & Laurent Sfar, Agnès Geoffray, Vincent Marziali, Gérald Petit, Maxime Touratier, Véronique Tornatore : 05 - 26/06/99 ➤ « Portrait rapide d’une collection... » : 11/09 - 09/10/99

Musée d’Art Contemporain

81 quai Charles de Gaulle, Cité Internationale - 69006 Lyon tél. 04 72 69 17 18 ouvert de 12 h à 19 h, sauf lun. et mar. ➤ « Indoor » 14 artistes européens redessinant le Musée d’art contemporain / Robert Morris « Labyrinthe, Vidéo - Performance » : 04/06 - 05/09/99 Josselyne Naef - Art Contemporain

4 rue Jarente - 69002 Lyon ouvert le jeu. de 15 h à 19 h et le sam. de 14 h à 18 h tél. 04 78 42 22 09 ➤ « Possible arrangement de divers éléments épars mais néanmoins confraternels » Kacem Noua : jusqu’au 30/06/99 ➤ « Apparently silver » Torie Begg : à partir du 18/09/99 mâcon Musée des Ursulines

20 rue des Ursulines 71000 Mâcon ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf mar. et dim. matin tél. 03 85 39 90 38 ➤ «108 portraits d’enfants » Yan Pei-Ming : jusqu’au 31/07/99

5, Place de l’Obélisque 71100 Chalon-sur-Saône tél. 03 85 48 05 22 ➤ « Festival transnational des artistes de la rue » 24 compagnies : A Chahuter(F), L’Acte Théâtral (F), L’Ange à 2 Têtes (Qu), Antagon Theater (D), L’Arbre à Nomades (F), Arsénic (B), Artonik (F),

49 rue de Longvic, 21000 Dijon ouvert du lun. au sam. de 14 h à 18 h tél. 03 80 67 18 18 ➤ « (Circon, In, Intro, Rétro, Pro, Per)SPECTION » Eric Duyckaerts : 19/06 - 04/09/99 ➤ Denis Castellas : 11/09 - 28/11/99

sur lequel sont tracés des mots, des verbes tels que avoir, envier, espérer... dont le sens nous invitent à agir mentalement. Les grandes photographies en popcouleurs de Gérald Petit, ayant pour objet d’étranges personnages et des fleurs naïves, réalisés en pâtes à modeler, claquent sur les murs comme de gros bonbons Haribo. Cadres et tableaux alentours, aux coloris nettement plus posés, ne sont pas prêts de s’en remettre. Les photographies sont floues. Ce « défaut » qui, dans la production photographique actuelle, n’en est plus un, trouble évidemment le regard, comme dans les rêves, et, en plus des thèmes représentés, oriente la lecture vers l’imaginaire, le conte. À côté, les photographies abstraites en noir et blanc de Maxime Touratier contrastent fortement. Ce sont de fausses constellations, créées à partir de planisphères perforés à l’intersection des parallèles et des méridiens, puis photographiés par contact sur un papier sensible. En dessous d’elles, posée sur un buffet, la sculpture métallique de Pat Bruder joue aussi avec la transparence et la brillance du matériau qui la compose, les éléments du jeu de construction Meccano, et rejoint la famille des objets disposés alentour. Les vieux négatifs sur plaques de verre, récupérés par Agnès Geoffray, sont les seules images encadrées parmi celles invitées. Suspendues sur un fil d’acier, elles flottent et traversent l’espace comme elles ont traversé le temps et sont lisibles uniquement par transparence, si l’on veut bien s’en approcher très près. Elles dévoilent alors leurs sujets, des reproductions de gravure anciennes, exécutées d’après des tableaux religieux de peintres italiens. Cette intrusion singulière et fort réjouissante d’oeuvres contemporaines, crée toutes sortes d’ interférences ou, au contraire, de parasitages, entre elles mais aussi entre les nombreux objets « indigènes ». Ainsi, tels échantillons de cadre style empilés sur un meuble bas usurpe, avec bonheur, la qualité d’œuvre d’art autonome, tandis qu’une colonne vieux rose sert de socle à un moniteur vidéo. Ce sont et curieuses aussi d’intéressantes retrouvailles avec un élément important de l’histoire de l’art, et de la peinture en particulier, — le cadre — plus ou moins mis au rebut par les artistes aujourd’hui. Laurence Cyrot * Exposition organisée par l’association Interface & Art Encadrement, 25 rue Verrerie à Dijon, du 5 au 26 juin 1999.

metz Faux Mouvement

4 rue du change, BP 84131, 57041 Metz Cedex 01 tél. 03 87 37 38 29 ouvert de 13 h 30 à 18 h30 sauf dim. et lun. ➤ « Panoramas ! » B; Lavier, G. Friedmann, C. Parmiggiani, R. Long, G. Collin-Thiébaut... : 08/07 - 02/10/99

pougues-les-eaux

ADAC - Centre d’art de Tanlay

Parc Saint-Léger, avenue Conti 58320 Pougues-les-Eaux tél. 03 86 90 96 60 ouvert de 14 h à 19 h sauf lun. ➤ « Un écran, le tableau » Dan Hays, Michel Huelin, Philippe Kurken, Bruno Perramant, Kaen Vermeule : 10/07 - 30/09/99

Château de Tanlay 89430 Tanlay ouvert tous les jours. de 11 h à 19 h tél. 03 86 95 49 79 ➤ « Des modes & travaux 1959-99» Hervé Télémaque : 22/05 - 03/10/99

Le 10 neuf, CRAC Frac Champagne-Ardenne

1, Place Museux 51100 Reims tél. 03 26 05 78 32 ouvert de 14 h à 18 h sauf lun. ➤ « Camelot » Philippe Mayaux : 18/06 - 22/08/99 s t s a u ve u r e n p u i s aye

nancy Frac Lorraine & Creps de Lorraine

Galerie Lillebonne / Espace d’art contemporain 14 rue du Cheval Blanc 54000 Nancy tél. 03 87 74 20 56 ouvert de 14 h 30 à 19 h, sauf dim. ➤ Pascal Rivet « Creps 99 » : 05 - 26/06/99

thiers Centre d’art - Le Creux de l’Enfer

reims

19 avenue des Alliés 25200 Montbéliard ouvert de 14 h à 19 h sauf lun., dim. de 15 h à 19 h tél. 03 81 94 43 58 ➤ Paul Pagk / Peter Soriano : 08/05 - 27/06/99

tanlay

Centre d’Art Contemporain

montbéliard

Frac Bourgogne Chalon dans la rue

Pour la deuxième fois cette année (un nouveau parti pris ?) Interface a décidé d’aller faire voir ses artistes ailleurs que dans l’appartement de la rue de Mirande à Dijon. Toutefois, si Daniel Firman édifiait dans les salles du Frac Bourgogne deux grandes constructions, l’une en parpaings, l’autre en carton, maquettes infidèles de l’appartementgalerie dijonnais, c’est que leurs dimensions étaient trop imposantes pour s’y loger. Le propos est aujourd’hui différent. Il s’agit d’un espace semipublic, en ville, l’ateliermagasin d’un encadreur. Du cadre au tableau, du tableau à l’exposition, il n’y avait qu’ un pas, franchi allègrement par la propriétaire des lieux, Dominique RenoudGrappin et les sept artistes invités. Changement de décor donc, ou devrait-on dire de « cadre » : exit espaces vides et blancs auxquels artistes et amateurs d’art contemporain sont désormais habitués. Au 25 rue Verrerie, même si les murs sont blancs, le fouillis apparent qui règne là est plutôt du genre convivial. Chaque intervenant s’est installé dans cet encombrement organisé, sans pour autant le bouleverser, à côté ou au milieu des cadres vides ou pleins, échantillons, petits meubles, lampes et vases,... et mÍme dans les vitrines. C’est là que Frédéric Buisson a dressé ses petits échafaudages de barquettes en polystyrène, désormais emblématiques de son travail, celles-là même utilisées par l’industrie alimentaire. De tailles, formes et couleurs variées, on y trouve des éponges, des tampons à récurer, des cotons-tiges ou des bandes de cotons sous Cellophane..., autant de pseudoproduits de consommation, dont certains attisent le regard avec leurs coloris popdisco. Dans la vitrine voisine, un moniteur diffuse une vidéo de Sandra Foltz et Laurent Sfar. Surgissant des ténèbres, un visage grimaçant emplit l’écran par intermittence et de manière subliminale. À l’intérieur, le son qui l’accompagne le jappement d’un chien, diffusé en boucle, achève le portrait de l’animal qui monte la garde. En effet, ce sont les passants qui, à l’extérieur, au moyen d’une cellule, déclenchent les aboiements. Dans le même secteur, les petites musiques mécaniques des télé-jouets de Vincent Marziali, jouent également avec nos nerfs, tandis que sur les écrans défilent tranquillement des photographies, recadrées ou photomontées, de fragments de corps féminins provenant de magazine. La curiosité nous pousse à soulever le couvercle des deux « boîtes de Pandore » réalisées par Véronique Tornatore. C’est notre propre visage que l’on y découvre, pris au piège d’un miroir disposé au fond et

CRAC - Château du Tremblay 89520 Fontenoy-en-Puisaye ouvert de 14 h à 19 h sauf lun. tél. 03 86 44 02 18 ➤ « Œuvres gravées et sculptures » Jean Dubuffet : 04/07 - 24/10/99 Si vous souhaitez que vos manifestations soient annoncées dans l’agenda du prochain numéro, une participation de 100 f minimum est demandée.

Vallée des Usines - 63300 Thiers ouvert de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h sauf mar., sam. et dim. de 14 h à 19 h tél. 04 73 80 26 56 ➤ « La chambre à côté » Jordi Colomer : 27/06 - 05/09/99 troyes CAC - Passages

9 rue Jeanne d’Arc - 10000 Troyes ouvert de 14 h à 18 h sauf dim. tél. 03 25 73 28 27 ➤ « Pièces détachées » Diane Gougeon : 02/06 - 31/07/99 vassivière Centre d’Art Contemporain

81120 Vassivière tél. 05 55 69 27 27 ouvert tous les jours de 11 h à 19 h ➤ « Bilan, actualité 1991/1998 »

C. Beaugrand, E. Bossut, N. Dolla, N. Elemento, C.I. Jezequel, A. Kirili, F. Lerat, P. Savatier, B. Pagès, V. Skoda... : 10/07 - 26/09/99 villefranche Centre culturel de Villefranche

Espace Arts Plastiques 170, rue Grenette 69400 Villefranche-sur-Saône ouvert mar. jeu. ven. sam. de 14 à 18 h, mer. de 9 h à 12 h / 14 à 18h ➤ « Mexico Nuevo » Carlos Arias, Yshai Jusidman, Alonso Mateo, Marta Maria Peres-Bravo, Sofia Taboas, Ruben Guttierez, Daniel Guzman, Santiago Sierra, Grupo Semefo, Lorenzo Ventura : 18/05 - 31/07/99 villaines-en-duesmois Duesmois Art Contemporain

Rue Hauts Murs 21450 Villaines-en-Duesmois ouvert de 11 h à 18 h, sauf lun. tél. 03 80 89 05 99 ➤ « Comme des bêtes » S. Ben Yahia, J. Brillant,A. David, P. Droguet, T. Dubief, D. Field, D. Lacoste, A. Lahussen, A. Lanci, M. Lanci, F. Lenhard, M. Marlien, P. Mathey, A. Millerand, F. Meynier, Ming, G. Munden, E. Nono, R. Patry, X. He-Quing, C. Rivest, F. Stoulig : 19/06 - 22/08/99


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