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Penser la santé
N° 4 – décembre 2014
10 pages de conseils nutritionnels
manger pour garder la forme
IN EXTENSO
In Vivo N° 4 – Décembre 2014
Les microbes en nous
céline lafontaine «Le corps humain se vend en pièces détachées» cerveau La science de l'optimisme Chirurgie Le Botox au secours des migraineux Edité par le CHUV www.invivomagazine.com IN EXTENSO les microbes en nous
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jeroen bennink
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IN VIVO / N° 4 / décembre 2014
SOMMAIRE
FOCUS
19 / prévention Manger pour garder la forme 10 pages de conseils nutritionnels par Camille Andres, Erik Freudenreich et William Türler
MENS SANA
30 / Interview Céline Lafontaine dénonce les dérives de la bioéconomie par Julie Zaugg
34 / Décryptage La science de l’optimisme par Bertrand Tappy
38 / Innovation La fin des nids de coucou par Sara Bandelier
40 / Tendance Le boom de la géomédecine par Clément Bürge
44 / Innovation Des médicaments télécommandés par Margaux Fritschy
CONTENTS
64
34
57
CORPORE SANO
IN SITU
48 / Prospection
08 / Health Valley
Le Botox au secours des migraineux
Les hôpitaux s’inspirent de l’industrie aéronautique
par Jean-Christophe Piot
Sportifs amateurs: attention dopage! par Margaux Fritschy
54 / Décryptage Les défis du grand âge par Jean-Christophe Piot
57 / En images Protons contre cancer par Erik Freudenreich
64 / Prospection L’ADN n’explique pas tout par Paule Goumaz
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2
14 / Autour du globe Le docteur de poche
CURSUS
68 / Chronique La physiothérapie, une spécialité trop peu connue
70 / Portrait Claudia Mazzocato, à l’écoute des patients en fin de vie
72 / Tandem La spécialiste en immunothérapie Lana Kandalaft et sa maître d’œuvre Kim Ellefsen
Philippe Getaz, Michael lionstar, Cas Oorthuys/NFA, collectie Nederlands fotomuseum
52 / tendance
Editorial
Le plaisir se cuisine
patrick dutoit
Béatrice Schaad Responsable éditoriale
3
Il faudrait donc croire qu’il s’agit d’un progrès: un cocktail qui comprend très exactement tous les éléments nécessaires à une nutrition parfaite. La garantie d’avaler le nombre exact d’oméga-3, d’hydrate de carbone ou de protéines que le corps, ce temple moderne, demande (p. 21). Relégués donc au rang d’inutilité la belle côte de bœuf du Simmental ou la longue courgette achetée au marché du coin, tout est contenu dans ce seul breuvage. Le slogan de l’entreprise qui l’a mis au point? «Imaginez un monde où vous n’auriez plus à vous préoccuper de nourriture». L’illustration? Un homme jeune, en débardeur dans une cuisine high-tech qui ne connaîtra jamais le bonheur d’être graissée par des éclaboussures de beurre. Comme en témoigne notre dossier (p. 19 à 29) la science dans le domaine nutritionnel progresse à grands pas. Reste à savoir quel est le monde qu’elle nous mitonne. Et s’il reste alléchant. Car ce type de découverte élimine, d’un coup d’un seul, bien d’autres bienfaits liés aux plaisirs de la table: quid du bonheur de sentir en bouche des goûts et des matières divers se succéder, quid aussi des conversations qui permettent de se régaler de ce que l’on mange également par des mots choisis, quid enfin et assez simplement du plaisir de partager la jouissance d’être à table. Les relations qui se nourrissent d’un repas de goulus comptent sans doute aussi leur lot de bénéfices sanitaires que la science a ou pourrait encore quantifier. Et ceci, même si l’imperfection est aussi conviée à cette table, qu’on y hausse parfois le ton ou que quelques oméga-3 font défaut. Cette tendance à chercher à manger parfaitement porte un nom: l’orthorexie. Qualifié pour la première fois par un médecin en 1997, ce trouble alimentaire caractérise les individus obsédés par l’idée de manger sain. Il amène peut-être quelques bienfaits au corps mais il affaiblit l’âme puisque le premier symptôme observé est une forme d’isolement social du sujet. C’est bien là toute la difficulté que pose le progrès scientifique dans le domaine de l’alimentation: faire la distinction entre manger bien ou en être obsédé jusqu’à la maladie. Résister à cette tentation sera d’autant plus complexe que se profile, comme dans d’autres domaines médicaux, la possibilité d’une cuisine personnalisée. Or, l’assiette n’est-elle justement pas un terrain qui doit échapper à l’approche individuelle, centrée sur soi? Tentez de humer un breuvage idéal, comparez-le au fumet qui s’évade d’une cocotte, la conclusion s’impose d’elle-même: résister au cocktail tout-en-un, à un commerce qui revêt les habits de la science, c’est continuer de désirer un monde où le plaisir est un art qui se cuisine. ⁄
post-scriptum la suite des articles de «in vivo» Il est possible de s’abonner ou d’acquérir les anciens numéros sur le site www.invivomagazine.com
iKnife IV n° 1
p. 12
Technologie rachetée
Bernhard Kristinn Ingimundarson
La société Waters Corporation, un leader dans la fabrication d’instruments analytiques, a acheté la technologie de l’iKnife mise au point par l’Imperial College de Londres. Ce scalpel intelligent fait appel à un procédé complexe de spectrométrie de masse pour déterminer si le tissu découpé est sain ou cancéreux. Waters compte poursuivre le développement de cette technologie afin de fournir aux chirurgiens des informations en temps réel sur les tissus qu’ils sont en train d’inciser. /
Euthanasie IV n° 1
p. 26
Flot de demandes en Belgique
Code-barres
Quinze détenus belges ont IV n° 1 p. 34 demandé à être euthanasiés Vers la fin des erreurs plutôt que de devoir souffrir en de médicaments prison. Ce nombre important de Le Massachusetts Institute of Technology a mis au point un scanner requêtes tombe peu après que pour éviter qu’un patient ne reçoive par erreur un médicament qui ne la justice du pays a autorisé un délinquant sexuel de 52 ans, en lui est pas destiné. La machine, dotée d’un réceptacle, est connectée avec le bracelet électronique du malade et se place sur sa table de nuit. Le prison depuis trente ans, à recourir au suicide assisté. Ce surcroît personnel soignant y dépose les pilules. En quelques secondes, le scanner de candidats à une mort préma- peut lire la forme, la couleur, la taille et les inscriptions des médicaments et déterminer s’ils coïncident bien avec le dossier du patient. / turée crée le débat même parmi les partisans de l’euthanasie. En parallèle, des voix réclament une révision des conditions de vie dans les prisons belges. /
4
post-scriptum
Quantified-Self IV n° 1
p. 66
Une plateforme pour les accros
Méditation IV n° 2
Cerveau p. 53
Des Marines plus zen
Cellules souches p. 64
Première mondiale Des cellules souches artificielles ont été implantées en première mondiale chez une Japonaise de 70 ans atteinte de dégénérescence maculaire liée à l’âge. Ces cellules souches reprogrammées (ou pluripotentes induites, iPS) sont des cellules adultes prélevées sur la patiente, qui ont été réduites à l’état quasi embryonnaire pour qu’elles se respécialisent ensuite en cellules de la rétine. But de l’opération: vérifier que la technique ne provoque pas d’effets secondaires tels que des cancers, et améliorer l’état de la patiente. /
5
La méditation pourrait devenir une composante intégrale de l’entraînement des Marines américains. Une expérience menée par des chercheurs de l’Université de Californie en collaboration avec l’US Navy indique que les soldats formés à la méditation de pleine conscience maîtrisent mieux leurs émotions lors d’une simulation de combat, que leurs homologues qui y sont étrangers. La technique pourrait donc se révéler prometteuse dans la prévention du syndrome de stress post-traumatique. /
p. 19
Combiner les sens pour améliorer la mémoire
LOGAN WALLACE / AP
Les fanatiques de l’«auto-mesure» devraient bientôt disposer d’un site où visualiser en temps réel toutes leurs données recueillies via différentes applications, comme leur pouls, les kilomètres parcourus ou le nombre de burritos ingérés. Baptisée gyrosco.pe, cette plateforme est développée par Anand Sharma, un designer américain lui-même adepte de la tendance. /
IV n° 2
IV n° 3
Une équipe de scientifiques du CHUV et de l’UNIL dirigée par le prof. Micah Murray ont démontré que la combinaison d’éléments visuels et auditifs permet de se créer un souvenir plus précis d’un événement donné. Le degré d’amélioration de la mémoire dépend toutefois de la capacité à intégrer des informations multisensorielles, qui diffère d’un individu à l’autre. /
Médecine personnalisée IV n° 3
p. 30
Le carnet de santé numérique La nouvelle application Health d’Apple permet aux utilisateurs de se créer un véritable carnet de santé en ligne. Health centralise en effet toutes les données relatives à la santé (taux de cholestérol, IMC, qualité du sommeil, etc.) qu’on peut recueillir via différentes applications de l’iPhone. Si Health pourrait sauver des vies avec sa fonction «alerte» destinée à avertir l’hôpital par exemple lors d’anomalies du rythme cardiaque, des questions se posent toutefois quant à la protection des données. /
Grâce à ses hôpitaux universitaires, ses centres de recherche et ses nombreuses start-up qui se spécialisent dans le domaine de la santé, la Suisse romande excelle en matière d’innovation médicale. Ce savoir-faire unique lui vaut aujourd’hui le surnom de «Health Valley». Dans chaque numéro de «In Vivo», cette rubrique s’ouvre par une représentation de la région. Cette carte a été créée par Sébastien Fasel de l’agence de communication visuelle lausannoise Emphase.
in situ
Health Valley Huit pages sur l’actualité romande de la recherche dans le domaine de la santé.
Genève p. 08 Pour prévenir les accidents, les HUG font appel à l’expérience de la compagnie aérienne Swiss. Les acteurs de l’innovation médicale en suisse occidentale:
Medtech – 436 entités
Biotech – 83 entités
Pharma – 90 entités
Universités / Hôpitaux 16 entités
Berne p. 09 La société Calcisco vient d’être primée pour son test détectant la calcification du sang.
Lausanne p. 09 Détecter les glaucomes à l’aide d’une lentille de contact «intelligente», voilà l’ambition de la start-up Tissot Medical Research.
fribourg p. 11 L’entreprise EmedSwiss développe un dossier médical numérique.
in SITU
HEALTH VALLEY
Les hôpitaux s’inspirent de l’industrie aéronautique Le personnel médical suit les méthodes des compagnies aériennes, qui misent sur l’amélioration de la communication pour prévenir les accidents. sécurité Secouée par une série de catastrophes dans les années 1990, l’industrie aérienne a dû se remettre en question, en se penchant notamment sur les mécanismes de communication de son personnel. «Le facteur humain est à l’origine de 75% des problèmes en vol, explique Frédéric Macheret, commandant de bord sur Airbus A320 et formateur pour la compagnie Swiss. A l’époque, on s’est aperçu que bien des incidents étaient liés à un manque de coordination et de leadership au sein des équipages.» Paradoxalement, la période était marquée par une amélioration des moyens techniques à la disposition de l’industrie aérienne. «Mais plus les technologies sont complexes à utiliser, plus l’aspect humain doit être amélioré. Personne ne peut travailler dans son coin, l’échange d’informations est vital.» Pour Frédéric Macheret, le milieu hospitalier, soumis à un stress croissant et des innovations technologiques permanentes, connaît aujourd’hui les mêmes défis que l’aviation vingt ans plus tôt. Les erreurs existent, qu’il s’agisse d’opérations par inadvertance ou d’incidents mal gérés. Afin de mieux les prévenir, Pierre Hoffmeyer, médecin chef du Service de chirurgie orthopédique des Hôpitaux universitaires de Genève, a sollicité il y a quatre ans l’expérience de Swiss. Des formations réunissant médecins, anesthésistes, instrumentistes, infirmiers et pilotes de ligne permettent de réfléchir aux dynamiques de groupe en cas d’incidents et de stress. En une journée, les participants abordent des techniques issues du monde aérien comme la check-list. Ce briefing pré-décollage permet de s’assurer que tous les participants connaissent la durée et le déroulement du vol. Il permet de fédérer l’équipe autour d’un but commun. Et de s’assurer que chacun est à son poste, en cas de situation d’urgence. Autre temps fort, l’échange en toute confidentialité autour de situations problématiques. «C’est une opportunité unique de discuter de gestion du stress, du travail 8
Texte Camille Andres
ci-dessus: Selon Serge Gallant, l’utilisation de techniques issues du milieu de l’aviation a permis d’améliorer le travail en équipe au sein du CHUV. Depuis 2012, l’hôpital vaudois emploie une checklist de sécurité visant à mieux prendre en charge les patients avant et pendant leur opération. Un outil qui a permis une amélioration des processus dans l’ensemble des services où elle est utilisée.
en équipe, ou de l’impact du manque de communication hors du contexte purement professionnel. Ce temps de débriefing n’existe pas dans une journée de travail», reconnaît le formateur Domizio Suva, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité d’orthopédie septique des HUG. A Lausanne, le CHUV suit la même évolution. Sans entrer dans un partenariat formalisé avec des compagnies aériennes, l’hôpital vaudois intègre depuis deux ans certaines approches issues du milieu de l’aviation dans ses formations. «Cela concerne surtout les techniques de crew ressource management, telles que pratiquées à Genève en partenariat avec Swiss, explique Serge Gallant, responsable du Centre de formation du CHUV. Ces procédures ont pour but de travailler les questions de leadership et relationnelles, qui ont été analysées comme étant fréquemment à l’origine des accidents.» Le modèle aérien n’est évidemment pas transposable à 100% au milieu médical mais ces formations, améliorées au fil du temps, ont connu un réel succès chez les soignants. Aux HUG, s’il est impossible de quantifier la baisse des incidents, plusieurs études ont montré que tous les participants ont acquis de nouveaux savoirs, différents selon leur profession. Une culture de sécurité s’est développée, basée sur l’anticipation. Les compétences sociales des chirurgiens, autrefois habitués à travailler seuls comme les pilotes, sont valorisées. L’expérience n’est pas limitée à la Suisse romande: depuis 2010, l’Hôpital universitaire de Zurich et ses cliniques de chirurgie cardiaque et neurochirurgie ont également mis sur pied de telles formations. Autre expérience, celle de l’hôpital privé GZO dans l’Oberland zurichois, qui fait également appel à Swiss pour former son personnel soignant. Avec un autre axe de réflexion cependant: le parallèle entre patients et passagers. Une manière d’appréhender la notion de client, parallèlement à celle de patient. ⁄
in situ
78
HEALTH VALLEY
En millions de francs, la somme récoltée par la spin-off de l’EPFL Biocartis lors d’un nouveau round de financement. Employant désormais près de 200 personnes, dont une trentaine à Lausanne, l’entreprise biotech vient par ailleurs de commencer la commercialisation en Europe d’Idylla, son système de diagnostics moléculaires automatisé.
9,7
En pourcentage, la croissance que devrait connaître l’industrie des technologies médicales helvétique en 2014, d’après une récente étude publiée par le «Swiss Medical Technology Industry Report» (SMTI). Le chiffre d’affaires total du secteur medtech atteint désormais 14 milliards de francs, soit 2,3% du PIB suisse, un record! Autre performance notable, les PME actives dans ce domaine ont exporté pour 12,8 milliards de francs durant la période analysée, représentant 5,2% des exportations suisses.
L’objet
Start-up Valve cardiaque
L’entreprise vaudoise Symetis vient d’obtenir une seconde accréditation de conformité en Europe (label CE) pour sa valve cardiaque «Acurate Neo». Cette certification permet à la start-up d’espérer prendre la troisième place du podium mondial de ce marché.
Calcification
Basée à Berne, la société Calcisco a été primée par la fondation W.A. de Vigier. La start-up a développé un test qui mesure la propension du sang à se calcifier. Une avancée qui devrait permettre de sauver des vies, les affections déclenchées par la calcification étant la première cause de mortalité des patients atteints d’affections chroniques des reins.
Arkimed Arkimed est un système qui permet au chirurgien de commander par des gestes les images dont il peut avoir besoin durant une opération imaginé par le neurochirurgien lausannois Duccio Boscherini et l’ingénieur informaticien Sasha R. Droz. Une vingtaine d’interventions neurochirurgicales ont déjà été réalisées par Duccio Boscherini à l’aide de cet outillage tout droit sorti du film de science-fiction «Minority Report».
«Nous sommes persuadés qu’une révolution se prépare» Marc Thurner l’impression 3D constitue un tournant dans le domaine des techniques médicales, estime Marc Thurner, directeur de l’entreprise fribourgeoise RegenHU, dans une interview accordée à «PME Magazine».
9
Mouvement
Analyser la démarche d’un patient diminué pour évaluer l’efficacité d’un traitement, c’est l’idée derrière le capteur de mouvement produit par la start-up lausannoise Gait up. Complété par un logiciel propriétaire, le système est destiné tant aux services gériatriques, aux cliniques de réhabilitations qu’aux laboratoires d’analyse de marche.
Lentille high-tech
La start-up lausannoise Tissot Medical Research a mis au point une lentille de contact intelligente qui permet de détecter les glaucomes. Conçue en collaboration avec des chercheurs de l’EPFL et de la Haute Ecole Arc (Neuchâtel), la lentille mesure la pression intra-oculaire en continu, une première! Sa commercialisation est prévue pour fin 2015.
in SITU
Neode Neuchâtel
La structure accueille près d’une trentaine de sociétés sur ses sites de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel. Médecine personnalisée, diagnostic (One Drop Diagnostics) ou encore technologie laser font partie des projets medtech en cours de réalisation au sein du parc scientifique.
HEALTH VALLEY
Bioark Monthey
Bioark s’est spécialisé dans le soutien de start-up actives dans les domaines du diagnostic et des biotechnologies. Parmi les entreprises installées sur le site, Augurix, Cordsavings ou encore la PME BioKaizen, qui développe un système visant à détecter de manière précoce certains types de cancer grâce à une simple analyse de sang.
Le Vivier Villaz-St-Pierre
Situé dans le district de la Glâne, le parc technologique du Vivier s’étend sur près de 20’000 mètres carrés. Une vingtaine d’entreprises s’y sont installées à l’heure actuelle. Le Vivier abrite aussi «l’accélérateur de start-up» Venturi, qui compte deux entreprises spécialisées dans le domaine médical au sein de son portefeuille: Myotest et Osmotex.
parcs technologiques Biopôle épalinges
Le parc technologique d’Epalinges a ouvert ses portes en 2009. Il compte 22 entreprises sur son site, dont l’américaine Ariad, spécialisée dans la recherche contre le cancer et nouvellement établie dans la structure vaudoise. Le Biopôle souhaite développer un incubateur de start-up en 2015.
Agenda Protection de l’enfant 11 décembre 2014, Lausanne Pour fêter son 20e anniversaire, le Can-Team (Child Abuse and Neglect Team) du CHUV organise une conférence pour exposer son travail de recherche en matière de protection de l’enfant. L’événement aura lieu au sein de l’auditoire César-Roux du CHUV.
Promotion de la santé 29 janvier 2015, Lucerne La fondation Promotion Santé Suisse annonce la tenue le 29 janvier prochain à Lucerne de la 16e Conférence nationale sur la promotion de la santé. Elle aura pour thème les parcours de vie et leurs implications en matière de promotion de la santé. www.promotionsante.ch
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Lab/Life Jusqu’au 22 février 2015, Lausanne Le Musée de la main UNIL-CHUV accueille une double exposition pour valoriser les enjeux de la recherche contemporaine en biologie et en médecine et mettre un coup de projecteur particulier sur le domaine des cellules souches. En collaboration avec la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, l’Interface sciences-société UNIL, et le PNR63.
Oncologie pulmonaire Du 15 au 18 avril 2015, Genève Au printemps prochain, la Cité de Calvin accueillera une conférence consacrée au cancer du poumon. Organisé par la société européenne de médecine oncologique, l’événement vise à développer les collaborations entre les spécialistes du sujet et à renforcer la recherche, la formation et la lutte contre cette pathologie au niveau européen.
www.museedelamain.ch
www.esmo.org
in situ
HEALTH VALLEY
3 questions à
DIDIER PITTET
beaucoup reste à faire en termes de prévention des épidémies selon LE responsable du programme «Save Lives: Clean Your Hands» de l’OMS.
En millions de francs, la somme levée par la start-up EmedSwiss pour développer un dossier médical informatisé utilisant les technologies internet. Fondée par le Dr. Lubos Tkatch, l’entreprise fribourgeoise vient de commencer la commercialisation de sa solution logicielle mise au point ces huit dernières années.
Avec l’utilisation systématique du gel hydro-alcoolique que vous avez inventé, pensez-vous que le temps des infections en milieu hospitalier est bientôt révolu?
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Le gel peut-il être utile dans la lutte contre les pandémies comme ébola?
Ebola impose des précautions particulières pour éviter les contacts avec les liquides biologiques porteurs du virus. Or en Afrique, le personnel de santé est souvent en manque de matériel et de formation. Pour améliorer la situation à long terme, il est vital de développer une culture de sécurité institutionnelle. Il faut que l’hygiène des mains soit adoptée à tous les niveaux, du directeur d’hôpital au technicien de surface. Comment développer cette culture de sécurité? L’OMS dispose de stratégies multimodales avec des relais sur le terrain, des hôpitaux devenus centres de référence. On apprend aussi beaucoup des hôpitaux du Sud. Le Kenya a, par exemple, développé un système de surveillance par téléphone portable pour suivre la guérison des plaies chirurgicales des patients jusqu’à trente jours après leur sortie de l’hôpital. /
3
Didier Pittet est professeur de médecine à l’Hôpital universitaire de Genève, et l’inventeur, avec le pharmacien anglais William Griffith, de la solution hydro-alcoolique de désinfection des mains.
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néonatologie
Abk / BSIP SCIENCE PHOTO LIBRARY
Nous avons franchi un cap. Selon les moyens mis en œuvre, les infections diminuent de 20 à 80%. Notre programme est présent dans 173 des 194 Etats membres de l’Organisation des Nations unies. L’hygiène des mains s’améliore dans tous les lieux collectifs: hôpitaux, homes, entreprises, écoles. De plus, la formule de notre produit permet de fabriquer le gel avec peu de moyens, comme en Ouganda ou au Mali, où il est produit à partir d’alcool de canne à sucre locale.
L’EPO pour aider les prématurés Elle est connue pour doper les sportifs… L’Erythropoïetine (EPO) permettrait aussi de réduire les lésions cérébrales des grands prématurés. Ce sont des chercheurs de l’Université de Genève (Unige) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) qui l’ont montré. Les résultats de leur étude ont été publiés en août dans le brillant «Journal of American Medical Association» (JAMA). A noter que par année, 40’000 enfants en Europe, dont 80 aux HUG naissent avant la 32e semaine de grossesse et peuvent présenter des lésions cérébrales aux conséquences graves à l’âge adulte.
in SITU
HEALTH VALLEY
étape n° 4
Yverdon-les-Bains Symbios
Sur la route
Dans chaque numéro, «In Vivo» part à la rencontre des acteurs de la Health Valley. Rendez-vous à Yverdon-les-Bains pour cette quatrième étape.
Des implants sur mesure La PME vaudoise Symbios exporte son savoir-faire en matière de prothèses artificielles aux quatre coins de l’Europe. texte: Camille Andres
Près d’un million de nouvelles prothèses de hanche et de genou sont implantées chaque année aux EtatsUnis et en Europe. Parmi les acteurs clés de ce secteur, la compagnie Symbios Orthopédie SA. Basée à Yverdonles-Bains, elle réalise des hanches et genoux artificiels à la pointe de la technologie. «Nos clients sont les chirurgiens orthopédistes du Vieux Continent, explique Jean Plé, directeur de Symbios. Se concentrer sur le marché européen est un choix stratégique: c’est le plus important en termes d’unités à l’heure actuelle.» Employant 120 personnes, dont 80 à Yverdon, la PME profite des synergies offertes par la Health Valley. «Une entreprise ne travaille jamais seule, elle baigne dans un bain de compétences et d’expériences. Le fait que la région concentre aujourd’hui de nombreux sous-traitants dans le domaine médical et horloger est un vrai avantage pour trouver du personnel qualifié.» Les implants de hanche et de genou 12
ont connu plusieurs grandes évolutions depuis la création de Symbios en 1989: l’entreprise développe désormais aussi les logiciels 3D propriétaires permettant de proposer une planification préopératoire personnalisée. Mais une marge de progression persiste. «Le principal défi dans notre métier consiste à obtenir la satisfaction complète du patient, remarque Jean Plé. Douleurs postopératoires, et profils changeants des patients représentent autant d’obstacles pour atteindre cet objectif. «Les personnes bénéficiant de prothèses sont toujours plus jeunes. Elles souhaitent vivre comme avant, sans douleurs. A nous de trouver des solutions pour répondre à cette demande.» Parmi les pistes étudiées, le projet SImOS. Lancé en collaboration avec l’EPFL, le CHUV et le programme scientifique suisse Nano-Tera, il vise à mettre au point une prothèse «intelligente» équipée de capteurs de force, de température et d’un accéléromètre. /
in SITU
HEALTH VALLEY
benoît dubuis Ingénieur, entrepreneur, président de BioAlps et directeur du site Campus Biotech
Cultiver l’écosystème… enraciner nos entreprises Comment changer cet état d’esprit, qui résume l’entreprise à un actif financier que l’on gère selon le principe de l’allocation optimale de ressources? En enrichissant le terreau fertile qui irriguera ces entreprises.
La décision de Shire de déménager à Zoug et tout récemment celle d’Alexion de se tourner vers Zurich doit nous rappeler l’importance des racines et de l’écosystème pour une entreprise. On aurait pu se demander si ces notions avaient encore un sens à l’heure de la mondialisation et du capitalisme sans frontières. Entreprises sans racines? Implantation de multinationales, de sièges de sociétés, de centres de recherche et développement et autres grands projets… Nous célébrons à raison ces succès qui renforcent notre positionnement sur la carte mondiale des Sciences de la vie. Mais l’enthousiasme ne saurait nous faire oublier combien nous devons rester vigilants, car ces nouveaux venus n’ont à ce stade pas encore pris racine. Or, comme le rappelait justement J. Gautrand, les activités hors-sol sont des illusions tout juste utiles aux statisticiens en mal de ranking et des fantasmes pour des managers-technocrates qui rêvent de n’avoir à gérer que des actifs fluides et mobiles... plutôt que des hommes et des femmes attachés à un environnement parce qu’ils y ont tissé des liens et enraciné leur vie; parce qu’ils y puisent leur énergie, leur force vitale et leur imaginaire... Communauté d’hommes et de projets Lorsque nous assistons à une délocalisation, nous prenons conscience que certains dirigeants ont une notion virtuelle de leur entreprise, qu’ils réduisent a une entité malléable à merci, et donc délocalisable d’un clic de souris vers n’importe quel territoire offrant le meilleur rendement du capital investi.
Racines régionales Ainsi, les managers habitues à gérer leur entreprise comme des briques Lego de facteurs de production intègreront les composantes issues de notre région, les valoriseront et y puiseront durablement une part de leurs performances pour éloigner le spectre de la délocalisation. Ces entreprises rejoindront alors les entreprises patrimoniales régionales qui, telles les vignes qui se nourrissent d’un terroir singulier pour donner des vins de qualité, tirent avantage d’une histoire, d’une culture, de compétences, de soutiens, de réseaux propres au territoire qui les ont vus naitre et grandir. Nous sommes conscients de tout ce que notre tissu industriel apporte: emplois, création de richesse, ressources fiscales, notoriété, contribution à la dynamique académique et entrepreneuriale... Mais les entreprises doivent, elles aussi, avoir conscience des richesses que leur offre leur région: des conditionscadre et une stabilité politique remarquables, un cadre de travail et de vie, l’expérience de générations de femmes et d’hommes qui apportent leur force de travail, leurs talents, leur créativité et leur confiance, contribuant ainsi à leur développement, à leur prospérité, à leur image, et, en partie aussi à leur pérennité. Ce sont ces atouts que nous mettons en lumière et c’est dans cet esprit que nous consolidons les liens entre acteurs régionaux, qu’ils soient académiques, industriels, gouvernementaux ou acteurs de la dynamique de l’innovation. ⁄ En savoir plus
www.bioalps.org la plateforme des sciences de la vie de Suisse occidentale à LIRE
DR
Number One: Tome 3 - Next, Les Clefs du savoir, 2014
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in SITU
globe
in situ
autour du globe
CBS
Parce que la recherche ne s’arrête pas aux frontières, In Vivo présente les dernières innovations médicales à travers le monde.
Le docteur de poche TECHNOLOGIE Le «Qualcomm Tricorder X Prize» promet 10 millions de dollars au meilleur outil de diagnostic portable tel que celui utilisé par Monsieur Spock dans la série «Star Trek». Les candidats proposent quantité d’excellentes idées: l’analyse d’une goutte de sang sur un microlaboratoire de la taille d’une carte de crédit, une anamnèse effectuée par un algorithme d’intelligence artificielle, ou encore des diagnostics effectués par analyse vidéo de la gorge. Dix finalistes viennent d’être sélectionnés par la fondation chargée de la compétition. Ils devront présenter un outil fonctionnant sur les humains d’ici à 2015.
800’000 C’est le nombre de personnes qui se suicident chaque année dans le monde, soit une toutes les 40 secondes. L’Organisation mondiale de la santé vient de réitérer un appel pour offrir une meilleure prévention face à une problématique qui demeure taboue dans de nombreux pays. 14
recherche
espoir pour les patients anémiques Deux équipes dirigées par le professeur Olivier Hermine de l’hôpital Necker à Paris ont récemment mis en lumière les mécanismes impliqués dans la bêta-thalassémie. Affectant 100’000 nouveau-nés par an à travers le monde, cette maladie génétique du sang provoque une anémie sévère; leurs recherches, parues dans les deux revues prestigieuses «Nature» et «Nature Medicine» proposent aussi une nouvelle piste thérapeutique, en phase d’essai clinique et implicant une molécule nommée sotatercept.
in situ
gLOBE
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le sé vo la vi in
Ces médicaments qui ont changé nos vies
Le test génétique qui détruit les familles «George Doe», Vox.com
Jacques Beaulieu, Multimondes, 2014
«Il est possible de former et d’effacer des souvenirs» Pierre-Marie Lledo Le neurobiologiste français Pierre-Marie Lledo fait partie des premiers chercheurs européens à utiliser l’optogénétique, une technique permettant de contrôler l’activité d’un neurone en particulier en combinant optique et génétique.
Dans un article publié par le magazine Vox, un biologiste américain raconte sous anonymat comment son utilisation de 23andme, un service d’analyse ADN grand public, a fini par provoquer le divorce de ses parents. La raison? La découverte d’un demi-frère et la décision d’en parler à sa famille, qui ne se remettra pas du choc. A l’heure où le Conseil national veut réglementer les tests commerciaux en Suisse, voilà une histoire fascinante qui illustre les pièges des nouvelles technologies médicales.
Retraçant l’histoire de l’évolution de 40 médicaments marquants et l’importance de leur développement sur notre santé Jacques Beaulieu constate son usage grandissant. Le physicien québécois, auteur de près de 20 livres de vulgarisation de la médecine en collaboration avec différents médecins et spécialistes de la santé, met aussi en garde contre la recherche médicale toujours plus efficiente qui nous fait vivre toujours plus longtemps…
BELMONTE / BSIP / Newscom
Les médecins inspirés par les vampires
The Body keeps the score
Briser le mur des maladies cardiovasculaires
Bessel van der Kolk, Viking Adult, 2014
éTUDE CLINIQUE Transfuser du sang jeune chez des personnes âgées atteintes d’Alzheimer, c’est l’objet d’un premier essai clinique qui va débuter en octobre à l’Université de Stanford, en Californie. Des expériences sur des souris ont montré que du sang frais pouvait rajeunir certains organes et améliorer les performances cognitives des rongeurs – probablement grâce à l’apport en GDF11, des protéines «facteurs de croissance» .
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Au travers du récit des différents cas de trauma rencontrés dans sa pratique professionnelle, le psychiatre américain Bessel van der Kolk présente un ouvrage qui peut également servir de guide de survie aux personnes victimes du symptôme de stress posttraumatique. Il propose un panorama des effets d’un trauma et dégage des pistes thérapeutiques de guérison en privilégiant des activités telles que yoga, théâtre et sport pour retrouver l’équilibre. UES ET RONIQ LES CH M S VERS .CO LIEN S LE MAGAZINE WWW.INVIVO
Conférence Falling Walls par Katerina Spranger
La fondation Falling Walls propose chaque année aux jeunes chercheurs de promouvoir leurs découvertes. Organisées partout dans le monde, ces conférences laissent trois minutes aux candidats pour convaincre un jury d’experts de la qualité de leurs travaux. La chercheuse germano-ukrainienne Katerina Spranger y a ainsi présenté VIVA, un outil permettant de mieux planifier l’installation d’un stent chez un patient.
LES VID
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in SITU
Ebola et transport aérien L’épidémie du virus Ebola qui fait rage en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs mois pose d’énormes défis sur le terrain. Elle soulève aussi bien des questions concernant les voyages aériens. Si les responsables de l’Organisation Mondiale de la Santé se veulent rassurants quant au risque de contracter Ebola lors d’un vol aéronautique, de nombreux pays ont pris des mesures pour filtrer les personnes en provenance de zones à risque. La période d’incubation d’Ebola étant comprise entre deux et vingt-et-un jours, une personne infectée peut en effet prendre l’avion sans montrer de symptômes de la maladie. Ainsi, des infirmiers marocains prennent la température des passagers arrivant à l’aéroport Mohammed V de Casablanca depuis les principaux pays touchés (Guinée, Liberia, Sierra Leone). Les Etats-Unis ont eux aussi annoncé avoir instauré des contrôles de température au sein des principaux aéroports du pays. ABDELJALIL BOUNHAR / AP The Canadian Press
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Manger pour garder la forme /
Une alimentation variée renforce le système immunitaire. En se posant quelques questions simples, chacun peut réguler son appétit, éviter le surpoids et rester en bonne santé. Visite de l’assiette du XXIe siècle, entre nutrition personnalisée et poudre futuriste.
/ Par Camille Andres, Erik Freudenreich et William Türler
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nutrition
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ne alimentation quotidienne sur mesure, servie sous forme de capsules: c’est le projet futuriste dans lequel se sont lancés il y a quelques mois une quinzaine de chercheurs du Nestlé Institute of Health Sciences (NIHS) à Lausanne. Nom de code: Iron Man. Leur idée? Mettre au point un appareil capable d’analyser les carences nutritionnelles d’une personne avant de lui fournir un assemblage personnalisé de vitamines ou de minéraux essentiels. Inspiré du synthétiseur de nourriture de la série Star Trek, ce futur Nespresso à nutriments est un exemple parmi d’autres des recherches visant à développer une nutrition personnalisée. A chacun son régime sur mesure. Nous ne sommes pas tous égaux face aux
aliments. Certains produits peuvent être recommandés selon le profil de l’individu (en bonne santé, obèse, diabétique, etc.), mais aussi selon son âge ou son sexe. «Notre patrimoine génétique fait que l’on va métaboliser différemment tel ou tel aliment», explique François Pralong, chef du Service d’endocrinologie du CHUV et professeur à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Certains individus sont, par exemple, plus sensibles que d’autres à une quantité donnée de sel. Et cela peut se décliner pour tous les types de micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, etc.), voire les macronutriments (protéines, glucides, lipides).
Les enfants comme les personnes âgées font partie des individus ayant les plus grands besoins en compléments minéraux ou vitaminés.
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Différences selon l’âge et le sexe
Les enfants auront besoin de plus de vitamines, de sels minéraux et de calcium. Les personnes âgées doivent, en principe, modérer leur apport en sel et consommer plus de vitamine D, de calcium et suffisamment de protéines. D’autant que ces dernières ont tendance à perdre l’appétit et la sensation du goût, et donc à moins manger et à perdre du poids et du muscle (cachexie). Les adultes en bonne santé auront besoin de moins de sels minéraux, de vitamines et de calcium, car leurs stocks sont déjà constitués. En raison 20
de leurs cycles menstruels, les femmes doivent recevoir plus de fer que les hommes et à la ménopause, elles auront besoin de davantage de calcium pour contrecarrer le risque accru d’ostéoporose. Cela étant dit, il reste bien sûr de grandes lignes directrices valables pour tout le monde. La pyramide alimentaire (par ordre d’importance: boissons, fruits et légumes, produits céréaliers, produits laitiers, viande, poisson, matières grasses et enfin sucreries, snacks et alcool) garde tout son sens. Il faut savoir qu’une alimentation riche en lipide, de type fastfood, retarde le sentiment de satiété, ce qui implique une tendance à manger davantage.
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nutrition
Soylent, la potion magique du XXIe siècle
Josh Edelson / AFP
Remplacer ses repas par une seule et unique boisson nutritionnelle. Voilà la drôle de création d’un entrepreneur américain qui fait fureur sur le net.
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changer côtes de bœuf, frites et légumes croquants contre un cocktail inodore composé d’une trentaine d’éléments vitaux (protéines, fibres, vitamines, hydrates de carbone, etc.). C’est la curieuse idée de l’Américain Rob Rhinehart, fondateur de la
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start-up Soylent. Lancé il y a une année sous la forme d’un projet Kickstarter, ce mélange miracle enthousiasme désormais des milliers d’internautes, qui échangent leurs recettes personnalisées sur des forums. Outre son aspect «pratique», cette solution permet de se nourrir de façon bon marché: une ration
hebdomadaire de Soylent coûte environ 65 francs, soit 3 francs par repas. Les utilisateurs se disent majoritairement satisfaits par le produit et en bonne santé, après des semaines voire des mois d’utilisation. Rob Rhinehart a même annoncé vouloir désormais se nourrir exclusivement à l’aide de son breuvage miracle…
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nutrition
La pyramide alimentaire: plus les aliments sont placés vers le bas, plus ils peuvent être pris souvent et en grande quantité.
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éviter la frustration
Une bonne alimentation permet en outre de renforcer le système immunitaire. «Pour un sujet en bonne santé, la meilleure immunité passe par une alimentation équilibrée, variée et privilégiant les fruits et légumes, les graisses d’origine végétale, le poisson, les volailles et viandes blanches, résume Pauline Coti Bertrand, responsable en nutrition clinique au CHUV. Cependant, les autres aliments ne sont pas à exclure. On parle de fréquence relative. Pour les sujets malades, des supplémentations peuvent être envisagées en fonction des besoins de la maladie de base. L’impor22
tant étant de garder un poids aussi proche que possible de son poids de santé et de bouger.» La problématique est donc différente pour les personnes souffrant d’une pathologie, comme l’obésité. «Aujourd’hui, on ne mise plus du tout sur les régimes, relève François Pralong. On a pu observer que les restrictions stimulent une frustration, qui va immanquablement mener à des rechutes.» Ce phénomène de yo-yo pondéral, extrêmement mauvais pour la santé puisqu’il implique une perte de masse maigre (muscle) et des prises successives de graisse, peut mener, après trois ou quatre allers-retours sur dix ans, à un profil métaboliquement très défavorable et ouvrir la porte à la résistance à l’insuline, au diabète ou à l’hypercholestérolémie.
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oui ou non? Les épinards sont-ils riches en fer? non Comme beaucoup de légumes verts, les épinards contiennent du fer. Mais ils nécessitent d’être absorbés en grande quantité pour atteindre la ration journalière de 14 mg de fer recommandée par les diététiciens. Le fer joue en effet un rôle essentiel dans notre organisme, contribuant au transport de l’oxygène par l’hémoglobine et intervenant dans les mécanismes liés aux neurotransmetteurs. 100 g de feuilles d’épinards fraîches n’apportent ainsi que 2,7 mg du précieux élément, soit nettement moins que les lentilles, les œufs, les fruits de mer et surtout la viande. Les adultes assimilent-ils le lait? oui et non Le lait contient du lactose, un glucide qui nécessite une enzyme spécifique (la lactase) pour être assimilé correctement. Or, le corps humain n’était à l’origine pas fait pour digérer le lactose au-delà de la période d’allaitement. Mais depuis le néolithique, les personnes d’ascendance européenne ont développé cette capacité d’assimilation, du fait de leur sédentarisation. A l’inverse, la plupart des peuples originaires d’Asie ou d’Afrique ne possèdent pas l’enzyme lactase, et digèrent souvent mal les produits laitiers. Le poisson est-il bon pour les neurones? oui L’iode et les oméga-3 contenus dans le poisson contribuent effectivement à maintenir certaines fonctions neurologiques en bon état. A privilégier: les poissons dits «gras» comme les saumons, maquereaux ou sardines, (qui ne contiennent en réalité pas plus de graisses qu’une viande mi-grasse) mais recèlent de précieux acides gras essentiels.
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nutrition
Un gène du poids Luc Pellerin s’intéresse depuis longtemps au métabolisme énergétique du cerveau. Dans le cadre de ses travaux, ce professeur associé au département de physiologie de l’UNIL s’est concentré sur des transporteurs de nutriments situés dans le cerveau, ainsi que dans divers tissus et organes comme le foie ou le cœur. C’est ainsi qu’il découvre, en l’invalidant chez la souris, que le gène MCT1 joue un rôle important dans la régulation du poids corporel. Soumis à un régime riche en graisse et en sucres, les rongeurs «modifiés» ont subi une obésité limitée et n’ont pas connu d’hypoglycémie ou d’augmentation du tissu adipeux. Qu’en est-il d’une éventuelle invalidation de ce gène chez l’homme? «Il y a deux difficultés majeures, note Luc Pellerin. D’abord, c’est techniquement difficile. Ce gène se trouve dans différents tissus et organes, il faudrait donc les cibler les uns après les autres. Ensuite, il a des fonctions utiles. En tant que transporteur, il contribue à l’échange de substrats énergétiques. Certains tissus s’alimentent grâce à lui.»
L’une des pistes pourrait consister à se focaliser sur une approche pharmaceutique, en recherchant un médicament ayant des effets inhibiteurs partiels sur ce gène. En résumé, il faudrait en réduire l’activité tout en la conservant en partie. «Bien sûr, le message n’est pas de dire que l’on peut manger n’importe quoi, note le scientifique. Ce qui est intéressant, c’est que nous avons pu ainsi démontrer que le développement de l’obésité n’est pas lié à une accumulation de mutations génétiques, mais à un changement de l’environnement, aujourd’hui saturé de nourriture très riche.» En effet, MCT1 est un gène «normal». Il est là pour favoriser l’accumulation de graisses, cela depuis l’époque où les humains ne disposent pas de nourriture en abondance et devaient davantage se bouger plus pour s’en procurer… Conclusion: plutôt que d’attendre un médicament providentiel, il est préférable de faire attention à ce que l’on ingurgite et de pratiquer une activité physique.
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nutrition
Pourquoi mange-t-on? Par faim, par envie, par désœuvrement, par stress? Etre à l’écoute de ses sensations permet de contrôler son alimentation et d’éviter le surpoids.
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Réguler son appétit
Depuis quelques années, la science a découvert une kyrielle d’hormones régulatrices de l’appétit. On reste cependant encore très loin de traitements permettant de moduler la faim. D’où l’intérêt des approches psychologiques. Pour Marion Linda, psychologue assistante à la Consultation de prévention et traitement de l’obésité du CHUV, une alimentation saine implique, d’un point de vue psychologique, «une identification claire des sensations corporelles» et, d’une manière générale, une bonne gestion émotionnelle. «Il s’agit de faire un travail sur la réalisation des mécanismes de la prise alimentaire», relève François Pralong. En d’autres termes, répondre à la question: pourquoi mange-t-on? On peut en effet manger par faim, par envie, par compensation, par dépit, par 24
désœuvrement ou par stress. Le but consiste ensuite à modifier légèrement ses habitudes d’alimentation en gardant à l’esprit certains conseils diététiques sur la composition d’une assiette saine (pyramide alimentaire), mais aussi sur la quantité: ne pas se resservir, mâcher et manger lentement pour ne pas aller plus vite que le sentiment de satiété (lire interview en p. 26). L’objectif est ainsi, sur six à dix mois, de stabiliser dans un premier temps le poids, avant d’espérer perdre environ 10% de la masse sur un an ou deux. Ce qui peut parfois se révéler décevant, notamment pour les personnes souffrant d’une importante surcharge pondérale. Et bien sûr, l’activité physique est tout aussi, voire plus importante. «L’idéal consiste à faire entre vingt et trente minutes d’activité physique, suffisante pour faire transpirer tous les jours, cela quels que que soient l’effort ou l’heure de la journée, note François Pralong. Même dix minutes permettent de limiter les risques cardiovasculaires.» ⁄
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L’ail est-il bon pour la circulation du sang? oui Cette plante aromatique riche en antioxydants permet de diminuer l’absorption du cholestérol et des graisses. Elle prévient ainsi l’arthérosclérose, c’est-à-dire les dépôts graisseux sur les artères. L’ail constitue donc un sérieux atout pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Le pain complet est-il plus nourrissant que le pain blanc? oui Comme son nom l’indique, le pain complet est fabriqué à partir du grain de blé entier, ce qui signifie qu’il contient plus de fibres, de sels minéraux et de vitamines. Sa consommation augmente par ailleurs l’effet de satiété.
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«Confooderatio Helvetica»
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a thématique de la nutrition sera à l’honneur de l’exposition universelle Expo 2015, qui se tiendra du 1er mai au 31 octobre 2015 à Milan. La participation de la Suisse comprendra un Pavillon suisse intitulé «Confooderatio Helvetica» qui sera visible de loin grâce à ses quatre tours garnies de spécialités alimentaires suisses, dont les visiteurs pourront se servir. Le concept? A mesure que les tours se videront, les plateformes sur lesquelles elles reposent commenceront à s’abaisser, modifiant ainsi la structure du pavillon. Une expérience, relayée en temps réel sur les médias sociaux, visant à susciter chez le visiteur une réflexion sur son comportement de consommateur et sur les interdépendances dans le secteur alimentaire. Après leur démontage, les tours seront réutilisées en serres de jardinage urbain.
Le vin est-il un bon antioxydant? oui et non Certaines études montrent qu’une consommation d’al cool modérée peut contribuer à retarder l’apparition de l’arthérosclérose. Les tanins contenus dans le vin jouent par ailleurs un rôle préventif dans les maladies cardiovasculaires, au même titre que ceux renfermés dans le thé ou le cacao.
Ce pavillon développé par Présence Suisse permettra d’exposer le positionnement du pays en matière de développement durable, notamment au travers des prestations de son agriculture. L’exposition thématique abordera l’importance d’une nutrition saine à travers des témoignages de
Le chocolat est-il un antidépresseur? oui et non Le chocolat contient de la théobromine, une substance qui augmente la présence dans le corps de la sérotonine, un neurotransmetteur «qui rend joyeux», et peut donc avoir un effet positif sur l’humeur. A condition qu’il soit noir. Mais c’est surtout sa consistance et l’association sucres/ graisses, un mélange déjà présent dans le lait maternel, qui fait du chocolat un aliment «rassurant».
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Netwerch / Présence suisse
Il faut cependant préciser que les personnes au sujet desquelles certaines études ont montré les effets bénéfiques d’un verre de vin quotidien appartenaient à une population méditerranéenne, au régime alimentaire particulièrement sain.
chercheurs, de consommateurs et d’entreprises privées. L’une des tours du pavillon sera par ailleurs remplie d’échantillons de sel, dans le but de sensibiliser les visiteurs à la stratégie de réduction de la consommation de ce nutriment soutenue par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires. Selon une recherche parue récemment dans le «New England Journal of Medicine», l’excès de sel tue, en effet, chaque année plus de 1,6 million de personnes dans le monde. L’étude confirme que la consommation de niveaux élevés de chlorure de sodium augmente fortement la tension artérielle, risque majeur de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. Selon les chercheurs, la consommation quotidienne dans le monde s’élevait en 2010 à 3,95 g en moyenne par personne, soit près du double des 2 g recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le fait de diminuer la consommation de sel serait bénéfique à de nombreux adultes, avec les effets les plus conséquents chez les ainés, les personnes d’origine africaine et les sujets présentant des prédispositions à l’hypertension.
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nutrition
«Il faut être à l’écoute de ses sensations»
Philippe Gétaz
propos recueillis par William Türler
Pour bien apprécier un repas, il faut se concentrer sur le moment présent et bannir les activités annexes. C’est l’un des conseils de Véronique Di Vetta, diététicienne à la Consultation de prévention et traitement de l’obésité du CHUV. Interview.
Quelles recommandations donneriez-vous à une personne souhaitant réguler son appétit?
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Elle doit se poser quatre questions principales. Ai-je faim lorsque je mange? Ai-je conscience que je suis en train de manger? Est-ce que je sais reconnaître quand je suis rassasié? Suis-je satisfait de mon repas? L’un des points essentiels consiste à distinguer la faim de l’envie. La faim est une sensation physiologique qui intervient en principe toutes les 4 heures. Il s’agit d’une petite baisse de la glycémie que l’on peut ressentir par un creux à l’estomac, une faiblesse, voire de l’irritabilité. L’envie de nourriture renvoie davantage à la
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gourmandise, mais elle peut aussi apparaître pour compenser des émotions comme la tristesse ou l’énervement, par exemple.
Comment peut-on savoir que l’on est rassasié?
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Il faut être à l’écoute de ses sensations. Le sentiment de satiété arrive après une vingtaine de minutes, c’est pourquoi il est essentiel de manger plus lentement et de bien mâcher. Retarder le moment de manger rendra plus difficile la perception de ses sensations. La faim sera plus forte, avec le risque de se nourrir plus vite et donc en trop grande quantité.
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La Stevia est actuellement dans toutes les bouches. Mais qu’en est-il des propriétés diététiques de ce produit?
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Préparé à partir d’extraits de la plante «Stevia rebaudiana», cet édulcorant non calorique est à la mode
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en raison de ses caractéristiques «naturelles». Néanmoins, ce type de produit entretient l’attrait pour le goût sucré, ce qui n’est pas souhaitable. Je conseillerais plutôt de consommer du sucre traditionnel, mais en plus petite quantité. Cela dit, la Stevia peut représenter une aide ponctuelle pour diminuer l’apport de calories. Et elle a un autre avantage: elle ne provoque pas de caries.
En résumé, comment peut-on maximiser la satisfaction lors d’un repas?
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Il est important de vivre le moment du repas, de se concentrer sur le goût, sur la texture de la nourriture et ses odeurs, en ne faisant aucune activité en même temps (ordinateur, TV, lecture). Manger doit être un moment de pause et de plaisir. Pour ce faire, il est préférable d’être assis à une table, au calme, pour savourer son repas.
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L’ananas a-t-il des vertus amaigrissantes? non La réputation de l’ananas comme «brûleur de graisses» vient de sa teneur en broméline, enzyme capable de scinder les protéines en petites particules. Mais qui n’a en réalité aucun effet sur les réserves de graisses, qui ne fondent que si la dépense énergétique est supérieure aux apports. faut-il préférer les sucres lents aux sucres rapides? oui Aujourd’hui, on parle plutôt de glucides complexes ou simples. Les premiers se retrouvent dans les céréales et leurs dérivés (pain, biscottes, riz, pâtes, pommes de terre, etc.) et dans les légumes secs. Ils induisent une plus faible élévation de la glycémie, augmentent l’effet de satiété et apportent notamment des fibres, dans les aliments non raffinés. Raison pour laquelle les diététiciens recommandent une part de 50% de sucres complexes dans un régime quotidien normal, à condition qu’ils ne soient pas associés au beurre ou à l’huile lors de leur cuisson. Les sucres simples comme la saccharose (extraite de la betterave), le glucose ou le fructose (que l’on trouve dans les fruits) ne doivent, eux, pas excéder 10 à 15% de la ration énergétique totale quotidienne. Mais tout est affaire de contexte: consommer du pain à jeun induira un index glycémique presque aussi élevé qu’un dessert pris en fin de repas.
Ces informations ont été compilées avec l’aide de Marie-Pascale Oppliger, diététicienne dipl. ES du Centre de nutrition de Bienne, membre de l’Association suisse des diététicien-ne-s diplômé-e-s ES /HES (ASDD).
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«J’étais désespérée» Propos recueillis par William Türler
O.* est aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années. Ancienne patiente du Centre de l’obésité du CHUV, elle a accepté de raconter à «In Vivo» le parcours qui l’a amenée à se stabiliser à un poids d’environ 90 kg, après en avoir pesé 120. «Depuis la fin de mes études, je n’ai plus du tout fait de sport. J’ai pris régulièrement du poids jusqu’à atteindre 120 kg pour une taille de 1,68 m. Je savais que j’évoluais dans la mauvaise direction. En 2009, je me suis rendu compte que j’avais de la peine à supporter tout ce qui était sucré. Je ressentais des sueurs, des maux de tête et de gros coups de fatigue. J’ai donc décidé de modifier mon alimentation, en mangeant moins et en évitant de consommer des aliments sucrés. Je ressentais cependant une sensation aiguë de faim.» «En plus, je ne perdais pas de poids. Deux ans plus tard, je suis tombée très malade en raison d’un gros rhume. Pendant sept jours, je n’ai avalé que des smoothies et bu de l’eau minérale. Durant le reste du mois, j’ai peut-être mangé le cinquième de ce que je mangeais habituellement. Là aussi, je n’ai quasiment pas perdu de poids, à peine 2 kg. Ce n’était pas normal. J’étais désespérée.» «J’avais de la peine à marcher, je souffrais de tachycardie et j’avais très mal aux hanches. J’ai donc décidé de prendre rendez-vous au Centre de l’obésité du CHUV, car je voulais absolument que cela change. Nous avons envisagé un pontage gastrique, c’est-à-dire une opération visant à réduire le volume de l’estomac et à modifier le circuit alimentaire. Cependant, une telle intervention implique de suivre à vie des mesures extrêmement contraignantes. En plus, il faut privilégier les féculents et les protéines plutôt que les légumes, alors que j’adore ça.» «Pour moi, ce n’était pas naturel. Nous avons finalement opté pour une autre solution. On m’a prescrit de la metformine, un médicament permettant de diminuer l’intolérance aux glucides et de régulariser le métabolisme. Cela s’est révélé très efficace pour moi. Très vite, j’ai moins ressenti la faim et perdu une vingtaine de kilos en quelques mois. Fin 2012, mon poids s’est stabilisé aux environs de 90 kg. Aujourd’hui, je continue à prendre ce médicament à raison de 2 g par jour, matin et soir. J’essaie de manger le plus possible de légumes et de crudités et d’éviter de trop manger en fin de journée. J’évite aussi les sodas et bois de préférence des jus de fruits. Je ne ressens aucun effet secondaire et mon poids est resté stable.» *Nom connu de la rédaction
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INTERVIEW «les compléments alimentaires s’adressent à des sous-populations» propos recueillis par
William Türler
Vitamines, oméga-3, caféine… Comment utiliser judicieusement ces substances réputées bénéfiques?
Qu’est-ce qui différencie un complément alimentaire d’un médicament?
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comme la caféine et surtout les vitamines B, contenues dans certaines céréales ou viandes, est positif pour le cerveau. Certains compléments peuvent favoriser le sommeil ou aider à lutter contre la dépression, mais ils peuvent interagir avec d’autres médicaments, en augmentant ou en annulant leurs effets.
Les différences varient d’un pays à l’autre. Fondamentalement, les compléments alimentaires sont des substances destinées à palier une carence réelle ou supposée. Trois critères les définissent. En Europe, ils doivent être présents sur une liste positive. En d’autres termes, tout ce qui iv Quelles formes prennent ces compléments? n’est pas autorisé est interdit. Aux Etats-Unis, c’est lc La liste des formes autorisées est longue. Cela le contraire: tout ce qui n’est pas interdit est peut être des gélules, des poudres, des pastilles, autorisé, ce qui n’est évidemment pas du tout la des barres ou des gouttes. Ce qui participe à même chose. Ensuite, il y a la dose, qui ne peut être supérieure à l’apport recommandé, c’est-à-dire alimenter la confusion entre médicament et complément chez la plupart des gens, d’autant au besoin normal. Par exemple, pour la vitamine qu’il existe souvent une zone grise en la matière. C, cet apport est de 120 mg par jour. Enfin, il y a les allégations nutritionnelles, fonctionnelles et de iv Des aliments naturels santé. La réflexion est, par peuvent-ils avoir les mêmes exemple, la suivante: tel produit Un spécialiste de la nutrition est riche en calcium, le calcium Pharmacien-biologiste de formation, effets que les compléments? Luc Cynober est professeur de lc Bien sûr, on parle alors favorise la densité osseuse et un nutrition à la faculté de pharmacie d’aliment fonctionnel. Par apport de calcium peut prévenir de l’Université Paris Descartes. Il est exemple, la tomate contient l’ostéoporose. par ailleurs le coordinateur du livre du lycopène et d’autres sortes de référence sur les acides aminés iv Les compléments alimend’actifs, dont certains ne sont pas et le coauteur de «La vérité sur les taires sont-ils recommandés encore identifiés. Autre exemple: compléments alimentaires» publié pour rester en bonne santé? le saumon ou les sardines sont chez Odile Jacob en 2010. lc Par essence, les compléments riches en acides gras. s’adressent à des sous-populations données. iv N’est-il pas, dès lors, préférable d’utiliser Typiquement, les acides foliques sont recommandirectement ces aliments? dés chez la femme enceinte et celle qui souhaite lc En effet. Il faut toutefois rappeler que dans les avoir un bébé, car une carence entraîne une aliments les concentrations sont moindres. En non-fermeture du tube neural chez le fœtus. Les outre, la question du mûrissement d’un fruit et acides gras oméga-3 sont utiles pour la maturation de sa préparation entre en ligne de compte. Par du cerveau et du système nerveux chez l’enfant. exemple, la meilleure disponibilité du lycopène A l’autre bout de l’échelle, la vitamine D sert à la ne se trouve pas dans la tomate, mais dans le prévention des chutes et des fractures du col du ketchup. De là à dire que ce dernier est un aliment fémur chez les personnes âgées. sain et équilibré, c’est une autre affaire… Il y a aussi iv Existe-t-il des substances favorisant le la question du goût et du prix. Tout le monde sommeil, la mémoire ou permettant de booster n’aime pas le poisson par exemple, et c’est un ses capacités intellectuelles? produit relativement cher. lc Tout ce qui est stimulant au niveau cérébral, luc cynober
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iv Ce qui incite les gens à consommer toujours plus de compléments alimentaires…
lc Fondamentalement, beaucoup de gens en absorbent aussi pour se donner bonne conscience de ne pas prendre des repas structurés et équilibrés. C’est particulièrement vrai aux Etats-Unis où plus de la moitié de la population prend des compléments alimentaires, dont 10 à 20% plus d’une dizaine, voire une vingtaine par jour. En Europe, cela varie entre 20 à 30% de la population.
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Le professeur Luc Cynober s’intéresse de près aux effets des compléments alimentaires.
Qu’en est-il pour les personnes malades?
lc A partir du moment où l’on parle de maladie, on passe dans le domaine clinique. En ce qui concerne la prévention de l’obésité par exemple, les effets sont quasiment nuls. Les traits génétiques et environnementaux de l’obésité font que cette pathologie nécessite un traitement médical. Dans le cas d’une personne malade, il ne faut pas croire qu’en prenant un complément on obtiendra la même efficacité qu’avec un traitement approprié. Beaucoup de gens veulent l’efficacité sans les effets secondaires. En cancérologie, cela peut être dangereux, notamment en raison des interactions entre des compléments antioxydants et la chimiothérapie. Beaucoup de médicaments de chimiothérapie ont besoin d’un environnement pro-oxydant pour être efficaces.
Quels effets secondaires peuvent survenir en cas de surdosage d’un complément?
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lc Selon le sujet, on peut observer des problèmes neurologiques ou des saignements. Il faut également souligner les nombreux cas de produits trafiqués. Aux Etats-Unis, 30% des compléments le sont. C’est pourquoi il ne faut surtout pas les acheter sur internet auprès de sociétés non identifiées. iv On s’intéresse depuis peu aux différences en termes de réactions entre les hommes et les femmes dans la prise de médicaments. Qu’en 29
martin colombet
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est-il pour les compléments alimentaires?
Il existe sans doute des différences similaires. La régulation de la masse musculaire varie entre les deux sexes, ne serait-ce qu’à cause des différences concernant les hormones anabolisantes. Il n’existe en revanche pas beaucoup de données sur ce sujet. Le problème est que la possibilité de breveter des résultats reste très limitée. Les industriels n’ont donc pas envie de financer des études pour un concept qui pourrait être immédiatement copié par d’autres. lc
iv Avez-vous d’autres exemples d’aliments ayant des effets positifs sur la santé?
lc En France, des études ont démontré que la canneberge est recommandée pour la prévention des infections urinaires chez la femme. On sait aussi qu’un intestin agressé a des effets sur la peau ou sur les cheveux. Or, des études intéressantes montrent que certains probiotiques ont des effets positifs dans ce domaine. ⁄
«L’idéologie du don d’organes masque la logique d’appropriation capitaliste qui se cache derrière cet acte.» CÉLINE LAFONTAINE
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Christophe Delory
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MENS SANA
INTERVIEW
Céline Lafontaine Le corps est devenu une marchandise comme une autre, qui se vend en pièces détachées au plus offrant. Spécialiste mondiale de la bioéconomie, Céline Lafontaine livre son analyse du corps-marché. interview: Julie Zaugg
«Les ovules d’une Européenne aux yeux bleus valent plus chers que ceux d’une Asiatique» matique. Le gouvernement américain s’est, L’essor des biotechnologies et des capacités de conservation par exemple, mis à investir massivement in vitro a favorisé depuis quelques décennies la mise en place dans les biotechnologies et les OGM, dans d’un bazar mondialisé d’éléments du corps humain, désorl’espoir de faire du vivant une nouvelle source mais vendus au plus offrant. Avec son livre coup de poing de productivité. «Le Corps-Marché», Céline Lafontaine, professeure de sociologie à l’Université de Montréal, dénonce les agissements de certains acteurs peu scrupuleux de l’industrie IV Vous citez les greffes d’organes comme un biomédicale, décryptant les enjeux tant éthiques que exemple de cette marchandisation des corps. politiques liés au développement de la bioéconomie. Comment ce mécanisme s’est-il mis en place? CL Cela revient à vendre le corps en pièces détachées. La généralisation des greffes dès les années IN VIVO La bioéconomie est un concept neuf. De quoi 1970 a en effet donné lieu à une pénurie d’organes, s’agit-il? Céline Lafontaine Le corps a de tout temps ce qui a débouché sur la création d’un marché été l’enjeu de logiques économiques, qu’on songe noir. Ce trafic concerne essentiellement les reins, à la prostitution, à l’esclavage ou aux ouvriers de puisqu’on peut survivre avec un seul de ces organes. la révolution industrielle. Mais il était à l’époque En Inde et au Bangladesh, les populations pauvres vendu en tant que force de travail. A l’inverse, la qui n’ont rien d’autre à vendre que leurs corps vont bioéconomie peut être définie comme le morcellecommercialiser leurs reins. Cela les affaiblit souvent à ment du corps en éléments biologiques – cellules, tel point qu’ils ne peuvent plus travailler et deviennent molécules, os, etc. – et leur exploitation comme encore plus démunis. En Chine, des organes sont prélesource de productivité économique. Lorsque vés sur les condamnés à mort. Un test de compatibilité les crises pétrolières des années 1970 ont fait avec le receveur est parfois même effectué en amont de prendre conscience de la finitude des resl’exécution pour choisir le bon détenu. En Afrique du Sud, sources naturelles, la bioéconomie est alors on a vu se développer un tourisme médical de la greffe: on apparue comme une réponse à cette problé-
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produits issus du corps (sang menstruel, cordons ombilicaux, prépuces, fœtus avortés, sperme) ont désormais une valeur. Ces déchets humains peuvent être recyclés et IV Les essais cliniques sont eux aussi rémunérés. Faut-il commercialisés. Par exemple dans le cadre pour autant parler d’exploitation? CL Les tests cliniques d’une banque de sang de cordon ombilical, sont essentiels à l’industrie pharmaceutique pour développer un concept qui repose sur l’idée – controverde nouveaux médicaments. Mais dès les années 1990, on a sée scientifiquement – que ces cellules congeassisté à un phénomène d’outsourcing, semblable à celui qui lées pourront un jour être utilisées pour guérir s’est déroulé dans l’industrie manufacturière. A l’instar de l’enfant s’il développe une leucémie. Novartis, de plus en plus de compagnies pharmaceutiques se sont tournées vers l’Inde et la Chine pour y effectuer leurs essais cliniques. Mais le principal problème, c’est que IV La procréation médicalement assistée a les effets des médicaments testés sont souvent inconnus. donné lieu à l’émergence d’une véritable Et les corps sur lesquels on expérimente, dont on tire des industrie. Comment ce marché est-il né? CL données qui seront par la suite commercialisées, ne sont Il s’agit de l’idéal-type de la bioéconomie. On a souvent pas ceux qui vont en profiter en premier lieu. transposé aux femmes le modèle de productivité industrielle développé pour l’industrie bovine. La procréation médicalement assistée amène les femmes à produire des dizaines d’ovules au lieu d’un seul, tout en minimisant les effets sur leurs corps, les dangers et même le risque de mort liés à une telle stimulation ovarienne. La congélation des ovules a en outre permis le développement d’un marché pour ce matériel vivant. Des femmes, surtout en Inde, prennent désormais des risques énormes pour vendre leurs ovules. Ce marché est devenu plus important encore, dès le début des années 2000, lorsqu’on a découvert qu’il était possible de générer des cellules souches à partir d’embryons. New York est d’ailleurs devenu récemment le premier endroit au monde qui autorise le prélèvement d’ovules IV Et nos cellules, ont-elles également une vauniquement à des fins de recherche sur les cellules leur financière? CL La possibilité de conserver souches. Les mères porteuses représentent une autre des cellules en vie hors du corps humain et de facette de cette industrie. Leur rôle est proche de celui les multiplier in vitro a permis de leur assigner d’une esclave ou d’une prostituée, qui vendrait son corps une valeur productive. Le cas de Henrietta 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, durant neuf mois. Lacks (une jeune femme noire décédée d’une tumeur en 1951 dont les cellules cancéreuses ont été multipliées en laboratoire et utilisée IV Le corps comporte-t-il encore d’autres parties qui pour tester des vaccins et d’autres expériences pourraient à l’avenir être commercialisées? CL On a vu scientifiques, ndlr) en témoigne. Avec le déapparaître récemment des biobanques qui recensent le veloppement de la recherche sur les cellules patrimoine génétique d’une personne. La médecine persouches, ce matériel vivant est même devenu sonnalisée nécessite en effet de grandes bases de données un élément central du traitement. Les celpour identifier les biomarqueurs à l’origine de certaines malalules ne sont plus utilisées seulement pour dies. Il s’agit d’une perversion de la notion de consentement la recherche: elles servent à guérir d’autres éclairé. Normalement, on autorise l’usage de son matériel biocorps. Plus globalement, la plupart des logique dans un but bien particulier. Mais ici, on ne sait pas reçoit un nouveau rein et on participe à un safari au cours du même séjour.
«Le marché du vivant génère une médecine à deux vitesses.»
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à quoi on consent. On ignore quelles maladies il servira à étudier. Au lieu de donner un morceau de son corps à un autre individu, on le donne à la recherche en général.
«on a transposé aux femmes le modèle de productivité indusIV Qui fixe les prix sur ce marché du biologique? CL Dans le cas du trafic d’organes, trielle développé pour par exemple, on a affaire à un marché régulé par l’offre et la demande, similaire à celui de l’industrie bovine.»
la drogue. On retrouve aussi les traditionnels intermédiaires, qui se prennent une commission au passage. Mais même réduits à l’état IV Dans le fond, pourquoi s’inquiéter du développede simples objets, les éléments issus du corps ment de ce marché du vivant, dans lequel chacun conservent un lien symbolique avec la personne est a priori libre de participer ou non? CL Il génère dont ils proviennent. Sur le marché des ovules et une médecine à deux vitesses, amplifiant les inégalités du sperme, les prix sont fixés en fonction de la vasociales qui existent déjà. On a d’un côté les citoyens leur sociale qu’on attribue aux caractéristiques du des pays du Sud, qui vendent leur corps, et les femmes, donateur. Les ovules d’une Européenne aux yeux plus vulnérables à l’exploitation commerciale car leur bleus valent plus chers que ceux d’une Asiatique. corps, de par sa biologie même, génère de nombreuses Une banque de sperme californienne s’est même cellules souches potentielles (ovules, sang menstruel, spécialisée dans les donateurs à haute valeur ajoucordon ombilical, embryons). De l’autre, on a les tée, qui ressemblent à des champions de basket ou populations des pays riches, qui perçoivent la santé à des stars de cinéma. comme un droit. Cela les pousse dans une quête consumériste de la santé parfaite. Celle-ci est définie non plus seulement IV Et lorsqu’il n’y a pas de transaction finanBIOGRAPHIE par l’absence de maladie, mais aussi par cière, qui profite des retombées générées Céline Lafontaine est professeure le contrôle du corps, dont on cherche à par ce matériel vivant? CL L’apparition des de sociologie de repousser les limites et à stopper le vieilbanques de sang, après la Seconde Guerre l’Université de lissement, notamment en faisant appel à la mondiale, a donné naissance à la logique du Montréal et chermédecine régénérative. On a affaire à une don. On lègue son cadavre, on donne son sang cheuse au sein de l’unité «Médiforme de néo-colonialisme. ou on prend une carte de donneur d’organes, cament comme comme un acte citoyen, pour faire avancer la objet social». science ou aider les autres. Mais cette idéo- Après L’Empire IV Ces inégalités sont-elles uniquement logie du don masque la logique d’appropria- cybernétique un phénomène Nord-Sud? CL Non, la (2004) et La tion capitaliste qui se cache derrière cet acte. bioéconomie favorise les disparités même Société postmorCe matériel vivant va servir à effectuer de la telle (2008), elle au sein des sociétés aisées: les banques recherche dont les retombées financières vient de publier privées de sang de cordon ombilical ne iront, non pas au donateur, mais au scienti- Le Corps-marché, sont ouvertes qu’à ceux qui peuvent se les la marchandifique. Cette logique a été formalisée en 1980 payer. Et les cellules qui y sont entreposées sation de la vie avec l’adoption du Bayh-Dole Act aux Etats- humaine à l’ère échappent aux banques publiques. Elles ne Unis, qui autorise le brevetage du vivant. Plus de la bioéconomie. sont donc plus disponibles pour les autres récemment, les biobanques et le matériel Céline Lafontaine enfants malades qui pourraient en avoir s’intéresse en génétique qu’elles contiennent permettent à besoin. A l’ère de la bioéconomie, les corps outre aux enjeux des acteurs privés de développer et de com- sociaux de la ne sont pas égaux entre eux. Certains sont mercialiser des médicaments dont ils seront médecine régéexploités au profit d’autres. / nératrice et des les seuls à profiter financièrement. nanotechnologies. Elle est également membre du Centre d’études des techniques, des connaissances et des pratiques de l’Université Paris 1.
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La science de l’optimisme Selon de récentes recherches utilisant l’imagerie par résonance magnétique, notre cerveau est naturellement conçu pour voir le verre à moitié plein.
La chercheuse britannique se penche en effet depuis plusieurs années sur la manie qu’a notre encéphale de bien mieux se souvenir des bonnes nouvelles plutôt que des mauvaises. Ce «biais d’optimisme», nous serions environ 8 sur 10 à en souffrir. Il y a donc de grandes chances pour que vous soyez un optimiste pathologique qui s’ignore. Vous n’y croyez pas? Pour le prouver, Tali Sharot a souvent recours à un exercice tout simple: tentez de vous projeter une année en avant, puis cinq ans, puis dix. Imaginez-vous un moment dans cet avenir hypothétique. Vous y êtes? A moins que vous ne trichiez (parce que vous êtes des lecteurs très malins et
que vous avez compris où nous voulons en venir), vous devriez être en train de penser à un moment agréable: des vacances, une journée avec vos enfants qui ont grandi, un diplôme, une promotion... Comme 8 personnes sur 10, vous venez de surévaluer les événements heureux sur les mauvais (maladie, guerre, divorce, etc.).
Los Angeles Lakers Au moment de remporter le titre de champion NBA en 1987, le coach des Lakers Pat Riley annonça que son équipe allait sûrement remporter le championnat l’année suivante. Ce pronostic fut perçu par beaucoup comme une provocation, car aucune équipe n’avait réussi à enchaîner deux titres d’affilée jusqu’alors. Pourtant, il s’est avéré ensuite exact. Bien sûr, le simple fait de le souhaiter n’a pas suffi. Mais le fait de croire à un avenir radieux fait augmenter les probabilités que cette issue se réalise, comme l’avait écrit le sociologue Robert Merton, le père de la «prophétie autoréalisatrice», car il conditionne les personnes concernées à suivre cette distorsion de la réalité.
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rise économique, tensions politiques, mauvaises performances de notre équipe nationale de football... L’actualité mondiale nous inonde régulièrement Texte: de nouvelles peu réjouisBertrand santes. Pourtant, à en croire Tappy Tali Sharot, directrice de l’Affective Brain Lab à l’University College à Londres, notre cerveau est programmé pour voir la vie en rose, quoi qu’il arrive.
La réalité subjective a donc plus de chances de devenir une réalité objective. En se disant qu’ils allaient à nouveau être champions, les joueurs de Pat Riley se sont probablement entraînés avec plus d’ardeur que s’ils avaient jugé l’objectif impossible. 34
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David Cooper / GettyImages
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La chercheuse Tali Sharot a eu recours à l’imagerie par résonnance magnétique pour éclaircir le mystère du «biais optimiste» de notre cerveau. Rendez-vous sur www.invivomagazine.com pour découvrir sa conférence TED sur le sujet.
Optimisme et espérance de vie Dans son ouvrage, Tali Sharot relaie le cas d’une étude de 1996 menée par l’Université de Pittsburgh. Le prof. Richard Schulz et son équipe ont suivi durant 8 mois plus de 200 patients recevant un traitement palliatif par rayons. Les résultats montraient que les patients les plus pessimistes quant à leurs chances de survie avaient davantage de probabilité de mourir dans les sept mois que leurs homologues plus optimistes. Dans ce cas, la tendance à peindre l’avenir en plus rose qu’il ne l’est réellement a des effets bénéfiques.
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«L’optimisme a une grande influence sur nos vies, notamment en ce qui concerne notre capacité à faire des choix, explique Tali Sharot. Que ce soit pour choisir une profession, se marier ou décider ce que l’on va manger à midi. Quand un couple se marie par exemple, les deux jeunes époux n’imaginent pas qu’ils puissent divorcer un jour. Pourtant, les statistiques prouvent que 40% d’entre eux finiront par le faire.» En clair: bien sûr qu’il arrive des choses
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dramatiques, mais elles arrivent surtout aux autres. Une attitude qui peut paradoxalement nous coûter la vie, ou la sauver.
le cortex cingulaire antérieur rostral (qui module l’activité des zones du cerveau liées à la motivation) étaient activement mis à contribution. Des résultats qui vont dans le sens d’autres travaux plus anciens qui avaient démontré que ces mêmes zones étaient dysfonctionnelles chez les dépressifs.
La vie en rose se cache dans notre amygdale Dans le domaine de la santé, on peut ainsi citer Vivement vendredi! deux exemples qui De manière générale, nous Une autre étude, menée mobilisent notre biais préférons le week-end à la également avec l’aide d’optimisme avec des semaine de travail. Mais si de l’imagerie, tentait de conséquences fort vous demandez à quelqu’un confronter les volontaires différentes: le premier s’il préfère le vendredi ou le dimanche, vous aurez à des bonnes ou des concerne les messages probablement une surprise: mauvaises nouvelles: à la de prévention agressifs, c’est le vendredi qui sera question «quel est selon que l’on trouve par favorisé. Pourquoi? D’après vous le pourcentage de exemple sur les paquets Tali Sharot, l’être humain risque que vous encourez de cigarettes. Si l’on tient préfère très largement de développer un cancer?» compte du «biais quelque chose dont il peut se réjouir, plutôt qu’une les réponses pouvaient d’optimisme», tout cela récompense qu’il pourrait varier de manière assez est vain: le cerveau avoir tout de suite, mais importante. Mais lorsqu’on enregistre l’information qui s’achèvera aussi plus communiquait aux particiet la peur qu’il suscite, rapidement. pants le chiffre statistique certes. Mais le message – soit 30% de risque moyen qu’il retiendra c’est que si de développer une telle maladie – il la cigarette tue, elle risque surtout de tuer s’avérait que les personnes ayant suresle voisin. Un raisonnement illogique qui timé le risque rabaissaient très facilement peut mener à une issue malheureusement leur première estimation, alors que ceux dramatique. qui avaient imaginé un pourcentage beaucoup moins élevé avaient beaucoup Au-delà du simple jugement reste encore plus de peine à monter jusqu’au chiffre la question centrale: d’où provient cette objectif. mécanique de distorsion de la réalité? Pour enquêter, Tali Sharot a eu recours Le coupable? Le gyrus frontal inférieur à l’imagerie par résonance magnétique. droit, responsable de traiter les mauvaises Avec son équipe, elle a demandé à des nouvelles, ne faisait pas son travail, volontaires placés sous IRM d’imaginer spécialement chez les optimistes. «Bien une série d’expériences positives (promosûr, ce n’est pas quelque chose de tion, rencontre amoureuse, etc.) et révolutionnaire, commente Tali Sharot. d’autres négatives (rupture, perte de son Mais maintenant nous sommes sûrs que portefeuille). nous avons isolé précisément la partie du cerveau incriminée. Et le champ d’étude Les résultats étaient très clairs: quand est encore si vaste, il nous reste énorméle cerveau imaginait quelque chose ment à découvrir!» Bel optimisme, de positif, l’amygdale (située au cœur du n’est-ce pas? ⁄ cerveau et responsable des émotions) et
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«Il faut faire attention à ne pas promettre des choses impossibles.» interview Stéphanie Clarke dirige le Service de neuropsychologie et neuroréhabilitation du CHUV.
Avez-vous constaté une «localisation» de l’optimisme? sc Effectivement, si l’on considère les faits de manière très simplifiée, nous avons remarqué que les cas de patients ayant fait un arrêt vasculaire cérébral (AVC) latéralisé sur la gauche du cerveau perdaient plus facilement espoir et retenaient beaucoup plus facilement les informations négatives sur les conséquences de leur accident, tandis que les personnes atteintes d’un AVC localisé sur la droite gardaient mieux le moral, étant donné que leur «optimisme» n’était pas touché.
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Vous prenez en charge des patients qui peuvent mettre extrêmement longtemps à se remettre. Est-ce que leur manière plus ou moins positive de considérer leur situation peut avoir un impact sur l’issue de leur traitement? sc En neuroréhabilitation, nous accordons énormément d’importance à l’environnement du patient. Bien sûr, cela ne va pas tout influencer, mais la présence de la famille et des objectifs positifs comme de pouvoir rentrer à la maison ne peuvent avoir que des effets positifs. On constate d’ailleurs souvent que chez certaines personnes, la vie après la iv
maladie est perçue comme meilleure qu’avant! Comment cela? De plus en plus d’études prouvent que si le patient et son entourage trouvent le bon équilibre entre leurs attentes et ce qu’ils sont effectivement capables de faire, tout devient source de bonheur, même une simple conversation. Il faut faire attention à ne pas promettre des choses impossibles. Notre rôle, c’est finalement de permettre au patient et à ses proches d’avoir toutes les informations en main afin de leur instiller le meilleur dosage d’optimisme possible.⁄ iv
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La fin des nids de coucou TextE: Sara Bandelier
Murs arrondis, espaces ouverts, jardins privatifs: les établissements psychiatriques repensent leurs structures et leurs aménagements. Objectif: métamorphoser un lieu sans âme en un environnement apaisant.
établissements accueillants et ouverts sur l’extérieur.
e vent joue avec les feuilles mortes tombées sur le sol d’une longue allée. Dans le parc, un homme en camisole de force est entouré de médecins. Au fond, sombre et menaçant, se tient l’asile où des malades reçoivent des traitements chocs. Ce cliché de l’hôpital psychiatrique appartient bel et bien au passé: médecins et architectes se réunissent aujourd’hui pour imaginer des
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Ces transformations visent à améliorer la prise en charge. «Dès le XIXe siècle a émergé l’idée que l’architecture pouvait guérir le patient, l’apaiser, l’accueillir et l’entourer», explique Jean-Michel Kaision, directeur des soins au département de psychiatrie du CHUV. Mais, dans certains pays, le principe a tardé à être mis en application. «Le lieu est encore souvent pensé comme une prison, un espace punitif, détaille son confrère Jacques Gasser. Nous voulons en faire un espace de soins à la fois esthétique et organique, avec des couleurs et des formes non cubiques.» En tant que chef du département de psychiatrie,
Jacques Gasser pilote le projet de transformation de l’Hôpital de Cery à Lausanne, qui sera entièrement reconstruit d’ici à 2019. Chambres individuelles, structures arrondies, unités plus petites, pièces communes, jardins privatifs libres d’accès, atriums ou encore espaces personnalisés font désormais partie intégrante des nouveaux lieux de la psychiatrie. L’Hôpital d’Östra, en Suède, a déjà mis en place un tel programme. Son architecture évoque le design des maisons scandinaves avec leurs peintures représentant la nature, leur mobilier en bois et leurs rideaux colorés. Roger Ulrich, professeur en architecture à l’Université Chalmers, à Göteborg, en Suède, a constaté dans le cadre d’une étude les bienfaits d’un tel réaménagement: «L’environnement physique tient un rôle important dans la réduction du stress et de l’agressivité chez le patient. Nos recherches montrent un pic d’utilisation de mesures de contraintes physiques et chimiques dans les hôpitaux psychiatriques classiques suédois alors qu’Östra enregistre une nette baisse des comportements agressifs.» Roger Ulrich a identifié plusieurs facteurs censés réduire le stress et l’agressivité: l’intimité et la dignité du patient garanties par l’aménagement de chambres et sanitaires individuels, la possibilité de moduler son espace afin d’adapter son besoin d’isolement, des sorties libres dans le jardin qui apportent un sens
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de contrôle et d’apaisement, le silence, mais aussi des unités de taille plus petite pour diminuer l’effet du stress lié à la foule et au bruit. A Lausanne, le projet Alcôves, lancé par Pieter Versteegh et Catherine Versteegh-Cellier, a pour but de transformer les chambres de soins intensifs de l’Hôpital de Prangins (VD). «Il s’agit de l’espace le plus problématique, où les infirmiers travaillent sur un isolement thérapeutique de patients en difficulté», explique Pieter Versteegh, architecte. Pour Catherine VersteeghCellier, l’objectif consiste à «réduire, tout en garantissant sa sécurité, les situations qui
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aggravent l’état du patient lors de la mise en chambre de soins intensifs et pendant son séjour dans cette pièce. Le patient doit pouvoir, par le jeu architectural qui mobilise son corps et ses sens, renouer avec les stimuli du monde extérieur et se remettre progressivement en contact avec les autres.» A Cery également, les lieux de soins intensifs sont réinventés. L’hôpital accueillera deux à trois chambres autour d’un espace communautaire. «Il existe des univers auxquels les patients déments sont plus sensibles, comme un décor de leur jeunesse, relève JeanMichel Kaision, du département
de psychiatrie du CHUV. Nous allons essayer de recréer des environnements dans lesquels ils sentent bien.» Les changements entrepris par les hôpitaux psychiatriques vont dans le bon sens, estime l’architecte suédois Roger Ulrich: «Les établissements modernes ont désormais des chambres individuelles, davantage de lumière naturelle et peut-être des améliorations au niveau du design. Mais la plupart d’entre eux conservent de longs corridors et des desks centralisés où les soignants peuvent facilement observer les patients, parfois de manière intrusive. Des progrès pourraient encore être faits.» ⁄
1 Les formes architecturales douces prévues pour l’hôpital de Cery ont pour but de de créer un environnement serein.
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Vegar Moen, CCL
Conçu par le bureau JDS, l’Hôpital de Helsingør au Danemark fait partie des modèles en matière d’architecture psychiatrique.
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Texte Clément Bürge
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le boom de la géomédecine
Les données géographiques peuvent en dire beaucoup sur l’état de santé d’un patient.
orsque Bill Davenhall a eu 55 ans, il a commencé à souffrir de problèmes de cœur. Même s’il savait qu’il avait une prédisposition génétique à développer ce type d’affection, il voulait savoir ce qui avait déclenché l’avènement de la maladie. «J’ai décidé d’analyser les endroits où j’avais vécu», explique-t-il. Les dix-neuf premières années de sa jeunesse, il habitait dans une zone rurale de Pennsylvanie, où l’extraction de gaz naturel était fréquente. «J’y ai respiré du dioxyde de carbone et du méthane en grande quantité.» Puis, il s’est déplacé en Louisiane, pour s’installer dans une ville adjacente à une fabrique de plastique. «J’y ai passé vingt-cinq ans à respirer du chlorure et du benzène.» Quelques années plus tard, il a déménagé à Los Angeles. «C’est une région bourrée d’ozone et de dioxyde de carbone, dit-il. Lorsque l’on observe la répartition géographique des personnes souffrant de problèmes cardiaques, je me
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trouvais à chaque étape de ma vie dans les zones les plus à risque pour contracter ce genre de maladie.»
My Place History Présentée lors d’une conférence TEDMED en 2009, l’application mobile My Place History permet aux utilisateurs américains d’inscrire les différents lieux où ils ont séjourné au cours de leur vie. Ils peuvent ensuite confronter leur «itinéraire» aux données des organisations gouvernementales telles que le «Toxics Release Inventory», un inventaire répertoriant les substances toxiques présentes dans ces régions et auxquelles ils ont pu ou peuvent alors être en contact.
Cette découverte a chamboulé sa vie: «Aurais-je choisi d’habiter dans ces endroits si j’avais su à l’avance que j’augmentais mes chances d’avoir des problèmes de cœur? Certainement pas.» Aujourd’hui, Bill Davenhall se consacre à la promotion de l’utilisation de données géographiques en médecine, ce que l’on nomme la géomédecine. «Ces informations sont toutes aussi importantes que mes prédispositions génétiques ou mon mode de vie, raconte-t-il. Pourtant, aucun médecin ne m’a jamais posé de questions sur mon lieu de vie.» Son idée: intégrer des données géographiques aux dossiers médicaux des patients. «Le médecin pourrait alors savoir si une personne a été exposée à des produits chimiques ou des gaz toxiques. Les diagnostics seraient par conséquent plus précis», dit-il. L’obésité à Genève
En 2014, de plus en plus de personnes se consacrent à la géomédecine. Cela même
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Gilles Weber
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Idris Guessous a étudié le lien entre lieu d’habitation et obésité des habitants de Genève.
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tion», explique l’expert. A terme, une fois établi le mécanisme qui amène les habitants de certaines zones à rester plus minces, il s’agira «de transposer les habitudes saines de ces quartiers aux autres», conclut-il.
si la discipline existe depuis longtemps. En 1853 déjà, l’épidémiologiste John Snow avait utilisé une carte des points d’eau à Londres pour retracer l’origine d’une épidémie de choléra. Idris Guessous, un épidémiologue qui travaille pour le CHUV et les HUG, suit la même méthode. Il vient de publier, en mars 2014, une étude sur l’obésité dans le canton de Genève.
Boom technologique
Le récent développement de la géomédecine s’explique notamment par l’arrivée des nouvelles technologies. «Il est bien plus facile qu’auparavant de collecter des données, nous en avons davantage et avons les logiciels qui nous permettent de les traiter de façon rapide, explique Idris Guessous. Nous pouvons envoyer un hélicoptère au-dessus du territoire genevois pour récolter des centaines de milliers de données. Nous pouvons aussi calculer les taux de pollution à la minute près, ce qui était inimaginable auparavant.»
«Nous avons observé où se trouvaient les personnes en surpoids dans le canton pour vérifier si ces gens étaient regroupés spatialement», explique le médecin. Ses conclusions se sont avérées intéressantes. Le chercheur a découvert une accumulation de personnes avec le même poids sur la rive gauche. Les gens y étaient plus maigres que sur la rive droite. Idris Guessous avance trois explications à ce regroupement: premièrement, la restauration rapide s’est davantage implantée sur la rive droite du canton, facilitant l’accès à de la nourriture grasse. Les infrastructures sportives, en revanche, sont mieux développées sur la rive gauche. Il est donc plus facile d’y faire de l’exercice. «La troisième raison est d’ordre sociologique: nous avons découvert un effet de groupe, dit le chercheur. Lorsque les gens vivent ensemble, ils ont tendance à adopter des comportements similaires, ce qui les pousse à avoir le même poids.» Il est en train d’étudier les raisons exactes de ce phénomène. Ses découvertes sont précieuses: elles pourraient servir à développer de nouvelles stratégies pour lutter contre l’obésité. «Les cartes que nous avons dressées permettent à l’Etat de savoir où construire des infrastructures sportives et où lancer des campagnes de préven-
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John Snow Le médecin britannique John Snow (1813-1858) est reconnu comme le fondateur de l’épidémiologie. Il a observé l’épidémie de choléra qui a sévi en 1854 à Londres. En analysant le taux de mortalité des différents quartiers de la ville, l’épidémiologiste a découvert que la maladie se transmettait par une eau impure pompée à proximité des égouts de Soho.
La miniaturisation des appareils électroniques (GPS, drones, etc.) et l’arrivée des smartphones ont aussi transformé le domaine. Marcel Salathé, un chercheur suisse à l’Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis, a développé crowdbreaks. org, une plate-forme qui traque les maladies. «Nous puisons des informations sur Twitter pour détecter en temps réel où se développent certaines affections, explique-t-il. Le système nous permet de les géolocaliser.» Google a aussi développé Google Flu, qui se base sur les recherches en ligne pour savoir quelles régions sont touchées par la grippe. Lorsque les mots «maux de tête» ou «rhume» sont introduits fréquemment dans le moteur de recherche, cela signale l’existence d’un foyer de maladie. Ces nouvelles technologies ont aussi donné naissance à une série de gadgets qui permettent d’améliorer les traitements, en se fondant sur la
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géomédecine. Bill Davenhall a développé une application pour smartphone nommée My Place History, permettant d’introduire l’emplacement de son domicile et d’évaluer les risques pour sa santé associés à ce lieu. David Van Sickle, anthropologue médical et fondateur de la start-up Propeller Health, a pour sa part développé un inhalateur pour personnes asthmatiques équipé d’une puce GPS qui permet de savoir où ses patients utilisent l’engin. «Cela nous montre quels environnements les poussent à avoir des crises d’asthme, explique David van Sickle. Nous pouvons ainsi dire à nos patients d’éviter d’aller dans des zones où ils savent que l’atmosphère leur causera des problèmes.» Ou simplement de mieux comprendre les mécanismes de la maladie. «Nous avons découvert lors d’une étude dans le Wisconsin que les gens à la campagne utilisaient plus souvent leurs inhalateurs que les personnes en ville, ce qui va à l’encontre des études actuelles», qui partent du postulat que l’asthme est causé par la pollution. Mais ces renseignements géographiques posent aussi de sérieuses questions de protection des données: que se passera-t-il si des entreprises mettent la main sur notre dossier géomédical? Une assurance pourrait-elle augmenter les primes d’un client sur la base de son historique géographique? «Nous devons faire très attention à l’utilisation de ces données, explique David van Sickle. Les patients doivent pouvoir contrôler les informations qu’ils divulguent. C’est crucial.» Bill Davenhall se veut plus optimiste: «La géomédécine va considérablement améliorer nos traitements: la prise de risque en vaut bien le coup.» ⁄
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interview «Des millions de substances toxiques nous entourent» Un récent rapport d’une équipe de chercheurs de l’Université d’Harvard identifie et met en garde contre de nouvelles substances chimiques pouvant affecter notre système nerveux. Décryptage avec Nathalie Chèvre, écotoxicologue à l’Université de Lausanne (UNIL). Propos recueillis par Céline Bilardo
Qu’apporte cette étude dans la recherche sur les produits neurotoxiques?
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L’intérêt porté aux produits polluants date des années 1920, et des études en discutent déjà dans les années 1950. La nouveauté de ce rapport est que les substances identifiées sont avérées et reconnues comme pouvant affecter le système nerveux. On estime toutefois qu’il existe près de 100’000 substances chimiques sur le marché qui peuvent se retrouver dans notre environnement. Et chacune d’elles peut donner naissance à d’autres composants qui, dans l’environnement, se dégradent et créent d’autres molécules potentiellement toxiques.
Nathalie Chèvre
A quel degré sommes-nous exposés à ces produits?
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L’étude répertorie des substances comme le manganèse, le fluorure, le pesticide chlorpyrifoséthyl, le plomb ou encore les polybromodiphényléthers (dits PBDE, un ensemble de produits ignifuges, ndlr). Elles se trouvent toutes un peu partout! Dans les poussières, les sédiments, dans les aliments ou sur les textiles… Et pourraient avoir un effet sur la santé à la suite d’une longue exposition à de faibles doses.
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Qu’en est-il de leur impact sur les enfants?
Parmi ces substances, le mode d’action du chlorpyrifos-éthyl est vraiment bien connu. Cette molécule entraîne une sur-stimulation du système nerveux et perturbe le comportement chez les adultes comme chez les enfants. Ces derniers y sont plus sensibles du fait de la fragilité de leur système nerveux encore en formation. Ils peuvent alors développer des troubles neurologiques importants tels que l’hyperactivité. Il n’y a pas de solution miracle pour se protéger des substances chimiques, mais laver ses vêtements avant de les porter ou manger bio ou local constitue déjà un premier pas. En comparaison, nous sommes plutôt chanceux en Suisse, les normes et réglementations en la matière sont déjà nombreuses.
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INNOVATION
Des medicaments telecommandes
ne puce contraceptive placée sous la peau que l’on peut activer ou éteindre par connexion wifi: ce type de traitement pourrait bien être disponible sur le marché d’ici peu. La start-up américaine MicroCHIPS, à l’origine du projet, vient en effet de conclure avec succès une série de tests de son implant.
Une première version de cette puce est ainsi utilisée actuellement pour traiter sept femmes danoises souffrant d’ostéoporose. Elle délivre des doses quotidiennes de teriparatide, une molécule permettant de stimuler la croissance osseuse. «C’est un véritable succès», selon Robert Farra, CEO de MicroCHIPS.
«Si on peut l’adapter à différents traitements, cela représentera une aide réelle lors des prises régulières de médicaments souvent pénibles, notamment pour les malades chroniques, constate Pierre Voirol, pharmacien responsable de l’unité d’assistance pharmaceutique et de pharmacie clinique du CHUV.
Créée par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’entreprise est soutenue financièrement par la fondation Bill & Melinda Gates à hauteur de 4,6 millions de dollars. Le fondateur de Microsoft cherche à offrir un moyen de contraception aux femmes des pays les plus pauvres qui durerait plus
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Texte: Margaux Fritschy
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Placées sous la peau, ces puces électroniques libèrent sur commande hormones ou substances pharmacologiques. Révolution technique ou simple gadget?
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INNOVATION
Capteur ingérable: comment ça marche? Le système de feedback numérique ingérable développé par la compagnie Proteus permet de surveiller précisément l’état de santé de son utilisateur. Explications.
Le capteur de Proteus s’active dès l’ingestion, afin d’enregistrer la bonne prise de médicaments du patient.
L’appareil fonctionne en réaction aux sucs gastriques. Il transmet ensuite les données collectées vers un patch collé à même la peau.
Via une connexion Bluetooth, le patient peut vérifier et analyser les données grâce à une application fournie avec le capteur.
longtemps que les implants déjà existants et qui serait déasactivable lorsque son utilisatrice souhaite tomber enceinte. Tendance technologique
Si la puce contraceptive n’est pas encore disponible en rayons, ce type de composants high-tech est déjà utilisé dans des capteurs internes ou externes capables de surveiller l’état des patients. Exemple avec le capteur Helius, conçu par l’entreprise américaine Proteus Digital Health. Installé dans le médicament ingéré, Helius communique ensuite avec un patch collé sur la peau, lequel transfère les données collectées vers un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Le capteur interne fonctionne en réaction aux fluides gastriques. Ce mécanisme permet de vérifier si le patient prend réellement son médicament et de déterminer l’effet ou non du traitement. Un système plus précis et efficace que les visites médicales, les données étant collectées en permanence. De son côté, Novartis vient de signer un partenariat avec Google afin de développer une lentille de contact intelligente. Cette dernière aiderait les personnes souffrant de diabète en lisant directement sur le globe de l’œil le niveau de glycémie dans le sang. Un moyen simple et non invasif de contrôler plus finement sa maladie. Que ce soit sur des médicaments, des patchs collés à la peau, incorporés aux vêtements ou aux
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chaussures (les tissus intelligents), ces puces visent à surveiller l’évolution de la personne, comprendre sa réaction pour finalement mieux la soigner. L’entreprise d’études de marché IDTechEx prévoit que ce type de technologie devrait représenter un marché de 70 milliards de dollars d’ici à 2024, contre 14 milliards de dollars à l’heure actuelle. Elle estime que les entreprises spécialisées dans ces technologies deviendront, dans le futur, aussi importantes que les firmes pharmaceutiques. Des compagnies comme Google joueront par ailleurs un rôle clé dans la récolte de données médicales. Le géant américain vient ainsi de mettre sur pied un ambitieux projet expérimental destiné à brosser le portrait-type d’un être humain en bonne santé. Il sera réalisé à partir de l’analyse du matériau génétique et moléculaire fourni anonymement par des participants volontaires ces prochaines années. La société MicroCHIPS a, quant à elle, prévu de commercialiser sa pilule numérique d’ici à 2018. Implantée à l’aide d’une anesthésie locale, la micro-puce n’a pour l’heure provoqué aucun rejet du système immunitaire. MicroCHIPS espère ainsi obtenir rapidement l’accord de la Food and Drug Administration (l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, ndlr) pour lancer les tests cliniques de son médicament dans les mois qui viennent. ⁄
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INNOVATION
avec les hormones de croissance qui puissent répondre à cette condition. Une tierce personne pourrait utiliser ces micro-puces puisqu’elles sont télécommandables. C’est dangereux non? tb Les pompes qu’utilisent les personnes souffrant de diabète fonctionnent avec Bluetooth. Les pacemakers cardiaques sont commandés aussi à travers la peau. Donc il y aurait là aussi un danger potentiel. A vrai dire, ce genre de technologies réveille toujours des fantasmes autour des risques de hacking. Je ne sais pas s’ils sont réels. iv
«J’ai peur du prix» interview Progrès spectaculaire ou dérive scientifique? L’avis de Thierry Buclin, médecin chef de la division de pharmacologie clinique du CHUV.
Pensez-vous que ce type de traitements pucés puisse être utile? tb Honnêtement, j’ai surtout peur du prix. Ce genre de technologies coûte cher. A moins que le système de santé ne veuille participer, je ne pense pas que ces micro-puces contraceptives soient à la portée de toutes les bourses. Hormis le coût, il faut voir aussi si ces puces peuvent se décliner pour d’autres traitements. Ce n’est pas vraiment le cas. En effet, il faut que la dose de médicaments soit minuscule pour que la puce puisse la contenir. Je ne vois que les traitements hormonaux comme la contraception, la gestion de la tyroïde, l’ostéoporose ou encore des traitements délicats iv
Les gouvernements des pays à fort taux de natalité ne pourraient-ils pas avoir une raison de maîtriser ces micro-puces pour contrôler les naissances? tb Les gouvernements n’ont pas besoin de cette technologie pour maîtriser la natalité de leurs citoyens. En Afrique du Sud par exemple, le gouvernement offre des récompenses pécuniaires ou des compléments alimentaires aux femmes des couches de populations défavorisées qui choisissent d’utiliser l’implant ou l’injection contraceptive renouvelable tous les trois mois. Ethiquement, ce n’est pas blanc ou noir. Il faut savoir conseiller le mode de contraception efficace. iv
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INNOVATION chronique
João Medeiros Rédacteur scientifique du magazine «Wired» UK
Peek, une innovation surprenante. Ou comment un scientifique anglais a transformé un smartphone en outil de diagnostic ophtalmique.
Andrew Bastawrous a commencé à exercer le métier de chirurgien ophtalmologiste en 2005. Il s’est lancé dans la médecine pour travailler dans des milieux pauvres, où il pensait pouvoir faire une différence. Sa formation au Royaume-Uni a été ponctuée de voyages fréquents en Afrique et en Amérique du Sud. «Les principales causes de cécité dans ces régions sont la cataracte, lorsque la lentille naturelle de l’œil se voile, et l’absence d’accès à des lunettes, explique-t-il. Les maladies sont les mêmes que celles dont on souffre dans les pays développés. La seule différence est que nous pouvons y remédier facilement.»
Peek se compose d’un adaptateur qui se fixe sur un smartphone et d’une application mobile. Ce système permet au personnel de santé disposant d’une formation minimale, d’un vélo et d’un sac à dos solaire, de réaliser un examen rapide des yeux, qui sera aussi précis que celui pratiqué grâce à du matériel hospitalier standard. «Le téléphone ne permettra pas de traiter les patients, mais identifiera ceux qui ont besoin d’un traitement, explique Andrew Bastawrous.
Peek a vu le jour dans un environnement contraint par la nécessité et la frugalité. Confronté à une tâche impossible, celle d’utiliser un matériel coûteux dans un milieu rudimentaire, Andrew Bastawrous s’est simplement posé une question: et s’il était En 2007, Andrew Bastawrous a réalisé la toute possible de faire la même chose avec moins? première étude de cohorte portant sur les Désormais épaulé par Zooniverse, un projet de maladies oculaires en Afrique. La population concernée regroupait 5’000 personnes vivant crowdsourcing qui utilise une foule de volonle long de la vallée du Grand Rift au Kenya. Il y taires pour analyser des images scientifiques, il a ensuite mis en place une centaine de cliniques est en mesure de traiter rapidement les données équipées de matériel coûteux, dans des endroits rassemblées sur les maladies oculaires et de sans électricité à l’accès difficile. «J’ai pensé potentiellement sauver des vies. qu’il devait exister un moyen plus simple d’examiner ces populations. C’est alors que j’ai L’histoire du docteur Bastawrous est une leçon eu l’idée de transformer cet équipement en sur le secret de l’innovation. Lorsque l’idée du un smartphone.» projet Peek lui est venue, ses collègues ont tenté de l’en dissuader. «On me disait: «ça semble être une bonne idée, mais tu as trop de travail, concentre-toi PROFIL João Medeiros est ressur ton doctorat», se souvient-il. Mais l’idée a contiponsable de la rubrique nué de prendre de l’ampleur, alors je me suis dit: «sciences» de l’édition «je vais essayer de le faire moi-même».» ⁄ anglaise du magazine
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«Wired». Il traite régulièrement de sujets ayant trait à la santé, et organise par ailleurs la conférence annuelle «Wired Health».
en savoir plus
http://www.wired.co.uk/
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Texte: Jean-Christophe Piot
Le Botox au secours des migraineux Certains maux de tête résistent aux traitements pharmacologiques. La décompression chirurgicale des nerfs périphériques présente un espoir réel. Explications.
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lusieurs fois par mois, j’avais le crâne pris dans un étau pendant trois, parfois quatre jours», témoigne Alain Beutler, le deuxième des quelque 50 patients soignés au CHUV. «Ma vie privée et ma vie professionnelle en souffraient considérablement», se souvient ce garagiste atteint de migraines depuis son enfance. Un désarroi dont témoigne également Florence Lavanchy: à 38 ans, cette assistante médicale souffrait de maux de tête depuis une vingtaine d’années: «Soit les antalgiques ne me soulageaient plus, soit ils m’assommaient. Mes douleurs se situaient à 7 ou 8 sur une échelle de 10.» Infiniment handicapantes, migraines et céphalées peuvent mener à des situations de détresse. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans le domaine de la gestion de la douleur, une partie des patients résiste aux traitements CORPORE SANO
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classiques dont beaucoup se limitent à gérer l’intensité des crises, sans apporter de solution curative et au prix d’effets secondaires non négligeables. C’est à ces patients réfractaires que s’adressent les interventions proposées par Wassim Raffoul, chef du Service de chirurgie plastique et reconstructive du CHUV, et les chefs de clinique Giorgio Piatramaggiori et Sandra Scherer.
Ces thermogrammes de la tête d’un patient vue de face montrent les différentes phases d’une crise migraineuse. Les points chauds (zones rouges, jaunes et blanches) prennent forme au niveau du cou, des épaules ( 1 ) avant de monter vers la tête ( 2 ). Au plus fort de la crise ( 3 ), la douleur se concentre au niveau des yeux et du cerveau.
La technique déployée au CHUV depuis 2013 doit beaucoup au hasard: mise au point à Cleveland par le Dr Bahman Guyuron, elle découle d’un constat dressé par des chirurgiens esthétiques. Leurs patients souffrant de migraines témoignaient d’une réduction significative de la fréquence et de l’intensité de leurs douleurs suite à des injections de toxine botulique au niveau du front. Les études cliniques ont permis de confirmer que la paralysie des muscles de la zone avait un effet collatéral: la décompression de certains nerfs périphériques, responsables du déclenchement des crises.
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DR. G. RAVILY / SCIENCE PHOTO LIBRARY
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Des patients triés sur le volet «Ce type d’interventions ne concerne pas tous les patients», tempère Giorgio Pietramaggiori. «Qu’il s’agisse de migraines ou plus largement de céphalées, nous nous assurons auprès des neurologues que toutes les causes identifiables ont été éliminées: variation hormo-
Florence Lavanchy et Alain Beutler font partie des premiers patients du CHUV à avoir bénéficié d’une intervention chirurgicale pour mettre fin à leurs crises de migraine.
nale, mauvaise vascularisation, hernies cervicales… Si aucun traitement classique ne peut soulager ou prévenir ces souffrances, nous poussons plus loin la sélection avant d’envisager une approche chirurgicale.» L’équipe utilise deux techniques complémentaires. Quand les CORPORE SANO
patients potentiels souffrent de maux de tête lors de la consultation, elle procède à des anesthésies locales de courte durée dans les zones douloureuses: front, tempes, zygomatiques, nuque ou nez pour identifier les terminaisons nerveuses. Lorsque le patient ne se trouve pas en crise, les médecins prospection
procèdent à une injection de toxine botulique et demandent à leurs patients d’évaluer leurs douleurs durant un mois. Cette étape permet d’observer l’effet de la décompression d’un ou plusieurs nerfs: si l’intensité des douleurs diminue d’au moins 50%, l’intervention chirurgicale peut être engagée.
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Des résultats significatifs Comme aux Etats-Unis, le taux de réussite est élevé: 85% des patients se disent soulagés dans des proportions considérables. «Non seulement mes maux de tête sont plus rares, mais ils sont deux ou trois fois moins intenses», explique Florence Lavanchy. Même son de cloche du côté d’Alain Beutler: «Le soulagement a été immédiat et spectaculaire. Je peux à nouveau travailler sans redouter une crise; je peux enfin passer mon temps libre autrement qu’allongé dans le noir.» Suivi par le CHUV et accompagné par un ergothérapeute, Alain CORPORE SANO
Chef du Service de chirurgie plastique et reconstructive du CHUV, Wassim Raffoul estime que la décompression chirurgicale des nerfs périphériques est une opération qui est amenée à se généraliser.
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Au cours de cette dernière, les chirurgiens du CHUV libèrent les nerfs comprimés par les structures anatomiques environnantes, tel le petit muscle situé entre les sourcils et responsable de la célèbre «ride du lion». En libérant le point de compression, l’opération supprime ainsi le déclencheur susceptible de provoquer une crise. L’intervention, relativement courte et réalisée en ambulatoire, peut parfois s’étendre: «Je devais rester 3h40 au bloc: j’y suis resté près de 8 heures», sourit Alain Beutler. «Ce patient est hors norme: les points de compression se situaient tout autour de son crâne et dans la nuque précise Wassim Raffoul. Ce cas nous a permis d’affiner nos protocoles.» L’opération dépasse à présent rarement deux heures.
Beutler profite chaque jour d’un progrès qui semble définitif: une quinzaine d’années après les premières interventions pratiquées aux Etats-Unis, aucun cas de récidive n’a été signalé. «Les nerfs sensitifs concernés ne sont ni éliminés ni lésés», explique Sandra Scherer: «Il n’y a pas d’effets secondaires visibles sur le visage et les patients gardent toute leur sensibilité.» Détail non négligeable, après une période de convalescence réduite, l’opération ne laisse que des cicatrices pratiquement indécelables, d’autant que la plupart se situent sous le cuir chevelu. A l’avenir, Wassim Raffoul et son équipe estiment que ce type d’interventions devrait se généraliser. / prospection
Une maladie handicapante Des maux de tête violents, chroniques et pulsatiles? Des nausées? Une forte sensibilité à la lumière ou au son? Comme Hippocrate ou Lewis Carroll, vous faites probablement partie des 20% de femmes et des 8% d’hommes atteints de migraines. Ce désordre neurologique chronique qui résulte d’une perturbation des vaisseaux de la méninge a des causes variables et en partie héréditaires, puisque 60 à 70% des patients ont des antécédents familiaux. Un rien peut déclencher ces crises qui peuvent aller de quelques heures à plusieurs jours: stress, fatigue, efforts physiques, odeurs…
Texte Margaux Fritschy
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Sportifs amateurs: attention dopage!
Les compléments alimentaires peuvent contenir des substances dopantes et mettre en danger la santé.
rès de 15% des sportifs amateurs ont recours à des produits dopants. C’est ce qu’annonçaient l’an dernier les médecins Stéphane Borloz et Gérald Gremion dans la revue de la Société suisse de médecine du sport (SSMS). Trois raisons principales expliquent ce phénomène: la méconnaissance des produits, à savoir s’ils sont dopants ou non, la recherche de la performance et le culte de son apparence. «Sur internet, des sites spécialisés vendent toutes sortes de compléments alimentaires dont il est souvent impossible de vérifier la composition, indique Stéphane Borloz spécialiste en médecine physique et réadaptative à Lausanne. Certains de ces produits peuvent contenir des substances interdites, d’autres sont carrément frelatés.» Les organisateurs d’événements sportifs n’ont le plus souvent pas les moyens de mettre en place une réelle infrastructure de contrôle, sachant que chaque test coûte entre 500 et 1’000 francs. «Nous disposons déjà de peu de moyens pour la lutte antidopage chez les professionnels, remarque Stéphane Borloz. La situation dans le sport amateur est encore plus compliquée.» CORPORE SANO
Compléments alimentaires Une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique. Il arrive que certaines substances comme des stimulants se retrouvent dans ces compléments sans que cela soit mentionné sur l’emballage. Les stimulants Les amphétamines, la cocaïne, la caféine, l’éphédrine et les produits dérivés sont les plus utilisés. Les stimulants augmentent la concentration et l’attention, réduisent la sensation de fatigue. Ils augmentent l’agressivité et font perdre du poids.
TENDANCE
Les rares contrôles organisés lors de compétitions populaires sont avant tout destinés aux volontaires. L’occasion pour les principaux concernés de s’y soustraire. En 2006, l’ancien cycliste professionnel Christian Charrière, arrivé cinquième à Sierre-Zinal, avait ainsi refusé de se prêter au jeu du contrôle. Quelques jours avant lui, lors d’une autre compétition, un spécialiste de VTT, Daniel Paradis, avait également dit non. Une attitude qui avait suscité la perplexité des organisateurs et jeté le soupçon sur les deux coureurs. «Une grande partie de la population sportive est de bonne composition, elle cherche des conseils alimentaires et veut bien agir. Et puis il y a l’autre partie qui part à la dérive, constate Olivier Baldacchino, coach sportif spécialisé dans la course à pied à Genève. Si en quinze ans de métier, personne ne l’a jamais approché directement pour parler dopage, il se rappelle le cas d’un ancien client arrêté par la police après avoir acheté des produits dopants sur internet. Culte de l’apparence La problématique touche aussi le milieu du fitness. Aux compléments alimentaires, les amateurs de salles de gym ajoutent parfois des stimulants, dont les amphéta-
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mines, ou des stéroïdes anabolisants tels que la nandrolone ou les hormones de croissance. Des produits qui peuvent provoquer de sérieux problèmes de santé: troubles cardiaques, atteinte au foie ou aux reins, ou encore baisse de la fertilité. La combinaison de plusieurs de ces stimulants peut en outre entraîner d’importants effets secondaires, sans compter les risques d’infections lors des injections.
Stéroïdes anabolisants (nandrolone, hormones de croissance) Une classe d’hormones stéroïdiennes liée à une hormone naturelle humaine: la testostérone. Permettent de développer une masse musculaire plus importante.
SALVATORE DI NOLFI / Keystone
L’abus de substance se retrouve enfin chez les amateurs de sensations fortes. Gérald Gremion, responsable du Swiss Olympic Medical Center et médecin adjoint au Département de l’appareil locomoteur du CHUV, cite notamment les milieux du snowboard et du BMX comme étant susceptibles de pratiquer le dopage «Les adeptes de ces disciplines cherchent avant tout à se désinhiber. Ils consomment de la cocaïne, du cannabis ou d’autres stimulants du même acabit dans le but d’oser prendre des risques.»
Brûleurs de graisse Les sportifs apprécient la caféine, substance énergisante et anti-oxydante qui aide l’organisme à mieux consommer ou brûler ses graisses. A haute dose, peut avoir des effets dopants.
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Si le dopage ne semble concerner qu’une minorité de sportifs amateurs, les médecins spécialisés estiment qu’il est crucial d’agir en amont, en maximisant la prévention. «De nos jours, les gens ont tendance à se sur-médicamenter, constate Gérald Gremion. Or, le sport doit s’exercer dans l’état le plus sain possible.» Sans oublier que les médicaments comportent des effets secondaires, d’autant plus s’ils sont accompagnés d’efforts sportifs. «La performance est devenue prioritaire dans tous les domaines de notre société, remarque Martial Saugy, directeur du Laboratoire suisse d’analyse du dopage (LAD). Mais à trop viser cet objectif, il arrive un moment où l’on se rend compte que l’on ne sera jamais parfait et aussi fort qu’on le souhaite. Et là, le risque, c’est de sombrer dans la dépression.» /
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les defis du
grand age n pleine semaine, cette matinée est plutôt calme aux urgences du CHUV lorsqu’une ambulance se présente avec à son bord une patiente âgée, victime d’une chute. Rapidement prise en charge par le gériatre de garde, la vieille dame subit une première série d’examens destinés à évaluer son état: entretien, prise de sang, radios.
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«Cette évaluation initiale est impérative pour mesurer l’état de santé général de cette patiente et lui apporter une réponse médicale immédiate si nécessaire, explique Andreina d’Onofrio, infirmière clinicienne spécialisée au sein du Service de gériatrie du CHUV. L’objectif suivant consiste à comprendre dans quel état se trouvait cette dame avant son accident.» A 81 ans, seule depuis la mort de son mari, Annie vit toujours à son domicile. En grimpant sur un tabouret, elle a perdu l’équilibre et a chuté lourdement sur le côté. Elle s’est rendue à l’hôpital sur les conseils de sa femme de ménage. Cette dernière complète les réponses d’Annie auprès du personnel soignant; l’équipe CORPORE SANO
cherche à déterminer si cette chute est la première, si Annie a pu se relever seule, si elle a ou non connu des problèmes d’équilibre ces derniers temps. Son état ne nécessitant pas de réponse médicale immédiate, Annie est orientée vers le Service de gériatrie et de réadaptation gériatrique. Se met alors en place un dispositif bien rodé, composé d’étapes successives destinées à objectiver la
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qui sont les grands vieillards? Le grand âge est marqué par une forme d’inégalité face à la santé et à la mort. En vieillissant, la population se féminise: au-delà de 80 ans, on compte presque deux fois plus de femmes (64 %) que d’hommes (36 %). Si ces derniers jouissent d’une santé légèrement meilleure que celle des femmes, ils déclinent et meurent plus vite.
Olivier Vogelsang / Tamedia Publications
Texte Jean-Christophe Piot
Toujours plus nombreuses, les personnes âgées de 80 ans et plus nécessitent une prise en charge médicale tenant compte de leur fragilité.
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aidants et soignants en premiere ligne
Pour le personnel soignant comme pour les médecins, l’épuisement guette face au grand âge. Les patients peuvent se montrer désorientés, angoissés et parfois agités, sinon agressifs: perfusions arrachées, pincements, morsures… Un quotidien qui demande des qualités d’écoute et de persévérance hors du commun.
situation d’Annie sur la base d’une série d’indicateurs spécifiquement conçus pour les patients accueillis au sein du service. «Nous cherchons à retracer les circonstances exactes de la chute et à évaluer l’état physique et psychique d’Annie pour fournir aux gériatres une série d’éléments objectifs qui leur permettront de dresser leur diagnostic, précise Andreina d’Onofrio. Avant de proposer la prise en charge la mieux adaptée.»
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La centenaire genevoise Jeanne Matti a conservé toute sa passion pour la brocante.
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Au cours des quelques jours qui suivront, Andreina d’Onofrio et ses collègues vont progressivement évaluer l’état d’Annie sur la base de huit échelles destinées à mesurer une multitude de critères: hyperactivité ou atonie, problème nutritionnel, déshydratation, signes d’un état dépressif… Un travail méthodique qui permet de déterminer la stratégie la plus adaptée et d’évaluer la future orientation d’Annie, entre retour au domicile ou placement dans une structure de long séjour. Bien remise, elle pourra alors rentrer chez elle, équipée de la canne conseillée par les médecins.
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Le défi de la perte d’autonomie Le cas d’Annie n’a rien de rare à l’entrée dans le quatrième âge – une notion complexe, à en croire Christophe Trivalle, gériatre à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif et auteur de l’ouvrage «Vieux et malade: la double peine!» (L’Harmattan, 2010). «La définition de la grande vieillesse ne se réduit pas à un chiffre, d’autant que le déclin biologique apparaît plus tardivement qu’avant, jusqu’à ce qu’une dégradation souvent brutale ne vienne les priver de leur autonomie». Ce que nous désignons comme le quatrième âge correspond au moment où les restrictions physiques limitent très fortement les activités normales du quotidien: se lever, manger, se coucher, aller aux toilettes, faire ses courses, se préparer à manger. La vie quotidienne devient toujours plus difficile à affronter, souvent au détriment de la qualité de la vie sociale. Le tournant se situe aux alentours de 83 ans, âge moyen à partir duquel une majorité des Suisses deviennent vulnérables. Tout l’enjeu du séjour d’Annie au CHUV consiste précisément à estimer son degré de fragilité et à évaluer sa capacité à retrouver la même vie quotidienne. Un enjeu social et médical d’autant plus essentiel que la collectivité doit faire face au défi économique que représente l’explosion de la population des patients de plus de 85 ans: en Suisse, 20% des coûts de santé sont consacrés aux malades de 80 ans et plus, alors que cette classe d’âge ne représente que 5% de la population helvétique. Et si ces derniers figurent, derrière les Américains et les Norvégiens, dans les trois populations les plus protégées du monde à en croire l’OCDE, l’augmentation de leur nombre posera des proCORPORE SANO
un defi psychiatrique
Si l’âge du départ à la retraite est une première période propice aux dépressions, la psychiatrie du grand âge fait face de son côté à d’autres difficultés. Les praticiens sont souvent contraints de réduire les traitements médicamenteux, les effets secondaires de certaines molécules pouvant aggraver l’état physique des patients très âgés.
blèmes de plus en plus aigus. Si «vieillir n’est pas une maladie», comme le rappelle Christophe Trivalle, le grand âge est lié à un phénomène de polypathologie: «Les personnes âgées se caractérisent par l’addition de plusieurs maladies dont la fréquence augmente avec l’âge.» Au diabète ou à l’hypertension viennent s’ajouter des affections neurodégénératives dont la fréquence ne fait que monter avec l’âge: 30% des personnes de plus de 90 ans sont touchées par la maladie d’Alzheimer. Patients et soignants s’accordent sur un point: le départ du domicile doit intervenir le plus tard possible. «Eviter ou réduire le temps de dépendance est essentiel sur le plan humain, sans même parler de l’aspect économique», insiste Christophe Trivalle. «Il faut permettre à ces personnes âgées de retrouver un sentiment de bien-être malgré le déclin physique, quitte à adapter leurs modes de vie et à réinventer un équilibre avec leur environnement.» Une question étroitement liée à la place des personnes âgées dans nos sociétés et au regard que nous portons sur eux. ⁄
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Protons contre cancer Texte: Erik Freudenreich reportage photo: Philippe GĂŠtaz
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Protonthérapie Détruire les tumeurs en les ciblant avec un faisceau de protons, voilà le principe de la protonthérapie. Une technique de pointe qui permet de traiter avec succès certains cancers de l’œil ou du cerveau. Reportage à Villigen, à l’Institut Paul Scherrer. Considérée par de nombreux spécialistes comme la technologie du futur dans la lutte contre le cancer, la protonthérapie est une forme de radiothérapie qui permet de s’attaquer aux tumeurs de manière très précise à l’aide de protons, des particules élémentaires chargées positivement. Le faisceau de particules utilisé atteint une exactitude sans commune mesure avec les traitements de radiothérapie conventionnelle, les protons se dispersant peu le long de la trajectoire du rayon. De plus, les protons traversent la matière pour déposer leur énergie à une profondeur donnée avant de s’arrêter net. Il s’agit là du «pic de Bragg», référence au physicien anglais William Bragg (1862-1942) qui fut le premier à décrire cet effet. Résultat: les protons détruisent la tumeur tout en préservant au mieux les tissus environnants. Cette technique est ainsi particulièrement adaptée pour traiter des cancers situés à proximité d’organes sensibles comme le cerveau ou l’œil. La protonthérapie offre également d’excellents résultats pour soigner enfants et jeunes adultes, du fait de la moindre toxicité du traitement. CORPORE SANO
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Le Centre de protonthérapie de l’Institut Paul Scherrer
Plus grand centre de recherche de Suisse dans les domaines des sciences naturelles et de l’ingénierie, l’Institut Paul Scherrer (PSI), à Villigen (AG), traite des patients par protonthérapie depuis 1984. Si la moitié des personnes soignées au PSI viennent de Suisse, son centre de protonthérapie accueille aussi des patients en provenance des pays européens voisins, de Russie ou des Etats-Unis. «Les cas qui nous sont transmis par les différents hôpitaux sont dans une première étape analysés au sein de notre «tumor board» sur la base d’un dossier médical complet, explique Damien Weber, directeur du centre de protonthérapie et membre de la direction du PSI. A l’occasion de cette réunion, nous étudions chaque cas en détail avec les physiciens, radiooncologues et techniciens, de manière à s’assurer des avantages à traiter le cas présenté.» CORPORE SANO
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L’évaluation
Une fois qu’un cas est accepté, le patient est invité pour une première consultation au centre de protonthérapie. «Nous lui présentons alors le traitement, les résultats et risques qui y sont associés, précise Damien Weber. L’équipe du centre élabore ensuite un plan d’attaque contre la tumeur, qui est simulé sur ordinateur. Un des points qui nous distingue est le meeting hebdomadaire que nous consacrons à la délinéation (traçage du contour des tumeurs, ndlr). Il est important de disposer d’un faisceau très précis, mais il est aussi essentiel d’analyser précisément le volume tumoral à traiter, pour être certain de ne pas manquer la cible.»
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Le Gantry
Quelques semaines après sa première visite, le patient revient au centre pour commencer son traitement. A l’instar de la radiothérapie conventionnelle, la protonthérapie est délivrée durant plusieurs sessions réparties dans le temps. A cet effet, le centre du PSI dispose de trois équipements: OPTIS2 (pour les mélanomes de l’œil) ainsi que les Gantry 1 et 2 (ci-contre), qui permettent de traiter les cancers du cerveau et de la sphère ORL, mais aussi certains chondrosarcomes (tumeurs malignes du cartilage).
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La salle de contrôle
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Après avoir été installé dans le Gantry, le patient peut communiquer par micro interposé avec les techniciens situés au sein de la salle de contrôle. Ces derniers lancent alors le traitement. Le faisceau de protons est délivré par le cyclotron COMET. Mis en service en 2007, il s’agit d’un accélérateur de particules circulaire spécialement dédié au centre de protonthérapie du PSI.
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Texte: Paule Goumaz
L’ADN n’explique pas tout Notre environnement influence l’héritage biologique que nous transmettons à nos enfants et petits-enfants. Cette approche, nommée épigénétique, ouvre de nouvelles perspectives dans le traitement des maladies.
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la fin de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs provinces des Pays-Bas ont été affamées par un blocus décidé par l’Allemagne nazie. Les femmes enceintes durant cet «hiver de la faim» ont accouché de nouveau-nés plus petits que la normale et en mauvaise santé. Plus surprenant, leurs filles et petites-filles ont également donné naissance à des bébés chétifs et risquant de développer un diabète de type 2. Des chercheurs américains ont mis en évidence en 2005 un changement épigénétique, dû à la méthylation de l’ADN, chez les personnes exposées à cette famine lorsqu’elles étaient dans le ventre de leur mère, modification transmise à la génération suivante. CORPORE SANO
Le séquençage du premier génome humain en 2001 a permis des progrès sans précédent, mais a soulevé de nombreuses questions. Qui peuvent être résumées par cette formule du généticien Thomas Hunt Morgan, prononcée (déjà) en 1935: «Si les caractères de l’individu sont déterminés par les gènes, pourquoi toutes les cellules d’un organisme ne sontelles pas identiques?» Même si nos cellules portent les mêmes gènes, elles ne se ressemblent en rien selon qu’elles constituent des cellules des muscles, du foie ou d’un neurone. La notion d’épigénétique ne s’est développée de façon importante que récemment auprès des chercheurs. «Cette discipline se penche sur l’expression des gènes dans l’organisme, relève Winship Herr, qui enseigne l’épigénétique au Centre intégratif de génomique de l’Université de Lausanne. Elle prospection
répond à l’idée que tout n’est pas inscrit dans l’ADN.» Les cellules de notre organisme contiennent au sein de leur noyau la totalité de nos gènes. Toutefois, chacune ne lit que ceux dont elle a besoin pour produire les protéines, essentielles à son fonctionnement. En d’autres termes, certains gènes sont activés et «s’expriment», alors que d’autres sont éteints. Ils sont activés ou non par différentes modifications chimiques, qui ne changent pas la séquence de l’ADN. L’épigénétique s’intéresse d’abord au développement embryonnaire et à la différenciation des cellules: «Un exemple connu est celui de l’inactivation du chromosome X chez les femelles des mammifères, poursuit Winship Herr. Ce processus, qui s’effectue de façon aléatoire dans chaque cellule, est normal dans le déroulement de leur développement.»
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Termes clés 1. Epigénétique
Mais plusieurs maladies lui sont associées, notamment les troubles du métabolisme comme le diabète ou l’obésité, les maladies auto-immunes ou les cancers. «Des mutations génétiques, mais également des dérèglements de l’expression des gènes sont à l’œuvre dans tous les cancers, précise Winship Herr. On espère beaucoup des thérapies qui permettront de cibler ces altérations pour reprogrammer les cellules cancéreuses, c’est-à- dire initier leur différenciation et arrêter leur croissance incontrôlée.» Les chercheurs pensent que de nombreux facteurs environne-
Désignant à l’origine les processus par lesquels les gènes conduisent aux caractères observables d’un individu (phénotype), l’épigénétique est aujourd’hui l’étude des changements modifiant l’expression de gènes, sans apporter des mutations à la séquence de l’ADN.
mentaux sont en cause dans les modifications épigénétiques, parmi lesquels la nutrition, comme le montre l’étude sur la famine aux Pays-Bas, les comportements de la mère, le stress ou encore l’exposition aux polluants. «De plus en plus de maladies sont influencées par ces variations, termine Winship Herr. Mais la question de leur transmission se pose. Pour certains, elles devraient se manifester sur plusieurs générations pour être avérées. Même les scientifiques ne sont pas encore au clair sur la définition même de l’épigénétique.» ⁄
2. Phénotype
L’ensemble des caractéristiques observables d’un organisme vivant (anatomiques, morphologiques, moléculaires ou physiologiques), déterminé par les gènes et l’environnement. Des hortensias de la même variété génétique peuvent présenter une couleur (un phénotype) variant du rose au bleu selon l’acidité du sol.
Visitez www.invivomagazine.com pour en apprendre plus sur l’épigénétique.
3. Méthylation
Cas Oorthuys/NFA, collectie Nederlands fotomuseum
Une des modifications chimiques les plus connues dans l’expression des gènes. Lors de ce processus, de minuscules particules (des groupes méthyles formés d’atomes) se fixent sur l’ADN et activent ou répriment le fonctionnement de certains gènes.
Prise de vue d’Amsterdam durant «l’hiver de la faim» (1944-1945).
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prospection
4. Chromatine Structure, comparée à un collier de perles, dont on a longtemps pensé qu’elle servait principalement à compacter l’ADN – de 2 mètres de long! – dans le noyau de la cellule. Elle joue cependant un rôle essentiel car elle permet aux gènes, selon son état «ouvert» ou «fermé», d’être accessibles et exprimés.
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Vitamine C C 6H 8O 6
C6H 8O6 Une molécule, une histoire Texte: Bertrand Tappy
L’histoire de la vitamine C commence sur un bateau: James Lind, médecin de la marine royale britannique, cherche un remède efficace contre le scorbut, véritable malédiction des marins qui provoque durant les traversées océaniques abattement, déchaussement des dents, hémorragies et mort.
Il décide de mener un essai clinique (le premier de l’histoire semble-t-il) en comparant systématiquement chez les marins affectés toute une série de remèdes empiriques alors employés contre ce mal. Le meilleur traitement se révèle être un mélange de jus d’agrumes, dont il publie les bienfaits dans un ouvrage en 1753... La marine mettra de nombreuses années avant de se ranger à ses recommandations, et la médecine aura besoin d’encore plus de temps
Elle est censée tout prévenir et l’on se précipite dessus quand vient l’hiver. Mais d’où vient la vitamine C? pour comprendre le mécanisme biologique qui se cache derrière la découverte de Lind. Mais la vitamine C venait d’apparaître aux yeux de la communauté scientifique. Aujourd’hui, même si on en trouve des quantités appréciables dans nombre de fruits et de légumes, elle est vendue comme un médicament. La liste de ses vertus supposées n’a cessé de s’allonger depuis James Lind: on lui prête la plus grande efficacité contre le rhume et la grippe, elle soutiendrait les capacités mentales, contrerait les effets du tabac chez les fumeurs ou préviendrait le cancer.
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Cette dernière affirmation, défendue ardemment par le double Prix Nobel Linus Pauling dans les années 1970, avait provoqué quelques remous dans la communauté scientifique. Elle n’a jamais pu être confirmée. «Cet exemple illustre parfaitement le glissement qu’a progressivement connu la vitamine C, développe Thierry Buclin, chef du Service de pharmacologie clinique du CHUV. Entre le statut d’aliment auquel on prête des vertus miraculeuses et celui de médicament aux effets démontrés, la vitamine C semble concentrer tous les espoirs que les individus placent dans les bienfaits de Dame Nature.»
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Il est instructif de constater que l’être humain fait partie des rares espèces incapables de synthétiser la vitamine C – comme le font la plupart des mammifères. Peut-être est-ce là ce qui incite nombre de parents à soumettre leurs enfants à de véritables cures de vitamine C! Il n’est pas prouvé non plus qu’elle prévienne vraiment le rhume ou la grippe. «On sait que le manque de vitamine C fragilise les muqueuses envers l’infection, explique Thierry Buclin, et qu’en prendre peut alors corriger ce problème. Mais on ne peut pas en déduire qu’une dose régulière nous empêchera de tomber malade si on en reçoit assez via ce que nous mangeons!» Qu’on l’appelle aliment ou médicament, la vitamine C semble bien décidée à surfer sur la vague du succès. /
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PAtrick lemoine
Patrick Lemoine, MD, PhD, Directeur médical international du groupe Orpéa Clinéa, division psychiatrique.
Magie ou escroquerie, l’effet placebo intrigue depuis des siècles médecins et patients. Le placebo pur est la poudre de Perlimpinpin; le placebo impur est un médicament commercialisé, n’ayant clairement pas démontré d’efficacité. L’effet placebo désigne l’écart positif entre l’effet thérapeutique attendu d’un médicament et l’effet observé. Si l’écart est négatif, on parle d’effet nocebo (je nuirai).
L’histoire du placebo remonte à l’an 382 avec la Vulgate, traduction du Nouveau Testament en latin dont sont issues les vêpres des morts: L’effet placebo couvrirait en moyenne Placebo Domino ( je plairai au un tiers des effets des traitements. Pour Seigneur). Au XIIIe siècle, les familles les problèmes d’angine de poitrine, il peut en deuil psalmodiaient ce verset afin atteindre 85% d’efficacité. Le placebo de tromper leur attente durant les concerne aussi les maladies psychosomaveillées funèbres et le peuple se mit tiques, les infections, l’hypertension ou à les surnommer placebos pour les l’insomnie. ridiculiser. La société se laïcisant, le seigneur perdit sa majuscule et Placebo Un exemple: des rats sont opérés en leur revêtit l’habit de courtisan et désigna incisant la peau du crâne avec un bistouri sale, les flatteurs et ceux qui cherchaient à avant d’installer un pansement visible sur la plaire. Au XVIe siècle, un placebo original plaie. Quelques jours plus tard, les leucocytes fut utilisé par l’Inquisition: pour éviter se multiplient afin de lutter contre l’infection. des exorcismes abusifs, si un suspect avait L’opération est répétée 2 fois, mais la 4e fois, des signes discutables de possession, on lui présentait de fausses reliques, dites pas d’incision, alors que le pansement est mis reliques placebo. S’il réagissait comme avec comme d’habitude. Le nombre de globules des authentiques, on en déduisait que ses blancs augmente comme si l’opération septique convulsions venaient de son imagination et avait été pratiquée. Conclusion: un stimulus non du Malin. L’idée était née d’un contrôle externe erroné peut faire réagir même des d’une manifestation clinique douteuse par globules blancs. l’administration d’un produit inactif. Le placebo apparaît enfin en médecine dans le In fine, le placebo agirait en incitant l’organisme Motherby’s New Medical Dictionary (1785) à fabriquer lui-même des médicaments endogènes comme méthode banale (anodine) ou médi- comme les endorphines, la dopamine, la sérotonine cament. En 1958, le mot est cité en français dans la dépression, probablement des antibiodans la 17e édition du dictionnaire médical tiques naturels dans l’infection et en réalité, tous les Garnier et Delamarre et plus tard dans les médicaments du monde puisque mieux encore que dictionnaires grand public. l’industrie pharmaceutique, notre corps est capable de tout synthétiser pour se protéger et survivre. ⁄ En savoir plus
DR
Le Mystère du nocebo, Odile Jacob, 2011
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La physiothérapie propose aux enfants, aux adolescents, aux adultes et personnes âgées des solutions pour contourner Roland Paillex les limitations et les obsPhysiothérapeute-chef tacles au mouvement ou du CHUV à la fonction, de manière à rendre possible l’activité qui pose problème. Dans orsque l’on quesce travail, la physiothérapie se base sur tionne notre entoula définition de l’Organisation mondiale rage en lui demandant en quoi consiste de la santé (OMS), qui définit la santé comme un sentiment global de bien-être la physiothérapie, la première réponse qui physique, psychique et social et pas seulement comme l’absence de maladies ou survient est le masd’infirmités. sage. En insistant un A titre d’exemples, un patient qui a fait peu plus, nous entenune attaque cérébrale pourra s’exercer à la drons que le physiothérapeute remet sur pied des personnes ayant eu des accidents, marche grâce à un physiothérapeute. La victime d’un infarctus pourra être entraîné comme des entorses ou des fractures. Ces pour réaliser à nouveau des efforts d’enduréponses ne correspondent pourtant que rance. Celui qui présente une insuffisance très partiellement aux champs d’activité respiratoire sera poussé à améliorer sa des physiothérapeutes. fonction pulmonaire par des exercices La physiothérapie constitue l’un des dosés et répétés. La personne âgée qui trois piliers de la médecine traditionnelle, chute de manière régulière sera stimulée avec les médecins et les soignants. Pour les à se relever seule et à entrainer la force patients pris en charge, la physiothérapie offre de nouvelles perspectives, améliore leur de ses jambes et son équilibre. Il est important pour leur santé que qualité de vie et augmente leur bien-être les Suisses connaissent mieux tous les à tout âge. Elle identifie et maximise leur aspects de cette discipline pour pouvoir potentiel de mobilité. Le cas échéant, elle en parler avec leur médecin lorsqu’ils ont traite aussi leurs douleurs. Elle intervient le sentiment que les physiothérapeutes pour les problèmes aigus ou chroniques, pourraient améliorer leur bien-être. ⁄ dans les dimensions de la prévention et de la promotion de la santé, du traitement, de la réhabilitation ou des soins palliatifs.
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Philippe GETAZ
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une carrière au chuv
«La physiothérapie, une spécialité trop peu connue»
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Bien entraîner son cerveau Des chercheurs de l’Université de Montréal et le Prof. Demonet, directeur du Centre Leenaards de la mémoire (CLM) au CHUV ont publié une étude visant à analyser les effets réels que pouvaient avoir les différents programmes d’entraînement du cerveau disponibles sur le marché, notamment sur internet. Leurs résultats, obtenus en mêlant tests cliniques et imagerie par IRM, sont parus dans la revue Plosone. BT
Neurones
Testostérone et capitalisme Une étude menée conjointement par la Faculté d’économie de l’Université de Lausanne et le Service d’endocrinologie et diabétologie du CHUV a révélé que le taux de testostérone des dirigeants pouvait avoir une influence sur leur comportement et les inciter à prendre des décisions dans le seul but d’augmenter leurs profits. BT
éTUDE
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actualité
La Suisse est le premier pays à créer une carte de donneur d’organes électronique
LAURENT GILLIERON / Keystone
cursus
Développée par un médecin anesthésiste du CHUV avec le soutien de Swisstransplant, cette carte s’affiche automatiquement sur le smartphone de l’utilisateur lorsqu’il arrive à l’hôpital. Elle est disponible via l’application Echo112, déjà utilisée par plus de 350’000 personnes en Suisse. Une initiative qui pourrait permettre d’augmenter significativement le nombre de donneurs potentiels. Quelques jours après sa mise en ligne, 25’000 personnes avaient déjà rempli leur carte virtuelle. e-Health
Médecin anesthésiste au CHUV et à la REGA, le Dr Jocelyn Corniche est aussi le concepteur de l’application Echo112 qui permet de contacter les urgences locales tout en leur transmettant la position exacte de l’utilisateur, en Suisse ou à l’étranger: «En voyant ces dizaines de patients qui arrivent chaque jour aux urgences, je me suis dit que l’écran du smartphone pouvait également être le meilleur moyen de communiquer si l’on est un donneur d’organes potentiel.» BT
cursus
portrait
Une carrière au chuv
Claudia Mazzocato travaille au Service des soins palliatifs du CHUV depuis sa création. Elle y est maintenant médecin cheffe. Texte: Julien Calligaro
«C
ertains médecins disent qu’il ne faut pas avoir peur de la mort pour faire ce travail. Je pense qu’ils se trompent.» C’est avec sérénité et une certaine émotion que Claudia Mazzocato parle de son métier. Médecin cheffe au sein du Service des soins palliatifs du CHUV dirigé par le professeur Gian Domenico Borasio, elle est confrontée à la mort quotidiennement. Un choix fait tôt durant son parcours professionnel. Pendant son année post-grade, Claudia Mazzocato a pu remarquer que les patients en fin de vie dont elle s’occupait souffraient et étaient souvent isolés. Dès lors, elle a su quelle allait être sa spécialisation. Elle part trois ans aux Hôpitaux universitaires de Genève, seul endroit à l’époque où se trouve un service de soins palliatifs en Suisse. «Je ne savais
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pas du tout comment j’allais réagir face à la mort. Après un mois à Genève, j’ai adoré mon travail. On peut dire que je suis tombée dedans.» Ensuite, direction Paris pour parfaire ses études. Claudia Mazzocato y effectue deux séjours de six mois chacun. «C’est à ce moment-là que la direction du CHUV m’a demandé de diriger un groupe de réflexion pour la création d’un service de soins palliatifs. J’ai proposé de créer une équipe mobile, se déplaçant tant dans les différents services de l’hôpital qu’au domicile des malades.» Une année plus tard, sa proposition est acceptée. Le téléphone sonne. C’est l’un de ses patients. «Ils peuvent m’appeler à toute heure. Un médecin disponible est un élément essentiel pour des personnes confrontées à une
maladie grave. La douleur n’attend pas.» En ce moment, Claudia Mazzocato est occupée la plupart du temps par des consultations au Service d’oncologie ambulatoire. La doctoresse élabore également des directives anticipées. «Dans ces documents, les personnes en fin de vie décident des soins à ne pas recevoir s’ils n’ont plus les capacités mentales pour prendre une telle décision le moment venu. Ils parlent d’eux, de leur vie, mais aussi de leurs valeurs, tant sur le plan physique que spirituel. Des liens forts s’établissent entre eux et moi, c’est très enrichissant. Pendant un entretien, j’ai une fois dit à un monsieur que je devrais payer cette consultation, pas lui. Les patients et leurs proches m’apportent tant.» Cette relation particulière additionnée à la réflexion médicale façonne le métier de Claudia Mazzocato. N’a-t-elle pas peur d’être un jour à la place du malade? «Bien sûr, j’y pense tous les jours. Il me reste des craintes quant à la mort. Et c’est aussi pour cela que je fais ce travail.» ⁄
Une carrière au chuv
Eric Déroze
cursus
Ecoute et disponibilité sont les maîtres mots pour répondre au mieux aux demandes des patients gravement malades. Ainsi, Claudia Mazzocato se déplace souvent avec ses collègues au sein des différents services de l’hôpital pour suivre les patients plus précocement. 71
Lana Kandalaft
tandem
Kim ellefsen
cursus cursus
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Une carrière au chuv
egrouper au prélevées. Une fois La spécialiste en immunothérapie cœur de la Cité réinjecté, le vaccin Lana Kandalaft et sa maître d’œuvre hospitalière apprend au système chercheurs, médecins Kim Ellefsen collaborent pour mettre immunitaire à se et patients pour en place le nouveau Centre de théra- défendre contre le élaborer des traiteIl est parfois pies expérimentales contre le cancer. cancer. ments personnalisés aussi possible de Texte: Camille Andres, photos: eric déroze de lutte contre le modifier génétiquecancer, c’est l’idée ment les cellules du derrière le Swiss Cancer Center, Lausanne (SCCL). patient, afin de les rendre plus efficaces face à la Le Centre de thérapies expérimentales (CTE), maladie. «Une technique qui a donné de très bons service du département d’oncologie du CHUV et résultats aux Etats-Unis», selon Lana Kandalaft. tributaire clé du SCCL, deviendra lors de sa mise D’autres analyses, développées en collaboration en opération complète en 2016 l’un des plus avec Eric Raymond, Chef du service d’oncologie grands centres européens d’immunothérapie. médicale du CHUV (voir «In Vivo» n°1) peuvent indiquer quels médicaments seraient les plus «Chaque patient est différent. Parfois la solution adaptés au type de cancer et au patient en utilisée pour A n’obtient pas du tout les mêmes question. résultats pour B», explique Lana Kandalaft, directrice du CTE. Une situation qui laisse les Et pour la mise en œuvre? «La technologie existe, médecins démunis face aux nombreux traitements l’implanter ici est un énorme défi», confie Kim disponibles sur le marché. Comment choisir la Ellefsen, responsable opérationnelle du CTE et thérapeutique la mieux adaptée ou offrir des bras droit de Lana Kandalaft. Si cette dernière prises en charge au-delà des traitements stanprend les décisions stratégiques et veille à la dards actuels? C’est la problématique sur laquelle communication autour du projet, Kim Ellefsen gère se sont penchés les professeurs Georges Coukos, le quotidien entre les parties impliquées. Les chef du département d’oncologie et Lana Kandafondements qu’apporte Lana Kandalaft avec ses laft, arrivés au CHUV en 2012 en provenance de connaissances dans le domaine du cancer et de l’Université de Pennsylvanie. l’immunothérapie proviennent de son vécu à l’Université de Pennsylvanie; ceux de Kim Ellefsen Dans le souhait de fournir une thérapie personnad’une expérience opérationnelle du CHUV et de lisée, différentes approches d’immunothérapie sa ténacité face au challenge; elles forment à les seront donc développées au sein du CTE. Toutes entendre un «duo efficace». Qui sera d’autant plus se basent sur l’analyse de la tumeur, maintenue crucial que le centre ne cessera de croitre: pour viable et en champ stérile, après avoir été extraite préparer entre 200 et 400 thérapies cellulaires du corps du patient. Un axe consiste à créer des pour tous types de cancers d’ici 2017, l’équipe vaccins thérapeutiques à partir de cellules passera de 45 à 80 personnes. ⁄
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nominations
Remarcher après une paralysie Des chercheurs de RECHERCHE l’EPFL sont parvenus à faire remarcher un rat complètement paralysé en stimulant électriquement la partie sectionnée de la moelle épinière. Un nouveau laboratoire créé au CHUV va tester cette technologie sur des patients humains dès l’été prochain en utilisant une toute nouvelle plateforme d’analyse de la marche. Plus d’infos sur invivomagazine.com. BT
7th Challenges in Viral Hepatitis La nouvelle édition de ce minisymposium qui aura lieu le 22 janvier 2015 à l’auditoire Alexandre Yersin réunira plusieurs experts internationaux et nationaux de grande qualité, parmi lesquels le Prof. Geoffrey M. Dusheiko de l’University College London et le Dr Harry R. Dalton de l’Université d’Exeter. Les interventions se concentreront cette année sur les hépatites C et E. Informations et renseignements: malika.binggeli@chuv.ch BT
Evénement
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Chabane Nadia fonction Responsable du Centre cantonal de l’autisme NOM
PRéNOM
Mazzolai Lucia fonction Cheffe du Service d’angiologie NOM
PRéNOM
Le Conseil de Direction UNILCHUV a nommé la Dresse Nadia Chabane au titre de professeure ordinaire, responsable de la Chaire d’excellence Hoffmann dans le domaine des troubles du spectre de l’autisme et du Centre cantonal de l’autisme. Il s’agit du premier centre de ce genre en Suisse, fruit du partenariat de l’UNIL et du CHUV avec le soutien de la Fondation Hoffmann.
La Prof. Lucia Mazzolai a été élue membre du groupe de travail «Peripheral NOM Lehn Circulation» de la PRéNOM Isabelle Société européenne nominations fonction Directrice de cardiologie. La des soins Société européenne de cardiologie Madame Isabelle Lehn, actuelle (European Society of Cardiology – directrice des soins du département ESC) compte 18 groupes de travail de médecine, succédera à Madame qui ont tous pour but de stimuler et Hélène Brioschi Levi au poste de de transmettre les connaissances directrice des soins du CHUV, dès dans un domaine cardiovasculaire le 1er décembre 2014. spécifique. Les collaborations entre les groupes de travail et avec les Mme Lehn a, dit-elle, «grandi différentes associations de la ESC professionnellement au CHUV» et y sont vivement encouragées. les faits en attestent: arrivée dans l’hôpital universitaire lausannois en 1989, Isabelle Lehn n’a, en tout et pour tout, quitté le CHUV que cinq petites années. ERIC.DEROZE, Philippe Getaz, Margaux ZEENDER
cursus
cursus
Une carrière au chuv
migration
Christel Tran se consacre à l’étude et au traitement des maladies génétiques qui perturbent le métabolisme du corps humain. Quel est votre parcours? Après avoir suivi une première formation d’interniste, je me suis très vite intéressée au métabolisme, cet immense et complexe ensemble des transformations chimiques qui se produisent dans le corps. Et au fil de mes rencontres, notamment le Prof. M. Roulet à l’Unité de Nutrition Clinique et la Prof. Luisa Bonafé de la Division de pédiatrie moléculaire, je me suis décidée à étudier les erreurs innées du métabolisme. De quoi s’agit-il? Il s’agit de maladies génétiques qui provoquent le dysfonctionnement d’une ou plusieurs enzymes durant le processus de métabolisme. Ce sont des maladies rares, dans une majorité des cas il faut que les deux parents portent le «mauvais» gène pour qu’elles se déclarent. Chaque cas est différent, mais on peut les résumer en trois grandes familles: celles qui touchent le métabolisme énergétique, le métabolisme des petites molécules comme les protéines retrouvées dans l’alimentation, ou encore les macro-molécules.
Gilles Weber
Et où vous a menée cette formation? A Genève, où j’ai suivi le cursus de spécialisation en Endocrino-diabétologie auprès de Jacques Philippe, puis à Toronto au Hospital for Sick Children. Ce séjour est vite devenu un challenge professionnel
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NOM Tran PRénom Christel AU CHUV DEPUIS 2005 TITRE Responsable
consultation adulte avec erreurs innées du métabolisme Affiliation: Centre des maladies moléculaires (CMM) et le Service d’endocrinologie diabétologie et métabolisme (EDM) depuis 2013
et personnel pour moi qui n’avais pas examiné d’enfants depuis l’école de médecine, sans compter la barrière linguistique et le changement culturel. Mais aujourd’hui je retire tous les bénéfices de ce que j’y ai appris. Pourquoi la consultation adulte n’a-t-elle ouvert que l’an passé? Jusqu’à récemment, l’issue était souvent fatale pour les enfants atteints par ces maladies. Mais grâce aux progrès effectués dans le domaine, la prise en charge auparavant purement pédiatrique de ces patients s’inscrit dorénavant dans un vrai Centre enfant/ adulte pour les maladies moléculaires (CMM). Ainsi nous nous occupons aujourd’hui d’environ 50 patients adultes qui mènent pour la plupart une vie tout à fait normale, en ayant un métier ou une famille. ⁄ BT
gilles weber
contributeurs
Erik Freudenreich Erik Freudenreich a dirigé la réalisation de ce numéro de In Vivo au sein de l’agence LargeNetwork. Journaliste, il écrit par ailleurs régulièrement des articles traitant de santé ou de sciences pour des magazines tels que «L’Hebdo», «Technologist», ou «Hémisphères». Pour ce numéro, il a rédigé le reportage sur la protonthérapie (p. 57).
Philippe Gétaz Philippe Gétaz est photographe au Cemcav, le Centre d’enseignement médical et de communication audiovisuelle du CHUV. Il s’est rendu à l’Institut Paul Scherrer à Villigen, en Argovie, pour mettre en images le reportage consacré à la protonthérapie (p. 57) et a réalisé le portrait de la diététicienne Véronique Di Vetta (p. 26).
In Extenso remporte le «Prix coup de cœur» de la SUVA AWARD
Le supplément infographique «In Extenso» consacré à «la science du jogging» a été primé à l’occasion du Prix Suva des Médias décerné par la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents. Notre collègue Benjamin Bollmann a remporté «Le Prix Coup de cœur», créé spécialement cette année pour fêter le 20e anniversaire du Prix Suva des Médias. La distinction récompense un travail particulièrement innovant et/ou surprenant par le thème, la forme et/ou le support médiatique.
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In Vivo
Une publication éditée par le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et l’agence de presse LargeNetwork www.invivomagazine.com
édition
CHUV, rue du Bugnon 46 1011 Lausanne, Suisse T. + 41 21 314 11 11, www.chuv.ch redaction@invivomagazine.com Réalisation éditoriale et graphique LargeNetwork, rue Abraham-Gevray 6 éditeurs responsables 1201 Genève, Suisse T. + 41 22 919 19 19, www.LargeNetwork.com Béatrice Schaad et Pierre-François Leyvraz Direction de projet et édition online
Bertrand Tappy remerciements
Responsables de la publication
Gabriel Sigrist et Pierre Grosjean
Direction de projet
Alexandre Armand, Aline Hiroz, Anne-Renee Leyvraz, Melinda Marchese Anne-Marie Barres, Anne-Marie Vuillaume, Bertrand Erik Freudenreich (ad interim) Hirschi, Brigitte Morel, Cannelle Keller, Celine Vicario, Christian Sinobas, Christine Geldhof, Deborah direction graphique Gonzales, Dagmar Baroke, Damien Weber, Denis Diana Bogsch et Sandro Bacco Orsat, Diane de Saab, Elise Mean, Emilie Jendly, Enrico Ferrari, Fernando Mendes, Fiona Amitrano, Gilles Bovay, Idris Guessous, Jeanne-Pascale Rédaction Simon, Jocelyne Bouton, Katarzyna Gornik- LargeNetwork (Camille Andres, Sara Bandelier, Céline Bilardo, Benjamin Bollmann, Verselle, Laure Espie, Laurent Meier, Lauriane Martine Brocard, Clément Bürge, Julien Calligaro, Erik Freudenreich, Margaux Fritschy, Bridel, Lydia Lederer, Manuela Palma, Marie- Olivier Gschwend, Jean-Christophe Piot, Daniel Saraga, Julie Zaugg), Paule Goumaz, Cecile Monin, Marite Sauser, Massimo Sandri, Bertrand Tappy Muriel Cuendet-Teurbane, Muriel Faienza, Nathalie Jacquemont, Nicolas Jayet, Odile RECHERCHE iconographique Pelletier, Pauline Horquin, Philippe Coste, Sabrine Elias Ducret et Joëlle Kercan Philippe Dosne, Serge Gallant, Sonia Ratel, Stephan Studer, Stephane Coendoz, Stephanie Dartevelle, Thuy Images Oettli, Ulrike Kliebsch, Virginie Bovet, CEMCAV (Eric Déroze, Heidi Diaz, Philippe Gétaz, Gilles Weber, Margaux Zeender), Valerie Blanc, Veronique Sechet Martin Colombet, Christophe Delory, Sébastien Fasel et le Service de communication du CHUV. mise en page Partenaire de distribution
Ilina Catana, Sébastien Fourtouill, Romain Guerini et Yan Rubin
BioAlps TRADUCTION Technicis IMPRESSION
PCL Presses Centrales SA Tirage
17’000 exemplaires en français 3’000 exemplaires en anglais Les propos tenus par les intervenants dans «In Vivo» et «In Extenso» n’engagent que les intéressés et en aucune manière l’éditeur.
Suivez-nous sur twitter: invivo_chuv
l’innovation pétillante Ces pages présentent une sélection des personnes qui s’exprimeront à l’occasion du TEDxCHUV 2014. Retrouvez la liste complète des intervenants et le programme détaillé sur www.chuv.ch/tedx et #tedxchuv (Twitter). TEDxCHUV 2014
Jeudi 13 novembre 2014 de 14h00 à 18h00 au Swiss Tech Convention Center Campus de l’EPFL - Lausanne
«Le cœur au centre de tout» Prof. René Prêtre Chef du Service de chirurgie cardiaque, CHUV Les scientifiques considèrent le cœur comme une pompe assurant la circulation du sang dans l’organisme. Cardiologues et chirurgiens cherchent à préserver et à optimiser cette incroyable source d’énergie. Pour les poètes, le cœur symbolise ce que nous avons de plus précieux: l’amour et la vie. Un aperçu de la place centrale qu’occupe le cœur dans notre corps... et dans notre vie.
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«L’intérêt est pour la vie» Prof. Gian-Domenico Borasio Chef du Service des soins palliatifs, CHUV Les soins palliatifs ne sont pas tournés vers la mort, mais vers la vie. Une seule certitude: nous mourrons tous un jour. Dans une analyse rétrospective, les patients en fin de vie partagent leurs impressions et nous donnent des leçons de vie.
«une odyssée sanguine»
Prof. Jean-Daniel Tissot Chef du Service régional vaudois de transfusion sanguine Ma vie, ton sang. Le sang est porteur de mystères et de valeurs multiples, au carrefour des mythes et des symboles. L’explorer est un voyage hors du commun, qui traverse les horizons biologiques, porté par le globule rouge, étrange poussière d’étoile qui nous permet de respirer et de vivre.
«les cellules cérébrales autologues»
«nous ne sommes pas des machines à diagnostics»
«L’application qui sauve des vies»
Dresse Jocelyne Bloch
Dresse Valérie D’Acremont
Dr Jocelyn Corniche
Médecin associée au Service de neurochirurgie, CHUV Pouvez-vous imaginer que nos cellules cérébrales, après un séjour en laboratoire, soient réimplantées avec une mission précise? Favoriser la rémission de notre cerveau après un AVC.
Médecin adjoint, PMU Lausanne De quoi peut souffrir cet enfant? En Afrique, le personnel soignant est quotidiennement confronté à cette question. Un dispositif muni de capteurs révolutionnerait leur travail, confortant leurs diagnostics, établis avec peu de ressources à l’appui.
Chef de clinique au Service d’anesthésiologie, CHUV Chaque jour, des gens meurent, car il n’y a pas assez de dons d’organes. Votre smartphone peut contribuer à résoudre ce problème.
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C’est quoi un TED? Les conférences TED rassemblent les
talents pour partager et discuter des idées qui façonnent l’avenir. Les orateurs doivent relever un défi de taille: présenter leur sujet en 18 minutes maximum.
TEDxCHUV donne la parole cette année à des chercheurs et cliniciens qui innovent dans le domaine médical. Les discussions seront en français et en anglais.
minutes maximum par orateurs pour présenter leur sujet
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N° 4 – décembre 2014
10 pages de conseils nutritionnels
manger pour garder la forme
IN EXTENSO
In Vivo N° 4 – Décembre 2014
Les microbes en nous
céline lafontaine «Le corps humain se vend en pièces détachées» cerveau La science de l'optimisme Chirurgie Le Botox au secours des migraineux Edité par le CHUV www.invivomagazine.com IN EXTENSO les microbes en nous