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Traitements

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La vie au-delà de la dépression

Lorsque vous commencerez à vous rétablir de votre dépression, vous souhaiterez très probablement remettre de l’ordre dans votre vie. Qu’il s’agisse de votre vie privée ou professionnelle, de vos relations avec vos amis et la famille : il n’existe pas de recommandations spécifiques à ce sujet. Chacun d’entre nous suit son propre cheminement. Une rechute est toujours possible, mais il est possible de s’y préparer.

Comment éviter de replonger dans la dépression ?

La prévention des rechutes est un aspect important d’un programme d’accompagnement de qualité ou d’un programme d’auto-assistance en cas de dépression. Du fait de la maladie, vous avez développé une sensibilité particulière. Si le stress au travail avait fortement contribué à l’apparition de votre dépression, vous devrez aussi en tenir compte après votre rétablissement. La rechute n’est pas inévitable. La thérapie peut vous proposer des outils qui vous apprennent à identifier certains signaux, et ainsi à prévenir la rechute. Les instruments les plus utilisés sont le Plan de signalement, le Journal de l’humeur et la Carte de crise.

Qu’est-ce qu’un plan de signalement ? Un plan de signalement vise à vérifier comment vous allez et indique ce qu’il convient de faire si vous n’allez pas bien. Vous vous sentez peut-être bien en ce moment et vous vous demandez donc pourquoi vous devez réfléchir à l’éventualité d’une rechute future. Vous avez peut-être envie de ne plus penser à ces périodes difficiles de votre passé. Le plan de signalement permet d’assurer que vous continuerez à bien fonctionner et que vous interviendrez à temps en cas de passage à vide. Il peut être utilisé comme outil de prévention des rechutes, mais aussi comme un appui vous permettant de recontacter votre réseau d’aide (prestataires de soins et proches). Ces personnes trouveront dans votre Plan de signalement des explications sur les actions concrètes qu’elles peuvent entreprendre pour vous soutenir ou pour contribuer à votre prise en charge. Ce plan de signalement est extrêmement personnel est n’est en réalité jamais achevé. Vous pouvez l’affiner ou l’adapter en fonction des nouvelles expériences vécues. Pour compléter ce plan, vous pouvez demander de l’aide à vos thérapeutes et aussi impliquer votre entourage direct. Vos proches peuvent souvent ajouter un élément auquel vous n’aviez pas encore pensé. De plus, ils peuvent jouent un rôle important dans la prévention des rechutes à l’avenir.

Vous trouverez un plan de signalement vierge et des instructions pour le compléter dans la section des « Pages personnelles ».

Quels signaux envoyez-vous ? Dans le secteur de la santé mentale, les plans de signalement sont souvent utilisés. Leur but est d’éviter le développement de nouvelles crises psychiques à l’avenir. Un tel plan comporte deux volets.

1. Description des signes précurseurs d’une rechute, souvent visibles quelques jours ou quelques semaines auparavant. 2. Plan d’action : quelles actions faut-il entreprendre lorsqu’une rechute est imminente ?

Lors de l’élaboration du plan de signalement, une attention particulière est portée aux facteurs de stress ainsi qu’aux facteurs protecteurs dans votre vie. Les facteurs de stress sont des événements ou des situations qui peuvent vous déséquilibrer. Les facteurs protecteurs vous aident à rester en équilibre ou à rétablir l’équilibre. A la fin de ce guide, vous trouverez un exemple de plan de signalement.

Dans la section des « Pages personnelles » de ce guide, vous trouverez une méthode couramment utilisée dans le monde entier pour enregistrer votre humeur : le graphique de vie ou « life chart », un aperçu mensuel à l’aide duquel vous pouvez suivre quotidiennement votre humeur, les événements importants de votre vie et la prise de vos médicaments, en cochant simplement des cases.

Tout à la fin de ce guide, vous trouverez une carte de crise prête à l’emploi. Qu’est-ce qu’un journal de l’humeur ? Il existe de nombreuses façons de suivre votre humeur sur une base quotidienne. D’un simple carnet de notes personnel où vous écrivez à votre manière comment vous vous sentez chaque jour, jusqu’à l’une des nombreuses applications gratuites offertes en ligne. Choisissez ce qui vous convient le mieux : le plus important est que vous preniez le temps de le faire tous les jours. En effet, avec un journal de l’humeur, vous et vos aidants/ soignants pouvez plus facilement suivre l’évolution de votre humeur et vos progrès personnels.

Qu’est-ce qu’une carte de crise ? La carte de crise existe sous la forme d’un petit dépliant pratique qui indique les mesures à prendre si vous vous trouvez en situation de crise psychique. Elle sert donc non seulement de référence à la personne elle-même, mais aussi aux personnes de l’entourage susceptibles d’être confrontées soudainement à une telle situation. Sur cette carte, vous indiquez vous-même comment les personnes présentes peuvent réagir : qui elles doivent appeler, ce qu’elles sont autorisées à faire mais aussi ce qu’elles doivent éviter de faire, où elles peuvent trouver de l’aide, etc. Des études aux Pays-Bas ont démontré que l’utilisation d’une telle carte de crise permet de réduire le nombre d’hospitalisations sous la contrainte, d’améliorer la prise en charge et d’obtenir une aide plus efficace. La carte de crise a un format portefeuille et vous pouvez l’emporter partout avec vous. Votre thérapeute ainsi qu’une personne de confiance en recevront une copie. Les informations figurant sur la carte ont été déterminées au début d’une l’hospitalisation ou d’un processus d’accompagnement au sein des services de soins de

santé mentale, au cabinet de votre médecin généraliste, ou encore dans un centre d’aide sociale (Centre Public d’Aide Sociale - CPAS). Vous détaillerez ces informations en concertation avec un prestataire de soins, sur une base volontaire.

Rétablissement ≠ guérison Guérison et rétablissement ne sont pas synonymes. Quand nous avons la grippe, nous nous reposons à fond pendant quelques jours, puis nous sommes normalement « guéris ». Une fois l’infection éliminée, nous retrouvons le même état qu’avant la grippe. Dans le cas du rétablissement, les symptômes de la maladie ne disparaissent pas nécessairement. Vous ne « guérissez » pas complètement. Mais cela ne vous empêche pas de vivre encore une vie bien remplie et de prendre du plaisir à faire ce que vous aimez. Les désagréments liés aux symptômes seront limités autant que possible. Lorsque vous êtes victime d’une affection psychiatrique sévère, et la dépression peut en être une, vous passez généralement par quatre stades :

La phase 4 (phase de réorientation) est le but ultime de tout processus de rétablissement. Dans votre vie quotidienne, votre dépression est quasi absente. Vous la portez encore dans le « sac à dos » de vos expériences, mais elle ne domine plus votre vie.

Vous vous sentez submergé par la dépression Vous luttez contre la dépression

Vous vivez avec la dépression

Vous retrouvez une vie au-delà de la dépression

Le retour au travail

70 % des personnes qui se rétablissent après avoir traversé un problème psychique associé à un congé de maladie (partiel) souhaitent reprendre le travail. Les services publics d’emploi et de formation, tels que le FOREM et ACTIRIS, vous aideront à cet égard. Les personnes qui présentent une fragilité ou un handicap physique, mental et/ou psychique limitant leur réinsertion au travail peuvent s’adresser à l’AVIQ www.aviq.be.

J’ai arrêté de travailler. Tout à fait à contrecœur. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Ce n’était pas une question de volonté, mais de nécessité. Rien ne va plus, rien ne marche. Les choses qui jadis me procuraient tant de plaisir à la rédaction sont devenues une torture. Je dois me faire violence pour sortir du lit, pour me rendre à la salle de bain. Et pour ensuite me plaquer ce fichu sourire sur le visage. Je n’en peux vraiment plus. Ça me semble même pitoyable. J’en ai assez, je me sens si vide. En ce moment, en fait, je ne ressens plus rien. Pas même en écrivant ces mots. Tout m’indiffère. Je ne sais pas trop comment continuer. Je passe mes jours à pleurer, submergé par un chagrin immense. Mais pourquoi ? D’où cela vient-il ? Pfff, je n’en ai aucune idée ! Cela me tombe dessus, chaque jour, invariablement. Et cela ronge tout le reste. J’ai le sentiment que je suis en train de dépérir lentement, depuis très longtemps déjà. Depuis plus longtemps que je ne veux l’avouer, sans doute. Ce soir, j’ai appelé la ligne antisuicide. Jamais je n’aurais pensé faire cela un jour. Mais si vous n’avez personne d’autre à qui parler, que faire ? C’était étrange. On m’a conseillé d’avoir recours à une aide professionnelle. Mais pourquoi le ferais-je ? Personne ne peut m’aider, à part moi. C’est mon avis en tout cas. »

Source : Depressief? Loser! (Dépressif ? Loser ! ) (Riadh Bahri) L’accompagnement prend comme point de départ votre souhait et profil de carrière. Quels sont vos points forts ? Quels jobs vous conviennent ? Le type d’allocation que vous recevez n’a pas d’importance. Si vous percevez une allocation de maladie, le trajet de réinsertion s’effectuera en concertation avec votre médecin conseil.

La médiation est axée sur l’action. Si nécessaire, vous pourrez suivre un stage, un cours ou une formation à l’entretien d’embauche. La priorité sera donnée à l’expérience sur un terrain professionnel.

Changer de travail ? Si vous avez déjà un travail mais qu’en raison de votre dépression, vous ne vous y sentez plus à l’aise et êtes à la recherche d’autres horizons, vous pouvez vous adresser à différents organismes qui aident à la réorientation de carrière comme Actiris à Bruxelles, Forem en Wallonie, Interfedération des EFT/OISP www.interfede.be, CAIPS www.caips.be, Socrate www.espace-socrate.com (Charleroi), Calif www.calif.be ou AIGS www.aigs.be (Liège).

Rencontrez-vous des difficultés au travail en raison de votre maladie ? • Vos tâches ne tiennent pas suffisamment compte de votre maladie ? • Le contact avec votre nouveau chef de service est difficile ? • Vous vous heurtez à l’incompréhension de plusieurs collègues ? • Vos conditions de travail ne sont pas suffisamment adaptées ? Les agents d’intégration professionnelle dépendant de l’AVIQ vous accompagnent en toute discrétion. Vous pouvez leur poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit. Ils vous aideront à résoudre les difficultés au travail et rechercheront avec vous une solution personnalisée.

Coaching professionnel Le coach professionnel d’un service de SSM ou d’un centre de réadaptation fonctionnelle (CRF) offre à ses clients un accompagnement intensif visant une (ré)insertion professionnelle effective et durable (parcours d’insertion). Le coach s’adresse à des personnes présentant une vulnérabilité psychique mais qui ont su acquérir une stabilité dans un certain nombre de domaines de la vie et expriment le souhait de trouver un travail rémunéré.

Comment mon (futur) employeur va-t-il réagir ?

Comment expliquer à votre (futur) employeur votre problème et ses effets potentiels sur vos performances professionnelles ? Soyez clair(e) Ne tournez pas autour du pot, n’utilisez pas de mots savants et évitez les explications longues et complexes pour décrire le problème. Expliquez votre situation en termes simples et compréhensibles. Être honnête ou faire preuve de stratégie ? D’un côté, vous ne pouvez pas raconter de mensonges ni passer sous silence les conséquences que certains problèmes pourraient avoir sur vos performances. Mais par ailleurs, c’est un nouveau départ et il s’agit de se montrer sous son meilleur jour. « Quelles sont les conséquences sur vos performances professionnelles ? » Cette question, chaque employeur vous la posera. Expliquez clairement quels problèmes peuvent se produire et mentionnez à chaque fois une solution possible. Il peut s’agir d’une adaptation du régime de travail, de l’horaire ou des attributions, ou encore de la prise en compte du besoin d’accompagnement au travail ou d’absences plus fréquentes. Adoptez un discours positif Veillez à éviter les mots à connotation négative (« internement en hôpital psychiatrique », « psychotique », etc.). Ne mentionnez pas uniquement les limitations, mais parlez aussi des aspects qui ne posent pas problème.

Source: https://handicapenarbeid.be/dossiers-m-r/ psychische-problemen-en-arbeid/

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