CHRONIQUE
L’histoire d’une commune coupée en deux Depuis la deuxième partie du XIXème siècle, Ixelles présente la particularité de voir son territoire traversé par Bruxelles-Ville au droit de l’avenue Louise. Comme souvent, une question budgétaire et financière, en lien avec l’extension des faubourgs de notre capitale… Il est un fait que l’histoire des villes est intimement liée aux liberalités dont elles jouissaient et permettaient le développement du commerce, des échanges et du savoir. Toutefois, les fonctions défensives sont, longtemps, demeurées essentielles. Ainsi, les bourgs qui se sont développés au pied des fortifications constituaient ce qu’on appelait alors la “cuve”. Les habitant·e·s de ces hameaux et autres villages agricoles payaient des taxes à la ville dont ils dépendaient et relevaient de sa juridiction; en échange de quoi la ville leur offrait protection, accès au marché et aux hospices. Le poids économique et démographique des villes ne cessant de croître, la plupart furent confrontées au besoin d’étendre leurs limites au-delà des premières enceintes, jusqu’à laisser définitivement tomber les murs défensifs. Le concept même de “cuve” s’en trouvait dénué de fondement.
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En 1795 la République française abolit la cuve. Dès l’indépendance belge, la capitale réaffirme son souhait de voir celle-ci rétablie en fusionnant la ville aux communes périphériques. A l’époque déjà, cette idée - qui aurait eu pour conséquence de renforcer la capitale – inquiète les élus d’autres grandes villes et en 1853, le projet de loi est rejeté par la Chambre. Il est vrai que les faubourgs deviennent de véritables quartiers qui, durant la première moitié du XIXème siècle, n’ont de cesse de se développer. La Ville de Bruxelles, à l’étroit dans ses anciennes limites, réussit cependant à s’étendre via des acquisitions et annexions de terrains non bâtis : le quartier Léopold, le plateau du Solbosch, Laeken, Neder-Over-Heembeek et… l’avenue Louise.