Maintenance immobilière - volume 10 numéro 1

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VOLUME 10 | NUMÉRO 1

RISQUE DE PANDÉMIE

SOYEZ PRÊTS ! DOSSIER SPÉCIAL ROY.

QUAND LA RECONNAISSANCE FAIT LA DIFFÉRENCE

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MOT DE L'ÉDITEUR

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ÉDITEUR  Jacques Boisvert

RESPONSABLE DE LA QUALITÉ DES CONTENUS Johanne Landry COLLABORATION À CE NUMÉRO  Henri Bouchard, Brigitte Dupuis, Yvon Rudolphe, Yanis Semsari, Nathalie Thibault et Bruno Turcotte RÉVISION  ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires : Lan Lephan PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Roxane Paquet

VOUS AVEZ DES RESPONSABILITÉS MORALES ET LÉGALES ENVERS LES OCCUPANTS DES IMMEUBLES QUE VOUS GÉREZ

Montréal Québec 450 670-7770 418 317-0669 ADMINISTRATION  Edith Lajoie Directrice des opérations et de l'expérience client COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention n PP 41614528

Jacques Boisvert jacques.boisvert@jbcmedia.ca

PHOTO EN PAGE COUVERTURE ©Getty Images par FangXiaNuo PUBLICITÉ  Souk Vongphakdy Directeur des ventes internes

JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

JOURNALISTES Gabrielle Brassard-Lecours, Johanne Landry, Sylvie Lemieux et Nathalie Savaria

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omme l’indique clairement notre première page, ce numéro du magazine Maintenance immobilière est largement consacré aux risques de pandémie. S’il n’y a pas lieu de paniquer pour l’instant au Québec, il reste que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle le monde entier à se préparer à une éventuelle pandémie du nouveau coronavirus, jugeant très préoccupante l’augmentation soudaine de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran (au moment d’écrire ces lignes).

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ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS  www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Maintenance immobilière. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.

ISSN 1925-7988

Partenaire de :

Le magazine Maintenance immobilière est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

Les immeubles de bureaux accueillent de nos jours plus de personnes au pied carré, et les employés travaillent davantage à proximité les uns des autres. Au-delà de la prévention, comme nous le rappelle l’avocate Katherine Poirier en page 13, les gestionnaires et les propriétaires d’immeubles ont l’obligation de préserver la sécurité du public dans leurs établissements ; en ce sens, ils doivent s’assurer d’être prêts s’il survient une pandémie, afin de ne pas engager leur responsabilité, celle d’avoir négligé de prendre les mesures sanitaires nécessaires pour limiter la propagation d’un virus. Également à ne pas manquer dans cette édition qui, soit dit en passant, ouvre déjà la 10e année d’existence de Maintenance immobilière, un dossier spécial consacré à la firme Roy. Sa présidente et chef de la direction, Julie Roy, est une des rares femmes majoritairement propriétaires d’une grande entreprise qui compte plus de 2 500 employés. Elle nous accorde ici une grande entrevue que vous prendrez beaucoup de plaisir à lire, j’en suis convaincu. Finalement, nous vous proposons un compte-rendu de la visite du dernier événe­ment PropTech New York. Comment la proptech permet-elle de créer de la valeur pour le promoteur, le propriétaire ou le locataire ? À lire, entre autres, dans ce texte. Bonne lecture !

Jacques Boisvert Éditeur

www.jbcmedia.ca

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SOMMAIRE

5 PLANIFIER LES MESURES À PRENDRE EN CAS DE PANDÉMIE Par Johanne Landry

28 TECHNOLOGIE Un nouvel outil pour mesurer l’écoresponsabilité des entreprises Par Gabrielle Brassard-Lecours

14 HYGIÈNE DU BÂTIMENT L’importance des bonnes techniques d’entretien 30 DE BONS TUYAUX Plomberie - Code sanitaire à adopter en cas d’épidémie Par Nathalie Thibault Le développement durable et les codes Par Henri Bouchard 17 BULLETIN QUÉBEC SALUBRITÉ 34 TENDANCES ET INNOVATIONS  20 MOT DU PRÉSIDENT DE BOMA QUÉBEC La décarbonisation, de la parole aux actes Souligner le travail accompli Par Brigitte Dupuis Par Bruno Turcotte 38 CREW M 21 DOSSIER SPÉCIAL ROY Félicitations aux gagnantes Quand la reconnaissance fait la différence Propos recueillis par Nathalie Savaria 40 MIPIM PROPTECH NEW YORK  Édition novembre 2019 25 LES ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉ, Par Yvon Rudolphe et Yanis Semsari UNE TENDANCE QUI EXPLOSE 45 LE SAVIEZ-VOUS ? Par Sylvie Lemieux

INDEX DES ANNONCEURS AMCQ 37, 44 Bee-Clean Services d'entretien 35 BOMA Québec 2

ON PARLE DE… 2019-nCoV 5, 14 Académie Roy 24 Accès Location + 46 Agence internationale de l'énergie (AIE) 34 Agence spatiale canadienne 38 Allemagne 37 Amérique du Nord 26 Anderson Ryan 41 Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ) 45 Association internationale de l'industrie de l'entretien sanitaire (ISSA) 19 Audet Sylvain 45 Bakak Consulting 8 Bellini Giancarlo 45 BIXI 36 Blackstone 41 BOMA Canada 5, 6, 7, 8, 13 BOMA Québec 20, 29 Borden Ladner Gervais 13 Bouchard Henri 30 Bougie Alexandre 11 Breather 27 Brunet Jean-Yves 45 Caisse de dépôt et placement du Québec 27 Calgary 27 Canada 5, 22, 25 Caron Marie-Josée 9, 10 CBRE 25, 39 Chiara Vincent 20 Chiasson Josée 29 Cité du Multimédia - Phase 8 38 CMMTQ 30

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CMMTQ 16 Comité paritaire région de Québec 42 Conciergerie SPEICO 15

CNRC 30 Code de construction du Québec 30, 32 COHÉSIO Architecture 45 Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) 9, 10, 11 Complexe des sciences de l'Université de Montréal 38 Corée du Sud 3 Cormier Serge 29 Couche-Tard 24 Council on Foreign Relations 17 Couvertures West Island 45 Couvreur La Relève 45 CREW M 38 CSA 30 Dansereau Étienne 29 DCS Global Enterprise 8 Défi énergie 20 Desmarteau Annik 29 Deux-Montagnes 26 Dupuis Brigitte 34 École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) 40 EDGE Technologies 41 Edmonton 27 Empire State Building 44 Empire State Realty Trust 44 Énergir 20 EQ Office 41 Eureka 45 Facebook 24 Fleury Carl 45 Fonds immobilier de solidarité FTQ 29 Forensic Restoration 19 Gagné Sonia 39

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GDI Services (Québec) SEC 48 GSF Canada 47 JBC Média 12, 26

Gala Excellence 38 Garrett Laurie 17 Gaspésie 39 Gates Bill 17 Gaw Capital Partners 42 Germain Christiane 20 Gilles Veilleux 45 Global Biorisk Advisory Council (GBAC) 19 GMAO Interal 45 Gouvernement du Québec 20 Great Place to Work Canada 24 Groupe Germain Hôtels 20 Groupe Mach 20 Guide de planification en cas de pandémie 2019 8 Hex Area 45 Hydro-Québec 20 IQ Office Suites 27 Iran 3 Italie 3 Ivanhoé Cambridge 27, 29 JBC Architectes 45 Jewish General Hospital 39 Johnson Controls 34 Knotel 27 Krispine Avi 25, 26 Lachapelle Jacinthe 39 Lafleur Francis 46 Lakerman Jon Hein 41 Laliberté Richard 45 Landmark 45 Lapierre Pascal 45 Laval 29 Lee Bill 42 LEED 28

Lafleur & Fils 11 Le Groupe Alfid 41 Le Groupe Charbonneau 31

LEED Gold for Existing Building 44 Legionella 33 Les Couvertures Dixmo 45 LinkedIn 44 Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) 9, 10, 11 Maître Plus 10 45 Malkin Anthony E. 44 Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes 38 Miller Herman 41 Mimeault Joël 46 Ministère de l'Économie et de l'Innovation 44 MIPIM PropTech New York 3, 40, 41, 44 Morissette Isabelle 45 Multi-Toits M. F. 45 New York 40, 44 Next Generation Commitee 39 Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier (OCVI2) 40 Olinger Patricia 19 Ontario 21 Organisation mondiale de la Santé (OMS) 3, 5, 8 Ottawa 27 Picard Lisa 41 Planète Roy 24 Poirier Katherine 3, 13 Politique énergétique 2030 20 Portes de garage Lafleur 46 Prix Pulitzer 17 Provencher_Roy 39 Québec 3, 5, 21, 37, 44 Rambert Amandine 29 RBQ 30 Rechler Scott 43 Règlement sanitaire international (RSI) 18

Mat Tech 43 PremièreAction 33 Roy. 7

Regus 25, 27 Requests! 45 Rousseau Patrick 45 Roy. 3, 21, 22, 23, 46 Roy Julie 3, 21, 22, 23, 24 Rudolphe Yvon 40 RXR Realty 43 Salon ISSA Show Canada 45 Santé publique 13 Savard Christian 29 Semsari Yanis 40 Services Ménagers Roy 21 Shooner Anik 38 Signature Service d'entretien 21 Sociétés les mieux gérées au Canada 46 The White Company 27 Toitures Trois Étoiles 45 Toronto 25, 26, 27 Transition énergétique Québec 20 Trois-Rivières 29 Truchon Stéphane 45 Truchon Toiture et Imperméabilisation 45 Turcotte Bruno 20 Uber Eat 43 Université de Montréal 38 Université Paris Dauphine 40 Vancouver 25, 26, 27 Ville de Montréal 20, 25, 26, 27, 39 Ville de Québec 20 Vivre en Ville 28 Waterloo 27 WeWork 25, 27 Workhaus 27


GETTY IMAGES PAR GILNATURE

PLANIFIER LES MESURES À PRENDRE EN CAS DE PANDÉMIE PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE

Protéger ses employés, ses locataires et le public, minimiser les risques de transmission des virus et de pertes financières, communiquer adéquatement et avec les bonnes personnes : propriétaires et gestionnaires d’immeubles, êtes-vous bien préparés pour faire face à une éventuelle pandémie ?

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pidémie, pandémie et transmission de maladies infectieuses font l’actualité. Le coronavirus 2019-nCoV est sous haute surveillance en ce moment, et l’avenir nous précisera sa gravité et son degré de propa­ gation. Si tous espèrent qu’il ne cause pas de ravages au Québec, ou très peu, la situation fait tout de même réfléchir. Qu’ils soient de la famille des Coronaviridae ou qu’ils proviennent d’autres souches, des virus contagieux peuvent apparaître n’importe quand ; qu’on se souvienne, par exemple, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), de la grippe H1N1 ou de l’épidé­ mie de virus Ebola. Sans être alarmiste, il faut avoir un plan au cas où… Dans les immeubles de bureaux modernes, de plus en plus d’employés travaillent dans des aires ouvertes, ils sont davantage en contact les uns avec les autres ; les modèles de collaboration d’aujourd’hui font en sorte que la population

dans les bâtiments est densifiée, qu’il y a plus de personnes au pied carré. Dans notre société, la population est vieillissante, et nous sommes à l’ère de la mondialisation. Conséquence : les maladies peuvent se propager plus rapidement que par le passé. Une équipe de BOMA Canada a colligé, dans son Guide de planification en cas de pandémie, une documentation sur des pratiques poten­ tielles pour faire face à une pandémie qui serait déclarée par un organisme de santé gouverne­ mental, par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ou par un propriétaire d’immeuble ou un gestionnaire immobilier en vertu de son propre plan de pandémie. Le document d’une vingtaine de pages, dont la première version a été produite à la suite de l’éclosion du SRAS au Canada, vise à aider les membres de BOMA à protéger les locataires, les visiteurs et le personnel de leurs immeubles. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020

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EN CAS DE PANDÉMIE

« Votre entreprise a-t-elle un plan de pandémie à jour ? Vos employés ont-ils reçu une formation sur le plan et l’ont-ils pratiquée ? Comprennent-ils comment votre propriété sera exploitée pendant la pandémie, comment leurs rôles et leurs responsabilités peuvent changer en cas de pandémie, et comment leur santé et leur sécurité seront protégées en milieu de travail ? », demande BOMA en introduction du document. LES COMMUNICATIONS EN CAS DE PANDÉMIE Une stratégie de communication est une composante essentielle d’un plan en cas de pandémie, indique le document de BOMA. Que faut-il communiquer ? Ce qu’il importe de savoir sur la pandémie ; les révisions de la politique des congés de maladie ou de vacances ; les politiques de télétravail et les autres mesures pour limiter la propagation ; les ressources à la disposition des employés, le programme d’aide aux employés, les lignes d’assistance et autres, par exemple. Il faut aussi penser à la rétroaction et permettre aux employés de communiquer leurs préoccupations et leurs problèmes et y répondre. Comment ? Par la mise en place d'un portail intranet ou d’une ligne d’assistance qui offre un moyen de répondre en temps opportun.

Comment communiquer ? À cet égard, le guide BOMA propose une série de questions, notamment : votre plan de communication en cas de pandémie comprend-il des méthodes permettant de faire part des changements apportés aux opérations commerciales au fur et à mesure que la pandémie évolue, avec des informations claires sur la façon dont ces changements toucheront le personnel ? Utiliserez-vous des lignes téléphoniques directes, des médias sociaux, une page intranet particulière ou d’autres mécanismes ? Avez-vous pensé aux employés atteints d’une déficience sensorielle ? À ceux dont le français ou l’anglais n’est pas la langue maternelle ? « Il est important d’élaborer des messages avec sensibi­ lité, ajoute-t-on dans le guide. Si la pandémie est grave, certains employés peuvent perdre des membres de leur famille ou des amis à cause de la maladie. Fournissez des moyens pour votre personnel d’accéder aux services de consultation et de soutien. » On y rappelle aussi les meilleures pratiques en cas de crise : la communication doit être opportune, précise, honnête, crédible, cohérente, appropriée, régulière et pertinente.

GETTY IMAGES PAR RIDOFRANZ

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Le guide parle également de communications externes avec les locataires, les détaillants, les vendeurs et fournisseurs, les médias et le public en général. On conseille de planifier le contenu, le moment et le moyen de com­ mu­niquer avec ces publics. Il faut également préparer des modèles afin d’être prêt à communiquer rapidement en cas de besoin et nommer un porte-parole clé en cas de pandémie, secondé par plusieurs suppléants au besoin.

de services de sécurité quant aux effectifs supplémentaires requis ou disponibles, les équipements et les uniformes, ainsi que la formation pour les nouveaux effectifs. Le guide suggère enfin d’officialiser les accords par écrit.

LES ASPECTS LIÉS AUX TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION Pendant une pandémie, les technologies de l’information tiennent une place essentielle pour gérer l’augmentation du télétravail et du contact à distance avec les employés et les clients, souligne le guide BOMA. Création de plateformes, service de téléassistance, portail intranet, réunions virtuelles, entre autres, il y aura sollicitation accrue des technologies. On conseille de négocier des conditions préférentielles avec les fournisseurs d’outils et de conférence Web. Parmi les facteurs supplémentaires à consi­ dérer figurent la détermination de ses capacités actuelles en matière d’accès à distance, l’évaluation des capacités requises durant une pandémie, l’augmentation des ressources pour y répondre, ainsi que l’éta­ blis­se­ment de procédures d’accès à distance pour le personnel. AU CHAPITRE DE LA SÉCURITÉ Advenant une pandémie grave, tous les secteurs de la société subiraient un fort taux d’absentéisme, notamment celui du maintien de l’ordre. Les sociétés doivent anticiper une plus faible disponibilité de leur propre personnel de sécurité comme des premiers intervenants de la collectivité et mettre au point des plans évolutifs, tenant compte de différents scénarios sur la gravité de la pandémie, pour augmenter leur personnel et leurs ressources en matière de sécurité, rappelle-t-on dans le guide BOMA. Certains facteurs sont à considérer comme la représentation du service de sécurité de l’entreprise dans le comité de planification en cas de pandémie, différentes discussions avec les fournisseurs et prestataires indépendants

Entretenir aussi de bonnes relations, ça c’est brillant. ROY-20-109_1-2ilot_Magazine.indd 1

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EN CAS DE PANDÉMIE

LA CONTINUITÉ DES ACTIVITÉS Une pandémie pourrait gravement menacer la maind’œuvre des établissements commerciaux, compromettant l’exploitation des installations ou limitant les services offerts. La maladie peut en outre se propager facilement dans les établissements commerciaux, car de grands groupes de personnes s’y rassemblent quotidiennement. Cela pourrait avoir un effet économique sur les entre­ prises si les clients choisissent de rester à la maison plutôt que de risquer d’être infectés, lit-on dans le Guide de planification en cas de pandémie 2019 de BOMA Canada. Les entreprises peuvent s’attendre à trois principaux problèmes de continuité des activités. Premièrement, l’absentéisme, non seulement parce que des employés eux-mêmes seraient atteints, mais aussi parce que certains devraient s’occuper de membres de leur famille ou de leurs enfants si les écoles et les garderies étaient fermées. D’autres encore pourraient choisir de rester à la maison par crainte de la contagion. Deuxièmement, un changement dans les modèles de commerce, notamment dans les articles en demande, mais aussi dans les heures d’affluence, car des consomma­ teurs, en effet, pourraient faire leurs achats aux moments les moins fréquentés pour réduire leurs contacts avec d’autres personnes. Un nombre accru de personnes pourraient également utiliser les services de livraison à domicile ou rechercher des services de point de retrait automobile pour limiter au minimum les contacts interpersonnels. Troisièmement, une interruption de l’approvisionnement ou de la livraison pour des articles provenant de régions gravement touchées. Votre plan de continuité des activités, conseille-t-on, doit être fondé sur des hypothèses associées aux éléments suivants : le taux d’infection et de mortalité, la sensi­ bilité et la vulnérabilité de la population, le niveau d’absentéisme des travailleurs, la durée de la pandémie, ainsi que la possibilité de multiples vagues de maladie et de pandémie. À cet égard, le guide BOMA énumère 16 considérations dont il faut tenir compte conformément aux directives de l’OMS sur la gestion des risques de pandémie de grippe.

Le document complet Guide de planification en cas de pandémie 2019 de BOMA Canada est divisé en plusieurs chapitres comportant des informations générales, des questions à se poser, des conseils et recommanda­tions, ainsi que des liens vers des organisations, agences et autres ressources pouvant apporter du soutien en regard des consi­ dérations relatives à la santé et à la sécurité des employés ; aux milieux physiques ; aux communications en cas de pandémie ; aux fournitures et fournisseurs ; aux aspects liés aux technologies de l’information, à la sécurité ; ainsi qu’aux considérations juridiques pour les propriétaires d’immeu­ bles et les gestionnaires immobiliers. Vous pouvez le consulter au bomacanada.ca/fr/pandemic-2019. Ce guide est commandité par Bakak Consulting et DCS Global Enterprise.

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LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DES EMPLOYÉS Mesures à prendre pour protéger son personnel : la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) nous renseigne.

S'

il n’y a pas d’obligation légale pour les employeurs d’établir un plan des mesures d’urgence en cas de pandémie, il existe néanmoins celle de protéger la santé et d’assurer la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs. « Selon l’article 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST), l’employeur a l’obligation de prendre les mesures nécessaires, notamment l’aménagement des lieux de travail, l’instauration de méthodes de travail sécuritaires ainsi que l’information et la formation des travailleurs. L’employé a l’obligation, selon l’article 49 de la Loi, de prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique et veiller à ne pas mettre en danger celles des autres personnes », rappelle Marie-Josée Caron, conseillère en préventioninspection, experte en risques biologiques à la CNESST. Bien entendu, les moyens varient selon le type de virus en cause et la gravité de la situation. On parle cependant de mesures de base comme le lavage fréquent des mains avec de l’eau et du savon de préférence ou, à défaut, avec un gel désinfectant ou une lingette alcoolisée ; il est aussi question d’hygiène respiratoire, c’est-à-dire de tousser ou d’éternuer dans le pli du coude. D’autres moyens

MARIE-JOSÉE CARON Conseillère en prévention-inspection, experte en risques biologiques CNESST

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EN CAS DE PANDÉMIE

peuvent également être recommandés comme se faire vacciner, s’il existe un vaccin ; respecter une distance de deux mètres par rapport aux personnes symptomatiques ; éviter les réunions en face à face et, s’il faut absolument réunir les gens, le faire dans une pièce assez grande pour qu’ils puissent se disperser ; et utiliser plutôt les outils technologiques pour communiquer, énumère Marie-Josée Caron. Si la gravité de la pandémie le requiert, un employé en contact avec un grand nombre de personnes, un réceptionniste à l’accueil d’un immeuble, par exemple, pourra être isolé derrière un écran de verre ou de plastique. Si les autres moyens ne peuvent être mis en place, le port d’un masque N95 ajusté au visage de la personne est recommandé. Le plan de mesures d’urgence en cas de pandémie demeure certes fortement recommandé. « À la

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CNESST, nous favorisons la prise en charge des milieux pour éviter que l’absentéisme des travail­ leurs atteigne un niveau tel qu’il pourrait perturber les opérations et la continuité des services », insiste l’experte en risques biologiques. Selon l’article 51.11 de la LSST, l’employeur a l’obligation de fournir gratuitement aux travailleurs tous les moyens et les équipements de protection individuels et collectifs requis et de s’assurer que les travailleurs les utilisent adéquatement. « Encore faut-il, en effet, que les personnes soient formées sur la façon correcte de porter et de retirer les masques et autres équipements », ajoute MarieJosée Caron. Les personnes infectées ont-elles droit à des congés payés ? « La Loi sur les normes du travail ne prévoit pas de congés particuliers en cas de pandémie,


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« La Loi sur les normes du travail ne prévoit pas de congés particuliers en cas de pandémie, ce sont les règles générales encadrant les congés de maladie qui s’appliquent. » – Alexandre Bougie

ALEXANDRE BOUGIE Porte-parole CNESST

ce sont les règles générales encadrant les congés de maladie qui s’appliquent. En effet, lorsqu’une personne doit s’absenter du travail pour cause de maladie, les deux premières journées peuvent être rémunérées à condi­ tion que cet employé dispose d’au moins trois mois de service continu. De plus, il peut s’absenter jusqu’à un maximum de 26 semaines sur une période de 12 mois sans rémuné­ ration », précise Alexandre Bougie, porteparole de la CNESST.

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La situation est toutefois différente pour les femmes enceintes ou les personnes qu’un système immunitaire affaibli rend vulnérables. Selon l’article 32 de la LSST, si l’exposition à un contaminant comporte pour elles des dangers, ces personnes ont droit au retrait préventif. Elles peuvent alors être affectées à des tâches ne compor­tant pas une telle exposition ou être retirées du milieu de travail et recevoir des prestations de la CNESST.

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LE MEILLEUR RÉSEAU POUR REJOINDRE VOS CLIENTS ! VOLUME 12 | NUMÉRO 5 | OCTOBRE – NOVEMBRE 2019

VOLUME 10 | NUMÉRO 1

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RISQUE DE PANDÉMIE

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CONSIDÉRATIONS JURIDIQUES Les obligations des propriétaires et des gestionnaires d’immeubles sont-elles d’ordre légal ou social ? Une avocate spécialisée nous renseigne.

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es gestionnaires et les propriétaires d’immeubles ont l’obligation de préserver la sécurité du public dans leurs établissements ; en ce sens, ils doivent s’assurer d’être prêts s’il survient une pandémie, afin de ne pas engager leur responsabilité, celle d’avoir négligé de prendre les mesures sanitaires nécessaires pour limiter la propagation d’un virus, énonce Me Katherine Poirier, avocate associée chez Borden Ladner Gervais, qui exerce en particulier dans les domaines des droits de la personne, ainsi que de la santé et de la sécurité. Pourrait-il y avoir poursuite ? « Oui, répond-elle, si, par sa négligence sur le plan civil, le gestionnaire ou le proprié­ taire a contribué à la propagation d’un virus. Il est toutefois difficile de démontrer la négligence lorsqu’une maladie peut être contractée dans n’importe quel lieu public. » Un exemple ? Sans être alarmiste, imaginons un cas hypothétique où un propriétaire d’immeuble aurait été avisé d’un foyer d’éclosion important dans les locaux d’un locataire et qu’il aurait laissé la ventilation de cet endroit communiquer avec d’autres étages sans intervenir. « C’est hypothétique, et j’insiste, car en situation de pandémie, la maladie en cause devient à déclaration obligatoire, et la Santé publique interviendrait. Il reste que propriétaires et gestionnaires d’immeubles ne veulent pas être pris en défaut, comme ils ne veulent pas qu’une maladie ou que le taux d’absentéisme entraîne une interruption de l’activité des locataires qui viendrait affecter leur capacité de remplir leurs obligations aux termes du bail. Il est donc question de protéger la santé du public, de prévenir une responsabilité civile, mais également d’assurer un milieu sain pour que les gens puissent continuer à fonctionner le plus longtemps possible dans les meilleures conditions », expose Me Poirier. L’obligation consiste à agir de façon responsable et diligente, mais elle ne précise pas les moyens pour y arriver. Faisant référence au guide de BOMA Canada, dont elle a pris connaissance et qu’elle dit être complet, Me Poirier mentionne les échangeurs qui font entrer de l’air extérieur ainsi que des mesures de protection de base comme nettoyer fréquemment les boutons d’ascenseur ainsi que toutes les surfaces dures que touchent fréquemment de très nombreuses personnes, installer un distributeur de gel désinfectant dans les entrées et inciter les locataires à prendre des mesures proactives

Me KATHERINE POIRIER Avocate associée Borden Ladner Gervais

comme refuser l’accès aux personnes symptomatiques et limiter les rassemblements. Si l’éclosion est telle qu’il y a mise en quarantaine par la Santé publique, le propriétaire et le gestionnaire d’immeubles ont alors l’obligation de se conformer à la lettre à ce que l’organisme demande. Doit-on prévoir des clauses spécifiques dans le bail ? « De façon générale, la plupart des baux actuels comprennent la faculté d’adopter des règles et des directives en cas de besoin, et ils sont suffisants pour imposer un cadre plus strict si jamais des mesures devaient être prises en cas de pandémie. Toutefois, au moment de la renégociation, il pourrait être intéressant d’inclure des clauses en cas d’urgence sanitaire donnant une plus grande latitude au propriétaire ou au gestionnaire et de prévoir des dédommagements si des mesures sanitaires addi­tionnelles qui engendrent des coûts s’imposaient », explique Me Katherine Poirier. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 13


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GROUPE ALFID HYGIÈNE DU BÂTIMENT

L’IMPORTANCE DES BONNES TECHNIQUES D’ENTRETIEN SANITAIRE À ADOPTER EN CAS D’ÉPIDÉMIE Nathalie Thibault, B.S ., M.S ., M c

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cb.A.

Directrice de formation Gestion Hygiène du Bâtiment

Au moment d’écrire ces lignes, toute la planète est au courant que la présence de germes, et plus spécifiquement celle du nouveau coronavirus (appelé 2019-nCoV), devient un enjeu mondial de plus en plus important. Les germes ont toujours existé, et l’espèce humaine a dû y faire face. Sachez que vous, les gestionnaires, les prestataires ou les employés en entretien sanitaire, faites partie de l’arsenal de combat contre ces micro-organismes pathogènes.

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n effet, 80 % des infections se trans­ mettent par les mains et les surfaces, 15 % par les gouttelettes (qui finissent par retomber sur les surfaces) et 5 % par voie aérienne. Ainsi, toute action faite pour enlever, décoller, frotter et inactiver ces germes sur les surfaces aura un impact sur le risque de transmission des infections. En enlevant les germes des surfaces, vous diminuez ce risque. Vous protégez donc la santé des utilisateurs des bâtiments dont vous avez la charge, et votre tâche revêt une importance grandissante dans la prévention des infections en milieu de travail.  ATTENTION, VOUS POURRIEZ AIDER LES GERMES À SE PROPAGER ! Il y a effectivement un revers à cette médaille. Si les techniques utilisées par vos équipes d’entretien sont inadéquates ou désuètes, vous pourriez augmenter le risque infectieux en faisant de la contamination croisée. Celleci survient lorsque l’on transporte, éparpille ou étale un germe sur la surface par une mauvaise technique de travail, même si cette surface a l’air visuellement propre à la fin du nettoyage. Vous devez donc réviser vos techniques de travail en entretien sanitaire avant l’amplification de l’épidémie de 2019-nCoV.

Le retrempage. On utilise la même microfibre ou le même balai à franges ou autre outil pour tout nettoyer, que l’on retrempe dans le même seau d’eau savonneuse ou additionnée de désinfectant.  Pourquoi est-ce inefficace ? Cette technique favorise la contamination croisée et augmente le risque infectieux. Les germes ramassés sur la microfibre ou sur tout autre outil seront mis en suspension dans le seau, et la concentration de germes augmentera au fur et à mesure que ce manège sera répété. À la fin, autant dire qu’on salit et surtout que l’on contamine la surface plutôt que de la nettoyer !  La présence de désinfectant dans le seau importe peu, car toutes les molécules du produit auront tôt fait d’être utilisées en entier pour tuer la quantité énorme de germes engendrée par cette méthode. Pire encore, la surface semble visuellement propre, alors qu’à l’échelle de l’invisible, elle est grandement contaminée !

Pour bien enlever ou inactiver les germes sur une surface, vos équipes doivent laisser tomber les techniques désuètes et inefficaces qui favorisent la contamination et adopter des méthodes plus hygiéniques. Examinons deux de ces techniques à éviter. GETTY IMAGES PAR FSTOP123

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ADOBE STOCK PAR MIHAIL

La vaporisation directement sur la surface à nettoyer. On utilise une bouteille pulvé­ risatrice pour asperger une surface de détergent ou de désinfectant, que l’on essuie ensuite avec une microfibre. Pourquoi est-ce inefficace ? Lorsque les gouttelettes de produit nettoyant ou désinfectant sont projetées sur la saleté, elles provoquent des éclaboussures qui favorisent l’éparpillement des germes. On utilise également la microfibre beaucoup plus longtemps de cette manière, ce qui augmente également la contamination croisée. De plus, cette technique n’est pas sécuritaire pour le travailleur, car il respire les gouttelettes de produit mises en suspension dans l’air. Elle est donc décon­seillée. Finalement, il reste toujours des germes invisibles sur la surface, compa­ rativement à ce qui se produit avec la technique du prétrempage.

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HYGIÈNE DU BÂTIMENT

LA SOLUTION : LE PRÉTREMPAGE Cette méthode consiste, par exemple, à mettre dans un seau une vingtaine de microfibres (ou des bandeaux de sol) et d’y ajouter le produit nettoyant en quantité suffisante pour les imbiber à la perfection. Voici quelques avantages majeurs qui découlent de cette technique.  • Les surfaces sont toujours nettoyées avec une solution propre et une microfibre propre. En temps d’épidémie ou même durant une saison de grippe et de gastro-entérite, cela représente un avantage majeur pour les utilisateurs de vos locaux. • Une quantité minime de produits chimiques est requise. • Cette technique est plus ergonomique, car il n’est pas nécessaire de tordre les chiffons ou de tenir une bouteille pulvérisatrice. • L’action mécanique permet d’enlever plus de germes, et moins de surfaces sont oubliées.

GETTY IMAGES PAR EEPBLUE4YOU

Dans un contexte où la prévention des infections s’avère une mesure essentielle, réviser les techniques de travail de base de nettoyage pourrait bien être l’action la plus avantageuse et la plus efficace pour assurer la santé des utilisateurs des immeubles dont vous avez la charge.

LA RÉFÉRENCE DE L’INDUSTRIE DE LA MÉCANIQUE DU BÂTIMENT Pour la gestion de vos bâtiments Abonnez-vous gratuitement ! www.cmmtq.org/imb

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FAIRE FACE À UNE ÉVENTUELLE PANDÉMIE

LES GUERRIERS ANTIMICROBIENS DEVRONT ÊTRE PRÊTS ET BIEN ARMÉS POUR CONTRER LA PROCHAINE ATTAQUE Par Patricia Olinger

Si nous devons affronter une pandémie – une épidémie, le plus souvent d’une maladie infectieuse, qui peut s’étendre à la planète –, serions-nous prêts ? On peut en douter. Les experts du monde entier s’entendent pour dire qu’on ne se demande pas si une pandémie arrivera, mais quand elle arrivera. Bill Gates croit que la maladie approche, quelle que soit sa forme, qu’elle pourrait faire plus de 30 millions de victimes en six mois et que nous devrions nous y préparer comme nous le ferions pour affronter une guerre1. L’écrivaine américaine Laurie Garrett, agrégée supérieure de recherches en santé mondiale, Council on Foreign Relations et récipiendaire du prix Pulitzer, a écrit que le monde sait qu’une pandémie est en route, mais peu sont disposés à faire quoi que ce soit2. Comment est-ce possible ? La communauté mondiale dépense des milliards de dollars pour se préparer en vue de la prochaine pandémie. Alors, comment se fait-il que nous, membres de cette communauté, ne soyons pas encore prêts ?

Rappel historique Faisons un retour dans le temps jusqu’au milieu des années 1880. C’était le début de la révolution industrielle, alors que les populations commençaient à se mobiliser, abandonnant les milieux ruraux au profit des centres urbains. Les gens se sont retrouvés graduellement dans un environnement restreint où les conditions sanitaires étaient mauvaises et où les infrastructures publiques de soins de santé s’avéraient déficientes. Résultat : un nombre accru de cas de maladies transmissibles comme la tuberculose, la grippe typhoïde, la variole et le choléra. Au même moment, le monde commençait à reconnaître le lien entre la propreté et la santé, ce qui a poussé les villes et les pays vers la révolution sanitaire de la fin des années 1800, soit la mise en œuvre de nouvelles lois et règles d’hygiène3. Au cours des 100 dernières années, on a effectué des progrès considérables au moyen d’interventions médicales contre les maladies infectieuses : vaccins, antibiotiques, programmes de lutte contre les infections, de même que l’avènement de la discipline et de la

1. Loria, K. (2018). Bill Gates thinks a coming disease could kill 30 million people within 6 months — and says we should prepare for it as we do for war. Repéré à https://www.businessinsider.com/bill-gates-warns-the-next-pandemic-disease-is-coming-2018-4 2. Garrett, L. (2019). The World Knows an Apocalyptic Pandemic is Coming. Repéré à https://foreignpolicy.com/2019/09/20/the-world-knows-an-apocalyptic-pandemic-is-coming/ 3. Aiello, A., Larson, E. et Sedlak, R. (2008). « Hidden heroes of the health revolution, sanitation and personal hygiene ». American Journal of Infection Control, 36(10), S-128-S151.

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science de la sécurité biologique. À l’échelle mondiale, nous avons été témoins de plusieurs progrès, notamment le Règlement sanitaire international (RSI), le Programme de sécurité sanitaire mondiale et les normes de gestion de la qualité et de gestion des risques biologiques, qui se sont tous avérés extrêmement importants et nécessaires pour le monde entier. Alors, pourquoi ne sommes-nous pas encore préparés à une pandémie en tant que commu­ nauté mondiale ? On ne peut donner une réponse simple à cette question. Ce que nous savons, c’est que la population de notre planète continue d’augmenter et que les gens sont interreliés plus que jamais auparavant. La possibilité de passer d’un endroit à un autre partout dans le monde en l’espace de quelques heures fait partie de notre quotidien ; nos

4. Walsh, B (2017). « The World is Not Ready for the Next Pandemic ». Time, vol. 189, no 18.

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microbes et les vecteurs de nos maladies nous accompagnent alors. Nous voyons apparaître de plus en plus de « superbactéries », des microbes résistants à tous les médicaments modernes les plus puissants4.

Préparation, réaction, récupération Bien que nous n’ayons pas oublié l’importance de la propreté et de l’entretien sanitaire, il est temps que nous mettions de nouveau l’accent sur la nécessité de la propreté pour la santé. Pour être prêts, nous devons tous contribuer à l’effort. En tant qu’individus, nous devons observer notre propre comportement et agir d’une manière responsable : se laver les mains, se couvrir la bouche (dans le coude de pré­férence) lorsqu’on tousse ou éternue, demeurer à la maison lorsqu’on est malade et se faire vacciner.


L’Association internationale de l’industrie de l’entretien sanitaire (ISSA) s’est donné comme mission de « changer la vision du monde sur le nettoyage ». De la même manière, le Global Biorisk Advisory Council (GBAC), une division de l’ISSA, « reconnaît la nécessité de réunir la communauté scientifique et les intervenants en décontamination et restauration pour se préparer, réagir et récupérer face aux menaces biologiques et aux dangers dans un monde de plus en plus intégré ». En tant que professionnels du nettoyage, ou Forensic Restoration®, ou membre de l’industrie de la prévention des infections et de l’industrie de la gestion des dangers biologiques, il nous faut reconnaître que nous représentons une part importante de la première ligne de défense. GETTY IMAGES PAR SCYTHER5

Nous devons obtenir une formation et nous préparer afin d’être prêts à réagir et à offrir de l’assistance lorsque la prochaine éclosion d’infection se produira. Il n’est pas équitable ni approprié de croire que la responsabilité incombe seulement aux professionnels de la santé et aux organismes gouvernementaux. Ce n’est pas suffisant. Nous détenons tous une pièce du casse-tête. Nous sommes tous des guerriers antimicrobiens.

La force de l’équipe Comme dans tous les sports d’équipe, il faut considérer l’attaque et la défense en vue d’une éventuelle pandémie. Une formation ponctuelle ne suffit plus. Nos pratiques de prévention et d’intervention doivent devenir une pratique quotidienne et une seconde nature pour arriver à diminuer l’impact de la prochaine éclosion d’infection. Lorsqu’elle se produira, nous devrons être mieux préparés à agir et à attaquer. Nous devons être vigilants, renforcer constamment nos compétences et nos connaissances. La formation, l’éducation et l’action sont nos alliées.

En tant que guerriers antimicrobiens, soyons ouverts aux technologies et aux solutions provenant du marché, car elles pourraient nous être utiles dans notre mission pour nous permettre d’effectuer un travail de nettoyage, d’assainissement et de désinfection efficace. L’époque où il suffisait « d’épandre un peu d’agent de blanchiment pour que le tout soit réglé » est maintenant révolue. Patricia Olinger, JM, RBP, CFO, CBFRS, est directrice générale du GBAC. Elle a été à la tête d’équipes de sécurité biologique dans des établissements de soins de santé, des écoles et en pharmaceutique. Experte de renommée mondiale dans le développement et la mise en œuvre de programmes de gestion des risques biologiques, notamment des programmes de formation, elle est une grande passionnée de la préparation des interventions en santé publique, en réaction et en récupération relativement aux maladies infectieuses émergentes. On peut lui écrire à pattyo@issa.com.

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MOT DU PRÉSIDENT

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SOULIGNER LE TRAVAIL ACCOMPLI Bruno Turcotte

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ans ce billet qui sera aussi mon dernier à titre de président de BOMA Québec, j’aimerais d’abord exprimer ma grande fierté d’avoir pu contribuer à la poursuite de la mission de cette organisation et au développement de ses ambitieux projets. Je souhaiterais aussi revenir sur les principaux dossiers qui ont marqué les deux années de mon mandat. En premier lieu, le lancement du Défi énergie en immobilier, invitant les acteurs du secteur de l’immobilier commercial, institutionnel et multi­ résidentiel à participer aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs immeubles. Ce défi s’inscrit dans le cadre de la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec et vise à conscientiser les propriétaires d’immeubles sur leur capacité à générer des économies d’énergie dans leur bâtiment. Les participants sont donc invités à inscrire leur bâtiment – d’ores et déjà, ils ont été nombreux à le faire – et à se fixer des cibles. Durant toute la durée du processus, BOMA Québec offre de la formation et un soutien continu pour les aider à atteindre leurs objectifs. Les efforts déployés par notre équipe ont également permis de rallier des partenaires de poids autour du Défi, notamment la Ville de Montréal, Transition énergétique Québec, Énergir, Hydro-Québec, faisant de cette initiative un succès que je suis heureux de pouvoir souligner.

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Autre réalisation que je voudrais mettre en lumière : le lancement du programme des grandes conférences de BOMA Québec. Celles-ci visent à reconnaître le talent de gens d’influence qui, par leur leadership, leur personnalité ou leur persévérance, ont contribué à hausser l’intelligence d’affaires du secteur de l’immobilier commercial à un niveau toujours plus élevé. Les prochains conférenciers seront Christiane Germain, la coprésidente de Groupe Germain Hôtels, qui se tiendra à Montréal le 1er avril, ainsi que Vincent Chiara, le président de Groupe Mach, le 15 avril à Québec. Deux rendez-vous prestigieux à ne pas manquer ! Enfin, je profite de cette tribune pour rappeler que BOMA Québec propose à ses membres plusieurs colloques, symposiums, dîners-conférences, ainsi que des événements rassembleurs comme des tournois de golf ou le dîner de Noël, dont le dernier a accueilli plus de 800 convives. Ce rayonnement exceptionnel repose en grande partie sur le travail acharné de nos bénévoles et du personnel de la permanence, qui constituent la force vive de notre organisation et contribuent activement à la réalisation de son mandat. Il ne me reste plus donc qu’à souhaiter une longue vie à BOMA Québec ! Bruno Turcotte Président BOMA Québec


DOSSIER SPÉCIAL ROY. REPORTAGE PROMOTIONNEL

QUAND LA RECONNAISSANCE FAIT LA DIFFÉRENCE PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE SAVARIA

À la tête d’une entreprise de troisiè­me génération comptant plus de 2 550 employés, Julie Roy, présidente et chef de la direction, est l’une des rares femmes propriétaires majo­ ritaires au Québec. Le magazine M a int e n a n c e immo b ilière s ’e s t entretenu avec elle afin d’en savoir davantage sur sa vision et sur certains éléments de sa stra­­té­gie pour attirer et retenir les meilleurs talents.

D

epuis sa création en 1954, Services Ménagers Roy a connu une croissance soutenue en diversifiant et en segmentant ses services. Arrivée en poste en 2000, Julie Roy a gravi tous les échelons avant de reprendre en 2013 les rênes de l’entreprise fondée par son grand-père. Soucieuse d’innovation, la jeune dirigeante s’est entourée d’une équipe de direction partageant sa vision du développe­ ment durable. Elle a poursuivi la diversification par l’expansion en procédant entre autres à l’acquisition d’un concurrent, Signature Service d’entretien, en 2018. Aujourd’hui, avec plus de 400 clients au Québec et en Ontario, cette société à 100 % québécoise, connue maintenant sous le nom de Roy. et certifiée propriété féminine, s’est taillé une solide réputation et une place de leader en entretien général d’immeubles. Alors que des entreprises du Québec inc. quittent la province, Roy. est un exemple de pérennité entrepreneuriale. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 21


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DOSSIER ROY.

Récemment, Julie Roy figurait au palmarès du maga­z ine Première en affaires parmi les sept femmes aux commandes d’une entreprise déte­ nant un chiffre d’affaires annuel de plus de 50 millions de dollars au Québec. Très engagée dans la communauté, elle est notamment prési­­dente d’honneur cette année pour la Fondation sablon qui vient en aide à plus de 5 000 enfants issus de milieux défavorisés. MISER SUR LA RÉUSSITE Pour cette diplômée en administration et titulaire d’une maîtrise en finance, la clé du succès de Roy. repose d’abord sur l’excellence des services offerts à ses clients. Dans cette perspective, la qualité et la stabilité de la main-d’œuvre sont d’une importance capitale. « Le manque de main-d’œuvre est un frein à la croissance pour plusieurs entreprises, et ce, dans tous les domaines confondus. On n’y échappe pas non plus. Si l’on recherche des clients qui sont prêts à payer pour la qualité, eux, de leur côté, veulent obtenir des services qui ne seront pas en dents de scie. »

Investir dans la réussite des employés est donc une priorité. À la base de la culture organisationnelle chez Roy. se trouvent ces deux principes : la bienveillance et la reconnaissance. Plus que tout autre incitatif, Julie Roy croit que la reconnaissance peut jouer un rôle déterminant dans l’engagement et la fidélisation des employés. La dirigeante maintient le cap vers un objectif ultime qui lui tient particulièrement à cœur : devenir le meilleur employeur au Canada d’ici 2025. « En toute humilité, j’ai le pouvoir de faire vivre 2 550 familles. J’ai donc la responsabilité de donner à mes employés de bonnes conditions de travail, de leur trouver de bons clients et de les valoriser. C’est ce qui me fait lever le matin. » ÊTRE SÉLECTIF Même si l’entreprise a toujours déployé des efforts pour attirer et recruter les meilleurs talents, « la pénurie de main-d’œuvre actuelle nous a incités à investir davantage dans notre stratégie de meilleur employeur », révèle Julie Roy. Pour atteindre les candidats, l’entreprise utilise les sites de recherche d’emploi comme Indeed, tout en se tournant de plus en plus vers une stratégie d’acquisition de talents numériques innovante. Le but est entre autres de recruter des candidats potentiels dans d’autres secteurs d’activité économique. Avec un taux horaire de base se situant autour de 18 $ pour un poste de préposé à l’entretien, Roy. attire d’abord les chercheurs d’emploi par le salaire et les avantages sociaux, puis par les possibilités d’avancement. Selon la dirigeante, les employés eux-mêmes partagent les offres d’emploi sur les réseaux sociaux et ailleurs : « Ce sont nos meilleurs recruteurs! » Comme bien d’autres employeurs, Roy. offre aussi des primes de référencement à l’interne. Preuve de son attractivité, l’entreprise reçoit en moyenne plus de 2 000 curriculum vitæ par mois. De ce nombre, seulement 3,4 % des candidatures sont retenues. « On est très sélectif à l’embauche », souligne Julie Roy. Si aucun diplôme n’est requis pour faire de l’entretien d’immeubles, certaines qualités personnelles s’avèrent cependant essentielles. Dans sa nouvelle campagne de recrutement, Roy. interpelle ainsi les chercheurs

ROY.

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ROY.

d’emploi : « Prêt à travailler fort ? » Outre une bonne forme physique, le préposé à l’entretien doit aimer bouger, travailler vite et bien, savoir gérer les priorités et être disponible le soir, la nuit et la fin de semaine. Si les travaux légers peuvent être effectués par des femmes et des hommes, les travaux lourds sont réservés aux seconds. Pour valoriser le métier, la campagne de recrutement met aussi l’accent sur la fierté de travailler dans un immeuble de prestige ou encore sur la possibilité « d’avoir une deuxième famille » au travail. ACCROÎTRE LA RÉTENTION À 24 %, Roy. affiche un taux de roulement enviable. Qu’à cela ne tienne, l’entreprise travaille cons­ tamment à l’améliorer. « La qualité passe par un meilleur taux de roulement », affirme Julie Roy. D’après la dirigeante, « le nerf de la guerre, c’est de garder les nouveaux. Le processus d’accueil,

d’intégration et de formation est donc capital dans notre expérience candidat / expérience employé ». Ainsi, avant même de commencer, les nouvelles recrues reçoivent une formation technique de base afin qu’elles sachent à quoi s’attendre. « Après cette formation, certains nous disent : " C’est pas pour moi ", et c’est tant mieux », commente-t-elle. Une fois cette étape franchie, le nouvel employé reçoit une formation complète et bénéficie d’un programme d’accompagnement. Un projetpilote de mentorat proposé par l’équipe des ressources humaines est également à l’essai dans deux immeubles. Dans chacun d’eux, un membre expérimenté de l’équipe est désigné pour assister l’employé. L’un et l’autre y trouvent ainsi leur compte : la recrue profite du soutien et des conseils de son mentor, alors que ce dernier voit son expérience et son travail reconnus et valorisés.

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DOSSIER ROY.

montrer à nos chefs combien la reconnaissance est importante pour rallier les équipes. Même s’il fait beaucoup partie de la personne, le leadership, ça s’apprend aussi. »

ROY.

Le directeur de la répartition et son équipe jouent également un rôle clé dans la rétention des nouveaux venus. Puisque ces derniers n’ont pas de poste fixe, comme les employés syndiqués, ils sont appelés à effectuer de nombreux remplacements, selon leurs disponibilités. « Comment faire pour qu’ils ne se tannent pas ? Eh bien, c’est en leur donnant de la rétroaction, en s’assurant qu’ils sont heureux et bien reçus », fait valoir Julie Roy. Rapidement, l’entreprise, qui mise beaucoup sur les possibilités d’avancement et de formation continue pour retenir son personnel, s’efforce de détecter les employés ayant le potentiel de devenir des chefs d’équipe. « Tout passe par le développement des leaders, estime la dirigeante. Ce sont eux qui ont vraiment le contrôle sur le taux de roulement. J’aurais beau être l’employeur le plus gentil au monde, si un employé n’a pas le goût de rentrer travailler parce que son chef d’équipe lui fait dresser les poils sur les bras, il va aller chercher un emploi ailleurs. » Les aspirants chefs intègrent ensuite l’Académie Roy. « Il s’agit d’un programme de formation sur mesure pour nos chefs d’équipe. Il est presque exclusivement axé sur le savoir-être. Le savoirfaire, la technique, ils l’ont déjà appris avant. Nous nous concentrons donc sur l’essentiel : la commu­ nication, le langage non verbal, le service à la clientèle, l’accueil des nouveaux. Nous voulons 24

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Au centre de la stratégie de rétention se trouve aussi une page Facebook interne, Planète Roy. Dans ce lieu d’échange virtuel, l’entreprise partage les bons coups, les nouvelles et les bonnes pratiques, félicite les employés pour leur réussite et invite le personnel à faire de même. Cette communication bidirectionnelle permet de valoriser le métier, de créer un sentiment d’appartenance et de reconnaître les efforts et la qualité du travail des employés. « Les gens que j’embauche sont très importants. Moi, je me suis inspirée de CoucheTard là-dessus, on n’a pas de siège social, on a un centre de services. On est au service de nos gens sur le terrain. Quand ils appellent ici, je veux qu’ils aient un service A1. Ce sont eux qui ont la pression des clients. Il faut qu’ils aient tous les outils pour travailler et qu’on soit derrière eux pour leur dire combien leur travail est important. » Une autre initiative, la tournée des vice-présidents, s’inscrit également dans cette gestion de proximité. Autrefois seule à se rendre sur les lieux de travail, Julie Roy peut maintenant compter sur l’appui de son équipe de direction pour visiter les immeubles et rencontrer le personnel sur place. « C’est en se séparant la tâche qu’on peut justement conserver cet esprit familial dans l’entreprise. » FAIRE LA DIFFÉRENCE Avec tous les efforts mis en œuvre, Julie Roy entend bien atteindre son objectif de devenir le meilleur employeur d’ici cinq ans et recevoir ainsi la certification Great Place to Work Canada. Comme première étape, son entreprise est candidate au concours Les Mercuriades 2020 organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec dans la catégorie Employeur de l’année. Lorsqu’on lui demande de résumer ce qu’est la différence Roy. en matière de gestion des ressour­ces humaines, la présidente répond sans hésiter. « C’est de croire qu’ultimement, la formation et la reconnaissance que l’on donne à nos employés vont nous permettre de les retenir et d’en faire des ambassadeurs. En retour, ils vont avoir le goût de donner un meilleur service aux clients. Car quand tu es bien dans ton emploi, tu as le goût de redonner. »


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LES ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉ, UNE TENDANCE QUI EXPLOSE

GETTY IMAGES PARHISPANOLISTIC

PAR SYLVIE LEMIEUX, JOURNALISTE

Ils poussent comme des champignons. De quoi parle-t-on ? Des espaces de travail partagé qui se sont multipliés ces dernières années. À Montréal, l’offre a bondi de 60 % en deux ans. Avec Toronto et Vancouver, la métropole fait partie des trois plus grands marchés de bureaux polyvalents au Canada. C’est ce que révèle une étude de l’agence immobilière CBRE publiée récemment. Portrait d’une tendance forte dans l’immobilier commercial.

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es bureaux polyvalents, aussi connus sous le nom d’espaces de coworking, se développent à vitesse grand V au Canada. En 2014, les Regus, WeWork et autres exploitants occupaient à peine 1,5 million de pieds carrés à l’échelle du pays, alors qu’en 2019, ils en gèrent quelque 6,1 millions, ce qui représente une hausse de 303 % en cinq ans, révèle le Rapport sur l’immobilier polyvalent au Canada, de CBRE. C’est sans compter les projets en cours de réalisation, estimés à 1,3 million de pieds carrés, qui ouvriront leurs portes dans les prochaines années. « Aucune autre nouvelle formule n’a émergé aussi rapidement et avec autant de force depuis le boum des sociétés point-com », selon Avi Krispine, vice-président exécutif et directeur de CBRE.

CBRE LIMITÉE

AVI KRISPINE Vice-président exécutif et directeur CBRE

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ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉ

« Aucune autre nouvelle formule n’a émergé aussi rapidement et avec autant de force depuis le boum des sociétés point-com. » – Avi Krispine

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Les trois marchés les plus actifs sont Toronto, Vancouver et Montréal (voir tableau p. 50). Ces trois villes réunies accaparent plus de 75 % des bureaux polyvalents au pays. Cette expan­sion des exploitants de ce type de bureaux contribue à réduire les taux d’inoccu­ pation dans les grands centres. À Toronto, il a chuté à un creux record de 2,3 % au troisième trimestre de 2019. La Ville Reine conserve ainsi son titre de marché de bureaux le plus tendu en Amérique du Nord. DES CONDITIONS FAVORABLES De nombreux facteurs ont contribué à l’augmentation de la demande de bureaux polyvalents. Dans un contexte d’affaires où les trans­formations se produisent en accéléré, les organisations visent la polyvalence et la flexibilité en matière de bureaux au gré de l’évolution de leurs besoins. Les entreprises en démarrage y trouvent de nombreux avantages, ayant accès à des locaux à coût moindre et qui évoluent au rythme de leur croissance. Des employeurs peuvent aussi avoir besoin de bureaux satellites pour s’établir en banlieue, là où résident leurs travailleurs, afin de réduire leur temps de transport et d’éviter les trop nombreux embouteilla­g es, souligne M. Krispine. Des situations exception­nelles comme l’arrêt de service du train de banlieue de la ligne de Deux-Montagnes, prévu au début de 2020, forcent des employeurs à se rapprocher de leur main-d’œuvre pour ne pas la perdre. Des bureaux polyvalents représentent alors la solution privilégiée, explique le vice-président. Il arrive aussi que de grandes entreprises – comme Google qui s’implante à Montréal – soient à la recherche d’espaces tempo­raires, qui peuvent être de grandes superficies, mais elles ne veulent pas être obligées


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LES PRINCIPAUX MARCHÉS DE BUREAUX POLYVALENTS AU CANADA VILLE

SUPERFICIE (PI2)

CROISSANCE DEPUIS 2017

TORONTO

3,1 M

73 %

VANCOUVER

1,7 M

MONTRÉAL

PRINCIPAUX EXPLOITANTS

EMPLACEMENTS À VENIR (PI2)

Regus / Spaces, WeWork, Workhaus

324 000

112 %

WeWork, Regus / Spaces, NextGen Offices

371 000

959 000

60 %

WeWork, Regus / Spaces, Maison Notman

218 000

CALGARY

918 000

100 %

Regus, WeWork, WC Business Centres

200 000

OTTAWA

276 000

82 %

Regus / Spaces, TCC Canada, Head Office Ottawa

WATERLOO

229 000

33 %

Communitech Hub Co-Working, 10C, Regus

(RÉGION D’) EDMONTON

187 000

45 %

Regus, Sparrow Spaces, Edmonton Executive Suites

89 000 n/d 21 000

Source : CBRE Recherche, T2 2019, Immobilier commercial

de signer un bail à long terme ni d’injecter des fonds importants dans l’aménagement de leurs installations.

cours de construction. Rappelons qu’au printemps dernier, Ivanhoé Cambridge, le bras immobilier de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a fait un inves­tissement majeur de 1 G$ US dans The White Company, la société mère de WeWork. Breather, Knotel, Workhaus et IQ Office Suites sont d’autres exploitants actifs au pays.

Par ailleurs, dans un marché du travail marqué par la rareté de main-d’œuvre, les employeurs doivent plus que jamais accorder de l’attention aux besoins des travailleurs. Ceux-ci sont à l’affût d’espaces de travail attrayants comprenant une variété de commodités, de programmes et de services supplémentaires. Pouvoir faire du télétravail entre deux rendez-vous, s’éloigner du bureau pendant quelques heures pour éviter les distractions et se concentrer sur une tâche précise, tenir des réunions d’équipe dans un cadre différent sont autant de raisons qui incitent les travailleurs à rechercher ces bureaux polyvalents.

Cela dit, de nouveaux joueurs apparaissent cons­tam­ment, attirés par la croissance rapide de ce segment de marché. Les propriétaires immo­ biliers y trouvent une solution de diversification de leur portefeuille. Ce nouveau produit leur permet en plus d’optimiser l’occupation de leurs propriétés, de maintenir les lieux au goût du jour et d’atteindre de nouvelles clientèles, notamment les jeunes.

DIFFÉRENTS BESOINS, DIFFÉRENTS MODÈLES Qui sont les exploitants dans ce marché ? En tête de liste, Regus, un des pionniers du domaine, et WeWork. À eux deux, ils accaparent 59 % du marché canadien. Il règne toutefois un climat d’incertitude autour de l’avenir de WeWork qui a annoncé récemment la suppression de 2 400 postes à l’échelle mondiale, signe de restructuration. Malgré ses déconvenues financières, l’entreprise américaine poursuit ses projets d’expansion notam­ment à Montréal, au complexe Humaniti en

Les exploitants offrent différentes formules de bureaux polyvalents qui répondent aux besoins variés des gens d’affaires. Par exemple, il est possible de louer un espace de travail partagé, assigné ou non assigné, qui donne accès aux zones communes offrant différents services et des tech­nologies dernier cri. Des bureaux privés ou semi-privés sont aussi disponibles. Location un mois à la fois ou de trois mois et plus, les possibi­ lités s’avèrent nombreuses. C’est ça, vivre et travailler à l’ère de l’agilité et de la polyvalence. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 27


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TECHNOLOGIE

UN NOUVEL OUTIL POUR MESURER L’ÉCORESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES PAR GABRIELLE BRASSARD-LECOURS, JOURNALISTE

Si le terme « écoresponsable » nous fait penser d’emblée à l’environnement, le nouvel outil développé par l’organisme Vivre en ville va plus loin. L’indice d’écoresponsabilité lancé l’automne dernier vise à aider les entreprises à faire de meilleurs choix environnementaux au sens large, particulièrement en ce qui concerne leur localisation, d’où tout découle.

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référez-vous régler des affaires en per­ sonne ou à distance ? Tenez-vous à avoir des restaurants et des commerces à distance de marche de votre bureau ? Si votre employeur vous annonçait que le bureau déménageait dans un parc industriel, qu’en diriez-vous ? Voilà quelques-unes des questions qui ont retenu l’attention de Vivre en Ville, orga­n isme d’intérêt public qui travaille au dévelop­pement de collec­tivités via­bles, et celle d’Amandine Rambert, urbaniste, coor­don­­natrice, Aménagement du territoire et urbanisme qui a travaillé à la mise sur pied du projet. Pour cette dernière, ces réflexions sont intrinsèquement liées à l’endroit où les bureaux choisissent de s’installer dans les villes. LOCALISATION, LOCALISATION, LOCALISATION L’organisme Vivre en Ville ne saurait plus insister sur cet aspect quand vient le temps de choisir un emplacement où établir une entreprise. Un immeuble écoresponsable se définit d’abord comme un lieu qui apportera une plus-value économique à l’entreprise sur le plan de la visibilité et de l’image de marque et qui facilitera la rétention et le recrutement d’employés. Par le choix d’un emplacement stratégique, on vise à faire du milieu de travail une deuxième maison pour les employés, en répondant aux enjeux qui les touchent et à leurs besoins quotidiens. Le choix du lieu vise également à minimiser l’em­ preinte écologique, entre autres en économisant 28

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sur les déplacements de la maison au travail (navettage) et professionnels. Bien que des efforts aient été consentis dans les dernières années pour rendre les bâtiments de plus en plus éco­ énergétiques, les déplacements, eux, entraînent l’émission de plus de gaz à effet de serre qu’avant. Si un employé peut se passer de sa voiture pour aller au travail, il économise jusqu’à 20 000 $ par an, en plus de contribuer à préserver l’environ­nement. Si l’employeur réussit à faire gagner du temps de déplacement à son employé, la moitié de ce gain de temps est réinvesti dans le travail, accroissant ainsi la productivité de l’entreprise. Une localisation écoresponsable constitue aussi un pas en avant afin d’obtenir une certification LEED. Si un endroit est optimal, il procure dès le départ 13 des 40 points nécessaires pour s’en prévaloir. Finalement, bien se localiser est bénéfique pour la communauté, car cela encourage le tissu éco­ nomique local. En s’implantant au cœur du bassin d’emploi, du transport en commun, du milieu des affaires et près d’une offre commerciale intéres­ sante, une entreprise économise en productivité, contribue au bien-être de ses employés et favorise l’économie locale. EST-CE RÉALISTE POUR LES RÉGIONS ? Si un choix écoresponsable passe notamment par la réduction des déplacements en voiture, qu’en est-il des centres ruraux ?


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JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

De gauche à droite : Christian Savard, directeur général, Vivre en Ville, Josée Chiasson, directrice de la mise en valeur des pôles économiques, Service du développement économique, Ville de Montréal, Étienne Dansereau, coordonnateur à l’innovation, IDE (Innovation et Développement économique) Trois-Rivières, Serge Cormier, directeur construction, Fonds immobilier de solidarité FTQ, Annik Desmarteau, première vice-présidente du conseil d’administration de BOMA Québec et vice-présidente bureaux Québec, Ivanhoé Cambridge, et Amandine Rambert, Urb. OUQ, coordonnatrice, Aménagement du territoire et urbanisme, Vivre en Ville.

« C’est sûr qu’à Trois-Rivières, les gens se déplacent plus en voiture, mais les entreprises du centre-ville font quand même des choix stratégiques d’emplacement. L’outil écoresponsable va certainement aider les entreprises à travailler cet aspect », affirme Étienne Dansereau, coordonnateur à l’innovation chez IDE Trois-Rivières, qui offre infrastructures d’accueil, accélérateur d’entre­ prises et animation de la communauté par différents événements au cœur du centre-ville. Pour Serge Cormier, directeur construction, Fonds immo­bilier de solidarité FTQ, qui travaille sur plusieurs projets de développement, dont le pôle Montmorency à Laval, « le développement durable passe par un changement de comportement qui ne peut être seulement associé au transport en commun ». Il ajoute qu’il faut établir de nouvelles façons d’évaluer l’ensemble des critères du choix d’une localisation, qui affecte directement le personnel des entreprises et influe sur le tissu commercial qui va s’implanter dans les environs. Quant à la directrice de la mise en valeur des pôles économiques, Service du développement économique de la Ville de Montréal, Josée Chiasson, elle voit cet outil comme très intéressant pour le développement de programmes d’aménagement et de mobilité durable sur lesquels elle travaille.

BOMA QUÉBEC A TENU DERNIÈREMENT, DANS LE CADRE DE MONTRÉAL BOMIDI, UNE PRÉSENTATION SUR L’INDICE D’ÉCORESPONSABILITÉ POUR ÉVALUER L’EMPLACEMENT DES IMMEUBLES DE BUREAUX. ANIMATEUR DE LA TABLE RONDE : Christian Savard, directeur général de l’organisme Vivre en Ville CONFÉRENCIÈRE : Amandine Rambert, urbaniste, coordonnatrice, Aménagement du territoire et urbanisme, de l’organisme Vivre en Ville EXPERTS INVITÉS : Serge Cormier, directeur construction, Fonds immobilier de solidarité FTQ ; Josée Chiasson, directrice de la mise en valeur des pôles économiques, Service du développement économique de la Ville de Montréal

FAIRE LE TEST Concrètement, il est possible, sur le Web, de tester diffé­ rentes adresses à l’aide de l’outil interactif développé par Vivre en Ville. Après avoir répondu à une vingtaine de questions, on obtient un indice d’écoresponsabilité qui fait foi d’une forme d’autocertification. « Ça ne remplace pas une étude de marché ni le fait de faire appel à un courtier immobilier, mais ça peut aider dans la prise de décision en amont du choix d’une localisation pour les entreprises », affirme Amandine Rambert.

L’outil est disponible gratuitement à vivreenville.org/localisation-ecoresponsable. Guide téléchargeable Localisation écoresponsable des bureaux  : vivreenville.org/media/868017/vev_localisation_ecoresp_bureaux_lr_complet.pdf MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 29


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DE BONS TUYAUX

PLOMBERIE - CODE LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LES CODES Henri Bouchard

Le développement durable est une notion extrêmement large, et nous nous imaginons souvent qu’intégrer ce concept dans des travaux de construction s’avère compliqué ou exige beaucoup d’efforts. Pourtant, plusieurs outils sont à notre portée pour réaliser des ouvrages qui perdureront : les codes de construction.

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n effet, au fil des ans, les codes ont changé et ont intégré plusieurs éléments directement liés au développement durable. Les codes visent maintenant la construction de bâtiments sécuritaires, dotés d’enveloppes plus étanches, plus économiques en eau, tout en assurant une meilleure qualité d’air, entre autres. D’ailleurs, plusieurs éléments visant une meilleure qualité, une plus grande sécurité dans la construction de nos bâtiments et une pro­ tection accrue de nos ressources sont inscrits dans les chapitres I, Bâtiment et III, Plomberie du Code de construction du Québec. Des change­ ments ont également été apportés à propos des normes de matériaux et de certains règle­ments portant sur l’efficacité minimale des équipements mécaniques. Henri Bouchard est directeur du Service technique à la CMMTQ. Il voit à l’interprétation et à l’explication des articles des codes régissant la mécanique du bâtiment. En plus de rédiger des articles, des guides techniques et des formations, il donne des conférences, participe à des comités de la RBQ et siège au comité permanent du CNRC ainsi qu’à des comités nationaux de CSA.

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Dans un premier temps, pour qu’un article fasse partie des codes modèles canadiens (Bâtiment, Plomberie, Prévention des incendies et Énergie), donc du Code de construction du Québec, il doit être en lien avec des objectifs fondamentaux. En effet, les codes contiennent des objectifs et des énoncés fonctionnels qui guident les rédacteurs et les législateurs. Ces objectifs visent de façon non exhaustive la sécurité, la santé, l’accessibilité, la protection incendie, l’environnement, etc. CHAPITRE I, BÂTIMENT Depuis 2015, année où la partie 11 – Efficacité énergétique a été incorporée, les bâtiments d’habitation dont l’aire est d’au plus 600 m² (6 780 pi2) et dont la hauteur est d’au plus trois

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étages doivent respecter des exigences beau­ coup plus strictes pour réduire l’infiltration d’air naturel par l’enveloppe. Ainsi, le taux de changement d’air à l’heure (CAH) des bâtiments construits avant cette date se situe autour de 4,5. Les nouvelles obligations font en sorte que le taux de CAH des bâtiments construits depuis 2015 est d’environ 3,05. Cela a naturellement un impact direct sur les coûts de chauffage qui s’en trouvent considérablement réduits. Par exemple, un plain-pied de 118 m² (1 300 pi²) à 4,5 CAH générait une infiltration d’air naturel de 40 L/s (85 pcm [pied cube par minute]). Le même plain-pied à 3,05 CAH génère 33 L/s (70 pcm). Comme les bâtiments sont beaucoup plus étanches, le Code exige dorénavant l’installation d’un système de ventilation pour améliorer la qualité d’air. De plus, un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC ou ventilateur récupérateur d’énergie [VRE]) ayant une efficacité minimale de récupération de la chaleur sensible de 56 % est maintenant exigé pour le système de ventilation. Cela réduit encore les coûts de chauffage, car les bâtiments construits avant 2015 n’étaient pas soumis à cette exigence (à moins que la municipalité intègre la partie 9 – Petits bâtiments du chapitre I, Bâtiment) liée à la récupération de la chaleur. C’est donc dire que l’air neuf s’infiltrant naturellement dans le bâtiment devait être chauffé à 100 %. Par ailleurs, les règles concernant l’incom­ bustibilité des bâtiments et des matériaux les constituant protègent mieux les personnes


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GETTY IMAGES PAR DIEGO_CERVO

qui les habitent ou y travaillent. En fonction de plusieurs critères (usage du bâtiment, hauteur, aire, accessibilité d’un camion de pompier, etc.), les matériaux utilisés doivent respecter des restrictions selon leur propriété de propager des flammes et de dégager des fumées. Les espaces sont maintenant compartimentés, donc chaque composant traversant une séparation horizontale et verticale est muni de dispositifs coupe-feu qui retardent le passage du feu ou de la fumée d’un compartiment à l’autre. L’ensemble de ces obligations vise à laisser le plus de temps possible aux personnes pour évacuer le bâtiment.

SERVICE

CHAPITRE III, PLOMBERIE Depuis l’ajout au chapitre de l’objectif « Environ­ nement », il est possible d’intégrer des éléments d’économie de l’eau. Ainsi, le débit des toilettes ne peut plus dépasser 6 L par chasse, ce qui fait une grande différence par rapport aux anciens modèles, qui utilisaient 13 L par chasse d’eau. La prochaine édition du chapitre réduira encore le nombre de litres par chasse à 4,8. Plusieurs éléments ont été ajoutés pour mieux protéger les réseaux de tuyauterie contre des bris possibles, ce qui vient protéger le bâtiment.

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1955, rue Cabot, Montréal (Québec) H4E 1E2 | 514 766-3531 MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 31


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DE BONS TUYAUX

En effet, l’obligation de respecter la vitesse maximale de l’eau à 3 m/s dans le réseau de distribution de l’eau potable diminue le risque d’érosion prématurée et l’impact sur les raccords. Toujours pour des motifs de protection, il est maintenant exigé d’installer des amortisseurs de coup de bélier aux appareils, ce qui limite grandement la distance de l’onde de choc dans la tuyauterie au moment de la fermeture des robinets et des autres dispositifs à fermeture rapide.

la conduite servant à évacuer le radon au réseau de ventilation de système de plomberie ; elle doit être indépendante. Les nouvelles possibilités de récupérer la conden­ sation des appareils qui en produisent évitent d’avoir des drains ouverts dans les murs. Ceux-ci peuvent générer de la condensation et créer des problèmes de qualité d’air causés par de la moisissure.

Les réseaux d’aqueduc sont beaucoup mieux proté­g és contre les dangers occasionnés par les raccordements croisés grâce à l’obligation d’installer des dispositifs antirefoulement à l’entrée du branchement d’eau général dans le bâtiment.

La réglementation interdit désormais la présence de plomb dans la construction des différents accessoires (robinetterie sanitaire, dispositifs anti­ refoulement, réducteurs de pression, robinets d’arrêt, dispositifs de traitement de l’eau potable, etc.) installés dans les réseaux d’eau potable pour protéger la santé des utilisateurs.

Le Code prend également en compte les dangers associés aux émanations de radon, en exigeant que les fosses de retenue soient munies d’un couvercle étanche à l’eau et à l’air. Il est aussi interdit de relier

Toujours dans cette perspective, la température de l’eau chaude à la sortie des pommes de douche et des robinets de baignoire est limitée à 49 °C (120 °F) dans les bâtiments d’habitation et à 43 °C

GETTY IMAGES PAR YOGENYOGENY

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(109 °F) dans les résidences privées pour aînés et les établissements de soins. L’obligation de maintenir la température de l’eau à 60 °C (140 °F) dans les chauffe-eau empêche le développement de bactéries comme la Legionella, qui peuvent infecter les personnes pendant la prise de douches. EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Il est derrière nous le temps où les appareils de chauffage des espaces et de l’eau domestique perdaient une grande partie de leur énergie en fumée ou étaient peu efficaces. Le règlement sur l’efficacité énergétique rehausse les exigences pour les générateurs d’air chaud, chaudières, chauffe-eau, thermopompes, climatiseurs, etc.1. À titre d’exemple, contrairement aux thermo­pom­pes utilisant un compresseur à un seul étage où la puissance était en grande partie déterminée par les besoins en climatisation, la nouvelle génération intégrant des compresseurs de type inverter qui fonctionnent à très basse température permet dorénavant de répondre aux besoins de chauffage en couvrant presque toute la saison. Avec une exigence minimale de coefficient de performance de chauffage (COP) de 3,3 et un taux de rendement énergétique saisonnier (SEER) de 11, les coûts de chauffage et de climatisation du bâtiment sont abaissés de façon importante. Comme il a été mentionné d’entrée de jeu, le dévelop­­pement durable demeure une notion très large, et il est évident que la qualité, la durabilité, la sécurité et l’efficacité de nos bâtiments sont associées aux défis à relever. Les codes et les règlements de construction sont là pour nous guider dans la réalisation de ces travaux ; ils énoncent les exigences minimales. Les codes continuent de rehausser les exigences d’efficacité, de sorte que, dans un avenir pas si lointain, elles permettront d’atteindre des bâti­ ments à consommation énergétique nette zéro.

1. Règlement sur l’efficacité énergétique d’appareils fonctionnant à l’électricité ou aux halocarbures – RLRQ, chapitre E-1.2, r. 1

GETTY IMAGES PAR STURTI

SERVICES

• Inondation – dommages par l’eau • Feu • Moisissures • Amiante • Déversements • Danger biologique “Biorisque” • Contrôle des infections • Entrée par infraction et impact d’un véhicule • Événement unique jusqu’à intervention de catastrophe • Restauration de documents, d’appareils électroniques, stocks au détail, meubles et contenu divers 1 877 778-6731 www.premiereaction.ca MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 33


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TENDANCES ET INNOVATIONS

LA DÉCARBONISATION, DE LA PAROLE AUX ACTES Brigitte Dupuis

C’est un rêve ambitieux de penser qu’un jour les humains arriveront à enrayer le réchauffement climatique par la décarbonisation de leurs actes. La clé du succès est sans contredit la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il existe de multiples solutions à notre portée pour réduire cette consommation d’énergie, d’émissions polluantes, ainsi que l’empreinte environnementale dans un bâtiment.

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ien qu’il soit essentiel de remplacer des équipements énergivores par des équipements plus écoénergétiques, le plein potentiel d’économie d’énergie ne peut être réalisé que par des approches intégrées et systémiques. La consommation d’énergie doit être traitée de manière globale, en fonction des besoins des occupants et du niveau de confort attendu. Il existe également une multitude de mesures innovantes à notre portée ; à nous donc de nous fixer des objectifs, de mettre en œuvre les moyens pour les atteindre et de quantifier les résultats dans un esprit d’amélioration continue.

Brigitte Dupuis, directrice de comptes majeurs – Secteur institutionnel chez Johnson Controls, a fait sa marque en gestion des actifs, BIM, efficacité énergétique, développement durable et s’intéresse plus particulièrement à la gestion du cycle de vie d’une installation. Elle cherche constamment à promouvoir les technologies qui soutiendront la révolution énergétique de demain.

QUELQUES STATISTIQUES À l’échelle mondiale, la pollution provenant des bâtiments est responsable d’environ 39 % des émissions totales de dioxyde de carbone, et 25 % sont attribuables à leur exploitation. Au Québec, 11 % de la consommation totale d’énergie est liée au secteur commercial et institutionnel. La moitié de cette consommation découle du chauffage (53 %). Les équipements auxiliaires (ordinateurs, imprimantes, appareils électroniques, etc.) représentent 17 % de la consommation, l’éclairage, 14 %, le chauffage de l’eau, 6 %, et la climatisation, 5 %. Au cours des 30 dernières années, le marché commercial a augmenté sa consommation d’énergie de 242 %, une statistique qui n’est pas encourageante. LA CONVERSION DES ÉQUIPEMENTS ÉNERGIVORES La solution la plus évidente pour diminuer la consommation d’énergie est le remplacement d’équipements mécaniques anciens par de nouveaux plus efficaces sur le plan énergétique.

Dans les prochaines années, les propriétaires seront amenés à pousser leur réflexion encore un peu plus loin, en pensant à la conversion de la consommation d’énergie de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) émettrice de GES, par des sources d’énergie à faibles émissions telles que l’énergie hydroélectrique, solaire, éolienne, la biomasse et le biogaz. Il existe également d’autres solutions pour tirer avantage des équipements et des systèmes existants tout en contribuant à la décarbonisation de ses actifs immobiliers, comme la récupération de chaleur et les solutions de stockage d’énergie, tel l’usage de batteries, et par des technologies qui utilisent l’hydrogène. LA GESTION DE L’ÉNERGIE ET LES SOLUTIONS NUMÉRIQUES L’analyse de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)1 révèle que la mise en œuvre des meilleures technologies et solutions technologiques pourrait réduire la demande d’électricité de plus de 60 %. Une des avenues permettant de faire des économies d’énergie est une meilleure gestion de la consommation au moyen d’une plateforme numérique de contrôle de bâtiment et de plateformes de gestion de l’énergie. Ces technologies d’intégration donnent aux gestionnaires de bâtiment la possibilité de mieux contrôler la consommation d’énergie en répondant aux besoins requis en temps réel. Les propriétaires doivent tirer profit de leurs équipements et systèmes en investissant dans le contrôle de bâtiment. On ne voit ici que la pointe de l’iceberg, car l’AIE a prédit qu’il y aurait

1. International Energy Agency (IEA) (2014). More Date, Less Energy. Repéré à https://www.silvereco.fr/wp-content/uploads/2014/07/MoreData_LessEnergy.pdf

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GETTY IMAGES PAR ZHUDIFENG

en 2020 plus de 50 milliards d’objets connectés. Dans les dernières années sont apparus des objets connectés, tels que les thermostats, l’éclairage intelligent, mais également des systèmes de chauffage et de refroidissement permettant aux gestionnaires immobiliers de mieux consommer l’énergie. Ces technologies peuvent déjà être connectées et centralisées ; par exemple, les détecteurs de présence ou les lecteurs de cartes d’accès peuvent démarrer l’éclairage et la venti­ lation dans des zones précises. Un gestionnaire

immobilier aguerri peut réduire la consommation d’énergie de son bâtiment par une saine gestion en temps réel des équipements connectés. Pour ce faire, il doit assurer un ajustement des points de consigne et des horaires de ses équipements reliés en fonction de l’occupation réelle des locaux, qui ne suit pas systématiquement des horaires rigides. La centralisation et l’ajout de l’intelligence artificielle2 de parc immobilier sont également d’excellents moyens de suivre et d’optimiser sa consommation d’énergie de façon plus globale.

2. Maintenance immobilière, volume 8, numéro 2. « Les plateformes d’information en gestion immobilière : un pas vers l’intelligence artificielle ».

Bee-Clean est le chef de file de l’industrie au Canada, nous sommes votre source unique d’entretien de bâtiments et d’innovation dans le domaine du nettoyage pour les propriétés locale et nationale. 180, montée de Liesse Saint-Laurent (Québec) H4T 1N7 514 904-1216 www.bee-clean.com/fr

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TENDANCES ET INNOVATIONS

GETTY IMAGES PAR VM

LA REMISE AU POINT EN CONTINU J’espère avoir été convaincante dans mon dernier article3 : pour assurer la performance énergétique d’un bâtiment, la remise au point en continu demeure un incontournable. Il est primordial d’ajuster de façon systématique et régulière les points de consignes, de faire la révision des séquences de contrôle et de procéder à l’ajustement des équipements électromécaniques pour qu’ils livrent une performance à leur plein potentiel. Un autre moyen efficace de réduire la consom­ mation des équipements est de les paramétrer en mode veille, lorsque c’est possible. L’exemple le plus connu est la mise en veille des ordinateurs, permettant d’éteindre complètement les écrans la nuit. Il est possible de faire le même type de paramétrage sur certains équipements électromécaniques (chauffage, ventilation et conditionnement de l’air [CVCA]) pour cons­ tamment gagner en efficacité sans nuire aux conditions d’exploitation du bâtiment.

LES MESURES PASSIVES Parmi les mesures les plus porteuses pour atteindre la décarbonisation figurent celles liées au transport. Les entreprises peuvent rapidement contribuer à la diminution des GES par l’adoption de nombreuses mesures. La restriction des déplacements en avion ou l’augmentation du travail à domicile par la tenue de rencontres en mode vidéoconférence en sont des exemples. La diminution des déplacements en voiture en ne payant pas pour les stationnements des employés s’avère aussi un moyen efficace. La mise à la disponibilité ou le paiement de cartes de vélo partage (BIXI) et de titres de transport en commun sont aussi d’excellentes mesures d’incitation. L’implantation de l’infrastructure requise pour le transport passif est aussi appropriée, telle que des douches, des supports à vélo et des casiers. Les gestionnaires peuvent aussi promouvoir l’usage des escaliers plutôt que la prise sys­té­­ma­ tique d’ascenseurs pour réduire la consomma­ tion tout en aidant leurs employés à adopter de saines habitudes.

3. Maintenance immobilière, volume 9, numéro 4. « L’optimisation des systèmes électromécaniques en continu, une garantie pour maximiser la performance de vos bâtiments ».

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Les entreprises peuvent également se doter d’un code de conduite à l’intention de leurs fournisseurs afin de transmettre clairement leurs attentes par rapport aux pratiques responsables et à la décarbonisation. Elles peuvent également fixer des objectifs de réduction de la consommation à leurs gestionnaires en liant leur performance à des bonis de performance. Il est évident que la meilleure façon de réduire notre bilan est de réduire notre consommation, mais en avant-plan, il faut se fixer des objectifs réalisables et en faire un projet d’entreprise. La décarbonisation doit s’inscrire dans une vision de cycle de vie d’un bâtiment et influencer la prise de décision concernant les investissements, les politiques et les communications auprès des employés. La décarbonisation, c’est un projet de société : elle nous concerne tous, et nous avons tous les moyens d’y apporter notre contribution !

Des mesures de gestion écologique des matières résiduelles constituent aussi des avenues promet­ teuses, par exemple le recyclage et le compostage. D’ailleurs, plusieurs entreprises encouragent la récupération des appareils électroniques désuets et des produits dangereux par la création de lieux pour y déposer les piles, les contenants de peinture, des lampes au mercure, des huiles, etc. Également, l’utilisation de papier d’impression conte­nant un minimum de fibres recyclées contri­ bue à la décarbonisation. LA LÉGISLATION ET LES RÈGLES D’APPROVISIONNEMENT L’imposition de lois est probablement la mesure la plus efficace pour obliger les entreprises à faire le virage vers la décarbonisation. L’Allemagne a donné l’exemple en adoptant une politique sur la transition énergétique et une loi sur les énergies renouvelables. Au Québec, la meilleure façon d’influencer les gouvernements dans l’adoption de politiques, de législations ou de programmes de subventions à cet égard est sans aucun doute de s’impliquer dans les associations professionnelles de l’industrie du bâtiment qui poursuivent des démarches et entretiennent un dialogue avec les élus gouvernementaux.

LAURÉAT

PRIX EXCELLENCE EN TOITURE CLAUDE-JACQUES

ÉDITION 2019 – CATÉGORIE 1 – TOITS À PENTE Lors de son congrès annuel tenu à l’Hôtel Le Montagnais du 29 au 31 janvier 2020, l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec soulignait le travail remarquable d’un de ses membres pour les travaux de couverture du projet Partageons l’Espoir à Montréal.

FÉLICITATIONS

À TOUTE L’ÉQUIPE DE

toitureleon.com | Tél. : 450 582-1254 MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 37


CREW M

PHOTOGRAPHES COMMERCIAL

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FÉLICITATIONS AUX GAGNANTES ! CREW M a tenu, le 21 novembre, son 11e Gala Excellence où ont été soulignées les contributions exceptionnelles de trois femmes dans une industrie où les hommes sont encore majoritaires.

LE PRIX HOMMAGE REMIS À ANIK SHOONER Comme chaque année, le Gala Excellence CREW M a remis un Prix Hommage à une femme d’expérience qui a contribué significativement à l’avancement des femmes dans l’industrie. Le conseil d’administration de CREW Montréal a décerné le Prix Hommage cette année à Anik Shooner pour son parcours inspirant. Diplômée de l’Université de Montréal en 1987, elle est l’une des rares femmes à avoir fondé un grand bureau d’architectes dans les années 1990 et à le diriger encore aujourd’hui. La lauréate a mené plusieurs projets complexes et d’envergure qui ont révélé son exceptionnel leadership et son besoin incessant d’innover. Sa participation à de nombreux projets exemplaires comme ceux de l’Agence spatiale canadienne, de la Cité du Multimédia – Phase 8 et du tout nouveau Complexe des sciences de l’Université de Montréal témoigne de l’importance de ce pilier de la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes. Ce Prix Hommage vient également reconnaître une pratique qui reflète son engagement envers le développement durable et son indéfectible quête d’excellence. 38

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MARTINE DOUCET

ANIK SHOONER Architecte associée et fondatrice Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes


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À L’AVANT, DE GAUCHE À DROITE : JACINTHE LACHAPELLE, ANIK SHOONER ET SONIA GAGNÉ DERRIÈRE, DE GAUCHE À DROITE : ANTHONY ARQUIN (AVOCAT ASSOCIÉ, DAVIES WARD PHILLIPS & VINEBERG ET MEMBRE DU JURY), ANIK TRUDEL (CHEF DE LA DIRECTION, LAVERY ET MEMBRE DU JURY), LINDA ROULEAU (DIRECTRICE PRINCIPALE, GESTION IMMOBILIÈRE, IA GROUPE FINANCIER ET PRÉSIDENTE SORTANTE CREW M), HEATHER C. KIRK (VICE-PRÉSIDENTE EXÉCUTIVE ET CHEF DE LA DIRECTION FINANCIÈRE, COMINAR ET MEMBRE DU JURY), TARA PIURKO (ASSOCIÉE, MILLER THOMPSON ET PRÉSIDENTE SORTANTE CREW NETWORK), MARYSE COUTURE (PRÉSIDENTE, TOITURES COUTURE ET PRÉSIDENTE ÉLUE CREW M), SONIA GAGNON (PRÉSIDENTE, SGM AGENCE ET PRÉSIDENTE 2019 CREW M), MARIO BÉDARD (VICE-PRÉSIDENT, PLACEMENTS IMMOBILIERS, IA GROUPE FINANCIER ET MEMBRE DU JURY) ET PIERRE SCOTT (DIRECTEUR PRINCIPAL, COMPTES MAJEURS, JOHNSON CONTROLS ET ADMINISTRATEUR FINANCEMENT CREW M)

LE PRIX EXCELLENCE ET LEADERSHIP REMIS À SONIA GAGNÉ Le Prix Excellence et Leadership récompense une femme d’expérience qui se distingue par ses qualités de chef de file et ses réalisations ; il a été décerné cette année à Sonia Gagné, architecte chez Provencher_Roy depuis 2003 – où elle est devenue associée en 2011. Elle est aujourd’hui chargée de projet et conceptrice principale. Sonia Gagné cumule 30 ans d’expérience en architecture et en design urbain. Ayant su depuis sa tendre enfance qu’elle embrasserait une carrière d’architecte, elle a tracé sa voie depuis sa Gaspésie natale, animée par un mantra d’excellence qui la guide et l’inspire encore aujourd’hui. L’intervention de Sonia dans le domaine de l’architecture est méritoire : canalisant son énergie à la bonification de la qualité de vie humaine, son travail marque le paysage québécois par une réflexion profonde sur l’environnement urbain.

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SONIA GAGNÉ Architecte associée Provencher_Roy + Associés Architectes

Visionnaire et perfectionniste, elle aspire également à démontrer aux jeunes de la relève que chaque défi est atteignable et qu’il est crucial de pousser plus loin ses idées. Animée par une forte responsabilité sociale et humaine et œuvrant sur des projets structurants pour Montréal, Sonia a une manière inédite d’aborder la ville et ses quartiers et joue un rôle d’importance dans le bien-être collectif montréalais. LE PRIX ÉTOILE MONTANTE REMIS À JACINTHE LACHAPELLE Le Prix Étoile montante est décerné à une femme de moins de 40 ans qui travaille en immobilier commercial au Québec depuis moins de 10 ans. C’est Jacinthe Lachapelle qui a reçu ce prix cette année en reconnaissance de la qualité de son travail, de son dévouement, de son désir d’apprendre et de sa passion. Dès les débuts de sa carrière en immobilier commercial chez CBRE, Jacinthe Lachapelle nourrissait déjà une forte ambition et un grand besoin de se dépasser ; quatre ans plus tard, c’est mission accomplie : elle occupe maintenant le poste de chef d’équipe, Recherche et analyste des ventes, dans le cadre duquel elle chapeaute le service de Recherche et gère stratégiquement l’étendue des activités d’analyse des ventes. Interpellée par le dynamisme de l’immobilier commercial et sa complexité, elle s’est rapidement taillé une place importante dans l’industrie. Elle est d’ailleurs invitée à participer à plusieurs événements, tels que le forum immobilier de Concordia. Jacinthe s’implique aussi depuis deux ans au Next Generation Committee du Jewish General Hospital, soutenant la fondation de l’Hôpital.

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JACINTHE LACHAPELLE Chef d’équipe, Recherche et analyste des ventes CBRE MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 39

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MIPIM PROPTECH

MIPIM PROPTECH NEW YORK ÉDITION NOVEMBRE 2019 Yvon Rudolphe, É.A., CMC, F.A

dm.A.

C’est sous le thème « Répondre aux attentes des utilisateurs » que le MIPIM PropTech tenait son édition 2019 en novembre à New York. En deux jours, cet événement offre au public un programme varié sur des sujets tels que le logement abordable, la cybersécurité, la valorisation par la technologie, la mobilité, le coliving, le développement durable, les communautés et les villes.

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Yanis Semsari

Yvon Rudolphe est coordonnateur de projet à l’Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier (OCVI2) et consultant senior. Évaluateur agréé, Fellow administrateur agréé et consultant en management certifié, il enseigne l’évaluation au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM).

out y est attrayant : zones d’exposition et de démonstration, conférences et réseautage ; sans oublier la disponibilité des représentants aux différents kiosques qui abordent les visiteurs pour présenter leurs produits ou services. Il y a en plus tous ces confé­renciers et entrepreneurs qui circulent au fil de l’événement dans les trois espaces qui leur sont consacrés. C’est l’occasion de faire d’heureuses rencontres au hasard des discus­ sions avec des personnes déjà croisées lors d’autres événements du même type. L’ambiance est fébrile ; voilà un bon départ pour deux journées bien remplies. Cependant, malgré l’espoir de voir de véritables innovations, les initiés en technologie doivent se contenter de constater l’influence de plus en plus importante de la technologie en immobilier. L’accent est mis sur les impacts produits sur les humains qui habitent, occupent ou utilisent les espaces. Les modèles présentés, WeWork, Opendoor et autres proptech sont déjà connus. Depuis plusieurs décennies, on peut en effet observer dans notre environnement immobilier des centres d’affaires intégrant la plupart des idées soulevées

Yanis Semsari est assistant de recherche pour la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) et de l’Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier (OCVI2). Étudiant à la maîtrise en science de l’administration spécialisation marketing, profil mémoire, il est titulaire d’un baccalauréat en science de la gestion de l’ESG UQAM concentration marketing, profil Honor, et d’une licence en gestion – option Management et gestion des organisations de l’Université Paris Dauphine.

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et faisant référence aux modèles de partage d’équité en financement, la domotique, etc. Cependant, la technologie a permis d’accélérer le développement de ces produits ou services : les cycles de vie, la durée et l’omniprésence de l’information disponible en continu ont changé les modèles, les ont multipliés et fragmentés en plusieurs strates. En fait, le plus gros changement est notre façon d’intégrer les nouveaux paradigmes générés par l’influence de la technologie dans les modèles d’affaires. Le thème de l’événement n’est pas tout à fait nouveau. Quelle entreprise en immobilier ne souhaite pas répondre aux attentes des utilisa­ teurs? On entend plusieurs conférenciers nous exhorter à changer notre façon de faire en immobilier ; il faut bien l’avouer, ils ont raison, car les pratiques dans le domaine n’ont pas changé depuis des lunes. Dans les faits, la technologie change la donne, car elle permet de bonifier l’offre de services et d’éliminer les contraintes accessoires. En effet, nous exigeons maintenant de l’immobilier que ces attributs soient disponibles dans l’immédiat et qu’ils puissent satisfaire nos besoins hédonistes.


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Dès son ouverture, le MIPIM PropTech a offert une première conférence axée sur le capital humain. La session a débuté en mettant en perspective les changements profonds des profils du capital humain ainsi que des tâches et fonctions. On a soulevé le bouleversement créé par la technologie, entre autres l’intelligence artificielle, causant la disparition de plusieurs tâches, métiers et professions. Ce qui est étonnant, c’est le moment où ces changements se feront sentir. En effet, Lisa Picard, consultante et présidente de EQ Office, une firme spécialisée dans l’amélioration des espaces de travail, filiale de Blackstone, prédit qu’à très court terme, plusieurs fonctions de travail auront disparu des métiers et des professions. À ce chapitre, elle a en outre avancé de façon audacieuse une perte de 30 % en moins de trois ans. La consultante a également formulé quelques prédictions : • 50 % de toutes les organisations réduiront leurs effectifs ; • 38 % des employés vont effectuer des tâches au-delà de leurs fonctions ; • 54 % des employés auront besoin de beaucoup plus de formation et ils devront acquérir de nouvelles compétences ; • l’embauche pour de nouveaux rôles augmentera de 25 % ; • la main-d’œuvre sera plus flexible et travaillera plus à distance. Mme Picard mentionne également que la recherche et la rétention de talents sont une priorité pour l’ensemble des entreprises et que, pour attirer ces talents, l’immobilier doit s’adapter à un nouvel impératif des occupants, à savoir les quatre « C » : des espaces pour la concentration, la collaboration, la community (culture d’entreprise, volet social, etc.) et la convenience (accès aux gymnases, restaurants et autres services). Une autre conférence, celle-ci présentée par Ryan Anderson, vice-président de la société Herman Miller, a porté sur le bien-être du capital humain par l’aménité des lieux. Les améliorations locatives sont un facteur déterminant pour l’adaptabilité à la nouvelle technologie. En effet, pour que la technologie ait des impacts positifs durables, les corps de métiers et les professions de l’immobilier doivent travailler ensemble à comprendre, tester et appliquer les nouvelles technologies de manière significative ; elle doit donc être précédée d’une évaluation en profondeur de l’analyse des besoins des occupants. Il faut envisager l’innovation numérique dans les programmations d’espaces et dans de nouvelles façons d’appréhender des stratégies technologiques centrées sur l’humain. L’ÊTRE HUMAIN ET LA TECHNOLOGIE Comment la proptech permet-elle de créer de la valeur pour le promoteur, le propriétaire ou le locataire ? Pour Jon Hein Lakerman, directeur général chez EDGE Technologies, la proptech offre un retour sur investissement à long terme. Effectivement, elle permet de mieux évaluer les enjeux de demain, notamment par une meilleure gestion de la valeur future du patrimoine d’un immeuble (future proof) en proposant des solutions à l’épreuve du temps, soutenues par une gestion bonifiée et une compréhension accrue des données générées par les utilisateurs. MAINTENANCE IMMOBILIÈRE : : PRINTEMPS 2020 41


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MIPIM PROPTECH NEW YORK

Cependant, pour Bill Lee, directeur principal des investissements PropTech et du développement immobilier chez Gaw Capital Partners, il est impératif pour les gestionnaires d’immeubles de prendre conscience « qu’il ne faut pas courir après les nouvelles technologies », mais plutôt privilégier des technologies qui peuvent durer dans le temps et permettre une utilisation fluide et naturelle. En immobilier, ces technologies doivent favoriser une meilleure gestion

Le respect du décret, l’affaire de tous.

RÉGIONS DESSERVIES BAS-SAINT-LAURENT

CÔTE-NORD

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

NORD-DU-QUÉBEC

CAPITALE-NATIONALE

GASPÉSIE-ÎLES-DE-LA-MADELEINE

MAURICIE

CHAUDIÈRE-APPALACHES

ESTRIE

CENTRE-DU-QUÉBEC

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

727, avenue Royale, Québec (Québec) G1E 1Z1 Téléphone : 418 667-3551 | Sans frais : 1 888 667-3551 info@cpeep.com

cpeep.com 42

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des installations, de l’énergie, et être en mesure d’ajouter de nouvelles fonctionnalités optimisant l’espace tout en rendant les gens plus heureux et productifs dans leur milieu de vie. En gestion de l’immobilier, la technologie exige une meilleure compréhension des risques et de la vulnérabilité des systèmes. Les risques d’infiltration découlent de l’abondance de connexions et des maillons les plus faibles des circuits provenant de liaisons et des appareils des occupants, visiteurs et fournisseurs. Comment veiller à la sécurité des données et des systèmes ainsi qu’à la sécurité physique des occupants lorsque les technologies d’objets connectés sont de plus en plus utilisées ? Comment protéger la vie privée des utilisateurs ? L’importance de la cybersécurité pour mitiger ces risques et ces vulnérabilités devient donc un champ d’intérêt capital. Un changement de culture organisationnelle est souvent nécessaire, car les gestionnaires d’immeubles ne sont pas habitués à gérer les enjeux de sécurité technologique. Ainsi, il faut mettre en place une cellule de veille tout en maintenant une équipe en surveillance informatique capable de comprendre les enjeux de cybersécurité, sans oublier de former et de sensibiliser les utilisateurs quant aux menaces informatiques. Cela passe également par la production d’une charte de gouvernance des données tout en maintenant une mise à jour des équipements et des logiciels. Dans une conférence, on posait à l’auditoire une question à main levée portant sur les enjeux liés au partage des données. Plus du tiers de l’assistance


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Scott Rechler, chairman et chief executive officer chez RXR Realty

était très préoccupé par les enjeux, un autre tiers était moyennement préoccupé, et un dernier tiers était plus ou moins préoccupé par les enjeux liés au partage des données. Sommes-nous trop sensibles... ou vraiment pas assez ? LA GESTION ET LA MAINTENANCE Le défi constant du gestionnaire est d’optimiser l’espace et de le rendre le plus rentable possible. Un concept étonnant a été présenté à ce sujet par Scott Rechler, chairman et chief executive officer chez RXR Realty. Ses locataires de type restauration rapide avaient des difficultés à servir la clientèle sur place aux heures de pointe, débordement causé notamment par les commandes en ligne pour emporter et par les commandes en livraison de type Uber Eat, lesquelles se développent de plus en plus actuellement. Comme la

clientèle est exigeante et veut être servie rapidement, tant sur place qu’en ligne au moment de la collecte des commandes, Scott Rechler a trouvé une solution. Selon lui, la demande supplémentaire entraînée par les livreurs auprès de certaines chaînes de restauration rapide crée une affluence de commandes qui surcharge les employés et provoque des désagréments pour la clientèle locale sur place. Comme celle-ci est importante, les cuisines fantômes peuvent aider à désengorger les cuisines situées dans de petits espaces étant donné le prix du loyer au pied carré. Les cuisines fantômes agissent à titre de soustraitants auprès de ces locataires en restauration rapide afin de se concentrer uniquement sur les commandes en ligne. En résumé, ce que la société propose à ses locataires de restauration rapide est une cuisine fantôme dans des locaux situés ailleurs dans le bâtiment, principalement dans des espaces dont la valeur au pied carré est moindre ;

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MIPIM PROPTECH NEW YORK

Anthony E. Malkin, chairman et chief executive officer chez Empire State Realty Trust

elle produit exactement ce qui est commandé pour les livraisons. Cette cuisine collective a ses propres employés et l’équipement nécessaire pour produire les nombreux menus des locataires en restauration rapide. Ce concept innovant est créateur de valeur pour des espaces qui en ont peu ! Par ailleurs, Anthony E. Malkin, chairman et chief executive officer chez Empire State Realty Trust, conférencier très appré­cié, a présenté le cas du rétrofit d’efficacité énergé­tique (récupération d’énergie) effectué sur l’Empire State Building. Il a mis en application ce processus sur cet immeuble vieux

LAURÉAT

PRIX EXCELLENCE EN TOITURE CLAUDE-JACQUES

ÉDITION 2019 – CATÉGORIE 2 – TOITS PLATS Lors de son congrès annuel tenu à l’Hôtel Le Montagnais, du 29 au 31 janvier 2020, l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec soulignait le travail remarquable d’un de ses membres pour les travaux de couverture du projet Maison Radio-Canada à Montréal.

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de 90 ans qui n’a plus rien à envier aux immeubles récents. L’Empire State Building a obtenu la certification LEED Gold for Existing Building en 2011. Sa performance en économie d’énergie est exemplaire si l'on considère l’ampleur des travaux et des résultats obtenus. En effet, la consom­ mation énergétique y a été réduite de plus de 40 % depuis son rétrofit grâce à un plan combiné de huit projets. L’investissement de 13,2 M$ US a permis une économie annuelle en frais d’énergie de 4,4 M$. Ce rendement sur investissement d’à peine trois ans est très intéressant vu l’attrait de l’immeuble auprès de locataires prestigieux comme LinkedIn. La réflexion consacrée au rétrofit s’est même soldée par l’utilisation de l’énergie produite par les ascenseurs de l’immeuble au bénéfice des locataires. Le projet consistait également à moderniser la fenestration existante, dont 96 % des vitres et des cadres de fenêtres d’origine ont été réutilisés. Ainsi, la refabrication des fenêtres a amélioré la résistance thermique du verre passant de R-2 à R-6. En somme, le rétrofit a permis une économie substantielle, une valorisation de l’image de l’immeuble et la possibilité d’obtenir un taux au pied carré comparable à celui des immeubles verts modernes. En effet, la location des bureaux dans l’immeuble emblématique de New York s’élève autour de 80 $ US/pi2, selon M. Malkin. LES KIOSQUES D’EXPOSITION L’événement MIPIM PropTech présentait au total 51 kiosques d’exposition offrant tout un spectre de services allant des outils de visualisation 3D aux logiciels de gestion et autres applications. On retrouvait, par ailleurs, un regroupement d’entreprises à l’intérieur même d’un kiosque. Par exemple, le kiosque du ministère de l’Économie et de l’Innovation, sous la bannière Québec, permettait l’accès à des représentants de plusieurs entreprises québécoises. En conclusion, le MIPIM de New York a offert une vision axée sur les services à l’occupant. Les organisateurs promettent de doubler la superficie de la prochaine édition PropTech 2020. Espérons que cet apport notable en superficie contribuera à la représentation d’un spectre encore plus large en innovation de services et de produits.


LE SAVIEZ-VOUS ? 100_Ass Maitre couvreurs _avis.pdf

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2020-03-05

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JBC ARCHITECTES DEVIENT COHÉSIO ARCHITECTURE JBC Architectes, qui a célébré sa trentecinquième année d’activité en 2019, poursuit son évolution en devenant COHÉSIO Architecture. La firme se renouvelle à travers un changement de nom et une nouvelle identité visuelle, tout en conservant les valeurs fondamentales de collaboration, d’excellence et d’innovation qui ont fait son succès.

EUREKA LANCE HEX AREA, UN LUMINAIRE D’INTÉRIEUR QUI SE DÉMARQUE Eureka, chef de file bien établi dans le marché des solutions d’éclairage décoratif, a annoncé en décembre dernier le lancement de ses luminaires Hex Area. Grâce à sa remarquable esthétique géométrique et aux différentes options de montage offertes, Hex Area peut être utilisé pour mettre en valeur un élément du décor, en séries pour définir un vaste espace ou comme ornement mural si on en regroupe plusieurs pour créer une composition.

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Landmark est fière d'annoncer la nomination de Patrick Rousseau au poste de directeur des services d'administration et de vérification des baux. M. Rousseau a une feuille de route impressionnante dans la gestion de grands portefeuilles immobiliers d'entreprises et il est hautement qualifié pour superviser la clientèle d'entreprises de Landmark.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

NOUVEAU VICE-PRÉSIDENT FINANCES ET TI CHEZ ROY.

REDEVENIR OPÉRATIONNEL APRÈS UN INCENDIE MAJEUR : UN DÉFI RELEVÉ PAR PORTES DE GARAGE LAFLEUR ! En novembre dernier, l’usine de fabrication de portes de garage indus­trielles Lafleur a été endommagée, mais a retrouvé rapidement son fonctionnement normal. « C’est grâce à la mise en place rapide de notre plan d’urgence, mais aussi et surtout, grâce au support incon-

L’équipe Roy. accueille Joël Mimeault à titre de vice-président Finances et TI afin de soutenir la vision stratégique de l’entreprise. La capacité de M. Mimeault à identifier les opportunités et les risques, sa volonté d’améliorer constamment les processus d’affaires, son désir de travailler avec l’ensemble des services pour planifier et exécuter la stratégie corporative et opérationnelle et son focus sur les éléments clés qui apportent de la valeur seront un atout considérable dans une industrie très concurrentielle.

ditionnel de nos employés, au soutien spontané de nos clients et de nos fournisseurs et même de certains compétiteurs que nous sommes redevenus opérationnels à 100 % dans les heures qui ont suivi cet incendie afin d’offrir à nouveau le même service de qualité à nos clients », a déclaré Francis Lafleur, président de l’entreprise. Il s’est dit surpris mais agréablement touché par tous ces élans de solidarité et tient à offrir ses remerciements sincères pour l'aide apportée. « C’est sûr que cela nous a motivés et nous a aidés à nous relever les manches pour passer au travers de cette épreuve », a-t-il ajouté.

ACCÈS LOCATION + LAURÉATE DU TITRE DES SOCIÉTÉS LES MIEUX GÉRÉES AU CANADA Accès Location + est très heureuse de se classer parmi les Sociétés les mieux gérées au Canada pour une seconde année consécutive. Fière de ses succès, l’entreprise s’appuie sur le savoir-faire et l’expertise de son équipe de passionnés afin d’offrir un service rapide, efficace et de qualité supérieure à sa clientèle. Véritable spécialiste des équipements de levage, Accès Location + se distingue par sa passion de l’excellence qui lui permet de se positionner comme référence de l’industrie.

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MIPIM PROPTECH NEW YORK Édition novembre 2019

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pages 40-44

LE SAVIEZ-VOUS

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CREW M Félicitations aux gagnantes

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DE BONS TUYAUX Plomberie - Code Le développement durable et les codes

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LES ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉ, UNE TENDANCE QUI EXPLOSE

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MO T DU PRÉSIDENT DE BOMA QUÉBEC Souligner le travail accompli

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page 20
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