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PRÉSENTATION DU CCTT
3. PRÉSENTATION DU CCTT
HISTORIQUE
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En 2014, l’Agence de développement des communautés forestières innue et jeannoise mettait de l’avant, avec plusieurs partenaires du milieu dont le Cégep de St-Félicien, le projet de mise en place d’un pôle de compétitivité sur la fourrure boréale. Ces travaux ont notamment permis la publication d’une étude d’opportunité visant la mise en place de ce pôle en juin 2014, qui a été suivie d’un Plan quinquennal de développement de la filière fourrure en mars 2015. Ces débuts prometteurs ont par la suite ouvert la voie à la présence de ce projet collectif au Sommet économique régional du Saguenay–Lac-Saint- Jean, tenu le 18 juin 2015. Dans la foulée de ce sommet, le premier ministre du Québec annonçait, en octobre 2015, la mise sur pied de 11 groupes de travail, dont celui sur la Fourrure nordique. De ce comité sont ressorties, en avril 2017, deux recommandations pour le Cégep de St-Félicien : • Mettre en place un programme de formation, sanctionné par une attestation d’études collégiales (AEC), portant sur les nouvelles technologies d’apprêtage et la caractérisation de l’ensemble de l’animal récolté; • Entamer les démarches nécessaires à l’implantation d’un CCTT sur les métiers et les technologies de la fourrure.
Suite à l’appel de candidatures pour la création de nouveaux CCTT au Québec, lancé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur à l’automne 2017, le CCTT Écofaune boréale a été reconnu officiellement en juillet 2018.
BREF BILAN DE LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE INITIALE
La plus récente planification stratégique d’Écofaune boréale était par le fait même sa première. Un nouveau CCTT est né avec peu d’expérience dans le domaine de la fourrure, mais s’appuyant sur une solide expertise réseau en matière de développement durable. Cette première planification stratégique, quoique théorique pour un premier CCTT technologique en valorisation de la fourrure, a forcé la nouvelle équipe de chercheurs (un biologiste et un expert-conseil) à redoubler d’efforts et à se réinventer afin de répondre rapidement aux multiples demandes de recherche appliquée et d’accompagnement technique.
Le bref bilan ci-après en témoigne : L’absence d’un diplôme d’études collégiales (DEC) souche et de personnel spécialisé dans le domaine constitue un défi de mise en œuvre important pour un nouveau centre de recherche. Malgré l’expression sans équivoque des besoins d’innovation par quelques entreprises et les Premières Nations, il fallait poursuivre l’évaluation des besoins et améliorer la connaissance du secteur d’activité afin de bien investir les énergies d’une petite
équipe en construction. L’année 2018 a été l’occasion d’entreprendre ces démarches, qui se poursuivent encore aujourd’hui. La rencontre constante d’intervenants de la fourrure et du cuir nous mène lentement, mais sûrement, vers un portrait détaillé de l’industrie québécoise et nous conforte quant au potentiel important d’innovation dans ce secteur d’activité économique.
En fonction des axes du précédent plan stratégique (Recherche et développement; Communication; Commercialisation; Transfert de connaissances et innovation; Gestion administrative et financière; Équipements), voici les principaux défis et avancées à ce jour.
LA CRÉATION ET L’INSTALLATION D’UN LABORATOIRE
Cette étape est apparue très rapidement incontournable, à la suite des démarches auprès des acteurs de l’industrie. Des nombreux besoins identifiés se dégageait une grande lacune, soit l’absence d’un laboratoire de recherche.
L’embauche des deux premiers chercheurs en 2019 a donc été l’occasion de définir les besoins prioritaires du laboratoire en termes d’équipements, ce qui allait ensuite permettre les démarches de financement auprès du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MÉI) pour l’acquisition des premières infrastructures. Les équipements ont été installés progressivement jusqu’en janvier 2021. Il faut mentionner que cette démarche a été complexe à plusieurs égards, notamment en raison de l’absence totale d’équipementiers dans ce domaine au Canada. Ainsi, cette situation a forcé la fabrication sur mesure de plusieurs équipements au Québec et plusieurs achats ont été faits en Italie, en Grèce, en Turquie, en Allemagne et aux États-Unis.
Notre laboratoire compte désormais plus de 30 équipements.
Les équipements appartiennent à trois grandes catégories, soit ceux qui servent aux premières étapes des procédés de valorisation, à savoir les étapes de travaux humides, ceux qui servent à la seconde partie des procédés, à savoir les étapes à sec, et finalement, les équipements de laboratoire de biologie et de chimie.
L’un des beaux succès des trois dernières années est certainement l’entente de partenariat de recherche avec la société Makivik pour la grande région du Nunavik. Cette entente prévoit l’installation d’un volet laboratoire de recherche à la tannerie de Kuujjuaq afin de répondre aux besoins de 14 communautés du Nunavik en innovation et en transfert de connaissances.
LA RECHERCHE, L’AIDE TECHNIQUE ET LA DIFFUSION
L’absence de laboratoire pour une bonne partie de la période 2018-2021 n’a pas facilité la réalisation de projets de recherche ou la diffusion au cours de cette période. En contrepartie, elle n’a pas empêché le centre de réaliser plusieurs aides techniques et d’ouvrir la voie à plusieurs projets de recherche. Au début 2021, cinq projets sont en cours et une dizaine sont en préparation. Ceux-ci ont été précédés de deux aides techniques, d’un projet de recherche et d’une formation sur mesure.
LA CONSTRUCTION DE L’ÉQUIPE
L’intérêt suscité pour le domaine d’activité d’Écofaune boréale s’est avéré des plus grands, comme en témoignent les réponses aux démarches de recrutement. En effet, malgré la rareté de la main- d’œuvre dans tous les domaines et les différents messages négatifs véhiculés à propos de la fourrure, l’embauche a été relativement facile. C’est cet intérêt partagé qui a facilité le recrutement d’une équipe de gestionnaires comprenant cinq chercheurs, dont deux docteurs (Ph.D.) et deux employés de soutien.
Plus importante encore que le laboratoire, c’est la construction d’une équipe spécialisée compétente et mobilisée qui assurera à Écofaune boréale de bien jouer son rôle et qui garantira sa pérennité.
COMPRÉHENSION ET CONNAISSANCE DES PARTICULARITÉS DE LA FOURRURE ET DU CUIR D’ICI ET D’AILLEURS
Bien que la connaissance fine de l’industrie demeure à parfaire, il est déjà acquis que le nombre de clients et de partenaires est important au Québec, tout comme l’est le potentiel de croissance d’Écofaune boréale, en particulier si on considère les développements de la dernière année dans le domaine agricole pour la
valorisation des peaux domestiques. Ce constat permet d’affirmer la pertinence d’un CCTT dans un créneau très spécifique, mais qui cache une grande industrie discrète.
Une autre particularité intéressante est certainement l’absence de centres de recherche sur la fourrure et le cuir au Canada et aux États-Unis, mais également leur très faible nombre dans le monde. Cela appuie notre constat d’un potentiel de développement très prometteur. C’est un fait qui n’est pas anodin et qui doit influencer les stratégies de soutien à l’industrie et le développement du CCTT au cours de la période 2021-2026.
CHAMPS D’INTERVENTION D’ÉCOFAUNE BORÉALE
AXES D’INTERVENTION
AXE 1 LAVALORISATION DE LA FAUNE SAUVAGE BORÉALE Au Québec et au Canada, la fourrure et le cuir ont toujours été sous-développés si on tient compte de leur potentiel réel de valorisation en deuxième et troisième transformations. Depuis 50 ans, les résultats économiques démontrent une décroissance majeure au profit de l’Asie et de l’Europe. Pourtant, la faune est présente et le gaspillage l’est tout autant.
L’innovation et l’éducation sont au cœur de la remontée de ces industries, jadis prospères. Il faut toutefois partir sur de nouvelles bases, comme s’il fallait réapprendre à apprivoiser ce secteur d’activité, par l’écologie et l’éthique et par le redéploiement d’une expertise propre aux gens d’ici.
AXE 2 LA VALORISATION DES PRATIQUES SOCIALES AVEC LES ACTEURS DE L’INDUSTRIE, LES PREMIÈRES NATIONS ET INUIT
La rencontre des cultures et des visions en matière de développement économique requiert une attention particulière dans un contexte où l’environnement reprend la place qui lui appartient. C’est peut-être à travers des projets de recherche communs que se cachent les pistes d’harmonie, de justice et d’équité dont nous avons besoin. Cherchons-les ensemble, trouvons-les ensemble et suivons-les ensemble. La nature a cette caractéristique de fournir cette richesse que nous avons le devoir de préserver et d’utiliser intelligemment.
AXE 3 L’UTILISATION DE LA FLORE BORÉALE DANS LA VALORISATION DE LA FAUNE BORÉALE
L’un des grands défis de l’industrie de la fourrure et du cuir, incluant leurs différents produits et sous-produits, est certainement le remplacement des procédés chimiques par des procédés écoresponsables, idéalement de sources végétales locales, abondantes et écologiques. Découvrons- les, redécouvrons-les et rentabilisons-les de manière durable.
AXE 4 LATRANSPOSITION DANS LES DOMAINES CONNEXES
Bien qu’Écofaune boréale tire son origine de l’économie de la faune sauvage boréale, l’expertise développée est transposable à d’autres domaines connexes. La fourrure et le cuir sont eux aussi des produits à fort potentiel dans les domaines agricole et aquacole.
AXE 5 L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE EN TANT QU’APPROCHE PRIORITAIRE
Au même titre qu’elle l’est pour différents acteurs de l’écosystème du développement durable, l’économie circulaire est une priorité pour Écofaune boréale. L’industrie de la fourrure et du cuir repose sur l’exploitation de ressources naturelles et présente un fort potentiel d’optimisation de l’utilisation des ressources. À terme, cette optimisation permettra de créer de la richesse et mènera à des solutions durables innovantes dans un secteur d’activité économique où tout est à construire.
SECTEURS D’INTERVENTION
• Sous-produits de la faune • Tannage chimique ou écoresponsable de la fourrure et du cuir • Fabrication du feutre naturel • Cuir de poisson • Caractérisation de produits ou de sous-produits • Développement de produits ou de procédés écoresponsables • Recherche et choix d’équipements ou de procédés • Recherche de subventions • Service-conseil • Formation sur mesure • Essais techniques, technologiques ou en laboratoire • Valeur ajoutée
CLIENTÈLE DU CENTRE PAR AXE DE DÉVELOPPEMENT (2018-2021)
AXE 1 RECHERCHE ET ANALYSE DE SOUS-PRODUITS DE LA FAUNE
• Client en Beauce • Client au Lac-Saint-Jean
AXE 2 CARACTÉRISATION DE PRODUITS ET DE SOUS-PRODUITS
• Client à Montréal • Client au Lac-Saint-Jean
AXE 3 DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS ÉCORESPONSABLES
• Client au Lac-Saint-Jean • Client au Témiscamingue • 5 clients à Montréal • Client en Mauricie
AXE 4 RECHERCHE ET CHOIX D’ÉQUIPEMENTS OU DE PROCÉDÉS
• Client à Kuujjuaq • Client au Témiscamingue
AXE 5 RECHERCHE DE SUBVENTIONS
• Tous les clients
AXE 6 SERVICE-CONSEIL
• Client à Kuujjuaq • Client au Lac-Saint-Jean • Client de la Basse-Côte-Nord • Client au Saguenay–Lac-Saint-Jean • Client à Québec • Client en Mauricie • 2 clients à Lanaudière
PARTENARIATS ACTIFS
LES REGROUPEMENTS (EXISTANTS OU EN DÉVELOPPEMENT)
• Les Inuit du Nunavik et les différentes communautés autochtones • L’Association des taxidermistes du Québec • La grappe industrielle MMODE • Le Conseil canadien de la fourrure • Le Centre des métiers du cuir de Montréal • Vêtements Québec • L’Association des chasseurs de phoques intra-Québec (ACPIQ)