Bernard Hinault pour le plaisir 3 jours au Vermont
juillet / août 2015
La diversité de Lanaudière Bouette et bitume en Gaspésie Essais
Trois vélos à moins de 1000 $ Santé
Les blessures de guerre Barre, gel et boisson énergétiques maison
Dossier
À vélo, les
enfants ! Pour le sport, à l’école et en voyage
DEVINCI X PIERRE LAVOIE
atomes crochus D E P U I S
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| vĂŠlos. intelligence. vie david veilleux et pierre lavoie | photo : charles-David Robitaille
sommaire / VOL. 35 no 4
64 6 Prologue Pédalez le Québec
30
8 Courrier 10 Histoire Pierre Gachon l’artisan-coureur 12 Un patineur sur un vélo Ma toute première course Rien ne va comme prévue
32 Destination Vermont l’enchanteur
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36 Destination Lanaudière, au royaume
62 Entraînement La bonne cadence
de la diversité
64 Nutrition Le bonheur est dans
51 Reportage Opération grimpe à la MB race
14 Vie urbaine Les estafettes à vélo
53 Testés pour vous Pneu Veloflex et
16 Vélo urbain Mécano à domicile
54 Essais Trois vélos à moins de 1000 $
18 Techno Applications 19 En vedette Hinault, le plaisir avant tout 21 Actualité 25 ans de Coupes du monde 23 Grand Tour 2015 Mollets et papilles 26 Triathlon Alimentation et hydratation 27 Made in Québec Dans la cour des grands
60 Mécanique Ajustement des dérailleurs
chaussures Northwave
58 Équipement Toujours pratique
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la cuisine maison
68 Santé Soigner les blessures de guerre 70 Pratico-pratique Choisir son club 72 Rencontre Deux cyclistes qui ne perdent pas la carte 74 La dernière
dossier À vélo, les enfants !
L’école, le sport, les voyages : l’art d’inoculer le plaisir cycliste à ses enfants
30 Reportage De la bouette et du bitume en Gaspésie
Vélo Mag
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concept
PROFITEZ DE LA SAISON ESTIVALE! DÉCOUVREZ NOTRE GRANDE COLLECTION DE VÉLOS, CASQUES, VÊTEMENTS ET BIEN PLUS.
LONGUEUIL : 550, boul. Roland-Therrien ST-HUBERT : 5430, boul. Cousineau
BOISBRIAND : 3230, avenue des Grandes Tourelles QUÉBEC : 1100, rue Bouvier
velo2000.qc.ca
veloespace.com
BERNARD HINAULT POUR LE PLAISIR 3 JOURS AU VERMONT
JUILLET / AOÛT 2015
La diversité de Lanaudière Bouette et bitume en Gaspésie
DOSSIER
À VÉLO, LES
ESSAIS
Trois vélos à moins de 1000 $ SANTÉ
ENFANTS ! Pour le sport, à l’école et en voyage
Photo de la page couverture François-Xavier Delemotte Le petite Emma, 8 ans, contemple un des nombreux paysage qu’elle a croisés durant son périple à vélo.
Les blessures de guerre Barre, gel et boisson énergétiques maison
Vélo Mag sur le web velomag.com
Éditeur Pierre Sormany psormany@velo.qc.ca
Le plaisir de lire votre magazine Vélo Mag juillet/août ne s’arrêtera pas à la dernière page. Voici sur notre site velomag.com le prolongement vidéo du contenu éditorial.
Rédacteur en chef Jacques Sennéchael jsennechael@velo.qc.ca Directrice artistique Christine Charette ccharette@velo.qc.ca Infographiste Maxime Girard Collaborateurs Maxime Bilodeau, Joanie Caron, Félix Côté, Simon Coutu, David Desjardins, Mathieu Fagnan, Gaétan Fontaine, Olivier Jean, Alexis Lepage, Gilles Morneau, Jean-François Nadeau, Catherine Naulleau, Guy Thibault Réviseures-correctrices Diane Boucher, Jocelyne Tétreault
Vie urbaine
Publicité Jean-François Litalien jflitalien@velo.qc.ca 514 217-3005 Claudine Mailloux cmailloux@velo.qc.ca 514 909-4601 Nellie Létourneau nletourneau@velo.qc.ca 514 571-5884
Les estafettes à vélo L’entreprise Véli Coursiers, à Québec, livre toutes sortes de choses en utilisant des véhicules électriques, y compris des vélos.
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Relations publiques Stéphanie Couillard scouillard@velo.qc.ca
Ma vedette
Administration et distribution Michèle Daoust
Bernard Hinault a cinq maillots jaunes du Tour de France à son actif. Le plus grand cycliste français vient faire son tour au Québec au mois d’août.
Comptabilité Mimi Bensaid hargé de projets, marketing et partenariats C Stéphanie Ravier Impression et pelliculage Interweb
Pneu à crampons
Distribution Messageries Dynamiques
Pour fêter 25 ans de Coupes du monde à Mont-Sainte-Anne, Vélirium met les petits plats dans les grands.
Service aux abonnés Pour vous abonner, vous réabonner ou offrir un abonnement-cadeau : www.velo.qc.ca. Pour notifier un changement d’adresse ou pour nous aviser d’un problème de livraison : changementvq@velo.qc.ca. Vélo Québec – Service aux abonnés 1251, rue Rachel Est Montréal (Québec) H2J 2J9 Tél. : 514 521-8356, poste 504 1 800 567-8356, poste 504 l
est publié par Vélo Québec Éditions. Toute correspondance doit être adressée au 1251, rue Rachel Est, Montréal (Québec) H2J 2J9 Tél. : 514 521-8356 Téléc. : 514 521-5711 velomag@velo.qc.ca l
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, en tout ou en partie, est interdite sans l’autorisation
La reproduction de écrite du rédacteur en chef.
Parutions mars, avril, mai/juin, juillet/août, septembre/octobre et novembre/décembre Date de parution juin 2015 Tarifs d’abonnement Canada, 1 an 31 $ + taxes / États-Unis, 1 an 54 $ / Outre-mer, 1 an 78 $ l
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Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada : ISSN 1180-1360
Ajuster les dérailleurs de son vélo n’est pas toujours une partie de plaisir, sauf quand on a le bon mode d’emploi.
indexé dans
Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.
Reportages
Il faut aller en Gaspésie pour participer au Festival Bouette et bitume. Pourquoi ne pas en profiter pour explorer la péninsule à vélo ? Il n’est pas trop tard pour vous inscrire à la MB race les 4 et 5 juillet prochain. Vous avez intérêt à être en forme pour affronter les 7000 mètres de dénivelé positif.
Mécanique
Envois Postes-publications Convention no 40065387 membre de
Made in Québec
Les sacoches les plus robustes du marché sont fabriquées au Québec dans les Cantons-de-l’Est.
Vélo Mag est imprimé sur du papier certifié FSC® (Forest Stewardship Council®), donc issu de forêts bien gérées et d’autres sources responsables.
Vélo Mag
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PROLOGUE / JACQUES SENNÉCHAEL
Pédalez le Québec
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a route du parc national de la Mauricie vient tout juste d’ouvrir en ce 10 mai couvert mais chaud. Un renard court après une renarde en traversant la route. Même les triathlètes qui roulaient le nez vissé sur la potence ont relevé la tête et levé le pied pour les regarder. La queue en panache, les deux fusées rousses ont disparu dans les fourrés. C’est pour ça que j’aime rouler sur les routes du Québec : il y a des choses à voir… et des gens à rencontrer. Vous lirez dans cette édition le récit de ma balade dans la région de Lanaudière. En à peine quatre jours, j’ai pédalé avec une joyeuse gang autour des lacs de Saint-Donat, je me suis perdu dans le bois en compagnie d’une autre gang à Saint-Alphonse-Rodriguez, j’ai discuté esthétique asiatique avec un potier de Saint-Damien, j’ai regardé les canards cancaner joyeusement avant de se faire gaver. Côté bouffe justement, je ne vous raconte pas… Heureusement que faire du vélo donne bonne conscience ! Je ne suis pas le seul à apprécier pédaler au Québec. La chaire de Tourisme de l’UQAM a rendu publique une étude portraiturant la clientèle cycliste dans la Belle Province. Selon cette enquête, vous avez de bonnes chances de rencontrer sur les routes un cycliste qui a entre 46 et 65 ans, qui
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Vélo Mag
juillet / août 2015
est éduqué (les deux tiers ont complété des études universitaires), qui pédale quatre jours (s’il est Québécois) ou sept jours (s’il vient de l’extérieur de la province) en faisant pour la majorité plus de 200 km. En ce qui concerne l’hébergement, le camping est apprécié (43 %) par les cyclistes visiteurs, talonné par les gîtes/couette et café (41 %). Ceux qui choisissent les établissements Bienvenue cyclistes! restent généralement plus longtemps, c’est-à-dire plus de cinq jours. Enfin, du côté des infrastructures, la Route verte jouit d’une notoriété incontestable : 95 % des visiteurs la connaissent et 65 % l’ont empruntée lors de leur dernier séjour cycliste. Ces séjours font du bien autant à l’industrie touristique qu’à l’économie. La dépense quotidienne par jour du touriste cycliste est de l’ordre de 214 $, soit 6 % de plus que le visiteur traditionnel. Les postes de dépenses que sont l’hébergement et la restauration sont une part importante du budget des visiteurs. On le sait depuis bien longtemps : fini le temps où le cycliste voyageur était par définition fauché et non rentable… Tout cela ne tombe pas tout cuit dans le bec, ou plutôt dans la colonne des revenus. Si la satisfaction des visiteurs est plutôt bonne (évaluée à 90 % sur des critères comme les paysages, l’hébergement, la sécurité et la qualité des infrastructures cyclables), il ne faut pas
s’endormir sur ses lauriers. Les cyclistes visiteurs suggèrent fortement d’améliorer la qualité des routes, d’élargir les accotements et, surtout, d’inciter les automobilistes à être plus courtois. Les demandes concernent également la signalisation, afin qu’elle soit plus présente, l’asphalte, dans l’espoir qu’il recouvre plus de voies, et les pistes cyclables, qu’on préfère séparées du trafic automobile. Le message devrait être entendu par ceux qui sont heureux de bénéficier de cette manne, mais qui oublient d’entretenir notamment la Route verte. Si on continue dans cette voie, ce réseau tant apprécié ressemblera à une vieille chambre à air couverte de rustines. Jusqu’au jour où il ne restera plus de rustines… Collaborateurs Alexis Lepage Il nage, pédale et court avec les grands triathlètes de ce monde. Cela ne l’empêche pas de partager sa connaissance de son sport avec les néophytes que nous sommes. Jean-François Nadeau Le directeur adjoint de l’information du journal Le Devoir adore se plonger dans l’histoire du vélo. Il nous gâte dans cette édition en nous présentant Pierre Gachon, le premier Québécois à prendre le départ du Tour de France. Il a aussi interviewé Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France.
ryderseyewear.com
Lentilles antibuĂŠes
COURRIER / Vous avez des commentaires ? N’hésitez pas à communiquer avec nous : velomag@velo.qc.ca. N’oubliez pas d’inclure vos coordonnées, qui resteront confidentielles. Veuillez noter que vos propos peuvent être abrégés par le rédacteur en chef.
Obssssession Je ne doute pas qu’Olivier Jean soit aussi perfectionniste sur son vélo que sur ses patins. De là à écrire obssesion plutôt qu’obsession, il y a un pas à ne pas franchir. Robert Leduc, Gatineau
Inversion En page 58 du Vélo Mag d’avril 2015, les photos du Trek Lush et du Liv Lust ont été inversées. Toutes nos excuses ! La rédaction
À la rédaction, nous voulions savoir si le goût du détail de nos lecteurs était aussi élaboré que celui de notre patineur, c’est maintenant chose faite. On ne nous reprendra plus… La rédaction
LIV LUST ADVANCEd
Le grand dossier du prochain Vélo Mag Ils ont le nez sur leur GPS, n’oublient jamais de mettre leur score sur Strava, veulent connaître à tout moment les watts qu’ils dépensent… ce sont les technos à vélo.
TREK LUSH SL 27,5
CHOIX DE PARCOURS 75, 100, 125 ou 150 KM
Défi De LanauDière-Mauricie Samedi 20 juin » Berthierville
Photos : Maxime Juneau, Gilles Gervais
Défi Des cantons-De-L’est Samedi 12 septembre » Coaticook
en partenariat aVec
inscrivez-vous velo.qc.ca 8
Vélo Mag
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CONCOURS PARTAGEZ VOTRE PASSION DU VÉLO « DEPUIS TOUJOURS, LE VÉLO EST SYNONYME DE LIBERTÉ POUR MOI ! » DAVID VEILLEUX, Premier Québécois à avoir complété le Tour de France.
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À GAGNER : UN VÉLO DEVINCI PAR SEMAINE
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FIER PARTENAIRE DE PLUS DE 60 ÉVÉNEMENTS CYCLISTES
Pour participer, partagez une photo de votre passion du vélo sur la page Facebook de Desjardins ou sur Instagram.
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histoire / Jean-François Nadeau
Pierre Gachon
L’artisan-coureur Le grand champion Gino Bartali a 21 ans lorsqu’en 1936 il remporte son premier Tour d’Italie, le Giro. Il fait sa première apparition au Tour de France l’année suivante, et il y croise alors Pierre Gachon, le premier Canadien à prendre part à cette épreuve.
L
a course se déroule à cette époque sous les couleurs nationales. Le Canada, colonie britannique, envoie Gachon courir avec un maillot de l’Angleterre. Né en 1909 à Paris, Pierre Gachon arrive en Amérique lorsqu’il est adolescent. Son père est une des victimes de l’immense boucherie qu’est la guerre de 1914-1918. Sa mère se remarie à un Belge, Henri van der Aurewa. La famille recomposée s’installe à Montréal en 1923. Ce père adoptif, tout le monde l’appelle alors Henri Gachon. C’est lui qui, en marge de son emploi de mécanicien automobile, fonde le Club cycliste canadien, le CCC. Très vite, il soude des cadres de vélo puis les monte dans son garage. Il fabrique les vélos de piste et de route de plusieurs des meilleurs coureurs d’Amérique. Les vélos Gachon Les vélos Gachon sont rapidement adoptés par ceux qui ont l’appétit de la compétition, un peu comme le seront plus tard les vélos de Giuseppe Marinoni lorsque celui-ci commence à en produire au Québec, en 1974.
67, c’est le numéro
du dossard qu’il portera au départ de la course en juin 1937
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Les trois frères Pierre, Louis et Albert Gachon seront les premières enseignes publicitaires qui populariseront par leurs exploits ces vélos bientôt utilisés par bon nombre de coureurs. Le champion René Cyr, décédé au début de 2015, possède dans les années 1930 deux vélos fabriqués par Henri van der Auwera : « Ce sont les meilleurs vélos que j’aie eus. Je les faisais repeindre, mais je ne les abandonnais jamais. » Avec Pierre et son fils naturel Albert, surnommé « bébé Gachon », Henri van der Auwera fabriquera des centaines de vélos au cours des années 1930 et 1940, des machines de course assemblées à partir de tubes anglais Reynolds, mais aussi des vélos pour la promenade conçus pour un public de tous les âges. Hélas, peu de vélos de course Gachon sont parvenus jusqu’à nous. Dans leur publicité au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les cycles Gachon proposent la « fabrication de bicyclettes de tous genres » et offrent un service général de réparation et de peinture émaillée. D’abord située au 4295 de la rue Frontenac, au cœur de Montréal, l’entreprise déménage dans l’est de la ville où, associée à une école de réforme, elle profite d’une main-d’œuvre bon marché en échange d’une formation offerte à de jeunes travailleurs rebelles et quelque peu turbulents. Elle fabriquera aussi pour un temps des raquettes de tennis. Les vélos Gachon roulent jusqu’à la fin des années 1940. L’entreprise, victime d’une compétition croissante, est rachetée par CCM. Le fils aîné, Pierre Gachon, ouvre alors une petite boutique de vélos rue Masson tout en continuant de prodiguer des conseils aux amateurs. Sa
boutique fermée à son tour, il poursuivra dans l’atelier de cycles de son ami Fioravante Baggio, un ancien professionnel comme lui. Longue distance La gloire, Pierre Gachon l’avait connue avant la guerre, à partir de 1929. Cette année-là, lors des épreuves sur piste organisées au nouveau vélodrome du parc Jarry, il s’illustre contre ses opposants. Les deux frères Gachon, Louis et Pierre, sont alors considérés comme les meilleurs amateurs de Montréal, et on les imagine très bien représenter le Canada aux Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles. Mais Pierre Gachon préfère passer chez les professionnels et profiter de l’immense faveur dont jouit alors le vélo. Pierre Gachon intègre le circuit de courses professionnelles de six jours. Il fera notamment équipe avec Henri Lepage sous le maillot tricolore des Canadiens de Montréal, l’équipe de hockey qui possède alors son équipe cycliste. Gachon ne gagne pas, mais il se distingue suffisamment sur ce circuit professionnel pour rendre sa vie plus douce, lui qui s’occupe par ailleurs de la fabrique familiale de vélos. Amateur d’épreuves d’endurance, selon la mode du temps, il envisage d’établir un record en solitaire entre Montréal et New York en 1933, mais s’engage plutôt cette année-là dans la course transcontinentale du promoteur Armand Vincent, qui rêve de mettre sur pied une sorte de Tour de France américain. Par la suite, dans l’esprit des épreuves de très longues distances courues en Europe, Pierre Gachon se lance en solitaire de Toronto jusqu’à Montréal, précédé d’une moto. Puis, en 1935, tout le monde parle à nouveau de lui à l’occasion de son périple Montréal-QuébecMontréal, une épreuve parcourue
1935 : Gachon se lance dans un Montréal-Québec-Montréal sous une météo exécrable
Mais il peine et, malgré sa volonté de s’accrocher, doit poser pied après une centaine de kilomètres. Il est le seul coureur à renoncer dès cette première étape du Tour de France.
Gachon fabriquait les vélos des coureurs de l’époque. malgré des vents froids et une pluie qui le laissent à moitié mort. En 1937, il souhaite participer au Tour de France. Henri Desgrange, le directeur de l’épreuve, l’accepte. Gachon est intégré à l’équipe britannique, composée de Charles Holland et de William Burl, eux aussi novices dans le Tour. Le départ de Gachon pour l’Europe à bord de l’Empress of Australia fait l’objet d’une grande attention médiatique. Mais Gachon arrive en France sous-entraîné et tarde apparemment à retrouver son vélo de course. À Paris, le 30 juin, au départ de l’épreuve, le Québécois se retrouve au milieu d’un peloton de 98 coureurs. Il porte le dossard 67 frappé
au nom du commanditaire principal de l’événement, le magazine L’Auto. Après un défilé dans les rues de Paris, la course est lancée au Vésinet. Neuf équipes nationales sont représentées. Elles comptent chacune entre six et dix coureurs, sauf l’équipe de trois coureurs britanniques à laquelle appartient Gachon. Le peloton comporte aussi 31 engagés à titre individuel. Le chauvinisme français a d’importantes conséquences sur le moral des coureurs étrangers, souvent malmenés par la foule des partisans. Pierre Gachon porte comme les autres un maillot de laine qui ne semble pas tout neuf. Sur ses frêles épaules, enroulé en huit, un pneu de rechange – les coureurs doivent alors réparer eux-mêmes les crevaisons. Pour cette épreuve de 1937, le dérailleur est permis pour la toute première fois. Plusieurs coureurs en maîtrisent mal l’usage, ce qui est le cas de Gachon, un habitué de longue date du pignon fixe. La course débute mal pour le Québécois. Les détails manquent
pour savoir ce qui arrive exactement. Mais il peine et, malgré sa volonté de s’accrocher, doit poser pied après une centaine de kilomètres. Il est le seul coureur à renoncer dès cette première étape. Il va passer le reste de l’été en Belgique, déçu certainement du déroulement des événements. Il ne renonce pas au vélo pour autant et conserve son prestige dans les différents vélodromes. En 1943, alors que les courses cyclistes sur piste déclinent en Amérique en raison du conflit mondial, Pierre Gachon, « étoile des courses de six jours dans les années d’avantguerre », se retrouve au centre de publicités publiées dans les journaux par la brasserie Molson. C’est dire un peu son influence, malgré le temps qui passe. Jusqu’à la fin de sa vie, en 2004, il continuera de rouler, longtemps sur son vieux vélo bleu d’entraînement de marque Gachon, puis sur un simple vélo de montagne. Comme le disait Gino Bartali, « certaines médailles sont accrochées à ton âme, pas sur ton blouson ».
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un patineur sur un vélo / olivier Jean
Ma toute première course
Le patineur de vitesse courte piste raconte sa première course de vélo.
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a toute première plaque de cadre vissée, j’étais enfin prêt à affronter le défi d’une course de cyclisme sur route. Cette dernière tâche, obligatoire avant de m’élancer sur le parcours de 110 km, clôturait une préparation méticuleuse et longue de plusieurs mois. L’hiver à attendre le Grand Prix cycliste de la mairie de Contrecœur m’avait donné amplement de temps pour devenir littéralement obsédé par tous les détails susceptibles d’augmenter ma performance. Je n’avais rien laissé au hasard : positionnement, mécanique, aérodynamisme, technique, pilosité, tactique, hydratation et ali-
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Vélo Mag
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mentation avaient été scrutés à la loupe. J’avais tout planifié, comme lors d’une de mes préparations olympiques, afin de réduire le nombre d’imprévus et de renforcer ma confiance. Ma stratégie préparatoire fonctionnait à merveille : en quittant le stationnement armé de roues profilées et d’une mécanique étincelante de propreté, j’étais entièrement confiant. Même que, malgré mon statut de total débutant, pendant l’échauffement, je me sentais parfaitement à l’aise parmi les cyclistes. À ce moment, je n’avais qu’une seule idée en tête : commencer la course ! À l’appel lancé aux athlètes de se rendre à la ligne de départ, mon envie pressante d’engager les hostilités s’est instantanément
transformée en urgente nécessité de satisfaire un besoin naturel. Je n’étais nullement inquiété par cette situation, car je suis un habitué de ce phénomène physiologique causé par le stress, qui m’affecte régulièrement en compétition à l’aréna. Vessie allégée, je suis allé me faufiler dans le compact peloton qui écoutait, attentif, les consignes de l’annonceur. Pendant ce temps, je n’entendais qu’une seule chose : mon cœur qui voulait sortir de ma poitrine. Un pied au sol, statique depuis quelques minutes, je savais en regardant mon ordinateur de bord que ma nervosité empêchait mes pulsations cardiaques de ralentir. Stressé ? Pas grave, pas le temps d’y penser : 5, 4, 3, 2, 1, et la course était lancée ! Malgré toute ma planification : premier kilomètre, première surprise. Sur la route depuis moins de deux minutes, j’avais déjà les jambes en feu et j’étais à bout de souffle. Mains au fond du guidon et tête à quelques centimètres de la potence, complète incompréhension : comment une course longue de 110 km pouvait-elle s’amorcer plus intensément qu’une course de patinage de vitesse de seulement 1500 m ? Inspiré par les images de Paris-Roubaix, j’ai continué à pousser sur mes pédales et arrêté de chercher une réponse logique. J’ai ensuite rapidement réalisé que mon hiver passé à analyser les courses du peloton professionnel s’avérait vain : j’étais incapable de comprendre les mouvements du peloton et encore moins de prévoir l’influence du vent sur les (Suite à la page 14)
photo: Vincent Drouin - VeloGazette.ca
Rien ne va comme prévu
vie urbaine / maxime bilodeau
positionnements. J’étais continuellement forcé vers la queue du peloton, à subir l’accordéon du mauvais côté de la route et à prendre plus de vent au visage. Une fraction de seconde après le départ, j’ai aperçu mon ordinateur de bord pour réaliser– incroyable ! – que nous étions déjà à la mi-course. Entièrement absorbé par l’action, j’avais perdu la notion du temps. Au même moment, j’ai aus(Suite de la page 12)
si constaté que mon mal de jambes avait disparu. À vrai dire, ma douleur s’était déplacée vers mes mains, mes jointures et mes avant-bras. Contrairement au moment des courtes minutes d’échauffement, je ne me sentais pas à ma place parmi les cyclistes. J’étais très stressé par la proximité des roues, les frottements de guidons, les contacts de coudes et l’état de l’asphalte. Ce stress s’est traduit par une poigne de fer sur le guidon. La préparation de ma boisson sucrée et de mes gels énergétiques avait été inutile, puisque je n’osais même pas retirer les mains de mon guidon. Un clin d’œil plus tard, et nous étions en train de boucler les derniers kilomètres de la course. Toujours dans le peloton de tête, j’ai eu la peur de ma vie en négociant le virage final. Vitesse folle, inclinaison incroyable et accrochage de coudes ont eu raison de mon habituelle témérité. Sans gêne, j’ai appliqué les freins et j’ai laissé les habitués se bousculer jusqu’au podium. En franchissant le fil d’arrivée, j’étais en amour, j’avais déjà hâte de retourner dans l’action. Mais en attendant ma prochaine ligne de départ, il faut que je me débarrasse de mon obsession pour la préparation, qui n’a nullement aidé à diminuer mon stress. Mon premier 110 km de course m’a clairement démontré que si je veux avoir du succès sur la route, je ne peux pas me baser que sur la préparation. Je dois faire comme tout le monde : patiemment gagner en expérience.
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Les
estafettes à vélo Tous les jours, les messagers à vélo de l’entreprise Véli Coursiers montent au champ de bataille que sont les routes de la ville de Québec. Et vous savez quoi ? Ils n’y vivent pas l’enfer. Récit d’une demi-journée dans la peau d’un « vélicourrier ».
C
a faisait au moins cent fois que je croisais l’un d’eux. Été comme hiver, beau temps, mauvais temps, ils filaient comme le vent dans les rues de Québec, au guidon d’une bicyclette-cargo d’une cinquantaine de kilos, en direction de leur prochaine livraison. N’eût été leur uniforme bleu orné d’un colibri, symbole de la compagnie pour laquelle ils bossent, je ne les aurais probablement jamais remarqués. Mais, ainsi vêtus, ils sont impossibles à manquer. Eux, ce sont les coursiers à vélo de l’entreprise de livraison 100 % écologique Véli Coursiers, la seule du genre dans la Vieille Capitale. Chaque jour, ils livrent des plis, des colis, des lettres et des boîtes à lunch – oui, oui, avec des sandwiches, des soupes
et des salades ! – en zone urbaine de la ville, y affrontant ainsi les vicissitudes des artères principales. Et aujourd’hui, en ce lundi d’avril aux accents printaniers, j’ai décidé d’en accompagner un dans sa périlleuse mission. Suivez le guide… si vous le pouvez Tommy Lévesque sera mon guide au cours de cette « journée de loisir rémunéré », comme il aime si bien le dire. Grand et mince, l’air juvénile, on ne croirait pas que cet ancien montagnier à lunettes soit en mesure de manier le mastodonte à grosse boîte qui lui sert de monture. Pourtant, à peine sommesnous partis qu’il me bouffe une, deux, trois longueurs de vélo sans que je puisse réagir. Après quelques mètres, je suis déjà distancé. Le responsable de cette accélération aussi foudroyante qu’inattendue, c’est le système
photos : maxime bilodeau
Malgré toute ma planification : premier kilomètre, première surprise. Sur la route depuis moins de deux minutes, j’avais déjà les jambes en feu et j’étais à bout de souffle.
Véli Coursiers Quoi : Entreprise de livraison 100 % écologique Qui : Dirigée par l’entrepreneur d’origine française et docteur en sciences de l’éducation de l’Université Laval Christophe Navel Quand : Fondée en mai 2011 Où : Ville de Québec
Comment : En offrant un service exploitant une diversité de moyens de transport (vélos, vélos-cargos et voitures 100 % électriques) axé sur la mobilité électrique Particularité : Seule entreprise du genre à Québec, dans la province de Québec et en Amérique du Nord Service : Livraisons effectuées entre 9 h et
d’assistance électrique Bion X monté à même le vélo-cargo. Ce système permet, entre autres, de vaincre l’inertie lors des départs et favorise l’atteinte de vitesses surprenantes sur le plat. La preuve : ce jour-là, nous voguions par vent favorable sur le boulevard René-Lévesque à plus de 40 km/h. Sans effort. L’air de rien, l’assistance électrique est pour beaucoup dans le modus operandi de Véli Coursiers. « Notre pertinence, c’est à elle que nous la devons, explique Tommy. C’est ce qui nous confère la polyvalence nécessaire pour naviguer plus rapidement et efficacement qu’une voiture en zone urbaine. De toute façon, sans elle, je ne pense pas que j’y arriverais. C’est que Québec, c’est côteux ! » Parlez-en à l’auteur de ces lignes qui, à maintes reprises, s’est fait larguer en passant de la BasseVille à la Haute-Ville. Le gros bon sens Dans l’imaginaire collectif, les courriers à vélo sont dépeints comme des kamikazes à pédales qui roulent à fond de train dans le trafic, faisant fi des règles les plus élémentaires de la route pour « planter des calls ». Or, force est d’admettre que celui que je talonne aujourd’hui est tout sauf casse-cou. Au contraire, Tommy, en vrai gentleman, fait ses stops, s’arrête aux feux rouges et fait preuve de courtoisie envers les autres usagers de la route.
17 h dans des délais de 45 à 60 minutes, de 90 à 120 minutes, de 3 à 4 heures, ou dans la journée Coûts : Les tarifs varient notamment en fonction de la distance à parcourir et du délai de livraison voulu (mais la livraison est incluse dans le coût de votre boîte à lunch commandé chez Fastoche !).
Ces derniers le lui rendent bien. Les chauffeurs d’autobus partagent « leurs » voies réservées, les automobilistes lui laissent la place nécessaire à l’exécution de ses manœuvres, et les piétons lui envoient la main, poussant même la note jusqu’à l’encourager. En fait, hormis les taxis qui, parfois, le frôlent d’un peu trop près – « je ne veux pas leur faire un procès d’intention, fait valoir le jeune homme, mais ce sont les seuls dont je me méfie sérieusement » –, tous les usagers de la route sont sympathiques à son endroit. Ce comportement le surprend, lui qui effectue pourtant l’entièreté de ses déplacements à vélo. « Je me fais moins serrer et davantage respecter que lorsque je roule sur mon vélo régulier, sans vêtements de fonction, constate-t-il. Peut-être est-ce parce qu’on voit clairement que je travaille ? » Selon lui, la grosseur de la bicyclette-cargo, les uniformes distinctifs que revêtent les messagers, mais, surtout, la mise en œuvre du « gros bon sens » en ce qui a trait à la sécurité routière explique en bonne partie son expérience heureuse dans les rues de Québec. « Je ne m’y sens pas en danger. » Être payé pour pédaler Cette relative sécurité sur les routes ne signifie pas pour autant que la livraison sur deux roues est un art donné à tous. Entre les inévitables crevaisons – « j’ai en ai subi quatre
Le véhicule • Le Milk Plus, de The Bullit Bike (environ 3250 $) • De conception danoise, « straight out of Copenhagen » • Cadre en aluminium • Roue avant de 20 po • Roue arrière de 26 po • Permet d’accommoder une boîte de transport à l’avant (environ 80 cm de longueur, 50 cm de largeur et 50 cm de hauteur) • Shimano Deore 27 vitesses • Freins à disque hydrauliques avant et arrière • Pneus anticrevaison • Propulsé par système Bion X S 350 DX (autonomie réputée de 105 km, moteur de 350 W, poids de 7,3 kg pour l’ensemble du système, niveaux d’assistance de 35, 75, 150 ou 300 %).
Tommy Lévesque lors d’une pause bien méritée
pendant ma première semaine de travail seulement », se souvient Tommy –, les longues minutes à chercher une adresse dans le dédale des rues de la Basse-Ville et les livraisons urgentes qui se transforment en course contre-la-montre, le système D est mis à rude épreuve. En quatre mois au service de Véli Coursiers, le messager n’a jamais connu de réelles mésaventures. Aucune livraison en retard, aucun blâme de la part de la clientèle, pas même une égratignure reliée à une chute, voire à une fausse manœuvre. Le plus près qu’il est passé de l’accident, c’est lorsqu’il a failli embrasser une portière ouverte un peu trop innocemment par un automobiliste. « Depuis, je fais très attention [à éviter l’emportiérage]. De toute façon, vu le poids du vélo, c’est probablement la porte qui passerait un mauvais quart d’heure, et non moi… », pense-t-il tout haut. Trois heures, quarante kilomètres et une vingtaine d’arrêts plus tard, notre avant-midi de livraison tire à sa fin. Bilan : aucun sandwich n’a été maltraité au cours de cette expérience. De toute façon, la sandwicherie Fastoche !, partenaire de la première heure de l’entreprise et utilisatrice régulière de ses services, ne le tolérerait pas. « Ce n’est tout simplement pas une option, dit JeanÉtienne Billette, propriétaire de Fastoche ! et aficionado de vélo. De toute façon, en quatre années, ce n’est jamais arrivé ou à peu près. » Bref, une matinée sans histoire qui, selon Tommy, est représentative du quotidien des Véli Coursiers. Mais, surtout, une matinée où l’expression « être payé pour pédaler » prend tout son sens.
Vélo Mag
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vélo urbain / Jacques Sennéchael
Mécano
À DOMICILE Éric Thibault est, au Québec, le premier franchisé de Vélofix, un concept d’entretien mobile de vélo. Son camion sillonne la région de Gatineau en vue d’entretenir et deréparer les vélos à domicile. Nous lui avons posé quelques questions.
Qu’est-ce que le service Vélofix ? Éric Thibault : Nous faisons tout ce que peut faire une boutique de vélo en matière d’entretien et de réparation. La différence, c’est que je vais chez le client. C’est une question de rapidité : si votre vélo est votre seul moyen de transport, je vais aller chez vous et je ne partirai pas tant que le vélo ne sera pas opérationnel. Concrètement, les clients font une réservation à partir de leur code postal. Je vais circuler dans mon territoire secteur par secteur en offrant mes disponibilités. Rendez-vous sera fixé, puis je prendrai en charge le vélo. Outre les réparations, j’offre différents forfaits d’entretien : le domestique, le maillot jaune et le Paris-Roubaix, qui vont de la mise au point de base à la révision majeure.
photos: Radio-Canada
Vélo Mag : Comment êtes vous tombé dans le vélo ? É.T. : Comme compétiteur en vélo de montagne puis en triathlon, j’ai toujours fait ma mécanique moi-même, en plus de celle des vélos de quelques amis. J’ai eu l’occasion d’organiser un
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événement de vélo avec Graham Fraser, le triathlète, et je me suis ainsi retrouvé coopté avec Vélofix, cette entreprise d’entretien de vélo née à Vancouver en 2013 et qui voulait développer le concept au Québec. Mon profil, mon expertise et mon âge ont fait que j’ai été choisi parmi 200 candidats. Comment voyez-vous l’avenir de Vélofix au Québec ? É.T. : En 2016, j’espère être à temps plein avec un employé, et en 2017, avoir un deuxième camion sur le territoire. Aussi, je ne serais pas étonné qu’il y ait un camion Vélofix à Montréal et à Sherbrooke dans un avenir proche. Comment devient-on franchisé ? É.T. : Il y a un coût de 25 000 $, plus le camion Mercedes customisé en Allemagne avec tout l’équipement nécessaire pour faire des réparations de vélos auquel s’ajoute un stock de pièces de base de 15 000 $. J’ai le territoire de Gatineau, et mon collègue Adams est à Ottawa.
UNE FAMILLE
QUI ROULE ENSEMBLE… : MARGUS RIGA
CONÇUS SELON LA TAILLE DES ROUES // 100 À 120 MM // TRAIL
FLUID 4.3 FLUID 6.3
6.2 GÉOMÉTRIE SPÉCIFIQUE POUR LES FEMMES
FLUID 7.3
7.2 GÉOMÉTRIE SPÉCIFIQUE POUR LES FEMMES
FLUID 9.3 UN VÉLO ÉQUIPÉ DE VOS ROUES PRÉFÉRÉES, C’EST DE FAMILLE. Offert en versions 24 po, 26 po, 650B et 29 po, le Fluid fournit la qualité de conduite incomparable de Norco dans la taille de roue qui vous convient le mieux. Son système de suspension A.R.T. adapté au trail vous aidera à attaquer les pentes, puis à les descendre allègrement avec un sourire aux lèvres. Laissez-vous transporter par la FLUIDité des sentiers.
techno / Jacques Sennéchael
pour mot dire
Applications
le
BicyclAir
L’outil électronique BicyclAir peut s’avérer fort utile si vous êtes cycliste à Montréal ou à Toronto. Un premier clic sur votre point de départ, un deuxième sur votre point d’arrivée, et vous aurez un choix de trois parcours : le plus court en bleu, le moins pollué en vert, le plus calme en rouge. Si toutefois un des parcours se colore de brun, c’est qu’il est particulièrement pollué. Après, à vous de choisir ! Comme l’algorithme se base sur le réseau routier, il se peut que certains segments réservés aux cyclistes ne soient pas pris en considération. Tapez BicyclAir sur Google
CinéPaca
Certaines applications ne sont pas liées au vélo mais méritent un coup d’œil. Cinépaca vous aide à découvrir des itinéraires ciblés cinéma dans la région française Provence-Alpes-Côte d’Azur, la géolocalisation vous permettant de situer les différents endroits où ont eu lieu des tournages. En complément, vous aurez accès à l’affiche du film, à un extrait et à quelques commentaires sur l’œuvre en question. Libre à vous d’y aller à vélo ! Pour iPhone, iPad et iPod touch
Routeverte
Faire un soleil On ne le souhaite à personne, mais ça arrive à tout le monde un jour ou l’autre, et surtout en montagne : celui ou celle qui fait un soleil chute en passant magistralement par-dessus le guidon, écartant les membres dans tous les sens, mimant ainsi l’astre suprême, comme le font les enfants à la garderie.
Ça fait belle lurette que l’itinéraire québécois est cartographié sur support papier. Sur le web, il est maintenant possible de créer son itinéraire. Un petit clic sur le lieu de départ, un autre sur le lieu d’arrivée, et l’ensemble de votre itinéraire s’affichera avec les indications de direction et même le profil topographique. Si vous êtes de la vieille école, vous l’imprimerez ; plus moderne, vous exporterez les données KML (pour visualiser sur Google Earth) ou GPX dans votre GPS. Comble de bonheur, un clic sur Bienvenue cyclistes ! fera apparaître les hébergements proches. Vous aurez aussi la possibilité d’afficher la carte et même d’envoyer un courriel de réservation. routeverte.com
« Nouveau »
{ Mot de David Desjardins {
Elle qui ne s’excite presque jamais d’un achat, elle jubilait en m’envoyant la photo de son nouveau vélo de montagne, témoignant de sa fébrilité par une mitraille de points d’exclamation en conclusion de son message m’annonçant la bonne nouvelle : « C’est fait !!!! » Je souriais pour moi-même, dans le train, vivant par procuration le plaisir de ma blonde. Au contraire de tous ces objets que l’on convoite et pour lesquels le désir s’éteint presque aussitôt qu’on les possède, un nouveau vélo n’est pas une finalité, c’est le début de quelque chose, la promesse d’heures qui roulent, de jours parfaits, de la fabrication d’histoires à se raconter et de voyages à venir. J’ai beau être un adepte de la décroissance, être convaincu que nous ache-
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tons trop de voitures, de télés, de bijoux, de gadgets électroniques, je suis forcé d’avouer que j’adhère parfaitement à l’idée que la formule qui détermine le nombre idéal de vélo est n+1. La variable n renvoyant au nombre de vélos qu’on possède déjà. Bref, qu’on a toujours besoin d’un vélo nouveau. Celui dont elle vient de m’envoyer la photo est la confirmation de mon amoureuse dans son nouveau statut de cycliste de montagne. C’est son premier engin neuf. Du sérieux. Elle a découvert le sport sur le tard, et s’en est aussitôt follement éprise. Elle se grise de descentes, qu’elle se rejoue en tête en préparant sa saison sur un vélo de spinning. Elle se gorge de paysages, des odeurs de la forêt. Et moi, je découvre avec elle une autre vitesse,
nouvelle, qui me donne accès à d’autres plaisirs. Elle croit que je m’ennuie avec elle, et pourtant : pas une minute. Je retrouve le bonheur de rouler sans avoir une artère qui palpite frénétiquement dans mon cou. J’ai le temps d’apercevoir les talles de champignons, le renard roux qui s’enfuit, le chevreuil qui bondit en entendant nos pneus qui font crépiter le tapis de brindilles au sol. Pour moi, c’est ce rythme qui est neuf, et il me fait dire que de rouler différemment change tellement la perspective cycliste que c’est presque comme enfourcher un engin nouveau. C’est peutêtre mieux encore.
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Infos complémentaires à découvrir sur velomag.com
Bernard Hinault
Le plaisir avant tout À l’occasion de son séjour au Québec en août, pendant lequel il sera la vedette du Granfondo Louis Garneau, Bernard Hinault parle volontiers de l’avenir avec Vélomag.
Pa r J e a n - F r a n ç o i s N a d e au
C
a ne peut pas être mauvais, ces nouvelles cyclosportives ! Des gens y prennent plaisir. Pour d’autres, c’est le volet humanitaire qui compte. Il y a des gens qui n’ont pas réussi ce qu’ils voulaient en compétition et qui se font plaisir dans ces rendez-vous sportifs. Et peut-être que les jeunes s’intéresseront au sport en y prenant eux aussi plaisir. » Il a 60 ans cette année, Bernard Hinault. L’âge avance, mais son palmarès n’a pas reculé : il continue d’être parmi les plus grands, jamais détrôné, au côté des Merckx, Coppi, Anquetil. En tout, 216 fois les bras levés en signe de victoire chez les pros. Hinault a débuté chez les professionnels en 1974. Cette année-là, on le trouve d’ailleurs à Montréal, au Championnat du monde, où il court sur piste. « Je n’étais pas bon. J’étais mal préparé pour la piste. Mais c’est important de faire toutes les disciplines, la route, la piste, le cyclocross. » Hinault a pris sa retraite en 1986. En douze ans, cinq Tours de France, trois Tours d’Italie, deux Tours d’Espagne, un Championnat du monde.
Il regrette que les professionnels n’arrivent plus à susciter autant qu’avant la pratique du vélo. « Les pros doivent faire un effort. Ils doivent faire rêver. Est-ce que la dernière ascension de col est aussi prenante qu’avant ? Je ne sais pas... » L’ancien champion monte toujours à vélo. « Je roule deux fois par semaine, entre 6000 et 8000 km chaque année. J’ai deux vélos : un Look et un BMC. Je choisis simplement celui qui me fait plaisir quand je sors. L’important, c’est le plaisir. » À son sens, la fixation de notre époque sur l’importance du matériel est ridicule. Il regrette que les exigences pour du matériel toujours plus performant fassent oublier la place de l’effort humain. « Je vois des parents se saigner pour acheter le plus beau vélo à leur enfant en ne sachant pas s’il en fera encore l’année d’après ! Ça ne sert à rien. J’ai commencé avec un vélo tout en acier. Ce n’est pas ce qui m’a empêché de gagner ! J’ai eu d’autant plus de plaisir le jour où j’ai eu un meilleur vélo. » Tout vient à point à qui sait attendre. « Si vous roulez bien, il y aura toujours quelqu’un
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pour vous fournir éventuellement du meilleur matériel. » L’innovateur En matière de matériel, Hinault s’est tout de même très vite positionné parmi le petit peloton des innovateurs. On lui doit l’abandon de la pédale liée au pied par des lanières de cuir. Lorsqu’apparaît en 1984 la pédale automatique Look, il sera le premier à l’écraser. Un des premiers aussi, dès l’année suivante, à s’envoler vers les sommets des cols avec des matériaux futuristes comme le carbone. Alain Descroix, qui fabriquera ses cadres avec un soin infini, a été plus tard un des piliers respectés du fabricant français Time avant de travailler pour Campagnolo. « J’ai eu la chance d’avoir près de moi les meilleurs dans presque tout. » « Il y a des gens qui restent nostalgiques des vieilles méthodes de fabrication. Ils se font fabriquer des vélos comme avant. C’est très bien. J’aime bien toucher pour ma part à la nouveauté. » Son conseil de base reste néanmoins inflexible : « Faites du vélo pour vous faire plaisir ! » La popularité des vélos à pignon fixe pour la ville constitue pour Bernard Hinault une heureuse surprise. « Tant que c’est du vélo, ça me va. Qu’est-ce qui nous dit qu’on n’aura pas bientôt des compétitions de fixies ? » Il croit au développement des pratiques du vélo par diverses disciplines complémentaires, notamment le vélo de montagne et la piste. Comment se fait-il que les femmes ne se lancent pas davantage dans le vélo ? « Ça n’a pas vraiment augmenté depuis mon temps. Les magazines ne s’intéressent pas à la compétition. Ils vendent des crèmes, des pro-
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Quatre maillots jaunes du Tour de France pour Hinault. Le « blaireau » gagnera le 5e en 1985.
duits, sans s’intéresser à des femmes qui ne mesurent pas 1,90 m, mais qui sont admirables. Je pense à une cycliste comme la Française Pauline FerrandPrévot. Comment se fait-il qu’on ne s’y intéresse pas davantage ? Elle est pourtant remarquable. » Beaucoup reste à faire pour le cyclisme féminin, croit Hinault. Tourner la roue Dans un court documentaire tourné au début des années 1970, on le voit, jeune amateur doué, auprès de sa mère très intimidée par la présence de la caméra. Elle parle une langue rocailleuse, celle du pays breton. On dirait presque l’accent d’une Québécoise d’autrefois. Les maillots cyclistes de son fils sèchent sur la corde à linge accrochée près de la maison familiale. Personne ne sait alors que Bernard sera Hinault. Pas même elle, pas même lui.
Quelques chiffres Hinault a pris sa retraite en 1986.
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En douze ans...
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Tours de France
Tours d’Italie
Tours d’Espagne
Championnat du monde
Son ami Michel Jeannot, qui a commercialisé des vélos au nom de Hinault, témoigne. « Il a une certitude extraordinaire. Devant Merckx ou d’autres, il disait : “ Ces gars ont deux
jambes comme moi ; il suffit de les attaquer. ” » « J’ai aimé gagner », explique Hinault au téléphone. « Je ne faisais pas de cadeaux. Jamais. » Bête féroce, tenace, pugnace, Hinault avalait la route. Cœur au repos : 34 pulsations chaque minute. Le Canadien Steve Bauer, coéquipier de Hinault dans l’équipe La Vie Claire, se souvient d’« un type très sûr de lui », à qui « rien n’échappait » et qui de surcroît avait « le don de rassembler les gens derrière lui ». Hinault a accroché son vélo il y a longtemps déjà. Lui qui voulait être ébéniste ou paysan avant de devenir coureur a envisagé, la retraite venue, de se lancer dans la boulangerie, plus précisément dans le commerce de la farine. « J’ai eu une ferme pendant vingt ans. » Comme beaucoup d’anciens champions, il a vendu des vélos, des plateaux et des maillots commercialisés sous son nom de champion. Aujourd’hui, Hinault assure la promotion du Tour de France, une entreprise au chiffre d’affaires énorme dont il est devenu un des visages incontournables, notamment sur les podiums. Son métier est celui de la notoriété. « J’y consacre environ 140 jours par année. » Il ne faut pas lui parler de dopage, paraît-il. D’ailleurs, tout a été tiré de lui depuis longtemps à ce sujet : soit il minimise, soit il grince des dents jusqu’à avaler sa langue ou à vous la tirer. Accusez un cycliste de tricherie, et il criera que vous voulez tuer le Tour de France. Reste que ce petit homme est un des grands, un des très grands du vélo pour qui ce sport est celui du plaisir en gros caractères. Venez rouler avec Bernard Hinault en participant au Granfondo Garneau le 9 août 2015. Infos: quebecgranfondo.com
Actualité / florence bourg
25 ans de Coupes du monde à Mont-Sainte-Anne
Une « pas pire épopée »
De la première Coupe du monde (1991) au Vélirium (créé en 2003), les compétitions de vélo de montagne à Mont-Sainte-Anne (MSA) ont été couronnées par deux Championnats du monde (1998 et 2010). Une « pas pire épopée » pour la société organisatrice Gestev. Les témoignages de certains acteurs clés nous éclairent sur la réussite et la pérennité d’une telle manifestation sportive.
José Antonio Hermida Thomas Frischknecht, dit Frischi • Suisse Cross-country « Le MSA, c’est la seule classique qui reste sur le circuit de la Coupe du monde depuis que la ville de Houffalize n’y figure plus. Et ça, ça dit tout. » Une année, on m’a proposé d’être sur le jury du concours de Miss Québec. J’ai aussitôt accepté – sans me douter qu’on me demanderait, ainsi qu’aux autres membres du jury (dont Bob Roll et Dave Wiens), de me déguiser en fille… C’est le public qui nous a jugés ! » Or en 1992 et 1994. Argent en 1993. À présent gérant de l’équipe Scott-Odlo, dont fait partie son fils Andri.
Espagne • Cross-country « Depuis mon premier voyage au Canada en 1997, la Coupe du monde au MSA est devenue mon étape préférée. Mon meilleur souvenir ? Les Mondiaux de 2010. J’y ai remporté le titre Élite, bouclant la boucle initiée en 1996 avec mon titre Junior. C’est une classique qui a offert les meilleures épreuves du circuit. Gestev fait partie intégrante de notre sport. Elle l’a soutenu, imaginé, amélioré. « Quand je pense au MSA, je vois des images de courses, du site, des balades aux chutes d’eau, des fêtes... et le sentiment, au cours de toutes ces années, de me sentir “à la maison”. Quand je roule au MSA, je me sens en vie, libre, sauvage ! » Bronze en 2004 et 2011. Argent en 2007, 2009, 2012 et 2013. Champion du monde en 2010.
Gunn-Rita Dahle Flesjå Norvège • Cross-country « En 2003 et 2004, la foule était géniale. Les spectateurs criaient à tue-tête le long du parcours et, bien sûr, cela avait quelque chose à voir avec la participation de Marie-Hélène Prémont. Je pouvais deviner où elle se trouvait juste en entendant le public ! C’est un sport qui a besoin de s’entourer de personnes enthousiastes et passionnées. Alors je dirais à l’équipe de Gestev : “Continuez votre bon travail et keep riding !” » Vice-championne du monde 1998. Or en 2003 et 2004. Argent en 2005 et 2006.
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Actualité / coupe du monde
Cédric Gracia
Catharine Pendrel
Marie-Hélène Prémont
France • Descente, duel, 4-cross « Ce 25e anniversaire veut dire rigueur, capacité à bien gérer et à se renouveler.
Canada • Cross-country
Coqueluche locale Canada • Cross-country
Pierre Gendron
« Ce que j’ai le plus aimé au MSA : la piste super à chaque fois, les Québécoises jolies et rigolotes, et l’ambiance toujours au top. » Argent en descente en 2002. Or en duel en 2000. Argent en 2003 et bronze en 2005 en 4-cross. Maintenant coureur enduro
Julien Absalon France • Cross-country
« Au MSA, tu l’as ou tu ne l’as pas. Les parcours offrent toujours des défis. Ils sont pensés pour que les spectateurs aient accès à de multiples sections. L’organisation ne s’endort jamais sur ses lauriers. « C’est au MSA que ma passion pour la course s’est déclarée, que j’ai réalisé que je pouvais peut-être être l’une des meilleures au monde. J’espère que le fait d’avoir un tel rendez-vous sportif au Canada aidera d’autres cyclistes à développer leur confiance.
« J’ai vécu mon premier grand succès au MSA lors de mon titre mondial Junior en 1998, qui a lancé ma carrière. C’est toujours un super parcours de crosscountry, c’est une manche mythique de la Coupe du monde que chaque compétiteur souhaite un jour avoir à son palmarès.
photo : Olivier Jean
« Le MSA, c’est l’accent québécois, la Belle Gueule, les fêtes d’après course, les BBQ aux condos, le sirop d’érable… » Bronze en 2006. Or en 2003, 2007, 2008, 2009, 2013. Argent en 2015.
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Vélo Mag
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connaît bien le vélo de montagne. Les courses sont pensées pour les adeptes de tous âges. Mes enfants m’ont accompagné sur de nombreuses courses et ont passé du bon temps. »
Argent en 2008 et 2015. Or en 2009, 2011 et 2012.
Anne-Caroline Chausson France • Descente « On est toujours content d’aller rouler au MSA, car tout y est bien. Je m’y sens comme chez moi : la piste, l’organisation, l’ambiance, l’accueil. Les soirées sont toujours grandioses. Pourquoi pas un enduro au MSA, mais sans les mouches piquantes ? » Bronze en 2006. Or en 2003, 2007, 2008, 2009 et 2013. Argent en 2015. Aujourd’hui coureuse enduro
« Mes meilleurs souvenirs sont ma première victoire au MSA et les partys des débuts, en haut de la montagne, alors que j’étais bénévole. L’ambiance de course aussi. J’avais toujours la foule derrière moi. C’était super que mes amis et ma famille puissent venir me voir et m’encourager. De courir sans subir de décalage horaire. De faire le parcours à l’avance. » Argent en 2004. Or en 2005, 2006, 2008. Bronze en 2012.
Athlète amateur Canada, Descente et cross-country, catégorie Maître « Mon meilleur souvenir ? Les Mondiaux de 1998. Des maîtres de tous les pays avec leur maillot national. Impressionnant. C’étaient mes JO. J’ai fini meilleur canadien en cross-country et dernier en descente. Et je m’en voudrais de taire ici un party où l’élite masculine avait paradé en maillots de bain... féminins. « Un souhait à formuler à Gestev pour l’avenir du vélo de montagne au Québec ? Convaincre PKP d’en faire : cela nous assurera la présence de Gestev dans le sport encore longtemps. »
Patrice Drouin Président de Gestev
À l’heure actuelle, partage son temps entre sa fille, un emploi dans une pharmacie et l’entraînement, mais selon des priorités différentes
Peter Graves Commentateur sportif de la première heure « Je me souviendrai des courses au MSA comme étant les meilleures. Pour Patrice Drouin et Chantal Lachance, les athlètes sont la priorité absolue. Les parcours sont techniquement impeccables et les épreuves, superbes à regarder. L’atmosphère qui y règne est extraordinaire et attire une foule enthousiaste, qui apprécie et
« Pour Gestev, le Vélirium est une grande réalisation. Une communauté complète de cyclistes de montagne a évolué avec nous, couvrant même trois générations. Des jeunes ont participé à nos courses pour enfants et font maintenant partie de l’équipe nationale. C’est aussi une renommée internationale, une position enviée, une relation exceptionnelle avec l’UCI, l’industrie et les athlètes. »
Actualité / 2015
Mollets et papilles Le Grand Tour Desjardins 2015 en août sera gourmand. Cette édition fait certes la part belle aux collines Montérégiennes et aux paysages des Cantons-de-l’Est, sans oublier la tranquillité de la Nouvelle-Angleterre, mais les papilles seront aussi fortement sollicitées. En guise d’amuse-gueule, voici les ravitos incontournables de cette grande semaine cycliste. Conseil de dernière minute : n’oubliez pas de garder de la place dans vos sacoches !
QUÉBEC GRANBY
SAINT-JEAN-SURRICHELIEU
magog cowansville
SainT-ALBANS
vermont
Verger Champêtre
Jour Vignoble Les Petits Cailloux Au pied du mont Yamaska, à Saint-Pauld’Abbotsford : c’est du haut des airs, en planeur, que Martin et Françoise ont déterminé ce qui serait leur futur vignoble. Les premiers ceps ont été plantés en 2003, les chais terminés en 2007. Il paraît que le blanc est particulièrement bon. lespetitscailloux.com
L’école du 3e rang
Jour
Verger Champêtre Un vaste terrain, plein d’animaux et beaucoup de choses qui poussent : voilà le petit coin de paradis que Thérèse et Mario ont aménagé à deux pas de Granby. On y croise l’âne Fernandel, Picotine et Rudolph les lamas, sans oublier les alpagas Réglisse et Caramel. Côté dégustation, du sucré, du salé, bref, du goûteux, le tout fait sur place.
L’école du 3e rang, vignoble et cidrerie À Saint-Joachim-de-Shefford, il y avait huit écoles de rang. Celle du 3e Rang a donné le nom au vignoble et à la cidrerie de Nancy et Robert. Puisque la région se désigne comme pays de la poire, il faut particulièrement goûter La récréation, un poiré mousseux, et Classe neige, un poiré de glace.
vergerchampetre.com
ecoledu3iemerang.com
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Vignoble de l’Orpailleur
Jean-Paul Scieur, le Cep d’Argent
Canards du lac Brome
Jour Le Cep d’Argent Quand les deux frères champenois s’installent au Québec, c’est pour ouvrir le Cep d’Argent à Magog. François et Jean-Paul Scieur témoignent d’une maîtrise de la méthode champenoise transmise et perfectionnée au fil de six générations. Fruits de cette expertise, le Sélection Blanc de Blancs et le Sélection Rosée se dégustent sur place. cepdargent.com Fromagerie La Station Dans la famille Bolduc, on produit du lait depuis quatre générations. La fromagerie née il y a une douzaine d’années est une suite logique. Les 50 vaches Holstein de la ferme donnent le lait biologique utilisé pour les fromages Alfred Le Fermier et Comtomme. fromagerielastation.com
Jour Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac Saint Benoît le disait : si on veut être vraiment moine, il faut vivre du travail de ses mains. Les moines assurent leur subsistance grâce à un verger, à une fromagerie, à une cidrerie, à une ferme et à une boutique. C’est d’ailleurs dans cette boutique que vous trouverez l’Ermite, un fromage bleu concocté sur place.
st-benoit-du-lac.com Canards du lac Brome Ici, le canard est le roi de l’assiette. Après une journée de vélo, quelques tranches de saucisson de canard séché et un soupçon de rillettes du même palmipède avant de piquer sa fourchette dans un baluchon de canard seront les bienvenus.
canardsdulacbrome.com Domaine Bergeville Ève et Marc ont un goût commun pour les bulles biologiques. Leur vignoble inauguré en 1995 à Hatley rend donc honneur aux vins mousseux. Certes, on y déguste du blanc et du rosé, mais aussi un rouge qui se marie harmonieusement à la volaille, voire au couscous. domainebergeville.ca
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Domaine Les Brome Léon Courville ne fait pas les choses à moitié : son domaine recense pas moins de 80 000 plants de vigne de douze cépages différents, largement de quoi offrir une belle diversité de vins. Il paraît que la halte dîner du jour 4 se fera sur place. Il sera peut-être encore temps de s’inscrire au premier championnat québécois de foulage. Le jeu consiste à extraire, en trois minutes, le plus de jus possible en foulant le raisin. Les robustes mollets de cycliste sont parfaits pour ça. leoncourville.com
Jour Union libre cidre & vin Le moût de pomme est concentré par la chaleur avant de fermenter plusieurs semaines et de devenir cidre de feu. Ce nouveau produit concocté par la cidrerie Union libre est, paraît-il, excellent en apéritif ou accompagné de fromage. Le bruit court aussi qu’il se boit fort bien avec le chocolat.
unionlibre.com Vignoble de l’Orpailleur Les premiers plants de vigne ont été plantés en 1982 dans la vallée de Dunham. En 1985, 15 000 bouteilles sont produites. Trente ans plus tard, c’est 165 000 bouteilles qui sortent des chais. C’est aussi un économusée, et par conséquent l’endroit idéal où découvrir les premiers pas de la culture viticole au Québec.
orpailleur.ca Domaine Pinnacle Au Domaine Pinnacle à Frelighsburg, on travaille les produits du Québec : les pommes, certes, pour faire plusieurs sortes de cidres, mais aussi le sirop d’érable, pour concocter une crème à l’érable. Du côté de la microdistillerie, on prépare un rhum épicé, Chic Choc, et un gin, Ungava, tous deux à partir d’herbes et de produits aromatiques du Québec.
domainepinnacle.com
Il n’est pas trop tard pour s’inscrire au Grand Tour Desjardins. veloquebecvoyages.com
doMaNe Le roi des cLassiques répoNd à La deMaNde trekbikes.com/domane
Vélo Mag
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triathlon / alexis lepage
Alimentation et hydratation
La recette gagnante Dans tous les sports d’endurance, l’hydratation et l’alimentation constituent des aspects très importants de la performance. C’est d’autant plus vrai pour le triathlon, qui s’étend parfois sur une période de plus de dix heures dans le cas d’un Ironman. Voici quelques conseils, rédigés en fonction des distances que doit parcourir le triathlète.
Sprint
750 m/20 km/5 km Cette épreuve exige que vous augmentiez votre taux de glucides dans les 30 à 40 minutes avant le départ ; pour ce faire, consommez un gel énergétique (caféine en option) et une boisson sucrée pour sportif contenant des électrolytes. Par la suite, prenez deux gorgées de boisson pour sportif au départ du vélo, puis toutes les cinq minutes, ou plus fréquemment si requis. En course à pied, buvez au besoin des boissons energétiques ; généralement, on trouve entre deux et quatre postes de ravitaillement. Puisque cette distance prend généralement entre 1 h et 1 h 30, il n’est pas nécessaire de manger en cours de compétition.
Olympique
1,5 km/40 km/10 km Outre le plein de glucides, pour cette distance, je recommande d’ingérer deux gels énergétiques pendant la portion vélo. Consommez le premier gel après environ 5 km, et le deuxième entre 30 et 35 km : de cette façon, vous maximiserez l’effet des gels le plus longtemps possible. Pendant la portion vélo, afin de rester hydra-
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té, avalez environ 1 L de liquide que vous séparerez en deux bouteilles, une d’eau et une de boisson pour sportif. En course à pied, buvez si vous en ressentez le besoin.
Demi-Ironman
1,9 km/90 km/21,1 km Ingérer un bon petit-déjeuner nutritif de deux à trois heures avant le départ constitue une très bonne façon de commencer à se préparer à cette compétition. Par la suite, avaler un gel 30 minutes avant le départ peut vous aider à mieux vous sentir dans l’eau. Une fois sur le vélo, il vous faut maximiser vos calories : ingérez de quatre à six gels ainsi qu’une barre fruitée que vous aurez glissés dans les poches arrière de votre maillot ou collés sur votre cadre. Essayez de prendre un gel ou une partie de la barre toutes les 30 minutes, et buvez entre les bouchées la boisson pour sportif – normalement, vous devez consommer de 1,5 à 2 L de celle-ci afin de rester hydraté. À la fin du vélo, il devrait vous rester un gel que vous apporterez en course à pied. Faites attention, le fameux mur peut arriver d’un coup sec ! Mieux vaut prévenir que guérir.
Ironman
3,8 km/180 km/42,2 km La clé du succès est de manger et de boire le plus possible. Commencez par un copieux petitdéjeuner de deux à trois heures avant le départ et assurez-vous de demeurer hydraté jusqu’à la ligne de départ de la natation. À vélo, même s’il est difficile d’ingérer des aliments, tentez d’ingurgiter le plus possible des gels, des jujubes, des barres de céréales ou fruitées, des bananes, etc. Assurez-vous de faire le plein à chaque poste de ravitaillement en vue de compléter ce que vous avez emporté avec vous. En course, privilégiez les gels, plus faciles à absorber.
Grâce à ces conseils que j’espère pratico-pratiques, vous devriez être en mesure de bien gérer les composantes nutrition et hydratation au cours de vos prochains triathlons. N’oubliez pas de tester les produits choisis à l’entraînement, et non pas le jour J.
made in québec / Jacques Sennéchael
Créateurs québécois dans la cour des grands Arkel À l’école de la robustesse Aux alentours de 1997, Paul McKenzie sillonne les sentiers de vélo de montagne en se demandant quelle activité professionnelle serait plus proche de ses passe-temps que son emploi en construction. C’est là qu’il a vent d’un fabricant de produits de plein air, dont des sacoches de vélo, qui cherche à ce que son affaire soit reprise. Notre homme n’hésite pas une seconde : le domaine l’intéresse, la clientèle est là, et c’est passablement proche de ses activités de loisir. Arkel voit le jour. En 2015, la compagnie des Cantonsde-l’Est propose près de 45 produits
Après les vêtements dans l’édition précédente, voici des concepteurs québécois qui s’aventurent hardiment dans l’offre en matière d’accessoires de vélo. La règle d’or pour avoir voix au chapitre : innover.
différents dans tous les domaines de transport de matériel sur vélo ; elle distribue également les robustes porte-bagages Old Man Mountain. Arkel, c’est aussi une vingtaine de personnes qui travaillent en Estrie : une douzaine de couturières, des cadres, des assembleurs et des représentants. Dans le cadre d’une mission sociale, huit handicapés complètent l’équipe.Si l’entreprise est canadienne, une bonne partie de son marché se trouve de l’autre côté de la frontière. Les obligations douanières sont d’ailleurs un des irritants majeurs. « Malgré l’Accord de libre-échange nord-américain, les procédures de conformité de nos produits sont très complexes, souligne Paul McKenzie.
Nous devons fonctionner avec des tissus nord-américains, et la chose est vérifiée régulièrement. En fait, il est plus facile de vendre en Europe qu’aux États-Unis. » La priorité d’Arkel dans la conception d’un produit, c’est d’abord la fonctionnalité et les besoins, la durabilité, puis l’esthétisme (notamment en ce qui concerne les produits d’usage urbain). Une bonne partie de la recherche et développement vient du terrain – la famille McKenzie use et abuse elle-même régulièrement de ses produits en voyage –, mais aussi des commentaires de la clientèle et des centres collégiaux de transfert de technologie (l’expertise du réseau collégial). Une bonne partie des produits Arkel (75 %) sont confectionnés au Québec. La ligne Signature le souligne en apposant la signature de la couturière sur chaque sac. D’ailleurs, un obstacle au made in Québec est justement de trouver des couturières. Pour le made in Asie, idéal pour les gros volumes de production, Arkel s’est tournée vers Taïwan. Les produits Arkel continueront longtemps de sillonner les routes du monde. Vu son succès, le duo coffre arrière Pélican/porte-bagages Randonneur survolera la collection de la famille Arkel. Il faut dire que c’est un condensé des bonnes idées du fabricant québécois. arkel-od.com
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made in québec / Jacques Sennéchael
Housse de protection de vélo Le virus de l’invention Roger Lefebvre le dit lui-même : il a attrapé le virus très jeune. Inventer fait partie de son code génétique. L’idée d’une housse de protection de vélo lui est venue chez RackUltra. En voyant le personnel pester contre les modèles existants en élasthanne, il s’est dit qu’il y avait moyen de faire mieux. Aidé d’une patroniste et d’une couturière, il s’est mis à la tâche en vue de dessiner le modèle idéal. Le premier obstacle rencontré a été la nécessaire polyvalence du système : la housse doit pouvoir s’adapter à toutes les formes de vélo, les petits
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comme les grands, sans oublier les modèles de vélo de montagne. Deux patrons ont donc été dessinés : un pour les vélos de route et l’autre pour les modèles de montagne. La bonne idée a été de favoriser l’ajustement aux différentes formes par un système de fermetures velcro. Oubliez aussi l’élasthanne, certes élastique mais peu pratique. Le tissu utilisé est une sorte de moustiquaire qui laisse passer l’air mais pas les insectes. « Je pourrais les fabriquer en Asie, mais ça prend le marché, souligne Roger Lefebvre. Il me
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Pour le moment, les housses sont made in Québec et vendues dans quelques boutiques de la province (RackUltra, Quilicot, MEC, Vélo Station, Espresso Sports, Cycle Néron, Rack Évasion).
faudrait quelqu’un qui assure une distribution à grande échelle. » En attendant, Roger continue de se creuser la tête à mettre au point ce qui répond aux besoins du marché du vélo. Il a en vue un porte-vélos spécifique aux véhicules récréatifs et un autre parfaitement adapté au transport des fat bikes... À suivre. Pour vélo de route : 65 $ ; pour vélo de montagne : 80 $. minigarage.ca
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REPORTAGE /
En 2015 rendez-vous avec le Gaspésia 100
de la
Bouette bitume et du
en
Depuis 2012, le Festival cycliste Bouette et Bitume de Gaspé propose aux cyclistes, le temps d’une fin de semaine, des épreuves de vélo de montagne et de route sur des parcours uniques. Comme les rendez-vous sportifs jouant sur les deux disciplines à la fois se font plutôt rares, nous sommes allés voir de quoi il en retournait l’été dernier.
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G a é ta n Fo n ta i n e
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Bouette
Première fin de semaine de septembre, le soleil brille au-dessus de Gaspé. Parfait, la journée vélo de montagne du Festival Bouette et Bitume ne sera pas trop bouetteuse. Les différentes catégories s’élancent du centre de vélo de montagne du mont Béchervaise, à 5 km à peine du centre-ville. Le circuit, dans un boisé à flanc de montagne, est à la fois technique et roulant, comportant une série de belles montées sèches et de virages serrés et inclinés sur terre battue. En prime, les concurrents ont
droit à quelques passages sur des passerelles de bois. Après les compétions des « grands », c’est au tour des moussaillons – comprendre les montagniers en herbe – d’envahir un parcours spécialement tracé pour leurs petites jambes de moins de dix ans. En 2015, le volet vélo de montagne de Bouette et Bitume fera place à une nouvelle épreuve, le Gaspesia 100, une défiante joute sur pneus à crampons s’étendant sur 160 km : « Les quatre boucles de 25 miles (40 km) sont interreliées par souci de sécurité, précise Jean-François Tapp, président du Festival. Les pre-
miers 40 km comportent 1400 m de dénivelé positif ; je prévois que le 100 miles en aura plus de 4000. Le départ sera donné sur le quai de Percé, face à la grosse roche trouée. » Pas de grand défi technique en perspective, par conséquent, puisque l’essentiel du parcours sera roulant, sur des chemins forestiers. Évidemment, 160 km de vélo de montagne, ce n’est pas à la portée de tous les mollets. Des distances plus courtes sont donc à l’horaire : 120, 80 et 40 km. Il n’empêche qu’inscrire son nom au palmarès du plus long raid de vélo de montagne au Québec sera un vrai défi.
photos : bouette et bitume
Gaspésie
Alto Fondo Forillon 160 km sur les routes gaspésiennes
Après les sentiers, place a été faite dès le lendemain au bitume, sur lequel a roulé le Gran Fondo Forillon par temps gris et pluvieux. Malgré tout, les départs se sont succédé comme si de rien n’était. Les parcours, chronométrés, se sont déroulés en partie dans le superbe parc national Forillon et sur la route 132 via le village de Rivière-au-Renard. Cette cyclosportive est sans aucun doute la seule pouvant revendiquer le privilège de mêler mer et montagne. Le relief escarpé et les paysages grandioses ont ravi les cyclistes participants. Histoire de rendre l’épreuve accessible à tous, un Medio et un Piccolo Fondo, sur plus courtes distances, étaient aussi au programme. La saison qui s’amorce verra les changements apportés au volet bitume. L’épreuve sera toujours chronométrée, mais pas dans sa totalité. Selon Jean-François Tapp, la nouvelle formule saura satisfaire le plus grand nombre : « Nous avons décidé cette année de chronométrer cinq
sections du trajet sur des distances variant entre 5 et 12 km. Ce ne sera pas nécessairement le premier qui franchira la ligne d’arrivée qui sera le gagnant, mais le cycliste ayant le cumul des temps enregistrés le plus élevé selon les distances choisies (40, 80, 120 ou 160 km). Ainsi, il y aura des sections où les cyclistes seront nez dans le guidon et d’autres nez au vent, profitant du paysage. Dans le but de rejoindre le plus grand nombre, nous inaugurons également le Famili Fondo, une randonnée non chronométrée et facile de 10 à 20 km spécifiquement pensée pour les familles, qui se déroulera sur les belles et sécuritaires routes du parc Forillon », de préciser Jean-François Tapp. Celles et ceux qui aiment relever des défis seront contents de savoir que la totale existe : le challenge B2 200. Le jeu consiste à rouler le Gaspesia 100 le samedi et le Alto Fondo Forillon le dimanche. Le meilleur temps combiné des deux épreuves confirmera le et la cyclistes les plus complets… et sans doute les plus en forme !
INFOS
Le Festival cycliste Bouette et Bitume se déroulera les 5 et 6 septembre. D’autres activités se greffent à ce festival du deux-roues. bouetteetbitume.com 581 887-1150
Mise en jambe À moins de s’y rendre à vélo comme l’auteur de ces lignes, joindre Gaspé nécessite plusieurs heures de voiture. Afin de vous délier les jambes, prenez une pause vélo sur une des superbes pistes cyclables. Une première, à Carleton-sur-Mer, dispose d’un lisse bitume se déroulant sur un barachois magnifique qui donne sur le mont Saint-Joseph. Idyllique ! Une deuxième piste, à Maria, est une autre merveille, au revêtement sans aspérités, qui côtoie le pittoresque littoral de la baie des Chaleurs. Pour observer les charmes du grand Gaspé, rien de tel qu’une balade sur la piste cyclable asphaltée d’une dizaine de kilomètres reliant son centre-ville à la sablonneuse plage de Haldimand. Le chemin, légèrement ondulé, alterne boisés, clairières et panoramas sur la baie de Gaspé, l’une des plus belles du monde, rien de moins !
Parc national Forillon Il ne saurait être question de venir dans ce coin de pays sans faire un séjour au parc national Forillon. Longue pointe rocheuse sise entre le golfe du Saint-Laurent et la baie de Gaspé, ce parc a beaucoup à offrir aux amateurs de vélo et de plein air. On y vient pour la beauté sévère de ses paysages côtiers, ses falaises mais aussi sa faune ailée et marine. Les baleines y trouvent un refuge et un bon garde-manger, alors que sur la terre ferme, ours et autres bêtes partagent le territoire avec les nombreux bipèdes venus les visiter. Vous pouvez piquer votre tente dans de beaux campings et ainsi profiter au maximum de votre passage dans ce parc unique. Qui désire rouler mollo empruntera Le Portage, une agréable piste en poussière de roche de 10 km offrant vue sur le golfe, ou encore La Vallée, qui s’étire sur 9,2 km à l’intérieur du parc. Les gros rouleurs s’aventureront sur les routes escarpées du parc et sa périphérie. Le passage montagneux aux allures de col entre le village de Cap-des-Rosiers et le hameau de Cap-aux-Os est féerique, la descente en lacets vers la baie de Gaspé, une poésie visuelle. Il vous reste encore du jus dans les pattes ? Chaussez vos bottes et partez découvrir le splendide réseau de randonnée du parc, en version courte ou longue. Les batifoleurs iront quant à eux pagayer en kayak à travers les anses turquoise alors que sous eux, les amateurs de plongée sous-marine s’émerveilleront des splendeurs des fonds marins. • pc.gc.ca • 418 368-5505 •
V élo Mag
photo : GAÉTAN FONTAINE
Bitume
Un coin de paradis au parc national Forillon
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destination /
Bien des Québécois ne passent la frontière que pour aller chatouiller le relief de Jay Peak avant de revenir dans l’autre sens. Pourtant, les Green Mountains ont bien plus à offrir.
Pat r i c e F r a n c œ u r
Les biens nommées montagnes vertes
J
’ai décidé d’amorcer mon périple à Richford, au Vermont, parce que la bourgade de 2321 habitants est à peine à 2 km de la frontière canado-américaine, et aussi parce qu’on m’a dit beaucoup de bien de la Grey Gables Mansion. Dans ce manoir de la fin du XIXe siècle, on accueille semblet-il les cyclistes à bras ouverts en leur offrant moult conseils de même qu’un gargantuesque petit-déjeuner. Je l’ai vécu, et c’est tout à fait vrai : Tim et Deb adorent recevoir des cyclistes québécois, et le trio fruits/céréales/muffin n’était que la mise en bouche du repas du matin. Je ne dispose que de trois jours et j’ai l’intention de jouir pleinement de ces fameuses montagnes Vertes. Si ces dernières sont principalement composées de forêts de feuillus et mixtes, la grande majorité des sommets est couverte d’une dense et verte forêt de conifères. En 1609, Samuel de Champlain,
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explorant le lac qu’il bapdirection me permet tisera de son nom, donne d’apercevoir plusieurs aux montagnes qu’il aper- Jay Peak oiseaux qui s’en donnent çoit le nom de Verts Monts. L’ascension de 465 m de Jay Peak à cœur joie. Pas étonnant : De 1777 à 1791, l’endroit s’étend sur environ 12 km et son en langue abénaquise, était même officialisé sous inclinaison moyenne est de 3,8 %. Missisquoi signifierait Les segments les plus abrupts (quelque le nom de Green Mountain « multitude d’oiseaux 14 %) se situent près du sommet. Republic. aquatiques ». L’ascension Pas étonnant que la randonnée Dans l’intention de de Jay Peak se fera sans Sutton/Jay Peak soit si populaire suivre ces traces, j’enheurt. Bien sûr, la portion auprès des cyclistes québécois : en un fourche dès potron-minet sur la route 242 me répeu moins de 100 km, on se frotte à ma bécane et quitte serve des inclinaisons 1915 m de dénivelé positif, tout ça sur Richford par la Jay Road. avoisinant les 14 %, néande paisibles routes panoramiques. On Oui, Jay comme dans Jay moins elle ne devrait pas boucle le tout en une seule journée Peak. Ce sera mon pre- bien remplie. rebuter un cycliste un mier relief de la saison, et tant soit peu entraîné. je profite pleinement, pour Ce qui m’étonne, m’échauffer, des 60 km qui lorsque je traverse de le précèdent, constitués qu’ils sont de mo- denses forêts, c’est que mis à part ma respidestes montées, de tronçons plats et de faux ration haletante et le gazouillis des oiseaux, plats. La Jay Road (route 105) longe la rivière il y règne un silence presque parfait. Je roule Missisquoi. Un rapide coup d’œil dans sa tout de même sur une route secondaire !
photos : patrice francŒur
Vermont l’enchanteur
L’absence quasi totale de circulation automobile contribue à ce sentiment de plénitude. Tout le long du trajet, je garde l’œil bien ouvert chaque fois que je croise un étang et un panneau sur lequel est inscrit Moose Crossing. Je n’aurai malheureusement pas le bonheur d’apercevoir le grand cervidé. J’arrive à Jeffersonville, qui sera mon camp de base pendant les deux prochains jours.
Jour 1 Jour 2 Jour 3
QUÉBEC départ Richford
North Troy
Derby Line Derby Center
Enosburg Falls
Jay Peak Orleans
Albany
Barton
Johnson Milton Cambridge Jeffersonville
Mt. Mansfield
Lam
oille
R.
Trombe Jericho Hardwick d’eau à Jeffersonville Stowe Au matin, quand je mets le nez à Cabot Richmond la fenêtre, il pleut. Qu’à cela ne Wino oski R . tienne, j’enfile un imperméable Waterbury Marshfield et je donne mes premiers coups de pédale. La route 108 (fermée Montpelier en hiver) qui traverse le col de Smugglers Notch (660 m), rien qu’elle et de misère au sommet du col de habituellement porte le nom de Smugglers Notch, je me réfugie Le défi du mont Mansfield fréquentée par S m u g g l e r , sous le porche du minuscule Envie de relever un défi ? La fameuse les férus de la « contreban- kiosque touristique (fermé) afin route qui mène au sommet du mont petite reine, je dier » en an- de me réchauffer avant d’entamer Mansfield est ouverte aux marcheurs, l’aurai à moi glais ! la descente. Les rares automobicoureurs et cyclistes (de montagne) tout seul. Le lors du North Face Race To The Top Of À mesure listes qui passent par là ont pour sommet du Vermont, la prochaine édition aura lieu que j’enfile les moi un regard de compassion. mont Mans- le 23 août 2015. Info : rtttovt.com kilomètres et Force est de constater que cette field, qui culles dénivelés, pluie semble être appelée à durer. mine à 1139 m, ne dame Nature Résigné, je sors de mon abri et peut être atteint passe d’une reprends la route. En temps norqu’en empruntant une route à mauvaise humeur tolérable à une mal, la descente vers Stowe, d’à péage interdite aux cyclistes. frénésie guerrière. Elle crache son peine 16 km, devrait se faire en Vieille de 155 ans, cette route, d’un venin sous la forme de trombes moins d’une demi-heure. Je mets dénivelé moyen de 11,3 %, n’est d’eau, en plus de brusquement plus d’une heure, les doigts crisd’ailleurs asphaltée que sur faire baisser le mercure, qui os- pés sur mes freins qui ne réquelques centaines de mètres. Je cille désormais à près de 5˚C. pondent plus. Derrière moi, une me résigne à continuer sur la Malgré la visibilité pratique- file de voitures attend patiemroute 108 et cède gentiment les ment nulle, j’entrevois la beauté ment. Pas un klaxon ! En arrivant plus beaux paysages à ceux qui des lieux. Cette route étroite, en à Stowe, je leur lève mon casque : ont opté pour la bagnole. On dit quelques endroits bordée de les Vermontois sont d’une courque du sommet, la vue sur le lac chaque côté de falaises de plus de toisie exemplaire. Champlain est imbattable. 600 m, est vraiment impressionJe traverse rapidement la ville Revenons à la 108. Cette route nante. On y croise aussi des chutes, par la piste cyclable et termine ma historique va de la frontière cana- un décor idyllique pour tout cy- journée en enfilant une suite de dienne (East Franklin) à Stowe. cliste de route… par temps belles routes tranquilles. La pluie Ancien chemin de terre, elle a connu clément. Je me fais la promesse se transforme lentement en un toute une histoire lors de la guerre d’y revenir. crachin supportable. Les quelques d’indépendance de 1812 en servant Le dernier kilomètre me ré- véhicules croisés sont en grande de lieu de passage au trafic d’alcool serve le dénivelé le plus ardu de majorité des tracteurs conduits par avec le Canada. Ce n’est pas pour l’ascension (10 %). Arrivé de peine d’aimables fermiers qui me saluent.
Les ravitaillements sont disponibles dans tous les villages traversés
Repères Distances et dénivelés Jour 1 : 107 km / 1823 m Jour 2 : 83 km / 1205 m Jour 3 : 110 km / 1540 m À Richford : • Pour le petit-déjeuner et les conseils Grey Gables Mansion Bed & Breakfast 122, River Street 1 800 299-2117
Moore Res.
greygablesmansion.com
• Pour les pâtes la veille d’une grosse journée The Crossign 14, Province Street 1 800 331-3694 thecrossingvt.com À Jeffersonville : • Une adresse abordable The Smugglers Notch Inn 55, Church Street, Jeffersonville 802 644-6607 smuggsinn.com
• Un diner typiquement américain 158 Main Restaurant & Bakery 158, Main Street 802 644-8100 158main.com La meilleure saison pour aller au Vermont Dès la fin d’avril. Cependant, selon la rigueur de l’hiver, il se peut que certaines routes soient encore fermées. La saison s’achève avec le peak des couleurs (au début d’octobre).
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destination / vermont
Les pays des cinq mille vaches La dernière journée (de Jeffersonville à Richford) ne comporte pas de cols mais ne sera pas plate pour autant. Exit les forêts denses, ici, c’est un Vermont résolument agricole que je traverse. Si je n’ai pas vu 5000 vaches, je n’en ai vu aucune – dans les champs, à pâturer, ou encore entassées dans des granges dont les portes ouvertes laissent entrevoir l’intérieur. Elles sont omniprésentes. Les chiens ne sont pas en reste ; même s’ils sont la plupart du temps attachés, quelquesuns échappent à la vigilance de leur maître et se lancent à mes trousses. C’est l’occasion de piquer quelques sprints, laissant derrière moi les Green Mountains. Signe que je me dirige vers le Québec, l’imposante silhouette du Pinacle (712 m) se dessine peu à peu. D’abord orthographié avec deux n (Pinnacle), qui signifie « sommet » dans la langue de Shakespeare, le mont s’est francisé dans les années 1970, se défaisant d’un n.
Pluie et refroidissement Ce que j’aurais dû prévoir… La météo est incertaine ? Voici quelques précautions à prendre. Il ne faut pas craindre d’alourdir ses sacoches avec une paire de gants qui couvrent toute la longueur des doigts, un imperméable, un maillot sec et un autre de laine mérinos. Des couvrechaussureset une tuque (polyester/élasthanne) seront également fort utiles si vous prévoyez gravir un col.On ne le répétera jamais assez : c’est beaucoup plus frais en altitude.
La journée s’est écoulée à la vitesse de l’éclair. Me voici de retour à mon point de départ, la Grey Gables Mansion. Le sympathique propriétaire m’attend sous le porche. Il m’envoie prendre une douche avant mon retour vers Montréal : « I won’t let you drive back to Montreal filthy and stinky ! » Il y a de bonnes chances que je revienne faire un saut dans ce coin de pays. Ce doit être pas mal, sous une météo estivale.
À l'assaut de Jay Peak
Cantons-Vermont... si beaux, si bons, si près! Tout débute à moins d’une heure de Montréal : splendides paysages, routes tranquilles, visites de vignobles et dégustations de produits locaux. L’épicurisme de proximité a ses avantages !
PRix avantageux d’ici le 15 juin
photo : Gaétan Fontaine
photo : Paul Mckenzie
Ici et là, des vaches et des moutons suivent les cyclistes du regard.
PRomotion En gang, on y gagne
Du 1er au 7 août Vélo Mag / 1/2 horizontale / 7,667 in x 4.833 / livrable 15 avril
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VOUS RÊVEZ
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PENSEZ EUROPE PYRÉNÉES 10 au 25 août CROATIE 3 au 18 septembre 17 septembre au 2 octobre
COSTA BRAVA 12 au 27 septembre 17 septembre au 2 octobre PORTUGAL 20 septembre au 5 octobre
PÉRIGORD 7 au 22 septembre
ANDALOUSIE 21 septembre au 6 octobre
LISBONNE-PORTO 8 au 23 septembre
MAJORQUE 25 septembre au 10 octobre
AMÉRIQUE BAIE GEORGIENNE 5 au 12 juillet, 16 au 23 août
ROCHEUSES, JASPER-CALGARY 23 au 30 juillet
NOUVELLE-ÉCOSSE 11 au 18 juillet
VIRGINIE 12 au 20 septembre
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD 19 au 25 juillet
UTAH 28 septembre au 5 octobre
FINGER LAKES 19 au 26 juillet
TUCSON EN BOUCLES 24 au 31 octobre
ASIE JAPON 5 au 20 octobre 19 octobre au 3 novembre
THAÏLANDE 14 novembre au 7 décembre
EN LIBERTÉ Formule de voyage destinée aux cyclistes autonomes. Plus de 15 destinations en Europe et en Amérique.
Photos : Diane Dufresne et Yvan Monette, Patrice Francoeur/Vélo Mag, François Poirier
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destination /
Lanaudière
Au royaume de la diversité Sur la carte, en haut à gauche, deux tours de lac aux montées casse-pattes ; au milieu, un parcours vallonné parsemé d’attraits tant curieux que gustatifs ; en bas, un relief estampillé familial ayant le fleuve comme fil conducteur. Lanaudière a tous les atouts pour plaire aux cyclistes, quelle que soit la grosseur de leurs mollets.
Jac q u e s S e n n é c h a e l
Saint-Jeande-Matha
Saint-Donat
Rawdon
Joliette
Berthierville
Laval
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L’homme fort du coin, le dénommé Louis Cyr a droit à son musée
Du côté de Saint-Jean-de-Matha, des petites routes vallonnées et peu fréquentées
photos : jacques sennéchael
La sportivo-curieuse
berge La P’tite Verte pour reprendre À peine descendue la côte abrupte vers des forces. l’auberge La Montagne Coupée (il va falloir En sortant de Sainte-Émélie, ne vous la remonter au retour, celle-là…), une ra- privez pas d’éviter la route 131 en bifurpide visite à l’abbaye Val Notre-Dame met quant très rapidement à droite sur la rue dans l’ambiance du parcours du jour : Desrosiers qui devient le rang de la Seiquiétude des routes et multiples curiosités gneurie, puis à gauche sur le chemin de à découvrir. En fait, une fois quittées les la Ligne-Saint-Joseph. Un court passage étroites routes entourées de champs val- sur la route 347 vous permettra de relonnés qui environnent l’abbaye, le trio joindre le chemin du Lac-Corbeau, où cycliste que nous formons vous attend le Grand Prix de roulera quelques kilomètres lapetiteverte.com la montagne du parcours, sur la route 131, plus fréquenune belle montée progresÀ la fois bistro, lieu tée. Le jeu en vaut la chansive, tout en courbes et de rencontre, espace delle puisque nous allons à d’une longueur dépassant spectacle, auberge de Saint-Jean-de-Matha rendre légèrement le kilomètre, qui jeunesse, restaurant où visite à l’homme fort du coin : se poursuit en une descente déguster les bières des le dénommé Louis Cyr, brasseries locales, la tout aussi grisante. Dompuisqu’il s’agit de lui, a vécu P’tite Verte est un mage, on en aurait pris plus. dans la petite ville et y a fini endroit où on se sent Le soleil plombe à l’arrises jours. Un musée fait le tout de suite bien. Elle vée à Saint-Damien. Parfait, tour du personnage. N’hési- peut tout à fait être une c’est l’heure de piquetez pas à lever les haltères, étape de votre périple niquer en s’arrêtant à l’atehistoire de vérifier si vos bras vélo. lier-boutique de poterie sont aussi forts que vos molL’Arbre et la Rivière. Matlets de cycliste. thieu Huck est en train de placer délicaUn bout de rang Saint-Pierre vous fera tement ses œuvres dans le four à bois quitter Saint-Jean-de-Matha, puis cap à extérieur. Un travail d’équilibriste où tribord sur le chemin de la Rivière- chaque pièce a sa place dans le ventre de Blanche. Relaxez sur cette route tran- la bête. quille et vallonnée qui mène a SainteÉmélie-de-l’Énergie. Quand vous passez larbreetlariviere.com au rang de la Feuille-d’Érable, quelques Potier depuis une douzaine d’années, montées sèches vous rappellent que Matthieu s’intéresse particulièrement à Lanaudière fait partie de la chaîne de l’esthétique asiatique et à l’art du thé. montagnes des Laurentides. Au 20e km, Pendant trois semaines, il va tourner, puis nous sommes au point le plus haut de tourner encore, préparant ses pièces notre parcours, à 360 m d’altitude. Plaisir uniques afin de nourrir le four qu’il a fade la descente jusqu’à Sainte-Émélie-de- briqué de ses propres mains. Viendra le l’Énergie. Il faut faire une pause à l’au- temps de le chauffer, au bois, morceau
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destination / LANAUDIÈRE Le tour des lacs à Saint-Donat : du beau bitume sur un parcours vallonné
Repères Saint-Jean-de-Matha La Montagne Coupée, un lieu où il fait bon vivre, entre autres parce que la jeune chef Karine Lachaine fait la part belle à une cuisine traditionnelle, portant un soin particulier au choix des produits, locaux de préférence : montagnecoupee.com Pour le foie gras et son histoire : domainemaurelcoulombe.com Saint-Donat Mention spéciale décernée au carré aux dattes de la boulangerie Saint-Donat: boulangeriestdonat.com Au choix, à la cyclosportive Saint-Donat– Le Nordet, le 14 juin, deux parcours (40 et 80 km) sur le fameux chemin du Nord qui a le mérite d’allier qualité du bitume, beaux paysages et relief intéressant : cyclostdonat.com Berthierville Histoire et point de départ : chapelledescuthbert.com Info sur le parcours : ville.berthierville.qc.ca
Aux 4 sommets S’il y en a un qui respire vélo dans Lanaudière, c’est bien Louis-Yves LeBeau. Le propriétaire du centre d’activités sportives en plein air Aux 4 sommets situé à Saint-Alphonse-Rodriguez ne cesse d’organiser des manifestations sportives reliées à la chose vélocipédique. Le Grand Prix cycliste de Lanaudière, c’est lui ; il a aussi à son palmarès les Championnats québécois élite sur route, la Course des Gaulois, un triathlon, un cyclocross, alouette… sans oublier quelques rendez-vous hivernaux. Il faut dire que son centre est fort bien placé pour des beaux parcours de route autour de Saint-Alphonse. Côté sentiers, le bruit court que certains dimanches matin, les amateurs de pneu à crampons se donnent rendez-vous en vue d’explorer les sentiers locaux, non officiels mais fort appréciés. L’autre option est d’emprunter les sentiers tracés Aux 4 sommets : le relief y est soit accidenté, soit roulant, soit pentu, le tout plutôt accessible et ludique. Mon coup de cœur va au R3, qui passe dans un joli secteur de fougères. aux4sommets.com
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par morceau. La température atteindra 1300 °C, et la cuisson durera de 15 à 20 heures. Pendant ce temps, l’artisan bichonnera son four, se demandant comment ses œuvres réagissent à la chaleur intense. Il n’aura pas la réponse tout de suite, devant attendre trois jours avant de défourner et enfin voir le résultat de son travail : « Le potier doit apprendre à se laisser aller, explique le maître céramiste, il doit toujours améliorer son expérience en restant humble. » Nous continuons sur le chemin des Cascades. Avouons qu’il porte fort bien son nom. À vélo, on s’imagine fort bien le dévaler comme une rivière. Contrairement à la cascade, il faut cependant monter pour mieux redescendre. Le parcours est agréable et peu fréquenté. Nous avons à peine le temps de reprendre une cadence régulière qu’un autre arrêt s’impose : ça cancane du côté de la ferme MaurelCoulombe, à Saint-Jean-de-Matha (juste les femelles : les mâles sont muets). Les canards mulards ont la chance de vivre trois mois en plein air avant de se transformer en foie gras et autres produits. Un sentier d’interprétation permet d’en apprendre davantage sur l’élevage traditionnel du canard. Retour à l’auberge La Montagne coupée. Y séjourner se mérite : il faut grimper la côte abrupte d’un gros kilomètre comportant quelques bouts à 9 %.
Le tour des lacs version relances incessantes Rendez-vous est donné à quelques membres du véloclub San Donato. Nous roulerons chez eux une sorte de parcours en huit faisant le tour de deux lacs, au départ de Saint-Donat. Dans le stationnement à côté de l’église, les membres du club ont répondu pas mal présents, formant un copieux peloton prêt à en découdre. En vue de nous mettre en jambes, nous débutons par le lac Archambault. Un court
Matthieu Huck,
le potier amateur d’esthétique asiatique
passage sur la route 125, puis nous bifurquons sur le chemin Régimbald. C’est là que le fun commence : route pas trop large, beau bitume, courbes modestes et succession de montées et de descentes, la plupart du temps à l’abri du soleil, tout ça en bord de lac. Quelques montées casse-pattes, des descentes pour nous remettre, bref, un terrain parfait pour un entraînement d’une trentaine de kilomètres et 540 m de dénivelé positif. Les kilomètres en question se font le temps de le dire, puis la gang se retrouve sur le bord du lac en ville. Deuxième départ, pour le tour du lac Ouareau cette fois, avec un début moins agréable sur la route 125, certes large mais plutôt fréquentée. Autant faire ce bout rapidement le nez dans le guidon et virer à gauche sur le chemin Saint-Guillaume.
Les locaux de l’étape : les membres du véloclub San Donato Encore une fois un lisse bitume, des courbes relaxes. Le genre de parcours qui incite à prendre de la vitesse dans les descentes pour mieux remonter de l’autre bord. Au total, un chouette 46 km et ses 360 m de dénivelé positif. Comme toute sortie qui se termine bien, une bonne partie des membres du véloclub San Donato se retrouve sur la rue principale autour d’une grande table en terrasse. C’est l’occasion de parler des prochaines sorties, de rêver à quelques projets cyclistes. Une chose est sûre, le vélo et Saint-Donat font bon ménage !
Les méandres du fleuve Quand on habite Montréal, le circuit cyclable du bateau passeur est sans aucun doute le meilleur moyen de goûter au Saint-Laurent sans faire des centaines de kilomètres. Il suffit de se rendre à Berthierville, de se stationner à la chapelle des Cuthbert. Le fleuve n’est pas loin. En prenant la route 158, on emprunte un premier pont qui conduit à l’île aux Castors, puis un deuxième à l’île Dupas, et enfin un troisième à l’île SaintIgnace. Il faut dire qu’ici le Saint-Laurent s’apprête à prendre ses aises. Il se sépare en plusieurs bras avant de prendre toute la place et de former
le lac Saint-Pierre. La route se transforme en rang Saint-Michel, qui avoisine le grand fleuve. Avec de la chance, quelques gros navires croiseront votre périple. Ça vaut le coup d’aller jusqu’à la pourvoirie du lac Saint-Pierre. Le rang est désert, et rares sont les occasions de rouler si près du fleuve. En revenant sur ses pas, on emprunte les rangs Sainte-Marie puis Saint-Isidore, ce dernier longeant un bras du Saint-Laurent. En continuant sur les îles, on a la possibilité de pédaler jusqu’au bout du rang de l’Île-Dupas, où on embarque sur le bateau passeur pour rejoindre le continent. De là, on poursuit sur le parcours qui emprunte des routes de campagne dans la plaine du Saint-Laurent. Ne serait-ce du vent tenace, pas un poil de relief ne vient ralentir les ardeurs. Dans les champs, le maïs et la tourbe ont remplacé le tabac. Le rang du Nord-de-la-Rivière-du-Chicot (il fallait l’écrire, celui-là !) permet de contourner le vent et de rejoindre Berthierville et la chapelle des Cuthbert. Mine de rien, le parcours de 80 km se fait facilement dans une journée tout en douceur.
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Bien des parents cyclistes se demandent comment transmettre leur passion à leur progéniture. Ils ont certes un rôle à jouer, mais ils ne sont pas les seuls à intervenir. Histoire de voir ce qu’il en est, nous avons creusé trois secteurs où enfants et vélos peuvent être sur la même longueur d’onde : l’école, la découverte du sport et le voyage.
félix côté
À l’école Attention, zones scolaires cyclables Apprendre à pédaler est une chose. Apprendre à braver la circulation automobile au guidon de son premier vélo en est une autre. Même si l’histoire urbaine est marquée par la primauté de l’automobile, le transport actif gagne peu à peu en popularité. De plus en plus, on va travailler à vélo ou à pied. Les écoliers aussi reprennent goût à la marche et au vélo. Il n’y a pas si longtemps, marcher jusqu’à l’école était d’usage commun.
de revamper leur environnement en vue d’encourager les déplacements à pied et à vélo. À pied, à vélo, ville active Visant particulièrement les milieux scolaires, Vélo Québec a mis sur pied en 2005 un programme financé par Québec en Forme et le ministère des Transports du Québec. Ce programme, À pied, à vélo, ville active, a été élaboré en mettant tout particulièrement l’accent sur l’aspect sécuritaire des déplacements en milieux urbains. Sa mission : promouvoir les déplacements actifs dans les municipalités, notamment à proximité des écoles, dans le but d’amé-
enfants ! photo : vélo québec
les
Or, depuis 1970, le nombre d’enfants qui se rendent à l’école à pied ou à vélo a diminué, passant de 80 % à 30 %. Parallèlement à cette baisse, l’inactivité chez les jeunes est source de problèmes de condition physique et pèse considérablement sur le système de santé. Devant cette situation, les milieux réagissent afin de redonner au transport actif ses lettres de noblesse. Chapeautées par Vélo Québec, des municipalités et des écoles ont fait le choix
liorer la santé, l’environnement et le bien-être des citoyens. Deux volets le composent. Premièrement, il est question d’adapter les habitudes de déplacement des enfants et de leurs parents à la réalité urbaine. Deuxièmement, il s’agit de créer un environnement sécuritaire qui permet à tous de se déplacer activement. À pied, à vélo, ville active poursuit plusieurs objectifs. Il vise principalement à réduire la circulation automobile
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photo : marco fortier
dossier / À vélo, les enfants !
Depuis l’implantation du programme, À pied, à vélo, ville active, environ 900 écoles ont pris part au projet, et 480 000 jeunes et parents ont été rejoints. Dès la première année, il y a eu une augmentation des déplacements à pied ou à vélo variant de 4 % à 18 %, selon les milieux et les écoles.
480 000 jeunes ont été rejoints par À pied, à vélo, ville active
près des écoles, à faciliter l’accès aux piétons et aux cyclistes, à réaliser des aménagements urbains favorisant la vie de quartier en famille et à stimuler au quotidien l’activité physique chez les jeunes. Vélo Québec use de son expertise, en collaboration avec les acteurs clés des milieux, afin de mener à bien des plans de déplacement. Ainsi, plusieurs recommandations s’adressent aux élus, aux municipalités, aux écoles et aux commissions scolaires. Depuis l’implantation du programme, environ 900 écoles ont pris part au projet, et 480 000 jeunes et parents ont été rejoints. Dès la première année, il y a eu une augmentation des déplacements à pied ou à vélo variant de 4 % à 18 %, selon les milieux et les écoles. Nécessaire implication Les commissions scolaires s’impliquent, comme l’a fait celle de Laval en affirmant publiquement sa volonté de prioriser les transports actifs, les saines habitudes de vie et la sécurité dans les zones scolaires. Celle de Rimouski, des Phares, est même allée jusqu’à prendre en compte 42
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choses à faire autour des écoles pour aider les cyclistes en herbe • Bien baliser les voies cyclables • Ne pas créer de conflit entre voies cyclables et stationnements • Soigner la qualité de la chaussée • Les débarcadères automobiles doivent tenir compte des vélos • Proposer un stationnement sécuritaires pour les vélos
le transport actif dans le plan de transport scolaire. Annick Saint-Denis, directrice au transport actif chez Vélo Québec et responsable du programme, est catégorique quant à l’importance qu’un tel programme soit soutenu par le milieu municipal : « Plusieurs municipalités mettent en place des mesures favorisant les déplacements actifs. Mais sans réel engagement de la part des élus et des écoles, le transport actif, ça demeure un concept plutôt vague. » Même son de cloche du côté de la Commission scolaire de Montréal, où Thierry Mélinge, conseiller pédagogique en éducation physique, remarque des améliorations là où les arrondissements ont travaillé de concert avec Vélo Québec afin de mettre en œuvre diverses mesures en matière de transport actif. Thierry Mélinge ne cache toutefois pas que des disparités sociales peuvent freiner l’application de telles mesures : « Cela dépend des quartiers. Ce n’est pas tout le monde qui possède un vélo ou qui peut se permettre d’en acheter un. De plus, le contexte culturel varie
considérablement d’un quartier à l’autre. Même si nous constatons des progrès, il reste énormément à faire, surtout en matière de sensibilisation auprès des parents. » Apprendre à pédaler de manière sécuritaire Vélo Québec a mis sur pied le Certificat cycliste averti, un projet pilote visant à inculquer les rudiments d’une conduite cycliste autonome et sécuritaire en milieu urbain. Inspiré du Brevet du Cycliste délivré en Belgique, ce programme s’adresse principalement aux élèves du troisième cycle du primaire (cinquième et sixième années). On cherche en premier lieu à développer les aptitudes physiques, motrices et cognitives nécessaires à une conduite autonome et adaptée. Dans les écoles ciblées par ce projet, les élèves suivant la formation doivent d’abord réussir le volet théorique, après quoi, sous la supervision de leur enseignant en éducation physique et à la santé, ils mettent en pratique sur circuit fermé les notions apprises. Enfin, un volet pratique sur la route mène à l’obtention du certificat.
Éducation et revitalisation
Refaire les routes
En matière de transmission de valeurs relatives au transport actif et à de saines habitudes de vie, Pierre Lavoie, le célèbre triathlonien initiateur du défi cycliste portant son nom ainsi que du défi Cubes énergie, est quant à lui plutôt optimiste. Il y va de cette métaphore pour illustrer sa pensée : « Un jeune, c’est comme un arbre : il suffit de lui donner de bonnes racines pour qu’il grandisse bien. » Et ces bonnes racines, selon Pierre Lavoie consistent principalement en une bonne éducation. Affirmant que près de 80 % des écoles québécoises sont cotées comme étant défavorisées, il signale l’importance de revitaliser les milieux d’enseignement. Convaincu que les écoles et leur personnel remplissent leur rôle au mieux de leurs capacités, il martèle l’importance de vitaliser leurs moyens : « Les écoles font leur travail, mais elles ont besoin d’un coup de main. Il faut donner les bons outils aux enseignants et aux intervenants : les médecins sauvent des vies, les enseignants sauvent des sociétés. » Il croit que les parents ne doivent pas hésiter à s’impliquer, tout comme les communautés.
Pierre Lavoie ne manque pas de vanter certaines particularités des routes qu’il a eu l’occasion d’emprunter de par le monde lors de ses camps d’entraînement, tout en décriant la qualité du réseau routier québécois, qu’il juge en piètre état. En s’inspirant par exemple du bitume californien, le triathlonien propose deux transformations simples facilement applicables aux routes québécoises et qui renforceraient la sécurité tant des cyclistes que des automobilistes : d’abord, délimiter une zone réservée aux cyclistes entre la voie des automobilistes et la voie d’accotement. Annick Saint-Denis, comme Pierre Lavoie, n’hésite pas à parler des infrastructures : « Beaucoup d’espace urbain pourrait être modifié à bas coût. » Mais selon elle, un aspect crucial du développement du transport actif réside dans la sensibilisation des divers usagers de la route, cyclistes comme automobilistes, qui, comparativement à beaucoup d’autres endroits dans le monde, ont encore du chemin à faire en matière de civisme et de partage de la chaussée.
photo : Ulysse Lemerise
photo : grand défi pierre lavoie
Pierre Lavoie
Certificat cycliste dans le cour d'école Magali Bebronne, responsable du certificat, ainsi qu’Annick Saint-Denis, directrice au transport actif, toutes deux de Vélo Québec, sont confiantes qu’une telle initiative a su inculquer à plusieurs jeunes et à leurs parents des notions utiles et sécuritaires : « Tous les
jeunes n’apprennent pas au même rythme ; certains sont plus à l’aise à manier le vélo, alors que d’autres ont plus d’aisance à retenir les notions théoriques de sécurité. L’essentiel, c’est qu’il leur soit inculqué des notions dont ils pourront se servir toute leur vie. »
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Un dimanche matin au pied du mont Sainte-Anne
Plusieurs avenues sont possibles afin que les plus jeunes découvrent la chose vélocipédique sous l’angle sportif. Que ce soit en version sentier ou bitume, les clubs, les programmes sport-études, les camps d’été, sans oublier la filière familiale, sont la porte d’entrée du sport cycliste pour les athlètes en devenir. Revue en détail des différentes options.
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La découverte du sport Dans les clubs Québec Hype Au club cycliste Québec Hype, on ne pratique pas le cyclisme sur route : on s’amuse à vélo. Une nuance qui explique peut-être pourquoi ce club est un véritable incubateur de champions cyclistes. Gaétan Boucher, Louis Garneau, Ivan Waddell, Charles Dionne, Jean-François Racine : ce ne sont que quelques-uns des illustres cyclistes qui, depuis sa fondation en 1972, ont donné leurs premiers coups de pédale au sein du club cycliste Québec Hype (anciennement club cycliste de Sainte-Foy). Or, contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’objectif premier de ce club de développement n’a jamais été de développer des coureurs de haut calibre. « Si cela arrive, c’est davantage par effet collatéral qu’autre chose, avoue Marie-Soleil
Lavoie, responsable des communications du club. L’important, pour nous, c’est de garder la notion de plaisir intacte dans la pratique de notre sport. » Ainsi, un degré d’encadrement optimal des jeunes est nécessaire. Cela passe bien entendu par les entraîneurs qui, en plus d’être suffisants en nombre – chaque catégorie d’âge s’en voit attribuer un –, sont éminemment qualifiés. Pierre Boilard, le directeur sportif, aime d’ailleurs présenter le cyclisme comme un jeu et non seulement comme un sport. « On joue au vélo », telles sont ses exactes paroles.
Club cycliste MSA Terrain de jeu : mont Sainte-Anne, avec 124 km de sentiers tout-terrain, 26 km pour la descente et 9 km pour l’enduro.
photo : club cycliste Mont Sainte-Anne
dossier / À vélo, les enfants !
photo : Club de Vélo Québec Hype
Du côté des programmes sport-études Un petit nouveau en vélo de montagne, un plus ancien qui bénéficie de la visibilité d’une belle course, voici deux programmes sport-études estampillés vélo.
À Québec Hype, on s'amuse à vélo Naissance : en 2010. Dès la première année d’existence du club, pas moins de 175 personnes se sont inscrites. Cinq ans plus tard, le club compte 480 membres, dont 250 jeunes. Son volet jeunesse, reconnu, s’est vu décerner le titre de « club de développement de l’année » en 2014. Il suffit d’aller au pied de la montagne, particulièrement le dimanche matin, pour comprendre cet engouement. À 10 heures, 160 gamins âgés de 5 à 10 ans débarquent. Franchis-
sement d’obstacles, dosage des freins, lecture des lignes de conduite, arrêts brusques et négociation de virages sont au menu de ces néo-vététistes. Pendant ce temps, les parents de ces jeunes partent rouler de leur côté tandis qu’une soixantaine d’athlètes membres de l’équipe de compétition MSA s’attaquent à leur entraînement, tout cela sous le regard attentif d’encadreurs d’expérience. « Une scène complètement folle », se réjouit le président du club, Jean-François Ermel.
Double identité Le vélo de montagne et le vélo sur route sont aussi semblables que chien et chat, c’est-à-dire pas du tout. L’École polyvalente Saint-Jérôme, dans les
Laurentides, l’a compris et offrira, dès septembre 2015, deux programmes sport-études distincts en cyclisme : un en vélo de montagne, un en route. Une première au Québec. Carole Bouchard, présidente du club Vélo Pays-d’en-Haut, n’y va pas par quatre chemins : ce sont les lacunes quant au développement des habiletés techniques dans les prog rammes sports-études
photo : club Vélo Pays-d'en-Haut
photo : Station Mont-Sainte-Anne
Graine de champion au club cycliste MSA
Le club Vélo Pays-d'en-Haut pousse une section sport-études vélo de montagne
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Du Tour de l'Abitibi à la section sport-études à Amos.
cyclisme sur route qui les ont convaincus, ses comparses et elle, de mettre sur pied un programme spécifique au vélo de montagne qui serait rattaché à son club. « Traditionnellement, dans les sport-études en cyclisme, les jeunes pédalent beaucoup et font beaucoup de volume. Or, ils n’apprennent pas à bien manier leur vélo, ce qui est un non-sens en vélo de montagne, où les habiletés techniques constituent le nerf de la guerre », déplore-t-elle. Stephen Novosad, l’entraîneur-chef du club cycliste, renchérit : « Les systèmes énergétiques et la répartition des efforts sont très différents d’un sport à l’autre. En route, on roule longtemps à des rythmes continus alors qu’en montagne, le terrain impose constamment des changements de rythme. » Huit athlètes en herbe devraient apprendre à mieux appréhender les sentiers du côté de Saint-Jérôme en septembre prochain. En théorie, la raison d’être d’un programme sport-études est de permettre à un étudiant-athlète de concilier ses objectifs scolaires et sportifs. En pratique, la réalité est plus crue. « On ne se le cachera pas : l’objectif premier d’un sport-études est de développer l’excellence », fait valoir Stephen Novosad. « Cela étant dit, poursuit-il, le fait est que plusieurs, pour ne pas dire la majorité, n’atteindront jamais les plus 46
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hauts niveaux. C’est pourquoi il faut former des athlètes et des individus qui s’épanouiront dans le sport. » La filière abitibienne Si l’Abitibi produit autant de cyclistes talentueux, c’est en partie grâce au programme sport-études cyclisme de la Polyvalente de la Forêt, à Amos. En 2009, Le Tour des rêves, un documentaire sur le Tour de l’Abitibi, nous guidait dans les coulisses de ce dernier. On y voyait une poignée de jeunes de troisième à cinquième secondaire s’entraîner sous l’œil avisé de l’entraîneur de l’époque, Rémi Lessard, aussi fondateur du programme en 2005. Pourquoi une telle initiative at-elle vu le jour dans cette région où la saison froide tend à s’éterniser deux ou trois semaines plus longtemps que dans le sud du Québec ? « Tout part du Tour de l’Abitibi et de l’engouement qu’il suscite auprès des jeunes de notre région », explique David Bernard, entraîneur actuel du sport-études de l’école secondaire d’Amos. Paradoxalement, l’éloignement géographique de l’Abitibi ne semble pas nuire au succès du programme. « Bien au contraire, elle force les jeunes à ne pas faire les choses à moitié. S’ils décident de s’embarquer, ils sont obligés de pleinement s’investir et de tout donner. Il n’y a pas de place pour la paresse », lance David Bernard.
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Dans les camps d’été vélo Vélo, bouffe, dodo : pour bien des cyclistes, cela correspond, à peu de choses près, à la définition du bonheur. Pour les jeunes campeurs de la poignée de camps d’été spécialisés en cyclisme au Québec – on en compte tout au plus une dizaine disséminés aux quatre coins de la province –, c’est un quotidien qui se répète le temps de quelques jours, voire de quelques semaines. Tout ça loin des parents, ce qui, à l’adolescence, ne nuit pas au bonheur !
D’autres, comme le camp 100 % vélo du Centre National de Cyclisme de Bromont (CNCB), offrent la possibilité, unique, d’essayer un cocktail de trois d i s c i pl i n e s c yclistes (BMX, piste et vélo de montagne). L’environnement y est bien sûr pour beaucoup, puisque le CNCB dispose des infrastructures nécessaires. Qui dit jeunes et vélo ne dit toutefois pas heures interminables à bouffer de l’entraînement. À cet âge, c’est le plaisir qui compte, et
À Bromont, un camp 100 % vélo Dans ces camps de jour et ces camps de vacances, on troque les activités « traditionnelles » que sont le canot, la baignade ou le tir à l’arc pour un régime assidu d’activités cyclistes. Certains, comme le camp de vélo de montagne VillaÉco, situé dans la région Vallée-Bras-du-Nord, s’appuient sur la pratique d’une seule forme de cyclisme. « Le fait que nous soyons situés dans l’un des plus beaux spots de vélo de montagne au Québec n’est pas étranger à ce choix », admet Marc-André Lebuis, fondateur d’Activités Éco Plein Air, la compagnie spécialisée en tourisme d’aventure qui offre ce camp aux 10 à 14 ans.
cela se ressent dans la programmation des camps spécialisés. Au camp 100 % vélo, des activités connexes comme la mécanique du vélo et des cliniques de nutrition sont proposées dans le but d’aider les jeunes à devenir des cyclistes avertis et responsables. Au camp Vélo de montagne VillaÉco, on mise davantage sur la sensibilisation des jeunes à la nature et à son importance par des actions concrètes allant de l’interprétation à la démonstration en passant par l’éducation. Coût : par semaine et par enfant, pour une spécialité en cyclisme, il faut compter de 500 $ à 600 $ pour un camp de vacances et entre 200 $ et 350 $ pour un camp de jour.
photos : Centre National de Cyclisme de Bromont
photo : Club Cycliste d'Amos
dossier / À vélo, les enfants !
La filière familiale « P’pa, comment on monte ça, des côtes ? » Ça, c’est moi l’été de mes 16 ans. Lui, c’est mon quadragénaire de paternel qui prend son samedi pour amener rouler son flanc mou d’adolescent. Nous sommes à l’église de Saint-Norbert, dans les contreforts des Laurentides. « Bon, me dit-il, tu te mets derrière moi et tu m’imites. Si je me lève sur les pédales, tu fais pareil. Idem quand je reste assis ou que j’enlève un braquet. Pas de questions ? Allons-y. » Des scènes comme ça, nous en avons vécu des tonnes, cet été-là. Au tout début, elles étaient aussi nombreuses qu’exaspérantes. Du style : « P’pa, comment on fait ça, un relais? P’pa, comment on fait pour manger en pédalant en même temps ? P’pa, je suis fatigué ! » À la place de me rire au nez ou de baisser les bras – avouez que la tentation
aurait été forte ! –, mon père m’a pris par la main et m’a patiemment inculqué les rudiments de ce sport exigeant. Mieux encore, il l’a fait d’une manière que j’oserais qualifier de pédagogique. Les innombrables défis, parfois considérables, souvent anodins, qu’il m’a lancés en sont de parfaits exemples. Parcourir 100 km, survivre à la sortie du groupe-du-dimanche-qui-roule-vite, gravir Jay Peak : rares sont les semaines qui n’ont pas été ponctuées par de tels objectifs ! Fin stratège, il m’a constamment placé face à des obstacles qu’il savait à ma portée. Et moi, je les franchissais sans me rendre compte de son manège. Habile, je vous dis. Dans le processus, il a réussi à me sensibiliser à la nécessité de m’entraîner chaque jour, ou presque. Tout un exploit à une époque où mes contemporains, c’est un euphémisme de le dire, ne sont pas reconnus pour leur persévérance. Comment s’y est-il pris ? C’est simple : il en a fait une habitude. Tous les jours de semaine, à son retour du travail, la
même routine : nous embarquions sur nos bibs respectifs et partions bouffer 40, 50, voire 60 km de bitume. De retour de notre raid, hop ! douche, souper et, en juillet à tout le moins, la reprise de l’étape du jour du Tour de France à la télé. Parce que c’est aussi ça, initier son jeune à un sport : c’est le mettre en contact avec sa culture, son histoire et ses figures de proue. Cet été-là, j’ai appris à décortiquer, à la faveur d’explications et de (maintes) lectures du Tour de Foglia, une course de bécyke. Et à en aimer chaque coup de pédale. J’ai vu mon père, pourtant flegmatique devant l’Éternel, assis au bout de son siège lors des mythiques ascensions alpines, solennel devant les échappées qu’on sait condamnées, crispé pendant les arrivées massives au sprint. Depuis, croyez-le ou non, je fais pareil.
Mon père Yvan Bilodeau et moi
Avec le recul, je me rends bien compte que rien de mieux ne pouvait alors arriver à l’adolescent que j’étais. Parce que bien honnêtement, j’y ai tout appris. Le courage, la discipline, la souffrance, la liberté, l’art de chuter et de se relever : cet été-là n’était en fait qu’un prélude à mes études, à mon travail, à mes amours. Un prélude à ma vie, quoi. Merci, P’pa. Maxime Bilodeau
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photo : maxime bilodeau
Merci, P’pa
dossier / À vélo, les enfants !
Emma, huit ans, 15 000 km en 17 mois entre Vancouver et Panama
En voyage
F r a n ç o i s -X av i e r D e l e m o t t e
Emmenez vos enfants !
Une préparation adéquate Un voyage au long cours ne s’improvise pas, encore moins à vélo, et avec des enfants, mais une planification adéquate vous ouvrira les portes de presque toutes les destinations. La sélection du matériel est très importante : de la 48
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remorque au vélo individuel avec sacoches en passant par les différents systèmes d’attache ou les tandems, il existe de nombreuses solutions permettant à vos enfants de voyager à vélo du plus jeune âge jusqu’à l’adolescence. Dans tous les cas, privilégiez la robustesse, la légèreté et la polyvalence. Soyez aussi exigeant pour la monture de vos enfants que pour la vôtre : elle sera sa meilleure amie pendant toute la durée du voyage ! Le choix de votre destination dépendra de plusieurs facteurs tels que le coût, la saison et le climat. Évidemment, l’étude du relief est primordiale et doit être adaptée à l’âge des enfants et à leurs capacités physiques.
Au quotidien Je vous entends d’ici : « Voyager à vélo, n’est-ce pas trop difficile pour les petites jambes des enfants ? » Je vous rassure tout de suite : physiquement, les enfants sont capables d’en prendre, et bien plus qu’on ne le croit. Ils peuvent rouler longtemps, même avec des sacoches, et gravir des côtes. Si la progression se fait en douceur et qu’ils sont mo-ti-vés, tout devient possible. Si on m’avait dit il y a deux ans que ma fille roulerait en moyenne 65 km par jour, je n’y aurais jamais cru. Et pourtant, c’est ce qui est arrivé, Emma a même une journée roulé 109 km sur son propre vélo. Le soir, elle a encore trouvé l’énergie d’aller jouer dans un parc. Les enfants sont infatigables. Bien sûr,
c’est à vous de vous ajuster à leur rythme, et non l’inverse. Autant que possible, adaptez chaque jour le relief et la durée du parcours (pas plus de 5 heures par jour) à leurs capacités. Implication + motivation = plaisir Un voyage à vélo en famille n’est pas de tout repos, et les hauts comme les bas sont nombreux. L’implication et la motivation des troupes sont donc indispensables pour compenser les petits coups de mou. Dès la planification du voyage au quotidien (choix des étapes, participation aux tâches, etc.), chacun doit être consulté afin que le voyage reflète les souhaits de tous. Ne vous privez pas d’impliquer les
photos: françois-xavier delemotte
Voyager au long cours à vélo, impossible avec des enfants ? Demandez donc à Emma, 8 ans, 15 000 km dans les mollets après 17 mois à rouler de Vancouver à Panama. Une exception ? Pas tant que ça. Même si peu de familles se lancent dans un tel périple, ce type d’aventure est cependant plus accessible qu’on le pense. Il suffit de bien se préparer et de déboulonner quelques idées reçues.
enfants. Ceux-ci peuvent par exemple avoir la responsabilité de votre ravitaillement en eau ; non seulement ils seront heureux de le faire, mais qui oserait leur refuser un remplissage de quelques bidons ? À vélo, les occasions ne manquent pas de stimuler et de motiver les enfants. Le choix de jeux, de chansons, d’histoires et de défis qui font que chacun s’amuse en roulant est infini. Dès lors, les enfants penseront à autre chose et vous surprendront à gravir sans peine cette côte si dure sous le soleil. Imparable. Aussi, n’oubliez pas de multiplier les journées consacrées à autre chose qu’à rouler : repos avant tout, mais aussi balades et visites, plage. Il n’y a pas que le vélo dans la vie ! La preuve : sur 17 mois de voyage, nous avons passé plus de jours à ne pas rouler que de jours à vélo. Les rencontres Si nous n’avions qu’une chose à retenir de notre voyage à vélo, ce ne sont pas les paysages traversés ni les plages paradisiaques ou les montagnes majestueuses : ce sont ces rencontres inoubliables que favorise le voyage à vélo avec des enfants. Nous sommes entrés en contact avec tant de personnes sur les routes… Certaines nous ont
ouvert la porte de leur maison, proposé un coin où camper ou offert des cadeaux (surtout à Emma). Sans compter tous les enfants avec qui Emma aura joué tout en apprenant l’anglais ou l’espagnol.
Trois questions posées à Emma, 8 ans Mon meilleur souvenir ? Notre pause à Chacala, un petit village du Mexique au bord de l’océan Pacifique, parce que c’était calme et que la vue était très belle. Mon pire souvenir ? Au Chiapas, il y avait de trop grosses montées et tout le monde était énervé, et je détestais ça. Pourquoi je le referais ? Parce que j’ai aimé ça. J’étais fière de moi. Et parce que je voudrais découvrir plein de nouveaux endroits et me faire plein d’autres amis !
La routine, votre meilleure alliée Bonne nouvelle : les enfants s’adaptent à tout bien mieux que nous, y compris en voyage, malgré l’environnement changeant chaque jour. Pourquoi ? Parce qu’ils savent que vous êtes là, que vous leur procurerez la stabilité émotionnelle dont ils ont besoin. Comme chez vous, la routine quotidienne est essentielle au bonheur de vos enfants en voyage. Il est donc important de faire en sorte
que les journées se ressemblent (voir Journée type, page suivante). Santé et sécurité : est-ce bien raisonnable ? Côté santé, les précautions d’usage relatives à un voyage à l’étranger s’appliquent aussi dans le cas d’un voyage à vélo. La vaccination n’est pas obligatoire mais conseillée, surtout contre la rage (les chiens errants aiment beaucoup les cyclistes) et la fièvre jaune (obligatoire pour entrer dans certains pays). Sur la route, le bon sens prime. Privilégiez la visibilité, les routes moins passantes ou celles procurant une large chaussée afin de rouler en sécurité. Certains pays autorisent les cyclistes à rouler sur les autoroutes, qui sont parfois plus sécuritaires que les autres routes. Dans tous les cas, fiez-vous à votre bon sens, abstenez-vous de rouler la nuit, écoutez les gens du coin, évitez les endroits et les situations à risque. Surtout, n’oubliez pas le plus important : voyager avec des enfants, c’est suivre leur rythme. Faites preuve d’écoute, adaptez-vous (sans vous oublier non plus), et par-dessus tout, détendez-vous ! Tout ira bien. Si vous êtes décontracté, vos enfants le seront aussi, et votre aventure sera mémorable.
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dossier / À vélo, les enfants !
photos : françois-xavier delemotte
Journée type
À 7 h : lever, puis la routine matinale prenait environ 2 heures École : 2 heures Étape du jour : 5 heures À 17 h : recherche d’un endroit où dormir puis routine du soir À 21 h : dodo Il est important que vos enfants gardent le contact avec leur famille et leurs amis restés au Québec, ce qui contribue également à leur procurer une stabilité émotionnelle. Courriels, Facebook, Skype, un site Internet que vous aurez créé ou simplement des échanges de courrier sont autant de façons de garder le lien. Enfin, des nuits de qualité sont primordiales par souci d’une bonne forme physique et mentale. Si le camping est une option, sachez qu’il existe d’autres solutions, telles que le canapé d’hôte (couchsurfing), en particulier le réseau international Warm Showers, dont les membres accueillent gratuitement les cyclotouristes chez eux. L’occasion de rencontres uniques !
5 bénéfices d’un voyage à vélo en famille • Une famille soudée comme jamais. Vivre en osmose 24 heures par jour et tout partager, le meilleur comme le pire, ça crée des liens ! • Des souvenirs pour la vie, la découverte d’autres pays, d’autres cultures, d’autres langues… Une expérience de vie et une ouverture qui surpassent tous les livres d’école. • Le goût de l’effort, du dépassement, et la fierté de l’accomplissement d’un projet d’envergure. • Un sens de l’adaptation inouï : confort, cultures, dépaysement… Les enfants sont bien plus à l’aise que nous partout ! • Des rencontres inoubliables et des amis partout, que seul le voyage à vélo avec des enfants peut procurer.
Liens utiles :
revenomade.com www.warmshowers.org
Parcourir la distance entre Montréal et Québec en quatre jours, voilà qui peut paraître dérisoire pour des mollets affûtés. C’est néanmoins le défi qu’une soixantaine d’élèves du Collège de Montréal ont relevé. Le périple de quatre jours les mènera, 320 km et bien des heures de selle plus tard, au pied de la chute Montmorency. Entre les deux, c’est l’aventure en autonomie complète. À leur tête, on trouve Jean-François Gagné et Sylvain Larose, tous deux enseignants au Collège de Montréal. Les deux hommes organisent ce même voyage depuis huit ans. « L’idée nous est venue au cours de l’une de nos nombreuses escapades de vélo-camping, se souvient Jean-François. Nous nous sommes dit : “Pourquoi ne pas en faire profiter nos élèves ? » précise t-il.
La Petite Aventure Du 3 au 5 juillet 2015, dans la région de Nicolet, aura lieu la 20e édition de la Petite Aventure, rendez-vous estival de 1800 personnes en vue d'un voyage à vélo de trois jours. La recette est simple : on s’occupe de tout. Les cyclistes n’ont qu’à pédaler et qu'à planter leur tente (aussi location de tente pré-montées), quant au reste, l’organisation se charge de transport des bagages, des repas, de l’orientation et de l’animation. Les parcours sont de 40 à 80 km au choix. La Petite Aventure a permis à pas mal de parents d’initier leurs enfants au voyage à vélo. Certains petits aventuriers sont devenus grands et ont maintenant la piqûre du voyage à vélo. On peut s'inscrire en ligne à vélo.qc.ca.
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Cet été, découvrez nos CIRCUITS nos ROUTES
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champêtres • Plus de 25 circuits lo offres de séjours à vé • Des forfaits et des e gn nta de vélo de mo • Les meilleurs sites • Et plus encore! rte cyclotouristique Commandez votre ca dès maintenant!
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photo : collège de montréal
L’aventure du cyclotourisme à l’école
mb race /
Opération grimpe
france
Megève
6 h moins des poussières. Le soleil est encore caché derrière les hautes montagnes et tout le monde dort à Megève, excepté une armée de bénévoles déjà à pied d’œuvre et près d’un millier de coureurs qui s’alignent, bien entassés comme des petits moutons derrière l’arche de départ. À 6 h tapant, la course est lancée.
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photos : MB race
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ous n’avons pas fait 500 m que la montée commence dans les alpages surplombant le village. Le serpent de coureurs s’étire à perte de vue. Notre ascension accélère le lever du soleil, qui s’accroche aux millions de gouttes de rosée dans les champs. De l’autre côté de la vallée, le massif du Mont-Blanc se découpe, gigantesque. Un nuage lenticulaire enveloppe le sommet de la plus haute montagne des Alpes. Un coureur m’apprend qu’on l’appelle « l’âne » du mont Blanc, et qu’il annonce généralement du mauvais temps. Difficile à croire, à voir le ciel bleu immaculé. Ce moment seul aurait suffi à combler ma journée, mais bien d’autres nous attendaient dans cette épopée. En voici quelques-uns, en vrac. Ce sentier tracé par les vaches à flanc de montagne, rendu glissant par les pluies de la veille. Masqué par les hautes herbes et les buissons, il cache des pièges où les coureurs se font prendre, causant de petits embouteil-
lages. Pour survivre, il faut être aux aguets et surtout ne pas ingérer la bou(s)e verte. Le col du Jaillet, première grosse difficulté, récompensée par un panorama incroyable et une descente épicée de virages en épingle à cheveux et de champs de racines impressionnants, où on doit choisir sa trajectoire pour ne pas se faire éjecter comme le gars devant. La Tête du Torraz, deuxième gros défi qui, après une quarantaine de kilomètres, fait les premières victimes de crampes. Une montée de 10 km et quelques bons murs nous achèvent. Sur une crête d’où la vue porte à 360°, nous poussons nos vélos et n’avons qu’une envie : nous arrêter, nous coucher dans l’herbe et crier WOW ! D’un côté, le village de La Giettaz (prononcer « La Giette »), d’où nous arrivons, 900 m plus bas. De l’autre, le massif du MontBlanc, impressionnant mur de montagnes saupoudrées de neige. Le premier passage à Megève, où les trois quarts du peloton mettent le clignotant à gauche, direction « Arrivée », applaudi par une foule
L’appréciation de la course par un coureur rencontré au fil d’arrivée Jean-Benoît Kolodié • 41 ans • Conseiller Internet pour les magasins de sport • Habite Saint-Gervais-les-Bains Combien de MB ultra derrière la cravate ? Cinq, mon capitaine. Bref, toutes les éditions... Sur quelles distances ? Deux fois 140 km, trois fois 100 km. Ce qui t’attire dans cette course ? Le défi personnel. Pour moi, ce n’est pas une course au sens classique, ou si c’est une course, elle est contre soi-même... Pour beaucoup, je pense, le but est de finir, ce qui est déjà pas mal. Par ailleurs, comme je suis un vététiste du coin, ça m’a permis de découvrir plein de sentiers que je ne connaissais pas. Ce qui t’attire moins ? Me lever et prendre un petit dej’ à 4 h du mat ! On la dit « la plus difficile au monde »… Tu en penses quoi ? Pas évident de comparer la difficulté intrinsèque de différentes épreuves tant celle-ci dépend notamment des conditions météo. Par exemple, en 2012, le parcours avait été fait moins roulant et en plus, nous avons eu deux heures de pluie au départ, ce qui a rendu le terrain super gras. Résultat : juste 25 finishers (et moi avant-dernier en presque 15 h !). Dans ces conditions, c’est peut-être bien la plus difficile...
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importante. Les courageux gardent la droite, pour sortir du village et amorcer la montée de l’autre flanc de la vallée, avec le mont Blanc en point de mire, immense et intimidant, maintenant enveloppé de nuages noirs. Le ravito au Plateau de la Croix, après 82 km. Une bénédiction, car les coureurs sont pour la première fois dispersés, laissés à eux-mêmes, obsédés par une seule pensée, un dilemme : « J’arrête après 100 ou je continue jusqu’au bout ? » Le poste de ravitaillement est bien garni de mets énergétiques, mais aussi de charcuteries et de crozets, une spécialité savoyarde à base de féculents. La descente du mont Joux vers Megève, 1000 m négatifs avalés en moins de 10 km, à grande
Un terrain de jeu exceptionnel Megève et Combloux sont deux communes de la région Rhône-Alpes, dans le département de la Haute-Savoie, et la course se déroule sur le domaine des Portes du Mont-Blanc, un site d’exception face au mont Blanc. Les deux villages accueillent en alternance le départ de la course. En 2015, ce sera au tour de Combloux. L’espace d’une fin de semaine, le site s’anime : un gros village d’exposants, beaucoup d’activités, et des courses à l’intention de tous les types de cyclistes, des enfants jusqu’aux paresseux en VTT électriques. Les hôtels sont sympathiques, les terrasses de restaurants accueillantes. Le transport se déroule
bien : en avion vers Genève, en train vers Sallanches, puis à vélo ou en autocar vers le site de la course. La région est magnifique pour qui veut y prolonger son séjour. Des deux côtés de la vallée, les montagnes sont sillonnées de sentiers de randonnée pédestre, avec montée par téléphériques si désiré. Des sites exceptionnels attendent les cyclistes à moins d’une heure de voiture : La Clusaz, station qui
accueille depuis deux ans, en juin, le Roc des Alpes (même organisation que le Roc d’Azur), et Les Gets-Morzine, un domaine très réputé pour toutes les pratiques de VTT. Encore plus proche, la vallée voisine des Contamines-Montjoie, à laquelle on accède par Saint-Gervais-les-Bains, cache quelques belles découvertes à ceux qui savent lire les cartes. Elle est située sur le trajet du Tour du Mont-Blanc, ce qui donne des idées : pourquoi ne pas préparer la MB Race en faisant le fameux Tour du MontBlanc en trois ou quatre jours (trois pays en trois jours) ? Une expérience à faire avant la course, car probablement qu’après, vous voudrez vous reposer !
Une formule géniale
vitesse sur des plateaux ouverts ou dans un tunnel forestier, la vue brouillée par les vibrations. L’enthousiasme des bénévoles, à l’approche de l’arrivée mais aussi partout sur le parcours. Ils sont 400, en place depuis 6 h ce matin, souriants, blagueurs, parfois costumés, transmettant aux coureurs leur énergie contagieuse. Ma course s’est arrêtée après 100 km et une dizaine d’heures en selle. Les bénévoles, eux, sont restés en place jusqu’à 22 h, heure où le dernier finisher a été accueilli en grande pompe. Ils ont essuyé en soirée des averses de pluie et de grêle mais sont restés fidèles au poste. On leur dit merci, et à une prochaine fois, car il faudra revenir faire la totale !
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La MB Race a autoproclamé sa MB ultra « la course VTT la plus difficile au monde ». « Ouais, y disent toutes ça », pensez-vous. C’est vrai qu’il se trouvera toujours une organisation pour repousser les limites de l’endurance, mais y a pas à dire, cette course, c’est du sérieux. Pas tellement relativement à la distance – les courses de 100 milles en Amérique sont légion –, mais assurément pour le dénivelé total : 7000 m à grimper en 140 km, c’est tough en titi. On comprend que plusieurs se questionnent sur leur capacité à réaliser ce genre d’exploit. Dans le but de pallier cette hésitation, les organisateurs ont trouvé une formule géniale : nul besoin de jeter son dévolu sur une distance au moment de l’inscription, ni même avant le départ, car cela se fait en course, en choisissant chaque fois qu’on passe par l’aire de départ/arrivée. La première boucle fait 70 km (3500 m de dénivelé positif), ce qui suffit à la majorité des coureurs. Ceux qui se sentent encore frais s’élancent dans la deuxième boucle, qui porte le kilométrage à 100 km (5000 m de dénivelé positif). L’ajout de la troisième boucle totalisera 140 km et 7000 m de dénivelé positif. Cette formule permet de se donner un but d’entraînement pour la saison, et pas de stress si une blessure ou les aléas de la vie ne permettent pas une préparation suffisante pour la grande distance, ou si on connaît une mauvaise journée lors de l’événement.
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Des chiffres de 2014 qui parlent
5 e plus gros événement de vélo de montagne en France
1894
coureurs inscrits aux 8 épreuves ci-après :
940
participants, MB ultra (de 70 à 140 km)
509
participants, MB classique (30 et 50 km)
232
participants, MB enduro (6 descentes réparties sur 40 km)
48
équipes, Cheese Circus (enduro en 4 étapes par équipe de 2)
115
participants, MB kids (de 1 à 2 km pour les 7 à 13 ans)
12
participants, MB FTT (enduro pour fauteuils tout terrain)
12
e-Rando (15 km pour VTT électriques)
26 participants,
MB street (sur courte piste)
94
INFOS
MB Race Culture Vélo 4 et 5 juillet 20 15 Combloux, France 6e édition, pour la première fois intégrée au calendrier UCI de marathon (version 140 km pour les hommes, 70 km pour les femmes) mb-race.com
finishers du 140 km, dont 1 femme
20 nationalités 36 exposants 7000 spectateurs sur deux jours
400 bénévoles 9 h 18 Temps du
premier finisher
16 h 03
Temps du dernier finisher
testés pour vous /
Design et performance
Souliers Northwave Extreme Tech Plus
Bellissimo !
n Les Italiens ne sont pas entrés dans la légende du cyclisme uniquement en produisant de grands champions, mais aussi en sachant allier fonction et forme. Les Extreme Tech Plus de Northwave témoignent de ce souci de marier design et performance : ces chaussures comptent parmi les plus beaux habits du bal cycliste actuel. La confection de type Biomap, sans couture, participe au coup d’œil très agréable. Le système d’attache maison S.L.W.2
et l’emplacement des aires d’aération complètent le portrait. On aime même les couleurs, criardes en orange ou vert fluo, classiques en blanc ou noir. On se glisse à l’intérieur avec autant de ravissement. Surtout si on a l’avant du pied large : il y a de l’espace. On peut aussi facilement ajouter une semelle orthopédique si jamais aucune des trois paires offertes (aux différentes cambrures) ne suffit à la tâche. Comme on en a fait l’essai pendant
Pneu Veloflex Corsa 25
Souplesse et douceur de roulement n Veloflex est né en Italie en 1981. Ses artisans se sont d’abord consacrés à la fabrication de pièces de plastique et de caoutchouc destinées aux imprimantes. Comme ils étaient passionnés de vélo, ils ont confectionné de leurs mains quelques pneus et boyaux. Leur objectif : faire des pneus s’approchant de la souplesse et de la douceur de roulement des boyaux. Objectif réussi en ce qui concerne le Veloflex Corsa. Le caoutchouc naturel qui compose sa bande de roulement contribue à la fois à son confort et à sa bonne adhérence. Une ceinture de
plusieurs mois, on a également pu juger de la qualité de sa semelle de carbone ultralégère : chaque coup de pédale est impeccablement transmis. Parfaitement aérée, cette chaussure n’a peut-être qu’un défaut : son attache. Ce défaut n’altère pas toutes ses qualités, mais il manque parfois de tension à l’avant du pied, si bien que ceux qui veulent avoir l’impression de porter un chausson de ballerine risquent de malmener le recouvrement de
veloflex.it 69 $
protection limite les crevaisons – ça marche, y compris quand on emprunte une route de gravelle pendant une trentaine de kilomètres. L’installation a été facile. À la mesure, les 25 mm annoncés font plutôt 23 mm. Ce manque à gagner en matière de largeur est compensé par la souplesse du pneu, qui s’use malgré tout assez rapidement. Le Veloflex est à adopter pour les entraînements ou les courses sur belles routes, histoire d’aller chercher souplesse et douceur de roulement. Reste à choisir la couleur qui s’adaptera à votre vélo : rouge, jaune, bleu ou noir. Robin Black
Northwave.com 235 g 420 $ Adaptateur Speedplay vendu séparément caoutchouc du bouton d’ajustement à force de serrer trop fort. Cela n’est pas unique à Northwave ; on avait constaté le même effet avec d’autres chaussures qui n’ont que des Boa ou attaches similaires (dont la Vortex-Pro de Diadora, l’an dernier), ce qui explique que des fabricants continuent d’ajouter un Velcro à l’avant de la chaussure. Pour ceux que cela ne gêne pas, toutefois, on a ici une chaussure parfaite, pour ceux qui veulent y mettre le prix. David Desjardins
essais / test de vélosGFNY
Objectif - 1000 $
Plaisir compris On se doit de l’avouer : pécher par excès est plutôt plaisant ! Passer nos saisons sur des vélos hyper performants est enivrant et nous donne le loisir de partager avec vous le rêve de rouler sur ce qui se fait de mieux. Ce qui ne nous empêche pas de nous poser la question : avons-nous vraiment besoin d’un vélo à 5000 $ pour avoir du plaisir sur la route ? Voilà qui pique notre curiosité. Nous avons donc sélectionné trois vélos à moins de 1000 $ dans le but de voir ce qu’ils ont à offrir mais aussi, et surtout, d’observer l’impact réel des compromis qu’ils exigent afin d’être si abordables.
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confort réactivité
agilité stabilité
Raleigh Grand Sport
Le passe-partout utilitaire
950 $
Géométrie classique
Détails vintage
Raleigh a fait un travail impressionnant en réussissant à équiper le Grand Sport de composantes stylisées et efficaces sans effet pervers sur son prix. La tige de selle, au système de serrage à deux vis, une rareté en entrée de gamme, assure un ajustement extrêmement précis de l’angle de la selle. Cette dernière, une reprise de la légendaire San Marco Regal, se révèle plutôt dure et trop arrondie pour la majorité des postérieurs. Les roues contribuent aussi au look racé du vélo, soutenu par un rayonnage radial à l’avant et des moyeux Formula dont les roulements à cartouches font bien le travail. La mécanique est l’affaire du groupe Shimano Claris, sauf en ce qui concerne les freins, des Promax. Ceux-ci sont pourvus de patins à cartouche dont les performances au freinage sont amplement adéquates. Sur la route Le Grand Sport procure un grand plaisir de pilotage tant que le rythme reste constant. Le vélo est très stable et s’avère un descendeur redoutable. La conduite prévisible et sécurisante permet de s’engager facilement dans les virages et de garder sa ligne avec aplomb. On retrouve aussi la dynamique typique d’un vélo en acier, soit une bonne rétroaction de la route et un niveau de confort impressionnant en même temps que suffisamment de rigidité. Loin d’être svelte avec ses 11,3 kg, le vélo n’aime pas trop les changements de rythme ; les accélérations et les relances sont pénibles, tout comme les changements de direction brusques. Autant le plaisir est au rendez-vous lors des sorties en solitaire, autant suivre l’impulsivité d’un peloton expose les limites du vélo. Raleigh présente le Grand Sport comme un vélo de route utilitaire, assez robuste en utilisation urbaine intense, agréable lors de longues sorties. Il n’y a pas de doute que le vélo remplit son mandat avec brio, particulièrement au profit des cyclistes costauds capables d’injecter une bonne dose de puissance à la pédale, qui seront moins intimidés par la masse et l’imperturbabilité du vélo. raleighusa.com
Mon premier vélo Vous achetez votre premier vélo de route ? Les accessoires suivants sont essentiels si vous voulez profiter de votre nouvelle monture. Prévoyez-les dans votre budget. • Des souliers de vélos fixés à des pédales automatiques sont à la fois plus sécuritaires, plus confortables et plus performants. Souliers (100 $ et +) et pédales automatiques (50 $ et +). • Les pneus de vélo de route perdent quelques PSI par jour et devraient être gonflés avant chaque sortie. Une pompe à pied qui reste à la maison facilite grandement la tâche (50 $). • Un bon cuissard est le point de départ du confort en selle. Un modèle à bretelles assure un meilleur maintien sans serrer à la taille (120 $).
photos : jacques sennéchael
F
ondée au Royaume-Uni en 1885, Raleigh est une des plus vieilles marques de vélo au monde. Les Québécois la connaissent généralement bien en raison de sa forte présence sur notre marché il n’y a pas si longtemps, une usine ayant été basée à Waterloo, dans les Cantons-de-l’Est, de 1972 à 2013. Le Grand Sport fait partie d’une nouvelle gamme de vélos d’acier lancée par la marque, techniquement moderne mais au look résolument rétro. Il est toujours étonnant de constater la justesse d’un design minimaliste réussi, et le Grand Sport n’échappe pas à cette règle. Bon nombre de cyclistes nous ont arrêtés sur la route pour nous questionner sur le Raleigh, convaincus que nous étions à bord d’un vélo haut de gamme sur mesure ! Il faut dire que l’esthétique du vélo, à la peinture métallique orangée et aux composantes en aluminium poli, a beaucoup de classe. Le cadre et la fourche sont en chromoly 4130 fiable et solide. Le cadre est épuré tout en comportant des éléments de design distinctifs, dont de robustes pattes arrière tridimensionnelles, des attaches brasées pour porte-bagages et garde-boue, et amplement de dégagement pour des pneus d’au moins 28 mm de section. Un coup d’œil à la charte de tailles nous rappelle que le vélo est conçu aux États-Unis et vise une clientèle de stature imposante : les six tailles offertes couvrent une plage de cyclistes de 1,62 m (5 pi 4 po) à 1,95 m (6 pi 5 po) ! Direction relâchée, boîtier de pédalier abaissé et bases allongées contribuent à la personnalité propre du Grand Sport, dont la géométrie s’approche de celle d’un vélo de cyclotourisme.
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essais / test de vélosGFNY
Nervures externes et passage interne des câbles
Cadre en aluminium d’inspiration italienne
Shimano 105, un bon deal !
Diadora Firenze Comp
950 $
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a marque Diadora est derrière plusieurs types d’équipement sportif, ce qui peut porter à une certaine confusion chez le consommateur. Au Canada, le groupe Forzani est propriétaire d’une licence d’exploitation utilisée pour promouvoir ses produits maison haut de gamme, à l’exception des chaussures de vélo, commercialisées par une entreprise indépendante. Les vélos Diadora sont donc vendus exclusivement dans les boutiques Sports Experts, Intersport et Atmosphère. Le Firenze Comp est
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confort réactivité
le haut de gamme de la bannière et s’adresse au cycliste néophyte à la recherche d’un vélo aux allures de vrai vélo de course. Le Firenze arbore un cadre en aluminium classique, sans fioriture, dont la courbure subtile et le tube horizontal à la forme effilée combinés à la peinture blanche nacrée confèrent une classe qui cache bien le fait qu’on a affaire à un vélo d’entrée de gamme. La fourche fait appel à des fourreaux en carbone et à une colonne en aluminium. Le vélo est conçu comme un cyclosportif performant typique, un vélo qui veut
agilité stabilité
aller vite : pas question ici de porte-bagages ou de pneus volumineux. Diadora propose son Firenze Comp en six tailles, de 48 à 61. L’ensemble des composantes périphériques, au fini noir lustré et identifiées à la marque, participe à l’esthétique léchée du vélo. La forme « anatomique » du guidon n’a pas fait l’unanimité, car la section plate contraint le choix de position en creux de guidon, surtout qu’en montage d’origine, les leviers de frein sont positionnés trop haut dans la courbe. La selle maison est par contre réussie et assure une assise stable et confortable. Comme on s’adresse à une clientèle moins spécialisée et bénéficiant d’un grand pouvoir d’achat, le Diadora fait appel à quelques composantes vedettes afin de démarquer son vélo, quitte à faire des compromis sur d’autres pièces qui semblent a priori moins essentielles à l’acheteur néophyte. Le Firenze Comp est donc muni de leviers de vitesse et de dérailleurs Shimano 105 10 vitesses, qu’on trouve généralement sur des vélos deux fois plus coûteux. Le pédalier FSA Omega, de type compact avec ses plateaux de 50 et 34 dents, complète la transmission et permet une plage de développement passe-partout. En contrepartie aux
pièces Shimano 105, les roues et les freins du Diadora sont tout ce qu’il y a de plus sommaires. Tout cycliste qui pense faire une utilisation un tant soit peu sérieuse du vélo devrait prévoir de remplacer les patins de frein par des patins à cartouche plus performants. Sur la route La géométrie équilibrée du Firenze donne lieu à un pilotage dynamique et prévisible, comparable à celui de n’importe quel vélo de course typique. La direction est neutre et facile à contrôler quelle que soit la vitesse. Pour un cadre d’aluminium d’entrée de gamme, le confort du vélo est étonnant – les chocs rudes sont ressentis, mais l’absorption des vibrations est plutôt efficace, probablement aidée par l’inertie des roues. Cette même inertie inhibe toutefois la fougue de coursier du Diadora. Les accélérations vives et les changements de rythme en montée sont quelque peu pénibles, cependant lorsque piloté au train, le vélo se comporte comme un premier de classe. Le cycliste qui désire s’initier au plaisir d’aller vite sur deux roues et dont les aspirations sportives sont supérieures au budget devrait trouver, avec le Firenze Comp, un premier vélo performant.
sportsexperts.ca
photos : Jacques Sennéchael
Comme un vrai vélo de course
Louis Garneau Axis SL4 Un routier endurant
confort réactivité
agilité stabilité
Conclusion
950 $
L
ouis Garneau n’a plus besoin de présentation. Tant le personnage que la marque sont bien ancrés dans le paysage cycliste québécois et jouissent d’une solide notoriété. Garneau propose une gamme exhaustive de vélos adaptés à pratiquement tous les styles de cyclistes, et c’est la série Axis qui couvre l’entrée de gamme des vélos de route. Nous avons mis à l’épreuve le Axis SL4, un des cinq modèles de la gamme qui s’étend du SL5 à 775 $ au SL1 à 1450 $. Le cadre du SL4 est fait de tubes d’aluminium hydroformés qui reprend le concept de nervures externes cher à la marque et popularisé sur des vélos de composite. Ce concept, Hydro-Nerv, confère à chaque tube une forme spécifique qui veut favoriser la rigidité en torsion sans nuire à la souplesse verticale. On apprécie aussi l’attention portée au design efficace du passage interne des câbles, la forme élaborée des pattes arrière et la présence d’inserts de fixation à porte-bagages sur les haubans. La fourche bénéficie de fourreaux en carbone mais d’une colonne en aluminium. L’esthétique du SL4 a fait l’unanimité :
peinture gris pâle parfaitement agencée à des accents orangés et aux composantes périphériques noires. Au final, le cadre a un look sophistiqué et racé qui transcende son statut d’entrée de gamme. Les vélos de la série Axis sont offerts en seulement quatre tailles, bien que celles-ci couvrent adéquatement une plage moyenne de morphologies comportant une progression logique de 10 mm de portée (reach) entre chacune d’elles. La géométrie est de type « endurance » et favorise une position de pilotage plus courte et redressée ainsi qu’une conduite sécurisante grâce à un empattement allongé et à une direction plus relax. Le SL4 est doté d’une transmission et d’un pédalier Shimano Claris. Les plateaux compacts 50-34 et la cassette huit vitesses 11-30 permettent de s’attaquer à n’importe quel dénivelé, même si la forme est un peu juste. Garneau a bien visé, avec son choix de composantes périphériques. Le design du guidon, de la potence et de la tige de selle est moderne et sans compromis apparent. Nous avons aussi été agréablement surpris par la justesse du design de la selle maison Ca-
dence, très confortable malgré un recouvrement en vinyle. Les freins Promax font le travail, toutefois il ne faut pas s’attendre à la puissance des freins Shimano. La performance des patins monobloc laisse à désirer et exige de la prévoyance. Les jantes sont dans l’air du temps, avec une section légèrement profilée de 30 mm et une largeur généreuse de 23 mm qui fait en sorte que les pneus plus volumineux de 25 mm ou plus seront mieux ancrés. Sur la route À bord du SL4, on constate la qualité du cadre par sa très bonne réactivité et son dynamisme lors des relances, surtout considérant le poids somme toute élevé du vélo. L’absorption des chocs et des vibrations, sans être phénoménale, est surprenante pour un vélo d’aluminium, toutes catégories de prix confondues. Le comportement de la direction démontre clairement qu’on a entre les mains un vélo qui privilégie une conduite prudente. Les changements de direction sont fluides et prévisibles et la stabilité du vélo est excellente tant que les manœuvres restent progressives et fluides. Au contraire, les changements brusques de trajectoire mettent en lumière la lourdeur de la direction et sont plus difficiles à contrôler. De la même manière, le vélo est à l’aise en montées assises, les mains en haut du guidon, mais plus capricieux en danseuse. Au final, le Garneau présente un équilibre presque parfait entre la qualité du cadre et des composantes. Il n’affiche aucun défaut apparent lorsqu’utilisé à l’intérieur des limites de sa géométrie, ce qui devrait donner la possibilité au cyclosportif néophyte de faire ses premiers tours de roue dans le monde du cyclisme sur un vélo agréable et sans surprise. louisgarneau.com
Notre crainte de rouler sur des vélos inaptes et désagréables s’est avérée injustifiée. La qualité des trois vélos testés est plus que suffisante pour avoir du plaisir sur la route. C’est le poids des roues qui est le principal élément contraignant la performance des trois vélos. Le cycliste pédalant seul et à un rythme régulier n’y accordera probablement pas trop d’importance. Cependant, le handicap sera évident si vous tentez de suivre les accélérations de vos partenaires d’entraînement. Les selles en vinyle montrent aussi leurs limites après deux heures : elles offrent moins de soutien et aucune respirabilité. Nous avons été confondus par l’efficience des transmissions Shimano Claris. Les changements de vitesse sont rapides et remarquablement précis. En aucun temps nous n’avons regretté une transmission plus haut de gamme malgré la déplaisante vibration de l’aiguille indicatrice sur les leviers droits. Finalement, il a été réjouissant de constater à quel point les trois vélos sont différents malgré leur prix identique, signe que même en entrée de gamme, les moindres besoins spécifiques des cyclistes peuvent être couverts. Le Raleigh conviendra à l’aventurier hipster, le Diadora à l’apprenti coureur et le Garneau au cyclosportif contemplatif.
La stabilité du Louis Garneau Vélo Mag
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ÉQUIPEMENT /
full pratique
g i l l e s m o r n e au
Lunettes Jet, de Recon Nous vivons une époque formidable : voici les premières lunettes de sport « intelligentes » ! Doublées d’une caméra subjective (POV), elles se connectent à votre téléphone ou via les technologies ANT+ ou Bluetooth, et affichent les informations dans votre champ de vision, en bas à droite. Vous n’avez plus à baisser les yeux sur le guidon pour connaître votre puissance, votre vitesse ou le nombre de secondes avant le prochain intervalle d’effort. Tant qu’à être branché, vous pourrez lire vos textos ou voir qui appelle. Évidemment, toutes les informations collectées pourront être analysées sur la plateforme Recon Engage, au visuel très réussi et aux fonctions de partage très faciles. 879 $ reconinstruments.com
Capteur de puissance Shimano 105, de Stages Cycling Vendu sous forme de bras de manivelle gauche à capteur intégré, il transmettra à votre cyclomètre la mesure de votre puissance avec une précision de 2 %. Il émet en modes ANT+ et Bluetooth Smart Ready, ce qui le rend compatible avec les appareils Garmin et Polar, de même qu’avec les applications les plus populaires : Strava, TrainingPeaks, Garmin Training Center, etc. La pile CR2032 dure plus de 200 heures et est remplaçable sans outil. Aussi fabriqué pour d’autres produits Shimano, Sram, FSA et Cannondale. 854 $ stagescycling.com
Nettoyeur de chaîne Chain Pig, de Pedro’s On l’ouvre en deux en appuyant sur les yeux, on lui referme le museau sur la chaîne, on accroche sa queue au dérailleur et hop ! on tourne les manivelles… Le petit cochon se fera un plaisir de nettoyer tout type de chaîne avec ses brosses et ses éponges, tout en consommant à peine 30 ml de dégraissant. Trop cute. 38 $ pedros.com Outil y16, de Crank Brothers Pas moins de 16 outils aimantés sont rassemblés dans ce petit bidule très peu encombrant. En plus des clefs Allen et Torx et de deux tournevis, on y trouve un dérive-chaîne et un gonfleur CO2. Garanti à vie. 260 g 64 $ crankbrothers.com
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Silencieux pour freins à disque, de SwissStop Le son des disques qui crient vient au deuxième rang des choses les plus exaspérantes à entendre en vélo de montagne, tout juste après les aboiements de mon chien. Cet enduit métallique biodégradable en aérosol pénètre les pores microscopiques des disques et lisse leur surface, ainsi moins propice aux vibrations qui produisent les sons aigus. Il aide aussi à dissiper la chaleur, le tout sans altérer la puissance de freinage. Faudra l’essayer sur le chien. 34 $ www.swissstop.com
Tasse à café, de Cycling Souvenirs Pour les nostalgiques ou les collectionneurs, le site web britannique Cycling Souvenirs propose des tasses à café de plusieurs formats, aux couleurs des grandes courses ou des équipes de l’époque : Z, 7-Eleven, La Vie Claire, etc. Également offerts : affiches, livres, maillots, figurines, cartes-cadeaux… à partir de 30 $ cyclingsouvenirs.com
Casque pliable JB Classic Carrera, de Brooks Ce genre de casque inspiré des boyaux de cuir des coureurs du siècle dernier – et pliable de surcroît – n’est habituellement pas compatible avec les standards nord-américains. Le Carrera fait exception, et il a obtenu la certification CPSC. Son armature cachée permet un bon ajustement, et lorsqu’on ne le porte pas, on le replie et on l’attache à l’aide d’une courroie de cuir. La technologie au service de l’élégance classique. 330 g 195 $ brooksengland.com
Pompe Transformer X, de Topeak Plus besoin de trouver un endroit où appuyer votre vélo pour en gonfler les pneus : les crochets ajustables de la Transformer soutiennent votre vélo par les haubans pendant que vous procédez au gonflage, au lavage ou à l’entretien. L’indicateur de pression est placé dans le manche, et la tête SmartHead donne la possibilité de sélectionner le type de valve et de relâcher de l’air pour un ajustement très précis de la pression. Pratique en voyage. 1800 g 159 $ topeak.com
Sac à dos sécuritaire lumineux 5 litres, de Teknolight L’entreprise de Québec, qui se spécialise en articles et vêtements de sécurité lumineux, a mis au point deux sacs à dos (5 L et 18 L), un sac de selle et un dossard, tous dotés de flèches lumineuses activées via une télécommande sans fil fixée au guidon. Pour bien vous faire voir, à vous de signaler à gauche, à droite ou droit devant. Une recharge par fil USB assure cette visibilité une dizaine d’heures. À partir de 135 $ teknolight.ca
MÉCANIQUE /
AJUSTEMENT DES
DÉRAILLEURS
L
e fonctionnement et l’ajustement des dérailleurs peuvent sembler être de la magie noire pour le néophyte. En s’y attaquant de façon systématique, on se rend compte que l’opération est plutôt simple, quoiqu’elle demande de la précision. Les étapes présentées ici
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vous permettront de comprendre et de maîtriser l’ajustement de vos dérailleurs. Elles ont l’avantage d’être valables pour tous les systèmes mécaniques, peu importe la marque ainsi que le nombre de pignons et de plateaux.
m at h i e u fag n a n
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ÉTAPE 3
Ajustement du dérailleur avant Positionnez maintenant le dérailleur arrière sur le petit pignon et le dérailleur avant sur le grand plateau (P6). Sur le dessus du dérailleur avant, ajustez la vis de la butée H afin d’obtenir un jeu d’environ 2 mm entre la chaîne et la plaque extérieure de la cage du dérailleur. Si, en desserrant la vis de la butée, le dérailleur ne se déplace pas suffisamment vers l’extérieur, c’est qu’il manque de tension dans le câble. Ajoutez-en alors en dévissant légèrement le barillet d’ajustement situé au levier (P4) ou sur le cadre (P3). p6
ÉTAPE 1
Vis L p4
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Alignement du dérailleur avant Positionnez votre dérailleur avant sur le plus petit plateau (P1). Ensuite, vissez au maximum les barillets d’ajustement de tension fixés au cadre (P3) ou sur vos leviers (P4) afin de relâcher toute la tension dans le câble. Vérifiez l’état de la gaine. Une gaine fendillée ou des embouts défoncés devront être remplacés. Vérifiez l’alignement et la hauteur du dérailleur. La plaque extérieure de la cage doit être parfaitement parallèle au grand plateau (P1) et passer de 2 à 3 mm au-dessus de celui-ci (P2).
Vis h
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Ajustement du dérailleur avant Positionnez le dérailleur arrière sur le plus grand pignon. Sur le dessus du dérailleur avant, ajustez la vis de la butée L (P1) de façon que la plaque intérieure de la cage du dérailleur soit aussi proche que possible de la chaîne, sans toutefois lui toucher. Visser la butée déplace la cage vers l’extérieur ; la dévisser la déplace vers l’intérieur. Tendez maintenant le câble en desserrant la vis d’ancrage et en tirant sur le câble (à l’aide d’une pince), puis revissez la vis (P5).
ÉTAPE 4
Ajustement du dérailleur arrière Passez maintenant au dérailleur arrière, qui devrait déjà être sur le
Photos : yan lassalle
ÉTAPE 2
petit pignon. Vissez au maximum les barillets d’ajustement de tension au levier (P4), sur le cadre (P3) et sur le dérailleur lui-même (P7). En poussant le dérailleur vers l’extérieur avec une main, ajustez la vis de la butée H (P8) de façon que, soit le galet supérieur du dérailleur s’aligne sur le petit pignon, soit il se déporte légèrement vers l’extérieur (P8). Tendez le câble en desserrant la vis d’ancrage et en tirant sur le câble (à l’aide d’une pince), puis revissez la vis (P9). ÉTAPE 5
Ajustement du dérailleur arrière Vérifiez la synchronisation des vitesses en faisant successivement passer le dérailleur d’un pignon à l’autre. Si la chaîne hésite à passer vers un plus petit pignon ou tend à monter de plus d’un pignon, c’est qu’il y a trop de tension dans le
câble ; desserrez-le de la vis d’ancrage ou vissez le barillet d’ajustement sur le dérailleur (P7). Si, au contraire, la chaîne hésite à passer vers un plus grand pignon ou tend à descendre de plus d’un pignon, c’est qu’il n’y a pas assez de tension ; il faut alors dévisser le barillet d’ajustement.
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vis H Vis L
ÉTAPE 6
Ajustement du dérailleur arrière Positionnez le dérailleur sur le plus grand pignon. En poussant le dérailleur vers l’intérieur avec une main, ajustez la vis de la butée L (P10) de façon que, soit le galet supérieur du dérailleur s’aligne sur le grand pignon, soit il se déporte légèrement vers l’intérieur. Ajustez par la suite la vis de tension B (P11) afin de positionner le galet le plus près possible, en hauteur, du grand pignon, et ce, sans qu’il y ait frottement entre les deux.
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P11
Vis B
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ENTRAÎNEMENT /
La bonne cadence Est-il préférable de pédaler en force et à basse cadence, ou en souplesse et à cadence élevée ? Surprise : la cadence idéale n’est pas la plus efficace !
G u y t h i bau lt D octeur en physiologie de l’exercice
Q
illustration : marc lépine
uelle est la meilleure cadence de pédalage ? La question se pose depuis l’invention du dérailleur. En général, les experts recommandent de faire comme les pros, soit de pédaler à environ 90-100 révolutions par minute (rpm) sur le plat, à 95105 rpm quand les conditions sont rapides (faux plat descendant, vent de dos) et à 75-85 rpm dans les montées. Pourtant, la cadence où l’efficacité du coup de pédale culmine est beaucoup plus basse : 5060 rpm ! Pédaler à 100 rpm « coûte » environ 10 % plus d’énergie qu’à 60 rpm, même pour les pros. Les personnes dont l’aptitude aérobie est médiocre ont, quant à elles, spontanément tendance à pédaler à basse cadence. Sans doute un réflexe pour réduire le stress cardiorespiratoire. Pourquoi recommander de pédaler à des cadences élevées si elles sont moins efficaces ? Parce
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qu’à 90-100 rpm, la force exercée par les muscles n’atteint pas des pointes aussi élevées qu’à cadence plus basse. Inversement, pédaler à 50-60 rpm mobilise des fibres musculaires à contraction rapide – elles sont plus fortes, mais se fatiguent plus vite que celles à contraction lente. Pas surprenant, donc, que les cyclistes d’expérience et les pros adoptent des cadences élevées qui leur permettent de terminer moins fatigués et de récupérer plus rapidement. D’ailleurs – vous l’avez peut-être remarqué –, depuis l’ère Armstrong, les pros ont tendance à mouliner encore plus vite. Fait étonnant, le pédalage n’est pas nécessairement plus efficace chez les grands de la route que chez les cyclistes du dimanche. Ainsi, on a cru longtemps qu’il était impossible d’améliorer l’efficacité du pédalage. Après tout, c’est un geste où l’on est limité par la mécanique du pédalier, contrairement, par exemple, à ceux de la natation et du ski de fond.
Mais on sait depuis quelques années qu’il est possible d’améliorer sensiblement l’efficacité de son coup de pédale grâce à des séances d’entraînement par intervalles (EPI) comprenant de courts sprints en position assise, ainsi qu’à des exercices de musculation où des charges importantes sont soulevées de façon explosive. L’erreur la plus courante est de négliger de revenir à un petit braquet après avoir eu besoin de recourir à un grand braquet. L’idéal : maintenir une cadence au-dessus d’environ 90 rpm, sauf en montée. On peut s’habituer à mouliner à cadence élevée sans inconfort, en faisant, par exemple, des allers-retours dans une côte d’environ 300 mètres. On amorce la montée à une intensité élevée mais non maximale, avec un braquet approprié pour une cadence confortable. Toujours assis, on augmente progressivement la cadence afin de terminer à 100120 rpm tout en tâchant de pédaler bien rond. Il s’agit de soigner
la partie montante du coup de pédale et le franchissement des deux points morts (à midi et à six heures). On peut faire quatre ou cinq séries de trois ou quatre répétitions, en s’allouant au moins 2 minutes de récupération active entre les séries. En effectuant régulièrement cet exercice, vous améliorerez votre coup de pédale et vous noterez des améliorations, même à cadence moins élevée. Bref, les fourchettes de cadences de pédalage qu’adoptent spontanément les cyclistes chevronnés sont certes plus coûteuses en matière de dépense énergétique, mais il faut tout de même les préférer aux cadences basses. Jouez avec votre cadence selon que les conditions sont rapides ou lentes, et améliorez votre style à l’aide de brèves fractions d’effort à cadence élevée dans vos séances d’EPI.
Efficacité
Treize cyclistes entraînés (VO2 max moyen de 68,4 mL/kg/min) ont effectué quatre tests de six minutes à intensité élevée : sur le plat, en montée (pente de 5,1 %), avec cadence basse ou élevée (60 et 90 rpm). Leur efficacité de pédalage, c’est-à-dire le pourcentage de l’énergie dépensée transformée en travail mécanique, était en moyenne plus élevée à 60 rpm (20,6 %) qu’à 90 rpm (18,1 %), et moins élevée en montée (18,7 %) que sur le plat (20,0 %), des différences qui peuvent avoir d’importantes répercussions sur la performance. Ces observations de terrain vont dans le même sens que les conclusions d’études antérieures menées en laboratoire : la cadence élevée généralement choisie par les grands de la route est moins efficace qu’une cadence plus basse. Source : Nimmerichter A. et coll. (2015). « Gross efficiency during flat and uphill cycling in field conditions », International Journal of Sports Physiology and Performance (sous presse).
Le truc de Guy style Afin d’améliorer votre style, profitez des brèves fractions d’effort de vos séances d’EPI (intervalles) pour pratiquer un coup de pédale bien rond en poussant et tirant du début à la fin. Lors des périodes de récupération, projetez sur votre « écran mental » une image de vous en train d’exécuter un coup de pédale parfait. Et pour que ce rêve devienne réalité, faites chaque semaine au moins deux séances d’EPI.
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nutrition /
Le bonheur est dans la
cuisine maison
Vous avez essayé toutes sortes de produits destinés aux cyclistes : des barres, des gels, des boissons. Certains d’entre vous ont trouvé leur bonheur, mais d’autres cherchent encore la solution pour bien carburer sur le vélo. Les produits vendus dans les magasins de vélo ne sont pas mauvais, mais vous pouvez vous en préparer d’aussi bons, voire de meilleurs, et à votre goût. C’est ce que nous vous proposons ici.
c at h e r i n e n au l l e au Nutritionniste du sport
Avec la collaboration spéciale de M e l i ss a K a z a n Nutritionniste du sport
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anger et boire sur le vélo n’est pas une tâche simple. Encore faut-il trouver des aliments et boissons dont on apprécie le goût et la texture dans des conditions souvent chaudes et humides, en plein effort. Il semble que très peu d’entreprises développent leurs produits en ayant en tête ces éléments. On est très satisfait de déguster tranquillement les nouveaux gels et barres de l’année dans un salon ou une boutique, mais avec une bonne centaine de kilomètres dans les jambes et en sachant qu’il en reste encore pas mal, c’est une autre histoire. Le protocole du sous-sol J’ai développé quatre recettes pour le vélo qui répondent aux recommandations d’alimentation et d’hydratation à
l’effort. En prime, ma troupe de cyclistes et moi les avons testées à l’effort selon le bon vieux protocole de mon sous-sol : des intervalles à intensité élevée répétés plusieurs fois en consommant une recette par soirée d’entraînement. Nous avons tenté de nous mettre en situation typique de sortie de vélo : faire grimper la température, manger des barres qui ont ramolli dans les poches de vélo, avaler un gel à la température ambiante et boire la boisson sportive tiède. Il faut l’avouer, le défi n’a pas été facile à relever. Plusieurs mélanges ont été créés, goûtés, crachés, analysés et recommencés afin d’en arriver à ces quatre propositions. S’ajoutait aussi le désir que les recettes soient faites à partir d’ingrédients simples et faciles à trouver, et différentes de celles qu’on trouve sur le web.
Boules d’énergie Donne 30 boules Valeur nutritive (pour 1 boule) • 85 calories • 2 g protéines • 4 g gras • 12 g glucides • 1 g fibres Ingrédients • 20 dattes dénoyautées • ½ tasse (125 ml) de pacanes hachées • tasse (80 ml) de pépites de chocolat noir (70-85 %) • ½ tasse (125 ml) de purée de citrouille • 3 c. à table (45 ml) d’eau • 2 c. à table (30 ml) de graines de chia • 1 tasse (250 ml) de flocons d’avoine • 1 tasse (250 ml) de riz soufflé • ½ tasse (125 ml) de graines de citrouille
Gel énergétique aux dattes et fruits des champs Donne 2 bouteilles de gel de 175 ml Valeur nutritive (pour une bouteille de gel de 175 ml) • 180 calories • 1 g protéines • 0 g gras • 45 g glucides • 2 g fibres • 125 mg sodium
Préparation Dans un robot culinaire, déposez les dattes, les pacanes et le chocolat, puis versez la purée de citrouille et l’eau. Mélangez par à-coups pour obtenir une pâte épaisse. Transférez le mélange dans un grand bol et incorporez-y les graines de chia, les flocons d’avoine, le riz soufflé et les graines de citrouille. Réfrigérez 30 minutes avant de manipuler la pâte. Faites des boules d’environ 7 cm de diamètre. Elles se conservent au frigo, dans un contenant hermétique, jusqu’à deux semaines.
Ingrédients • 20 dattes dénoyautées • 2 c. à table (30 ml) de canneberges • 1 tasse (250 ml) d’eau (à faire bouillir) • ¼ tasse (60 ml) de jus de pomme ou de fruits des champs • ¼ tasse (60 ml) d’eau • 1 c. à thé (5 ml) de sirop d’érable • c. à thé (1 pincée) de sel • Pour un gel avec caféine, ajoutez une capsule de caféine Wake-Ups au moment de faire bouillir l’eau.
Utilisation Emballez les boules dans un papier d’aluminium ou de pellicule plastique (Saran Wrap) – la texture étant un peu collante, elles ne se transportent pas aisément dans un sac Ziploc. C’est lors des pauses qu’il faut les sortir : en roulant, elles vous demanderont un peu de gymnastique. Au cours de sorties supérieures à deux heures, vous aurez besoin d’ingérer de 30 à 60 g de glucides par heure ; trois boules énergétiques vous donnent 36 g de glucides, soit suffisamment pour une heure. Elles se mangeront aussi bien en collation avant l’effort que pendant ou après la sortie.
Préparation Dans une petite casserole, combinez les dattes, les canneberges et l’eau. Portez à ébullition, puis baissez le feu. Laissez mijoter pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce que les fruits secs aient absorbé l’eau. Transvidez dans un mélangeur ou un Magic Bullet. Ajoutez le jus, l’eau, le sirop et le sel. Mélangez à haute vitesse pendant 30 secondes ou jusqu’à ce que le tout soit bien homogène. Versez dans deux bouteilles à gel et réfrigérez. En moyenne, les bouteilles à gel peuvent contenir ¾ tasse (175 ml), soit une demirecette. Au moment de votre sortie, ajoutez un peu d’eau au besoin, selon votre préférence de consistance.
Utilisation Les gels sont pratiques, car ils ont une texture semi-liquide qui les rend faciles à avaler à l’effort. La consistance des gels commerciaux est difficile à reproduire à la maison, car on ne trouve pas dans toutes les épiceries des ingrédients comme la maltodextrine, le dextrose, le fructose, le citrate de sodium, etc. L’idée de cette recette est venue en scrutant la liste des gels Endurance de Vega Sport : des dattes, de l’eau, du jus et une mixture de vitamines et de minéraux. L’idéal est de mettre le gel dans une petite bouteille en vente dans toute bonne boutique de vélo. Le gel sera d’utilisation plus pratique que les boules d’énergie lors des sorties difficiles où il y a peu d’arrêts. Durant une cyclosportive ou une course de vélo, le gel demandera aussi moins de manipulation sur le vélo. Dans une bouteille de gel, il y a suffisamment de glucides pour tenir le coup à haute intensité de 60 à 90 minutes. Les pertes de sodium par la sueur ne seront pas comblées par un gel, étant donné le petit volume. On ne peut ajouter trop de sel non plus, car cela goûterait l’eau de mer. La recette de boisson sportive et l’alimentation après l’effort permettront de refaire le plein d’électrolytes. Dernière chose : assurez-vous d’aimer les dattes avant de cuisiner la recette !
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nutrition /
Boisson sportive aux fruits et à la menthe Donne 3 bidons de 600 ml Valeur nutritive (par bidon de 600 ml) • 110 calories • 0 g protéines • 0 g gras • 27 g glucides • 250 mg sodium Ingrédients • 5 (1,25 litre) d’eau • 1 tasse (250 ml) de jus de pomme • 1 tasse (250 ml) de jus de fruits des champs • 2 c. à table (30 ml) de sirop d’érable, sirop de riz brun ou miel • Jus d’une lime ou d’un citron • ¼ c. à thé (1 ml) de sel • 8 feuilles de menthe Préparation La veille d’une sortie, mélangez tous les ingrédients dans un grand pichet d’au moins 2 litres. Les feuilles de menthe infuseront toute la nuit, ce qui donnera un goût très frais à la boisson. Si vous roulez plus de deux heures, pensez à ajouter des glaçons ou à congeler vos bidons remplis pour qu’ils restent froids le plus longtemps possible pendant la sortie.
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Utilisation C’est la recette qui m’a donné le plus de fil à retordre. Il a fallu la refaire une dizaine de fois pour trouver les bonnes proportions et l’apprécier en roulant à intensité élevée. Même si leur goût n’est pas terrible, les barres et les gels finiront toujours par être avalés sur le vélo. Mais ce n’est pas pareil pour une boisson sportive, car on la consomme plus souvent que les autres aliments quand on est à vélo. Afin de rester bien hydraté à l’effort, on recommande de consommer de 7 à 10 ml par kilogramme de poids corporel par heure, ce qui représente entre 490 et 700 ml par heure pour un cycliste de 70 kg, soit un bidon à l’heure. Dans des conditions très chaudes, cela peut grimper à plus de 1 L à l’heure. Généralement, les saveurs de fruits telles qu’orange et citron sont mieux tolérées que les autres. On tentera aussi de ne pas dépasser 30 g de glucides par bidon, sans quoi à l’effort, le goût sucré sera beaucoup trop prononcé. On désire aussi avoir plus de 200 mg de sodium par bidon, dose qui fournira suffisamment de sodium pendant l’effort sans que cela nuise au goût en roulant.
Lait frappé de récupération Donne 1 portion Valeur nutritive • 360 calories • 24 g protéines • 6 g gras • 52 g glucides • 3 g fibres • 175 mg de sodium • 370 mg de potassium Ingrédients • 1 tasse (250 ml) de mélange congelé aux quatre fruits (pêche, fraise, ananas et mangue) • 1 tasse (250 ml) de lait 1 % • ¾ tasse (175 ml) de yogourt grec à la vanille ou à la noix de coco 2 % M.G. Préparation Mélangez tous les ingrédients dans un mélangeur jusqu’à ce que le tout soit bien homogène et onctueux (de 30 à 45 secondes). Utilisation Au retour à la maison à la suite d’une longue sortie (plus de deux heures), ce lait frappé est idéal. Assurez-vous de le consommer dans les 30 minutes suivant l’effort, car c’est à ce moment que le corps absorbe et refait le plein d’énergie le plus efficacement. Les études suggèrent qu’un apport se situant entre 10 et 20 g de protéines et de 1 à 1,2 g de glucides par kilogramme de poids corporel est optimal pour amorcer la récupération.
Le saviez-vous ? D’autres recettes ont été testées dans ma cuisine, mais sans succès. De toute la gamme de produits énergétiques, il ne manquait que les jujubes à ajouter à la collection de recettes. Ces derniers sont très difficiles à faire. Même les meilleures recettes trouvées sur internet ne fonctionnent pas, trop liquides et au goût étrange. De plus, ces recettes nécessitent de la gélatine ou des agents de texture comme de l’agar-agar, moins faciles à trouver. Si on examine la liste des ingrédients des jujubes énergétiques du commerce (Clif Shot ou Honey Stinger, par exemple), on y trouve de la cire de carnauba. Comme la plupart des jujubes en contiennent, je me suis informée davantage sur le sujet. À la base, c’est une cire servant à faire reluire les carrosseries de voiture, les souliers, les planchers… et les bonbons. J’en conclus que les jujubes énergétiques ne sont pas le meilleur choix pour carburer à vélo. On gardera donc ces bonbons énergétiques pour les occasions spéciales, comme les cyclosportives ou les courses, si on aime leur goût et qu’on sent qu’ils aident à mieux performer.
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SANTÉ /
Soigner
les blessures
de guerre Même si le cyclisme est considéré comme une activité à faible impact, d’où une incidence réduite du risque de blessures, il arrive que les arrivées spectaculaires des courses ou tout simplement une perte de contrôle dans le peloton entraînent des chutes. Ainsi, il n’est pas rare que le cycliste, au contact du bitume à haute vitesse, « y laisse sa peau ». Guide de premiers soins à l’intention du guerrier qui n’a pas froid aux yeux.
j oa n i e C a ro n M . S C . kinésiologie et physiologie de l’exercice
Les soins de la peau : c’est du sérieux Ce type de blessures est souvent pris à la légère, surtout par le coureur qui veut rapidement retourner en selle. Il s’agit d’une arme à double tranchant, puisqu’un retour précipité risque de retarder la guérison complète. Le sentiment de brûlure qui accompagne ces blessures n’est pas anodin : c’est que celles-ci nécessitent le même traitement qu’une brûlure locale. Plus la surface de peau affectée est importante, plus on se doit de prendre la blessure au sérieux. En effet, la peau s’avère non seulement une barrière importante contre les infections et les éléments externes, mais elle est également extrêmement riche en terminaisons nerveuses. Dans les cas où une grande superficie est affectée, la transmission des commandes au système nerveux cen-
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tral est altérée, ce qui nuit à la performance. S’imposent donc une période de repos ou de pédalage léger, en fonction de la gravité de la blessure, ainsi que des soins appropriés.
Se soigner comme un pro Consultez un des membres de l’équipe de premiers soins présente sur le site de course immédiatement après la chute, afin de nettoyer et de désinfecter la plaie, dans le but de prévenir les infections. Utilisez un savon doux ou une solution d’eau saline et assurez-vous de retirer les débris. Sans doute l’étape la plus douloureuse, elle est néanmoins essentielle. Dans les jours suivants, deux options de guérison sont offertes. L’option passive nécessite peu de soins et entraîne la formation d’une gale. Douloureuse au contact
des vêtements ou lorsqu’elle couvre une articulation (souvent le coude), la blessure laissera une cicatrice, et sa guérison sera légèrement plus longue. La seconde option a pour objectif de nettoyer et d’humidifier la plaie à intervalles réguliers, ce qui permet de nourrir les cellules et de fournir les éléments associés à une régénération plus rapide des différentes couches de la peau. Ayez en votre possession une trousse comprenant les éléments
suivants : gants, ciseaux chirurgicaux, onguent antibiotique tel que Polysporin, coton-tiges, gaze stérilisée, adhésif de type Hypafix. Voici les différentes étapes : • Nettoyer la plaie au savon doux. • Appliquer l’onguent antibiotique sur la plaie à l’aide d’un coton-tige. En cas de douleur, mélanger un soupçon de lidocaïne avec l’onguent en proportion 1:4. • Recouvrir d’un bandage à filet très mince permettant d’y créer un trou afin qu’il ne touche pas à la
Le truc de Joanie plaie, puis recouvrir d’une gaze stérilisée. • Fixer la gaze sur la peau à l’aide de l’adhésif. Dans le cas d’une grande surface ou près d’une articulation importante comme le genou, il est approprié de recouvrir d’un bandage à filet plutôt que d’utiliser de l’adhésif. Il est recommandé de remplacer ces pansements une ou deux fois par jour pendant une période de 7 à 14 jours, ou jusqu’à ce qu’une nouvelle couche de peau se soit formée. La blessure peut ensuite être exposée à l’air libre. Appliquer de l’huile d’amande douce ou de calendula favorise la régénération. Attention, cette jeune peau étant beaucoup plus vulnérable aux brûlures des rayons UV, il est pri-
mordial de la protéger des rayons du soleil en la recouvrant d’un vêtement ou en y appliquant un écran solaire à protection élevée.
Retour en selle Après une période de repos, les premiers coups de pédale se feront en souplesse, avec une résistance minime. Portez une attention particulière à votre coup de pédale, le rythme étant parfois perturbé pendant plusieurs jours. Après quelques sorties, vous retrouverez vos repères, et votre cadence observera un retour aux valeurs normales (entre 90 et 100 révolutions/ min). À ce stade, il est approprié d’incorporer quelques accélérations de courte durée (de 30 s à
1 min) entrecoupées de périodes de repos. Si tout se passe bien, vous retournerez dans les côtes exigeant des efforts à puissance élevée, ce qui sollicite davantage le système nerveux central. Au fil de ces étapes, portez une attention particulière à votre niveau d’énergie général et à vos capacités de récupération pour être certain de votre retour au top. Dans la plupart des cas, une blessure de ce type ayant reçu les soins adéquats s’accompagne de discrètes cicatrices, sans autre séquelle permanente. Reste maintenant à reprendre confiance et à apprendre de chaque expérience, qu’il se soit agi d’une erreur de pilotage ou d’une simple malchance.
À la suite d’une chute, il est recommandé de consulter un thérapeute de type physiothérapeute, chiropraticien ou ostéopathe afin de s’assurer de l’intégrité de l’ensemble des structures ; il n’est en effet pas rare qu’une chute occasionne des débalancements qui, à long terme, sont source d’inconforts. Dans le cas de brûlures affectant une surface importante, il faut également s’assurer que les différentes couches de la peau sont complètement cicatrisées et glissent bien par rapport au groupe musculaire sous-jacent. Aussi, un professionnel testera si la force des membres affectés est pleinement revenue.
ALIMENTER LES I ÉES POUR LE TEXTE ET LE CONTEXTE
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Pratico-PRATIQUE /
Infos complémentaires à découvrir sur velomag.com
Choisir son club Manière de fédérer des cyclistes aux aspirations communes, les clubs peuvent être la source d’un immense bonheur si on choisit le bon, ou d’importantes frustrations si on échoue dans le mauvais. Pour cela, il faut saisir l’ampleur de services qui sont offerts, et donc l’information qu’il faut réclamer lorsqu’on en contacte quelques-uns.
dav i d d e s ja r d i n s
L’encadrement Il varie considérablement d’un club à l’autre. Chez certains, il est plus ou moins explicite (on vous promettra simplement de ne pas vous laisser en plan si jamais vous n’êtes pas en mesure de suivre), pour d’autres, il est constitué de motos transportant des roues de rechange, de voitures qui suivent les pelotons et d’encadreurs désignés dans chaque groupe. Ce sont alors ces derniers qui dictent la cadence, préalablement déterminée (25, 28, 30, 32 km/h). Ce sont eux aussi qui s’assurent de suivre le parcours, établi d’avance. Selon les clubs – dont le nombre de membres varie de 10 à 500 personnes, comme vous le verrez en consultant le répertoire sur velomag.com –, il se peut qu’on fractionne le peloton, selon la vitesse de chacun. Ou pas. Demandez au responsable du club ce qu’est la coutume chez eux. Aussi, vous pouvez vous informer des règles de sécurité appliquées, de l’importance
qu’on accorde au respect du code de la sécurité routière, selon que cela constitue une de vos préoccupations ou pas.
entre ses mains. Et aussi que vous avez le niveau requis pour vous y joindre.
Le coaching
Certains roulent ensemble pour être ensemble. Le club, plus social que sportif, est ainsi l’incubateur de nombreux rendez-vous, qui vont du 5 à 7 au petit-déjeuner pour regarder une étape du Tour avant d’aller rouler. D’autres n’offrent aucune activité en dehors du vélo.
Il y a des clubs pour rouler pépère, entre amis, d’autres pour apprendre. Certains offrent tout de même les deux, proposant, par exemple, quelques sorties thématiques afin d’apprendre à mieux rouler en peloton, à améliorer sa technique de pédalage, à prendre et à donner des relais, à freiner, à descendre, à négocier des virages, etc. Pour les débutants, ce peut être l’occasion de faire des bonds de géant dans la technique : gage de sécurité et d’une meilleure performance pour soi-même ainsi que pour le groupe. Il existe également des clubs de performance où l’entraînement est plus structuré, dont le programme est géré par un entraîneur. Assurez-vous des compétences de celui-ci avant de mettre votre forme – et votre argent –
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L’aspect social
Le coût et les obligations Le tarif est parfois exorbitant, parfois ridicule. Tout dépend de ce dont vous avez besoin et de ce que vous obtenez en retour. Êtes-vous tenu d’acheter un maillot ? À combien se détaille-t-il ? Devez-vous le porter en tout temps ? Qui sont les commanditaires et que vous donnent-ils, à vous et au club ? Et enfin, à quoi votre carte de membre vous donne-t-elle droit ? Une seule ou plusieurs sorties par semaine ? Beaucoup ou pas du tout d’encadrement ? De la variété dans les parcours ou toujours la même chose ? Un rabais dans une boutique, et si oui, celle-ci est-elle près de chez vous ? Nous vous suggérons, si possible, d’aller rouler à titre d’invité d’un jour avec le club avant d’y adhérer. Et d’en essayer plusieurs. Vos amis, de même que certains membres de groupes en ligne (vmqca.qc.ca, et sur Facebook : Indépendant CC, Vélo au Québec, etc.) pourront vous donner l’heure juste concernant la réputation des clubs et leur expérience au sein de ceux-ci, mais rien ne vaut un essai en personne si on veut mesurer le niveau de compétence et d’amabilité des participants comme de l’organisation.
rencontre /
David Boudreault et Olivier Carbonneau
Deux cyclistes qui ne perdent pas la carte
De simples cyclistes, ils sont devenus entrepreneurs en créant CycleMap, une application qui répertorie les réseaux cyclables. À la suite de leur prestation à la série télé Dans l’œil du dragon, David Boudreault et Olivier Carbonneau ont maintenant tous les appuis pour faire leur place sur l’échiquier mondial des outils destinés au cyclisme. g i l l e s m o r n e au
L
’histoire commence à Québec un matin de juin 2011. Olivier planifie une sortie à vélo et consulte la carte des voies cyclables de la Capitale nationale. Il aimerait bien pouvoir s’en servir sur son téléphone, mais le document n’existe qu’en format PDF. « Come on ! Les données sont accessibles, ça ne doit pas être si compliqué de les afficher sur un téléphone mobile », se dit-il. Au retour de sa randonnée, il s’installe devant son ordi et bizoune quelques heures, quelques jours. Un an plus tard, à temps perdu, il a créé une application qui localise les pistes cyclables pas seulement à Québec, mais partout dans le monde. Il se dit que ça pourrait servir à d’autres et la met en ligne sur l’App Store. C’est un succès, assez pour qu’Olivier soit tenté de se lancer à temps plein dans l’aventure CycleMap. Il en discute avec David Boudreault, avec qui il a travaillé chez Beenox à produire des jeux vidéo. Les deux amis ont des compétences qui se complètent. Olivier est un gars réservé, un crack de la programmation. David a quant à lui la fibre entrepreneuriale dans le sang. Il s’est fait la main au sein de quelques entreprises liées à la publicité sur supports technolo-
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giques, et c’est aussi un bon communicateur. Comme aux Dragons, il ne se fait pas prier pour répondre aux questions lors de notre entrevue, que nous faisons à vélo en bordure du Saint-Laurent, sur la promenade Samuel-De Champlain. Il raconte la suite de leur collaboration : la période d’apprivoisement, nécessaire avant de s’associer, pour être sûrs de se supporter mutuellement, car ils étaient appelés à passer plus de temps ensemble qu’avec leurs conjointes ; le développement de leur application ; l’installation dans des bureaux, par hasard au-dessus d’une boutique de vélo ; l’embauche d’un premier employé, appelé Olivier lui aussi, passionné de vélo lui aussi, qui roule encore plus souvent que ses patrons. Impossible de ne pas parler de leur passage à la télévision, où ils ont séduit non seulement les téléspectateurs, mais aussi deux dragons. À la question « Ça fait quoi d’être devenu une star de la télé ? », David répond : « Tu es chanceux de pouvoir encore rouler avec moi . Bientôt, avec mon garde du corps, ce ne sera plus possible. » Plus sérieusement, il se dit très content de l’effet « dragon » non pas sur leurs egos, mais sur les ventes et les visites sur CycleMapapp.com. L’argent des dragons est bienvenu, mais ce que
recherchent avant tout David et Olivier, ce sont des conseils afin de bien gérer leur croissance. Souffriront-ils du « syndrome de la shop », cette maladie qui frappe les proprios de boutiques de vélo, qui ne peuvent plus assouvir leur passion car ils travaillent trop ? « J’en souffre présentement un peu », avoue David, papa d’une petite fille. D’un autre côté, il est plus motivé que jamais à sortir son Specialized pour tester produits et contenus. « Pour une fois que mon travail est lié à mon sport préféré, je compte bien profiter de chaque chance, comme aujourd’hui ! » C’est donc en roulant que nos cyclistes du dimanche réfléchissent aux façons d’améliorer leur produit. En ce moment, CycleMap recense plus d’un million de kilomètres de pistes et près de 1000 stations de vélos en
David Boudreault et Olivier Carbonneau libre-service, mais ce n’est jamais assez. Il faut l’offrir en version Android, proposer de nouvelles fonctionnalités telles que la suggestion d’itinéraires personnalisés, basés sur des préférences mais aussi sur l’historique de randonnée de chaque utilisateur, compilé par l’application. Les gars pensent aussi à étendre leur formule à d’autres activités de plein air comme l’escalade ou la randonnée. Un répertoire des sentiers de vélo de montagne est aussi dans les cartons. Pourquoi pas un répertoire de sentiers de fat bike mis à jour par les usagers, pour savoir où trouver les pistes les mieux damées ? Les deux amis ne ferment aucune porte, ils ouvrent plutôt grand les yeux, prêts à foncer sur l’occasion.
photo : gilles morneau
LA DERnière / Jacques Sennéchael
Ride-in
Coup Coup sur
C’est la version drive-in made in Paris. À la station de vélo en libre-service Vélib’ du 22 de la rue de la Chaussée-d’Antin, il est possible d’attraper son lunch préalablement commandé à l’avance chez Vélib’Exki sans descendre de vélo.
Coup de pouce À la cause du vélo suisse. En faisant entrer l’obligation d’aménager et d’entretenir les voies cyclables dans la Constitution, Pro Vélo Suisse entend faire reconnaître le vélo comme un moyen de déplacement à part entière. L’organisme doit collecter 100 000 signatures suisses pour que le projet soit soumis au suffrage universel.
Coup de pouce (bis) Que se sont donné huit athlètes français en se prêtant à une expérience de dopage étalée sur 29 jours et portant sur des micro doses de produits. En plus d’une autotransfusion, ils ont eu droit à de l’EPO, à des hormones de croissance et à des corticoïdes. Leurs performances se sont améliorées de manière « inquiétante » sans que les données de leur passeport biologique aient été bouleversées.
Coup de pouce (ter) Des coureurs aux cyclistes puisque des courses à pied de 5 et de 10 km sont organisées le 3 juillet prochain sur la piste du P’tit Train du Nord entre les gares de Piémont et de Mont-Rolland. Une partie des fonds amassés ira directement à l’entretien du parcours cyclable. Cela fait partie des initiatives prises en vue de pallier l’abolition du financement gouvernemental relativement à cet aspect du programme.
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C’est le nombre de places de stationnement vélo disponibles dès 2018 près de la gare d’Utrecht Centraal, aux Pays-Bas. Bâtie sur plusieurs étages, la plus grande aire de stationnement pour vélos dans le monde devrait suffire aux 100 000 vélos estimés dans la ville.
Mois du vélo Mai, c’est le Mois du vélo. La ville de Gatineau a décidé de le fêter avec éclat en encourageant les citoyens à pédaler à l’aide de la campagne Toujours gagnant à vélo. Nous lui tirons un coup de chapeau pour le dynamisme de son message.
StringBike, le vélo sans chaîne N’y a-t-il pas plus efficace que la chaîne comme système de transmission pour un vélo ? et plus simple à entretenir ? et moins salissant ? À peu de choses près, telles étaient les questions qui ont poussé un groupe d’étudiants de l’Université polytechnique et économique de Budapest, en Hongrie, à inventer le StringBike. Ce système breveté remplace la chaîne et le dérailleur classiques par une ingénieuse transmission à cordes. Parmi les avantages du système : impossibilité de dérailler, remplacement rapide du pneu arrière sans se salir les mains, changement de corde sans outil (longévité des cordes d’environ 2000 km), transport aisé du vélo sans la roue arrière sans risque d’endommagement du dérailleur. Et pour couronner le tout, le pédalier offre un rendement supérieur en éliminant les points morts entre les phases de poussée des pédales. Bref, il tient la corde ! Vidéo explicative à découvrir sur www.stringbike.com. Pascal Mageren velosophe.be
illustration : serge gaboury
En matière de bilan routier au Québec, puisque le nombre des cyclistes décédés en 2014 a diminué de 37,5 % par rapport aux cinq dernières années. Même chose du côté des blessés graves, avec une baisse de 18 %.
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Photo : VELOSOPHE
Bon coup
Photo : Š Nicolas Gagnon
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