pkp à vélo
la loire sur 2 roues
MAI / juin 2015
Dossier
Le phénomène cyclosportif
Le NouveauBrunswick Version vélo de montagne Designers québécois dans la cour des grands Essais Vélos aéro Cervélo S3 Felt AR2
Triathlon
Santé
L’art des Mal aux transitions fesses ?
Entraînement
Les très longues distances
DEVINCI X PIERRE LAVOIE
atomes crochus D E P U I S
1 9 9 2
| vĂŠlos. intelligence. vie david veilleux et pierre lavoie | photo : charles-David Robitaille
2015 DEVINCI VELO MAG.indd 10 02_03_VM3_SOMMAIRE.indd 2
2015-04-07 11:40:13 20/04/15 12:13
11:40:13
SOMMAIRE / VOL. 35 NO 3
66 14
5 À voir dans velomag.com 6 Prologue La déferlante cyclosportive 8 Courrier 10 Vie urbaine Gil Penalosa, l’homme qui fait rouler les villes
14 En vedette PKP à vélo 16 Techno Applications 18 Triathlon Six conseils pour une transition gagnante
20 Actualité Le Tour de France de Michel 22 Un patineur sur un vélo L’optimisation technique
36 Destination Nouveau-Brunswick,
28
version pneus à crampons
54 Testés pour vous Roues et sac d’hydratation 56 Essais Vélo aéro, le meilleur
66 Nutrition Conseils et coup d’œil sur de bons choix et de mauvais réflexes
68 Santé Les bobos de selle
de plusieurs mondes
70 Pratico-pratique Voler avec un vélo
60 Équipement Les indispensables de mai
72 Rencontre Jimmy Pelletier,
62 Mécanique Le centrage d’une roue
cycliste aux gros bras
64 Entraînement Très, très longue sortie
42
74 La dernière
64
DOSSIER LES CYCLOSPORTIVES
Populaires… mais pour combien de temps ?
24
Made in Québec Dans la cour des grands
26 Pneu à crampons 28 Destination La Loire à Vélo, itinéraire pour enfant gâté
VÉLO MAG
02_03_VM3_SOMMAIRE.indd 3
3
22/04/15 12:36
Photo : Trek
CIAO BYE
Laval MontrĂŠal St-Hubert / lacordee.com
Pub_LaCordee_VeloMag_mai2015.indd 1 4-5_VM3_CARTOUCHE.indd 4
2015-04-09 16:59:19 20/04/15 12:19
PKP À VÉLO
Vélo Mag sur le web
LA LOIRE SUR 2 ROUES
MAI / JUIN 2015
DOSSIER
LE PHÉNOMÈNE CYCLOSPORTIF
Le NouveauBrunswick Version vélo de montagne
Photo de la page couverture Yan Lassalle www.ynaimage.com
Designers québécois dans la cour des grands Essais Vélos aéro Cervélo S3 Felt AR2
TRIATHLON
L’art des transitions
SANTÉ
Mal aux fesses ?
velomag.com
ENTRAÎNEMENT
Les très longues distances
01C_03_15_VM_COVER_.indd 1
20/04/15 10:57
Éditeur Pierre Sormany psormany@velo.qc.ca Rédacteur en chef Jacques Sennéchael jsennechael@velo.qc.ca Directrice artistique Christine Charette ccharette@velo.qc.ca Infographistes Maxime Girard Collaborateurs Maxime Bilodeau, Joanie Caron, Félix Côté, Simon Coutu, David Desjardins, Mathieu Fagnan, Gaétan Fontaine, Olivier Jean, Alexis Lepage, Gilles Morneau, Jean-François Nadeau, Catherine Naulleau, Guy Thibault
Le plaisir de Vélo Mag ne s’arrête pas à la lecture de votre magazine préféré. Découvrez dans velomag.com le prolongement du contenu éditorial. Voici le menu du Vélo Mag de mai sur le web.
Réviseure-correctrice Diane Boucher
VÉLIRIUM
Publicité Jean-François Litalien jflitalien@velo.qc.ca 514 217-3005 Claudine Mailloux cmailloux@velo.qc.ca 514 909-4601
En attendant l’été 2015 pour fêter les 25 ans d’épreuves internationales au mont Sainte-Anne, un retour en vidéo sur l’édition 2014 et le renommé raid Vélo Mag.
l
l
Nellie Létourneau nletourneau@velo.qc.ca 514 571-5884 l
Relations publiques Stéphanie Couillard scouillard@velo.qc.ca
CHRONIQUE URBAINE
Gil Penalosa porte un regard neuf sur une ville aux dimensions plus humaines. Il sera à Montréal à l’occasion du festival Go vélo. Écoutez-le partager son expérience dans le domaine.
Administration et distribution Michèle Daoust Comptabilité Mimi Bensaid hargé de projets, marketing et partenariats C Stéphanie Ravier Impression et pelliculage Interweb
CHRONIQUE TRIATHLON
Alexis Lepage aborde les transitions. Regardez la vidéo sur l’art de ne pas perdre de temps entre les épreuves.
Distribution Messageries Dynamiques Service aux abonnés Pour vous abonner, vous réabonner ou offrir un abonnement-cadeau : www.velo.qc.ca. Pour notifier un changement d’adresse ou pour nous aviser d’un problème de livraison : changementvq@velo.qc.ca. Vélo Québec – Service aux abonnés 1251, rue Rachel Est Montréal (Québec) H2J 2J9 Tél. : 514 521-8356, poste 504 1 800 567-8356, poste 504 l
est publié par Vélo Québec Éditions. Toute correspondance doit être adressée au 1251, rue Rachel Est, Montréal (Québec) H2J 2J9 Tél. : 514 521-8356 Téléc. : 514 521-5711 velomag@velo.qc.ca l
PRATICO-PRATIQUE
Avant de mettre son vélo dans l’avion, il faut le placer dans une boîte ou un sac. Visionnez les conseils de Katy St-Laurent.
l
, en tout ou en partie, est interdite sans l’autorisation
La reproduction de écrite du rédacteur en chef.
Parutions mars, avril, mai/juin, juillet/août, septembre/octobre et novembre/décembre Date de parution mai 2015 Tarifs d’abonnement Canada, 1 an 31 $ + taxes / États-Unis, 1 an 54 $ / Outre-mer, 1 an 78 $ l
DOSSIER DOSSIER : LE PHÉNOMÈNE CYCLOSPORTIF LE PHÉNOMÈNE CYCLOSPORTIF Des vidéos des plus belles épreuves. Des vidéos des plus belles épreuves.
l
l
Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada : ISSN 1180-1360
DESTINATION
La Loire à Vélo et Anjou Vélo Vintage en images.
Envois Postes-publications Convention no 40065387 membre de
TEST DE VÉLOS
indexé dans
Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.
Cervélo S3, le vélo de Ryder Hesjedal. Felt AR2, éloge de la vitesse.
Vélo Mag est imprimé sur du papier certifié FSC® (Forest Stewardship Council®), donc issu de forêts bien gérées et d’autres sources responsables.
VÉLO MAG
16:59:19
4-5_VM3_CARTOUCHE.indd 5
5
20/04/15 12:22
PROLOGUE / JACQUES SENNÉCHAEL
La déferlante cyclosportive
C
eci n’est pas une course. » Hélène, commissaire de la Fédération québécoise des sports cyclistes, vient tout juste de conclure son discours d’avant-course. Je suis loin de la ligne de départ du premier Défi Vélo Mag dans le parc national de la Mauricie. Loin de cette ligne où les plus affûtés s’apprêtent à fendre l’air malgré les propos modérateurs de la commissaire. Je suis dans cette fébrilité que connaît tout cycliste au moment du départ d’une course ou d’une cyclosportive, du moins au début de sa carrière. Vous savez, cette hâte mêlée d’appréhension auxquelles s’ajoute une flopée de questions qui viennent en tête : Me suis-je assez entraîné ? Vais-je pouvoir éviter les chutes, les crevaisons, les ennuis mécaniques… ? Ai-je assez mangé de pâtes ces derniers jours ? Dans quelques heures, j’aurai les réponses à toutes ces questions. Entre-temps, j’attends impatiemment le coup de pistolet libérateur. À mes côtés, le grand Jean, que je soupçonne d’être nerveux. La preuve : il me demande de tenir son vélo le temps qu’il aille satisfaire un besoin dit naturel. Il a encore les deux pieds dans les belles couleurs d’automne quand le coup de pistolet retentit. Telle une volée de moineaux, les cyclistes massés s’envolent vers les premières côtes du parcours. Sauf un, qui tient piteusement un vélo à ses côtés… Cette petite histoire (vraie) ne doit pas faire cataloguer le phéno-
6
VÉLO MAG
06_07_VM3_PROLOGUE.indd 6
mène cyclosportif dans la catégorie des sujets mineurs. L’affaire est sérieuse. Depuis ce qui pourrait être la première cyclosportive québécoise – le Défi Vélo Mag aux monts Sutton en mai 2000 –, le phénomène a pris de l’ampleur. En 2015, du début à la fin de la saison, le cycliste peut toutes les fins de semaine rouler une cyclosportive. Cette floraison de manifestations sportives a le grand mérite de la diversité : il y en a des petites, des grosses, des grandes, des difficiles, des plus faciles, plus longues, des courtes, des côteuses, d’autres sans relief… Bref, chacun peut sans problème trouver son bonheur. Comment expliquer un tel succès ? D’entrée, admettons que le phénomène n’est pas passager : quinze années d’existence au Québec, plus d’une trentaine en Europe, le moins qu’on puisse dire, c’est que la mode cyclosportive dure. Il n’y a sans doute pas qu’une seule réponse, mais plutôt divers ingrédients qui composent la recette. Dans une cyclosportive, ou un Gran Fondo, comme nous empruntons souvent le terme aux Italiens, il y a le chrono qui indique si on a fait mieux ou moins bien que ses amis (ou ennemis !), le défi contre soi-même qui englobe l’espoir d’améliorer son temps par rapport à la participation précédente, des parcours sécurisés dans de beaux endroits (après tout, pédaler une cyclosportive et voir du pays est compatible : il y en partout dans le monde). Il n’est pas étonnant que le gros du peloton des
cyclosportives soit formé de cyclistes baby-boomers (près de 33 % des participants ont entre 50 et 59 ans). Répondant au désir de garder ou de retrouver la forme, de relever des défis dans les loisirs comme au travail, les cyclosportives sont taillées sur mesure pour cette clientèle de plus en plus affûtée. Il y a une autre raison qui incite à prendre le départ d’une cyclosportive : lors du dernier Gran Fondo Vélo Mag, j’ai pédalé le dernier tiers des 160 km avec un cycliste que je ne connaissais pas. Rouler à deux a contribué à préserver l’énergie qui nous restait. Ce fut surtout un encouragement réciproque et le sentiment de partager quelque chose. Nous avons franchi la ligne de concert, sans sprinter mais avec le sourire.
COLLABORATEURS Maxime Bilodeau Quand le cadet de la rédaction se penche sur un sujet, il ne fait pas dans la demi-mesure. Maxime est équipé d’une tête chercheuse – il est en ce sens parfait pour se pencher sur le phénomène des cyclosportives, le grand dossier de cette édition. Olivier Jean Celui qui pédale presque aussi vite qu’il patine a un certain souci de perfection sur son vélo. Il nous raconte avec humour ses tribulations dans ce qui est pour lui une nouvelle discipline. Attention, il va très vite, sur son vélo !
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:26
06_07_VM3_PROLOGUE.indd 7
20/04/15 12:26
COURRIER /
NOUVELLE FORMULE Il y a environ un an, je vous écrivais pour vous dire à quel point la couverture de la revue manquait d’originalité. J’avais l’impression de toujours y voir deux cyclistes monter une côte dans un décor pittoresque... Bref, l’édition d’avril est originale et belle, autant par la couverture qu’à l’intérieur ! Le regard d’Andréanne accrochera probablement bien des lecteurs. Steve Collins
LES PYRÉNÉES ITALIENNES Dans l’article sur les Pyrénées du numéro d’avril, vous identifiez la photo numéro 2, à la page 31, comme étant le Tourmalet. N’y aurait-il pas erreur ? Ne s’agirait-il pas plutôt du Stelvio, par hasard ? Ayant fait le Tourmalet l’été dernier, je me souviens de paysages grandioses mais pas de lacets serrés. Si je me trompe, cela me donnera une bonne raison d’y retourner.
8
VÉLO MAG
8-9_VM3_COURRIER.indd 8
Cela mis à part, bravo pour Vélo Mag, auquel je suis abonné presque en continu depuis sa naissance. Pierre Coulombe Vous avez un œil de lynx : le Stelvio s’est glissé par erreur dans les Pyrénées. Il ne faut pas que cela vous empêche d’y retourner. La rédaction
Vous avez des commentaires ? N’hésitez pas à communiquer avec nous : velomag@velo.qc.ca. N’oubliez pas d’inclure vos coordonnées, qui resteront confidentielles. Veuillez noter que vos propos peuvent être abrégés par le rédacteur en chef.
Dans le prochain Vélo Mag On explore les coins et recoins de la région de Lanaudière.
FINANCEMENT DE L’ENTRETIEN DE LA ROUTE VERTE Quand l’obsession des coupures et de l’austérité mène à l’abandon d’un tel réseau, il faut se demander quel genre de médecine nos gouvernants ont étudiée. Certainement pas la médecine préventive. Parlant de médecine, l’obsession n’est-elle pas un symptôme qui se soigne ? Jean-Marc Laprise
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:30
UN OUTIL D’ÉPARGNE INSTANTANÉE POUR ANNE-SOPHIE Caron
AVANTAGES EXCLUSIFS AUX MEMBRES
HOP-ÉP@RGNE
Tous les moments sont bons pour épargner avec votre outil d’épargne instantanée. desjardins.com/avantages
ACTIVE 8-9_VM3_COURRIER.indd 9
20/04/15 12:30
VIE URBAINE / JEAN-FRANÇOIS NADEAU
: MARGUS RIGA
GIL PENALOSA
« Soyez réaliste, demande Gil Penalosa aux administrateurs des villes qu’il conseille partout dans le monde en matière de transport. Votre ville est-elle aussi bonne que vous le pensez ? La réponse est non. » INFOS COMPLÉMENTAIRES À DÉCOUVRIR SUR VELOMAG.COM
10
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 10
L
e volubile Gil Penalosa revient d’une tournée états-unienne qui l’a conduit à San Diego, Los Angeles et Detroit. Ces derniers mois, il s’est rendu aussi à Copenhague, qu’il cite souvent en exemple, de même qu’à Sao Paulo, au Brésil. L’organisme sans but lucratif qu’il dirige, 8-80 Cities, se fonde sur un principe simple. En matière de transport, plaide 8-80 Cities, les villes devraient être aussi sécuritaires pour un enfant de 8 ans que pour une personne
âgée de 80 ans. « Si vous n’êtes pas prêt à laisser un enfant ou une personne âgée rouler sur la piste cyclable de votre ville, il est clair qu’il y a des choses à améliorer. » Farouche défenseur de la pratique du vélo, Gil Penalosa est un de ceux qui ont proposé à Bogota, sa ville d’origine, de fermer à la circulation automobile, tous les dimanches, plus de 120 km de routes afin que puissent circuler les vélos et les piétons (son frère Enrique a été maire de la ville de 1998 à 2001). « On s’est retrouvé avec 1,3 million de citoyens qui, d’un coup, roulaient à vélo
PHOTO : 8.80 CITIES
L’homme qui fait rouler les villes
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:47
PLUS VITE, PLUS LOIN.
: MARGUS RIGA
SL DURA-ACE
CADRE EN CARBONE À HAUT MODULE // MOINS DE 1000 G
FIERS FOURNISSEURS DU SOUTIEN TECHNIQUE POUR :
PHOTO : 8.80 CITIES
RÉACTIVITÉ INSTANTANÉE. CONFORT LONGUE DISTANCE. Pour 2015, le tout nouveau cadre du Valence SL a été entièrement redessiné. Il offre un transfert de puissance exceptionnel, de la stabilité à haute vitesse et un confort incroyable sur de longues distances. Qu’il s’agisse de pourchasser des rois de la montagne sur le pavé ou de s’entraîner pour un Gran Fondo, soyez plus vite et pédalez plus loin à bord d’un Valence. Pour en savoir plus : norco.com/tech/road
10_26_VM3_ACTU.indd 11
20/04/15 12:47
VIE URBAINE /
et marchaient. Environ 60 % utilisaient le vélo et 40 % marchaient. Et au nord, le vélo ? « L’hiver, c’est d’abord une attitude personnelle. Tout le monde a son hiver. J’étais à Phoenix, en Arizona, il y a quelques semaines. Il faisait 15 ˚C, mais pour eux, il gelait, et les gens portaient des tuques, des gants… Les déplacements à pied habituels étaient affectés par la température. Les gens ne sortaient pas. L’hiver, c’est vraiment une affaire de perception ! Je vis à Toronto depuis quinze ans. J’ai donné des conférences dans plusieurs villes du nord. Cela n’existe pas, des villes d’hiver. Il existe par contre une chose qui s’appelle les grandes villes parce qu’elles sont agréables à l’année. Ce n’est pas parce qu’on développe un Festival d’hiver qu’on devient une ville agréable à vivre en hiver ! Il faut penser autrement. » Comment faut-il penser, alors ? « À Paris, depuis l’introduction du Vélib’, le vélo en libre-service, la route est accessible aux cyclistes à l’année. Au début, il y avait des corridors où les autobus pouvaient passer autant que les vélos. Mais évidemment, entre l’autobus et le vélo, le premier l’emporte… Il a fallu réaménager, repenser l’idée qu’on avait du partage possible de la chaussée. À Montréal, la ville est facilement praticable à vélo d’avril à octobre, parfois plus. Ces mois sont idéaux. Et après ? Après, il pleut, il neige, mais ce n’est pas la fin du monde ! Une quinzaine de jours par année sont épouvantables. Et 45 jours environ au cours de l’année ne sont pas fameux. Pourquoi la politique des transports de toute l’année est-elle fondée sur ces 45 mauvaises journées ? » Selon Gil Penalosa, il faut quitter cette mentalité de réfugiés de notre propre climat. Il importe de créer des installations plus
12
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 12
adaptées au meilleur potentiel de nos villes. « On doit notamment protéger les pistes cyclables. Et cela suppose qu’on commence par s’occuper des trottoirs. La marche, c’est la base, dans une ville. On marche vers son vélo, son auto, son travail. » À Copenhague, observe Gil Penalosa, on a d’abord rendu la ville très agréable aux piétons afin que s’ensuive une révolution des transports : « Dans l’ordre, on s’occupe des piétons, des vélos, puis des rues. C’est une question de priorité logique. » Les ligues mineures Gil Penalosa observe avec un sourire dans la voix que les gestionnaires des villes se félicitent de plus en plus de recevoir des prix de toutes sortes pour les mérites de leurs aménagements. À son sens, ils se pètent les bretelles un peu trop facilement, ce qui a pour conséquence de cautionner leur inaction. Montréal est bien meilleure que d’autres villes d’Amérique du Nord en matière d’aménagement pour le vélo, note-t-il. « Oui, mais qu’est-ce que ça veut dire exactement ? On peut sans cesse se comparer à pire et se féliciter ! Montréal mérite le genre de prix qu’on obtient dans des ligues mineures. Mais comment se classe-t-elle parmi les meilleures villes du monde ? Que peut-on en dire par rapport à Copenhague, par exemple ? C’est en se comparant aux meilleures qu’on voit tout le travail qui reste à faire. Être le meilleur parmi les pires, à quoi bon ? On doit réfléchir en compagnie des meilleurs. Et agir. »
Conférence de Gil Penalosa, de 8-80 Cities Le vélo dans l’avenir des villes Venez vous nourrir d’urbanité et de mobilité durable le 28 mai à 17 h au Moyse Hall Theater, pavillon des Arts, Université McGill, 853, rue Sherbrooke Ouest, Montréal.
Festival Go vélo Ne manquez pas le départ : cette année, il est en mai, instituant du même coup les 31 jours « Mois du vélo ». Le Tour de l’Île a évolué avec le temps. On peut même dire maintenant que le 31 mai, il y aura plusieurs Tours de l’Île : le Classique, en versions allégée à 28 km et allongée à 50 km, pendant lequel les rues sont fermées et ponctuées d’accueillants relais ; l’Express, qui vous place en première ligne en vue de rouler à fond de train sur les 50 km du parcours ; le Découverte, en 65 km et 100 km, qui, dans le fond, est celui qui s’approche le plus du vrai tour de l’île en avoisinant les berges, et qui rejoint le Classique pour ses 25 derniers kilomètres, sur rues fermées. En guise de préliminaires à ce dimanche où Montréal s’habille vélo (même le maire Coderre y sera !), il y a le vendredi féérique. Il suffira d’attendre la tombée de la nuit pour le désormais classique Un Tour la Nuit, pendant lequel le nocturne s’habille des lumières des vélos sur 21 km. Tout cela nécessite une mise en jambe. Le 24 mai a lieu le Défi métropolitain. Au départ de Châteauguay, vous avez le choix entre quatre parcours sur distances variant entre 75 et 150 km. Il paraît que c’est vraiment là que les cyclistes sortent de leur tanière hivernale. Au plaisir de pédaler s’ajoute celui de se retrouver. Attention, ce n’est pas parce qu’on pédale qu’on doit être mal habillé. Le chic se conjugue avec cycle et se donne même rendez-vous avec nos confrères de Vélo urbain le 26 mai à compter de 17 h au Centre d’histoire de Montréal, sis au 335, place D’Youville, dans le Vieux-Montréal. Enfin, pendant ce Mois du vélo, il faudra quand même travailler : le 27 mai, ce sera sur deux roues en participant à la Journée vélo-boulot. Rendez-vous toute la journée au Parterre du Quartier des spectacles, à l’angle de la rue Clark et du boulevard De Maisonneuve Ouest. (J.S.)
Laval à vélo En 1965, la ville de Laval voyait le jour en opérant la fusion des 14 municipalités présentes sur le territoire. En 2015, 50 ans après, les choses doivent se fêter dignement, et c’est en partie par le vélo que ça se passe. Le 6 septembre, Laval aura donc son tour cycliste, Laval à vélo, organisé par Vélo Québec, comme le Tour de l’île. Comble de bonheur, les 40 km de parcours sur la pointe est de l’île Jésus seront fermés à la circulation automobile. Le départ se fera boulevard Lesage, et l’arrivée au Centre de la nature pour la Fête de la famille. Tout le long du parcours, il y aura de l’animation, et une halte au km 21. Histoire d’ouvrir la route de cette première édition de Laval à vélo, les membres du club cyclistes Espoirs Laval sortiront leurs montures pour rouler en tête du cortège. n Il faut s’inscrire pour participer à Laval à vélo. Info : 50ans.laval.ca 514 521-8356, poste 504 (J.S.)
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:47
Pub VeloMag_Granfondo_Avril2015.pdf
10_26_VM3_ACTU.indd 13
1
15-04-13
15:17
20/04/15 12:48
EN VEDETTE / PIERRE KARL PÉLADEAU
Pierre Karl Péladeau
PHOTOS : JULIE SNYDER
avec sa fille Romy
PKP À VÉLO
Des gens connus pas nécessairement pour leur goût immodéré pour la petite reine nous racontent leur histoire de vélo. Pierre Karl Péladeau a accepté de répondre à nos questions sur la chose cycliste.
PA R F É L I X C Ô T É
C
ycliste à ses heures, le député de Saint-Jérôme fait bien jaser. Au printemps dernier, le poing en l’air, il parlait de souveraineté. Quelque temps après, un bête accident de vélo survenu dans le parc national du Mont-Orford se soldait par huit fractures, une commotion cérébrale et un purgatoire de quelques semaines en fauteuil roulant. Certains se souviennent également du politicien pour sa présence dans le peloton de quelques événements cyclistes caritatifs. À Saint-Jérôme, le 23 janvier dernier, c’était le lancement du club cycliste L’échappée, un nouveau club de développement sur route dans les Laurentides. Pour l’occasion, Pierre Karl Péladeau est officiellement devenu membre honoraire du volet cyclosportif dudit club. Vélo Mag en a profité pour rencontrer l’homme d’affaires devenu politicien afin de discuter vélo.
14
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 14
Pierre Karl à l’arivée du défi Louis Garneau, août 2011
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
Pierre Karl en compagnie
de Pierre Bruneau, Paul Doucet et Yvan Martineau à l’arrivée du tour CIBC Charles Bruneau, juillet 2012.
l’exercice. Moi, je préfère le vélo, la natation et le ski de fond l’hiver. Ce sont pour moi des sports complets, qui exercent l’ensemble du corps. J’ai toujours aimé le sport. Avant le vélo, je jouais au squash, mais le squash, c’est un sport violent. J’ai aussi pratiqué la natation. Le vélo et la natation, ce sont de beaux sports parce qu’ils ne sont pas violents.
Comment en êtes-vous venu au vélo ? Un matin, je lisais Le Devoir, qui publiait un article sur la Route verte. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a traversé l’esprit : je me suis dit que, peut-être, dans les Cantons-de-l’Est, il y avait une section qui rejoignait Eastman. À ce moment-là, j’avais seulement un vélo hybride, mais je suis quand même parti. Je voulais voir si j’étais capable de me rendre jusqu’à Eastman – c’est quand même à 110 km de Montréal. Finalement, pour cette première fois, je crois que je me suis rendu jusqu’à Granby. Alors là, Julie a remarqué que j’aimais ça, le vélo. Elle m’a donc acheté un vélo pour mon anniversaire. Un jour, Pierre Lavoie est venu me voir, m’a parlé de son Grand Défi, et j’y suis allé, puis j’ai commencé à faire des sorties avec des amis. J’ai aussi participé aux défis caritatifs le Granfondo Garneau-Québecor, entre Montréal et Québec, et au Tour CIBC Charles-Bruneau. Qu’est-ce qui fait que vous préférez la bicyclette au golf ? Il faut dire que le golf, certains considèrent ça comme un sport, d’autres davantage comme un gros jeu de société. Je crois que ce qui est important, c’est d’être actif, de faire de
À quoi ressemble votre hiver cycliste ? La vie de député m’empêche de faire autant d’activité physique que j’en faisais il n’y a pas si longtemps. J’avais l’habitude d’être dans la piscine tous les matins et je faisais mes 100 longueurs. Maintenant, avec les enfants, mes fonctions, je n’ai plus le temps. Je m’occupe des enfants le matin, et je cours pour être à la maison à 7 h le soir. Il faudrait que je parte à 6 h du matin pour pouvoir faire autant de sport que j’en faisais. Par contre, j’aime bien faire du ski de fond les fins de semaine. Mais encore là, depuis que je fais de la politique, mes week-ends ne m’appartiennent plus. Quand je peux, durant mes vacances, je vais skier dans le parc national du Mont-Orford.
droits avec une perspective complètement différente de celle qu’on a en voiture. Par exemple, au Québec, j’ai réalisé qu’en arrêtant dans les villages, on voit le Québec de plus proche. Et c’est beau, le Québec ! En 2013, j’ai été invité au 175e anniversaire du Saguenay. J’ai pris part au tour cycliste de 150 km organisé pour l’occasion. Je ne connaissais pas la région, et ça m’a permis de découvrir ce qu’est le Saguenay, en passant par les quartiers populaires, les usines et les barrages d’Alcan. Ça m’a également permis de découvrir qu’il n’y a pas si longtemps, le Saguenay appartenait moins aux Québécois qu’à Alcan. Admettons que vous êtes un jour appelé à devenir premier ministre. Aurez-vous une pensée spéciale pour le vélo ? Pour l’instant, je ne me présente qu’à la chefferie, mais ce que je peux
vous dire, c’est qu’en tant que député et parlementaire, je salue l’intervention d’entrepreneurs sociaux tels que Pierre Lavoie, qui met en valeur de saines habitudes de vie, de saines habitudes alimentaires et le sport. Ce n’est pas compliqué : on a plus de chances d’être en santé si on fait du sport régulièrement, tout comme on a plus de chances de mourir du cancer du poumon si on fume régulièrement. Je crois qu’investir dans le sport, c’est investir dans la prévention. En fin de compte, ça minimise les efforts que la société doit fournir pour entretenir un système de santé qui est fortement « hospitalocentré ». Favoriser le sport, ça enlève un poids aux services curatifs. Peut-être que c’est une idée de laquelle le gouvernement actuel devrait s’inspirer. Quoi qu’il en soit, moi, ça m’inspire, et ça va continuer de m’inspirer.
mardi cyclistes_Layout 1 15-04-14 15:13 Page 1
Si vous aviez à choisir un endroit en particulier pour rouler, ici ou à l’étranger, lequel serait-ce ? C’est difficile à dire. Je n’ai pas souvent l’occasion d’aller à l’étranger, encore moins d’y emporter mon vélo. Je suis allé une fois en Floride avec mon vélo, et c’est tout. Ce qui est bien, avec le vélo, c’est que ça permet de jaser lorsqu’on roule en groupe, ou encore de réfléchir lorsqu’on est seul. Mais surtout, ça permet de visiter des en-
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 15
15
20/04/15 12:48
TECHNO / SIMON COUTU
POUR MOT DIRE
Applications
LE
INFO CYCLING 2015
Cette application de conception espagnole donne la possibilité de suivre toute la saison de compétitions cyclistes sur route. Offerte en français, elle n’est toutefois commercialisée que sur les appareils Android. Elle répertorie quotidiennement les résultats de près de 50 courses du WorldTour de l’Union cycliste internationale, dont les Grands Prix cyclistes de Montréal et de Québec. On y visualise le calendrier de la saison, la liste des coureurs inscrits à chacune des courses et celle des favoris. POUR ANDROID (GRATUITE) NEED SPORTY
Les développeurs de cette application la présentent comme « le premier réseau social pour sportifs ». En effet, Need Sporty sert à trouver rapidement un partenaire pour pratiquer l’une des 18 disciplines répertoriées, dont le cyclisme. Il Vous organisez une sortie en peloton ? Faites appel à la communauté en déterminant une activité, un rendez-vous, le nombre de participants et le niveau souhaité. On repère une activité près de chez soi en consultant le calendrier ou la carte géolocalisée. La version gratuite autorise la publication d’une seule annonce par mois. Sinon, l’abonnement coûte 2,55 $ par année ou 6,39 $ à vie. POUR IPHONE, IPAD ET ANDROID (GRATUITE EN VERSION DE BASE)
CYCLEMAP
Une solution toute simple servant à planifier vos randonnées à vélo partout dans le monde a été développée ici, au Québec ! Ils ont d’ailleurs reçu un coup de pouce des investisseurs de l’émission Les Dragons. CycleMap est particulièrement utile aux cyclistes qui veulent éviter de partager la route avec les voitures. Sur une carte géolocalisée, l’application propose 1,4 million de kilomètres de voies cyclables. Elle précise même selon un code de couleurs s’il s’agit d’une piste en site propre ou sur rue, ou encore un sentier de vélo de montagne. Quand on y inscrit les points de départ et d’arrivée, l’application établit un itinéraire sécuritaire adapté aux cyclistes. POUR IPHONE ET IPAD
« Dans le dur » Quand chaque bosse est franchie péniblement, que des efforts normalement tolérables deviennent pénibles, on peut dire qu’on est « dans le dur ». Soudainement, la côte pour rentrer chez soi se grimpe à l’arraché, on a inhabituellement mal, les pulsations grimpent plus haut que la normale. Il se peut que ce soit parce qu’on a un jour « sans » : un de ces matins où les jambes ne se sont pas présentées au rendez-vous, et où l’effort est exceptionnellement ardu. Alors, on risque d’être dans le dur à chaque difficulté.
(GRATUITE EN VERSION DE BASE, 5,79 $ EN VERSION PRO)
Solitude Quelques minutes plus tôt, des corps se sont extirpés des voitures. Sont-ils trois, ou cinq, ou huit ? Cela n’a pas d’importance. Le film change, mais l’histoire se répète, chacune avec ses acteurs de soutien, et parfois des figurants, qu’on ne reverra jamais. Ou peut-être les croisera-t-on de loin, image fugace tirée d’un film oublié. Frelighsburg, août 1998. Majorque, septembre 2006. Un film dont on est le héros, la caméra objective, l’outil de mémoire qui se souvient du déroulement des événements, mais surtout de la manière dont on les a vécus. Les acteurs se mettent en place, recouvrent leurs peaux de membranes moulantes, se casquent et finissent de se costu-
16
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 16
{ Mot de David Desjardins { Même en compagnie des autres, on est toujours seul. mer pour la première prise. Il y aura des montées, du plat. Du vent, ou pas. On travaillera ensemble, se partageant le fardeau, ou imposant le rythme sur lequel les autres s’alignent. Il y aura des paysages, des aventures, des blagues, des crevaisons. Des rivières gelées, de la neige en avril dans les montagnes de Virginie. Des érables, des platanes, des cactus. Il y aura une course contre la montre pour rattraper les coureurs du Tour de France qui s’en vont au milieu des montagnes corses, un orage et un abri sous les arbres tandis que déboule la giboulée, des inconnus qu’on salue au détour d’un sentier et dont on apprend le lendemain qu’ils ont été frappés par la foudre. Il y
aura des courses amicales et d’autres pas. Des malentendus, des maux de ventre, une chiasse dans les bois, quelqu’un qui s’arrête dans une ferme et passe aux douanes du fromage au lait cru. Mais on est toujours seul. Seul à pédaler dans sa tête, avec sa douleur, ses sensations, tenaillé par la faim, recru de fatigue, la peau râpée par le froid. Seul avec son âge et ses blessures, avec son ego souvent cabossé. Ce sont des aventures qui se déroulent ensemble mais qui se vivent en soi. Dans l’intimité de pensées qui défilent au rythme des jambes qui enroulent tous les possibles braquets, tournant avec les méninges, gravant sur l’antique rouleau de cire de nos mémoires
auditives le son de notre respiration qui éclipse celle des autres. Et rouler ensemble, c’est en même temps le miracle de ces solitudes qui finalement convergent, puisqu’elles partagent un texte, des codes, certaines parties de scénario qui, peu importe le point de vue, sont incontestables. Il y a la connaissance de cette solitude qui unit aussi. Cette manière d’être en soi, dans le mouvement parfait des choses, que personne ne peut comprendre, et que le profane n’accepte jamais tout à fait. Il y a cette connaissance d’un monde impeccable, en soi, sur le vélo, qui rend les filles jalouses et laisse les amoureux pantois. .
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
UR
10_26_VM3_ACTU.indd 17
20/04/15 12:48
TRIATHLON / ALEXIS LEPAGE
6
Alexis en pleine
conseils pour une transition
transition
gagnante En triathlon, on déploie des efforts considérables à seule fin de retrancher de petites secondes pendant la natation, le vélo et la course. Cependant, les transitions sont bien souvent négligées. Voici six conseils qui vous permettront de réduire votre temps et de vous classer en meilleure position à la ligne d’arrivée. INFOS COMPLÉMENTAIRES À DÉCOUVRIR SUR VELOMAG.COM
18
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 18
1
Les lacets élastiques La première action à poser quand on commence à pratiquer le triathlon est de remplacer ses lacets d’origine par des lacets élastiques. Ainsi, vous serez en mesure de chausser beaucoup plus prestement vos souliers de course.
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
2
4
Des entraînements… de transition Il est très bien de vous exercer dans chacun des sports composant le triathlon, mais s’entraîner aux transitions devrait aussi faire partie de votre programme. Que ce soit pour enlever sa combinaison isothermique, pour enfourcher son vélo ou pour enfiler ses chaussures de course, plus souvent on le fait, plus de secondes on rogne.
3
L’indispensable liste Quelques jours avant une compétition, listez ce dont vous aurez besoin le jour J. La veille du triathlon, préparez un sac contenant ces articles. De cette façon, vous serez assuré d’avoir tout ce qui, dans votre cas, est nécessaire à une bonne performance.
La reconnaissance de la zone de transition La veille de la course, une fois que vous aurez déposé votre attirail, prenez le temps de marcher vers la zone de transition à partir de la fin de la portion de natation. Passez par l’endroit où se trouve votre vélo et suivez les indications afin de vous rendre au début de la portion vélo. Localisez les lignes d’embarquement et de débarquement pour le vélo, histoire de ne pas vous faire pénaliser le jour de la course. Ensuite, dirigez-vous vers la zone de transition en vue de bien voir la sortie de la course à pied. N’hésitez pas à poser des questions aux bénévoles et aux officiels : ils sont là pour vous aider.
5 6
L’identification d’un point de repère Dans le but d’éviter de perdre du temps, dans le feu de l’action, à chercher l’emplacement de votre vélo, déposez au sol, dans votre propre zone de transition, une serviette que vous reconnaîtrez aisément. Celle-ci vous servira de repère et vous ne passerez pas tout droit.
L’avantage d’être relax Le plus important est de rester détendu. En situation de stress, on commet généralement davantage d’erreurs. Concentrez-vous sur ce que vous faites, cela vous aidera à réaliser votre transition beaucoup plus rapidement.
Grâce à ces six conseils pratico-pratiques, vous serez en mesure de raccourcir le temps global de votre prochain triathlon de nombreuses secondes, voire d’une ou plusieurs minutes. Et surtout, n’oubliez pas d’avoir du plaisir !
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 19
19
20/04/15 14:45
ACTUALITÉ /
VERNON FLERS
AUBUSSOND’AUVERGNE FLORAC LA SALVTATSUR-AGOUT
Vélo Mag : Qui participe à ce Tour de France cyclotouriste ? Michel Lebel : Des gens qui ont en général de cinq à dix ans d’expérience cycliste. Étonnamment, la moyenne d’âge est un respectable 58 ans. La participation est essentiellement française, en plus d’une dizaine d’étrangers. Et sur les 105 participants, il y avait seulement huit femmes. En matière de préparation, on demande d’avoir un minimum de 3000 km dans les jambes avant le départ, mais la plupart avaient de 6000 à 8000 km. Il faut dire qu’en Europe, on peut s’entraîner dès le mois de janvier. VM : Le chrono a-t-il une importance dans ce Tour de France ? ML : Non, car il s’agit vraiment d’une épreuve d’endurance où les participants sont des ambassadeurs du cyclotourisme, sans notion de vitesse ni de course. Le chronomètre n’a aucune importance. VM : Quelle est la journée type ? ML : Lever vers 6 h, déjeuner plutôt léger au traditionnel café/pain baguette/confiture, puis c’est le départ entre 7 h 30 et 8 h. En général, nous faisons une centaine de kilomètres avant le dîner, qui n’est pas seulement un ravitaillement, mais un repas complet incluant de la charcuterie, un plat principal et tout le reste. De toute façon, il n’y a pas de ravito sur le parcours, et c’est à chacun d’être autonome dans ce domaine. De 10 à 15 km avant l’arrivée dans la ville étape, on regroupe les cyclistes, et nous sommes accueillis dans les villages. C’est alors le temps des discours officiels par les autorités locales et les clubs cyclistes. Il y a généralement un gros souper qui se prolonge tard, puis nous nous retrouvons dans de petits hôtels ou quelquefois dans des lycées. Ça donne une moyenne d’environ 160 km par jour avec un dénivelé de 1300 m.
Le Tour de France de Michel Michel Lebel a fait le Tour de France la saison dernière. Pas celui des pros, mais celui qui est organisé tous les deux ans par la Fédération française de cyclotourisme quelques semaines avant la réputée course cycliste. Le but est de faire la même distance que les professionnels, soit environ 3500 km, et ce, en 21 jours. Nous avons posé quelques questions au cycliste québécois.
20
PA R JAC Q U E S S E N N É C H A E L
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 20
VM : Y a-t-il eu des journées difficiles ? ML : Les trois ou quatre premiers jours, je suis parti trop vite et j’ai eu un début de tendinite. J’ai mis un bandage et j’ai levé le pied, suivant les conseils de mes collègues. Par la suite, je n’ai pas eu de problème, et la dernière semaine, je pétais le feu ! VM : Quels sont les souvenirs les plus marquants de ce périple ? ML : L’accueil que nous avons eu dans les différents villages. Il y avait certes l’aspect protocolaire, mais aussi les excellents soupers et les vins qui les accompagnaient. Je me souviens tout particulièrement d’une dégustation de sauternes une cinquantaine de kilomètres avant l’arrivée dans la ville étape. VM : Et s’il fallait recommencer ? ML : Ce serait avec plaisir. J’envisage d’ailleurs de le faire en 2016 en invitant d’autres Québécois à se joindre au Tour. Je sais qu’il partira à la mi-juin d’Aix-les-Bains. Au menu : 2800 km comprenant pas mal de relief, les parcs naturels régionaux de la Haute Vallée de Chevreuse et du Vercors, le col de la Bonette à 2802 m d’altitude, le mont Ventoux, le pas de Payrol et même quelques étapes en Corse. INFO : ffct.org, onglet Randonner à vélo, rubrique Séjours et voyages Michel Lebel fera une conférence pendant le Festivélo de MEC, le 17 mai prochain. Info : evenements.mec.ca
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
Pub VeloMag_DemoTour2015.pdf
1
15-04-13
14:06
GUIDE D’ACHAT MONTAGNE URBAIN VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 21
21
20/04/15 12:48
UN PATINEUR SUR UN VÉLO / OLIVIER JEAN
L’obssesion du détail Le patineur de vitesse courte piste Olivier Jean prépare sa saison cycliste. Il nous raconte ses péripéties.
U
PHOTO : OLIVIER JEAN
e bonne gymnastique mentale ne serait pas suffisante pour conclure que des lames, de la glace et des patins sont semblables à des pneus, de l’asphalte et un vélo. Tout de même, l’histoire olympique a démontré à quelques reprises que le patinage de vitesse engendrait le développement de plusieurs qualités favorables à la pratique du vélo. Par contre, l’histoire de ma première fringale en selle, déshydraté et au soleil, perdu dans un rang de campagne, désespéré pour du sucre, m’a clairement démontré que la pratique du patinage de vitesse n’engendrait pas le développement du sens de l’orientation. Pas très surprenant pour un athlète spécialisé seulement dans les virages à gauche. L’univers cycliste m’a appris que cette déficience d’orientation n’était pas exclusive à la route. En fait, j’éprouve aussi de la difficulté à m’orienter dans la vaste sélection de matériel cycliste. En patinage de vitesse, le choix est simple : il n’y en a pas. À titre d’exemple, aux Olympiques de Sotchi, pour tous les athlètes médaillés en patinage de vitesse courte piste, il n’y avait que trois
22
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 22
Du patin au vélo, le même besoin de transférer son énergie
compagnies de patins représentées sur les podiums. Conclusion : pour un patineur de vitesse, il est aussi improbable de se perdre sur une glace que d’être désorienté devant l’éventail de matériel. Il nous est donc impossible d’obtenir un avantage provenant strictement du choix de notre matériel, car tous les patineurs sont forcés de travailler avec le même équipement. Sans accès à la diversité, nos atouts résident
dans la personnalisation. Tout est modifié pour favoriser l’efficacité technique, le recrutement musculaire et le style de patinage. Donc, sur glace, lorsque je me présente sur la ligne de départ, je sais que mon matériel me permettra d’ex-
Avant, après.
Olivier a optimisé son positionnement pour favoriser son aérodynamisme.
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
ploiter le potentiel de mes investissements en temps et énergie. Naturellement, quand j’ai décidé de me présenter à ma première course à vélo, je voulais être certain que mon matériel me permettrait de réaliser mon plein potentiel physique. Ayant de la difficulté à naviguer dans la complexité de l’offre de produits, j’ai utilisé mon expertise de patineur pour guider mes décisions. Les chaussures ont été ma première préoccupation. Parce que, comme pour la bottine de glace, la chaussure de vélo est le seul point de transfert de force entre la musculature et la mécanique. Pour diminuer les pertes d’énergie et par souci de légèreté, nous utilisons sur la glace des bottines entièrement moulées à nos pieds et construites à partir d’une structure monocoque en carbone. Ces critères en tête, je me suis facilement décidé pour une
Comme pour la bottine de glace, la chaussure de vélo est le seul point de transfert de force entre la musculature et la mécanique. paire de chaussures de vélo monocoques en carbone et entièrement thermoformables. Chaussures aux pieds, je me suis attardé à mon efficacité technique. Pour les patineurs, le positionnement personnalisé de la lame sous la bottine est essentiel. Armé d’un chrono, d’un capteur de puissance et d’un cardiofréquencemètre, j’ai cherché le compromis optimal entre confort et performance. Sans faire d’analyse scientifique, j’ai
quand même quantifié les répercussions engendrées par le placement de mes cales et par la hauteur, l’inclinaison et la translation de ma selle. Je me suis arrêté sur une position confortable, qui m’offrait une bonne fluidité en cadence élevée et un maximum de puissance. Bien chaussé, mon efficacité maximisée, c’était maintenant le temps de me pencher sur l’aérodynamisme. Sur la glace, cette composante n’est pas très importante, alors sans cette expérience, j’ai eu besoin d’un rappel de mes cours de physique. Après analyse, j’ai conclu que la surface frontale était la seule variable facilement modifiable. Avec une caméra, j’ai noté les impacts provoqués sur ma surface frontale en modifiant la hauteur de mon guidon de même que la longueur et l’inclinaison de ma potence. J’ai cherché la position qui, pour mon niveau de flexibilité,
offrait la surface frontale la plus petite. La dernière étape avant de sauter sur glace est l’affûtage des patins. Cette action est cruciale pour profiter du plein potentiel de notre matériel en assurant l’adhérence et en réduisant la friction de la lame. Comme sur la glace, je me soucie de l’adhérence et de la friction avant de monter en selle. Pression d’air et optimisation de la mécanique sont donc les éléments de vérification finale. Après tout ces efforts, j’espère que ma préparation technique sera réellement un atout face à mes adversaires. Parce que je vais avoir le sérieux désavantage de me présenter sur la ligne de départ avec une expérience de peloton, d’attaques, de coups de bordure, d’échappées et de virages à droite seulement vécue dans mon salon devant la télévision...
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 23
23
20/04/15 12:48
MADE IN QUÉBEC / J JACQUES SENNÉCHAEL
Créateurs Québécois
dans la cour des grands TREES Vêtements de vélo de montagne Marjorie Gagnon et Simon Drolet partagent la passion pour le vélo de montagne et la nature. Riche de son cours en design de mode suivi à Saint-Augustin-de-Desmaures, Marjorie s’est essayée à confectionner des tee-shirts aux amis. Le succès a été immédiat. Même chose concernant les quelques maillots techniques conçus par la suite. Ces derniers
24
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 24
ont même trouvé preneurs dans diverses boutiques de la région de Québec. Les idées sont là, pourquoi ne pas pousser plus loin et lancer une collection ? Les deux passionnés s’associent en janvier 2012, et Marjorie quitte même son emploi afin de mettre la machine en branle. « Notre principale difficulté est l’étroitesse des marges de profit, indique t-elle. Notre volume ne génère pas suffisamment de revenus. Comme notre objectif est de commercialiser des produits à prix compétitifs, notre
marge est trop réduite pour développer des territoires. Ce qui ne nous empêche pas de créer notre collection. » C’est pas mal sur le terrain en vélo de montagne que se passe la recherche et développement. Les deux associés ne se privent pas non plus d’observer ce qu’il y a sur le marché, sans oublier de scruter les nouveaux tissus. « Notre défi de tous les jours est de perfectionner le plus possible l’aspect technique à partir des contraintes que nous avons », souligne la créatrice. Elle prend
pour exemple le softshell conçu et testé tout l’hiver – parfait pour le fat bike, en passant. Il est techniquement abouti. Pas évident cependant d’avoir accès à certains tissus quand la production est faible et qu’on veut garder un prix abordable. Les produits Trees sont manufacturés en Asie. « J’ai profité de l’expertise acquise dans mes emplois précédents pour que nos articles soient confectionnés là-bas, explique Marjorie. Au début, en les faisant fabriquer ici, nous n’aurions pas
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
Shorts et maillots Trees en action
KSL Vêtements pour activité sportive
Les concepteurs québécois s’aventurent hardiment dans les méandres de l’abondante offre en matière de vêtements de vélo. S’ils veulent avoir voix au chapitre, ils n’ont d’autre choix que d’innover par l’introduction de produits qui se démarquent. Nous avons rencontré les propriétaires de deux entreprises estampillées fleur de lys qui, tranquillement, jouent dans la cour des grands. Dans la prochaine édition, nous nous pencherons sur les accessoires.
pu entrer sur le marché. Maintenant, avec la reconnaissance qu’a acquise notre compagnie, nous travaillons à produire ici. Nous nous disons que notre clientèle est prête à payer plus cher dans le but d’encourager la main-d’œuvre locale. » En feuilletant le catalogue illustré d’excellentes photos, on constate que la collection Trees s’est enrichie au fil du temps, et les chances sont bonnes qu’il y ait toujours plus de produits Trees sur les sentiers dans les années à venir. « D’ici trois ans, nous voulons devenir la référence en vélo de montagne au Québec et au Canada », conclut Marjorie.
treesmountainapparel.com
Même si elle a arrêté sa carrière de coureuse professionnelle en 2005, Katy St-Laurent continue de pédaler. Pédaler en vue de trouver l’inspiration, de concevoir des produits ajustés à la pratique cycliste, mais aussi pédaler dans le sens de s’activer pour mener la barque de son entreprise de vêtements signés de ses initiales. De toute façon, elle a toujours conçu ses propres vêtements. Son père inventeur et sa mère couturière sont sans doute son inspiration. Quand Katy courait, elle fournissait une partie du peloton en manches d’appoint de sa création. À peine descendue de son vélo, en 2007, elle a donc fondé sa compagnie. Elle sait qu’elle conçoit les vêtements de manière différente. « Je ne suis pas les mêmes étapes que les autres, explique-t-elle. Je pars de mes besoins en tant que sportive. Par exemple, au début d’un marathon, on a froid ; trois heures et demie plus tard, on a chaud, mais sans pour autant avoir envie de transporter des vêtements dans sa poche arrière. » Pour le vélo, elle revendique la spécificité : « Pas question d’utiliser du X-small d’homme pour un cuissard de femme – je vais même faire du positionnement de chamois sur mesure. » Vous avez bien lu : il n’y a pas que les vélos qui peuvent être fabriqués sur mesure. Le chamois sera positionné dans le cuissard après un essai sur le vélo installé dans la boutique. Avec cet ajustement hyper précis, Katy St-Laurent est en avance sur son temps. C’était d’ailleurs une de ses préoccupations quand elle a débuté en présentant ses produits chez les détaillants : « C’était trop flyé : la tendance d’aujourd’hui, je l’ai présentée il y a cinq ans. » Son modèle d’affaires est aussi fort imaginatif : plus de 120 cou-
turières contractuelles dispersées partout au Québec, 25 employés au siège social et dans les trois boutiques arborant la bannière KSL (Banff, Québec et Montréal). « J’ai aussi un camion mobile, précise-t-elle. Je me déplace vers les camps d’entraînement, les clubs de vélo, les grands rendez-vous sportifs. Et on ne peut oublier les achats directs sur le web. »
Pas question d’utiliser du X-small d’homme pour un cuissard de femme. »
Maintenant que KSL a atteint une certaine vitesse de croisière, obtenir les tissus techniques nécessaires n’est pas problématique. La compagnie s’approvisionne au Québec et n’entend pas faire de gros volumes de production à l’extérieur. « Je mise sur la différence et la qualité, insiste l’entrepreneure. Je fais vivre des couturières d’ici en valorisant leur travail. » Katy St-Laurent continue de pédaler fort. Au moment de cette entrevue, elle se préparait à partir en camp d’entraînement en Virginie, sans omettre de glisser dans sa valise sa robe Marie-Soleil, son produit phare. « Mon inspiration vient quand je pédale… il n’est donc pas question que je m’arrête, conclut-elle. Après tout, je crée des vêtements pour motiver les femmes à faire du sport. » kslsport.com
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 25
25
20/04/15 12:48
PNEU À CRAMPONS / JACQUES SENNÉCHAEL
Gaspesia 100 L’équipe du festival cycliste Bouette et Bitume n’a pas les deux pieds dans la même bottine, proposant à chaque édition de nouvelles épreuves enlevantes. Le 5 septembre 2015, les amateurs de vélo de montagne seront particulièrement choyés : pour la première fois au Canada aura lieu un raid de 100 miles, soit 161 km sur les sentiers sillonnant le territoire à la fois montagneux et maritime entre Percé et Gaspé. Qu’on pédale longuement ou plus courtement (aussi en 120, 80, 40 et 20 km), ce sera l’occasion de découvrir les sentiers roulants mais côteux de la Gaspésie. « Nous avons l’avantage d’être en Gaspésie ; c’est un grand territoire où tracer notre parcours », annonce d’entrée Jean-François Tapp, président du festival Bouette et Bitume. « Les quatre boucles de 25 miles sont interreliées par souci de sécurité, précise l’organisateur. Les premiers 40 km comportent 1400 m de dénivelé positif ; je prévois que le 100 miles en aura plus de 4000 m. Le départ sera donné sur le quai de Percé, face à la grosse roche trouée. » Ceux qui n’en auront pas eu assez peuvent prendre part au Challenge B2, qui consiste à participer dès le lendemain au Gran Fondo Forillon, soit 161 km et 2700 m de dénivelé positif sur les routes littorales et monstrueuses de la Gaspésie. Info et inscriptions :
bouetteetbitume.com gaspesia100.com
26
VÉLO MAG
10_26_VM3_ACTU.indd 26
Vélirium Il ne faut absolument pas manquer l’édition de 2015 du Vélirium, du 30 juillet au 2 août prochain, puisque ce sera aussi l’occasion de fêter vingt-cinq années de Coupes du monde au mont Sainte-Anne. En guise d’apéritif, on commence place D’Youville avec Cité8 : un parcours de slopestyle (descente acrobatique) sera monté à l’ombre des remparts du Vieux-Québec. Spectacle tout en hauteur garanti ! Faites partie du spectacle en prenant le départ du Raid Vélo Mag sur un des trois parcours (30, 60 et 80 km) : c’est LE moyen de rouler sur des sentiers qui habituellement ne sont pas ouverts. Aussi, plus vous vous inscrivez tôt, moins c’est
cher ! Pas question non plus d’oublier les Coupes du monde, que ce soit en descente ou en cross-country ; les meilleurs du monde voudront sans aucun doute figurer au palmarès d’un 25e ! Le bruit court que les fixies seront de la partie pour une course endiablée et que les enfants ne seront pas oubliés au cours de cette fin de semaine de fête du vélo de montagne. En l’honneur des 25 ans, quelques légendes vont courir et signer des autographes. Il paraît même qu’il y aura un party costumé – la gang de Gestev, à l’origine de cette visibilité mondiale, va sans doute piocher dans son garde-robe. Bref, du 30 juillet au 2 août, mon agenda est marqué aux couleurs flamboyantes du Vélirium.
velirium.com
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:48
É M O N DA LE S VÉ LO S DE ROUTE TR E K LE S PLUS LÉGE RS JAMAI S PRODUITS Chaque détail de la ligne Émonda, de la conception du cadre, aux choix des composantes de chaque modèle, ont le même objectif audacieux: Créer la ligne de vélo de route la plus légère jamais offerte. trekbikes.com/emonda
10_26_VM3_ACTU.indd 27
20/04/15 12:53
DESTINATION /
28
VÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 28
LA L
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:56
A LOIRE À VÉLO ITINÉRAIRE POUR ENFANT GÂTÉ À Saint-Brevin-les-Pins, l’estuaire de la Loire prend ses aises, comme si le fait de tutoyer l’eau salée lui donnait des idées de grandeur. C’est pour moi le point de départ d’un périple sur La Loire à Vélo, sans conteste un des plus fabuleux itinéraires cyclables au monde. Texte et photos par
Jacques Sennéchael
INFOS COMPLÉMENTAIRES À DÉCOUVRIR SUR VELOMAG.COM V ÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 29
29
20/04/15 12:56
DESTINATION /
Oeuvre d’Estuaire : la maison dans la Loire
V
Estuaire Biennale d’art contemporain Nantes- Saint-Nazaire En trois éditions (2007, 2009 et 2012), la biennale a fait pousser 29 œuvres de grandes dimensions au fil de la Loire. Ces réalisations s’intègrent parfaitement aux méandres du fleuve, respectant et mettant en valeur l’histoire et les traditions de ce coin de pays.
30
VÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 30
ous en connaissez beaucoup, des parcours cyclistes qui offrent à la fois de l’art contemporain, des châteaux mythiques, un fleuve spectaculaire, des hébergements de qualité, sans oublier des boutiques de vélo et une accessibilité hors pair par train, le tout bien balisé et bien organisé ? Ceci explique l’excellent classement mondial de La Loire à Vélo. Pour allumer chez vous la mèche du désir, je peux vous dire que le voyage commence par le serpent de mer de l’artiste Huang Yong Ping. Son squelette démesuré sort de l’eau à marée basse, sorte de frontière entre l’eau salée et celle du grand fleuve. Je sais déjà que je vais en voir de toutes les couleurs ! La chose se confirme quelques hectomètres plus loin : les courbes du pont de SaintNazaire ressemblent à celles du serpent de mer. Comme quoi un pont peut tout à fait porter le titre d’œuvre d’art. De l’autre côté du pont, c’est, bien sûr, Saint-Nazaire, la travailleuse. De fabuleux bateaux comme Le France sont sortis de ses chantiers. Saint-Brevin, c’est plutôt la balnéaire familiale. « Pas de m’as-tu-vu ici, me confirme Thomas Guiot, chargé de communication à la mairie de la localité. Les gens viennent profiter de la plage, font du char à voile, du kite surf (planche aérotractée), du body boarding (surf horizontal) et du stand up paddle (planche à rame). » Je reste de mon côté du pont, sur la piste cyclable qui suit la Loire. Comme le fond est de criblure de pierre ou légèrement sablonneux, le vélo hybride, ou tout chemin, comme
on dit ici, est conseillé. Je rejoins Fanny Chabot et ses mollets d’acier. Chargée de faire la promotion de l’itinéraire cyclable, elle me fera découvrir jusqu’à Nantes les moindres courbes du grand fleuve, que nous quittons pour emprunter des routes secondaires jusqu’à Paimbœuf, histoire de contourner un marais. C’est là que nous croisons l’Échassier du Cœur. Frédéric Lager nous pique une jasette, perché sur ses échasses. Il a décidé de parcourir par cet étrange moyen de locomotion, via la Vélodyssée, les 1200 km quiséparent Roscoff, en Bretagne, de Soustons, dans les Landes. Il fait ces pas de géant (50 km par jour à 8 km/h) en vue d’aider les enfants atteints de tumeur au cerveau (echassierducoeur.jimdo.com). Un brin de jasette plus tard, nous approchons du canal de la Martinière. Certes, je pourrais vous parler des beautés du bord de Loire, mais ce sont les œuvres d’Estuaire qui me sont tombées dans l’œil. Outre le serpent de mer vu plus tôt, le bateau mou, ou Misconceivable, suscitera votre étonnement. Que dire de la villa cheminée, une villa en haut d’une cheminée (on peut y loger), et de la maison dans la Loire, une belle maison du coin noyée dans le fleuve ? Comme quoi il est possible d’implanter de l’art résolument contemporain dans des lieux plutôt traditionnels. Au Pellerin, on attend quelques minutes le bac – gratuit pour les vélos – qui traverse le fleuve jusqu’à Couëron. Le parcours s’urbanise en rejoignant Nantes, ville tournée vers le fleuve. D’ailleurs ce sont les grands mâts du Belem, un voilier nantais du XIXe siècle, qui nous accueillent au cœur de la cité. Le vélo est le meilleur moyen de visiter la ville. Ressortez votre Vélo Mag de
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:56
Oeuvre d’Estuaire : Misconceivable plus connu sous l’intitulée « bateau mou »
septembre-octobre 2014 pour découvrir le Voyage à Nantes, un fil d’Ariane cycliste à travers la culture citadine nantaise. Nantes va d’ailleurs être au début de juin l’hôte de Velo-City 2015, le grand rendez-vous mondial de ceux qui développent la petite reine. Au cœur du grand fleuve Une fois passé le pont Éric Tabarly, il est facile de quitter Nantes en longeant la Loire. Les ponts de Bellevue franchis, me revoilà sur la rive sud du fleuve, après avoir quitté ma chouette guide, qui pédalera en rêvassant vers son bureau. Le parcours est passablement calme au bord de l’eau, où quelques pêcheurs taquinent le gardon. Je roule dans des zones maraîchères. C’est sans doute là
que poussent carottes et mâche nantaises. Avant de repasser sur la rive nord, vers Oudon, on monte jusqu’à Champtoceaux, vers le pont du même nom. C’est le Grand Prix de la montagne du coin, offrant en prime une magnifique vue sur la Loire et ses bancs de sable. Il faut le dire : le parcours de La Loire à Vélo n’est pas pour les grimpeurs. On ne quitte guère le niveau de la mer. À Ancenis, la terrasse du Resto du Château m’accueille avec un menu melon-charcuteriebavette-frites-fromage-dessertcafé à 8,50 euros. En arrivant à Saint-Florent-leVieil, je m’offre la balade Julien Gracq ; l’écrivain est né ici, et on a le loisir de lire quelques-uns de ses écrits en côtoyant le fleuve.
J’appuie plus fort sur les pédales, car j’ai rendez-vous à 16 h au quai du village avec le capitaine du Vent d’Soulair, un bateau d’une douzaine de mètres qui propose des balades sur le fleuve. Ne vous fiez pas à la jeunesse du capitaine, Matthieu Perraud sait de quoi il parle. Il représente la dixième génération de pêcheurs de sa famille. Branchez-le sur sa récolte d’anguilles, de brochets, de sandres… et il sera intarissable. Il vous racontera sans aucun doute qu’en 1900, il y avait 40 pêcheurs professionnels dans son village de La Meilleraie ; maintenant, il ne reste que son oncle et lui. Conscient qu’il ne lui est pas possible de
vivre uniquement du produit de sa pêche, il le transforme et offre aussi aux visiteurs de l’accompagner sur l’eau. Une excellente manière de vivre la Loire de l’intérieur. En débarquant du Vent d’Soulair, je roule sur la levée de la Loire, une étroite route sur digue qui surplombe le fleuve. En fin de journée, une commune sur la rive nord
V ÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 31
31
20/04/15 12:56
DESTINATION /
Deux hébergements de rêve Au bout de l’île Débarquer de son vélo Au bout de l’île, c’est arriver au bout de nulle part. À Montjean-sur-Loire, sur l’île de Chalonnes-sur-Loire, le gîte est aménagé dans une ferme rénovée. Sur le terrain ensoleillé ayant vue sur le bras de la Loire, trois yourtes regardent couler le fleuve. Véronique et Jean-Jacques Bellanger ont créé ce milieu de vie d’abord en tant qu’assistants familiaux dans le but d’accueillir des enfants en difficulté, ensuite pour le bonheur des gens de passage. Un verre de rosé d’Anjou garantira votre bien-être et un beau doré de 5 kg vous fera rester. Le plaisir de la rencontre et, j’espère, des retrouvailles. auboutdelile.fr
Les yourtes du Bout de l’île
L’abbaye de Fontevraud
32
L’art de conjuguer modernité et histoire. L’abbaye, c’est 1000 ans d’histoire, des pierres qui racontent, une cité monastique du moyen-âge. Fontevraud L’Hôtel se situe dans le prieuré Saint-Lazare, là où logeaient les moniales chargées des lépreux. À votre arrivée, on vous remet un iPad qui vous servira de guide ainsi que de téléphone de chambre. Vous descendrez dans l’iBar logé dans la chapelle découvrir la médiathèque sous forme de tablettes tactiles enchâssées dans les grandes tables de chêne. On ne peut passer sous silence le restaurant installé dans les galeries du cloître. Le chef vient d’ailleurs cueillir quelques plantes aromatiques dans le jardin planté au milieu de la cour intérieure. Le menu propose de déguster des produits locaux souvent accompagnés de vins de la région. fontevraud.fr VÉLO MAG
MAI / JUIN 2015
L’abbaye de Fontevraud
28-34_VM3_LOIRE.indd 32
20/04/15 12:56
revêt ses plus belles lumières. C’est le pont suspendu d’Ingrandes surLoire qui permet d’aller rouler dans les vieilles rues du village. Si on veut encore mieux s’imprégner de la vie du grand fleuve, un arrêt à Montjean-sur-Loire s’impose. Ce fut un port très utilisé pour le transport des marchandises. Il fallait, pour faire Nantes-Orléans, poussé par les vents dominants d’ouest, un bon trois semaines en gabare, le grand bateau de bois qui sert au transport de marchandises. Au retour, il suffisait de se laisser pousser par le courant. À Montjean, on se plaira à dormir Au bout de l’île. Le prétexte est l’hébergement, mais le plaisir de la rencontre avec les propriétaires Véronique et Jean-Jacques Bellanger vaut à lui seul le déplacement. Si vous n’êtes pas assez dépaysé, ne
vous privez pas d’une soirée au Lenincafé, à Chalonnes-sur-Loire. On peut y visiter le musée est consacré à l’homme politique, en plus d’assister à quelques concerts. Le triangle angevin Pour gagner Angers, le parcours emprunte une série de routes locales puis rejoint la Loire et quelques guinguettes. Certaines soirées doivent être swignantes ! Surtout en dégustant le vin de Savennières, un chenin blanc qui pousse fort bien sur les berges de la Loire. Une quinzaine de kilomètres avant Angers, n’hésitez pas à faire un détour vous menant à Béhuard, village sis sur une île au milieu du fleuve. On y arpente les ruelles pavées et y visite la petite église posée sur un énorme rocher volcanique, construite au XVe siècle
à la demande de Louis XI, qui venait tout juste d’échapper à la noyade dans la Loire. L’arrivée au centre-ville d’Angers se fait par un parc, en longeant la rivière La Maine. Ici aussi, il est judicieux de se poser quelques jours. La visite du château est incontournable, notamment en raison de la tenture de l’Apocalypse, une tapisserie réalisée au XIVe siècle. L’œuvre mesurait 140 m de long (100 m sont actuellement visibles) et elle est conservée dans la pénombre par souci de protection de ses couleurs. Pour une vision plus moderne de l’art de la tapisserie, on ira au musée Jean-Lurçat, abrité dans un hôpital du XIIe siècle et un orphelinat du XVIIe. Côté vélo, roulez jusqu’à l’île Saint-Aubin, à une douzaine de kilomètres de la ville. Un bac y donne
Les persévérants Loïc et Jeanne Villemain en sont à leur deuxième visite sur le parcours de La Loire à Vélo. La première s’est catastrophiquement terminée par une chute de Jeanne. Vertèbres cassées et trois ans de convalescence avant de remonter sur un vélo, événement qui s’est produit en 2014, et toujours sur La Loire à Vélo. Comme le couple est à la retraite, il n’y a pas de programme défini ni de date de retour prévue. « Je ne sais pas jusqu’où nous irons, indique Loïc. Quand nous serons lassés, nous prendrons le train, tout simplement, en direction de Couëron. »
V ÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 33
33
20/04/15 14:41
DESTINATION /
LA LOIRE À VÉLO EN BREF C’est sans aucun doute l’itinéraire cyclable le plus facile, que ce soit du point de vue de la difficulté (pas de relief !), de l’accessibilité par les moyens de transport, de ses infrastructures d’hébergement, de boutiques de vélos et autres. C’est un excellent choix pour un premier voyage de cyclotourisme ou en famille avec de jeunes enfants. De nombreux organismes assurent le transport des bagages. Ne prévoyez pas de trop longues étapes : il y a tellement de curiosités et de choses à voir que les arrêts sont très fréquents. Un vélo hybride est conseillé. Si une bonne partie du trajet est bitumée, il n’est pas rare de rouler sur de la criblure de pierre et même un revêtement plus sablonneux. C’est d’ailleurs principalement ce type de vélo qu’on trouve en location. n 800 km de parcours de rêve de Nevers à l’estuaire du grand fleuve n 190 m de dénivelé d’un bout à l’autre n 2 régions traversées (Centre–Val de Loire et Pays de la Loire) n 52 millions d’euros d’investissement n 800 000 visiteurs par an, dont un tiers de l’extérieur de la France n Facilement accessible par train d’un bout à l’autre n Sur le site internet : itinéraires, accès, hébergements, location de vélo, transport des bagages… loireavelo.fr
Les étapes décrites Saint-Brevin–Nantes : 70 km n Nantes–Montjean-sur-Loire : 76 km n Montjean-sur-Loire–Angers : 49 km n Angers–Saumur : 47 km n Saumur–Bréhémont–Fontevraud : 76 km Balade sur le Vent d’Soulair : loire-en-bateau.fr Le Lenincafé : lenincafe.com n
34
VÉLO MAG
28-34_VM3_LOIRE.indd 34
accès, mais il vous faudra le faire avancer en tirant sur un câble. Notez que l’île a la particularité d’être recouverte d’eau l’hiver, ce qui est en fait une terre agricole fertile. Offrez-vous aussi le triangle angevin, Angers–La DaguenièreBouchemaine–Angers, un trajet d’une quarantaine de kilomètres. Cette belle balade vous fera goûter à la traditionnelle douceur angevine. La mémoire de la pierre Ce que La Loire à Vélo a d’unique, c’est qu’il est impossible de rouler plus de 80 km dans la journée tant il y a à voir en cours de route. Outre l’histoire et ses châteaux, l’économie de la région a modifié le paysage, notamment à cause de l’importance de la pierre. En direction de Saumur, le circuit passe à travers les ardoisières. Avant, on franchira une riviérette, l’Authion, en embarquant son vélo sur une barque et en tirant, là aussi, sur un câble. Les ardoisières offrent un soupçon de relief quand on franchit leurs buttes, ces montagnes de résidus d’ardoise. L’ardoise angevine servait certes aux toitures, mais également dans les salles de bain et les cuisines. La concurrence espagnole et une utilisation moindre ont fait fermer les mines de la région en 2014. En arrivant dans la région de Saumur, c’est la pierre qui change, passant de l’ardoise au tuffeau. Comme le tuffeau est tendre, près de 1500 km de galeries sillonnent le sous-sol de la ville et de ses environs. Il est d’ailleurs possible d’aller faire un tour de vélo dans les 8 km de galeries du producteur de vin Bouvet-Ladubay. Crémants de Loire et saumurs bruts vieillissent en douceur dans les caves. Pour la petite histoire, le producteur de vin s’est toujours intéressé à la chose cycliste, au point de financer à Saumur, en 1894, la construction d’un vélodrome pour le bien-être physique de ses employés.
La pêche est encore une réalité dans la Loire
Anjou Vélo vintage Ne vous privez pas de l’opportunité de commencer ou de finir votre séjour sur la véloroute La Loire à Vélo en faisant un saut à Anjou Vélo Vintage les 13 et 14 juin prochain, à Saumur. Ce rendez-vous est une balade dans le temps en vue de cultiver l’art de vivre à la française entre châteaux, vignoble et, bien sûr, la Loire. Quatre itinéraires au choix, à faire obligatoirement sur un vélo à saveur rétro construit avant 1987. L’espace d’une fin de semaine, oubliez les vitesses au guidon et le dieu carbone, et goûtez une autre façon de faire du vélo. anjou-velo-vintage.com
Avant de revenir à Saumur vivre intensément Anjou Vélo Vintage, je continue à remonter la Loire. Ici, la pierre de tuffeau ne se contente pas d’être souterraine. Elle est creusée, exploitée, sculptée et même habitée dans les zones troglodytiques. C’est particulièrement vrai à Souzay-Champigny, où la rue passe à travers les maisons troglodytiques taillées dans la pierre. C’est du côté de Candes-SaintMartin que je rencontre Jeanne et Loïc Villemain, qui progressent paisiblement en direction de la mer. Ils se sont arrêtés quelques minutes et m’ont raconté leur histoire (voir page précédente). Brume sur le parcours Le circuit quitte le bord de Loire pour emprunter des routes de campagne. Entre Savigny-en-Véron et Avoine, une piste d’athlétisme de grande qualité donne l’occasion aux jeunes du coin de se dépenser. Tout près, ils ont aussi une piste de BMX où ils s’entraînent les samedis matin et les soirs de semaine. Je retrouve la Loire par un chemin de campagne dans un boisé tranquille. L’orage menace, puis finalement passe à l’acte en déversant des trombes d’eau. Je continue mon périple en reprenant la levée de la Loire, cette route sur digue qui surplombe le fleuve. Le soleil pointe son nez, fait sécher la route. Pendant quelques minutes, celle-ci va fumer, couvrant d’un voile la lumière du paysage. Je m’arrête à Bréhémont, où quelques toues jouent avec le courant du fleuve. Je reconnais une maison, c’est là qu’habitaient mes grandsparents. Je me souviens d’avoir traversé la rue en compagnie de mon grand-père, canne à pêche en main, pour aller taquiner le gardon dans le grand fleuve. C’est mon retour à la Loire.
MAI / JUIN 2015
20/04/15 12:56
A
PRÉSENTE
FANTA DÉFI MÉTROPOLITAIN
EN COLL ABORATION AVEC
ASMA GO
Dimanche 24 mai 75, 100, 125, 150 km
EnviE d’un Tour dE l’ÎlE plus sporTif ?
Optez pour le 50 km Express ou le 65-100 km Découverte !
TOUR DE L’ÎLE DE MONTRÉAL Dimanche 31 mai 28, 50, 65, 100 km
RIQUE 28-34_VM3_LOIRE.indd 35 Velo Mage / 1 page / 9 in x 10,875 / livrable 15 avril
20/04/15 12:56
DESTINATION / NOUVEAU-BRUNSWICK
NOUVEAUBRUNSWICK
EN VÉLO DE MONTAGNE
36
G A É TA N FO N TA I N E
VÉLO MAG
Edmundston
Roulant et artistique Située au confluent de la rivière Madawaska et du fleuve Saint-Jean, et surtout cerclée de grosses collines verdoyantes, Edmundston loge dans un décor privilégié propice à la pratique du vélo de montagne. Les adeptes du pneu à crampons convergent tous au centre de vélo de montagne de la municipalité, à deux tours de manivelle du centre-ville. Pas moins de 18 chouettes sentiers de single track méticuleusement entretenus par l’association Vélo Edmundston sont accessibles. Le réseau totalise une vingtaine de kilomètres et sillonne une forêt en pleine régénération sur un terrain bosselé à souhait. On y trouve des sentiers faciles pour les débutants et de plus ardus pour les expérimentés, mais tous ont un point commun : ils sont très roulants. « Nous avons opté pour l’élaboration de sentiers physiquement exigeants, mais sans exagérer le volet technique, explique Marc-André Martin, l’un des instigateurs du centre. En fait, c’est le genre d’endroit où on peut pousser au maximum
PHOTO : TOURISME NOUVEAU-BRUNSWICK
Vous prévoyez faire une virée dans les Maritimes pendant vos vacances cet été ? Nous vous proposons deux centres de vélo de montagne pas piqués des vers afin de vous délier les jambes en terre acadienne.
MAI / JUIN 2015
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 36
20/04/15 13:00
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 37
20/04/15 13:00
PHOTO : GAÉTAN FONTAINE
DESTINATION / NOUVEAU-BRUNSWICK
sans risque. Entendons-nous, les passages rocailleux exigent une certaine expérience, mais le niveau demeure à l’échelle du raisonnable. C’est la nouvelle tendance. » Une des coquetteries de ce centre de vélo de montagne est la présence d’œuvres d’art plantées ici et là aux abords des sentiers. En milieu urbain, on appelle cette approche artistique street art, alors, en forêt, ce serait du trail art ! Des haltes judicieusement placées permettent de reprendre son souffle tout en admirant le tout. Notre coup de cœur va à celle qui est installée sur le bord d’une falaise jouissant d’une spectaculaire vue sur la ville d’Edmundston.
38
VÉLO MAG
OÙ DORMIR Parc provincial de la République 31, rue Principale, Saint-Jacques (Edmundston) À une dizaine de kilomètres d’Edmundston, sympathique camping de 150 emplacements où planter sa tente. Une piste cyclable relie le camping à Edmundston. tourismenouveaubrunswick.ca, en cliquant successivement sur les vignettes Séjourner et Campings et parcs pour VR, puis sur celle du parc
MAI / JUIN 2015
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 38
20/04/15 13:00
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 39
20/04/15 13:00
DESTINATION / NOUVEAU-BRUNSWICK
Campbellton
Un piton rocheux pour la descente
OÙ DORMIR Le vélo-parc partage le territoire du parc provincial Sugarloaf. Possibilité de camping sur un des 76 emplacements sous couvert forestier. Piste cyclable et sentiers de randonnée pédestre en poussière de roche qui ceinture le mont Sugarloaf. tourismenouveaubrunswick.ca, en cliquant successivement sur les vignettes Se divertir, Plein air, Randonnée et vélo, puis sur le nom du parc à la fin du texte
PHOTO : TOURISME NOUVEAU-BRUNSWICK
Surplombant la baie des Chaleurs, le mont Sugarloaf domine le grandiose paysage de Campbellton. Le gros piton rocheux héberge l’un des centres de vélo de montagne les plus courus de l’est du Canada : le parc-vélo Sugarloaf. Ce site enchanteur propose à la fois du vélo en sentier et de la descente. Les parcours se concentrent dans le secteur Les Montagnards, où cinq sentiers formant 18 km serpentent sur les hauteurs d’une forêt abritant le lac Prichard. Même si un sentier inauguré en 2014 à la base de la montagne offre un beau terrain d’entraînement, ce sont les sentiers de descente qui présentent les plus grands défis. Adossées aux pentes de ski alpin, neuf pistes de descente comblent les friands d’adrénaline. Une fois descendus du télésiège, les descendeurs en herbe peuvent se lancer sans crainte sur la piste Sugar Mama, large de 2 m et à la surface en terre, sans aspérités. Les plus habiles dévaleront la Sugar Daddy et ses sauts. Quant aux audacieux, ils choisiront la Supa-Sweet, un véritable casse-cou parsemé d’obstacles, pour experts seulement. C’est l’entreprise Gravity Logic de Whistler, en Colombie-Britannique, qui a conçu les pistes. « C’est cette renommée qui fait venir des cyclistes expérimentés provenant d’aussi loin que Halifax mais aussi Rimouski et Matane », de préciser Jean-Luc Martin, préposé à la clientèle. Notez que vous pouvez louer sur place tout l’équipement nécessaire ainsi que les services d’un pro comme Jean-Luc pour vous y initier.
UN CHOIX DE VÉLOS INCOMPARABLE !
Toujours le premier en piste, suivez-nous ! 5520, boul. des Laurentides, LAVAL 450 622-2410 • facebook.com/andrejacsport
40
VÉLO MAG
Exit DCO Haro Opus Miele Norco Adams Premium Specialized Rocky Mountain
andrejac.com
MAI / JUIN 2015
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 40
20/04/15 13:00
36-41_VM3_NEW BRUNSWICK.indd 41
20/04/15 13:00
DOSSIER / CYCLOSPORTIVES
LES
CYCLO SPOR TIVES
42
VÉLO MAG
MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 42
20/04/15 13:04
PHOTO´M GRAND DÉFI PIERRE LAVOIE
POPULAIRES... MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ? Jamais les cyclosportives n’ont été aussi populaires au Québec. Depuis cinq ans, ces rendez-vous sportifs chronométrés qui se veulent – en théorie du moins ! – non compétitifs connaissent une croissance exponentielle. Pourtant, leur avenir pourrait bien être compromis : facturation éventuelle de l’encadrement par la Sûreté du Québec, multiplication des manifestations sportives… Les bénéfices ne sont pas garantis, et il semble qu’on se dirige vers un écrémage. Étude d’un phénomène en croissance et en révolution.
M A X I M E B I L O D E AU
V ÉLO MAG
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 43
43
20/04/15 13:04
DOSSIER / CYCLOSPORTIVES
LA DÉFINITION
D’hier à aujourd’hui
Défi cycliste de
{
chronométré, de
Cyclosportive
masse, organisé et distance et de durée
D
variables et qui
e Gaspé à Rouyn-Noranda en passant par Dolbeau-Mistassini, le Québec carbure aux cyclosportives. Entre la fin de mai et le début d’octobre, il ne se passe pas une fin de semaine sans qu’un de ces défis cyclistes se tienne dans l’une ou l’autre des dix-sept régions administratives de la Belle Province. En 2014 seulement, le calendrier des défis cyclosportifs de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) en dénombrait pas moins de trente-cinq… et toutes n’y sont pas affiliées !
s’adresse à toutes les catégories d’âge. Leurs participants, les cyclosportifs, sont des cyclistes de niveaux divers qui se situent à mi-chemin entre l’adepte de randonnées populaires et les compéti-
1994 Le 1er Grand Tour, rendez-vous sportif et touristique, 1000 participants n
teurs. Leur but : relever des défis
{
sportifs d’envergure.
2001 Défi Métropolitain, 2000 participants
Mai 2000 n Défi Vélo Mag aux monts Sutton, 450 participants
n
2007 Défi du Parc Parc national de la Mauricie 720 participants
n
2009 n Le volet Cyclisme
pour tous de la FQSC voit le jour.
2013 n 13 000 participants
PHOTO : DÉFI DU PARC DE LA MAURICIE
aux rencontres cyclosportives du calendrier 2013.
2010 n Vélo Québec notait
dans son État du vélo au Québec que la pratique cyclosportive était en pleine croissance, avec une quinzaine de ces manifestations sportives qui comptent généralement de 300 à 400 participants. 2014
n 3000 participants
de plus qu’en 2013. n 4000 participants
à La Boucle, l’épreuve de 135 km faisant partie du Grand Défi Pierre Lavoie.
44
VÉLO MAG
De tout pour tous L’offre est foisonnante, certes, mais également éclatée. Car du choix, les adeptes en ont : que ce soit sur le plan de la distance, de la durée ou de la difficulté, les épreuves peuvent être à relais ou par étapes, en départ de masse ou par vagues, sur des parcours fermés ou non à la circulation, au profit d’une ou de plusieurs œuvres caritatives, en marge de grandes compétitions ou non, chronométrées partiellement ou complètement, avec un coût d’inscription élevé ou plus bas… Bref, il y en a pour tous les goûts. Robert Morency, Richard Laberge et Georges Turgeon sont bien placés pour le savoir : ils ont participé à pas moins de six cyclosportives en 2014 ! Depuis cinq ans, ce trio d’amis dans la soixantaine utilise ces grands rendez-vous comme prétextes – l’un réside à Québec, l’autre à Matane et le dernier à Gatineau – pour se rencontrer et rouler. De leur propre aveu, la scène québécoise ne s’est jamais mieux portée que maintenant. « Il y a même des épreuves réservées exclusivement aux femmes ! » s’exclame l’un d’eux. Si la scène québécoise est si diversifiée, c’est parce qu’elle évolue avec ceux qui y participent. « Il y a huit ans, parcourir 105 km était déjà un exploit, se rappelle Marie-Josée Gervais, fondatrice et organisatrice des Défis du Parc, en Mauricie, un rendez-vous sportif élu en 2014 comme l’une des 50 plus belles épreuves cyclosportives au monde par le magazine français Le Cycle. Maintenant, les gens en veulent davantage, de là l’apparition d’épreuves de longues distances de type Gran Fondo de 160 km. »
MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 44
20/04/15 13:37
À l’autre extrémité du spectre, il y a ceux qui, au contraire, recherchent des distances plus raisonnables afin de vivre leur baptême cyclosportif. C’est le cas de Serge Chabot, 50 ans, qui a participé au 60 km des Défis du Parc en septembre dernier. Son objectif ? « La finir tout en ayant du plaisir ! » lance-t-il. Une diversité que Simon StArnaud, coproducteur et fondateur du Gran Fondo Mont-Tremblant, attribue à la jeunesse du cyclosport québécois. « Les cyclosportives au Québec et en Amérique du Nord existent depuis moins de 25 ans, fait remarquer celui qui organise
cette épreuve de masse depuis 2013. Nous en sommes encore à l’étape d’évoluer et de nous adapter à notre clientèle en lui offrant certes des défis considérables, mais en lui proposant également de plus courtes distances. » Voilà qui se révèle un bon choix, car près de la moitié des 1000 cyclistes du Gran Fondo Mont-Tremblant en étaient à leurs premières armes. Et la compétition dans tout ça ? Contrairement à ce que les commissaires clament haut et fort avant chaque épreuve – le célèbre « ceci n’est pas une course » —, les cyclo-
25
Vous y croiserez des « coureurs » qui n’hésitent pas à frotter, tenter des échappées et flinguer à qui mieux mieux. En Europe, il y en a même quelques-uns qui ont été pris la main dans le sac avec dans leur organisme des substances interdites (stimulants, EPO, etc.) ! Cet esprit compétitif n’est pas sans poser des problèmes de sécurité au cœur du peloton.
sportives sont bel et bien abordées comme des compétitions par plusieurs participants. Pour vous en convaincre, vous n’avez qu’à fréquenter les premières lignes d’une cyclosportive.
Combler une lacune En réponse à ce que certains qualifient de « dénaturation de l’esprit du cyclosport », plusieurs organisateurs se sont tournés vers des formules différentes. C’est le cas
Les cyclosportives au Québec et en Amérique du Nord existent depuis moins de 25 ans
V ÉLO MAG
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 45
45
20/04/15 13:04
de Luc Beaudet, gestionnaire et fondateur du groupe Gran Fondo Éco, une entreprise québécoise qui se spécialise dans l’organisation de cyclosportives un peu partout au Québec. S’il a fondé cette entreprise en 2011, c’est, de son propre aveu, pour combler une lacune dans le milieu. « Des épreuves entièrement chronométrées, c’est dangereux. Toutes les conditions sont réunies pour favoriser les chutes », déplore-t-il. C’est pourquoi au lieu d’opter pour des parcours chronométrés de A à Z, Gran Fondo Éco propose des passages chronométrés sous forme de défis à relever. « Qu’on arrive premier ou dernier à la ligne d’arrivée, cela ne change rien puisque le classement final se fait en fonction du temps cumulatif des divers défis, explique Luc Beaudet. Ainsi, je ne mets pas ma vie en danger parce que je bataille pour une place dans un pack et je peux tout de même profiter des aspects “wow” des cyclosportives. » Le défi de l’encadrement Une collaboration entre les divers organisateurs sera éventuellement nécessaire, car la scène cyclosportive québécoise sera confrontée, dès cette année, à un défi de taille : la facturation systématique de l’encadrement policier par la Sûreté du Québec. Pour le moment, cette facturation se fait au cas par cas, et il existe des disparités régionales : certains organisateurs payent, d’autres pas. Si cette demande de paiement se confirme, on estime que devront être facturées 46 000 heures d’encadrement (estimation à partir de l’année 2013). Entre les branches, nous avons entendu un taux horaire de 80 $, ce qui donnerait une facture de l’ordre de 3 680 000 $ à partager entre les organisateurs. À titre d’exemple, la Corporation du Grand Prix cycliste de Beauce, qui orchestre entre autres les Championnats canadiens, a reçu un compte de 40 000 $ pour les quatre jours de l’épreuve qui étaient tenus à Lac-Mégantic. En septembre, elle a été forcée d’annuler le Gran Fondo Colnago qui devait avoir lieu à Mégantic puisqu’une somme de 20 000 $ lui était réclamée. Selon Francis Rancourt, directeur général de ladite organisation, « la présence de tels postes budgétaires dans notre budget annuel d’un million (Suite à la page 48) 46
VÉLO MAG
{
Un instantané de l’homo cyclosportus Les données sur les membres du secteur Cyclisme pour tous de la FQSC donnent quelques indications sur cette clientèle.
{
DOSSIER / CYCLOSPORTIVES
Qui sont-ils ?
32,8 % 50-59 ans 30,6 % 40-49 ans
Comment choisissent-ils ?
Les raisons pratico-pratiques
19,2 % 30-39 ans
Date, distance pour se rendre, disponibilités, contraintes familiales…
3000 km
Les membres du secteur Cyclisme pour tous font annuellement, en moyenne, 3000 km de vélo. Le coût d’inscription
1000 $
Ils consacrent plus de 1000 $ par année à la pratique du cyclisme.
L’entraînement
Un rapide survol des cyclosportives 2015 fait état de frais allant de 60 $ à 200 $. Dans certains cas, ces frais incluent un maillot cycliste.
Lire une cyclo L’œil attentif distinguera, à l’intérieur d’une même cyclosportive, la tenue simultanée de trois épreuves pourtant très différentes l’une de l’autre.
88 %
88 % des athlètes qui vont chez Cible Performance, une entreprise spécialisée dans les services d’entraînement en cyclisme, participent à des cyclosportives.
60 %
À l’Académie cycliste du Québec, 60 % des clients cyclistes viennent en vue de préparer une cyclosportive.
À l’arrière Lutte pour la survie. Les participants s’y battent désespérément contre les limites de temps qui leur sont imposées. Leur but : finir, tout simplement, et ce, peu importe le temps requis. Au milieu Les cyclistes sont confrontés à eux-mêmes, au parcours et aux secondes qui s’égrènent inexorablement. Leur véritable ennemi, c’est le chrono et, à plus forte raison, leur chrono. Que ne feraient-ils pas pour pouvoir se vanter qu’ils ont battu le temps de leur ami, voisin ou rival ? À l’avant La course. Ces coureurs, réguliers ou d’une journée, se comportent comme s’ils s’alignaient sur une authentique compétition. En peloton compact, ils bataillent ferme pour chaque centimètre de bitume même si aucun enjeu réel, sauf celui de l’honneur, n’est sur la table.
MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 46
20/04/15 13:04
La sécurité au cœur du peloton DAV I D D E S JA R D I N S
º
Quand, juste avant le départ d’une course régionale à SaintAugustin-de-Desmaures, Louis Garneau s’est présenté devant le peloton pour annoncer que le prochain événement, qui relie Trois-Rivières à Québec, ne serait plus une course mais une cyclosportive, la première réaction des coureurs qu’il invitait à participer quand même n’a pas été de parler de prix, mais de sécurité. « Ben oui, j’ai le goût, moi, d’aller me planter », a lancé tout haut un coureur, suivi d’une rumeur qui avait tout l’air d’un acquiescement général. Oui, la course est risquée : les chutes se produisent, et elles sont le plus souvent attribuables aux coureurs plutôt qu’aux organisateurs ou au mobilier urbain. Reste qu’au cours d’une seule cyclosportive, on assiste probablement à plus de gestes irresponsables et dangereux qu’en une saison complète de course. En effet, dose massive de testostérone et inexpérience composent un dangereux cocktail cognitivohormonal qui affecte trop souvent l’amateur souhaitant en découdre avec son prochain. Sa raison anéantie par l’énervement, le coureur coupera honteusement un autre cycliste pour un sprint de 75e place, risquant de faire chuter tout le peloton derrière. Ou alors il plongera en apnée dans un océan de misère, suivant le groupe de tête malgré qu’il soit à bout de force. On surprend celui-là à soudainement louvoyer, mettant en péril la sécurité de ceux qui l’entourent. Ajoutez à ces faits (trop souvent) vécus les manœuvres douteuses, le pilotage hasardeux (comme le changement de ligne dans une descente), l’ignorance des témé-
PHOTO : GRAND DÉFI PIERRE LAVOIE
{
{
«Dose massive de testostérone et inexpérience composent un dangereux cocktail cognitivohormonal qui affecte trop souvent l’amateur souhaitant en découdre avec son prochain. »
raires qui touchent aux freins alors qu’ils déboulent à 70 km/h sur un asphalte détrempé, et vous comprendrez pourquoi la plupart des coureurs évitent les cyclos.
Ce n’est pas du snobisme. Pour y avoir participé, nous savons que ces rendez-vous sportifs sont, la plupart du temps, mieux encadrés et bien plus savamment organisés
que certaines des plus prestigieuses épreuves de notre calendrier. Seulement, nous avons été échaudés, et l’expérience nous a démontré que les maladroits et les malheureux sont moins nombreux dans les pelotons de course. Malgré la vitesse parfois ahurissante et l’ivresse de la performance, les risques nous semblent donc moins élevés de nous y casser la gueule. L’enthousiasme mâtiné d’inexpérience ne tue peut-être pas. Mais il démolit des clavicules. Et des saisons de vélo.
V ÉLO MAG
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 47
47
20/04/15 13:04
CYCLOSPORTIVES /
RCNT
CHALETS
L’autre côté du Mont Tremblant Location de chalets de luxe
rcntchalets.com | 1.888.268.3667
FORFAITS VÉLO & RANDONNÉE BOSTON, CAPE COD & NANTUCKET 12 au 15 juin | 3 au 6 octobre
BOSTON, CAPE COD & MARTHA’S VINEYARD 4 au 7 septembre | 9 au 12 octobre
VÉLOROUTE DES BLEUETS 20 au 23 août
PROMENADE DES GLACIERS
ROCHEUSES CANADIENNES 23 au 30 juillet | 30 juillet au 6 août
VALLÉE DU NIAGARA
9 au 12 septembre | 15 au 18 septembre
CABOT TRAIL, NOUVELLE-ÉCOSSE 19 au 26 septembre
TUCSON, ARIZONA
17 au 24 octobre | 24 au 31 octobre
HOLLANDE | HOLLANDE ET BELGIQUE Avril et juin 2016
Forfaits en liberté aussi disponibles à Majorque et Tucson
RANDONNÉE PÉDESTRE ROCHEUSES CANADIENNES 6 au 13 août
PARCS NATIONAUX AMÉRICAINS
27 mai au 4 juin | 15 au 23 octobre Permis du Qc
514 866-8747 | 1 800 561-8747
(Suite de la page 46) de dollars le rend difficile à
boucler ». Même s’il déplore la décision, il comprend toutefois que « ce n’est pas le mandat de la Sûreté du Québec d’assurer le développement récréotouristique d’une région ». Cet avis, Marie-Josée Gervais ne le partage pas tout à fait. « Je trouve déplorable de payer pour les services de la Sûreté du Québec. D’accord, ils ne sont pas gratuits. Mais en même temps, de tels événements nous rapportent beaucoup, comme société. Je ne comprends pas qu’on veuille faire bouger le Québec et qu’on nous demande de payer pour des frais d’encadrement et de sécurité. Ce n’est pourtant pas une gâterie qu’on s’offre ! » s’insurge-t-elle. Dominique Doyle, 41 ans et mère d’une famille de trois jeunes enfants, fait partie de ces gens pour qui les cyclosportives sont plus qu’un happening. Rencontrée aux des Défis du Parc, elle n’hésite pas à dire que ces rendez-vous sportifs – et le mode de vie qu’ils sous-tendent – sensibilisent sa progéniture à l’activité physique. « Ça donne aux enfants le goût de bouger et de se dépasser », dit celle qui s’apprêtait alors à prendre le départ du 60 km. Sélection naturelle Verra-t-on une sélection naturelle s’opérer dans le paysage cyclosportif québécois au cours des prochaines années ? « Oui, répond sans hésiter Luc Beaudet. Et cela forcera aussi plusieurs organisations à penser autrement et à explorer d’autres avenues en vue d’assurer leur sécurité. »
« Je ne comprends pas qu’on veuille faire bouger le Québec et qu’on nous demande de payer pour des frais d’encadrement et de sécurité. Ce n’est pourtant pas une gâterie qu’on s’offre ! »
PHOTO : YAN LSSALLE
Au centre des plus beaux circuits du Québec
L’embauche de motards pour escorter les pelotons et l’emprunt de parcours ruraux devraient être des solutions explorées. Reste que la présence de policiers est nécessaire dans certains cas de figure, fait valoir Amélie Lepage, coordonnatrice du secteur Cyclisme pour tous de la FQSC, faisant remarquer qu’« on ne peut donc pas s’en passer complètement ». La qualité de l’organisation, la beauté du parcours, les bénéfices restreints et l’éventuelle facturation de la Sûreté du Québec sont autant d’éléments qui devraient provoquer un écrémage dans le calendrier au fil des ans. De toute façon, concède Simon St-Arnaud, de Gran Fondo Mont-Tremblant, ce ne sont pas nécessairement les plus forts mais les mieux adaptés qui survivront à cette crise : « Lorsqu’une activité sportive émerge et qu’elle devient populaire, il y a toujours une période de flou qui survient. Seuls ceux qui arrivent alors à se définir perdurent. »
1465 Mgr Langlois, Salaberry-de-Valleyfield (Qc) J6S 1C2
48
VÉLO MAG
MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 48
20/04/15 13:04
Bienvenue touristes ?
J E A N - F R A N Ç O I S N A D E AU
Pour préparer les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal, Serge Arsenault se lève bien avant que le soleil n’accorde ses rayons au Québec. C’est de bon matin, depuis son bureau, qu’il explique les raisons de l’échec de ses cyclosportives, programmées en marge de cette grande épreuve cycliste professionnelle que sont les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal. « Nous avons voulu fixer de nouveaux standards », explique Serge Arsenault. « Nous avions un plan quinquennal. Notre intention était de faire de ces cyclosportives le prétexte d’une destination voyage internationale unique, avec en toile de fond les compétitions professionnelles. » L’opération ne s’est pas révélée rentable. Après deux ans, Serge Arsenault a dû renoncer temporairement. « Pour l’instant, nous ne pouvions plus continuer. Plusieurs organisent des événements du genre qui sont pour eux très rentables. Certains font ça vraiment très bien, comme Vélo Québec. Nous, nous voulions offrir autre chose, une expérience de cyclisme unique : au départ comme à l’arrivée, un vrai village avec des services maintenus tout au long du parcours, un encadrement très sécuritaire – personne n’était laissé sans surveillance –, un peloton rapide et un autre plus lent, tout cela encadré par des services de sécurité qu’il fallait payer. » Le fait que la vitesse du peloton ait été bridée par la police a-t-il rendu cette cyclosportive impopulaire ? « La première année, nous avons convenu avec la police que personne ne serait laissé sans surveillance… ce qui a limité la vitesse du peloton quel que soit le dénive-
lé. Pour certains participants, l’expérience n’a pas été concluante. Nous avons cependant corrigé cela avec les services policiers dès l’année suivante, tout en maintenant un standard de sécurité unique. »
« Lorsqu’on lance un projet d’une telle ampleur soutenu par des fonds publics, c’est pour assurer des retombées intéressantes. »
PHOTO : JACQUES SENNÉCHAEL
La Québecoise et la Montréalaise
{
{
Les participants n’ont pas été aussi nombreux. Les deux premières éditions ont réuni en moyenne 2000 participants, affirme Serge Arsenault. « Le très haut standard d’encadrement – par exemple un choix de trois plats chauds à l’arrivée –, cela ne pouvait pas fonctionner pour l’instant. Et comme il n’était pas question pour nous de réviser les standards à la baisse, nous
avons dû convenir de faire une pause. Je ne dis pas que nous abandonnons ; ça reste un projet intéressant. » Pour l’instant, et pour l’instant seulement, Serge Arsenault a donc décidé d’arrêter : « Je suis tout de même heureux que nous ayons contribué à montrer ce que nous pouvons faire. Cela donne la mesure de ce que nous ferons la prochaine fois. »
Mais surtout, regrette l’ancien commentateur sportif, le parcours n’était pas parfait : « À Québec, c’était très bien, le parcours était remarquable, et nous nous sommes très bien entendus avec la Municipalité. Dans la région de Montréal, il n’était pas possible d’offrir un environnement sécuritaire et un parcours intéressant, nous avons toutefois très bien travaillé avec Candiac. Le parcours manquait cependant de surprises ; ce n’était pas ce qu’il nous fallait pour réussir. » L’objectif d’attirer des touristes était fondamental pour Serge Arsenault. Lorsqu’on lance un projet d’une telle ampleur soutenu par des fonds publics, c’est pour assurer des retombées intéressantes. « Il s’agissait, à terme, d’attirer la moitié des participants de l’étranger. Les gens seraient venus assister aux courses professionnelles et participer eux-mêmes à une épreuve sportive exceptionnelle. Nous avions un seuil de rentabilité de 5000 participants. »
V ÉLO MAG
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 49
49
20/04/15 13:04
{
CYCLOSPORTIVES /
Vélo Mag : D’où vient votre amour pour les cyclosportives ? Laurent Martel : Ma mère est française, et j’ai de la famille du côté de Chambéry, près des Alpes. Très tôt dans mon enfance, j’ai donc été initié au cyclisme dans le théâtre le plus grandiose qui soit : la haute montagne. En 1994, je m’alignais déjà, à l’âge tendre de vingt-trois ans, sur ma première Marmotte, la mythique épreuve européenne. Depuis, j’en ai ajouté neuf autres à mon tableau de chasse. VM : Qu’appréciez-vous le plus dans ce type d’épreuve ? LM : Pour moi, le cyclisme s’inscrit dans la durée, dans les efforts prolongés et dans des épreuves de cinq, six, voire sept heures d’affilée. C’est pourquoi j’aime, au-dessus de tout, participer à de grandes cyclosportives. Comme celles qu’on trouve en Europe et, dans une moindre mesure, en Amérique du Nord.
publicité vélo mag.indd 1 50 VÉLO MAG MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 50
VM : Quelles sont les différences entre le cyclosport d’antan et celui des temps modernes ? LM : À l’époque, il y avait beaucoup de gens qui prenaient le départ la fleur au fusil, avec des sacs de guidons, des cartes et le K-way dans la poche arrière. Il n’était pas rare de voir des participants s’arrêter entre deux cols pour siroter une bière. Aujourd’hui, la ligne de départ d’une cyclosportive s’apparente à celle d’une compétition. Les vélos sont hallucinants, les gars sont affûtés comme des dagues, la diététique est au rendez-vous. Et ça roule vite, très vite. VM : Regrettez-vous la situation ? LM : Oui, je trouve quelque peu dommage de constater l’évolution dans les vingt dernières années. Contrairement à la compétition, où
c’est beaucoup soi contre les autres, les cyclosportives mettent en compétition avec soi-même. Chacun y est seul avec son bagage d’expérience, ses appréhensions, ses forces et ses faiblesses. Et on est tenu de rallier la ligne d’arrivée, ce qui n’est pas le cas en compétition.
PHOTO : HAUTE ROUTE
Plusieurs connaissent Laurent Martel comme étant l’homme derrière le site internet La Flamme Rouge. Peu savent toutefois qu’il est un cyclosportif de la première heure. Entrevue.
{
Le cyclosportif derrière La Flamme Rouge
12-03-27 08:48
20/04/15 13:04
Ne laissez pas la douleur vous arrêter Avec la BANDE ÉLASTIQUE KINÉSIO
Les Défis de Vélo Québec
L’antichambre des cyclosportives
{
{
PRÉVIENT PROTÈGE RÉCUPÈRE
AIDE À :
JAC Q U E S S E N N É C H A E L
PHOTO : MAXIME JUNEAU
· Réduire la douleur et l’inflammation
1994, le 1er Grand Tour mêle sport et cyclotourisme. En 2001, Vélo Québec organisait son premier Défi métropolitain, dans le but à la fois de mettre en vedette les parcours cyclables de la région de Montréal et de permettre aux cyclistes de revivre l’espace d’une journée l’expérience cyclotouristique et sportive du Grand Tour. Le succès a été instantané, avec près de 2000 participants dans la région d’Oka. Au menu : trois parcours de 73, 108 et 155 km, une halte dîner commune et un retour au point de départ avec chapiteau et musique. Chacun partait à son heure, le précieux guide précisant les parcours et toutes les infos dans la poche arrière. De toute façon, il suffisait de suivre la signalisation. Forts du succès de la première édition, deux autres Défis voient le jour en 2003 puis deviennent des rendez-vous incontournables de la saison cycliste. Le premier se déroule toujours dans la grande région de Montréal, le deuxième s’éloigne un peu, puis la saison se termine avec le troisième traditionnellement dans le relief des Cantons-de-l’Est. La formule, savant mélange de cyclotourisme et de parcours sportif, a tout de suite été un grand succès y compris, chez les femmes avec 40 % de participation. Il faut dire que le cycliste a pour un prix accessible une journée de vélo réunissant tous les ingrédients qui lui facilitent la vie.
« L’encadrement se veut discret mais efficace, précise Joëlle Sévigny, directrice générale de Vélo Québec Événements. Le concept clé est la mobilité de l’infrastructure qui se déplace avec les cyclistes : les premiers soins, la mécanique, les motos et les véhicules de soutien sont sur la route. » Le coordonnateur logistique Dominique Patenaude met chaque année son grain de sel dans le choix des parcours des différents défis. Certes, il prend en compte des critères comme la beauté du parcours et le faible achalandage des routes, mais il doit aussi tricoter un parcours de 100 km comportant deux boucles supplémentaires de 25 km et un raccourci de 25 km, le tout en vue d’offrir quatre distances et un lieu de dîner commun. « Il est sûr que je vais privilégier les routes dotées de bons accotements et minimiser les virages à gauche », souligne-t-il. Cela dit, outre le contact avec les gestionnaires locaux, la Sûreté du Québec et les polices municipales sont contactées. « Nous leur donnons une liste des points chauds en leur demandant de porter une attention particulière à ces endroits. » C’est généralement là que ces autorités interviennent si elles n’ont pas d’autres chats à fouetter. Le prochain Défi métropolitain prendra le départ de Châteauguay le 24 mai.
· Soulager les muscles fatigués et surutilisés · Supporter les muscles permettant une liberté totale de mouvement OFFERT EN 4 COULEURS VENDUS EN PHARMACIE
FORMEDICA.COM
LE VÉLO E
À VOTR E MESUR LUI LLE ET POUR E
> Vélos de route, triathlon, montagne, hybride, enfants, BMX > Grande sélection de vêtements et d’accessoires > Mécaniciens certifiés > Positionnement morphologique > Location de vélos et de boîtes de voyage www.cyclesperformance.ca
2 BOUTIQUES POUR LES PASSIONNÉS DE VÉLOS Saint-Basile-le-Grand
Chambly
450.441.6615
450.447.3450
191, Boul. Sir Wilfrid Laurier, J3N 1R1
1684, av. Bourgogne, J3L 1Y8
Financement AccordD disponible
V ÉLO MAG 567-CyclesPerformance_1/4p_VeloMagMARS.indd 1
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 51
51
14-01-31 09:47
20/04/15 14:42
{
CYCLOSPORTIVES /
{
Le cyclosport au féminin
destiné aux femmes de partout au Québec. Depuis 2012, les « roses » de l’Équipe féminine s’entraînent pendant neuf mois afin de s’attaquer à un des deux objectifs de taille : le 105 km ou le duathlon des Défis du Parc. « Il fallait trouver une façon de les pousser à affronter leurs peurs et leurs appréhensions tout en atténuant l’aspect “compétitif” des cyclosportives », se rappelle MarieJosée Gervais, fondatrice et organisatrice des Défis du Parc, mais aussi accompagnatrice des roses. Plus récemment, le groupe Gran Fondo Éco a organisé la première randonnée précyclosportive (pré-Fondo) exclusivement féminine en Amérique du Nord. « Je travaille très fort pour créer des rencontres sportives qui représentent les femmes, admet Luc Beaudet, gestionnaire et fondateur de Gran Fondo Éco. Je ne veux pas avoir la réputation de ne faire que des épreuves pour hommes… »
PHOTOS : L’ÉCHAPPÉE BELLE
À la recherche d’une compagne de route ? Ce n’est probablement pas en participant à une épreuve cyclosportive que vous la trouverez. Comme le souligne Amélie Lepage, coordonnatrice du secteur Cyclisme pour tous de la FQSC, le phénomène des cyclosportives en est un essentiellement masculin. « Nous estimons la participation féminine à environ 15 %, ce qui est bien loin de la proportion hommes/femmes qu’on retrouve dans la population », déplore-t-elle. C’est pourquoi il y a cinq ans, la FQSC a décidé d’organiser L’Échappée Belle, une cyclosportive exclusivement réservée à la gent féminine, qu’elle soit aguerrie en cyclisme ou non. Le but : inciter les femmes à participer davantage à ce type d’épreuve en les plaçant dans un cadre exempt de compétition. C’est le même raisonnement qui a poussé l’organisation des Défis du Parc, au parc national de la Mauricie, à mettre sur pied un programme de remise en forme
(M.B.)
à vélo Pour vos vacances ca visitez avelo.
Cet été, découvrez nos CIRCUITS nos ROUTES
&
52
VÉLO MAG
champêtres • Plus de 25 circuits lo offres de séjours à vé • Des forfaits et des de vélo de montagne • Les meilleurs sites • Et plus encore! rte cyclotouristique Commandez votre ca t! an dès mainten
ec
velocentreduqueb
1 888 816-4007
MAI / JUIN 2015
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 52
20/04/15 13:04
{
Portraits de participants de cyclosportives
PHOTOS : MAXIME BILODEAU
{
Robin Plamondon
champion québécois 2014 de la catégorie Minimes (13-14 ans)
Marie-Frédérique Allard et Steeve Carpentier
Maxence et Blaise Frenette
frères respectivement âgés de 18 et 16 ans
couple de Shawinigan
Distance : 60 km
Distance : 105 km en tandem
« C’est ma première cyclosportive à vie. Ma famille participe, alors je me suis dit : “Pourquoi pas moi ?” Je la fais pour clôturer ma saison, mais surtout pour le plaisir. »
« Ce Défi est un moyen pour nous de nous fixer un objectif de couple pour lequel nous nous entraînons toute l’année. Chacun fournit son effort tout en placotant. »
Photo : Vaude
Distance : 105 km
« Nous le faisons pour le plaisir de nous entraîner, d’être en forme et de compléter la distance. Qui plus est,ça nous donne une excellente raison de suivre notre père, notre oncle et leurs amis ! »
Tout est réduit jusqu’à 60% chez
*sur le prix régulier affiché MONTRÉAL : 1451, av. du MONT-ROYAL Est • 514-525-5309 V ÉLO MAG
42-55_VM03_CYCLOSPORTIVE.indd 53
53
20/04/15 13:04
pub_VéloMAG.ai
1
15-02-25
15:58
TESTÉS POUR VOUS /
ROUE ENVE SES 3.4
La polyvalence efficace
Un circuit cyclable dee 0 plus de 400 kilomètres
DU U VÉLO VÉL ÉLO O POUR POUR TOUS... TOU OUS. S... .
FAMILLE / RÉCRÉATIF
Des paysages à couper er le souffle ! Des hébergements certifiés ertifiés MD « Bienvenue Cyclistes »
C
Une navette maritime pour p naviguer le fjord d’une ne rive à l’autre
M
Y
Un service de transport ort pour vos bagages
CM
MY
CYCLOTOURISTE
Des forfaits adaptés pour les cyclistes
CY
CMY
Des circuits familiaux
K
CYCLOSPORTIF
n Parmi les plus discrètes de la famille des roues Enve, la SES 3.4 est peut-être aussi l’une des plus redoutables armes de l’arsenal de carbone sur le marché. Un look d’avion-espion et l’alliée de ceux qui ne se contentent pas de poser des mines mais bombardent le peloton sur le plat comme dans les raidillons. Au début, il y avait quand même un doute. Le geste de glisser les déclenches rapides des Enve 3.4 dans les pattes du vélo avait été précédé d’une si abondante mitraille d’élogieuses critiques et de tant de bons mots de la part d’amis et de coureurs locaux qui les utilisent que tous nos réflexes commandaient la méfiance. « Don’t believe the hype », scandaient les rappeurs de Public Enemy. Les SES 3.4 – prêtées dans leur incarnation à pneus – ont donc passé, accrochées à la monture, trois semaines et plusieurs centaines de kilomètres (comprenant un championnat canadien en Beauce et deux critériums régionaux). Les SES 3.4 de Enve sont polyvalentes. Conçu pour la grimpe comme pour le plat, le modèle est tout-aller et passablement léger (à 1482 g avec le moyeu DT 240 ; retirez 150 g en version boyaux). La particularité de ces roues est leur dissymétrie entre l’avant et l’arrière : 35 mm de profondeur devant pour un impact moindre en cas de rafale et 45 mm derrière, là où le poids du cycliste neutralise cet impact.
enve.com de 3530 $ à 4270 $ suivant le moyeu (pneus) de 3620 $ à 4000 $ suivant le moyeu (boyaux)
De même, afin de produire un meilleur effet aérodynamique, la roue avant est plus large que celle à l’arrière de 2 mm. Les deux affichent une belle largeur (24 et 26 mm), conférant stabilité et confort lorsque dotées de pneus de 25 mm. Il faut avouer que le résultat est impressionnant. Très impressionnant. En fait, on n’a pas mémoire d’avoir essayé des roues aussi agréables et performantes. Sur le plat, si on n’a pas eu le loisir d’en faire l’essai en soufflerie, les SES 3.4 ont tout de même contribué à plusieurs nouveaux records personnels sur des segments familiers. Sans être une mesure exacte, c’est un bon indice. De même, en montée, elles se comportent avec la même vivacité qu’elles expriment au sprint, sans que cela se fasse au détriment du confort lors de longues sorties. Et même dans les vents latéraux les plus sournois, on n’a jamais senti la roue avant se dérober, comme souvent lorsqu’équipé d’autres de gabarit analogue. Si on a deux bémols à formuler, on retiendra le freinage en conditions humides, nettement moins efficace avec les patins que fournit Enve qu’avec des SwissStop – mais on a vu bien pire. Et enfin, il y a le prix : prohibitif, même si on a affaire à l’une des meilleures paires de roues du marché. David Desjardins
Phho P Phot hhottos os : Pau Paaaul Ci P Cimon, imon, mon mo m on,, Gui Guillau Gu u llau ui llau aum au me e Roy oy
UNE VILLE - UN FJORD 1 800 463 6565 418 698 3167
54
VÉLO MAG
VELO.SAGUENAY.CA
MAI / JUIN 2015
54-55_VM03_TESTE POUR VOUS.indd 54
20/04/15 13:15
SAC À DOS CAMELBAK VOLT 13 LR
Rien sur le dos
camelbak.com 187,50 $
n S’il n’est pas rare de porter un sac à dos en vélo de montagne, la chose est moins fréquente quand on roule sur le bitume. Comme si les nécessités aérodynamiques en plus de celles de poids et de possible balancement rendaient la chose plus laborieuse. Il semblerait que le routier se contente de ses poches arrière ou même d’un éventuel porte-bagages pour le transport de son barda. L’ergonomie du Volt est tout à fait compatible avec un parcours routier. Les raisons sont simples : le sac est très léger et, surtout, son poids (incluant les trois litres d’eau du réservoir) pèsera sur vos lombaires plutôt que sur vos épaules. L’ergonomie des bretelles et des harnais, ces derniers étant particulièrement larges au niveau des lombaires, sont bien étudiés, ce qui permettra au sac de parfaitement s’ajuster à votre dos. Son centre de gravité, plus bas que celui des autres sacs, lui assure une stabilité sans faille même quand vous vous lancez dans un endiablé pédalage en danseuse. Côté pratique, le Volt surprend par sa contenance (annoncée à 10 L), suffisante pour une journée de vélo de route en montagne (imper-
méable, bouffe, manches et jambes d’appoint, plus vos petites affaires). Le haut du sac, à l’entrée étroite, n’est pas un problème, car ouvrir complètement la fermeture éclair donne un accès confortable. La poche dorsale comme les poches latérales placées au niveau de la ceinture sont aussi généreuses, ces dernières, très pratiques, étant d’accès rapide sans que le sac quitte votre dos. Enfin, le réservoir est de remplissage et nettoyage aisés. Le Volt sera donc votre plus fidèle compagnon, que ce soit dans les sentiers ou sur le macadam. Toujours chez Camelbak, le Charge 10 LR offre le même système de support lombaire en version 8 L, et le Spark, à l’ergonomie adaptée aux femmes, en capacité de 7,5 L. Jacques Sennéchael
Cantons-Vermont... si beaux, si bons, si près! Tout débute à moins d’une heure de Montréal : splendides paysages, routes tranquilles, visites de vignobles et dégustations de produits locaux. L’épicurisme de proximité a ses avantages !
PRix avantageux d’ici le 15 juin
photo : Gaétan Fontaine
0$
PRomotion En gang, on y gagne
Du 1er au 7 août Vélo Mag / 1/2 horizontale / 7,667 in x 4.833 / livrable 15 avril
54-55_VM03_TESTE POUR VOUS.indd 55
RéseRvez veloquebecvoyages.com 514 521-8356 • 1 800 567-8356, poste 506 V ÉLO MAG
55
20/04/15 13:38
ESSAIS / TEST DE VÉLOSGFNY
VÉLO AÉRO
LE MEILLEUR DE PLUSIEURS MONDES
Felt AR2 Ultegra Di2
Catégorie de l’heure, les vélos de route aérodynamiques promettent aux cyclistes la polyvalence d’un vélo de route couplée aux avantages de performance d’un vélo de contre-la-monte. Tenter de réunir ces deux familles est logique : pourquoi dire non à un vélo plus rapide ? En contrepartie, si la surface plus généreuse des cadres aéro laisse une plus grande liberté de conception, elle entraîne aussi un poids supplémentaire et une perte de confort. Curieux de constater l’efficacité réelle et les limitations de ce type de vélo, nous avons mis à l’épreuve deux porteétendards de la catégorie : le Cervélo S3 et le Felt AR2. Dans les deux cas, les modèles proposés sont une évolution aboutie du concept et non un premier jet. Laissons la route en juger.
M AT H I E U FAG N A N
INFOS COMPLÉMENTAIRES À DÉCOUVRIR SUR VELOMAG.COM
56
VÉLO MAG
56-59_VM03_TEST VELO.indd 56
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:09
PHOTOS : JACQUES SENNÉCHAEL
Cervélo S3 Shimano Ultegra
Cervélo S3 Shimano Ultegra (4350 $)
PHOTOS : JACQUES SENNÉCHAEL
D
ifficile de passer à côté de Cervélo lorsqu’on pense aérodynamisme. La marque canadienne – maintenant propriété d’un groupe néerlandais – a d’ailleurs fait figure de précurseure dans le développement des vélos de route aéro il y a plus d’une décennie. Descendant direct du Soloist, le S3 avait fait son entrée en grande pompe en conduisant Thor Hushovd au titre de champion du monde en 2010. Temporairement abandonné lors du lancement du S5, le modèle a été réintroduit en 2014 en version améliorée, aspirant à être à la fois plus efficace et surtout plus confortable que son prédécesseur. À première vue, il n’y a aucun doute que nous ayons affaire à un Cervélo : le design du cadre est fluide, quasi organique, et il est facile d’imaginer le vélo fendre l’air. Cervélo reste fidèle au profil en forme de goutte d’eau, particulièrement évident sur le devant du vélo et le tube diagonal. On profite toutefois de l’élargissement substantiel de celui-ci au boîtier de pédalier pour aplanir la section qui reçoit le porte-bidon, optimisant ainsi l’aérodynamisme lorsqu’un bidon est en place. Afin d’accroître le confort du nouveau S3, Cervélo fait appel à des bases réduites, à des haubans tout en finesse et à un tube horizontal aux angles plus accentués (concept Squoval) développés pour le R5, son vélo route haut de gamme. Optimisés pour leur rôle mécanique, tous ces tubes sont de dimensions tout à fait classiques.
Nous avons testé le vélo équipé d’un groupe Shimano Ultegra mécanique, fiable et efficace comme à son habitude, et d’un pédalier Rotor. Celui-ci s’adapte au boîtier de pédalier BBright, développé par Cervélo, dont le concept est à mi-chemin entre un boîtier BB30 et BB86/90 et repose sur l’asymétrie de la position des roulements. Le boîtier est de largeur standard à droite, afin d’assurer le dégagement nécessaire aux
Dès les premiers coups de pédale, il est évident qu’on a affaire à un pur-sang qui ne demande qu’à être piloté à fond de train. plateaux, et plus large à gauche, profitant de l’espace libre pour rigidifier la zone du pédalier. Dans la même veine, Cervélo y va de sa propre recette pour la fourche du S3 avec un pivot conique dont la base fait 1 3/8, toujours à mi-chemin entre les deux standards courants de 1 ¼ et 1 ½. Dans la foulée de la mode actuelle d’utilisation de pneus plus volumineux, la fourche tout comme le triangle arrière accommodent des pneus jusqu’à 25 mm de section. La tête de la tige de selle du S3 permet une grande plage d’ajustement, tant avant-arrière qu’angulaire, mais son mécanisme parfois capricieux rend le fignolage de précision fastidieux.
Le cadre, dont le poids est estimé à 1100 g, laisse place au passage interne de tous les types de câblage, y compris les lignes de frein hydraulique, grâce à une série d’inserts pratiques baptisés Future-Proof Cable Management. Cervélo élabore la géométrie de ses vélos de route selon une progression linéaire de l’allongement (reach) et de la hauteur (stack). Il est donc facile de s’y retrouver parmi les six tailles offertes. On remarque toutefois que les vélos sont légèrement plus courts et plus hauts qu’un typique vélo de « course ». Sur la route Dès les premiers coups de pédale, il est évident qu’on a affaire à un pursang qui ne demande qu’à être piloté à fond de train. Le vélo est très rigide et répond promptement à toutes les sollicitations, tant les relances en montée que les sprints les plus rapides. La direction vive est en droite ligne avec le tempérament fougueux du S3 et permet des changements de trajectoire rapides et précis, caractéristique parfaite pour se faufiler dans un peloton ou corriger sa ligne dans une descente sinueuse. Le confort est adéquat lors des efforts soutenus, mais expose ses limites lorsqu’on relâche la pression et qu’on se retrouve avec plus de poids sur la selle que sur les pédales. Le S3 se révèle donc, tel un typique vélo de course, efficace et incisif, parfait pour les pilotes engagés. Le vélo est proposé en Shimano Ultegra mécanique (4350 $) ou Di2 (5700 $) ainsi qu’en cadre seul (2500 $).
Aéro
Un petit rappel Pour un cycliste typique roulant à bonne vitesse, 80 % de la résistance à l’air provient du cycliste lui-même, 15 % des roues et autres composantes, et 5 % du cadre. La part du cadre, bien que minimale, reste le seul élément tangible à partir duquel les manufacturiers peuvent se différencier. Selon les données théoriques, un cadre aérodynamique vous fera économiser au mieux une dizaine de watts… à 50 km/h ! Ce gain équivaut à une seconde au kilomètre, toujours à 50 km/h. Coupez le gain de 60 % à 30 km/h. Serez-vous plus rapide sur un vélo de route au cadre aérodynamique ? La réponse est oui, mais nous vous suggérons tout de même de continuer à vous entraîner si vous voulez lâcher vos partenaires d’entraînement…
VÉLO MAG
56-59_VM03_TEST VELO.indd 57
57
20/04/15 13:09
ESSAIS / TEST DE VÉLOSGFNY
Felt AR2 Ultegra Di2
(6499 $)
L
PHOTOS : JACQUES SENNÉCHAEL
a feuille de route des innovations et développements aérodynamiques réalisés par Felt nous ramène aux débuts de l’entreprise, à la fin des années 1980. Jim Felt était alors un fabricant artisanal qui agissait comme testeur bêta des nouvelles générations de tubes d’aluminium ultraléger fabriqués par Easton. Son entreprise s’est rapidement fait connaître dans le milieu du triathlon, notamment par la victoire, sur un Felt, à l’Ironman d’Hawaï de 1991, de Paula Newby-Fraser, en voie de devenir une légende. Vingt ans plus tard, la série de vélos de route AR est l’héritière de l’expertise de Felt et reprend les concepts d’aérodynamisme mis de l’avant sur l’impressionnant DA, une bête de contre-la-montre à la fine pointe. Un design novateur Le design de l’AR2 place en opposition un triangle principal massif, voire intimidant, avec une fourche et des haubans effilés. Felt y est allé d’une interprétation novatrice de ses observations en soufflerie en donnant aux tubes principaux une forme ovale symétrique, présentant un net contraste avec les profils en goutte d’eau ou tronqués, à la mode du jour. Selon Felt, cette forme optimise la performance aérodynamique dans un
58
VÉLO MAG
56-59_VM03_TEST VELO.indd 58
plus large éventail de conditions, jusqu’à exercer dans certains cas une certaine poussée, à la manière d’une voile. En positionnant le frein arrière sous les bases, on a octroyé à l’AR2 un léger avantage aérodynamique et, surtout, un important gain en confort en s’autorisant des haubans plus flexibles. Évidemment, le cadre est compatible tant avec les transmissions mécanique qu’électrique et permet le passage de câbles internes dans tous les cas. La série AR est déclinée en quatre modèles partageant un design similaire, mais dont le type de composite varie selon la gamme. Le cadre de l’AR2 est annoncé à 900 g et offert en six tailles. C’est lorsqu’on s’attarde à la tige de selle qu’on prend mesure de l’ampleur de l’exercice de design qui a été réalisé pour accoucher du AR. Typiquement, une tige de selle profilée est plaquée contre les parois du cadre par une cale qui la comprime. Afin d’éviter de se déformer ou, pire, de se fendre, elle se doit d’être épaisse, donc lourde et rigide. Felt a réfléchi au problème et propose une solution archisimple : le serrage de la tige se fait, de part et d’autre du cadre, par deux vis qui viennent coincer individuellement chacune des parois de la tige. Le concept baptisé VariMount est brillant, car la tige peut maintenant être mince et légère, donc plus amortissante.
Tout comme les tubes du cadre, la tige est symétrique et peut être inversée de manière à offrir une plage d’angles de selle de 72,5 à 78,5o. Sur la route Dès les premiers tours de roue, on comprend qu’on a affaire à un vélo exceptionnel. L’AR2 réussit là où la grande majorité de ses compé-
Felt frappe un grand coup avec son AR2. Le vélo est polyvalent, agréable à piloter et redoutablement efficace. Tant les coureurs que les cyclosportifs sauront apprécier cette bête de performance capable de relever leur niveau de pratique. Bref, ce bolide sans contre-indication est idéal pour tous ceux qui aiment aller vite.
Nous n’avons jamais expérimenté un tel niveau de confort sur un vélo aussi rigide.
titeurs doivent se contenter de revendications marketing. Le vélo est totalement rigide tout en donnant l’impression de flotter sur la route, y compris à pleine vitesse sur une chaussée en piteux état. Nous n’avons jamais expérimenté un tel niveau de confort sur un vélo aussi rigide. Il semble évident que le design unique de la tige de selle y participe grandement. La direction est tout autant symbiotique, fluide et prévisible, et permet d’attaquer avec grande confiance les trajectoires les plus serrées.
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:09
Les critères de notation
Résultat des courses pour les deux vélos PREMIER CONSTAT : On est loin du comportement rustre des premiers vélos de route aéro, flexibles en torsion et hyper rigides verticalement, donc inconfortables. Tant le Cervélo que le Felt nous ont, chacun à leur façon, impressionnés par l’équilibre de leur conduite. Le comportement du Cervélo est certes un peu moins raffiné, mais le vélo est plus abordable, entre autres à cause de l’utilisation de fibres de moins haut module. On se voit donc, à son bord, se lancer sans retenue dans un peloton endiablé. Le Felt nous a Cervélo S3
CONFORT
RÉACTIVITÉ
quant à lui totalement confondus et figure parmi les vélos les plus aboutis que nous ayons testés, aéro ou pas. Au final, il est difficile, voire impossible de valider sur la route si ces vélos sont véritablement plus rapides que leur contrepartie aux tubes « ronds ». Par contre, ni leur surplus de poids ni leur grande rigidité ne nous ont semblé un handicap. Le cyclosportif contemplatif pourrait passer son tour, mais pour tous ceux qui aiment pousser sur les pédales, la légitimité du concept ne fait aucun doute. Felt AR2
AGILITÉ
STABILITÉ
CONFORT : La notion de confort prend en considération la capacité du cadre à amortir les impacts et à absorber les vibrations telles que perçues à la selle et au guidon. Si le cycliste est capable de rester en position et de soutenir son effort peu importent les conditions de la route, le vélo est confortable. RÉACTIVITÉ : La réactivité est un amalgame de la rigidité et de la légèreté du cadre, mais aussi, dans une certaine mesure, du mode de transition des vibrations. Elle dépend de la perception de vitesse et d’efficacité du vélo qu’a le cycliste. AGILITÉ : L’agilité caractérise la facilité avec laquelle le cycliste peut exécuter des changements de direction, la capacité du vélo à suivre le parcours désiré. Un vélo agile a une direction plus sensible, qui réagit plus rapidement. STABILITÉ : La stabilité est une caractéristique globale qui décrit le sentiment de sécurité que fait éprouver le comportement du vélo sur tout type de surface, peu importe la vitesse. Un vélo stable colle à la route et assure un pilotage prévisible.
VÉLO MAG
56-59_VM03_TEST VELO.indd 59
59
20/04/15 13:10
ÉQUIPEMENT /
LES INDISPENSABLES
G I L L E S M O R N E AU
MAI
DE
PRODUITS D’ENTRETIEN, DE WD-40 BIKE Depuis 1958, WD-40 est connu comme « l’aérosol aux milliers d’usages », une huile pénétrante qui prévient la corrosion. Depuis le temps, c’est devenu beaucoup plus que ça, notamment une gamme de produits développés spécifiquement pour le vélo et vendue uniquement en boutique. Deux types de dégraisseur et un nettoyant moussant servent à bien nettoyer la transmission, deux lubrifiants (sec et humide) assurent la lubrification et un produit lustrant redonne de l’éclat au cadre tout en le protégeant de la poussière. à partir de 8,99 $ wd40bike.com
ATTACHE DE SELLE DP-1, DE PROMAX DP signifie dropper post, et cet accessoire est indispensable si vous êtes muni d’une tige de selle rétractable avec télécommande au guidon. L’oeillet dans lequel on passe le câble est mobile, ce qui permet de le fixer dans un angle qui tiendra le câble loin des jambes du cycliste peu importe la hauteur de la selle. Diamètre : 34,9 mm. En quatre couleurs anodisées. 20 g 15 $ US promaxcomponents.com
60
VÉLO MAG
60-61_VM3_EQUIPEMENT.indd 60
PHARE CENTRAL 100 FRONT ET FEU CENTRAL 20 REAR, DE BLACKBURN Tous deux sont solides et légers, se rechargent par port USB et s’accrochent n’importe où à l’aide d’une pratique attache en silicone. Le phare aura une autonomie de 3,2 h à intensité maximale (100 lumens), et de 7 h à 50 lumens. Derrière, on parle de 25 h à 20 lumens ou du triple en mode clignotant. 44 $ chacune, 80 $ l’ensemble blackburndesign.com
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:17
S
I
CASQUE PROTONE, DE KASK Toujours fabriqué en Italie, le Protone a été développé en collaboration avec l’équipe Sky, qui le portait au dernier Tour de France. Malgré ses larges ouvertures de ventilation, des tests en soufflerie le classent à égalité avec les meilleurs casques dits aérodynamiques de la concurrence. Ce casque de route enveloppe bien l’arrière du crâne, et son nouveau système d’attache facilite l’ajustement. En pas moins de 12 couleurs. 230 g 368 $ www.kask.it
GEL ÉNERGÉTIQUE CARBURATE, DE ADVANCED FUEL Ce nouveau gel énergétique à base de glucides et d’électrolytes, aromatisé à saveur de fruits, fournit une énergie progressive permettant de soutenir des efforts intenses pendant plusieurs heures. Un bouchon donne la possibilité de le consommer par petites doses, car le sachet de 80 ml représente plus de deux fois le volume d’un format régulier. Avec ou sans caféine. 5,60 $ advancedfuelnutrition.com
INTERFACE GOATLINK, DE WOLF TOOTH COMPONENTS La mode est à la conversion vers un seul plateau à l’avant, ce qui implique d’ajouter des pignons plus grands derrière. Un dérailleur standard manque de portée pour bien envelopper ces pignons géants, ce qui risque de provoquer de mauvais changements de vitesse et une usure prématurée de la transmission. Ce petit bout d’aluminium finement ciselé vient remplacer le support Direct Mount de tout dérailleur 10 vitesses Shimano et fonctionnera à merveille avec un pignon de 40 ou même 42 dents. 19,95 $ US wolftoothcycling.com
IMPERMÉABLE ELECTRIC HOUNDSTOOTH, DE CLEVERHOOD C’est le bon vieux poncho revisité à la sauce high tech. Pas compliqué à enfiler, même en portant un sac, il s’ajuste avec des fermetures velcro et tient bien en place à vélo grâce à deux anneaux pour les pouces. Les lignes blanches du motif quadrillé sont réfléchissantes afin de bien se faire voir la nuit ou sous la pluie.Les ouvertures pour passer les bras se referment magnétiquement. Le capuchon ajusté ne nuit pas à la vision périphérique et se porte sous le casque. En trois grandeurs. 660 g 249 $ US cleverhood.com
PNEU OPEN PAVÉ CG, DE VITTORIA Pour affronter les pavés de ParisRoubaix, les pros font confiance au fameux boyau fait main à bandes vertes Pavé, de Vittoria. Open Pavé est la version pneu, ou « boyau ouvert », et même si vous ne prévoyez pas fouler les mythiques pavés de l’enfer du nord, il sera tout indiqué pour braver les difficiles conditions de début de saison au Québec. En largeur 25 mm ou 27 mm. 108 $ vittoria.com
VÉLO MAG
60-61_VM3_EQUIPEMENT.indd 61
61
20/04/15 13:17
MÉCANIQUE /
ENLIGNER
UNE ROUE L
e centrage d’une roue peut paraître une tâche dantesque, mais c’est relativement simple lorsqu’on comprend le fonctionnement du système : la jante est mise sous tension par les rayons qui sont ancrés de part et d’autre du moyeu ; chaque rayon tire sur la jante, et c’est l’équilibre de ces tensions qui permet à la roue d’être ronde, centrée et solide. Voici donc, en survol, les étapes pour que tout tourne rond ! M AT H I E U FAG N A N
PHOTO 1
D
A
1
F E
B C
Les outils nécessaires Il est possible de centrer une roue à même le vélo, mais le travail est plus efficace et plus précis en utilisant un support de centrage (A). Le support Feedback Sports Pro Truing Stand est apprécié pour sa facilité de transport alors que les mécanos sérieux opteront pour le Park Tool TS-2.2, la référence ultime. Une clé spécifique à vos rayons (B) sera nécessaire ; attention, il existe une large variété de formes, sans compter que les écrous standards à quatre faces existent en au moins quatre tailles. Prévoyez aussi une huile synthétique légère (C), de l’huile de lin (D), un marteau (E) et un bloc de bois dur (F).
ÉTAPE A
2
La lubrification de la tête des rayons et la lubrification du filet La tension des rayons d’un même côté de roue devrait être pratiquement égale. La tension devrait aussi être la même des deux côtés d’une roue avant typique, alors qu’au contraire elle sera différente d’un côté et de l’autre d’une roue avant à frein à disque ou d’une roue arrière. Il vaut mieux une roue légèrement voilée avec une tension équilibrée qu’une roue bien ronde dont la tension est déséquilibrée. Facilitez le centrage en lubrifiant l’interface entre l’écrou de rayon et la jante (ÉTAPE A) à l’aide d’une huile légère, et entre l’écrou et les filets du rayon (ÉTAPE B) à l’aide d’huile de lin.
PHOTO 3
ÉTAPE B
C
2 B 1
A
Le dévoilage latéral Un dévoilage latéral (A) se corrige simplement. Le principe consiste à desserrer les rayons ancrés du côté de la déformation (B) et à tendre les rayons du côté opposé (C). Afin de garder la roue ronde et centrée, travaillez toujours en même temps sur deux rayons en opposition. Question de préserver l’uniformité de la tension, commencez par ajuster d’un quart de tour les deux rayons au centre de la déformation (1), puis les deux suivants (2), ainsi de C 1 suite jusqu’à couvrir toute B 2 la zone de la déformation.
3
62
VÉLO MAG
62-63_VM3_MÉCANIQUE.indd 62
PHOTOS : YAN LASSALLE
PHOTO 2
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:19
B B B
A
A
6
A
4 PHOTO 6
D D
5 C
PHOTO 5
PHOTO 4
b
Le truc de Mathieu Évitez les mains graisseuses après les réparations impromptues en laissant dans votre sac de selle une paire de gants en latex et quelques sachets de serviettes nettoyantes de type Wet Ones.
PHOTOS : YAN LASSALLE
Le dévoilage vertical Dans le cas d’un dévoilage vertical, lorsque la route saute, identifiez la – ou les – zone problématique de deux traits de marqueur. Attardez-vous d’abord aux zones creuses (A) en relâchant les rayons concernés. Allez-y d’un quart à un demi-tour de clé à la fois et desserrez toujours d’un même nombre de tours une paire de rayons opposés (B). Resserrez ensuite les rayons des zones hautes (C) selon le même principe (D).
Le débosselage latéral Un voilage typique est causé par des rayons qui s’étirent ou dont les écrous se dévissent légèrement. Dans d’autres cas, comme lors d’impacts, la jante elle-même est déformée et on n’a d’autre choix que de créer la déformation inverse. Appuyez la zone déformée sur une surface solide et exercez une pression de part et d’autre de la jante. L’opération est délicate et demande un certain dosage de l’effort, mais c’est bien souvent la seule façon de sauver une roue endommagée. Procédez ensuite au centrage tel qu’expliqué au point 3.
Le débosselage vertical Une déformation radiale demande le même genre de traitement-choc qu’une déformation latérale. Installez la roue sur le vélo ou sur un support de centrage, puis frappez au marteau le centre de la zone déformée en prenant soin d’y placer un bloc de bois dur pour atténuer l’impact. Pour une section creuse, commencez par détendre significativement les rayons couvrant l’ensemble de la zone concernée (A). Complétez le centrage comme au point 4.
VÉLO MAG
62-63_VM3_MÉCANIQUE.indd 63
63
20/04/15 13:19
ENTRAÎNEMENT /
TRÈS, TRÈS
LONGUE SORTIE
Les derniers kilomètres d’une longue sortie peuvent être difficiles. Qu’en est-il des très, très longues sorties ? Sont-elles possiblement nocives ? Oui et non.
G U Y T H I BAU LT D octeur en physiologie de l’exercice
C
ILLUSTRATION : MARC LÉPINE
onnaissant la griserie des belles sorties prolongées, vous serez peut-être tenté de relever le défi d’en faire une extrêmement longue. Votre « Everest » cycliste dépendra de votre expérience : cyclosportive ou Gran Fondo de 160 km pour certains, périple Vancouver-Gaspé pour d’autres, en passant par la mythique Québec-Montréal ou la bucolique traversée de Charlevoix en vélo de montagne. Les plus crinqués iront pour le Paris-Brest-Paris Randonneur (plus de 1200 km ; plusieurs côtes) ou, pire, la Race Across America, ou RAMM (les États-Unis d’ouest en est ; de 4700 à 4900 km). Quand on a de telles idées de grandeur – de longueur, devrais-je écrire –, voici la question qui nous taraude : y a-t-il des risques pour la santé ? Une chose est sûre, c’est que la dépense énergétique dans les très longues aventures cyclistes atteint des valeurs extrêmes que seule l’exploration non motorisée de l’Arctique ou de l’Antarctique surpasse. Des chercheurs britanniques ont mesuré la dépense
64
VÉLO MAG
VM3_ENTRAINEMENT.indd 64
calorique du cycliste qui a terminé quatrième à la RAMM de 2003 (9 jours, 16 heures et 45 minutes). C’est impressionnant : de 15 100 à 23 280 kcal par jour (c’est pas mal plus que votre voisin sédentaire, avec ses quelque 2100 kcal par jour !). D’où une diminution de son poids de 5 kg : aucune alimentation si gargantuesque soit-elle ne permet de compenser cette dépense énergétique titanesque. Une autre étude pendant laquelle on a suivi quatre participants au RAMM suggère que ce qui est le plus à craindre dans les épreuves extrêmes de ce genre, c’est la difficulté à gérer les émotions. Quiconque a roulé plusieurs heures sait qu’on devient moins jovial, moins patient et moins souriant quand les kilomètres s’étirent et que les réserves d’énergie s’épuisent. C’est pire quand on ne dort pas suffisamment. Il faut admettre que quelques recherches indiquent qu’au cours du mois suivant un effort particulièrement long, le système immunitaire est moins efficace. On ne sera pas automatiquement malade (rhume, grippe, gastroentérite), mais le risque qu’on le soit est
multiplié environ par trois. À part cela, aucune recherche n’a révélé de séquelles graves chez les participants à des activités cyclistes particulièrement longues. C’est sans doute parce que les sujets y étaient préparés. Car tout est relatif. En général, les cyclistes qui se lancent dans de grandes aventures ont déjà pas mal de bornes au compteur. D’ailleurs, pour participer à Paris-Brest-Paris Randonneur, il faut prouver qu’on a fait déjà de très longues sorties, ce qu’on ap-
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:20
Matin ou soir ?
pelle des brevets randonneurs mondiaux. Chose certaine, quiconque augmente trop rapidement sa charge d’entraînement risque fort de s’infliger une blessure d’usure. On dit aussi « de surutilisation ». Il peut par exemple s’agir des syndromes fémoro-patellaire ou de la bandelette ilio-tibiale, d’une tendinite du tendon d’Achille ou d’une ankylose aux épaules et au cou. En réalité, si le défi d’une sortie extrêmement longue vous emballe, il n’y a pas de craintes à y avoir. Il suffit de veiller à ce que votre charge d’entraînement suive préalablement une lente et longue progression. À titre d’exemple, sachez qu’avant d’entreprendre une sortie
d’à peu près 3, 5 ou 7 heures, on recommande d’avoir auparavant effectué (sans s’exténuer) au moins trois sorties d’environ 2,5 heures, 4 heures ou 5-6 heures, respectivement. Par ailleurs, il est sage de « protéger » ses longues sorties. Il s’agit de s’allouer au moins deux jours de repos actif ou passif avant et après. Et il ne faut jamais tenter de rouler longtemps quand on n’a pas complètement récupéré des séances antérieures. On recommande aussi de ne pas abuser des sorties prolongées. Elles grugent l’énergie dont on a besoin pour effectuer des séances d’entraînement intensives, intermittentes ou, à défaut, continues, qui améliorent les qualités physiques de manière plus prononcée que les séances longues, parce que ces
dernières sont effectuées à intensité moins élevée. Ainsi, les sorties extrêmement longues ne sont pas d’emblée nocives. Il suffit de se donner le temps de bien s’y préparer. Knechtle, B., A. Enggist et T. Jehle (2005). « Energy turnover at the Race Across America (RAAM)–a case report », International Journal of Sports Medicine, 26:499-503. Lahart, I. M. et coll. (2013). « Challenges in maintaining emotion regulation in a sleep and energy deprived state induced by the 4800Km Ultra-Endurance Bicycle Race; The Race Across AMerica (RAAM) », Journal of Sports Science and Medicine, 12:481-8.
Vingt jeunes adultes ont effectué le matin (à 6 h 30) et le soir (à 20 h 45) un test d’évaluation de la puissance aérobie maximale (PAM) sur ergocycle et un test où ils devaient tenir le plus longtemps possible une intensité de 100 % de leur PAM. Étonnamment, l’efficacité de pédalage était 6 % plus faible le soir que le matin. En revanche, le résultat au test d’endurance était 20 % meilleur le soir que le matin (temps limite de 329 et 275 secondes, respectivement). Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que, le soir : 1) le VO2max était 4 % plus élevé (54 contre 52 ml/kg/min) ; 2) l’augmentation de la consommation d’oxygène dans le temps était plus rapide ; 3) la capacité anaérobie était 7 % plus élevée. Par ailleurs, la fréquence cardiaque pendant l’effort était plus élevée le soir (193 vs 189 bpm le matin). Bref, même si l’efficacité est réduite le soir, la performance cycliste est meilleure que le matin. SOURCE : Hill, D. W. (2014). « Morning-evening differences in response to exhaustive severe-intensity exercise », Applied Physiology, Nutrition and Metabolism, 39:248-54.
Le truc de Guy LE FOND À FOND Pour développer votre aptitude à bien terminer une randonnée particulièrement longue, faites, aux 10 jours et pendant quelques semaines, des séances d’entraînement de distance modérée en divisant le parcours en quatre quarts : le premier à intensité élevée, deux quarts à intensité modérée et le dernier quart à intensité au moins aussi élevée que le premier. Vous apprendrez ainsi à bien gérer votre effort dès les premières parties de vos longues aventures à venir.
VÉLO MAG
VM3_ENTRAINEMENT.indd 65
65
20/04/15 13:21
NUTRITION /
RÉCUPÉRATION
LES BONS CHOIX ET LES MAUVAIS RÉFLEXES
Oui, je vous ai vus... manger des chips et boire de la bière après vos longues sorties. Comme vous persistez dans vos habitudes, je vous propose un compromis : un petit rappel des règles de récupération et un coup d’œil sur les croustilles les meilleures (ou les moins mauvaises !) sur le marché.
C AT H E R I N E N AU L L E AU Nutritionniste du sport
Récupération 101
1
S’hydrater. Après une longue sortie, boire doit être votre premier réflexe. Avalez immédiatement après l’effort un minimum de 600 ml de liquide (le contenu du plus petit bidon de vélo) et continuez de le faire jusqu’à ce que la couleur de votre urine soit claire. Par liquide, on entend l’eau, le lait au chocolat, les boissons pour sportifs, le jus ou la bière à faible teneur en alcool (moins de 2,3 %). Le foie traitant et éliminant l’alcool avant de passer aux vraies affaires, c’est-à-dire distribuer des glucides et des protéines aux cellules et aux muscles qui en ont besoin pour récupérer, la bière classique ne s’avère par un choix approprié tout de suite après l’effort.
2
Consommer des glucides et des protéines. Dans les 30 minutes qui suivent une sortie de 70 km et plus, absorbez de 1 à 1,2 g de glucides par kilogramme de poids corporel. Du côté des
66
VÉLO MAG
66-65_VM3_NUTRITION.indd 66
protéines, les études démontrent qu’un apport idéal serait entre 10 et 20 g et qu’il n’est pas nécessaire d’en consommer plus. Le lait au chocolat est l’aliment par excellence qui remplit presque tous les critères, ce qui en fait une excellente boisson de récupération
5
(voir le tableau comparatif des boissons). Dans les deux heures suivantes, prenez un repas riche en glucides afin de maximiser la récupération, la réparation des fibres musculaires et la recharge des réserves d’énergie ; autorisez-vous alors une bière,
mais oubliez celle prise en descendant de vélo.
3
Manger des aliments riches en électrolytes (du sodium et du potassium, surtout). Après des sorties à vélo sous une température chaude et humide, il est
CHOIX DE BOISSONS APRÈS L’EFFORT Lait au chocolat 1% 500 ml
Lait frappé protéiné Lait’s Go Sport Chocolat 325 ml
Gatorade Performer G2 Boisson d’électrolytes 591 ml
Eau de coco naturelle Vitacoco 330 ml
Jus d’orange 100% pur 355 ml
Glucides VISÉ : 1-1,2 g/kg de poids corporel
60 g
22 g
38 g
15 g
37 g
Protéines VISÉ : 10-20 g
15 g
26 g
0g
0g
0g
Sodium Perte estimée lors d’une sortie de 2 h : 1000-2000 mg
350 mg
180 mg
250 mg
40 mg
0 mg
Potassium Perte estimée lors d’une sortie de 2 h : 300-450 mg
850 mg
420 mg
65 mg
680 mg
710 mg
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:23
Le vin rouge peut-il vraiment remplacer l’exercice ? Il y a eu dernièrement beaucoup d’action sur les médias sociaux relativement à une étude de 2012 vantant les vertus du vin rouge. À ne lire que les grands titres, on en conclut qu’on n’a plus besoin de faire de l’exercice ! Buvons du vin rouge, et voilà l’équivalent d’une heure d’activité physique modérée. Quand on s’intéresse plus en détail au protocole, on constate qu’à moins de boire plus de 1000 verres par jour, l’équivalent ne tient pas. Désolée de vous décevoir. The Journal of Physiology. « Improvements in skeletal muscle strength and cardiac function induced by resveratrol during exercise training contribute to enhanced exercise performance in rats », juin 2012.
plusieurs jours. Attention, si d’autres sorties sont prévues le lendemain ou les jours qui suivent, vous ne pourrez donner votre 100 % si vous avez mal récupéré. La décision vous revient alors : plaisir ou performance !
Et les chips dans tout ça essentiel de remplacer les pertes occasionnées par la sueur. Les traces blanches salées dans les cuissards sont le signe que vous en avez perdu beaucoup. Durant une sortie difficile de vélo d’environ deux heures, les pertes estimées seront de 1000 à 2000 mg de sodium (soit l’équivalent de ½ à 1 c. à thé de sel) et de 300 à 450 mg de potassium. Il est important d’en consommer dans l’heure qui suit la fin de l’effort, mais aussi d’en ajouter au repas qui suit la sortie de vélo. Sel de table, sauce soya et vi
5
naigrettes, jus de légumes, fromage, noix salées, soupes et bouillons sont de bonnes sources de sodium. Conséquences d’une mauvaise récupération Si les étapes de récupération décrites ci-dessus ne sont pas respectées, vous en ressentirez les effets dans les heures qui suivront votre sortie de vélo : fatigue, nausées et maux de cœur si vous avez trop insisté sur les chips et l’alcool, courbatures et fringales qui pourraient s’échelonner sur
Certains verront dans les chips une bonne façon de récupérer le sodium perdu dans la sueur. Ils n’ont pas tort, mais ils auront oublié qu’elles sont aussi très grasses. Ce gras nuit à l’absorption des autres nutriments importants, soit les glucides et les protéines et, ainsi, ralentit la récupération. Donc, si vous voulez vous offrir ce plaisir, assurez-vous tout d’abord de faire tout ce qu’il faut pour récupérer de façon exemplaire, puis attendez de 30 à 45 minutes. Cela dit, certaines croustilles sont bien meilleures que d’autres en
choix de croustilles et grignotines salées Rold Gold Bretzels Mini Tortillons 30 bretzels
Stacy’s Pita Chips Simply Naked 30 croustilles
Tostitos Chips Tortilla Multigrain rondes 34 croustilles
Cape Cod 40 % moins de gras Originales 38 croustilles
Pringles Chips Original 32 croustilles
Glucides Visé : 1-1,2 g/kg de poids corporel
41 g
57 g
32 g
36 g
30 g
Protéines Visé : 10-20 g
4g
9g
3g
4g
2g
2g
15 g
14 g
12 g
20 g
790 mg
810 mg
240 mg
170 mg
300 mg
Gras
Visé : moins de 20 g
Sodium
Perte estimée lors d’une sortie de 2 h : 1000-2000 mg
matière de récupération. Le tableau qui suit pourrait orienter vos choix quand vous passerez à l’épicerie. En résumé, aucune de ces grignotines ne contient suffisamment de protéines et toutes sont un peu courtes en glucides même si côté sodium, ce n’est pas si mal. Notez que les bretzels et les Stacy’s se classent une coche au-dessus des autres au chapitre de l’aide à la récupération.
Le truc de Catherine Vous avez une sortie de groupe tôt le matin et vous n’avez pas un très grand appétit en vous levant ? Au lieu de vous rendre au lieu de départ le ventre vide, prévoyez le coup en mangeant tranquillement pendant le trajet en voiture. Préparez-vous un sandwich roulé en étendant une cuillère à table (15 ml) de beurre d’arachide ou de tartinade choco-noisettes sur une grande tortilla que vous enroulerez sur une banane, et le tour sera joué. Juste avant le départ, prenez la seconde partie de votre petit déjeuner : deux gros biscuits aux figues, ou six ou sept lanières de mangue séchée, ou encore trois grosses dattes variété Medjool. Vous n’avez aucune raison de ne pas déjeuner avant les sorties matinales !
Vélo Mag
67
SANTÉ /
MAL AUX FESSES ? PRÉVENIR ET TRAITER De la simple irritation à la suite d’une sortie cycliste à la plaie douloureuse, voire infectieuse, les atteintes au postérieur s’avèrent des plus désagréables. Trucs et conseils afin de prévenir et pallier ces effets déplaisants !
J OA N I E C A RO N M . S C . kinésiologie et physiologie de l’exercice
Les causes et les types d’irritation Les blessures au siège débutent généralement avec une irritation de cette région délicate. Lorsque l’inflammation persiste, des folliculites superficielles se développent autour des poils. L’infection du follicule pileux par le staphylocoque doré forme un petit abcès appelé furoncle. Les kystes (sébacés ou sudoraux) sont quant à eux causés par l’obstruction de glandes du même nom, comprimées par la selle ; ils nécessitent souvent une légère incision afin d’en vider le contenu. Les causes sont multiples, mais pour la plupart attribuables au frottement répété (imaginez le nombre de contacts à 90 tours/ minute) combiné à la chaleur et à l’humidité. À cela s’ajoute parfois un irritant mécanique, par exemple une selle trop large ou un mauvais point de contact, un vêtement aux coutures gênantes, et voilà, le mal est fait. Aussi, un équipement inadéquat ou mal ajusté force parfois
68
VÉLO MAG
68-69_VM3_SANTÉ.indd 68
le cycliste à compenser en s’asseyant asymétriquement ou au mauvais endroit.
La prévention
Avant l’entraînement L’application d’une crème à chamois réduit le frottement. Il existe plusieurs produits sur le marché ; portez attention à la liste des ingrédients qui les composent, en favorisant les plus naturels possibles (évitez notamment les parabènes, qui peuvent affecter le système endocrinien). Même si la Vaseline semble a priori un bon choix étant donné son faible coût, elle est en fait loin d’être idéale, puisque les ingrédients employés, combinés à l’humidité, favoriseraient les infections fongiques. Pour les individus susceptibles aux infections, l’application de crèmes ou pommades visant à absorber l’humidité, telles que la crème d’oxyde de zinc, est également préconisée, ou bien le fameux Bag Balm de Vermont’s Ori-
ginal (utilisé en milieu agricole), aux propriétés antibactériennes.
Les causes sont multiples, mais pour la plupart attribuables au frottement répété (imaginez le nombre de contacts à 90 tours/minute) combiné à la chaleur et à l’humidité.
Le chamois, votre allié... temporaire Investissez dans un cuissard confortable fabriqué d’un tissu de qualité qui respire, et dont le chamois correspond à votre morphologie. Notez que l’épaisseur du chamois n’est pas nécessairement un indice de plus grande qualité. Essayez-en quelques-uns en magasin en n’hésitant pas à vous asseoir sur une selle, et mimez le mouvement de pédalage afin de valider que la conception vous convient. Veillez à retirer ce vêtement le plus tôt possible une fois votre sortie complétée, et lavez-le à basse température avec un savon doux, en évitant le séchage à haute température. Un petit rappel : le cuissard se porte sans sous-vêtement !
mension semblable à la partie la plus large du siège. Certaines selles ont une largeur de 135 mm, alors que d’autres sont de 160 mm. Il est donc important de faire l’essai de quelques selles avant de se décider.
Une selle appropriée Les nombreuses heures passées en symbiose avec la selle nécessitent non seulement un ajustement personnalisé mais aussi un choix sensé. Un des éléments à considérer est l’espace entre vos ischions, qui se doit d’être de di-
Un positionnement sur mesure Même avec le meilleur équipement, une selle trop haute ou trop basse augmente la friction à l’entrejambe, source possible de désagréments. En cas de doute, n’hésitez pas à faire valider ces mesures par un professionnel.
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:26
Le truc de Joanie Des changements de position réguliers Même si c’est un peu moins naturel sur un simulateur de route (home trainer) que pendant une sortie sur route, profitez des sections descendantes ou qui suivent les périodes d’effort soutenu pour pédaler en danseuse et ainsi vous offrir un soulagement temporaire.
Trop tard : les options de traitement
vélo pendant plusieurs jours, il est parfois nécessaire d’opter pour un onguent analgésique qui inhibera temporairement le mal. Consultez un pharmacien sur place ou, encore mieux, si vous êtes sujet à de tels maux, prévoyez le coup avant votre départ en emportant un onguent analgésique offert en vente libre. Avis aux coureurs : veillez à vérifier la liste des ingrédients afin de ne pas avoir de problèmes au contrôle antidopage.
Une solution analgésique Dans le cas où vous êtes sur le
Sur le chemin de la guérison Dans le cas d’infections mineures, soignez-vous entre les entraînements en appliquant un onguent antibiotique (de type Polysporin) ou, en vue d’un traitement spéci-
Le repos Prenez une journée de repos ou réduisez momentanément votre temps de selle si cela est possible.
fique, le All Natural Saddle Ointment (docsskincare.com). Composé à 95 % d’ingrédients naturels, notamment l’huile d’arbre à thé, il s’agit d’un incontournable à prendre avec soi pendant les sorties de plusieurs jours. Une hygiène adéquate, un équipement adapté à sa pratique et l’utilisation de produits de qualité en gage de prévention sont les éléments essentiels qui permettront de prévenir les inconforts reliés à cette région sensible. Même si habituellement ceux-ci se règlent en quelques jours, certains sont plus persistants. Si c’est le cas, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé.
L’huile d’arbre à thé : un secret bien gardé ! Certains produits en vente libre peuvent être utilisés comme traitement contre les irritations (Noxzema, Vagisil). Pour une option beaucoup plus naturelle, optez pour l’huile d’arbre à thé. L’extrait de cette plante est reconnu notamment pour ses propriétés antibactériennes, antiseptiques et antifongiques. Elle favorise également la guérison de coupures et brûlures mineures.
ALIMENTER LES I ÉES POUR LE TEXTE ET LE CONTEXTE
VÉLO MAG
68-69_VM3_SANTÉ.indd 69
69
20/04/15 13:26
PRATICO-PRATIQUE /
INFOS COMPLÉMENTAIRES À DÉCOUVRIR SUR VELOMAG.COM
VOLER AVEC SON VÉLO Peut-on voyager par avion avec son vélo sans se faire arnaquer ou sans que sa monture ne subisse les humeurs des employés affectés aux bagages ? La seule réponse honnête : ça dépend.
DAV I D D E S JA R D I N S
Les coûts Les compagnies aériennes qui ne réclament aucuns frais supplémentaires relativement au transport d’un vélo sont une espèce en voie de disparition. Ce qui n’est pas exactement surprenant quand on lit que certaines d’entre elles caressent l’idée de faire payer les voyageurs pour l’utilisation des toilettes. Les coûts varient par ailleurs énormément d’une compagnie à l’autre (concernant les vélos, s’entend). Chez les états-uniennes (American Airlines, United, etc.), il n’est pas du tout étonnant que le transport d’un vélo soit facturé entre 100 $ et 200 $. Air Canada vous réclamera 50 $ par vol (donc une fois à l’aller, puis une autre au retour), à moins de voyager en classe affaires. Le tarif appliqué par Air Transat est de 30 $ par segment de vol, et du côté de Air France, le prix varie de 100 $ à 200 $, selon la destination. Chez KLM, on facture un copieux100 euros (donc environ 150 $), et Lufthansa vous surprendra peut-être en vous invitant à vider encore plus votre portefeuille.
Dès lors, l’aubaine du siècle que représente le billet d’avion glané sur Kayak.com ou quelque autre Trip Advisor pourrait bien receler un extra qui anéantira l’économie que vous croyiez avoir faite. Afin d’éviter les surprises, visitez les sites des compagnies d’aviation avant d’acheter. Ils regorgent d’informations détaillées concernant le transport des vélos. Et même après avoir acheté en connaissance de cause, n’hésitez pas à imprimer ladite information en vue de la présenter au comptoir d’enregistrement. Comme plusieurs employés qui y travaillent ignorent les politiques précises de la ligne aérienne, cela évitera d’avoir à subir l’humeur et les décisions arbitraires de la personne devant vous.
L’emballage Il y a des cyclistes qui se présentent à l’aéroport au volant de leur vélo, se contentant d’en retirer les pédales, de dévisser le dérailleur arrière et de placer leur engin dans un sac de plastique fourni par le transporteur aérien. Il
PORTE-CHARGES ET SUPPORTS DE TOIT > PORTE-VÉLOS > COFFRES ET PANIERS > ATTACHE-REMORQUE
RACKEVASION.COM 70
VÉLO MAG
70-71_VM3_PRATIQUE.indd 70
s’agit évidemment d’une loterie : pour quelques histoires de vélos arrivés à destination sans heurt, il en existe au moins autant qui relèvent de l’horreur, où pédaliers crochis côtoient cadres tordus et guidons déformés. Si, comme la plupart des gens, vous vous présentez à l’aéroport en voiture, une bonne vieille boîte à vélo fait généralement l’affaire. On vous conseille cependant de rembourrer le plus possible l’intérieur avec du papier à bulles, des vêtements, n’importe quoi qui le protégera des chutes et des chocs parfois violents qu’on fait subir aux bagages. Même si on a écrit « fragile » dessus. En échange de quelques dollars, votre boutique de vélo favorite fera le travail, prenant soin de retirer quelques pièces qui risqueraient de subir des dommages pendant le voyage (et par souci de faire entrer le vélo dans la boîte). Assurez-vous d’avoir les outils et les connaissances nécessaires pour les remettre en place. Ces mêmes boutiques vendent et louent des boîtes de transport. Il en existe de toutes sortes, y compris des sacs avec armature de protection, ou munis de sections gonflables servant à amortir les collisions. Or, même ces boîtes rigides ont leurs limites. « Étonnamment, nous dit Carl Dionne, de la boutique Mathieu Performance, il arrive que certaines boîtes nous reviennent défoncées, comme si les manutentionnaires des compagnies aériennes se disaient : “Pas grave, sont capables d’en prendre.” » Vérifiez bien que votre assurance couvre la totalité de votre vélo avant de partir. Et tant qu’à y être, informez-vous donc des possibilités de location aux alentours de votre destination. Juste au cas.
514 523-3333 • 1 866 523-3334
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:29
V
Vous rêVez
Vacances?
Pensez EURopE Pyrénées 10 au 25 août
Lisbonne-Porto 8 au 23 septembre
Hambourg-CoPenHague 14 au 29 août
Costa brava 12 au 27 septembre 17 septembre au 2 octobre
Croatie 3 au 18 septembre 17 septembre au 2 octobre Périgord 7 au 22 septembre
andaLousie 21 septembre au 6 octobre majorque 25 septembre au 10 octobre
AméRiqUE baie georgienne 5 au 12 juillet, 16 au 23 août
ÎLe-du-PrinCe-édouard 19 au 25 juillet
niagara 11 au 17 juillet
Finger Lakes 19 au 26 juillet
nouveLLe-éCosse 11 au 18 juillet
roCHeuses, jasPer-CaLgary 23 au 30 juillet
miLLe-ÎLes 19 au 25 juillet
virginie 12 au 20 septembre
AsiE jaPon 5 au 20 octobre 19 octobre au 3 novembre
tHaïLande 14 novembre au 7 décembre
En LibERté Formule de voyage destinée aux cyclistes autonomes. Plus de 15 destinations en europe et en amérique.
Photos : Patrice Francoeur - Vélo Mag, François Poirier
Choisissez parmi différentes formules de voyage et 70 destinations à travers le monde. RésERvEz mAintEnAnt >> veloquebecvoyages.com 514 521-8356 ou 1 800 567-8356, poste 506 Vélo Mag / 1 page / 9 in x7110.875 / livrable 15 avril 70-71_VM3_PRATIQUE.indd
20/04/15 13:29
RENCONTRE /
JIMMY PELLETIER
CYCLISTE AUX GROS BRAS
Nommez-moi un athlète québécois en paracyclisme. Avouez que je vous prends au dépourvu. C’est vrai qu’on les voit peu, nos sportifs handicapés, surtout ceux qui font du vélo à main. Laissez-moi vous présenter Jimmy Pelletier, 38 ans, paraplégique, ex-skieur paralympique, cycliste à main, récemment retraité du sport d’élite mais loin d’être arrêté. G I L L E S M O R N E AU
J
’arrive de chez Jimmy, qui habite pas loin de chez moi, dans le secteur Val-Bélair, à Québec. Ma mission première était de répondre à la question que ma fille avait posée quand elle était toute petite : « Un cycliste à main, est-ce que ça porte des gants à clip ? » L’Oncle Pierre aurait répondu : « Eh bien non, ma petite Léa, le cycliste à main est doté d’un pouce et de doigts qui lui permettent d’agripper solidement ses pédales, il n’a donc pas besoin de clipper. » Donc, pas de gants à clip, mais beaucoup d’équipement spécialisé. Jimmy m’a montré son univers adapté. Le fauteuil roulant. L’ascenseur qui lui permet de descendre au sous-sol, à la salle d’entraînement. Le manche qui remplace les pédales dans sa voiture. La luge pour skier : une nacelle en aluminium avec quatre pattes qui s’attachent à des skis à doubles fixations. Le tricycle de route, monté sur un support d’entraînement devant la télé. Le tricycle de montagne, récente acquisition, qu’il a hâte d’essayer en sentiers cet été. Nous l’avons sor-
72
VÉLO MAG
72-73_VM3_RENCONTRE.indd 72
ti dehors, j’étais trop curieux d’essayer ! Pas facile à pédaler, pour un gringalet de cycliste. Pas facile à piloter non plus : en descente, on saisit les poignées munies de freins ; en pédalant, on tient la trajectoire tant bien que mal en déplaçant un levier coussiné avec sa poitrine. Bonne chance pour changer les vitesses. Jimmy est excité par ce nouveau jouet qui apporte une dimension supplémentaire à sa routine d’entraînement. Il aimerait qu’Adaptavie (organisme qui fait bouger les personnes handicapées) s’équipe de machines du genre. Mon petit doigt me dit que ce sera chose faite dans pas longtemps, car Jimmy a de la suite dans les idées, et quand il a un projet en tête, il est difficile à arrêter. En fait, il n’arrête jamais, et ironiquement, c’est la douleur qui le force à bouger. Une heure immobile à son bureau, et ses jambes le font souffrir. Des jambes en guenille depuis l’accident d’auto qui a bouleversé sa vie il y a 19 ans. Des jambes qu’il a toutes les raisons de haïr, car en plus d’être totalement inutiles, elles lui apportent de la douleur, au point qu’il a été déclaré inapte au travail.
« Eh bien non, ma petite Léa, le cycliste à main est doté d’un pouce et de doigts qui lui permettent d’agripper solidement ses pédales, il n’a donc pas besoin de clipper. »
Au lendemain de cet accident, sur son lit d’hôpital, Jimmy regardait la télé, et il a vu Dean Bergeron remporter trois médailles aux Jeux paralympiques d’Atlanta. Convaincu que le handisport était aussi pour lui, il s’est lié d’amitié avec Dean. Jimmy a goûté à l’athlétisme, puis au ski de fond, sport qui l’a mené aux Paralympiques de Turin en 2006. Il est ensuite passé au vélo à main. En marge de sa vie d’athlète, Jimmy s’est toujours impliqué auprès des jeunes. D’abord en tennis en fau-
teuil roulant, puis auprès des enfants de Leucan. Depuis deux ans, il donne de son temps au Patro Roc-Amadour, organisme communautaire, en animant le volet sport du programme d’aide aux devoirs. Quand son statut de père monoparental l’a forcé à prendre sa retraite d’athlète à temps plein, coupant court à ses ambitions olympiques en vélo à main, il a canalisé encore plus d’énergie vers le bénévolat et s’est mis dans la tête d’amasser 100 000 $ pour Adaptavie et le Patro. Il a donc organisé une randonnée cycliste qui porte son nom et qui aura lieu en juin prochain. Pas une randonnée d’une journée… non, non, un vrai défi, avec de la côte en masse. De Québec à Sept-Îles en cinq jours, à travers les montagnes de Charlevoix et de la Côte-Nord, sa terre natale, incluant une dernière étape épique : 230 km entre Baie-Comeau et Sept-Îles. Sa présence sera inspirante pour les 50 participants de cette première édition. Ceux-ci devront arriver en forme, car connaissant Jimmy, il ne sera pas le dernier à atteindre le haut des côtes.
PHOTO : GILLES MORNEAU
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:31
Pub VeloMag_Boutiques_Avril2015.pdf
72-73_VM3_RENCONTRE.indd 73
1
15-04-13
14:14
20/04/15 13:31
LA DERNIÈRE / JACQUES SENNÉCHAEL
SUR
COUP COUP Coup dur Car Dieter Senft ne sera pas au Tour de France 2015. Si ce nom ne vous dit rien, vous avez cependant de grandes chances de le connaître. Il s’agit en fait d’El Diablo, ce drôle de zèbre habillé de rouge et de cornes et qui, brandissant son trident, passait son temps à aiguillonner les coureurs.
Coup de pioche C’est bien ce que vous risquez de donner sur les sentiers de vélo de montagne en participant le 6 juin prochain à la Journée québécoise des sentiers. Le but est de contribuer à l’entretien pré-saison des sentiers et, pourquoi pas ?, à en créer de nouveaux. On s’informe sur www.velo.qc.ca/montagne/JQS.
Coup de cœur Pour la province de l’Ontario, qui a décidé d’investir 25 millions de dollars en trois ans dans le développement des infrastructures vélo. Reste à convaincre la province de continuer à investir dans l’entretien de ces infrastructures, ce que semble avoir oublié le gouvernement du Québec en ce qui concerne la Route verte.
« Gérer une équipe, ce n’est pas seulement donner des instructions via la radio ou lancer une attaque sur un coureur, ce en quoi Riis était insurpassable. Gérer une équipe, c’est un travail ennuyeux et monotone au bureau. Le jour des directeurs sportifs ennuyeux et méticuleux est arrivé. » Oleg Tinkov, propriétaire de l’équipe Tinkoff Saxo, après avoir viré Bjarne Riis jugé trop old school.
Photo :
150 millions
C’est, en euros, le budget quinquennal total que la ville de Paris alloue à son plan vélo. Ce budget est supérieur à celui d’Amsterdam (20 millions d’euros par an), mais inférieur à celui de Londres (1,2 milliard d’euros d’ici 2016). À Montréal, c’est, annuellement, de 8 à 10 millions de dollars qui sont consacrés à développer de 30 à 40 km de pistes cyclables, bandes cyclables et chaussées désignées.
TOP CHRONO
3 MIN
La compagnie Master Lock assume les risques : elle propose aux Parisiens de venir tester son antivol Criterion en fournissant aux apprentis voleurs le matériel nécessaire pour le briser. Si c’est le cas en moins de trois minutes, le candidat peut repartir avec le vélo.
VÉLO AU LOOK INDUSTRIEL Parti de rien, sans plans, Antoine Hotermans (Mcfly Custom) voulait se construire un cadre de vélo aux influences industrielles, un vélo inspiré des fous du guidon des années 1920. L’artiste forme son triangle principal en soudant des tubes de section rectangulaire, mais il réalise qu’il devra trouver une parade pour alléger le cadre. La solution trouvée est simple : perforer tout le profil du cadre avec une perceuse à colonne. Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous... velosophe.be
Bon coup Du vélo à assistance électrique (VAE) , qui soutient le marché du vélo français en connaissant une augmentation de l’ordre de 37 %, avec 77 500 VAE vendus en 2014.
ILLUSTRATION : SERGE GABOURY
D’un patient anonyme qui adore son nouveau cœur même s’il est artificiel. La deuxième tentative d’implantation d’un cœur artificiel est pour le moment un succès, puisque le patient peut même faire du vélo, comme dans son ancienne vie.
74
VÉLO MAG
74-75_VM3_DERNIERE.indd 74
PHOTO : VELOSOPHE
Coup de cœur (bis)
MAI / JUIN 2015
20/04/15 13:34
Photo : Š Nicolas Gagnon
74-75_VM3_DERNIERE.indd 75
20/04/15 13:34
C’est ma ville
C’est
MON OPUS #o p u s b i k e
opusbike.com - vélo - opus Allegro 3.0
76_VM3_C4.indd 76
20/04/15 13:44