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intervie W : P ierre fairbank
from MUST #37 - X'TREM
by MUST Online
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P ro P os recuei LL is P ar frédérique de J ode
« Je suis toujours en recherche de perfection. »
Pierre Fairbank
c ha MP ion Para Ly MP ique à s ydney, M u Lti- M édai LL é aux cha MP ionnats du M onde, aux cha MP ionnats d’ e uro P e et vainqueur de no M breuses é P reuves de course en fauteui L , Pierre fairbank a un Pa LM arès qui fait tourner L a tête. a u-de L à de ses ex PL oits s P ortifs, L ’ath L ète ca L édonien, qui est décoré de L a Légion d’honneur et officier de L ’ordre nationa L du M érite, est un ho MM e généreux et a PP récié. e ntretien avec un cha MP ion Pas co MM e L es autres qui a séduit L a rédaction !
à L’heure où nous P ub L ions ce nu M éro de Must, tu es P résé L ection né P our L es Jeux Para Ly MP iques de r io au b rési L qui se dérou L eront en se P te M bre. a 44 ans, que L est ton se cret P our rester dans L a course ? Pierre fairbank : Je ne dors pas ! Trêve de plaisanterie. J’ai encore progressé techniquement, notamment grâce à l’accompagnement de mon entraîneur Olivier Deniaud qui me booste. Nous travaillons sur l’amélioration de ma technique, sur des astuces que l’on garde secrètes évidemment par rapport aux concurrents. Par ailleurs, je me sens physiquement en forme, à un bon niveau. Il faut savoir qu’en handisport, les sportifs entament en général une carrière à un âge plus avancé que dans le sport valide. Et le pic de leur carrière se situe entre 30 et 40 ans.
t u es donc encore dans L’âge de L a M aturité ! On peut dire ça ! Ce qui est intéressant, c’est encore ma progression sur le sprint. En dehors de la performance physique, je suis toujours en recherche de perfection. Je réfléchis sur le fait de trouver la meilleure position dans le fauteuil, de pourvoir améliorer le rendement énergétique, d’optimiser mon matériel.
Pour être Par M i L es M ei LL eurs, un M atérie L P erfor M ant s’i MP ose. Cela fait la différence. Il y a vingt ans, on remarquait que c’était le sportif le plus corpulent qui gagnait ! Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La conception des fauteuils de course a énormément évolué. Ils sont allongés, proches du sol. Ils ressemblent à des bolides. La manière dont on utilise le matériel, le geste technique font aussi la différence pour gagner en rendement énergétique, et ainsi dépasser ses concurrents.
Le handis P ort est de PLus en PLus M é diatisé de P uis que Lques années, co M M ent ex PL iques-tu cet engoue M ent ? Je pense que le handisport, je parle plus précisément de l’athlétisme, ne soulevait pas les foules parce qu’au début, les performances étaient peu spectaculaires. Ce n’est plus le cas de nos jours. Sur piste, nous sommes passés en une quinzaine d’années d’une vitesse de 20 à 35 km/h. On regarde différemment le handisport parce que l’on s’aperçoit des performances des athlètes malgré leur handicap. On reconnaît à leur juste valeur les qualités sportives de ces femmes et de ces hommes, leurs efforts et leurs prouesses.
a s-tu conscience que tu P ratiques une for M e de s P ort extrê M e ? Quand je suis sur piste, non mais lorsque je fais une course sur route, j’ai parfois cette impression. Je l’ai d’ailleurs expérimentée en avril dernier au marathon de Londres où j’ai fini quatrième. J’ai voulu prendre un virage très serré, j’ai chuté et atterri dans une barrière. Heureusement, j’ai pu reprendre la course mais j’aurai très bien pu me blesser. Au marathon de NewYork où j’ai fini cinquième, on peut dans les descentes atteindre des vitesses de 70 km/h. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’un accident.
En bref
• Signe a S tro : Lion • ton plat préféré : Le sashi M i de thon et L es PL ats de kfc ! • Dan S la vie tu aime S : La bonne hu M eur, L a J oie • Dan S la vie tu D éte S te S : Les gens qui P artagent L eur M auvaise hu M eur • ton in S ur le Caillou : La qua L ité de vie • ton out S ur le Caillou : La P erdition des J eunes et des va L eurs ca L édoniennes • u ne qualité : La P ersévérance • u n D éfaut : Je suis souvent en retard et J e M ’en excuse !
a ux Jeux Para Ly MP iques de r io, tu t’es donné que L s ob J ectifs ? Les Jeux sont un événement toujours exceptionnel dans la carrière d’un sportif. On espère rapporter une médaille, n’importe laquelle et peu importe la distance, même si pour être honnête, on part tous avec l’envie de décrocher l’or. Ce serait formidable si je revenais avec une médaille d’or, ce serait un beau cadeau pour remercier mon entraineur, ma famille, et tous ceux qui me soutiennent, les sponsors, les institutions, les Calédoniens. On a la chance d’être dans un pays qui valorise depuis des années énormément le handisport. A Rio, je vais concourir sur le 100 mètres, le 400 mètres, le 800 mètres et le relais 4x4 normalement. J’avoue que j’aimerais bien remporter une médaille sur le 800 mètres car c’est une course technique que j’affectionne. Elle a pour moi une saveur particulière.
Peux-tu nous Par L er de ton PL us beau souvenir de course ? J’ai eu autant de plaisir à avoir eu une médaille d’or à Sydney qu’une médaille de bronze à Pékin ou d’avoir fait cinquième au marathon de New-York. Chaque course est particulière, le plus important c’est de ne pas avoir de regret par rapport à la manière de l’avoir abordée. Il faut savoir apprécier ce que l’on a réalisé.
t u es fan d’un sP ortif en ParticuL ier ? Il y en a beaucoup. Mais je dirais l’athlète handisport français Claude Issorat, qui est un ami, dont les exploits et les qualités humaines m’inspirent. Il a le plus beau palmarès : trois fois médaillé d’or sur 1500 m, sept titres de champion paralympique sur 100, 200, 400 et 4x400 mètres, des titres de champion du monde et plusieurs records mondiaux !
avoir e M brassé très J eune une car rière s P ortive était-ce une envie de changer L e regard que L ’on P ouvait P orter sur ton handica P ? Non pas du tout. J’aurais fait de toute façon du sport en étant valide, certainement du vélo. Ce n’était pas pour moi une revanche sur mon handicap. Ce que j’aime dans la course en fauteuil, c’est la sensation de liberté.
t u es Par ai LL eurs investi dans L e déve Lo PP e M ent du handis P ort en étant éducateur s P ortif à L a Pro vince s ud. C’est passionnant de pouvoir motiver des jeunes qui ont un handicap, de les initier à différents sports, de leur transmettre des conseils et de les voir progresser. Ce sont des échanges très enrichissants. J’ai la chance de pouvoir allier ce métier avec ma passion.