Journal d information

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225, rue du centre, Port-au-Prince, Haïti (W.I.) 1er étage

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UNE ÉDITION POUR TOUS EDPRA

Du 1er au 3 juillet 2013 | #1 | Abonnement : 100 G. le mois

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EDITORIAL Moraliser et Humaniser

ne aventure, longtemps pensée, repoussée maintes fois sous des pressions économiques défavorables que de relancer L‘INFORMATION, journal d‘un franc parler légendaire, qui a fait date dans les annales de la presse haïtienne . Désormais, quotidien au format original, L‘INFORMATION se livrera, dans un premier temps, les lundis, mercredis, vendredis, à l‘assaut des nouvelles exclusives, au traitement de sujets de grand intérêt. Aventure intellectuelle. Elle n‘est guère comprise, quand elle se voue à décrypter les mensonges de la politique, épingler les comportements anormaux ,attentatoires, les injustices sociales, économiques criardes. Sous ce rapport, il faut se réjouir que des confrères ne se sont pas démérités de l‘éloge, Frantz Duval dans Le Nouvelliste, Valery Numa, Daly Valet à Vision 200. Jean Monard Metellus à RTVC. Garry Pierre Paul Charles à Scoop FM. Marvel Dandin à Quisqueya. Herold Jean François à radio IBO. Michel Sukar à SIGNAL FM. Et, dans certaines villes de provinces, notamment Wednor Noel (Dessalines FM), Wenchel Jean Baptiste (Radio-Télé Caramel) aux Cayes, Wesley David (radio-télé Dessalines) à Marchand ( Dept de l ‘Artibonite ), Peniel Dorcè (radio-télé Acajou) à Lascahobas (Dept du Centre). Ils contribuent à sauver la presse de l‘inanité et la sècheresse des idées. Or, la confrontation des idées nourrit la démocratie et en assure la survivance. Il importe de nous y arcbouter aussi avec la mission primordiale de travailler pour la moralisation et l‘humanisation des relations sociétales en Haïti. Tout ce qui ne se fonde sur des valeurs morales tend à s‘effriter et disparaitre. Toute économie qui ne croit à la prééminence humaine ne peut progresser que très difficilement. L‘absence des valeurs morales dans la politique et le mépris des valeurs humaines dans l‘économie sont les deux cancers qui rongent la société haïtienne.

Prix : 10 G.

LA SITUATION SE COMPLIQUE La gestion politique est l‘art d‘inspirer confiance, de l‘entretenir jusqu‘à ne pas se laisser prendre à défaut. pour nombre d‘hommes et de femmes politiques haïtiens, elle est plutôt une pratique de ruse occultée. suite page 6

SUSPICIONS SUR LA TENUE DES PROCHAINES ELECTIONS Rien n‘est plus rose comme le croyaient les zélés dupouvoircatastrophes naturelles à protestations parfois violentes dans des provinces, le gouvernement Martelly-Lamothe doit se préoccuper, sans se départir d‘une crise électorale qui s‘annonce au risque d‘effriter le fragile conseil transitoire du Conseil électoral. Parallèlement, l‘économie s‘exacerbe de déficit budgétaire, de rareté d‘argent et de pannes d‘investissement productif. suite page7


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AVEC UN SALAIRE DE 80 000G., LES CONSEILLERS ELECTORAUX PEUVENT-ILS ETRE INDEPENDANTS?

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a démocratie a ses exigences. si elle impose l‘indépendance à certaines institutions, elle détermine aussi les conditions dans lesquelles leurs membres sont appelés à l‘exercer. Vouloir indépendant et honnête un haut fonctionnaire sans lui assurer un traitement digne et acceptable participe de la rêvasserie. Un cas susceptible de susciter les plus légitimes interrogations est l‘émargement budgétaire des conseillers électoraux. Dote d‘un salaire de 80.000 G, le poste de conseiller électoral est traite bien au-dessous des responsabilités y afférentes. Comment prétendre fondée l‘adéquation entre le traitement et la fonction! La moralité des actuels conseillers électoraux n‘étant pas en cause, cependant aucun salaire dérisoire ne pourra leur garantir une indépendance réelle. L‘honnêteté citoyenne doit être construite et encouragée suivant un modèle social qui assure une vie décente à ceux qui la pratiquent dans la fonction publique loin de s‘assimiler à une sanction condamnant à la misère. Wednor Noel

Féodalisme agraire en Haïti Le Déboisement d’Haïti est causé par l’intégration de l’environnement naturel Haïtien dans son PNB. De ce fait, l’environnement Haïtien est consommé par les Haïtiens comme toutes les autres ressources agricoles et industriels Haïtiens. De la même façon qu’un corps vivant consommerait sa graisse et ses muscles pour ses besoins énergétiques. Ce corps devient de plus en plus maigrichon jusqu’à ce que mort s’ensuive, si la nourriture venue d’une source externe ne lui est pas prodiguée. Entre d’autres mots, l’Haïtien consomme son environnement à des fins énergétiques. L’utilisation constante du charbon de bois est la preuve indéniable de ce fait. Nous avons raté tant de fois le train de la modernisation qui viendrait à partir des transformations de notre mode de vie et d’utilisation énergétique. Les classes moyennes Haïtiennes des villes ont été les plus grands bénéficiaires de cette forme d’énergie destructive et bon marché. Elles ont été les plus grandes utilisatrices du charbon de bois en Haïti, la principale cause de la déforestation. Elle auraient du être le segment de la population la mieux apte a apporter la modernisation en Haïti; elles ne l’ont pas faite. Messieurs, vous avez fait un bon travail d’explorer les causes événementielles qui auraient

contribue à la destruction de notre environnement, des tentatives de production du coton en Haïti par les Américains en 1860, en prévision des troubles dans l’industrie de l’esclavage, aux expropriations foncières de la SHADA pour satisfaire les besoins de l’industrie de guerre Américaine en 1940, en passant par la saisie de notre extensif réseau ferroviaire pour les besoins agro-industriels de figue banane Mc Donald ou de la HASCO. Ces observations sont très pertinentes et prennent en considération les responsabilités de certains de nos dirigeants. Cependant, certaines fois, les blâmes individuels, même justifiés, ne sont pas de nature à adresser les problèmes structurels qui maintiennent les conditions de dégradation de notre environnement. Certains penseurs globaux, tant en Haïti qu’ à l’étranger, se sont penchés sur les problèmes des pays comme Haïti. De l’économiste Paul Collier à Jared Diamond, en passant par Jeffrey Sachs, Gérard Pierre Charles, Paul Moral, ou Montas, et deux volets de pensées ont été ouverts: été

1. La société Haïtienne, ayant constamment a court

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Féodalisme agraire en Haïti (suite page 2) desubvenir à ses besoins en énergie. D’après Collier, la société Haïtienne a dû consommer son propre environnement végétal afin de complémenter son PNB a un niveau ou il peut supporter sa population. Il a probablement raison, car éliminer la transformation du bois en énergie en Haïti, et la société Haïtienne mourra d’inanition sans secours extérieur. Jared Diamond a en fait offert le même scénario en avançant même qu’en tant que pays, Haïti est en voie de disparition. Ce n’est pas la première fois qu’un tel événement arriverait dans l’histoire du monde, qu’une civilisation consommerait son environnement jusqu’à la mort; les exemples historiques abondent: Easter Islands, Thebes, les civilisation des Maya, Incas et Azteque des Amériques, etc. 2. L’incapacité de la Société Haïtienne de se transformer de façon endogène. Pour les historiens et sociologues Haïtiens comme Gérard Pierre Charles, Roger Gaillard (je ne parle pas des Grenn nan Bouda de 2004), la Société Haïtienne est resté figée dans une mode de production rétrograde: le Féodalisme Agraire qui a succèdé à la période esclavagiste. Depuis l’indépendance, nos dirigeants ont essayé de leur mieux, chacun suivant sa capacité, ou bien pour préserver l’existence d’Haïti en tant que pays, ou bien pour apporter les

changements nécessaires aux grandes transformations socioéconomiques indispensables a la survie d’Haïti. De Jean-Jacques Dessalines qui interdisait la coupe et l’exportation du bois de campêche, jusqu’a la ferveur écologique contemporaine, en passant par François Duvalier qui offrait une opportunité d’exactions a ses macoutes avec son décret contre la coupe des arbres dans les années 1960. Le Féodalisme agraire a, depuis l’indépendance, retenu la société Haïtienne dans une mode de production totalement dépassée. Lorsque les sociétés Européennes se lançaient en plein dans la Révolution Industrielle, la société Haïtienne restait figée dans une mode de production féodale qui lui valait l’étiquette de “Pays Essentiellement Agricole”. Cependant, le système féodal base sur l’agriculture de basé, avec le minimum d’intrants, privé des outils de bases nécessaires à l’agriculture moderne (outils mécaniques, système d’irrigation électro-hydraulique, données physiologiques, traitements biologiques,botaniques, chimiques, le réseau de distribution, la transformation agroindustrielle, la création des marchés, etc.) ne peut pas tenir le pas avec les besoins du monde moderne. Ce modèle de production féodale combina avec son

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complément commercial ou ceux qui contrôlaient les denrées agricoles travaillaient la main dans la main avec ceux qui les exportaient (principalement des blancs étrangers installes aux port du pays). Ces mêmes gens qui exportaient les denrées d’exportation sont ceux qui importaient les produits industriels de consommation (médicaments, tissus, fromage, produits énergétiques, médicaments, etc.) Il arrive que les grands propriétaires féodaux travaillaient en tandem avec les grands marchands: d’où la classe feodo-commerciale haïtienne, composée d’une bourgeoisie féodale foncière, et d’une bourgeoisie commerciale (comprador). Par ailleurs, le facteur Malthusien est une force contraire combinée à la persistance du modèle féodal place l’économie du pays dans une bascule qui nous refoule en arrière sur la route du sous-développement. Les reformes éducatives de Geffrard ont crée une classe de gens éduqués qui comprenaient bien le monde de l’époque (François Denys Légitime, Antenor Firmin, Salomon, Louis Joseph Janvier, etc.). Ils ont essayé d’apporter des transformations suivant leurs propres visions, Pourtant, certains ont permis au féodalisme de persister par reflexe de survie, tandis que d’autres (comme Antenor Firmin), ont pris le taureau par les cornes. Ils auraient pu vaincre les forces féodales internes. Cependant, leurs associes du commerce étranger qui représentaient l’autre


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Féodalisme agraire en Haïti (suite page 3) moitie de l’économie Haïtienne purent toujours faire appel aux forces militaires et diplomatiques de leurs pays afin d’avoir gain de cause (les Allemands durant l’épisode de Firmin en 1901 Apaid et associé durant les épisodes de 2004). Toutes les grandes commotions politiques du 19ieme et du 20ieme siècle Haïtien étaient mûes par les tentatives de renversement de ce modèle, de la Révolution de 1844 jusqu’au coup d’état de 2004. En 1880, les mot d’ordre en Haïti étaient: “Industrie, modernisation”. Nord Alexis est monté à la présidence et Haïti a conservé la superstructure féodale. Les générations de l’époque ont créé un réseau de chemin de fer en Haïti. En 1900, Nord Alexis gagnât la lutte pour le pouvoir et le féodalisme rétrograde figea, une fois de plus, la société Haïtienne pour la livrer à l’occupation Américaine. En 1980, le mot d’ordre était: “modernisation des Entreprises Publiques”. Cette “modernisation” arriva par le biais de l’Ange de la Mort, Lesly Delatour, un serpent venimeux tapi au cœur du gouvernement de Jean-Claude Duvalier. Cette modernisation conduit tout droit a la mainmise globale sur toute l’économie Haïtienne contemporaine. Quelles sont les relations entre le déboisement et ce condensé d’histoire? Elle est la narration de ce qui a contribué à denier la société Haïtienne du changement

structurel nécessaire à la créations et au contrôle des ressources nécessaires à son passage au niveau supérieur. Ainsi, en 2013, les Haïtiens continuent à manufacturer et utiliser le charbon de bois en Haïti aux dépens de l’environnement naturelle. En passant, le Congo est en proie au même cauchemar écologique: le commerce du charbon de bois, lié à de solides intérêts féodaux est en train de détruire les forets de ce pays. En 1915, les Américains arrivèrent en occupants militaires en Haïti. Ils exécutèrent juste assez de réforme pour leur permettre de mettre en place leur propre machine économique, à leur service. Comme tout bon envahisseur étranger, ils choisirent un segment de la population locale avec qui créer une communauté d’intérêts afin de leur donner la tache de contrôler le reste de la population pendant qu’ils conduisent leurs affaires. En 1915, ils avaient choisi de remettre le contrôle politique du pays aux mains d’un segment des classes moyennes à peau claire de la population, Ce n’était pas une politique de couleur, à proprement parler, car les forces militaires et administratives de l’occupation sévissaient avec la même sauvagerie envers les paysans de toutes couleurs ou les membres des classes moyennes de toutes les couleurs qui leur résisteraient. Cependant, ils travaillaient de concert avec les éléments de la bourgeoisie féodale.

Un arrangement similaire a pris place entre 1987 a nos jours: la Banque Mondiale s’approprie de 65-75% des intérêts de toutes les entreprises existant actuellement en Haïti en laissant 25-35% à la bourgeoisie ou petite bourgeoisie Haïtienne rien que pour garantir leurs propres intérêts. Les pays les plus avancées sont ceux qui ont le plus de rendement agricole. C’est tout simplement parce que l’agriculture prend place dans les champs, mais les progrès agricoles se font dans les villes, les universités, les laboratoires, les centre de gestion d’énergie, les institutions privées, le gouverne-ment. L’agriculture moderne n’est pas une activité à l’oral guidée par les astres, ou par les croyances superstitieuses, ou les danses de pluie d’un paysan à peine lettré. Le spectacle du président de la République (Michel Martelly) armé d’une houe rudimentaire au milieu d’une rangée de pauvres paysans ferait rire si elle n’était pas si Aloral. Ainsi est-il de ses images dansant dans les bandes de carnaval comme si cela insufflerait de la vie au tourisme Haïtien. Dans les pays développes, comme les Etats-Unis, moins par de 20% de la population est engagé dans les activités de production agricole et d’élevage, y compris les travaux de champs, le transport, l’empaquetage, la transformation, la distribution, les travaux techniques. Cependant, la productivité de l’agriculture Haïtienne ne représenterait que


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Féodalisme agraire en Haïti (suite page 4) moins d’un 10ieme de la productivité d’un fermier Américain par unité. Ainsi, la faible productivité de l’agriculture Haïtienne l’empêche de nourrir une population croissante. Cette faible productivité, entretenue par la production féodale, s’est empirée par la concurrence néolibérale. Ainsi, la population n’a d’autre ressort que l’exode vers les villes et vers l’étranger. Il est de notre opinion que la prolifération des infra-ville est causée par l’écroulement de l’agriculture, exacerbée par l’augmentation de la population; le facteur du sabotage de l’agriculture Haïtienne au profit de la sous-traitance est aussi important. En effet, les programmes de sabotages agricoles coïncident avec l’arrivée de la sous-traitance en Haïti. Le but de ce sabotage est de libérer la force de travail agricole et de la rendre disponible aux organisations de sous-traitance, sans alternative.

Ainsi, pour arriver à reboiser Haïti, il faut commencer par opérer des changements structurels profonds en Haïti. Certains penseurs, comme Jeffrey Sachs offre des formules de base qui se résumeraient ainsi: Nature - Technologie + réglementation = Dictature Nature + Technologie Réglementation = Néolibéralisme - Pauvreté incontrôlable Nature + Technologie + Réglementation = Elimination de la pauvreté Cependant, les Réglementations représentent le côté épineux de la question. En effet, les partenaires étrangers tendent à présenter leur propre version des réglementations en admettant pour un pays pauvre comme Haïti ce qu’ils n’admettraient jamais chez eux. Le sommet de la pyramide des réglementations est la Souveraineté Nationale. En effet, comment veut-on qu’un peuple accepte sans broncher ce qu’on accepterait jamais chez soi? En effet, le but du dénié de Souveraine Nationale par

L’univers carcéral haïtien

l’occupation militaire est d’empêcher le peuple Haïti à choisir son propre chemin. Ainsi, si l’on adoptait la formule #3 comme la clé du succès, la Technologie, donc, l’Education, serait au cœur de ce choix. Pourtant, nous voyons que le monde extérieur a plutôt choisi pour Haïti, la dépendance commerciale, le tourisme et les usines de sous-traitance comme alternative au développement de l’Education qui seul peut nous ouvrir les portes du monde technologique. De ce fait, la prolifération du savoir et l’introduction massive de la technologie dans la société Haïtienne est la seule chance d’Haïti d’accéder a ce niveau de transformation nécessaire de la mode de production, des rapports sociaux et briser avec le lien du féodalisme cannibale. L. Sept 30 Juin 2013

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a capacité des prisons du système carcéral haïtien se réduit à chaque nouvelle incarcération. L’espace ainsi que les conditions générales de vie des prisonniers haïtiens sont inacceptables et inhumains. Bien que plus de la moitié de la population carcérale haïtienne se soit évadée après le tremblement


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6 de terre, la question de la détention préventive demeure très préoccupante aujourd’hui. En dépit du fait que cette question ait constitué le cheval de bataille des autorités judiciaires au cours de cette dernière décennie, il s’avère qu’à date, ces derniers n’ont pu dégager aucune solution durable. En effet, l’effectif des agents de sécurité des prisons reste très faible, et les autorités haïtiennes ne semblent pas intéressées à changer cette situation. Entretemps, la récente recrudescence, dans la société haïtienne, des cas de vandalisme, de complot, de viol et d’enlèvement, résulte du nombre de cas d’évasion enregistrés. Avant d’être jugées, les personnes arrêtées pour meurtre ou autres crimes, demeurent incarcérer pendant de longues années. Ces personnes sont sujettes à l’oubli, sans aucun dossier pour signaler leur incarcération.

Le RNDDH invite le gouver-nement et toutes les parties concernées à :

Œuvrer à l’amélioration de la formation, des ressources et des conditions de travail des agents de la DAP.

Achever la tâche consistant à appréhender les évadés de prison du séisme du 12 janvier 2010.

Construire les prisons nécessaires dans les régions de l’Artibonite, Des Gonaïves, d’Aquin et de Coteaux.

Reconstruire ou restructurer les prisons, particulièrement celles frappées par le séisme, dont les structures et équipements sont inadaptés.

Encourager les juges à traiter sérieusement la question des prisonniers incarcérés depuis plus de cinq (5) ans.

Rompre avec la pratique des arrestations arbitraires, des détentions préventives en masse et des sévices infligés aux prisonniers. RNDDH

LA SITUATION SE COMPLIQUE La créativité politique n‘est point au rendez-vous. Depuis la fameuse et attristante séance de convocation parlementaire du 4 juin, le chef du gouvernement M Laurent Salvador Lamothe s‘est dépouillé lamentablement de l‘autorité morale nécessaire à la conduite des affaires de l‘ État. Il

le sent et le sait si bien qu‘il essaie de rejeter le problème sur certaines tètes du cabinet ministériel, espérant que leur remplacement aura apporté la situation. Ce ne sont pas seulement les hommes qu‘il faut changer, c‘est la méthode de gouvernement, cohérente en mesquinerie de caractère, d‘arrogance, d‘autocratie et de concentration excessive qu‘il faut transformer en esprit d‘ouverture, respect de la personnalité humaine, système de dialogue permanent et de recherche de consensus. En outre, dans les relations internationales, on ne peut plus continuer à mener une politique surréaliste plus proche de spectacles gratuits que de la subordination des occasions à la primauté de l‘intérêt national. Si Haïti ne se normalise pas et ne cherche à normaliser ses rapports avec le reste du monde, il sera continuellement exposé à de pires avatars. Premièrement, il n‘est plus question de se complaire comme un fardeau pour la République dominicaine. Deuxièmement, la question de la présence des forces onusiennes doit être débattue avec sincérité sans démagogie ni manipulation des uns et des autres. Troisièmement, on doit cesser de traiter avec Washington de manière aussi désinvolte. La diplomatie est trop sérieuse pour en faire souvent un tremplin de vulgaire ruse.


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En fin, la grogne sociale tend à se démultiplier sur plusieurs fronts. Manifestations ici et là pour réclamer souvent avec braquage, barricades routières inadmissibles. Descentes violentes dans les rues des étudiants à Limonade et à Port-au-Prince donnent la dimension que peut prendre la déraison sociale lorsque dans la gouvernance politique le dialogue et la prévisibilité ne dominent pas.

SUSPICIONS SUR LA TENUE DES PROCHAINES ELECTIONS Aujourd‘hui, c‘est la suspicion qui se développe sur la tenue des élections à la fin de l‘année. depuis

les négociations mal entamées de décembre 2012 pour la formation du conseil électoral permanent, le gouver-nement Martelly-Lamothe a refusé de voir et mesurer les suspicions qui s‘amoncelaient sur leur sincérité. La formule trouvée de par une imagination morbide, soit le ,” le conseil transitoire du Conseil électoral permanent ” relève de la fantasmagorie politique. Le pouvoir croyait gagner. Les partis politiques de l‘opposition, plus routiniers dans le genre, menaient et mènent campagne pour emprisonner le gouvernement et le CTCEP dans la suspicion légitime. Résultat. Personne ne croit à la faisabilité des élections à l‘échéance du mois de novembre ou décembre 2013. La majorité de la classe politique et de la société civile créditent le gouvernement d‘arrière-pensées politiciennes

FICHE D‘ABONNEMENT

pour évincer le parlement, s‘offrir une assemblée constituante avec certains députés complices et coudre une nouvelle constitution au fil des ambitions démesurées de pérennisation de MartellyLamothe. Pari très risque qui dépasse les capacités politiques des deux hommes et qui pourra renouer avec la cascade des scènes d‘instabilité. L‘enjeu, le vrai, que cette équipe au pouvoir n‘a su saisir, c‘est de faire avancer la cause de la démocratie, d‘enraciner les valeurs qu‘elle sous-tend. Il s‘agit moins d‘organiser des élections que de faire en sorte que les prochaines soient bonnes, acceptables, iréniques. Ulpien

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Journal l’Information Direction : Pierre Robert Auguste

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Redaction - Garry Aygustin

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BON A SAVOIR LES PETITS PIEGES DU FRANCAIS Ils nous jouent de mauvais tours, ces mots et préfixes du Français, qui ont une prononciation identique mais une orthographe et un sens différents: les homophones. Il faut bien y veiller. Par exemple, entre: Brocard, sorte de plaisanterie et de raillerie à ou contre une personne et Brocart, étoffe de soie comportant des fils d‘or ou d‘argent Cahot, secousse qui résulte de la marche irrégulière d‘un véhicule et Chaos, état de ce qui est organise ULP

LITTERATURE Rony Gilot: Une Mine D‘Enseignements Politiques Tout chirurgien qu‘il est, Rony Gilot s‘adonne à une nouvelle passion: pratiquer la vivisection de l‘histoire contemporaine. En effet, à travers ses ouvrages qui apportent un nouvel art de l‘historiographie, il ouvre les veines de la politique récente et les panses des hommes et femmes qui la font. Son dernier titre, qui relate les péripéties d‘un fauve de la politique haïtienne , Dr Roger Lafontant, ministre de l‘Intérieur de Jean Claude Duvalier,

jette la lumière sur son assassinat au Pénitencier national en septembre 91 et des pratiques politiques malsaines dont se créditent et la droite et la gauche haïtienne, encore qu‘elles puissent se différencier vraiment dans ce pays de confusion totale. Chacun de ses titres s‘enrichit d‘une mine d‘enseignements historiques que ceux qui s‘essayent dans la politique ont intérêt à exploiter pour mieux comprendre les réalités économique, sociale, internationale d‘Haïti. Car, sans se servir de l‘histoire comme guide, les hommes politiques perdront ce qui est capable de les prévenir contre les errements faciles: le discernement. Que ce soit sous le règne des Duvalier ou celui d‘Aristide ciblé dans l‘ouvrage dédié à Roger Lafontant, extirpe l‘histoire des cachots dans lesquels veulent l‘emprisonner plus d‘un. Mieux que cela, son style est une exquise délectation intellectuelle concoctée par la richesse d‘un vocabulaire et un sens d‘à propos extraordinaire.

HOMMAGE A NELSON MANDELA DU POETE MARCEL A ETIENNE Dernier alexandrin haïtien, Marcel A Etienne, poète haïtien qui vit depuis plus de 40 ans à Montréal, rend un vibrant hommage à Nelson Mandela dans son ouvrage SANGLOTS DU CALAVAIRE. De son long poème magnifiant ce qu‘il nomme l‘Etoile de l‘Afrique du

Sud, nous extrayons ces vers significatifs: Vingt-sept ans de cachot n‘ont pu tarir ta verve On dirait que l‘outrage a muri ton esprit. Ton génie étonnant plus fécond se conserve. Ta verticalité jamais ne se flétrit Tu sors de la prison sans y laisser ton âme: Des élans de ton cœur jaillit la liberté Pour ton Peuple meurtri par l‘Apartheid infâme. La honte n‘osa point vaincre ta fermeté Noblesse inégalée, esprit muri, sagace, Qui surgit d‘une étoile et dont le Christ, un soir Orna l‘humanité dans un écran de grâce Tu feras de l‘Afrique un merveilleux terroir! Tu symbolises mieux cette étoile africaine Qui proclame justice, égalité pour tous, Qui cherche à démolir la muraille de haine Dont le ferment cruel allume le courroux. Tout l‘univers, debout, encense ton courage. Tu cueilles des lauriers qui couronnent ton front. L‘Histoire transmettra, dans sa plus belle page, La gloire qui t‘escorte au sein d‘un Panthéon. ( Poème datè de Brooklyn NY 13 février 1990)


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