HORS SERIE 18 : Comment créer vos cosmétiques naturels

COMMENT DE VENIR AUTONOME • TOME 5

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CRÉEZ VOS COSMÉTIQUES NATURELS 80 DIY FACILES ET ÉCONOMIQUES DE SYLVIE HAMPIKIAN

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Édito

Éditeur SCOP SARL à capital variable La Maison écologique Avenue des Trente – 35190 Tinténiac info@kaizen-magazine.fr www.kaizen-magazine.com

RAVIVER NOS RITUELS DE BEAUTÉ

ÉDITO

Hors-série 18 Créez vos cosmétiques au naturel Décembre 2021 Imprimé sur papier certifié PEFC Directrice de la publication Nadia Guillaume Rédacteur en chef Pascal Greboval Rédactrice en chef adjointe Sabah Rahmani

L

Secrétaires de rédaction Emmanuelle Painvin Élise Lejeune

AU NATUREL

es Égyptiens de l’Antiquité cultivaient déjà l’art sacré des Objectif : Zéro Déchet cosmétiques. Un art à la fois esthétique, médicinal et théra­ Objectif : Zéro Déchet peutique par la grâce de soins bénéfiques pour le corps

Directrice administrative et financière Céline Pageot

comme pour l’âme. Baumes, huiles, fumigations, parfums, onguents, potions alchimiques… Les rituels de préparation hono­ raient les éléments de la vie. Aujourd’hui encore, aux quatre coins Gestionnaire service abonnements Delphine Le Louarn du monde, des peuples perpétuent des traditions de rituels de beauté et de santé à l’occasion de cérémonies, en guise de purifi­ Abonnements et commandes 74A, rue de Paris - 35000 Rennes cations et d’offrandes. Une gratitude et une attitude si éloignées abonnement@kaizen-magazine.fr de la vanité des apparences désincarnées des cosmétiques indus­ Tél. 02 23 24 26 40 triels. Prendre soin de son corps physique et subtil avec les pro­ Direction artistique, maquette et mise en pages duits de la terre (plantes, fruits, eaux, minéraux…) consiste aussi • www.hobo.paris à renouer avec l’essentiel et toutes les qualités que la nature hobo.paris – hobo@hobo.paris 85% à 90% de plastique nous offre. en moinsCar ! *« là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et Tél. : 06 12 17 87 33 85% à 90% de plastique volupté en moins ! * l’écrivait Charles Baudelaire dans le poème », comme Photo de couverture © iprogressman - iStock « L’invitation au voyage ». Dans ce hors­série, Sylvie Hampikian, Impression artiste La liberté de choisir la « justevéritable quantité » et gardienne du savoir­faire au naturel, nous invite Imprimerie SIEP avec finesse et élégance à voyager au fil de ses merveilleuses ZA des Marchais – Rue des Peupliers La liberté de choisir la « justerecettes. quantité » 77590 Bois-le-Roi Des recettes simples et didactiques qui rappellent à chaque étape l’histoire de l’usage des plantes, leurs vertus et leurs SIRET : 438 943 235 000 46 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0322 K 91284 multiples facettes pour créer soi­même des produits cosmétiques * Calcul réalisé sur la base d’une quantité de produits conditionnés Numéro ISSN : 2258-4676 sains. Anciennes, revisitées ou nouvelles, héritées de nos grands­ par rapport à la même quantité de produits achetée en VRAC Dépôt légal à parution *Calcul réalisé sur la base d’une quantité de produits conditionnés mères ou éclairées par la science, elles sauront toutes raviver nos Régie de publicité et distribution par rapport à la même quantité de produits achetée en VRAC dans magasins spécialisés rituels de beauté au naturel. Pratique culturelle et philosophique, AlterreNat Presse • Tél. : 05 63 94 15 50 cet art cosmétique est aussi un véritable geste écologique puisqu’il Distribution MLP s’inscrit aussi dans la démarche « zéro déchet ». Alors, Mesdames, Vente au numéro pour les diffuseurs Messieurs, prenez soin de vous et de la planète !

Destination Média • Tél. : 01 56 82 12 00 Attachée commerciale Aurore Gallon

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Sabah Rahmani, rédactrice en chef adjointe

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www.comptoirdeslys.

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Présentation de l’autrice

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SYLVIE HAMPIKIAN

ers le milieu des années 1970, alors que j’étais une henné neutre et me parfumais avec de l’huile essentielle jeune adolescente, je pouvais faire la queue plus d’ylang-ylang, achetée dans un magasin baba cool. d’une heure devant l’unique magasin Yves Rocher, Influencée par la bible qu’était Mon herbier de beauté de une sorte d’entrepôt situé au fond d’une cour des Maurice Mességué1, je me suis également lancée dans Champs-Élysées, à Paris. Il ne fait aucun doute que j’étais diverses préparations plus expérimentales. Les recettes heureuse de célébrer le grand retour du chèvrefeuille, étant souvent évasives, je réussis un jour à produire un de la camomille, du bleuet et du bouillon de culture à base de calendula dans les shampooings « Les plantes et actifs concombre… et je me suis retrouet autres cosmétiques. J’ignorais avec des lambeaux d’omelette naturels recèlent de réelles vée alors que derrière leur apparence enchevêtrés dans mes cheveux bucolique pouvaient se dissimuébouriffés (ma mère dut procéder propriétés cosmétiques ler des ingrédients hautement à quelques coupes) ! et médicinales. » chimiques ! Pourtant, je savais Les années passant, j’ai suivi des par ma grand-mère Maria, née sur l’Aubrac, qu’il était études scientifiques, couronnées par un titre de docteur facile de préparer un shampooing aux œufs et au rhum, vétérinaire certifié en immunologie. J’ai occupé le poste et d’éclaircir ses cheveux avec une décoction forte de de chercheuse à l’Institut Pasteur, puis au Centre national camomille. Pour suivre la mode hippie, je raffolais du de transfusion sanguine. Après avoir quitté Paris pour Angoulême, je suis devenue experte pharmaco-toxicologue en free-lance. J’ai alors travaillé sur les médicaments humains et vétérinaires, avant de me spécialiser dans les actifs naturels des cosmétiques et des compléments alimentaires.

L’année 2005 a représenté un grand tournant dans ma vie.

Quand l’affichage des ingrédients a été rendu obligatoire sur l’emballage des cosmétiques, j’ai pris conscience de la tromperie chimique qui se cachait derrière l’image pseudo-naturelle des cosmétiques industriels. Aussi, grâce à mon travail d’experte, j’ai constaté que les plantes et actifs naturels recelaient de réelles propriétés cosmétiques et médicinales, de plus en plus confirmées par les études scientifiques. J’ai décidé de rédiger un mémoire, que je destinais à mes deux filles adorées, devenues des adolescentes à leur tour. Bien vite, je me suis rendu compte BIO EXPRESS que ce gros document pouvait évoluer en livre. Créez vos 1956 — Naissance cosmétiques bio a été publié en 2007 grâce à la perspicacité des éditions Terre vivante, et a rencontré un franc succès.

1986 — Diplôme de docteur vétérinaire C’est ainsi que l’écriture d’ouvrages pratiques sur les 2007 — Rédige son premier livre plantes et leurs usages est devenu mon nouveau métier. et best-seller Créez vos Désormais, depuis près de neuf ans, je participe également cosmétiques bio (Terre vivante) avec bonheur au magazine Kaizen, depuis son huitième 2013 — Débute sa collaboration numéro. C’est dire si nous nous sommes, en quelque sorte, avec Kaizen bonifiés en parallèle… et en beauté ! n

PRÉSENTATION SH

1. Robert Laffont, 1974.

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SOMMAIRE Préface d’Anne Ghesquière L’alchimie du corps à l’âme

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Règles et conseils pour bien réussir ses cosmétiques

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FLORILÈGE DE FRUITS ET DE PLANTES DE A À Z

LES MEILLEURS ACTIFS COSMÉTIQUES

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Les huiles végétales

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Les macérats huileux

84

Le miel et les produits de la ruche

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SOMMAIRE 14

Agrumes : passer l’hiver aux côtés d’un trio beauté

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L’argile : retour à la terre !

92

Aloès : oasis de la peau

20

Farines, sons et flocons

96

Amande : plus d’un tour dans sa coque

24

La levure : un cosmétique vivant

100

Banane : pour sourire en beauté

28

Les huiles essentielles

104

Camomille

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Les hydrolats : concentrés de bienfaits

108

Carotte : bonne mine garantie !

34

Le vinaigre : une douceur cachée

112

Concombre : champion de l’hydratation

37

Fruits rouges : pour un teint éclatant

40

La glycérine végétale : la base des cosmétiques hydratants

116

Hennés : une chevelure éblouissante

44

L’eau de Cologne fait son come-back

120

Hibiscus : fleur de tonus et de lumière

48

Lavande : une plante polyvalente

50

Salle de bains : astuces antipannes

124

Noix de coco : l’or blanc de la salle de bains

54

La farine de pois chiche : un savon naturel

58

Pomme : fruit des peaux douces

62

Bibliographie

128

Romarin

66

Abonnement

130

Rose : bouquet de douceur

68

Sauge

72

Thé : pour être en « beauthé »

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Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 0 % Ptot : 0,017 kg/t

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Préface

Anne Ghesquière

L’ALCHIMIE

M

DU CORPS À L’ÂME

des simples » des moines du xiie siècle, avec son lot de plantes de l’herboristerie traditionnelle, aux actifs naturels, comme les hydrolats, aux délicieux ingrédients de la cuisine. Se faisant exotique ou locale : noix de coco, concombre, avoine ou aloe vera. Faire ses cosmétiques, c’est aussi une plongée dans l’histoire, celle qui nous raconte les origines, vertus et usages de ces trésors des terroirs. Quand notre écosystème corporel se pare de toutes ces potions et créations de cosmétiques naturels, il se crée une véritable alchimie du vivant. Il se passe alors quelque chose de fécond entre ces recettes créatives issues du monde végétal et notre biotope. Car nous ne sommes pas séparés de la nature, nous sommes la nature !

Ce mouvement de vie est également une nourriture pour l’âme à travers la délicatesse des parfums de toutes ces essences olfactives : ylang-ylang, iris, santal blanc, rose de Bulgarie, angélique, bergamote, mandarine… Quel rêve ! Il s’agit là, à mon sens, d’un véritable processus tant alchimique que poétique. À l’instar de la visionnaire Hildegarde de Bingen, abbesse, médecin, herboriste, musicienne et poétesse du xiie siècle, qui nous rappelle l’interdépendance de tous les écosystèmes du vivant : « Le corps est l’atelier de l’âme où l’esprit vient faire ses gammes. » Sylvie Hampikian, qui est l’auteure de ce magnifique horssérie, est pour moi une formidable gardienne de ce savoirfaire en France. À son actif : plus d’une trentaine de livres sur le sujet. C’est dire la passion qui l’anime ! Elle manie avec brio la rigueur scientifique de la connaissance et de l’usage des plantes, leur dosage, leur toxicité éventuelle et autres mises en garde, avec cette touche de magie et de glamour d’une cheffe étoilée qui maîtrise à la perfection

© DR

ême si « la beauté de l’âme l’emporte sur la beauté physique », nous dit Georges Sand, il y a mille et un plaisirs à concocter soi-même ses potions de beauté. On ne le fait pas uniquement pour le résultat sur la peau, le corps ou les cheveux mais aussi pour la joie de découvrir des ingrédients et des recettes extraordinaires que nous offre abondamment la terre. Partir à la découverte de ces matières premières généreuses et saines est un voyage en soi. Une odyssée sans fin qui va du « jardin

PRÉ

BIO EXPRESS

1971 — Naissance 2006 — Publie Le Guide des cosmétiques bio (Vigot) 2007 — Lance FemininBio 2019 — Crée Métamorphose, « le podcast qui éveille la conscience »

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RÈGLES ET: CONSEILS INTRO quelques pa POUR BIEN RÉUSSIR pour créer ses cosmét SES COSMÉTIQUES choix des ing En guère plus d’un siècle d’existence, l’industrie cosmétique a réussi à nous submerger de produits principalement issus de la chimie.

Face à cette lame de fond, on assiste, depuis plus d’une décennie, au retour des soins de beauté faits maison. Comme une véritable réappropriation d’un savoir-faire que l’on croyait oublié.

Pourquoi fabriquer ses cosmétiques ?

Bien choisir ses ingrédients

C’est la question que l’on est en droit de se poser face à l’offre pléthorique de produits de soin pour le visage, le corps, les cheveux, qui semblent répondre à tous les besoins et rendre bien inutile la petite tambouille maison.

Or fabriquer ses cosmétiques offre de nombreux avantages tant au plan personnel qu’au plan écologique : • On maîtrise la composition de ses produits de beauté.

On peut par exemple opter pour le 100 % vegan, bannir les ingrédients auxquels on est allergique, privilégier les produits locaux, voire les produits de son jardin, etc.

• On ne paie que les ingrédients, pas l’emballage ni la publicité.

• On réduit les conséquences environnementales du conditionnement, du transport, du stockage des produits.

Par ailleurs, fabriquer ses cosmétiques est un loisir agréable, une démarche créative, qui apporte tous les plaisirs du « fait maison ».

L’un des avantages de la « cométo » maison, c’est que l’on peut bénéficier des vertus intactes d’ingrédients 100 % naturels, non transformés, tels que fruits, miel, plantes du jardin, etc. À condition bien entendu de respecter les règles suivantes afin de bénéficier d’une qualité optimale : • De manière générale, il convient de privilégier les ingrédients issus de l’agriculture biologique.

• Les huiles végétales, notamment, doivent être bio, ou pour le moins vierges, de première pression à froid. Elles ne doivent pas avoir subi de transformations après extraction.

• Les produits frais (fruits, plantes, laitages, œufs, etc.) doivent en parfait état de conservation.

• Si l’on souhaite employer des plantes sauvages, il faut s’assurer de bien les identifier, et les récolter dans un lieu préservé de la pollution.

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ages conseils généraux tiques (hygiène, dosage, grédients, etc.)

Disposer du bon matériel

Pour créer ses produits de soin naturels, inutile d’installer un laboratoire à la maison, ni de s’équiper de matériel sophistiqué. Toute cuisine offre en principe la plus grande partie des équipements nécessaires : une table ou un plan de travail, une plaque de cuisson ainsi que des casseroles, des bols, des cuillères, des coupelles, des entonnoirs, des bocaux, une passoire, des filtres à café, etc.

Pour compléter ce matériel de base, on pourra se procurer quelques ustensiles plus spécifiques : • une balance électronique précise au gramme près ; • un bécher ou une éprouvette gradué(e) en millilitres, d’une contenance de 50 ou 100 ml ; • quelques spatules en Inox ; • des pots à baume, de préférence en verre opaque, munis d’un couvercle à vis ; • quelques flacons de 20, 50 ou 100 ml en verre teinté, si possible équipées d’un bouchon facilitant le dosage des produits (compte-gouttes, pompe).

Les pots et flacons pourront bien entendu être issus de la récup. Il faut toutefois les nettoyer parfaitement et bannir ceux qui ont contenu des produits potentiellement toxiques, notamment des médicaments ou des produits d’entretien.

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Bien étiqueter ses préparations

Certains produits cosmétiques maison sont à usage immédiat, par exemple les fumigations, les bains aux plantes, les lotions de rinçage capillaires, les masques, les gommages. Il sera alors inutile de les étiqueter.

En revanche, d’autres préparations sont destinées à être conservées plusieurs mois, par exemple les macérats huileux, les vinaigres de plantes, les baumes, les crèmes, etc.

Dans ce cas, il faudra impérativement étiqueter leur contenant en y faisant figurer : • le libellé du produit (« baume protecteur visage et mains », par exemple) ; • la composition, au moins succincte (huile d’amande douce, cire d’abeille, glycérine, huile essentielle de lavande vraie, par exemple) ; • la date de préparation et éventuellement la durée de conservation.

Pour éviter que l’étiquette s’efface ou se salisse, la petite astuce consiste à la recouvrir d’un morceau de ruban adhésif transparent.

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OUVERT

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FLORILÈGE DE FRUITS ET DE PLANTES DE A À Z

Agrumes : passer l’hiver aux côtés d’un trio beauté ���������������� 16 Aloès : oasis de la peau �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������20 Amande : plus d’un tour dans sa coque��������������������������������������������������������������������24 Banane : pour sourire en beauté������������������������������������������������������������������������������������������������� 28 Camomille������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 32 Carotte : bonne mine garantie ! ����������������������������������������������������������������������������������������������������� 34 Concombre : champion de l’hydratation���������������������������������������������������������������37 Fruits rouges : pour un teint éclatant������������������������������������������������������������������������� 40 Hennés : une chevelure éblouissante ���������������������������������������������������������������������������� 44 Hibiscus : fleur de tonus et de lumière ����������������������������������������������������������������������48 Lavande : une plante polyvalente �������������������������������������������������������������������������������������������50 Noix de coco : l’or blanc de la salle de bains������������������������������������������������� 54 Pois chiche (farine) : un savon naturel ��������������������������������������������������������������������� 58 Pomme : fruit des peaux douces�������������������������������������������������������������������������������������������������62 Romarin ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������66 Rose : bouquet de douceur �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������68 Sauge ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 72 Thé : pour être en « beauthé » ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������74

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AGRUMES

PASSER L’HIVER AUX CÔTÉS AGRU D’UN TRIO BEAUTÉ Orange, citron et pomelo sont des fruits d’hiver par excellence.

Et ce prix d’excellence, ils le méritent vraiment tant ils regorgent de bienfaits pour la beauté.

IL ÉTAIT UNE FOIS… Les agrumes appartiennent à la famille botanique des rutacées, et plus précisément au genre Citrus. Originaires du Sud-Est asiatique, ils ont été cultivés dans le bassin méditerranéen dès le IVe siècle avant notre ère. Dans la mythologie grecque, les Hespérides, des nymphes filles d’Atlas, assuraient la garde d’un verger fabuleux réservé aux dieux. Situé à la limite occidentale du monde, sans doute au large de l’Espagne ou du Maroc, ce jardin abritait un arbre donnant de fabuleuses pommes d’or. Plus tard, ces fruits mystérieux furent identifiés comme étant des oranges, sans doute à tort, car il semble que les orangers soient arrivés dans cette région bien plus tard. Il s’agissait probablement de coings mais la légende a perduré et le terme « hespéridé » désigne aujourd’hui les parfums à base d’agrumes. De fait, la parfumerie est l’une des principales destinations de ces essences, à la base notamment des eaux de Cologne. Au-delà de cet usage historique, les agrumes sont également employés pour les soins de beauté maison, principalement sous forme de jus. L’usage le plus ancien semble être celui du citron, utilisé notamment à la Renaissance pour éclaircir les cheveux des Florentines et des Vénitiennes. Ce n’est qu’au xxe siècle, avec la démocratisation de ces fruits jadis luxueux, que citron, orange et pomelo ont rejoint la riche panoplie des ingrédients des soins de beauté maison.

LES AGRUMES SOUS LA LOUPE Il existe plusieurs dizaines d’espèces d’agrumes, dont certaines sont présentes plus ou moins épisodiquement

sur nos étals – bergamote, yuzu, combava, cédrat, citron bergamote, orange amère, citron vert, pamplemousse…

La plupart de ces agrumes sont potentiellement intéressants pour la beauté au naturel, mais ce sont surtout les vedettes de la famille – orange douce, citron jaune et pomelo – qui sont les plus employées dans les soins cosmétiques faits maison.

LE CITRON La pulpe du citron est riche en vitamine C, en flavonoïdes et en acides de fruits, plus connus dans les produits cosmétiques sous le nom d’AHA (acides alpha-hydroxylés).

Son écorce renferme une huile essentielle – ou essence – riche en monoterpènes (lire aussi encadré page 18). Tous ces actifs lui confèrent des propriétés hydratantes, antiseptiques, astringentes, exfoliantes, désincrustantes et décolorantes – contre les taches pigmentaires notamment.

Le citron frais convient à toutes les peaux, mais doit toutefois être évité en cas de peau fine, sensible, réactive, car il peut être légèrement irritant.

Quoi qu’il en soit, le citron est surtout conseillé aux peaux mixtes ou grasses, sujettes aux boutons, voire acnéiques.

Il est principalement employé sous forme de jus, incorporé à des masques, des lotions ou des micro-hammams. Il est également adapté aux soins des cheveux gras (en rinçage) et il est recommandé pour les soins des mains, car il les nettoie tout en contribuant à estomper les taches. Le citron peut également être utilisé pour la confection de dentifrices maison, mélangé à de l’argile et du bicarbonate de soude, pour nettoyer les dents, assainir les gencives et

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UMES K30 purifier l’haleine. Mais ce type de préparation maison ne doit pas être employé plus d’une ou deux fois par semaine, pour ne pas risquer d’abîmer l’émail.

L’ORANGE L’orange douce, celle que l’on consomme en dessert ou en jus, est surtout appréciée pour ses propriétés hydratantes et tonifiantes. Comme le citron, elle constitue une source de vitamines et de facteurs hydratants, mais elle est plus riche en flavonoïdes antioxydants et anti-âge. Elle est en revanche moins acide et plus sucrée, donc plus douce, et convient à toutes les peaux, même sensibles. On l’emploie surtout sous forme de jus que l’on incorpore à des masques.

Moins connue chez nous, mais très employée en Inde, la poudre d’orange (amère) permet de créer des soins qui rendent la peau lisse et tonique, stimulent la circulation sanguine et débouchent les pores. Cette poudre convient à toutes les peaux, sauf très sensibles, et elle est particulièrement recommandée en cas d’acné. On la trouve dans

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les boutiques indiennes, mais on peut aussi la préparer en faisant sécher des zestes d’oranges non traitées (après avoir retiré la peau blanche) et en les passant ensuite au moulin à café.

LE POMELO Le véritable pamplemousse est un gros fruit jaune, de plus en plus rare à la vente. Il a été détrôné sur les étals par le pomelo, un hybride naturel d’orange et pamplemousse, qui est jaune orangé, parfois rosé, et bien plus petit. Tous deux ont des propriétés antiseptiques, astringentes et régulatrices de la séborrhée. Le pomelo est un peu moins astringent que le pamplemousse, mais il donne plus de jus et son emploi est très agréable. Il est adapté aux soins des peaux jeunes et des peaux grasses, aux pores dilatés et ayant tendance aux boutons. Le jus peut être tamponné à l’état pur, pour lisser la peau. Il peut également être incorporé à des masques réalisés à base d’argile verte, par exemple. n

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FRUITS ROUGES

POUR UN TEINT ÉCLATANT FRUITS R

Grâce aux variétés tardives, la saison des fruits rouges – celle des fraises, notamment – est de plus en plus longue. Une bonne raison pour profiter pendant plusieurs mois des vertus cosmétiques de leurs précieux actifs naturels.

IL ÉTAIT UNE FOIS… Les fraises font partie des ingrédients majeurs des recettes de cosmétiques naturels. Au cours de l’histoire, on les a associées à quelques beautés légendaires. Ainsi, au xvie siècle, Diane de Poitiers, connue pour avoir conservé sa splendeur jusqu’à sa disparition, à plus de 60 ans, aurait utilisé du jus de fraise mélangé à du lait pour nettoyer son visage. On raconte aussi que, sous la Révolution française, la belle Madame Tallien, surnommée Notre-Dame de Thermidor, prenait régulièrement des bains de fraises et d’eau tiède pour conserver la douceur de sa peau. Pour chacun de ces bains, il fallait écraser 10 kilos de fruits : un luxe inimaginable en cette période troublée, plus connue pour les bains… de sang ! Quant aux framboises et autres fruits rouges, dont les enfants ont toujours aimé se barbouiller la figure, ils ont fait leur apparition plus récemment dans les recettes de beauté.

LES HUILES DE FRUITS Outre la framboise, on trouve sur le marché des huiles cosmétiques précieuses extraites des pépins ou des noyaux de fruits. On peut citer par exemple les huiles d’argousier, de baies1 d’açaï, de baise de goji, de cassis, de datte (dattier du désert), de grenade, de prune de Gascogne, de tomate.

Riches en acides gras essentiels, elles ont des vertus anti-âge, lissent la peau et embellissent le teint.

1. En botanique, le terme « baies » désigne des fruits à pépins, quelle que soit leur taille (la citrouille est une baie). Les fruits à noyau sont des « drupes », y compris lorsqu’ils sont de petite taille (alise, cerise, merise, sorbe).

LES FRUITS ROUGES SOUS LA LOUPE La fraise est particulièrement riche en acides de fruits (acides alpha-hydroxylés ou AHA), en facteurs antioxydants et en vitamines, notamment du groupe B et C. Elle est hydratante et délicatement exfoliante (elle constitue ainsi une précieuse alliée dans l’élimination des cellules mortes). Elle stimule et tonifie la peau, aide à lutter contre le vieillissement cellulaire et prévient les rides. Enfin, selon la tradition, appliquée quotidiennement, la pulpe de fraise fraîche serait salutaire contre les imperfections et les taches de rousseur. Les propriétés des fraises et des autres fruits rouges n’étant pas altérées par le froid, vous pouvez les employer sous forme surgelée (mixez-les une fois décongelées, puis utilisez-les lorsque leur température vous convient).

La framboise a une composition voisine de celle de la fraise, mais elle est souvent moins acide et donc davantage conseillée aux peaux fragiles. Ses pépins contiennent en outre une huile végétale riche (lire encadré ci-contre). Par conséquent, on a tout intérêt à mixer finement les framboises dans la fabrication de masques afin de bénéficier de leur apport en acides gras précieux.

Les autres fruits rouges (cassis, cerise, mûre, myrtille, etc.) sont des sources exceptionnelles d’antioxydants. Ils sont antirides, hydratants et tonifiants. Toutefois, on les emploie peu à l’état frais dans les cosmétiques faits maison, car ils peuvent tacher la peau, même si ce n’est que passager. L’allergie est l’autre effet indésirable des fruits rouges, plus grave cette fois. Il va de soi que, si vous êtes concerné, il est préférable que vous évitiez de les utiliser en cosmétique. n

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NOIX DE COCO L’OR BLANC DE LA SALLE DE BAINS

NOIX DE K3

L’exotique noix de coco est de plus en plus présente dans notre quotidien, notamment son huile. Depuis des millénaires, elle fait partie des soins de beauté les plus appréciés en Inde, en Amérique latine et dans les îles ensoleillées du Pacifique et de l’Atlantique. L’huile n’est pas le seul attrait de ce fruit généreux, qui cache plus d’un secret dans sa coque.

IL ÉTAIT UNE FOIS… Des textes en sanskrit attestent que les effets bénéfiques de la noix de coco sont connus par la médecine ayurvé­ dique depuis 1500 avant notre ère. Deux mille ans plus tard, Cosmas, un voyageur égyptien, décrivit d’extraor­ dinaires noix indiennes que les experts s’accordent à reconnaître comme étant des noix de coco. Par la suite, ces fruits furent cités par Marco Polo au xiiie siècle et par son contemporain, le voyageur italien Giovanni da Montecorvino, qui parla d’arbres aux feuilles de palmier portant des fruits gros comme des melons en forme de gourde. Trois siècles plus tard, l’explorateur anglais Francis Drake les nomma nargils, selon leur appellation

LE MONOÏ, HUILE SACRÉE D E S TA H I T I E N S Ouvrir un flacon de monoï et en respirer les effluves évoque à coup sûr la plage, le soleil et les cocotiers !

Ce parfum suave, on le doit aux fleurs de tiaré, mises à macérer dans l’huile de coco ou de coprah.

C’est cette dernière qui confère au monoï ses propriétés protectrices et réparatrices, souveraines lorsque la peau et les cheveux sont exposés au soleil.

Mais, attention, bien que le monoï soit souvent vendu avec les produits solaires, il ne constitue pas une protection suffisante contre les rayons UV nocifs.

persane, et ce n’est qu’au xviiie siècle que des botanistes portugais lui donnèrent son nom actuel de coco. En Inde, le cocotier est considéré comme l’arbre de la vie et de l’abondance, car il a survécu à toutes les catastrophes naturelles et s’est révélé être une source inépuisable de nourriture pour les populations. La noix de coco est aussi importante et sacrée que la vache et son nom sanskrit, sriphala, signifie « fruit divin ». On lui accorde une valeur spirituelle et sociale, car elle répond à des besoins alimen­ taires, cosmétiques et médicinaux. Chaque année, dans l’État du Maharashtra, lors d’une fête appelée Coconut Day, les marins offrent des noix de coco à Varuna, le dieu protecteur de la Mer.

LA NOIX DE COCO SOUS LA LOUPE La noix de coco est le fruit du cocotier, dont le nom latin Cocos nucifera signifie « cocotier qui porte des noix », ce qui ne nous apprend pas grand­chose… Ce grand palmier est très répandu dans toutes les zones tropicales de la planète, mais son origine précise n’est pas clairement établie : peut­être la Malaisie ou les îles du Pacifique. Son fruit est entouré d’une enveloppe fibreuse et coriace, qui ne constitue pas son meilleur atout. Cette coque résistante a toutefois l’avantage de protéger la graine, elle­même constituée d’une pulpe blanche entourant une cavité rem­ plie aux trois quarts d’un liquide opalescent, l’eau de coco.

Malgré sa texture plutôt sèche et craquante, la pulpe est généreuse en matières grasses, que l’on retrouve riche­ ment représentées dans l’huile de coco ou de coprah (lire page 56). Cette dernière est constituée majoritairement

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E COCO 36 d’acides gras saturés, notamment d’acide laurique, et n’est donc que très peu sensible au rancissement. Mais elle contient aussi des taux non négligeables d’acides gras mono­ insaturés (8 %) et polyinsaturés (7 %), qui lui confèrent des propriétés bénéfiques pour la peau. Sous nos climats tempérés, l’huile de coco ou de coprah est solide à température ambiante, sauf par les chaudes jour­ nées d’été, lorsque les températures dépassent les 30 °C. Pour l’employer lorsqu’elle est figée, il suffit de placer son contenant dans de l’eau chaude.

Très appréciée dans les cosmétiques, l’huile de coco apporte une note exotique très douce. Elle est nourris­ sante, adoucissante, protectrice, notamment vis­à­vis des agressions climatiques et de la déshydratation. Elle peut s’employer à l’état pur, comme baume à lèvres ou soin des zones sèches du corps, telles que les mains, les pieds, les coudes, les genoux. En revanche, on l’évite pour les soins du visage, car elle favorise les points noirs (elle est comé­ dogène). Très utilisée en Inde pour les massages ayurvé­ diques, elle est rafraîchissante et sied tout spécialement aux personnes de constitution pitta qui, selon l’ayurvéda, présentent une tendance aux échauffements. Également très populaire comme soin capillaire, elle est bénéfique

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aux cheveux secs. Enfin, grâce à son arôme agréable et discret, elle convient à la confection d’huiles parfumées, appelées attar en Orient.

Les atouts de la noix de coco pour la beauté ne se résument pas à sa seule huile. Ainsi, la pulpe râpée, destinée à la pâtisserie, constitue un excellent ingrédient pour les gom­ mages destinés au visage et au corps. Elle élimine les peaux mortes et stimule la circulation sans agresser la peau.

La crème de coco, obtenue en pressant la pulpe fraîche de coco finement râpée1, est idéale en soin capillaire. Répartie comme un après­shampooing à rincer, elle embellit, nour­ rit, lisse et parfume agréablement les cheveux, sans les alourdir. Enfin, on trouve dans les magasins exotiques des laits de coco en poudre qui adoucissent et parfument l’eau du bain (une poignée dans la baignoire). En revanche, ces produits ne sont souvent ni bio ni vegan (présence de traces de lait animal). Une excellente version 100 % végé­ tale est proposée dans les magasins bio sous la marque La Mandorle. Mais c’est un produit luxueux qu’il vaut mieux réserver à l’usage alimentaire. n 1. On obtient le lait de coco en ajoutant simplement de l’eau à cette préparation.

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OUVERT

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LES MEILLEURS

ACTIFS COSMÉTIQUES

TURE 2

Les huiles végétales �������������������������������������������������������������������������������������������������������80 Les macérats huileux �������������������������������������������������������������������������������������������������84 Le miel et les produits de la ruche������������������������������������������ 88 L’argile : retour à la terre !���������������������������������������������������������������������������������� 92 Farines, sons et flocons ����������������������������������������������������������������������������������������96 La levure : un cosmétique vivant ���������������������������������������������� 100 Les huiles essentielles ����������������������������������������������������������������������������������������� 104 Les hydrolats : concentrés de bienfaits ���������������������108 Le vinaigre : une douceur cachée������������������������������������������������ 112 La glycérine végétale : la base des cosmétiques hydratants���������������������������������������������������������������������116 L’eau de Cologne fait son come-back ����������������������������� 120 Salle de bains : astuces antipannes��������������������������������������124

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Ol iv ier D egorce

LES HUILES VÉGÉTALES On trouve dans le commerce plus d’une centaine d’huiles végétales à usage cosmétique. Particulièrement utiles à la peau et aux cheveux, elles constituent l’un des piliers de la cosmétique naturelle. Néanmoins, un petit guide resserré peut se révéler utile pour faire le bon choix selon ses besoins.

HUILE VÉGÉTALES

IL ÉTAIT UNE FOIS… Au commencement étaient les textes : des documents manuscrits, parfois des inscriptions murales, décrivant des formules de remèdes ou de soins de beauté. Les plus anciens recueils (1500-2000 avant J.-C.) proviennent surtout d’Égypte, d’Inde, de Chine ou de Mésopotamie. Nous allons nous intéresser plus précisément à l’Égypte, pays à l’origine de très nombreuses formules cosmétiques employées pendant des siècles dans une grande partie de l’Europe. Les huiles sont ainsi invariablement citées dans de précieux documents tels le papyrus Hearst (vers 2000 avant J.-C.), le papyrus Ebers (vers 1500 avant J.-C.), ou plus récemment le Kosmètikon, attribué à Cléopâtre VII. Utilisées pour les massages, les emplâtres, les baumes ou les parfums, elles sont surtout issues de l’olive, du ricin, de l’amande douce, de la nigelle, du ben ailé (moringa), du laurier noble. Cette dernière huile est toujours présente dans le savon d’Alep traditionnel. Depuis l’Égypte antique, le succès des huiles dans les soins de beauté ne s’est jamais démenti. À la Renaissance, l’Italie relance la mode de l’huile d’amande douce, que la noblesse française adore et fait importer en grandes quantités. Au xixe siècle, on raffole des huiles exotiques, mais on apprécie aussi les huiles d’abricot, de caméline, de noisette. Le choix s’est depuis considérablement étoffé et les boutiques spécialisées en ingrédients cosmétiques proposent une centaine d’huiles et de beurres végétaux venus des cinq continents.

Chacun peut ainsi y trouver son bonheur, en fonction de ses goûts et de ses besoins.

LES HUILES VÉGÉTALES SOUS LA LOUPE Les huiles végétales et les beurres végétaux (huiles solides à température ambiante) sont extraits des graines des plantes oléagineuses. Plus rarement, elles proviennent de

la pulpe des fruits (avocat, olive). Sur le plan biochimique, les huiles et beurres sont principalement constitués de lipides, c’est-à-dire d’acides gras combinés au glycérol.

Parmi eux, les acides gras polyinsaturés, connus sous le nom d’oméga 3 et d’oméga 6, sont capables de s’intégrer à la membrane des cellules de l’épiderme, qu’ils contribuent à renforcer et même à réparer.

Les huiles végétales ont une excellente affinité pour la peau. Elles forment un film en surface (effet filmogène), qui limite l’évaporation de l’eau. Elles ne sont donc pas à proprement parler hydratantes puisqu’elles n’apportent pas d’eau, mais elles sont « anti-déshydratantes ». Elles sont également adoucissantes, apaisantes, assouplissantes, protectrices, nourrissantes, réparatrices. Beaucoup d’entre elles possèdent des vertus anti-âge, conférées par leur fraction non grasse, appelée insaponifiable, laquelle contient des actifs cosmétiques précieux (vitamines A, D, E, phytostérols, squalène, etc.) qui viennent renforcer leurs effets stimulants, antirides. Cette fraction peut même apporter des propriétés plus spécifiques : insecticides (neem), anti-inflammatoires (nigelle) ou stimulantes du système vasculaire (calophylle inophyle), par exemple.

Le petit souci avec les huiles végétales les plus riches en acides gras polyinsaturés, c’est leur tendance naturelle à s’oxyder, par exemple chanvre, noisette, onagre, tournesol, etc. Pour limiter ce problème, il est conseillé de leur ajouter un conservateur naturel à base de vitamine E. L’huile d’olive, en revanche, est riche en acides gras monoinsaturés, plus résistants. Elle permet donc de concocter des soins se conservant bien, sans ajout de conservateur antioxydant. Autre avantage : sa grande polyvalence puisqu’elle est à la fois apaisante, protectrice, cicatrisante et séborégulatrice.

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Bien entendu, pour une qualité optimale, toute huile végétale cosmétique doit être choisie de qualité biologique, ou tout au moins vierge, de première pression à froid.

Indemne de procédés de chauffage, hydrogénation ou désodorisation, elle conserve ainsi intactes toutes ses propriétés. Signalons néanmoins une petite exception à la règle : on trouve en magasin bio une huile de tournesol biologique désodorisée selon un procédé à la vapeur respectueux de ses qualités. Cette dernière constitue une excellente base pour les soins du visage.

En pratique, les huiles végétales conviennent pour les soins du visage, du corps et des cheveux. Pour éviter de « briller » comme une sardine, il suffit de les doser avec parcimonie. Ainsi, pour le visage, quelques gouttes suffisent et permettent même de ne pas oublier le décolleté ; pour les cheveux, un volume d’une demi-cuillerée à café convient à une chevelure mi-longue (bien malaxer, puis passer un peigne pour répartir) ; pour le corps, à peine une cuillerée à café environ versé dans la main permet de masser la totalité d’une jambe.

LES MEILLEURES HUILES VÉGÉTALES POUR TOUS LES USAGES Les huiles polyvalentes, fines et pénétrantes, conviennent aux soins pour le visage et le corps de tout type, y compris les peaux grasses, sensibles ou irritées. Notre sélection : jojoba (cire), noisette, noix d’Amazonie, olive, pépins de raisin, tournesol. Attention ! L’huile de coco, idéale pour le corps et les cheveux, est à éviter sur le visage, car elle est très comédogène.

Les huiles protectrices, grasses, filmogènes, apaisantes, comme leur nom l’indique, constituent une excellente protection du visage, des lèvres, des mains, etc. en cas de vent, de froid, d’air sec et chaud. Notre sélection : amande douce, karité (beurre), olive, ricin.

Les huiles de massage, dites « sèches », laissent un toucher non gras. Notre sélection : noisette, noix de coco, noix de macadamia, pépins de raisin, sésame, tournesol. L’huile d’olive est aussi intéressante pour cet usage, mais elle est un peu plus grasse.

Les huiles riches, qui contiennent des quantités élevées d’acides gras polyinsaturés et d’insaponifiables, sont réparatrices, antirides, anti-âge, très nourrissantes. On les réserve à la prévention des rides et des vergetures, à la réparation des cicatrices, ainsi qu’aux soins pour le visage

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des peaux matures, fatiguées, atones. Notre sélection : abricot, argan, avocat, baobab, bourrache, chanvre, germe de blé, onagre, nigelle, rosier muscat.

Pour une application sur les cheveux, on privilégie plutôt les huiles sèches, fines et faciles à rincer. En plus de la sélection ci-dessus, les huiles de babassu et de yangu sont idéales pour traiter les pointes sans les alourdir. Les huiles riches (avocat, karité) sont appropriées pour réparer les cheveux très abîmés. n

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Car in e L u tt

LES HYDROLATS

CONCENTRÉS DE BIENFAITS Et si on se laissait tenter par une histoire à l’eau de rose ?

Après tout, un peu de douceur dans un monde de brutes ne fait pas de mal de temps en temps ! Surtout lorsque cette douceur est apportée par des produits naturels, aussi efficaces que polyvalents.

IL ÉTAIT UNE FOIS… L’eau de rose, si universelle, trouverait sa source en Inde. Les Indiens en vendaient aux Perses bien avant qu’Avicenne, médecin persan du xe siècle, mette au point l’alambic à serpentin qui en améliora la production. On considère que les peuples de la vallée de l’Indus (souscontinent indien) ont pratiqué la distillation des fleurs dès 3000 avant J.-C. et il est déjà fait mention de l’usage de l’eau de rose dans l’un des textes fondateurs de l’ayurvéda, le Charaka Samhita (ier siècle) ! On trouve également trace de l’usage d’hydrolats en Égypte plusieurs siècles avant notre ère – eaux de lavande, de camomille et de fleur d’oranger obtenues dans des alambics rudimentaires. En Grèce et à Rome, les pères fondateurs de la médecine occidentale, tels Hippocrate et Pline l’Ancien, ont eux aussi recommandé l’usage de l’eau de rose comme collyre. À la Renaissance, on fabrique à Venise une eau florale joliment appelée « eau d’ange », obtenue en distillant un mélange de fleurs et d’épices – écorce de citron, muscade, cannelle, fleurs d’oranger, iris de Florence… –, qui fut très en vogue

en France sous Louis XIV, puis Louis XV. C’est surtout au xviiie siècle que la mode des hydrolats connaît son apogée.

Fuyant l’eau comme la peste – et pour cause… –, les plus riches usent et abusent d’« eaux de toilette » qu’ils se passent sur le corps à l’aide de linges. Les hydrolats sont très appréciés pour cet usage, et l’on rapporte que les apothicaires de l’époque pouvaient en proposer plus de deux cents variétés. Parmi les plus « tendance » : rose, violette, jasmin, iris…

Néanmoins, après avoir connu une si longue et belle renommée, les hydrolats sont progressivement tombés dans l’oubli. Dans les dernières décennies du xxe siècle, il n’en subsistait que la portion congrue : l’eau de rose pour la toilette – souvent falsifiée par l’ajout d’additifs, voire de parfum –, l’eau de fleur d’oranger pour la cuisine – qui généralement ne valait pas mieux –, et plus confidentiellement l’eau de bleuet pour le soin des yeux. Ces années noires, sacrant l’hégémonie de la chimie, sont derrière nous, et nous redécouvrons aujourd’hui avec émerveillement les eaux de myrte, de ciste, de cassis, de cèdre, de

LES INCONTOURNABLES Voici une petite sélection, testée, approuvée et facile à dénicher en magasin bio ou en herboristerie.

• Rose : tonique cutané, astringent, adoucissant, agréablement parfumé, relaxant, il convient à tous les âges, à tous les usages et à toutes les peaux.

• Hamamélis : astringent, hémostatique, tonique, c’est une excellente lotion après-rasage 100 % naturelle.

Il est également recommandé en cas de couperose.

• Camomille, souci, fleur d’oranger : recommandés pour les peaux sensibles, irritées. Ces hydrolats conviennent aux bébés. Penser aussi au tilleul ou à la mélisse pour le côté relaxant.

• Arbre à thé (tea tree), lavande, romarin : toniques, assainissants, ils sont parfaits pour les peaux grasses, acnéiques et en friction des cuirs chevelus gras et qui présentent des pellicules.

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108 • C O M M E N T D E V E N I R A U T O N O M E - T O M E 5

carotte sauvage et tant d’autres. Notamment grâce aux artisans producteurs et distillateurs français qui nous proposent désormais une vaste gamme d’eaux florales biologiques de première qualité.

LES HYDROLATS SOUS LA LOUPE Un hydrolat, également appelé eau florale ou plus rarement distillat, est le résultat de la condensation de l’eau d’évaporation recueillie lors de la distillation de plantes aromatiques en alambic. Il est souvent produit au cours du même processus que l’huile essentielle correspondante mais pas toujours. En effet, certaines plantes ne produisant pas d’huile essentielle ; elles ne sont distillées que pour leur hydrolat : bleuet, hamamélis, souci, tilleul… De nos jours, avec le retour de la cosmétique naturelle et grâce au marché croissant des huiles essentielles, les distillateurs de plantes aromatiques proposent un choix de plus en plus vaste d’hydrolats. Ces derniers trouvent des applications en cosmétique mais également en cuisine, pour leur parfum délicat, et en santé naturelle, domaine où ils ont donné naissance à une toute nouvelle discipline, l’hydrolathérapie. Car l’hydrolat, c’est un peu l’éther de la plante (au sens « esprit subtil »). Il contient en effet, à faible concentration – moins de 1 % –, les substances aromatiques les plus légères et les plus hydrosolubles du végétal distillé. Il s’agit notamment des monoterpènes et de leurs dérivés – alcools, aldéhydes, cétones, oxydes. Les substances sesquiterpéniques, plus lourdes, sont plus rarement présentes dans les hydrolats. Par conséquent, même si leur composition qualitative découle de celle des huiles essentielles correspondantes, les hydrolats ont leur propre carte d’identité chimique. Quant à leur faible teneur en molécules bioactives, elle n’exclut pas leur efficacité, car il s’agit de produits dynamisés par leur processus d’obtention, à tel point que certains considèrent leur usage comme de « l’aromathérapie homéopathique ». Leur faible concentration en molécules aromatiques leur confère aussi l’avantage d’une parfaite innocuité et d’une très bonne tolérance cutanée.

Contrairement à celui des huiles essentielles, l’usage des hydrolats en externe n’est soumis à aucune contreindication ni précaution d’emploi particulière. Seul l’hydrolat d’écorce de cannelle doit être employé avec parcimonie – dilué dans de l’eau de source ou avec un autre hydrolat. Tous les autres peuvent être utilisés tels quels, au quotidien, pour les soins de la peau, y compris au cours de la grossesse et chez les nourrissons, pour qui ils constituent des eaux de toilette très douces et délicatement parfumées. La seule limitation à leur usage est le

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respect de bonnes conditions de conservation. En effet, ces produits riches en eau et peu concentrés sont assez fragiles et sensibles aux contaminations microbiennes.

Refermez bien les flacons après usage. Respectez la date limite d’utilisation indiquée sur l’étiquette. Gardez vos hydrolats de préférence au réfrigérateur. Pour l’usage quotidien dans la salle de bains, transvasez de petites quantités dans des flacons bien propres, de préférence munis d’un spray – un flacon-pompe de 30 ou 50 ml, par exemple. Si vous observez des filaments blanchâtres dans un hydrolat, il s’agit très probablement d’une floculation, sans danger, que vous pouvez faire disparaître en passant l’hydrolat à travers un filtre à café. En cas de « poissons » (particules en suspension) ou d’odeur anormale, jetez le contenu du flacon. n

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Ol iv ier D egorce & Am an din e Geer s

SALLE DE BAINS

DENTI ASTUCES ANTIPANNES

HUILE DE M DÉODO HSSA

L’industrie cosmétique nous a appris à multiplier les produits pour répondre aux besoins et aux plaisirs de la toilette. Or plus la trousse est complexe, plus on risque de manquer de tel ou tel soin. Cette simple tuile peut être l’occasion de redécouvrir le système D au naturel.

LA SIMPLICITÉ AVANT TOUT On pense souvent, à tort, que les cosmétiques maison demandent un certain savoir-faire et exigent de passer du temps à leur préparation. C’est un peu vrai lorsqu’il s’agit de concocter des soins quasi professionnels, des crèmes hydratantes ou des parfums, par exemple. En revanche, au quotidien, il est le plus souvent question de soins simplissimes, néanmoins efficaces. Et ce sont justement ces soins vite préparés qui pourront vous venir en aide à la moindre panne de produit de toilette.

LA BRIGADE ANTIPANNE Ces astuces antipannes reposent principalement sur quelques ingrédients indispensables, si polyvalents qu’ils en sont presque magiques. Assurez-vous d’avoir à disposition les petits trésors absolument indispensables suivants : argile blanche en poudre surfine, gel d’aloès stabilisé pur à 98-99 % (en tube ou en flacon-pompe), quatre huiles essentielles (citron jaune zeste, géranium rosat, lavande vraie, palmarosa), beurre de karité, eau de rose (ou de fleur d’oranger). On les trouve en magasin bio, au rayon cosmétiques et remèdes naturels. Vous les compléterez avec du bicarbonate de soude extrafin (acheté de préférence en pharmacie), un pain de savon de Marseille naturel (contenant 72 % d’huile d’olive) et un savon doux naturel ou saponifié à froid, si possible non parfumé.

LES AIDES PRÉCIEUSES DU PLACARD DE CUISINE Cette brigade d’élite ne peut pas tout faire sans le renfort de quelques produits se trouvant dans toute cuisine bio qui se respecte : yaourt (lait de vache ou soja), vinaigre de cidre, huile d’olive ou de tournesol bio, farine ou fécule au choix (idéalement farine de pois chiche), boisson végétale au choix (idéalement à l’avoine), miel, œuf, avocat, banane, citron, fruits de saison, thé et tisane.

RECETTES FACILES ET RAPIDES Dans les pages suivantes, vous trouverez un petit catalogue d’astuces utiles pour les soins du quotidien ou plus épisodiques (masque pour le visage ou les cheveux, gommage, etc.). Sauf indications particulières, ces recettes simplissimes conviennent à toutes et tous, quel que soit le type de peau ou de cheveux, et même aux enfants pour certaines d’entre elles. Vous pouvez adopter les préparations qui vous plaisent sur un plus long terme (hors cas spécifiques, qui sont précisés). n

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IFRICE MASSAGE ORANT ANTÉ

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CRÉEZ VOS COSMÉTIQUES NATURELS Ce hors-série réunit les meilleurs DIY de Sylvie Hampikian. Depuis quinze ans, cette experte en la matière propose des recettes de cosmétiques à base de produits naturels pour prendre soin de sa peau, de son corps, de ses cheveux. Ce numéro réunit ainsi 80 préparations simples, écologiques et économiques, que vous pourrez reproduire chez vous très facilement. Les recettes sont réparties en deux parties.

CRÉEZ VOS COSMÉTIQUES NATURELS

4 DE COUV

Dans la partie 1, vous trouverez les préparations à réaliser à partir d’un florilège de fruits et de plantes, classées par ordre alphabétique. En fonction de la saison, de ce dont vous disposez et de vos besoins du moment, vous trouverez assurément la recette qui vous convient.

Dans la partie 2, place aux actifs… naturels, bien sûr ! Ces précieux concentrés de bienfaits, parmi lesquels figurent huiles essentielles, eaux florales et produits de la ruche, vous surprendront par leur efficacité et leur polyvalence. Ils savent tout faire : apaiser, hydrater, assainir, protéger, etc.

En bonus, vous trouverez des astuces antipannes bien pensées pour remplacer ponctuellement (ou plus longtemps si affinités) gel douche, shampooing, dentifrice et autres déodorants quand ces derniers viennent à manquer.

En résumé, un hors-série à mettre dans toutes les mains : • pour le plaisir ; • pour le quotidien ; • pour s’initier à la slow cosmétique ; • pour respecter la planète ; • pour partager avec ses proches des moments agréables. « Aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie.

La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. »

HORS-SÉRIE 18

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979-10-93452-66-1

Victor Hugo