LE MAGAZINE DES INITIATIVES POSITIVES
LA TRANSITION EST EN MARCHE !
POUR CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ
HORS SÉRIE n°2
(extrait de la Déclaration commune du collectif pour une Transition citoyenne)
Des centaines de milliers de personnes construisent des alternatives au modèle actuel qui déstructure le tissu social, financiarise tous les aspects de nos vies, pille les ressources naturelles et encourage un consumérisme et une croissance matérielle forcenés. Des organismes financiers d’un genre nouveau remettent l’économie au service du bien-être humain. Des citoyen(e)s, ingénieurs, acteurs associatifs, collectivités, scénarisent une transition énergétique. Des paysans, des agronomes développent une agriculture capable de nous nourrir sans pétrole et sans intrants chimiques. Des démarches pédagogiques nouvelles se montent, proposant à nos enfants une éducation basée sur la coopération et la bienveillance.
Des processus d’approfondissement de la démocratie sont conduits, facilitant la participation directe des citoyens aux décisions qui les concernent. Nous, organisations qui œuvrons, chacune dans notre domaine, à cette transition écologique sociale et humaine, croyons qu’il est temps d’amplifier ce mouvement et de lui donner la puissance nécessaire à un profond changement de société. Afin d’encourager cette dynamique, nous créons aujourd’hui, le Collectif pour une Transition Citoyenne. Plus que jamais nous croyons indispensable « d’être ce changement que nous voulons pour le monde », individuellement et collectivement. N’attendons pas le changement. Prenons notre avenir en main, maintenant. Ces initiatives pionnières, ont fait leurs preuves. Si nous le voulons, elles pourront construire en quelques décennies, une société radicalement nouvelle, partout sur la planète. Déclaration complète sur : http://www.festival-transition.coop/ collectif-transition/
Membres fondateurs : Nef, Énergie Partagée, Terre de liens, Énercoop, Cfé, Colibris, Attac, Réseau Cocagne, Le Plan Esse, Villes et territoires en transition, Mouvement Inter-Régional des AMAP, Biocoop
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TRANSITION KAIZEN - HORS-SÉRIE 2 - OCTOBRE 2013
Face à une crise systémique (écologique, économique, sociale,…) chaque jour plus profonde, un mouvement est en marche qui, partout, réinvente nos façons de produire, d’échanger, d’habiter, de nous nourrir, de nous déplacer, d’éduquer nos enfants…
OCTOBRE 2013 / 12€
Tout sur le mouvement qui transforme l'hexagone
REPORTAGES :
• ENERGIE : FAIRE SANS PÉTROLE ET SANS NUCLÉAIRE • AGRICULTURE : PRODUIRE AUTANT SANS ENGRAIS NI PESTICIDES • EDUCATION : L'AVENIR DE L'ÉCOLE • ÉCONOMIE : RÉINVENTER LA MONNAIE ENTRETIENS :
PHILIPPE MEIRIEU • THIERRY SALOMON • DELPHINE BATHO • YVES COCHET
Editeur SARL EKO LIBRIS au capital de 59 000 €. 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine 75011 Paris www.kaizen-magazine.com Hors-série numéro 2 : ocotbre 2013 Imprimé sur papier recyclé blanchi sans chlore Directeur de la publication Patrick Oudin Directeur de la rédaction et rédaction en chef pour ce numéro : Cyril Dion
TRANSITION Tout sur le mouvement qui transforme l'hexagone
N
Distribution Presstalis
ous le savons désormais, la France, tout comme l’Europe et le monde, doit muter. Réinventer son économie pour ne pas périr par la dette et l’inexorable mouvement ascendant du chômage et descendant de la croissance. Repenser son agriculture pour être en mesure, dans un monde où le pétrole sera de plus en plus cher et les dérèglements climatiques toujours plus nombreux, de nourrir sa population sans endommager l’environnement. Opérer une ambitieuse transition énergétique afin de survivre à la fin des énergies de stock (épuisables) et à l’inéluctable augmentation du prix de l’énergie. Et permettre à chacun de subvenir à ses besoins essentiels, sans perturber le climat ni ravager les paysages. Réorganiser son urbanisme, repenser son habitat afin que tous puissent occuper des logements abordables, économes en énergies, respectueux de la nature. Et que l’organisation de nouveaux bassins de vie donne à chaque territoire les moyens de son autonomie et de sa résilience. Transformer son modèle éducatif pour préparer nos enfants à relever les défis du siècle et les accompagner dans leur épanouissement. Profondément revisiter son modèle démocratique, afin de libérer l’énergie créatrice qu’une intelligente coopération entre élus, entrepreneurs et citoyens susciterait. Sortir de la paralysie institutionnelle dans laquelle nous vivons, où les problèmes sont de plus en plus graves, les gouvernants toujours plus déconnectés et impuissants et les citoyens au bord de la révolte. Dans ce deuxième hors-série, nous explorons les initiatives de citoyens, d’associations, d’entreprises, de collectivités, qui, à leur échelle, ont engagé cette transition. Ce panorama ne se veut pas exhaustif, ni sur les thématiques qu’il aborde, ni sur les initiatives qu’il décrit. Soyons réalistes, ce mouvement est encore minoritaire, expérimental. Mais il porte en lui les germes du véritable changement. Par la complémentarité des approches qu’il développe, il élabore, consciemment ou non, un nouveau projet de société, complet et cohérent.Bon voyage sur les chemins de la transition !
Vente aux N° pour les diffuseurs: Alexandre Campi Groupe HOMMELL Tél : 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr
Cyril Dion directeur de la rédaction
Rédacteur en chef : Pascal Greboval Secrétaire de rédaction Lucile Vannier Contact contact@kaizen-magazine.fr Abonnements abonnement@kaizen-magazine.fr Comptabilité et administration administration@kaizen-magazine.fr Rédaction redaction@kaizen-magazine.fr Couverture Fanny Dion et Schuller Graphic Maquette et mise en page Schuller-graphic SIREN : 539 732 990 APE : 5814Z Commission paritaire : 0317 k 92284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières les vallées Régie de Publicité et distribution dans les magasins spécialisés AlterreNat Presse, Sandrine Novarino Tél. 05 63 94 15 50
Aucun texte et illustration ne peuvent être reproduits sans autorisation du magazine. Merci. | HORS-SÉRIE N°2 |
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AVANT-PROPOS Editorial p.3 Pourquoi la Transition ? p.6 Petit lexique de la Transition p.8
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SE NOURRIR Infographie : où sommes-nous de la transition agricole ? La Biovallée : un territoire en marche vers l'autonomie alimentaire Les AMAP, révolution ou normailité ? Terre de Liens : l'association qui fait pousser des fermes bio Cocagne : des jardins qui cultivent la solidarité Afterres 2050 : un scénario de transition agricole Les mouvements : Villes en transition et Incroyables comestibles
p.10 p.12 p.14 p.18 p.22 p.28 p.32 p.36
ÉNERGIE Infographie : où sommes-nous de la transition énergétique ? Ernercoop, la transition énergétique à la maison ! Do it Yourself : Et si je co-construisais mon éolienne ? Énergie partagée : choisir ensemble l'énergie de demain Montdidier : commune à énergie positive Interview Thierry Salomon : où en est la transition énergétique française ?
p.38 p.40 p.42 p.46 p.52 p.56 p.60
Portfolio : Tour de France en transition p.64 HABITATS Infographie : où sommes-nous de la transition dans l'habitat ? Terra-Cités : le bâtiment, autrement Habitats partagés : Babel Ouest, une mini-tour maxi-citoyenne Les mouvements : l’Université du Nous (UdN) Grenoble : laboratoire des futures villes nouvelles Les mouvements : les colibris -
p.72 p.74 p.76 p.80 p.85 p.86 p.91
ÉCONOMIE Infographie : en route vers l'économie sociale et solidaire 9 pistes pour l’économie de demain Nef : changer la banque Reinventer la monnaie Biocoop : entreprise coopérative du XXIème siècle Les mouvements : Klub Terre et collectif richesse
p.92 p.94 p.96 p.100 p.104 p.108 p.112
EDUCATION Infographie : où sommes-nous de la transition éducative ? Ecole du colibris : une école à murs ouverts Interview Philippe Merieu Living School : devenir éco-citoyens Les mouvements : Le Printemps de l’éducation et ATTAC
p.114 p.116 p.118 p.123 p.126 p. 130
Interview : Delphine Batho et Yves Cochet p. 132 Conclusion : Être heureux... p. 136
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Pourquoi
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LA TRANSITION AVANT-PROPOS PAR CYRIL DION
I
l n’est jamais agréable de rabâcher. C’est pourtant ce que les lanceurs d’alerte écologistes ont le sentiment de faire depuis des décennies. Depuis Fairfield Osborn et sa Planète au pillage en 1949 (réédition récente chez Actes Sud Babel), Rachel Carson et son Printemps Silencieux en 1961, les livres, les rapports, les films, les émissions s’accumulent pour nous dépeindre une situation écologique de plus en plus grave : dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, érosion des terres arables, déforestation, pollution des sols, de l’eau, de l’air, épuisement des ressources naturelles… Dernière grande étude en date, Approaching a state-shift in Earth’s biosphere1, publiée en juillet 2012 dans la revue Nature par vingt-deux chercheurs appartenant à une quinzaine d'institutions scientifiques internationales, prévoit que « presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd'hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu et seraient remplacés, entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n'ont jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement s'effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et écosystèmes de s'y adapter . » En résumé, une partie de l’humanité pourrait tout simplement disparaître à l’horizon 2100 si nous ne prenons pas les mesures adaptées. Les chercheurs se sont eux-mêmes déclarés « terrifiés » par les résultats de cette étude.
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UN EFFONDREMENT INVISIBLE Alors pourquoi ne réagissons-nous pas ? Il y aurait de nombreuses raisons à explorer, tellesla puissance écrasante des lobbies, l’éducation perpétuant un modèle essentiellement fondé sur la performance et la compétition, l’influence considérable de la publicité, mais il est intéressant d’en souligner deux. D’une part, parce qu’elles nous concernent directement et de l’autre parce qu’elles peuvent nous indiquer une voie de salut. La première est que la majorité d’entre nous ne voit pas (encore) les conséquences de cet effondrement dans un quotidien de plus en plus éloigné de la nature. Mais cette désagrégation qui nous paraît relativement indolore en Occident pourrait nous jouer des tours, comme l’illustre Lester Brown dans son livre Basculement avec la parabole du nénuphar : « C’est l’histoire d’un nénuphar qui double de surface chaque jour. On sait qu’il occupera l’ensemble de l’étang en 100 jours, mais on n’y croit guère ! Car en observant sa croissance, on constate qu’au 90ème jour il en occupe à peine 0,1%. Au 95ème jour, nous sommes tentés de dire : Nous avons bien le temps, il n’occupe que 3% de l’étang !’ Au 99ème jour il aura colonisé 50% du plan d’eau, et le 100ème jour la totalité : c’est l’asphyxie… ». Ce processus s’apparente à ce que les scientifiques
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PETIT
DE LA LEXIQUE TRANSITION
La transition a son propre langage, que l’on considère parfois avec circonspection ou interrogation. Petit passage en revue des mots et concepts phares.
TRANSITION
Littéralement 1: passage d’un état à un autre, d’une situation à une autre. Désigne aujourd’hui le mouvement qui travaille à conduire nos sociétés de l’endroit où elles sont à une situation écologiquement durable, socialement équitable et spirituellement épanouissante. Qualifie égaleAUTONOMIE ment le chemin à emprunter. Littéralement : droit de se gouverner par ses propres lois / Droit pour l’individu de déterminer librement les règles auxquelles il se soumet / Liberté, indépendance matérielle ou intellectuelle. Terme cher à certains précurseurs de la Transition (Ivan Illich entre autres), l’autonomie est à la fois la capacité d’individus ou de territoires à répondre à leurs propres besoins (alimentaires, énergétiques, économiques…), mais également la liberté de penser et d’agir sans être exagérément dépendants d’entités extérieures. La possibilité pour les RÉSILIENCE Littéralement : résilient = qui a une cer- peuples de se nourrir par leurs propres moyens, sans être tributaires de multinationales contrôlant semences, prix, distribution, est l’un des taine résistance au choc. Ce terme, à l’origine utilisé pour carac- chevaux de bataille de personnalités telles que Vandana Shiva en Inde ou tériser la résistance du métal, a été large- Pierre Rabhi en France. ment popularisé dans le champ psychanalytique par Boris Cyrulnik pour qualifier la capacité à dépasser des situations traumatiques et à se reconstruire. Dans le mouvement de la Transition, il décrit la capacité de territoires et d’écosystèmes humains à encaisser les chocs occasionnés par les catastrophes écologiques, économiques.
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© Fanny Dion
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Se Nourrir
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our qu’une société existe, qu’elle soit en mesure d’élaborer une culture, il lui faut d’abord se nourrir. Nombre de peuples (les Mayas, les Sumériens…) ont disparu pour avoir mis en péril les sources de leur alimentation. Face à nous se dresse le défi d’alimenter l’ensemble de la population, sans dégrader les sols, sans faire disparaître la biodiversité, dérégler le climat, déforester à outrance, sans mettre en danger la santé des paysans et des citoyens et sans prendre le risque de dérégler les équilibres naturels (avec les OGM notamment). A l’inverse, nous devons nous orienter vers des pratiques permettant aux paysans de vivre de leur métier, aux sols de se régénérer et de capter un maximum de carbone, de consolider le patrimoine de semences mondial, de réaménager les territoires, de préserver les réserves en eau, de sauvegarder les espèces végétales et animales, de produire une nourriture saine et abondante… Pour cela l’agriculture doit se relocaliser autour de bassins de vie comme le montrent les exemples du Diois et de la Biovallée dans la Drôme, ou la démultiplication
des AMAP. Les pratiques doivent évoluer vers des techniques à la fois productives et plus écologiques. L’agriculture intégrée, l’agriculture biologique, et plus encore l’agroécologie et la permaculture, sont particulièrement prometteuses en la matière (voir Kaizen 10). Mais nous devons également veiller à ne pas faire disparaître l’ensemble de nos terres arables et de nos paysans. En France, la Fondation Terre de Liens s’est attaquée au problème de la privatisation des terres et aide de nombreux jeunes à s’installer en agriculture biologique. Un formidable gisement d’emplois peut en outre se tisser grâce à l’agriculture, qui peut être un moyen de réinsérer nos chômeurs - l’expérience des jardins de Cocagne l’illustre particulièrement. Toutes ces données ont été compilées (ou sont en cours de compilation) dans le scénario Afterres, qui élabore un schéma de transition agricole à l’échelle de l’hexagone, sur le modèle du scénario NégaWatt dans le domaine de l’énergie. Et ce afin de démontrer que cette transition est non seulement souhaitable mais absolument réaliste. Voyage dans l’agriculture de demain…
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Champ de petit épautre pour la fabrication de pâtes artisanales « Rimon et Saveurs »
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La Carline, épicerie coopérative bio, locale et solidaire à Die
Un territoire en marche vers l'autonomie ALIMENTAIRE TEXTE : JEAN-CLAUDE MENGONI / IMAGES : ELÉONORE HENRY DE FRAHAN
Au cœur d’une mondialisation de l'alimentation, des territoires et des citoyens parient sur une relocalisation de leurs besoins alimentaires. Bienvenue en Biovallée.
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u cœur d’une mondialisation de l'alimentation, des territoires et des citoyens parient sur une relocalisation de leurs besoins alimentaires. Bienvenue en Biovallée.
La mondialisation, par laquelle un agneau de NouvelleZélande ou une tomate chinoise1 coûtent moins cher que leurs cousins français, oblige nos agriculteurs nationaux à produire plus en gagnant moins. Les grandes surfaces et leurs méga-centrales d'achats amplifient le phénomène. Conséquence directe : la distance parcourue par les aliments explose, le nombre d'exploitations agricoles chute dramatiquement2, la profession investit dans du matériel de plus en plus coûteux et déprime. Ceux qui survivent voient leur espace de décision se
restreindre, leur autonomie s’effilocher sous la double pression de la dépendance financière et de la main mise industrielle. Heureusement, des citoyens, des collectivités, des territoires, de plus en plus nombreux, ont compris l'impasse dans laquelle l'agriculture glisse peu à peu. Ils plaident pour une agriculture paysanne, de terroir, à petite échelle, en lien direct avec les consommateurs.
Il est possible de s'installer sur 2 à 4 ha, à condition d'assurer la transformation ainsi que la vente directe | HORS-SÉRIE N°2 |
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AMAP :
révolution
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ou normalité TEXTE : AUDE RAUX / PHOTOS : JÉRÔMINE DERIGNY
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SE NOURRIR Les adhérents de l'AMAP "la Courgette Solidaire" aux Lilas, sont venus ramasser les pommes de terre chez le producteur, dans la région de Dourdan.
Depuis 12 ans, les AMAP ont permis d’amorcer une transition agricole dans les esprits et dans les champs. De nombreux projets se nourrissent d’ailleurs de leur philosophie.
S
ur un terrain fertile en pente douce, délimité par un rideau d’arbres derrière lequel coule l’Orge, Eric Chatelet fait sortir de terre des légumes croquants qui régaleront les 87 familles adhérentes à son Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP). Enracinée à Longpont-sur-Orge (Essonne), à 25 kilomètres de Paris, l’AMAP des Douvières a été fondée à l’initiative de quatre amis, réunis au sein de l’association des Paniers de Longpont. Sous un ciel bleu de juin traversé de nuages tourmentés, Bernadette, costumière de spectacles à la retraite, franchit, comme chaque samedi matin, la porte du hangar de l’exploitation agricole. Elle est accompagnée d’une petite fille, sa voisine : les deux familles se partagent un panier. Après avoir fait la bise à Eric, elles remplissent leurs sacs de la récolte hebdomadaire. Au menu : des
pommes de terre, des courgettes, des navets, un chourave, une botte d’oignons, des carottes, des blettes et une laitue. « J’ai adhéré à l’AMAP pour plusieurs raisons, confie Bernadette. Comme ce n’est pas loin de chez moi, j’y viens à pied. L’ambiance est conviviale. De temps en temps, on fait des pique-niques et on s’échange des recettes. Les légumes sont cultivés sans produit chimique. Ils n’ont pas fait des milliers de kilomètres par camion. Et ils sont de saison. Bon, au bout d’un moment, j’en ai marre des choux ! Et j’aimerais bien manger des tomates dès le printemps. Mais il faut faire avec la nature… ». Et Julie d’ajouter « Les fraises de l’AMAP, elles sont meilleures. Elles sont plus sucrées. Les tomates aussi : à l’intérieur, elles sont bien rouges. Quand je rentre à la maison, je lave et je cuisine les légumes avec ma maman ». En partant, le tandem croise le maire, Delphine Antonetti, elle aussi membre de l’AMAP et convaincue de ses bienfaits : « Dans notre commune de 4500 habitants en passe de devenir une banlieue dortoir, cette AMAP, ainsi que celle créée l’année dernière également par l’association des Paniers de Longpont, ont permis de tisser du lien entre les habitants et de montrer qu’on pouvait préserver les ceintures vertes », précise-t-elle.
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Terre de Liens
L'ASSOCIATION qui fait pousser des FERMES
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TEXTE : FRÉDÉRIQUE BASSET
En faisant appel à l’épargne citoyenne, Terre de Liens achète des fermes qui permettront à de nouveaux paysans de s’installer en agriculture biologique.
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n France, chaque semaine, plus de 200 fermes disparaissent et 1300 hectares sont recouverts de béton. Quant au prix de la terre, il a bondi de presque 40% en dix ans. Notre pays ne compte plus que 300 000 paysans (ils étaient plus de 2 millions dans les années 1950) et 20 000 cessent leur activité chaque année. A ce trainlà, dans quinze ans, il n’y en aura plus un seul ! Que serions-nous sans paysans, et que seraient les paysans sans terre ? Selon l’association Terre de Liens, le déclin de nos campagnes n’a rien d’une fatalité. Née en 2003 de la convergence de mouvements de l’éducation populaire, de l’agriculture biologique et biodynamique, de la finance éthique et de l’économie solidaire, elle facilite l’accès au foncier agricole pour de nouvelles installations paysannes. Parallèlement, elle interpelle élus et citoyens sur cette question essentielle : A qui devrait appartenir la terre ? « La terre doit être déprivatisée et devenir un bien commun », affirme son directeur, Philippe Cacciabue. Pour sortir ce bien commun du marché spéculatif, Terre de Liens a mis en place trois structures : un réseau associatif, cheville ouvrière du mouvement avec ses 19 associations régionales qui repèrent les fermes, accompagnent l’installation des agriculteurs et en assurent le suivi ; une fondation qui reçoit des legs et donations de fermes (les propriétaires s’assurant ainsi que leur bien conservera sa vocation agricole) et une foncière qui propose aux citoyens de placer leur épargne dans un projet social et écologique. Le capital accumulé est affecté à l’achat de propriétés louées à des agriculteurs qui signent un bail à long terme. Ce bail comporte des clauses environnementales les engageant à pratiquer des méthodes de culture agroécologiques. « Notre action est marginale sur le plan quantitatif, reconnaît Philippe Cacciabue, mais nous démontrons qu’un autre modèle est possible. La généralisation de ce modèle est entre les mains des politiques et de la société civile. » De plus en plus consultée par les décideurs nationaux, Terre de Liens se mobilise pour infléchir les orientations de la PAC, mais c’est surtout au niveau local que son action est efficace. Elle
Chaque semaine, plus de 200 fermes disparaissent et 1300 hectares sont recouverts de béton Repiquage de poireaux à la ferme Jamato | HORS-SÉRIE N°2 |
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Cocagne :
des jardins qui CULTIVENT
la SOLIDARITÉ TEXTE : FRÉDÉRIQUE BASSET / PHOTOS : FANNY DION
Grâce à la production de légumes bios, distribués sous forme de paniers à des consommateurs-adhérents, des personnes en insertion retrouvent un emploi et construisent un projet de vie.
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Deux piliers du jardin de Lumingny (78) : Mohammed et Micheline
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omment insérer des personnes en grande difficulté via le maraîchage ? La réponse se trouve peut-être du côté des Jardins de Cocagne. Initiés par Jean-Guy Henckel en 1991, ces jardins, qui ont pris racine dans plusieurs régions de France, accueillent des femmes et des hommes en situation précaire (allocataires des minima sociaux, chômeurs de longue durée, sans domicile fixe…). Embauchés en contrat aidé, ils produisent des fruits et légumes bios vendus sous forme de paniers à des consommateurs adhérents. Pendant toute la durée de leur contrat (deux ans maximum), les jardiniers travaillent 24 h par semaine ; ils sont rémunérés sur la base du Smic et encadrés par des maraîchers et des travailleurs sociaux. « L’objectif n’est pas de créer des exploitations à but uniquement commer-
cial, explique Jean-Guy Henckel. Nous sommes des gestionnaires de tensions, car nous faisons vivre ensemble trois sœurs ennemies : le social, l’économie et l’écologie. Les Jardins de Cocagne doivent être rentables, sans pour autant laisser sur le bord du chemin des personnes abîmées par l’existence, et sans causer de dommage à la planète. »
Des projets diversifiés Le taux d’insertion des maraîcher(e)s de Cocagne est plutôt encourageant et augmente chaque année. Environ 30% accèdent à un emploi au sortir de leur expérience, 10% suivent une formation, 8% poursuivent leur parcours d’insertion. Mais il faudrait aussi comptabiliser les bénéfices indirects de ces deux années passées au jardin : 38% parviennent en effet à régler leurs problèmes de logement, de
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Afterres 2050, un scénario de TRANSITION agricole
pour la France TEXTE : BARNABÉ BINCTIN / PHOTOS : FANNY DION
Scénario chiffré, Afterres 2050 défend un nouveau modèle pour l'agriculture française. Balayant préconçus et pratiques actuelles, il propose une culture d'avenir à la profession. Explications.
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l'heure où le secteur agricole affronte des défis toujours plus conséquents pour les décennies à venir, Solagro s'est lancée en 2011 dans une étude visant à dessiner un autre modèle. C'est ainsi qu'est né « Afterres 2050 », dont l'intitulé en forme de calembour anglicisé évoque la problématique générale : quel scénario réellement soutenable peut-on envisager pour l'agriculture française à l'horizon 2050 ? Créée en 1981 à Toulouse, l’association a pour but d' « ouvrir d'autres voies pour l'agriculture, l'énergie et l'environnement ». Ses 24 salariés, la plupart ingénieurs, sont spécialisés en énergies durables et en agroécologie. En réalisant cette analyse prospective, ils se sont largement inspirés de la démarche de négaWatt1 sur l'énergie. Même postulat de départ : ce sont les besoins de la population qui doivent déterminer les facteurs de production, et non l'inverse. Et même conclusion optimiste : non, l'agriculture industrielle et intensive n'est pas une fatalité, ni une perspective d'avenir. Oui, il est envisageable de nourrir plus de 70 millions de personnes en 2050. Démonstration.
L'ALIMENTATION, PILIER DU CHANGEMENT D'ici 40 ans, la population française aura augmenté de 8 millions d'habitants, alors même que la France est déficitaire de 1,7 millions d'hectares de terres cultivables et que le pic de production agricole a déjà été franchi. L'équation est simple : aurons-nous suffisamment de surfaces agricoles pour nous nourrir en 2050 ? Pour concilier besoins alimentaires et usage des terres, Solagro a mis au point un outil de modélisation spécifique, MoSUT2 , qui met en correspondance des variables aussi différentes que l'indice de masse corporelle et le temps de pâture des bovins. Les résultats, publiés à l'été 2013, mettent l'accent sur l'assiette alimentaire. La mesure phare d'Afterres 2050 consiste à redéfinir les besoins nutritionnels de la population, trop habituée à une alimentation carnée et sucrée. Le scénario privilégie ainsi les protéines végétales aux protéines animales : il préconise une ration contenant plus de céréales, de fruits et de légumes, tandis qu'il appelle les Français à consommer deux fois moins de viande et de lait. La deuxième évolution
Ce sont les besoins de la population qui doivent déterminer les facteurs de production, et non l’inverse sensible concerne, en conséquence, l'élevage. Afterres 2050 réduit de moitié l'ensemble du cheptel, hormis les ovins. La mesure vise à travailler plus qualitativement autour des animaux d'élevage, en améliorant leur « performance alimentaire3» . En parallèle, le scénario appelle à une transformation profonde des pratiques agricoles : finie l'utilisation d'intrants chimiques, auxquels on doit préférer le système de cultures associées qui permet de cultiver, en même temps et sur la même parcelle, plusieurs espèces végétales. La rotation des cultures ou l'agroforesterie apparaissent également comme des modes de production à optimiser. « Le scénario n'est pas 100% bio, précise Philippe Pointereau, directeur de Solagro. C'est un mix à 50/50 entre l'agriculture biologique et l'agriculture dite intégrée ». Suivant ces recommandations, Afterres 2050 remplit sa première mission : nourrir la population française dans son ensemble, sur la base des produits cultivables en France. Elle réorganise aussi la production pour gagner de la surface, libérant ainsi 4 millions d'hectares de terres agricoles. Enfin, ce scénario fournit des quantités significatives de biomasse, que l'on peut imaginer utiliser à des fins énergétiques.
L'EXPÉRIMENTATION : UN VECTEUR DE DIALOGUE Ces résultats théoriques et mathématiques doivent désormais affronter l'épreuve de la mise en œuvre. Ils soulèvent un certain nombre de questions quant à l'organisation de la production : comment un tel scénario national peut-il se décliner à l'échelle régionale, en collant aux filières et contextes locaux ? Comment par exemple diversifier des régions tombées dans la monoproduction ? « Nous n'avons pas les réponses à l'heure actuelle. Le concept de relocalisation doit être amélioré : il est évident qu'on ne fera pas de vignes en Picardie ni de
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Rob Hopkins, fondateur du Transition Network
Villes et territoires en TRANSITION TEXTE / PHOTOS : CYRIL DION
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e mouvement des villes et territoires en Transition (Transition Network) est né à Kinsale en Irlande, puis est apparu à Totnes en Grande-Bretagne sous l’impulsion de Rob Hopkins, professeur de permaculture. Très prompt à essaimer, il est l’un des premiers promoteurs du terme « Transition ». Face aux dangers que représentent pour nous l’inexorable déclin du pétrole (dont nous sommes extraordinairement dépendants) et le dérèglement climatique, les « transitionneurs » ambitionnent d’aménager des territoires résilients, c’est-à-dire capables d’encaisser ces chocs tout en continuant à fonctionner harmonieusement. Pour ce faire, ils commencent à reconstruire un maximum d’autonomie alimentaire en stimulant la production locale, d’autonomie énergétique en développant les énergies renouvelables et en diminuant leur consommation, d’autonomie économique en créant des monnaies locales, véritable outil de relocalisation des échanges… Parallèlement, le mouvement attache une grande importance à la réacquisition des savoirfaire traditionnels de toutes sortes : travail du bois, du métal, du cuir, herboristerie, couture, etc. L’intention est clairement de donner la possibilité aux territoires de survivre si le pire survenait.
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Dans le monde, 1095 initiatives (446 officielles et 635 en construction) ont été développées à travers 43 pays en à peine six ans. En France, 120 territoires se sont déclarés en Transition dans la lignée du Trièves, premier à se lancer dans l’aventure. C’est à ce jour Saint-Quentin en Yvelines qui est le plus avancé dans cette voie. Soyons honnêtes, pour le moment les résultats sont loin d’être spectaculaires et quelques fervents admirateurs du mouvement ont été désarçonnés en visitant la Mecque qu’est devenue Totnes ou en rejoignant un groupe dans l’hexagone. Certains attendent impatiemment des actions plus ambitieuses. Mais comme le souligne Rob Hopkins, la Transition est avant tout un mouvement social, dont le premier objectif est de relier les gens entre eux, de reconstituer des communautés solidaires qui se sentiraient responsables du devenir de leurs territoires et de leur planète. C’est également une histoire que se racontent les citoyens du monde entier. Une histoire qui propose de reprendre du pouvoir sur leurs vies. Et comme chacun sait, rien n’est plus puissant qu’une bonne histoire… www.transitionfrance.fr http://villesentransition.net
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Les incroyables
Les membres d’Incroyables comestibles à Colroy-la-Roche, entourant l’un des coordinateurs en France : François Rouillay (avec le chapeau)
COMESTIBLES (Incredible edible) TEXTE : CYRIL DION / PHOTO : DR
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ans la foulée du Transition Network, s’est développé un autre mouvement très contagieux en Grande-Bretagne, dans la petite ville de Todmorden près de Manchester (14 000 habitants) : les Incroyables Comestibles. Lorsque Pam Warhurst et Mary Clear décident de mobiliser leur petite communauté pour agir contre la dégradation de leur environnement, elles réfléchissent à une action facile à réaliser et fédératrice. Elles optent pour la plantation de variétés comestibles dans des bacs mis à disposition de tous sur la voie publique : de la « nourriture à partager » (« Food to share »). L’effet est immédiat. Les habitants plantent absolument partout : cours d’école, jardins de la mairie, devant la gare, l’hôpital, le commissariat. En trois ans, 200 fruitiers sont disposés sur la commune, des dizaines de personnes sont formées au jardinage, des filières entières se reconstituent. Todmorden avait subi la désindustrialisation et la désertification rurale, tout comme le reste du RoyaumeUni qui ne produisait plus que 44% de sa nourriture au début des années 20001 . Désormais, 83% des habitants de Todmorden déclarent acheter leur nourriture localement et le mouvement a essaimé dans le monde entier, recevant de nouvelles délégations chaque semaine pour étudier l’effet « Incroyables Comestibles ».
En France ce sont deux colibris alsaciens (membres du mouvement du même nom), François Rouillay et JeanMichel Herbillon, qui se saisissent du concept et envisagent de l’appliquer dans leur petite ville de Colroy-laRoche. En bons citoyens français, ils contactent d’abord la mairie pour proposer leur projet. Et se font gentiment éconduire. Ils optent alors pour la méthode anglaise et installent tout simplement un bac devant chez eux. Ce qui interpelle le voisin, puis le voisin du voisin qui décide d’en faire autant… Le mouvement est lancé. Les médias locaux puis nationaux s’en emparent et le relaient, toujours plus nombreux. Aujourd’hui plus de 120 groupes se sont constitués afin de participer à la relocalisation de leur production alimentaire, mais également à la réappropriation de l’acte agricole (voir l’exemple de Versailles dans Kaizen 9). Petits et grands réapprennent, dans un milieu urbain, comment poussent fruits et légumes. Le 4 mai dernier, les Incroyables Comestibles français se sont alliés au mouvement des Colibris pour mobiliser plusieurs milliers de personnes dans 63 villes et y amorcer une action potagère locale. De quoi redonner des couleurs à nos centres villes. www.lesincroyablescomestibles.fr 1
Etude Ecorégions d’Emmanuel Bailly, Terre d’Avenir, éditions Alphée.
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LE MAGAZINE DES INITIATIVES POSITIVES
LA TRANSITION EST EN MARCHE !
POUR CONSTRUIRE UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ
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(extrait de la Déclaration commune du collectif pour une Transition citoyenne)
Des centaines de milliers de personnes construisent des alternatives au modèle actuel qui déstructure le tissu social, financiarise tous les aspects de nos vies, pille les ressources naturelles et encourage un consumérisme et une croissance matérielle forcenés. Des organismes financiers d’un genre nouveau remettent l’économie au service du bien-être humain. Des citoyen(e)s, ingénieurs, acteurs associatifs, collectivités, scénarisent une transition énergétique. Des paysans, des agronomes développent une agriculture capable de nous nourrir sans pétrole et sans intrants chimiques. Des démarches pédagogiques nouvelles se montent, proposant à nos enfants une éducation basée sur la coopération et la bienveillance.
Des processus d’approfondissement de la démocratie sont conduits, facilitant la participation directe des citoyens aux décisions qui les concernent. Nous, organisations qui œuvrons, chacune dans notre domaine, à cette transition écologique sociale et humaine, croyons qu’il est temps d’amplifier ce mouvement et de lui donner la puissance nécessaire à un profond changement de société. Afin d’encourager cette dynamique, nous créons aujourd’hui, le Collectif pour une Transition Citoyenne. Plus que jamais nous croyons indispensable « d’être ce changement que nous voulons pour le monde », individuellement et collectivement. N’attendons pas le changement. Prenons notre avenir en main, maintenant. Ces initiatives pionnières, ont fait leurs preuves. Si nous le voulons, elles pourront construire en quelques décennies, une société radicalement nouvelle, partout sur la planète. Déclaration complète sur : http://www.festival-transition.coop/ collectif-transition/
Membres fondateurs : Nef, Énergie Partagée, Terre de liens, Énercoop, Cfé, Colibris, Attac, Réseau Cocagne, Le Plan Esse, Villes et territoires en transition, Mouvement Inter-Régional des AMAP, Biocoop
M 04150 - 2H - F: 12,00 E - RD
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TRANSITION KAIZEN - HORS-SÉRIE 2 - OCTOBRE 2013
Face à une crise systémique (écologique, économique, sociale,…) chaque jour plus profonde, un mouvement est en marche qui, partout, réinvente nos façons de produire, d’échanger, d’habiter, de nous nourrir, de nous déplacer, d’éduquer nos enfants…
OCTOBRE 2013 / 12€
Tout sur le mouvement qui transforme l'hexagone
REPORTAGES :
• ENERGIE : FAIRE SANS PÉTROLE ET SANS NUCLÉAIRE • AGRICULTURE : PRODUIRE AUTANT SANS ENGRAIS NI PESTICIDES • EDUCATION : L'AVENIR DE L'ÉCOLE • ÉCONOMIE : RÉINVENTER LA MONNAIE ENTRETIENS :
PHILIPPE MEIRIEU • THIERRY SALOMON • DELPHINE BATHO • YVES COCHET