KAIZEN
construire un autre monde … pas à pas
kaizen
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kaizen construire un autre monde … pas à pas
Horssérie
OASIS UN NOUVEAU MODE DE VIE
OASIS UN NOUVEAU MODE DE VIE AUTONOMIE, PARTAGE et CONVIVIALITÉ
AUTONOMIE, PARTAGE et CONVIVIALITÉ
Aux quatre coins de la France, des femmes et des hommes imaginent et construisent depuis des années des lieux de vie différents : écohameaux, écoquartiers, habitats groupés, etc.
Appelons-les oasis. KAIZEN • HORS-SÉRIE
Ils sont, à leur échelle, la maquette d’une société plus écologique et plus citoyenne. Nous proposons un ouvrage de référence, inspiré par Pierre Rabhi, qui présente 100 oasis. L’objectif est de donner des clefs aux citoyens et aux élus pour réimaginer nos territoires, bâtir ensemble des oasis à leur image et créer des espaces de vivre-ensemble.
979-10-93452-04-3
présente 100 LIEUX
présente 100 LIEUX PRÉFACE DE PIERRE RABHI
Éditeurs Mouvement Colibris & SARL EKO LIBRIS Sièges sociaux 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine - 75011 Paris Hors-série Mars 2016 Couverture imprimée sur papier recyclé blanchi sans chlore Intérieur imprimé sur papier certifié PEFC Directeur de la publication Patrick Oudin Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet Rédacteur en chef Pascal Greboval Secrétaire de rédaction Diane Routex Éditeur Web Simon Beyrand Stagiaire pour ce numéro Licia Meysenq Direction artistique HOBO • hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Maquette et mise en pages Schuller-Graphic Contacts Kaizen www.kaizen-magazine.com info@kaizen-magazine.fr Tél. 01 56 03 54 71 Colibris www.colibris-lemouvement.org Tél. 01 42 15 50 17 Photos de couverture © Éléonore Henry de Frahan & © Patrick Lazic Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat - 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées - 53300 Ambrières-les-Vallées
ÉDITO Autonomie, partage, convivialité… Ces trois valeurs nous appellent à inventer un nouveau mode de vie porteur de sens. À la suite de l’intuition de Pierre Rabhi 1, le mouvement Colibris développe le projet Oasis pour répondre à cet appel et encourager l’émergence de lieux de vie écologiques et participatifs. Il y a l’échelle individuelle des actions – celle des « bons gestes quotidiens » – et l’échelle nationale ou internationale – celle où les règles du jeu changent. Avec le projet Oasis, Colibris propose d’activer le potentiel immense d’une autre échelle : celle des actions collectives locales, de son quartier, son immeuble, son hameau… C’est le grand défi de notre société : le « faire ensemble ». Une aventure humaine semée d’embûches qui s’appuie sur la nécessaire transformation personnelle de chacune et chacun d’entre nous. Dans ce hors-série de Kaizen, nous vous présentons cent initiatives passionnantes, aux quatre coins de la France, en ville comme à la campagne. C’est le choix de la diversité et de l’abondance. Il y a sans doute une oasis près de chez vous. Chacun peut s’en inspirer pour se ressourcer, apprendre, inventer son lieu de vie, concrétiser son projet. Et nous pourrons, ensemble, créer cent oasis de plus dans les cinq ans à venir. Ces initiatives citoyennes sont une forme de politique et nous avons le pouvoir de montrer qu’un nouveau mode de vie écologique et participatif est possible ! Bon chemin à tous ! Mathieu Labonne, directeur de Colibris
SIREN : 539 732 990 APE : 5814Z Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse Tél. 05 63 94 15 50
Lire la préface de Pierre Rabhi page 6.
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Distribution Presstalis Vente au n° pour les diffuseurs : Groupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.
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ELLES-ILS ONT ÉCRIT, DESSINÉ ET PHOTOGRAPHIÉ POUR CE HORS-SÉRIE Nord-est
Philippe Bohlinger Journaliste indépendant à Nancy, membre du collectif de pigistes C’est l’Est, j’enseigne aussi le judo aux enfants : hajime ! Alors le terme japonais Kaizen me parle. Pour moi, un tatami est un formidable terrain de jeu pour cultiver le « changement bon », transmettre des valeurs et aller à la rencontre de l’autre.
Sud-est
Xavier Crépin Chargé de communication, rédacteur, ex-salarié et néo-indépendant, j’ai choisi Grenoble comme camp de base et poste d’observation. Mes sujets de prédilection sont l’architecture et l’urbanisme, la montagne, les sports de glisse, le vélo et tou-tes celles-ceux qui ont aussi choisi de faire un pas de côté... Christine Kristof Accompagnatrice de voyage et reporter durant une quinzaine d’années aux quatre coins de la planète, je m’engage – plume et appareil photo –, à son service. Membre des JNE (Journalistesécrivains pour la nature et l’écologie), je consacre mon travail aux questions écologiques et, plus précisément, depuis 2004, à la zone de jonction entre écologie et spiritualité. Je dirige depuis peu la revue Présence pour le Forum104. Couverture : © Éléonore Henry de Frahan (gauche et droite) et © Patrick Lazic (milieu) ; p. 22-23 : © Philippe Bohlinger / © Éléonore Henry de Frahan / © Pascal Greboval ; p. 24-29 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 30-32 : © DR ; p. 33 : © Victor Schallhausser ; p. 34-35 : © DR ; p. 36-37 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 38-39 : © DR ; p. 40 : © Olivier Liévin ; p. 41 : © DR ; p. 42 : ©Pascal Greboval ; p. 43 : © Pascal Greboval / © Philippe Bohlinger ; p. 44-45 : © Philippe Bohlinger ; p. 46-47 : © DR ; p. 50-51 : © Éléonore Henry de Frahan / © Pascal Greboval / © Christine Kristof ; p. 52-57 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 58 :
CRÉDITS PHOTOS
Sud-ouest
Dessins
Nord-ouest
Photos
Carole Testa C’est mon attirance pour l’habitat partagé qui m’a donné envie de travailler sur ce sujet pour Kaizen et Colibris. Par conviction écologique, mais surtout parce que l’humain me passionne. J’ai cherché à comprendre comment il fonctionne, seul et en groupe, avec ses richesses et ses contradictions, afin de mieux communiquer et mieux cohabiter.
Nolwenn Weiler Journaliste depuis une dizaine d’années, j’aime raconter aux lecteurs-trices de belles histoires de rêves devenus réalité, notamment en écoconstruction, dans les pages de La Maison écologique. Je me frotte aussi à de plus âpres sujets, sur les risques au travail ou les violences faites aux femmes. Je collabore à divers titres et fais partie de la rédaction de bastamag.net. Audrey Guiller Journaliste pour la presse écrite à Rennes, je travaille sur des sujets sociaux et familiaux. J’aime écrire sur les gens, leur façon de vivre et d’inventer, en France ou à l’étranger. J’anime aussi la rédaction du premier magazine féminin rédigé par des détenues en longues peines. © DR ; p. 59 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 60 : © DR ; p. 61 : © Christine Kristof ; p. 62-63 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 64-65 : © Patrick Lazic ; p. 66 : © Christine Kristof ; p. 67 : © Patrick Lazic ; p. 68 : © Christine Kristof ; p. 69 : © Pascal Greboval ; p. 70-71 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 72-73 : © Christine Kristof ; p. 74 : © O. Mahdi – Terre vivante ; p. 75 : © DR ; p. 78-79 : © Anne-Sophie Mauffré / © Pascal Greboval ; p. 80-85 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 86 : © Anne-Sophie Mauffré ; p. 87 : © Pascal Greboval ; p. 88-89 : © DR ; p. 90-91 : © Tera ; p. 92-93 : © Anne-Sophie Mauffré ; p. 94 : © Pascal Greboval ; p. 95 : © DR ; p. 96 : © Carole Testa ; p. 97 :
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Cécilia Pepper Je suis née à Paris en 1987. Je commence à dessiner deux ou trois ans plus tard. Après un diplôme de sculpture à l’école Olivier de Serres, je suis partie en Norvège poursuivre mes études en cinéma d’animation. En attendant un nouveau séjour en Scandinavie, je vis à présent à Angoulême où je travaille pour des studios d’animation et comme illustratrice indépendante.
Éléonore Henry de Frahan Photographe humaniste, je tente de témoigner au plus proche de l’être humain et de son rapport au monde, en privilégiant toujours les rencontres avec celles et ceux qui expérimentent de nouvelles voies pour un monde plus humain et plus respectueux de la nature. Des aventures que je partage depuis dix ans avec le collectif Argos (rédacteurs et photographes associés). www.collectifargos.com
© Pascal Greboval ; p. 98-99 : © DR ; p. 100-101 : © Carole Testa ; p. 102-103 : © DR ; p. 106-107 : © Pascal Greboval / © Éléonore Henry de Frahan / © Christine Kristof ; p. 108-113 : © Éléonore Henry de Frahan ; p. 114 : © DR ; p. 115 : © Gaëtan Hutter ; p. 116 : © Pascal Greboval ; p. 117 : © Sylvaine Alnot ; p. 118-119 : © Pierre-Yves Bossé ; p. 120-121 : ©Éléonore Henry de Frahan ; p. 122 : © Pascal Greboval ; p. 123 : © DR ; p. 124 : © Christine Kristof ; p. 125 : © Nicolas Filloque ; p. 126-127 : © Laurent Jeauneau ; p. 128-129 : © Nolwenn Weiler ; p. 130 : © BRUDED ; p. 131 : © Bruno Foucal ; p. 134 : © Patrick Lazic ; p. 137 : © Christine Kristof.
SOMMAIRE Édito • p. 3 Présentation des auteurs • p. 4 Préface de Pierre Rabhi • p. 6 Qu’est-ce qu’une oasis ? • p. 12 Lexique • p. 13 Quelques-uns des avantages de l’habitat groupé et participatif • p. 14 Les formes juridiques • p. 16 Comment les maires peuvent-ils soutenir la création d’oasis ? • p. 18
25 oasis du nord-est • p. 22 Gouvernance : des outils pour garder l’équilibre • p. 48 25 oasis du sud-est • p. 50 Le financement, la clef de tout projet • p. 76 25 oasis du sud-ouest • p. 78 Relations avec l’extérieur : loin du camp retranché, un groupe ouvert, actif et accueillant • p. 104 25 oasis du nord-ouest • p. 106 Succession : réfléchir aux départs et aux arrivées • p. 132 Ressources • p. 134
25 oasis du sud-est • p. 50
25 oasis du nord-est • p. 22 1 Écolline • p. 24
26 Le Village vertical • p. 52
2 Mosaïk / 3 Vergers vivants • p. 30
27 Habiterre / 28 Changement de Cap • p. 58
4 La Maison des Babayagas / 5 Greenobyl • p. 31
29 Habitat participatif de Croix Haute / 30 Institut Karma Ling • p. 59
6 Couleur d’orange / 7 La Croix vosgienne • p. 32
31 Le Vieil Audon / 32 Oasis de Serendip • p. 60
8 Saint-Gall / 9 Le Jardin d’Elsee • p. 33
33 Buenas ondas / 34 Fontaine de l’Aube • p. 61
10 Le Lavoir du Buisson Saint-Louis • p. 34
35 L’Arche de Saint-Antoine • p. 62
11 Taizé • p. 36
36 Le Hameau des Buis • p. 64
12 Écossigny / 13 Corps de ferme et bon voisinage • p. 38
37 Bellecombe / 38 Écohameau du Claux • p. 66
14 La Veuglotte / 15 Terre du Ciel • p. 39
39 Foyer Marie-Jean / 40 Les Amanins • p. 67
16 Bouche à oreille / 17 Anagram • p. 40
41 Monastère de Solan / 42 Tilia & Compagnie • p. 68
18 Moulin du Petit pont / 19 Lentillères • p. 41
43 La Bariole / 44 École de la Nature et des Savoirs • p. 69
20 Éco-logis Strasbourg Neudorf • p. 42
45 Le Château partagé • p. 70
21 Arbracoop • p. 44
46 Éourres • p. 72
22 L’Îlot des Combes / 23 Boult-aux-Bois • p. 46
47 Terre vivante / 48 Ferme du lien • p. 74
24 Pré aux fleurs / 25 Le 56 • p. 47
49 Écoravie / 50 Écodomaine de Vailhauquès • p. 75
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25 oasis du sud-ouest • p. 78
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25 oasis du nord-ouest • p. 106
51 Écohameau d’Andral • p. 80
76 Les z’écobâtisseurs • p. 108
52 Village des Pruniers / 53 Interval • p. 86
77 La Maison autonome / 78 Les Voisins Terre Pelle • p. 114
54 Oasis La Source / 55 Moulin de Busseix • p. 87
79 Le Grand chemin / 80 Le Centre Amma -
56 Ferme de La Tournerie / 57 Abbaye Saint‑Benoît d’En Calcat • p. 88
81 Le Carnet de bord / 82 Le Clos d’Émile • p. 116
58 Cantercel / 59 Prieuré de Marcevol • p. 89
83 Éco-logis du Berry / 84 La Pâture es Chênes • p. 117
60 Tera • p. 90
85 Les Petits moulins • p.118
61 La Servantie • p. 92
86 Troglobal • p. 120
62 Mange-pommes / 63 L’Ouvert du Canal • p. 94
87 Babel Ouest / 88 La Grée • p. 122
64 Écoquartier du Four à pain / 65 Sainte-Camelle • p. 95
89 Ecocum / 90 Pen an Hoat • p. 123
66 La Maison des aînés / 67 Terre de Choix Terracor • p. 96
91 La Coudraie / 92 Monastère Sainte-Présence • p. 124
68 Abricoop / 69 Sol 6 • p. 97
93 La Gibbeuse / 94 Ékoumène • p. 125
70 Écohameau de Verfeil-sur-Seye • p. 98
95 Oasis des 7 cercles • p. 126
71 Village Emmaüs Lescar-Pau • p. 100
96 Le Pré aux graines • p. 128
72 La Semblada / 73 H’Nord • p. 102
97 La Pelousière / 98 Les Prés • p. 130
74 Hameau de Vispens / 75 Alter-Habitat Lislois • p. 103
99 La Petite maison /
Ferme du Plessis • p. 115
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Habitat différent • p. 131
LES QUATRE TYPES D’OASIS Qu’est-ce qu’une oasis ?
On distingue quatre types d’oasis :
Dans un système qui prive les communautés humaines du pouvoir de subvenir à leurs besoins par leurs propres moyens, se trouvent des lieux qui vont dans le sens d’une autonomie retrouvée et qui portent des valeurs communes en matière d’agriculture, d’énergie, de gouvernance, de coopération et d’ouverture sur le monde. Ce sont des oasis, des endroits où chacun peut trouver la réponse à ses propres besoins et, plus largement, contribuer à répondre à ceux de son territoire. Une oasis peut se situer en milieu rural ou urbain : écohabitat partagé, écohameau, écoquartier, écovillage, commune engagée dans une transition, monastère ayant une démarche écologique…
•D ans les oasis de vie habitent plusieurs familles. Ce sont des lieux de vie où un collectif expérimente le vivre-ensemble. •L es oasis ressources sont des lieux tournés vers l’accueil qui incarnent les différentes dimensions d’une oasis, mais où n’habite qu’une famille au plus. •L es graines d’oasis aspirent à devenir des oasis ressources ou des oasis de vie. Ce sont des projets déjà lancés, mais qui, soit ne sont pas encore construits, soit n’incarnent pas encore assez les valeurs d’une oasis. •L es écosites sacrés sont des lieux ancrés dans une tradition spirituelle qui trouve dans les fondements de sa démarche les motivations pour incarner avec responsabilité les valeurs de l’écologie et d’un vivre‑ensemble fraternel.
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LEXIQUE
La permaculture est une « science du design » qui s’appuie sur des principes qui gouvernent la nature. Elle est particulièrement utile pour concevoir en conscience l’aménagement écologique d’un lieu et maximiser la production de nourriture avec peu d’énergie.
Un écoquartier est un projet d’aménagement urbain écologique porté et géré par une commune qui le finance – tout ou partie. Il suit les principes du développement durable tout en s’adaptant aux caractéristiques de son territoire. Les écovillages, ou écohameaux, sont des lieux de vie en zone rurale qui favorisent l’agriculture biologique, la construction écologique, la production d’énergies renouvelables et une mutualisation des biens et des systèmes de production nécessaires à la vie du lieu.
L’agroécologie est une technique inspirée des lois de la nature. Elle considère que la pratique agricole doit envisager l’ensemble du milieu dans lequel elle s’inscrit avec une véritable écologie, et non pas se cantonner à une technique. La SCI ou société civile immobilière est un contrat par lequel plusieurs personnes mettent en commun un bien immobilier. Les biens dont la SCI est propriétaire ne sont pas la propriété des associés. Ceux-ci sont propriétaires de parts sociales.
Habitat groupé, habitat partagé, cohabitat, habitat participatif : voilà différentes terminologies qui regroupent peu ou prou un même concept. Deux critères le définissent : • un ensemble de bâtiments souvent hybrides – mi-maison mi-appartement – constitué de logements privatifs et de parties communes ; • une volonté collective de construire et de gérer le lieu.
La SCIA ou société civile immobilière d’attribution a pour vocation « l’acquisition ou la construction d’un ensemble immobilier, en vue de sa division par fractions, destinées à être attribuées aux associés en propriété ou en jouissance ». L’objet d’une telle société comprend également la gestion et l’entretien des immeubles jusqu’à la mise en place d’une organisation différente résultant de la dissolution de la SCIA. Cette dissolution intervient par un acte de partage, généralement lorsque la construction est achevée. Dès lors la SCI laisse place au statut de la copropriété.
Une ZAC ou zone d’aménagement concerté est une zone à l’intérieur de laquelle une entité publique réalise l’aménagement et l’équipement de terrains. Un primo-accédant est une personne qui réalise un premier achat immobilier ou qui n’a pas été propriétaire de sa résidence principale durant les deux dernières années.
La SAS, ou société par actions simplifiée, est une société commerciale offrant aux actionnaires une grande liberté d’organisation, définie par des statuts.
Le plan de masse est obligatoire afin d’obtenir un permis de construire. Il présente l’emplacement du projet de construction par rapport à son voisinage immédiat et indique les limites et l’orientation du terrain, l’implantation et la hauteur de la construction, le tracé des voies de desserte et des raccordements.
La S3C ou SCCC – société civile coopérative de construction – a pour objet la construction d’un ou plusieurs immeubles ou maisons en vue de leur division par lots et destinés à être vendus aux associés. Les logements sont vendus à moindre coût à leurs membres du fait de l’absence de marge bénéficiaire dans le montage financier.
L’architecture bioclimatique utilise les éléments favorables du climat du lieu d’implantation afin d’en tirer un habitat au confort optimal et au coût énergétique le plus réduit possible, dans le respect de l’environnement. L’objectif principal est de réguler la température ambiante de manière la plus naturelle possible. Le maître d’œuvre conçoit les plans, organise, supervise, coordonne les différentes personnes qui travaillent sur un projet. Il est choisi par le maître d’ouvrage, qui est une personne physique ou morale commanditaire du projet.
Une SCIC ou société coopérative d’intérêt collectif est une coopérative de participation qui prend la forme d’une société anonyme ou d’une SARL à but non lucratif. Elle associe obligatoirement autour d’un projet des salariés, des bénéficiaires – clients, usagers, riverains, fournisseurs, etc. – et des contributeurs – associations, collectivités, sociétés, bénévoles, etc. – pour produire des biens ou des services d’intérêt collectif au profit d’un territoire ou d’une filière d’activités.
Une HLM ou habitation à loyer modéré est destinée aux personnes physiques ayant des ressources modestes et est construite grâce à une aide financière de l’État.
Une Scop ou société coopérative et participative est une société de type SARL, SAS ou SA, dont les associés majoritaires sont les salariés. 13
NORD-EST 24 • Écolline 30 • Mosaïk / Vergers vivants 31 • La Maison des Babayagas / Greenobyl 32 • Couleur d’orange / La Croix vosgienne 33 • Saint-Gall / Le Jardin d’Elsee 34 • Le Lavoir du Buisson Saint-Louis 36 • Taizé 38 • É cossigny / Corps de ferme et bon voisinage 39 • La Veuglotte / Terre du Ciel 40 • B ouche à oreille / Anagram 41 • Moulin du Petit pont / Lentillères 42 • Éco-logis Strasbourg Neudorf 44 • Arbracoop 46 • L’Îlot des Combes / Boult-aux-Bois 47 • Pré aux fleurs / Le 56
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NORDEST
OASIS DE VIE >> SAINT-DIÉ-DES-VOSGES (88) >> CRÉATION 2012 >> HABITANTS 18 >> CONTACT ecolline.over-blog.com
JOURS DE RESSOURCEMENT À ÉCOLLINE Après des années d’autoconstruction et de chantiers participatifs, les occupants de cet écohabitat goûtent au plaisir de leur nouvelle vie en communauté. À l’entrée d’Écolline, les places de stationnement du par‑ king collectif sont figurées par de petits cailloux blancs. En progressant sur le chemin d’accès piéton de cet étonnant écohabitat groupé perché sur les hauteurs de Saint‑Dié‑des‑Vosges, on voit émerger les panneaux solaires et les bardages non traités. Les dix maisons basse consommation de ce projet lancé en 2008 sont sorties de terre en 2012. Toutes sont occupées, à l’exception de deux dans l’attente de finitions : végétalisation des toitures, enduits, etc. Elles sont aménagées en deux « groupes » avec chacune leur jardin privatif : à une première bande de six maisons mitoyennes et un local technique s’ajoute une seconde bande de quatre maisons un peu plus en hauteur. Un enrochement d’imposants blocs de grès rose, une roche emblématique des Vosges, a été édifié en bordure du che‑ min. Il retient le talus d’une placette qui assure une conti‑ nuité entre les deux groupes de logements. Nous rencontrons Christophe, dit Tof, Stéphanie, Florence et Bernadette dans la maison ronde autoconstruite par Anne Burgeot, cheville ouvrière de ce projet et l’une des premières occupantes des lieux. Cette femme passionnée et énergique a également bâti la maison de sa sœur han‑ dicapée, Catherine, mitoyenne à la sienne. Autour de la table, les Écolliniens évoquent leur besoin de « se poser » après des années intenses de chantier. Copropriété de 1,5 hectare Mais ils parlent aussi de leur désir d’avancer sur l’aména‑ gement des espaces extérieurs qui portent encore les traces des années de travaux : mini-pelleteuse, véhicule utilitaire et blocs de pierre à l’entrée du site, serres de stockage de matériaux derrière les maisons, etc. Pas évident lorsqu’on sait que les parties communes repré‑ sentent les deux tiers de la surface de cette copropriété de 1,5 hectare. Enherbé et bordé d’arbres, ce vaste espace 24
NORDEST
OASIS DE VIE >> PARIS 10e >> CRÉATION 1979 >> HABITANTS 30 >> CONTACT 60@wanadoo.fr
L’INCROYABLE MODULARITÉ DU
LAVOIR DU BUISSON SAINT-LOUIS Échange de mètres carrés entre voisins, appartements scindés en deux ou agrandis pour accueillir un nouvel occupant… cet immeuble participatif a évolué au gré des besoins de ses habitants. Dans le quartier de Belleville, derrière le porche d’un immeuble haussmannien de la rue du Buisson Saint-Louis, un portail vert ouvragé dissimule l’un des rares habitats participatifs de Paris intra-muros 1. Un chemin pavé conduit à cet ancien lavoir industriel réaménagé en onze logements par l’architecte Bernard Kohn à l’aube des années 1980. Sur la gauche se détache la voie d’accès au parking souterrain. Passée une arcade de verdure, deux imposantes colonnes de briques se dressent, donnant son caractère au bâtiment de quatre étages. Michel Ricard signale les poutrelles métalliques héritées du lavoir originel. Avec Pierre Mazzolini, un autre résident, il dépeint la genèse de ce projet lancé en 1979 par quatre familles, pour la plupart des salariés de la fonction publique, qui ont ensuite coopté d’autres membres. « C’était une occasion de sortir de nous-mêmes à une époque où le militantisme politique commençait à battre de l’aile. L’aspiration à des modes de vie alternatifs était encore vivace », raconte Michel. Ce projet a également permis d’acquérir un terrain bon marché dans un quartier autrefois en déshérence. Après avoir été sous le régime d’une SCI – ne faisant pas de bénéfices, donc soumise fiscalement uniquement à la TVA –, puis d’un copropriétaire syndic bénévole pendant cinq ans, c’est aujourd’hui une copropriété classique gérée par un syndic extérieur. Un passage à travers le bâtiment permet d’accéder aux logements, à la salle commune et aux jardins partagés. Un « axe relationnel », selon les mots de l’architecte, car il favorise les contacts. Au-dessus des têtes, les importantes surfaces vitrées des appartements en vis-à-vis limitent quelque peu l’intimité. Engagement militant Dans la salle commune, autour d’une table de ping-pong, Michel et Pierre expliquent que cet espace est loué « au prix
Le passage qui traverse le bâtiment favorise les contacts entre les habitants.
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ÉCOSITE SACRÉ >> TAIZÉ (71) >> CRÉATION 1940 >> HABITANTS 80 >> CONTACT www.taize.fr
TAIZÉ L’histoire du village de Taizé est indissociable de celle de la communauté monastique fondée par le Suisse Roger Schutz. Créée à l’origine dans un esprit de réconciliation entre protestants et catholiques, elle abrite aujourd’hui quatre-vingts frères et attire presque cent mille personnes par an pour des rassemblements. De nombreux jeunes Européens fréquentent le site. Ils étaient d’ailleurs des milliers à réfléchir à de nouvelles solidarités en août 2015 pour les 75 ans de la communauté.
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OASIS DE VIE >> STRASBOURG (67) >> CRÉATION 2010 >> HABITANTS 30 >> CONTACT www.ecoquartier-strasbourg.net
« À L’ÉCO-LOGIS STRASBOURG NEUDORF, NOUS SOMMES VRAIMENT PRÉSENTS LES UNS POUR LES AUTRES. » Claire Lauffenburger et Sophie Desrues racontent cinq ans de bonheur - et six de labeur - dans l’Éco-logis, le premier habitat participatif à avoir associé ossature bois, autopromotion et basse consommation. Comment cet immeuble de onze appartements, proche du centre-ville et entouré de verdure, est-il sorti de terre ? Sophie Desrues À l’origine, on trouve Zélia Simon et Serge Asencio, tous deux membres d’un système d’échange local [SEL]. Ils rêvaient d’aménager un écoquartier sur l’îlot Lombardie, à l’entrée du quartier de Neudorf. Cet îlot fai‑ sait l’objet d’un projet de renouvellement urbain, et ils avaient en tête l’exemple du quartier Vauban de Fribourg‑en-Brisgau, à 80 kilomètres d’ici. Ils ont créé l’association Éco-quartier Strasbourg. Mais, nous étions en 2000, le concept d’écoquartier n’existait pas encore… Alors, ils ont lancé un éco-immeuble, qui deviendra l’Écologis ! Aujourd’hui, le projet initial de Zélia et Serge n’est pas loin de devenir réalité. Un habitat participatif, Melting Potes, est en phase d’achèvement juste en face. De l’autre côté, une maison citoyenne va bientôt voir le jour et, der‑ rière elle, un terrain en autopromotion devrait être amé‑ nagé par le Baugroupe [nom franco-allemand à l’image de la composition du collectif]. Ces trois projets sont ou ont été accompagnés par l’association Éco-quartier Strasbourg.
Rejoindre un projet d’habitat participatif, était-ce une évidence pour vous ? Claire Lauffenburger J’ai rejoint l’association en 2004. La naissance de ma fille m’avait sensibilisée aux enjeux d’un développement plus durable. J’avais participé à la création d’une crèche parentale et porté avec des amis un projet d’habitat groupé qui n’a pas abouti. Sur le plan de l’orga‑ nisation, l’arrivée d’un ingénieur, Bruno Parasote, au sein de l’association Éco-quartier Strasbourg, a été très béné‑ 42
SUD-EST 52 • Le Village vertical 58 • Habiterre / Changement de Cap 59 • H abitat participatif de Croix Haute / Institut Karma Ling 60 • Le Vieil Audon / Oasis de Serendip 61 • Buenas ondas / Fontaine de l’Aube 62 • L’Arche de Saint-Antoine 64 • Le Hameau des Buis 66 • Bellecombe / Écohameau du Claux 67 • Foyer Marie-Jean / Les Amanins 68 • M onastère de Solan / Tilia & Compagnie 69 • L a Bariole / École de la Nature et des Savoirs 70 • Le Château partagé 72 • Éourres 74 • Terre vivante / Ferme du lien 75 • Écoravie / Écodomaine de Vailhauquès
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OASIS DE VIE >> VILLEURBANNE (69) >> CRÉATION 2013 >> HABITANTS 23 >> CONTACT WWW.VILLAGE-VERTICAL.ORG
LE VILLAGE VERTICAL,
LES AVENTURIERS DE LA COOPÉRATIVE RETROUVÉE Depuis 2013, la France compte un nouveau village. Un Village vertical à l’organisation horizontale. Mais ce qui passera peut-être pour l’acte fondateur du renouveau des coopératives d’habitants n’a rien d’une querelle de clocher. Pour comprendre ce « programme immobilier » atypique, levons le voile, avec l’aide de ses « Villageois », sur un projet qui a débuté en 2005. Olivier vit au Village vertical avec Ximena et leurs deux enfants depuis avril 2015. Il a grandi dans les immeubles voisins, de petites « barres » des années 1960. Il apprécie toujours ce quartier de La Ferrandière, à une dizaine de minutes du centre de Villeurbanne, tout proche des 3e et 8e arrondissements de Lyon. « Ça a assez peu
changé, à part les voitures, de plus en plus envahissantes. » Situé au 4e étage, leur appartement offre une vue d’ensemble sur la ZAC des Maisons Neuves, dont le Village vertical fait partie. D’un côté, les membres du Village recherchaient un terrain pour leur projet ; de l’autre, la Métropole de Lyon souhaitait promouvoir une opération d’habitat participatif. Il faudra presque quatre années « d’efforts » et de négociations aux deux parties pour s’accorder. Un consensus a été trouvé en 2008 autour d’une parcelle orientée au sud, condition nécessaire à la performance énergétique du bâtiment. Inconvénient à être au cœur d’une opération d’aménagement d’environ quatre cents logements, le Village vertical aura passé ses premières années entouré d’un chantier, toujours en cours. Mais cette position convient bien aux Villageois, qui tenaient à inscrire leur projet dans un quartier populaire. Les expressions « quartier populaire » et « logement social ou très social » reviennent régulièrement dans la bouche d’Antoine, pour qui le Village vertical montre qu’un autre modèle économique est possible en matière de logement. Avec sa compagne Cécile, ils sont à l’initiative du projet et le seul foyer d’origine encore présent dans le groupe. « L’idée d’initier, de financer et de concevoir un immeuble écologique pour le gérer de manière démocratique dans le cadre de la propriété publique est née il y a une dizaine d’années, quand nous attendions notre premier enfant. Plutôt 52
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ÉCOSITE SACRÉ >> SAINT-ANTOINE-L’ABBAYE (38) >> CRÉATION 1987 >> HABITANTS 15 >> CONTACT www.arche-de-st-antoine.com
L’ARCHE DE SAINT-ANTOINE,
PLUS D’UNE GÉNÉRATION DE VIE COMMUNAUTAIRE Lieu de vie communautaire et spirituel animé par une quinzaine de permanents, L’Arche de Saint-Antoine accueille, depuis plus de vingt-cinq ans, toutes celles et tous ceux qui souhaitent expérimenter le vivre-ensemble.
Partager un repas avec la communauté est un excellent moyen de comprendre l’esprit particulier de ce lieu. Jorge, l’actuel « responsable de la maison », doit en avoir conscience. Le site a beau être monumental, il n’a rien d’imposant. Au contraire, on se sent protégé entre les solides murs de pierres taillées recouverts de lierre et de glycine. La nourriture est disposée sur de grandes tables et chacun pioche dans cet immense buffet végétarien avant de s’installer dans le jardin. Le potager, tout proche, donne une impression d’abondance.
des portes. Les jeunes avaient l’impression qu’il n’y avait pas de place pour eux. » Depuis quelques années, la question anime donc les membres de la communauté : comment jeter un pont entre les générations, s’ouvrir vers le monde extérieur et diffuser l’expérience acquise depuis plus d’un quart de siècle en matière de vivre-ensemble ? Se former et expérimenter le vivre-ensemble La réponse est en partie venue des jeunes ayant grandi sur place et cherchant leur propre voie. Tchandra a participé activement à la création de la Fève en 2010 2. Enfant de la communauté, il a grandi à Saint-Antoine. Il se souvient : « La communauté avait déjà 20 ans ; nous avions envie de transmettre cette expérience de vie collective et de la mettre au service de la société, car nous avions observé que beaucoup de projets collectifs rencontraient des difficultés au niveau du vivre-ensemble. » Formations à différents outils dans une approche non violente, visites de lieux alternatifs, réalisation d’un projet
Grossir, essaimer, réunir ? Les convives attablés sont emblématiques de la période que traversent L’Arche et sa communauté. À droite, Jorge et Maria, âgés d’une petite quarantaine d’années, et leurs enfants. À gauche, la nouvelle génération, composée de jeunes de la maison et d’une Fèveuse 1. Jorge se souvient que « pendant longtemps, il semblait que tout était immuable, mais l’arrivée d’une nouvelle génération a ouvert 62
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OASIS DE VIE >> BERRIAS-ET-CASTELJAU (07) >> CRÉATION 2002 >> HABITANTS 50 >> CONTACT www.la-ferme-des-enfants.com
LE HAMEAU DES BUIS Ce lieu de vie et d’accueil est animé par une cinquantaine d’habitants âgés de 3 à 82 ans. Une vingtaine de logements écologiques et bioclimatiques sont construits autour d’une école, qui est le cœur du projet. Créée par Sophie Rabhi, elle favorise une éducation respectueuse de l’enfant. Elle reçoit soixante-cinq élèves de la maternelle au collège et se compose d’une ferme comprenant un petit élevage – chèvres, poules, cochons, poneys, ânes –, un verger, ainsi que des serres et des potagers maraîchers cultivés en agroécologie.
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OASIS DE VIE >> DULLIN (73) >> CRÉATION 2009 >> HABITANTS 17 >> CONTACT www.lechateaupartage.fr
LE CHÂTEAU PARTAGÉ ET LA VIE QUI VA AVEC Un beau mercredi de juin au Château partagé. Les enfants jouent dans le jardin avant de descendre au lac ; les parents accueillent les journalistes pendant que le maraîcher installe son étal. Comment est né le projet du Château partagé ? Christophe À l’époque [2007-2009], nous étions cinq amis vivant à Chambéry à réfléchir à un habitat groupé. Nous avons visité ce lieu en janvier 2009 et emménagé en juillet ! Nous avons élargi le groupe en nous appuyant sur notre réseau de connaissances. Thomas Nous voulions un retour à la terre, une vie à la campagne sans être loin d’une gare [la plus proche est à 3 kilomètres], accueillir des groupes en formation, des touristes, mener une activité agricole... Ce lieu permettait tout cela. Est-ce que la rapidité à laquelle tout s’est passé a eu des conséquences sur le projet ? Thomas Le groupe a pas mal changé, avec quatre départs et trois arrivées. Suite à un remplacement trop rapide, en 2011, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait mieux présenter les choses et faire une période d’essai. Cela dit, le projet tel que nous le redéfinissons aujourd’hui n’aurait pas été le même en 2009. Christophe Et puis, les travaux, de 2009 à 2013, nous ont fatigués. Nous avons travaillé avec nos moyens en faisant pas mal de choses nous-mêmes, sans avoir une vision d’ensemble : isolation de la toiture, peinture des volets, création de trois appartements, traitement de la charpente, création d’une mare… En 2014, nous avons fait appel à un architecte – Jacques Félix-Faure, de l’Atelier 17C – pour avoir une vision globale et une planification. Thomas Les chambres qui servent à l’accueil des groupes sont au milieu de nos logements. Nous voulons transférer cette partie « accueil » à l’extérieur de la maison, ce qui permettra de faire deux petits appartements pour des séjours de moyenne durée. On prévoit aussi un espace de coworking de 50 m2 au rez-de-chaussée pour ceux qui travaillent sur place.
Dix adultes et sept enfants « partagent » ce château atypique.
Comment avez-vous résolu la question du financement ? Christophe Notre notaire n’étant pas un spécialiste, nous avons opté pour une SCI. Avec des apports allant de 30 000 à 240 000 euros, il fallait vraiment croire au projet et être très généreux. Certains ont joué le rôle d’une banque : ils avançaient de l’argent que d’autres ne pouvaient pas amener. Thomas Parmi ceux qui sont venus après, deux ont dû faire des prêts participatifs. 70
SUD-OUEST 80 • Écohameau d’Andral 86 • Village des Pruniers / Interval 87 • Oasis La Source / Moulin de Busseix 88 • F erme de La Tournerie / Abbaye Saint-Benoît d’En Calcat 89 • Cantercel / Prieuré de Marcevol 90 • Tera 92 • La Servantie 94 • Mange-pommes / L’Ouvert du Canal 95 • Écoquartier du Four à pain / Sainte-Camelle 96 • La Maison des aînés / Terre de Choix Terracor 97 • Abricoop / Sol 6 98 • Écohameau de Verfeil-sur-Seye 100 • Village Emmaüs Lescar-Pau 102 • La Semblada / H’Nord 103 • H ameau de Vispens / Alter-Habitat Lislois 78
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OASIS DE VIE >> LE VIGAN (46) >> CRÉATION 2008 >> HABITANTS 45 >> CONTACT ecohameaudandral.over-blog.org
AU ÉCOHAMEAU D’ANDRAL, LE CERCLE DE LA COMMUNICATION ARRONDIT LES ANGLES DES MAISONS CARRÉES Dans ce groupe en construction, les habitants et futurs habitants apprennent et appliquent une communication respectueuse de soi et des autres. Une expérience très enrichissante. À l’ombre de grands arbres, une quinzaine de personnes sont assises en cercle. Certaines habitent déjà sur place, d’autres sont en pleins travaux, quelques-unes réfléchissent encore à la possibilité de rejoindre le groupe, mais toutes peuvent participer aux réunions plénières pour s’informer et décider des axes d’évolution du hameau. Un léger accrochage vient de donner lieu à quelques échanges francs, mais calmes et respectueux. Pourtant, il n’a pas été résolu par la parole. « J’ai envie de vous proposer un petit jeu, lance Patricia, l’animatrice. Voici une ligne au milieu du cercle, vous allez vous positionner à gauche ou à droite pour répondre à mes questions. Êtes-vous plutôt pain ou galette de riz ? Prendre la parole avant que l’autre ait fini de parler, est-ce un manque de respect ou le rythme normal d’une conversation ? » Tous se positionnent en riant. « On a beau partager les mêmes valeurs, on n’a pas forcément la même manière de communiquer », conclut l’animatrice. Ce jeu vient relancer la dynamique du groupe. Avec d’autres volontaires, Patricia s’est formée à la Communication NonViolente et aux outils de communication de l’Université du Nous. Le rôle de facilitateur de Patricia consiste à favoriser la parole de chacun et l’intelligence de groupe. La plénière a commencé par le gong léger d’un bâton sur un bol tibétain. Premier tour de parole : les participants ont exprimé leur « météo », leur 80
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GRAINE D’OASIS >> LIEU À DÉFINIR >> EN COURS >> CONTACT : www.tera.coop
TERA, UNE UTOPIE MODERNE Afin de concevoir collectivement ce projet d’« écovillage pour le xxe siècle », Frédéric Bosqué 1 et son équipe accomplissent un Tour de France à la rencontre des alternatives. Interview. Comment votre projet d’écovillage a-t-il germé ? Frédéric Bosqué Pour faire face à la nouvelle crise financière qui se prépare, j’ai la conviction qu’il faut changer de gouvernance, notamment celle de la monnaie. Lors d’une retraite à l’Institut bouddhiste Karma Ling [lire page 59], j’ai eu une révélation. J’ai alors décidé de faire un tour de France en vélo à assistance électrique, en groupe, à la rencontre des initiatives citoyennes. Lors du Tour 2014, nous avons demandé aux personnes engagées que nous croisions comment elles voyaient l’écovillage idéal. J’ai rêvé de trouver un lieu pour réunir le meilleur de ces initiatives, pour expérimenter un nouveau mode de gouvernance et de production.
dix écohameaux formeront un écovillage et six écovillages formeront un écosite, avec des représentants de chaque hameau dans un conseil. Pour être en lien avec le territoire, une SCIC réunira ce conseil d’habitants avec des élus municipaux, des entrepreneurs locaux, des membres d’institutions et des investisseurs de notre épargne solidaire. Notre constitution est en cours d’écriture. Elle sera vivante, modifiable chaque trimestre. Seule obligation : respecter la nature et la santé des habitants. Par quoi passera ce respect ? Nous visons une relative autonomie à l’échelle de l’écosite – mille huit cents personnes, cela fait beaucoup de compétences ! Autonomie alimentaire, avec des jardins et des serres en permaculture ; et autonomie énergétique : nous installerons des éoliennes et des panneaux solaires, et même des méthaniseurs [la méthanisation absorbe les déchets organiques en produisant de la chaleur et des gaz qu’on peut utiliser comme gaz de ville, mais aussi comme
Sur quels principes de gouvernance pensez-vous fonder cet écovillage ? Nous voulons expérimenter une démocratie utilisant le consensus et le consentement. Notre modèle d’écohameau est constitué de dix foyers, soit trente personnes environ ;
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OASIS DE VIE >> BEAUREGARD-ET-BASSAC (24) >> CRÉATION 2013 >> HABITANTS 8 >> CONTACT morthelier@aol.com
LA SERVANTIE En quête d’une oasis de verdure, trois familles venues de RhôneAlpes se sont installées en Dordogne en 2013, auprès d’un paysan-boulanger à la retraite, et ont été vite rejointes par de nouveaux arrivants. Avec le plaisir de partager une vie champêtre et harmonieuse. De futurs habitants sont déjà en discussion avec le groupe actuel, qui utilise les outils du consensus et de la Communication NonViolente.
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OASIS DE VIE >> VERFEIL-SUR-SEYE (82) >> CRÉATION 2008 >> HABITANTS 35 >> CONTACT verfeil-eco.over-blog.org
À L’ÉCOHAMEAU DE VERFEIL-SUR-SEYE, UNE BELLE AVENTURE HUMAINE Ce hameau en cours de réalisation est à la fois un lieu de vie harmonieux et un espace de création professionnelle. Rencontre avec Alice, Daniel, Raquel et Stephan. Générosité « Et si on installait un tableau pour l’utilisation des outils ? », propose Raquel, qui ne manque pas d’idées pour une bonne organisation. Voté ! C’est pendant un déjeuner improvisé par Stephan que cette résolution est adoptée dans la bonne humeur. Que ce soit pour la construction ou le jardinage, les outils tiennent une place centrale. Et les fondateurs du hameau – ils sont cinq adultes à y habiter pour l’instant – ne comptent ni leur temps, ni leur énergie. Ils ont déjà réalisé les aménagements collectifs : les bassins de phytoépuration, une réserve d’eau pour les pompiers, des toilettes sèches en extérieur et une halle. « On travaille pour l’ensemble du groupe », résume Stephan.
Chapeau de paille sur la tête, Daniel bêche un sol qu’il dit inculte, mais qu’il a enrichi grâce à l’apport de différentes couches de terre et de terreau. Ancien informaticien passionné de permaculture, il met en place un potager. Objectif pour le hameau : assurer l’autosuffisance en fruits et légumes. Objectif professionnel : animer des stages de permaculture. Quand on lui demande pourquoi lui et sa femme Raquel financent eux-mêmes ce jardin, tout en offrant les légumes au groupe, Daniel explique qu’il s’agit d’un jardin expérimental, un support à la transmission de son savoir-faire. « Mon père donnait sans compter, c’est un exemple pour moi. Il faut se libérer du calcul, de la jalousie. » Porté par des valeurs semblables, Stephan a aidé les autres membres du groupe dans la conception et la construction, parfois dans le cadre d’un échange, parfois gracieusement. Il a supervisé un chantier-école – en tant que formateur financé par Friture, association qui propose des formations à la construction écologique – pour la paille et les enduits de la maison de son futur voisin Dominique. Sous le statut d’autoentrepreneur, il souhaite, dès l’an prochain, accompagner les autoconstructeurs du hameau. Pour Stephan, l’important n’est ni l’argent ni un partage égalitaire des tâches : « Tout le monde n’est pas obligé de participer physiquement. Ceux qui peuvent le faire le font par solidarité. » Pourtant, Raquel souligne qu’il faut chercher un fonctionnement collectif dans lequel personne ne se sentirait lésé.
Malgré le soleil de plomb, les maisons en paille sont bien fraîches. Ici, la maison de Stephan, presque finie.
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RELATIONS AVEC L’EXTÉRIEUR : LOIN DU CAMP RETRANCHÉ, UN GROUPE OUVERT, ACTIF ET ACCUEILLANT La bonne intégration du projet dans son environnement est la clef de sa pérennité. Cela implique des échanges avec les habitants du village ou du quartier bien sûr, mais aussi avec les élus, les associations et les institutions. Avant même la conception de l’habitat, c’est d’abord l’accueil de la municipalité qui est déterminant. Certains élus locaux créent des écohameaux ou des écoquartiers de leur propre chef, afin d’intensifier le dynamisme démographique de leur commune. Parfois aussi, sollicités par les habitants devant le manque de logements, ils achètent un terrain, voire le viabilisent. Une image d’isolement volontaire peut peser sur les habitants d’un Même quand les mairies n’aident pas écohameau. À eux de tout mettre en œuvre pour gagner la confiance financièrement, il est important d’avoir de bonnes de leurs voisins ! Au Moulin de Busseix (lire page 87), les résidents relations avec elles, car, tout projet novateur susont négocié « en douceur et avec respect » une convention avec les cite des interrogations (lire les interviews des chasseurs locaux afin que ces derniers contournent le territoire du maires page 18). hameau. Parfois, la rumeur gronde et de drôles de soupçons naissent Il en va de même avec les institutions. « Nous avons dans les esprits, comme c’est arrivé au hameau d’Andral. « Une vieille demandé conseil au Spanc [service public d’assaidame du village a suggéré que ce devait être compliqué de prendre nissement non collectif] pour la réalisation de notre les décisions dans un si grand groupe, raconte David, et, pour la phytoépuration, confie David, de l’Écohameau taquiner, je lui ai répondu : “C’est facile, c’est notre gourou qui d’Andral (lire page 80). Les techniciens ont été décide !” J’ai éclaté de rire avant de lui expliquer notre fonctionnement agréablement surpris et, du coup, ils ont été biendémocratique réel. » veillants. » Car la bonne foi ne suffit souvent pas, il vaut mieux apporter des garanties sérieuses. Bon voisinage « La mairie du Vigan et la direction départementale des Territoires étaient rassurées qu’on soit suivis Il arrive que les voisins ne facilitent pas et ralentissent le projet d’inspar un cabinet d’architectes urbanistes et un cabitallation. Ce fut le cas à l’Écohameau de Verfeil-sur-Seye (lire page 98), net d’études géologiques », poursuit-il. où six années se sont écoulées entre le permis de lotir et la construction des premières maisons. Heureusement, le principe de solidarité a fini par gagner la partie : « Nous avons été soutenus par le conseil municipal et par de nombreux villageois. Un week-end, une trentaine
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construit et gère des logements passerelles permettant aux porteurs de projet de tester leur création d’activité sur le territoire. S’ils réussissent leur implantation professionnelle, ils rejoindront peut-être l’écoquartier. La création d’activités au sein du hameau ou de d’entre eux sont venus nous aider à monter la structure bois de la l’immeuble est un facteur important d’échanges : halle commune », se souvient Stephan. il peut être précieux d’accueillir un maraîcher, un En plus de donner une bonne image de son projet, participer à la vie artisan, un thérapeute, voire un projet d’animation locale permet de créer un réseau solidaire et amical. Beaucoup de comme un café culturel, une ferme ou un jardin membres de groupes sont engagés dans des associations citoyennes pédagogique. Pas facile pourtant de concilier la et locales. Lorsque les enfants fréquentent l’école communale ou construction du groupe, celle de sa maison et la l’école du quartier, les familles sont quasiment sûres d’être bien création d’une activité professionnelle. Mais les accueillies... Quand elles font, comme parfois, le choix d’une école habitats groupés peuvent toujours inviter des alternative, il est judicieux d’inscrire les enfants dans des associations porteurs d’activités extérieurs au projet. Dans de locales. nombreux groupes, la salle commune accueille des animations associatives ou la distribution de Mouvement et activités paniers de légumes issus d’une Amap. Quelle que soit l’option choisie, le maître-mot L’ambition d’autonomie alimentaire ou énergétique ne signifie pas reste : ouverture ! vouloir vivre en autarcie. Il serait dangereux de croire qu’une bonne entente en interne, alliée à de bons outils de communication et de démocratie, suffisent à assurer l’avenir. Il faut penser au renouvellement... D’où l’importance des journées portes ouvertes et des visites guidées. Certains groupes, comme le Hameau de Vispens (lire page 103) construisent des hébergements avant même de bâtir leurs propres habitations. À Faux-la-Montagne, la SCIC L’Arban (lire page 95)
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NORD-OUEST 108 • Les Z’écobâtisseurs 114 • L a Maison autonome / Les Voisins Terre Pelle 115 • L e Grand chemin / Centre Amma - Ferme du Plessis 116 • Le Carnet de bord / Le Clos d’Émile 117 • É co-logis du Berry / La Pâture es Chênes 118 • L es Petits moulins 120 • Troglobal 122 • B abel Ouest / La Grée 123 • Ecocum / Pen an Hoat 124 • L a Coudraie / Monastère Sainte-Présence 125 • La Gibbeuse / Ékoumène 126 • Oasis des 7 cercles 128 • L e Pré aux graines 130 • L a Pelousière / Les Prés 131 • La Petite maison / Habitat différent 106
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OASIS DE VIE >> LOUVIGNY (14) >> CRÉATION 2010 >> HABITANTS 26 >> CONTACT ecozac.louvigny.free.fr
LES Z’ÉCOBÂTISSEURS, L’ART DE LA CONCILIATION Dans la banlieue sud-ouest de Caen, les Z’écobâtisseurs ont réussi, après six ans de conception et de chantier, à créer un habitat agréable pour leurs treize familles. Fin d’après-midi à Louvigny. Côté route, la rangée de maisons mitoyennes de l’habitat groupé Les Z’écobâtisseurs semble silencieuse. Côté jardin, c’est une autre histoire. Sur la pelouse commune, Antonin a installé son P’tit marché bio. Les habitants du quartier sont venus y choisir navets, betteraves, oignons et autres haricots. Panier au bras, quelques-uns discutent devant Le Fournil de Philippe, la boulangerie bio installée sur le site. Depuis deux ans, Philippe Denis, l’un des Z’écobâtisseurs, cuit pains et brioches au levain naturel dans un four à bois qu’il peut voir depuis sa fenêtre. « Le quartier est plutôt résidentiel, explique Christian Delabie, un autre habitant. On a tous vite accepté d’accueillir chaque semaine un maraîcher ainsi que la boulangerie. Cela nous ouvre aux voisins et dynamise la vie sociale. » Depuis 2012, la famille Delabie occupe l’un des treize logements en ossature bois de l’habitat participatif, répartis en deux blocs parallèles de maisons mitoyennes. Chaque maison, de 70 à 120 m², dispose de 60 m² de jardin privatif, d’un espace vert collectif et de potagers partagés. De la baie vitrée du salon lumineux de Christian, on aperçoit des fleurs et des arbustes ondoyants. Là où, dix ans plus tôt, il n’y avait qu’un terrain vague.
En plus de jardins privatifs, les Z’écobâtisseurs disposent de potagers partagés.
trop cher. En 2006, à trois semaines du dépôt du permis de construire, la plupart des familles quittent le bateau. Celles qui restent sont bien décidées à ne pas enterrer leur rêve. Un nouveau groupe se constitue, qui développe davantage une réflexion sur la densité urbaine et se satisfait donc de maisons mitoyennes. L’heureux coup du sort vient alors de Louvigny, une commune de l’agglomération caennaise que l’ancien collectif n’avait pas contactée. La municipalité veut y mettre en place une ÉcoZAC. « Ils nous ont proposé un terrain de 5 000 m2. Nous voulions nous y installer à dix maisons. Ils en ont exigé treize. » En 2007, l’association Les Z’écobâtisseurs naît.
Des débuts difficiles L’idée de l’habitat coopératif naît en 2005. Christian Delabie travaille alors dans l’environnement et souhaite monter un projet avec des collègues : « Nous avons demandé à recevoir un terrain auprès de dix-neuf communes autour de Caen. La seule réponse que nous avons reçue a été négative. » Ils se tournent donc vers un terrain privé. Un couple d’architectes travaille des plans mais, le groupe étant parti sur une idée de maisons individuelles, le devis est beaucoup 108
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OASIS DE VIE >> REZÉ (44) >> CRÉATION 2011 >> HABITANTS 32 >> CONTACT SoleCité : 02 40 59 87 27
LES PETITS MOULINS,
OU COMMENT APPRENDRE À VIVRE ENSEMBLE EN MILIEU URBAIN
Sorti de terre en 2011, l’habitat groupé des Petits moulins réunit une quinzaine de familles, propriétaires et locataires. La phase de construction est terminée, la vie collective peut commencer. C’est une femme retraitée et un jeune couple nantais qui ont lancé le projet de cet habitat groupé, qu’ils imaginaient écologique et situé en milieu urbain. « La proximité des équipements et des transports en commun était prioritaire », rapporte Pierre-Yves Bossé, l’un des habitants de cet écohameau qui a commencé à être monté en 2011. « Nous voulions nous séparer peu à peu de nos voitures et faire plus de vélo. » Après avoir démarché plusieurs collectivités sans succès, le groupe atterrit à Rezé, une commune située au sud de Nantes, qui leur a fait un très bon accueil, et leur a proposé un terrain. « Certains voisins ont eu quelques appréhensions, du fait que l’on arrivait avec un bailleur social pour la partie locative du projet. Mais beaucoup d’autres nous ont soutenus. Et, maintenant que nous sommes tous installés, cela se passe très bien. » Pour l’achat du terrain et la phase de construction, Les Petits moulins ont créé une SCIA. « Mais, cette structure n’était plus adaptée par la suite, au niveau du paiement des impôts et de la revente d’électricité photovoltaïque à EDF. Nous sommes donc passés en copropriété », témoigne un habitant. Toutes bioclimatiques, les maisons sont isolées en laine de lin et laine de chanvre, avec des briques monomur côté sud. Elles profitent des apports passifs du soleil d’hiver et sont à l’abri des surchauffes d’été grâce aux brisesoleil. L’eau sanitaire chauffe au moyen du soleil, avec un
appoint assuré par une chaudière collective alimentée en granulés de bois. La présence de locataires a obligé le collectif à souscrire un contrat d’entretien pour le système de chauffage, dont certains se seraient bien passés, mais cela fait partie des imprévus du projet… Côté propriétaires, des panneaux photovoltaïques ont été installés, avec une revente de l’électricité à EDF. « Les parts souscrites dans les panneaux sont indépendantes des surfaces de logement. C’est la copropriété qui reçoit l’argent et on redistribue ensuite à chacun. » Vivre ensemble, un apprentissage quotidien En plus du vaste jardin d’environ 2 000 m2, les habitants des Petits moulins partagent un atelier de bricolage, une buanderie, une salle commune, une cave, un garage à vélos et une chambre d’amis. « Nous nous organisons ensemble pour accompagner les enfants à droite et à gauche. Nous 118
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OASIS DE VIE >> GENNES (49) >> CRÉATION 1997 >> HABITANTS 30 >> CONTACT troglobal.wordpress.com
TROGLOBAL
En 1997, deux amis achètent un site troglodyte à l’abandon. Ils ont alors une vision et une approche originales du lieu, leur désir étant de créer un endroit ouvert et expérimental. Le nom, Troglobal, est une contraction des mots « troglodyte » et « global ». Les gens de passage ainsi que les résidents partagent et animent la vie de groupe, participant également à des réunions hebdomadaires. En plus de l’ancrage historique et architectural fort, une approche culturelle riche réunit artistes, artisans, musiciens, jardiniers…
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OASIS RESSOURCE >> JARZÉ (49) >> CRÉATION 2009 >> HABITANTS 7 >> CONTACT www.oasisdes7cercles.com
ACCUEIL SOCIAL ET RESSOURCEMENT À L’OASIS DES 7 CERCLES Laurent et Catherine ont acheté leur lieu de vie en 2009. Une fois la maison retapée, le jardin aménagé et l’équilibre familial retrouvé, ils ont entrepris d’ouvrir leurs portes à des publics en difficulté, mais pas seulement.
Une envie de simplicité, le besoin d’être ensemble et une soif de nature : c’est avec ces rêves en poche que Catherine et Laurent se sont mis en quête d’un lieu de vie, et qu’ils sont arrivés au lieu-dit La Gaudichère, en 2009. « Nous avons acheté ensemble, après avoir créé une SCI, détaille Catherine. C’était à ce moment‑là le plus simple pour nous. Nous sommes à la lisière d’une vaste forêt de 60 hectares. C’est calme et paisible, comme on le désirait. » Parents d’une famille recomposée qui compte cinq enfants, ils ont passé leurs deux premières années à retaper leur maison et aménager le jardin. « Nous avons fait les choses très progressivement, relate Catherine. Nous avons d’abord assuré notre installation et notre équilibre familial, pour ouvrir peu à peu le lieu aux autres. » Petit à petit, la famille a gagné en autonomie. « Aujourd’hui, on se nourrit à 70 % grâce au jardin et aux animaux de la basse-cour. On chauffe l’eau grâce au soleil, on remplit notre poêle grâce à la forêt toute proche, on fait du compost... » Tous ces petits riens du quotidien servent de supports d’apprentissage aux publics accueillis à l’oasis. Ancien directeur d’établissements sociaux, Laurent tenait à poursuivre l’accompagnement de personnes en difficulté, mais au sein de sa famille, en lien avec un lieu de vie situé au cœur de la nature plutôt qu’en institution. « Je voulais couper avec un mode de vie trop stressant et passer plus de temps avec ma famille », confie-t-il. Ses relations pas-
sées lui ont permis de développer un travail de collaboration avec diverses institutions médicosociales de la région. Des adultes en situation de handicap mental viennent régulièrement à l’oasis, le temps d’un week-end, d’une semaine, voire un peu plus. « Ils vivent au rythme du lieu et de ses exigences, décrit Laurent : soin aux animaux, entretien du jardin, cueillettes, confection des repas. On propose aussi des activités, comme la peinture et la sculpture. On fait des balades à vélo, on va marcher dans la forêt. » Autant d’occasions de se ressourcer... 126
KAIZEN
construire un autre monde … pas à pas
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Horssérie
OASIS UN NOUVEAU MODE DE VIE
OASIS UN NOUVEAU MODE DE VIE AUTONOMIE, PARTAGE et CONVIVIALITÉ
AUTONOMIE, PARTAGE et CONVIVIALITÉ
Aux quatre coins de la France, des femmes et des hommes imaginent et construisent depuis des années des lieux de vie différents : écohameaux, écoquartiers, habitats groupés, etc.
Appelons-les oasis. KAIZEN • HORS-SÉRIE
Ils sont, à leur échelle, la maquette d’une société plus écologique et plus citoyenne. Nous proposons un ouvrage de référence, inspiré par Pierre Rabhi, qui présente 100 oasis. L’objectif est de donner des clefs aux citoyens et aux élus pour réimaginer nos territoires, bâtir ensemble des oasis à leur image et créer des espaces de vivre-ensemble.
979-10-93452-04-3
présente 100 LIEUX
présente 100 LIEUX PRÉFACE DE PIERRE RABHI