Kaizen 19 : Amma embrasse le monde

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ELLES-ILS PENSENT DEMAIN Rencontre • 10 La voie du Kaizen • 15 Les pièces du puzzle • 16 Portfolio • 20 Demain le monde • 30

© Brahmacharini Dipamrita Chaitanya (Claudine Tourdes)


ELLES-ILS PENSENT DEMAIN Rencontre • 10 La voie du Kaizen • 15 Les pièces du puzzle • 16 Portfolio • 20 Demain le monde • 30

© Brahmacharini Dipamrita Chaitanya (Claudine Tourdes)


elles-ils pensent

Rencontre

Amma m’a embrassé Amma (« mère » en hindi) est née dans le Sud de l’Inde. Elle parcourt le monde pour donner « son » darshan : une étreinte maternelle. À ce jour, elle a étreint plus de 26 millions de personnes. Pour elle, il n’y a qu’une religion : l’amour. Photos : Éléonore Henry de Frahan Nous n’avons pas pu rencontrer Amma lors de son passage en France. Cet entretien a été réalisé par courrier électronique.

Le darshan

Kaizen Dans la culture indienne, embrasser, avoir des contacts physiques avec les gens en public n’est pas courant. Comment vous est venue cette idée d’embrasser les gens ? Pourquoi avoir choisi ce type de darshan ? Amma La tradition indienne voit l’univers comme la manifestation sous formes multiples d’une unique énergie primordiale de pur amour. Cette énergie est représentée symboliquement par la Mère de l’Univers, Jagadambā – du sanskrit ambā (mère) et jagat (univers) –, et nous sommes tous ses enfants. Toute mère ou femme en âge de l’être est respectée comme une incarnation de Jagadambā et a donc naturellement une attitude maternelle avec toute personne venant à elle. Ainsi, de façon générale, bien que la culture indienne réprouve les démonstrations amoureuses en public, le concept de Jagadambā, la Mère de l’Univers, y occupe une place importante. Consoler et prendre dans les bras m’est venu comme le geste naturel d’une mère par rapport à son enfant. En ce qui me concerne, cela n’a pas été un choix. C’est arrivé spontanément. Au début, quand les gens ont commencé à me raconter ce qu’ils avaient sur le cœur, ils pleuraient et j’écoutais leurs malheurs. Quand ils pleuraient, j’essuyais leurs larmes et ils pleuraient de plus belle. Quand certains pleuraient sans pouvoir s’arrêter, doucement je mettais leur tête sur mon épaule, et cela les réconfortait de me confier leurs malheurs, tout

d’Amma est une étreinte qui a le pouvoir de consoler profondément, d’ouvrir le cœur.

10 kaizen

bas, à l’oreille. Voyant cela, la personne suivante faisait la même chose. J’ai simplement accepté ce qui se passait. Ma voie n’est pas un rail de chemin de fer qui ne va que dans une direction ; c’est comme une rivière qui s’adapte, qui contourne et déborde, en étreignant tout ce qui se présente à elle. Est-ce aussi un combat pour le droit des femmes en Inde ? Pas au sens où certains essaient de l’interpréter. Les hommes et les femmes sont égaux à mes yeux. Et on doit donner le même statut et le même respect aux femmes qu’aux hommes dans le monde entier, pas seulement en Inde. Je crois en l’autonomisation des femmes ; je fais tout mon possible pour les aider à endosser plus de responsabilités sociales et professionnelles, et en même temps j’ai foi en la force miraculeuse des qualités maternelles – l’amour, la compassion, la patience et l’altruisme. Ces qualités – la force de la mère –, c’est ce que j’essaie d’éveiller chez les gens. De plus, les femmes ne doivent pas oublier que Dieu leur a accordé un don spécial, la possibilité de porter et d’élever des enfants. Élever un enfant en lui apprenant à être dynamique tout en faisant preuve de compassion est un puissant moyen de transformer la société. Ce dont notre société a besoin, par-dessus tout, c’est d’une génération pourvue de ces qualités.

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Rencontre

Amma m’a embrassé Amma (« mère » en hindi) est née dans le Sud de l’Inde. Elle parcourt le monde pour donner « son » darshan : une étreinte maternelle. À ce jour, elle a étreint plus de 26 millions de personnes. Pour elle, il n’y a qu’une religion : l’amour. Photos : Éléonore Henry de Frahan Nous n’avons pas pu rencontrer Amma lors de son passage en France. Cet entretien a été réalisé par courrier électronique.

Le darshan

Kaizen Dans la culture indienne, embrasser, avoir des contacts physiques avec les gens en public n’est pas courant. Comment vous est venue cette idée d’embrasser les gens ? Pourquoi avoir choisi ce type de darshan ? Amma La tradition indienne voit l’univers comme la manifestation sous formes multiples d’une unique énergie primordiale de pur amour. Cette énergie est représentée symboliquement par la Mère de l’Univers, Jagadambā – du sanskrit ambā (mère) et jagat (univers) –, et nous sommes tous ses enfants. Toute mère ou femme en âge de l’être est respectée comme une incarnation de Jagadambā et a donc naturellement une attitude maternelle avec toute personne venant à elle. Ainsi, de façon générale, bien que la culture indienne réprouve les démonstrations amoureuses en public, le concept de Jagadambā, la Mère de l’Univers, y occupe une place importante. Consoler et prendre dans les bras m’est venu comme le geste naturel d’une mère par rapport à son enfant. En ce qui me concerne, cela n’a pas été un choix. C’est arrivé spontanément. Au début, quand les gens ont commencé à me raconter ce qu’ils avaient sur le cœur, ils pleuraient et j’écoutais leurs malheurs. Quand ils pleuraient, j’essuyais leurs larmes et ils pleuraient de plus belle. Quand certains pleuraient sans pouvoir s’arrêter, doucement je mettais leur tête sur mon épaule, et cela les réconfortait de me confier leurs malheurs, tout

d’Amma est une étreinte qui a le pouvoir de consoler profondément, d’ouvrir le cœur.

10 kaizen

bas, à l’oreille. Voyant cela, la personne suivante faisait la même chose. J’ai simplement accepté ce qui se passait. Ma voie n’est pas un rail de chemin de fer qui ne va que dans une direction ; c’est comme une rivière qui s’adapte, qui contourne et déborde, en étreignant tout ce qui se présente à elle. Est-ce aussi un combat pour le droit des femmes en Inde ? Pas au sens où certains essaient de l’interpréter. Les hommes et les femmes sont égaux à mes yeux. Et on doit donner le même statut et le même respect aux femmes qu’aux hommes dans le monde entier, pas seulement en Inde. Je crois en l’autonomisation des femmes ; je fais tout mon possible pour les aider à endosser plus de responsabilités sociales et professionnelles, et en même temps j’ai foi en la force miraculeuse des qualités maternelles – l’amour, la compassion, la patience et l’altruisme. Ces qualités – la force de la mère –, c’est ce que j’essaie d’éveiller chez les gens. De plus, les femmes ne doivent pas oublier que Dieu leur a accordé un don spécial, la possibilité de porter et d’élever des enfants. Élever un enfant en lui apprenant à être dynamique tout en faisant preuve de compassion est un puissant moyen de transformer la société. Ce dont notre société a besoin, par-dessus tout, c’est d’une génération pourvue de ces qualités.

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© Tom McHugh/Science Source/Biosphoto

Portfolio

Les espèces « clef de voûte », pierres angulaires de la Terre Si précieux et pourtant si menacés, les animaux dits « clef de voûte » – abeille, éléphant, oiseau-mouche, requin, etc. – garantissent le maintien d’innombrables espèces liées entre elles. Jean-Philippe Anglade, responsable scientifique à l’agence Biosphoto, connaît bien ces animaux. Il nous les présente et nous invite à les préserver.

Gaufre de Botta (Thomomys bottae) dans sa galerie souterraine, États-Unis

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© Tom McHugh/Science Source/Biosphoto

Portfolio

Les espèces « clef de voûte », pierres angulaires de la Terre Si précieux et pourtant si menacés, les animaux dits « clef de voûte » – abeille, éléphant, oiseau-mouche, requin, etc. – garantissent le maintien d’innombrables espèces liées entre elles. Jean-Philippe Anglade, responsable scientifique à l’agence Biosphoto, connaît bien ces animaux. Il nous les présente et nous invite à les préserver.

Gaufre de Botta (Thomomys bottae) dans sa galerie souterraine, États-Unis

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elles-ils font

ELLES-ILS FONT LEUR PART Et si on le faisait ensemble? • 34 Portraits • 38 Dossier • 40 Vent du sud • 54 Le goût de l’enfance • 56

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© Éleonore de Frahan

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ELLES-ILS FONT LEUR PART Et si on le faisait ensemble? • 34 Portraits • 38 Dossier • 40 Vent du sud • 54 Le goût de l’enfance • 56

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© Éleonore de Frahan

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© nool - Fotolia.com

Et si on le faisait ensemble ?

Les emballages occupent beaucoup de place dans nos poubelles. Face à ce constat navrant, deux jeunes entrepreneurs ont ouvert, à Bordeaux, un magasin sans emballages, repensant ainsi le modèle classique de l’épicerie de quartier. Texte : Sandrine David • Photos : Anne-Sophie Mauffré

L

L’épicerie 100 % locale

s e g a ll a b m e s n a s t e

34 kaizen

a Recharge est la première épicerie française à proposer tous ses produits en vrac ou dans des emballages consignés et à encourager ses clients à venir avec leurs propres contenants. « Nous avons eu envie de créer un magasin qui ressemble à l’endroit idéal où nous aimerions faire nos courses », expliquent Jules Rivet et Guillaume de Sanderval, les deux fondateurs. Ici, aucune quantité n’est imposée, même les épices se vendent au poids. Le client achète uniquement ce qu’il va consommer réellement, évitant ainsi le gaspillage alimentaire. « Nous sommes des enfants de la génération supermarché, nous avons fait une overdose des emballages et du gâchis qui règnent dans ces grandes surfaces. » Que peut-on trouver ici au gramme, au litre ou à l’unité ? À peu près tout, de la lessive au rouleau de papier toilette, en passant par les pâtes alimentaires, l’huile et les légumes. Pour les produits nécessitant un emballage en verre (laitages, confiture, certains liquides…), un système de consigne est proposé. Le verre est récupéré, nettoyé et réutilisé par les producteurs. Ouverte depuis juillet 2014, l’épicerie ne désemplit pas. Les deux jeunes fondateurs n’en reviennent toujours pas du taux de fréquentation – environ 150 personnes par jour avec un panier moyen de 25 euros. Il faut dire que les prix équivalent à ceux pratiqués par les magasins environnants. « À qualité égale, nous sommes moins chers que les supermarchés de proximité », assure Guillaume. L’économie réalisée sur les emballages, les quantités plus élevées vendues en vrac par le producteur et le circuit de distribution raccourci se répercutent sur le prix de vente, résolument accessible, même avec 80 % de produits d’origine biologique !

Du producteur engagé… Au-delà de la dimension écologique, Guillaume et Jules défendent passionnément le terroir et le savoir-faire des petits producteurs. Le concept de La Recharge repose sur une étroite collaboration avec des producteurs locaux, majoritairement bio, afin de pouvoir proposer des marchandises en vrac bien sûr, mais surtout des marchandises de qualité chaque saison. « Nous n’étions pas à tout prix attachés à vendre du bio, mais il s’avère que la majorité des producteurs qui s’inscrivaient dans notre approche étaient soit en bio, soit en reconversion », explique Guillaume. La recherche de producteurs partenaires a constitué la pierre angulaire du projet. « C’est le mouvement Slow Food local qui

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Et si on le faisait ensemble ?

Les emballages occupent beaucoup de place dans nos poubelles. Face à ce constat navrant, deux jeunes entrepreneurs ont ouvert, à Bordeaux, un magasin sans emballages, repensant ainsi le modèle classique de l’épicerie de quartier. Texte : Sandrine David • Photos : Anne-Sophie Mauffré

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L’épicerie 100 % locale

s e g a ll a b m e s n a s t e

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a Recharge est la première épicerie française à proposer tous ses produits en vrac ou dans des emballages consignés et à encourager ses clients à venir avec leurs propres contenants. « Nous avons eu envie de créer un magasin qui ressemble à l’endroit idéal où nous aimerions faire nos courses », expliquent Jules Rivet et Guillaume de Sanderval, les deux fondateurs. Ici, aucune quantité n’est imposée, même les épices se vendent au poids. Le client achète uniquement ce qu’il va consommer réellement, évitant ainsi le gaspillage alimentaire. « Nous sommes des enfants de la génération supermarché, nous avons fait une overdose des emballages et du gâchis qui règnent dans ces grandes surfaces. » Que peut-on trouver ici au gramme, au litre ou à l’unité ? À peu près tout, de la lessive au rouleau de papier toilette, en passant par les pâtes alimentaires, l’huile et les légumes. Pour les produits nécessitant un emballage en verre (laitages, confiture, certains liquides…), un système de consigne est proposé. Le verre est récupéré, nettoyé et réutilisé par les producteurs. Ouverte depuis juillet 2014, l’épicerie ne désemplit pas. Les deux jeunes fondateurs n’en reviennent toujours pas du taux de fréquentation – environ 150 personnes par jour avec un panier moyen de 25 euros. Il faut dire que les prix équivalent à ceux pratiqués par les magasins environnants. « À qualité égale, nous sommes moins chers que les supermarchés de proximité », assure Guillaume. L’économie réalisée sur les emballages, les quantités plus élevées vendues en vrac par le producteur et le circuit de distribution raccourci se répercutent sur le prix de vente, résolument accessible, même avec 80 % de produits d’origine biologique !

Du producteur engagé… Au-delà de la dimension écologique, Guillaume et Jules défendent passionnément le terroir et le savoir-faire des petits producteurs. Le concept de La Recharge repose sur une étroite collaboration avec des producteurs locaux, majoritairement bio, afin de pouvoir proposer des marchandises en vrac bien sûr, mais surtout des marchandises de qualité chaque saison. « Nous n’étions pas à tout prix attachés à vendre du bio, mais il s’avère que la majorité des producteurs qui s’inscrivaient dans notre approche étaient soit en bio, soit en reconversion », explique Guillaume. La recherche de producteurs partenaires a constitué la pierre angulaire du projet. « C’est le mouvement Slow Food local qui

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Dossier

Économie collaborative : économie de demain Texte : Anne-Sophie Novel Dessins : Julie Graux

L

e Web est né en 1989. Un quart de siècle que les échanges numériques sont entrés dans nos vies, nous invitant à envoyer des messages électroniques, à chater, à participer à des forums, à faire nos achats en ligne, puis à échanger bien plus que de l’information : rencontres, biens, services, compétences. Les jeunes générations grandissent avec un smartphone dans la main et nous avons tous, plus que jamais et à un niveau planétaire, la sensation d’être interconnectés.

Quel est l’impact de ces technologies sur notre quotidien ? Comment modifient-elles notre rapport au monde ? Participent-elles à une économie plus responsable et solidaire, à l’image de ce qu’affirme l’économiste Jeremy Rifkin ? Quels effets sur la conduite de nos politiques publiques ? Et qu’en est-il de notre gestion quotidienne ? Le partage à assistance numérique nous fait-il vraiment gagner du temps ?

Quel est l’impact du numérique dans nos vies ?

D

ifficile d’évaluer la valeur économique de l’économie du partage. Elle reste émergente et ne pèse encore pas beaucoup dans le PIB, principale mesure de nos sociétés. Faut-il prendre en compte le nombre de start-ups créées – entre 600 à 800 en France depuis 2009 1 –, les emplois générés, les revenus rendus possibles ? D’autant que d’autres critères de richesse peuvent être considérés : tonnes de CO2 économisées, lien social et solidarité générés, etc. Quelques éléments chiffrés existent toutefois : en 2013, l’économie du partage aurait représenté un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros, d’après le magazine américain Forbes. En 2014, toujours d’après le magazine, ce chiffre se serait accru de 25 %. Une autre étude, effectuée par PwC fin novembre 2014, estime pour sa part que le marché de cette jeune économie pourrait atteindre les 335 milliards de dollars (296 milliards d’euros) d’ici à 2025, contre seulement 15 milliards de dollars aujourd’hui (13 milliards d’euros).

On dispose aussi d’éléments sur les levées de fonds réalisées par certains sites ainsi que leur valorisation boursière (Uber est aujourd’hui valorisée 40 milliards de dollars, Airbnb à plus de 10 milliards, et BlaBlaCar a levé 100 millions de dollars – 88 millions d’euros – en juillet 2014). Des chiffres qui prouvent qu’une frange de l’économie du partage donne naissance à de nouveaux intermédiaires tout aussi capitalistes que leurs prédécesseurs, et ce alors qu’une étude effectuée par l’association Collporterre, en Bretagne, prouve que les initiatives qui se répandent le mieux sur ce territoire relèvent du domaine non marchand et se caractérisent par leur simplicité – tels les boîtes à livres, les réseaux d’échanges locaux parallèles, les incroyables comestibles, les grainothèques, etc. ■

Quelques chiffres

40 kaizen

Estimation personnelle suite à l’enquête effectuée dans La Vie Share, mode d’emploi, Éditions Alternatives, 2013

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Dossier

Économie collaborative : économie de demain Texte : Anne-Sophie Novel Dessins : Julie Graux

L

e Web est né en 1989. Un quart de siècle que les échanges numériques sont entrés dans nos vies, nous invitant à envoyer des messages électroniques, à chater, à participer à des forums, à faire nos achats en ligne, puis à échanger bien plus que de l’information : rencontres, biens, services, compétences. Les jeunes générations grandissent avec un smartphone dans la main et nous avons tous, plus que jamais et à un niveau planétaire, la sensation d’être interconnectés.

Quel est l’impact de ces technologies sur notre quotidien ? Comment modifient-elles notre rapport au monde ? Participent-elles à une économie plus responsable et solidaire, à l’image de ce qu’affirme l’économiste Jeremy Rifkin ? Quels effets sur la conduite de nos politiques publiques ? Et qu’en est-il de notre gestion quotidienne ? Le partage à assistance numérique nous fait-il vraiment gagner du temps ?

Quel est l’impact du numérique dans nos vies ?

D

ifficile d’évaluer la valeur économique de l’économie du partage. Elle reste émergente et ne pèse encore pas beaucoup dans le PIB, principale mesure de nos sociétés. Faut-il prendre en compte le nombre de start-ups créées – entre 600 à 800 en France depuis 2009 1 –, les emplois générés, les revenus rendus possibles ? D’autant que d’autres critères de richesse peuvent être considérés : tonnes de CO2 économisées, lien social et solidarité générés, etc. Quelques éléments chiffrés existent toutefois : en 2013, l’économie du partage aurait représenté un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros, d’après le magazine américain Forbes. En 2014, toujours d’après le magazine, ce chiffre se serait accru de 25 %. Une autre étude, effectuée par PwC fin novembre 2014, estime pour sa part que le marché de cette jeune économie pourrait atteindre les 335 milliards de dollars (296 milliards d’euros) d’ici à 2025, contre seulement 15 milliards de dollars aujourd’hui (13 milliards d’euros).

On dispose aussi d’éléments sur les levées de fonds réalisées par certains sites ainsi que leur valorisation boursière (Uber est aujourd’hui valorisée 40 milliards de dollars, Airbnb à plus de 10 milliards, et BlaBlaCar a levé 100 millions de dollars – 88 millions d’euros – en juillet 2014). Des chiffres qui prouvent qu’une frange de l’économie du partage donne naissance à de nouveaux intermédiaires tout aussi capitalistes que leurs prédécesseurs, et ce alors qu’une étude effectuée par l’association Collporterre, en Bretagne, prouve que les initiatives qui se répandent le mieux sur ce territoire relèvent du domaine non marchand et se caractérisent par leur simplicité – tels les boîtes à livres, les réseaux d’échanges locaux parallèles, les incroyables comestibles, les grainothèques, etc. ■

Quelques chiffres

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Estimation personnelle suite à l’enquête effectuée dans La Vie Share, mode d’emploi, Éditions Alternatives, 2013

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Le goût de l’enfance

Le conseil du vivre ensemble se réunit une fois par semaine à l’extérieur.

S

s Une école qui respire En pleine nature, dans le Diois (Drôme), à l’école Caminando, les enfants apprennent à coopérer, à communiquer et à jardiner au même titre qu’à progresser en mathématiques et en français. Ou comment prendre le temps de nourrir tous les talents sans distinction.

ur une plaine au pied du Vercors, au bout d’une allée arborée, un château. Et dans ce château : une école ! Une fois le porche passé, on découvre un potager, une serre, puis on aperçoit la silhouette de Jean-Louis Peytoureau, intervenant pédagogique responsable du volet permacole. Dans la pièce d’accueil, les élèves, assis en cercle sur des tapis, dialoguent en espagnol avec Muriel Fifils, fondatrice et directrice. Pour la séquence d’apprentissage suivante, celle du français, le groupe se scinde en deux. Les plus jeunes sont rejoints par Emmanuelle Mounier, la seconde enseignante, et les plus grands se rendent dans la grande pièce voisine. L’un va terminer un dossier laissé en suspens, l’autre vérifier l’orthographe d’un mot dans le dictionnaire, un troisième fouiller dans son casier à la recherche d’un tube de colle. Muriel fait penser à un chef d’orchestre, et la musique d’ensemble est belle. Dans cette atmosphère à la fois de détente et de travail, on se sent vite gagné par la vivacité ambiante : apprendre à jouer ensemble, ou jouer à apprendre ensemble fait naître une même joie au fond du cœur.

Se comprendre Dans cette alchimie se retrouve l’intention de départ : prendre le temps de s’intéresser à ce qu’Edgar Morin nomme la « compréhension humaine » 1, comme préalable au vivre ensemble. Être en paix avec soi et avec les autres conditionne fortement la disposition de chacun à offrir le meilleur de lui-même au fil de la journée. Dans cette école, pas de pédagogie figée, mais une

utilisation d’outils pédagogiques au service du sens donné aux journées passées ensemble. Par exemple, la théorie des « intelligences multiples », proposée pour la première fois par Howard Gardner en 1983, sert de socle à la compréhension de soi et de l’autre, comme en témoigne Muriel : « Demander aux enfants de lister les intelligences qui ont servi au bon déroulement

« Apprendre à jouer ensemble, ou jouer à apprendre ensemble fait naître une même joie au fond du cœur. » d’une activité est un moyen pour que chacun s’estime davantage. Ils observent les différences entre les uns et les autres : certains ont plus de facilités pour s’exprimer, d’autres un véritable talent pour calculer, un autre pour coordonner l’activité… Le groupe est riche de ces manières différentes d’appréhender le monde. L’enfant apprend qu’il a ses propres ressources, qu’il peut progresser sur certaines, que son voisin en a d’autres, que chacun a sa place dans la classe. Cela ouvre la voie de la coopération plutôt que celle de la hiérarchisation et de la stigmatisation : c’est un pas vers l’intelligence collective. »

Texte : Françoise Bronchart • Photos : Philippe Brulois 56 kaizen

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Le goût de l’enfance

Le conseil du vivre ensemble se réunit une fois par semaine à l’extérieur.

S

s Une école qui respire En pleine nature, dans le Diois (Drôme), à l’école Caminando, les enfants apprennent à coopérer, à communiquer et à jardiner au même titre qu’à progresser en mathématiques et en français. Ou comment prendre le temps de nourrir tous les talents sans distinction.

ur une plaine au pied du Vercors, au bout d’une allée arborée, un château. Et dans ce château : une école ! Une fois le porche passé, on découvre un potager, une serre, puis on aperçoit la silhouette de Jean-Louis Peytoureau, intervenant pédagogique responsable du volet permacole. Dans la pièce d’accueil, les élèves, assis en cercle sur des tapis, dialoguent en espagnol avec Muriel Fifils, fondatrice et directrice. Pour la séquence d’apprentissage suivante, celle du français, le groupe se scinde en deux. Les plus jeunes sont rejoints par Emmanuelle Mounier, la seconde enseignante, et les plus grands se rendent dans la grande pièce voisine. L’un va terminer un dossier laissé en suspens, l’autre vérifier l’orthographe d’un mot dans le dictionnaire, un troisième fouiller dans son casier à la recherche d’un tube de colle. Muriel fait penser à un chef d’orchestre, et la musique d’ensemble est belle. Dans cette atmosphère à la fois de détente et de travail, on se sent vite gagné par la vivacité ambiante : apprendre à jouer ensemble, ou jouer à apprendre ensemble fait naître une même joie au fond du cœur.

Se comprendre Dans cette alchimie se retrouve l’intention de départ : prendre le temps de s’intéresser à ce qu’Edgar Morin nomme la « compréhension humaine » 1, comme préalable au vivre ensemble. Être en paix avec soi et avec les autres conditionne fortement la disposition de chacun à offrir le meilleur de lui-même au fil de la journée. Dans cette école, pas de pédagogie figée, mais une

utilisation d’outils pédagogiques au service du sens donné aux journées passées ensemble. Par exemple, la théorie des « intelligences multiples », proposée pour la première fois par Howard Gardner en 1983, sert de socle à la compréhension de soi et de l’autre, comme en témoigne Muriel : « Demander aux enfants de lister les intelligences qui ont servi au bon déroulement

« Apprendre à jouer ensemble, ou jouer à apprendre ensemble fait naître une même joie au fond du cœur. » d’une activité est un moyen pour que chacun s’estime davantage. Ils observent les différences entre les uns et les autres : certains ont plus de facilités pour s’exprimer, d’autres un véritable talent pour calculer, un autre pour coordonner l’activité… Le groupe est riche de ces manières différentes d’appréhender le monde. L’enfant apprend qu’il a ses propres ressources, qu’il peut progresser sur certaines, que son voisin en a d’autres, que chacun a sa place dans la classe. Cela ouvre la voie de la coopération plutôt que celle de la hiérarchisation et de la stigmatisation : c’est un pas vers l’intelligence collective. »

Texte : Françoise Bronchart • Photos : Philippe Brulois 56 kaizen

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je change

JE SUIS LE CHANGEMENT Je vais bien, le monde va mieux • 62 Do It Yourself • 66 Nos bonnes adresses • 70 Cuisine • 74 Rendez-vous • 81 Le sourire d’Yvan • 83 Paroles de Colibris • 88 La chronique de Pierre Rabhi • 90

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© Patrick Mourral / Picturetank

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JE SUIS LE CHANGEMENT Je vais bien, le monde va mieux • 62 Do It Yourself • 66 Nos bonnes adresses • 70 Cuisine • 74 Rendez-vous • 81 Le sourire d’Yvan • 83 Paroles de Colibris • 88 La chronique de Pierre Rabhi • 90

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© Patrick Mourral / Picturetank

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je change

Je vais bien, le monde va mieux

Les plantes indispensables à votre santé

le romarin

Frais ou séché, le romarin a le double avantage de parfumer les plats et de posséder de multiples vertus pour le bien-être. Découvrons les bénéfices de cette plante facilement cultivable chez soi. Texte : Sylvie Hampikian • Photos : Carine Lutt

Le romarin évoque tant la Méditerranée qu’on a envie de prononcer son nom « avé l’accent ». Bien que ses feuilles effilées et son arôme puissant évoquent un petit conifère, ses jolies fleurs mauves sont sans équivoque : il s’agit bien d’un cousin de la sauge, de la lavande, de la menthe, du basilic et de la mélisse. Cette riche famille des Lamiacées est décidément une herboristerie à elle toute seule !

à lutter contre la fatigue et certaines maladies infectieuses. Et ses vertus ne s’arrêtent pas là, car la recherche récente a montré qu’il possédait de puissantes propriétés antioxydantes, qui lui valent d’être employé comme conservateur sous forme d’extrait. Mais cette capacité à neutraliser les radicaux libres toxiques est également bénéfique à notre corps, car elle permet de prévenir, entre autres, l’usure des articulations et les troubles de la mémoire. S’il conserve si bien les aliments et les cosmétiques, il semblerait que le romarin contribue aussi à conserver notre jeunesse !

Ses propriétés

Comment s’en servir ?

Le romarin est souvent désigné comme LA plante du foie, dont il favorise le fonctionnement. Or, le foie est une usine chimique dont l’un des rôles majeurs est de débarrasser en continu notre corps des molécules indésirables qui l’encrassent (déchets du métabolisme, résidus de médicaments ou de substances toxiques). En stimulant cette activité hépatique, le romarin est donc une plante dépurative, qui favorise la « détox ». De plus, comme il est doué de propriétés toniques et antiseptiques, le romarin aide aussi

Plante fraîche ou séchée (phytothérapie) : bien sûr, on peut toujours préparer le romarin « à l’ancienne », c’est-à-dire en tisane, seul ou mélangé à de bonnes copines, par exemple, dans une classique infusion digestive composée de romarin, de menthe et de mélisse. Pour une tasse, compter une cuillère à café du mélange en plantes séchées (ou 1 brin de chaque plante fraîche), à laisser infuser 5 minutes hors du feu et sous couvercle dans 25 cl d’eau à 90 °C. Cette tisane est utile notamment après un

Son portrait

62 kaizen

Si vous avez peu d’espace, un pot par exemple, choisissez une variété à port dressé. Les variétés à port étalé sont en revanche très décoratives.

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je change

Je vais bien, le monde va mieux

Les plantes indispensables à votre santé

le romarin

Frais ou séché, le romarin a le double avantage de parfumer les plats et de posséder de multiples vertus pour le bien-être. Découvrons les bénéfices de cette plante facilement cultivable chez soi. Texte : Sylvie Hampikian • Photos : Carine Lutt

Le romarin évoque tant la Méditerranée qu’on a envie de prononcer son nom « avé l’accent ». Bien que ses feuilles effilées et son arôme puissant évoquent un petit conifère, ses jolies fleurs mauves sont sans équivoque : il s’agit bien d’un cousin de la sauge, de la lavande, de la menthe, du basilic et de la mélisse. Cette riche famille des Lamiacées est décidément une herboristerie à elle toute seule !

à lutter contre la fatigue et certaines maladies infectieuses. Et ses vertus ne s’arrêtent pas là, car la recherche récente a montré qu’il possédait de puissantes propriétés antioxydantes, qui lui valent d’être employé comme conservateur sous forme d’extrait. Mais cette capacité à neutraliser les radicaux libres toxiques est également bénéfique à notre corps, car elle permet de prévenir, entre autres, l’usure des articulations et les troubles de la mémoire. S’il conserve si bien les aliments et les cosmétiques, il semblerait que le romarin contribue aussi à conserver notre jeunesse !

Ses propriétés

Comment s’en servir ?

Le romarin est souvent désigné comme LA plante du foie, dont il favorise le fonctionnement. Or, le foie est une usine chimique dont l’un des rôles majeurs est de débarrasser en continu notre corps des molécules indésirables qui l’encrassent (déchets du métabolisme, résidus de médicaments ou de substances toxiques). En stimulant cette activité hépatique, le romarin est donc une plante dépurative, qui favorise la « détox ». De plus, comme il est doué de propriétés toniques et antiseptiques, le romarin aide aussi

Plante fraîche ou séchée (phytothérapie) : bien sûr, on peut toujours préparer le romarin « à l’ancienne », c’est-à-dire en tisane, seul ou mélangé à de bonnes copines, par exemple, dans une classique infusion digestive composée de romarin, de menthe et de mélisse. Pour une tasse, compter une cuillère à café du mélange en plantes séchées (ou 1 brin de chaque plante fraîche), à laisser infuser 5 minutes hors du feu et sous couvercle dans 25 cl d’eau à 90 °C. Cette tisane est utile notamment après un

Son portrait

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Si vous avez peu d’espace, un pot par exemple, choisissez une variété à port dressé. Les variétés à port étalé sont en revanche très décoratives.

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Jérôme Martinez Brasseur à Montreuil

Une première gorgée de bière locale… ça se mérite ! À Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans le quartier des Murs à pêches, Jérôme Martinez nous ouvre les portes de sa microbrasserie, La Montreuilloise. Texte : Anne-Sophie Novel • Photos : Jérômine Derigny

À

DIY Do It Yourself

tout un art !

66 kaizen

des 38 hectares du quartier des Murs à pêches pour cultil’arrière d’une succession de hangars, un grand ver du houblon. « Il y a une demande de pieds de houpied de houblon signale que nous sommes blon et je teste actuellement l’acclimatation des différentes arrivés. À l’intérieur siègent cuves, sacs d’orge, variétés », explique-t-il. boîtes de houblon, bouteilles... Avant de se lancer dans En attendant, Jérôme Martinez transmet sa passion : cette activité, il y a un an, Jérôme Martinez avait œuvré tous les samedis, il accueille 16 stagiaires auxquels pendant vingt ans auprès de l’association Cimade pour il enseigne les bases du brassage : « Nous réalisons les droits des migrants. Vingt ans pendant lesquels il a ensemble le moût qui va ensuite fermenter pendant eu la sensation de se heurter à des murs administratifs, à deux semaines avant la mise en bouteilles de la bière. » des législations sans cesse plus inhumaines à l’encontre Chacun peut ainsi apprendre à brasser sa propre bière : des étrangers, à des préjugés profondément présents. « Si cela reste surtout une activité ludique pour la plupart Avec le houblon, il a su transformer cette amertume, des stagiaires, certains souhaitent par la suite démarrer au sens propre du terme. Un changement de cap issu leur propre production à la maison, et d’autres ont le d’une rencontre avec le fondateur de la microbrasserie projet de créer une brasserie. » Zymotik, en 2013 : « Il m’a charmé par son approche du Une chose est sûre : le succès de La Montreuilloise ne métier de brasseur, qui consiste à transmettre avant tout lui monte pas à la tête. Depuis juin 2014, il a produit des sensations et du plaisir. J’ai découvert un monde vi16 000 bouteilles de 75 cl, et, si les stages sont déjà vant, complexe, qui force à l’humilité [il faut des années complets pour les six mois à venir, Jérôme Martinez pour commencer à maîtriser l’art de la fermentation]. » souhaite maîtriser sa production et ne pas grossir trop La Montreuilloise est née dans un contexte particulier vite. Objectif pour 2015 ? Augmenter la production d’éclosion massive de microbrasseries artisanales. « La pour assurer la présence de sa bière, à terme, sur une plupart des brasseurs que je rencontre sont nouveaux cinquantaine de lieux de vente – contre une quinzaine dans ce métier, et beaucoup ont eu des parcours simiaujourd’hui, essentiellement des Biocoop, des AMAP, laires au mien. Ce mouvement étant hors cadre, il n’est des coopératives alimentaires, des cafés associatifs et pas encore vraiment normé », explique le jeune entredes restaurants de la région parisienne. Il lancera ce preneur, également sensible à l’engagement écologique printemps une campagne et social impliqué par son activité. « Une petite production ▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲ participative pour financer l’installation de deux noulocale, artisanale, écologique velles cuves de fermentaet citoyenne en banlieue, cela tion et envisage d’améliorer ouvre beaucoup de perspecsa gestion des eaux de retives pour agir sur la ville et froidissement tout autant sur les modes de vie et de En France, le nombre de brasseries s’est effondré entre que la valorisation de ses consommation. » 1910 (2 670 brasseries sur le territoire) et 1980 (22 brasseries drêches (les résidus solides Les yeux de Jérôme brillent au total). La tendance s’inverse à partir de 1985 avec du malt d’orge). Ne reste lorsqu’il explique la provel’ouverture de deux microbrasseries (dont la production est plus qu’à déguster : santé nance de ses produits, qu’il comprise entre 300 et 1 000 hectolitres par an) : la Coreff La Montreuilloise ! ■ vous fait sentir les arômes, en Bretagne et Les 3 brasseurs à Lille. Depuis 2010, nous qu’il vous décrit le processus assistons à un véritable essor : le nombre de brasseries a de fermentation et son envie doublé en quatre ans, passant de 339 à 600. de réhabiliter une petite partie

Une multiplication des microbrasseries

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Jérôme Martinez Brasseur à Montreuil

Une première gorgée de bière locale… ça se mérite ! À Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans le quartier des Murs à pêches, Jérôme Martinez nous ouvre les portes de sa microbrasserie, La Montreuilloise. Texte : Anne-Sophie Novel • Photos : Jérômine Derigny

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DIY Do It Yourself

tout un art !

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des 38 hectares du quartier des Murs à pêches pour cultil’arrière d’une succession de hangars, un grand ver du houblon. « Il y a une demande de pieds de houpied de houblon signale que nous sommes blon et je teste actuellement l’acclimatation des différentes arrivés. À l’intérieur siègent cuves, sacs d’orge, variétés », explique-t-il. boîtes de houblon, bouteilles... Avant de se lancer dans En attendant, Jérôme Martinez transmet sa passion : cette activité, il y a un an, Jérôme Martinez avait œuvré tous les samedis, il accueille 16 stagiaires auxquels pendant vingt ans auprès de l’association Cimade pour il enseigne les bases du brassage : « Nous réalisons les droits des migrants. Vingt ans pendant lesquels il a ensemble le moût qui va ensuite fermenter pendant eu la sensation de se heurter à des murs administratifs, à deux semaines avant la mise en bouteilles de la bière. » des législations sans cesse plus inhumaines à l’encontre Chacun peut ainsi apprendre à brasser sa propre bière : des étrangers, à des préjugés profondément présents. « Si cela reste surtout une activité ludique pour la plupart Avec le houblon, il a su transformer cette amertume, des stagiaires, certains souhaitent par la suite démarrer au sens propre du terme. Un changement de cap issu leur propre production à la maison, et d’autres ont le d’une rencontre avec le fondateur de la microbrasserie projet de créer une brasserie. » Zymotik, en 2013 : « Il m’a charmé par son approche du Une chose est sûre : le succès de La Montreuilloise ne métier de brasseur, qui consiste à transmettre avant tout lui monte pas à la tête. Depuis juin 2014, il a produit des sensations et du plaisir. J’ai découvert un monde vi16 000 bouteilles de 75 cl, et, si les stages sont déjà vant, complexe, qui force à l’humilité [il faut des années complets pour les six mois à venir, Jérôme Martinez pour commencer à maîtriser l’art de la fermentation]. » souhaite maîtriser sa production et ne pas grossir trop La Montreuilloise est née dans un contexte particulier vite. Objectif pour 2015 ? Augmenter la production d’éclosion massive de microbrasseries artisanales. « La pour assurer la présence de sa bière, à terme, sur une plupart des brasseurs que je rencontre sont nouveaux cinquantaine de lieux de vente – contre une quinzaine dans ce métier, et beaucoup ont eu des parcours simiaujourd’hui, essentiellement des Biocoop, des AMAP, laires au mien. Ce mouvement étant hors cadre, il n’est des coopératives alimentaires, des cafés associatifs et pas encore vraiment normé », explique le jeune entredes restaurants de la région parisienne. Il lancera ce preneur, également sensible à l’engagement écologique printemps une campagne et social impliqué par son activité. « Une petite production ▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲ participative pour financer l’installation de deux noulocale, artisanale, écologique velles cuves de fermentaet citoyenne en banlieue, cela tion et envisage d’améliorer ouvre beaucoup de perspecsa gestion des eaux de retives pour agir sur la ville et froidissement tout autant sur les modes de vie et de En France, le nombre de brasseries s’est effondré entre que la valorisation de ses consommation. » 1910 (2 670 brasseries sur le territoire) et 1980 (22 brasseries drêches (les résidus solides Les yeux de Jérôme brillent au total). La tendance s’inverse à partir de 1985 avec du malt d’orge). Ne reste lorsqu’il explique la provel’ouverture de deux microbrasseries (dont la production est plus qu’à déguster : santé nance de ses produits, qu’il comprise entre 300 et 1 000 hectolitres par an) : la Coreff La Montreuilloise ! ■ vous fait sentir les arômes, en Bretagne et Les 3 brasseurs à Lille. Depuis 2010, nous qu’il vous décrit le processus assistons à un véritable essor : le nombre de brasseries a de fermentation et son envie doublé en quatre ans, passant de 339 à 600. de réhabiliter une petite partie

Une multiplication des microbrasseries

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elles-ils font

Nos bonnes adresses r

Prendre soin de soi

e

p

Paris 9e Au nord de cet arrondissement, un boulevard avec des bus qui déposent des touristes en route pour le Sacré-Cœur, Pigalle, le Moulin Rouge. Au sud, un boulevard avec des bus qui déposent des touristes en quête d’un parfum, d’un vêtement, d’un souvenir parisien. Entre les deux, un quartier en pente... Visite ! Texte et photos : Pascal Greboval • Dessins : Manu Thuret

70 kaizen

Le coin des enfants À La mine e, les enfants n’apprennent pas une technique artistique spécifique, Tof les aide à débrider leur créativité. « Les enfants ont une approche primitive de l’art, il faut simplement accompagner leur expression créative », explique ce graphiste à l’origine du lieu. Les enfants âgés de 6 à 12 ans sont accueillis en groupe de 8 maximum. Tof les initie à toutes les formes d’expressions artistiques : vidéo, peinture, collage, dessin, en privilégiant les matériaux récupérés. À La parenthèse enchantée, Martine invite les enfants à faire une pause, une parenthèse : CQFD ! Ouvert pour les enfants de 2 à 16 ans, l’association propose une large palette d’activités pour mieux se connaître et mieux connaître les autres : théâtre, danse, dessin, yoga, cours d’anglais... Comptez 220 € pour un trimestre d’activités. Vous pouvez aussi y organiser des anniversaires avec des animations spécifiques : maquillage, marionnettes, contes, magie, clowns. Adultes, vous êtes jaloux ? Ce centre propose aussi des activités de maintien physique à votre intention : yoga, qi gong, Pilates...

Quelques adresses méritent le détour ! L’idée est simple et généreuse : ouvrir une table d’hôtes dont les bénéfices permettent de proposer des activités aux personnes du quartier en manque de lien social. C’est ainsi qu’en 2007, dans un ancien restaurant, Melissa, alors avocate, crée Tout Autre Chose. Huit ans plus tard, l’association offre gratuitement des activités à 13 000 personnes en moyenne par an : loisirs créatifs, informatique, visites de Paris, aide administrative, cuisine, etc. Venir manger ici le midi, c’est donc offrir une bulle de bien-être à ceux qui en manquent un peu. Vous pouvez aussi devenir bénévole de l’association ou privatiser le lieu pour un faible budget. Le Centre Uma vous propose deux approches pour vous maintenir en forme : des thérapies manuelles – massage ayurvédique et shiatsu – ou un renforcement musculaire grâce à une méthode originale et à la mode : le Gyrotonic. Cette technique permet aux ligaments de s’assouplir et de se renforcer, simultanément, réduisant ainsi les raideurs. Ateliers, stages, cours collectifs, massages, etc. Le Centre Qee r propose diverses activités pour retrouver une vitalité que, parfois, la vie quotidienne ébranle un peu. En créant ce centre en 2008, Véronique souhaitait permettre à tous les gens en quête d’équilibre d’accéder à des univers un peu éloignés, tels le yoga, le tai-chi, le shiatsu ou la méditation, par une approche plus occidentale. « L’idée est de créer un pont entre notre mode de vie occidental et des pratiques orientales qui, parfois, semblent inaccessibles. Les gens commencent par des cours de Pilates et, au fil du temps, s’initient à la méditation. » Les femmes enceintes trouveront aussi des ateliers pour vivre une grossesse en pleine forme.

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Paris 9e Au nord de cet arrondissement, un boulevard avec des bus qui déposent des touristes en route pour le Sacré-Cœur, Pigalle, le Moulin Rouge. Au sud, un boulevard avec des bus qui déposent des touristes en quête d’un parfum, d’un vêtement, d’un souvenir parisien. Entre les deux, un quartier en pente... Visite ! Texte et photos : Pascal Greboval • Dessins : Manu Thuret

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Le coin des enfants À La mine e, les enfants n’apprennent pas une technique artistique spécifique, Tof les aide à débrider leur créativité. « Les enfants ont une approche primitive de l’art, il faut simplement accompagner leur expression créative », explique ce graphiste à l’origine du lieu. Les enfants âgés de 6 à 12 ans sont accueillis en groupe de 8 maximum. Tof les initie à toutes les formes d’expressions artistiques : vidéo, peinture, collage, dessin, en privilégiant les matériaux récupérés. À La parenthèse enchantée, Martine invite les enfants à faire une pause, une parenthèse : CQFD ! Ouvert pour les enfants de 2 à 16 ans, l’association propose une large palette d’activités pour mieux se connaître et mieux connaître les autres : théâtre, danse, dessin, yoga, cours d’anglais... Comptez 220 € pour un trimestre d’activités. Vous pouvez aussi y organiser des anniversaires avec des animations spécifiques : maquillage, marionnettes, contes, magie, clowns. Adultes, vous êtes jaloux ? Ce centre propose aussi des activités de maintien physique à votre intention : yoga, qi gong, Pilates...

Quelques adresses méritent le détour ! L’idée est simple et généreuse : ouvrir une table d’hôtes dont les bénéfices permettent de proposer des activités aux personnes du quartier en manque de lien social. C’est ainsi qu’en 2007, dans un ancien restaurant, Melissa, alors avocate, crée Tout Autre Chose. Huit ans plus tard, l’association offre gratuitement des activités à 13 000 personnes en moyenne par an : loisirs créatifs, informatique, visites de Paris, aide administrative, cuisine, etc. Venir manger ici le midi, c’est donc offrir une bulle de bien-être à ceux qui en manquent un peu. Vous pouvez aussi devenir bénévole de l’association ou privatiser le lieu pour un faible budget. Le Centre Uma vous propose deux approches pour vous maintenir en forme : des thérapies manuelles – massage ayurvédique et shiatsu – ou un renforcement musculaire grâce à une méthode originale et à la mode : le Gyrotonic. Cette technique permet aux ligaments de s’assouplir et de se renforcer, simultanément, réduisant ainsi les raideurs. Ateliers, stages, cours collectifs, massages, etc. Le Centre Qee r propose diverses activités pour retrouver une vitalité que, parfois, la vie quotidienne ébranle un peu. En créant ce centre en 2008, Véronique souhaitait permettre à tous les gens en quête d’équilibre d’accéder à des univers un peu éloignés, tels le yoga, le tai-chi, le shiatsu ou la méditation, par une approche plus occidentale. « L’idée est de créer un pont entre notre mode de vie occidental et des pratiques orientales qui, parfois, semblent inaccessibles. Les gens commencent par des cours de Pilates et, au fil du temps, s’initient à la méditation. » Les femmes enceintes trouveront aussi des ateliers pour vivre une grossesse en pleine forme.

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Cuisine sauvage & délicieux !

D

La grande berce… une velue au cœur tendre ! Bien qu’omniprésente dans nos campagnes, la grande berce est une comestible injustement méconnue. Promeneurs et cyclistes passent souvent devant cette ombellifère, sans savoir quels trésors gourmands et curatifs elle cache... Textes et photos : Linda Louis 74 kaizen

▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲

Identification de Heracleum sphondylium (Apiacées *)

Grande plante vivace, pouvant atteindre 1,5 m de hauteur, à la tige robuste, cannelée (marquée de sillons verticaux), velue, creuse, verte et parfois teintée de pourpre (jamais de taches, contrairement à la berce du Caucase). Feuilles très grandes, vert tendre à l’état jeune, vert glauque à maturité, aux pétioles (tiges des feuilles) engainantes, découpées en lobes variables, légèrement velues sur le dessus. Inflorescence (ombelle) de 15 à 40 rayons (jusqu’à 18 cm de diamètre), composée de petites fleurs blanches à rosâtres. Fruits ovales composés de deux graines accolées comprimés et striées verticalement, de 0,5 à 1 cm de long. Racine pivotante, ramifiée, volumineuse, blanche et aromatique. Habitat à mi-ombre, dans les prairies, au bord des chemins, à l’orée des bois. Récolte des jeunes pousses (pattes d’ours) entre avril et juin, des boutons floraux (brocolis) entre mai et septembre, des graines entre août et octobre quand elles sont encore vertes. La récolte peut s’étaler jusqu’en novembre (avec les repousses). * Anciennement appelées ombellifères ▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲

Cuisine

ans les prairies ou au bord des routes, la grande berce aime coloniser l’espace végétal. Elle y apporte une touche de poésie certaine, grâce à son port élégant et ses larges ombelles blanc nacré. À ses pieds, on entraperçoit de jeunes tiges florales étonnantes : les « pattes d’ours ». On les nomme ainsi à cause de leurs jeunes feuilles vert tendre, recroquevillées sur elles-mêmes, pointues et recouvertes d’un duvet de poils blanchâtres. L’autre nom vernaculaire de la berce, la branc-ursine, confirme cette comparaison avec le plantigrade. Quant à son nom botanique, Heracleum sphondylium, du grec Héraclès (Hercule) et du latin spondylus (vertèbre), il souligne son caractère robuste. Pour autant, ses jeunes pousses restent tendres et juteuses comme des asperges et leur parfum évoque celui de la carotte, de la mandarine ou de la noix de coco. C’est un régal végétal abondant, facilement reconnaissable et accessible sur une longue période allant du printemps à l’automne. En mai et juin, la Belle prend de la hauteur et forme des boutons floraux évoquant des petits bouquets de brocoli. Cueillez les sommités peu ouvertes, encore engainées et laissant voir des petits bourgeons verts agglutinés. Placez-les dans un sachet kraft et, à défaut de les cuisiner d’emblée, stockez-les jusqu’à 3 jours dans le bas du réfrigérateur. À maturité, les fleurs produisent des graines aromatiques à la senteur d’agrumes que l’on prélève ainsi : choisissez des ombelles chargées de fruits ni trop verts, ni trop secs (les spécimens tachés de blanc sont moisis), qui restent accrochés si on les secoue (gage de fraîcheur) ; rincez-les, puis disposez-les tête à l’envers sur un grand torchon pour les faire sécher (2 jours) ; détachez les graines et refaites sécher 1 ou 2 jours ; stockez-les une fois sèches dans un bocal (avec une pincée de grains de riz qui absorbe l’humidité résiduelle). La berce sphondyle est aussi une alliée pour les jardiniers. Plante nectarifère de premier choix, elle attire de nombreux insectes comme l’abeille, la punaise arlequin ou la cétoine dorée (joli coléoptère à la robe bleu-vert métallisé). Laissez-lui un peu de place dans votre jardin, elle vous le rendra bien. Et n’oubliez pas, pour l’identifier, pensez « poils », « fourrure » ou « patte velue » !

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La grande berce… une velue au cœur tendre ! Bien qu’omniprésente dans nos campagnes, la grande berce est une comestible injustement méconnue. Promeneurs et cyclistes passent souvent devant cette ombellifère, sans savoir quels trésors gourmands et curatifs elle cache... Textes et photos : Linda Louis 74 kaizen

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Identification de Heracleum sphondylium (Apiacées *)

Grande plante vivace, pouvant atteindre 1,5 m de hauteur, à la tige robuste, cannelée (marquée de sillons verticaux), velue, creuse, verte et parfois teintée de pourpre (jamais de taches, contrairement à la berce du Caucase). Feuilles très grandes, vert tendre à l’état jeune, vert glauque à maturité, aux pétioles (tiges des feuilles) engainantes, découpées en lobes variables, légèrement velues sur le dessus. Inflorescence (ombelle) de 15 à 40 rayons (jusqu’à 18 cm de diamètre), composée de petites fleurs blanches à rosâtres. Fruits ovales composés de deux graines accolées comprimés et striées verticalement, de 0,5 à 1 cm de long. Racine pivotante, ramifiée, volumineuse, blanche et aromatique. Habitat à mi-ombre, dans les prairies, au bord des chemins, à l’orée des bois. Récolte des jeunes pousses (pattes d’ours) entre avril et juin, des boutons floraux (brocolis) entre mai et septembre, des graines entre août et octobre quand elles sont encore vertes. La récolte peut s’étaler jusqu’en novembre (avec les repousses). * Anciennement appelées ombellifères ▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲

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ans les prairies ou au bord des routes, la grande berce aime coloniser l’espace végétal. Elle y apporte une touche de poésie certaine, grâce à son port élégant et ses larges ombelles blanc nacré. À ses pieds, on entraperçoit de jeunes tiges florales étonnantes : les « pattes d’ours ». On les nomme ainsi à cause de leurs jeunes feuilles vert tendre, recroquevillées sur elles-mêmes, pointues et recouvertes d’un duvet de poils blanchâtres. L’autre nom vernaculaire de la berce, la branc-ursine, confirme cette comparaison avec le plantigrade. Quant à son nom botanique, Heracleum sphondylium, du grec Héraclès (Hercule) et du latin spondylus (vertèbre), il souligne son caractère robuste. Pour autant, ses jeunes pousses restent tendres et juteuses comme des asperges et leur parfum évoque celui de la carotte, de la mandarine ou de la noix de coco. C’est un régal végétal abondant, facilement reconnaissable et accessible sur une longue période allant du printemps à l’automne. En mai et juin, la Belle prend de la hauteur et forme des boutons floraux évoquant des petits bouquets de brocoli. Cueillez les sommités peu ouvertes, encore engainées et laissant voir des petits bourgeons verts agglutinés. Placez-les dans un sachet kraft et, à défaut de les cuisiner d’emblée, stockez-les jusqu’à 3 jours dans le bas du réfrigérateur. À maturité, les fleurs produisent des graines aromatiques à la senteur d’agrumes que l’on prélève ainsi : choisissez des ombelles chargées de fruits ni trop verts, ni trop secs (les spécimens tachés de blanc sont moisis), qui restent accrochés si on les secoue (gage de fraîcheur) ; rincez-les, puis disposez-les tête à l’envers sur un grand torchon pour les faire sécher (2 jours) ; détachez les graines et refaites sécher 1 ou 2 jours ; stockez-les une fois sèches dans un bocal (avec une pincée de grains de riz qui absorbe l’humidité résiduelle). La berce sphondyle est aussi une alliée pour les jardiniers. Plante nectarifère de premier choix, elle attire de nombreux insectes comme l’abeille, la punaise arlequin ou la cétoine dorée (joli coléoptère à la robe bleu-vert métallisé). Laissez-lui un peu de place dans votre jardin, elle vous le rendra bien. Et n’oubliez pas, pour l’identifier, pensez « poils », « fourrure » ou « patte velue » !

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mars 2015

MARS 6 au 8 mars Salon Bio Foodle 6e édition Charleroi Expo, Belgique www.biofoodle.be

[ÉVÉNEMENT KAIZEN] RETROUVEZ-NOUS SUR PLACE ! 20 au 23 mars Salon Vivre Autrement 28e édition Parc Floral, Paris (75012) www.salon-vivreautrement.com [ÉVÉNEMENT KAIZEN] RETROUVEZ-NOUS STAND G88 20 au 23 mars Salon du livre de Paris 35e édition Paris expo Porte de Versailles, Paris 15e www.salondulivreparis.com

12 au 15 mars Salon du Bois et de l’Habitat Alpexpo, Grenoble (38) www.salondubois.com

20 au 30 mars Semaine pour les alternatives aux pesticides 10e édition Partout en France et dans le monde www.semaine-sans-pesticides.fr

14 mars Rencontre avec Emmanuel Druon animée par Cyril Dion Librairie du 104, Paris 19e 01 40 38 85 65

21 mars Printemps de l’Optimisme Conseil Économique et Social, Paris 16e www.printempsdeloptimisme.com

▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲▲

l e

s a l o n

18 au 20 mars Salon Écobat 12e édition, le rendez-vous du bâtiment et de la ville durable Paris expo Porte de Versailles, Paris 15e www.salon-ecobat.com 19 au 22 mars Salon Destinations nature 31e édition, le salon des randonnées, des sports et voyages nature. Paris expo Porte de Versailles, Paris 15e www.randonnee-nature.com 20 au 22 mars Salon du Randonneur 9e édition Cité Internationale/Centre des Congrès, Lyon (69) www.randonnee.org

INVITATION GRATUITE

20 au 22 mars Salon La Vie autrement 13e édition Grimaud (83) www.bio-logiques.fr

pour 2 personnes avec cette page ou à télécharger sur

+PYLJ[ 4H[PU 80 kaizen

28 avril au 3 mai Formation auto-constructeur Les Amanins, La Roche-sur-Grâne (26) www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

PASSEZ À L’ACTE !

28 mars Le WWF appelle les citoyens à couper l’électricité partout dans le monde pendant une heure, de 20 h 30 à 21 h 30. www.earthhour.fr

AVRIL 3 avril au 3 mai Festival Photo de Mer 11e édition Vannes (56) www.photodemer.fr 7 au 21 avril Festival international du Film des droits de l’homme de Paris 13e édition Paris et Île-de-France www.festival-droitsdelhomme.org/ paris 10 au 12 avril Salon Bio & Co 8e édition Micropolis, Besançon (25) www.salonbioeco.com 17 avril La Bio dans les ét oiles, avec Vandana Shiva, Olivier de Schutt er, Gilles-Éric Séralini... Théâtre d’Annonay (07) www.labiodanslesetoiles.com

14 mars La Villette, Paris 19e Le Club des jardiniers Villette : jardinage parentsenfants selon des méthodes naturelles. www.lavillette.com • 01 40 03 75 89 30 mars au 3 avril Mas de Beaulieu, Lablachère (07) Stage Approche de la permaculture : 5 jours pour aiguiser le sens de l’observation et découvrir comment mettre en interrelation les éléments présents dans un jardin. www.terre-humanisme.org • 04 75 36 65 40 3 au 6 avril Ferme du Plessis (28) Formation sur les forêts nourricières : les forêts nourricières reproduisent les principes de l’écosystème forestier dans un jardin pour maximiser la production et minimiser le travail de l’humain. www.etw-france.org 6 au 10 avril Mas de Beaulieu, Lablachère (07) Stage Le Potager Agroécologique niveau 1 : pour acquérir les bases pratiques et théoriques. www.terre-humanisme.org • 04 75 36 65 40 [SÉJOUR KAIZEN] 25 au 29 avril La Lune en bouche, Saint-Andéol (26) Séjour cueillette et cuisine sauvage. Chaque matin : sortie botanique (cueillette de fleurs, de plantes et fruits sauvages). Après-midi : baignade, rando, qi gong, atelier pain… www.laluneenbouche.com • 04 75 21 26 34

KAI

www.salon-vivreautrement.com

28 avril au 3 mai Forum « Éduquer pour élever les consciences ». Un séminaire d’intelligence collective dédié aux professeurs, enseignants, éducateurs et citoyens parents. Les Amanins, La Roche-sur-Grâne (26) www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

S U O V Z E D N E R

[ÉVÉNEMENT KAIZEN] 18 mars Conférence : L’économie collaborative, l’économie de demain ? Conférence animée par Cyril Dion et Anne-Sophie Novel. Institut Goethe, Paris 16e www.kaizen-magazine.fr • 01 56 03 54 71

é t h i q u e & b i o

de Metz

Bientôt les beaux jours, un retour à la terre s’impose !

L’AGENDA KAIZEN MARS-AVRIL 2015

Vivre Autrement

17 au 19 avril Salon Bio à 100 % Parc des e xpositions Métropole, Metz (57) www.salonbioeco.com

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28 e édition Parc Floral de Paris

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