PACK 19,80 €
1 HORS-SERIE KAIZEN + 1 DVD « En Quête de Sens »
EN QUÊTE DE SENS ?
ELLES, ILS SONT PASSÉS À L'ACTE, ET VOUS MONTRENT LE CHEMIN. — PORTRAITS & EXERCICES PRATIQUES
TROUVER UN TRAVAIL, UNE ACTIVITÉ QUI CORRESPOND À VOS VALEURS
Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 98 913 € Siège social 74A, rue de Paris - 35000 Rennes info@kaizen-magazine.fr www.kaizen-magazine.com
EDITO
Hors-série En quête de sens Juillet-août 2020 Imprimé sur papier certifié PEFC Fondateurs Cyril Dion, Yvan Saint-Jours, Patrick Baldassari et Pascal Greboval Directeur de la publication Patrick Baldassari
DANS LE MÊME SENS !
Rédacteur en chef Pascal Greboval Rédactrice en chef adjointe Sabah Rahmani Secrétaire de rédaction Emmanuelle Painvin Delphine Dias Audrey Robin Journaliste multimédia Maëlys Vésir Community manager Faustine Lobbé Stagiaires pour ce numéro Charlène Dosio Clara Jaeger Marius Matty Laure du Mesnildot Directrice administrative et financière Céline Pageot Gestionnaire service abonnements Cyrielle Bulgheroni Abonnements et commandes 74A, rue de Paris - 35000 Rennes abonnement@kaizen-magazine.fr Tél. 02 23 24 26 40 Direction artistique, maquette et mise en pages • www.hobo.paris hobo.paris - hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Photo de couverture © Stephan Gladieu Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (Imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées SIRET : 539 732 990 000 38 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0322 K 91284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution
Pascal G rebova l R édacteu r en c h ef
J
«
e te conseille de faire des études si tu veux réussir et bien gagner ta vie. » Combien de fois a-t-on entendu cette phrase ? Et surtout, que signifie « réussir et bien gagner sa vie » ? Dans notre société occidentale, cette expression sous-entend avoir un bon salaire, une belle situation, de la reconnaissance… bref, avoir plutôt qu’être ! Mais cette course à l’avoir semble se fissurer, le rêve de réussite se déliter. Aujourd’hui, en effet, nombreux sont celles, ceux qui souhaitent avoir une activité professionnelle en cohérence, en harmonie avec les valeurs personnelles qui les animent. Qu’il n’y ait plus de dissonance entre leurs jobs et leurs convictions. Car bonne nouvelle, la prise de conscience de l’urgence de changer de modèle sociétal s’étend, la communauté de celles, ceux qui « font leur part », mangent bio, local, donnent de l’argent à Colibris ou d’autres ONG, achètent en vrac, vont au boulot à vélo… s’accroît. Mais pour quelques-uns le dilemme les taraude et ça sent le claquage quand elles, ils donnent huit heures de leur temps quotidien à des entreprises peu vertueuses. Bref, l’envie de congruence entre nos convictions et notre activité professionnelle s’accentue. Selon de récentes études, 90 % des salariés français pensent à changer de travail, se reconvertir 1. Mais reste le passage à l’acte. Souvent, il est difficile, il fait peur, car nous sommes « drogués » au confort. Et c’est compréhensible, il n’y a pas à juger, à disqualifier celles, ceux qui hésitent à franchir le pas. Nous n’avons pas de solutions clés en main à offrir, car, oui, changer, c’est difficile… et la capacité à le faire est propre à chacun.e : elle ne se décrète pas. Nous suggérons donc simplement dans ce hors-série des pistes, des réflexions, pour accompagner celles et ceux qui le désirent dans cette quête de sens. Ce que nous espérons cependant, c’est qu’en accordant nos convictions et nos pratiques ou, dit autrement, en étant plus nombreux à « tirer dans le même sens », nous soyons plus nombreux à être en paix, individuellement et collectivement. En paix avec la nature, en paix avec notre nature. 1 Source : étude nouvelleviepro.fr, mai 2019.
Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse • Tél. 05 63 94 15 50 Distribution MLP Vente au numéro pour les diffuseurs Destination Média • Tél. 01 56 82 12 00 contact@destinationmedia.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peuvent être reproduits sans l’autorisation du magazine. Merci.
E N QUÊ TE DE SE NS
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E n q uEte d e s e ns
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ouvent, un film est une adaptation d’un livre, d’un roman. Cependant, il y a parfois des exceptions : certaines histoires sont d’abord projetées sur les écrans, puis, dans un second temps, rejoignent les rayons des librairies. Ce hors-série Kaizen s’inscrit plutôt dans cette démarche. Inspiré par le film et le projet éponyme de Marc de La Ménardière et Nathanaël Coste – un road-movie à la rencontre de ceux qui construisent le monde de demain – « En quête de sens » est initialement un sommet en ligne publié sur kaizen-magazine.com : à travers des interviews vidéo, une vingtaine de personnes témoignent de leur parcours et donnent des pistes à tous ceux – et ils sont nombreux aujourd’hui – qui cherchent à conjuguer valeurs personnelles et activité professionnelle. Ce premier sommet en ligne, organisé à l’aube de cette historique année 2020, a été un succès. Forts de ce constat, nous avons eu envie de prolonger l’aventure et de rassembler sur un support imprimé la copieuse somme d’informations partagées par nos témoins afin que vous, amie lectrice, ami lecteur en quête de sens, puissiez les lire et relire posément, et ainsi mûrir votre réflexion. Nous avons donc retranscrit dans cet opus la substantifique moelle des entretiens réalisés par Cypriane El-Chami, journaliste, et Pascal Greboval, rédacteur en chef. Pour vous donner à voir les multiples champs des possibles et nourrir votre inspiration, nous y avons ajouté des reportages sur des projets issus de ces changements de vie. Enfin, pour vous aider à progresser dans votre nouvelle voie, nous avons conçu, avec Gaëlle Baldassari, coach, des exercices pratiques. Les entretiens vidéo sont accessibles ici, en intégralité. ou ici : www.kaizen-magazine.com/participer-a-nos-evenements/ Pour vous remercier de votre fidélité, nous sommes heureux de vous offrir une remise exceptionnelle de 50 % sur ce sommet vidéo en ligne grâce au code promo KSENS, valable jusqu'au 31/12/2020. Dans ce hors-série vous trouverez aussi des haïkus, une forme japonaise de poésie permettant de noter les émotions, et de célébrer l’évanescence des choses. Bonne lecture, bon visionnage et bonne « quête de sens » !
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K AIZEN -HORS-SÉRIE
sommai r e ÉDITO 3
Interview
Exercice 3
PRÉSENTATION 4
“MA DÉFINITION DU SENS, C’EST GÉNÉRER DE LA VIE.″ 12
Interview
PRÉFACE, MARC DE LA MÉNARDIÈRE & NATHANAËL COSTE 8
BORIS AUBLIGINE
CE QUE JE JALOUSE
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EMMANUEL DRUON
Portrait
SANDRA DARTEVEL
D’INGÉNIEURE EN BÉTON ARMÉ À CONFÉRENCIÈRE ET COACH 18
“L’IDÉE D’ENTREPRENDRE SANS DÉTRUIRE.″ 46 Portrait
SANDRINE MORISSON
Exercice 1
CE QUI M’ANIME PROFONDÉMENT
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DE L’INDUSTRIE DU LUXE À LA PEINTURE ET AU MONDE ASSOCIATIF 52
Interview
Exercice 4
“LA BONNE DÉCISION, C’EST LA MANIÈRE DONT JE L’INCARNE.″ 22
Interview
CLOTILDE DUSOULIER
CE QUE JE FAIS BIEN AVEC AISANCE
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AGATHE PEYRE
Portrait
LINDA BEDOUET
DU COMMERCE ET DE L’IMMOBILIER À LA NÉOPAYSANNERIE 28
“SE DEMANDER QUEL EST LE LIEN ENTRE SES PRATIQUES ET SES VALEURS.″ 56 Reportage
Exercice 2
CE QUI ME FAIT ENVIE
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OSEZD
PORTER À PLUSIEURS UN IDÉAL COMMUN 62
Interview
MAXIME DE ROSTOLAN
“DANS LA QUÊTE DE SENS, L’HARMONIE DANS LE COUPLE EST UNE COMPOSANTE.″ 32
Portrait
PIERRE-JULIEN BOUNIOL
DU JOURNALISME À LA BOULANGERIE BIO « UTOPISTE » 66
Reportage
LES CLANDESTINES UN TANDEM DE SENS 38
Exercice 5
Portrait
Interview
DE LA BANQUE À CONSULTANTE EN CYCLE MENSTRUEL 42
“LE SEUL MOYEN DE LE FAIRE, C’EST DE LE FAIRE.″ 70
GAËLLE BALDASSARI Provenance du papier : HELSINSKI en Finlande Ptot : 0.01 kg/ tonne Fibre : 0%
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K AIZEN -HORS-SÉRIE
CE QUI ME REND UTILE KARINE SABATIER
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Portrait
Interview
DE L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE À LA LIBRAIRIE DE VOYAGE 76
“OSEZ ALLER AU BOUT DE VOS RÊVES.″ 100
LUDOVIC IRIBARNE
Exerci ce 6
CE QUI ME FAIT PLAISIR
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WALTER BOUVAIS
Portrait
SOLVEIG ANREP
D’INGÉNIEURE À COMÉDIENNE 106
Interview
MARINA BARREAU
Exercice 9
“COMMENCER PAR UN PETIT PAS ET OSER.″ 80
CE QUI M’ENTOURE
109
Interview
ÉLODIE FLORANTI
Portrait
NATHALIE MARTIN
DE PROFESSEURE DE PHYSIQUE-CHIMIE À COACH EN ÉVEIL DE CONSCIENCE 84
“FAITES-VOUS JUSTE CONFIANCE.″ 110 Portrait
Exerci ce 7
CE QUI ME FAIT PEUR
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CLÉMENCE DEBORD DES LIVRES À LA VIGNE 114
Interview
Exercice 10
“LA CONFIANCE EST UN MUSCLE QUI S’ENTRAÎNE.″ 88
CE QUI FAIT SENS POUR MES CHOIX PROFESSIONNELS 116
MAI-LAN RIPOCHE
VOTRE SYNTHÈSE IKIGAI
Reportage
Interview
UN COLLECTIF CONSTRUIT GRÂCE AUX COMPÉTENCES DE CHACUN. 92
“ÊTRE EN QUÊTE DE SENS, C’EST RETROUVER LA VIE EN SOI.″ 118
LE CHAMP DES POSSIBLES
ÉRIC JULIEN
Portrait
NATHALIE GIZARD
Portrait
GENEVIÈVE LANDSMANN
DU CABINET D’EXPERTISE COMPTABLE AU CÉRAMICAFÉ 96
DE LA FONCTION PUBLIQUE AUX CRÊPES BIO 124 Fiche pratique
Exerci ce 8
CE QUI SE PASSE DANS L’OMBRE
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RECONVERSION. QUELS SONT VOS DROITS ?
E N QUÊ TE DE SE NS
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ABONNEMENT 130
APPRIVOISER NOS PARADOXES, RECONNAÎTRE LE VIVANT EN NOUS
L
par Nathanaël Coste a vie n’est linéaire pour personne et les moments de clairvoyance laissent parfois la place au doute et à la confusion quand le mouvement du pendule opère. À l’occasion de la distribution du documentaire mise en place avec l’association Kamea Meah dès 2014 et élargie ensuite à d’autres films inspirants, j’ai dû revenir à des considérations plus terre à terre. Le rythme effréné des entrepreneurs qui ont envie de « faire » est devenu le mien, non sans poser de lourdes tensions internes et familiales. Ce paradoxe apparent entre les messages du film et le stress procuré par sa distribution m’a beaucoup questionné. Il est, je crois, inhérent à notre réalité terrestre et nous devons l’apprivoiser. L’arrivée de deux petits garçons m’y a aidé en me poussant à vivre avec eux des moments hors du temps et en me connectant à l’étincelle de vie qui anime les humains dans leur premier âge. À certains moments, les enseignements reçus lors de nos pérégrinations nous invitant à une existence centrée et apaisée sont passés au second plan et le mental qu’il est si facile de débrancher lors d’un voyage introspectif a repris le dessus. L’inconscient distille ses peurs et certains choix semblent, avec le recul, manquer de discernement ou être dictés par le seul besoin de sécurité. Régulièrement toutefois, cette question est revenue dans mes tempes, amplifiée par la fin de cycle que nous traversons : pourquoi suis-je là ? Quelle doit-être ma contribution au monde ? Ce qu’il y a de fascinant quand on cherche des réponses à ces questions, c’est que l’on décèle peu de faits. Dans mon cas, je trouve des pistes, des possibles, l’intuition que j’ai le choix de ce que je veux incarner, mais que ce choix doit être posé, assumé, revalidé régulièrement pour que cette information imprègne le tissu du réel. De l’aide extérieure est
souvent utile pour cheminer. En choisissant la voie qui nous fait vibrer parmi les millions que nous propose la société moderne, chacun peut faire un magnifique cadeau à la Terre et à ses semblables, d’autant plus à notre époque où le rapport au monde et au vivant doit être réinventé. C’est l’occasion pour moi de partager un message du film qui m’inspire particulièrement en ce moment. Pour le biologiste Bruce Lipton, les implications des découvertes en épigénétique viennent déboulonner le paradigme scientifique actuel : « Nous n’avons pas évolué suite à des mutations génétiques dues au hasard, mais par ce que j’appellerais une mutation adaptative : la capacité d’un organisme à s’intégrer dans un environnement. Chaque organisme faisait partie d’une entité unifiée. Aucun organisme ne s’est développé par hasard. Chacun évolue afin de s’intégrer à la structure de la biosphère. Donc on a une raison d’être : "apporter de l’harmonie à l’environnement". » Les découvertes des dernières décennies montrent également que pour comprendre la danse du vivant à laquelle nous appartenons, la coopération a elle aussi sa place aux côtés de la compétition. Au vu de cette compréhension du monde chère à Jean-Marie Pelt et au mouvement du biomimétisme, nous serions en droit d’attendre que la société tire des enseignements philosophiques et fasse une « mise à jour ». Notre nouvelle raison d’être pourrait ainsi devenir « coopérer entre humains avec le règne animal et végétal pour créer de l’harmonie » ou, comme le disait Bruce Lipton citant un sage amérindien : « Peut-être ne sommes-nous ici que pour prendre soin du jardin, de la Terre Mère ? » n
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PREFACE
LE SENS DU SACRÉ ET DU MERVEILLEUX AU QUOTIDIEN par Marc de la Ménardière Sortir de sa zone de confort pour se rencontrer et retrouver cette intensité de vie qu’une trop grande recherche de commodité mentale et matérielle avait fini par anesthésier. Tel était l’objectif de ma quête. Et comme le confirma un sage rencontré sur notre route, « il faut apprendre de ceux qui savent ». C’est donc au contact de personnes lumineuses, qui avaient trouvé « leur place dans l’univers » et semblaient incarner leur rôle à merveille que quelque chose s’est opéré en moi… Comme une contagion subtile d’âme à âme, qui m’invitait à m’abandonner complètement à ce chemin de connaissance de soi… Si j’ai d’abord apprivoisé les concepts intellectuellement, comme l’interdépendance, le sacré ou l’ego, c’est surtout l’expérience de ces mêmes concepts qui fut libératrice. À travers différentes voies initiatiques et leurs outils, j’ai appris à tourner mes sens vers l’intérieur et à plonger en moi. J’ai accepté de regarder en face ma part d’ombre, d’inauthenticité et tout cet inconscient qui recouvrait mon essence… Le yoga, le chant, la danse, la méditation ou le silence ont tour à tour enlevé toutes ces couches de conditionnement qui me séparaient du reste du monde. J’ai appris à accepter avec humilité mon ignorance, j’ai saisi combien la nature du réel autant que ce qui me faisait dire « je » était d’abord une construction mentale. Qu’au fond, j’appartenais à quelque chose de tellement plus grand et merveilleux… Alors, après une longue retraite en silence face aux volcans du Guatemala, j’ai pris le temps de réaffirmer mes valeurs, de redéfinir un cap pour me mettre au service de ce « plus grand que moi »… Je me suis promis de rester vigilant à tous ces schémas mentaux, à toutes ces peurs et croyances limitantes qui me faisaient agir comme un automate et quitter mon axe…
pragmatiques que métaphysiques. Comment revenir à une vie normale, après toutes ces expériences et ces prises de conscience ? Comment retrouver un travail sans devenir schizophrène, comment garder ce cap… À ces interrogations, Satish Kumar avait la réponse, que nous avons gardée pour la conclusion du film. « Ne sois pas juste un outil pour faire de l’argent au profit d’un employeur, l’humain est un être créatif, donc plutôt que de chercher un travail, invente un mode de vie qui te ressemble et aie confiance… » Si je sentais que sa réponse était pertinente, je ne mesurais pas, à l’époque, le cadeau qu’il me faisait avec ce conseil. Il m’aura donc fallu cinq ans pour le mettre en pratique et créer ce lieu magique avec ma compagne. Un oasis baptisé Espace Totem, inspiré de ce voyage, pour expérimenter et partager cet autre mode de vie. En faisant ce choix d’une existence plus simple, plus syntonisée avec le rythme de la nature que celui de la société, j’affirme aujourd’hui qu’un autre imaginaire s’ouvre, qu’une manière différente d’être au monde émerge. Être en contact régulier avec la beauté, être réveillé par le chant d’un oiseau, prendre soin de la terre, faire du pain avec mon blé ou veiller à l’harmonie de cet endroit sont autant d’ingrédients qui continuent à ouvrir mon esprit à d’autres dimensions de l’existence. Notre environnement conditionne notre vision du monde, qui conditionne ensuite nos comportements. Pour changer le monde, il devient urgent de créer les conditions d’une vie plus poétique. Désormais, le plus dur n’est pas de trouver du sens au quotidien, mais d’avoir la rigueur et la discipline de revenir à une forme de présence, malgré une vie tout de même très active. C’est à ce prix que la vie avec un grand V revient habiter et enchanter mon quotidien… n
Si la quête semblait s’être arrêtée, le retour en France dans un environnement qui n’avait pas changé fit émerger de nouvelles questions beaucoup plus
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K AIZEN -HORS-SÉRIE
© D.R.
QUESTIONNER LE RÉEL, RÉSISTER PAR NOTRE RAPPORT AU VIVANT par Marc de la Ménardière et Nathanaël Coste Aujourd’hui, la quête de sens qui s’exprime à travers la création d’un lieu ou d’une famille, c’est de ne pas accepter les réponses toutes faites sur la nature du réel comme sur la nature humaine : le sens et l’harmonie sont à trouver en soi pour construire un monde qui nous ressemble. En déconstruisant les architectures invisibles qui ont conditionné nos comportements, on laisse une porte pour que la vie et l’intelligence qui l’anime nous animent également. Nous construisons alors des projets, des imaginaires, des modes de vie qui lui rendent hommage. Tout ceci est en cours, c’est la base du nouvel art de vivre qui vient. La vision croissanciste, mécaniste, matérialiste et transhumaniste est aussi stérile que déviante. Hormis quelques milliardaires névrosés qui rêvent de transformer l’humain en robot immortel et connecté en permanence, ce qui émerge, c’est bien une civilisation
d’hommes et de femmes connectés à la terre, à leurs âmes et au tout. Le monde qui est en train d’émerger est celui des humains, conscients de leur inconscient, motivés à vivre une vie plus alignée et plus féconde. Ils tentent de se relier à leurs émotions, à la nature et au collectif pour accéder à leur créativité innée. Cette émergence est nécessaire pour rebâtir un système et des institutions plus en phase avec le réel et les lois du cosmos… La nature nous rappelle qu’il est l’heure et que, comme l’histoire nous l’a montré, rien n’est plus puissant qu’un changement de vision. Bienvenue dans le monde d’après, un monde qui ne pourra voir le jour que si plus d’humains vont au bout de cette quête de sens pour faire fleurir leurs talents en passant à l’action… n
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Nathanaël et Marc
in t erview
Pascal Greboval
M i c h e l C a la s
BORIS
AUBLIGINE
Certains mettent la nature à distance ou, au mieux, la considèrent comme un espace à utiliser. Boris Aubligine a aboli les frontières, il est la nature. Pour aider ses contemporains à se reconnecter au vivant, il a créé Etika Mondo, un incubateur où l’on réapprend à faire corps avec les écosystèmes. Une rééducation qui questionne le sens de la vie. Quel est votre parcours ? Jusqu’à maintenant, j’ai la chance de faire ce que j’aime et ce qui me semble faire sens. Avec comme indicateur non négociable la nature. J’ai commencé par aider ma mère à s’occuper de ses chevaux et je curais les box. Puis, à 22 ans, j’ai eu un rejet de la ville, de la société de consommation, du capitalisme. En 2006, je suis parti vivre dans la nature, en montagne, en forêt, avec le fameux adage de Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde. » Celui-ci faisait écho à ce que j’entendais quand j’étais adolescent : « Si tu n’es pas content, ne cherche pas à changer les autres, change-toi, et deviens ermite si tu aimes la nature et que tu ne supportes plus la ville ! » J’étais bien, j’avais quelques chèvres, mais un jour, je me suis dit : « Il y a un truc qui ne va pas ! » Certes, je me suis trouvé, mais je ne suis pas Gandhi, ni Pierre Rabhi, et à bien y regarder, Gandhi s’est fait assassiner. Aujourd’hui, des billets de banque ont été imprimés à son effigie, il a mis en place quelques
ashrams, mais à côté de tous ceux qui spéculent à la bourse, on ne peut pas dire que l’impact de Gandhi soit si grand, malheureusement. Voilà la belle victoire ! J’ai envie de changer le monde, mais force est de constater que le monde, c’est Bill Gates, Mark Zuckerberg, Steve Jobs. Après avoir longuement hésité, j’ai fini par pousser la porte d’un Master of Business Administration (MBA) avec cette intention : « Je viens faire la révolution, de manière pacifique, mais pour ce faire, j’ai besoin d’apprendre votre culture pour utiliser vos propres mots et tenter de faire changer la direction, puisqu’on est déjà dans le mur (c’était en 2009, juste après la crise des subprimes). Et aussi parce que je suis fasciné par le fait que Coca-Cola, qui est quand même une boisson néfaste pour la santé, se vende toujours aussi bien alors que toutes les coopératives de l’économie sociale et solidaire, qui proposent des produits nobles, galèrent. Je suis donc entré en MBA, à 33 ans, non pas pour devenir un as de la finance, mais pour bien comprendre le fonctionnement du système et tenter, à ma modeste échelle, de faire bouger les lignes. Que vous a apporté ce MBA ? Je dirais une ouverture d’esprit. Le plus intéressant fut la rencontre avec les autres étudiants en MBA,
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K AIZEN -HORS-SÉRIE
“ M A DÉFINITION DU SENS, C’EST GÉNÉRER “MA DÉFINITION DU SENS, DE LA VIE." C’EST GÉNÉRER DE LA VIE."
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PORT RAIT
Cypr ian e El - Ch am i
Step h a n Gla d i e u
LINDA BEDOUET
DU COMMERCE ET DE L’IMMOBILIER À LA NÉOPAYSANNERIE
L
Après une carrière dans l’immobilier, Linda quitte la ville pour revenir à la terre et devenir néopaysanne en créant sa ferme en permaculture. Aujourd’hui, elle se recentre sur une communauté familiale visant l’autonomie alimentaire, toujours proche de la nature.
inda Bedouet est une femme engagée de 39 ans. C’est cet engagement qui l’a poussée, il y a bientôt dix ans, à changer de vie, pour que son métier corresponde davantage à ses préoccupations quotidiennes : la protection de l’environnement. En amont de sa vie professionnelle, Linda a suivi des études de commerce, à propos desquelles elle reste vague aujourd’hui. Elle mentionne simplement que ce cursus l’a conduite à une carrière dans l’immobilier, qu’elle mène brillamment jusqu’à ses 30 ans. « Brillamment », car la jeune femme, repérée dès sa formation, a gravi les échelons jusqu’à devenir cadre supérieure en occupant le poste de responsable de développement dans une foncière d’investissement en immobilier commercial. Un poste confortable, qui lui confère un mode de vie aisé à Paris. Pourtant, quelque chose ne va pas. Elle entend comme un appel de la campagne, qui l’a toujours attirée. « Je sentais qu’il était temps pour moi de passer de l’immobilier à l’agriculture (qui avait plus de sens) et de me reconnecter à la terre, sans savoir que j’en étais capable, raconte-t-elle. Et puis, de renouer avec mes rêves d’enfant ! Parce que la vie ne nous met pas toujours sur le bon chemin… »
PREMIERS PAS DE NÉOPAYSANNE Linda s’inscrit alors en master 2 « Management durable de l’habitat, l’urbanisme et les transports », à l’Institut supérieur d’études en alternance du management (Iséam) de Marne-la-Vallée, près de Paris. Ce
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cursus la conforte dans sa passion pour l’agriculture, tant professionnellement que par militantisme. « J’ai vu à quel point cela pouvait être un levier de changement », explique-t-elle. Elle découvre l’agroécologie et la permaculture à cette occasion. Son diplôme en poche et « par la force des choses, par les rencontres », Linda devient présidente de l’Amap Panier Blomet. Celle-ci est alors, entre autres, approvisionnée par la ferme du Bec Hellouin, dans l’Eure, en Normandie, une ferme d’expérimentation très avancée dans la permaculture qui l’inspire. C’est également là qu’elle rencontre celui avec qui elle fondera la ferme des Rufaux, toujours dans l’Eure, en 2013. Comme elle l’écrira six ans plus tard dans un livre titré ainsi, Linda devient alors « néopaysanne ». À la ferme des Rufaux, de 2013 à 2017, Linda apprend, expérimente, découvre et s’émerveille de l’univers du maraîchage. Mais ce n’est pas facile tous les jours, admet-elle. « Heureusement que je n’étais pas seule. Mon conjoint et moi étions complémentaires », se souvient Linda. Elle s’occupe plutôt de la communication à propos de la ferme, ainsi que de la dimension commerciale de celle-ci. Mais elle met également la main à la terre, en s’occupant des plants. Son compagnon, pour sa part, est en charge de la mise en place des jardins… « et du tracteur ! Moi, je ne montais jamais sur cet engin ! », s’amuse Linda. Mais le couple travaille le plus souvent de concert pour la récolte, la vente et la prise de décision. Passionnée, Linda apprend vite, aidée de livres et d’astuces partagées par des
K AIZEN -HORS-SÉRIE
“ C ’ EST UNE URGENCE QU’ON SOIT HEUREUX, POUR QUE LE MONDE AILLE MIEUX ! "
voisins. Aux apprentis maraîchers, elle conseille tout de même de suivre une formation plus poussée avant de se lancer.
TÉMOIGNER ET MILITER POUR LA TERRE Au bout de cinq ans, l’histoire de ce couple se termine, pour des raisons personnelles. Parallèlement, Linda ressent le besoin d’aller plus loin, de porter au plus grand nombre le récit de son aventure paysanne dans un maraîchage en permaculture. Alors, pendant deux ans, elle intègre l’association Fermes d’Avenir (cofondée par Maxime de Rostolan), dont le but est de permettre l’émergence de microfermes agroécologiques en France. Linda est responsable de la mise en réseau d’acteurs. Elle anime des conférences, témoigne de son passage à l’acte en tant
qu’ancienne citadine, de son expérience de création d’une ferme. Et, en janvier 2019, elle publie son livre Néopaysannes, dans lequel elle part à la rencontre de femmes qui, comme elles, sont revenues à la terre et racontent leur expérience. Cependant, si la vie de maraîchère – peu rémunératrice, très chronophage – était difficile, ce n’était rien par rapport au retour au bureau. « Mes légumes m’ont manqué », soupire Linda. Alors, au bout de deux ans, la jeune femme embarque pour une nouvelle aventure, familiale cette fois. La grande voyageuse a besoin de s’ancrer, de s’entourer de ses proches. Depuis toute jeune, Linda est en effet habituée à traverser des kilomètres pour rendre visite aux membres de sa famille, dispersés à travers le monde. Elle compte également deux tours du monde en solo à son actif,
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Reportage
Cypr ian e El - Ch am i
Ingri d Ba i lle ul
Les Clandestines un tandem de sens
D’abord collègues, puis amies dans un grand groupe de BTP, Gaëlle et Manuella aspirent à un autre projet professionnel en commun. Elles rêvent d’un lieu de vie, de rencontres et de sens, d’un restaurant de quartier où l’on se sentirait comme chez soi. En janvier 2019, elles ouvrent Les Clandestines à Rennes et aujourd’hui, elles sont comblées.
B
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onjour mesdames ! » Depuis ses fourneaux, la silhouette salle de réunion. L’ambiance est joyeuse, des rires fusent parfois. à demi floutée par une verrière, Manuella nous salue avec La plupart des clients tutoient les deux jeunes femmes. Les enfants bonne humeur, alors que nous poussons la porte du petit ne sont pas en reste : au moment des récréations, des élèves de restaurant. Une louche à la main, la néocuisinière dévoile avec l’école privée Saint-Vincent Providence voisine viennent y dégusenthousiasme sa dernière création : une soupe aux carottes, ter un cookie ou un muffin aux pépites de chocolat ! ananas et gingembre. Une recette surprenante, mais à l’odeur Petit à petit, ce QG de détente devient un endroit incontournable alléchante à laquelle il est difficile de résister. pour le voisinage et ressemble à un petit commerce de quartier. La Très vite, Gaëlle se faufile derrière le bar et nous présente l’ardoise : plus grande fierté des Clandestines, ce sont leurs voisins, comme François. Ce jour-là, alors que la salle est calme après le « coup de bagels, plat du jour, tarte, salade ou soupe. Tout est fait maison, avec des produits bio et locaux feu de midi », cet homme vient autant que possible. Le sourire déposer des crêpes sur le comptoir, « Même si c’est parfois stressant, franc des deux femmes témoigne entre la tarte poire-chocolat et les de leur bien-être au travail, malgré muffins pavot-citron présentés je me sens à ma place. » le rythme soutenu propre au secsous une cloche en verre. « Ici, ce teur de la restauration. « Même si c’est parfois stressant, je me n’est pas nous qui servons nos clients, ce sont eux qui nous noursens à ma place, témoigne Gaëlle. Le relationnel me manquait rissent ! », commente Manuella avec humour. dans mon ancien job. Ici, je suis dans mon élément, dans un esprit de service. C’est une évidence. » « DANS MA FAMILLE, LE BUT ÉTAIT DE DÉCROCHER UN CDI » Ces « clandestines », qui sont désormais bien installées au UN COCON DE BIEN-ÊTRE 36, rue de Paris, à Rennes, ce sont Manuella Douard (37 ans) et Cette sérénité des fondatrices de l’établissement se retrouve Gaëlle Visdeloup (29 ans). Malgré leur franche complicité, les dans tous les aspects du projet. Aux Clandestines, on se sent deux femmes ne se connaissaient pas il y a un peu plus de trois ans. Et c’est dans un tout autre contexte professionnel, loin des « comme à la maison ». Le décor, en grande partie chiné ou tout muffins et des smoothies, plus proche du béton et des tableaux droit sorti du salon de Manuella, est doux et chaleureux : petites tables à pois colorées, lampes de chevet à franges, livres de l’indéExcel, qu’elles se sont rencontrées en 2016. Elles sont alors toutes modable collection « J’aime lire », bijoux d’une artiste rennaise deux cadres dans une grande entreprise du BTP. joliment présentés à la vente. Un cocon de bien-être, enveloppé Gaëlle avait intégré le groupe huit ans plus tôt, d’abord en alterde musiques hétéroclites mais où chacun trouvera son compte, nance puis comme salariée, une fois son diplôme de comptabilité jusqu’à se laisser aller à pousser la chansonnette. et de gestion en poche. Au bout de deux ans, la jeune femme est Ce lieu de vie et de charme enchante les clients. Déjà, les salariés mutée à Rennes et accède au poste de responsable administrative du quartier y réservent leur table pour le déjeuner ou pour des et financière. « Je pense que c’est le job rêvé des personnes qui rencontres professionnelles dans un cadre plus détendu qu’une suivent le même cursus que moi », explique Gaëlle.
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Gaelle et Manuella s’affairent à préparer la salle. Aux Clandestines, c’est un peu comme à la maison, les clients prennent plaisir à prendre du temps.
Avec des recettes à base de produits de saison et bio, le plaisir est aussi dans l’assiette. Quant au petit coin épicerie, il met en avant des produits de qualité.
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exc e r c i c e # 5
Ce qui me rend utile Il y a ce à quoi vous rêvez, ce à quoi vous aspirez. Mais jusqu’à aujourd’hui, en quoi êtes-vous utile au monde ?
Qu’est-ce que vos proches vous demandent spontanément de faire pour les aider (bricolage, conseils sur un sujet, garde d’enfants, écoute, etc.) ?
Si vous deviez rédiger une petite annonce pour être utile aux autres, là, tout de suite, quelle serait-elle ?
Listez à présent vos talents (faire des choses, mais aussi être à l’écoute ou repérer telle ou telle information, sentir ce qui se passe, etc.). Les talents sont très vastes, explorez toutes les directions :
Si vous deviez résumer votre utilité au monde en une phrase, ce serait…
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Reportage
Mar ion Paqu et
Jérôm in e D er igny, co lle cti f A rgo s
Le champ des possibles Forts de leurs professions antérieures, les néo-paysans inventent de nouvelles façons d’exercer leur métier d’agriculteur. Exemple à la ferme de Belêtre, en Indre-et-Loire, une des rares Scop agricoles en France.
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es tournesols ont bruni et les céréales peinent à pousser en cette année de sécheresse 2019. À une quarantaine de kilomètres au sud de Tours, la ferme de Belêtre est une oasis au milieu des monocultures : arbres fruitiers et maraîchage en permaculture, céréales diversifiées, un fournil et une vieille bâtisse en pierre transformée en habitat partagé. Cinq personnes y travaillent, dont Mathieu Lersteau, à
« Un collectif construit grâce aux compétences de chacun. » l’origine du projet. Il nous présente Marion Fauré qui surveille la cuisson des pains dans le four à bois. La ferme en produit 400 kg par mois, vendus via l’Amap, des magasins bio et de producteurs. Nos deux hôtes se sont rencontrés dans leur ancienne vie professionnelle d’animateurs dans des associations. Ensemble, ils s’installent comme paysans-boulangers bio, en reprise d’activité, suite à un départ en retraite. Trois néo-paysans les rejoignent ensuite, avec lesquels naît l’activité de maraîchage bio, mais surtout une nouvelle organisation : « Un collectif construit grâce aux compétences de chacun », explique Mathieu Lersteau
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en nous menant au bureau, le cœur stratégique de la ferme. Divers tableaux y sont accrochés qui structurent le travail. Les tâches sont réparties en fonction de différents critères, dont les envies de chacun. Les formules informatiques qui génèrent les fiches de poste ? Ils les doivent à Étienne Fort, informaticien de formation. Sur un autre tableau sont listés les ordres du jour de la prochaine réunion. Leur animation est le point fort de Marion et Mathieu. Lucie Thieriot, elle, a été employée dans un chantier d’insertion. La gestion d’équipe, elle connaît ! Quant à Martin Desplat, il était chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
DES PROJETS UN PEU FOUS « Les compétences issues de leurs anciennes vies professionnelles sont des avantages dans le monde agricole d’aujourd’hui, explique Sophie Danlos, directrice de Fermes d’Avenir, et surtout, ils n’ont pas sur leurs épaules le poids psychologique d’une famille d’agriculteurs. Ils mettent en place de nouveaux modes de fonctionnement sans se soucier du regard de leur entourage, ce qui amène certains à se lancer dans des projets un peu fous. » Le « projet fou » de la ferme de Belêtre est d’avoir imaginé une Scop (société coopérative et participative) agricole, officiellement
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Planification et concertation sont des clés importantes de l’organisation de la Scop. Lucie expérimente l’association salades et tomates.
En plus du pain Marion propose des pizzas aux Amapiens une fois par mois.
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FICHE PRA TIQ U E
RECONVERSION
QUELS SONT VOS DROITS ? Vous êtes en quête de sens dans votre vie professionnelle, qui vous paraît en déphasage avec vos valeurs personnelles, mais vous ne connaissez pas bien vos droits, ni les aides possibles pour vous accompagner dans votre projet. Maître Gaëlle Mérignac 1, avocate au barreau de Paris spécialisée en droit social, a accepté de nous éclairer en vue du grand saut vers l’inconnu.
VOUS ÊTES SALARIÉ 1. LE COMPTE PERSONNEL DE FORMATION (CPF) Le CPF est géré par la Caisse des dépôts et consignations pour les salariés du privé, les agents publics, mais aussi les travailleurs indépendants, en activité ou pas. Il permet de cumuler de façon automatique des crédits en euros, que le salarié peut mobiliser afin de financer des formations. La somme annuelle de 500 euros y est créditée, avec un plafond de 5 000 euros, quels que soient le salaire et le statut du travailleur. Le CPF est partie du compte personnel d’activité (CPA), que tout actif ou bénévole crée sur Internet et sur lequel il peut, à tout moment, vérifier son crédit. Pour le mobiliser, les démarches seront effectuées auprès de l’employeur. Elles sont variables, selon que le salarié envisage de suivre sa formation en dehors ou pendant le temps de travail. Si le crédit du CPF ne couvre pas le coût de la formation, le salarié peut solliciter des fonds supplémentaires auprès de son employeur, mais aussi des organismes collecteurs, de la Commission nationale d’aménagement commercial (en cas de métier pénible) ou de la Caisse nationale de l’assurance maladie (en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle suivi d’invalidité). 2. LE BILAN DE COMPÉTENCES Il peut être réalisé par le salarié dans le cadre du CPF, auprès d’un prestataire certifié. Celui-ci dresse un bilan de ses aptitudes et compétences personnelles et professionnelles à un moment T et l’aide à définir un projet professionnel ou de formation, sans toutefois l’accompagner de bout en bout. 3. LE CONSEILLER EN ÉVOLUTION PROFESSIONNELLE Ce service de conseil et d’évaluation personnalisé, gratuit et confidentiel, est proposé par des organismes certifiés
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(missions locales ou Apec pour les actifs, Cap emploi pour les travailleurs handicapés) aux salariés désireux de suivre une formation professionnelle. Le conseiller valide ou non leur choix, et les guide en amont et tout au long du projet, si celui-ci est viable. Il connaît bien le marché du travail, les formations, les systèmes d’aides, et relaie parfois vers d’autres prestataires qui peuvent aussi accompagner la réalisation du projet.
4. LES DISPOSITIFS DE FORMATION LONGS (EX-CIF) • Le projet de transition professionnelle
Ce congé de formation est destiné aux salariés souhaitant se former en profondeur à d’autres savoirs, grâce à la mobilisation du CPF. Il est accessible en sollicitant l’employeur ainsi que les organismes collecteurs de fonds au titre de la formation professionnelle. Ce congé de droit ne peut être refusé par l’employeur, lequel peut simplement le différer, si cela est justifié. Des délais doivent être respectés par le salarié pour en faire la demande à son employeur, et par ce dernier pour y répondre. Le contrat est suspendu pendant la transition professionnelle, et le salarié doit pouvoir retrouver son poste à son issue. L’employeur n’est pas obligé de valoriser la formation, sauf s’il s’y est engagé. Si le salarié souhaite se lancer vers une nouvelle vie professionnelle au terme de sa transition, il peut soit rompre le contrat de travail à l’amiable (rupture conventionnelle homologuée), ce qui lui permet de bénéficier des allocations chômage, soit démissionner, cette option n’ouvrant pas toujours de droits au chômage. En cas de conflit avec l’employeur, le salarié peut être tenté d’abandonner son poste. Toutefois, l’abandon de poste n’entraîne pas automatiquement la rupture du contrat de travail. De plus, certaines antennes Pôle emploi censurent le
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S’ABONNER À KAIZEN, C’EST S’ENGAGER DANS UN NOUVEAU PROJET DE SOCIÉTÉ
ABONNEMENTS FRANCE MÉTROPOLITAINE ET PARTICULIERS
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Offres d’abonnement Europe, monde, associations, professionnels et ventes à l’unité sur www.kaizen-magazine.com EN VENTE À L’UNITÉ, LES HORS-SÉRIES KAIZEN : HS 5 Pour une enfance joyeuse T. 1 - 0-6 ans HS 7 Pour une enfance joyeuse T. 2 - 6-12 ans
HS 8 Comment devenir autonome T. 2
HS 9 Pour une adolescence joyeuse T. 3 - 12-18 ans HS 11 Le féminin, au cœur du changement HS 13 Esprit nomade
HS 3 Comment devenir autonome T. 1
HS 6 Je suis heureux et sobre HS 10 Souffle quantique
HS 12 Santé, vers une convergence des médecines T. 1
HS 14 Comment devenir autonome T. 3 - Zéro déchet de A à Z
HS Les 4 saisons végétariennes
HS 15 L’âge d’or ! Vivre mieux, en bonne santé, et plus longtemps
HS En quête de sens
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Frais de port : 1 HS : 3 € - 2 HS / HS 14 : 3,70 € 3 ou 4 HS : 4,80 € - 5 HS : 5,80 €
MERCI DE REMPLIR VOS COORDONNÉES EN LETTRES CAPITALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom
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Chèque à établir à l’ordre de SARL EKO LIBRIS - Bulletin à envoyer à Kaizen - 74A, rue de Paris - 35000 Rennes • Bulletin valable jusqu’au 31/12/2020 Est-ce un réabonnement ? oui non • Souhaitez-vous recevoir notre newsletter bimensuelle ? oui non
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Courriel (nécessaire à l’enregistrement de votre commande) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
EN QUÊTE DE SENS ? ENVIE DE CHANGER DE TRAVAIL, D’ACCORDER VOS VALEURS PERSONNELLES ET VOTRE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ? Comme 90 % des Français, vous envisagez une reconversion ou voulez (re)mettre du sens dans votre job ? Ce hors-série vous guide dans votre réflexion et vous donne les clés pour passer à l’acte, avec : • Des portraits et des témoignages de femmes et d’hommes qui ont fait le grand saut vers cette quête de sens en devenant boulanger, maraîchère, viticultrice, libraire… • Des conseils d’experts en accompagnement au changement, pour répondre à vos questions récurrentes : - Comment prendre les bonnes décisions ? - Comment savoir ce qui vous motive ? - Comment trouver un équilibre financier ? - Quels sont vos droits pour vous former ? • Des exercices pratiques pour expérimenter vos champs des possibles.
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« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Confucius.