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L'innovation

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ÉDITO

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L’innovation comporte une très forte connotation positive car elle traduit l’expression du potentiel créatif de tout personnel d’une organisation, quelle que soit sa position hiérarchique. Au-delà de cette perception, la mise en place du modèle SSA 2020 va bénéficier de l’innovation à plus d’un titre. Explications du MG Hervé Foehrenbach, officier général Transformation - DCSSA.

L’innovation est présentée comme une condition pour la mise en œuvre du modèle SSA 2020. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

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Tout d’abord, le modèle doit être vu comme un cadre au sein duquel devront s’inscrire les processus et les structures qui seront élaborés au cours de la transformation du Service. Il ne correspond pas à une prescription finalisée. Dès lors, il faut encore inventer les nouvelles structures qui constitueront le Service de demain. Et cela ne concerne pas seulement la haute hiérarchie comme on pourrait le penser. En effet, à chaque niveau, des innovations dans le domaine des organisations peuvent représenter autant de facteurs d’optimisation du fonctionnement du Service.

Mais l’innovation est aussi un facteur de performance. Cela résulte souvent de l’analyse des pratiques habituelles effectuée par un personnel expérimenté. L’innovation bénéficie aussi d’une des caractéristiques fondamentales du modèle SSA 2020, l’ouverture. Connaître le fonctionnement d’autres structures, du monde civil de la santé par exemple, peut conduire à faire évoluer notre propre fonctionnement. C’est dire l’intérêt des échanges avec notre environnement, en plaçant des personnels du Service chez des partenaires ou en intégrant des personnels civils disposant d’autres expériences.

Enfin, l’innovation est un facteur de renouvellement permanent d’une importance capitale pour la démarche de valorisation des produits et savoir-faire du Service. Pour l’entretenir, il est indispensable de les faire évoluer en permanence en intégrant de nouvelles connaissances, de nouvelles techniques et de nouvelles procédures. Il faut, de plus, les adapter de façon continue aux nouveaux besoins de nos partenaires. De ce point de vue, innovation et valorisation sont les éléments d’un cercle vertueux dont le Service et ses partenaires seront les grands bénéficiaires.

L’innovation présente donc de multiples intérêts mais il s’agit d’une démarche complexe. Comment comptez-vous la promouvoir au sein du SSA ?

Quelle que soit l’organisation, l’innovation ne se décrète pas. Elle ne peut être qu’incitée et facilitée pour devenir, à terme, un état d’esprit. Il est important, avant tout, de se dire qu’il n’existe pas de petite et de grande innovation. Même des solutions très simples peuvent avoir des effets à grande échelle. Il faut ensuite savoir que toute innovation comporte

© CCH E. Chérel - BCISSA/DCSSA

un risque d’échec. Ce n’est pas parce qu’une démarche d’innovation peut échouer qu’il faut s’abstenir de la lancer. Elle représente toujours une source d’expérience enrichissante. La seule chose qui importe réellement est le soin que l’on apporte au développement de son projet.

Une action en faveur de l’innovation ne peut être limitée à l’échelle individuelle. Elle doit également être collective. En effet, toute innovation peut remettre en question des pratiques antérieures en introduisant de nouveaux processus. Cela peut, dans certains cas, être la cause d’inquiétudes chez les personnels qui devront mettre en œuvre de nouvelles méthodes de travail. Il faut donc préparer les responsables, quel que soit leur niveau, à faciliter leur adoption par tous.

Un autre aspect collectif est la reconnaissance que l’on doit à l’innovateur. Celui qui a eu une idée et qui a réussi à la concrétiser doit être reconnu par tous. Il faut donc mettre en place une communication large, au sein du Service et au-delà, pour faire connaître les projets en cours et ceux qui ont abouti. Cela permet de valoriser les personnes qui les ont conçus et peut aussi être à l’origine d’idées nouvelles chez ceux qui vont recevoir cette information. Une telle diffusion représente aussi l’un des meilleurs moyens pour créer une véritable communauté de l’innovation. Cela amène à s’interroger sur l’organisation de l’innovation à l’échelle du Service. Une telle communauté est-elle suffisante ? Faut-il concevoir une direction de l’innovation ? L’échange d’idées est indispensable pour faire vivre l’innovation. Mais lorsqu’il est nécessaire d’apporter une aide

financière à l’innovateur, il faut recourir à une instance qui effectuera des choix. Si celle-ci permet une formalisation de l’innovation, elle ne doit pas la stériliser par des procédures administratives contraignantes. De plus, juger un projet est très difficile. C’est là que le recours à d’autres innovateurs peut être utile, en raison de leur expérience. Ils peuvent même apporter une aide précieuse à l’élaboration du projet. Pour cela, il peut être très bénéfique de regarder comment fonctionnent d’autres structures de soutien de l’innovation. L’exemple de la Mission pour le développement de l’innovation participative de la Direction Générale de l’Armement peut s’avérer particulièrement intéressant.

Comment pouvez-vous conclure ?

Objectivement, l’innovation n’est encore le fait que de trop peu de personnes. Il faut donc partir d’un petit noyau de personnes motivées dont l’action doit être reconnue par tous pour donner envie à un nombre plus grand de personnes. Il faut arriver à dépasser l’attitude trop fréquente qui consiste à se dire que l’on a une idée qui paraît bonne mais qu’il ne sert à rien de la développer car personne ne s’y intéressera. Il faut donc libérer les idées du premier frein à l’innovation qu’est l’autocensure. Et c’est bien parce que la mise en œuvre de SSA 2020 demande d’innover que la participation de chacun doit être encouragée par tous les moyens afin que le Service de demain puisse devenir le Service de tous où chacun pourra y reconnaitre sa propre contribution.

Le prix de l’Audace a été remis au PLYO en juin 2014 à l’École militaire par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

© O. Le Comte - ECPAD

Sur les moniteurs, les chercheurs visualisent les rendus du nouveau microscope à balayage électronique, à l'occasion de l'inauguration de l'Institut de Recherche Biomédicale des Armées (IRBA), sur la base aérienne 217 à Brétigny sur Orge, le 18 février 2016.

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