Actu Santé Avril-Juin 2016

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Actu Santé Actu Santé avril • juin 2016 • 1,50 €

# 143

www.defense.gouv.fr/sante

ACTUALITÉS DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES

DOSSIER

HOMMAGE À L'HÔPITAL DU

CIMM 4e congrès

VAL-DE-GRÂCE

Salon Eurosatory

À la rencontre du personnel

Formation du SAMU



# 143

SOMMAIRE ACTU SANTÉ avril • juin 2016 ACTUALITÉS

4-6

.......................................................................................

INFO TRANSFO

7-9

...........................................................................

SALONS

..................................................................................................

INTERNATIONAL

10-11 12-13

...........................................................

BLESSÉ DE GUERRE

14

....................................................

DOSSIER Hommage à l'hôpital du Val-de-Grâce

11

15-23 ENTRAÎNEMENT

24 25 26

Formation du SAMU EXOSAN Exercice crash d'hélicoptère

..............................................................................................................

.......................................................................................................................................

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ACTUALITÉS

Le SSA participe aux mesures de protection de l'Euro 2016 Le SSA dans la presse et sur les réseaux sociaux

27 28-29

..............................

........................................

RÉSERVE FRAOS 2016

12

30

..............................................................................................................................

24

© Photo couverture : DR

DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information 60 boulevard du général Valin - CS 21623 - 75 509 PARIS Cedex 15 - Tél. : 09 88 67 27 20 comsantearmees@gmail.com

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Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Patrick Godart ; Directeur de la rédaction : Médecin en chef Chantal Roche Rédacteur en chef : Capitaine Sandra Marcon ; Rédacteur : madame Catherine Pinard Graphiste - Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch Impression : Pôle graphique de Tulle - CS 10290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 ; Édition : DICOD, 60 boulevard du général Valin PARIS Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine - routage-abonnement@ecpad.fr - 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 - regie-publicitaire@ecpad.fr ; Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 ; Dépôt légal : Mars 2016 ; Tirage : 10 000 exemplaires - 4 numéros annuels


ÉDITO L'efficacitéde de l'aide apportée par le SSA Enquête notoriété ©

BCISSA/DCSSA érel . Ch 1E CC

Perception de l'efficacité de l'aide apportée par le SSA dans la gestion de crise Q. Et d’après vous, cette implication du SSA (service de santé des armées) a-t-elle été…. ? (attentats, Base : question Ebola) posée uniquement aux personnes qui connaissent l’action du SSA dans la prise en charge des blessés, soit

de

l’échantillon

ST Efficace 97% Plutôt efficace 59% Tout à fait efficace 38%

C

omme vous pourrez le lire dans ce dernier numéro avant les permissions d’été, l’actualité du Service de santé des armées a été particulièrement riche depuis un an.

Le canal de connaissance du service de santé des armées Plutôt pas efficace

Q. Connaissez-vous le service de santé3% des armées grâce... Base : Base : question posée uniquement aux personnes qui connaissent le SSA, soit 70% de l’échantillon

Les informations liées à la transformation du service et à la mise en œuvre du modèle SSA 2020 ont également constitué une opportunité de faire connaître le SSA : au niveau national avec la première participation à la Paris Healthcare Week et le salon Eurosatory, comme dans les territoires de santé de Brest, Metz, Bordeaux et Lyon, où le MGA Debonne, directeur central du SSA, s’est déplacé pour rencontrer le personnel des hôpitaux d’instruction des armées et les partenaires civils de santé. Ce numéro vous permet de découvrir le travail remarquable accompli sur le terrain par l’ensemble du personnel animé d’un esprit de service jamais démenti et d’un investissement de chaque instant.

8

Mai 2015

…aux hôpitaux militaires

85%

…à son soutien lors de crises sanitaires exceptionnelles (Ebola, attentats du 13 novembre)

12%

63%

60%

…aux centres médicaux des armées

…à son engagement opérationnel

51%

2013

2012

3%

77

82

84

93

31%

6%

Non posé

Non posé

Non posé

Non posé

35%

5%

56

57

52

62

5%

49

48

53

58

25

19

25

29

44%

…à ses travaux de recherche

8%

72%

20%

Q. Cette implication dans la gestion de la crise sanitaire liée aux attentats de novembre a-t-elle eu un impact sur l’image que vous vous faites du service deOui santé des Non armées ? Ne se prononce pas Base : question posée uniquement aux personnes qui connaissent l’action du SSA dans la prise en charge des blessés, soit l’échantillon

de

Évolution de l'image du SSA suite aux attentats 5 Oui, en bien 69%

ST Oui : 72%

La connaissance des situations de crise dans lesquelles le SSA Non, pas intervient d’impact Oui, en mal

Q. Et pour chacune des situations de crises sanitaires suivantes, saviez-vous que le service de santé des armées 3% 28% était appelé à intervenir… ? Base : question posée uniquement aux personnes qui connaissent le SSA, soit

de l’échantillon

Connaissance des situations de crise dans lesquelles le SSA peut intervenir 9

Médecin en chef Chantal Roche,

Les crises sanitaires liées au terrorisme (afflux de blessés suite à des attentats,…)

74%

22%

Les catastrophes naturelles, météorologiques, sismiques

72%

25%

Les incidents ou accidents nucléaires

70%

26%

4%

Les épidémies (ex : Ebola, maladies tropicales et infectieuses…)

69%

27%

4%

Chef du bureau communication et information du Service de santé des armées

Oui

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4 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

2014

L'évolution de l'image du SSA suite à cette implication dans les soins aux blessés

Retrouvez toute l’actualité du Service sur le nouveau portail Intrasan, sur le site Internet du SSA et sur le compte Twitter @santearmees. 

Connaissance du SSA

Non

Ne se prononce pas

4%

3%

© Kantar media

Que ce soit au travers de l’actualité liée aux opérations extérieures, de la bande sahélo-saharienne au Levant, ou aux évènements tragiques de novembre 2015 à Paris, l’expertise du service de santé des armées est unanimement reconnue. En témoignent les excellents résultats de l'enquête de notoriété réalisée par la DICOD au mois de mai auprès du grand public publiée ci-contre, les 250 retombées presse depuis mai 2015 et les 4 000 abonnés qui nous suivent au quotidien sur notre compte Twitter officiel.


ACTUALITÉS

Prix de l’Audace 2016 : le MC Pierre

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Pasquier récompensé

Salon du livre Du 17 au 20 mars 2016, le SSA a participé pour la première fois au salon du Livre de Paris au sein du stand du ministère de la Défense. 7 auteurs du SSA étaient présents pour dédicacer 6 ouvrages : M. Rabat et Chennaoui (Irba), auteurs de Bien dormir pour les Nuls ; MKCas Poujade (DRSSA de Lyon) auteur de Conditionnement physique pour le sportif opérationnel. Concept, méthode et outils : vivre dans l’action ; M. Jean-Marie Milleliri, auteur de La médecine militaire en cartes postales ; l’ISG1 Julie Texier, (antenne médicale de Melun), auteure de Blue Line ; le MC Colas (HIA Percy) auteure de Le visage des hommes - 1914-2014 - Un face-à-face avec le blessé de guerre et le MGI (2S) Raymond Wey, rédacteur du cahier de L’Ambulance 13 tome 6. Une première participation très appréciée par le public et le ministère de la Défense et partagée par l’ensemble des auteurs.

L’IRBA décoré

de la médaille de l’aéronautique Le 15 avril 2016, le général de division aérienne Michel Fritsch, commandant en second les forces aériennes stratégiques, a remis la médaille de l’aéronautique à l’IRBA pour sa contribution à la sécurité des vols et à la protection du personnel navigant. L’IRBA est l’héritier des laboratoires d'études médicales de l'aéronautique (1921) et de médecine aérospatiale (1957), des centres d'études de biologie aéronautique (1945) et de recherche en médecine aéronautique (1955) et de l'institut de médecine aérospatiale du service de santé des armées (1993). L’IRBA étudie les effets sur l'homme de l'hypoxie, des accélérations, des vibrations, des contraintes bioclimatiques et de leurs effets combinés.

La douzième édition du prix de l’Audace s’est tenue lundi 30 mai 2016 au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Une trentaine d’innovateurs de la Défense et de la Gendarmerie étaient présents pour exposer leurs projets. La cérémonie de remise des prix, présidée par monsieur Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des anciens combattants et de la mémoire, a clôturé cette journée dédiée à l’innovation. Six innovateurs ont été récompensés parmi lesquels le médecin en chef Pierre Pasquier, pour son projet 3D-SC1. Le docteur Pasquier est médecin chef de la 14e antenne chirurgicale parachutiste et rattaché à l’hôpital d’instruction des armées Percy à Clamart.

E D’OR MÉDAILL TUS GAMES AUX INVIC

Les Invictus Games ont accueilli plus de 500 militaires blessés représentant les armées de 14 pays à Orlando, en Floride, du 8 au 12 mai 2016. Parmi l'équipe de France militaire, composée de 30 athlètes, l’ISG1 Emelyne, infirmière du SSA, a remporté la médaille d’or du 400 mètres course à pied.

Les contributions de l'IRBA au développement et à la diffusion des connaissances dans le domaine aéronautique sont reconnues tant sur le plan national qu'international. Les trente athlètes français ont ramené 37 médailles au total : 11 en or, 11 en argent et 15 en bronze. ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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ACTUALITÉS

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Un médecin réserviste de l’HIA Bégin à l’honneur Le MC (R) Patrick Hamon, médecin vasculaire réserviste à l’HIA Bégin, a reçu le prix individuel Réserve Jeunesse, lors des premières Assises de la Réserve organisées le 10 mars 2016 à l’École Militaire. Le MC (R) Patrick Hamon est mis à l’honneur pour avoir réalisé depuis 2009 une vaste campagne d’information et de recrutement pour le concours d’admission à l’école de santé des armées (ESA) auprès de milliers de lycéens de la section S d’Ile-de-France. Cette action auprès de la jeunesse a contribué au bon niveau des résultats au concours d’admission à l’ESA pour les franciliens : 30 % des lycéens reçus en 2015 étaient franciliens soit 27 % des inscrits en 2016. C’est le deuxième prix qu’il reçoit après le Trophée Civisme et Défense en 2015.

Inauguration du centre

médico-chirurgical interarmées de Djibouti

Baptisé « médecin capitaine Dominique Mattei » mort en service à Djibouti le 19 décembre 1984, le CMCIA a été inauguré le 31 mai 2016 par le général d'armée aérienne Maire, major général des armées, et le médecin général des armées Jean-Marc Debonne, directeur central du service de santé des armées. Le CMCIA est une structure de soins inédite dans le service de santé des armées. Il regroupe la médecine de premier recours du centre médical interarmées de Djibouti et la chirurgie d'une unité médicale opérationnelle de niveau 2. Construit sur la BA 188 « colonel Massart », il assure la continuité du soutien médical et chirurgical de la communauté de défense des FFDj après la rétrocession aux autorités djiboutiennes de l'hôpital médico-chirurgical Bouffard et de son emprise. Il offre la possibilité d'une coopération avec les établissements de santé publics et privés de Djibouti et un partenariat médico-chirurgical avec les services de santé des armées étrangères, partenaires de la France, déployées à Djibouti.

Lutte contre la douleur : remise de pompes à morphine

Vaincre la douleur, telle est la mission de l’association Hôpital 2000. En quinze ans, Martine Jambon, sa secrétaire générale, a remis 1 118 pompes à morphine aux hôpitaux militaires et civils français. Les pompes à morphine ACP (Analgésie contrôlée par le patient) sont destinées à lutter contre les douleurs aiguës et chroniques, par exemple, des patients en réanimation, brûlés ou atteints de cancers. Ces pompes ont une durée de vie de dix ans et permettent de soulager vingt à cent patients par an. Fin 2015 et début 2016, les hôpitaux militaires Bégin et Desgenettes ont déjà reçus respectivement cinq et dix appareils de lutte contre la douleur. À l'occasion de la journée nationale du réserviste, le 7 avril 2016, à la faculté de Médecine Lyon-Est, Martine Jambon est devenue réserviste citoyen du service de santé des armées, au grade de capitaine pour cet engagement mené depuis de nombreuses années au service des hôpitaux militaires et de leurs patients. Le 26 novembre 2016, un concert de musique classique organisée par l’association Hôpital 2000 aura lieu à l’école militaire (Paris) pour financer l’achat de quatorze pompes à morphine au profit du centre de traitement des brûlés de l’hôpital Percy.

6 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016


INFO TRANSF0

Presqu’île de Crozon :

L’HIA Laveran acteur

participation des médecins militaires au dispositif d'urgence

de son territoire de santé

Le 20 juin 2016, l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et l’Hôpital d’instruction des armées Laveran (HIA) ont signé un nouvel accord-cadre de coopération. L’objectif : améliorer et développer les échanges existants dans le cadre de la participation de l’HIA Laveran au service public hospitalier pour une prise en charge optimale des patients.

Mercredi 18 mai, l’Agence régionale de santé Bretagne (ARS) et la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Brest ont signé la convention permettant la mobilisation de cinq médecins militaires dans le cadre du dispositif Médecin correspondant SAMU (MCS) : une première en France.

Ce nouvel accord cadre intègre près de 30 conventions spécifiques qui font de l’HIA Laveran le 1er partenaire de l’AP-HM dans les domaines de la prise en charge des psycho-traumatismes, des malades et des urgences, de la mise à disposition d’équipements et de la formation.

© Christophe Asso / AP-HM

Conformément aux orientations de la loi de modernisation de notre système de santé, ces collaborations ont vocation à être renforcées dans le cadre de la mise en place du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) des Bouches du Rhône, dont l’AP-HM est membre et auquel l’HIA Laveran est associé.

Mme Catherine Geindre, directrice générale de l’APHM et le médecin général Michel Guisset, médecin-chef de l’HIA Laveran ont signé un accord cade de coopération le 20 juin 2016.

Nouvel appareil de pointe à l’HIA Bégin

L’hôpital d’instruction des armées Bégin s’est doté d’un appareil de chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale (SUNSHIP), le 4e de la région parisienne.

Sur le territoire de la presqu’île de Crozon, situé à plus de trente minutes d’une Structure Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR), la présence des médecins correspondants SAMU constitue un véritable enjeu de santé publique. Avec la signature de cette convention, 5 médecins militaires résidant en presqu'île interviendront désormais en avantcoureur de la SMUR. Leur action rapide réduira les délais de réponse à l’urgence par une prise en charge de proximité et de qualité.

Cet appareil rare a été offert le 31 mai 2016 par la Fondation André Maginot au cours d’une cérémonie à l’HIA Bégin.

© L.Bernardin - Marine Nationale

Seulement vingt systèmes de ce genre sont disponibles en France. Ce traitement, qui combine la chimiothérapie et la chirurgie, consiste à introduire dans la cavité péritonéale les médicaments de chimiothérapie dilués dans un liquide chauffés à 42°C, où ils circulent pendant quelques dizaines de minutes avant d’être aspirés par une pompe. Il permet d’augmenter l’effet destructeur de la chimiothérapie sur les tissus cancéreux. C’est le deuxième équipement de pointe dont se dote l’HIA, après le robot chirurgical Da Vinci acquis en septembre 2015, dans le cadre de la montée en puissance de la plateforme hospitalière militaire d’Île-de-France. ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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INFO TRANSFO

À la rencontre du personnel

Le directeur central s’est rendu dans les HIA pour présenter à chacun son projet d’établissement à l’horizon 2020. Reconnus comme acteurs à part entière du service public hospitalier, les HIA restent indispensables au soutien des forces armées. Conformément aux orientations de la nouvelle loi de modernisation de notre système de santé qui consacre une nouvelle structuration de l’offre de soins dans le cadre des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT), ils poursuivront les partenariats engagés avec les établissements hospitaliers publics, pour continuer à apporter une réponse de qualité aux besoins des militaires dans leur zone de Défense.

Clermont-Tonnerre 9 juin 2016 Au 1er juillet, l’HIA intégrera le GHT brestois en relation avec six autres établissements de santé du territoire sous le pilotage de l’ARS Bretagne. Les activités de chirurgie lourde et d’anesthésie-réanimation perdureront sur le site de l’HIA jusqu’à leurs transferts respectifs sur le site du CHRU à partir de 2018, suivies de celles de réanimation en 2022. Les activités d’urgences seront assurées conjointement sur les sites de l’hôpital militaire et du CHRU. L’HIA ClermontTonnerre accueillera un pôle médical de 75 lits de médecine interne et de spécialités médicales en lien avec le CHRU de Brest. En outre, l’HIA renforcera ses activités de médecine physique et de réadaptation, et de psychiatrie ainsi que le plateau de consultations externes. Les fonctions supports et médicotechniques trouveront aussi, au sein de ce partenariat, des développements nouveaux permettant d’optimiser les ressources disponibles. En associant l’Université de Bretagne Occidentale dans la dimension enseignement et recherche, il illustre l’émergence de partenariats civilo-militaires au service des forces armées comme de la population des territoires de santé.

Legouest 14 juin 2016 Engagés dans un partenariat étroit depuis février 2014, l’HIA et le CHR Metz-Thionville signeront prochainement la convention constitutive du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Metz-Lorraine Nord avec cinq autres établissements du territoire messin. 8 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

Dans le cadre de ce partenariat, les activités de chirurgie et d’anesthésie-réanimation ainsi que les actes interventionnels sous anesthésie générale et les chimiothérapies digestives sont progressivement relocalisées sur le site du CHR Metz-Thionville depuis la fin de l’année 2015. Les activités d’urgences seront assurées conjointement sur les sites de l’hôpital militaire et du CHR. L’HIA Legouest développe en commun avec le CHR, un pôle de médecines bi-site civilo-militaire. En outre, l’HIA renforcera ses activités de médecine physique et de réadaptation et de psychiatrie dans le cadre d’un pôle de réadaptation post traumatique, ainsi que le plateau de consultations externes. Le développement de ce dernier sera également conduit en commun à l’instar de la collaboration réussie autour de la mise en place à l’HIA Legouest de l’Unité de Consultation d’Odontologie Non Programmée (UCONP). Le rapprochement des équipes de soins de suite spécialisées du CHR et de l’HIA, sur le site de l’HIA Legouest permettra de constituer un ensemble civilo militaire important dans ce domaine. Les fonctions supports et médicotechniques trouveront aussi, au sein de ce partenariat, des développements nouveaux permettant d’optimiser les ressources disponibles, comme en

témoigne déjà l’intégration progressive de l’activité de laboratoire de l’HIA dans celui du CHR et le projet de centre de production alimentaire porté par le CHR sur le site de l’HIA. Certaines activités du CHR ont ainsi déjà pu bénéficier des apports d’une localisation sur le site de l’HIA Legouest et des synergies avec ses équipes, telle l’unité de soins palliatif, l’unité médico judiciaire (UMJ) ou le Centre d’Enseignement des Soins d’Urgence (CESU). Dans le domaine de l’enseignement et de la recherche, des professeurs agrégés seront nommés d’ici 2019 à l’HIA Legouest. Le site accueillera aussi l’Institut de l’autonomie et du handicap, en partenariat avec le Conseil départemental de Moselle, Metz-Métropole et d’autres partenaires.

Robert Piqué 24 juin L’HIARP renforce son partenariat avec la Maison de Santé Protestante de Bordeaux Bagatelle (MSPB Bagatelle) engagé dès 2012 dans le cadre du Groupement de coopération sanitaire de moyens (GCS) « Bahia ». Toutes les activités actuellement développées à l’HIARP seront renforcées dans le cadre de la constitution d’équipes civilo-militaires et notamment celles d’accueil des urgences (y compris d’odontologie), de chirurgie, de réanimation, d’anesthésie, de médecine, de MPR et


INFO TRANSFO

L’HÔPITAL, UNE COMPOSANTE INDISSOCIABLE

LE PARTENARIAT CIVILO-MILITAIRE

Soutien santé des forces armées Projection / Protection / Proximité

Site HIA 65

équipes chirurgicales projetables

+

Site partenaire

1

antenne chirurgicale par HIA

Soins et expertises au profit des forces

Chirurgie / Réanimation

Chirurgie / Réanimation Équipe de territoire

Urgences Médecine interne et d’aval

Équipe de territoire

Urgences Médecine interne et d’aval

Consultations

Autres spécialités

MPR Psychiatrie

MPR

Enseignement, formation et recherche

Acteurs du service public hospitalier

Résilience de la Nation

Fonctions médico-techniques et de soutien Gestion des crises et effort partagé de Défense

Formation Recherche

Participation à la gestion de crises

psychiatrie, ainsi que de consultations. Un accord sur le contenu et les modalités, à terme, de ce partenariat devrait être conclu d’ici le 1er décembre 2016. Il permettra de renforcer l’offre de soins dès 2017 et de préfigurer les axes stratégiques d’un futur ensemble civil et militaire, situé sur le site de la MSPB Bagatelle à l’horizon 2021. Ce futur établissement de santé, totalement rénové, redimensionné et modernisé, offrira d’excellentes conditions de prise en charge des patients civils et militaires dans un environnement de travail moderne et performant pour tous le personnel celui de la Défense comme celui de la MSPB Bagatelle. Ce partenariat HIARP/MSPB Bagatelle travaillera en étroite collaboration avec le CHU de Bordeaux dans le cadre du GHT « Alliance-Gironde » auquel il pourra s’associer pour de nombreuses activités médicales, ainsi que pour la dimension enseignement et recherche.

Desgenettes 29 juin Le projet d’établissement s’inscrit dans une logique d’ensemble civil et militaire. Les activités de réanimation et de chirurgie seront intégrées au sein de l’hôpital Édouard Herriot, dans le cadre du projet de modernisation actuellement conduit par les HCL au sein de HEH. Une équipe civile et militaire de territoire commune sera constituée pour l’accueil des urgences sur les sites de deux établissements. Un pôle de médecine interne polyvalent sera développé sur le site de l’HIA Desgenettes pour assurer l’aval médical des urgences, en responsabilité partagée avec les HCL pour assurer les compléments nécessaires en médecine de spécialités. Au sein de l’HIA Desgenettes seront développés un plateau technique de consultations externes spécialisées au profit de la communauté de défense mais largement ouvert au territoire de santé ainsi qu’un pôle de réhabilitation des blessés militaires associant soins de suite et de réadaptation spécialisée, et psychiatrie, détenus en propre par l’HIA Desgenettes, ouvert aux victimes civiles - qui pourrait être renforcé, en fonction de l’espace disponible à Desgenettes, d’activités complémentaires des HCL dans ce domaine -. Des perspectives de mutualisation ou de coopération sont possibles dans les fonctions

supports, en particulier la biologie, les systèmes d’information, et si les évolutions législatives le permettent, les activités de pharmacie à usage intérieur. a gestion commune des situations sanitaires exceptionnelles. La plate-forme pédagogique du SSA est, de plus, désormais totalement réunie sur la Métropole de Lyon, dont la ville de Bron. La signature imminente de la convention constitutive du GHT Rhône-Centre avec les HCL et d’autres établissements de santé consacrera l’ouverture et l’insertion croissante de l’HIA Desgenettes dans le territoire de santé rhônalpin.

ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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SALONS

Première participation à la Paris Healthcare Week Du 24 au 26 mai 2016, le SSA a participé pour la première fois à la Paris Healhcare Week (PHW) salon annuel organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF), porte de Versailles. Une très belle opportunité pour le Service de se faire connaître, de développer ses partenariats et de recruter ses réservistes auprès des professionnels de santé.

C

Le MGA Debonne intervient à la table ronde organisée par la FHF

Le 24 mai, le médecin général des armées Jean-Marc Debonne était l'un des invités de la table ronde organisée par la FHF. Il a rappelé que, parce que la santé publique évolue et que le poids des opérations extérieures est très fort, la densification et l’ouverture des établissements militaires hospitaliers et de 1er recours vers la santé publique, sont nécessaires. « Il n’y aura plus un modèle unique pour nos HIA, mais une adaptation locale selon les besoins et les solutions possibles. À partir du 1er juillet 2016, les projets de relation avec le groupement hospitalier de leur territoire seront fixés » a-t-il expliqué. 10 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

Un seul objectif : proposer et garantir à tous les patients un parcours de soin sécurisé, de qualité et pérenne. Pour cet événement, le SSA disposait d’un stand de 10 m2 positionné près de la FHF animé par six médecins et infirmiers de Bégin, du CMA de Balard et réservistes de toute la France. Nos professionnels de santé en uniforme ont remporté un vif succès et ont suscité la curiosité de nombreux visiteurs : professionnels de santé, mais aussi industriels, réservistes sanitaires et autorités politiques, telles que Marisol Touraine et Alain Juppé ainsi que la délégation du Congrès international de médecine militaire (CIMM) organisé à l’école du Val-de-Grâce. L’occasion d’expliquer les savoir-faire et expertises du Service en opération mais aussi sur le territoire national. 

MC C. Roche, CNE S. Marcon BCISSA/DCSSA

Visite de la délégation de CIMM

© Photos : CC1 E. Chérel - BCISSA/DCSSA

e grand rendez-vous annuel du monde la santé rassemble chaque année plus de 600 exposants et 15 000 visiteurs. Engagé dans une démarche d’ouverture vers partenaires extérieurs dans le cadre de son « modèle 2020 », le SSA se devait d’y participer. Le Service développe ainsi un partenariat stratégique avec la FHF, du fait de sa légitimité vis-à-vis des autorités de santé et de sa très forte représentativité auprès des hôpitaux publics. La FHF constitue « un appui déterminant pour accompagner le SSA dans sa dynamique d’ouverture nécessaire à la mise en œuvre de son nouveau modèle de service » explique le MGA Debonne, directeur central. « En s’ouvrant aux autres, le Service se donne une formidable occasion de maintenir et de développer ses compétences et offre, à d’autres acteurs de la santé, la possibilité de contribuer à la mission du SSA et donc à l’effort de défense nationale » ajoute-t-il.

« Sachez que nous avons tous été très honorés de votre présence parmi nous à plusieurs reprises qui a permis une visibilité accrue des activités du Service de Santé des Armées et du rôle qu’il est amené à jouer au sein du service public de santé et des GHT. Nos hôpitaux militaires et nos Centres médicaux des armées sont des atouts extrêmement précieux pour notre Nation et notre système de santé et vous pouvez compter sur notre engagement total à vos côtés pour faciliter autant que possible le renforcement des relations entre nos structures. » Cédric Arcos Délégué Général Adjoint FHF


SALONS

Eurosatory 2016 Le SSA a participé à la 25e édition d’Eurosatory, salon leader mondial de la défense et de la sécurité, organisé du 13 au 17 juin 2016 au parc des expositions Paris-Nord Villepinte. À cette occasion, le Service de santé des armées a mis en avant le savoir-faire de son personnel, en particulier ceux appartenant à la chaîne des approvisionnements en produits de santé des armées.

A

u cœur du stand du ministère de la Défense siglé « Engagés en opérations », le SSA était représenté par 4 plots de présentation correspondants à ses domaines d'expertises. Autour du déploiement du Module de Chirurgie Vitale (MCV) stocké à l’Etablissement du Ravitaillement Sanitaire des Armées de Marseille, étaient exposés le « plasma lyophilisé » du Centre de Transfusion Sanguine des Armées et les antidotes du risque NRBC produits par la Pharmacie Centrale des Armées. Ces savoir-faire étaient également mis en avant dans le cadre de la Valorisation du SSA. Ainsi, le « serious game » a été présenté au public. Consacré au sauvetage au combat de niveau 1 en s’appuyant sur l’expertise de praticiens du Service, il est déployé dans l’ensemble des régiments de l’armée de terre. Sa commercialisation à l’international est managée par le bureau valorisation. Le salon a permis au directeur des approvisionnements en produits de santé des armées d’aller à la rencontre des industriels français présents, sur lesquels le Service de santé des armées a pu s’appuyer pour répondre à sa mission, notamment, lors de déploiements en opérations extérieures. Plus de 30 personnels du SSA ont animé les stands et accueilli le public et les industriels. Cette édition 2016 a rassemblé 1 572 exposants de 56 pays. Elle a attiré plus de 50 000 visiteurs de 150 pays, 1 000 journalistes et 213 délégations officielles de 94 pays. Lors de sa visite le 13 juin, M. Jean Yves Le Drian, ministre de la Défense, a salué « les matériels phares et les innovations technologiques qui donnent une longueur d'avance aux forces armées françaises. » CNE S. Marcon - BCISSA/DCSSA

© Photos : S.Lafargue/ECPAD

ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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INTERNATIONAL

4 congrès pan-européen e

de médecine militaire

Du 23 au 26 mai 2016, le Service de santé français a eu l’honneur d’accueillir pour la première fois le 4e congrès pan-européen de médecine militaire, placé sous l’égide du Comité International de Médecine Militaire (CIMM) à l’Ecole-du-Val de Grâce. Plus de 200 participants originaires de plus de 40 Etats ont échangé et confronté leurs expériences et leurs idées pour faire avancer la science et l’innovation médicale militaire.

A

près l’ouverture du congrès par le MGA Debonne, directeur central du Service de santé des armées, le Brigadier Général Terawan Agus Putranto, directeur du CIMM, et le Major General Roger Van Hoof, Secrétaire général du CIMM, les discussions ont porté autour de quatre thèmes principaux, sélectionnés par le comité scientifique du congrès, placé sous la présidence des MC Alain Puidupin et Damien Ricard.

La prise en charge médicale en opération extérieure La doctrine du Royaume-Uni prévoit que la qualité des soins post-traumatiques doit être évaluée à l’aune du taux de « survivants inattendus ». Pour tous, la phase pré-hospitalière est celle qui offre le plus d’opportunités pour faire chuter la mortalité en opérations et les hémorragies constituent la principale cause de mortalité. Le sauvetage au combat, l’évacuation aérienne médicalisée, la transfusion sanguine et la procédure de damage control tout au long de la prise en charge médicale ont ainsi été présentés comme des éléments majeurs qui doivent faire l’objet de la plus haute

Le Brigadier Général (Dr) Terawan Argus Putranto

attention en matière de procédures, de retours d’expériences, de recherche et d’entraînement.

La réhabilitation physique et mentale des blessés de guerre Médecins et infirmiers ont souligné le rôle primordial de la réhabilitation physique et mentale des soldats grâce au sport mais aussi à des prothèses de haute qualité, qui bénéficient du développement de l’impression 3D et à travers la resocialisation, la réintégration dans l’institution, le soutien administratif, la reconnaissance mais aussi le soutien des familles. Dans ce deux domaines, la simulation numérique s’affirme comme un formidable outil qui

Le MGA Jean-Marc Debonne

permet à la fois au blessé de se confronter à ses appréhensions, de réapprendre certains gestes et de se ré-immerger progressivement dans un environnement militaire. Elle permet également aux proches des blessés d’observer et de comprendre leurs réactions.

L’éthique médicale militaire en opération La formation éthique des professionnels de santé militaires est au cœur des préoccupations des services de santé européens. Les retours d’expériences démontrent que les professionnels de santé militaires sont tous confrontés à de lourds questionnements éthiques, en particulier lors de la prise en charge médicale des populations locales, notamment des enfants, et des personnes capturées. L’effet de la guerre hybride, les ressources limitées et le manque de renseignement sur le réseau de santé et la culture locaux peuvent exacerber ces difficultés. Il s’agit de renforcer la connaissance du droit des conflits armés et l’entraînement au questionnement d’ordre moral afin d’offrir aux personnels la capacité de prendre, dans une situation complexe, la meilleure décision possible. Le CIMM développe ainsi des formations au droit des conflits armés et à l’éthique médicale militaire.

La réponse aux crises sanitaires La crise Ebola, et la « bataille médicale » qu’elle a constituée, a mis en relief la nécessité 12 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016


© Photos : IACaS A. Schauer

INTERNATIONAL

L'exposition de matériels et de produits de santé a séduit la délégation internationale

de développer et de partager la doctrine et les bonnes pratiques en matière infectieuse, de renforcer le renseignement médical et de mettre en place une structure coordinatrice au niveau international capable d’organiser le déploiement de l’ensemble des acteurs de la gestion de crise. L’OTAN doit ainsi se prononcer sur la constitution d’une « alliance de sécurité militaire » ou d’une « alliance de sécurité globale » qui recommanderait la mise en place d’un commandement médical multinational. Dans le même temps, la prise en charge des blessés dans un environnement civil en cas d’attaques terroristes de grande ampleur posent de nouveaux défis pour les services de santé européens. La mise en œuvre des concepts du sauvetage au combat (tactical combat casualty care) comme la disponibilité et l’expérience au feu des professionnels de santé militaires, ont permis de faire face à la crise lors des récentes attaques en France et en Belgique. Les premiers retours d’expérience permettent ainsi de souligner les bonnes pratiques et les points à améliorer pour faire face à d’éventuelles crises futures. Si ces attaques présentent de fortes similitudes avec celles subies en opérations extérieures par les militaires, elles présentent néanmoins des différences importantes : un environnement civil et familier et des blessures parfois plus sévères qu’en opération (blessures mortelles à la tête et à la poitrine). Il apparaît donc aujourd’hui important de transposer les concepts du sauvetage au combat à ce nouveau contexte et de définir un « sauvetage en situation de crise » (tactical emergency casualty care). La vigilance des services de santé militaires européens est notamment renforcée

autour de la rationalisation et de la standardisation des procédures entre les différents services d’urgences ; de l’identification et du suivi administratif des blessés et décédés ; du suivi psychologique des victimes directes et indirectes ; de la communication en interne (importance des relais de transmission) mais aussi vers l’extérieur et de la formation des forces intérieures et de la population aux gestes de premiers secours.

Le major général Jean-Robert Bernier, président en exercice du COMEDS, a rappelé que « les services de santé des pays civilisés sont noncombattants et partagent une mission sanitaire en commun selon l’éthique et le doit humanitaire. » Il a souligné « la magnifique réputation et la crédibilité mondiale du SSA français qui jouit de liens culturels, historiques, scientifiques avec plusieurs pays à l’extérieur du COMEDS. »

Les cessions pharmaceutiques et de médecine vétérinaire respectivement conduites par les tandems pharmacien général Pascal Burnat/ Senior Colonel Pharmacist Arne Krappitz, et vétérinaire en chef Jean-Lou Marié/ Colonel Leander Buchner ont montré l’étroite participation de ces deux services aux OPEX, et que les chiens militaires n’étaient, hélas, pas exempts de développer un PTSD en opérations.

Cette édition, dont l’organisation était pilotée par le MCS (R) Christian Colas a remporté un vif succès, notamment grâce aux nombreux personnels du service de santé mobilisés, dont des réservistes, officiers et sous-officiers, qui ont joué un rôle déterminant. Le cinquième congrès pan-européen de médecine militaire aura lieu en Pologne en 2017. 

Pour la toute première fois dans l’histoire du CIMM, a eu lieu une cession spécifique dédiée aux infirmiers, entièrement organisée et animée sur le plan scientifique par des infirmiers, cadres de santé et directeurs de soin. Entre les conférences, les débats se poursuivaient autour des stands de la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées, du Centre d’épidémiologie et de santé public des armées et des représentants de nombreuses entreprises spécialisées qui présentaient leurs innovations. Le poste médical 2014, le module de chirurgie vitale et le lot d’épidémiologie militaire « Epidopex » ont ainsi été présentés aux Services de santé militaires étrangers. Cette exposition, coordonnée par le PC (R) Jean-Marc Paolo, assisté de PC Isabelle Dauphin et du CRP Yannick Cavasin a connu un grand succès.

CR2 E. Carrot - DCSSA/DPS

TROIS PRIX ONT ÉTÉ DÉCERNÉS PAR LE JURY DU CONGRÈS • meilleure conférence Major Yves Fressancourt « Special operations nurse: integration and missions » ; • meilleure communication Médecin colonel Damany Keita : « Prise en charge d'une plaie par arme à feu, avec rétention du projectile dans le canal médullaire de l'humérus » ; • meilleur poster Ms Alina Augustynowicz « Humanitarian aid of the Polish health Service in Afghanistan, Central African Republic and Kosovo ».

ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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BLESSÉ DE GUERRE

Le SSA au cœur des RMBS © G.Lampla - Armée de Terre

L'édition 2016 des Rencontres militaires blessures et sports (RMBS) a rassemblé 57 blessés des trois armées, de la gendarmerie à Bourges et à Aubigny-sur-Nère. Une vingtaine de soignants du SSA encadrait ce stage multisports organisé dans le cadre de leur parcours de soin.

C

ette activité, initiée par la Cellule d'aide aux blessés de l'armée de Terre (CABAT) en 2012, fait partie du « pack sportif » proposé aux blessés dans le cadre de leur parcours de soin. Elle constitue une étape importante dans la phase de leur réadaptation et favorise leur reconstruction individuelle. « Après le deuil de la blessure, le sport permet aux blessés de retrouver une qualité de vie » explique l’infirmière cadre de santé Isabelle, responsable de l’équipe médicale sur place. « Les RMBS leur prouvent que, malgré leur handicap, ils sont capables de faire des choses qu'ils faisaient avant leur accident. Ainsi, nous adaptons au mieux les activités sportives pour qu'ils puissent transposer dans leur vie quotidienne ce qu'ils apprennent durant ce stage. » L'objectif est de faire (re)découvrir aux blessés, la pratique d'activités sportives adaptées à leur pathologie et de leur permettre d'échanger, dans un contexte

20 soignants du SSA étaient mobilisés pour le soutien médical

différent, avec les acteurs du suivi médico-social qui les accompagnent au quotidien. Durant ces journées, les blessés sont encadrés par l’équipe médicale constituée de 20 médecins, infirmiers, aides-soignants, auxiliaires sanitaires, kiné et psychologue volontaires des HIA et des CMA. 13 d’entre eux sont dédiés aux grands blessés. Ils bénéficient des appareillages de dernière génération et du réseau handisport

civil de Bourges, des infrastructures du CREPS, au sein duquel est installé le Pôle ressources national sport et handicaps du ministère des Sports (PRNSH) et du CRJS d'Aubigny-sur-Nère. Parallèlement, les établissements du SSA ont répondu présents à la campagne de soutien lancée sur les réseaux sociaux de la défense. Les HIA Clermont-Tonnerre, Percy, Legouest ainsi que de nombreuses antennes médicales ont joué le jeu. Une belle visibilité pour le SSA.

Les établissements du SSA se mobilisent pour soutenir les blessés de guerre

L'équipe médicale des RMBS autour du MCS Macarez

Service MPR de Legouest

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HIA Percy

DRSSA de Metz


DOSSIER :

HOMMAGE À L'HÔPITAL DU

VAL-DE-GRÂCE Vue aérienne de l’hôpital du Val-de-Grâce, milieu XXe siècle

«

Ordre du jour n°10723 du général d'armée Pierre de Villiers, chef d'état major des armées Le 31 juillet 1793, la Convention nationale décide de mettre le Valde-Grâce à disposition du Ministre de la guerre pour y installer un hôpital militaire. La double vocation du Val-de-Grâce, hospitalière et militaire, est née.

une structure hospitalière, chargée d’histoire, à laquelle nos armées, mais également les Parisiens et le pays tout entier sont si attachés.

Et pourtant, cette décision ne porte pas la marque du renoncement, mais bien celles de la vision et du courage. Un courage mis au service de la nécessaire réorganisation du modèle hospitalier militaire pour l'adapter À partir de cette date, les médecins militaires les plus illustres vont s’y aux évolutions rapides des mondes de la défense et de la santé. Le nouveau succéder et forger, par l’alliance fertile de la compétence et du dévouement, modèle, décidé par le ministre de la Défense et porté une réputation d’excellence dont le Val-de-Grâce ne se par le directeur central du service de santé des armées, départira plus. « C’est cet héritage qui est prioritairement concentré sur sa mission de soutien structure, aujourd’hui, des forces. Dans ce cadre magnifique, niché au cœur de la le Service de santé des capitale, Percy, Desgenettes, Larrey, Bégin et bien armées. » Bénéficiant du redéploiement des compétences d’autres éminents médecins, pharmaciens, épidédéveloppées au sein de l’hôpital du Val-de-Grâce, miologistes et praticiens militaires de toutes spéciala nouvelle plate-forme hospitalière de la région Ile-de-France, articulée lités ont, tour à tour laissé leur empreinte et œuvré, à force de travail et autour des hôpitaux Percy et Bégin, est, désormais, en capacité d’assumer de recherches, à la constitution d’un héritage exceptionnel dont vous êtes la prise en charge optimisée des blessés et des malades rapatriés sur le les dépositaires. C’est cet héritage qui structure, aujourd’hui, le Service de territoire national ; elle joue également un rôle déterminant lors du déclensanté des armées. Il fait votre fierté. Il est votre âme. Au plus profond de chement des plans gouvernementaux. cette âme, résonne une histoire marquée par le sceau du drame et de la gloire, mêlés. Aujourd’hui, la France est un des seuls pays au monde à disposer d’une chaîne de santé militaire, complète et autonome, qui relie le brancardier-seSouvenons-nous, également, qu’il y a cent ans, derrière ces murs, des couriste, déployé aux avant-postes, aux meilleurs spécialistes opérant dans médecins militaires, des infirmières et du personnel soignant accompales structures ultra-modernes de nos hôpitaux militaires. gnaient, avec sollicitude et professionnalisme, ceux que l’on a appelé les « gueules-cassées ». Ils ont accompli des prouesses dans le lent travail Ici, au Val-de-Grâce, l’excellence du Service de santé des armées contide reconstruction physique et psychologique de ces hommes défigurés et nuera de se jouer. La pérennisation des activités de formation de la prestimeurtris. Comment ne pas faire le parallèle avec les attentions et les comgieuse école, ici, entre ces murs, est le signe fort de la volonté du service pétences exceptionnelles mises au service de nos blessés, aujourd’hui, par de santé des armées de s’arrimer au site qui l’a vu naître et à partir duquel les hommes et les femmes de nos équipes de santé ? son esprit a rayonné. L’histoire du « Val » fait aussi la part belle à la gloire. De très nombreux Car l’esprit qui vous anime force l’admiration. Il se trouve concentré prix, parmi les plus prestigieux, sont venus distinguer les multiples travaux dans l’affirmation d’Ambroise Paré : « Le gain étant éloigné, seuls ded’éminents médecins-chercheurs. Ce chemin, celui de l’excellence et de meurent l’honneur et l’amitié de tant de soldats ». Faites vivre cet esprit. Il l’exigence, est celui-là même que vous avez emprunté, derrière vos anciens. est le ferment irremplaçable des plus belles vocations médicales militaires Il réclame beaucoup d’investissement et de désintéressement. Il demande et la plus noble manière de soigner l’humanité souffrante. Il a éclairé et parfois des sacrifices. éclairera encore, d’une lumière resplendissante, ce à quoi nous œuvrons tous : le succès des armes de la France ! » La fermeture de l’hôpital du Val-de-Grâce en est un ; particulièrement Paris, le 30 juin 2016 douloureux. Il est nécessairement déchirant de devoir se résoudre à laisser ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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VAL-DE-GRÂCE 30 JUIN 2016

Plus de 500 personnes était rassemblées le 30 juin 2016 à l'occasion de la cérémonie de fermeture de l’HIA Val-de-Grâce organisée sur le parvis de l'hôpital.

© Photos : S.Lafargue/ECPAD

L'ensemble du personnel du service de santé était réuni pour dire un adieu ému à l'HIA du Val-de-Grâce

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Le personnel du Val-de-Grâce a eu le soucis constant de préserver la qualité d'accueil et de prise en charge des patients

M

ilitaires et civils, d’active et de réserve qui ont servi dans cet hôpital, certains dès son inauguration en 1979, étaient présents derrière les drapeaux et emblèmes des trois écoles, des 9 hôpitaux, de plusieurs centres médicaux des armées, des établissements du ravitaillement sanitaire et de l’Institut de recherche biomédicale des armées. Dans son discours, le directeur central a tenu à saluer l'action de tous ceux qui ont exercé dans cet hôpital depuis son inauguration en 1979. « Votre action a fait perdurer l'excellence médicale, scientifique et technologique, faisant de l'hôpital du Val-de-Grâce une véritable vitrine de la médecine militaire et plus largement de la médecine française. Beaucoup de praticiens, de chercheurs et d’enseignants ont formé un grand nombre de personnels du service de santé des armées. Leur influence aura ainsi très largement dépassé les murs de cet hôpital. Le Val-de-Grâce est et demeure inscrit dans le patrimoine intangible du Service de santé des armées français. Désormais, sans l’hôpital du Val-de-Grâce, mais toujours avec le Val-de-Grâce, les valeurs d’humanité et de dévouement portées très haut par le personnel du service de santé des armées d’hier et d’aujourd’hui, continueront d’éclairer notre chemin, au service de nos armées. »

Le CEMA présidait la cérémonie aux odres du MCS Pontiès, en présence du MGA Debonne, de Mme Berthout, maire du 5e arrondissement et des représentants des 3 armées.

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DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

223 ans au service de la France L’hôpital d’Instruction des Armées du Val-de-Grâce cesse son activité. Pour autant, véritable incarnation de la médecine militaire française pour le monde entier, il restera la référence emblématique de l’excellence de son personnel. Retour sur 223 annnées passées au service des blessés et malades.

1793, la Nation est menacée de toute part. Elle fait face sur tous les fronts.

sur les lieux des combats. À Paris, l’hôpital du Val-de-Grâce est de plus en plus sollicité. Son activité s’accroît et ses services, trop souvent saturés, doivent s’appuyer sur la création de l’hôpital annexe de Picpus. Il retrouve la plé-

À Paris les blessés et les malades dépassent les capacités des hôpitaux. Aussi, le 31 juillet la Convention Nationale « autorise le Ministre de la Guerre Séance de revaccination au Val-de-Grâce vers 1905, à faire servir la maison nationale du huile sur toile par Alfred Touchemolin. Val-de-Grâce à un hôpital militaire ». Des travaux sont aussitôt entrepris. En attendant leur aboutissement, l’établissement deviendra un hospice d’humanité militaire. Les travaux sont achevés en 1795. Dès le mois de novembre, 20 médecins et chirurgiens, ainsi que 10 pharmaciens sont à pied d’œuvre pour accueillir les premiers hospitalisés militaires. À leur tête se trouvent Pierre-François Percy, chirurgien en chef des Armées, Nicolas-Pierre Gilbert en médecine et Sabin-Joseph nitude de son statut « d’école clinique » en Bruloy en Pharmacie. La vocation hospitalière du 1816, bénéficiant alors de la personnalité et de Val-de-Grâce est en marche. Déjà, depuis le mois l’expérience de professeurs aussi mythiques que de juillet, la décision est été prise de « former, au Desgenettes et Larrey. sein de l’hôpital, une école clinique de médecine, de chirurgie et de pharmacie, propre à servir de En 1842, une réforme essentielle intervient, insmodèle aux institutions de ce genre ». pirée à l’origine par Bégin. Pour la première fois, l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce se Personne ne sait alors qu’un symbole voit reconnu comme « Hôpital de perfectionnevenait de naître. ment ». Désormais, sur les cinq années d’études des praticiens militaires, deux sont assurées en Dès son ouverture, l’afflux considérable des son sein. Les plus éminents praticiens militaires, malades et des blessés révèle l’insuffisance des Broussais, Lévy, Maillot, Gama, Baudens, Hippocapacités prévues pour l’hôpital militaire du Val- lyte Larrey, le marquent à jamais par leur gloire de-Grâce, alors que sa vocation d’enseignement et leur savoir. s’affirme, fondée sur une formation clinique conduite au lit du malade par un corps profes- Arrive le temps des années sombres. Des erreurs soral ardemment dévoué à sa tâche d’instruction décisionnelles successives vont le conduire à des futurs médecins, chirurgiens et pharmaciens une lente dégradation, allant jusqu’à l’abandon militaires. de l’enseignement de perfectionnement, le 1er mai 1850. Il est recréé quelques semaines plus tard, Au cours du Consulat et de l’Empire, les guerres au sein de l’École d’Application à nouveau insdéplacent l’instruction hospitalière directement tallée à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, car 18 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

l’Armée, engagée dans les guerres lointaines, a besoin de médecins. Désormais, Hôpital et École évoluent en parallèle, mais leur vie restent longtemps unies : le plus ancien praticien de l’Hôpital exerce la fonction de médecinchef, sous l’autorité du directeur de l’École dont les professeurs occupent des postes de responsabilité hospitalière. La guerre de 1870 voit l’hôpital accueillir des soldats de toutes nationalités. Bombardé malgré le drapeau à Croix Rouge hissé sur le dôme de l’Église, il compte ses pertes humaines et surtout ses dégâts matériels. Il participe au soutien sanitaire du siège de Paris et de la Commune. Son personnel se dévoue sans compter au profit de la population. En cette fin du XIXe siècle, l’expertise du Valde-Grâce est déjà une référence pour les affections graves provenant de toutes les régions de France et d’Outre-mer. Il est également devenu le centre de vaccination de la garnison de Paris. La radiologie est apparue et se développe sous l’impulsion de Hirtz. Les plus grands épidémiologistes, dont Laveran, prix Nobel, œuvrent dans son service de bactériologie. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, professeurs et élèves sont envoyés au plus près des combats. Le service à l’hôpital, le plus important du camp retranché de Paris, à la fois hôpital d’évacuation et centre spécialisé, est assuré pour l’essentiel par des réservistes. Trois secteurs vont tout particulièrement s’illustrer au cours du conflit : celui des blessés de la tête et au visage, dont le nombre important entraine la création d’un service spécial ; celui de la radiologie, où se développe avec une efficacité remarquable


DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

Vue du Val-de-Grâce, dessin aquarellé par Charles Jouas, 1925

© Photos : Musée du SSA

Blessés posant devant l’aile Est de l’hôpital du Val-de-Grâce durant la Grande Guerre

Chambre de patients durant la Grande Guerre

l’instruction de centaines de manipulateurs et la formation de jeunes médecins à cette technique nouvelle ; celui enfin, représenté par le centre vaccinal anti typhique créé en 1914 par Vincent, dont le Maréchal Foch proclamera que le « nom méritait d’être inscrit à coté des plus glorieux généraux de la Grande Guerre ». Comment également oublier que la rencontre au Val-de-Grâce, au « quatrième fiévreux », futur service de neuro-psychiatrie, d’un infirmier, André Breton et d’un jeune médecin auxiliaire, Louis Aragon, sera à l’origine du mouvement surréaliste ? Apollinaire blessé y fut traité et en 1940, Lacan y reçut son affectation de mobilisation. Avec le deuxième conflit mondial, c'est un nouvel engagement du personnel de l’Hôpital sur les frontières. Ne restent au Val-de-Grâce qu’une centaine de blessés et de malades intransportables assistés par 25 infirmières. Ce sont les

plus jeunes médecins qui sont restés, avec le renfort de praticiens de réserve rappelés. Tous sont admirables, assurant nuits et jours, le traitement chirurgical et les soins aux blessés qui ne cessent d’arriver. Après l’Armistice, le Val-deGrâce continue à recevoir de nombreux blessés et malades, y compris ceux évacués des camps de prisonniers par l’occupant. Avec la fin des guerres coloniales, le Val-de-Grâce s’ouvre aux familles de militaires et à de nouvelles catégories d’ayant-droits. De nouveaux services viennent augmenter une offre de soins toujours marquée par l’excellence, en particulier en ophtalmologie, neurochirurgie, neuropsychiatrie et oncologie. L’infrastructure disponible se sature. Il devient indispensable de changer radicalement le modèle d’hôpital.

consultations réalisées et plus de 400 000 hospitalisations, il a apporté, au sein du complexe hospitalier militaire parisien, les performances d’un plateau technique d’exception pour répondre à l’évolution des besoins avec le développement de la chirurgie thoracique, de l’oncologie lourde et des sciences neurologiques. Séparé administrativement de l’École depuis de nombreuses années, mais ayant conservé avec elle les liens étroits inhérents à la mission d’enseignement assurée par l’essentiel de ses chefs de service, l’hôpital d’instruction du Valde-Grâce, grâce à son personnel médical et à son équipement, est resté fidèle à lui-même : centre de référence, ouvert sur l’extérieur, assurant sans faille sa mission de soutien aux forces armées. 

MCS J.-E. Pontiès

Le nouveau Val-de-Grâce est inauguré en janvier 1979. Depuis, avec plus de 6 millions de ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

L’apport du Val-de-Grâce À la chirurgie

© SSA

© ECPA-D

© ECPA-D

Le Val-de-Grâce a développé l’utilisation précoce des pinces à sutures automatiques et des techniques de chirurgies laparoscopiques. En neurochirurgie, il utilise en pionnier la voie trans-labyrinthique pour l’abord des tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux et les techniques de neuronavigation pour le traitement chirurgical des tumeurs du cerveau. Il utilise précocement le robot chirurgical pour le traitement des tumeurs urologiques et gynécologiques . Dès le début des années 1980, le Val-de-Grâce contribue au développement du fixateur externe que la doctrine d’emploi OTAN a généralisé dans les antennes chirurgicales (rôles 2).

À la radiologie et le radiodiagnostic

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© SSA

© SSA

Le Val-de-Grâce a développé la radiologie en postes fixes mais aussi des camions de radiologie (mis au point avec la collaboration de Marie Curie) qui iront sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, au plus près des combats, ainsi qu’une très grande école de radiologie. Celle-ci a formé de très nombreux radiologues et manipulateurs en électroradiologie, créant ainsi la première chaire de radiologie en France dont l’héritage a conféré à cette spécialité, et tout particulièrement au Val-de-Grâce, une avancée technologique et une innovation constante dans les imageries médicales.


DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

À la psychiatrie

© C.Lebertre - DICOD

On doit au Val-de-Grâce son école de psychiatrie. En 1935 A. Fribourg–Blanc (1888-1963) et M. Gauthier (1887-1950) publient leur ouvrage sur la pratique psychiatrique dans l’armée, une somme d’expérience acquise au cours de la Première Guerre mondiale avec la description des premiers blessés psychiques. D’autres noms célèbres suivront avec des axes de recherche aussi importants que les pathologies de guerre, l’hygiène mentale, les névroses traumatiques, l’alcoologie, les addictions et les conduites suicidaires.

Choix des internes

Cachirmex

Au soutien des forces Outre les immunisations développées et pratiquées au Val-de-Grâce, il faut ajouter le développement de protections des combattants et les travaux sur la physiologie humaine et la physiopathologie des facteurs d’ambiance : stress, sommeil, pression atmosphérique, exposition aux agents de la guerre chimique, bactériologique et nucléaire.

Nombreux furent les blessés des guerres d’indépendances d'Indochine ou d'Afrique, ou encore, plus récemment, des théâtres d’OPEX qui furent rapatriés pendant des décennies au Val-deGrâce ; ce nom emblématique représentant un espoir et un grand soulagement pour les blessés, les malades et leurs camarades de combat restés sur place.

© SSA

L’activité universitaire de formation des internes de médecine générale et des internes de spécialités demeure sur le site et l’ensemble conventuel du Val-de-Grâce au sein de l’École du Val-deGrâce. Créée en même temps que l’ancien hôpital, cette école garde tous ses atouts et prérogatives de centre d’enseignement universitaire, ouverte aux étudiants militaires comme civils pour les spécialités ou pratiques médicales du temps de guerre ou d’exception : Brevet de Médecine de l’avant, relatif au relevage primaire des blessés pour les médecins spécialisés en médecine générale, CACHIRMEX (chirurgie de guerre) et CAMEX au profit des médecins des spécialités chirurgicales pour les prises en charges standardisées des blessés et des malades des victimes civiles et militaires. Les professeurs agrégés restent nommés à l’Ecole du Val-de-Grâce.

© SSA

À l’enseignement

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DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

Le fonctionnement de l’hôpital dans sa période de

restructuration : une expérience inédite Le 15 octobre 2014, le ministre de la Défense annonçait la fermeture du Val-de-Grâce et le transfert progressif de ses activités vers les HIA Percy et Bégin, en accord avec le projet « SSA 2020 ». Dès lors, l’hôpital s’est profondément et rapidement réorganisé afin de redimensionner ses activités tout en maintenant en permanence un haut niveau de sécurité et de qualité pour ses patients. Un projet original et transitoire, élaboré et porté par la communauté médicale et accompagné par la chefferie.

La genèse d’un projet médical éphémère Plusieurs points importants devaient être pris en compte. L’absence de service de réanimation rendait périlleuse la gestion des urgences intra hospitalières. L’absence de service médical d’accueil supprimait l'interface avec l’extérieur pour l’accueil de patients non programmés. Début juillet 2015, il restait 14 praticiens seniors dans les spécialités médicales conditionnant le maintien de la permanence des soins. Le fonctionnement choisi devait rester pérenne jusqu’en juin 2016, période prévue pour la cessation définitive des juin 2014

Annonce restructurations Ministre de la Défense

activités de l’hôpital. Le fonctionnement le plus adapté en termes de sécurité, de rationalisation des moyens et de polyvalence était celui d’un hôpital médico-chirurgical de semaine (HMCS).

La gestion des urgences L’hôpital, quel que soit le format du projet choisi, a continué à accueillir des patients. Il était en effet impensable de ne pas anticiper les accidents. Plusieurs mesures ont été prises afin de prendre en compte ces risques : adaptation du protocole de gestion des urgences intra

avril - juin 2015

{

• service médical d’accueil des urgences • centre de dialyse • caisson hyperbare • service de radiothérapie

hospitalières, convention avec la BSPP afin de bénéficier d’un temps d’intervention de moins de 20 mn, formations aux gestes d'urgence pour l’ensemble du personnel. Des conventions pour des transferts de patients vers des filières d’aval ont été formalisées avec les hôpitaux Bégin et Percy ainsi que différentes structures de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Une chambre de l’HMCS a été transformée en « zone de mise en condition avant évacuation » équipée et prête à l'emploi. Au total, 20 situations d’urgence vitale ont été

juillet 2015

juin 2016

1re phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy

2e phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy

➔ Restructuration en hôpital médico-chirurgical de semaine

Effectifs 2014

446

924

279

octobre 2015 janvier 2016

Hôpital médico de semaine 22 • ACTU SANTÉchirurgical • # 143 • avril - juin 2016(HMCS) ➔ uniquement sur rendez-vous

Activités transférées en juin 2016 GASTRO


médico-chirurgical de semaine

Effectifs

2014 DOSSIER : HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

4

924

octobre 2015 janvi

gérées en toute sécurité (transferts via la BSPP). Neuf patients ont été transférés hors procédure d’urgence vers des filières d’aval pour compléter la prise en charge.

Hôpitalmédico médico chirurgical chirurgical de Hôpital desemaine semaine(HMCS) (HMCS) ➔ uniquement sur rendez-vous 3e étage 1 département chirurgical avec CCE * et plateaux techniques (ophtalmologie, urologie, chirurgie viscérale) + unité de chirurgie ambulatoire

Une organisation des parcours de soin repensée

Pour les patients, il s’agissait de garantir la sécurité et la 2015 qualité des soins et de rationaliser juillet 2015 2e étage avril - juin juin 2016(partiel) 1 plateau technique médical les flux des usagers en typologie de parcours : 1re phase de transfert d’activités e 2 phase de cardiologie) transfert d’activités (neurologie, • service médical d’accueil médecine et chirurgie. Pour le personnel, il fallait du VDG à Bégin et Percy du VDG à Bégin et Percy des urgences densifier les secteurs géographiques d’activité 1er étage • centre de dialyse 1 département médical pour optimiser les conditions de travail afin • caisson hyperbare 1 hôpital médico-chirurgical de jour et de • service de radiothérapie d’éviter les zones « désertes » ou nécessitant semaine (34 lits et 4 places) de ➔ nombreux déplacements internes. Ainsi, il a Restructuration en hôpital 1 CCE * été décidé d’articuler le projetde autour d’un foncmédico-chirurgical semaine * Centre de Consultations Externes tionnement sur 2 étages et demi : sur un premier étage complet, un département médical avec un hôpital médico-chirurgical de jour et de semaine 446 de 34 lits et 4 places, un Centre de Consultations 279 e Externes (CCE) et, au 2 étage partiel, un plateau octobre 2015 janvier 2016 technique médical (neurologie, cardiologie). Au e 3 étage, est créé un département chirurgical avec Transfert des services et activités de l'HIA du val-de-Grâce : CCE et plateaux techniques (ophtalmologie, ical de semaine (HMCS) urologie, chirurgie viscérale) ainsi que l’unité Activités transférées en juin 2016 de chirurgie ambulatoire. GASTRO ➔ uniquement sur rendez-vous L’ensemble des spécialités a fonctionné de ENTÉROLOGIE manière programmée, uniquement sur rendezOPHTALMOLOGIE 3e étage vous. L’offre de soins globale était ainsi assez complète pour lesavec militaires 1 département chirurgical CCEen * activité, en termes MÉDECINE NEUROLOGIE et plateaux d’expertise techniqueset(ophtalmologie, urologie, d’aptitude, pour leurs familles ainsi INTERNE chirurgie viscérale) de chirurgie que pour +lesunité patients civils. ambulatoire PSYCHIATRIE 2e étage (partiel) 1 plateau technique médical La transformation de l’hôpital du Val-de-Grâce (neurologie,s’est cardiologie) déroulée en moins de 4 mois. L’ensemble 1er étage des ressources a été optimisé en maintenant un 1 département hautmédical niveau de sécurité et de qualité pour les 1 hôpital médico-chirurgical de jour de patients. La petite taille de laetstructure en a fait semaine (34 lits et 4 places) un outil réactif pour des parcours de soin ou 1 CCE * d’expertise au service du patient militaire et civil. * Centre de Consultations Externes HIA Percy - Clamart (92) HIA Bégin - Saint-Mandé (94) Les difficultés ont été anticipées et parfaitement gérées. Toutes les composantes et compétences NEUROCHIRURGIE de la communauté de soin ont été mobilisées, CHIRURGIE l’engagement des personnel a été entier pour RÉANIMATION VISCÉRALE concourir à la réussite de ce véritable défi techCHIRURGIE UROLOGIE nique et humain.

{

93

75

92

94

VASCULAIRE

MC Thierry Carmoi, MGI Claude Conessa

CARDIOLOGIE

ONCOLOGIE

ORL

Activités transférées en juin 2015

Graphiques © BCISSA

ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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ENTRAÎNEMENT

Formation du SAMU L’école du Val-de-Grâce a organisé une formation au profit du SAMU de Paris, du 11 au 21 avril 2016. Le stage de « mise en condition et survie de victimes d'attentat par arme de guerre », visait à enseigner aux équipes médicales civiles (médecins, infirmiers et formateurs du centre d'enseignement des soins d'urgence) les techniques de damage control appliquées en opération extérieure.

L

es médecins et infirmiers du SSA ont partagé pour la première fois avec le SAMU, leur expérience des situations d’exception telles que l’afflux massifs de blessés. Au CeSiMMO, ils ont formé, en deux sessions, 16 binômes de médecin-infirmier du SAMU de l’AP-HP, à traiter le maximum de blessés dans un minimum de temps, dans un contexte semblable à celui des attentats de novembre 2015. « L’idée est de faire partager notre expérience pour qu’ils puissent optimiser leur prise en charge de ce type de blessés dans un contexte hors norme »,

24 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

explique le MC Sébastien, référent technique du CeSiMMO. Après 3 jours de cours théoriques sur la traumatologie de guerre, les équipes du SAMU sont mises à l’épreuve au cours d’un exercice avec les soldats de sentinelles et des mannequins haute-fidélité. Les soldats sont pris sous le feu. Le SAMU doit gérer les blessés et coordonner les soins. « On est habitué à travailler dans des conditions d’urgence mais toujours avec un certain confort : une victime pour une équipe, explique un membre de l’équipe du SAMU. Là, le contexte est très différent. Cette formation permet d’interagir avec les militaires pour voir ce qu’on peut apporter comme soins aux patients ». Un réel partage de

savoir-faire puisque ces équipes du SAMU forment également les équipes médicales militaires aux urgences pédiatriques avant leur départ en opérations. 

La rédaction


ENTRAÎNEMENT

EXOSAN 110 élèves-médecins du service de santé des armées étaient évalués au cours de l’exercice national EXOSAN, organisé le 25 mai à La Valbonne. 100 militaires du Régiment médical, les formateurs du Centre de formation opérationnelle santé (CeFOS) et 90 élèves-infirmiers civils volontaires des Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) de Lyon et de l’Ain étaient rassemblés pour cet entraînement grandeur nature. Les internes des hôpitaux des armées, en fin de 3e cycle universitaire (9e et dernière année) de médecine générale, étaient évalués sur les opérations de relève, de mise en condition des postes médicaux et des centres de triage des blessés, dans des conditions particulièrement réalistes, avec l’utilisation de matériels de terrain et de chirurgie de guerre. Cet exercice constituait l’étape ultime pour l’obtention du brevet de « médecine de l’avant », nécessaire pour pouvoir exercer sur tous les théâtres d’opérations, au plus près des combats, la prise en charge des soldats blessés ou malades. Il correspond aux deux derniers modules du diplôme « Urgence des temps de crise » que présentent tous les futurs médecins militaires au cours de leur cursus, sous la tutelle pédagogique des professeurs de l’École du Val-de-Grâce. EXOSAN est un exercice qui prépare techniquement les futurs médecins militaires à intervenir en OPEX au profit des soldats blessés au combat. 

La rédaction

ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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ENTRAÎNEMENT

Exercice crash d’hélicoptère Un exercice crash d’hélicoptère s’est déroulé le 21 juin sur la base du 1er RHC de Phalsbourg. Objectif : vérifier toute la chaîne des secours de la plate-forme aéronautique et entrainer les équipes à la gestion d’un grand nombre de blessés, en coordination avec les équipes de secours civiles.

« Le mardi 21 juin 2016 à 8H30, un NH-90 CAÏMAN victime d’une avarie au décollage. Il se renverse et prend feu avec 5 personnels à bord ». Tel est le scénario de l’exercice crash organisé conjointement par le 1er RHC, le CMA de Phalsbourg et le SMUR de l’hôpital de Sarrebourg. L’objectif : évaluer la réactivité des moyens de secours militaires mais également le déclenchement des moyens civils par la régulation du SAMU de Metz. Pour davantage de réalisme, les organisateurs ont gardé secret le déclenchement et le déroulement de l’exercice. Le scénario prévoit 8 victimes (dont 3 hors de l’hélicoptère) grimées. Plusieurs types de blessures physiques et psychiques sont simulées pour se rapprocher le plus possible d’une réalité à laquelle le personnel soignant pourrait être confronté. L’alerte crash est très rapidement donnée par le contrôle aérien de la base militaire. Les pompiers aéronautiques du Peloton de Sécurité Incendie Sauvetage (PSIS) sont les premiers à rejoindre les lieux de l’accident pour sécuriser la machine « en flamme », pour faire un premier bilan des 26 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

victimes et débuter les soins de premier recours. L’antenne médicale engage dans le même temps son équipe d’alerte : un médecin, un infirmier et un auxiliaire sanitaire avec un véhicule ambulance coupent les axes de piste sous contrôle

radio de la tour selon une procédure bien définie. Elle est rapidement rejointe par une deuxième équipe. Premier médecin sur place, le médecin militaire applique les principes de médecine de catastrophe : bilan des victimes, en lien avec le Commandant des Opérations de Secours (COS), identification des plus graves (plaie

cranio-cérébrale avec coma secondaire, hémorragie abdominale avec choc hypo-volémique, grand brulé, et traumatisme rachidien avec déficit neurologique) puis premier bilan au centre 15, afin d’obtenir des renforts et de préparer la destination adaptée pour la prise en charge des patients. Un véhicule d’assistance et de secours aux victimes du centre de secours le plus proche, celui de Phalsbourg, et une UMH (Unité Mobile Hospitalière) du SMUR de Sarrebourg sont alors engagés par le centre 15. Ils sont accueillis à l’entrée de la base puis guidés jusqu’à la zone du crash par l’élément d’intervention de la base. Les équipes de sauvetage civiles et militaires travaillent alors de concert pour réaliser les premiers soins médicaux : abords veineux, remplissage vasculaire, antalgie, intubation et ventilation mécanique, avant que ne débute la phase d’évacuation. Cet exercice a permis de tester toute la chaîne de déclenchement des secours de la base de Phalsbourg, impliquant entre autre le CMA, mais également la synergie civilo-militaire.


ACTUALITÉS

Le SSA participe

aux mesures de protection de l’EURO 2016 Dans le cadre de la préparation à l’EURO 2016, la DAPSA a été sollicitée en urgence par le ministère de l’intérieur et le secrétariat général de la Défense nationale (SGDN) pour fournir des lots PRV (Points de Regroupement des Victimes) aux services de secours. Un challenge relevé haut la main.

L

es PRV sont des lots spécifiques dédiés à la prise en charge des blessés contaminés par le risque chimique et notamment les organophosphorés. Ils comportent notamment des antidotes contre le risque C produits par la Pharmacie centrale des armées (PCA). À la demande de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion de crise (DGSCGC), la DAPSA a ainsi fait fabriquer ces lots en urgence par l’établissement de ravitaillement de Marseille. Ce projet, piloté par le cabinet du ministre, a impliqué une coordination des trois divisions de la DAPSA : Ravitaillement sanitaire opérationnel, Achats-finance santé et Appui métier

(bureaux Affaires réglementaires et Valorisation). Dans ce laps de temps court, la DAPSA a passé la demande de la DGSCGC au prisme de ses stocks opérationnels et les a ensuite complétés en passant les marchés de fournitures nécessaires. La mission, qui a mobilisé l’ensemble de la chaîne de ravitaillement sanitaire et des acteurs ministériels (SCA, SIMMT), a été parfaitement accomplie en quatre semaines.

Le directeur des APSA se réjouit de la réussite de cette opération de valorisation interministérielle emblématique et félicite tous les personnels ayant œuvré pour répondre à cette urgence tout en ayant à cœur de poursuivre leur mission opérationnelle pour les forces armées. 

CR2 F. Chotard

Direction des approvisionnements en produits de santé des armées

Ainsi, la sécurité civile a réceptionné le 6 juin 2016, 250 cantines (60 m3) avec une grande satisfaction et conformément au calendrier et cahier des charges exprimés.

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ACTUALITÉS

Le SSA dans la presse… Envoyé spécial « Réparer les vivants, sept mois après » 23 juin Le point sur la reconstruction des victimes des attentats à Percy

« La voix est libre : L'Euro sous contrôle? » 11 juin à 11h30, une émission exceptionnelle de 45' sur France 3 Provence-Alpes, depuis l’hôpital d’instruction des armées Laveran.

Le journal de la défense - LCP 26 minutes consacrées au Centre de traitement des soignants

JT soir Guadeloupe - info 1ère - 16 juin Témoignage du MC Fabrice Simon, spécialiste maladies tropicales, hôpital Laveran Date : 28/06/2016 17:37 Pays : FRANCE Surface : 54 % Journaliste : CLÉMENCE

Date : 30/06/2016 Pays : FRANCE Edition : Val De Marne Page(s) : 4 Diffusion : 250095 Périodicité : Quotidien Surface : 20 %

NAYRAC

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Mots : 363

L'HIA Robert-Picqué et la MSP Bagatelle de Bordeaux seront réunis sur un même site à l'horizon 2021 Le Service de santé des armée protestante de Bordeaux-B s (SSA) crée un nouveau partenariat avec la Maiso 5 1 TTE agatel n Robert-Picqué (HIA) à l'horiz le (MSP, Gironde). Le projet de l'hôpital d'instr de santé uction des armées renforcement du partenariat on 2020 a en effet été présenté le 24 juin. Il se caract avec la MSP, engagé depuis érise par le chiffre le coopération sanitaire de 2012, dans le groupement moyen par tenariat de l'offre de soins dans le cadre s (GCS) "Bahia". Ce projet consacre une nouve lle structuration de de va aussi plus loin : les activit la création du groupement hospitalier de territo di 17 Juin 2016 ire (GHT).Vendre és Mais il É 2021.Les GHT reconnaissen des deux partenaires devraient être réunies sur re de gréNT SA C’est le nomb parmi les ales un même site d'ici t municip vistes, hier, Ville de service public hospitalier", en effet les hôpitaux des armées "comme acteur la CTIONS employés de peu moins s à part entièreÉLE explique le SSA dans un du Metz. Soit un 2 500 percomm développées à l'HIA seront atre listes de 25 % des cents ont renforcées par la constitution uniqué. Ainsi, toutes les activités qu : tz Deux els. Yu sonn celles d'accueil des urgen d'équipes civilo-militaires, d’Armes. armées ces, de chirurgie, de réanim manifesté place notammentlice dimanche nche cantines ainsi ecin général desionville. ation, d'anesthésie, etc. Un contenu et les modalités Les dix-huit mairies de à Metz, le méd urnes dima Metz-Th de ce partenariat doit être que les huit fermées. accord sur en appelés aux le Le » a déclaré hier été celui du CHR conclu avant le 1 erdéce mettre en place un projet quartier ont et piscines Les Yussois sontr le conseil municipal. outil de défense Legouest qui s’écrit avec tain. un es incer mbre 2016. Il vise uvele reste thèqu nt médical commun qui assure reno de Biblio uest pourà impactées. particulièreme L’hôpital Lego onne. Il a planifié l’avenir deux établissements, en une "excellente complément ont été aussisuppression in s’annonce la « mesur bassin en blement de at arité entrescrut En cause ? La depuis 2015 Jean-Marc Deb lique. res vivant dans cecontri les liste de rassem candid bue à de santé du territoire", note e de répondre pleinement aux missions de défens qu’il e. Un quatrième in programmée 135 emplois symbo er une liste e geste est Saillard, direc- dépendent, nel en opérade e et aux besoins Le contexte rappelés gauch le SSA. Cet accord perme a réussi à dépos Il s’agit l’envoi de person a un rôle Marie-Odile sur trois ans.er 2017 mais aussi de préfig is en préfecture.n, qui a ttra à la fois de renforcer is sont Metz-Thion- tions extérieures et qu’il le nouSi les Yusso parce que treize extrem trice du CHR ian Chalo qui lui économis jouer dans urer les axes stratégiques l'offre de soinauxdès urnes, c’est ipaux de la de Christ été élu d’opposition ville avance son badge établis- important à ment de territoire. » La Ville doit les 12M€ de mps son d'un futur ensemble civil le site même de la MSP groupe r dans déjà it à Yutz illers munic sionné, à la longte pour pallier fonctionnepermet d’entre qu’il faudrait y veau tal militaire qui a ie et ville. Il condu et militaire, situéconse Bagatelle à l'horizon 2021. tte. pe à Thion majori dotation de s. La tensement et assurede Legouest. Le L’hôpi ses services de chirurg , surtédeontdudémis maire Philip ite une liste sans étique Un futur établissement de redimensionné qui pourra ajouter le nom du service des perdu thésie en faveur de Mercy ci souha ment en moin forte sur force n. Elle d’anes santé, rénové etdeman ue accueillir patients civils Slend zak. CeluiLe rapport de élection directeur centralarc Debonne se poursuit sa restructuratio majorité, deven sion est la pluséducation chement et militaires."L'association toute s, Jean-M de l'ARS Aquitaine-Limous conforter sa le conseil municiles pôles Comme dans pe Slend zak armée de comment on appellera s’inscrit dans le rapprohionville. depuis l duque fragile étroite ne…) et in-Poitou-Charentes à tous et constante lle, Philip civil et miliau deman au cours CHR de Metz-T (Atsem, canti pal de marsde membres de son partie t bénéficier de la prime pal ce nouvel ensemblee qui n’a rien avec le rage des activités passe l'inscription de ce parten (crèches). les travaux préparatoires une dizaine voté contre l’aug- devrai t. Mais son princi un taire. Petit échang liens entre Ce recent nt par des réducpetite enfance FAPFPTariat dans le territoire de garantit équipe ont impôts qu’il pro- sortanBruno Sapin, a lui aussi Il d’anecdotique. Lesructio n des inévitableme 17 % à l’horiLes syndicats obtenu santé une offre de secteur 1 et de postes de l s’est néanrival, ont sa manc he. le l’hôp ital d’inst mentation des CHR tions généra CFDT et CGTvolantes rende qualité, à même de répon bordelais, autour d'un projet qui renforcera atout dans de Metz et le zon 2020. Le Weiten, pour le posait. es lle Patrick du Départe- armées (HIA)ville se renforcent. moins voulu rassurant équip des s’appe ses dre aux besoins du bassin expansion", détaille le SSA. gel des par le n’a pas caché es Les candidats vont député et présidentle, qui a été Metz-Thion forcées et un éducade popul personnel qui place en 2014, Les partenaires travailleron semain urs yussois lis- ment de la Mosel nt 16 ans. Mis enl Claude Conessa, le projets inquiétudes dans les ant des effectifs au pôle cadre du GHT Alliance-Gir t aussi avec le CHU de Borde ation en Les électe quatre armée généra Yutz penda des lieux, es, en évoqu choisir entre du maire de avait fait de Philippe du service de santé des tion et un étatpar service, un dispositif onde, auquel ils ont prévu civi- passé aux dans ledevoir à l’occasion qu’il er en collaboration « n’a « départs naturels, individuapour évoqu service tes, dimanche,Il y a d’abord la Alors ak son successeur médicales, l'enseigneme de s'associer pour de nomb 2020 vise une ement al Legouest r tour. n a décidé lo-militaire qui pour l’heureque », d’accompagnde l’hôpital, de la rs. Un comitéipe Slendz hier à l’hôpit Thionville. Weite ailleu était Philip nt et la recherche. t, ne, reuses activitéspremie Patrick sortan t identi « J’ai 2011, au sein tal arc Debon CHR Metzliste du maire paritaire exam de la quasi- de soutenir Bruno Sapin.tion et pas d’antécédenin général des lisé se, voire vers l’hôpi lié à celui du armées, Jean-M ariat pour technique zak, entouré e médec défen , intimement général des fin juin.

Région

600 lié à st e u o g e L e L’avenir d R Metz-Thionville celui du CH L

Photo Karim

28 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016

SIARI

décep uip parten Slend son avenir Le médecin l, relève le ce choix par e son éq appuyé. Un évoluer public ». s. t o t a l i t é dLes frondeurs qui fait devoi r », expliq ue-t-i iques, chi- l’heure, mais qui pourrait ue les Phi- armée à Metz , Jean- Marc giques, biolog d’adjoints. contre l’augmenta- par hant notamment à r de Les nouveautés Hier et de radiolos) pourront former leurs juridi quem ent, puisqet de la é évoqué l’aveni le chef mique la Santé avaient voté s, eux, se sont reprocSlendzak d’avoir dégrad es de Legouest médecine interne Debonne a se calque sur la ministères de er une Non, les urgenc Elles fonction- ver la pper un pôle de réhabilita- homologues civils. Enfin, tion des impôte Bruno Sapin. lippefinances communales. s a assuré vont entam pourra Legouest qui du service de pas. ique qui com- de santé des armée nir à Metz Défen se nous dévelo On ion ne fermeront rangés derrièradjoint de Patrick les Rien ne tient dans son arguine on sur le sujet. e. mainte pe transformatarmées. « Une évolu- neront 24h sur 24. « Mais unes tion post-traumat médec ait « réflexi de Philip à entend de ancien ste et service Cet au baptêm ur commercialen menta ire, conte été beaucoup santé desau contexte de sécurité aurons des équipes commr du prendra un rééducationnelle qu’il activité de formation l alors songer Weiten, directe ue et tion liée tion du atri- « une che ». « C’est un nouve ires à l’insta campagne . Slendzak. Il aurait . physiq l’évolu fait psychi milita rester à a de e, d’anes civiloR-PIGNON s service lui, et milirecher la Ville, et de défens santé, qui prend digne, pour une pause fiscale ement des service compétents Anne RIMLINGE hospitalier civil ité ainsi qu’un promettant départ, il y a aussi plus . » monde de la compte des con- déroul ou de chirurgie. L’activ », que. Les militaires, et face aux ensemblese met en place » a-t-il de neutre qui guerre thésie ent en Sur la ligne Pascal Landragin, sur les deux sites en chirurgie de ,((nu cléair es, taire A. V. égalems économiques. » sera partagée arc Debonne. NRBC l’écologiste de l’opposition au trainte un hôpital é Jean-M - risque s chef de file ipal. Il mène une « Legouest restera le directeur a détaill sse a été faite de conser rassuré Prome conseil munic des armées, a que 70 000 militaicentral parce

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ACTUALITÉS

… et sur les réseaux sociaux

Suivez et partagez le SSA ! ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016 •

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RÉSERVE

FRAOS 2016 Les réservistes opérationnels du SSA de toute la France ont effectué leur Formation annuelle Réserve d'Aguerrissement Opérationnel Santé (FRAOS) du 27 juin au 1er juillet 2016, sur le camp de La Valbonne.

C

ette formation nationale d'une semaine a pour but d'apporter aux réservistes une culture militaire, avec la découverte de la rusticité du terrain, et médico-militaire avec la prise en charge initiale du blessé de guerre comme thème central. Cette année, 62 réservistes étaient présents sur site : des médecins, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens, des infirmiers, des commissaires ancrage santé et un kinésithérapeute. Ils ont restitué des apprentissages de gestes techniques de la formation SC1, 2 et 3 (sauvetage au combat de niveau 1, 2 et 3) en situation de gestion d'afflux de blessés avant d'enchaîner différents ateliers : contre IED, préparation OPEX et média-training. Le Général de division de Raucourt, en charge du projet « réserves 2019 » a rencontré les réservistes opérationnels du SSA en action. Cette formation est organisée chaque année dans le cadre de la préparation opérationnelle santé des réservistes opérationnels du SSA par la direction régionale du SSA de Lyon, sous la responsabilité pédagogique de l’EVDG avec le soutien du Régiment Médical (RMed) et du GSBdD de La Valbonne. De nombreux formateurs médicaux et paramédicaux de réserve et d’active ont contribué au bon déroulement du stage, ainsi que des commissaires réservistes ancrage santé, pour le soutien logistique et des réservistes armée de terre du RMed. Cette semaine est également un moment de cohésion pour l’ensemble des acteurs, dans l’effort, mais aussi dans la tradition militaire avec la cérémonie de clôture du stage. Ces réservistes pourront être envoyés demain en renfort des équipes médicales sur les théâtres d’opération. 43 d’entre eux sont partis en mission en 2015. 

MKCAS M. Poujade

30 • ACTU SANTÉ • # 143 • avril - juin 2016



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