Actu Santé Printemps 2019

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Actu Santé www.defense.gouv.fr/sante

Revue du Service de santé des armées

N° 153 Printemps 2019

Dossier

La médecine des forces IRBA : la montée en puissance se poursuit

La participation du SSA au plan ministériel Mixité

Reconstruction par le sport, le projet «résilience blessés»



Edito E

© Photo : E. Cherel / BCISSA

n ce premier semestre 2019, l’histoire du Service est marquée par le décès en opération du médecin principal Marc Laycuras. Au-delà des circonstances tragiques dont je mesure et partage la résonnance dans chacune des emprises du SSA, je tiens à saluer l’exceptionnelle cohésion que le Service a montrée à cette occasion, et exprimer ma fierté de directrice centrale. Le SSA peut être fier qu’un jeune médecin, au cours de sa première OPEX, se comporte avec ce courage et cette force d’âme, devenant un héros emblématique pour le SSA, rejoignant ses prédécesseurs qui ont eux aussi porté leur engagement jusqu’au sacrifice suprême. Un héros montre la voie, il nous porte, il nous conforte dans notre mission première, soigner et sauver nos frères d’armes. Cela représente l’essence de notre état de militaires, mais aussi la puissance de l’exercice de tout notre savoir-faire médical et militaire, en toute humilité mais résolument, au service des armées en opérations. La dimension supplémentaire que nous apportons, celle qui nous permet d’être présents et efficaces au plus près des combats comme tout au long de la prise en charge et de l’accompagnement des blessés, celle qui nous permet de sauver 96% des blessés les plus graves, celle qui nous amène à encore et toujours rechercher l’innovation médicoopérationnelle, cette dimension-là EST le service de santé des armées. La mémoire du médecin principal Marc Laycuras sera honorée par toutes les générations qui composent notre institution.

Médecin général des armées Maryline GYGAX GÉNÉRO Directice centrale du service de santé des armées

Partout le service de santé des armées exerce son singulier et précieux panel de compétences, auxquels concourent toutes les catégories de personnels, militaires d’active ou de réserve et civils de la défense, soignants et péri-soignants. La médecine des forces, au plus près des combattants en opérations comme au quotidien, en est la pierre angulaire. Elle est au centre de ce numéro d’ Actu santé. Son action, essentielle, est alimentée par l’hôpital, la recherche, le ravitaillement sanitaire, ou encore la formation, qui conjuguent leur haute expertise et de leurs spécificités, pour notre réussite collective. C’est aussi auprès des armées que le résultat de ces actions est reconnu. Leurs commandeurs s’en font l’écho et expriment souvent leur estime, qui nous conforte dans notre démarche visant à maximiser nos énergies pour exercer la meilleure médecine militaire française possible, en illustration de notre devise : «votre vie, notre combat». MGA Maryline GYGAX GENERO Le 10 mai 2019

« Un héros montre la voie, il nous porte, il nous conforte dans notre mission première, soigner et sauver nos frères d’armes » Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

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Sommaire ÇA S’EST PASSÉ DANS LE SSA 10 3 auteurs présents au salon du livre qui s’est tenu à Paris du 15 au 18 mars Un poste médical déployé présenté au CIGEM Une coopération Franco-américaine en santé, riche et dynamique

ÇA S’EST PASSÉ 14 DANS NOTRE ENVIRONNEMENT Un reportage au sein du Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées (SAMHA) La conférence MEDEF

INTERNATIONAL 16 Première édition du European Medical Operations Forum Coopération franco-allemande Rencontre entre le SSA et le service de santé israélien

OPÉRATIONS 18 Opérations du SSA et forces prépositionnées La mission « Jeanne d’ Arc » : un déploiement opérationnel de longue durée Un AMS sur le PHA TONNERRE

38 RÉSERVE Portrait : le médecin principal Diane, praticien réserviste

39 HISTOIRE Un siècle d’évolution de la chaîne médicale de prise en charge des blessés en opération

40 TÉMOIGNAGE Le projet « Résilience Blessés » Les réservistes du SSA au Trophée de la Garde nationale

42 VIE DU SERVICE Retour sur la journée internationale des droits des femmes, 8 mars 2019 33e édition du tournoi sportif des grandes écoles La participation du SSA au plan ministériel Mixité 1er séminaire des communicants Réunion de commandement : dossiers stratégiques et actualités du Service

46 RESSOURCES HUMAINES De nouveaux supports de communication

48 LOISIRS

FEMMES ET HOMMES DU SSA 21

Le SSA à l’honneur aux championnats de France de cross-country

Un bel exemple de parcours professionnel

Patient partenaire, patient expert : de l’accompagnement à l’autonomie

INNOVATION / RECHERCHE 22 IRBA : la montée en puissance se poursuit

DOSSIER 26 LA MÉDECINE DES FORCES

50 NOMINATIONS DIRECTION CENTRALE DU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES Bureau communication et information : Tél. : 09 88 67 27 20 dcssa-bcissa.contact.fct@intradef.gouv.fr • www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : médecin général inspecteur Jean-Bernard Orthlieb ; Directeur de la rédaction : commissaire en chef Karine Sposini ; Rédacteur en chef : Marie-Astrid Lefeuvre ; Graphiste - Maquettiste PAO : Sophie Miellet ; Crédits photos : ©ECPAD - ©IRBA - ©Simon Ghesquière - ©Vincent Dorival ©E. Cherel / BCISSA - ©Garde nationale - ©LTN (réserve) Marion Tourrette. Impression : Pôle graphique de Tulle CS 10290 - 19007 Tulle Cedex - 05 55 93 61 00 Édition : DICOD, 60 boulevard du général Valin PARIS Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine routage-abonnement@ecpad.fr - Tél. : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : Mme Christelle Touzet (ECPAD) - Tél. : 01 49 60 58 56 regie-publicitaire@ecpad.fr Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mai 2019 ; Tirage : 9 000 exemplaires - 4 numéros annuels ➔ Suivez-nous sur les réseaux sociaux Service de santé des armées @santearmees Service de santé des armées

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Médecin principal Marc Laycuras

In Memoriam 6

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e mardi 2 avril 2019, le médecin Marc Laycuras a été tué au cours d’une opération de reconnaissance au Mali. Thésé en 2017, il avait choisi pour premier poste l’antenne médicale soutenant le 2e régiment d’infanterie de marine au sein du 14ème centre médical des armées. Il effectuait sa première opération extérieure au Mali.

Après la destruction de son véhicule blindé sanitaire par un engin explosif improvisé et la sécurisation de la zone, son équipe l’a immédiatement pris en charge, rejointe 20 minutes plus tard par une 2e équipe médicale. Malgré les soins de haute qualité prodigués, son décès a été constaté à l’antenne de chirurgie vitale après évacuation en hélicoptère. Il est mort pour la France.

©Tânhao STADEL

Le décès du médecin capitaine Marc Laycuras force le respect et la reconnaissance de la nation. Il rappelle chaque jour le dévouement inlassable des femmes et des hommes du service de santé des armées sur tous les théâtres d’opérations.

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©SIRPA TERRE

e Président de la République, la ministre des armées, le chef d’étatmajor des armées, les armées et le Service ont rendu hommage à ce praticien qui, au péril de sa vie, a porté jusqu’au bout les valeurs qui conduisent notre engagement jusqu’au sacrifice suprême. Le lundi 8 avril, tous ensemble, rassemblés dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides, la famille, les frères d’armes, le Service, les armées, ont rendu hommage à Marc Laycuras. Plus d’un milliers de personnes unies pour manifester leur respect et témoigner leur solidarité à sa famille.

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©Mandy Freeman BCISSA

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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

3 auteurs présents au salon du livre qui s’est tenu à Paris du 15 au 18 mars En retraçant l’histoire, détaillant la mémoire et partageant son quotidien, 3 auteurs ont porté haut les valeurs du SSA lors du salon du livre et ont prouvé que nos personnels soignent les maux autant que leurs mots. Le SSA a présenté 3 ouvrages, La Grande Guerre, matrice du XXème siècle sous la direction de Raymond WEY, Devoirs de mémoire sous la direction de Francis LOUIS et Vous avez mal où ? d’ Alexis BATAILLE. Les auteurs se sont prêtés au jeu de la séance de dédicaces, le vendredi 15 mars. Un sans-faute pour ces derniers qui ont pris du plaisir à rencontrer leur public. Raymond WEY, Francis LOUIS et Alexis BATAILLE ont eu l’honneur de présenter leurs ouvrages à la MGI FIDELLE et au MCSCN CHARROT, venus les rencontrer et les féliciter. Enfin, ils ont eu le privilège d’avoir la visite du chef d’état-major de l’armée de terre, le général BOSSER, venu encourager les talents de nos armées. Le salon du livre a été un moment d’échanges, où nos 3 auteurs nous ont invités à se plonger dans leurs ouvrages dans lesquels ils se livre[nt] et essai[ent] de nous transporter à travers le temps.

Un poste médical déployé présenté au SIGEM Le séminaire interarmées des grandes écoles militaire (SIGEM) permet aux élèves officiers des grandes écoles militaires françaises de découvrir l’outil de défense et d’approcher la notion d’interarmées. Pendant une semaine le SIGEM offre des moments d’échanges et de rencontres. Au programme, des tables rondes, des séances de travaux en groupe ainsi que des déplacements. Le mercredi 20 mars, à Satory, un médecin principal, une infirmière et un auxiliaire sanitaire du 2ème CMA de Versailles ont présenté un poste médical 14 déployé par l’armée de terre.

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VISITE DE LA DIRECTRICE CENTRALE À LA 29e ANTENNE MÉDICALE DE MOURMELON - 3e CMA Lors de son déplacement à la 29e antenne médicale de Mourmelon le 14 février 2019 dernier, la médecin général des armées Maryline GYGAX GENERO accompagnée de la médecin général inspecteur Anne PENNACINO (directrice adjointe de la DMF) et de la commissaire en chef Maryse LAURENT (officier considération) a pu rencontrer les personnels de terrain de la médecine des forces. Après une présentation de l’organisation et des missions de l’antenne médical, la visite s’est poursuivie par la présentation du parcours de soins du militaire nouvellement réorganisé. C’est en fin de journée qu’a eu lieu une démonstration de prise en charge d’un blessé exposé aux risques NRBC. La directrice centrale a loué le professionnalisme, le dynamisme, la disponibilité et l’engagement de l’ensemble des personnels du 3e CMA.


ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

Une coopération Francoaméricaine en santé, riche et dynamique

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ors de son déplacement à Washington, en février 2019, la médecin général des armées Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées a pu tout à la fois mettre à l’honneur la lieutenant général Nadja West, directrice du service de santé de l’armée de terre américain pour son investissement constant dans la coopération franco-américaine dans le domaine de la santé et observer les moyens et méthodes des armées américaines dans les domaines de la recherche, de la formation médicale par simulation et la réadaptation psychique des militaires blessés. Au centre Walter Reed, Le conseiller technique de la Directrice centrale pour les questions de défense médicale contre les risques biologiques a pu lui présenter les points de convergence entre les institutions françaises et américaines et les travaux scientifiques interalliés en cours à la recherche d’innovations en faveur de la santé de nos militaires sur les théâtres d’opération.

Valérie du Cesimmo, a échangé et partagé sur la qualité des matériels employés (mannequins d’entrainement, grimages par imprimantes 3D, salle de serious game interactif) comme des scénarii, sources d’amélioration de la pédagogie par la simulation.

Lors de la visite du centre de formation par simulation, la directrice centrale, accompagnée de la cadre de santé

Enfin, l’Intrepid Center de Washington est source de réflexions pour l’avenir dans la prise en charge des stress

post traumatiques. Financé par la participation citoyenne et patriote, il met en exergue les méthodes d’art thérapie comme le soin par la musique, le yoga ou la peinture pour accompagner la reconstruction. L’infrastructure récente, déployée dans 5 autres villes des Etats-Unis, démontre un attachement aux vétérans blessés et une cohésion nationale autour de leur réinsertion. 

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ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

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Service de santé des armées

Service de santé des armées

« Hôpital des armées : De nouvelles urgences » 01/01/2019 Point sur l’avancée des travaux des urgences de l’HIA Clermont-Tonnerre de Brest. Le télégramme

 06/02/2019 Article « S’entraîner pour sauver les soldats blessés au combat » Retour sur le stage Médichos au 7e bataillon de chasseurs alpins. Le dauphiné libéré

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28/01/2019 Article « La réorganisation originale de l’offre des soins : À Bordeaux, naissance de Bahia, hôpital mi-civil, mi-militaire » LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN

 27/03/2019 Priorité Santé avec Caroline Paré. « Brûlures : réparation et cicatrisation » Interview du Colonel Thomas Leclerc, chef du centre de traitement des brûlés, de l’HIA Percy, et de Romain Carlier, ancien patient du colonel et auteur du livre : « Ne sifflez pas la fin du match ». RFI


ÇA S'EST PASSÉ DANS LE SSA

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Rejoignez-nous !

 21/03/2019 Article «Le personnel médical de la région se forme aux secours lors d’attaques terroristes». LA DEPECHE.FR

Brest

 21/03/2019 Article «Les militaires nous apprennent à faire la sieste» OUEST FRANCE

 22/03/2019 Article «Mieux dormir : la chambre idéale ». LE TELEGRAMME BREST

.fr

 22/03/2019 Article Découvrez l’hôpital des « gueules cassées . LE PARISIEN

 25/03/2019 Reportage Invalides, la maison des blessés de Myriam Kebani. FRANCE 3

 24/04/2019 Reportage «Dans les coulisses de la SAMHA » FRANCE 3 NOUVELLE AQUITAINE

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ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT

Un reportage au sein du Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées (SAMHA) Une équipe de France 3 Limousin s’est rendue au Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées à trois reprises fin février afin de tourner un reportage inédit de 3’30 diffusé le 24 mars 2019 dans l’édition limousine du 19/20.

et le Tommy », s’est volontiers prêté à l’exercice. Il souligne dans le reportage deux caractéristiques ayant à ses yeux un intérêt majeur : la facilité à décrire une époque au travers des documents accessibles, et la compréhension de la prise en charge, du transport, et de l’hospitalisation des blessés.

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’approche globale du sujet, les messages à diffuser, puis un rappel des droits à communication des archives détenues dans l’établissement ont constitué un préalable indispensable au tournage. Les nombreuses prises de vue ont amené des personnels à mettre en exergue leurs talents cachés d’acteurs. Monsieur vincent Brousse, Historien limousin de renom qui s’est en partie appuyé sur des documents de l’établissement pour réaliser l’an dernier une exposition intitulée « la lavandière

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Les services de l’établissement défilent successivement à l’écran: département Réception-Tri-Classement en charge de la logistique et la conservation des archives, département Traitement responsable de la numérisation des documents, et département Exploitation dont la mission consiste à répondre à des demandes portant sur les dossiers de la part de patients ou de leur famille, mais aussi de praticiens, d’historiens, de généalogistes, de juristes, d’administrations. Les documents détenus fournissent en effet nombre détails sur le déroulement et la délivrance des soins. Il est alors aisé de constater devant les caméras l’évolution

du service de santé des armées au fil des conflits du siècle écoulé et de démontrer l’amélioration considérable de sa performance en termes de rapidité d’intervention et de qualité des soins. 


ÇA S'EST PASSÉ DANS NOTRE ENVIRONNEMENT

La conférence MEDEF Un partenariat gagnant-gagnant

L ©MEDEF

a reconversion professionnelle et le recrutement des militaires blessés était les thèmes principaux de la conférence organisée par le MEDEF le 27 mars dernier. Pour les armées, l’enjeu de ce colloque était de découvrir les acteurs et le processus de cette reconversion au travers de témoignages de militaires et aussi de dirigeants. Autour de Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF étaient présents Madame Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, et du général d’armée François Lecointre, chef d’État-Major des armées.

notamment de la CABAT, du SSA et de l’ONAC ont présenté le guide « Recruter dans vos équipes un militaire blessé : un engagement pour l’entreprise ». L’ambition de ce memento est d’apporter un éclairage différent aux chefs quant à l’intégration de ces personnes au sein de leur établissement.

À cette occasion, le groupe de travail « Accompagnement des militaires blessés » du Comité de liaison Défense-Medef, constitué

Le général d’armée François Lecointre, chef d’État-Major des armées, a salué la richesse des échanges de cette conférence. 

La première table ronde, présentée par Bernard de La Villardière et à laquelle participait notamment le médecin chef Laurent Martinez, a soulevé l’importance de la reconversion pour les militaires présentant des blessures psychiques.

©Minarm

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INTERNATIONAL

Première édition du European Medical Operations Forum Les 30 et 31 janvier 2019, la première édition du « European Medical Operations Forum » (EMOF) s’est tenue à l’École du Val-de-Grâce et a permis la rencontre des chefs des étatsmajors opérations de 7 délégations étrangères.

Le 25 juin 2018, la signature de la lettre d’intention lançait officiellement l’Initiative européenne d’intervention (IEI). Les 9 pays membres s’engageaient dans le partage d’analyse sécuritaire, dans l’établissement de liens plus étroits et d’une coopération plus forte au niveau politique. Dans le domaine santé et du soutien médical des engagements opérationnels, cet engagement se traduit par des échanges qui visent à partager nos cultures stratégiques et opérationnelles. Ainsi, ce forum,

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première déclinaison de l’IEI, a permis aux chefs « opérations » allemands, britanniques, espagnols, français, belges, danois, portugais et néerlandais de se rencontrer, de présenter leur organisation respective, leurs opérations mais surtout leur expérience, leurs préoccupations et les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Cette première rencontre contribue à la création d’un réseau européen de pays partenaires intéressés pour renforcer la coopération internationale dans le domaine opérationnel. 


INTERNATIONAL

Coopération franco-allemande Les 4 et 5 février 2019, s’est tenue la réunion préparatoire du sous-groupe « santé » à la 69ème réunion du Groupe francoallemand de coopération militaire (GFACM) des 20 et 21 mars 2019 à Berlin. Le GFACM est le volet militaire de la coopération franco-allemande formalisée par la signature du Traité de l’Elysée en 1963. Les deux réunions annuelles du sous-groupe santé GFACM, co-présidées par la France et par l’ Allemagne, permettent de dresser le bilan des principaux projets de coopération menés par les différents groupes de travail. Cette réunion préparatoire, organisée à Coblence, a permis au médecin-général MOST et au médecin-général HALBERT

de se rencontrer pour la première fois et de travailler sur la présentation commune qui sera proposée à la session plénière. Les résultats obtenus dans le cadre des travaux du sous-groupe « santé » ont été passés en revue. Il s’agit notamment de 10 projets de coopération regroupés dans les domaines hospitaliers, de la médecine des forces, du ravitaillement médical, de la recherche, de la formation et des activités opérationnelles. La présentation obtenue lors de cette

session de travail liste les avancées des projets bilatéraux existant entre les deux services de santé et propose une  nouvelle organisation de ceux-ci.

Rencontre entre le SSA et le service de santé israélien Une délégation israélienne, composée du colonel Ariel BEN-YEHUDA chef du département de psychiatrie du service de santé israélien ainsi que du commandant Ofir MAGEN, a été accueillie les 13 et 14 février 2019 dans le cadre de la coopération bilatérale menée avec le service de santé israélien. Une présentation de la Cellule d’ Aide aux Blessés de l’Armée de Terre (CABAT) et de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAVG) a été faite au sein de l’Hôtel national des Invalides. Cette dernière a permis des échanges constructifs sur la technique respective de prise en charge des blessés de guerre, blessés physiques et traumas et sur les différents acteurs intervenant dans ce processus. Le thème de la réinsertion par le sport et les compétitions a particulièrement intéressé la délégation. Cette dernière a également visité l’École du Val-de-Grâce, l’hôpital Percy et sa maison des familles, exemple de facilité d’accueil qui n’existe pas en Israël. Une présentation sur la prise en charge psychologique des blessés de guerre et les moyens de traitement privilégiés dans celle-ci, ainsi que sur la prévention du suicide au sein des forces françaises leur a été proposée.  Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

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OPÉRATION / EXERCICE

Opérations du SSA et forces prépositionnées

S CU

Mission «Clemenceau»

Le groupe aéronaval (GAN), constitué autour du porteavions Charles de Gaulle (PA CDG), a appareillé le mardi 5 mars 2019 de la base navale de Toulon pour effectuer la mission « Clemenceau ». Des moyens français, européens et internationaux sont déployés autour du PA français accueillant à son bord le groupe aérien embarqué composé entre autre de 20 Rafale Marine. Le GAN ainsi constitué, baptisé TF 473, offre à la France et ses alliés de multiples capacités parmi lesquelles la SSA fournit six rôles 1, un rôle 2, un dentiste et un kinésithérapeute. Ce dispositif permet un soutien médico-chirurgical complet, de qualité et adaptable à l’ensemble des femmes et des hommes de la TF 473.

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© Marine nationale

FO

Situation mars 2019


OPÉRATION / EXERCICE

La mission « Jeanne d’Arc » : un déploiement opérationnel de longue durée ©Simon GHESQUIÈRE

L

a mission « Jeanne d’ Arc » est un déploiement opérationnel de longue durée permettant aux officiers-élèves de la Marine nationale de parfaire leurs connaissances avant de rejoindre leur première affectation. Ce déploiement est également employé pour permettre aux futurs médecins du service de santé des armées de se préparer aux spécificités de leur métier à la mer dans les unités opérationnelles de la Marine qu’ils rejoindront. Cette année, cette mission s’articule autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et de la frégate La Fayette et offre aux jeunes officiers une première exposition aux opérations navales modernes. Le service médical du Tonnerre est renforcé par une antenne chirurgicale embarquée qui offre une capacité « rôle 2 » au groupe amphibie. Ce sont deux chirurgiens, un médecin anesthésiste, un laborantin, un analyste imagerie qui arment en renfort l’hôpital du porte-hélicoptères amphibie. C’est dans ce contexte que les futurs médecins,

comme le médecin des armées Mathilde, découvrent la vie embarquée. Diplômée en 2015, elle a souhaité s’orienter vers le corps médical des armées pour exercer son métier dans un univers où le challenge et le dépassement de soi rythment le quotidien. Elle commence au sein de l’armée de Terre, au 3ème régiment du génie à Charleville Mézières. Cette affectation lui permet de découvrir l’univers des opérations. En 2018, elle rejoint la formation du brevet de médecine navale (BMN). C’est pour clôturer sa formation qu’elle embarque à bord du Tonnerre pour la mission Jeanne d’ Arc 2019. Les objectifs de cet embarquement sont multiples : mettre en pratique les connaissances acquises lors du brevet de médecine navale, découvrir les responsabilités du chef du service médical embarqué en le secondant dans son quotidien, et enfin découvrir la vie embarquée et l’organisation générale d’un bâtiment de la Marine nationale. A bord du Tonnerre, ses journées sont rythmées par les consultations,

les exercices quotidiens d’homme à la mer ou de sécurité, les cours d’anglais médical ou de la psychiatrie, la réalisation d’instructions médicales au profit du bord comme le sauvetage au combat, le secourisme et les informations sanitaires… Elle participe aussi à certaines formations aux côtés des officiers-élèves présents dans le cadre de la mission Jeanne d’ Arc pour mieux appréhender les spécificités et les traditions de la vie embarquée. C’est également une intégration à une promotion pour forger des liens avec des officiers avec qui elle partagera le quotidien dans des affectations à venir. Après cette mission, d’autres opérations l’attendent. Prochain départ : la mission Corymbe à bord d’un autre bâtiment de  la marine. Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

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OPÉRATION / EXERCICE

Un AMS sur le PHA TONNERRE

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ffecté depuis le 3 septembre 2018 à la chefferie du service de santé pour la force d’action navale de Toulon (CSS FAN), formation administrative placée sous l’autorité de la direction médicale des forces, le pharmacien en chef Marie-Françoise1 est le chef du service compétent en radioprotection médicale de la FAN. À ce titre, elle a piloté en local avec l’inspecteur de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) de l’agence régionale de santé de la région PACA, l’installation de l’abri modulaire scanographique (AMS de type scanner 64 barrettes Ingenuity Core Philips) à bord du Porte Hélicoptères Amphibie « PHA TONNERRE ».

Déployé à compter du 25 février 2019 dans le cadre de la campagne du GEAOM 2019 (Groupe Ecole d’ Application des Officiers de Marine), il était essentiel que le PHA TONNERRE, avant son départ, puisse détenir l’autorisation d’utilisation du scanner. Cette installation a été rendue possible par l’excellente coopération entre tous les acteurs du Service (ECMSSA et SPRA notamment), avec l’autorité organique marine ALFAN-Exploitation, le Service Soutien Flotte (SSF), Naval Group et sans oublier l’engagement total du PHA TONNERRE pour réaliser ce chantier. L’ ASN, organisme indépendant depuis 2006, est chargée au nom de l’Etat de contrôler les activités nucléaires civiles, de participer à l’élaboration de la réglementation sur le nucléaire et d’intervenir dans le milieu médical en s’occupant de la radioprotection des patients. À ce titre, toutes les installations médicales et notamment celles des hôpitaux du service de santé des armées, des unités à terre ou embarquées sont déclarées à l’ ASN puis contrôlées par cette autorité. C’est dans ce cadre que la CSS FAN a présenté le dossier de déclaration au SPRA, puis à la division de l’ ASN de Marseille. Le 21 février 2019, l’autorisation d’utiliser cet équipement était délivrée. Mission accomplie !  pharmacien en chef Marie-Françoise HAGENBACH CORDAT

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HOMMES ET FEMMES DU SSA

un bel exemple de parcours professionnel Le sergent Suzelle est affecté au bureau chancellerie, section décorations récompenses, du département de gestion des ressources humaines. Pouvez-vous me parler de votre carriere ? Ma carrière a débuté le 5 juillet 2009 à la base aérienne 117 de balard, en qualité d’auxiliaire sanitaire comme militaire technicien de l’air. Le 4 janvier 2011, j’intègre l’armée de terre et plus particulièrement le 3e régiment médical de la Valbonne en qualité de brancardier secouriste et de traitant des ressources humaines de ma compagnie. durant cette période, j’effectue différents stages : formations militaires initiale et élémentaire, j’obtiens mon permis poids lourd et ma qualification de chauffeur de véhicule d’avant blindé. En juin 2013, je suis projetée pour une mission de courte durée en nouvelle-calédonie au centre médical interarmées de nouméa comme brancardier secouriste. Au retour, ayant pour objectif de devenir sousofficier, j’intègre l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) à SaintMaixent-l’École pour suivre la formation qui me permettra de devenir sergent. Le 1er décembre 2014, je commence mon stage de spécialité et devient officiellement assistant de soutien aux soins (ass). Pourquoi avoir choisi de devenir ass ? En plus de mes fonctions d’auxiliaire sanitaire, j’ai eu l’opportunité de travailler au profit de mes camarades en me chargeant de leur inscription en

formation, leur notation, leur avancement et d’autres tâches inhérentes à la fonction de traitant ressources humaines. Ce poste m’a permis d’appréhender le « monde » des rh et m’a donné goût aux responsabilités, puisque j’étais l’adjoint de mon chef de bureau. C’est donc tout naturellement que j’ai proposé ma candidature afin d’intégrer le corps des sous-officiers. Comment développez-vous vos competences ? En novembre 2018, j’ai passé le baccalauréat « gestion et administration » ainsi que le brevet de technicien supérieur (BTS) « assistant de manager » par le biais de la validation des acquis de l’expérience (VAE) au sein du dispositif académique de validation des acquis (DAVA) de paris. Grâce au e-learning, j’enrichis et développe mes compétences en anglais et en bureautique notamment pour évoluer au sein de l’institution. Quel était votre poste precedent ? Avant d’être au bureau chancellerie, section décoration, j’exerçais au bureau « politique de formation, recrutement, reconversion ». J’assurais la tenue (planification, organisation, suivi) des concours de qualification sur titres et sur épreuves, en médecine d’armée et en recherche, des praticiens des armées

français et étrangers et des concours de qualification hospitalière sur titres de praticien certifié, en lien avec l’École du Val-de-Grâce et les bureaux de gestion de la DCSSA. J’étais chargée de la rédaction des documents (courriers, notes, procèsverbaux…) émis par le chef de bureau et son adjoint, et assurais la gestion de leurs courriers. J’étais le référent du bureau pour les insertions au journal officiel de la république française et au bulletin officiel des armées, des textes réglementaires et nominatifs émanant du bureau. Quel est votre poste actuel et comment en êtes-vous arrivée là ? J’ai profité de la réorganisation du service de santé des armées et notamment de la création du département de gestion des ressources humaines pour découvrir les nouvelles facettes de la GRH, en chancellerie, en intégrant un nouveau poste : traitant au sein du bureau chancellerie, section décoration. À titre personnel, si vous deviez faire passer un message a vos camarades, que serait ce message ? Détentrice de divers diplômes militaires, j’ai effectué une VAE qui m’a permis de valider un bac et un BTS. Je recommande au personnel de ma spécialité de valider leurs acquis, ce qui est une plus-value personnelle et professionnelle.  Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

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INNOVATION / RECHERCHE

IRBA : la montée en puissance se poursuit Les plateaux techniques de l’IRBA couvrent une large gamme d’études et d’essais dans les domaines de la perception sensorielle et de l’électro-neurophysiologie ; de l’entraînement physique et des contraintes environnementales ; de l’imagerie et du calcul haute performance ; de la capacité en bio-analyse ; du risque radiologique, chimique et biologique. Ces plateaux, utilisés aujourd’hui pour la recherche, l’expertise ou encore la formation, peuvent être mis à disposition de l’ensemble des entités du MINARM, des industriels défense et hors défense (dans le cadre de recherches/expertises contractuelles) et du milieu académique (dans le cadre de recherches partenariales).

SEPTEMBRE 2017

Un des microscopes les plus puissants au monde à l’IRBA

Le microscope électronique à transmission Titan Krios permet d’analyser des échantillons biologiques pour des études d’analyses structurales et cellulaires (single particule et tomographie) avec une résolution de l’ordre de l’Angström (10-10 mètre). Les techniques de cryogénisation (congélation à -195°) permettent d’observer les échantillons dans leur état natif, sans traitement chimique. Ce MET est prévu pour être utilisé, à terme, en niveau de sécurité biologique 3 pour l‘étude d’agents pathogènes.

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Actu ActuSanté Santén° 153 n° 150••Printemps Printemps2019 2018

© IRBA

500 000 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu !


INNOVATION / RECHERCHE

MARS 2018

Des performances qui font tourner la tête : la plateforme inertielle multisensorielle Vitesse maximale : 225 °/ seconde

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La plateforme inertielle multisensorielle est un instrument de recherche destiné à mettre en rotation une personne volontaire et à l’amener à des accélérations, des vitesses, des positions contrôlées et reproductibles. Le participant est assis sur un siège déplaçable le long d’un rail horizontal de 4 m de long qui peut tourner autour d’un axe vertical situé en son milieu. Le siège peut être positionné en différents endroits du rail, selon plusieurs orientations. Le type et l’intensité des stimulations dépendent du positionnement du siège et de la vitesse de rotation du rail. Cette plateforme permet de comprendre les mécanismes perceptifs conduisant à des phénomènes de désorientation spatiale ou d’illusions sensorielles que les pilotes d’aéronefs peuvent rencontrer en vol réel ou en séances d’entraînement en simulateur.

Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

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INNOVATION / RECHERCHE

SEPTEMBRE 2018

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« Dormir à l’IRBA ? » oui, pour faire avancer la recherche ! 4 sujets monitorés + 1 unité de recherche

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L’IRBA s’est doté d’un appartement « climatique et sommeil » de 90 m2 dédié aux recherches et aux expertises. Pendant les expérimentations, les sujets monitorés en permanence (EEG, EMG, mouvement, température centrale…) y alternent les périodes de sommeil ou de privation de sommeil pendant lesquelles ils effectuent des tâches cognitives (mémoire, attention…), du tir à la carabine laser, de la conduite sur simulateur ou des activités collectives (test d’interaction sociale, jeux de rôle…). L’appartement étant « climatique », les conditions environnementales peuvent être confortables ou d’inconfort. La température peut y varier entre + 15° et + 40° et l’humidité entre 20% et 40%, ce qui en fait un laboratoire d’exception tout à fait adapté aux études portant sur l’adaptation aux climats chauds rencontrés en opérations extérieures.

JANVIER 2019

Risques chimiques et contremesures : des laboratoires spécifiques Cette plateforme au sein du bâtiment confiné permet de mener des programmes de recherches sur les effets des agents chimiques vésicants (ex : ypérite) et des neurotoxiques organophosphorés (ex : Sarin) afin de développer des contremesures médicales plus efficaces : neuroprotecteurs, bioépurateurs enzymatiques, nouveaux réactivateurs à large spectre actifs dans le système nerveux central, facteurs d’amélioration de cicatrisation des brûlures chimiques … Elle permet également de former le personnel d’intervention à la prise en charge d’urgence des victimes d’intoxication aux agents chimiques.

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

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410m2 dédiés aux risques chimiques


INNOVATION / RECHERCHE

JANVIER 2019

Laboratoire de bactériologie de niveau de sécurité biologique 3 : préparer les contremesures médicales vis-à-vis des bactéries multi-résistantes. Les équipes de bactériologie mettent en œuvre les dernières technologies utilisables en microbiologie (spectrométrie de masse MALDI TOF, séquençage massif et techniques de biologie moléculaire) afin de mieux identifier les mécanismes de résistance aux antibiotiques et de comprendre la formation des biofilms bactériens qui réduisent l’efficacité des traitements thérapeutiques et des désinfectants sur les bactéries hautement pathogènes. En association avec des équipes universitaires, elles préparent et testent des molécules innovantes afin de contrer ces résistances et d’inhiber les biofilms. Hébergeant le Centre National de Référence - Laboratoire expert Charbon, l’équipe de bactériologie contribue également aux missions de santé publique du SSA.

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1 Centre national de référence pour la maladie du charbon

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

La médecine des forces La composante « médecine des forces » assure le soutien médical de proximité des forces armées et de la gendarmerie nationale. Soumise à une forte sujétion opérationnelle, elle est engagée avec une grande détermination dans une démarche qualité intégrant l’innovation et le développement de la numérisation, afin d’améliorer les conditions de l’exercice professionnel et développer l’attractivité de la médecine des forces, enjeu majeur pour la fidélisation des ressources humaines et le recrutement. La tête de chaine de cette composante est la direction de la médecine des forces (DMF), autorité organique sur les 17 centres médicaux des armées de nouvelle génération1 (NG), sur 3 chefferies du service de santé (pour la force d’action navale, les forces sous-marines et les forces spéciales) et sur le service de protection radiologique des armées (SPRA). La DMF est également l’autorité technique des directions interarmées du service de santé (DIASS) implantées outremer. 1

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Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

16 à l’été 2019, avec la fusion des 14ème et 17ème CMA (respectivement Angers et Tours).


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Edito MGI Pierre Lécureux, directeur de la médecine des forces Proches des unités soutenues, adaptées aux différents milieux d’emploi et différenciées en terme de moyens pour tenir compte de la diversité des missions à assurer, les antennes médicales des centres médicaux des armées et les services médicaux des chefferies du service de santé sont les formations de la médecine des forces qui joue un rôle majeur pour répondre aux besoins santé des forces.

S

on personnel militaire et civil en constitue la richesse, la qualité de son travail en équipe et sa motivation étant exemplaires. Avec un engagement constant, il assure le soutien santé opérationnel dans des conditions souvent difficiles, en situation isolée et dans des milieux variés, répondant toujours avec efficacité au besoin prioritaire des forces armées. L’organisation mise en place au sein de la médecine des forces est désormais stabilisée. Il faut à présent porter nos efforts sur son fonctionnement. Un de nos objectifs vise à l’harmonisation des pratiques en matière de soins et à la modernisation de l‘expertise au sein d‘une démarche qualité efficace. Elle impose l’amélioration des conditions de travail dont le déploiement du nouveau logiciel informatique «axone» représente une étape majeure. Un

autre objectif vise à mettre en place un système de management intégré performant pour aider l’ensemble des acteurs à parvenir à un niveau suffisant d’efficience et de maitrise des activités. La médecine des forces dans son rôle de pilote du parcours de soins du militaire développe ses relations avec les différentes composantes de soins. Elle doit également renforcer ses relations dans le domaine de l’épidémiologie et de la santé publique, dans celui de la formation et de la recherche, être très attentive aux différentes problématiques impactant son fonctionnement comme le ravitaillement sanitaire ou le soutien commun au sein des bases de défense.

entre la DMF et les établissements subordonnés, l’amélioration de la gestion des personnels notamment pour la sujétion opérationnelle et le développement des parcours professionnels illustrent une partie des actions menées ou en cours. Confronté à de nombreuses évolutions depuis plusieurs années, dont celle de la réforme des études médicales, toutes les actions réalisées en terme d’organisation et de fonctionnement doivent être régulièrement analysées au prisme de l’attractivité du métier. 

Le maintien et le développement des compétences techniques de ses personnels, la mise en place d’un dialogue de commandement Actu Santé n° 153 n° 150 • Printemps 2019 2018

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

La médecine des forces un maillage au plus près du combattant Tête de chaine de la médecine des forces, la DMF est l’autorité hiérarchique de l’ensemble des établissements formant cette composante : les 17 CMA Nouvelle Génération, les 3 chefferies du Service de Santé des Armées (forces d’action navale, forces sous-marines et forces spéciales), le service de protection radiologique des armées (SPRA) ainsi que les directions interarmées du SSA (DIASS) et leurs centres médicaux interarmées (CMIA).

La DMF est également l’autorité technique des directions interarmées du SSA (DIASS) suivantes, et des différents centres médicaux interarmées (CMIA) basés en outre-mer.

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DIASS pour l’ Afrique Centrale et de l’ Ouest (AFCO)

DIASS des Forces armées françaises stationnées à Djibouti

DIASS des Forces armées en Guyane

DIASS des Forces armées françaises aux Émirats Arabes

DIASS des Forces armées aux Antilles

Unis

DIASS des Forces armées en Nouvelle-Calédonie

DIASS des Forces armées françaises de la Zone Sud de

DIASS des Forces Armées en Polynésie Française.

l’Océan indien

Actu Santé n° 153 • Printemps 2019


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

L’organisation de la DMF Outre les différents bureaux indispensables au fonctionnement interne de cette direction (communication, appui au commandement, moyens généraux et management de l’information) et d’un échelon de coordination, de synthèse et de pilotage, la DMF se compose de trois divisions sous l’égide du chef d’état-major. Division milieux La division milieux est en charge de préparer et d’organiser le soutien médical opérationnel de 1er niveau, aussi bien à l’étranger que sur le territoire national, à l’entraînement comme en contexte opérationnel à la

demande de l’état-major opérationnel santé. Au sein de la division milieux, le bureau emploi et soutien des activités opérationnelle est en charge de la préparation et l’organisation du soutien médical opérationnel, honoré par le personnel des centres médicaux des armées, avec trois grands principes : la priorisation d’un soutien médical de proximité, l’anticipation dans l’identification et la désignation, et enfin, une équité entre les différents établissements. Cela ne peut-être fait que grâce à un dialogue permanent entre les commandements des CMA d’une part et la division organisation, la division opérations de la DCSSA et l’École du Val-de-Grâce, en charge de la formation au sein du SSA, d’autre part. Les échelons santé spécialisés milieu (terrestre, aérien et maritime) de la division milieux permettent de faciliter cette interface : les deux premiers sont localisés au plus près des commandements organiques concernés (ESSMT à Lille près du CFT et ESSMA à Bordeaux-Mérignac près du CFA), l’ESSMM étant lui localisé à la DMF à Tours, au sein de la division milieux.

Division Métier La division métier (DIVMET) est l’autorité technique de proximité de la médecine des forces. Composée de 16 professionnels, elle a pour missions principales : la coordination des travaux

réalisés dans les domaines relevant de la technique médicale, paramédicale, vétérinaire et dentaire ; le contrôle et la diffusion des recommandations des bonnes pratiques professionnelles ; est missionnée pour organiser l’évolution des conseils régionaux de santé en un conseil unique de santé ; elle coordonne et synthétise les projets d’établissement en collaboration avec les différents bureaux de la DMF et en assure la cohérence.

Division organisation La division organisation (DIVORG) est chargée de mettre à disposition des centres médicaux des armées (CMA), des antennes médicales mais également des chefferies du service de santé, du service de protection radiologique des armées et dans certains domaines des établissements armés par des professionnels de santé issus de la médecine des forces (MdF), les moyens leur permettant de remplir leurs missions de soins, d’expertise et de prévention dans le cadre du service courant en métropole, outre-mer (forces de souveraineté) et à l’étranger (forces de présence). En plus d’une section Infrastructure chargée de la vérification des besoins, des arbitrages et du suivi des plans pluriannuels, la division organisation fournit également les moyens dédiés à la préparation opérationnelle des forces, notamment destinés à assurer le soutien des activités d’entraînement à risques et de certains exercices.  Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Le parcours du militaire blessé La prise en charge du militaire blessé physique ou psychique est une des missions principales de la médecine des forces. En opération comme sur le territoire national, celle-ci ne se résume pas à la seule prise en charge médicale initiale : elle s’organise dans un parcours de bout en bout, transversal, auquel l’ensemble des composantes du SSA contribue. La prise en charge initiale En opération extérieure (OPEX), mission embarquée, séjour outre-mer, ou sur le territoire national, la médecine des forces (MdF) fournit sans rupture un soutien médical, de proximité adapté, aux forces armées. Sur le terrain, ses personnels sont ainsi en mesure de réaliser la prise en charge initiale du militaire blessé et de l’orienter vers une structure de soins adaptée : rôle 1, 2 ou 3 en OPEX, Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) ou structures hospitalières civiles sur le territoire national..

Un suivi et un accompagnement de proximité Durant la prise en charge thérapeutique et la réalisation des soins, en milieu militaire ou civil, le militaire blessé physique ou psychique bénéficie du soutien médical et médico-administratif de son antenne médicale (AM) et du centre médical des armées (CMA) de rattachement. Il peut également bénéficier de soins au sein des services hospitaliers des HIA et des compétences techniques des médecin spécialistes militaires. Durant ce temps, pour les patients présentant une affection présumée imputable

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

au service, l’ AM est en charge de l‘ouverture et du maintien des droits du militaire auprès de la caisse nationale militaire de sécurité sociale.

d’initier les démarches vers un congé médico-statutaire : le congé du blessé, le congé de longue maladie ou le congé de longue durée pour maladie.

Les congés liés à l’état de santé

Si un congé médico-statutaire est accordé par le commandement, l’AM de rattachement ou de proximité et la cellule parcours de soins du CMA assurent le suivi, au minimum semestriel, du militaire blessé et l’oriente quand cela est nécessaire vers les spécialistes militaires des HIA. Le militaire blessé en service bénéficie par ailleurs de l’accompagnement de la cellule d’aide au blessé de son armée ou service travaillant en étroite collaboration avec la MdF.

Si l’état de santé du militaire nécessite un arrêt de travail prolongé, l’AM de rattachement assure, à la demande du commandement, une visite médicale à 90 jours d’arrêt de travail. Celle-ci vise à permettre la reprise dans des conditions éventuellement aménagées (possibilité de mettre en place des restrictions d’emploi) ou, si la reprise n’apparait pas envisageable à l’issue des 180 jours de congés maladie réglementaires,


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

La réhabilitation Le SSA a un rôle dans les soins, mais également dans la réhabilitation des militaires blessés qui ne sont pas en mesure de reprendre leur emploi ou qui ne répondent plus aux normes d’aptitude. Conseiller du commandement, la MdF peut émettre un avis sur l’employabilité du militaire et son aptitude à servir par dérogation par la voie des conseils régionaux de santé (ou du conseil supérieur de santé en cas de contestation). Cet avis permet au commandement de prendre des décisions éclairées relatives à la réhabilitation ou à la réorientation de ses personnels.

La pension militaire d’invalidité et la réparation du préjudice La MdF participe au processus de réparation financière du préjudice du blessé en service par la réalisation d‘expertises médicales en réparation juridique du dommage corporel au sein de ses CMA et par la participation de praticiens des forces à la commission de réformes des pensions militaires d’invalidité (CRPMI).

Mais également la prévention des blessures En amont de la blessure et en collaboration avec l’ensemble des composantes du service, la MdF contribue à la mise en œuvre de mesures préventives visant à préserver

la santé des militaires. Par des actions de formation et d’information auprès du personnel servant au sein des unités soutenues, elle contribue activement à la prévention des blessures et des maladies. Grâce à l’expertise médicale en aptitude, notamment au processus de sélection médicale, aux visites médicales périodiques et aux visites avant projection, la MdF permet aux forces armées d’employer et déployer des militaires ayant un état de santé compatible avec les missions confiées.

Et le repérage de la blessure psychique A l’opposé de la blessure physique, la blessure psychique peut s’exprimer après un temps de latence important. La MdF assure ici un rôle majeur dans

le repérage et la prise en charge de ces blessures (non seulement lors des visites réglementaires de retour OPEX mais également des visites médicales périodiques).

Un parcours transversal Le parcours du blessé implique l’ensemble des composantes du SSA et son optimisation est un enjeu majeur de la transformation du Service. Plusieurs chantiers transversaux, impliquant l’ensemble des directions déconcentrées, sont actuellement menés afin de fluidifier et d’harmoniser ce parcours dans une préoccupation constante d’amélioration de la qualité de l’accompagnement et des soins apportés aux militaires blessés. 

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Axone, l’innovation au cœur de la médecine des forces

L

e déploiement d’Axone prévu mi 2019 por te l’ambition d’asseoir le nouveau modèle de la médecine des forces autour d’un réseau de CMA de nouvelle génération et d’une stratégie volontar iste de moder nisation permettant l’entrée du Service dans l’ère des « systèmes d’information numériques ». Ce nouveau modèle doit garantir une prise en charge du personnel militaire dans l’ensemble des domaines de son exercice, une rénovation des pratiques au profit des personnels de la médecine des forces, et une meilleure prise en compte des besoins des forces armées en vue d’accroître la qualité et l’efficience du soutien médical délivré. Le déploiement d’A xone s’appuiera sur le lancement d’une nouvelle démarche d’organisation de l’activité médicale au sein des antennes en complément des transformations déjà engagées au niveau managérial et structurel. L’adhésion rapide à l’utilisation du système d’information est une cible prioritaire du projet. Elle doit permettre de susciter l’intérêt et la motivation parmi le personnel de la fonction santé et servir de levier majeur pour accroitre de la qualité en structure de soins. L’optimisation de l’interface utilisateur et de la fluidité de saisie seront mises en avant pour faciliter le travail en

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

antenne et permettre une meilleure prise en compte des obligations de traçabilité des soins, sans charge administrative supplémentaire. Axone contribuera ainsi directement à l’optimisation du parcours de prévention, de soins et d’expertise en perspective de l’engagement opérationnel. La digitalisation de la santé, omniprésente dans la vie des patients et des professionnels de santé, repose sur une stricte maitrise des données de santé et de leurs normes de sécurité. Dans ce domaine, Axone s’appuie sur les expertises ministérielles, notamment celles de la DIRISI et du ComCyber, pour préserver la sécurité des patients et des militaires. L’intégration de nouveaux services numériques tels que les services de prises de rendez-vous en ligne et les services de télémédecine, contribuera à une « compression des distances » pour favoriser le maintien de la proximité avec les armées. Pour atteindre ces objectifs dans des délais contraints, le déploiement d’A xone est programmé sur une période relativement resserrée et dense : il sera réalisé au rythme de deux CMA par semaine pendant deux mois, permettant ainsi de basculer progressivement les 16 CMA ainsi que les unités abonnées (BSPP, UIISC…). Les DIASS seront

basculées majoritairement après la fin du déploiement métropolitain. Pour former les quelques 6000 u t i l i s a te u rs, u n d i s p o s i t i f d e formateurs relais a été défini en constituant au moins un trinôme par antenne (médecin, infirmier et auxiliaire sanitaire/secrétaire). Ainsi, environ 900 utilisateurs seront directement formés par l’équipe projet, et deviendront eux-mêmes formateurs relais des 5000 autres par rebond. Ces journées de formation auront lieu en deux temps, en séance plénière d’une part, pour présenter Axone, puis en ateliers par profils utilisateurs. Ces actions de formations sont précédées d’un suivi régulier d e s p ré re q u i s te c h n i q u e s e t organisationnels indispensables au déploiement à l’échelle des AM et des CMA avant la bascule du système d’information LUMM vers Axone, et avec l’appui de l’équipe projet Axone. 


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Pyx4 : la démarche qualité au sein de la médecine des forces Le logiciel PYX4 est un outil indispensable à la mise en œuvre d’une démarche qualité dans le périmètre de la médecine des forces, au travers d’une harmonisation des pratiques médicomilitaires.

I

nteractif, il permet également un dialogue simplifié entre les différents intervenants quant à l’élaboration, la mise à jour et la diffusion des procédures et des documents. Les principaux objectifs de la mise en œuvre de l’outil PYX4 sont les suivants : • Une démarche qualité par la mise à disposition des utilisateurs de schémas (graphes) de procédures, de modes opératoires harmonisés dans tous les domaines de responsabilités de la MDF : techniques, RH, managériaux, financiers, GLB, ravitaillement sanitaire… • Un contrôle interne de premier et deuxième niveau objectif, reproductible permettant une évaluation harmonisée et donc équitable des établissements par la DMF mais également au sein des établissements eux-mêmes. • Un recueil d’évènements indésirables et leur gestion (actions correctives, préventives…) dans tous les processus identifiés par les cartographies.

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Le soutien médical au cœur de la préparation opérationnelle Le sergent Natacha, traitant « préparation-opérationnelle » et « soutien médical des exercices » de la division milieux de la DMF depuis le 3 septembre 2018, témoigne de son évolution au sein de l’Institution de ses débuts en 2003 à son arrivée au sein de la DMF en septembre 2018.

Expliquez-nous votre parcours au sein de l’institution ? Engagée en 2003 au sein du 1 er Régiment de hussards parachutistes (11 ème brigade parachutiste), j’ai appris à repousser mes limites durant ma formation générale initiale pour être ensuite affectée au peloton de commandement et de logistique d’un escadron de combat. Pendant 9 années, la devise « Au-delà du possible ! » me portera lors des entraînements, sauts en parachutes et missions extérieures (Kosovo en 2004 puis en 2007 ; Côte d’Ivoire en 2006 ; Sénégal en 2010 puis Tchad en 2011). Je suis promue au grade de brigadier en 2007 puis brigadier-chef en 2010. A quand situeriez-vous votre première évolution majeure durant votre parcours ? Cette expérience accumulée sur les théâtres d’opérations m’a incitée à enrichir mon parcours : en 2012, une opportunité « RENS » (domaine du renseignement) s’offre à moi : j’ai pu ainsi exercer en tant que secrétaire spécialiste au Centre d’instruction des réser vistes parachutistes. Les nouvelles tâches qui me sont

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

allouées me permettent de travailler en autonomie et donc de prendre conscience de mes compétences et capacités. Cette période me fait prendre du recul sur ma carrière et je décide alors de changer de spécialité. Pourquoi avoir choisi le domaine de la santé ? Après mûre réflexion, je choisis le domaine de la santé car je souhaite m’investir dans le soutien immédiat de mes camarades tout en évaluant mes capacités et en ayant un retour direct de mes actions dans le soin. La réussite au concours d’aide-soignant en 2016 me permet d’intégrer l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) de Toulon avec obtention 10 mois plus tard du diplôme d’état. Affectée au 16ème centre médical des armées de Brest et mise pour emploi au sein du service de réanimation de l’Hôpital d’Instruction des Armées « Clermont-Tonnerre », je vis une année très riche en apprentissages et en émotions. Début 2018, alors que mon ancienneté dans le service le permet encore et que mon désir d’évolution perdure, je constitue mon dossier pour le recrutement

sous-officier rang tardif. Celui-ci est retenu et je suis promue au grade de maréchal-des-logis le 1er août 2018. En consultant les postes vacants pour une mutation au PAM 2018, mon choix se porte très rapidement vers la direction de la médecine des forces. Ce contexte de création d’une nouvelle direction représentait pour moi un nouveau challenge à relever et une opportunité idéale à saisir en tant que jeune sous-officier de l’armée de terre. Dans une suite logique à ma carrière, je suis affectée au « bureau emploi soutien activités opérationnelles » de la division milieux où j’occupe un poste de traitant « préparation-opérationnelle » et « soutien médical des exercices » depuis le 3 septembre 2018.

Quels aspects de votre métier souhaitez-vous le plus mettre en avant ? Mon parcours atypique me permet aujourd’hui de m’épanouir pleinement dans mes nouvelles fonctions dans la filière « administration générale du service de santé ». Cela me donne l’opportunité de contribuer à la mise en formation des équipes médicales


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

© 1er CMA - Paris

Le sergent Natacha, traitant « préparationopérationnelle » et « soutien médical des exercices »

partant en mission, optimisant leur savoir-faire et permettant aux équipes médicales d’avoir les prises en charge et les gestes les mieux adaptés aux situations qu’ils sont susceptibles de rencontrer sur les théâtres d’opérations. Pour conclure : quels sont vos projets à plus ou moins long terme ? Comme à chaque échelon gravit, un nouvel objectif se profile : je me

prépare depuis peu pour le (BSTAT) Brevet supérieur technique de l’armée de Terre, que j’espère réussir dans les prochaines années.

priorisation d’un soutien médical de proximité, l’anticipation dans l’identification et la désignation et enfin une équité entre les différents établissements. 

Au sein de la division milieux de la DMF, le bureau emploi et soutien des activités opérationnelles est en charge de la préparation et l’organisation du soutien médical opérationnel honoré par le personnel des centres médicaux des armées avec trois grands principes : la Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

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DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Le rayonnement de la médecine des forces Consolidation de la coopération francoallemande

Les 6 et 7 février 2019, la DMF a accueilli une délégation du Kommando regional sanitätsdienstliche unterstützung de Diez (équivalent de la DMF en Allemagne), commandée par le Generalstabsarzt Armin Kalinowski. Ces deux journées ont permis à la DMF de recevoir pour la 1ère fois, une délégation militaire étrangère, et ainsi, nouer des liens afin de consolider une coopération franco-allemande à l’échelle de la médecine des forces.

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n plus de cette délégation composée de deux officiers généraux, trois officiers supérieurs et un officier subalterne, la DMF a également accueilli pour cette visite le colonel EGON, officier de liaison franco-allemand du SSA ainsi que le médecin en chef Marylise Frecher, conseiller santé de la Brigade franco-allemande (implantée à Müllheim, dans le Land de Bade-Wurtemberg. La première journée fut rythmée par trois thématiques présentant l’application sur le terrain de cette coopération : le soutien médical du futur escadron franco-allemand C130J

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

au sein de la 123e antenne médicale d’Evreux, le jumelage entre le 10e CMA de Marseille et le CMA de Hammelburg ainsi que la présentation du soutien médical de la brigade francoallemande. Madame Sabine Thillaye, députée de la cinquième circonscription d’Indre-et-Loire et présidente de la commission des affaires européennes, était également présente. La seconde journée a permis aux deux directions déconcentrées de présenter leur organisation, leurs grands projets et évoquer les nombreuses synergies possibles : formations, entrainements en commun et attractivité. 


DOSSIER : LA MÉDECINE DES FORCES

Le 7e CMA de Lyon

montagne. En plus de s’impliquer dans la formation en milieu universitaire et de bénéficier d’un accord-cadre avec l’Ecole nationale des sports de montagne, le 7e CMA a également pour projet la création d’un certificat de médecine des armées de montagne.

© LTN (réserve) Marion Tourrette.

Spécificité : la formation en milieu montagne Le 7e CMA - Lyon forme à différents brevets et qualifications spécifiques au milieu montagne : le BASM (brevet d’alpiniste et de skieur militaire) pour tout le personnel, le CEHM (chef d’équipe haute montagne) pour l’encadrement, le BQTM (brevet de qualification des troupes de montagne) pour les cadres et propose également un stage perfectionnement des troupes de montagne pour les référents

© LTN (réserve) Marion Tourrette.

Commandé par le MC Franck, le 7e CMA assure le soutien de proximité de toutes les formations des armées et de la gendarmerie pour l’ex-région Rhône-Alpes et Gap. Implanté au quartier général Frères, le 7e CMA est composé de 508 civils et militaires dont : 275 militaires d’active, 198 réservistes et 35 civils.

Traditions Le 7e CMA a hérité des traditions et des décorations du CMA des Alpes : son personnel porte la fourragère aux couleurs de la croix de la valeur militaire.

Liens du 7e CMA avec son environnement militaire • Le COMCMA (commandant le 7e CMA) est le conseiller du gouverneur militaire de Lyon. Il est également DIRMED (directeur médical) de la zone de défense et de sécurité Sud-Est. • Le médecin responsable de la 77e antenne médicale de Sathonay assure une fonction de référent gendarmerie pour le 7e CMA et de lien de proximité avec le général commandant la région de gendarmerie Auvergne Rhône Alpes. • La 79e antenne médicale de Mont-Verdun soutient le CDAOA (commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes) et le CFAS (commandement des forces aériennes stratégiques). • La 71e antenne médicale d’Ambérieu en Bugey assure le soutien d’un site du service militaire volontaire.

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LA RÉSERVE

Portrait d’un praticien de réserve Trait d’union entre l’armée et la nation, le réserviste est au cœur des missions quotidiennes du service de santé des armées. Le médecin principal Diane, praticien réserviste au sein de la 76e antenne médicale de Varces (7e CMA - Lyon), nous fait part de son expérience au cœur de la médecine des forces. • Pouvez-vous nous parler de votre parcours civil et militaire ? Pour ce qui est de mon parcours civil, après un externat à la faculté de médecine de Nancy, je suis partie à Grenoble pour l’internat de médecine générale, attirée par la médecine d’urgence. J’ai réalisé le diplôme d’étude spécialisée complémentaire correspondant. De 2015 à 2018, j’ai pratiqué la médecine d’urgence au CHU Grenoble Alpes avant de rentrer dans ma région natale, la Lorraine où j’exerce l’urgence au sein du CHR MetzThionville ainsi qu’au CH de Briey. Du côté militaire, je me suis engagée en tant que réserviste en 2015 au sein du centre médical des armées de Varces, devenu la 76 e Antenne Médicale, rattachée au 7e Bataillon de chasseurs alpins ainsi qu’au 93 e Régiment d’artillerie de montagne, situation me permettant d’allier médecine et montagne. Depuis mon retour en Lorraine, je prends des gardes aux urgences de l’Hôpital militaire des armées de Legouest. • Comment se caractérise votre quotidien de réserviste pour le 7ème CMA - Lyon ? Je suis actuellement affectée à la 76e antenne médicale de Varces Allières et Risset où la pratique est variée

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avec des consultations médicales, des visites d’aptitudes, des urgences au sein de la brigade mais aussi du soutien médical aux forces lors d’exercices. La montagne y est omniprésente avec des entraînements été comme hiver. Parallèlement je réalise des gardes aux urgences de l’HIA Legouest, avec une pratique similaire à mon activité professionnelle civile. • Comment décrieriez-vous votre expérience en OPEX ? J’ai un départ OPEX à mon actif, dans le rôle 1 de Faya Largeau, au nord du Tchad, courant 2017. Lorsqu’on est réserviste, le départ en OPEX est une mission mythique, un tournant qui nous inclut plus réellement dans les forces actives et souvent l’aboutissement de plusieurs années de réserve. J’évoque notamment l’aide médicale à la population réalisée au Tchad : chaque jour, nous nous rendions dans des dispensaires aux alentours du camp afin de réaliser des consultations aux populations isolées. J’ai également pu réaliser de nombreuses formations avant projection : rôle des médecins et IDE dans la chaîne transfusionnelle en métropole et en OPEX, urgences pédiatriques ou mise en condition de survie du blessé de guerre. J’ai par ailleurs réalisé une présentation orale

sur l’opération extérieure au Tchad lors de la Journée lyonnaise d’Instruction des Réserves du 7e CMA de Lyon de 2018. • Quels sont vos prochaines échéances pour les mois à venir ? Attendant pour début avril un heureux évènement, je suis contrainte de ralentir mes activités de réserve pour l’instant mais j’espère remettre l’uniforme rapidement pour réaliser des missions type soutien aux entraînements et consultations à l’antenne de Varces. Et dans un avenir plus lointain, je souhaiterais réaliser le brevet d’alpinisme militaire. • Quels principaux points communs entre votre parcours militaire et votre parcours civil ? Pour le domaine professionnel, il y a je trouve une vraie continuité entre la médecine d’urgence et la médecine de guerre. D’ailleurs mon expérience militaire est un vrai plus dans le domaine civil où nous avons beaucoup à apprendre des techniques de sauvetage au combat et de prise en charge multi victime. Au niveau personnel, c’est dans le sport, surtout en montagne et les valeurs qui s’y rapportent comme le dépassement de soi, l’entraide que je trouve des points communs avec mes expériences militaires. 


HISTOIRE

Un ouvrage sur l’évolution de la chaîne médicale de prise en charge des blessés en opération

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en opération depuis un siècle, à travers quelques conflits emblématiques du XXe et du XXIe siècle et en se concentrant sur la blessure physique. Au-delà d’être un hommage aux soignants qui se sont succédés partout où le service de santé des armées a été engagé, cet ouvrage permet de comprendre les origines de la doctrine française du soutien médical aux engagements opérationnels. Il met également en valeur une des spécificités de la médecine militaire : le soignant militaire, au-delà de sa compétence technique, est en mesure de proposer un dispositif de soutien médical et d’adapter efficacement la prise en charge d’un patient à la situation opérationnelle et aux moyens disponibles. 

© ECPAD/Défense

a Première Guerre mondiale a été à l’origine d’une profonde réorganisation du soutien médical pour les armées. Le soutien médical des opérations en porte encore aujourd’hui l’héritage. Depuis, les conflits qui se sont succédés ont obligé le service de santé des armées à constamment adapter l’organisation du soutien médical aux engagements opérationnels et à tirer profit des progrès scientifiques et techniques pour garantir une prise en charge optimale des blessés. La division Opérations de la direction centrale du service de santé des armées diffusera à l’été 2019 un ouvrage qui retrace les grandes évolutions de la chaîne médicale de prise en charge des blessés

Actu Santé n° 153 • Printemps 2019

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TÉMOIGNAGE

La reconstruction par le sport : Le projet « Résilience Blessés »

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pour sensibiliser le public au thème de la transfusion sanguine. Ce défi, que le SSA soutient pleinement, a pour but de récolter des fonds pour soutenir les actions du CTSA. Le 5 juin prochain, une conférence de présentation du projet et de lancement de la cagnotte aura lieu à l’EVDG en présence de la Directrice Centrale. 

© Vincent Dorival

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n 2001, le sergent Vincent Dorival est victime d’un grave accident de la route en se rendant sur son lieu de travail. Il trouve alors dans le sport un moyen de dépasser ses blessures et de se reconstruire. Il intègre le cercle sportif de l’institution nationale des Invalides, avec qui il remporte une médaille d’argent au championnat d’Europe militaire de Warendorf en 2013 en lancer de poids. Naît alors progressivement l’idée du projet « ultra-parcours blessé », d’exploits sportifs en solitaire afin d’être le seul déterminant de ses réussites et échecs. En juillet 2015, le sergent Dorival est le 1er assimilé tétraplégique à parcourir les 167 kilomètres de la marche militaire de Nimègue aux PaysBas. Il parcourt ensuite en septembre 2016 les 100 kilomètres de Millau. L’équipe de Crossops, une entreprise de préparation opérationnelle, l’accompagne dans la réalisation de son nouveau défi, la traversée des 270 kilomètres de la Death Valley aux EtatsUnis. Le sergent Dorival se prépare depuis 2015, notamment en parcourant à trois reprises le cross du Grand Bara à Djibouti. Progressivement rejoint par des blessés de la défense, le projet se transforme et devient « Résilience blessé ». Vincent Dorival et ses coéquipiers traverseront en septembre la Californie pour démontrer les valeurs de résilience dont sont capables les militaires français et


© Garde nationale

TÉMOIGNAGE

Les réservistes du SSA au Trophée de la Garde nationale

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imanche 10 mars, treize coureurs du SSA ont participé au 6ème Trophée de la Garde nationale, course pour les réservistes, adossée sur le semi-marathon de Paris. Parmi eux, un binôme composé du MC Emmanuel et MCS(R) François. Les deux médecins se sont rencontrés en OPEX en 2014. Blessé à Barkhane, le MC Emmanuel perd la vue. Apprenant la blessure de son frère d’armes, le MCS(R) François tient à soutenir son camarade dans sa convalescence. Le MC Emmanuel s’engage alors sur la voie de la résilience par le sport, suivi de près par son ami. L’idée de courir

le semi-marathon ensemble émerge progressivement comme en témoigne François : « Ce projet a été établi il y a plusieurs mois, initialement comme témoignage commun de notre amitié. Puis, d’autres buts sont apparus : courir pour dépasser le handicap visuel pour lui et démontrer qu’entraidés, des blessés peuvent réaliser une course et surmonter des barrières ».

course, pour sa capacité à s’adapter, et pour la confiance qu’il a en moi aussi ». Les quelques 21 kilomètres de la course n’en sont pas moins demeurés une épreuve physique et sensorielle comme l’explique le MCS(R) François : « ma vigilance et mon champ visuel devaient être décuplés ! J’ai essayé de le guider sur cette course, grâce à la voix et à une cordelette ».

Les deux amis s’engagent ainsi au départ de la course, reliés par une cordelette, lien physique et symbolique de leur amitié : « J’ai ressenti beaucoup de fierté en l’accompagnant pendant ces deux jours : pour sa préparation, sa

La Directrice Centrale, présente sur le parcours pour encourager les coureurs du SSA, a remis la médaille du trophée de la Garde nationale à chacun d’entre  eux à l’issue de la course.

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VIE DU SERVICE

Retour sur la journée internationale des droits des femmes, 8 mars 2019

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ollicité pour le point presse relatif au plan mixité ou encore lors d’échanges avec madame Florence Parly, ministre des armées, le SSA a mis à l’honneur les femmes militaires et leurs compétences. Composé à 60% de femmes, le Service est régulièrement cité en exemple dans la réflexion sur la féminisation du ministère des armées. Véritable reflet de la composition des rangs du secteur médical civil, le SSA place la compétence médicale et militaire de ses personnels comme condition unique de sélection, faisant de lui un Service d’excellence reconnu internationalement. La directrice centrale a déjeuné avec 11 femmes qui ont participé à des opérations en 2018, ouvrant une réflexion plus large sur les conditions de vie d’une femme en opération, à laquelle les 14 700 personnels du Service sont invités à contribuer jusqu’en septembre 2019.

33e édition du tournoi sportif des grandes écoles Une 3e place pour l’EMS Lyon Bron ! 12 grandes écoles de la Défense se sont réunies les 15 et 16 mars 2019 pour la 33e édition du tournoi sportif des grandes écoles de la Défense (TSGED). Co-organisé par l’École polytechnique, le centre national des sports de la Défense (CNSD) et l’École navale militaire de Brest, cet événement sportif annuel a permis à 1 800 élèves de s’affronter dans 16 disciplines. Cette année, les élèves de l’école militaire de santé de Lyon Bron (EMS Lyon Bron) se sont particulièrement illustrés dans plusieurs disciplines. Une jolie moisson de médailles dont une première place pour les équipes féminines de Basket et de handball. La médaille d’argent en Aviron, en escrime et volley dames. Enfin, une belle médaille de bronze pour la course d’orientation, le cross dames et l’escalade. Au total, l’EMS Lyon Bron remporte la 3e place du tournoi général !

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Actu ActuSanté Santén° 152 n° 150••Automne-hiver Printemps 2018 2018


VIE DU SERVICE

La participation du SSA au plan ministériel Mixité Aller résolument vers « une mixité équilibrée au service de la performance opérationnelle des armées », tel était le souhait de la ministre des armées, Madame Parly, lorsqu’elle en a lancé à l’été 2018 les travaux préparatoires au plan ministériel Mixité dévoilé le 7 mars 2019.

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laboré avec une méthodologie proche de celle du plan ministériel Famille, il a fait travailler autour de la chargée de mission Mixité du ministère des représentants des armées, directions et services. S’adressant à l’ensemble du ministère, les 22 mesures du plan concernent plus particulièrement les militaires et se déclinent en trois grands axes d’effort : - le recrutement avec un élargissement des viviers ; - la gestion qui doit mieux accompagner les parcours en assouplissant l’accès aux formations et améliorer la qualité de vie au travail ; - les représentations pour développer la culture de la mixité, harmoniser les usages et favoriser la visibilité. Il s’agit de donner envie aux jeunes femmes de rejoindre les armées pour constituer un vivier suffisant et permettre à un plus grand nombre de femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités, fidéliser les femmes miliaires pour éviter qu’elles ne quittent l’institution précocement et mettre en valeur l’image des femmes dans les armées.

Les grands principes qui ont sous-tendu les travaux étaient de faire de la mixité « un atout collectif et une opportunité à saisir au profit de l’ensemble des militaires, femmes et hommes » tout en veillant à ne pas banaliser le statut militaire et en laissant la première place à la finalité opérationnelle des armées. L’équité de traitement doit être absolue et la discrimination positive ou les quotas n’ont pas leur place. Le SSA a participé aux travaux avec une position singulière en affichant la féminisation de 60 % de son personnel géré (1er janvier 2019). Si la mixité est depuis longtemps une réalité au sein du Service, il n’en reste pas moins que les femmes praticiens quittent toujours l’institution en moyenne cinq années plus tôt que les hommes, en particulier faute de pouvoir aisément concilier vie professionnelle et aspirations personnelles et familiales. 

Parmi les mesures concrètes du plan, on peut citer : - la présence systématique de femmes dans les jurys de concours et examens de tous niveaux ; - l’évolution des textes réglementaires pour faire disparaître les freins statutaires liés aux limites d’âge pour passer des concours ; - la modification du code de la défense pour que les militaires en position de congé parental ou bénéficiant d’une disponibilité pour élever un enfant, conservent en totalité leurs droits à avancement dans la limite de cinq ans au cours de la carrière ; - la mise en œuvre d’une « charte de bonnes pratiques » au sein des états-majors et la facilitation du travail nomade ; - la généralisation à toutes les armées, directions et services de la mise en place de « référents mixité » tels qu’ils existent déjà au sein de l’armée de terre et du SSA.

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VIE DU SERVICE

1er séminaire des communicants Le Val-de-Grâce a accueilli le 25 janvier dernier, une cinquantaine de correspondants communication dans le cadre de la première édition d’un séminaire dédié. Après l’introduction de la médecin général des armées Maryline Gygax Généro définissant les enjeux de la communication au sein du Service, la commissaire en chef Karine Sposini a présenté la stratégie de communication pour l’année 2019 à l’ensemble des participants présents. La seconde partie de la journée s’est organisée autour d’ateliers pratiques (événementiel, communication numérique, communication graphique et relations presse). L’objectif était de présenter les règles de fonctionnement de chacun de ces domaines dans un contexte privilégiant l’interactivité. La journée s’est achevée par une série de questions-réponses. Par la suite, le BCISSA a mis en ligne sur Intrasan une charte graphique ainsi que des guides pratiques afin d’accompagner les communicants dans leur mission.

Retrouvez les supports présentés le 25 janvier sur http://portail.sante.defense.gouv.fr/outils/ kit-de-communication/chartes-graphiques/1594-charte-graphique-kit-outils-et-guides-de-bonne-pratique

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VIE DU SERVICE

Réunion de commandement : dossiers stratégiques et actualités du Service

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a réunion de commandement s’est tenue le 13 mars 2019 à l’École du Val-de-Grâce sous la présidence de la Directrice centrale en présence de ses grands subordonnés. L’objectif de cette édition était de présenter les dossiers stratégiques et d’actualité du Service. La matinée a ainsi été consacrée aux Ressources Humaines réaffirmant l’enjeu vital du recrutement de médecins généralistes, présentant la nouvelle politique RH du SSA et l’impact de la réforme des études médicales.

d’infirmier, d’une part et l’expertise médicale d’aptitude, d’autre part. L’après-midi a notamment permis de disposer d’un bilan et des perspectives du soutien médical des forces armées et de mettre en avant la stratégie d’innovation du Service. Les participants, après une journée riche et fructueuse, repartent porteurs de la vision du Service sur ces grands dossiers pour les relayer localement. 

Les participants ont également bénéficié d’une présentation sur deux chantiers en cours, l’évolution de l’exercice du métier

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RESSOURCES HUMAINES

De nouveaux supports de communication pour le SSA ! Trois nouvelles fiches de recrutement viennent de voir le jour au SSA : Le médecin militaire sous contrat ; L’infirmier militaire en hôpital ; Intégrer la réserve. Ces supports rénovés et actualisés réunissent les informations pertinentes sur le processus de recrutement (types de contrats, points de contact avantages du statut militaire...) Ils serviront de modèle pour les fiches en cours de création : psychologue militaire, technicien vétérinaire, masseurkinésithérapeute, IBODE, pharmacien, chirurgien-dentiste, etc…

Vous pourrez retrouver ces plaquettes sur Intrasan => communication BCISSA => fiches métiers. Elles seront distribuées aux candidats rencontrés sur les salons et envoyées aux CIRFA pour répondre au besoin d’information.

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Actu Santé n° 153 • Printemps 2019


RESSOURCES HUMAINES

Rejoignez la page LINKEDIN du service de santé des armées ! Lancée le 4 mars dernier, elle compte aujourd’hui plus de 3600 abonnés. Linkedin est le plus grand réseau social professionnel du monde. Plus de 10 millions de professionnels l’utilisent en France. Indispensable au recrutement, le SSA y est désormais présent afin d’obtenir une meilleure visibilité sur la toile et d’interagir avec les intéressés ! Ayant pour vocation de recruter, ce compte Linkedin offre aux candidats potentiels la possibilité de réagir directement sur les publications et de poser leurs questions.

REMPLAFRANCE en renfort pour accroître le recrutement au SSA Dans le cadre d’un marché d’aide au recrutement de médecins généralistes, le département de gestion des ressources humaines (DGRH) du SSA a sélectionné la société REMPLAFRANCE. Sa mission ? Prospecter et proposer à des médecins généralistes, des contrats courts (3 ans) pour rejoindre les antennes médicales du SSA. Les cibles ? Les facultés, les syndicats et autres entités pour les médecins généralistes, Plus de 30 000 professionnels de santé sont inscrits sur leur plateforme dont 70% de médecins et 30% de paramédicaux.

Quels sont les supports offerts au SSA ? - Leur plateforme remplafrance.com, leur blog en ligne, leurs réseaux sociaux. - Une carte interactive dédiée aux lieux d’emploi du SSA, utilisable en ligne sur tous les supports digitaux. - Une page Facebook « Devenir médecin militaire » alimentée de posts visuels accompagnés de slogans comme « Médecin militaire, j’opère sur tous les fronts ». Dans sa logique de multiplier les canaux d’informations, le DGRH SSA s’appuie sur cette nouvelle start-up pour atteindre un maximum de candidats, déjà en activité.

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LOISIRS

Le SSA à l’honneur aux championnats de France de cross-country

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Ce classement fait honneur au SSA, à la médecine des forces et au 15e CMA. Cette nouvelle belle prestation d’un militaire du SSA lors d’une compétition interarmées souligne une fois de plus les qualités sportives des membres du Service et est la bienvenue en cette période où le SSA met en place sa nouvelle politique du l’entraînement physique militaire et sportif (EPMS). Le Service s’est doté en 2018 d’une instruction (IM 9208) dédiée à ce sujet ainsi que d’un réseau de référents présents au sein de tous ses établissements. À côté de l’entraînement physique régulier et de la pratique des épreuves du CCPM, la participation aux compétitions trouve toute sa place dans la politique de l’EPMS. Ce type d’activité est ainsi l’occasion de renforcer les liens avec les armées et les unités que le Service soutient au quotidien, en métropole, outre-mer et sur les théâtres d’opérations.

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© Centre National des Sports de la Défense (CNSD)

e SSA a été dignement représenté aux championnats de France militaire de cross-country qui se déroulaient du 25 au 28 mars 2019. Ils étaient organisés par la région de gendarmerie Île-de-France sur le camp de Beynes (78). Parmi les quelques 120 coureurs des trois armées, de la gendarmerie, des directions et des services qui se sont élancés pour les 8700 mètres du cross long des séniors masculins, le médecin Matthieu du 15e CMA courait pour le SSA. Affecté à l’antenne de Vannes, préparé et accompagné par le bureau des sports du 3e RIMa, il s’est très brillamment classé en 17e position à l’arrivée.


LOISIRS

Patient partenaire, patient expert De l’accompagnement à l’autonomie Hugues Lefort et Thérèse Psiuk

Prendre soin est avant tout un acte de présence

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vec Thérèse Psiuk, infirmière et cadre, ancienne directrice d’IFSI, actuellement chargée de mission pour l’ Agence Nationale d’Aide à la Performance, nous vous livrons plusieurs mois de travail et de franches discussions1. Un défi qui trouve de multiples sources qui font nos parcours de vie, de santé, de soins... une recherche qui ne pouvait se réaliser sans une nécessaire ouverture, à l’écoute du patient que nous côtoyons, que nous aidons, que nous sommes, que nous avons été et que nous serons tous. Nous tenions à remercier Vuibert, le Médecin en chef Gérard Chaput2 pour avoir accepté de rédiger la préface, ainsi que tous ceux qui ont participé à notre enquête réalisée notamment via les réseaux sociaux et les associations de patients. Plus de 150 réponses particulièrement denses en expériences, des témoignages et nos recherches nous permettent d’ouvrir pleinement les définitions de patient partenaire & expert vers des perspectives encore plus constructives pour nos relations interpersonnelles, mais aussi pour notre système de santé. Cet essai a-t-il une ambition, voire une vocation ? Peut-être de porter de justes projets avec tous les acteurs du

soin et le patient en premier lieu, certainement d’ouvrir le débat. Considérer la pleine place d’un patient partenaire ou expert permet de nous élever, de nous construire, de nous re-constuire, et peut-être de réinventer notre système de santé, notre art de «prendre soin» ensemble... parce qu’avant tout prendre soin est d’abord un acte de présence : à soi, aux autres, au monde. Ce travail va ainsi au-delà du soin technique, s’adressant très largement à tout patient, procheaidant ou soignant ; c’est une réflexion sociale, humaine, peut être philosophique voire métaphysique.

Parce qu’à l’origine, dans le prendre-soin, il existe une invitation. 1. Lefort H, Psiuk T. Patient partenaire, patient expert. De l’accompagnement à l’autonomie. Ed. Vuibert, Coll. Sciences et santé. ISBN : 9782311661071. XXXpp. Parution 03/2019 2. Chaput G, Vénard C, Vénard G. La densification de l’être. Se préparer aux situations difficiles. Ed Prividef. ISBN : 979-10-91483-09-4, 208 pp. Parution 12/2014

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NOMINATIONS

Chancellerie Ordre national du Mérite - pour le grade de commandeur ONM :

MGA Maryline GYGAX GENERO

MGI Claude CONESSA

- pour le grade d’officier ONM :

MG Jean-François CATAJAR

PG Pascal FAVARO

Témoignage de satisfaction

10

Lettre de félicitation

26

Acte de courage, de dévouement et fait de sauvetage Croix combattants volontaires avec barrettes, missions extérieures Médaille de la défense nationale Échelon Or Échelon Argent

50

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7

1

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