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Exercice Amitié 09
RMED © 1 er
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Exercice
Amitié 09
En décembre dernier, le 1 er Régiment médical (RMED) de Metz a participé à l’exercice franco-tunisien médicaux des armées. Ce creuset commun est indispensable pour disposer d’équipes de médicalisation de l’avant sous contrainte NRBC. Les possibilités d’emploi de l’UMDA dépassent le cadre des missions traditionnelles de soutien et/ou d’appui des forces armées engagées sous contrainte NRBC. En effet, en application du Livre Blanc sur la Défense et la sécurité nationale, elle s’inscrit dans une des cinq fonctions stratégiques décrites : la protection. Elle pourrait être employée tant au sein des armées, dans le cadre du contrat « territoire national », qu’en renfort des moyens du ministère de l’Intérieur, s’inscrivant ainsi dans la fonction duale du SSA. Son emploi est également envisageable dans la mise en œuvre de plans gouvernementaux, Piratox en particulier. Ce contrat opérationnel a une forte
Amitié 09, dont le scénario est la lutte antiacridienne (1) . L’UMDA, armée par dix-sept
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RMED © CCH Gourgues - 1 er
Un cadre d’emploi élargi
personnels du 1 er RMED, est implication sur la formation, la préparation opérationnelle et la recherche dans le domaine de la décontamination médicale NRBC. Un groupe d’études, piloté par l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), travaille sur la décontamination de la peau afin de proposer des solutions efficaces et des protocoles adaptés. Le volet formation initiale et continue bénéficie aussi d’avancées qui devront être pérennisées. Enfin, en matière de préparation opérationnelle, il conviendra d’être novateur et de rechercher l’interopérabilité avec les chaînes pré-hospitalières des hôpitaux d’instruction des armées et les chaînes des Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), sans perdre les savoir-faire acquis dans le domaine du soutien des forces.
Médecin en chef Emmanuel Angot Collège interarmées de Défense intégrée aux 700 militaires tunisiens qui luttent contre le criquet pèlerin, cet ennemi du Sahel et d’Afrique du Nord. Le chef de détachement rejoint le PC opérationnel composé d’une délégation de l’EMIA-FE (2) et d’un état-major de la 1 re brigade mécanisée tunisienne de Gabès. L’armée tunisienne réalise un épandage d’insecticide dans le grand sud du pays. Dans ce scénario, de nombreux incidents de contamination font travailler à flux tendu l’UMDA.
Cet exercice a été l’occasion de présenter notre matériel à nos partenaires de l’« initiative 5+5 défense » (3) présents en tant qu’observateurs. Nous avons testé, de jour comme de nuit, ce prototype en conditions d’afflux de blessés contaminés. Nous avons partagé avec les Tunisiens leur retour d’expérience sur la prise en charge des blessés contaminés et la décontamination. Cette semaine a permis un temps d’échange privilégié entre les soldats français et tunisiens. Gageons que cette première expérience sera suivie d’autres, dans le cadre de l’« initiative 5+5 » et de la coopération de la France avec ses partenaires de l’ouest de la Méditerranée.
Médecin principal Patrick Herbeaux 1 er régiment médical - Metz
(1) Acridien : famille d’insectes de l’ordre des orthoptères sauteurs (criquets) (2) État-major interarmées de force et d’entraînement (3) « Initiative 5+5 défense » : France, Italie, Espagne, Portugal, Malte, Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Libye
un outil pour l’usage rationnel des médicaments Pharmacocinétique :
La pharmacocinétique est l’étude du devenir d’une molécule dans l’organisme. Implanté au sein de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) - antenne de Marseille, le laboratoire de bioanalyse et de pharmacocinétique propose une expertise aux cliniciens qui souhaitent optimiser des traitements en fonction des malades. Le laboratoire participe en outre à la recherche et au développement de nouveaux médicaments, notamment contre le paludisme.
Sommes-nous tous égaux face à un médicament ? Malheureusement, la réponse est non. Une des causes de cette variabilité tient simplement au fait que l’action de l’organisme sur une substance active n’est pas constante d’un individu à l’autre. L’organisme peut par exemple réagir vis à vis d’une molécule en limitant son absorption, en l’inactivant ou en l’éliminant (voie rénale, respiratoire, biliaire,...). En fait, les variations qui surviennent à chaque étape du circuit de la molécule peuvent modifier la réponse au traitement. Comment alors être certain d’administrer la bonne dose pour obtenir, dans les tissus, la concentration nécessaire aux besoins du patient ?
Grâce à la pharmacocinétique, il est possible d’évaluer, de manière quantitative et descriptive, le devenir d’une molécule dans l’organisme. Les progrès simultanés de l’informatique et des techniques de dosage des médicaments dans les milieux biologiques ont permis, dans les années 1970, le développement de cette discipline. Son principe est de relier les doses administrées aux concentrations observées dans les tissus (sang, plasma,…). Elle étudie l’évolution d’une molécule au cours du temps et à travers les étapes d’absorption, depuis le site d’administration (voie orale, cutanée…) jusqu’à la circulation sanguine, de distribution du médicament dans les tissus puis de transformation (métabolisme) et d’élimination.
Pour chacune de ces étapes, l’effet de l’organisme sur la molécule peut être estimé grâce à des modélisations mathématiques. Cette composante de la pharmacologie apporte des connaissances essentielles pour la mise au point de nouveaux médicaments. Elle offre également la possibilité d’adapter au mieux un traitement à un patient particulier, en proposant et en sélectionnant des posologies et des modes d’administration raisonnés.
Une expertise proposée aux cliniciens du SSA
Spécialisé dans le dosage des antipaludiques depuis plus de vingt ans, le laboratoire de bioanalyse et de pharmacocinétique de l’IRBA-antenne Marseille propose également une expertise aux cliniciens qui se posent des questions sur un traitement qu’ils souhaitent optimiser.
« En s’intéressant à la pharmacocinétique au sein d’un groupe de patients, on peut quantifier la variabilité du comportement d’un médicament entre les sujets, explique le pharmacien Nicolas Taudon, responsable du laboratoire. En identifiant des
ZONE DE TOXICITÉ
CONCENTRATION
FENÊTRE THÉRAPEUTIQUE
ZONE SUB-THÉRAPEUTIQUE
TEMPS
co-variables, par exemple le poids, l’âge ou encore une insuffisance rénale, on peut alors stocker et exploiter l’expérience acquise sur le maniement du médicament afin d’optimiser le traitement des patients à venir. »
L e s c o - v a r i a b l e s i d e n t i f i é e s correspondent à des critères physiologiques (l’âge, le poids, le sexe,…), génétiques (un déficit enzymatique,…), des facteurs pathologiques (insuffisance hépatique, cardiaque,…) ou encore des associations médicamenteuses. Connaître leur impact sur un traitement donné permet d’adapter la posologie pour obtenir les concentrations qui vont donner la
Services proposés :
Le laboratoire de bioanalyse et de pharmacocinétique de l’IRBAantenne de Marseille propose des prestations pour la validation de nouvelles méthodes analytiques ainsi qu’une expertise en pharmacocinétique, applicables aux études cliniques.
Pour tout renseignement ou demande de collaboration, vous pouvez contacter le pharmacien Nicolas Taudon.
Intradef : nicolas.taudon@sante.defense.gouv.fr Tél. : 04 91 15 01 16 meilleure efficacité et le moins d’effets indésirables. Ainsi, on limite les risques d’échec, quand la dose administrée se révèle finalement trop faible, ou de toxicité quand celle-ci est au contraire trop forte.
« Nous initions actuellement deux projets en collaboration avec des réanimateurs de l’hôpital d’instruction des armées Laveran, indique Nicolas Taudon. L’objectif du premier est de mieux maîtriser l’administration d’un antibiotique chez une population de patients en réanimation. Quant au second, son but est d’évaluer un nouveau soluté de remplissage. Au delà de l’intérêt scientifique que nous leur portons, ces projets permettront la validation des mémoires de DES de deux internes du service ».
Développer de nouveaux traitements
Au delà des applications cliniques, le laboratoire est impliqué dans des travaux plus fondamentaux, qui participent au développement de nouveaux médicaments. Ces travaux consistent à déterminer, à partir d’études chez l’animal ou chez l’homme, des paramètres pharmacocinétiques en élaborant les modèles adaptés. De telles études pourront notamment être utilisées pour choisir une substance active parmi plusieurs candidats potentiels. Autre finalité : définir un schéma d’administration et une posologie permettant d’obtenir des concentrations de médicament dans un intervalle thérapeutique défini, c’està-dire la zone intermédiaire dans laquelle les concentrations sont à la fois actives et non toxiques.
Un des modèles développés par l’équipe a notamment pour objectif d’observer le devenir d’une molécule antipaludique dérivée de l’artémisinine. Cette substance très active est extraite d’une plante utilisée depuis plus de 2 000 ans, en Chine, contre les fièvres associées au paludisme. Mais une fois dans l’organisme, sa durée de vie est très courte. Le projet Artésia du médecin chef des services Daniel Parzy, associant le laboratoire, consistera à étudier l’impact d’une nouvelle formulation galénique destinée à augmenter l’exposition des patients à cet antipaludique. À partir du même modèle, les chercheurs travaillent sur une autre molécule antipaludique, la quinine. Ils souhaitent également étudier le comportement de substances thérapeutique extraites de plantes cambodgiennes, utilisées de façon empirique dans le traitement du paludisme.
Rationaliser les traitements
Depuis une vingtaine d’années la résistance des parasites à la majorité des molécules antipaludiques est devenue un problème criant de santé publique. Dans ce contexte, la méconnaissance de la dose adaptée à une population donnée peut conduire à l’administration de doses subthérapeutiques d’antipaludiques. Or celles-ci, en plus d’être inefficaces (puisqu’elles n’éradiquent pas l’ensemble des parasites), constituent un des facteurs favorisant l’émergence de souches résistantes.
Au-delà d’une meilleure compréhension d u d e v e n i r d e s m o l é c u l e s antipaludiques dans l’organisme, les travaux en pharmacocinétique s’inscrivent dans une avancée globale vers la rationalisation de l’usage des médicaments.
Emmanuelle Chartier EVDG - Cellule de formalisation des projets de recherche