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Preuve et mémoire du service de santé des armées
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Le Service des archives médicales hospitalières des armées (SAMHA) conserve les archives médicales du Service de santé des armées (SSA) de plus de cinq ans, en provenance des hôpitaux militaires et des opérations extérieures. Il est installé à Limoges depuis 1940.
Ses missions s’inscrivent dans le devoir de mémoire au service des historiens, généalogistes, chercheurs et administrations. Elles répondent aussi aux exigences de la démarche de soins, au profit des praticiens et surtout des patients, en ligne directe avec le cœur du métier. Cette conservation centralisée offre la traçabilité des pathologies utile à la décision des praticiens. Source d’économie de soins de santé, elle évite une redondance d’examens parfois coûteux pour le Service mais également pénibles, voire douloureux pour les patients.
La conservation de la preuve
Le SAMHA regroupe trois départements. Le département réception tri classement collecte, trie et classe les dossiers individuels et les archives collectives. Il gère l’espace et répartit les documents dans des magasins dont une partie est climatisée. Les normes de conservation archivistique édictées par la Direction de la mémoire du patrimoine et des archives (DMPA) sont ainsi respectées. Le département traitement microfilme ou scanne les dossiers et constitue le fichier des hospitalisés. Le département exploitation satisfait, parfois dans l’urgence, les demandes.
L’établissement met en œuvre les recommandations de la charte Marianne et s’adapte en permanence. Une salle de consultation, accessible sur rendezvous, permet une étude sur place des documents. L’outil de travail évolue, le scanner remplace la caméra dynamique. La numérisation des parties essentielles du dossier médical ouvre des perspectives pour améliorer la rapidité d’exploitation des données.
Une mission patrimoniale
Les fonds d’archives détenus constituent le patrimoine du SSA et représentent une source inépuisable de connaissances scientifiques pour les étudiants et les chercheurs. C’est aussi une traçabilité administrative pour les services des anciens combattants ou les particuliers, en cas de contentieux.
L’historien et le généalogiste peuvent compléter leurs investigations. Depuis la loi du 15 juillet 2008 sur les archives qui facilite l’accès à la consultation des dossiers médicaux, les demandes à caractère historique et généalogique ne cessent d’augmenter. Un effort est actuellement réalisé sur le fonds 14-18. A l’approche du centenaire de la Grande Guerre, la demande portant sur les Poilus croît. Ce travail de mémoire est important. En témoignent les nombreuses lettres de remerciements que reçoit le SAMHA lorsque des descendants obtiennent enfin des précisions inespérées sur la disparition d’un aïeul. Elles peuvent même permettre de localiser la sépulture.
Les personnels œuvrant à la conservation des archives médicales, souvent dans l’ombre des rayonnages, participent au devoir de mémoire dû aux combattants et à la qualité des soins prodigués aux patients. Ils en sont fiers et confortés de leur utilité car les demandes de preuve augmentent sans cesse.
Major Maurice Lucas Officier adjoint du SAMHA
Stockage en magasin climatisé
(fonds d’archives 14-18)
LE SAMHA EN CHIFFRES (ANNÉE 2009)
Volume reçu : plus de 44 tonnes Métrages obtenus après tri/reclassement : 1 600 mètres linéaires de boîtes d’archives Nombre de recherches : près de 5 500 Stockage actuel : près de 64 000 mètres linéaires Fichier central des hospitalisés : plus de 6 millions de dossiers Sauvegardes : 9 904 films et 15 DVD