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Actualités médicales
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Grâce à un nouveau système d’imagerie cardiaque tridimensionnelle, l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy vient d’ouvrir l’ère du traitement endovasculaire de la Fibrillation auriculaire (FA) dans les armées. Photos : MC Lerecouvreux
La FA est le trouble du rythme cardiaque le plus répandu dans la population générale. Elle se rencontre également de façon non négligeable chez les militaires, au risque alors d’une incapacité opérationnelle. Ce trouble du rythme cardiaque correspond à une activation électrique anarchique des oreillettes. Les symptômes sont le plus souvent des palpitations, un essoufflement, parfois une dyspnée d’effort, voire des vertiges. Les modifications du flux sanguin induites par l’arythmie exposent à la formation d’un caillot. Sa migration est responsable alors d’une embolie le plus souvent cérébrale. C’est le risque redouté d’Accident vasculaire cérébral (AVC).
Les traitements classiques visent essentiellement à limiter l’incidence du trouble du rythme par des médicaments antiarythmiques et à en
Traitement par radiofréquence éviter les conséquences emboliques par des anticoagulants. Leur efficacité est imparfaite et leurs risques d’effets secondaires non négligeables. L’ablation par radiofréquence des foyers responsables est maintenant envisageable.
Une technologie novatrice
Au cours de cette procédure, des cathéters sont introduits par une veine et acheminés jusque dans l’oreillette droite puis l’oreillette gauche par un cathétérisme guidé par échographie. Certaines zones responsables de la fibrillation sont alors repérées et éliminées par application d’un courant électrique de très haute fréquence. C’est l’ablation par radiofréquence. L’HIA Percy s’est récemment doté d’un système permettant de naviguer en trois dimensions dans les cavités cardiaques et de guider les sondes très précisément au contact des zones à traiter. Cette technologie novatrice utilise peu les rayons X, limitant ainsi l’irradiation des patients et des opérateurs.
Cette nouvelle arme doit s’intégrer dans l’arsenal thérapeutique classique de la fibrillation auriculaire. Son caractère invasif et la possibilité de complications liées à l’intervention elle-même la font réserver habituellement aux patients restant symptomatiques, malgré un traitement médicamenteux bien conduit.
Reconstruction en 3D de l’oreillette gauche et des veines pulmonaires
Cette technique a aussi des limites liées aux résultats parfois incomplets amenant à une seconde procédure. La décision d’un traitement par ablation doit donc résulter d’une concertation étroite entre le patient, son médecin d’unité, son cardiologue traitant et le rythmologue.
Pour les militaires souffrant ou présentant une fibrillation auriculaire que nous prenons en charge, ces nouvelles possibilités de traitement peuvent être déterminantes pour la suite de leur carrière.
Médecin en chef Michel Lerecouvreux Médecin en chef Philippe Héno HIA Percy