N°13 10 000 ex.
le journal qui vous publie vous
Gratuit_Déc_Jan_2007
ette™Simon Tourette™_Rédaction Kiblind : Jean Tour Martinez™_Rédaction en chef : Jean mie ™Antoine Jéré : tinez ion Mar licat ie pub la rém de ur t™Jé ecte Jallu Couverture : Mathieu Hubert™_Dir é Dewuffel-Dessart™Guillaume Maït Viry™ riel Gab : Arnaud jivy™ isme Sand tin™Matthieu esign.com] ™_Graph Loyat™Professeur Moriarty™Le Cora al_ Tél : 04 78 28 54 99_ www.pitaya-d Glob gn Desi a Pitay [ e™Anaïs rt™ Gud Leso éric d Fréd Davi ud Giroud™ nd ++ : Docteur Toniax™ Thierry™_Direction Artistique : Arna ation : Maïté Dewuffel-Dessart™_ Kibli unic omm ™_C tinez 6 Mar -404 mie 1628 : Jéré 55 00_ ISSN Giroud™David Lesort™Kinga Sofalvi™ 5 Noisy-le-Grand Cedex_Tél : 01 48 15 82 rue du Ballon, ZAI Les Richardets 9316 _www.kiblind.com_ Tél : 04 78 27 69 Lyon 1 6900 tées Plan es Pierr Bourgeois™_Imprimerie Landais, 26 des rue 4 nd, Kibli r M. tion ercie ocia rem à l’Ass par tient es exemplair ble de l’équipe Kiblind Le magazine Kiblind est édité à 10 000 droits strictement réservés. L’ensem Tous urs. aute leurs de bilité onsa resp la Les articles publiés n’engagent que aventure à nos côtés. toutes les personnes qui suivent cette Sandjivy pour son soutien ainsi que
sommaire
rétropolitain
international
dossier
musique
«Emploi Dans le cadre du dispositif ind est Tremplin», l’Association Kibl ne-Alpes soutenue par la Région Rhô
et le FSE.
... UN OEIL SUR LYON
sur le zinc .
.
anachronique
lyon dans la presse
collectif
AGENDA / RAPIDO 08
dossier urbain 2/5 .
agenda pass
chronique du ki
IDENCITÉ 11 .
UNE TÊTE À PRIX D’OR 17 .
AUX ORIGINES DU 8 décembre 18 .
DU CINÉ, C’EST GAGNÉ 20
LYON, AU CARREFOUR DES VILLES 22 ... PAGES BLANCHES
. Nora Boudjemaï 26 . Jean-Baptiste Goudet 28 . Pitaya design global 30 . B-Gnet et Jonathan Silvestre 32 . Mathieu Hubert 34 . Fabienne Swiatlyr 36 . Nicolas Folch 40 . Eddy Soric 42 . Sylvain Jubault 43
... BAZART
.
. théâtre GWENAËL MORIN 50 .
CULTIVER EN PRISON : UNE CLÉ DES CHAMPS 45
.
ZYVA + MOKO + 12MÉ & RAPH 51 + MANGO GADZI + SILLONS
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PROJET BERMUDA 55
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27/11 > 14/01 64
killians 66
édito
juanito touretto
C
omme à l’accoutumée, nos graphistes nous ont pris sur le vif… A Kiblind, ce n’est pas quelque chose que l’on choisit. On le subit. Là par exemple, c’était durant mon stage intensif d’anglais au pays Lakota. Un moment particulier : beaucoup de calumet, beaucoup de tipi et un staphylocoque doré. Comme le disait Bourdieu : « le tipisme est un sport de combat ».
J. T.
J. T.
en couv + ales... pages centr : prof de français à + Mathieu Hubert V1 Toronto et Londres. l’étranger, 3 ans entre : retour en France pour + Mathieu Hubert V2 Diplôme OK. étudier le graphisme. RK : photographies et + Mathieu Hubert WO ent influencées par la illustrations naturellem e. culture anglo-saxonn W : expo photo NO rt be Hu + Mathieu / rie Moderne / Feyzin WANDERLAND / Epice 02/11 au 16/12. thieuhubert.com + Contact : www.ma
Vous l’aurez remarqué au précédent numéro, le format de Kiblind a changé. Après avoir donné raison aux ergonomistes, 6,25 cm² ont été ôtés en surface, et transformés en volume par 16 pages supplémentaires. De quoi informer +, publier +, et promouvoir +. Le tout au bénéfice d’un effort de clarté et de lisibilité, afin de vous offrir un magazine à l’esthétique précieuse. La ligne éditoriale, quant à elle, est la même : faire connaître. Alors continuez à nous envoyer vos œuvres, vos textes, vos initiatives, vos infos, vos découvertes, vos humeurs, vos cousines…via kiblind.com, qui est actuellement en phase de relookage. En vous souhaitant un excellent moment en notre compagnie. Kiblind, ça parle de vous et c’est déjà pas mal.
agendea, à voir à boir G. V.
ces ambian r s e d fiter , pou de pro r à l’automne ter, ir n fi fê siste Pour chose à r, le pour ré , e s u e é lq e m pilie a qu enfu te d’un qu’il y u c. h e c ir e r d ) (se ur le Zin n, la s o s r t u a o p v du n et ndez l’anniv’ veau, re isse de pressio s u o n is beaujola eaujolpif, la ba it plus clair, de b vo Après le de canon, on y choses à faire… s de les coup courts et plein s jours plu
Refaire le ns monde sa ais poudre, m nons avec les c a
Pas trop de pressions Le beau jeu, c’est beaujo t arrivé # Le vieux beau es vez à sa bu , (16 novembre) pochtron, st c’e n, santé. A Lyo marathon, à Villefranche, c’est ais, c’est jol au à Cogny en Be urmet, go st c’e e, rar corrida, à Ta barre la st c’e ut, rto pa u un pe s qui ier pil (le 17), sauf pour les … uté ea uv no la aiment trop e fête # L’automne est un fêtez , ais Après le beaujol 10 au 7 (du les Lumières las ico -N int Sa la , décembre) me jour le 9, le cardon, le mê Saintla (Vaux-en-Velin), er . 1 Sylvestre, le e année # Digérez,toutevotr
# Prenez l’air Le 19 novembre, lors d’une balade urbaine, à Lyon, sur le thème « Guerre et paix : patrimoine et mém oires ». Le 24, participez à la 17e Journée de l’arbre, à Pierre-Bénite. Cou rez la Saintélyon, la nuit du 3 déc embre, faites croire que c’est pour le cœur ou pour le prochain Téléthon (les 8 et 9). # Détendez-vous Au Salon du jeu et du jouet, du 17 au 19 novembre (Eurexpo), aux soir ées-jeux du Quai des Ludes dans le quartier Perrache (21 novembre : jeux en noir et blanc ; 12 décembre : mo yens de locomotion), à Charbojouets, bourse des jouets sortis du circuit com mercial, le 26 novembre. # Ne vous laissez pas contra indre Dites que vous avez piscine (s’il faut un justif : Salon mondial des piscines du 14 au 17 novembre, Eur expo), inventez-vous un marché de Noël, soyez créatif : bazar de Noë l de la SPA le 24 novembre, Noël’in les 2 et 3 décembre à La Tour de Salv agny, Marché de Noël bio, à Miribel, le 17.
onde + juste # Pour un m z mbre, visite le 17 nove ité ar lid So la le Village de Place , le na io at rn te In er décembre, 1 Bellecour. Le Sida Basta, à ez ip partic es, pour nc aux Subsista tistique » de une soirée « ar solidarité. nde+propre #Pourunmo » au Salon re « Vivez natu re biologique de l’agricultu 0 novembre), (Eurexpo, 17-2 essionnels de soyez des prof ent à Pollutec l’environnem novembre – (Eurexpo, 20 inaugurez la , 1er décembre) ue jardinière 1ère médiathèq l’association mobile de 14 le » « Passe-jardin on. décembre, à Ly ndeplusbeau #Pourunmo , qu’en 2007 Dites-vous n ’o beau, qu tout sera plus es, qu’on rim s le a er embras us trop pl s, te parlera de fê e les qu , es de cigarett n t rie que élections c’es qu’on n’aura des paillettes, tes, que ce et pas de sarkoz la rosette, et sera la fête de galipettes… une année de ême se jeter m qu’on pourra , on a certes à l’O : au bistrO ujO trois l’bea terminé tout nouvO, mais le s rè ap s moi ent pas mal on a tellem n est déjà à à la tête qu’o l’anisette.
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un oeil sur lyon
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En se minu de faire tes, l sou 2009 un pe e tem la l s les . Grâc tit Ly ps q qu iaison Pyrén e au on-B u’il f n o tra tidie en 3 ées, ouv arcel audra in p nn h4 un T eau one po ou es. I 0 a r re l fa vec GV di tunne à par ur re tir lier ut l 3 les aujo à 6 ct ass percé de urd fréq ure ux vill ’hui 6 uenc ra es. h4 es 0e n
sur le zinc
400 000 volume, en C’est le is de beaujola hectolitres, isé al ci er m m nouveau co née. Cela chaque an /3 de 1 représente des le ta to la récolte La beaujolais. vignobles 00 0 0 0 ces 4 moitié de ée, rt o p ex t es hectolitres rs ve ent principalem sat Et les l’Allemagne, i, n U em u Roya Unis, le Le . le Japon la Suisse et occupe le is beaujola s ng des vin deuxième ra notoriété e d en termes s ondial, aprè au niveau m t, an rt u Po ne. le champag e n il s, u d n fo n tous vins co e d % que 0,5 représente le ia d n o ion m la product n la productio e d % 5 ,1 et 2 nationale.
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La Bienn ale de la D le 2 e fest ival de Fra anse est nce, toute catégories s confondu e celui d’Av ignon. L’é s, après dition 20 a été un 06 succès. 6 00 artiste ont partic s ipé. Ils on t été suiv par 87 00 is 0 spectate urs payan 320 000 p ts, ou recettes d r le seul défilé. Les e la manif estation o augmenté nt de 26 % p ar rapport l’édition 2 à 004.
G. V.
rapido les bons numéros
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UN OEIL SUR LYON
dossier urbain 2/5
Dossier urbain 2/5
idencité Le communautarisme, le régionalisme, ou les nouvelles « tribus », suscitent des interrogations sans points, qui en ont un de commun : l’identité. Quels en sont les ressorts ? Comment la promouvoir, la créer de toutes pièces et/ou éviter qu’elle ne soit mise en lambeaux. A l’échelle d’une ville, l’attachement identitaire est quelque chose de (re)nouveau. A Lyon, il semble battre son plein : l’histoire est le tambour d’une machine à redonner des couleurs, la Ville ou la presse locale battent la mesure, les habitants écoutent, reprennent en chœur, applaudissent…. L’identité, c’est sur la carte. Pas forcément sur le papier, ni dans les cartons d’une possible représentation.
L
a ville est notre feuilleton de l’année. Retour sur l’épisode précédent : Barbara disait à Robby qu’il était devenu trop urbain. Qu’elle était jalouse de sa relation à la ville, très tendance, parfois tendancieuse. Qu’elle voulait partir à la campagne. Que Robby pouvait lui offrir à la ville, comme un bel air sur des monts d’argent et d’or. John, ami de Robby, s’étonnait qu’il soit devenu « si » lyonnais, sacrifiant sa nuque longue pour un salon de l’OL, son verre de chardonnay pour du nouveau beaujolais, ou des torches à fausses flammes pour trois petits lumignons. Robby servait les morceaux de son identité locale jusque sur le plateau. John pensait qu’il pourrait s’en servir pour reconquérir Barbara. Mais Barbara, malgré tout, aimait « ce Robby-là »… Elle s’était donné les bonnes raisons :
les nuques longues, c’était fait pour Coupet, le beaujolais nouveau, fallait croire que c’était vieux comme le vin, ou la Fête des lumières, plus une tradition partagée qu’un bain de foule anonyme… Dans ce nouvel épisode : Robby va perdre un ami (John) mais justifiera à Barbara son désir de ville et d’avenir, tout en continuant à voir Beverley. À l’une ou à l’autre, Robby s’identifie : « Je veux construire avec toi tout en restant moi, lyonnais, ici (dans la ville) et là (dans le regard des autres). » Première à droite après Mullholand Drive : montée de Choulans. Juste en dessous bat le cœur de Lyon, une pulsation séculaire, faite d’accélérations ou de marches à reculons (en lisant le scénario du précédent épisode, Robby a pu expliquer à Beverley que les colonnes romaines reproduites dans le salon avaient quand
même une histoire) : Lyon a été capitale des Gaules dès le 1er siècle avant JC, ville-relais de l’Empire romain sur le territoire français pendant plus de 5 siècles. Après l’effondrement de l’Empire, Lutèce (Paris) reprit la main. S’ensuivit pour Lyon plusieurs siècles d’isolement et de stagnation. Dans la 2e partie du Moyen-âge, puis surtout pendant la Renaissance, l’économie lyonnaise se développa très fortement, notamment grâce à la soierie et aux activités associées dans le domaine du luxe. La ville prospère alors et s’étend. La Révolution marque un coup d’arrêt, Lyon étant jugée plus « loyaliste » que « révolutionnaire ». Mais comme on n’arrête pas le progrès, il reprend au XIXe, malgré les tensions sociales (Beverley, qui s’est arrêtée au cervelet, demande pourquoi Les Canuts ont fait tout un fromage). Robby dit qu’il prend des raccourcis pour éviter les embouteillages. Lyon a une histoire multi-centenaire, génératrice d’une identité locale forte pour ceux qui en sont les descendants, directs ou indirects. On pourrait parler d’ « hérédité identitaire » (John voyant Robby s’éloigner parlerait de loi sadique) : c’est l’histoire, à laquelle on s’identifie, transmise à travers les générations, matérialisée dans l’espace (pourquoi
les arrière-arrière-grands-parents de Barbara ont quitté la Presqu’île pour la rive gauche du Rhône), que l’on peut suivre à la trace. C’est la forme la plus naturelle et « normalisée » de l’identité locale. Mais même entre deux fleuves, le cours n’est pas aussi linéaire. Il n’y a pas que les grands-parents qui communiquent leurs savoirs, il y a aussi la Ville, au présent, qui fait savoir et communique… L’identité est héritée, mais aussi méritée et construite. Les villes s’en donnent la peine. Si Paris vaut bien une messe, Lyon vaut bien la prime au mérite…
Entre mythe et réalité : la collectivité fait le lien La ville développe des symboles, retrouve le goût des armoiries et véhicule une identité locale fondée sur des morceaux d’histoire, remis au goût du jour, ou sur des réalités concrètes, plus ou moins extrapolées. A Lyon, parmi les plus emblématiques, on trouve les lumières, la gastronomie, le luxe, ou encore le football : ce sont avec ces attributs qu’un étranger, déjà bien avisé, qualifierait probablement le lyonnais. Et vice et versa : que Robby, qui a pourtant passé la moitié de sa vie à l’étranger, se présenterait à John, de LA mais surtout pas de là. Le Grand Lyon utilise un vocable assez proche : il a défini 9 emblèmes « particulièrement ancrés et structurants » à développer d’ici 2020 pour « rassembler les populations » et « rayonner à l’international ». Ces deux objectifs sont constitutifs de l’identité, qui s’alimente aussi bien par l’intérieur que par l’extérieur. Les emblèmes en question sont : les fleuves, la gastronomie, la lumière, la mode, la santé, la solidarité, le cinéma et les nouvelles images, la danse et les arts vivants, le sport. L’origine d’un symbole est plus ou moins lointaine et fondée historiquement, parfois très proche (cf. la danse, l’art contemporain ou le football à Lyon). Il est érigé en élément identitaire de plusieurs manières, souvent spontanément, à travers l’histoire d’une ville et de ses habitants, parfois à grand renfort de communication. Parce qu’il est d’actualité, le 8 décembre, un événement majeur qui pourrait même faire de l’ombre au Téléthon cette année (le même jour), est un exemple intéressant. En quelques années, cette fête locale d’origine religieuse est devenu un immense festival qui réunit plus de 3 millions de visiteurs sur 4 jours. Les lumières à Lyon, c’est plus qu’une fête : un emblème, pas que celui de l’ampère, une ou des légendes (Barbara :
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UN OEIL SUR LYON les lumignons ont été allumés pour remercier la Vierge d’avoir sauvé Lyon de la peste ; Robby : pour finir la construction du stade de Gerland) un Plan (plus business plan, ou de développement, qu’ historique et arrière-plan), etc. Cet exemple montre que le symbole, facteur identitaire, est aux confins de plusieurs éléments : entre l’histoire et la prospective, entre la légende et la réalité, entre le fait culturel et les préoccupations économiques, entre l’intérieur (la participation coutumière des habitants : difficile de manquer un 8 décembre même si ce n’est que pour prendre un bain de foule et se parfumer à l’essence de kebab) et l’extérieur (la promotion et le rayonnement de la cité)... Robby emmènera Barbara cette année… qu’il avait surprise l’an dernier, devant l’Église SaintNizier, avec John, venu exprès de LA. Parmi les emblèmes lyonnais, tous ne sont pas le produit du volontarisme public pour les faire (re)vivre et exister. La réputation de la gastronomie lyonnaise, par exemple, est d’abord liée aux spécialités culinaires, à l’ambiance des bouchons et aux toques étoilées, de la mère Brazier, première femme à avoir reçu une étoile Michelin, à Paul Bocuse, réputé pour être le plus grand cuisinier du monde. C’est dans les cuisines que ça se passe, avant que la cuisine au singulier puisse s’exporter voire se labelliser, comme avec le Réseau des villes gourmandes, que souhaite mettre en place JeanMichel Dacin, adjoint au maire de Lyon chargé du « rayonnement international . En attendant, les « bouchons lyonnais » essaiment partout, à Paris, New York (version haut de gamme), et bientôt peutêtre aux sorties des autoroutes. « Au bouchon », ça pourrait s’appeler ainsi et s’installer entre Buffalo et Léon. La culture gastronomique lyonnaise se fait ainsi connaître, l’identité se construit avec. Le jour où elle la rencontrera, de manière très fortuite, Beverley dira à Barbara « Vous devez bien faire à manger… On mange bien chez vous ». Robby répondra aussitôt, pour éviter qu’on ne se méprenne sur son identité de gastronome à culotte (très) courte : « on est lyonnais, vous savez… ». Le football est évidemment un autre élément d’identité, très « grand public ». Le lyonnais n’est pas olympique uniquement parce la collectivité l’y a aidé (au contraire, il a tendance à s’en séparer : capitalisation, construction d’un stade privé, etc.) mais il véhicule une image très forte, qui profite à la collectivité toute entière. Et à la communauté
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qui ne réunit pas seulement les tordus des virages. Comme toujours avec le foot, on dit facilement, et très largement « je suis lyonnais ». Comme il y en a qui se diront, c’est de saison, plus « sedanais » ou « lorientais » qu’il y a un an. Ce qu’il y a d’étonnant avec le football à Lyon, c’est qu’il constitue un élément identitaire très fort qui bouscule simultanément l’image longtemps installée de la ville, froide et bourgeoise. L’important, c’est le rayonnement : contrairement à ce que dit Robby pour rassurer Barbara, la « beauté », ce n’est pas qu’à l’intérieur. C’est aussi dans le for extérieur..
Regarder là-bas si je suis… L’identité lyonnaise autour du foot montre que la construction de l’identité locale se fait à la fois à l’intérieur (ceux qui sautent, ceux qui regardent de plus loin, ceux qui comme Robby manqueraient une soirée avec Beverley pour une soirée de ligue des champions avec un courtisan de Barbara) et par l’extérieur. Stendhal est l’invité-surprise de l’épisode. Après une séance sur la cristallisation (autour de Barbara), il expliquerait à John, venu le consulter pour comprendre les relents de Robby pour sa ville d’adoption : « Tu sais, l’amour véritable est celui qui passe par le regard des autres ». Or, le regard sur Lyon s’est non seulement amélioré avec les années, mais est même devenu très favorable. Les
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bons points, qui se distribuent comme des images, ne portent plus seulement sur quelques lieux communs, comme la gastronomie ou les faveurs du milieu. L’image est bonne, et globalement, la cité rayonne : on dit « je suis lyonnais » aujourd’hui comme on disait « je suis de Lugdunum » avant J-C; on se réfère, selon les générations, les goûts et les aspirations, à l’histoire de sa ville, à ses marques bien vivantes (les lumières en sont une), à son équipe, très olympique, à une ville à vélo qui fait aussi de la danse et de l’électro, aux sondages d’opinion plaçant Lyon dans les meilleurs positions, etc. C’est ce qu’on dit à l’autre, ou c’est ce qu’il nous renvoie. Vers l’extérieur, puisque l’identité y trouve aussi sa source, on organise le « faites passer » et le « je suis fier d’être lyonnais » à travers des instruments très variés (institutionnels et fixes, comme avec les Maisons du Rhône ou les consulats à l’étranger, ou participatifs, à travers les associations de lyonnais qui se retrouvent dans une ville ou à l’étranger). A l’intérieur, les échanges sont évidemment plus « naturels » et spontanés. La Ville a de nombreuses cartes en main, quand il s’agit de promouvoir l’image de Lyon, de lancer ou de développer un événement retentissant, etc. La presse locale alimente également cette identité à la carte. Elle contribue à créer et à animer une « communauté de lyonnais », avec ses leaders, ses coups de cœur, ses activités, j’en passe et des Dossiers. On dit que les médias sont et font l’opinion. Le développement de la presse locale signifierait-il que l’identité a changé d’échelle ? A vivre et à créer dans un environnement immédiat, comme celui d’une ville qui presse le pas. Est-ce que Robby fera un jour partie des « lyonnais qui comptent », des « 50 personnalités qui font bouger la ville », des « lyonnais qui mangent trop », qui « aiment la danse et pas le foot », « qui préfèrent les séries » ou « qui ont connu Beverley »… Toute une communauté, je vous dis… Ou un alibi pour ne pas manquer, comme pour les couvertures, le prochain épisode : la revanche de John, la fausse couche de Barbara, Robby qui se sacrifie pour qu’on enseigne le lyonnais à l’école… M. D.-D. + J. S. + G.V.
Vers une lyonattitude ? Mal du pays ? Vite devenez membre de Paris Gônes, l’association des Lyonnais exilés à Paname créée en août 2002. Lyon devient alors un étatnation et les Lyonnais créent leur espace identitaire et communautaire ! L’émergence des associations régionales caractérise d’autant plus le fait que les habitants sont amoureux de leur ville et veulent sortir leurs griffes dans cette capitale hostile. Le but : ne pas se laisser manger par le snobisme parisien. Pour tous les membres de cette association, tout ce qui est bon vient de Lyon. Désormais les lyonnais expat’ veulent propager leur culture et cultiver leur esprit so Lyon et pas so frenchie. Les Lyonnais ne sont plus complexés et deviennent d’ardents défenseurs de leurs valeurs. Les thèmes fédérateurs restent ces strass et paillettes qui contribuent à propager une image de cité florissante où tout est possible : le 8 décembre, la gastronomie, l’OL sont leurs thèmes favoris. www.parigones.net
Et les Lyonnais du bout du monde ? Pas oubliés et pas en reste, eux aussi diffusent leur info et se rassemblent autour de leur nationalité locale. Ainsi, le site « Les lyonnais d’ailleurs » répertorie tous les Lyonnais vivant à l’étranger et reconnus pour leurs talents. Pas simple carnet d’adresse, ce site informe sur les initiatives des locaux qui contribuent au rayonnement culturel. On apprend qu’une anthropologue de la danse a été récompensée en Arizona pour son ouvrage sur les danses exotiques en France de 1880 à 1940. Un Lyonnais de Miami lance un « french network », site réservé aux français expatriés, tandis que des artisans du Comité Bellecour sont allés s’exposer à l’Alliance Française de New-York et l’un d’entre eux, restaurateur de tables anciennes s’est vu ouvrir les portes d’une des plus grandes galeries new-yorkaises. Le Peuple de l’herbe se distingue au Urban Funke Festival de Barcelone où le groupe fut un des invités d’honneur au mois de mai 2006. Les Lyonnais propagent une image d’excellence à travers le monde, voilà en résumé, le propos de ce site sponsorisé par le Grand Lyon. Une mise à l’honneur et une mise en abyme du fait lyonnais. www.lyonnaisdailleurs.com
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UN OEIL SUR LYON
anachronique
anachronique
une tête à prix d’or
Depuis fort longtemps, le Parc de la Tête d’Or est aux tisseurs lyonnais ce que l’Atlantide était aux grands penseurs grecs : le culte de rêveries à propos d’un trésor légendaire.
H
aut lieu de détente et d’efforts, le Parc de la Tête d’Or a plutôt très belle réputation. Pourtant, ni son titre de « plus grand parc urbain d’Europe », ni l’invention sur ses sentiers du premier système d’immatriculation au monde* ne parviennent à expliquer l’étendue de sa popularité. A coup sûr, dans quelques temps, on aura oublié qu’une « plaine africaine » unique dans le genre vient également d’être inaugurée à l’automne 2006… Non, ce qui confère vraiment au Parc un tel magnétisme, c’est sans doute la légende, fascinante, de ses origines. Celle-ci raconte que, sous les petites foulées et les pas des grandes foules, sommeillerait encore aujourd’hui un trésor d’exception : une tête de Christ en or massif. L’objet aurait été rapporté par les Croisés et enfoui quelque part, au beau milieu d’une surface de 110 hectares. Dès le XVIe siècle, on donna à ce terrain le nom de « Domaine de la Tête d’Or ». Trois cents ans plus tard, son rachat par la ville de Lyon transcenda cet improbable récit en quête légendaire : alors que le projet de création d’un vaste parc public était adopté, le trésor de la Tête d’Or devint une croyance fortement ancrée dans l’imagerie populaire.
LACRIMA CHRISTI Aussi, la ville n’eut aucun mal à recruter de la main d’œuvre bon marché pour réaliser les travaux d’aménagement. La classe soyeuse, sans travail et révoltée, fut attirée en masse par un travail, certes
pénible, mais qui, à la grâce de Dieu, pourrait peutêtre la couvrir d’or. Pour la municipalité lyonnaise, ce projet arrivait à point nommé. Rongés par la pauvreté et la misère, il était devenu impératif de canaliser ces travailleurs désœuvrés sous peine de débordements sanglants. D’abord mobilisés pour la création du lac en 1857, les Canuts se munirent donc de pelles, pioches et brouettes dans l’espoir de trouver un jour le fameux trésor. Et après avoir longtemps creusé le terrain sur plusieurs mètres de profondeur, l’outil d’un ouvrier aurait rencontré un obstacle résistant. En dégageant la terre excédante, l’homme vit apparaître, comme dans un rêve, la tête du Christ en or. Ne pouvant cacher bien longtemps sa découverte aux yeux de ses compatriotes, ils ne tardèrent pas à se quereller au sujet du partage du précieux butin et finirent par s’empoigner devant l’objet tant convoité. Face à si triste spectacle, le Christ se serait mis à pleurer en voyant comment sa simple présence pouvait semer le trouble. Une larme roula alors le long de son visage avant de s’abattre sur la vaste étendue creusée par les tisseurs lyonnais, qui se transforma en un gigantesque lac. La montée des eaux fut telle, qu’elle engloutit, à jamais, la tête du Christ sous le regard médusé des ouvriers. Ainsi naquit le lac, en même temps que la légende du Parc de la Tête d’Or. S. L.
* A l’origine, le Parc de la Tête d’Or était ouvert à la circulation automobile. En raison du nombre élevé d’accidents, on décida en 1891 de numéroter les véhicules afin de mieux identifier ceux ou celui en cause. C’est le premier système d’immatriculation connu au monde.
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UN OEIL SUR LYON
rétropolitain
rétropolitain
aux origines du 8 décembre Du 7 au 10 décembre 2006, Lyon s’illumine. Une longue tradition qui fait date dans l’histoire de la ville, bien que les origines de la manifestation restent confuses. Retour aux sources d’une tradition à l’avenir lumineux.
L
e 8 décembre est une date en surbrillance sur le calendrier lyonnais. La tradition veut que les Lyonnais déposent des lumignons sur le rebord de leur fenêtre, décorant les façades d’éclats parcellaires et vacillant aux inflexions du vent. Depuis 1999, l’estampille « Fête des Lumières » dilate le temps de la tradition sur quatre jours, durant lesquels les sites les plus prestigieux de la ville sont illuminés. Un tracé lumineux s’esquisse dans les rues où les promeneurs considèrent des installations éphémères rivalisant d’audace, des mises en scène à couleurs thématisées, des faisceaux de lumière qui tendent à rejoindre les étoiles et faire oublier la nuit unanime. Si la tradition perdure, l’anecdote sur son origine reste néanmoins confuse. Certains parlent d’un hommage à la Vierge, alors qu’elle libérait Lyon d’une épidémie de peste. D’autres associent l’événement à l’édification de la basilique de Fourvière. Quoi qu’il en soit, la fable est toujours enlacée au culte marial. En effet, Lyon vénère Marie depuis le Moyen-Âge et s’est mise sous sa protection depuis 1643. En cette année, la ville est touchée par la peste. Le 12 mars, les échevins (actuels « conseillers municipaux »), le prévôt des marchands et les principaux notables de la ville firent le vœu de célébrer la Vierge chaque année si la peste cessait. Le miracle se produisit et le 8 septembre, jour de la nativité de Marie, devint date-hommage pour un cortège gravissant chaque année les marches menant à la petite chapelle de Fourvière. Edifice qui mua en « basilique » à partir de
1872, après que la Vierge eut cette fois-ci épargné Lyon de l’envahisseur prussien. Mais point question de 8 décembre. La vérité est ailleurs…
JOUR DE COLÈRE Le 8 septembre 1852, dans la tradition du Vœu des Échevins, est programmée l’inauguration d’une grande statue de la Vierge destinée à surmonter le clocher de Notre-Dame de Fourvière. Mais une crûe de la Saône inonda l’atelier de Joseph Fabisch et l’œuvre ne put être prête à temps. L’archevêché décida donc de reporter l’événement au 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Des feux d’artifice tirés depuis l’église, des feux de Bengale éclairant l’imposante silhouette virginale sont prévus pour le grand soir. Malheureusement, au matin de ce 8 décembre 1852, un orage s’abat sur la ville. Le maître de cérémonies décide alors d’annuler les festivités. Mais les Lyonnais ne peuvent contenir leur impatience. Et profitant d’une accalmie à la tombée du soir, la population éclaire spontanément ses fenêtres et descend dans les rues. La fête s’improvisa. Les passants se saluaient sans se connaître, chantaient et clamaient « Vive Marie ! », jusqu’au lever du jour. Depuis, la fête se perpétue. Et chaque 8 décembre la Vierge de Fabisch, toujours à la cime de Fourvière, resplendit sur la ville éclairée. J. T.
lyon dans la presse
du ciné, c’est gagné On passe bien entre les filets de l’OL, équipe de France comprise (60 % des articles de presse tout de même). On passera aussi bien sur la Biennale, le collège musulman ou le mémorial arménien. Fouiner dans les encarts, les « en bref », les entrefilets, c’est un métier, c’est comme préférer le canard et l’essai à une tartine de Pathé…
O
n connaît l’histoire, les petites et la grande, les Frères Lumière, les ampoules de plus à notre chère lyonnaise. Connaissez-vous l’actu ? 20 minutes minaude : « Il voulait une ville où les classes sociales soient bien marquées. De beaux décors aussi et de bons restaurants. » Tout ça pour ça (après l’échec des Parisiens, espérons que Lelouch ne va pas s’intéresser aux Lyonnais) : annoncer que Claude Chabrol a choisi Lyon pour son prochain tournage avec Benoît Magimel et Ludivine Sagnier. A l’échelle de la région, cette année, quinze autres réalisateurs vont ou l’ont déjà imité : « Du jamais vu », un carton, une patte qui se met à la main : depuis 15 ans, « Rhône-Alpes Cinéma se montre très généreuse pour attirer les producteurs, avec l’aide à la semaine de tournage la plus élevée de France ». Parmi les autres explications : les « décors incroyables » ou encore la météo, plus clémente qu’ailleurs, notamment qu’à Paris. On est mieux dehors que sur la plaine Saint-Denis. Ça plaine pour elle, d’ailleurs : en plus des extérieurs, Lyon aura bientôt 10 000 m2 de studios. Pour le Nouvel Obs, le futur pôle audiovisuel dédié au numérique hautedéfinition se construit à Villeurbanne, « dans l’esprit des Frères Lumières, sur l’emplacement d’une ancienne miroiterie du XIXe siècle ». Sauf mauvaise blague de l’architecte Didier Richard (ni frère lumière ni frère de Pierre), le site, comprenant des studios de
tournage et un centre de formation, devrait ouvrir ses portes à la fin 2007. Le cinéma, c’est la vie, la vie c’est du ciné (Lyon, comme le rappelle 20 minutes, est un immense plateau de tournage, avec 176 caméras !), l’image, c’est aussi la télé ; la télé, c’est aussi les programmes (télé). Bonne transition pour suivre avec Téléobs (annonçant Des racines et des ailes) les aventures de Ryo et Marta venus apprendre la cuisine française, à Lyon. Le premier est un des cinquante élèves d’une école japonaise, installée dans la région et enseignant la cuisine du terroir. « Avec son look néogothique, le jeune homme n’a guère l’allure d’un maître queux », mais n’a qu’un rêve : « ouvrir un restaurant au Japon. » Pour Marta, ça se passe à l’Institut Paul Bocuse. Comme au foot, la « jeune Italienne » coiffera ses challengers au poteau, en osant, chez le chef, préparer… un risotto. Heureusement que ZZ n’était pas sur le front…
Ce n’est pas du cinéma Lyon entretient son décor et construit de nouveau : aménagement des Berges, quartier des Confluences, Carré-de-soie, autant de grands projets auxquels la presse s’intéresse. C’est écrit dans Le Monde : « Christian de Portzamparc signera le nouveau siège de la région Rhône-Alpes ». L’architecte a été retenu pour construire, d’ici 2009, le bâtiment du Conseil Régional, sur le site du Confluent. Je ne
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UN OEIL SUR LYON
lyon dans la presse
dirai que trois mots, « Elégance, fluidité, rigueur », les qualificatifs qui auraient motivé la décision de la Région. Léa et Lesly ne sont pas deux mineures qui auraient perdu la Star’ac mais quand même sorti un duo, c’est le nom du tramway qui traverse l’Est lyonnais et va contribuer à métamorphoser le Carré-de-Soie, « un no man’s land à deux pas des puces ». « Place aux loisirs », selon L’Express : à l’horizon 2009, Le Carré, situé entre Villeurbanne, Vaulx-en-Velin et Décines, devrait accueillir de nouveaux logements, un « hippodrome relifté » et un pôle de loisirs (à moins que ce ne soit, d’après le journaliste, « un terme pompeux pour désigner, comme au Confluent, une galerie marchande et un multiplexe »). A Saint-Priest, on n’est pas très nouvelle vague, plutôt science-fiction : les trente premières « villas du futur » devraient sortir de terre dès l’année 2008. Elles seront « un concentré de techniques innovantes en matière d’économie d’énergie » (triple vitrage, capteurs solaires, toitures végétalisées, récupérations des eaux pluviales…). Leurs habitants pourront même investir dans l’option « énergie positive » (on n’est ni dans une secte, ni une raffarinade) pour revendre à EDF l’énergie produite et superflue. Voici pour le décor.
Le cinéma, c’est avant tout une histoire de rencontres… Nous ne sommes pas avec Ludivine Sagnier ou toute jeune actrice française participant à un des
16 tournages de l’année. Mais avec des acteurs, les lyonnais, qui passent des tutus aux crampons, des chorés aux cordons (de la bourse). Au-delà des 87 000 spectateurs payants et des 320 000 du Défilé, La Biennale de la Danse « est désormais totalement intégrée à la vie locale et régionale ». Elle permet aux spectateurs d’en devenir acteurs, comme avec le défilé, « une magnifique idée qui permet aux habitants de la ville de se regrouper sous l’égide de chorégraphes ... » (Le Nouvel Obs). L’augmentation des recettes de 26 %, en 2006, intéressera les supporteurs de l’OL qui guetteront, après celle de leur club, une improbable entrée en bourse. A quand défendra-t-on une OPA d’Holiday on Ice sur la Maison de la Danse ? A laquelle résisteraient les petits porteurs de l’OL qui, selon 20 minutes, pourraient déjà représenter 30 % de ses lecteurs. Ça, c’est du sondage, ou de la fiction-très-réalité. Combien de lecteurs pensent qu’il ne fallait pas parler ni de biennale ni de football ? Et combien croient que tout cela n’est que du cinéma ? Coupez ! G. V.
Sources : Fabien Fournier, « Place aux loisirs », L’Express, 7/09 ; Sophie Landrin, « Portzamparc signera le nouveau siège de la région Rhône-Alpes », Le Monde, 10/09 ; Laurence Allard, « Lyon devient le premier pôle numérique européen », L’Express ; « Biennale de lyon », Le Nouvel Observateur, 21/09 ; Claire Fleury, « Tables d’hôtes », Télécinéobs, 30/09 ; Marie-Christine Vernay, « Une biennale bien en pointes », Libération, 2/10 ; Frédéric Crouzet, « Un tiers des fans prêts à passer à l’action », 20 minutes, 3/10 ; Carole Bianchi, « La maison écolo sortira bientôt de terre», 20 minutes, 6/10 ; Matt Gallet, « Les cinéastes mettent Lyon dans le décor », 20 minutes, 10/10.
International
lyon au carrefour des villes
Les villes, face au mouvement de décentralisation, sont amenées à prendre davantage de responsabilités et à jouer un rôle politique accru. En France, Lyon est une des principales têtes de pont de cette dynamique. Décryptage des enjeux en quelques mots.
À
moins d’avoir des pouvoirs surnaturels ou de s’appeler Alain Decaux, il y a peu de chance que vous puissiez vous en souvenir. On va quand même essayer : rappelez-vous, donc, d’un temps où le royaume de France était composé d’une myriade de petits états contrôlés, chacun, par un seigneur qui faisait ce que bon lui semblait, au moment où cela lui semblait bon de le faire. Quelques siècles et une révolution jacobine plus tard, la donne a changé. À de très rares exceptions près, les potentats locaux ont tous disparu et l’État centralisateur dirige pour le bien de tous. Voilà, réduite à la va-vite et en quelques phrases, l’histoire de France depuis le Moyen-âge. Dans la mode comme dans l’histoire, tout va par cycle. Aujourd’hui, face à la décentralisation, les pouvoirs locaux sont de retour et Lyon devient l’une des figures de proue du mouvement.
de plus en plus grand En moins d’un mois, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb va être nommé à la fois Président de l’Association des Communautés Urbaines de France (ACUF) et Président des Eurocités. Peu connues du grand public, ces deux structures jouent pourtant un rôle central dans la gestion des territoires. La première est l’interlocutrice privilégiée du ministre de l’aménagement du territoire ; la seconde, qui réunit au sein de son réseau une centaine de grandes villes du continent, est celle du Conseil européen. Ce n’est pas un hasard si l’audience des réseaux de cités urbaines s’accroît auprès des instances nationales comme supranationales. Phénomène engagé il y a une vingtaine d’années, la décentralisation (soit la remise aux autorités locales de la gestion d’un échelon administratif ) a conféré aux villes des prérogatives plus importantes, notamment dans la culture, le développement économique et urbain,
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UN OEIL SUR LYON
international
la protection de l’environnement, les transports ou encore les relations internationales avec la coopération décentralisée. Les métropoles polarisent aujourd’hui les richesses, les savoirs, les populations et ont les moyens de leur développement. Par conséquent, leur poids politique va crescendo, tellement qu’à l’heure actuelle les grands espaces urbains concurrencent directement, en France, l’autorité des Conseils généraux.
TOUJOURS + Las de voir leur ville éternellement reléguée au second rang, les différents successeurs de Francisque Collomb (maire de 1976 à 1989) ont, par des biais différents, essayé de conférer un rôle d’envergure nationale à Lyon. L’actuel résident de l’Hôtel de ville a pour sa part tenté une approche légèrement différente : investir massivement hors des frontières du pays. Si l’ambition date du début du mandat, la véritable entrée de Lyon dans le concert international remonte au 6 décembre 2004. Ce jour-là, suite à l’Appel de Genève, la capitale des Gaules reçoit une délégation de maires israéliens et palestiniens. L’objectif premier : montrer que la construction de la paix, impossible au niveau des États, peut se réaliser à l’échelle des villes. Dès lors, avec pour credo la construction du dialogue entre parties opposées, Lyon va investir massivement les réseaux internationaux de villes : Eurocités, mais également Cités et Gouvernements Locaux Unis, l’organisme de représentation des villes auprès de l’Organisation des Nations Unies, ou CITYNET dont
la ville est l’unique membre européen. Mais loin de s’arrêter à une simple entreprise de réseautage, les autorités locales vont organiser et/ou faire en sorte de recevoir régulièrement des événements de dimension internationale, tels que Global City (le forum international des acteurs de la ville) ou, plus récemment, le Forum pour une mondialisation responsable. Les équipements suivent puisque la construction de l’Amphithéâtre qui finalise la Cité internationale n’a pas pour autre vocation que de donner à la ville une vraie dimension sur la scène européenne.
SAUCE BarcelonAISE Cette stratégie de développement, Lyon n’en est pas l’instigatrice puisqu’elle est calquée sur celle initiée par Barcelone au début des années 80 : investir tous les lieux de décision stratégique au niveau international. Dans quel but me diriez-vous ? Car c’est bien beau d’être le porte-parole des territoires urbains, mais autant que cela serve à quelque chose. Concept flou s’il en est, la finalité de toutes ces démarches est d’accroître le rayonnement de l’agglomération. En langage clair, plus on parle de Lyon dans les instances internationales, plus Lyon est présente dans les lieux de décisions, et plus les entreprises, les populations et les institutions sont attirées par Lyon. Sous des dehors parfois désintéressés, le développement de la ville reste le véritable enjeu. L. C.
L . C.
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le journal qui vous publie vous...
+ Livre & Lire dans Kiblind : un inédit… En collaboration avec Kiblind, Livre & Lire vous propose de découvrir, dans ce numéro, un texte inédit d’un écrivain qui débute son parcours éditorial. Le texte de Fabienne Swiatly trouve sa place parmi les fragments qui composent Gagner sa vie, le premier roman publié par cet écrivain en septembre 2006 aux éditions La Fosse aux ours.
Livre & Lire Livre & Lire est le mensuel du livre en RhôneAlpes publié par l’Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD), association financée par la région RhôneAlpes et la DRAC de Rhône-Alpes. Il propose un regard sur la vie du livre et de la lecture dans notre région, présentée à travers la diversité de ses écrivains, de ses traducteurs, de ses éditeurs, mais aussi de ses librairies et de ses bibliothèques. Livre & Lire est disponible sur abonnement et consultable en ligne sur www.arald.org.
Travailler pour un journal d’informations culturelles Lyon 2003 J’aime dire je vais au journal. Le terme généraliste pour marquer l’appartenance à un métier à valeur ajoutée. Faire taire l’intermittence de mon travail de pigiste. Puiser dans le mot journal toute la force d’un support qui affiche sa valeur. Ce n’est pas encore du jetable pour les transports en commun. Le journal d’informations culturelles est celui pour lequel je travaille le plus souvent, j’ai droit à un bureau. Souvent, les collègues que je croise au journal m’apparaissent comme des trains en gare. Ne s’arrêtent pas. Ralentissent à peine. Un signe de la main, un bonjour et tout en ne m’embrassant pas sur les joues, juste le bruit des lèvres dans le vide, ils me disent que là tout de suite ils n’ont
vraiment pas le temps, que la semaine prochaine ça ira mieux. Oui, la semaine prochaine on aura le temps de se voir, le journal sera bouclé. La boucle du temps et son emballement qui permet à chacun d’être ici et ailleurs à la fois. À l’accueil, je salue la secrétaire avec son air singulier d’être la seule de l’équipe à s’inscrire dans le temps présent. Toujours à l’heure pour arriver et partir. Les tâches exécutées avec un calme qui met en relief l’agitation de nos activités. Sa voix au téléphone qui résiste à ceux qui réclament de l’aujourd’hui, du tout de suite, de l’immédiat. Et seulement, quand elle repose le combiné, sa voix grave qui lâche quel con ! De cette belle voix de chanteuse de jazz qui dans quelques années aura un certain succès avec son groupe. Mais pour l’heure, elle parvient à dire à chacun un bonjour qui ose penser ce qu’il suggère. Et sans perdre le fil de son travail, elle nous rappelle les documents à remplir, les coups de fil à passer, la fiche d’activité à remettre pour la fin de semaine. La secrétaire est la première à me demander si mon séjour au Mali s’est bien passé. La première à se souvenir des raisons de mon absence pendant un mois. Et je dis que oui, c’était bien. Sans parvenir à ajouter quoi que ce soit. Les commentaires difficiles au retour d’un voyage. La mémoire comme vidée de toute sensation. Reconstruction des souvenirs dans quelques semaines. Pour l’instant, décalage horaire. En tout cas c’était bien. Promis, je montrerai les photos dès que le tri sera
fait sur mon ordinateur. La lumière impersonnelle des néons m’accompagne dans le couloir. Derrière les portes vitrées, des hommes et des femmes absorbés par l’infini du réseau. Devant l’écran à la dominante bleue, des hommes et des femmes qui sont les seuls à savoir où ils se trouvent réellement malgré leur corps ici. Dédoublement à haut débit. Mon bureau est envahi de dossiers de presse et de cartons d’invitation aux formats improbables qui ne rentrent jamais dans les sacs ou les poches. Supports de communication conçus comme des gadgets, à l’image des cadeaux qui accompagnent les menus enfants pour leur faire oublier la viande froide et les frites molles. Sur mon bureau beaucoup de mots en noir et blanc ou quadrichromie. Des mots de la culture destinés à un journal culturel. Des mots avides d’existence. L’abondance de la pensée et le credo de chacun qui veut la culture pour tous. Le rétrécissement du sens sous la masse de dossiers à l’équilibre périlleux sur le bord de mon bureau. Et me revient le souvenir d’un jeune lycéen de la Commune 4 de Bamako, lisant à mes côtés Les Misérables, et dont j’avais peur qu’il me pose des questions, car il faudrait raconter comment Victor Hugo était devenu le scénariste anonyme d’une comédie musicale. Dans le bureau, la lumière n’entre pas malgré la grande fenêtre, lampe allumée toute la journée. Fenêtre obstruée par de gros barreaux noirs et
d’autres barreaux aux fenêtres de l’immeuble d’en face. Ma fenêtre saturée de barreaux, trentecinq au total. Et parfois il m’arrive de montrer l’horizon de ma fenêtre à ceux qui entrent dans mon bureau et ils soupirent parce que vraiment je pourrais prendre la vie du bon côté. Le bon côté que j’oublie de leur raconter, comme le fou rire avec les femmes de Bamako qui me disaient comment leurs hommes se prenaient pour des guerriers à cheval sur leur mobylette rafistolée. Et j’avais ris, comme elle, la bouche ouverte et les dents en avant. Les mains qui se touchent pour rire ensemble.
alors il faudra manger ensemble. Et surtout il faudra parler de mon voyage au Mali. Il connaît très bien le Sénégal. J’ai besoin d’un café.
Aujourd’hui, je regarde les barreaux, le tas branlant des dossiers. Je n’arrive à rien. Je me traîne sur Internet.
Deux bâtons d’une jolie couleur prune et d’un bel effet mat. Je précise que j’en ai acheté deux parce que les effets mats sont rares, la mode est aux effets mouillés. Elle m’écoute en tirant fort sur sa cigarette, j’imagine que le filtre doit être chaud. Puis elle prend un air gêné, peut-être qu’elle aime les effets mouillés. Elle pose sa main délicatement sur la mienne pour me faire taire. Et je me tais. Elle écrase sa cigarette dans le gobelet, odeur de plastique brûlé, et me demande si j’ai vérifié que les tests n’ont pas été pratiqués sur des animaux vivants. Elle n’attend pas ma réponse et m’explique les lapins enfermés dans des cages minuscules de laboratoires, les poils blancs rasés, les yeux rougis par les produits chimiques, l’eczéma sur la peau rose. Les couinements du lapin qui se meurt dans sa cage. Je me tais que faire d’autre. Qui peut avoir
Le rédacteur en chef me convoque dans son bureau, il dit en souriant qu’il a un quart d’heure à me consacrer. Il explique le dossier sur la récente politique de financement de la culture. L’intérêt d’un coup de projecteur sur l’activité des théâtres et les effets de ce nouveau financement. J’écoute, je prends des notes, je le relance. Je fais mon boulot. Le rédacteur en chef me parle sans quitter des yeux l’écran de son ordinateur. Il clique sur la souris avec impatience. Puis se lève d’un coup, ses yeux s’échappent vers la porte, il discuterait volontiers avec moi mais il y a le bouclage du journal. La semaine prochaine, il sera un peu plus disponible
Devant le distributeur, la responsable des financements européens boit un thé en fumant une cigarette. Je n’ai jamais osé lui demander comment elle faisait pour travailler sur des dossiers européens sans jamais quitter son bureau. Puis sans raison particulière, je lui parle des deux bâtons de rouge à lèvres achetés hier à Monoprix. Une discussion de filles devant la machine à café.
envie de faire souffrir un lapin ? Je traîne mon regard au niveau du sol. Elle retourne dans son bureau sans ajouter un mot. Je reste debout, abandonnée, le gobelet de café froid à la main, traces rouge prune sur le rebord blanc. Elle n’a pas dit souris ou rat. Elle a dit lapin. Comment sait-elle qu’il s’agit de lapins vivants ? Avec des rats, ce serait moins impressionnant. Je froisse le gobelet vide avant de le jeter à la poubelle avec le reste de l’après-midi, je consulte des sites spécialisés dans la défense des animaux. Et défilent les images terribles d’animaux torturés, souvent les mêmes d’un site à un autre. Images bestiales que je regarde avec fascination. Un léger regain d’activité me saisit avec la tombée de la nuit derrière les barreaux de ma fenêtre. Je téléphone à quelques théâtres pour prendre rendez-vous, range mon courrier et décide de rentrer. La secrétaire est déjà partie, son bureau parfaitement rangé sauf la lampe restée allumée que j’éteins. Je quitte le journal, personne dans le couloir, quelques-uns assis devant leur écran. Visages pâles tendus vers la lumière. Dehors il fait froid, il reste encore un peu de temps avant la fermeture de Monoprix. J’ai besoin d’aller là où le commerce se fait. Fabienne Swiatly
Gagner sa vie « Autrement qu’un roman, le livre de Fabienne Swiatly est un enchâssement de récits captivants et justes ayant pour thème le travail. Ou la vie. C’est-à-dire les deux. Le travail, pour Gagner sa vie : …réfléchir à ce qu’il en coûte exactement de gagner sa vie. » Dernière phrase du livre. Dernière séquence du parcours. De l’usine du père – Amnéville, Lorraine – à l’atelier de la fille – à Lyon, trente ans plus tard. De l’aciérie à l’écriture, des années 70 aux années 2000, un trajet dessiné par la nécessité d’avoir de quoi vivre. Gagner sa vie pour ne pas la perdre. Mieux que s’imposer, trouver sa place. L’auteur le fait tout en finesse et en subtilité. » Laurent Bonzon, Livre & Lire, octobre 2006.
(Fabienne Swiatly, Gagner sa vie, La Fosse aux ours, 2006) Fabienne Swiatly vit à Lyon. Elle est aussi l’auteur d’un recueil de poésie autour de la langue maternelle intitulé Sans voix / Stimmlos, paru en 2006 chez un éditeur allemand, les Éditions En Forêt / Verlag Im Wald. www.verlagimwald.de
Le désir sectionnant Depuis une minute Je ne comprends guère Ce besoin de rire narquois Quand mes mains pleuvent de désespoir Et s’échappent vers ta peau. Deux misérables aux manières indignes Avec dix poètes au bout Ces traîtres ! Sans accomplir le retour vers moi Je les vois se perdre enfin Tu sais, le désir est plus fort que les os et la chair ! Je peux me sectionner Mes bras et le reste Si tu veux continuer. Mes mains sont perdues Je ne sais pas où elles sont parties. Ça fait une minute que mes dents détonent des rires nerveux Elles prévoient de me lâcher aussi Et tu n’es pas toujours à l’autre extrême de cette expectative.
Pas de naufrage Une lettre avec la perspective de la terre tournait au fond du verre, en expansion du sommeil du clochard. La fille qui l’avait écrite marchait loin maintenant et pourtant des tâches de poussière sur ses genoux indiquaient encore son secret passage à la rivière des tourments par un pont écrit avec une calligraphie d’enfant dressé à contre-courant de la sortie d’école. Je suis resté au milieu du pont avec cette fille qui s’enfuyait en arrachant le soleil à la lumière des passants et un clochard qui dormait avec une lettre qui brisait son verre en plastique. La chaleur de ce monde s’était mise à genoux à ses côtés pour lui écrire et lui montrer qu’il n’y a pas de naufrage.
L’atelier argonaute Les toiles plongeaient dans un blanc coma et le peintre les regardait avec son pinceau à la main qui tremblait comme la pierre au pied d’une montagne. Tout se passait entre les coups que dehors donnait l’après-midi sur l’asphalte des rues pour ne pas se dissoudre dans le rythme du jazz où naviguait l’atelier propulsé par ce tremblement de main. Les toiles commençaient donc à ouvrir un œil au milieu de la fosse en quoi se transformait la ville.
Nicolas Folch
Confession érotique A l’ombre de mes nuits tu t’es profilée sans filet, admirant l’embouchure quand au port j’arrimai tel un feu follet délaissant les bases de ma rédemption. Ni radeau téméraire ni pirogue légendaire et encore moins venins tordus n’ont dominé tes désirs étourdissants. Tu as ensorcelé mon songe, dépoussiéré mes rêves, vaporisé en moi le souffle conduisant à la fièvre. Puisqu’il faut à deux, avec promiscuité, valoriser le couple de la modernité, avant que tu ne t’élances je vais t’écrire mon émoi et des mots présentables, reçois-les comme une parcelle exquise, imagine l’espace où j’attise les étoiles. Je voudrais dévêtir cette invisible coquille et altérer l’échine du diable. Je voudrais lécher tes rêves enivrants, mâcher cette sève qui jaillit de ton inconscience. Je voudrais qu’à l’idée de m’envelopper dans une posture édifiante, tes sentiments s’accompagnent de sourires et s’écartent comme un langoureux tango. Je voudrais t’embellir d’averses éparses, jouir d’une voix mielleuse et arrachante, rejoindre les profondeurs de ton abysse en apnée. Et dans tout ce démembrement anobli, tu représentes la manifestation la plus aboutie de la mutation érotique. Lorsque la pénombre excitera ton corps de multiples réseaux, ta chair sentira le frisson des grands abandons. Et tu t’en iras, pour un temps, pour un rien, dans la nuit aguicheuse de cet automne. Je voudrais ne plus suggérer. Eddy Soric
Le refus Comme le vent disperse vos espoirs Loin des soucis, loin des tourments Déçu par l’infidèle amant Mon cœur s’envole dans le soir Et je regarde du ciel Les bancs de logorrhées salaces Les immondes messes basses Qui s’ébattent artificielles Les accouplements surannés Les fornications jaunies A quatre pattes sur les lambris Vieillis par l’air du temps passé Lorsqu’ extase est atteint Les chairs écartées en cadence Retombent murées dans leur silence La petite flamme s’éteint.
Jubowski
... envoyez vos oeuvres www.kiblind.com Nora Boudjemaï
nooraa@wanadoo.fr (Peinture)
J. Baptiste GOUDET
jbgoudet@gmail.com (Photographie)
PITAYA
www.pitaya-design.com Installation visible rue Édouard Herriot à l’occasion du 8 décembre (Design)
B-gnet (scénario) Jonathan Silvestre (dessin)
esope.vanleer@hotmail.fr (BD)
Mathieu HUBERT
mathieuhubert.com (graphisme)
Fabienne Swiatlyr (Roman)
Nicolas Folch
nashfolch@hotmail.com (Poésie)
Eddy Soric
edisoric@yahoo.fr (Poésie)
Jubowski
sylvain.jubault@wanadoo.fr (Poésie)
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Création graphique : Le Jardin Graphique Mathieu Desailly - Photo : Rodolphe Marics
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cultiver en prison : une clé des champs ?
15 000 détenus (mais 1 % des surveillants) ont répondu à la première enquête d’opinion réalisée en prison. Quand ils le peuvent, les détenus s’expriment. Il en est de même pour l’art et la culture. La culture en milieu pénitentiaire n’a que 20 ans, malheureusement pas encore toutes ses dents. À Lyon, les prisons mériteraient bien un blanchiment. La culture est un cure-dent. Mais c’est toujours mieux que sans.
H
istoriquement, la perception de la prison comme lieu de punition empêchait toute activité de « loisirs » ou de création. Cette dimension est encore très présente - le climat sécuritaire nous inviterait même à enlever les lunettes 3D -, mais parfois les lumières entrent. Parmi tous les droits difficilement mis en œuvre en prison, il y en a un fondamental, celui de « prendre part librement à la vie culturelle de la communauté » et « jouir des arts » : article 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948. Évidemment, il paraît immédiatement secondaire au vu de l’urgence sanitaire et sociale dans les prisons, particulièrement à Lyon. Mais la culture en prison n’a pas qu’une fonction d’occupation, un peu moins « végétale » que la télévision. Elle a aussi pour objectif d’améliorer les conditions de détention et de favoriser la réinsertion. C’est ainsi qu’elle a frappé aux portes du pénitencier. Johnny étant dans le Tennessee, ce sont Jack Lang et Robert Badinter, ministres de la Culture et de la Justice, qui lui ont ouvert…
actions sont variées. Leurs applications, plurielles : occupationnelle (faire intervenir, pour une soirée, un slameur, un orchestre symphonique, une compagnie de théâtre), participative (les ateliers « artistiques » qui durent généralement plusieurs semaines), voire professionnelle. À Metz, Marseille ou Villejuif, par exemple, des formations aux métiers du spectacle ont été mises en place. Dans les prisons de SaintMaur et de Poissy, un compositeur de musique contemporaine, Nicolas Frize, a créé deux ateliers de réparation d’archives sonores qui sous-traitent aujourd’hui pour l’Institut National de l’Audiovisuel. Les détenus employés sont titulaires d’un contrat de travail (normalement interdit en prison) et rémunérés au SMIC (près de 10 fois le salaire moyen mensuel en prison). La culture, c’est l’évasion. Elle peut aussi constituer une « clé » pour se réinsérer, voire pour en faire un métier, à condition que le champ ne soit pas trop miné…
Révolution culturelle Janvier 1986 : un protocole d’accord est signé entre les deux ministères. Il a notamment pour but d’« encourager les prestations (culturelles) de qualité » et de « favoriser la réinsertion des détenus ». En 1999, les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) sont créés dans chaque département, et chargés de la mise en œuvre des activités socioculturelles. La culture en prison a donc un cadre légal (le code de procédure pénale), un micro budget (environ 1 million d’euros par an au plan national, soit moins de 20 euros par prisonnier) et de nombreuses figures : interventions extérieures (spectacles, concerts…), diffusion d’œuvres, ateliers artistiques, etc. La géométrie culturelle demeure très variable. Certaines prisons ont développé de vastes programmes culturels, mis en œuvre avec les DRAC et les établissements culturels locaux. D’autres multiplient les interventions extérieures, surtout quand c’est Noël ou Fête de la Musique, et de quelques ateliers artistiques (dessin à Lyon,sculpture à Fleury, réalisation de documentaires, en partenariat avec Arte, aux Beaumettes ou à Bordeaux). Les
Crédits photos : M. Cogno « L’art de la confection : atelier-création de vêtements et défilé de mode en coursive ».
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Cultures en jachère En prison, la culture n’est pas intensive. Elle souffre de la sécheresse, du gel (des crédits), de ses épouvantails. Les budgets alloués sont insuffisants. Tout comme les effectifs : 2 500 travailleurs sociaux à l’échelle nationale, dont quelques centaines seulement sont « chargés » des affaires culturelles. Face à eux, 25 000 gardiens, qu’on imagine plus aisément dans la soupe des couloirs que dans les bouillons de culture. Lyon est encore en dessous de la moyenne : 1 « travailleur social » pour 100 détenus, contre près de 4 au niveau national. De même, dans les établissements « sensibles », les préoccupations d’ordres sécuritaire et sanitaire, au niveau de l’administration et de la surveillance, l’emportent sur les « obligations » culturelles. «Un peu de poésie ? »… Oui, mais après « le monde de brut ». Comment faire passer, et matérialiser, un discours « + de culture », quand les préoccupations sont (légitimement ?) polarisées sur le maintien de l’ordre ou sur les conditions de détention ? Un peu comme si Jack Lang, en rase campagne, préconisait une Journée du patrimoine avec Techno parade intégrée dans les rues de Bassora. « Formidable » ! Mais pas pour tous les prisonniers. Pour participer aux activités culturelles, ils sont d’abord triés sur le volet. Et tous ne sont pas volontaires. Parce que la culture, c’est un « art » solitaire (de nombreux détenus lisent, écrivent, dessinent ou peignent…). Parce que d’autres n’iront pas spontanément « cultiver » leur jardin : il ne faut pas être candide, savoir que l’illettrisme concerne 20 % des détenus, que le sport est privilégié de très loin, que le travail empêche de s’occuper de sa terre, et qu’il y a aussi chez certains le rejet de toute distraction « offerte par la Maison ». À Lyon, l’état critique des prisons donne-t-il au flou un visage artistique ?
Culture solidaire dans un champ de coton Les prisons à Lyon, c’est pas (du) coton : vétusté des locaux, surpeuplement record, absentéisme... La culture, sur champ de mines, s’y développe pourtant. L’ARALD (Agence Rhône-Alpes pour le Livre et la Documentation) joue les moissonneuses et cultive dans toute la région. Décembre 1997 : dans le cadre des protocoles interministériels, une
prison, culture, Lyon la preuve par
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# 9 : espace moyen des cellules, en mètre carré, dans les prisons de Lyon. 2 à 3 détenus par cellule. # La Maison d’arrêt de Lyon regroupe 3 établissements : Saint-Joseph, construit en 1830, Saint-Paul, en 1865, Montluc (prison de femmes), en 1921. # Tous 3 font partie des 8 établissements ayant une surpopulation supérieure à 200 % : 254 % à Montluc, 214 % à Saint-Paul et Saint-Joseph. # À Lyon, 40 % des prisonniers (et 80 % des mineurs) sont en détention préventive, 60 % sont condamnés. # Personnel : 1 surveillant pour 1,7 détenus ; 1 travailleur social pour 100 détenus ; 1 taux d’absentéisme très fort : plus de 25,5 %, contre 16 % au plan national. # Simultanément à sa campagne pour le « numerus clausus », l’association lyonnaise « Trop c’est trop » a lancé une souscription intitulée « 9 m2 pour 9 euros ». www.tropctrop.fr. # “Pas un homme ne remplace le joure Pas une éponge pour apper les nuits - Ni de sommeil pour imiter la morE - Bae pour Mehdi Resigua”. Poème relevé sur un mur du mitard, quartier Perrache, par un membre de la commission pour le Respect des droits, lors de la visite des prisons, organisée en 2000 en présence de nombreuses personnalités et élus locaux. # LITTÉRATURE : écrits d’un tueur de berger paru cette année aux Éditions À rebours . Ce volume rassemble de nombreux textes de Joseph Vacher, grand criminel de la fin du XIXème siècle. L’Écriture comme salut. # Internet: www.oip.org, www.prison.eu.org, www.arald.org, www.culture.gouv.fr/rhone-alpes
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convention est signée entre la DRAC Rhône-Alpes et la Direction Régionale des Services Pénitentiaires. Un poste de chargé de mission est créé dans une structure associative régionale, l’ARALD. Il est occupé actuellement par Odile Cramard. Son rôle ? promouvoir le livre, la lecture et l’écrit (une mission « naturelle » de l’ARALD, facilitée à Lyon par le volontarisme des bibliothèques) ; sensibiliser les personnels ; encourager, coordonner et évaluer les actions culturelles et artistiques en prison. A Lyon, par exemple, des conventions ont été signées entre les prisons et le théâtre de la CroixRousse, Les Subsistances, le Musée de la Résistance ou la Maison de la Danse, etc. Des spectacles et des ateliers sont proposés aux prisonniers. Pour certaines représentations, du public extérieur est invité, « favorisant ainsi la relation entre l’intérieur et l’extérieur ». L’ARALD encourage les initiatives, coordonne, met en relation les acteurs culturels et les prisons… « C’est les SPIP, ensuite, qui sélectionnent les projets et cherchent les financements ». A Lyon, l’organisme est devenu le « pivot » de la culture … et pas que des livres, Bernard ! Un autre Bernard, Bolze, fondateur de l’Observatoire International des Prisons, a « l’art » de (faire) parler des prisons. En janvier 2006, son association « Trop c’est trop » a lancé une campagne nationale pour le respect du « numerus clausus » (1 place = 1 prisonnier. A Lyon, c’est 2 minimum) en utilisant des « ressources » culturelles : mobilisation d’artistes, participation aux Eurockéennes (espace de sensibilisation, diffusion de dessins représentant des artistes, comme Daft Punk ou Noir Désir, derrière des grilles de prison), organisation d’une grande soirée-spectacle « Numerus Circus », récemment à Paris. Trop c’est trop. Assez, c’est pas assez. Une culture qui dirait cela serait déjà la panacée… G. V.
fresnesie culturelle
Coordinateur du « parcours culturel d’insertion » à la Maison d’Arrêt de Fresnes, une des plus grandes de France (2 000 détenus), Julien prend la parole, « libérée »: « La culture en prison, ça peut paraître artificiel, quand tu vois tous les autres problèmes. Mais elle a une vraie fonction, qui va du sourire d’un détenu à la sortie d’un spectacle à celui qui va entreprendre une formation ». À Fresnes, « c’est l’histoire d’un mec », celle de Jean-Pierre Dufranc, ancien comédien devenu Conseiller d’Insertion et de Probation. En 2004, il met en place le « parcours culturel d’insertion », auquel participe une vingtaine de structures culturelles, parmi lesquelles Le Théâtre du Rond-Point, le Mac Val, le Centre Pompidou (à venir)… Les partenariats permettent d’organiser des ateliers (danse, théâtre, écriture etc.) avec des petits groupes de prisonniers. « Ca dure deux à trois semaines et ça débouche généralement sur une représentation, devant 80 à 100 personnes ». Il y a aussi des interventions extérieures, ponctuelles, qui vont « aller de Rachid Taha, pour la Fête de la musique, au danseur hip hop Didier Firmin, ou à des artistes plus confidentiels ». Au total, une soixantaine d’actions est proposée chaque année. Depuis sa création, le programme est financé par le Fonds Social Européen, à hauteur de 40 à 50 %. Le reste des financements vient du SPIP 94 et d’autres organismes, publics et privés. « La subvention du FSE se termine en 2006, on espère qu’elle sera renouvelée pour passer à une deuxième étape, plus axée sur l’insertion professionnelle ». Pour les métiers de la culture, 4 projets sont déjà « labourés » : la formation aux métiers de bibliothécaire en détention, un chantier école dans La Chapelle, la salle de spectacles, un documentaire sur le thème du travail en prison, un partenariat avec un Centre de formation aux techniques du spectacle, etc. Pour mener ce projet, l’équipe a besoin de se renforcer : elle est composée aujourd’hui d’un médiateur culturel, d’une bibliothécaire et d’une secrétaire, chargée de la logistique. C’est pas du caviar. Et les bailleurs font plutôt les yeux de lompe : « La décentralisation a entraîné des transferts de compétences. Mais les collectivités territoriales, du moins en ce qui nous concerne, nous renvoient vers l’État en invoquant sa prérogative régalienne ». Alors, ça Fresnes… La culture, nourriture céleste ? La réalité, en prison, c’est qu’elle « déguste », sous perfusion. « Et dire que les budgets continuent à aller à la construction d’établissements plutôt qu’à la mise en place d’un réel soutien aux dispositifs de réinsertion… »
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théâtre
:: théâtre
gwenaël morin Metteur en scène de la démesure, de la disproportion, de l’excroissance, Gwenaël Morin cherche à restituer le réel par l’hyper-réel. Atteindre le vivant par l’excès. Sa dernière création, Philoctète d’après Philoctète de Sophocle, initie un cycle de tragédies où le pathos donne toute sa mesure au présent.
L
e théâtre de Gwenaël Morin est un théâtre de l’hyper-présent. Expérience collective du présent par l’excès, l’émotion est hypertrophiée. L’habituel cède sous la surcharge, le pathos est la mesure. Et dans l’excroissance des sensations, le vivant se laisse saisir. « Je ne peux pas faire un théâtre tranquille ». Tension permanente, colère, urgence, panique. Son parcours commence à La Cave littéraire de Villefontaine, où il déclame régulièrement des textes. Puis ses études en architecture stimulent son goût pour la plastique, qu’il met en pratique dans ses premières mises en scène universitaires. A l’issue de sa formation, il devient l’assistant de Michel Raskine au Théâtre du Point du jour. Mais sa révélation est la rencontre avec l’artiste suisse Thomas Hirschhorn. Influencé par son « maître » et ami, Gwenaël Morin crée des mises en scène frontales. Abolition de la perspective, car elle est illusion. Il favorise l’immédiat, le direct, restitue la 2D dans un espace tridimensionnel. « Le pathos est une forme de 2D : un excès d’affirmation, une énergie brute, immédiate, un lien direct du cerveau musical Bolero,Spectacle un couple s revues espagnoles, ille vie s de À la manière vieux théâtre un s dan it du pro d’artistes ratés, se À la Belle 30 novembre à 21h00 poussiéreux. Les 23 et Lyon) 001 -69 s les Claudienne Equipe (32, rue des Tab
à l’espace. L’excès vainc l’illusion et provoque l’hyper-réalisme. »
PHILOCTÈTE D’APRÈS PHILOCTÈTE DE SOPHOCLE Sa création précédente, Les Justes, jouée l’année dernière au Théâtre du Point du Jour, venait clore « La Trilogie du Désir », cycle de trois pièces avec Mlle Julie et Comédie sans titre. Les Justes signait la mort du désir dans un monde où l’autre n’a plus d’espace, où l’amour et la justice ne peuvent exister ensemble. Désir atrophié. Philoctète d’après Philoctète de Sophocle initie une nouvelle série : « Le Théâtre des responsables ». Un cycle de tragédies centré sur un personnage éponyme. Son Philoctète est une tragédie du dialogue, une pièce de guerre où les mots sont des armes et marquent la faillite définitive du rapport à l’autre. Le titre exprime la distance temporelle qui sépare Sophocle et Morin. Il ne s’agit pas de monter la pièce de Sophocle et réaffirmer la permanence des chefs-d’œuvre, mais de s’en servir au présent, car le présent l’emporte quoi qu’il arrive. J. T.
Actu Philoctète d’après Philoctète de Sophocle Au Théâtre du Point du Jour Du 23/11 au 5/12 Renseignements et réservation : 04 78 150 180 www.lepointdujour.fr
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zyvamusic.com
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Une petite bande de Villeurbannais aux manettes d’une association dont l’objectif est de mettre en lumière l’actualité musicale de notre chère région. À base d’interview, de soirées, d’espèces urbaines de mecs passionnés, Vazy Vaza : Zyva.
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amille, Hedi, Gregory, Nicolas, François, Stéphanie et les autres mènent une barque musicale de premier choix : le projet Zyva. Ces matelots, expérimentés dans l’art de faire connaître l’univers sonore avec un grand U, surfent à tout va sur la vague du bon son. Zyva a un pied dans la toile. Le site www.zyvamusic. com est une mine de témoignages d’artistes de tous genres qui sont passés dans le quartier. De partenariats avec les scènes locales (Ninkasi, Épicerie Moderne…) en flys distribués à la sortie des concerts pour faire la promo de l’interview fraîchement réalisée, les zyva sont là. Plus de 50 discussions ont été retranscrites avec en vric et vrac : After Forever + Lacuna Coil + Alec Empire + Archive + DDamage + dEUS + Joseph Arthur + Katerine + Kill the young + La Caution + Les Clones Mattafix + Oomph! + Queen Adreena + Rubin Steiner + Saian Supa Crew + Sarah Bettens + The Film + The Gathering + The Hacker + The Servant + Wax Taylor + Birdy Nam Nam... L’objectif n’est pas de faire une interview classique mais plutôt de créer un dialogue spontané avec des artistes au style éclectique, loin festivals lyonnais Deux excellents 22 novembre. au 02 du - Ecouter Voir, voir.com www.festivalecouter 08 au 11 novembre du on llis Co - Riddim rg s.o www.jarringeffect
des sentiers archi-battus de la promo. Avec, pour clore tout ça, l’éternelle question des Zyva : quel titre, tout confondu, pourrait retranscrire leur état d’esprit ? Zyva a un pied dans le dancefloor. Tous les premiers jeudis du mois, l’équipe Zyva prend possession du Ninkasi Gratte-Ciel avec les soirées REC et distille un mix varié qui saura faire plaisir à vos oreilles. Zyva a une main dans toutes sortes d’espèces urbaines. Le collectif Espèces urbaines dont Zyva fait partie a pour objectif de promouvoir la culture urbaine sous toutes ses formes et d’en fédérer les acteurs. Tout au long de l’année, le collectif organise des microprojets et un festival qui a lieu au mois de juin (www.especesurbaines.org). Zyva c’est tout ça. Zyva. J. M. + Contacts www.zyvamusic.com + Discussions prévues JACK THE RIPPER + OLIVIA RUIZ + AMON TOBIN + DOMINIQUE A + SEEED + VENUS, + ASYL + AZIAN Z... Nouveau site bientôt en ligne…
Utopic Free Music- 2ème Edition avec entre autres dates Elisa Trocmé le 24/11 à la Galerie le Réverbère (38 rue Burdeau 69001). Infos : 06 66 62 79 90
moko profession magicien
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C’est avec ce second opus que Moko continue son voyage. Un travail musical et exquis.
«
Mesdames et messieurs, un ensorceleur est parmi nous ! », annonce le crieur. Sous le regard ahuri des badauds, il conte qu’un magicien, habitant la Croix-Rousse, fabrique des disques magiques, des disques qui font voyager. - C’est comme dans les rêves, lance une petite fille. - Il s’appelle Moko ! La foule s’agite un peu. [Travelling hélicoptère] La ficelle défile quand déjà d’Herbouville on aperçoit l’cours. D’une fenêtre s’échappent les notes d’un piano (-caméra diront certains). Sages et agiles, elles brillent ; puis nous emportent dans un voyage immobile, quand dans le ciel, d’or des caractères s’illuminent … Moko’s Magic Music. Les mélodies s’envolent … Embarquez ! Une caravane. Mille lieux.
Un remède du Hoofer’s club et il revient. Un, deux, trois, parade ! Moko, c’est un subtil mélange savamment concocté quelque part entre le jazz et la musique classique que l’on aurait teinté au cinématographe. Chaque titre de ce second disque promène, au gré des ambiances et des rêves, laissant à chacun le choix de l’image. Parce que ce qui plaira peut-être le plus dans cette orfèvrerie musicale est sa simplicité d’accès, tout le monde pourra voyager, confortablement installé, dans le monde magique de Moko. Il ne vous reste plus qu’à faire le premier pas. A. T. + Nouvel album disponible (Fnac, Gibert Musique, Musicalame...) + Recette pour un bon Moko - Une contrebasse (Patrick Maradan) - Des percussions (Magen Devarajen Mooken) - Un piano et des compositions (Jérôme « Mo » Margotton) - Plusieurs amis musiciens.
Ici, un train fantôme joue au poker. La nuit, il vole les rêves, et au Japon, salue Fujiyama.
+ Show - case (entrée gratuite) 16/11 à 19h30 (Musicalame) + 17/11 à 20h (Baryton) + 18/11 à 20h (Les Enfants du Paradis) + 23/11 à 17h30 (Forum Fnac Bellecour)
Moko, parti à Tachkent, devient parano.
+ Contacts www.moko.fr
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12mé & raph
)) musique
Que l’on soit amateur de Hiphop ou contempteur du genre, on ne peut nier les louables efforts initiés par certains groupes de mener le vaisseau vers d’autres rivages. De Guru à The Roots, des nationaux d’Hocus Pocus à Enz ou Dernier Pro, le courant qui pousse le Hiphop vers le jazz et plus précisément la musique live ne tarit pas.
À
l’instar de ses concitoyens de Sofa So Good ou Dialect, 12Mé et Raph est un duo issu de cette nouvelle garde française. Destiné à devenir une trilogie, Headfones est le prometteur premier volet du jeune duo. En 9 titres, le groupe montre qu’il est encore possible d’expérimenter, de prendre des risques et de proposer un ensemble cohérent d’excellents titres sans qu’ils soient interchangeables. La formule de la belle alchimie proposée par ces deux là est simple : un très bon saxophoniste (Raph), un très bon MC (12Mé) et des productions bien pensées où le spleen se dispute à un franc enjouement. Il y a du Brubeck dans le piano de « Jazz Session », de forts accents Stevie Wonderiens sur « Soirée étudiante », des ambiances presque Dub planent sur « Un Tour en ville », et le ressac de la montée en puissance de « Tranches de vie » frôle par instants la Drum’n’Bass. Chaque mélodie est en son genre d’une efficacité remarquable : Raph maîtrise parfaitement l’instrument, aérien sans jamais donner dans la surenchère, DJ Olegg égrène ses scratchs toujours à propos, les musiciens de l’ombre, que sont le pianiste, le guitariste ou le bassiste, sont en communion. Bref, l’ambiance musicale est un écrin. À l’aune d’une aussi belle et réussie diversité
musicale, 12Mé ne pouvait que placer la barre fort haut. Le pari est réussi tant le MC relève avec justesse le défi. Changement de flow (l’impressionnant « Tranche de vie »…), textes choisis, l’oiseau adapte ses mots et sa scansion à la richesse de l’univers musical proposé. Les egotrips, sans être inédits, s’éloignent des poncifs éculés du rap français actuel, et puisent dans la sensibilité du MC pour amener l’auditeur à partager un instant ses considérations sur les rapports humains (« Monde muet », « La Folie »), sa mélancolie (« Un tour en ville ») ou son euphorie (« Jazz Session », « Soirée Etudiante »). Headfones 0.1 est en somme plein d’élégantes intentions : un joli package, 9 titres qui raviront les oreilles des allergiques au rap, des amateurs de jazz un tant soit peu ouverts comme des fans avertis de Hiphop, et la sensation qu’effectivement nos régions ont du talent. Comment ne pas cautionner ? G. J.
+ Album 12Mé & Raph, HeadFones 0.1 (Shils / Productions Spéciales) Sortie Janvier 2007 + Check it www.myspace.com/12meraph En show case à la Fnac Bellecour,jeudi 30 /11 à 17h00
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mango gadzi Formation grenobloise de huit musiciens, Mango Gadzi joue sur la corde d’un tzigane métissé. Après la sortie d’un deuxième album, le groupe poursuit une tournée de concerts marqués par une énergie et un dynamisme ahurissants.
L
e nom est issu d’un poème rom : « mang mol gadji », qui signifie « donne-moi du vin, femme ». A l’origine de Mango Gadzi, il y a un collectif de huit musiciens, dont un danseur, tous d’horizons différents, qui imaginent un son métissé influencé par les traditions tziganes, orientales et flamencas. Une musique qui voyage et aborde de nouvelles cultures, de nouveaux timbres et de nouveaux rythmes. Des sons traditionnels arabisants, distillés par la mandole, le oud, le cúmbú et la flûte s’associent au violon tzigane, à la guitare flamenca et à la contrebasse, portés par les rythmes du bendir et autres percussions. Puis la voix, utilisée comme un instrument, joue sur des nuances métissées espagnoles, arabes, tziganes et celles d’une langue imaginaire. Depuis cinq ans, Mango Gadzi parcourt les scènes nationales et locales. L’année 2003 a été marquée par l’enregistrement de leur premier album autoproduit : Mango Gadzi. Trois ans plus tard, le groupe signe [Ur Mama], un deuxième opus de métissage acoustique et de traditionnel atypique.
SUR SCÈNE Mango Gadzi peut s’écouter seul ou entre amis dans l’ambiance confortable et confinée d’un salon privé. Mais c’est un autre son sur scène, une musique
acoustique cent fois amplifiée et une énergie folle. Placés en arc de cercle autour du chanteur, les musiciens jettent des sonorités électriques, hypnotisantes. Le public est immédiatement saisi par la musique et la présence du groupe sur scène. Les rythmes et les sons se succèdent et s’entremêlent sur toute la gamme du tzigane, avec beaucoup d’amour, à corps perdus et dans un plaisir complice. A mi-concert un musicien lâche son cúmbú et exécute un numéro de flamenco accompagné par deux guitares. Puis les morceaux s’enchaînent, toujours avec ce même dynamisme et cette intarissable énergie. Le finale est à l’image de la tradition : des reprises de traditionnel tzigane, des bis renouvelés, des musiciens à genoux. Et un public, debout, qui en redemande. J. T. + Discographie Mango Gadzi (2003, auto-produit) [Ur Mama] (2006, coprod. avec Tchookar) + Actu - Diffusion prochaine sur TLM d’un documentaire sur Mango Gadzi en résidence à L’Epicerie Moderne de Feyzin. + Contact : www.mangogadzi.com
u studio musical 2 WARMAUDIO // Un nouvea Décines. 800 m à son a ouvert au 29 rue Wil nt. me istre à l’enreg dédiés aux répétitions et www.warmaudio.net
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anotret+insektrauma +fable = sillons
Après un petit périple d’un an, ces trois fondateurs sont de retour à Lyon, enfin prêts à graver la matrice locale. Sillon ou les périgrinations de trois artistes...
A
u départ simple interface internet pour Anotret, In-Sektrauma et FABle, ces trois initiateurs, Sillons est devenu un label de qualité où se croisent différentes facettes d’une musique ayant pour racine commune le monde périlleux de l’électronique. Tous les artistes présents sur le catalogue sont actuellement autoproduits et entièrement libres de mouvement. Jusqu’ici tout va bien… Bref retour en arrière, pour un aparté, parce que parfois ça fait du bien un petit aparté. Il y a de cela deux ans, un jeune homme à la casquette vissé sur le crâne frappa à la porte de mon téléphone portable afin de savoir s’il était possible de se rencontrer. Déjà FABle et affable mais pas encore à fans, Fabrice, un des premiers artistes à contacter Kiblind, nous exposa sa musique à l’atmosphère électro-triphopée. Las des difficultés rencontrées pour trouver des dates sur Lyon et son agglomération, il décida peut après notre entretien de tenter une expérience à l’étranger. C’est lors de ce voyage initiatique et artistique, que FABle croisa sur son chemin Anotret et In-Sektrauma. Canada, Allemagne, Belgique, Italie, Bosnie et tout ce que la France comprend de régions, tel fut le périple de ces trois amis à l’esprit de corps et à
la volonté de fer. Là où certains rencontrent des difficultés à dépasser le simple cadre du « local » pour faire connaître leur musique, ces trois ont pris la clé des champs. Lyon ou une autre ne voulait pas d’eux, peu importe, le monde les accueillit pendant un an et demi. Désormais de retour, enrichis de rencontres et de nombreux concerts, et peu après une date à L’Arrêt Public des Platanes dans le 1er arrondissement, les voici désireux de frapper à nouveau aux portes des salles lyonnaises. Estampillés tout récemment nouvelle « scène découverte », Anotret, In-Sektrauma et FABle vont déjà connaître les plateaux du Ninkasi, du Marché Gare et de développer ainsi leurs Sillons. Juste retour des choses. Pour finir en mea culpa, nous devons confesser avoir attendu tout ce temps pour parler de ce label qui fait plaisir aux oreilles. Comme quoi, le local parfois... J. M. + Compilation Demimonde, compilation des artistes du Label Sillons est en téléchargement libre sur le site : www.sillons.org. + Contacts FABle : www.musicafable.com ANOTRET : www.anotret.net IN-SEKTRAUMA : www.myspace/ insektrauma
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collectif BD
le projet bermuda
L
++ collectif BD
Un collectif d’auteurs de BD, une trentaine d’histoires courtes, et un pantalon pas très long. Le Projet Bermuda est un recueil de bandes dessinées destiné à promouvoir de nouveaux talents et montrer ainsi que Lyon n’est pas en manque de phylactères.
e Projet Bermuda pourrait être un hymne au pantalon court ou au short long (c’est selon) que les touristes américains se plaisaient à arborer sous le soleil des Bermudes. Comme l’accessoire semble actuellement prisé de la mode ou affectionné par les expressions telles que « puisqu’il fait chaud, je vais mettre mon bermuda », l’entreprise ne serait pas dénuée de fondement ni complément « hors tendance ». Mais il n’en est rien. Ce projet consiste en l’édition d’un recueil de bandes dessinées, assurée par un collectif d’artistes locaux. Une trentaine d’histoires courtes y seront publiées, d’où « Bermuda ». Initié par Nico et Jean-Louis de la librairie Expérience, le projet s’est dessiné au fil des « Nocturnes » que la librairie organise chaque troisième jeudi du mois. Ces rendez-vous originellement destinés à la rencontre lecteurs-auteurs-éditeurs, dans une alchimie saucisson-vin rouge, ont rapidement attiré plus de jeunes artistes spontanément désireux de soumettre leur travaux à la critique que de public en
quête de dédicaces. Devant la variété et la richesse des productions, le dessein d’un collectif lyonnais d’auteurs de BD, réunis dans une publication commune, devint de plus en plus net.
SHORT STORIES L’ouvrage, dont la sortie est prévue durant l’hiver, recensera une quarantaine de noms, dessinateurs et scénaristes confondus - tous professionnels en devenir - et une trentaine d’histoires de deux à dix planches. Chacune d’elles se présentera comme un mini-album : une page de couverture avec illustration, titre et auteurs, complétée au verso par la présentation et les contacts de ses créateurs. Une sorte de CV collectif en 256 pages, offrant à certains la chance d’être publiés pour la première fois, qui sera édité à 2 500 exemplaires. Un bien bel objet, regroupant des styles très différents, avec comme point commun la grande qualité des œuvres publiées.
rt et de Soie Lyon et les Villes d’A 12 31/ au 10 du 24/ erie Regard Sud propose Abdellah Zerguine et la Gal tres, conférences autour con ren s, plusieurs exposition s de nombreuses villes dan de la thématique de la soie Saint-Etienne ...) (Lyon, Clermont-Ferrand, / ou 04 78 27 44 67 sud ard /reg net www.centon.
J. T.
Actu Le Projet Bermuda (édité par la librairie Expérience) Sortie Hiver 2006 Renseignements Librairie Expérience 5 place Antonin Poncet (2e) 04 72 41 84 14 Illustration Bandeau Pierre-Louis (misterbouvier.com)
agenda culturel pass kiblind Chaque année, Kiblind propose un pass culturel pour tous les curieux qui souhaitent découvrir l’environnement artistique de l’agglomération lyonnaise. Petite séléction de l’actualité de nos partenaires...
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agenda
27 novembre > 03 décembre :: Le Point du Jour :: Philoctète_ 23/11 au 5/12 :: Les Ateliers :: Hiver_ 21/11 au 3/12 :: Nouveau Théâtre du 8ème :: « Sur les pas de Tadeusz Kantor »_ 20/11 au 8/12 :: La Renaissance :: Les Veilleurs de jour_ 29/11 :: Les Clochards Célestes :: La Mouette_ 23/11 au 7/12 :: Espace 44 :: Contes et danse de l’Inde_ 28/11 au 3/12 § Le Toboggan § Althought I live inside my hair will reach towards the sun_ 28/11 au 1/12 )) marché gare (( Le Ministère des Affaires Populaires + Sofa So Good_30/11 )) Ninkasi (( Le Maximum Kouette + Pause_ 30/11 )) Hot Club (( Jean Baptiste Hadrot Trio_28/11 )) L’Épicerie Moderne (( King Khan & his Shrines_ 29/11 )) A Thou Bout d’Chant (( Koumekiam_ 30/11 au 2/12 )) Salle des Rancy (( Le Cirque des Mirages_ 1/12 au 6/12 )) RED HOUSE (( Hot Rats_01/12 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
04 > 10 décembre :: Le Point du Jour :: Philoctète_ 23/11 au 5/12 :: Nouveau Théâtre du 8ème :: « Sur les pas de Tadeusz Kantor »_ 20/11 au 8/12 :: Iris :: Déshabillez-moi_ 8/12 au 23/12 :: La Renaissance :: Radio Tricot_ 5/12 et 6/12 :: Les Clochards Célestes :: La Mouette_ 23/11 au 7/12 :: Espace 44 :: Le Joueur d’échecs_ 5/12 au 22/12 § Le Toboggan § Les Nouveaux magnifiques_ 5/12 Puzzle Danse_ 7/12 )) Ninkasi (( Le Périscope Tour : Kaolin + Rhésus + Maczde Carpate_ 5/12 )) Hot Club (( Gipsy Groove Gang _5/12 )) A Thou Bout d’Chant (( Bergamote_ 7/12 au 9/12 )) Salle des Rancy (( Le Cirque des Mirages_ 1/12 au 6/12 )) RED HOUSE (( Empire_ 08/12 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 Lumières, entre arts et sciences Conférence_ 9/12 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
11 > 17 décembre :: Les Ateliers :: La Tour de la Défense_ 16/12 au 22/12 :: Nouveau Théâtre du 8ème :: Nuit ARFI_ 15/12 :: Iris :: Déshabillez-moi_ 8/12 au 23/12 :: La Renaissance :: Madame Barnes_ 14/12 et 15/12 :: Les Clochards Célestes :: Ça va ! Cabaret des Enchantés_ 13/12 au 23/12 :: L’Élysée :: Playback_ 12/12 au 16/12 :: Espace 44 :: Le Joueur d’échecs_ 5/12 au 22/12 § Le Toboggan § Ha ! Ha !_ 12/12 et 13/12 May B._ 15/12 )) marché gare (( Elm & Gracenote + Jade_15/12 )) Ninkasi (( Dillinger Girl & Baby Face Nelson + Marie Modiano + Katel_14/12 )) Hot Club (( Trio FO _14/12 )) A Thou Bout d’Chant (( La Blanche_ 14/12 au 16/12 )) RED HOUSE (( Namastae_ 15/12 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
18 > 24 décembre :: Le Point du Jour :: La Cantatrice chauve_ 18/12 au 22/12 :: Les Ateliers :: La Tour de la Défense_ 16/12 au 22/12 :: Iris :: Déshabillez-moi_ 8/12 au 23/12 :: La Renaissance :: The Singing Horse_ 18/12 au 23/12 :: Le Toboggan :: Mémoire vive_ 19/12 :: Les Clochards Célestes :: Ça va ! Cabaret des Enchantés_ 13/12 au 23/12 :: L’Élysée :: Exit_ 20/12 au 22/12 :: Espace 44 :: Le Joueur d’échecs_ 5/12 au 22/12 Jacques et le haricot magique_ 24/12 au 7/01 :: Le Croiseur :: Postbabelcircus_ 18/12 au 23/12 )) Ninkasi (( Scène découverte : Arpad Flynn + The Mockings_ 20/12 )) Hot Club (( Monsieur Z _21/12 )) A Thou Bout d’Chant (( Léo d’en bas_ 21/12 au 23/12 )) RED HOUSE (( Sexie Sadie_ 22/12 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
25 > 31 décembre :: Iris :: Déshabillez-moi_ 30/12 et 31/12 :: Espace 44 :: Jacques et le haricot magique_ 24/12 au 7/01 )) A Thou Bout d’Chant (( Réveillon_ 31/12 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
>>> Lieux Partenaires THéâTRE // LA RENAISSANCE, 7 rue Orsel - Oullins, 04.72.39.74.91/L’ÉLYSÉE, 14 rue Basse Combalot (7e), 04.78.58.88.25/ LE NOUVEAU THÉÂTRE DU 8e, 22 rue du Cdt Pégout (8e), 04.78.78.33.30/LE POINT DU JOUR,7 rue des Aqueducs (5e), 04.78.150.180/LES ATELIERS, 5 rue Petit David (2e), 04.78.37.46.30/LES CLOCHARDS CÉLESTES, 51 rue des Tables Claudiennes (1e), 04.78.28.34.43/L’ESPACE 44, 44 rue Burdeau (1e), 04.78.39.79.71/L’IRIS, 331 rue F. de Pressensé - Villeurbanne, 04.78.68.86.49 MUSIQUE // A THOU BOUT D’CHANT, 2 rue de Thou (1e), 04.72.98.28.22/CASA MUSICALE, 1 chemin de Fontenay - St-Cyr-auMont-d’Or/HOT CLUB, 26 rue Lanterne (1e), 04.78.39.54.74/LA MARQUISE, face au 20 quai Augagneur (3e),04 .72.61.92.92/LE MARCHÉ GARE, 34-36 rue Casimir Périer (2e), 04.72.40.97.13/L’ÉPICERIE MODERNE, Place René Lescot – Feyzin, 04.72.89.98.70/ NINKASI, 267 rue Marcel Merieux (7e), 04.72.76.89.00/SALLE DES RANCY, 249 rue Vendôme (3e), 04.78.60.64.01
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Bazart
agenda
01 > 07 janvier
:: Espace 44 :: Jacques et le haricot magique _ 24/12 au 7/01 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03 // IAC // Anthony Mc Call _ 10/11 au 07/01 °° INSTITUT LUMIÈRE °° Rétrospective Fritz Lang _ 26/09 au 7/01
08 > 14 janvier :: Iris :: Ni une ni deux_ 12/01 au 20/01 :: L’Élysée :: L’Appétit du pire_ 10/01 au 13/01:: Espace 44 :: Caïn contre Caïn_10/01 au 21/01 )) Salle des Rancy (( Dany Bar_ 12/01 au 17/01 )) A Thou Bout d’Chant (( Mauguiere_ 11/01 au 13/01 // Musée des Beaux Arts // Jacques Stella_ 16/11 au 19/02 // CHRD // ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03
agenda culturel pass kiblind
DANSE // LE CROISEUR, 4 rue Croix Barret (7e), 04.72.71.42.26/LE TOBOGGAN, 14 avenue Jean Macé – Décines, 04.72.93.30.00 CINEMA // INSTITUT LUMIÈRE, 25 rue du Premier Film (8e), 08.92.68.88.79/ FESTIVALS DE VILLEURBANNE - AU CINÉMA « LE ZOLA », 117 cours Émile Zola – Villeurbanne, 04.78.93.42.65 MUSÉE // CHRD, 14 avenue Berthelot (7e), 04.78.72.23.11/INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN, 10 rue du docteur Dolard – Villeurbanne, 04 78.03.47.00/MUSÉE DES BEAUX-ARTS, 20 place des Terreaux (1e), 04.72.10.30.30 RETROUVEZ LES CONTACTS DE NOS PARTENAIRES SUR www.kiblind.com
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Bazart
Le Ki
chronique du Ki
E
intergalac killians
ncore un matin où mon Sud manifesta son désir d’indépendance à mon Nord, me contraignant à interrompre ma grasse matinée pour aller pisser. Pourquoi les prises carrées ? Pourquoi les points cardinaux ? Pourquoi le demi ? Pourquoi la religion ? Pourquoi pas le pain grillé le matin ? Pourquoi 35 £ les 2 heures de train et 7£ les 2 heures de bus pour aller au même endroit ? Pourquoi on est si con ? Pourquoi on parle pas tous en Gaëlique ? C’est à bord de cette caravane irlandaise qu’ils partirent en quête des étoiles. La première chose qu’ils rencontrèrent fut un vilain petit nuage gris qui ne serait jamais destiné à devenir un superbe cumulonimbus mais condamné à subir la malice des vents lunatiques tant que le cycle de l’eau le maintiendrait dans son état. Ni Dieu ni maître. Ironique. Alors que la température chutait de plus en plus, Elliot sortit son capuchon, la couverture et la bouillotte pour qu’ils puissent affronter l’ambiance « cool » qui se précisait. Parfois ils croisaient des jeunes volatiles plus ou moins versatiles aussi bien attachés au « v » qu’à la traversée en solitaire. Leur conducteur, vieux postier gréviste sur le tard, semblait possédé par son attelage de dauphins sauvages, hurlant sans
cesse des syllabes, censées encourager les jeunes mammifères, dans une langue muette à leurs oreilles. Pour Léa ça ne changeait pas vraiment de ce groupe islandais chantant en Fjord, et de toute façon la cueillette des poussières étranges mobilisait toute son attention. Soudain elle fut devant eux. Imposante à cette distance, la peau crevassée mais si belle, si lumineuse. La lumière lunaire est peut-être l’une des plus belle baignades que l’on puisse trouver, surtout lorsque vous ramassez des sylvains, cachés sous la mousse encore et toujours humide. En dessous d’eux quelques glisseurs de tempête se reposaient sur les nuages, attendant avec une impatience feinte le début de l’orage. Fille aime ton garçon. Le cocher entama sa descente en vue d’un premier ravitaillement. Elliot pensait à tous ces fromages verts, qui faisaient la réputation de l’astre féminin, se demandant si leur goût serait celui du cheddar. Puis, ils se posèrent. Elliot descendit d’un bond puis proposa sa main à la douce qui se sentait Cendrillon. Alors il lui offrit la lune et plus rien ne fut pareil. Trèfle et rousse. /kiss and lol. M. S.
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2 - A quoi donne accès précisément le Pass Kiblind ? Le Pass Kiblind garantit, pour chacun des abonnés, et sur l'ensemble de la saison : - 1 place gratuite dans chacun des théâtres (Le Point du Jour, Les Ateliers, Le Nouveau Théâtre du 8ème, La Renaissance, L'Iris, Le Toboggan), dans chacune des salles de concert (Ninkasi Kao, La Marquise, Le Hot Club de Lyon, L'Epicerie Moderne, Le Marché Gare), et au cinéma de l'Institut Lumière. En bonus, vous aurez également une invitation pour l’un des deux festivals de cinéma suivant : Le Festival du Film court de Villeurbanne ou les Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-Américain. - 1 invitation à chaque vernissage du Musée des Beaux-Arts et du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, ainsi qu'une entrée gratuite permanente à l'Institut d'Art Contemporain. Les invitations aux vernissages seront communiquées par courrier. - Le tarif réduit chez nos 15 partenaires ainsi que dans 7 scènes découvertes (Théâtre des Clochards Célestes, Espace 44, Théâtre de l’Elysée, Casa Musicale, A Thou Bout D'Chant, Le Croiseur et la Salle des Rancy). En réalité, le Pass Kiblind, c'est + de 15 places gratuites.
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6 - Que faire si je suis dans l'incapacité de me rendre au spectacle pour lequel j'ai réservé une place ? Le bon fonctionnement du Pass Kiblind repose sur la confiance entre les abonnés, les partenaires et l'Association Kiblind. Nous vous prions donc de prévenir, dans des délais raisonnables, le lieu concerné. Attention : dans le cas contraire, le lieu se réserve le droit de considérer votre place gratuite comme étant utilisée.
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