Kiblind#33

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SOMMAIRE

ÉDITO VU PAR... Jean-Louis Brossard REVUE DE PRESSE Designed By ARCHITECTURE Philipp Schaerer DOSSIER My Music 2.$ GLOBE Heal The World PAGES BLANCHES Château-Vacant Vincent Broquaire Matthieu Gafsou Fred Calmets Arbitraire

6 8 Jean-Louis Brossard 10 Designed By 12 Philipp Schaerer 14 My Music 2.$ 20 Heal The World 23 Château-Vacant Vincent Broquaire Matthieu Gafsou Fred Calmets Arbitraires

Direction artistique > Klar (agence-klar.com) Avec la participation de : Arnaud Giroud (pitayadesign.com) + Kinga Sofalvi (kingasofalvi.com) + Simon Bournel-Bosson (simonbournel.blogspot.com) + Marie Bienaimé (blog.mariebienaime.fr) + Claire Panel

COUVERTURES / CHÂTEAU-VACANT Le trio montréalais Château-Vacant, composé de Yannick Calvez, Lémuel Malicoutis & Baptiste Alchourroun, aime les mains et leurs multiples facultés : dessins, sculptures, gravures, explosions. La création en deux temps qu’ils nous ont fournie en est la preuve, issue d’un travail sur le bois. www.chateau-vacant.com

STAFF /

Directeur de la publication > Jérémie Martinez Rédacteurs en chef > Jérémie Martinez + Jean Tourette + Gabriel Viry Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Maxime Gueugneau + Olivier Trias + Matthieu Sandjivy + Yann Dory + Marine Morin. Merci à Anaïs Bourgeois + Franz Bone + Nicolas Courty/ Librairie Expérience + Guillaume Vonthron Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry + Photographe : Julien Soulier + Styliste : Alix Devallois + Hair : Stéphanie Farouze + Remerciements : Agence Makeintouch

LOUCHE ACTUALITÉS

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PRINT Face B Blood Song + Bruit de fond + + Graphisme en France + Le Joueur + Les Couloirs du temps + Mode de vie

36 Face B Blood Song + Bruit de fond + + Graphisme en France + Le Joueur + Les Couloirs du temps + Mode de vie

Le magazine Kiblind est édité à 40 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 RCS Lyon / 27 rue Bouteille - 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com

ÉCRAN French touch + Wetback Mountain + La Cinémathèque dans son salon + Le Bon vs. La Brute + Frozen Synapse + Call Of Duty + World Of Warcraft + NBA 2K11 + Fable 3 + Vanquish

40 French touch + Wetback Mountain + La Cinémathèque dans son salon + Le Bon vs. La Brute + Frozen Synapse + Call Of Duty + World Of Warcraft + NBA 2K11 + Fable 3 + Vanquish

Le magazine est diffusé à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Nantes, Lille, Strasbourg, Bruxelles et Genève. Ce numéro comprend un supplément spécial pour la région Rhône-Alpes.

CAHIER MODE Moi L’Instant pub Blind

ISSN : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. Wilkommen Achille, futur talent. Contact : redaction@kiblind.com

BAZART

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ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES

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Relecture > Frédéric Gude + Anaïs Bourgeois Directeur de la communication > Gabriel Viry Directeur commercial > Jean Tourette

INFOS/

Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr

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KIBLIND N°33 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 10

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ÉDITO

QUOI DE NEUF DOCTEUR ?

T/ M. Sandjivy I/ S. Bournel-Bosson

Si on prend une date au hasard, comme le 8 novembre 2010 et qu'on se demande ce qu'il s'est passé ce jour-là voilà ce que l'on pourrait trouver. En vrac, 250 millions d'euros de fraude aux allocations familiales, une lutte entre Google et Facebook, des attentats et des élections, une baisse encourageante de la mortalité due au cancer et la naissance du fils de Laurence Ferrari. Telles sont les actualités courantes du monde, et si le montant de la fraude représente 68% de plus qu'en 2006, ce n'est pas une augmentation mais simplement un renforcement des contrôles. Demain, je prédis un scandale politico-financier impliquant des grands groupes et des collabo...rateurs, des morts en Haïti et une grosse production avec Bruce Willis feat. 50 Cent. En fait, il ne se passe rien de nouveau et ça fait des années que ça dure (sauf pour l'OL). La mode, inlassablement revient sur elle même, comme un boomerang attaché à un jokari. L'informatique n'étonne plus, elle est juste plus belle et confortable. Tout le monde écoute la même musique de gaga et regarde les mêmes films. « On voulait voir les bleus gagner », diront même les plus cyniques à la sortie d'Avatar. Alors bien sûr, on pourrait mettre une salopette, partir à la campagne pour boire du thé équitable, faire des câlins à son amour et caresser son chien. Ou alors on pourrait lire les pages qui suivent et découvrir que tout cette monotonie « mainstream » est très intéressante, que Picasso ne s'est pas découvert un passion pour l'ébénisterie et qu'à Rennes on ne fait pas que jouer au foot. En temps de crise, Kiblind mise sur le bois. Et c'est déjà pas mal. Bonne lecture.

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J-L BROSSARD

QUAND ILS ONT DÉBOULÉ À RENNES, AUX TRANSMUSICALES, PAS GRAND MONDE NE CONNAISSAIT DAFT PUNK, AMADOU & MARIAM, BOYZE NOIZE OU TTC. COFONDATEUR ET DIRECTEUR DU FESTIVAL, JEAN-LOUIS BROSSARD N'A PAS INVENTÉ MYSPACE MAIS RESTE UN INCROYABLE DÉNICHEUR DE TALENTS... Itw / G. Viry Visuel : Affiche édition 2010

Kiblind / Quelle est la particularité des Trans par rapport à d'autres festivals de musique ? Jean-Louis Brossard / Pour partir de l'historique, le festival est né, en 1979, de l'association (Terrapin) que nous avons créée pour montrer la scène rennaise aux Rennais. On a organisé un événement, pendant deux jours, qui n'était pas du tout professionnel mais a très bien fonctionné. Du coup, on a décidé de renouveler l'expérience et, pour des raisons simplement liées à nos emplois du temps (on était étudiants, libraire ou disquaire), on a décidé de l'organiser en décembre. Entre temps, l'un des groupes, Marquis de Sade, a explosé. Des artistes et des maisons de disques ont commencé à nous contacter. Et pas mal de médias, dont Libé, se sont intéressés à la scène rennaise et à ce festival atypique qui ne présentait que des artistes inconnus. Il faut rappeler, à l'époque, que les festivals étaient peu nombreux : il y avait quelques événements l'été mais peu de festivals en salle, hormis le Printemps de Bourges, davantage orienté sur la chanson que sur le rock. K / Aujourd'hui, c'est l'excès inverse ? JLB / Oui, mais c'est bien : chacun a le droit de faire son festival à sa mesure. Et personnellement, ça me permet d'aller voir, chez mes camarades, des choses que je ne verrais pas ailleurs ou bien des artistes connus sur des grosses scènes. Aux Trans, il nous est arrivé de faire quelques « têtes d'affiche », mais c'est venu bien après et ça reste, de toute manière, exceptionnel : en 2004, par exemple, on a accueilli les Beastie Boys parce qu'ils me « devaient » un concert. Ce fut d'ailleurs le seul festival qu'ils ont fait en France. C'est important car ce qui me dérange, en revanche, c'est de voir une programmation


VU PAR

identique dans tous les festivals. À Rennes, on continue de demander une sorte d'exclusivité aux artistes: s'ils viennent aux Trans, ils ne vont pas ailleurs...

Kanye West, sera en résidence, pendant le Festival, à l'Aire Libre, dans la salle qui avait accueilli, il y a quelques années, la création de Katerine, avant qu'il ne fracasse tout.

K / Les Trans sont toujours très réputées pour le « défrichage » d'artistes...

K / Le festival est déjà réputé à l'étranger mais, en plus, vous l'exportez ?

JLB / Au début, on programmait essentiellement des artistes locaux, puis ça s'est progressivement élargi. D'emblée, on s'est beaucoup intéressé à la scène européenne, dans sa globalité, ce qui explique qu'on ait eu des artistes italiens, belges ou suisses avant même notre premier groupe anglais. Le point commun, c'est que personne ne les connaissait. Je me souviens avoir rencontré Stéphane Eicher parce qu'il était venu avec un groupe suisse féminin, Liliput. Il ne faisait que les accompagner, je ne savais même pas qu'il jouait de la musique ! Hier comme aujourd'hui, ce qui nous importe, c'est de programmer uniquement les artistes qui nous plaisent. À chaque fois, donc, ce sont des coups de coeur.

JLB / Une des premières choses que l'on a initiées, c'était à La Réunion : on était parti avec des artistes rennais et on avait organisé, sur place, des résidences avec des locaux. Ensuite, on est allé au Bylarm, en Norvège, où on avait amené, à l'époque, X Macheena et Sonic Machine ; puis à Neuchâtel, en Suisse. En 2005, on a participé à l'année croisée France-Chine, à Pékin : avec l'appui des Ministères de la Culture et des Affaires étrangères, on a organisé un festival de rock en plein air : une première mondiale en Chine ! Ça a représenté un énorme travail, mais l'événement a été une grande réussite au niveau musical et humain. Cette année, on a été en République tchèque, puis en Russie. Selon l'événement, on apporte, dans notre besace, des artistes rennais, français voire internationaux. À Moscou, par exemple, j'ai programmé Yuksek, Matthew Herbert ou Dizzee Rascal.

K / La programmation, c'est toujours vous ? JLB / Oui, effectivement, sauf pour la partie danse. Concrètement, tous les ans, je vais chercher des artistes sur d'autres festivals, j'écoute de la musique en permanence, je reçois des disques... J'utilise évidemment Internet, qui est un nouvel outil mais qui n'a pas changé l'esprit du festival ni l'envie de faire venir des groupes du monde entier. On a accueilli beaucoup d'artistes sud-américains, par exemple, avant d'avoir Internet. Maintenant, c'est évident qu'on reçoit plus de liens de groupes aujourd'hui que de disques ! K / En quoi consiste l' « accompagnement » proposé aux artistes ? JLB / Il y a plusieurs choses. Depuis l'origine, on a toujours accompagné les artistes locaux programmés pendant les Trans pour qu'ils puissent jouer dans les meilleures conditions. Concrètement, on leur propose des résidences, à l'Ubu (la salle de concerts gérée, toute l'année, par l'association) : elles durent normalement deux jours et se terminent pas un filage, auquel je participe, qui permet de faire un debriefing. Parallèlement, depuis neuf ans, on organise la Tournée des Trans, pendant laquelle on fait tourner sept groupes sur dix-huit dates dans le Grand Ouest. Enfin, à côté de l'accompagnement des artistes locaux, on organise également, pendant le Festival, des créations. Cette année, par exemple, Stromare, un artiste belge, dont le morceau Alors on danse a été remixé par

K / Vous nous faites une petite sélection pour la prochaine édition ? JLB C'est compliqué : je les aime tous ! Mais parmi les choses que le public ne connait pas du tout, il faudra aller voir Ava Luna, Outasight ou Dengue Dever, un groupe américain dont la chanteuse, cambodgienne, chante en khmer. De manière générale, on aime les choses très nouvelles et l'originalité, avant tout. Il y a aussi Roky Erickson, une de mes idoles, qui a passé pas mal de temps en HP ou en taule, mais a gardé une voix fabuleuse. Il fera son premier concert en France et sera un peu l'« ancien » des Trans, car tous les autres sont des nouveaux groupes. À ne pas rater, non plus : Gonjasufi, un artiste américain, complètement barré, signé sur le label Warp, Connan Mockasin, M.I.A. iu Systema Solar, un collectif colombien qui mélange cumbia, hip hop, ragga, électro. Bref, le public va danser jusqu'à, au moins, 4h20 du matin... Les Transmusicales de Rennes, c'est du 8 au 12 décembre : une centaine de concerts, 5 lieux, une programmation danse hip hop, le « jeu de l'ouïe » (conférence thématique suivie d'un live), etc. Les Trans, c'est aussi toute l'année : à l'Ubu, la salle de concerts rennaise dont l'association prend en charge la programmation, dans l'ouest de la France (Tournée des Trans, Trans dans les prisons, etc.), à l'étranger, etc. www.lestrans.fr

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À DESIGN, U D E L A UE ION INTERNAT RTE LA PREUVE Q E BIENNALE O PP 7 IONALE A DANT LA EN ATTEN E, LA PRESSE RÉG L'AGRÉABLE... rET ttes de sa NN es « rille t, d e r SAINT-ÉTIE ONVERTIT À L'UTILE » re o a z p ri au cho is à pré C s m E lé a e S p n S u n e a Y T omm effet des c LE PA un peu c euxième ine », «

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Bref, le u be bien: au-delà investis da -Etienne : pour é e Parisien insi, argée, be à St m h in (L c h to 19/7 ; « La p » » s, u e y rè a x m og se .A Le Pr e D pobis re Cécile faire? », e culinai accessible ules » (L ue une a rtain « sn bloggeus son premier livre des véhic artout et constit e ce sait aussi se rendre you vient d'inu q ien, ris Cau sort e Pa lé Le ô p tr n re », by mi-octob ner Stéphane design est llement peu con ristophe sig e, Design euble à modifier desig n te 2/8 ; « Le ésente la maiso Ch ns l'Aub n a m r o d r ti pr su e a ie u ic r ll ie N m e th », te p Mat matière pre rier ue en kit it comp écologiq 9 ; « Le design et « ouv : venter « le i-même », dont la avan» lsace do r e 'A si L Matin, 1/ ée Peugeot is p r so ouble obert au mus 9; maître ta s’expose x », L'Alsace, 5/ u Petit R ob- et décore n carton, a un d ble Hett, « r jouer a e à Sochau jours pour être à l' u , o Modélisa u re p . a é , e iè h b » m tre », rc n re re a g ce d p si m « Qua an n ie e nd d n r te h o u « c d de la n lient o , c'est logie, lide et b la pointe 20/09 ; « Desig rnet, le c ir, r te du design elà de la termino 10 tage : so s In e le b r ir L'Est Écla isse habiller pa ta fa su l la rée ues, », u-d 20 Évian se Miyake en temps ble (« bibliothèq ur Issey dance : « e suel »... A n d u te t e e é, 22/9 ; le créate je n s ér rm u n Lib u fo a hiné (…), d n révèle son me ncs en Le Daup % des Français e a rs t si b e si ri n u a g 90 m o  P si n p o e e s c tio tro L 000 des d nsole , Le « Décora s objets design card, ons (74 asses, co le rappel s ». En Savoie si b jugent le n e n e n ourrier Pi du o n C im m Le so d e », e chers aine uvell ne fois »), les en grâc Le retour », Sud les dom our la no sey chiens lé s) puis, u s p il le 28/9 ; « u a e maison v ib to la a m ss à tr o m re ng tu a p s shoppi ici la fu avoir é s'enfl e par Is 10 ; « Vo Le binaison . Après Ouest, 4/ d francilien », le deDauphin Evian » dessiné Su e Bour- té, la décoration n bilier », E Orchestr o prison du . le Un » il m « ! ; te u le u n d u o 5/10 ec r o b av n, c u ie ue « ris te p d iq Pa us sec ce, e so Ultra p, tro de la m concert qui joue dans le « ane Mathieu lan , ke: « tro hibe la « cabine mes en a it k iy ue n iq M e des légu s bl pu le h e La Ré Le JSL ex ologiqu à Pau », sign » et ner Stép c e le g é d , si , e n 11/10 ; « r u , demain n o a rk es g e is v o né g ue « ma om, O des Pyré « nou à modifie meuble st ient presq ôté, une dont le n métal, dont le c ra » , premier fe » w ême », L'E s ie s i-m u V so ro o s r n re re ndre 0 eu grue et déco . Hett : Re ce, fluides » à 100 00 de l' « architectu e vertéée... aux /10 ; « C « lignes Éclair, 12 et usuel », L'Alsa re ud  st destin S nn é e , bj lo ir er e n o ll gu a sp c la 'e rs in s: la beau l’o u a est Palace e de-M nt « à blier q tla u n b o 16/10 ; « s », La Charent o s ur Nice  m lu e M p ss . e le A des étoi d Oural, arin » Po d'un tiers. design que » r n m li a « h re « Moura c ; è le 0 n, if e /1 sig d e m 16 qu rtie am ée De Libre, e au r de Pang au World onstate contribu i- brale du m maison semble so tre les directeu rton Ouest c ire un ca ix du Nord, perware en a p la , m u is T « a la prêt à fa Vo , s m à e La n d », ti g » Ma Forum x de luxe oppin ction mpa » sh -fi e sy u cadeau l'Avent c la d designer n 24 « e ie « ; c le 0 sc r de 20/1 de homas, alaxie, r en grâ lm g u fi calendrie T et rs par to z la e e lla t h r do dans un e c « s nds de Willy million de ment n sen che, vendu un sign », La Dépê ut grands fo erre, se foutant », notam s connu pour so De n le ve so po e ro Porsche T ét m la La m s d'hom (...) plu 21/10 ; « 000 du design », a choisi trentaine e pour ses qualité son lille3 0 ; « Une is ses a lair, 21/1 mps », u rm q so Nord Éc te te é d ir du de la fê ux dans l’a Il invite cabine s nouvea Le /10 ; « Le rieur ». té le JSL, 24 es du design », n 'i d 0. ism /1 snob

Parisien,

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REVUE DE PRESSE

lus large Ikea ». P gn pern si a g a desi n m « dans u certaines villes, le , le cri dustriel » s « n in : a é te d è ss t, n a n la e p p « m la u in d r rl s e e r v ce libére mps, B ant à sau iller les conscien met de se t fait, en leur te e, contribu éve « n it o int-Étienn o l' a d S e comm cas de 9, 0 de l'ork » le r 0 e 2 st 'e n rm e C o . transf Milan. augurée « in u , o à n g v e écolos ».. si é e st e si l du d e du D ans un elle con au amira ù la Cité o se planter d , is s) à a Quand rè e u v g il « lo c ro c e  P lat en ose Cé venue le ique » (L estit sans m du choco comme le prop tion ali- est de o n o c é v t a », loppemen la municipalité in y comire, la cré brioche ,« er culina reux adeptes et uel rs n q u g le le si il r é a u d r o , n Cau à taille nomb ing p te e v it d li u ! »): selo e u q it d ir r, fa d t te comp (« c'est éplaçan té d û mentaire » o t é c se o h it p n fo é ra 'e le u e, qu aussi pris dans , l'établissement a t, démontr , l'objet design, s'ajouten ien rcément e d ls fo e ti in u o s is q u a u x q c p u a le e e s d d à la è ro c » n u e x s 'e , 998 illion ns d it-il, n'e rmé en 1 » est 40 millio 9 à 11 m ge expoo « F mère so , t. le e a v n a n ie ta estra 'un n avec la B uel. Mais davan e grisou ble Orch le prix d s » (La  « Vegeta nn sd re a p o le u t n , e o e c g so h d x ic u rs fite Autr de b assé, au designe t p « n e 1 le u 1 ville pro s e jo n d i la a sée, d rayon, c composé  des Pyrénées) qu c » e li é d b g é s u v p p ue ments ux cou succès ru 'a i u st ra q n v i « Républiq « s n » e evie ne, ui du -poivron ue avec d Lille ne d esign ujourd'h e a u q la musiq t « une trompette t n n a lo du d vio é. Av on ou un « nde cité de la Cit » ra g taux », d is s e b opole le n a , u -r rt rimba conce la métr n tour, « so , à ir la un « ma ». Pour chaque c rn »), la rd  É u les « ma elon No le3000 du desig (s en poirea alimentent sur cal, n fi vivier lo à Pau, son Lil s s' sur son r musicien » et de passage épouillé veut ois, te p m m is o ux t d peut c puis tro e le D il v . » gn chés loca ils ont sûremen r si , un peu la « prêt à explose udio Pangée De n st fi septembre r la salle sentait n le e ple, n « ca par exem tonnes de carto ur les étals, Centrifugeuse. o p , rt 0 La r Dama a p recycle 1 s re carotte : ie urn r et N vie », fo e mobilie IG e d d S t s s n E e e c D m iè p U n'est pas simple t réaliser 400 00 mètre ge de 2 5 ème », CITÉS D la n n il a g v h si c n e d sa u du r« ée, à th   constitue ec des « ruelles Le boom intérieure et priv un e av près Nord t même ir , 'a e a » d ff » , s a c é li e ré rr b n a p u u c p « rd fin e n , ta c e u a re l'esp monté are », ns de que dans arante a it une « g . La création sera uatrième u st q e v a in n q o gn é » Éclair, « ivement, le desi e « march à l'occasion de la conomie é ss , nts, mêm l' e re re r g b m e su m ro e ip P m v u . » les éq st a  no d Foru rl 'e t e o n ural, die W u O a m u e d is b d l'urban Moura , édition t re rche du n b e o h eu la to c d c re , o la sable ébut ise un p lorsque suelle. D us propose respon e Pangée, relativ u avec s a è ç tr e s pu fair cteur d sien no it priori pa ri re a . s a v le a  P s e n n L fa da rait it » ple, « si o t-première s, on l'au par exem portée : n e r a la e rr v k e a te o d e n lo e d » age ur re prison ommes un « voy r que po blase sur e « future aux des p is la c ié e ré d d p é d » son le de coulisses sienne : l'espace ou coller urs Sud Inuti ari rra toujo ur Patate n Côté e u 'u o si d p n o i n o région p rt M n r, so o a ti st le ra ri b o T se sem déc s design, aux aux une friteu Philippe Starck. familles r e (« meuble rr su n a r b ie te il s c p le n m a fr pas co « seuls ù st o 'e ), n » . n .. soignée t » qu'o rappellen fenêtres

Y B D E N G I DES . Vir y

Texte: G

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PHILIPP SCHAERER PHOTOGRAPHIE ET ARCHITECTURE FICTIONNELLE Texte / J. Tourette Visuel / BILDBAU #20a ©Philipp Schaerer

L'architecture contemporaine ne surprend plus par son extravagance. Au contraire, c'est cette fantaisie des formes et le traitement inattendu des matériaux qui généralisent une sorte d'attente auprès du public. Comme dans une galerie d'art, l'oeil qui regarde la ville moderne va se focaliser sur les constructions qui étonnent. Il veut être surpris ; on l'y a habitué ces dernières décennies. Ce qu'il voit de l'architecture n'est plus seulement la science qui consiste à faire tenir des murs dans la finalité d'une habitation ; il veut juger du beau ou du laid dans ces oeuvres en trois dimensions qui composent son musée quotidien. De l'esthétique. Sans quoi l'immeuble reste un immeuble invisible, et la part d'artistique qui caractérise essentiellement la discipline n'est plus accordée qu'aux bâtiments qui attirent l'attention. Cette éducation devenue une habitude, la question de la possibilité technique d'une construction improbable n'est plus mise en doute. Pas plus que la capacité à habiter et l'accès au confort nécessaire ne laissent place à l'hésitation. C'est devenu un acquis : tout délire d'architecte repose forcément sur des bases physiques bien solides,

même si elles restent inaccessibles au premier regard. Si l'habillage est insolite, les fondements doivent être bien rigoureusement classiques. Et comme tout est devenu possible, il est alors si facile de se laisser abuser. Les travaux de Philipp Schaerer soulignent cette dégénérescence de la perception portée sur l'architecture contemporaine. Et ce, en utilisant le meilleur agent du vraisemblable : la photographie. Pourtant, Philipp Schaerer n'est pas photographe, mais bien architecte. Après une formation en architecture à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), il décroche son diplôme en 2000 et devient un proche collaborateur du prestigieux bureau Herzog & de Meuron. Passionné par l'image, il se spécialise en design architectural assisté par ordinateur. Et de ce goût pour la manipulation informatique naît en 2007 un nouveau projet artistique : Bildbauten, littéralement « image construite ». La série Bildbauten repose sur la crédibilité accordée à la fois à la photographie et à l'architecture. Plus que n'importe quel artefact, la photo apparaît comme une preuve de l'existence de ce qui est montré. Associée à l'architecture


ARCHITECTURE

et sa rigueur concrète, elle produit des images dont la réalité se présente spontanément comme irréfutable. Et si cela fonctionne, c'est que la première pensée qui surgit à la vue d'une de ses constructions fictionnelles n'est pas une réaction à l'absurde, mais un jugement esthétique. Car il n'y a en réalité ni photo ni architecture véritables, mais un montage digital d'images qui forme un ensemble vraisemblable. Le développement des technologies informatiques a fondamentalement modifié la relation entre image et architecture. En complément des supports conventionnels

reformuler la question de la différenciation entre réalité et images de la réalité. » Pour réaliser ses « visualisations », Philipp Schearer puise dans une base de données de plus de 40 000 images. Des photos qu'il a accumulées au cours des années et dont le nombre ne cesse de croître : paysages, maisons, immeubles, toitures, fenêtres, portes, revêtements muraux, matériaux, matières, formes, couleurs, décors, etc. À partir d'un croquis, il assemble ensuite les différents fragments qu'il a sélectionnés jusqu'à ce qu'ils fusionnent et se confondent dans

BILDBAU #02a ©Philipp Schaerer

PLUS QUE N'IMPORTE QUEL ARTEFACT, LA PHOTO APPARAÎT COMME UNE PREUVE DE L'EXISTENCE DE CE QUI EST MONTRÉ. ASSOCIÉE À L'ARCHITECTURE ET SA RIGUEUR CONCRÈTE, ELLE PRODUIT DES IMAGES DONT LA RÉALITÉ SE PRÉSENTE SPONTANÉMENT COMME IRRÉFUTABLE. généralement utilisés, du plan à la perspective, l'imagerie digitale et son résultat photographique sont de plus en plus fréquents. À tel point qu'il devient presque impossible de distinguer sur photo un bâtiment construit d'un projet en cours. Usant de la même technique, en forçant le trait, Philipp Schaerer joue sur la confusion des sens en recomposant une réalité excessive. « L'aspect principal de mon travail réside dans la création d'images qui reflètent une construction exagérée de la réalité. Aujourd'hui, les techniques d'imagerie digitale permettent de créer des images fictives quasiment indifférenciables d'une photographie réelle. Ce qui m'intéresse, c'est d'utiliser le même langage que la photographie pour

une texture nouvelle, de sorte que le montage devienne indécelable. Les unions insolites entre les matières et la juxtaposition d'éléments hétérogènes, toujours présentés en vue frontale, renforcent le côté ironique de la construction. Mais la prise de conscience de son absurdité, à partir de laquelle découle le raisonnement critique sur la véritable possibilité d'une telle réalisation, ne vient, encore une fois, que plus tard. La dictature des apparences est au centre des Bildbauten de Philipp Schaerer. Et cette série est finalement une critique de l'attitude générale qu'on a pris l'habitude d'adopter devant l'architecture contemporaine : celle de spectateurs.

BILDBAU #20a ©Philipp Schaerer

BILDBAU #21a ©Philipp Schaerer

www.philippschaerer.ch Philipp Schaerer: Bildbauten Éditions Standpunkte (2010) préfacé par Philip Ursprung et avec la contribution de Nathalie Herschdorfer et Martino Stierli

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MY MUSIC 2.$ EN MATIÈRE DE MUSIQUE NUMÉRIQUE, NE TENDEZ PAS L'OREILLE À N'IMPORTE QUI : PARLER DE CRISE, C'EST ENTENDRE DES VOIX CAR, DANS LES FAITS, LE MARCHÉ EST SIMPLEMENT EN TRAIN D'ÉCHAPPER À CEUX QUI L'ONT INVENTÉ. PETITE PHOTO DE FAMILLE, ENTRE RÊVES ET RÉALITÉ.


DOSSIER / MY MUSIC 2.$

Texte / G. Viry Visuel /S. Bournel-Bosson

Pincez-moi, je rêve, Sony l'a fait : après 31 ans de services et 220 millions d'unités, il vient d'annoncer l'arrêt du walkman. L'information est un retour à la réalité (oui, Sony fabriquait encore des baladeurs à cassette) et la fin d'un cycle qui s'ajoute au sommeil paradoxal de la musique : depuis l'invention de la cassette et de la copie privée, le partage de la musique est une succession de rêves, amplifiée par l'arrivée d'Internet, dont les réveils successifs prirent autant l'allure de fins de récré que, sur la tête de ses narcoleptiques, de lendemains de fête. Entrée en vigueur en 2009, dix ans après l'apparition de Napster, Hadopi commence à « riposter », depuis septembre, au moment où le marché légal prend justement de l'ampleur. Il reste la méthode Coué : 1. Oublier que le dispositif a commencé par le piratage d'une typo, pour son logo, qui avait conduit PC Impact à lui mordre la queue : « La Haute Autorité sera fondée à exiger la coupure de sa connexion Internet ! ». 2. Déplorer que 40 milliards de fichiers s'échangent encore, illégalement, au niveau mondial, chaque année. 3. Écrire enfin du bien de la « carte musicale jeune », lancée fin octobre et subventionnée par l'État, comme si les 12-25 allaient se ruer, à coups de bâtons, sur les carottes râpées. Soyons franc : Hadopi ne sera pas davantage un marchand de sable qu'un cocorico éveillant les consciences. En plus, la musique reste un marché dans lequel la balance pèse moins que les mains invisibles de ses forains. Lancés dès les premières années de l'Internet grand public, lorsque les geeks étaient encore des sans-culottes, les réseaux P2P illégaux ont réalisé un rêve qui a tourné court : lorsque Napster, Kazaa et consorts sont devenus, entre la case prison et la banque, des magasins virtuels. De plus, si les serveurs offshore

regorgent encore de plateformes illégales, le téléchargement a été « concurrencé » par l'arrivée, depuis cinq ans, du web 2.0. Souvent couplés, les réseaux sociaux musicaux et les sites d'écoute ont ouvert, en effet, un nouveau cycle. Quand Blogmusik (ex-Deezer) arrive, en 2006, sur les écrans français, c'est avec un rêve aussi bleu qu'une chanson d'Aladin : du streaming gratuit et illimité. Déjà, depuis 2002, nos amis teutons avaient réalisé, avec Last Fm, une utopie : celle d'une immense webradio (7 millions de titres) articulée à un vaste réseau social (30 millions de membres), basé sur le principe de la recommandation musicale. Vous aimez Phoenix ? Et hop, le site vous recommande 250 artistes et plus de 900 000 copains, dont Steffi Schoen, allanguie sur son profil en bikini (« Yeah, they are cool... »), prête à mesurer votre compatibilité... musicale. Pour Christophe Baillon, ancien directeur technique de Jiwa, la socialisation à partir de la musique est aujourd'hui mieux qu'un rêve : c'est une réalité. « À Jiwa, par exemple, on s'est rapidement aperçu que les playlists des utilisateurs avaient plus de succès que nos propres radios »...

DREAM STREAM

À travers ses réussites mais aussi ses ratés, le streaming est emblématique de la façon dont le glaive du marché, plus fort que la balance, a pénétré la musique 2.0, ou comment une technique est devenue un véritable business. Lancé en 2008, Jiwa a fait rêver le public jusqu'à ce qu'il ne ferme, en juillet, torpillé par les « minimums garantis » exigés par les majors (Sony, Warner, Universal et EMI) : en 2009, la facture avoisine 900 000 euros alors que les recettes publicitaires sont trois fois moins élevées. Telle est la version officielle, à laquelle Christophe Baillon, qui porte très mal son nom, 15


ajoute désormais l' « inconsistance » de ses deux fondateurs : « Ils se sont engagés sur des accords qu'ils savaient impossibles à honorer et ils ont toujours navigué à vue, sans projet viable ». Au-delà du problème d'oreille interne,

et des organismes collecteurs, comme la SACEM ». Ainsi, progressivement, les plateformes ont changé la formule du pétrole contre nourriture en échangeant des accès illimités voire « offline » contre des abonnements payants. Responsable

POUR ANTOINE EL IMAN, CONFONDATEUR DE NOOMIZ, LA CRISE DE LA MUSIQUE ENREGISTRÉE EST UN MYTHE : ON N'EN A JAMAIS AUTANT ÉCOUTÉE, LA CRÉATION EST ULTRA-DYNAMIQUE ET LES ARTISTES N'ONT JAMAIS EU AUTANT D'OUTILS POUR SE FAIRE CONNAÎTRE. MAIS LES PROFESSIONELS ONT MIS DU TEMPS À COMPRENDRE QU'INTERNET POUVAIT SERVIR LEURS INTÉRÊT, MÊME SI C'EST EN TRAIN DE CHANGER. Le site français de streaming Jiwa s'apprête à renaître de ses cendres, mais en version « full payant », grâce à Jukebo, une plateforme de diffusion en ligne de clips vidéos. Quant à Christophe Gaillon, il suit ses prédictions et va lancer un site spécialisé dans la musique indé.

l'échec de Jiwa est symptomatique du tâtonnement des streamers. À l'origine, les plateformes étaient de simples webradios, renouvelant le modèle de la bande FM, financé par la publicité. Et il en faut... : « faire du streaming à l'échelle européenne, ça coûte entre 4 et 5 millions d'euros à l'année, rien que pour couvrir les droits des maisons de disques

en France des RP de Spotify, Sophie Cazaux fait bien son boulot : « Oui, nous avons été les premiers à faire du offline et à proposer, à côté de l'offre gratuite, limitée, un abonnement premium qui permet d'écouter sa musique partout, tout le temps, même sans réseau ». Créé, en 2008, en Suède, le service apparaît aujourd'hui bien placé dans la course où l'armement repose désormais sur le nombre d'abonnements. « Nous communiquons peu sur les chiffres, en France, puisque Spotify n'est accessible que depuis février », mais n'y voyons pas une fausse excuse : le site compte plus de 500 000 abonnés en Europe, se paie un concert privé d'MGMT, en septembre, à Paris et franchirait bien l'Atlantique... Il y a un an, Deezer lançait des formules quasiment identiques. Mais seulement 20 000 utilisateurs s'y convertissent en six mois, sur une communauté estimée, en France, à plus de 7 millions de membres. Jonathan Bessaya, son cofondateur, est invité à prendre des vacances longue durée, tandis qu'Orange joue, depuis l'été, au chevalier blanc : après avoir intégré l'offre premium à ses forfaits, la subsistuant progressivement à son obscur service de musique (Wor-


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mee), le groupe vient d'entrer dans la bergerie (au capital). Les objectifs ont changé: Deezer vise 200 000 abonnés fin 2010 et pourquoi pas 1 million dès 2011 ! Au delà d'Orange, de nombreux acteurs s'intéressent aux plateformes de streaming, soit pour atteindre les rêveurs mélomaniaques (les jeunes), soit pour vendre de la musique : les études de la FNAC révèlent, en effet, qu'un internaute a deux fois plus de chances d'acheter un morceau digital quand il a pu l'écouter, au préalable, trois fois. Résultats : quand l'opérateur claque 16 millions pour 11 % de Deezer, l'information fait grand bruit mais ce n'est rien par rapport aux États-Unis, où les grandes manœuvres ont commencé. Dès 2007, le groupe américain CBS rachetait Last Fm pour 280 millions de dollars. Fin 2009, au moment où Myspace Music absorbe Imeem, Apple croque Lala et s'offre même le luxe d'interrompre le service, ce qui alimenta, une fois n'est pas coutume, la chronique : à l'instar de Google, Apple préparerait sa propre plateforme d'écoute gratuite...

LA ROUE DE LA FORTUNE

« La musique est devenue un business de riches ». Quand Baillon lâche son pavé, il ne parle pas des mastodontes des NTIC, ni des « riches » artistes ayant pris l'initiative de court-circuiter le marché (Radiohead, Nine Inch Nails), mais des majors : « Elles ne sortent plus rien et se contentent de jouer les banques d'affaires, obnubilées par la gestion de leur patrimoine ». Ancien d'Universal, Antoine El Iman est à peine plus nuancé : « La crise de la musique est un mythe, puisqu'on n'en a jamais autant écoutée. La création est ultra-dynamique mais les professionels ont mis du temps à comprendre qu'Internet pouvait servir leurs intérêts ». Sans reprendre le refrain des success stories dont le web peut revendiquer une partie du meilleur (Artic Monkeys, Clap your hands, Justice)

ou du pire (Justin Bieber), les supports 2.0. forment, en effet, une nouvelle fenêtre, grande ouverte, pour les artistes. My Space, par exemple, a fait déserter, involontairement, tous les autres mais il reste, du coup, le principal réseau musical (17 millions d'artistes) et un passage obligé. « Le problème, maintenant, c'est la quantité », résume Antoine El Iman, qui a créé Noomiz, en janvier, comme le chaînon manquant entre la production et la création. « Nous offrons aux professionnels des outils de détection grâce à des modules innovants qui mesurent l'adhésion qualitative du public : durée d'écoute, partage de la musique... ». Le service vient également de lancer un portail musical sur lequel les artistes peuvent faire découvrir leur musique et l'exporter sur les réseaux sociaux : « Chaque mois, nous organisons des rendez-vous entre les professionnels et une sélection d'artistes promus, sur le site, par le public ». Ainsi de Lenoiseur, chanteur à textes (noirs), qui vient de signer, grâce à Noomiz, chez Atmosphériques. Malgré

En septembre, tout un symbole, Apple fait disparaître le CD du logo d'I-Tunes (11,7 milliards de titres vendus en dix ans). En France, la musique numérique représente moins de 20 % du marché de la musique enregistrée, contre 43 % aux ÉtatsUnis. Mais les ventes ont doublé en 2009. Quant au revenus cumulés des sites de streaming, ils ont augmenté, sur la même période, de 140 %.

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les apparences, Antoine El Iman s'en défend : « nous ne faisons pas le métier des maisons de disques, nous leur faisons gagner du temps ». En attendant, sous leurs pieds, la terre continue de trembler.... Non, Grégoire n'a pas relevé le niveau de la chanson française mais, depuis 2007, c'est l'argument favori de My Major Company (MMC), un label musical communautaire co-fondé par le fils de Goldman. Il permet au public de miser sur des artistes, en participant financièrement à la production et en se rémunérant, le cas échéant, sur les ventes. Grâce à Grégoire, 347 producteurs amateurs se seraient ainsi partagés plus de 300 000 euros. Depuis ce coup d'éclat, MMC a produit plus de trente artistes, dont ce bon vieux Allan Théo et remporté d'autres succès, comme celui de Joyce Johnatan. Si le modèle forme une sorte de séisme dans l'industrie musicale, la tectonique des plaques reste une science imparfaite : en janvier, après trois ans de bonnes intentions (« You are the label »), le français Spidart connaît l'enfer. Et aux Pays-Bas, Public Enemy a bien du mal à

RETOUR VERS LE FUTUR Avec l’apparition du support numérique et son extrême facilité de diffusion, le Crate Diggin’ ou exploration du patrimoine musical, a pris une nouvelle tournure. Petite farandole des découvertes passéistes au sein de la rédaction, façon Retour vers le Futur : - Chrissy Zebby Tembo – My Ancestor (1974) - Doris Norton – Artificial Intelligence (1985) - Fakkulty – Southern Hostility (1996) - Gordon Langford – The Amazing Music of The Electronic ARP Synthesizer (1974) - Jacques Thollot – Watch Devil Go (1975) - Mad Dog Clique – Just Mad Dog’n It (1996) - Matching Mole – Little Red Records (1972) - Michel Magne – Tropical Fantasy (1962) - Bruce Haack – Electronic Lucifer (1970) - Hilarion Nguema – Crise Economique (1988)

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financer son treizième album sur Sellaband : depuis un an, moins de 60 000 euros ont été récoltés sur les 250 000 initialement demandés. Enfin, si les chiffres de vente de Grégoire nous font autant flipper, c'est aussi parce que la Warner a sorti le disque et empoché, au passage, cinq fois plus d'argent que les producteurs de MMC. De deux choses l'une : soit c'est le signe que la boucle est bouclée, soit c'est le vent qui est vraiment en train de tourner. En effet, si les majors se contentent de récupérer les nouveaux héros du 2.0., le rêve de certains est leur pire cauchemar : à mesure que le support physique poursuit son sacerdoce, la logique intégrée voudrait en effet qu'on puisse, carrément, s'en passer. En septembre, après avoir repris Lala, Apple lance Ping, un réseau social musical accessible aux artistes, dont l'accueil fut aussi surprenant qu'un Kiss cool. Premier effet : jugé peu « social » et trop commercial, le démontage en série a été aussi violent que son géniteur est réputé intouchable. Et pourtant, un million d'internautes s'y est inscrit en 48 heures... Second effet : Ping est le nouveau maillon d'une chaîne indomptable qui, d'un bout à l'autre, pourrait bien transformer un peu plus les majors en banque d'affaires, voire en frères de galère façon Lehman Brothers. En effet, avec Apple et sûrement d'autres, il deviendra possible, sur une plateforme unique, de découvrir un artiste (recherche spontanée, recommandations, etc.), de l'écouter en streaming, puis de passer directement à la caisse... Tout a commencé par un rêve. Terminons par une utopie. Si Antoine El Iman croit que « le marché s'en sortira par la création », Christophe Baillon en est convaincu: « la musique indépendante représentera, à l'avenir, 80 % du business ». Et s'il reste un cauchemar pour les oreilles, Grégoire l'a fait, avant Sony : passer, dans un business de riches, du RMI au bouclier fiscal.



HEAL THE WORLD Sujet/ M. Gueugneau & J. Martinez Visuel/ Claire Panel

MILLIONS D'EXEMPLAIRES


GLOBE

DESCARTES DISAIT QUE LE BON SENS EST LA CHOSE AU MONDE LA MIEUX PARTAGÉE. C'EST AUSSI VRAI POUR LADY GAGA, MICHEAL JACKSON ET AVATAR. PETIT TOUR DU MONDE DE LA CULTURE MAINSTREAM EN MUSIQUE ET CINÉMA. MAKE IT A BETTER PLACE.

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CHÂTEAU-VACANT

Château-Vacant est comme un triumvirat portant une entité qui lui est supérieure. Yannick Calvez, Lémuel Malicoutis & Baptiste Alchourroun s’assemblent et forment un méga Chateau-Vacant, une bête protéiforme aux ambitions multiples. Celle-ci s’acharne à remettre la fabrication, la construction, en un mot la main, au centre de ses réflexions graphiques. Château-Vacant a déjà collaborer entre autres avec Belles Illustrations et Usbek & Rica. www.chateau-vacant.com

VINCENT BROQUAIRE

Tourné vers le dessin, meilleur média d’expérimentation et d’imagination, Vincent Broquaire s’appuie sur celui-ci pour le transformer en sculptures, films d’animation, typographie et édition. À l’occasion de son exposition de dessins à la Galerie Delkographik de Rennes du 4 décembre au 15 janvier, un livre compilation sortira, mêlant à l’image de son travail, humour, rêveries et absurdités (voir screen to screen n'est pas une mauvaise idée). www.vincentbroquaire.com

MATTHIEU GAFSOU

Jeune talent reconnu de la photographie, produit de la chaleureuse mais exigeante Ecole d’Arts Appliqués de Vevey, Matthieu Gafsou ne cesse de se faire remarquer : une présence à l’exposition Régénérationé au musée de L’Elysée puis une sélection par le magazine américain PDN au titre de « talent émergent » signent son entrée dans le coin V.I.P. Matthieu Gafsou présente à la Galerie Coming Soon, à Paris, une série de 11 photos jusqu’alors inédite, Ordinaires, du 19 novembre au 24 décembre. www.ph0.ch

FRED CALMETS

Quel bel outil que la peinture concrète. Fred Calmets est passé maître dans l’art de faire tourner sa génération en carré. Adepte du symbolisme (Fred Calmets s’adonne volontiers à l’exercice des vanités) et nourri par d'innombrables influences qui vont du graffiti aux flux numériques, Fred Calmets entend donner sa part de vérité sur le monde d’aujourd’hui. Prochaine leçon à la Galerie Seize du 1er au 31 décembre. www.fredcalmets.com

ARBITRAIRE

À Lyon, il est un collectif qui œuvre depuis 2005 à rendre le monde plus joli. Les treize illustrateurs et auteurs de Bande Dessinée se sont spécialisés dans la microédition (un vingtaine de livres à ce jour) et aussi dans la publication d’une revue, Arbitraire, dont la galerie All Over a décidé de fêter la parution du 9e élément. L’exposition du 16 décembre au 14 janvier rassemblera dessins, planches et autres miscellanées du fourmillant collectif. http://arbitraire.fr

Pages Blanches n°33 Crédits


LOUCHE ACTUALITÉS

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PRINT

FACE B FACE B EST UNE REVUE D'ARCHITECTURE CONTEMPORAINE. SON PROPOS N'EST PAS DE FAIRE LE TOUR DU MONDE HABITUEL DES DERNIÈRES CONSTRUCTIONS À LA MODE, AVEC L'ATTITUDE CONTEMPLATIVE DU SPECTATEUR DE SURFACE. ELLE S'INTÉRESSE JUSTEMENT À CE QU'IL Y A DE L'AUTRE CÔTÉ. D'OÙ SA BASELINE : ARCHITECTURE FROM THE OTHER SIDE. T / J. Tourette Visuels/ Couvertures Face B

Aux fondements du projet éditorial de Face B, il y a l'architecture vécue. Celle qui est perçue au détour d'une avenue, au cinéma, dans les livres d'art ou sur les belles pages des catalogues à travers ses multiples représentations : la paroi lisse ou anguleuse qui dénote dans le paysage quotidien et qui aguiche l'œil par son étrangeté ou sa fantaisie. Cette matière donnée en spectacle, prétexte à une considération purement esthétique de la discipline, la revue invite à la dépasser. Regarder ce qu'il y a derrière, de l'autre côté du décor ; s'intéresser à la face cachée de l'architecture, en donnant la parole aux architectes, mais aussi aux critiques, aux universitaires et curateurs. Ses producteurs sont trois anciens étudiants en architecture. Benjamin Lafore et Sébastien Martinez-Barat ont depuis fondé l'agence La Ville Rayée (avec la collaboration de David Apheceix) ; Aurélien Gillier, qui nous reçoit, cultive ce terrain en tant qu'éditeur et graphiste : « Face B est une sorte de statement, une injonction à aller voir de l'autre coté des choses, creuser l'image, les discours, les représentations. Notre positionnement n'exclut pas pour autant les « tubes » - la face A, pour filer la métaphore du vinyl - car ils peuvent également être analysés de façon critique : sur la face B, il y a des versions longues et beaucoup moins automatiques et formatées. » Sans se limiter à des genres déterminés ou des secteurs cloisonnés, la ligne éditoriale cherche à rapprocher des discours et des parcours au service d'un projet critique et théorique sur l'architecture d'aujourd'hui. Les thématiques s'échafaudent au gré des rencontres et des travaux d'architectes en cours, entremêlant sans gène acteurs confirmés et artistes émergents : « Nous ne nous bridons pas sur la notoriété. Nous rencontrons des personnalités majeures de l'architecture, comme Denise Scott Brown ; nous réactivons architecturalement l'artiste AA Bronson ou défrichons de jeunes praticiens. L'important n'est pas le caractère émergent des architectes, mais la mise en tension critique de leurs discours et productions. »


LIVRE I BD I REVUE

Comme Face  B est une histoire de rencontres, elle favo« FACE B EST UNE SORTE DE STATEMENT, UNE INJONCTION rise la forme de l'interview. À ALLER VOIR DE L'AUTRE COTÉ DES CHOSES, CREUSER Avec cette présentation dynaL'IMAGE, LES DISCOURS, LES REPRÉSENTATIONS.» mique, le lecteur prend part en quelque sorte à la conversation, fait plus facilement connaissance avec un architecte, découvre la face humaine NOTICE qui manque souvent à la compréhension du processus et du développement, tech- Face B Architecture from the niques et indigestes, d'une réalisation ou d'un projet. Puis entre deux entretiens vient other side se glisser un portfolio ou une critique. Et le propos n'ayant pas de frontière, il s'écrit > Numéro 3 « Back to basics » dans les deux langues : français/anglais. Feat. Cédric Libert / À ce jour, trois volumes ont paru en librairie, systématiquement flanqués d'une piste de Sou Fujimoto / Florian / Thomas lecture. Le premier, General ideas, posait les bases de la réflexion de ses rédacteurs, « en Idenburg Raynaud / Paul Mouchet / montrant que l'architecture est un produit culturel traversé par de multiples questions Office Kersten Geers David Severen / Jean-Chris(politiques, économiques, artistiques) et, dans la lignée des cultural studies, qu'elle peut Van tophe Quinton être analysée comme tous les produits culturels de masse » ; le second, Strong enough, Texte français/anglais en octobre 2010 traitait plus largement du star-system et des idôles en architecture. Dans le 3e opus, sorti Sorti 160 pages / 10 euros le mois dernier avec la formule Back to basics, l'intérêt s'est recentré sur les pratiques www.faceb.fr simples et radicales, dont le revêtement esthétique est celui de l'épure et du lisse : « Nous avons remarqué dans la production de certains architectes français, belges, américains un retour à une expression basique dans la manière de présenter leurs projets d'architecture, dessin au trait, importance du plan, refus des images 3D rutilantes. » Face B aurait-elle alors une orientation prophétique ? À cette question, Aurélien Gillier, préfère répondre prudemment en citant le groupe d'architecture Speedism : « We might be wrong ». Pourtant, derrière chaque page subsiste la même invitation : « Viens voir de l’autre côté... ». 37


PRINT

LES COULOIRS DU TEMPS T / J. Martinez

À la suite d'un accident, un homme se réveille avec pour seule manifestation de son existence, un casque intégral à cornes sur la tête et une épée dans la main. Pour recouvrer sa mémoire perdue, et, suivant les conseils d'un personnage coiffé comme Chris Waddle (un troisième œil en plus), ce chevalier casqué part à la recherche des « couloirs du temps ». Au péril de sa vie, combattant les fameux gardiens des couloirs, il va vite réussir sa mission. Pourtant, le plus dur reste à faire : parcourir ces longs couloirs agrémentés de persos chelous et autres absurdités excitantes : une clé avec des yeux, un barbu qui joue du violon, une boule-cape, un poisson qui marche, le vaisseau liquide, les lunettes sans visage, etc. Notons également la présence foudroyante de l'effroyable « Concorde français ». À travers son périple, il suit l'évolution de la race humaine pour se rendre finalement à l'évidence : l'homme du futur est devenu une limace géante. Cette oeuvre graphique de Sammy Stein, au style minimal et à l'humour cinglant, a été éditée à l'occasion d'une exposition à la Galerie 5 d'Angers. Elle nous fait partager l'univers inquiétant, pour lui, d'un auteur qu'on aimerait inviter à boire le thé un dimanche après-midi. Le livre est accompagné d'un fanzine, d'une affiche et d'un CD de 23 morceaux compilés par Sammy Stein lui même et le label musical Ego Twister. Les Couloirs du temps Sammy Stein Éditions en marges 128 pages / 18 euros www.sammystein.fr

GRAPHISME EN FRANCE 2010-2011

BRUIT DE FOND T / M. Morin

Intitulée À  l'épreuve  du  temps, cette dix-septième édition de Graphisme en France, édité par le CNAP (Centre National des Arts Plastiques), est consacrée à la notion d'inscription dans le temps des signes et des objets de design graphique. Aussi mince que joli, cette ouvrage designé par le jeune Atelier 25 évoque avec goût la question de la pérennité des œuvres graphiques. Alternant théories, témoignages et illustrations en format poster, il permet de recroiser avec un plaisir certain l'histoire de la controverse autour logo du Centre Pompidou créé par Jean Widmer, l'explication de la longévité du symbole « @ » (qui est devenu cette année une acquisition du MOMA de New-York...) ou les réponses apportées par des jeunes designers de talent à la question de l'archivage des œuvres graphiques (« ça les désacralise, ça les rend plus humaines »). En bonus, comme chaque année, le calendrier des manifestations nationales à venir, les prix obtenus par le french flair (un oscar pour les H5 quand même) et une sélection de publications qui valent le coup d'oeil. Une bonne occasion de se regarder le nombril en toute élégance.

Un peu à la manière d’un oscillographe, la créativité en plus, Bruit  de  fond transcrit dans la sphère du visible des vibrations immatérielles. Morceaux choisis, les photographies bruissantes de cette nouvelle publication thématique du collectif JSBJ parviennent à vous faire entendre avec les yeux. Que le bruit, photographié, vous en mette plein les mirettes (via une explosion dans un terrain vague ou un pare-brise éclaté) ou qu’il résulte d’interférences visuelles (comme l’incongruité graphique et mélodique d'un arbre et d'un avion superposés), l’expérience dans laquelle est plongé l’observateur-auditeur révèle avant tout la porosité des sens entre eux. Ainsi, de même que Paul Klee ou Wassily Kandinsky cherchaient à établir des parallèles entre les vibrations sonores et les tons picturaux, Aurélien Arbet, Jérémie Egry et Nicolas Poillot questionnent en tant que curateurs l’existence d’une perception acoustique des empreintes photographiques. Issus de médiums variés, sous forme de séries ou d’images isolées, 46 travaux d’artistes du monde entier ici réunis incitent à s’interroger sur l’esthétisme contemporain. Un propos qui s'insert subtilement dans un débat actuel plus général sur notre perception des images et le renouvellement du regard.

Graphisme en France À l'épreuve du temps Sorti en septembre 2010, annuel. Centre National des Arts Plastiques 24 pages / gratuit www.cnap.fr

Bruit de fond Je Suis une Bande de Jeunes Aurélien Arbet, Jérémie Egry et Nicolas Poillot Sortie courant novembre 2010 160 pages / 30 euros

T / J. Martinez


LIVRE I BD I REVUE

LE JOUEUR T / J. Tourette

MODE DE VIE T / M. Morin

BLOOD SONG T / N. Courty

Projet bibliophilique ultime (et néanmoins interminable), Mode  de  vie  rassemble sous la double forme d’une bibliothèque et d’une encyclopédie 115 livres d’artistes créés à un seul exemplaire. Véritable manifeste de la politique – voire même de la religion – éditoriale de la maison suisse art&fiction, ce livre-témoin décortique dans toutes ses subtilités le concept de mode de vie. Mode d’emploi. Indexés, commentés, romancés, les livres qui le composent sont classés selon 7 catégories des plus inattendues : « artères » (un tuyau), « rubato » (un contretemps), « fiction » (un mensonge), « autre chose » (une surprise), « outillage » (une routine), « un creux » (un tic) et « le diable » (une maxime). Aussi opaques – au premier abord – que gourmandes d’imagination, ces catégories dûment définies dans l’encyclopédie, en disent bien plus long sur une attitude d’éditeur, sur une connivence avec le sujet, que sur une classification rationnelle des livres. Ni sociologique, ni comportementaliste, ni historique, mais tout cela à la fois et bien plus encore poétique et pragmatique. Le grand talent de cette entreprise, outre la prodigieuse et labyrinthique mise en mots et en pages de cette bibliothèque unique, réside à n’en pas douter dans la sublimation de nos (modes de) vies.

Avec Blood  Song  :  une  ballade  silencieuse, les éditions Tanibis – esthète et méritante maison d'édition lyonnaise – continue à traduire l'œuvre du grand Eric Drooker, auteur et illustrateur américain mais engagé ; ses peintures sont régulièrement en couverture du New Yorker. Après Flood ! (que les éditeurs ont publié en novembre 2009), on retrouve dans Blood Song les thèmes de prédilection de Drooker : l'équilibre simple offert par la Nature que notre société refuse à ses risques et périls, la présence d'une police violente et arbitraire, l'aigreur de la routine et toujours l'espoir de la révolte qui remettrait tout à plat. Mais ici, à la différence de Flood !, le propos est plus mature, posé, réfléchi et poétique. Et surtout, porte l'espoir et la vie comme message final. Le dessin, lui aussi, suit cette évolution : entièrement réalisé à la carte à gratter et rehaussé à l'aquarelle. Il règne dans ce livre sans parole une ambiance paradoxalement apaisante au regard de la violence du propos. Le trait gagne en élégance et la moindre case devient une illustration autonome. Une œuvre mature et belle, qui s'ouvre avec le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven. Pas mal pour une « ballade silencieuse ».

MODE DE VIE art&fiction 777 exemplaires numérotés 248 pages / 77 euros www.erictabuchi.com

Blood Song Eric Drooker Éditions Tanibis Sortie novembre 2010 308 pages / 24 euros

D'habitude, on est assez réticents devant les adaptations BD des romans que l'on a aimés. Parce que les traits que notre imagination avait prêtés aux décors et aux personnages sont effacés ; parce que l'histoire originelle est souvent malmenée à coups de réinterprétations et de coupes franches rédhibitoires ; parce que l'ambiance générale ne concorde pas avec celle qui se dégage de notre souvenir. Bref, parce qu'il n'y a plus rien de nous-mêmes dans ce quelque chose de précieux qui semblait nous appartenir. Et si le genre est à la mode, la réussite est rare. Cette version du Joueur, avec sa prudente mention de « librement adapté », est un pari gagné. Le climat de fatalité oppressante, que manie si bien Dostoïevski dans l'ensemble de ses œuvres, est ici adroitement dilué sur la ville statique dessinée par Loïc Godart. Un passage du texte à l'image avec subtilité et délicatesse, qui joue sur les nuances et les teintes pour accompagner chaque moment de l'histoire, entremêlant habilement passé et présent sans rompre la narration. Dès les premières pages, qui s'ouvrent comme un prologue sur une Roulettembourg figée sous la neige, le personnage fatigué d'Alexeï Ivanovitch croise son double d'autrefois dans un échange entre monochrome et couleur. Le récit de sa vie de joueur commence alors, scénarisée par Stéphane Miquel, qui a su avec talent retranscrire une copie réduite mais fidèle de l'original. Bravo. Le Joueur Stéphane Miquel et Loïc Godart D'après Fédor Dostoïevski Soleil / Collection Noctambule Sorti fin octobre 96 pages / 17,95 euros

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FRENCH TOUCH ?

APRÈS LES SEINS EN SILICONE ET LES HUMMERS LIMOUSINES, NOUVEAU PHÉNOMÈNE DE MODE DANS LES RUES DE LOS ANGELES : LE RÉAL FRANÇAIS !

T / G. Vonthron & G. Viry

Si la place des réalisateurs français à Hollywood s'appréhendait sur une machine à remonter le temps, une série de flashbacks suffit à constater que les heures se sont succédé, par le passé, un peu plus rapidement que les glorias. Acte 1: Contraints à l’exil durant la Seconde Guerre Mondiale, Jean Renoir, Julien Duvivier et René Clair débarquèrent au pays de l’Oncle Sam pour y continuer leur carrière de cinéaste. Acte 2 : Dans les années 70/80, faire son film à Hollywood étant devenu le dernier des snobismes, Vadim, Demy, Godard et Tavernier y tentent aussi leur chance, mais sans réel succès : les contraintes et la rigueur du système de production américain ont eu rapidement raison de leurs illusions. Seul Louis Malle a réussi à s’adapter et à enchainer les films outre-Atlantique. Acte 3 : Dans les années quatre-vingt-dix, Luc Besson pointe, à son tour, le bout de sa caméra et là, patatras : rien ne sera vraiment plus comme avant... Davantage inspiré par Spielberg et Cameron que par Renoir et Duvivier, Besson renie le béret pour arborer, fièrement, la casquette. Et aujourd’hui, sur ses pas, toute une vague de bébés réalisateurs frenchies, élevés au pop-corn et atteints de bessonnite aigue, a pris d’assaut les studios hollywoodiens.

IDENTITÉ NATIONALE FAÇON BESSON

Louis Leterrier (L'Incroyable Hulk, Le Choc  des Titans), Xavier Gens (Hitman), Alexandre Aja (La Colline à des yeux, Piranha 3D) et Pierre Morel (Dune, en cours de production)

partagent, au moins, trois points communs : ils sont français, jeunes et font partie, désormais, des réalisateurs à succès d’Hollywood. Autre ressemblance et condition a  priori  sine  qua  non à leur réussite : ils ont tous les quatre été formés (ou déformés, c’est selon…) par Luc Besson. La recette miracle consiste à ne surtout pas tenter d’importer les « ingrédients » de la création à la française mais de se focaliser sur le spectaculaire et les effets spéciaux à foison. Et ça fonctionne : 330 millions de dollars de recettes pour Le Choc des Titans et 70 millions pour Piranha 3D. Cock-a-doodle-do ! Au milieu de ces réalisateurs de blockbusters, Michel Gondry ferait presque figure d’irréductible gaulois. Depuis qu'il a commencé à clipper des stars de la musique (Bjork, The Rolling Stones, etc.), Gondry avait déjà un style, une crédibilité, avant même de réaliser son premier long métrage. Moins pris en tenaille par les studios, il réalise à Hollywood des films un peu plus personnels, inventifs, peut-être même plus « frenchy »... Dix ans et cinq films plus tard, l'un des rares réalisateur français à avoir était nommé au César du meilleur film étranger s’apprête à sortir, sur grand écran, une adaptation de la série américaine The Green Hornet où un fils à papa et son valet se la jouent super héros, une fois la nuit tombée... Pendant ce temps, si Besson continue de jouer au super-père spirituel, le risque majeur est que ses enfants de choeur finissent tous un jour par s'habiller chez Christian Audigier. The Green Hornet, sortie en salle le 12 janvier 2011


ÉCRAN CINÉMA

WETBACK MOUNTAIN

Avant d’être un film, Monsters est d’abord un challenge : celui de réaliser un long métrage de science fiction crédible avec seulement 15 000 euros. Il ne faut donc pas s’attendre à une surenchère d’effets spéciaux mais plutôt à un road movie aux accents politiques. Ce « petit » film britannique met en scène deux américains, bloqués aux Mexique sans passeports et contraints de traverser une zone infestée par des aliens, afin de regagner la frontière américaine. Ironique ! Monsters, de Gareth Edwards. Sortie en salle le 1er décembre.

LE BON VS LA BRUTE

Sorti l’année dernière en Grande-Bretagne, Harry Brown sera enfin projeté sur nos écrans en début d’année prochaine. Le film peut se définir comme un Gran Torino à la crème anglaise, soit : un vétéran titillé dans son sommeil par des jeunes à casquettes ; un pépé aigri interprété par une légende du cinéma, Michael Caine ; le thème de la vengeance en trame de fond. C’est au niveau du ton, plus sombre et plus socialement percutant, qu’Harry Brown se détache de son grand frère qui apparaît, du coup, un poil mou du genou. Harry Brown de Daniel Barber. Sortie en salle le 12 janvier 2011

LA CINÉMATHÈQUE DANS SON SALON

Cela fait maintenant trois ans que la Cinémathèque de Paris a lancé son système d’expositions virtuelles sur le web. L’idée était de présenter, de façon didactique, un mouvement de l’histoire du cinéma, un métier et/ ou un auteur, à travers des documents d’archives, des entretiens audiovisuels, des photos de films, etc. Dernière en date : l'exposition Brune /  Blonde, jusqu'au 16 janvier, ou comment décortiquer le rôle suggestif de la chevelure au cinéma à travers de nombreux extraits. www.cinematheque.fr.

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UN ROI SANS DIVERTISSEMENT Johnny One Hundred + Doctor No + Mouzmouz

A-t-on vraiment besoin d'un autre Call of Duty ? Le monde ne peut-il pas se passer d'une nouvelle extension de WOW ? NBA 2K11... Vraiment ? À ces questions je répondrai dans l'ordre : Oui ! Non ! Et Oui, vraiment ! La crise économique a au moins cela de bon qu'avec la frilosité ambiante, nous sommes sûrs de retrouver ces licenses qui nous sont chères avant la clôture fiscale de nos éditeurs préférés. Et avec ces nuits qui se rallongent comme notre espérance de vie diminue, personnellement je développe un besoin primal de retrouver ces titres familiers qui sont comme autant de phares dans la brume. Alors certes on peut déplorer que du coup, cela fait un petit moment qu'on n'a pas vu un titre de jeu sans un chiffre derrière. Mais bon, soyons honnêtes, on vit cette situation plutôt bien, et le nouveau Guitar Hero a beau essayer très très fort d'être une abominable purge, c'est toujours un plaisir de saboter une chanson entre amis. Tous ces marronniers vidéo-ludiques se transforment finalement en autant de petites traditions pour nous, gamers blasés et cyniques, et comme Noël un de ces jeux pourra être finalement un peu commercial, un peu bullshit ou un peu de mauvais goût, il restera quand même pour nous une source d'anticipation quasi enfantine. Cependant comme vous pourrez le constater, je vous ai personnellement sélectionné deux jeux selon moi assez courageux, le premier n'est pas une franchise (!!!) et le second est allé jusqu'au bout de sa réflexion quitte à s'aliéner une grande partie de son public. Pour des choses plus audacieuses, on attendra le retour des beaux jours. Johnny One Hundred TREILLIS

CALL OF DUTY : BLACK OPS

KOFI ANNAN

EVEIL LUDIQUE

CAMPEUR

MULTI ONLINE

LICENCE TO KILL

YOUKI

PRÉPA SCIENCE PO

DIFFICULTÉ

ACTIVISION / Disponible sur PC

FABLE 3 ZELDATTITUDE

POULETS

DÉCOLLEMENT DE RÉTINE

Il y a 3 mois j’étais dans un luxueux hôtel en train de regarder un nerd de chez Treyarch jouer à Black Ops. Le mec avait la pression et on sentait qu’il en avait marre de se faire vanner par les mecs d’IW (ndlr : 2 équipes alternent sur le développement du jeu, Infinity Ward et Treyarch) suite à l’échec de World at  War. Pari gagné. Histoire de mettre l’eau à la bouche, dans cet opus, on a le gameplay habituel + un hélicoptère (fat) et une arbalète avec… des carreaux explosifs télécommandés (imba). Je ne vous en dis pas plus, si ce n’est que les personnages ont appris à nager. See you online.

Là où son collègue Fallout table sur la surenchère d'options, cette nouvelle itération de Fable tend vers l'épure. Et alors que je m'apprêtais à détester ce nouveau tournant, ô surprise!, Fable apporte quelque chose de vraiment nouveau et enthousiasmant. Non content de peaufiner son monde (on reste souvent sans voix devant la beauté de certains décors) cette version introduit une gestion non plus de la moralité mais de la déception. Le jeu fait de vous le champion du peuple opprimé. Et là ou un autre jeu s'arrêterait à votre couronnement, Fable vous assaille de dilemmes liés au pouvoir et à son exercice. Une prise de risque aussi casse gueule que rafraichissante. MICROSOFT GAMES - LIONHEAD STUDIOS / Disponible sur XBox 360 et PC


ÉCRAN JEUX VIDÉOS

SUEURS FROIDES

FROZEN SYNAPSE

PETITE BOURSE

ACHETEZ C'EST INDÉ!

KEVIN 9 ANS

3D NEXT GEN

VERSUS

KING CHARLES

COMMENTATEURS

GRATIFIANT

MODE 7 / Disponible sur PC (et seulement sur PC...)

NBA 2K11 EXIGENT

RÉGLAGE SLIDERS

L'UI CONSOLESQUE SUR PC

GUN PORN

LYSERGIQUE

PROJECTION

BADASS QUI FUME DES CIGARETTES

AFK BIO

NOOB

NEED

VANQUISH

IRL

Dans Vanquish il y a quiche, et dieu sait que votre estomac va être mis à rude épreuve tout au long des 6 heures de jeu que nous ont concoctées avec amour Platinum Games. Dans une actualité dominé par des sorties chronophages, Fable 3 et Fallout New Vegas pour ne pas les citer, Vanquish mise tout sur la gratification immédiate du joueur et vous fait secréter de l'endorphine à grand coups de pompe dans l'hypophyse. Vous glissez ici à toute vitesse en plein fétichisme techno et ne ralentissez que pour admirer ce monde magnifique exploser autour de vous. Que ca ne vous empêche pas d'être prudent. Les redescentes de Vanquish sont en effet mortelles. SEGA - PLATINUM GAMES / Disponible sur XBox 360 et PS3

WOW : CATACLYSM POKER AVEC BRUNO SOLO

HEROIC VIVENDI

Ça fait plus de 15 ans que j'ai pas fait du sport co (je sais c'est mal), et ça fait aussi plus de 15 ans que j'ai pas joué à un jeu de sport (c'est encore plus mal). Mais quand on agite sous mes yeux une simulation de basket avec Michael Jordan, Bird, Drexler, Stockton, Malone... J'ai toute mon adolescence qui ressurgit en pleine figure un peu comme l'acné de cette délicieuse époque révolue. NBA  2K11 n'est pas un jeu de basket mais bien une simulation où il faut lutter comme un renard en défense et mériter les paniers et les dunks. Le mode carrière est savoureux avec draft et confs de presse. Seule déception : l'absence de Barkley, le king Charles. 2K SPORTS / Disponible sur PC, XBOX 360, PS3, Wii et PSP

OUIIIIIIIIIII

PEW PEW

Les Anglais aiment divertir, comme le prouve Eastenders, les chavs et maintenant Frozen synapse. Les brittons de Mode 7 sortent ici un jeu fun et tactique, servi par des graphismes simples et classieux d'inspiration « DEFCONienne ». Interface efficace, vue de dessus, et surtout... du versus. Chaque joueur planifie les actions de son escouade au tour par tour, l'environnement destructible joue un rôle important dans les tactiques élaborées. Ce qui est bon c'est que ça ne se passe jamais vraiment comme on l'a prévu. Ok, c'est une Beta, mais les devs sont des gens cools, ils vous offrent 2 jeux pour le prix d'1 pour jouer avec vos mates.

8 millions de joueurs (environ) vont enfin pouvoir pexer jusqu’au level 85 et revenir dans leur belle contrée d’Azeroth à dos de protodrake. Pour ceux qui ne comprennent pas, c’est comme si vous preniez l’avion pour faire Paris-New York depuis 4 ans et qu’un jour on vous dise : « Tiens voila TON avion et tu peux le poser où tu veux ». La nouvelle extension s’annonce prometteuse notamment grâce à un pexing très immersif au-delà du level 80 et révision de la difficulté à la hausse en instance. Encore des années de pex, loot, rage et no-life attitude en perspective. Mais osef, comme on dit, car j’roxx du DPS. BLIZZARD / Disponible sur PC

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PANORAMA DE L'ACTUALITÉ CULTURELLE Textes / M. Gueugneau

STEVEN COHEN / 30’’30’ Afrique du Sud / Bordeaux

« Se nourrir et être mangé en même temps » tels sont les mots de Steven Cohen pour définir son art, celui qu’il peine à nommer l’art de la performance. Ce sud-africain, dynamiteur en chef des frontières artistiques et humaines, viendra arpenter les routes du calvaire dans son prochain spectacle Golgotha au cours de l’improbable Festival 30’30’’ de Bordeaux. Ce performeur, plasticien, chorégraphe sera l’un des temps forts de ces iconoclastes Rencontres du Court qui en comptent bien d’autres. Partants du pitch de la forme courte, ils innovent depuis 8 ans maintenant en affichant clairement un besoin d’éclectisme singulier. Outre notre ami du pays des zulus, le doublon contre-tenor/piano Robert Expert/David Abramovitz, la vidéaste Françoise Bertero, le danseur Daniel Linehan, entre autres, viendront prendre leur ticket pour formuler leurs 30 minutes de culture sans pub. Le bonheur est dans l’inhabituel. Steven Cohen, Golgotha, les 27 & 28/01 au TNT à Bordeaux. 30’’30’ Les Rencontres du Court du 20 au 29/01 à Bordeaux, avec aussi la Cie des Limbes, Olivier de Sagazan, Cie United C, etc. www.marchesdelete.com ; www.letnt.com

SHEIK ANORAK Lyon

Comme tout un chacun, le Sheik Anorak aime à surprendre les filles en les menant main dans la main dans quelques grottes du Nord-Yémen. Beaucoup attendent le coucher du soleil quand, au dernier liseré solaire, le Sheik sort sa guitare et se lance dans de puissantes et lugubres sérénades. Il faut dire que la musique, le Sheik Anorak l’aime ; mais à sa manière, bruyante et improvisée. De ce passe-temps charnel, le Sheik alias Franck Garcia en a fait son empire : fondateur en 2004 du label Gaffer Records (qui compte dans ses rangs rien moins que Jazkamer et Mats Gustafsson, parmi d’autres) ; partie prenante de SoCRaTeS, Kandinsky et autre Neige Morte ; il a sorti un album solo Day 01 en février dernier et de multiples formats courts. Comme Bach ou Escher, il aime les boucles étranges, créées et enregistrées durant les concerts grâce auxquelles il construit ses morceaux. Dernières lubies en date, le trio jazz noise qu’il forme avec Weasel Walter et Mario Rechtern et le duo free jazz Loup avec le saxophoniste de Lunatic Toys, Clément Edouard. Encore un Sheik qui veut en mettre plein la vue, et qui y arrive plutôt bien.

Kandinsky, nouvel album début 2011 (Gaffer Records) ; Loup Tournée en France début 2011 ; Sheik Anorak le 18/11 au Périscope et l1/12 à Lyon. ; Anorak/Walter/Rechetern le 19/11 à L’Embobineuse à Marseille, le 20 au Myris Mixart à Toulouse, le 21 au Nuovo Local à Bordeaux, le 22 au Ferrailleur à Nantes, le 23 au Couvent Alternatidf à Camlez (22). www.sheikanorak.com

Du 1er au 11/12, Ryoji Ikeda le musicien à la précision mathématique installe sa nouvelle exposition au Théâtre de Gennevilliers, Test Pattern n°3. En français, cela signifie événement.


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Alexandre Léger livre quelques-unes de ses réflexions dessinatoires sur les choses en reprenant Pérec : L’œil, d’abord glisserait sur la moquette grise… Jusqu’au 17/12, dans le cadre de Graphéine, à la Plateforme de Muret, près de Toulouse.

SUPERAMAS France/Autriche

Le collectif franco-autrichien Superamas aime parler aux gens. Bien loin d’être retranchés dans une quelconque tour de verre, les membres du collectif écoutent avec attention les murmures de la rue, serrent des pognes virtuelles et sourient gracieusement aux honnêtes gens. Depuis des années déjà (1999 exactement), Superamas est un élément à part entière de la scène européenne du spectacle vivant. Pour Youdream, les voilà qui en redéfinissent les contours, surfant sur les improbables flous entre espace privé et espace public que décuplent les nouvelles technologies. Amateurs de ce genre de sujet popu, les Superamas viennent ainsi mettre sur scène vos rêves les plus intimes ; rêves que vous aurez préalablement inscrits sur le site web www.youdream.be prévu à cet effet. Farces et attrapes de la vie ordinaire.

Youdream les 2, 3 et 4/12 au Budascoop à Courtrai dans le cadre du festival Next ; les 10 et 11/12 au Kaaitheater à Bruxelles. www.superamas.com ; www.youdream.be ; www.kaaitheater.be ; www.nextfestival.eu

FESTIVAL DES 3 CONTINENTS Nantes

Le cinéma marque l’imaginaire collectif dans ses moindres recoins, la manière d’être des individus, ses attitudes jusque dans les moments les plus intimes. Mais il est un domaine où les images animées frappent peut-être plus fort qu’ailleurs, c’est celui de l’affirmation d’une culture. Depuis ses débuts, Hollywood l’a bien compris et manœuvre habilement dans la protection de ses droits tout en négociant ceux des autres jusqu’à la sécheresse : une part de la domination du monde s’est jouée ici. L’association Les 3 Continents se fait fort de faire gentiment la nique au marché de la culture, faisant depuis 32 ans de son Festival une des places fortes de la diffusion des cinémas du Sud et des Suds. D’Afrique (Souleymane Cissé en 79), d’Asie (Hou Hsiao-Hsien en 84, Abbas Kiarostami en 87), d’Amérique Latine (nouvelle vague argentine en 97), le Festival des 3 Continents a permis la reconnaissance de nombreux artistes dont les œuvres étaient jusqu’alors difficilement visibles en France. Cette année encore, la passion et la curiosité gouverneront les découvertes, les rencontres et la compétition. Au programme : deux hommages consacrés à Ali Khamraev et Djibril Diop-Mambety, un focus sur la Chine de la 6e génération et bien sûr les traditionnelles compétition et sélection officielle mettant en lumière 10 films chacune. Voyage, voyage. Festival des 3 Continents du 23 au 30/11 www.3continents.com

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Les sculptures de Stéphanie Cherpin, toutes de matériaux bruts et communs, seront au 40m3 à Rennes jusqu’au 18/12. Le deuxième volet de ce Use Once And Destroy sera dans Le Spot, au Havre.

PARIS Paris

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Tout droit venus du paradis mazdéen de Zoroastre où, dit-on, la musique est Reine, le groupe Paris descend de la colline les bras chargés de roses noires. Les quatre hommes sont artistes comme d’autres sont chevaliers, délivrant les hommes de la trop simple vie terrestre. C’est alors que Nicolas Ker, Arnaud Roulin (tous deux de Poni Hoax), Mike Theis (Diplomatic Shit) et Maxime Delpierre (Joakim and The Disco) glissèrent sur les défections canines de Paris. De cette ville à relever, ils en firent le nom de leur groupe. Portés sur la musique électronique, ils l’assèchent au maximum pour mieux marquer l’auditeur de leurs élucubrations punko-ésotériques et rendre finalement un devoir où le terme dark disco n’a plus rien d’un oxymore. In Crowded  Subways est la suite rêvée de cette épopée acidulée. In Crowded Subways EP sorti le 9/11 avec des remix de Siskid et In Flagranti. www.ekleroshock.com ; www.myspace.com/unoceandetoiles

REGIONALE 11 Strasbourg...

L’art peut être le moteur de l’international des peuples. Point de crypto-léninisme là-dedans mais plutôt un besoin de cohésion et de travail commun. 15 lieux d’art contemporain de France, d’Allemagne et de Suisse s’associent pour la 11e année consécutive afin de faire perdurer l’aventure « Regionale ». Du 28 novembre au 2 janvier, les influences, les esthétiques, les mouvements se mêlent autour d’un seul thème : la Région. Cet espace unique est fascinant car il ne répond pas aux exigences administratives ni même nationalistes ; il est une part du passé d’un territoire, de son avenir, mais pas seulement ; il est le prisme déformant d’un ensemble de visions, d’influences et de goûts différents et se trouve en cela unique. Différents artistes d’âge et d’origine diverses se sont donc attelés à faire ressortir la parole d’une région à l’Est de la France, à l’Ouest de l’Allemagne et au Nord de la Suisse. Tous unis sous un même drapeau.

Regionale 11 en France : du 28/11 au 2/01 à la Fabrikculture à Hégenheim ; à l'Accélerateur de Particules à Strasbourg ; à la Kunsthalle à Mulhouse.. www.regionale.org ; www.accelerateurdeparticules.net ; www.kunsthallemulhouse.com : www.fabrikculture.net

La photographe Sabine Delcourt nous révèle son côté nature dans la très organique exposition à la Galerie Philippe Chaume, Itsas Lurrak. Jusqu’au 8/01 à Paris.


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TG STAN Anvers

« Tu es né poussière », tu retourneras poussière. De la poussière, ce qu’on appelait le « Croissant Fertile » en est plein. À regarder ses murs, le Croissant semble aujourd’hui stérile et fier de l’être : raser le temps passé, ses traces ; se ligaturer les trompes et tuer ses enfants. À regarder ses visages, il redevient Printemps. La compagnie Tg STAN (Stop Thinking About Names), fasciné par cette zone du monde (dont la Palestine est l’épicentre), vient regarder ce qu’il reste du tangible, ces murs qui ont une fâcheuse tendance à venir alimenter la poussière ambiente. Clamant à l’envi les textes de John Berger, Samih al-Qasim, Mourid Barghouti, Mahmoud Darwish et Etnel Adnan, les Tg STAN choisissent la formule réflexive pour une région phagocytée par les discours simplistes. S’intéresser aux hommes à leurs traces, plutôt qu’à leur ethnie ou leur religion : « Quelle est ta confession ? Ça ne te regarde pas ! », pouvait-on lire à Beyrouth en Avril 2010.

Le Tangible par Tg STAN, les 17,18, 19/11 au Bateau Feu de Dunkerque ; du 23 au 27/11 à Théâtre de Garonne à Toulouse ; Les 1, 2, 3/12 au Point du Jour à Lyon. www.stan.be ; www.theatregaronne.com ; www.mlcie.free.fr ; www.lebateaufeu.com

MOIS DE LA PHOTO OFF Paris

Tourner le commutateur permet souvent de se plonger dans les douceurs insondables de l’obscurité où, parfois, tout devient plus clair. Ainsi en est-il des festivals gargantuesques qui, de plus en plus, se préservent une salvatrice part d’ombre. Bien sûr, dans le noir, on se cogne plus souvent qu’à notre tour mais, dans les arts visuels, le choc est naturellement bienfaisant. Le Festival du Mois de la Photo Off donne ainsi à voir les à côtés de la photographie officielle et propose dix parcours au sein de différents quartiers parisiens pour en tout, une centaine d’expositions différentes. Pour les voir toutes, il faudra se remonter les manches d’une belle chemise en blue jean.

Le Off du Festival de la Photo se déroule durant tout le mois de Novembre à Paris. www.moisdelaphoto-off.org

Wildlife !, le Suisse remuant, sort son nouvel EP chez Phree Records, Buck Up le 22 novembre. Thème : Electro/ Dancehall. Inclus des remixes de Douster, French Fries, Adam Port et L-Vis 1990.

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GDRA Rodez/Le Mans

Le GdRA de Julien Cassier, Sébastien Barrier (que d’aucuns auront connu sous le personnage de Ronan Tablantec) et Christophe Rulhes aiment se trouver à la croisée des chemins. Loin de choisir, il préfère les emprunter tous. Au carrefour, leur création Nour l’est certainement, entre le premier et le troisième élément du tryptique consacrée à La Personne, entre deux rivages de la méditerranée, entre trois générations. L’histoire de Nour El Yacoubi est celle d’une femme qui construit son destin pour, à 27 ans, enfin se l’approprier. Le GdRA vient alors se confronter à la ligne brisée de la transmission familiale, où le tiers subjectif est multiple et les routes trop souvent barrées. Convoquant les arts de la scène, de la musique et de la vidéo, le GdRA tente par ce composite de rassembler les morceaux d’une histoire familiale, que l’émigration du Maroc vers la France a éparpillée. Une œuvre qui prend sa place dans le parcours d’un collectif attentif aux hommes, dont il s’attache à montrer les irréductibles complémentarités. Nour : les 24 & 25/11 au Centre Culturel Agora de Boulazac ; le 7/12 au Théâtre d’Arles ; le 11/12 au Cratère à Alès ; du 26 au 29/01 au Théâtre Romain Rolland de Villejuif. www.le-gdra.blogspot.com ; www.theatre-arles.com

Les Soirées Curieuses du Lieu Unique, à Nantes, débutent merveilleusement puisque le label Pan European Recordings s’occupe de la première, avec Aqua Nebula Oscillator en tête. Le 20/11.

BAUCHAMP Lausanne

Le jeune Léo Ramseyer a la musique chevillée au corps quand il entreprend des études en histoire. Mais quelle différence y a-t-il entre un Caravage et le remix de Calypso des Roundtable Knights ? Quelques années tout au plus, et un bon coup de crayon il faut l’admettre. Traînant ses guêtres dans les milieux suisses de la musique électronique, Bauchamp en a croisé du monde influent entre The Genevan Heaten et les Larytta, les labels Mental Groove et Viking Music. Mais la vanité lui fait défaut et il n’hésite pas à supporter la création récente de Raoul Records en s’affichant sur la deuxième sortie du label en janvier 2011. Bauchamp ressort donc du bois et sert à nouveau un travail aux confins du dancefloor de l’electronica. Les deux ne sont pas incompatibles, pas à Lausanne en tout cas. Apparition toute fraîche sur le maxi Difficult Remixes de Larytta ; en concert le 28/01 au Bourg de Lausanne. www.myspace.com/bauchamp ; www.soundcloud.com/bauchamp

Hubert Colas et Jean-Marc Montera accueillent quelques amis musiciens contemporains (eRikm, L’Ocelle Mare, Barre Phillips, Le Quan Ninh, …) au sein du GRIM de Montévidéo, à Marseille pour le Festival Nuit d’Hiver #8. Du 16 au 21/12.


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FESTIVAL BBMIX Boulogne-Billancourt

Pour aider la musique, il faut des serviteurs de bon aloi. Au BBMix, on se délecte depuis 6 ans à donner son corps et son âme pour l’amour du rock n’roll. Et, en ces temps de disette pécuniaire, voir un festival de qualité devenir un élément pilier de la scène francilienne relève du miracle de la productivité française. Situé à la marge de l’activité démonstrative et musicale, BBMix invite les bonnes personnes au bon moment (James Chance, Young Marble Giant, Jean-Jacques Perrey les années précédentes). Exemple une nouvelle fois cette année avec l’incroyable venue des filles de Raincoats, groupe féministe anglais des années 70 et des mythiques The Swans, américains au demeurant. Non contents de faire jouer ces légendaires réjouissances, le BBMix invite quelques jolis, Français (Young Michelin, The Berniz, Edgar Pilot, …) ou non (James Blacksaw, The Radio Dept, The Notes, …). En guise de bolduc, une conférence de Pierre Mikaïloff et une exposition photographique d’Emeline Ancel-Pirouelle. La musique est servie.

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Festival BBMix à Boulogne-Billancourt (92) du 26 au 28/11 avec aussi Bonaparte, The Warlocks, Bobby Conn & Too Young To Die. www.myspace.com/bbmix

EX-NIHILO/DANSEM Marseille

Il est sûr que les effluves marins et urbains de Marseille pèsent lourd dans le travail de la compagnie Ex-Nihilo. Le mouvement de la ville, le fourmillement des mers et le contraire constituent l’âme de la troupe d’Anne Le Bâtard et Jean-Antoine Bigot, qui cherchent perpétuellement à capter l’insaisissable chaos du corps. En se posant hors des lieux habituels du spectacle vivant, dans la rue, dans les zones désaffectées, Ex-Nihilo se dégage de ces différents carcans et se laisse porter par le naturel vivant qui crée lui-même son propre espace. Le Festival Dansem a ainsi choisi pour sa 13e édition de monter un focus autour de cette extravagante compagnie à l’occasion de leur création solo en cours, Apparemment, ce qui ne se voit pas. Dans le cadre de « Autour du Dansem », À l’Abri du vent présentera les dessins de Jean-Antoine Bigot, accompagnés des images de Martine Derain à La Compagnie et une projection de TVTV aura lieu au Polygone Etoilé. Le tout en attendant le premier extrait d’Apparemment dans le cadre de la Semaine Asymétrique. Un vent dansant souffle sur Marseille, il serait bon d’en profiter. Dansem à Marseille du 26/10 au 28/12 ; la Semaine Asymètrique du 22/11 au 29/11 au Polygone Etoilé ; TVTV le 22/11 au Polygone Etoilé à Marseille ; À l’abri du vent, du 20/11 au 18/12 à La Compagnie à Marseille ; Apparemment ce qui ne se voit pas, les 23,24 et 25/11 au Studio Kelemenis à Marseille. www.exnihilodanse.com ; www.dansem.org

Pas de panique, la 5e Rencontre Internationale de l’Insulte aura bien lieu le 24/11 au Recyclart à Bruxelles. De quoi faire remonter le niveau d’amour entre les peuples européens, avec 22 langues différentes et 27 DJ’s. 65


ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES KIBLIND MOIS DU GRAPHISME A ÉCHIROLLES

Le graphisme, parce qu’il est un grand aspirateur de l’air du temps, est à la croisée de tous les chemins. Pour les 20 ans du mois du graphisme d’Echirolles, le commissaire invité Michel Bouvet, a vu le carrefour au sens large. En invitant les graphistes Yuri Gulitov (Moscou), Mitso Katsui (Tokyo) et Carin Goldberg (New York), il nous rejoue les bouleversements géopolitiques de ces 20 dernières années option design graphique. Au programme : expositions ; projections (Michel Monteaux, Matthieu Raffard,…) ; films (Live In Tokyo de Carla Sonia,…) ; conférences, etc. Du 19/11 au 31/01 à Échirolles www.graphisme-echirolles.com

AUTUMN FALLS

Les sanglots longs des guitares de l’automne berce Bruxelles d’une excitation folle. Autumn Falls convoque ainsi au Cirque Royal les experts de la country 00’s, Lambchop, alias les feux follets de Nashville, bien accompagnés par les Blitzen Trapper. Autre jour, autres mœurs à la Botanique, avec l’Islandais Olafur Arnalds, qui a gardé de ses origines une facilité pour l’épopée héroïque qu’il intègre automatiquement à sa musique électronique. Aligné avec la merveilleuse groenlandaise Nive Nielsen, la soirée risque d’être d’une revitalisante fraîcheur. Prometteuse. Les 26, 27, 28/11 à Bruxelles avec aussi Atari Teenage Riot, Room 204, Siskiyou, Caribou, Beach House , etc. www.botanique.be ; www.autumnfalls.be

REIMS SCENES D’EUROPE

« Europe, Europe, Europe », disait l’autre… « Europe ! » disent les sept scènes majeures de Reims (La Cartonnerie, Le Manège, La Comédie de Reims, [djaz]^51, l’Opéra, Nova Villa, Césaré). Regroupant artistes et spectateurs de l’Europe entière, Reims Scènes d’Europe réalise la communion des spectacles vivants de tout le continent. Avec un peu de cerise sur le gâteau : Alain Platel, Christophe Marthalter, Stanislas Nordey, Thomas Ostermeier, Krystian Lupa, etc., allant même jusqu’au cinéma de Rainer Werner Fassbinder et son monumental Berlin Alexanderplatz. Du 2/12>18/12 avec aussi Rodolphe Burger, Denis Podalydès, Zygmunt Krauze, Carles Santos, etc. www.scenesdeurope.eu

LES TRANSMUSICALES

Chaque année, Rennes reçoit ses invités et gagne haut la main la compétition du festival presque parfait. Au menu cette fois-ci : le monde, et en décembre qui plus est. Les Transmusicales nous mitonnent trois soirées délectables en diable. À noter, en termes de grattes, la venue du cowboy Roky Erickson et des énigmatiques Wu Lyf. Mais au sommet des Trans, il y a eu et il y aura toujours la musique électronique : hormis les stars M.I.A et Matthew Dear, et les semi-stars A-Trak et Renaissance Man place est faite aux jeunes et talentueux French Fries, Manaré, Beataucue. Les 9, 10, 11/12 avec aussi Alex Metric, Gonjasufi, Pigeon John, Outasight, Marklion, Shogun Kunatoki etc. www.lestrans.fr

PRESENCES ELECTRONIQUES GENEVE

Seulement deux jours, qui en contiennent pourtant cent. Jérôme Soudan de l’association Headfun, programmateur du Festival Electron et Christian Zanési, compositeur et initiateur des Présences Electroniques Paris, se sont serré la main pour cette première édition de Présences Electroniques Genève. Le Festival est donc une valse à deux temps donnée grâce à l’installation de l’acousmonium : premier temps, musique contemporaine avec deux hommages à Luc Ferrari et Pierre Schaeffer, Biosphère, Leila, etc, à l’Alhambra ; deuxième temps, au Zoo, Mathias Aguayo, Kode 9, etc... 10 & 11/12 avec aussi Monolake, Childe Grangier, Ripperton, Feldermelder, Tim Hecker Ben Frost, etc. www.presenceselectroniques.ch

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