Kiblind#29

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SOMMAIRE

ÉDITO

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VU PAR... Marcelle Galinari

8 Marcelle Galinari

REVUE DE PRESSE Initials PQR

10 Initials PQR

ANACHRONIQUE Avignon-Clouet

12 Avignon-Clouet

DOSSIER Logosphère GLOBE Culture Free Mag PAGES BLANCHES Brecht Vandenbroucke Luna Picoli-Truffaut Olivier de Carvalho Julien Lombardi Matt W Moore (MWM) MATHS

14 Logosphère 20 Culture Free Mag 23 Brecht Vandenbroucke Luna Picoli-Truffaut Olivier de Carvalho Julien Lombardi Matt W Moore (MWM) 35

Relecture > Frédéric Gude  Directeur de la communication > Gabriel Viry Directeur commercial > Jean Tourette Agent commercial> Anthony Planche

INFOS/

Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr

KIBLIND N°29 FÉVRIER - MARS 10 COUVERTURE / BRECHT VANDENBROUCKE RETARTED BLOKBOY Jeune artiste belge de 23 ans, fraîchement diplomé de l'École de Saint-Lucas à Ghent, Brecht s'amuse de techniques variées pour retranscrire avec talent un univers oscillant entre naïveté enfantine et lucidité cruelle. www.brechtvandenbroucke.blogspot.com

STAFF /

Directeur de la publication > Jérémie Martinez  Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Maxime Gueugneau + Matthieu Sandjivy + Guillaume Jallut + Marine Morin + Noémie Dié. Merci à Anaïs Bourgeois + Franz Bone + Nicolas Courty/Librairie Expérience + Guillaume Vonthron Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry  + Photographe : Alain Delorme + Styliste : Ines Fendri Merci à Joanna et Pierre-Guilhem Direction artistique> Klar (agence-klar.com) Avec la participation de : Arnaud Giroud (pitaya-design. com) + Kinga Sofalvi (kingasofalvi.com) + Simon Bournel-Bosson (simonbournel.blogspot.com) + Marie Bienaimé (blog.mariebienaime.fr)

PRINT Made in China Kinky et Cosy + Livraison 13 + Du Yodel à la physique quantique + TYT : Printed Matter + Lydie + Cut

Le magazine Kiblind est édité à 30 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 RCS Lyon / 4 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com

ÉCRAN This is the end ? + Pedobear + À quoi sert la 3D ? + The man you loved to hate + Game over + Venetica + Babel Rising + Prison Break : The Conspiracy

Le magazine est diffusé à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Nantes, Lille, Bruxelles et Genève. Ce numéro comprend un supplément spécial pour la région Rhône-Alpes.

CAHIER MODE Rozalb de Mura Post it Identités

ISSN : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. On a tous 29 ans. Contact : redaction@kiblind.com

36 Made in China Kinky et Cosy + Livraison 13 + Du Yodel à la physique quantique + TYT : Printed Matter + Lydie + Cut 40 This is the end ? + Pedobear + À quoi sert la 3D ? + The man you loved to hate + Game over + Venetica + Babel Rising + Prison Break : The Conspiracy 45 Rozalb de Mura Post it Identités

BAZART

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LOUCHE ACTUALITÉS

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ÉDITO

T/ M. Sandjivy I/ S. Bournel-Bosson

A long time ago in a caverne pas si lointaine, les grottes de Lascaux. Un cheval sur un mur, un crocodile sur un polo, le même cheval sur une voiture... Ce qui débute comme une mauvaise comptine est notre quotidien. En écrivant ces lignes je suis submergé par ce que je vois, ce que je porte, ce que je mange, ce que je fume, lis, écoute, aime. Je les ignore tous les jours, ne m'attardant qu'en de rares occasions sur un petit nouveau, redécouvrant parfois ceux de mon enfance. Lorsque j'ai vu le « C » du logo Carrefour ma vision du monde a changé. Faut dire que jusque là j'essayais de comprendre le slogan confucéen: « Avec Carrefour je positive ». L'enfant en moi n'a toujours pas pigé d'ailleurs. Un mauvais logotype c'est comme parler d'un gars qu'on n’arrive pas à décrire précisément. -Tu sais c'est le mec qui avait une chemise à carreaux et qui portait des Vega hier soir au vernissage ! -Ha ha elle est marrante celle-là, je la connaissais mais avec des baskets dans une agence de com'. Un bon logo c'est comme votre première fois. Moche, canon, trop petit, coup de foudre, triste ou qui pique les yeux, peu importe car on s'en souviendra toujours. On doit le retenir facilement, donc on essaie de faire un truc simple. Trois traits, ça marche bien par exemple. Une étude a prouvé qu'on retenait mieux ce qui allait par trois. Et puis c'est bien si le symbole est international à défaut d'universel (gardons les pieds sur terre). Les lettres ça fonctionne pas trop mal non plus. A quelques milliards près, tout le monde connaît son alphabet. Mais un logo c'est avant tout la marque qu'il représente. Finalement, on porte le T-shirt et on conduit la voiture. Derrière le signe, l'objet. Après l'édito, le journal. Bonne lecture. 07


MARCELLE GALIN A R I Itw / G. Viry

QUEL EST LE POINT COMMENT ENTRE COCOON, ANAIS OU LE SCRATCH BANDY CREWS ? ILS ONT TOUS ÉTÉ DÉCOUVERTS AU PRINTEMPS DE BOURGES, GRÂCE AU TREMPLIN MUSICAL ORGANISÉ, TOUTE L’ANNÉE, PAR LE FESTIVAL. RIEN À VOIR, EN ÉCOUTANT SA DIRECTRICE, AVEC LA NOUVELLE STAR…

Kiblind  / En quoi consiste le « Réseau Printemps » ? Marcelle Galinari / Il a été créé, en 1985, par le Printemps de Bourges qui recevait, à l’époque, des milliers de cassettes, envoyées par des groupes qui souhaitaient participer d’une manière ou d’une autre au festival. Pour traiter cette demande, la seule solution était de se doter d’un nouvel « outil de travail ». Le Réseau Printemps a ainsi vu le jour, pour prendre en charge le repérage et la sélection de jeunes artistes. Il fête aujourd’hui ses 25 ans. Dès le départ, l’idée a été de développer des antennes régionales pour assurer cette mission de découverte, au niveau local. Il en existe 26, une dans chaque région et 4 en Ile-de-France, répertoriées par thématique artistique : chanson, rock, hip hop, électro.


VU PAR

K / Et comment cela fonctionne, concrètement ? MG/ Il y a d’abord un appel à candidatures. Puis une phase d’écoutes, organisée dans chaque région, à partir de laquelle les groupes sont « mis sur scène » et filmés. L’ensemble des ressources remonte alors à Paris. Un jury national, composé de 10 personnes, se réunit pour deux sessions de sélections, qui se déroulent justement en ce moment… Le jury sélectionne une trentaine de « découvertes », classées en fonction des thématiques que les artistes ont choisies. Tous sont programmés à Bourges, pendant le Festival, dans la salle « Le 22 ». Ils jouent pendant 30 minutes dans les mêmes conditions que tous les autres groupes. C’est le temps qu’ils ont pour séduire le public. Ou parfois, se planter… K / Combien d’artistes, chaque année, sont candidats ? MG/ Pour l’édition 2010, on en a reçu 3 900, ce qui correspond au chiffre des cinq ou six années précédentes. C’est donc très important. Il y a toujours beaucoup plus de rock, ce qui s’explique par le foisonnement de groupes amateurs contrairement, par exemple, à la chanson, où les artistes s’inscrivent généralement dans une démarche plus professionnelle. K / Participez-vous à la recherche de candidats ? MG/ Oui, naturellement. C’est un peu le travail de fond des antennes régionales. Une antenne, c’est en fait une personne. Et quand on la choisit, dans telle ou telle région, on recherche justement ce profil de dénicheur et de chercheur de talents. Le choix de l’antenne est donc très important. Et le travail de repérage, sur le terrain, est devenu quasi obligatoire, car on pourrait se contenter, aujourd’hui, d’utiliser Internet et le public. Ce n’est pas l’objet de notre démarche : le réseau Printemps repose, avant tout, sur des individus qui connaissent le terrain musical, au niveau local, les relais, les moyens de découvrir des nouveaux groupes, etc. Heureusement… Dans le cas contraire, on passerait sûrement à côté de nombreux artistes. K / Quelles sont les conditions de participation ? MG/ Le principal critère, c’est de ne pas avoir signé avec une Major company. Après, les choses évoluent, car le métier n’est plus le même depuis 25 ans. Depuis longtemps, par exemple, on accepte les artistes signés sur un label, puisqu’ils sont nombreux à être dans ce cas. Les auto-productions sont également les bienvenues et font complètement partie de notre démarche. À partir de cela, c’est le jury qui décide. Est-ce qu’un groupe signé par un label n’a pas trop d’exposition nationale ? S’agit-il vraiment

d’une découverte ? À l’inverse, on accepte des groupes, connus dans leur région, qui n’ont pas encore dépassé les frontières régionales. La plupart sont d’ailleurs de ce cas. Bourges, c’est un festival à dimension nationale, donc c’est utile de pouvoir les exposer… K / Comment est financé le réseau ? MG/ On est sous « tutelle » du Ministère de la Culture. Il y a donc des subventions du Ministère et d’autres sociétés civiles intervenant dans le champ musical (Sacem, Adami, Centre national des variétés, de la chanson et du jazz, etc). L’association est donc entièrement subventionnée, ce qui est finalement logique puisqu’on ne fait pas de commerce. On a un seul partenariat privé, avec la Fnac, depuis 2001. À l’époque, Daniel Colling, le Président du Festival, s’est demandé si ce n’était pas dangereux de dépendre uniquement du financement public et s’il ne fallait pas s’ouvrir, un peu, au privé. La Fnac était la structure qui correspondait le mieux à nos besoins. Elle a un pied dans la culture et, même si cela a un peu évolué, les jeunes fréquentaient beaucoup les magasins pour écouter des disques, découvrir des artistes, etc. K / Quel est, selon vous, le rôle d’un tremplin, à l’heure où Internet est devenu un vecteur très important de la découverte musicale ? MG/ Incontestablement, Internet est un outil déterminant pour les groupes de musique, afin de mettre le pied à l’étrier et de diffuser, facilement, leurs morceaux. Mais je pense, personnellement, qu’il ne remplace pas le terrain, la scène ou le côté humain qu’on essaie, justement, de favoriser dans le cadre du Réseau. En effet, la relation avec les artistes s’inscrit, selon nous, dans une autre dimension. Il ne suffit pas simplement de leur dire : Vous allez jouer trente minutes, vous allez gagner tant… ». En général, il y a un suivi, des relations qui se créent, des groupes qui ont besoin de conseils, etc. Tout cela n’est pas possible avec Internet et moi, j’y tiens ! Ce sont deux façons différentes et complémentaires de voir les choses, de travailler. Il ne faut pas oublier, enfin, que le Printemps de Bourges, ça reste de la scène, de l’émotion, du spectacle vivant. C’est ce qu’on veut promouvoir et qu’Internet ne peut pas vraiment faire… + d'infos Les 25e Découvertes du réseau Printemps : liste complète sur www.reseau-printemps.com La 34e édition du Printemps de Bourges, c’est du 13 au 18 avril 2010. Quelque part, près du centre de la France. Programmation disponible en ligne : Iggy & The Stooges, Vitalic, Mr Oizo, Pony Pony Run Run, etc. www.printemps-bourges.com 09


IT A PRODU L E C , É IN E AU C ENT, DÉBARQU RAIT PU, FINALEM G R U O B AINS N AU A VIE DE G E FUMÉE DONT O LA DALLE... QUAND L D A tre D ÉCRAN astis », en GIONALE erie au p v La u UN GRAN AIS LA PRESSE RÉ e s. b e st le morab rachuti é M a p .  m « R s E   : le S    ô et n c té, bien SE PAS me, de so mmence insbourg

un i exhu tout co ud Ga usains »  : e du Mid Parisien, ourg ». S h c e sb ê L p in é r a u D G o irs toulo s Sports, P e n é n e v n u u n à a o  s  l’ « de it «  C’est quelques 1988 au Palais s 2010 sera e la réplique : « l’ouverpersonne e n d it n 0 o o 0 rt d d e  0 n c (8 o st n l’ o c » e r  u re Oue e è q u sti r q in n de Ga salle e ann Sfa é à cra film de Jo le d’une période r... Avec « bourr 0 places et « une e ») ib 0 re de fumé is  0 u v s 5 d ré te r r u u lu o o o p p v ture p s i ie u rt années s de nia », pa uverture presse q ngée dan photo, « quelques lo p bourgma uo c ra e ance en « amo s et un vre à M ou une sé ù Gainsbourg, e :  585 copie dement, du Ha rlé a b c m e e hau ne bell tôt », o lé l’ass u a s g à lu ré is p m it se tire, c , a e ro jà , av malh ur film est p ouvelle année, dé x transi » cœur pompe à u re s seille, le n n e e , es chose ue le ersaire rs qu’un j’aurai d « Tant q s, , me anniv e rière, alo è rp r. st o ti u c g re te in n n n v cha  : le ra mo st pas e ’e n e u se prépare mort du maître ue ciné irrigue ss d re ix la tiq ! ». La p . La Vo : Sources 2011, de quand on est cri crit pas à dire s à écrire xemple que se o h rie c le , ’é ga s e e e n e g d r lta, « Un L’avanta st qu’on n avec Cyril Serra n le dimanche prend pa touranso Le PQR, c’e ur les Cahiers : o nous ap lm a été fi la dé« La ch i, c’est super! », rd u o s d n N a e o o d id er p in n a i pour ’u dioz n ïc u e Ra après-m a q u « a ; m n x 1 m 30/1 nes’ », Téléra t, mieu lus con scène ja n Progrès, p r a u la r, y o re les lig 12 ; e o nt p , v ‘E M e y se n ridi, 9/ feuilles à compo k-su film en moyen che du M bourg, ée à Berc roulants que ses La Dépê n us de la ncense le ss ae e ), , « Gains e du e -d ay c u a ab a G Yves me une v uils pêch peu (L’Als e », La Dé na, ses faute sbourg, c’est com entre les biopic un t patchwork » côté intim Laurent d’Anco st ’E (L xi ; 2 ta n in /1 ie eux ue » Ga llan Midi, 25 le plus vi pale ou b fantastiq a Casta rouler. un « bri « Henri, ovence, is », La Pr drôle et ti la côte d’O nt... ti r it e marseilla c a su onnet. La , L ré ng e La e u n « g n ; u « u vie u urg y 30/10 Gainsbo ), voire pêche d a va et ça e, ette de marionn », Le Télégramm épublicain i La Dé t, dans reins  :  ç R u q ur indy jo à C le de vu t  » a rtrai en nte 5/1 ; « Po Républicain, PAPIE GRaSinsbourg nous « stupéfia demander librem , L’Est Sanders » ne Pajot, « Anna e qu’elle LES PETITS t c u e , p d « ) ha n i co ép -e St ré id k G M 8/1 ; épêche, ais qu’il fait s (Julliette (Serge du wee Mouglai fais jam ur La D compagnés (…) o e mosino P n édition d e n  J et Éric El Nantes, hier « so che. se en . Et quan nt ac urg) à , Gainsbo , Presse Océan le diman ne répon de a telleme ostalgie » anis ou u . -n .. st it it i » k ’e id fa La e m C « str ir, ) aprè no à l’ rler pe Leno areil (… 8/1 ; Philip on décr ypte partie de e sucette Pour pa rien de p Muriel Sir pas d’un Paris journaux péfiant. a un it s tu g S le a le havraise sur Europe 1 », , . a s’  »  » n e e ? n io s n n g s o ri il a n e ré cque Ja m i, e ; les astre ll /1 ss so film die, 10 ccasion d tit pu la pre à la tête Norman ité. Si le L’homme béry », d’un « pe les témoins. À l’o ueil » le sbourg, im in x a ro Leleu, « m G p a ha C n ,à rec er de chou é, 11/1 ; antage : la être parce qu’An font entr gnifique hiné Libér toire se ar autre av Le Daup ’un « ma peutéan), d c distille p st conserva ie O ’e k c c rt e , n n ss so Y.F: « Le lui qui incarne ra ie re F b la (P y osi e n ce u st , is o q n e de Parisie atin) nanta souvient phe T ns Le urg », Le roquet Gainsbo gladis est st niçois (Nice M « le photogra elques shots da ru a o uline C Pa M is ; /1 su du 16 qu re vitée e, « je Casta, l’in exemple Joann Sfa Germain-en-Lay ec n 1968, e « Laetitia La Dépêche du v  e u a i : q i t id e u », q . m e a, t.. i idé Sain celu dimanch erre-Louis Cerej tidien du /1 ; Pi très intim vient de symbole ends, ou qu’à Midi, 17 urg est un /1; e se sou sien) et rivé chez Serge dit « Att ir ri a ’a to P « Gainsbo », L’Alsace, 18 a m e rv Il se (L . , n rt… . » m’a is o fo G  » o l c e b e na rg rg a Se de natio harm r ça » t , une fois ainsbou « Il était es Durand la gueule ttes de p t’arrange ka jusqu’à carne G re is 18/1 ; Yv a in a t ig v te de n  c e m « je co L’Alsace, , od est un ré les « vraim ne, p’tit gars « Mon film publicai y mary, v ... ». Henri qui, malg s pour le film, a onne Ré g : retour rance). préparé un blood fée », L’Y ée F e n sé st nsbour st e li ai , e G u ti » « u in ; ar18/1 ulousa amitié cie », er » (O e e m n n u fu uvenirs to du Midi, U t so . x taxi m n à s e o de é r rr ie e c x su ch mi-ve urnau mmen  plus v u rappelle, La Dépê o « jo c t s e re is Cereja, le a ou s , i -L n x u re a u er ne 19/1 ; Pi er, 86 fs loca romo q ise), se antant, urg en ch ce, Sans nati rce  :  la tournée p tte belle Boy  », (La Marseilla nvoyé : « aussi « Gainsbo plaise », L’Alsa r dé e u o is c e su o t la an ss n il pl vous en ir o re e se m’a ce, d l’avo c autre Son ombr se », Nord 20/1 ; « ai te la Fran e Républicaine) de son côté, retour, il su u to son franç he Caron, ’a é u q rs e la chan r n v e in a n ll l’ o hristop tr a C r l’ s; ’Y La u a /1 à (L o, o tr 20 p osin Éclair, xerre êt à S d’Éric Elm e dépenaillé besoin de boire Interview 20/1 ; « L’affich ille d’Au ’archives. Un arr v i, p é rd ir tte l’ o No re v ciga Voix du ssort es d fié a fumée de che et les sall am : L’Alsace re par une con avec la La Dépê métro », erod, b i t iv E retirée du /1 ; Pierre Forn nu su ? , rg e 20 bou illais du Midi, ment je suis deve , ce la Marse « Com uest Fran . urg », O sode de 26/1 Gainsbo


REVUE DE PRESSE

on cenas : « Plus C’est p e im ’a rn re. Midi). Sfa tre cultu onale stars du plus on renie no , ati n n o té im ti S l’iden sure, Muriel si t ck ! à n e t re n m u a a m u , co .Q tch chtu l ec L piration » t du Havre (« av ans Pa- un peu uée ». Vlam, spla o nati na se it bafo vient, d symbole ta u é n so des astre nu e se m st è e de l’étra le th urg »), elle Gainsbo voir fait s vrai, vu « mythe » Ruquier  ’a e lu  d u p « q , re it ie o a nc dis and figure de et c’est e ris Norm ainsbourg » : «  Il toujours d anglo es ». La it ri G e fa n e n Il rg o e c r. S dergroun e s n g e u  u d de d « t it ta u é ix ta milie son ie, c’é La Vo l’astrolog and j’ai évoqué nger... » dans le ui lit peut-être sur a q u re plane h ,  q c b «  » m  :  n rd e o o a x n g o sa re  s preuv « n le e ombreux Franc j’ai vu so ctement... Dans ue de n ord. En q N a de santé, rs , x lo rt E e a b  ? n », r ses « in l Gil Soleil ais Pasca sa vie la chanso tinuent d’explore nglais », Madame m t, u le p on fra vu n, il artistes c tion du nettes, a Morbiha tion d’in   : « utilisa e marion rûleur de chan» d sa s  li t n a n o a ib ti c n n ri e n b v a ,  c z u fab z « a 4 a , 3 e (j  » c a il y hanté ues » r » grâ e). C’était sbourg « parlé-c usicales éclectiq n « bascule m so m  :  is ra P g ain ine). s m e Télé delles (L ter les 45 ans de G ane Bir- fluence lassique ou africa eu  J c dre, un p fê « e n r u a s, u q p n o si P ré so u n m se a e h ans. e c d n e o e te d la tê d gt ans ne mari continu omme à e et ses vin it commande d’u venue si œuvre ’H ll e L tu s c n a de ssa danse out. Da e rt a d p ; le )  kin lui pa n effigie. Elle est c a ré specta é libé etto » so Dauphin hou, un eau Gep v C e u nette », à (L o io id  n e a m é « in R tourn ue ce des du toulousa ment en s e célèbre q s deman p le u n se e o u tr ro rs re g n e b nom gle, « E hez le n c pris de p si u r m o o ie c reçu de ri m r, y e l’esp t t le pre owbiz, « Gotain peu dans Lors éro, don n  u Z « lieu du sh bien empaillées :  . t  » ri c ri u ). té é éjà Mousko Dépêche nes », a é nalités d et Nana Bre- lig rg » (La ons-Len u L e in o rr s, à sb e e , é P in n le a n a G c a si e rs u d u m e Francis , si i par epuis plu après-mid xtes sont repris ce au film Installé, d an revient, grâ igaro lui d’une te mo s c où se F vec ce artis olique, a Saulnier, Madame tagne, l’ th  :  e s à a c d n tu c e n so a o tt n l’ onne ociati u de s cha sous le fe de refaire la mari numéro une ass du Progrès : « De eu p n u st ’e dé ntaire hors, c e on d’un e d si m a t a deman c Et u l c . ’i le o u p l’ » and il cœurs ique, q urg « à texte, qu i rentre dans les euvre un o Gainsbo ivi s e n su rè p U a a . ode » otte, leil qu ublicain p so é e R d st spécial m n offrir à Charl E a la renlle v , où l’ bie usée qu’e Un en Lorraine Cindy Sanders, à ction m le aimerait r u ’attra cale, père ». on, « po la star lo s fans, « au parc d médiatila paruti n hommage à son se sa e e r e d e d e u arle contr , constit al. r ». Elle p (fortuits) nt nation  Wallygato e), de ses projets « e monume d ? t T U ecre uit , « Le S tion (fort QUI EcSaTmO , IN ne pour sa ier single qu’on entend g T rn a e p S d E I n QU n Sfar était en irait, comme de so Et là, qu’est-ce cence poée li Si Joan nales, il d m- Nous ».  C’est un ime, ons régio sbourg est un sy dog) ? « ) « Je t’a y g .. g (. o e les électi e d in (D a h e c r  G ê n’a « p iè a  :  n ç m e a , c a n’e la m bourg dans l’Als al fort... ». Rien re, tique à ez Gains ît ire h ra fa C a . p s le n is o lu d x faire je peu i non p e o s bole nati d r m P fu lo T ait A e v A d . a la R lute onne u’il pourtant hes du film, le vo sans ta- gêné pers ment q e s u ue e q r u n e ie ve ffic  ». H r de r sur les a sbourg se retrou l’on aussi... ieux vaut pleure si e in m a (...) Com Charlot écrit : « M mée : « G le métro tout. » de bac dans u e de rire de a melon h e c p ê a p h é c D le a avait ôté ickey » (L illes de M re o s le u o

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INDISCIPLINE BALADE MENTALE SUR LES SENTIERS HYBRIDES ET SCHIZOPHRÈNES DE L’ARCHITECTURE DÉRAISONNABLE, MAIS TRÈS RAISONNÉE, SIGNÉE AVIGNON-CLOUET. Texte / J. Tourette Visuel /Autrement rue Rebière (Paris 17e), livraison 2011 Copyright Avignon-Clouet architectes

Indiscipline, désordre et expérimentation. Il pourrait y avoir des dizaines de notions disparates, juxtaposées sans choix apparent, complémentaires et antagonistes, pour décrire la posture architecturale de Benjamin Avignon et Saweta Clouet. Elles n’en reviendraient qu’à une seule : la diversité, dans son acception la plus large possible. Les deux architectes se sont connus par hasard, en agence, et comme ils ne travaillaient pas sur les mêmes projets, ont pris l’habitude de se montrer leur dessins personnels. Complémentaires en théorie, ils tentent l’application conjointe dans le cadre d’un concours organisé par la revue The Japan Architect. Cette première collaboration voit naître la Schmürtz House et la perspective d’un projet commun à plus long terme. Ils quittent donc l’agence pour en fonder une autre et se consacrer au développement de leur propre langage architectural. Confortés dans cette initiative, ils sont immédiatement ré-

compensés au Festival des Jardins de Chaumont, puis deviennent lauréats des Nouveaux Albums de la Jeune Architecture en 20012002. Petite cerise : une sélection la même année pour représenter la France à la 8e Biennale de Venise. Leurs projets sont systématiquement fondés sur un seul principe : le plaisir ; et suivent scrupuleusement la même méthode : l’expérimentation. Cette base hédoniste sert de prétexte à la manipulation chirurgicale de la matière, à des expériences sensorielles de greffes conceptuelles, d’alliages de matériaux, d’hybridation thérapeutique entre objets et sujets hétérogènes. Une attitude plasticienne à travers laquelle le projet se dévoile peu à peu, se précise et se matérialise, prend la forme qui était inconsciemment recherchée au départ, déjà là en puissance, mais en attente d’une impulsion dynamique pour lui donner ses contours. La forme contient l’idée ; La Métaphysique d’Aristote n’est finalement pas très loin.


ANACHRONIQUE

Mais sans s’ébattre dans des pensums à base de philosophie antique, Avignon et Clouet choisissent de tester la sphère du pratique. L’amplitude du champ d’activité absorbe un ensemble sans cloisonnement de techniques et de domaines : art, design, architecture, aménagements intérieurs ou paysages, pour faire naître, avec des choses hétérogènes, des éléments résolument novateurs. « Cette hétérogénéité est le refletmême de notre intérêt et de notre curiosité pour la diversité. Nous ne nous intéressons pas seulement à l’architecture, mais aussi au

dans son titre, et sa conception contre-nature s’apparentait au mariage d’un blockhaus et d’un tupperware. Beaucoup d’humour, présent dès le nom des projets (Bal-da-tringle, Psy-Chose, Penthouse sur Loire, Mobil-Loft), mais une rigueur extrême dans la mise en application : ça tient et ça dure. Si en surface la construction apparaît comme une bizarrerie ou une provocation, sous le vêtement persistent les fondamentaux d’une architecture solide. « L’architecture est pour nous un lieu de concepts réglés, constamment entrecroisés, un champ de coexis-

« L’ARCHITECTURE EST POUR NOUS UN LIEU DE CONCEPTS RÉGLÉS, CONSTAMMENT ENTRECROISÉS, UN CHAMP DE COEXISTENCE DE MULTIPLICITÉS QUI PEUVENT PARTIELLEMENT FAIRE SYSTÈME MAIS JAMAIS DE FAÇON INTÉGRALE ET TOTALISATRICE. » monde du projet et peu importe la forme ou la discipline à laquelle il appartient. Nous souhaitons volontairement créer de l’hybride, des interconnexions, des croisements, qui nous ouvrent le champ des possibles. » Dès lors, chaque projet répond à une démarche narrative, raconte une histoire : son histoire propre. Ainsi, les architectes se voient comme des incubateurs, des testeurs, ou des « protologues » : « pour nous, être architecte, c’est être essayiste, c’est réaliser des prototypes. » Et c’est en ménageant le « hors standards », pour éviter la sclérose d’un langage qui se répète jusqu’à végéter, que leur style « indiscipliné » a vu le jour, naturellement, dès le premier essai. La Schmürtz House contenait déjà la posture Avignon-Clouet

tence de multiplicités qui peuvent partiellement faire système mais jamais de façon intégrale et totalisatrice. » L’interlocuteur principal du chantier est le projet lui-même, qui invente de nouveaux codes et son propre système théorique. Chaque réalisation raconte un épisode, qui déroule au fur et à mesure l’histoire du binôme Avignon-Clouet, et affine leur savoir en le confrontant à des commandes absolument différentes. Un parcours de 10 ans, balisé par quelques œuvres-témoins du refus catégorique de la spécialisation : un mini-loft de 34m2, Appartement M., orienté sur la baie de La Baule et construit à base de lattes de 7 cm de large empruntées aux cabines de plage, répétées de manière obsessionnelle (2000, leur première commande) ; la scéno-

graphie sculpturale du salon Le Livre et l’Art au Lieu Unique de Nantes (2003 et 2004) ; une maison en béton autoplaçant, C’est non choix, aux murs lisses et laissés brut de décoffrage (2003) ; l’agencement dual entre ancien et contemporain de Patchwork à la flotte (2004) ; Bal-da-tringle, un mobilier d’intérieur hybride à base de modules tubulaires (2005) ; ou encore le délirant appartement Penthouse sur Loire et ses lignes anguleuses, sorte de vivarium niché au 6e étage d’un immeuble de Nantes, avec piscine intérieure (2008). Plus récemment, le chantier de Autrement vient de commencer rue Rebière (Paris 17e). Première commande publique, les modélisations de cet immeuble de 23 logements illustrent les techniques d’hybridation qu’Avignon et Clouet aiment à mettre en scène. Sous-titré « La tarentule et le robot », l’alliage curieux du mécanique et de l’arachnéen produit étonnamment quelque chose d’aéré, sous la rugosité des traits perpendiculaires. Une sorte de mutant, immobile et mouvant, dont la fable se conclut par la moralité suivante et traduit l’ensemble de l’architecture Avignon-Clouet : « c’est l’hybride qui crée la vitalité ».

+ d’infos Avignon-Clouet architectes, monographie publiée par le Bureau des Compétences et Désirs, édition Les Presses du Réel, 2009. www.avignon-clouet.com Exposition La 3e dimension_ architecture miniature, à la Maison de l’architecture et de la ville de Lille, du 23 février au 30 avril 2010

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LOGOSPHÈRE SI LES LOGOS ONT DROIT, UN JOUR, À LEUR MUSÉE, PAS SÛR QUE CE SOIT ENTRE IKEA ET FEU VERT. ET POURQUOI PAS LES BEAUXARTS, DEPUIS QUE LEUR FONCTION COMMUNICANTE SEMBLE NE PLUS ÊTRE LA SEULE DOMINANTE. LE LOGO, C’EST DE L’ART ? RÉPONSES ENTRE LONDRES, PARIS ET PEUT-ÊTRE LES OSCARS…


DOSSIER / LOGOSPHÈRE

Texte / G. Viry Illustration / K. Sofalvi

Un logo est-il une œuvre d’art ? That’s the question. Si le logo d’Eurotunnel a autant de valeur que son cours boursier (9 centimes), la traversée de la Manche promet de belles découvertes. Depuis le printemps dernier, par exemple, le musée londonien Victoria & Albert, l’un des temples mondiaux des arts déco, expose le design original d’un logo acheté, en septembre 2008, pour une somme coquette : 63 193 euros. L’opération n’est certes pas dénuée de sens artistique, puisqu’il s’agit de The Tongue, le logo officiel des Stones, dessiné, en 1970, par John Pasche, contre 50 pounds. Mais elle reste une première. À Manchester, le CUBE (Centre for the Urban Built Environnment) expose, depuis janvier, un autre designer britannique, Alan Fletcher (1931-2006), qui n’a pas consacré son travail aux groupes locaux (Joy Division, New order, etc.) mais au logotypage de l’agence Reuters, la Banque commerciale du Koweit, le musée V&A, etc. La boucle est bouclée : les logos rentreraient dans les musées. Reprenons le Tunnel. En France, la matière intéresse aussi les salles d’expos. En mai dernier, par exemple, l’œuvre de Milton Galser, célèbre graphiste et typographe américain, débarque à Paris. La Galerie Martel expose ses toiles, mais si tout le monde en parle, c’est bien parce que l’artiste a eu, en 1977, un petit coup de génie : la création du logo I love New York. Depuis janvier, la galerie parisienne Anatome, « unique lieu permanent d’exposition, en France, du graphisme contemporain », accueille l’agence néerlandaise Thonik, connue notamment pour ses identités dans le domaine culturel (Bibliothèque d’Amsterdam, Institut royal des architectes néerlandais, etc.) ou pour le logo du Socialist Party. Va-t-on bientôt y voir le nouveau logo du PS, que

l’agence 4 s’est chargée de botoxer au début de l’année et qui nous rappelle le prix de la chirurgie esthétique ? Une opération à 20 000 euros... S’il y a du public, certains collectionnent carrément les logos, en y mettant de l’argent ou, comme Yves Groestchel, du temps. Pendant plus de 40 ans, ce « logomaniaque » récupère les logos, sigles et autres marques de fabriques jusqu’à avouer, au téléphone, qu’il en a vu passer 50 000, « de toutes époques et de tous pays » et qu’il en conserve 10 000, entre originaux et représentations numériques. En 2009, il publie La saga du logo, un ouvrage préfacé par Gérard Caron, fondateur de l’agence Carré Noir et l’un des plus célèbres logoman français. Groetschel a une autre qualité : il aime partager. « Vous voulez un exemplaire » ? Dès le lendemain, dans la boîte. Encore mieux : il s’apprête à léguer l’ensemble de sa collection à un grand musée parisien. Preuve que ça intéresse. Chez Artcurial, une des principales institutions de vente aux enchères, on s’intéresse, de près, au sujet. Après avoir lancé, en 2005, un département « design », la Maison organise, depuis 2009, l’événement Swiss made, autour du graphisme helvète. En juin dernier, elle met en vente le lot n° 266 : un prototype du logo du Centre Georges Pompidou, réalisé en 1977 par Jean Widmer. Adjugé pour 1 403 euros. C'est plutôt bon signe, rien que pour une esquisse. Mais, selon la logique, les logos restent, en principe, invendables. Ils ne bougent pas, généralement, des entités auxquelles ils sont destinés. Par ailleurs, plus le temps passe, plus le concept de « design original » se fait rare : depuis bien longtemps, les MacBook Pro ont remplacé les feuilles volantes sur le bureau des agences et 15


sur celui des clients. Autrement dit : découvrir des logos originaux, dessinés et finalisés à la main, revient à imaginer un tyrannosaure dans un Apple Store, ou Raymond Loewi, l’un des dinosaures du logotype made-in-France (Lu, Shell, New Man), associé à Ora Ito. Incroyable, mais

Cola, ça pique les yeux : non ! Mais pour le reste, il suffit de s’attacher un peu à la terminologie (graphic artist, designer et le fameux « D.A. ») et de considérer que le graphisme, au sens large, est un pan de la création artistique contemporaine. D’ailleurs, le génie, c’est aussi de penser qu’une pomme mordue, c’est très LES COMMANDITAIRES ABANDONNENT PARFOIS LES bien pour Apple SPÉCIALISTES DU LOGO POUR FAIRE APPEL À DES ARTISTES (Rob Janoff) ou qu’il faut cacher un RENOMMÉS. EN 1988, PAR EXEMPLE, SALVADOR DALI CRÉE ours dans les monLE LOGO DES SUCETTES CHUPA CHUPS. ET VINGT ANS PLUS tagnes du chocoTARD, PHILIPPE STARK EST NOMMÉ, TRÈS OFFICIELLEMENT, lat Toblerone. On l’appellera Char« DIRECTEUR ARTISTIQUE DE LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE lie : vous chercherez. En résumé, L’UNION EUROPÉENNE ». la dimension artistique d’un logo De nombreux logos faux. Dans un cours de philosophie, en ne s’appréhende pas tout à fait comme ont des symboles classe de terminale, on apprendrait que la manière de palabrer sur les couleurs cachés, comme des le logo n’est pas/plus une œuvre d’art d’un Manet. Et si le doute persiste, les images subliminales ou des coups de puisqu’il n’y a pas, en principe, d’exem- commanditaires abandonnent parfois génie. Vous pouvez plaire unique. Mais le problème du lycée, les spécialistes du genre pour faire aptoujours dire que vous c’est encore la théorie… pel à des artistes renommés. En 1988, saviez pour Carrefour par exemple, Salvador Dali crée le logo (le C), mais avez-vous vu la flèche, entre le des sucettes Chupa Chups. Et vingt ans CITROËN PICASSO E et le X, de Fedex ? plus tard, Philippe Stark est nommé, Devinette : quel est le point commun Ou l’ours, caché dans les montagnes du entre Franck Robinson, comptable de très officiellement, « directeur artistique chocolat Toblerone ? formation et Simon Oxley, jeune designer de la présidence française de l’Union anglais ? Ils ont créé, sans le savoir, un Européenne ». Son rôle : créer le logo des « logos du siècle ». Coca-Cola, pour UE 2008 et faire mieux que l’ANPE, le premier, fin XIXe. L’oiseau de Twitter, avec 60 000 euros de budget (contre pour le second, déposé sur le site IStock- 100 000), six mois d’existence (active) et Photo et acquis, par les fondateurs du ré- un résultat assez pathétique. On l’appelseau social, entre 10 et 15 dollars. Le cas lera Charlot. Et vous témoignerez. Plus Robinson pose une question simple, à connu pour le design produit ou l’amél’heure où la communauté du graphisme nagement intérieur que l’art du logo, devrait peut-être appliquer le modèle de Starck est un couvre-chef artistique, sufl’enfant unique : les créateurs de logo fisant sur ce coup pour ne pas attendre sont-ils des artistes ? Concernant Coca- un chef d’oeuvre. En 2004, à l’occasion


DOSSIER / LOGOSPHÈRE

des 150 ans de Louis Vuitton, la marque demande à un grand artiste japonais, Takashi Kuramati, de redesigner son logo. Les deux initiales (LV) prennent des couleurs et le succès est rapidement garanti. L’artiste intègre également, dans l’identité de la marque, de nouveaux motifs, directement issus de son univers néo-pop japonais. Kuramati est davantage connu pour la peinture, l’illustration et la sculpture que la création graphique au sens strict. Peu importe : la marque recherche surtout une caution artistique, de renommée internationale, atteignant, ce faisant, un sommet du « branding », quatre ans après la sortie du fameux No Logo. Dans ce bestseller mondial, Naomi Klein expliquait justement comment les marques s’imposent aujourd’hui à travers de nouveaux canaux. Ça peut être le sport, ça peut être aussi l’art… Si la pratique est déjà bien éculée dans le luxe ou la mode (sponsoring d’expos, publicités réalisées par des artistes, etc.), chez Vuitton, elle démarre avec le logo. Autre exemple : en mars 2008, Orange s’offre douze pages dans le magazine WAD consacré au graphisme, en sollicitant six designers en vogue pour jouer avec son logo. Le studio suisse Korner Union entoure, par exemple, le carré orange de onze formes colorées, comme un triangle « Yellow ». L’œuvre s’appelle Lo(g)o-In. C’est évidemment de la pub….

TOYOTA CONTRE SA RÉPLIQUE : TATAYOYO

Naomi est déprimée. Elle est moins belle que Campbell et trop visionnaire pour le commun des mortels. Heureusement, certains créas pensent à elle, dans un

mix de photoshopeurs-du-dimanche et d’altermondialisme. Le détournement de logos est devenu, en effet, une discipline omniprésente, avec une autre dimension : la re-création. D’ailleurs, quand vous tapez « logos » dans Google Images, les symboles détournés apparaissent même avant les originaux. « Hotel Fornique 1 », « Naze de France », un poney au-dessus de Ferrari ou un smiley qui fait la gueule pour le logo de LG. Pas toujours très drôles. Quelle qu’en soit la valeur, le détournement forme une communauté très active, qui réunirait des informateurs (le logo Hadopi qui pirate une typo appartenant à France Télécom ou le TGV, à l’envers, qui ressemblerait à un escargot) et des transformateurs, électriques.

VILLE ÉTAPE

Pour ceux qui ne la connaissent pas, Bourgoin Jallieu n’est pas une nouvelle marque de rillettes, mais une petite ville de l’Isère (24 000 habitants), plus habituée au Dauphiné Libéré qu’à la couverture d’Étapes. Et pourtant, elle l’a fait… Avril 2009 : la ville présente son nouveau logo, réalisé par Pascal Le Coq, artiste plasticien et graphiste. Très innovante, l'identité est conçue comme un jeu de calligraphie, où les lettres sont composées sous forme de «gommettes». Un alphabet complet a même été créé avec cette police de caractère, que l'artiste a nommé, sans surprise, «BourgoinJallieu». Si vous n'êtes pas convaincu que les logos sont de l'art, il y en a au moins un qui peut faire le coq. « L'alphabet permet d’écrire tous les mots apparaissant dans l’espace public. Au bout d’un certain temps, l’accumulation de mots composés en Bourgoin-Jallieu devrait permettre à la ville entière d’acquérir le statut d’oeuvre d’art.». Tout cela, grâce au logo… www.bourgoinjallieu.fr

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DOSSIER / LOGOSPHÈRE

© 2009 H5

Extraits du storyboard de Logorama. Si vous ne l’avez pas vu au Festival de Clermont, le film sera à nouveau diffusé, le 26 février, à Paris (Centre Georges Pompidou), lors du programme « Hors Piste ». www.logoramathemovie.com 18

Au-delà du simple détournement, les logos véhiculent, intrinséquement, de nouveaux moyens d’expression qui se matérialisent, parfois, dans la création d’œuvres d’art. La pomme d’Apple en est sûrement le meilleur exemple, entre vénération suprême et source d’inspiration pour de nombreux artistes. Le sculpteur chinois Li Lihong, par exemple, a signé une série de céramiques autour de la pomme croquée, après s’être attaqué au M de Mc Do ou aux oreilles de Mickey. Ses œuvres sont vendues, en série limitée, à plus de 1 000 euros l’unité. Et nous sommes certains que Bill Gates a bien ça de côté. Sorti en 2009, le film d’animation Logorama est plus qu’un « droit de réponse » à la société de consommation : c’est, tout simplement, du grand art. Réalisé par le studio parisien H5, valeur

étalon du graphisme et créateur d’identités (Kulte, Intramuros magazine, etc.), il reconstitue la ville de Los Angeles avec des logos. Le pitch : Ronald McDonald est un psychopathe, recherché par Bibendum, un flic obèse. Le court-métrage (16 minutes) met en scène l’inévitable coursepoursuite, dans laquelle on croise également Monsieur Propre, le Géant Vert, les M&Ms et bien d’autres persos. « Logorama est hérité, en quelque sorte, du clip que nous avons réalisé pour Alex Gopher (The Child) et pour lequel nous avions reconstitué New York, avec des typos », explique Ludovic Houplain, cofondateur du studio et co-auteur du film, avec François Alaux et Hervé de Crécy. Et cette idée de monter un projet artistique autour des logos remonte à une dizaine d’années, pour un clip de Télépopmusik puis, en 2003, pour Georges Harrison. Les projets successifs sont abandonnés, mais H5 décide, en interne, de matérialiser son idée : cinq ans de boulot, « entre le choix des logos, la conception des storyboards et la phase de production, avec Addict et Autour de Minuit ». Sorti l’an dernier, le film a été récompensé au Festival de Cannes, diffusé sur Canal et continue à être projeté, régulièrement, dans des galeries ou des musées (Arts Décoratifs, Beaubourg, etc.). Logorama a même été pré-selectionné pour les Oscars 2010, dans la catégorie court-métrage d’animation. That’s the question ? « Réponse, le 2 février ». Avec un buzz immense, qui pourrait devenir mondial, le succès du film est largement mérité et la création artistique, autour du logo, n’en est sûrement pas à son dernier coup d’éclat. Alors, pour le musée ? Le site de Wallmart est définitivement oublié….



CULTURE FREE MAG COUSIN GERMAIN, OU SIMPLE MEMBRE DE LA FAMILLE AVEC QUI ON SE LA COLLE UNE FOIS TOUS LES DIX ANS, VOICI DES MAGAZINES QUI NOUS RESSEMBLENT, DE PRÈS OU DE LOIN. TRAITS COMMUNS : CULTUREL, GRATUIT, GRAPHIQUE ET IMPRIMÉ. Sujet/ J. Martinez

Handmade cultural newspaper Bucarest / Roumanie Mensuel 1 000 ex. www.aooleu.ro

Aooleu A cultural magazine Copenhague / Danemark Mensuel 30 000 ex. www.downtownmag.dk eyelove magazine Aarau / Suisse Tous les quatre mois 2 000 ex. www.amateur-magazine.com

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GLOBE

Culture & post-design Valence / Spain Trimestriel 25 000 ex. www.dximagazine.com

D(x)i magazine

Culture / mode / design Paris / France Bimestriel 30 000 ex. Site web inconnu

Magazine

Urban & street culture New-York / USA Trimestriel Tirage inconnu www.frank151.com

Franck 151

Contemporary Subjects

Urban culture and fashion

Rome / Italie

Lisbonne / Portugal

Trimestriel

Mensuel

15 000 ex.

20 000 ex.

www.grabmagazine.it

Grab Magazine

www.parqmag.com

PARQ 21


GLOBE

RĂŠflexions sur l'art actuel Nantes / France Trimestriel 10 000 ex. www.editions-particules.fr

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Particules

Londres / UK Mensuel 60 000 ex. www.thestoolpigeon.com

The Stool Pigeon Indie and youth culture Life & Culture

MontrĂŠal / New-York / Paris / World

Vienne / Austria

Mensuel

Trimestriel

900 000 ex.

28 000 ex.

www.viceland.com/fr

www.pool-mag.net

Vice magazine

Pool Magazine

Contemporary Culture Barcelone / Espagne Bimestriel Tirage inconnu www.rocketmagazine.net

Rocket


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Ouverture /... 23



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BRECHT VANDENBROUCKE

Brecht vit et travaille en Belgique. Ce jeune artiste de 23 ans a déjà collaboré à de nombreux magazines (Ruis, KutiKuti, Humo, Vice, Dodos, Bluttmagazine, Kus, etc.). Talentueux, quelle que soit la technique utilisée, boulimique de travail, il retranscrit un univers oscillant entre naïveté enfantine et lucidité cruelle. www.brechtvandenbroucke.blogspot.com Expo : Galerie Delkographik à Rennes jusqu'au 19 février www.delkographik.com

LUNA PICOLI-TRUFFAUT

À l'occasion du salon du dessin contemporain, la Fondation d'entreprise Ricard et les Beauxarts de Paris s'associent pour présenter une sélection d'œuvres d'étudiants et jeunes artistes diplômés de l'Ecole, dont la pratique du dessin est le fondement de l'œuvre. Luna Picoli-Truffaut, actuellement en troisième année, est l'une des 25 artistes sélectionnés pour cette exposition Lignes de chances qui aura lieu du 9 au 28 mars à la Fondation Ricard. www.fondation-entreprise-ricard.com http://lptruffaut.blogspot.com

OLIVIER DE CARVALHO

Le concours Ganuta a recompensé dix jeunes artistes dans le domaine des arts numériques. La Toasted Team (composée d’Olivier de Carvalho aka Ar-déco, de Michel Marcinkowsi et de Christophe Desjardins), lauréate de cette édition, a réalisé pour l'occasion 5 Minutes of Happiness, une histoire d’amour impossible entre deux monstres de foire. Le film est à découvrir sur http://www.youtube.com/watch?v=4AQjPQR1xOo. www.ar-dzn.com // myspace.com/ardzn www.talents.imaginove.com

JULIEN LOMBARDI

Lauréat de la Bourse du talent 2009 - mention spéciale Espace, pour la série Artefact, Julien Lombardi participe à la fondation du collectif Labogénérale, structure originale d’étude et de photographie de matières et d’objets. Ses premiers travaux ont été publiés dans les magazines Beaux-Arts et Faces. ww.julienlombardi.com www.labogenerale.org Expo : La bourse du talent 2009 - Bibliothèque nationale de France (Paris) jusqu'au 21 février

MATT W MOORE (MWM)

Invité pour la première fois en solo à Paris par la galerie Since.Upian, MWM, après un mois de résidence, dévoilera sa série Crystals & Lasers. Les œuvres de cet américain de Portland, entièrement peintes à la bombe, surprennent par leur rigueur géométrique, inspirée de son style «vectorfunk numérique ». Chaque peinture a pour but de perdre l’œil du spectateur dans des illusions d'optique renforcées par l'impact de la couleur. Expo : Since.upian.artspace (Paris) du 5 février au 12 mars http://since.upian.com http://mwmgraphics.com Credits photos : Laurent Cairoli

ERRATUM N°28 : CYRIL2

Pages Blanches n°29 Crédits

Les images pésentées aux pages 30-31 de notre précédent numéro (#28) étaient l'œuvre de Cyril Le Van et non de Cyril Hatt comme nous l'avons mentionné. Toutes nos excuses aux deux Cyril. Cyril Le Van est représenté par les galeries Lacen à Paris (exposition du 11/03 au 24/04_ www. lacengalerie.com) et Ego Gallery à Barcelone (exposition en avril/mai_ www.egogallery.es). Cyril Hatt est, quant à lui représenté par la Galerie Bertrand Grimont (www.bertrandgrimont.com).


MATHS

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PRINT

CECI N'EST PAS UN HOMMAGE APPUYÉ À LA MENTION LA PLUS IMPRIMÉE AU MONDE, MAIS BIEN UNE INITIATIVE ÉDITORIALE ET ARTISTIQUE, PORTÉE PAR L'AGENCE UNDO-REDO, DESTINÉE À CRÉER UNE REVUE, PERFORMATIVE, COLLECTIVE, THÉMATIQUE ET ÉVOLUTIVE, LE TOUT À PARIS ET PAS DANS LE QUARTIER CHINOIS. T / J.Martinez & G. Viry

NOTICE Made in China "L'unique revue sans queue ni tête" www.undo-redo.com Prchaines parutions : > Mars 2010 : #2 Couleur au Salon du Dessin Contemporain (Paris) > Mai 2010 : #3 Reclame au Festival International de l'Affiche et du Graphisme (Chaumont) > Octobre 2010 : #4 Nuit Blanche (Paris)

Si Teresa Gasperutti et Nicolas Aguzzi, les deux associés d'Undo-redo, ont choisi de baptiser leur revue d'un sobriquet qui, dans l'inconscient collectif, serait plutôt la marque d'un produit bas de gamme et impersonnel, fabriqué par des enfants exploités, c'est que Made in China, la revue, c'est tout l'inverse. Une fois l'objet rencontré, ce nom résonne plutôt comme une invitation à se pencher sur la qualité effective du produit, par un regard éveillé et critique, et à se méfier de toute étiquette extérieure. Pour croiser Made in China, il suffit d'être à l'affût de la performance qui marque chaque numéro. « Il s'agit d'une revue performative, réalisée intégralement en une soirée de créations », expliquent ses fondateurs. Entouré(e) de la fine fleur de la création contemporaine, leur rôle est d'enclencher un processus de réalisation, à chaque fois différent, pour une revue-objet qui le sera tout autant. C'est que chaque nouvelle parution est une expérience conditionnée par une thématique toujours distincte de la précédente. Celle-ci influe sur le fond, la forme de la revue et même sur le procédé de fabrication. Illustrations.

DÉBRIDÉS

Pour son numéro zéro, en juin dernier, Made in China, comme un clin d’œil à son studio de création, a choisi Faire-Défaire comme mot d'ordre. Quatre affiches format A0 étaient réalisées par chacune des personnes présentes puis collées sur les murs du studio. Une série de quatre planches affichées puis recouvertes par la série suivante, jusqu'à épuisement du stock, avant de repartir, dans le sens inverse, pour retrouver le blanc immaculé des murs initiaux. En décembre dernier, sous l'égide du 1+1=1, la


LIVRE I BD I REVUE

POINTAGE À L’USINE ENTRÉE

LIRE ATTENTIVEMENT LES INSTRUCTIONS

DÉTERMINER L’ORDRE DES VOS COUVERTURES

REMPLIR VOTRE CHOIX DE COUVERTURES AVEC DES N˚ DE 1 À 15 AU VERSO DE VOTRE FEUILLE

DONNER CETTE FEUILLE À L’OUVRIÈRE N˚1 POUR DEMARRER LA FABRICATION DE VOTRE EXEMPLAIRE

SUIVRE VOTRE EXEMPLAIRE PENDANT LES ETAPES SUIVANTES PLIAGE CHEMIN DE FER

REVENIR À LA CASE DÉPART

AUTHENTIFICATION PERFORMATION RELIURE IMPRESSION TITRE

RECUPÉRATION DE VOTRE EXEMPLAIRE UNIQUE PAUSE SyNDICALE

OUI

PARTICIPATION À LA VENTE DE LA MATRICE DE L’EXEMPLAIRE UNIQUE

NON

OUI

SATISFAIT

NON

REVENIR AU PROCHAIN NUMERO

SORTIE DE L’USINE

revue fêtait son premier numéro en AVEC L'ACCENT ITALIEN : « AINSI, LE TITRE ANODIN forme d'hommage DE NOTRE REVUE, LOIN DE DÉSIGNER SON CONTENU au chiffre 1. Chaque UNE FOIS POUR TOUTES, INVITE À SE PENCHER SUR LA artiste devait réaliser une Une originale, au QUALITÉ EFFECTIVE DU "PRODUIT". » format A3. Le public, véritable composante de l’usine à unes, était ensuite invité à choisir l'ordre des créations afin de construire son propre exemplaire unique (noir et blanc), selon le plan de travail (ci-dessus). L'original multiple, un résultat en forme d'oxymore, l'équipe s'amusant du paradoxe de l'usine à exemplaire unique. Dès lors, il était tout à fait logique que tout ça se termine autour de la mise aux enchères de la matrice originale, en couleur cette fois, de la revue. Pour les prochaines festivités rendez-vous en mars, à l'occasion du salon du Dessin 1 chance sur 15 d'avoir cette Contemporain, à Paris, où les deux designers inviteront des artistes à créer couverture du n°1 de sur la couleur... avec du noir et du blanc. Puis la « réclame » sera le thème la revue MIC - Made du MIC de mai, en résonance au Festival international de l'affiche et du gra- in China réalisée phisme de Chaumont. D'ici-là, le feuilleton Made in China est consultable par Undo-Redo en décembre dernier à volonté sur le site de la revue, en format pdf. Vous ne verrez jamais plus l'étiquette de votre T-shirt comme avant. 1 1 1

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PRINT

DU YODEL À LA PHYSIQUE QUANTIQUE T / M. Morin

KINKY ET COSY

T / J. Tourette

On était passés à côté. Il y a un an, l’intégrale de Kinky et Cosy sortait chez Le Lombard. Aujourd’hui ce beau volume de 316 pages à l’italienne est dans la sélection officielle d’Angoulême. C’est un peu trash, mais gentiment. Quoi que : comics strips sur deux bandes, dessin simple et efficace, humour au scalpel, corrosif et glaçant. En couleurs et limpidité, deux petites filles éponymes livrent une caricature sans emphase d’un quotidien très noir. Des épisodes anodins prennent le reflet de situations-limites, avec la jubilation toute carabine d’un traitement chirurgical. D’autres personnages-types prennent une place plus ou moins signifiante (le père, la mère, le maître d’école, le médecin, le flic, etc.) auxquels l’auteur prête ses traits à chaque ouverture de chapitre. Loin d’un newbie, Marnix Verduyn – alias Nix – a déjà été largement remarqué dans le petit monde de la BD : expo à Angoulême en 2004, dessin animé, prix de la Quinzaine de BD de Bruxelles 2007… Un sujet belge pas très main stream en France, qui vaut très largement le détour, dans quelques sentiers pas très gentillets et à l’ombre du grand public. + d’infos : Kinky et Cosy (Intégrale) Nix Édition Le Lombard Sorti en janvier 2009 316 pages / 29 euros

LIVRAISON T.13 LANGAGE ET TYPOGRAPHIE T / J. Martinez

La revue d'art contemporain strasbourgeoise revient ce semestre avec une nouvelle thématique, que nombre d'amateurs, graphistes ou non, trouveront définitivement sexy. Livraison n°13 entre en effet en profondeur dans l'intimité du rapport entre typographie et langage : « le langage en tant que proposition linguistique mise en forme par la typographie et la typographie comme langage graphique, ayant sa structure (syntaxe, vocabulaire), ses modalités d’énonciation (support livre, affiche, etc.), ses producteurs (graphistes, typographes) et ses lecteurs ». L'un sur l'autre, l'un dans l'autre, inévitablement liés. Vingt contributeurs, typographes, critiques d'art ou designers graphiques traitent le sujet à leur façon, entre théorie pure et création graphique. En vrac : typographie liquide, adaptation graphique de l'Apocalypse selon saint Jean d'après le modèle du plan de métro londonien, Minuscule (un caractère pour les très petits corps), typo Georges Perec, usages sociaux du caractère typographique, etc. + d’infos : LIVRAISON T.13 Langage et typographie RHINO/49 - Hiver 2009/2010 Bilingue [fr/eng] 172 pages / 13 euros www.revuelivraison.org

Dans ce troisième volume Du Yodel à la physique quantique, synthèse d’une année d’expositions et de manifestations au Palais de Tokyo, vous découvrirez au hasard de la lecture une liste de mauvaises herbes, ce qu’est une aurore noire et quelles émissions de radio Paul Laffoley écoutait quand il était petit. Vous serez tour à tour inquiétés par la suspicion qui règne autour du contrôle des cerveaux ainsi que du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, vous quitterez la ville de Concord aux nord des États-Unis pour visiter la petite île de Hashima, vous comprendrez alors ce qu’est la radiogoniométrie puis vous vous familiariserez avec la pratique du circuit bending. Quant aux artistes exposés en 2009 au Palais de Tokyo vous les aurez bien entendu rencontrés au gré de ces pérégrinations. Présentés sous une forme hypertextuelle, les articles en se renvoyant les uns aux autres par mots-clés permettent au lecteur de construire un réseau de sens, d’élaborer sa propre interprétation des choix mis en avant par le Palais de Tokyo. Fragmentée mais jamais isolée, l’information contenue dans cette encyclopédie hautement pluridisciplinaire est tout autant dense et efficace qu’inattendue. Trois textes sur pages roses en prolongent la portée. Et un portfolio retrace avec exhaustivité les expositions de l’année en images. Sortie février 2010. + d’infos : Du yodel à la physique quantique… Vol. 3 Palais de Tokyo, 2010 304 pages / 34 euros


LIVRE I BD I REVUE

LYDIE T / N. Courty

TAKE YOUR TIME : PRINTED MATTER T / M. Morin

Telle une invitation dans la bibliothèque de l’artiste contemporain Olafur Eliasson, TYT [Take Your Time] : Printed Matter donne à voir vingt-cinq des livres d’art, catalogues monographiques et livres d’artiste comptant au palmarès éditorial de l’artiste danois. Petite merveille de mise en abîme, ce livre d’artiste (un de plus) reflète sciemment son propre medium : des aspects de production, aux caractéristiques stylistiques et discursives d’un livre d’art, il questionne in fine l’espace défini par l’objet livre. Véritable instrument de réflexion sur le langage éditorial, cette publication trouve dans cette somme de parutions l’occasion rêvée d’interroger la forme hybride que prend le livre en tant que transcription d’une œuvre aux dimensions cinétique et perceptive. Grâce à un jeu de papiers qui appelle la matérialité, aux photos des pages des livres étudiés qui créent une distance et à une mise en page qui brouille le statut du sujet et du support, TYT, publié à l’occasion de l’exposition Mediating experience : Olafur Eliasson’s books à la Biblioteca Universitaria di Bologna (2009), ouvre ainsi une large réflexion sur les possibilités et les limites de l’édition artistique. À voir absolument ! + d’infos : TYT [Take Your Time] Vol. 2 : Printed Matter Olafur Eliasson Verlag der Buchhandlung Walther König 144 pages / 29.95 euros

Dans Lydie, il y a plusieurs personnages principales (oui, dans ce cas précis on dit une personnage). Tout d’abord « l’impasse du bébé à moustaches », cette impasse où les habitants se connaissent et s’apprécient, créant même une fois par an le « jour des moustaches », fête des voisins avant l’heure (nous sommes en 1930). Puis la narratrice, une « Madone à l’enfant perdu », statuette nichée dans le mur du 3bis. Et surtout Camille jeune femme simple d’esprit élevée par son père « papa tchou tchou », conducteur de train ; et enfin Lydie, sa fille. Si l’histoire commence sur un drame : la mort dès la naissance de Lydie, ce n’est que pour mieux accentuer la générosité des habitants de l’impasse qui tous (c’est dans le pire qu’on donne le meilleur), du curé à la maîtresse d’école, vont cautionner le délire de Camille : Lydie est revenue, ramenée par les anges. Et celle qui ne peut être vue que par Camille va prendre sa place, tout naturellement, au sein de la communauté des « moustaches ». Le tandem Lafebre/Zidrou avait déjà été repéré l’année dernière dans La Vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis (Dupuis), recueil de nouvelles douces amères sur de jolies petites chroniques de vie. Nous retrouvons ici le trait élégant et acéré de Jordi Lafebre, auteur qui vient étoffer la « nouvelle école espagnole » des Toledano (Ken Games) et Raule & Roger (Jazz Maynard) en filiation du grand Bernet (Torpedo) et un Zidrou que l’on connaissait plutôt potache et pré-pubère (Sac à puces). Juste une bande dessinée sur la gentillesse, et ce n’est pas si courant. + d’infos : Lydie Lafebre et Zidrou Dargaud Sortie avril 2010

CUT T / J. Tourette

C’est pas facile d’écrire un papier sur un flip book. Celui-ci peut être lu en 4 secondes, peut-être 6 en reprenant certains passages avec la plus grande acuité. En général la narration est développée sur une séquence, dont la durée dépend du nombre de pages feuilletées au rythme cinématographique de 24 images par secondes. Plutôt ingrat, en fait, dans un rapport temps/papier, car chaque 24e de seconde aura nécessité plusieurs dizaines de minutes à son auteur. Et après ? On n’est pas au cinéma. C’est pourquoi les flip books sont plutôt des objets d’art que des livres au sens strict. C’est aussi pour ça que Cut de Marie Bocquet, a été publié par Lendroit Galerie, qui produit et diffuse une édition d’artistes et d’art imprimé. Ce qui se passe avec Cut, à la différence des flip books habituels, c’est que la matière se transforme. La scène prend place sur une feuille de papier, avec pour personnages un double-décimètre, une paire de mains et un cutter. L’action qu’on imagine se déroule comme dans un film, jusqu’à ce que la bobine se déchire, vraiment. Un petit trésor, quasi magique. De quoi être récompensé par le premier Concours international de flip books, organisé à Rennes en 2007. + d’infos : Cut Marie Bocquet Éditions Lendroit Galerie Sorti en décembre 2009 96 pages / 10 euros

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THIS IS THE END ? Texte / G. Vonthron & G. Viry

Que faire après un générique de fin ? Recommencer à zéro... Vous n'avez peutêtre pas fait attention, mais les prequels vous attendent au tournant. Le terme prequel (ou « préquelle », « antépisode ») est un anglicisme qui désigne une œuvre empruntant son univers à une autre, mais dont l’intrigue est antérieure à celle-ci. Vous n'avez rien compris ? Il s'agit, pour faire simple, de revenir aux origines d’un film. Avec un film nouveau, qui exclue du genre toutes les formes de flashback, au sein d'une même œuvre. George Lucas n’est certes pas l’inventeur du prequel, mais certainement le principal instigateur du foisonnement que l'on voit, aujourd'hui, débouler sur nos écrans. En effet, c’est après l’immense succès de la deuxième trilogie Star Wars que les studios hollywoodiens ont flairé la bonne affaire. Comment imaginer la suite d'un film dont le héro meurt à la fin ? Comment redonner vie à une saga en perte de vitesse ? En sortant, à partir de 1999, les trois premiers épisodes... Mieux qu'un placebo, le prequel serait une solution, pour les gros studios, de réchauffer leurs licences.

BACK TO THE FUTURE

Depuis les trois derniers (donc, premiers) épisodes de Star Wars, les prequels de Star Trek, du Silence des agneaux, de Batman ou encore la rencontre de

James Bond au moment où il vient d'obtenir son "00", se sont largement imposés au box office. C’est donc en toute logique que nous aurons droit, prochainement, aux prequels des plus grosses licences hollywoodiennes. Une trentaine d’ « épisodes 0 » sont actuellement en cours de production : Alien, Le Seigneur des anneaux, 300, The Thing, Je suis une légende, King Kong, etc. Tous ces films auront le droit d’avoir un début, et on dit : ouf ! Et quand on a trouvé un filon, il faut l’exploiter. C’est sans doute ce que pense la Twentieth Century-Fox qui, après X-Men Origins : Wolverine, premier prequel de sa poule aux œufs d’or, prépare désormais trois autres films sur les origines de la saga X-Men. Ce nouveau jouet commercial des majors est en passe de contaminer le reste du paysage cinématographique : Brian de Palma et Tarantino préparent leur propre prequel, des Incorruptibles et d’Inglorious Basterds. La consigne est donc de rester jusqu'à la fin pour apprécier, un jour, le début. Logique. Pour finir cet article, commencez donc par le chapô...


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PEDOBEAR

Le festival de Berlin est souvent considéré comme le troisième festival de cinéma européen, dans l’ombre de Cannes et Venise. Pourtant la berlinade a souvent couronné des réalisateurs qui ont marqué l’histoire, toujours snobés par la petite palme dorée: Pier Paolo Pasolini, John Cassavetes, Jean-Luc Godard, Terrence Malick , Sidney Lumet, Ingmar Bergman,… On s'en fout : ce qui est important, c'est d'avoir l’Ours d’or. Du 11 au 21 février, Werner Herzog, Président du Jury, fera son choix parmi une sélection de films particulièrement hétérogènes, et notamment de Caterpillar, du très sulfureux Koji Wakamatsu, ou San Qiang Pai An Jing Qi, improbable remake de Blood Simple des frères Coen (Zhang Yimou). On y retrouvera également Mammuth, des grolandais Benoît Delépine et Gustave Kervern, même si le film qui focalisera l'attention sera sans doute The Ghost Writer d'un homme (fraîchement) libre : Roman Polanski. Et Pedobear ? C'est hors sujet... + +d’info : www.berlinale.de

À QUOI SERT LA 3D ?

À battre le record mondial de recettes (Avatar) au cinéma, surtout quand le film à dépasser (Titanic) n'est pas moins que le sien. À devenir Président du Jury, à Cannes, surtout lorsque l'on s'apprête à sortir Alice au Pays des Merveilles. À se croire au Futuroscope, surtout quand on est au Cinéspace de Beauvais. Mais heureusement, la 3D a d'autres utilités. Gaspar Noë (Irréversible, Soudain le vide) vient en effet d'annoncer qu'il allait mettre en scène un porno en trois dimensions. Comme chez les Na'Vi, cela promet de belles promenades en forêt...

THE MAN YOU LOVED TO HATE

« Je ne suis pas un artiste, je suis une pute. Une vraie pute. » Et pourtant, ce n’est pas en bas résille, mais en tunique, que l’on retrouvera Vincent Gallo, dans le prochain thriller de Jerzy Skolimowski : The Essence Of Killing. Il y incarnera un taliban emprisonné pour avoir tué plusieurs soldats américains. Un rôle sur mesure pour ce prince de la provocation qui, après sa collaboration avec Coppola, confirme son grand retour. En attendant de le revoir derrière la caméra (bientôt), on se contentera de son invraisemblable boutique de merchandising en ligne (vgmerchandise.com) ou, plus simplement, d'une citation : « J'aime bien faire du vélo, car ça permet de ne parler à personne. Si on me reconnait dans la rue, je peux prendre la rue la plus proche et m'enfuir. La voiture ou la marche ne permettent pas de faire ça. » C'est pour la route. Et question « road », The Brown Bunny sort enfin sur support vidéo. + +d’info : www.vincentgallo.com 41


GAME OVER Il faudrait s’en réjouir : le jeu vidéo est depuis plusieurs années sorti de l’ornière du divertissement, pour se fabriquer une belle légitimité culturelle. Bien que reconnu et démocratisé, il se trouve toutefois aujourd’hui quelques critiques annonçant une période très sombre. Texte / G. Jallut Le jeu vidéo est devenu une industrie conséquente, son marché a donc vu sa cible s’élargir. Plus réservé aux seuls gamers, il s’adresse désormais à toute la population : hommes, femmes, enfants, seniors. Et ce qui semblait d’abord louable - la démocratisation - s’est transformé en vulgarisation aseptisée. Conséquence avérée de ce succès populaire, l’abaissement de la difficulté. Sur Gametrailers.com, un Top 10 des jeux les plus difficiles classe 7 titres datant des années 80 et 90... aucun sur console next gen. Difficile de nier ce constat : du die’n’retry retors, tel Rick Dangerous, au shoot’em up comme Commando, les jeux d’il y a 10 ou 20 ans ne se terminaient qu’avec acharnement. La difficulté tenait souvent lieu de durée de vie du produit, et un des buts fondamentaux des programmeurs était de s’opposer à la progression du joueur, fût-ce au prix de son désespoir de parvenir un jour à la fin du jeu. Le principe s’est diamétralement inversé aujourd’hui, puisqu’il faut désormais conserver un rythme soutenu et éviter consciencieusement toute forme de frustration : sauvegarde possible constamment, checkpoints, quêtes et recherches ultra guidées, ennemis montrant peu d’opposition, tout est fait pour accompagner le joueur, voire le prendre par la main. La progression narrative – bien servie par les nouvelles technologies – gagne dès lors largement du terrain sur la liberté d’action dans le jeu, et la difficulté semble reléguée à un très lointain arrièreplan peu exploré (les quêtes annexes, d’un GTA par exemple), ou déléguée au multijoueur.

IT’S A BRAIN NOOB DAY

Si quelques titres ont survécu à cette démocratisation (RE 1 !), l’easy gaming prêché par Ubisoft ou les innovations de Nintendo ont considérablement pénétré les mentalités. La barrière technique qui faisait la supério-

rité de ceux qui savent manipuler une manette ou un clavier est tombée sous les coups de boutoirs de la Wii et de la DS. Simplifiant conséquemment la prise en main, Nintendo a permis à tout le monde de pouvoir jouer. Même les hits actuels comme Oblivion, Assassin’s Creed, Fallout ou Batman accusent des travers simplistes - quêtes guidées, géolocalisation ou système de combat automatisé - les palmes revenant à Prince of Persia et New Super Mario Bros, avec respectivement le respawn magique et le passage automatique des zones difficultueuses ! Le jeu vidéo s’oriente-t-il donc inéluctablement vers un bel objet narratif et interactif, façon Heavy Rain ? Va-t-on assister au schisme de la communauté : core gamers d’un côté, newbies de l’autre ? Les jeux vidéos actuels sont certes plus faciles que leurs aïeux, mais l’assistanat a toujours été présent : l’action replay est née avec le Commodore 64 au début des années 80, et les cheats codes, soluces complètes et autres playthrough ont dès le début fait intégralement partie de l’univers du jeu vidéo. Les chiffres de ventes des magazines de cheats, supérieurs à ceux des simples news, sont là pour le prouver. Il ne faut pas non plus occulter l’évolution du gameplay qui facilite grandement la maniabilité et donc la réussite du joueur. En d’autres termes, l’abaissement de la difficulté ne devrait pas signer la fin du jeu vidéo tant qu’elle restera optionnelle, ce que semblent avoir compris certains studios qui éditent des niveaux de difficulté réellement corsée. Et puis de nombreux gamers vous le diront, c’est aussi le joueur qui fait le jeu. + Pour les fans : http://rickdangerousflash.free.fr/ www.1980-games.com


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VENETICA

Jeu de rôle musclé du studio allemand Deck 13, Venetica nous plonge dans des décors de cités italiennes de la renaissance où un obscur conseil nommé le Corpus possède l’occulte pouvoir de choisir une incarnation à la Mort. Une assignation bien étrange qui échoit à un sombre Nécromant qui décide de faire de la Terre un enfer. Le joueur incarnera Scarlett, fille du précédent Grand Faucheur, qui devra naviguer constamment entre monde des morts et monde des vivants pour éviter que la terrible apocalypse se réalise. + Sorti le 21 janvier sur PC et Xbox 360 www.venetica-game.com

BABEL RISING

Se prendre pour Dieu, il y a une application pour ça. Dispo sur l’AppStore pour la très modique somme de 0,79 €, Babel Rising a pour but d’empêcher une vilaine érection, celle de la tour de Babel. Sur la base d’un Populous, le joueur peut à loisir foudroyer, tsunamiser ou écraser de son doigt divin les insolents petits humains porteurs de pierres. Drôle, bien fait et bien sûr addictif. + Sorti le 21 décembre sur iPhone et iPod Touch

PRISON BREAK : THE CONSPIRACY

En bon élément transmédiatique, le jeu à venir ne sera pas une vaine adaptation mais un complément à l’univers Prison Break. Reprenant la meilleure saison de la série (la 1ère), The Conspiracy permettra d’incarner un agent undercover du Cartel, introduit à Fox River sous la fausse identité d’un prisonnier. Mêlant infiltration, baston et QTE, les fans auront en sus la joie de retrouver tous les personnages de la série, de l’ami Sucre au drôlement vilain T-Bag. + Sortie le 26 mars sur PC, PS3 et Xbox 360 43



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BMES 2010 Lyon Texte / J. tourette

TOP 5 Albums 2009 : DJ Quick & Kurupt : Blaqkout ; Michael Jackson : B.O. This is It ; Label Shanshui : Top Bass Iniside Beat (Compilation) ; Omar Souleyman : Dabke 2020 (Folk and Pop Sounds Of Syria) ; Gucci Mane : The State Vs. Radric Davis

Tous les deux ans, le Groupe de réalisation et de recherche appliquée en musique et électroacoustique (GRAME) organise à Lyon sa biennale : un événement concentré sur les musiques contemporaines et électroacoustiques, à variations expérimentales ou parfois dites « savantes ». GRAME se donne au quotidien la mission de favoriser la conception et la réalisation d’œuvres résolument nouvelles, d’en assurer la diffusion, et de contribuer au développement de la recherche scientifique et musicale à travers la construction de passerelles à destination d’un public plus large. D’abord annuelle, la manifestation devint biennale en 2002 et, depuis 2008, accueille un grand chef d’orchestre comme commissaire associé. C’est aussi l’occasion d’inaugurer la première mondiale d’un nouvel opéra, comme ce fut le cas avec Lady Sarashina de Peter Eötvös à l’opéra de Lyon durant la dernière édition.

KAIJA SAARIAHO

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Pour ce 5e volet, la Biennale Musiques en Scène (BMES) place en tête d’affiche Kaija Saariaho. L’univers de la compositrice finlandaise rassemble un catalogue de près de 150 titres, entre formes à dimensions très restreintes et grandes pièces orchestrales, avec un rôle prédominant laissé à l’instrument informatique. Une vingtaine de ses œuvres seront représentées durant l’événement, avec comme fer de lance la première mondiale de l’opéra Émilie. La programmation sera également jalonnée par les thèmes de la mixité, de l’hybridation et de la porosité entre les arts, illustrés par trois compositeurs qui travaillent la matière musicale dans son extension et sa transversalité : Pierre Jodlowski, Alexandros Markeas et Michel van der Aa. Ce dernier livrera la première française de son opéra After Life, avec l’ensemble Asko / Schönberg, à l’opéra de Lyon. +d’info : Biennale Musiques en Scène 2010, du 1/03 au 21/03 Programmation complète : www.grame.fr/Biennale/2010

TARZAN BOY France Texte / N. Dié

Fabrice Melquiot écrit pour effacer sa trace. Un récit d’aujourd’hui pour effacer les traces d’hier ou comment devenir adulte. Thème que l’auteur a déjà exploré avec son inauguration de la collection « Théâtre jeunesse » chez Actes Sud ou avec Alice et autres merveilles, version actualisée où Alice rencontre Barbie et Ken, chante le rock et critique Sarkozy. Tarzan Boy est le récit du temps qui passe, des fragments d’une tranche de vie, le passage délicat de l’adolescence à l’âge adulte à Modane dans les années 80. Mais ce récit n’est pas autobiographique. Ce sont toutes les voix, n’importe quelles voix, qui parlent avec leurs maillots de l’AS Saint-Étienne de blouson en sky, de perruque kitch et de 45 tours. +d’info : Tarzan Boy, écrit et mis en scène par Fabrice Melquiot 02/02 au 19/02, au Théâtre national de Bordeaux Aquitaine 03/03 au 05/03, à Bonlieu, scène nationale d’Annecy 23/03 au 25/03, au Théâtre de Lorient


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BAZART

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TOP 5 Personnes en prison 2009 : Mister You ; Gucci Mane ; T.I. ; Prodigy (Of Mobb Deep) ; Charles Pasqua + Zacharias Moussaoui

DANGER – 9/17 2007 France Texte / M. Gueugneau

Le temps et rien d’autre. Frank « Danger » Rivoire compte les minutes qui s’égrènent à l’horloge de notre apocalypse. Plantant insidieusement ses ongles de plus en plus acérés, de plus en plus longs dans les tympans du monde, il en lèche amoureusement les blessures. Rien n’est si bon que le sang, si ce n’est les larmes qui résultent de son extraction. Voici venir le temps de l’angoisse, du désespoir et du tremblement. Dans son quatrième et nouvel EP, 9/17 2007, Danger régurgite son trop plein de sécrétions humaines et lâche les hurlements affreux de ses cloches vers le ciel, alors que le fameux peuple muet d’infâmes araignées vient une nouvelle fois tendre ses filets au fond de nos cerveaux. L’éternel religieux n’est plus, ne reste que l’immédiateté. 4h30, 3h16, 3h11, dans une courbe de pression ascendante, les morceaux, comme des moments d’angoisse, s’enchaînent ; et rien ne viendra nous sortir de l’inéluctable libération du deuxième corps de Frank Rivoire, malgré le mince temps d’espoir que le sulfureux remix de Riot Kid permet d’entrevoir, comme un mirage.

LE CONCEPT DE L’ANGOISSE

Le savaient-ils chez Ekler’o’shok, quand ils ont signé Danger, qu’il recouvrirait les couleurs du monde d’une épaisse couche de peinture enfermant la lumière naturelle dans un éloge de l’artificielle obscurité ? Sans doute pas. Et peut-être était-ce là l’objectif de Frank Rivoire : se camoufler pour à son tour maquiller les trompettes divines en monstrueuses symphonies électroniques. N’ayez pas peur, les morceaux de 9/17 2007 ne sont que des instants voluptueux d’une douce angoisse qui, le temps d’un EP, ouvrent l’esprit. +d’actu : 9/17 2007 sorti le 25 janvier 2010 chez Ekler’o’shock records. +d’infos : www.myspace.com/2emedanger ; www.ekleroshock.com

Intéressante, la dernière sortie du label en parti parisien Akwaaba, c’est Killamu – A Minha Face, du kuduro respecté et respectable.

Sortie du nouveau fanzine consacré à la photographie contemporaine Je suis une Bande de Jeunes avec Le Monde gelé par Peter Sutherland. www.jesuisunebandedejeunes.com

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A DJ VIELO Asnières

Texte / M. Gueugneau

La dernière ligne des sept volumes d’A la recherche du Kuduro perdu lue, le fameux livre de Lucky Proust me laissa pantois. Vit-il dans un sous-sol ? Ne perd-il pas son temps, comme nous, à surfer sur les skyblogs à la recherche de nymphettes prêtes à dévoiler une naissance de poitrine ? Et au détour de ceux-ci n’aperçoit-il pas ceux des jeunes pousses qui fleuriront dans un futur proche le paysage de notre jardin musical ? Ainsi découvrirait-il peut-être la page de DJ Vielo, tête de gondole du kuduro français, et promoteur de la musique du monde burnée. Le kuduro est cette musique sertie de grosses basses en provenance des pays lusophones africains (Angola majoritairement, ainsi que le Cap Vert, patrie du Funana, d’où est originaire DJ Vielo) qui connaît son heure de gloire avec la forte médiatisation inrockuptiblesque du groupe portugais Buraka Som Sistema. Et Eric Besson soit loué, nous avons un représentant français parmi les producteurs les plus en vus. Croyez-nous : il mérite le détour. +d’info : www.vielocaps.skyrock.com (titres à télécharger); www.myspace.com/djvielomusic + d’actu : en concert le 13/02 à Nice, le 20/02 à Paris, le 26/02 à Genève, etc. ; résident tous les vendredis à L’Acropole de Chilly-Mazarin (91) ; toujours disponibles les compilations Kuduro Style (CD, EMI, 2008) et Kuduro Master (mp3, Lusafrica, 2009) contenant plusieurs titres de DJ Vielo

NUITS SONORES 2010 Lyon Texte / M. Gueugneau

Les Nuits Sonores se rappellent chaque année à la France comme on narre un conte pervers bien connu : dans l’atmosphère humide et touchée par la grâce des derniers jours du printemps, Lyon est submergée par le truculent Eros et sa musique électro-nique. Les premières infos commencent déjà à poindre. Cette année, la traditionnelle Carte Blanche est dédiée à Montréal, avec un Ghislain Poirier aux formes affriolantes. Ensuite, pour le All Day Long, c’est le label Kill The Dj (Ivan Smagghe, Jennifer Cardini) qui sera à l’honneur : on aimerait alors peut-être goûter de ce fameux Pilooski, si c’est pas trop demander. Enfin, c’est Gang bang et tournée générale lors du concert spécial des Residents. Si le toucher est important, le plaisir des yeux ne l’est pas moins. Superscript et À Deux C'Est Mieux, entre autres, s’en charge. Merci pour eux. +d’info : www.nuits-sonores.com +d’actu : 8e Festival Nuits Sonores du 12 au 16 mai 2010 à Lyon.


R BAZART

LES LABORATOIRES D'AUBERVILLIERS Ile de France Texte / N. Dié

« Les laboratoires d’aubervilliers sont des laboratoires. Un laboratoire est un lieu ou l’on fait des experiences. Une experience est un processus dont on ne connait pas le resultat à l’avance. Un processus dont on ne connait pas le resultat à l’avance est un processus de recherche. » Voilà l'ouverture du Journal des Laboratoires qui préfigure au lieu-même, tel que l'a enrichi Joris Lacoste ces dernières années. Aujourd'hui, une direction tricéphale se met en place, composée de Grégory Castéra commissaire à la galerie Béton Salon, Natasa Petresin commissaire international et Alice Sauchat chorégraphe. Le relais se dessine dans l'idée et l'histoire-même de ces « labos » où la question de la recherche prédomine : Chercher quoi ? Pour qui ? Et Comment ? La relation de l'œuvre au public, de la création aux modalités de productions et de réception est constamment interrogée. Pour un gain supplémentaire de liberté. + d’infos : www.leslaboratoires.org

TURZI Versailles

Cairn d'Enzo Cornmann, joué par le collectif Exit. Du 2 au 6 mars au Théâtre Jean Vilar (Montpellier) et du 30 au 31 mars au Théâtre Gérard Philipe (Orléans).

Texte / M. Gueugneau

Il doit souffler à Versailles, sans doute plus qu’ailleurs, le vent fou de la décadence. Il est intriguant de voir combien l’atmosphère de fin de siècle est présente en ce début de millénaire. Peut-être que deux buts de Zidane et un but de Petit ont suffi à contrecarrer la marche de l’histoire qui aurait dû faire triompher l’esprit pessimiste dans les années 90. Ou peut-être est-ce Corona. Nul doute en tout cas que le cours du temps a repris les choses en mains, repoussé simplement d’une dizaine d’années. Ainsi, Turzi et son leader éponyme s’efforcent-ils de remettre au goût du jour cette forme de pensée qui laisse couler la vie dans l’attente de sa fin qu’on redoute pourtant. Auteurs d’un EP, Made Under Authority, et de deux albums remarqués, A et B, le groupe tourne en ce moment pour présenter ce dernier, paru fin octobre 2009. Leur musique, noire comme du mazout, s’imprègne des nombreuses expérimentations psychédéliques des années artificielles et se retrouve tributaire du syndrome souvent moqué, mais ici pertinent du c’était-mieux-avant-et-surtout-en-Germanie. Se plaçant alors en porte-à-faux de la philosophie de Michel Sardou qui préfère assurément les Ricains, Turzi cherche à retrouver l’esprit du rock conceptuel à l’européenne et propose à cet effet toute une gamme d’artistes via le label qu’ils ont fondé, Pan European Recording. Ce Graal bien pénible à dénicher pourrait montrer sa binette lors des concerts de Turzi. +d’actu : en concert le 16/02 à La Marquise à Lyon, le 17/02 à Strasbourg, le 18/02 à Tours, le 19/02 à La Route du Rock à Saint –Malo, le 20/02 à l’Espace Taty à Bordeaux, etc. ; A (Record Makers, 2007) et B (Record Makers, 2009) sont toujours disponibles. +d’info : www.recordmakers.com ; www.myspace.com/turzi

Dernière ligne droite pour participer au prix Voies Off 2010, festival off de la photographie d'Arles. Inscription et dépôt des dossiers en ligne jusqu'au 15 février. www.voies-off.com

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LOUCHE ACTUALITÉS

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