Kiblind magazine Gratuit
NumĂŠro 32 Septembre-Octobre 10
Culture Blender www.kiblind.com
SOMMAIRE
ÉDITO VU PAR... Jérôme Ruskin
8 Jérôme Ruskin
REVUE DE PRESSE Révolution
10 Révolution
ARCHITECTURE BuildingBuilding
12 BuildingBuilding
DOSSIER Panoramique GLOBE Prix parodiques PAGES BLANCHES Richard Mosse + Di Liu Gabriel Dumoulin Benoît Bodhuin Émile Sacré Jean-Marc Forax
COUVERTURE / TEREZA VLCKOVA Jeune photographe tchèque, Tereza Vlckova est l'une des 80 artistes exposés au Musée de l'Élysée de Lausanne, à l'occasion de l'exposition reGeneration2, et figure parmi les sélectionnés du Lacoste Élysée Prize. Sa série Un jour parfait, Élise... présente des jeunes filles qui flirtent poétiquement avec la gravité. L'exposition se poursuit jusqu'au 26 septembre. www.elysee.ch
14 Panoramique
STAFF /
20 Prix parodiques 23 Richard Mosse + Di Liu Gabriel Dumoulin Benoît Bodhuin Émile Sacré Jean-Marc Forax
Direction artistique > Klar (agence-klar.com) Avec la participation de : Arnaud Giroud (pitayadesign.com) + Kinga Sofalvi (kingasofalvi.com) + Simon Bournel-Bosson (simonbournel.blogspot.com) + Marie Bienaimé (blog.mariebienaime.fr) + Claire Panel Relecture > Frédéric Gude Directeur de la communication > Gabriel Viry Directeur commercial > Jean Tourette
INFOS/
Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr Le magazine Kiblind est édité à 40 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 RCS Lyon / 4 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com Le magazine est diffusé à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Nantes, Lille, Strasbourg, Bruxelles et Genève. Ce numéro comprend un supplément spécial pour la région Rhône-Alpes. ISSN : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. It's time for fight. Contact : redaction@kiblind.com 04
KIBLIND N°32 SEPTEMBRE - OCTOBRE 10
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Directeur de la publication > Jérémie Martinez Rédacteurs en chef > Jérémie Martinez + Jean Tourette + Gabriel Viry Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Maxime Gueugneau + Olivier Trias + Matthieu Sandjivy + Marine Morin. Merci à Anaïs Bourgeois + Franz Bone + Jean-Louis Musy/Librairie Expérience + Guillaume Vonthron Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry + Photographe : Mara Zampariolo + Styliste : Ilene Hacker + Make-up : Florence Depestele + Hair : Makiko Nara + Modèle s: Milou@Next & Maria@Just WM
LOUCHE ACTUALITÉS
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PRINT Truning Pages Mon meilleur ami + Volume#1 + Double page + Hyper Trophy + Château de sable + Pied de biche
36 Truning Pages Mon meilleur ami + Volume#1 + Double page + Hyper Trophy + Château de sable + Pied de biche
ÉCRAN Z comme Zéro + Born to be Glide + Undergroung + Arte sous amphèt'' + Alien Swarm + Demon Soul’s + KL2 + Mafia 2 + Scott Pilgrim + Seasons
40 Z comme Zéro + Born to be Glide + Undergroung + Arte sous amphèt'' + Alien Swarm + Demon Soul’s + KL2 + Mafia 2 + Scott Pilgrim + Seasons
CAHIER MODE Arte povera Dark Chapter
45 Arte povera Dark Chapter
BAZART
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ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES
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ÉDITO
T/ M. Sandjivy I/ S. Bournel-Bosson
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R • U T
PR
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SP
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TIVE + U
• FU
, E JÉRÔME RUSKIN C T E N I A O R F E-T E V H È C L AR M , E C T E N A I E IRE
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O AT
T
BELLE, INTELLIGENTE ET « CONNECTÉE », LA REVUE USBEK & RICA EST UN NOUVEL OVNI DANS LE PAYSAGE MÉDIATIQUE FRANÇAIS. RASSUREZ-VOUS : DERRIÈRE TOUT ÇA, JÉRÔME RUSKIN N’EST PAS LE FRÈRE CACHÉ D’IGOR ET GRICHKA… PI
E + LABO
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Itw / G. Viry Visuel : Couverture de la Revue Usbek & Rica n°2
AGE + UC
IRE
PT
H
JR / Parler du futur présente plusieurs avantages, conformément à nos ambitions de départ. Tout d’abord, dans un contexte où la crise de la presse s’explique notamment par un problème de renouvellement de l’offre éditoriale (L’Obs fait du Nouvel Obs depuis des années !), le futur permet, intrinsèquement, d’être en avance par rapport à ce qui se fait. Ensuite, il y a une motivation plus « politique », liée sûrement à nos parcours universitaires, intellectuels voire militants, avec l’idée de faire une revue un peu plus engagée et engageante. Nous avons des choses à dire et à défendre. Or, réfléchir au monde de demain est, en soi, un acte militant. Dans le numéro deux, par exemple, nous publions un sujet, au futur, sur la fermeture des prisons. R
NI
E + OBSER
TO
K / D’où vient ce « concept » éditorial ? O
• PR
Jérôme Ruskin / Il date de 2006. J’étudiais la sociologie des médias à l’EHESS*, un énorme « kibboutz » intellectuel, foisonnant et très utile pour la société mais dont, finalement, personne ne profite. Ma problématique, à l’origine, c’était : comment démocratiser les publications existantes sur le terrain des idées (Esprit, La Revue des deux monde, etc.), en les rendant accessibles au grand public ? À partir de 2008 et pendant plus de deux ans, Tnous • avons N bossé, avec une petite équipe très soudée, Dé E C S sur ce projet. Cela a donné un nouvel objet, une revue hybride entre un magazine et un livre (« mook »), qui consacre 100 pages à raconter le présent et 100 pages à explorer le futur. RY
É
Kiblind / Comment est né le projet ?
lE RoboT
uN ESClA QuI vOuS Du BIEN
K / Pourquoi avoir repris les personnages de Montesquieu, Usbek & Rica ?
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VU PAR
JR / Depuis longtemps, je suis convaincu que la bande dessinée est un formidable outil de démocratisation. Elle n’est pas encore assez exploitée dans les médias, même si on la voit apparaître dans les cahiers d’été des grands quotidiens. Quand on a commencé à chercher des personnages pouvant faire l’objet d’une BD, Usbek & Rica se sont imposés de façon très naturelle. C’était d’abord un moyen de retourner aux fondamentaux, avec Montesquieu et l’esprit des Lumières : dans Les Lettres persanes, Usbek & Rica arrivent chez nous, de nulle part, et nous regardent avec un œil irrévérencieux. Dans le magazine, on a choisi de les faire venir du futur, mais les ressorts sont identiques : l’étonnement philosophique et l’air faussement naïf qui, en fait, est extrêmement critique. Par ailleurs, sur le plan graphique et sonore, « Usbek & Rica », ça a, pour nous, de l’impact : même si le nom peut paraître difficile d’accès au début, une fois intégré, il peut très bien « fonctionner ». Derrière ce choix, enfin, il y a la volonté de créer une marque. On aurait pu s’appeler Le Magazine du futur mais, dans mon idée, l’innovation de presse n’est qu’un point de départ. J’aimerais qu’on soit capables de la décliner sur d’autres supports, comme une série d’animation ou des documentaires sur le futur.
trois ans. Après, on se renouvellera sur d’autres supports, sur une nouvelle formule et sûrement d’autres projets…
K / La revue est également très innovante sur les plans graphique et visuel…
JR / Oui et c’est très flatteur. Le magazine existe depuis trois ans et sa qualité est reconnue de tous. Après, on ne fait pas vraiment le même métier : nous ne sommes pas journalistes ! Plus largement, au-delà de la spécificité des supports, les mooks se multiplient. Aux États-Unis, par exemple, il y a de très bonnes revues, sur ce modèle. En France, il y a eu d’autres choses avant XXI, comme Le Mook des éditions Autrement et plein d’autres à venir. Je pense notamment à Propos Magazine qui va sortir, sur le même concept que XXI, début octobre. Bref, c’est véritablement un nouveau genre en train de se créer, en librairie. Et peut-être une partie de la réponse à la crise de la presse.
JR / L’aspect visuel est crucial pour, encore une fois, rendre les choses accessibles et sexy. L’objectif, dès l’origine du projet, était de créer un support à la fois élégant et ludique. Cela passe par l’image, la photo, l’illustration, les « gimmicks » graphiques, etc. On travaille avec François Olislaeger, pour la bande dessinée et avec gr20, un collectif parisien de trois directeurs artistiques, dont c’est le premier projet commun. Ils vont faire les douze numéros avec un brief très clair : renouveler, en permanence, les illustrateurs, les intervenants graphiques pour créer, à chaque parution, de la surprise. K / Vous programmez « seulement » 12 numéros. Pourquoi ? JR / En fait, on a conçu la publication comme une véritable série. À la télé, les meilleures séries sont écrites quand elles connaissent leur fin. C’est pareil pour nous : on travaille sur un scénario, une BD, et on a décidé de construire notre aventure sur douze numéros, dont le premier est sorti au mois de juin. C’est la même chose pour les textes ; cela permet de savoir d’emblée où on veut aller, de travailler sur l’essentiel et d’avoir une très forte exigence au niveau des sujets. Pour résumer, c’est un projet éphémère, sur
K / À l’instar d’Usbek & Rica, l’avenir des revues passet-il par les librairies ? JR / Comme je l’expliquais, le projet a été conçu sur le modèle de revues qui étaient déjà diffusées en librairie. Entre temps, en 2008, le magazine XXI est arrivé, avec le succès que l’on connaît. Dans un premier temps, je me suis dit : « quelqu’un l’a fait ». Mais, en réalité, ça nous a beaucoup servi, notamment pour constater que la diffusion en librairies est devenue un modèle économique très pertinent. C’est du gagnant-gagnant. Contrairement aux kiosquiers, les libraires ont un vrai pouvoir de prescription : un produit qu’ils soutiennent a de fortes chances de réussir et d’être vendu. Dans l’autre sens, les libraires sentent qu’il y a un nouveau marché de la revue grand public. XXI, par exemple, est un best-seller, dès qu’il sort. De notre côté, on n’a pas encore assez de recul sur les chiffres, mais on est en train de constituer notre audience et les retours sont très encourageants. K / On vous compare souvent à XXI ?
Usbek & Rica est disponible, en librairie, dans toute la France : 5 euros de livre, 5 euros de magazine, 5 euros de BD. Possibilité de « feuilleter » la revue sur Internet et de suivre la série animée. Au sommaire du numéro 2 (septembre 2010) : Présent : l’identité nationale + la grande vague des excuses publiques + Et si l’état palestinien était né en 1947 ? + une nouvelle inédite de Colum McCann : Ne deviens pas journaliste. Futur : Tout ce qu’un robot peut faire, il doit le faire + Pour ou contre une langue universelle ? + Bernard Werber + Il faut fermer les prisons. www.usbek-et-rica.fr 09
) RE (VRAIE IÈ M E R P TE SA IEN E AFFRON LUTION A BEL ET B U IQ R É M ÉVO E NU PQR, LA R UE LE LIVR ALORS Q ÉRAIRE, POUR LA et en main LITT tient bien éponse : n ’o RENTRÉE u q re R urs le liv ages ? ». NCÉ… rent le aux, jo rne les p COMME nts préfè ins journ nt on tou
440 vota rait un « pléire certa me do À en cro berg serait com 0 % des n fe ,5 7 8 n , ce qui e , aussi nt au de Gute imprimé e-book » prix l’ re un arriva v r à li u o rt l’ombre p o r u pp n e de bain à s’estomper. Po ite par ra e les résultats d’u lgré une tenu te a u ol- bisc rê q m m p f : ti « s, e p ta rs d n m g ce te acancie représe v t Cap d’A n e rêt, a d fo d sa e n , g e la » . P iette core , l’ima littéraire leur serv chent en L’Alsace nie a é r o c h z c su i a u tâ s m q u u A d s pe ten e : l’ arbre in s a le rt e lement é eur polar (…) un c ir n est ve « l ut-être re e chose vourant e », va pe « une petite un d… ir la so e il n par l’hu En effet, uire dans s’éte d’Épinal. se prod RASArévolution numédu côté vient de » : en juillet, le TABLETTA n o ti : lu s o ce v ré Sour erry, « la n, la création » au dition Jarillot, lon Le B annonce de de l’é e itio n S d n é o u Bernard o l’ z m a e nu le ve rs m de nnant, a uméri- rique bouleve ronicien cain A n ri s é re m « L’élect Le Journal de v raire do a li é e t tt e d n li d a é ir s n ; g a te o /6 is t n poète », si a 13 -Loire, diffu les ve ésorm un peti e d la , u t d q Saône-et Google va t n n e e a so d S is n s) s e: mo qui m e « Autrich livres de la référence ges imprimés. pays de George 0 ternaute Le r 400.00 in s(630 000 « ra s v : u numérise ue nationale », r sé x o alley s les fiction de bibliothèq , 15/6 ; « L'auteu eures au des chiffres dan ur Silicon V d’un manuscrit, ) ic ri é ndu p (… ve su a s Bien Publ n e u s tterso succè ues po n met ctroniq q le James Pa illion de livres e le r ri si é é ri su s m a m ir P u rt o un n o Le plus d' s av ), ges Courrier supp ues », Le n près nou , en juin 80 ouvra ée aux numériq révolutio oks ». A aines, que la lettres (1 s traditionnels » réfèrent tin 8/7 ; « La e, après o -b e Picard, ch s, ar e m vre xp blett ue en m pier », Le numériq nt des se « 100 li d’autres journau Pad » - ta es de pa La des siècl 12/7 ; « le catalo it, penda disponible sur Ie d , u e ré blicain, c q r p n ie pu is Ré em ra d y pr F n Berr n jà ta u à la aise, e é n d nç V o : « fra ir « rt n in Révolutio blié sur Twitter, so ns le v ention n vieux ité (env a o m m d b li P, u pu le t AF a an n/ e n r m ie e l’ e ro Paris t pas de nuvem plac er », Le iser n’arrêten sur papi ste relati et le commerce va numér allait rem x re u a e ue u Google rn « g èq u x nou; e th /7 jo tt blio 15 e les deu vrages) », », les s de la bi ne gou u u m o lé m re té o 0 des livre le des Pays-Bas o c 0 c 0 s, n ; 40 « livres est e nt, blette nationa tre, 15/7 l du Cen ter les ta e. Pourta n) ou les es & o e du livre u o n u z q q a ti Le Journa on vend plus de ri n m é a tl (A m A dle Barn , cet « Amaz que de fond de l’ troniques parcourt velles Kin s » de Sony et livres élec s », Le Parisien/ d’eau au e licain se ge : « après Pour La u b u ). iq p n livres relié « Les tablettes é rd o o R ; électr rou du N Berry re e v ix AFP, 19/7 de tous li o L t n ue V iers forti iq o e at a ti n p rm e un ou l'info révolu ouvelle ble (L ces pio n d’une m o , la m e N o u ), s », La N uline c q nt , li (… sta b té in é lles ier ; Pa épu rde ue, 20/7 s de pap . Dans L’A ouvelle R ent « l’avant-ga chains Républiq La bibliothèque ,« des siècle marche » me, c’est N m n le pro e p ) Machard vie aux ouvrages s m st le si (e t ue /7 ; nne men coutu y, , dont Fesch do Corse Matin, 22 re numériq ’est pas », ient armée » ront « Blackberr n v r le is , « Le liv ie b anciens ud fo p ta ra a e ri ou p é n t e v u dC rt ll : e , o P e p p c p p H Raymon pport papier vien a u sa » ou cien », ires s’ (« le s sur son su re une bataille et un an légionna sus, Dell, Toshiba ) la guerre » » « à le de perd « Stieg Larsson la il i ra u ta le ,A , 26/7 ; une ba teur à légion, q se dérou L’Alsace Samsung emier au est le pr de perdre e fois n’est pas « bataille que la tablette e Million ine a le b it p le "Kindl ta a ns n y ri c rr u é da t r v Be : , n la entre », Le e ais nda Amazon militaire Club" d' 28/7 ; « Amazon . En atte roclamée comm L’Ardenn , J. Lévèque, ain, tes , dans rentrée » p ir e a é st l’ Républic nouvelles tablet it m si e u d ré so n À e ux ix du lle on rmé ions lance de Kindle », La Vo individue rsel, la révoluti e . ffier, ité de l’a des édit a té u tr r a u de lectur ise Esco re n Él te u ; la a e /7 m à d P, 29 livres en la com it univ et fon u tout Nord/AF r d ro u s in d aines de o a a nt p p v ise ia ce m d ri s ir it é c g é « De thèque e cro ble a s ro la m la média publique sens, « n un seul : e pour le is rique sem par exemple, « e u tr u q n k », La Ré Bernard p ri o é oo é C R -b m l'e sur (La ns, , 4/8 ; du nu é, ma du Centre iscite pour le À Orléa e-book » t, depuis st le pass currence l’ n ’e r c o « Pléb c », su t, e, la ok ttr ri e e c la bo is De qu m à l'e stan ar « l’é rapport ce, it. Preuve llent thèque en e) en te livre par lles d’Alsa mans » c ng s Nouve u Centr lectronique (…) . On obé e d p » p de Lesta ir Dernière e a n u rry e n ie q v e Th li a ; b un é l’ A 9/8 i x d' N rêt se ss eu p u D u di a s se le , stu e li « L'été pe : /8 ; ise, le ndag une Parade, nais, 11 chaine éta le direclution div roposant un so se- l’été, « », L’Arden icain Ray o ro v P ré . éditeur ér » e am ic ain :« lon « L'écriv les Etatsle, en p libre-serv n illettré appelle preuve, se i au peup Bradbury volution », Mid it pour u n ouvrage en d’e-books ou la a ré rf a p e Unis à "la /8 ; « La maison rer u presqu , 16 e Libre/AFP accienne qui os s tout à dévo aj se férez-vou -vous prê d'édition mérique », Cor ré z p e ri u o t, nu n rro re le liv me Pe sur écra /8 ; Jérô à Matin, 17 France peine le lisant , 23/8. urquoi la « Po France », Ouest ‘tweeter’
veur sur un œil rê er une t n a rd a ll ng ns y insta t, mais e ont ne ne (« nous devrio rs et la coloniir n fi e n a s u rM liothèque rse, alors la L Stewart is aller su « les bib se (…) pu t ce temps, Matt n Co a E b . » teur, que e t n sé Révolupose ndan s en mu ée de La ansu pro ver- ser »). Pe m u ri q p c pas toute puA im s n ditio r roman e en édition catalogu n, sans sort l’é aise, « le premie ersonnage que les r u le e ç tio le p le d tion fran ne révolu ais », dont l’ensemb rique (« u rement pas »), la blié sur Twitter un sans-culotte m r é m u n n u s sû sio a œ , p c e le a si st u g al n’e nne é le » a ne héré doute, u e d’Ajaccio redo s ». De- princip èse grande gueu Francisco » n n qu un « ob ges ancie iliale à Sa bibliothè vait aux ouvra 00 000 pages de d’une « saga fam crivain a e é ie l’ v , « 9 t 0 n 0 1 2 ir e me t n d to n E s is a h ). it rè de l’ facil 3, « p arisien 0 mots » ur arriver puis 200 t été numérisées, ntifique (Le P 0 0 5 9 s e po ie on twitté « l essages), d’« un sc cafonds » exemple, ne recherche sur (environ 5 000 m ) en 140 r a (… p t , a ie rm u un fo la v « t r t e n u n l a o a « d n: té p ffectu ). Pen à cette fi st pas très adap eeitalien » e » (Corse Matin stw si à ré e ’e er « pein tères n ue à « n c n o ti , ra , e n c o le sangli n c u n ra tilisate rs étropole révolutio n ». En F 5 000 u 2 1 re que la m gle (L’Alsace), la agnerait roma d t n n a e x Ale (seulem oo t g ce) mais ter » à G insi le maquis e apprend ter » uest Fran he du clavier : à O a s s u it rè o p n ra C prend Public he d’a un peu le voir de diffuser, r. Le Bien oteur de recherc rdin est ré p Ja il l’étrange , m ire b le b fornien, d’octo s de la ple que re m ir v e gue cali rt li x a lo e p 0 o r 0 a m 0 p (Le o e 0 h n 0 n 4 n ie r a h érise e so form t » utric « va num nationale » a plus im- comm it créé pour ce s e réc bliothèqu cinq collections le ux dans « un élecain). s ie Républic la littérature et l’ e ». Pas m 0 livres Berry « l’une d e e t de d tr n n n ta e o u t, m a s au lemen ouvre 60 00 a n in (1 o F e ti tr lu portante tron o c te e al du C ue, la rév , le comp d’« un éle ire Le Journ s) mais, cette fois risé (…) troniq ges que l’histoire L t ne e o Ba » en Saô éjà numé 0 bi- belles pa d te è aux Paysa o p le g électrou o n 4 « Go s de n deve génieur lu ie p in ic e n n d ie s est bon : c n re it u « An « famille ns de liv a d’une berg ava m- (Le JSL). n ri a te p u lle, 12 millio e G d i e sort ait une fi es ». S pe Colo nique », ui attend q sie, bliothèqu as d’Agde, Philip » s é u o ts o p n n fa la up dans Livres, nze en o ié le e g g d o fu o ré fils, cap o G q s e n cha ue t s’est onsable d : « Nous aspiro 30 textes, an Bellu t Je e 0 ue bet, resp 2 il e e o d p tr « en vaincu q l’accès tous à écrivant 010, con méliorer 2 », mettrait ’a t re d u t tu b u p é b D ru ême année ». va connaître une Bienvetous au m ir »… de vo œux : « « le mon tous au sa uise de v i décoiffe ! ». g n e , e qu lâch CTILES Petter- il décennie volution ÉCRITuSe STtiAeg Larrson et Jaamuetes urs, se- nue danssila, avant l’I-Pad, la rerésa plume à mett miers omme t re Alors q C n s p e n x a m u d le e r p sim ntre les d son sont rrier Picard, à « e n » (un consistait se électrique… o u z pri a o e C m n e u ’A L s d lon ar dan st n Club o la li , il s) M e qu le Kindle as numéri ’ouvrage e autre m million d y Bradbury, a un i id (M » Ra olution v ré de la SF, la u « q méri e ppeler à dition nu é l’ nière d’a t ln sa ahoo d’a n refu Libre) : e ’ai dit à Y nt Inter j (« s e g vra ua de ses ou voir »), en critiq e ir fa se r le
REVUE DE PRESSE
N O I T U L O REV . Vir y
Texte: G
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BUILDINGBUILDING THOMAS RAYNAUD : SIMPLE ET RADICAL. Texte / J. Tourette Visuel / Centre Pompidou Mobile ©BuildingBuilding-Berger&Berger
BuildingBuilding ne s’intéresse pas à l’ornement, à la parure ou à l’embellissement. Avec l’abstraction en ligne de mire et la culture de l’essentiel, « construire », c’est d’abord « déconstruire ». Derrière l’appellation, la création et le credo : Thomas Raynaud. Ses réalisations ne s’inscrivent pas dans une thématique cloisonnée ni un secteur particulier. Quels que soient la dimension (appartement de 30m2 ou Centre d’Art), le type de programme (privé ou public), ou qu’il s’agisse de paysage ou de réhabilitation, chaque étude répond à une logique interne basée sur des questions fondamentales : « une architecture sans rhétorique apparente », qui propose des « compositions spatiales élémentaires capables de faire émerger des usages fluctuants ». En d’autres termes, une démarche qui fait table rase de l’accessoire et de l’utilitaire, pour ne se consacrer qu’à l’espace et à sa relation expérimentale. Les maîtres mots de cette architecture dépossédée de tout élément superflu sont « simplicité » et « radicalité », au profit d’une plus grande liberté d’usage. Ancien élève de l’École spéciale d’Architecture de Paris, puis de l’université de Hong Kong, Thomas Raynaud présente pour son
diplôme en 2003 un projet sur les territoires hongkongais de transit qui lui vaut le Premier Prix d’Archiprix International (HK/WD2/ WWhub). De retour en France, il œuvre d’abord chez Combarel & Marrec, avant de créer sa propre agence, en 2005. BuildingBuilding est à l’origine conçue comme une structure de travail destinée à concourir aux principales compétitions internationales, affûtée par un goût du challenge que le jeune architecte partage avec une autre agence : Berger&Berger. Les deux équipes ont régulièrement associé leur savoir-faire et ont notamment été récompensées en 2008 au concours « 2G Venise Lagoon Park » avec le projet DRIP FEED, présenté ensuite sous forme d’exposition itinérante à la 11e Biennale d’Architecture de Venise, à la 5e Biennale du Paysage à Barcelone et à la 2e Biennale d’Architecture, d’Art et du Paysage des Îles Canaries. Cette année, il figure parmi les lauréats des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes 2009/2010. Pour préserver le potentiel usuel d’un lieu, Thomas Raynaud use de formes géométriques simples et de dispositifs architecturaux élémentaires. Exemple : le carré et la grille. En 2009, en réponse
ARCHITECTURE
à un concours lancé par le Centre Pompidou pour la construction d’un musée mobile, il propose avec Berger&Berger une structure composée de 36 espaces identiques de 6x6m chacun, positionnés sur une grille de 6x6 carrés. Ces « antichambres » peuvent être de hauteurs différentes, abritées par une couverture opaque ou un toit transparent, voire en patio. L’ensemble donne une construction entièrement variable, sans centre, ni hiérarchie, ni périphérie, modulable à l’envi selon les besoins du lieu et les contraintes de l’exposition. « Il s’agit de produire un nouveau paysage muséal. Une structure a-figurative qui de-
Loci, un aménagement du Centre international d’art et paysage du château de Vassivière (Haute Vienne). L’espace d’isolement individuel ou collectif, destiné à la création artistique, est conçu comme un cordon lisse et blanc, dénué de fioriture, « qui parcourt l’enveloppe existante en s’affranchissant de sa structure et sans analogie avec l’identité de l’édifice. » L’atelier vide n’aura en effet aucune parenté avec le style néo-médiéval de la bâtisse, sans aucun ornement que les bords vierges et arrondis de la surface tubulaire. Tout est histoire de contraste : « l’espace blanc de la galerie est celui de la production
« CE N’EST PAS LA FONCTION QUI MARQUE LE BÂTIMENT, MAIS LA QUALITÉ SPATIALE. » vient le lieu de production d’une multiplicité de scénarios, générés par une infinité d’ambiances. Une architecture a-représentative qui ne cherche pas à produire au préalable du signe mais qui pourra de façon ultime en devenir un. » Si le projet n’a pas été retenu, l’intérêt spéculatif de ce Centre Pompidou Mobile est de poser la grille comme « source de variabilité », indépendamment des programmes et des fonctions. C’est en quelques sortes un manifeste de la posture de BuildingBuilding : un espace abstrait, neutre, dégagé de toute connotation iconographique ; une architecture « indifférente » et hors de toute expression subjective, où tout est possible. Autre conducteur de potentialité : le blanc. En octobre prochain doit commencer le chantier de Notus
et la friche néo-médiévale celui de la vie quotidienne. » Dans la même gamme chromatique, mais d’une tout autre forme : Magic MRoom. Exploitant cette fois-ci la linéarité du cercle, Thomas Raynaud a imaginé une maison individuelle en forme de champignon atomique. Dans un style qui rappellera l’univers aseptisé de THX 1138, un conduit troué d’un escalier grimpant permet d’accéder à l’unique pièce circulaire, sans porte ni fenêtre. Réalité, fiction ou réflexion sur la variation ultime ? Entre état permanent et anticipation, tout le processus architectural de BuildingBuilding est orienté vers la recherche de l’essentiel. La forme minimum. Là où « l’espace n’est plus qu’une disponibilité d’usages ».
Centre Pompidou Mobile - Grille ©BuildingBuilding-Berger&Berger
Notus Loci ©BuildingBuilding-Berger&Berger
Notus Loci ©BuildingBuilding-Berger&Berger
Magic MRoom ©BuildingBuilding
www.buildingbuilding.org
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" Les Chemises rouges, venant pour la plupart de la campagne provinciale, ont installé leur camp dans le quartier d'affaires et commercial de Silom. Depuis que l'ancien général thai Seh Daeng a été gravement blessé, ses partisans ont redoublé de violence contre les militaires thais, dont ces derniers n'hésitent pas à tirer sur les manifestants. "
PANORAMIQUE LA PHOTOGRAPHIE A TOUJOURS AIMÉ LES CONTRASTES ; ET AUJOURD’HUI, MADAME EST SERVIE ! ENTRE L’INTÉRÊT MASSIF DU PUBLIC ET LA CRISE ABSOLUE D’UN MARCHÉ, SON CHAMP DE VISION SEMBLE PARFOIS SE FOCALISER SUR LE TERRAIN ARTISTIQUE. ENQUÊTE.
DOSSIER / PANORAMIQUE
Texte / G. Viry Visuel /©Corentin Fohlen Fedephoto - Bangkok, 16 mai 2010
Quand on arrive à Arles, cet été, pour les 41e Rencontres de la photographie, l’espace ressemble à un terrain miné. Première rencontre : un visiteur égaré, le long d’une ligne de chemin de fer, se prenant manifestement pour un photoreporter. Deuxième effet, au cœur de la cible : une ville assiégée et des envahisseurs surarmés, dans une sorte de guerre à l’appareil en bandoulière. Dès son premier bilan, heureusement, l’attachée de presse sortait le calumet : « 7 000 visiteurs en première semaine, + 8 %… ». Coopérons. Si les Rencontres 2010 sont un succès, il est sûrement autant lié à la qualité du festival qu’à une sorte de réalité augmentée : l’engouement du public pour la photographie. Quant à l’omniprésence, en Provence, de photographes en herbe, mon voisin de bureau a cette brillante idée : « un photoreportage… sur le public des festivals de photos ». « Les Français ont besoin de photographier ». C’est la conclusion du baromètre publié, en mars dernier, par l’Observatoire des Professions de l’image. Malgré la crise et la maturité du marché (87 % des ménages possèdent un appareil), les records de ventes sont battus en 2009, avec 5 millions d’unités et l’explosion du matériel « perfectionné ». En quatre ans, les ventes de reflex numériques ont triplé (500 000 unités en 2009) et les objectifs ont quadruplé en six ans. Selon Jacques Hémon, rédacteur de l’étude, l’image est très nette : « la photo prend une place grandissante dans la vie du public ». Il produit de plus en plus de clichés (2 000, en moyenne, chaque année) et s’intéresse davantage, en tant que spectateur, à l’offre photographique, plus seulement chez Willy Ronis ou Robert Doisneau. Outre un goût prononcé pour les people, Richard Avedon, Annie Leibowitz et David Lachapelle ont un point commun : exposés récemment à Paris, ces
trois photographes américains ont fait exploser la fréquentation de leurs lieux respectifs ; 133 000 entrées au Jeu de Paume ; 75 000 à la Maison Européenne de la Photographie ; et plus de 150 000 à la Monnaie, un musée plus habitué aux numismates qu’aux portraits psyché de Paris Hilton ou Courtney Love. L’inflation des événements photos s’inscrit dans une même optique. Pour François Hébel, directeur des Rencontres d’Arles, c’est une explication, autant qu’une implication, de l’engouement du public pour la discipline : « il y a quelques années, près de quatre-vingts festivals avaient été recensés en France, sans compter ce qui se passe à l’étranger », ni les nouveaux-nés. Fin août, par exemple, l’ « édition zéro » du Cabourg Project offrait un « rendez-vous international aux jeunes photographes », comme si l’été photo n’avait pas été assez chaud : Chroniques Nomades à Honfleur ; Rencontres d’Arles ; Été photographique de Lectoure ; Visa pour l’Image, à Perpignan. Et ça continue, en mode rafale, depuis la rentrée. À Lyon, malgré les difficultés, Septembre de la Photographie organise sa sixième édition. Début octobre, Bayeux accueille le Prix des correspondants de guerre. Paris fait son Mois de la Photo, en novembre... Autre symbole de l’intérêt du public : le succès des publications photographiques. Créée par la famille Genestar, en même temps que la galerie éponyme, Polka est lancée, en 2008, avec 6 000 exemplaires… pour 75 000 aujourd’hui ! En juin 2009, en revanche, Mandadori suspend la parution du Photographe, l’un des plus vieux magazines français (1910), destiné… aux professionnels. C’est un paradoxe : alors que le grand public déroule le tapis à la photographie, de nombreux photographes sont tapis à la fin du rouleau. 15
CHAMBRE NOIRE
« On doit vendre plusieurs dizaines de millions de stylos-billes par jour dans le monde ; ce n’est pas pour autant que vous avez des Proust et des Shakespeare partout. C’est pareil pour l’appareil pho-
Le succès culturel de la photographie s’explique notamment par son accessibilité et sa proximité avec le public. Organisées jusqu’au 7 novembre, à Beauvais, les Photaumnales 2010 proposent ainsi des « brèves de vie », dont l’œuvre de Josef Heinrich Darchinger, jamais exposée en France. www.photaumnales.fr
toshoper » les clichés, ce qui le conduira, dès la prochaine édition, à demander les fichiers originaux pour les comparer aux tirages. La problématique de la retouche n’a pas de lien immédiat avec la crise de la photo professionnelle, mais elle per-
« ON DOIT VENDRE PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIONS DE STYLOS-BILLES PAR JOUR DANS LE MONDE ; CE N’EST PAS POUR AUTANT QUE VOUS AVEZ DES PROUST ET DES SHAKESPEARE PARTOUT. C’EST PAREIL POUR L’APPAREIL PHOTO. » JEAN-FRANÇOIS LEROY, FONDATEUR ET DIRECTEUR DE VISA POUR L’IMAGE, N’A RIEN CONTRE LA PHOTO AMATEUR, MAIS GARDE UN ŒIL TRÈS CRITIQUE SUR LES USAGES PHOTOGRAPHIQUES, NOTAMMENT CHEZ LES PROS. to. » Jean-François Leroy, fondateur et directeur de Visa pour l’image, n’a rien contre la photo amateur, mais garde un œil très critique sur les usages photographiques, notamment chez les pros. Sur fond de crise, l’ancien reporter déplore la qualité de la production actuelle, avec un nouveau cheval de bataille : la « fauxtographie » ou la tendance à « over-pho-
J.H. Darchinger, Bonn 1958 © Photaumnales 2010
met d’ouvrir l’angle sur son principal facteur : l’évolution de la demande. Car si un commanditaire pousse à coloriser un camp de réfugiés, il y a sûrement pire : qu’il ne demande plus rien du tout… Pendant longtemps, la photographie a été très liée à la presse. Ces vases communicants ont été particulièrement bien fleuris avec l’apparition des news magazines. Quand Jean Prouvost fonde Paris Match, en 1949, ce n’est pas pour offrir un album permanent à la famille Grimaldi, mais pour montrer que le « poids des mots » a désormais un pendant naturel : « le choc des photos ». C’était au siècle dernier. Entre temps, la crise de la presse a ralenti inexorablement la demande et la numérisation a transformé violemment le marché. Sauf exception, les journaux n’envoient plus de photoreporters. Et les agences traditionnelles, qui servent d’intermédiaires, souffrent désormais d’une concurrence à choix multiples : photos libres de droit (ou presque) ; nouvelles agences en ligne (Scoop Live, Istockphoto) ; mastodontes « délocalisés » capables de réagir en-deux-clics-trois-mouvements. Pour François Hébel, la crise ne date pas d’hier (voir encadré) mais ses conséquences sont bien vivantes. Aux
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CORENTIN Fohlen © Fédéphoto
États-Unis, la célèbre agence Magnum vient de céder 180 000 tirages… à un apôtre de l’informatique, Michael Dell. En France, l’effectif salarié du secteur est passé, en quatre ans, de 17 000 à 9 300 personnes. Et à moins d’être portraitriste, mariagiste ou yannarthusbertriste (3 millions d’exemplaires de La Terre Vue du Ciel et sept écoles à son nom !), les indépendants ont la vie aussi dure que la dent de Leroy. À Perpignan, pourtant, il y a parfois un peu de ciel bleu. Si « les nouveaux modèles restent à inventer », certaines pistes commencent à se déblayer, comme le développement des webdocumentaires ou la diffusion de photos… à la télé. Lors du tremblement de terre à Haïti, par exemple, « CNN a envoyé 5 photographes pour son site web, mais a rapidement utilisé des images fixes, plus fortes, pour ses reportages TV ». Résultat : à 28 ans, Corentin Fohlen n’est pas si anachronique qu’on pourrait le penser. « Je suis arrivé à la photo, par hasard, car je voulais être illustrateur BD. Quand je me suis orienté vers l’actu, j’ai simplement entendu : pas d’avenir ! ». Et pourtant, après six ans d’activité, le photoreporter ne s’arrête jamais : « je pars sur le terrain (Afghanistan, Haiti, Thaïlande), puis je propose des reportages et réponds aux commandes ». Lauréat du Prix du Jeune Reporter 2010, Corentin Fohlen est bien conscient que le papier n’a pas l’espérance de vie d’un Japonais, mais il revendique une approche « old school » du métier, entre aventurisme et évidence pragmatique : « j’ai envie d’en profiter avant que ça disparaisse ». Du coup, il évacue toute activité qui pourrait le soustraire « à l’action » (expos, publications), ce qui constituerait déjà une forme d’exception…
CHANGEMENT D’ANGLE
Et si Yann Arthus Bertrand, ancien reporter spécialisé dans la photo animalière et le Dakar, devenait l’un des deux
membres de l’Académie des Beaux Arts de la Photographie ? Incroyable, mais vrai ! Depuis 2006, YAB y incarne une certaine confusion entre la photographie réputée « documentaire » et la discipline artistique. Traditionnellement, en effet, on distingue la photographie d’information et la photographie de création (art, communication), permettant de saisir que, malgré le goût des éclats, Martin Parr n’est pas tout à fait Lachapelle. Cela étant, et quelle que soit la frontière en vigueur (photo documentaire ou plasticienne, illustrative ou contemplative), la production actuelle tend à brouiller les pistes. Alors que certaines stars de l’art contemporain ont débuté dans les journaux (Sophie Calle, chez Libé), de nombreux photographes « de presse » flirtent aujourd’hui avec la création artistique. Pour Claire Guillot, journaliste au Monde, une nouvelle espèce, apparue à l’ étranger, serait même en voie d’éclosion : les « artistes du documentaire », chargés d’illustrer, différemment, un sujet d’actualité. Après avoir fait le tour de Photoshop pour détourer un méchant, une vraie « fauxtocratie » s’installerait,
" Haitiens endormis dans une rue, devant leur maison en ruine ". Le terrain n’a pas dit son dernier mot face aux salles d’expos. La preuve : on peut être jeune, hyperactif et photoreporter. Corentin Fohlen diffuse ses photos directement à la presse, aux agences ou par l’intermédiaire d’une plateforme collective, Fédéphoto.
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dissimulant le photographe derrière un artiste, plutôt qu’un journaliste. Louis Bachelot et Marjolaine Caron, font clairement partie du régime. Depuis une dizaine d’années, le couple compose des « tableaux photographiques », agrémentés de peinture, pour illustrer des faits divers dans la presse. Produites pour les journaux (Le Détective, Nous Deux, Le Monde, Libé, The New Yorker, Okapi), leurs photos sont régulièrement exposées, loin des rédactions… Une autre manière d’appréhender le clivage information-création consiste à différencier, au-delà de la représentation du réel, la photo comme « média » (pour informer, communiquer, etc.) et l’objet autonome, assimilable à une œuvre d’art. Mais là aussi, les genres tendent à se confondre. Il y a quelques années, la photo de mode ou la photo culinaire
AGENCES TOUS RISQUES Pendant longtemps, Paris a été la capitale mondiale de la photo de presse. Mais depuis quinze ans, alors que les lieux d’expos s’y multiplient, c’est la bérézina du marché, entre liquidations, reprises et dépôts de bilan de ses fleurons (Gamma, Sygma, Sipa, Rapho…). Ancien patron d’agences (Magnum, Corbis, etc.), François Hébel est bien placé pour en parler. Avec le numérique, les grosses agences de presse (AFP, Reuters, Associated Press), spécialisées initialement dans le texte, se sont imposées sur le marché en « délocalisant » la photo : « elles ont installé d’immenses réseaux de photographes aux quatre coins du monde, beaucoup moins coûteux et ultra-réactifs ». En plus, leurs photos sont souvent vendues à perte. « L’AFP peut se le permettre, grâce aux subventions de l’État. Pour la Reuters, dont 95 % du chiffre d’affaires vient de son activité dans le milieu de l’économie, c’est un investissement, car la presse est une sorte de vitrine prestigieuse pour vendre ses services ». Face à la concurrence, les agences traditionnelles n’ont pas réagi. « Elles sont en faillite, depuis des années mais, à chaque fois, un financier arrive, avec de l’argent frais et une vision très " romantique " de la photographie. Alors qu’on doit repenser les modèles, on se contente toujours de rhabiller la mariée ! ». Résultat : la noce est funèbre.
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n’existait pas en dehors d’un média (les magazines ou les livres de cuisine) et d’une vocation immédiate : promouvoir des marinières ou des jardinières de légumes. Mais progressivement, ces disciplines sont devenues autonomes, sur le plan artistique, en s’appuyant notamment sur les événements « culturels » qui leur ont été consacrés. Ainsi, chaque année, Hyères ou Cannes organisent les festivals de la photographie de mode. Et à Paris, fin octobre, la deuxième édition du Festival de la Photo Culinaire reçoit le « haut patronage » du Ministère de la Culture, pour exposer des photos de kiwis vus d’en haut ou d’assiettes en feuille de chou. Même la photo « documentaire » sort aussi, parfois, de son cadre. Quand le magnifique reportage de Paolo Woods sur la société iranienne est présenté en France, c’est Arles et non Visa qui l’expose, entre l’œuvre très plastique de Léon Ferrari et les portraits de Mick Jagger. Pis : la série s’accroche tellement bien aux cimaises qu’on en oublierait presque que Le Monde 2 et Newsweek sont passés avant, preuve qu’après Paris Match, le « choc des photos » a un nouveau répondant : le « poids des expos ». La photographie contemporaine lorgnerait ainsi du côté artistique en créant et en passant, de plus en plus, dans le viseur culturel. Les pistes seraient ainsi autant brouillées que des ondes en temps de guerre, ou une arlésienne en plein été. En 1941, justement, Roger Clausse inventait le huitième art pour qualifier la radio, rejointe par la télévision et la photographie dans les « arts médiatiques ». De plus en plus autonome, de moins en moins médiatique, l’art photographique aurait tellement changé qu’il reste à parier que l’hélico de Yann Arthus Bertrand se vendra aussi bien, dans trente ans, que le toilette en porcelaine de John Lennon, il y a quelques semaines…
PRIX PARODIQUES
PETITE SÉLECTION DE CES « ANTI-PRIX » QUI VIENNENT SE COLLER SUR UN CV COMME UN CHEWING-GUM SOUS UNE CHAUSSURE. Sujet/ O. Trias & J. Martinez Visuel/ Claire Panel
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LACOSTE ÉLYSÉE PRIZE
À l’occasion de reGeneration2: photographes de demain, Lacoste lance en partenariat avec le Musée de l’Élysée, un prix dédié à la jeune création photographique. Parmi les 80 jeunes photographes sélectionnés pour reGeneration2, un jury a nominé 12 artistes prometteurs, dont le Chinois Di Liu (Réglementation animale n°4) et l’Irlandais Richard Mosse (A380 Teesside), pour participer au concours. Ces 12 nominés auront pour mission de s’approprier ou détourner photographiquement le nom de code (L.12.12) du célèbre et mythique polo Lacoste. Expo reGeneration2 jusqu’au 26 septembre au Musée de l’Élysée, à Lausanne en Suisse. www.elysee.ch
GABRIEL DUMOULIN
Né en 1975 à Roanne, Gabriel Dumoulin a étudié les lettres à Lyon et le droit à ClermontFerrand. À partir de 1998, il dessine et publie ses premières bandes dessinées au sein du collectif lyonnais Ambition Chocolatée et Déconfiture, qui lui éditera six numéros et un recueil de son fanzine L’Année de la chèvre. Gabriel Dumoulin vit et travaille actuellement à Lyon. Ces pages blanches, création spéciale pour Kiblind, sont un préambule à son premier livre, Mon meilleur ami, sorti le 1er septembre (voir chronique p. 38). www.ego-comme-x.com
BENOÎT BODHUIN
Après des études à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc de Tournai, dont il est l’auteur de l’idendité graphique, et différentes expériences de D. A. en agences, Benoît Bodhuin est aujourd’hui responsable et designer du bureau de création BENBENWORLD, et alterne projets personnels et commandes mêlant fantaisie, originalité et psychédélisme. Son travail est mentionné dans le livre Turning Pages, design éditorial pour la presse écrite, sorti en septembre, chez Gestalten (Voir article pp. 36-37) www.benbenworld.com
ÉMILE SACRÉ
Émile Sacré, 22 ans, vit et travaille à Toulouse. Son parcours : Arts appliqués - BTS Com visuelle - DSAA créateur concepteur - Master Pro création numérique (en cours). Il intervient essentiellement dans le milieu culturel pour des supports print, web et vidéo. L'illustration proposée pour Kiblind est une fusion de ses multiples intérêts, un amalgame de symboles graphiques, typographiques et illustratifs. Emile Sacré officie en tant qu'indépendant mais collabore souvent avec La petite sur divers projets. Portfolio : sacre.emile.free.fr www.lapetite.fr
JEAN-MARC FORAX
Le travail de Jean-Marc Forax, entre vidéo et dessin, s’inspire de scènes de cinéma, et consiste à projeter sur le dessin au fusain d’un photogramme, la séquence d’où est extrait ce photogramme. Un dessin qui s’anime, ou des images en mouvement qui se figent, une perception subjective de la réalité en tout cas. Il travaille en collaboration avec Nicolas Charbonnier et Félix Davin, qui s’occupent de la partie sonore de ses installations. Expo Jeune Création 2010, du 3 au 7 novembre, au Centquatre, Paris 19e. http://jmforax.tumblr.com
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TURNING PAGES
PUBLIÉ PAR GESTALTEN, TURNING PAGES PROPOSE UN VOYAGE GRAPHIQUE DANS L'UNIVERS DES MÉDIAS IMPRIMÉS CONTEMPORAINS. AU MOMENT MÊME OÙ LA PRESSE « CLASSIQUE » CHERCHE À SE RÉINVENTER POUR MIEUX SURVIVRE, OÙ LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES OUVRENT SANS CESSE DE NOUVELLES PERSPECTIVES D'IMPRESSION, C'EST L'OCCASION D'OBSERVER, GRAPHIQUEMENT, LES ÉVOLUTIONS DU DESIGN ÉDITORIAL. T / J. Martinez Visuels/ Gestalten
Le 15 septembre, Les Inrocks ont lancé une nouvelle version de l'hebdomadaire culturel démarré en 1986. « Les Inrocks changent pour rester les Inrocks », dixit Bernard Zekri, directeur de la rédaction. En 2009, c'était les quotidiens, Le Monde et Libération en chefs de file, qui décidaient de revoir en profondeur le design éditorial de leur support (ce qu'on appelle communément « la nouvelle formule »). L'enjeu : tenter de reconquérir un lectorat qui s'enfuit de plus en plus loin du support d'informations imprimé payant. Même s'il convient de distinguer la situation de la presse quotidienne, sauvée des eaux par des milliardaires nostalgiques et calculateurs, de la presse magazine où quelques titres servent de cache-misère (les magazines TV et people) ; même si quelques éclaircies laissent entrevoir des lendemains meilleurs pour une presse de qualité (Le Tigre, XXI, Usbek & Rica), et si le système de diffusion est annoncé en voie de rédemption, le constat est unanime dans le monde entier : c'est la galère. Certains décident de s'en remettre à la publicité (en janvier 2009, pour la première fois, on a vu une publicité en une du New York Times), beaucoup misent sur les offres couplées (print+web) pour attirer de nouveaux lecteurs, jeunes avec un peu de chance... Une chose est claire, c'est la fin d'une époque (l'âge d'or de la presse) et le début d'une nouvelle ère, agitée, où la communication visuelle, en général, et le design éditorial, en particulier, occupent, au côté des enjeux liés au numérique, une place primordiale.
THE TIME OF THE TURNING POINT
Turning Pages est le témoin d'une époque. Comme l'explique Andrew Losowsky dans son introduction, les améliorations technologiques en matière d'impression et d'outils de mise en page, renforcent les tentations d'expérimentations graphiques et la place accordée à « l'objet » médiatique. Beaucoup d'espoirs sont placés dans les nouveaux directeurs artistiques qui, à eux seuls, se retrouvent dépositaires de l'engouement que
LIVRE I BD I REVUE
peut susciter le support, auprès « IN TODAY'S INFORMATION SATURED WORLD, SUCCINT des lecteurs, évidemment, mais également des annonceurs puVISUAL COMMUNICATION IS BECOMING MORE AND blicitaires. MORE IMPORTANT. SO THE ROLE OF THE ART DIRECTOR Les 272 pages de ce bel ouvrage IS PERHAPS SUPERSEDING THAT OF THE EDITOR ARE tentent de décrypter les critères d'analyse visuelle des médias THE PERSON WHO ACTUALLY MOLDS THE MAGAZINE.» imprimés contemporains. Ce (TONY CHAMBERS, ART DIRECTOR, WALLPAPER) recueil distingue neuf aspects du design éditorial, argumentés et illustrés, qui permettent de passer au crible n'importe quel support médiatique. Prêts NOTICE ? Partez : le concept éditorial (ou ligne éditoriale), l'objet en tant que tel (format, re- Turning Pages Editorial Design for liure, papier, etc.), la structure (comment susciter en permanence l'intérêt du lecteur), Print Media la navigation (« l'ordre, la hiérarchie, la lisibilité et l'impact [des informations] »), les English choix typographiques, la grille (disposition des éléments sur la page), la couverture, le Edité par R. Klanten, langage visuel (comment les images et le graphisme sont utilisés). Le dernier point inti- S. Ehmann (Gestalten) Format: 24 × 30 cm tulé « next chapter » est un cri du cœur, une déclaration d'amour au support imprimé en 272 pages tant que terrain de jeu suscitant une fascination éternelle, évidemment complémentaire 49,90 euros aux formes dématérialisées. Chacun de ces neufs « prologues » est accompagné d'un Sorti : Septembre 2010 www.gestalten.com texte introductif, agrémenté de citations émanant de figures emblématiques du monde de la communication visuelle, et d'une exquise galerie d'exemples de publications appropriées. Si vos pupilles en redemandent, le livre se termine sur 170 pages d'exemples de magazines qui en mettent plein les mirettes (Apartemento, Intelligence in Lifestyle, Design Reaktor Berlin, Elephant, Mark, Nur, Derzeit, Eureka, Back Cover, etc.) Un pur bonheur visuel, qui donnerait presque envie de faire un magazine. 37
VOLUME#1 T / M. Gueugneau
MON MEILLEUR AMI T / J. Martinez
Gabriel était avec Estelle qu'il aimait bien, même si, en y réfléchissant, ce qu'il préférait chez elle, c'était peut-être ses parents, Bernard et Marie-Claude et sa grand-mère, qui le lui rendait bien (elle avait une photo de lui sur son buffet de cuisine). Christophe, était quant à lui avec Lucie, qu'il aimait bien aussi (même si parfois elle était chiante), mais elle, elle le trouvait trop cérébral et avait plutôt des envies de planches à voiles ou d'amant « black »... Gabriel à Christophe : « Qu'on se sépare de nos copines en même temps, c'est chouette, non ? ». Mon meilleur ami raconte l'amitié entre Gabriel, personnage central, et Christophe, le fidèle parmi les fidèles, à travers leurs pérégrinations sentimentales. Au rythme de mini épisodes au réalisme frappant et à l'humour grinçant, ce feuilleton nous immerge dans l'intimité de deux protagonistes trentenaires pour mieux se délecter de leur rapport, complexe, à l' « autre ». On croise tour à tour Xavier, le pote homo, Lætitia, l'exex, Naïma, la collègue de boulot, un chanteur au disque de platine qui fait douter ce petit monde par ses chansons perfides, etc. L'auteur puise ici dans sa propre histoire pour retranscrire avec sensibilité, finesse et autodérision les errements relationnels de sa génération. Mon meilleur ami Gabriel Dumoulin Éditions Ego comme x Sortie septembre 2010 216 pages / 22 euros
Le son, vecteur si puissant d’émotions, est une volute mystérieuse qu’on ne peut que difficilement appréhender. La revue Volume se propose pourtant d’apporter quelques réponses quant à sa définition et à son apport dans la création aujourd’hui. La publication témoigne de l’apport de plus en plus croissant du médium sonore dans l’art contemporain aujourd’hui : quand le fond sonore entre en action, c’est toute la perception de l’œuvre plastique qui s’en trouve changée. Anne-Lou Vincent et Raphaël Brunel, rédacteurs en chef de Volume entendent décortiquer ce phénomène en expansion qui permet de multiplier à l’envi les significations des œuvres d’art contemporaines. Symbolique de temps, d’espaces, ou figuration du sentiment, le bruit, ou son, vient de nos jours se nicher dans les plus petits interstices de notre vie quotidienne. Quoi de plus normal, alors, que ses différentes formes abreuvent l’art contemporain et vice-versa. Emblématique de son propos, la couverture toute en fusain du n°1 par Dominique Blais, Autechre « Bronchus One » 6’04, vient donner le ton graphique à une revue qui n’oublie certes pas sa dimension esthétique. De noire et de blanc vêtue, Volume vient parachever, par un travail stylistique et graphique soigné, ses ambitions de juste observatoire du son. Dans le premier numéro, sorti en juin, une interview de Charlemagne Palestine, des focus sur Steve Reich, Kerwin Rolland, Georgina Starr, Samon Takashi, etc. Volume #1 Sorti Juin 2010, semestriel. Les presses du réel 112 pages / 18 euros www.revuevolume.fr www.lespressesdureel.com
DOUBLE PAGE T / M. Morin
Prolongement de l’exposition itinérante organisée par l’école régionale des Beaux-Arts de Rennes à laquelle il emprunte son titre, Double Page reproduit dans un très petit format les quatre-vingt-dix photographies commandées à cette occasion. Du berlinois Philipp Arnold à Michael Worthington (Counterspace, Los Angeles), en passant par le studio parisien deValence, quarante-cinq graphistes de tous horizons ont été invités à choisir deux livres d’art contemporain pour leurs qualités graphiques, à en photographier une double page et à la commenter. Comme autant de récits morcelés et enchâssés dans un récit-cadre, ces « doubles » esseulées deviennent alors l’objet de mises en scène par le truchement de la photographie. Avec le cordon de l’appareil photo laissé dans le champ, sur un fond moquetté fleuri, ouvrage posé sur les genoux, avec ou sans les mains, ces photos de doubles pages – elles-mêmes mises en page sous forme de doubles pages – constituent un fantastique résumé des jeux formels que compte le design graphique de l’édition d’art contemporain. Recensés dans un index à la fin du livre, graphistes, références bibliographiques et commentaires font de Double Page une mine d’informations sur la perception qu’a cette génération du champ du design éditorial et sur la manière dont elle envisage son activité. Double Page Conçu par Christophe Keller, Jérôme Saint-Loubert Bié et Catherine de Smet Éditions B42 / ERBA Rennes Sorti en juin 2010 256 pages / 10 euros
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HYPER TROPHY T / M. Morin
Touriste inlassable, Eric Tabuchi photographie depuis dix ans certains aspects du paysage vernaculaire français. Résultat de ce travail d’observation, HYPER TROPHY propose un inventaire déconcertant en deux volumes, soit douze séries de vingt-huit photographies. Scindées en autant de livrets, ces séries d’objets composent une grammaire des Z.A.C., routes nationales et autres départementales. Des mobile homes – où se côtoient baraques à frites, caravanes échouées et remorques-chalets –, aux restaurants asiatiques de bords de route, sans oublier les skateparks de campagne et les stations services recyclées en commerces de proximité, toutes ces « icônes » ordinaires se rejoignent dans la modestie qui les caractérise. Toutes témoignent d’identités marginales, singulières et fragiles. Dans un rayon de 250 km autour de Paris – sa route 66 à lui – Eric Tabuchi se fait le sémiologue des bas-côtés du paysage contemporain et dresse ainsi un portrait hypertrophié du banal le rendant de fait remarquable. HYPER TROPHY est un livre d’artiste conçu sur le principe du répertoire de formes à l'intérieur duquel chaque partie renvoie au tout. Au-delà de l’aspect documentaire qui évoque les typologies des Becher et de la rigueur objective qui se dégage de la neutralité des cadrages, HYPER TROPHY porte bien davantage un regard mélancolique sur un territoire qu'il tente à sa manière de s’approprier. HYPER TROPHY Eric Tabuchi Florence Loewy, sept. 2010 2 vol. de 6 x 28 photos 50 euros /vol. www.erictabuchi.com
CHÂTEAU DE SABLE T / J.-L. Musy
Frederik Peeters, auteur complet avec des albums comme Pilules bleues, Pachyderme ou Lupus, nous revient avec Château de sable, bande dessinée cosignée par Pierre Oscar Lévy. Ce dernier travaille depuis un certain temps sur un projet d’adaptation cinématographique de Pilules bleues, et c’est par ce biais qu’il a rencontré Frederik Peeters. Ils étaient faits pour se croiser, tellement l’alchimie est réussie. Un dessin en noir et blanc précis, fait de gros plans et d’ambiances pesantes pour un récit où se mélange science-fiction à la Bradbury et caricature de notre société hypocrite. Les personnages vont être happés par un événement fantastique qui les fera traverser une phase bien humaine de déni et de conflit. Ce petit monde devra composer avec la nouvelle donne, car chaque seconde sera décomptée ! Même si la fin reste ouverte, les auteurs nous font vivre cette fable sociale dérangeante dans le huis clos d’une plage où tous les états d’âme des treize protagonistes seront les révélateurs d’un destin qui s’échappe. Et comment faut-il réagir lorsqu’un coucher de soleil peut être synonyme de fin ? Que les lecteurs se rassurent, ce n’est pas un Koh-Lanta ou autre Lost. Mais plutôt un album qui ne laissera personne indifférent, agissant comme un miroir nous imposant une réflexion sur les choses simples, écrasées inexorablement par notre quotidien.
ÉDITIONS PIED DE BICHE
Château de sable Frederik Peeters Éditions Atrabile Sortie septembre 2010 104 pages / 17 euros
La Femme-Ciseaux et autres nouvelles Michel Villar (illustré par Alex Adieu) Sortie septembre 2010 110 pages / 20 euros www.lepieddebiche.com
T / M. Gueugneau
La fraîche et pimpante galerie de Tiffany Khalil, Pied de Biche, cherche déjà de nouvelles activités. Non-contente d’empiler les fonctions d’exposant, de libraire, de vendeur de goodies, Pied de Biche vient apporter sa touche dans le monde merveilleux de l’édition. Dernier segment d’une ligne éditoriale et artistique marquée, l’édition parachève l’œuvre de découverte qui caractérise la galerie. Le premier ouvrage sorti de presse est une preuve de plus de cet engagement de Pied de Biche. Michel Villar est un fils de l’art. Instrumentiste avec son groupe Les Fragments de la Nuit, le voilà qui prend la plume pour nous livrer quelques nouvelles tirant volontiers sur le fantastique. La Femme-Ciseaux et autres nouvelles, est un recueil déplacé et déplaçant où les histoires viennent, comme une brume malsaine, désorienter le lecteur. Mais ce livre n’est pas qu’écriture : les illustrations d’Alex Adieu esthétisent merveilleusement le propos. À la fois troublants et chaotiques, les modèles épurés du graphiste épousent à la perfection les contours rugueux du récit de Michel Villar. Pour une première copie, Pied de Biche se débrouille pas trop mal.
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LES FILMS DE « SÉRIE Z » SONT TELLEMENT FACILEMENT CONDAMNABLES QUE LE CINÉMA DÉCIDE, PARFOIS, DE LEUR RENDRE JUSTICE… T / G. Vonthron & G. Viry
Quand on dit que les Italiens font du cinéma, c’est qu’ils fonctionnent un peu comme leur football : il y a la série A, la série B, puis la série Z, formant une sorte de pot pourri aux ressorts multiples (faible budget, mauvaise interprétation, montage calamiteux), particulièrement flagrants quand les genres exploités demandent, normalement, des moyens conséquents (SF, horreur). Fondé, en 2001, par une bande de passionnés, Nanarland est l’un des spécialistes de la série Z. Le site propose plus de 600 chroniques de films « tellement mauvais qu’ils en deviennent bons », comme Le Retour des tomates tueuses ou une pépite du kung-fu : La Dialectique peut-elle casser des briques ?
B COMME BOOMERANG
Dépeint comme « le plus mauvais cinéaste de l’histoire du cinéma », Ed Wood est le point zéro de la série Z et une sorte de gourou au pays des Nanards. Né en 1924, ce réalisateur-acteur-scénariste-cascadeur (!) a produit une vingtaine de films, avec autant d’échecs que de plans foireux. Pour Plan 9 from Outer Space, par exemple, il demande au chiropracteur de sa femme de se faire passer pour Béla Lugosi, disparu juste avant le tournage, en cachant grossièrement son visage derrière une cape… La carrière d’Ed Wood est tellement tragique, à l’image de sa vie (il succombe à 53 ans des suites de son alcoolisme), qu’elle intéressera, bien plus tard, la série A. En 1994, Tim Burton lui consacre un biopic à succès, interprété par Johnny Depp, comme si la justice commençait à être faite…
Même s’il reste accroché au quinzième degré, la série Z trouve généralement son public dans un registre carrément opposé : la cinéphilie. De nombreux événements la placent même au premier rang, comme les « étranges » festivals organisés dans plusieurs villes de France, ou encore l’Absurde Séance, début octobre à Nantes. Entre passion pour le genre et facilité du pastiche, certains cinéastes se sont aussi emparés du sujet. En 2007, par exemple, Tarantino et Rodriguez sortent les films Grindhouse, rappelant les « deux séances pour le prix d’une » des années soixante-dix. Après Boulevard de la mort, Planète Terreur fait carrément dans le genre Z, pseudo-terrifiant, agrémenté de bandes-annonces imaginaires, dont Machete, que Rodriguez vient justement de tourner en vrai. Interprété par Danny Trejo, l’un des morts-vivants du cinéma US, le film raconte l’histoire d’un tueur mexicain sanguinolent et il vient d’ouvrir… la 64e Mostra de Venise ! Entre le registre « absurde » et la série Z, Rubber a également eu droit aux honneurs du cinéma d’auteur, projeté à Cannes en mai dernier dans le cadre de la Semaine de la Critique. Réalisé par Quentin Dupieux, alias Mr Oizo, Rubber met en scène la déambulation meurtrière d’un pneu psychopathe, entre western spaghetti, road movie, épouvante et film de zombie. Jugement en salles dès novembre : Machete sort le 3, Rubber le 10. Comme une loi des séries… www.nanarland.com : le « site des mauvais films sympathiques » L’Absurde Séance : du 6 au 9/10, à Nantes / www.absurdeseance.fr Teasers : www.rubberfilm.com et www.vivamachete.com
ÉCRAN CINÉMA
BORN TO BE GLIDE
Invisible sur grand écran depuis 1973, Electra Glide In Blue fait peau neuve et ressort enfin en salle, le 29 septembre. Parfait exemple de la contre-culture US des seventies, ce road movie fait parti des héritiers d’Easy Rider, aux mêmes titres que Macadam à deux voies ou Point limite zéro. Pourtant, Electra Glide In Blue se distingue en proposant le contrepoint parfait du premier : cette fois on suit les désillusions d’un motard de police carriériste et convaincu par les valeurs morales conservatrices de la loi, qui se retrouve confronté aux hippies. www.mission-distribution.com
UNDERGROUND
Du 20 au 24 octobre, pour sa neuvième édition, le Lausanne Underground Film et music Festival continue de s’intéresser « aux artistes qui ne reculent devant rien ». Côté écrans, outre la compétition internationale, le LUFF plonge à nouveau dans les entrailles du cinéma (très très) expérimental, entre l’œuvre surréaliste du tchèque Jan Svankmajer, le « cinéma de l’amplitude » de Michael Snow ou les réalisations définitivement sulfureuses, tendance dégueulasses, de Jörg Buttgereit. Le festival propose, par ailleurs, un jeu de rôle dans les rues de Lausanne, pendant plus de vingt-quatre heures, sur le thème de la « série Z ». Son nom, Karmacopalypse, est notre seul indice… www.luff.ch
ARTE SOUS AMPHÈT’
Après la diffusion cet été des Tudors, la chaine franco-allemande continue sa crise d’adolescence et diffusera, à partir du 9 octobre, les deux premières saisons de la série culte à l’humour grinçant : Breaking Bad. La série met en scène Walter, un quinquagénaire, professeur de chimie et un tantinet looser qui vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer. Face à la perspective de ne rien laisser à ses proches après sa mort, Walter décide de travailler plus pour gagner plus et se lance dans la production de stupéfiants… www.arte.tv
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JEUX ME PRÉSENTENT DOCTOR NO
Hi, I'm a PC. Ok I'm a MAC aussi... Mais bon, à part les trois ou quatre (bons) jeux qui vont sortir dans l'année sur les machines des gens-trop-stylés-qui-ont-des-sous, c'est pas ce qui risque de me demander le plus de taf. Et vu que j'aime bien aussi les p'tits jeux indies, vous allez en manger au moins un tous les deux mois... C'est comme ça, c'est cadeau. Ah ! Et aussi, achetez Canard PC... La seule presse indépendante vidéo-ludique digne de ce nom. Rouille sur : Starcraft 2 / Jeu le plus attendu : Deus ex - Human Revolution / Plaisir coupable : UFO Afterschock
JOHNNY ONE HUNDRED
Bonjour (ou bon courage si vous lisez ça aux cabinets), je me présente : Johnny One Hundred, et j’ai à cœur de vous faire investir votre RSA dans des objets vidéo-ludiques exigeants. J’entends par là des jeux où de braves développeurs ont fait l’effort de sortir des sentiers battus pour faire avancer le média. Suite à une injonction du tribunal je n’ai pas le droit de me trouver à moins de 150m d’une Wii. (50G « Nice to meet you ! ») Rouille sur : Limbo / Jeu le plus attendu : Dead Rising 2 / Plaisir coupable : Lips
MOUZMOUZ
Moi, c’est Mouzmouz et dans cette rubrique je vais m’occuper de ce qui sort sur PS3 et un peu sur PC (Dr_No’s territory). Des trois je serai le rédacteur le plus « mainstream » même si de temps en temps je joue aussi à des jeux obscurs que je dis adorer pour me la jouer gamer pédant. En ce moment, vous me trouverez sur le réseaux PSN en train de rouiller sur Call of Duty pour terminer mes derniers défis (oui, j’ai tué un mec avec un colis). Le problème c’est que j’ai aussi un /played de 450 jours sur WoW et donc mon attente de l’année c’est Cataclysme. Enfin, mon plaisir coupable c’est une bonne partie de Yu-Gi-Ho sur ma Game Boy Advanced. J’assume.
REND INTELLIGENT
ALIEN SWARM
GÉNOCIDE ALIEN
COOP
FRIENDLY FIRE
Gueuler à quatre : « CRS! SS! » pendant 3 heures, c'est un peu comme jouer à Alien Swarm : c'est tout con, complètement gratuit, ça défoule sévère, et ça peut être répétitif à la longue. Sauf que là ça se passe dans le futur et qu'on est en vue 3D isométrique. Bref c'est simple et diablement efficace : on choisit sa classe : en gros, Sergent, Medic, Techos ou Artilleur. On s'équipe : arme primaire, arme secondaire et un objet spécial. On bourrine de l'alien entre potes, dans la bonne humeur et on fait de l'XP. VALVE / Disponible sur PC et en téléchargement GRATUIT (j'insiste!) sur Steam
GRATUIT
FOUT LES PÉTOCHES
FRUSTRATION
NOOB
RPG JAPONAIS
DEMON SOUL’S
SOLO
SCARY
MULTI
C'est un RPG, Med fan, plutôt obscur où vous combattez des démons. DS est assez joli mais... Montez les basses, jouez dans le noir et vous verrez de quoi je parle. Mais DS c’est surtout dur. Très dur. Par conséquent on ne court pas, on marche. Et surtout, on se connecte en ligne. C’est LA spécificité du jeu. Vous verrez des messages à terre, laissés par d’autres joueurs avant vous, pour vous aider, ainsi que des taches de sang indiquant la mort d’un joueur à cet endroit précis. En cliquant dessus vous verrez une reconstitution de sa mort. Vous pourrez également rejoindre les parties de vos amis pour les aider… ou les tuer. Et ça, j’adore. BANDAI-NAMCO / Disponible sur PS3
ÉCRAN JEUX VIDÉOS
MULTI
KL2
GENS TOUT NUS
CLAQUE VISUELLE
LICORNE
HAPPY END
CHINOIS
GTA LIKE
PLAISIR
SCÉNARIO
SQUARE ENIX/IO / Disponible sur 360, PS3 et PC
MAFIA 2 NOOB
LÉGALITÉ
INNOVATION
16-BIT POWER
EVIL EX
Epic Epicness
<3
MULTI
SCÉNARIO
INDIE BABY
SCOTT PILGRIM VS THE WORLD
DROGUÉS
Je ne résumerai pas l’histoire de Scott Pilgrim car, par principe, je ne parle pas aux gens qui n’ont pas lu Scott Pilgrim. Si c’est votre cas, faites le maintenant… Sérieusement, je vous attends…Préparezvous à verser de petites larmes pixélisées devant l'adaptation en Beat'em up du comic d’O'Malley. Un jeu old school jusque dans sa difficulté qui vous donnera une bonne excuse pour appeler jusqu'à 3 amis en renfort (!) Si on rajoute à tout ça l’excellente bande son Chiptune d'Anamanaguchi (merci, Ctrl+C, Ctrl+V), on a ici un achat indispensable en attendant l’adaptation d’Edgar Wright (en octobre... Maudit sois-tu, distributeur français !) PSN-UBISOFT / Disponible sur 360 et PS3
SEASONS NENFANTS
NENFANTS DROGUÉS
Vu le prix des jeux, autant savoir ce qu’on achète. Je vais la faire simple. Mafia II c’est 6h de jeu, quelques paramètres relous (IA plutôt débile) et ce n’est pas un GTA like du tout. Ceci étant dit, c’est un jeu plutôt joli et le scénario fait vraiment plaisir. Personnellement je préfère 5 ou 6h de jeu haletantes que 50h à essayer de me déplacer à cheval pour tuer des lapins ou des coyotes. Le gros plus vient également de la gestion de la moralité. Et oui, vous pouvez choisir de mener une carrière d’honnête homme en chargeant des caisses dans un camion pour 10 USD par jour. On le fait 5 minutes et puis on se casse. Vous avez fait votre choix, vous êtes le mal. ROCKSTAR / Disponible sur 360, PS3 et PC
Chiptune
DIFFICULTÉ 20E siècle
KL2 Dog Days est un trip viscéral, nihiliste et désespéré. Il suit le duo de mercenaires dans une descente aux enfers où strictement rien ne leur sera épargné. L’approche visuelle rappelant l’esthétique DV est ici le coup de génie de cet opus tant et si bien que KL2 aurait pu s’appeler La Passion selon Michael Mann. Ce traitement proprement étourdissant renforce le sentiment d’identification déjà instauré par des partis pris dramatiques forts. En effet, KL2 ne vous épargne d’un point de vue ni physique ni émotionnel. Il est rare dans un jeu qu’on sache vraiment pourquoi on court et pourquoi le type d’en face doit mourir. Ici on sait !
Alors d'accord, c'est pas vraiment un jeu mais plus une expérience graphique interactive sous psychotropes. Mais bon, c'est beau, c'est simple et même presque poétique. En gros on balade un petit oeuf appelé Simon sur un monocycle (?!) dans une dizaine de tableaux. Simon se contrôle à la souris, et se contente de suivre tranquillement le pointeur, et l'environnement se modifie au fil des tableaux, au rythme des saisons. Seasons se joue sur l'Internet, via le site de Vectorpark, studio à l'origine de cette petite perle. Essayez aussi leurs autres productions comme Windosill ou Feed the Head. VECTORPARK / Jeux sur l'Internet / www.vectorpark.com
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UN VENT D'EST Je suis une jeune marque venue tout droit de l'est et plus précisement de Berlin, la ville dont tous mes amis arty parlent en ce moment dès que l'occasion d'une bonne bouffe se présente. Je suis la parfaite représentation de la fraîcheur émanant de cette nouvelle capitale artistique. Mes codes, mes réflexions et ma vision de la mode transpirent ma ville d'origine. Une ville où la mode ne fait pas mine de tourner en rond, où les diktats n'ont pas l'impression de faire leur effet habituel mais là, je m'écarte un peu du sujet. Mon collectif est composé de Thoas LInder, de Maria Thomson rencontrés en 2002 et de trois autres membres dont le jeune bébé de Maria et Thoas. Pour Thoas l'histoire a commencé avec la customisation de ses vêtements et de l'intérêt grandissant que ces derniers suscitaient. Pour Maria l'histoire a commencé lors de sa rencontre avec Thoas au sein du célèbre club Berlinois KURVENSTAR où ce dernier présentait ses premières créations. Une symbiose créative me donnait naissance. Mes créateurs vivent et travaillent avec moi, ensemble sous le même toit ; une ancienne usine réaménagée à notre image et à la sueur de nos bras. Nous pratiquons au quotidien un vieux précepte hippie ; " one shared cash box for all ". Partage de nos gains à équité pour les dépenses de notre grande " famille " . Notre démarche n'est pas commerciale, nous la définirons de manière spontanée. Nous prônons l'élégance naturelle, la nonchalance et la modernité du vêtement pour un style déstructuré, graphique et réfléchi. Nous avons récemment ouvert une boutique sur Berlin Est où nous distribuons aussi bien nos créations que ceux de créateurs internationaux, d’artistes et d’amis. Mon nom, quant à lui, est inspiré d'un titre de LEE PERRY, parrain de la Dub Music, et du nom d'un insecte lépidoptère. Je suis / Je suis / Je suis / Nous sommes (...) BUTTERFLY SOULFIRE collectif Berlinois engagé. Toutes les infos sur www.bfsf.com
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PANORAMA DE L'ACTUALITÉ CULTURELLE Textes / M. Gueugneau
FESTIVAL IMAGES Vevey (Suisse)
La Suisse a tort de négliger les minarets. On imagine avec délice l’implantation d’un de ces phares du type de celui de Kairouan dans la vivifiante ville vaudoise de Vevey. A l’occasion du Festival Images, ces immenses tours de feu auraient volontiers prêté leurs gigantesques flans pour anoblir plus encore les photographies qui les recouvreraient alors. La dimension « en plein air » de la manifestation aurait gagné, par là, en majesté. Mais ne soyons pas bégueules, cette année le festival biennal fait encore dans le bon goût et l’esthétisme. Les passants pourront ainsi naviguer dans le beau, malicieusement conduits par le projet urbain mis en place par JR, héraut et héros de la photographie française contemporaine. Les absurdités de Li Wei, le fer à repasser de Shadi Gadirian ou les soleils de Michael Light se présenteront à eux, jouant un joli tour au trop monotone espace public urbain. Les plus vaillants trouveront également dans le musée éphémère de nouvelles raisons de se pâmer avec les photographies de David Lynch, Malick Sidibé ou encore Christian Lutz. Et le tout est entièrement gratuit : Mashallah ! Festival Images, Festival des Arts Visuels de Vevey du 4 au 26/09. www.images.ch
KÜTU FOLK RECORDS Clermont-Ferrand
C'est un fait, l'Auvergne est le Dakota français. Comme lui, il est une forêt que percent de nombreuses routes aboutissant toutes en un point : la Place du 1er Mai. De là s'élèvent les complaintes d'un peuple fier et robuste. C'est dans ce cadre qu'un collectif d'artistes s'est réuni pour faire briller les vaporeuses mélopées auvergnates. Fer de lance du label, The Delano Orchestra en est l'image : une musique poignante, œuvrant autant à la recherche mélodique qu'à une écriture soignée. Pour autant, les groupes du label (St Augustin, Leopold Skin, Pastry Chase entre autres) ne se rejoindront que philosophiquement si on veut, à tout prix, les comparer. Et s’il fallait le prouver, la réédition récente du Tinfoil On The Windows du sombre rappeur canadien Soso, certes anormalement rempli de la guitare de Maybe Smith, est là pour dire à tous que Kütu Folk n'est pas un style, mais une ambition. Celle de redorer la sincérité émotionnelle de la musique, dans toute sa vraisemblance.
Soso, Tinfoil On The Windows, sorti le 21/06 ; The Delano Orchestra, Now That You Are Free My Beloved Love, prévu pour le 4/10 ; Hospital Ships, Oh Ramona, le 6/09 ; Evening Hymns, Spirit Guides, le 6/09. www.kutufolk.com
Exposée du 1er au 24/10, Infantization est le résultat de la collaboration entre Shanghai et le Musée d’Art Contemporain de Lyon pour promouvoir la jeune création chinoise.
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Le savoir est une arme et le TTcrew (ici John Bobaxx, KLN, Polka, Rekm et Jack Usine) le sait. Exposition TTcrew Universalis à partir du 13/10 à la galerie All Over de Lyon.
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ANTOINE DEFOORT - ACTORAL Marseille
Hubert Colas est, en octobre, le générateur de rêves. De cette douce maladie qui enveloppe le public chaque année au cours du festival d’actOral. Montévidéo se trouve alors source du développement de l’hybride, de l’intervalle artistique, force motrice de la création. En ce sens, Antoine Defoort, présent cette année avec le spectacle Indigence=Elégance, en est le symbole le plus prégnant. Antoine Defoort avait déjà frappé fort avec son Cheval, présent à la 25e heure d’Avignon. Son retour est d’autant plus saignant. Prenant ci et là, les formes de disciplines multiples (théâtre, musique, danse), il les encourage, les applaudit, s’en moque, les bouscule pour finalement les finir à la hache. Dans une succession de petits sketchs légers, Antoine Defoort emmène le spectateur, séduit, hilare mais inconscient, dans les limbes de ses lubies polymorphes qui forment un tout salvateur. Entre fausse nonchalance, vrai génie, et une concentration mitigée, Indigence=Elégance nous laisse percevoir ce que pourrait être une envie de joie, les marches du paradis, des chevaux amoureux sur un ciel rose, ou tout simplement une papinade.
Festival International des Arts et Ecritures Contemporaine actOral.10, du mercredi 25/09 au 13/10 à Marseille. Indigence=Elégance d’Antoine Defoort, le 9/10 à 21h30 Iwww.actoral.org ; www.entuenedufard.be
MARSATAC + OSOSPHERE Marseille + Strasbourg
Les pince-mi et pince-moi de l’évènementiel électronique viennent cette année encore illuminer ce si morose mois de septembre. Loin des yeux, près du cœur, disent les mamies : comme souvent la vérité sort de leurs bouches édentées pour venir éclairer nos lanternes. Mais si les yeux sont effectivement loin, notre cœur, lui, balance : entre Marsatac, à Marseille, et Ososphère, à Strasbourg. À droite nous avons donc Ososphère, organisme en pleine évolution mais qui tient à marquer le coup fin septembre. Et qui frappe plutôt bien avec Dave Clarke en ouverture suivi par les jeunes loups et « blogs star » Don Rimini, Blatta & Inesha, Toxic Avenger. Viendront le lendemain, A-Trak, Mikix The Cat, et Birdy Nam Nam pour un set de cinq heures, histoire de ne plus jamais dormir la nuit. Au tour de Marsatac de hausser le ton en invitant les vieilles gloires du renouveau rap indé des années 2000 (Sage Francis, Anti-Pop Consortium, Daedelus, …), et lui aussi sa clique de beaux gosses du XXIe siècle : Erol Alkan, Mowgli, Djedjotronic et Ghislain Poirier en tête. L’incroyable superposition de ces mignons festivals nous permet de nous laisser aller à de doux rêves : donnons-nous la main et ensemble croyons, pour un instant, un instant seulement, que nous vivons dans un monde qui n’offre que fleurs, sangliers, amour, et musiques électroniques. Ososphère du 22 au 25/09 avec aussi Chloé, Elisa Do Brasil, Alf Brozzer, I Am Un Chien !!, The Subs, … Marsatac du 23 au 25/09 avec aussi Nasser, Curry & Coco, Le Peuple de L’herbe, Danton Eeprom, Naïve New Beater, Talib Kweli, Féfé, M.A.N.D.Y, … www.marsatac.com + www.ososphere.org
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ANPU Marseille
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Halte à l’arnaque urbaniste, les vrais problèmes du béton urbain sont dans la tête, dans sa tête. Tous les Michel Delebarre, Bernard Tapie et autre Christine Boutin du monde n’ont jamais rien pu résoudre faute de diagnostic. Mais Dieu, dans son infinie bonté, nous a envoyé la meilleure équipe d’experts en analyse urbaine crypto-autrichienne. L’A.N.P.U. (comprendre Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine) entend remettre la matière grise au centre de ces, hélas, trop nombreuses inepties universitaires. Loin de parler dans et de leur barbe, les amis psychanalystes de l’A.N.P.U. entreprennent de prendre le taureau par les cornes et d’avancer les mesures qui s’avèreront nécessaires pour relever la ville de ses turpitudes. Fi de la rigueur, les ingrédients délivrés par l’A.N.P.U. sont principalement constitués d’esclaffes et de galéjades. Aubagne, Port-Saint-Louis et Marseille, sont les prochaines thérapies sur la liste. Le 1/10 à Port-Saint-Louis, les 6 et 8/10 à Aubagne, le 12/10 à Marseille, le tout dans le cadre du festival Small Is Beutiful. www.anpu.fr ; www.lieuxpublics.fr
SONORITES Montpellier
La musique contemporaine est comme une bonne équipe du FC Sochaux-Montbéliard : une chose rare et délicieuse. Et à l’instar d’un Teddy Richert au top de sa forme, la musique contemporaine peut, elle aussi, parader brillamment. Le festival montpelliérain Sonorités s’enorgueillit d’ailleurs de proposer en 2010 son équipe de galactiques, mêlant encore une fois le son au texte. Quelques-uns débarquent avec une forme au beau fixe, acquise grâce à une préparation physique de qualité. eRikm magnifie ainsi ses platines en en tirant une poussière de son proprement inouïe, quand Tom Johnson compose et dessine la musique depuis de nombreuses années, de manière aussi complexe qu’admirable. D’autres artistes taquinent aussi le dispositif musical englobant réflexion sur le quotidien, prise en compte du spectateur, et torture du mouvement sonore pour mieux construire le jeu avec les littéraires François Bon, Jean-Michel Espitallier, Pierre Guyotat, Jacques Albert, etc. L’important, comme toujours, sera la victoire et les trois points.
Sonorités du 4 au 8/10 à Montpellier, avec aussi Charlemagne Palestine, Patrick et Michèle Bokanovsky, Aixònoéspàni, Trophies, etc. www.sonorites.org
Lille acueille le festival international du court metrage du 9 au 16 octobre 2010 à L'Hybride, le Palais des beaux-arts, le tthéâtre Sébastopol et la Maison foile Moulins
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PRINTEMPS DE SEPTEMBRE TOULOUSE
De la création contemporaine dans l’arc sudiste Toulouse-Cahors. Depuis vingt ans, l’équipe du Printemps de Septembre s’échine à valoriser les différentes formes de l’action artistique nouvelle dans un mouvement collectif joignant les villes de Toulouse et Cahors et les différents lieux d’exposition de la création. Pour fêter la double-décennie, il fallait un feu d’artifice où l’explosion de belles rouges complète l’envolée des belles bleues. Placée sous le signe de la performance, l’édition de cette année aura pour objectif d’illustrer la phrase choc qui fera son identité : « une forme pour toute action ». Pour ce faire Boris Achour, Chrisptophe Duchatelet, la Compagnie du Zerep, Jean-Baptiste Farkas ou encore Vincent Epplay et près d’une cinquantaine d’exposants/performeurs viendront allumer quelques mèches pour faire exploser le mélange nitroglycérique de l’art contemporain.
Printemps de Septembre du 24/09 au 17/10 à Toulouse, avec des œuvres de Pierre Bismuth, Charles Aubin, Spartacus Chetwynd, Jérôme Game, Pilar Albarracin, etc. www.printempsdeseptembre.com
A l’occasion de la sortie (limitée) du premier numéro du fanzine graphique Oblique chez Docile éditions, l’illustratrice Camille Lavaud est à la librairie La Mauvaise Réputation à Bordeaux du 15/09 au 8/10 pour l’exposition Gimme Skelter.
CIRCA 2010 Auch
Finis les « ouin-ouin », finis les grands pieds. La France, oui la France, a redonné au Cirque ses lettres de noblesse artistique. Auch, ville du cirque Zavatta, a été l’accélérateur de cette rénovation en favorisant la rencontre entre les différentes écoles du cirque en France, par la création de l’association CIRCA et de son festival attenant. Cette année, pour sa 23e édition, le CIRCA offre encore une fois une manifestation à la mesure de l’embellie circassienne dont notre pays se glorifie. Un petit amour en plus pour trois de ces compagnies : la compagnie de Cahin-Caha qui proposera une réorganisation de notre capharnaüm social au travers des multiples formes de son expression ; Anomalie qui nous livrera son rapport forestier physique et fantastique à la nature (humaine ?) ; enfin, grinçant comme les roues de son fauteuil, le récit de Bertrand porté par le collectif Prêt-à-Porter, va peu à peu dériver… Cirque, cirque, rage.
Festival de cirque actuel CIRCA 2010, du 22 au 30/10, avec aussi Burencirque, Cie Jérôme Thomas, Cie Akoreakro, Cirk VOST, Théâtre d’un Jour, Ea Eo, etc www.circuits-circa.com 63
Le label parisien de Gérard Terronès, Disques Futura et Marge, sort un album d’inédits du titanesque jazzman Joachim Kühn : Solos vol.2. Disponible chez Gégé ou sur internet : futuramarge.free.fr
PLAY ! Rennes
Le commun des mortels aime à se rassembler en un corps plus ou moins soudé dans le but de s’amuser. D’autres agents se posent en médiateurs pour réaliser au mieux cette animation collective. Enfin, une troisième catégorie d’acteurs, dits « artistes », présente son travail afin d’engendrer les plaisirs et la joie parmi les convives. Et la soirée Play !, dans le cadre du festival Culture Electroni[k] à l’Antipode de Rennes, procède de cette manière. Au cours du concert sus-cité, quelques-uns des nouveaux et talentueux regards sur la musique électronique européenne viendront confronter leurs œuvres, et partant, créer une émulation forte chez les individus qui les réceptionneront. La soirée du 16 octobre sera pour le coup constituée à 16,66% de groupe electro-pop suédois (Slagsmålsklubben), d’un demi Dat Politcs ( Mark Lion), de trois filles dans deux groupes (We Are Enfant Terrible ; Nate & Jojo) et d’un aristocrate signé chez Ego Twister (Le Prince Edmond). Et quand les choses sont bien faites, c’est toujours un délice. Soirée Play ! le 16/10 à l’Antipode de Rennes avec Slagsmålsklubben, We Are Enfant Terrible, Mark Lion, Le Prince Edmond, Nate & Jojo. www.electroni-k.org ; www.antipode-mjc.com
UTOPIALES Nantes
Quel autre genre que la science-fiction a poussé aussi haut le concept du « toujours plus loin, plus fort, plus vite » ? D'aucuns diront que la série télévisée Extrême Limite a plusieurs fois prouvé cette injonction. Certes. Mais casser les frontières, en sortir, puis en rebâtir d'autres, voilà l'un des piliers de la pulsion créatrice science-fictionnelle. Les Utopiales de Nantes ont, pour leur onzième édition, décidé de s'attaquer à ces barrières pour les questionner, les sublimer ou les pourrir. Autour de la création romanesque, cinématographique, scientifique, ludique ou plastique, les Utopiales se posent en maître du jeu de la métaphore sociétale de la Science-Fiction, revisitant l'actualité annuelle du genre pour mieux en faire ressortir les réalités qu'il évoque sans cesse. La Science-Fiction représente en effet un phénomène culturel dont les attributs ont très vite su déborder les seules pages ou images auxquelles elle était censée se borner, pour se répandre dans les œuvres de la pensée nouvelle. Les Utopiales du 10 au 14/11 à Nantes www.utopiales.org
Le rejeton de Raynald Pedros nous envoie une couche de gras rock'n'roll (Fordamage, Mnemotechnic), une de folk cotonneux (My Healthy Boy), et une troisième de douce folie (Gratuit) pour son chou Drago Pedros Festival les 24 et 25/09 aux ateliers de Bitche à Nantes.
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PIERRE FEUILLE CISEAUX Arc-et-Senan (Doubs)
La discussion est chose rare dans le monde de l’art où la tendance est plus, au choix, au gobage de petits fours ou à la contemplation de chaussures dans d’interminables files d’attente. Pierre, Feuille, Ciseaux veut couper court à toutes ces demi-sauteries désormais surannées. Le doubiste festival de Bandes Dessinées entend mettre à l’honneur l’échange et la construction collective d’actes artistiques concrets. Emmené, pour cette deuxième édition, par les cousins de Raymond Queneau, le collectif OuBaPo présidé par Jean-Christophe Menu, le festival promet d’accompagner l’innovation et l’altérité dans le paysage de la Bande Dessinée. Du beau monde viendra partager cette inoffensive utopie : la maison d’édition l’Association, l’atelier All Over, Alex Baladi, Marcel Ruijters, Ibn Al Rabin et autres Andreas Kündig seront là pour permettre au neuvième art de sortir, encore une fois, de ses gonds.
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Pierre, Feuille, Ciseaux les 2 et 3/10, avec aussi Lisa Mandel, l’atelier Arbitraire, Loïc Gaume, Jonathan Larabie, LL de Mars, Domitille Collardey, etc. www.pierrefeuilleciseaux.com
Lille 3000 fait de nouveau briller le Tri Postal avec la présentation du fond d’art contemporain de la prestigieuse Saatchi Gallery de Londres du 20/10 au 16/01.
DESIGN SEPTEMBER Bruxelles
Avant nos premiers pas dans le 21e siècle, et l’entrée dans le nouveau millénaire, les gens ne pouvaient pas s’asseoir. Ce ne fut qu’en 2002 que Philip Stark inventa la chaise pour regarder la coupe du monde nippone. Cette fracassante jurisprudence provoqua un raz-de-marée qui nous porta jusqu’en 2006 et la création du Design September de Bruxelles. Pour son 4e anniversaire, le festival belge collectivise une nouvelle fois le travail d’associations, institutions et organismes indépendants pour mettre en place une rencontre internationale pour présenter la jeune et moins jeune garde de la création contemporaine. Sont invités pour cette édition 2010, Tom Dixon, Front Design, Mathieu Lehanneur, BarberOsgerby ou encore Karim Rashid pour les non outre-quiévrains, et plusieurs expositions seront réservées à l’apport belge en la matière (Fighting the box, Intersections, Alain Berteau, etc.). Il ne reste plus qu’à inventer les verres pour fêter ça. Design September du 9 au 30/09 à Bruxelles www.designseptember.be
Lézard Actif organise la 3e édition de Fais-Le Toi Même, nouvelle Mecque de l’autoproduction. À Lille, au Cagibi et à L’Hybride, éditeurs de Fanzine, de Graphzine, de Sérigraphie, de Photozine et même labels indépendants se tiendront la main les 25 et 26/09.
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Ă&#x2030;VĂ&#x2030;NEMENTS PARTENAIRES KIBLIND CULTURE ELECTRONI[K]
Le Festival Cultures Electroni[k] de Rennes fĂŞte cette annĂŠe ses 10 ans et, pour le coup, ouvrira grand lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠventail des recherches artistiques passĂŠes ou prĂŠsentes, en son, vidĂŠo et performance. Outre les rĂŠcrĂŠatives soirĂŠes Play ! (avec SlagsmĂĽlsklubben et We Are Enfant Terrible) Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Antipode et Clubbing Ă lâ&#x20AC;&#x2122;Ubu (avec Superpitcher et Botâ&#x20AC;&#x2122;Ox), deux artistes Ă lâ&#x20AC;&#x2122;honneur : Steve Reich, maĂŽtre ès-expĂŠrimentation musicale dont lâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;uvre sera retravaillĂŠe par divers artistes en prĂŠsence et Herman Klogen, touche Ă tout des arts mĂŠdiatiques, en rĂŠsidence et en reprĂŠsentation. Festival Cultures Electroni[k] du 6 au 17/10 Ă Rennes www.electroni-k.org $0..6/*$"5*0/ &5 (3"1)*4.& %&.*"/ $0/3"% %&4*(/ Âą 1)050 0-*7*&3 -07&: Âą ."26*--"(& /"%*" ,645&3 -0-*5" #03/"/% Âą $01: ."9*.& 1c("5026&5 Âą -*5)0 *."(& Âą *.13&44*0/ 430 ,6/%*(
SMALL IS BEAUTIFUL
Lâ&#x20AC;&#x2122;art doit avoir un regard sur la sociĂŠtĂŠ, sur nos modes de vie. En proposant depuis quatre ans un festival entièrement tournĂŠ vers lâ&#x20AC;&#x2122;art en espace public, Small Is Beautiful se veut garant de la rĂŠflexion en la matière. Parmi la multitude de spectacles troublant le plein air cette annĂŠe, on retiendra, entre autres, la venue des DĂŠlices DADA, lâ&#x20AC;&#x2122;ANPU, lâ&#x20AC;&#x2122;O.P.U.S., Berlin, ZEVS, et le projet Sirène et Midi Net. OrganisĂŠ par Lieux Publics, Centre National de la CrĂŠation, le Festival se dĂŠroulera en quatre ĂŠpisodes et un ĂŠpilogue dans les villes de Marseille, Martigues et Aubagne. Small Is Beautiful du 6 au 23/10 Ă Martigue, Marseille et Aubagne. www.lieuxpublics.com
LUFF
Les organisateurs du Lausanne Underground Film & Music Festival fourbissent, pour la neuvième ĂŠdition, une dĂŠclinaison annuelle pour le moins savoureuse. La musique et le cinĂŠma, alliĂŠs de tous temps dans ce festival, vont encore une fois enfiler les bagues de caddagh, sceau de leur fidĂŠlitĂŠ. CĂ´tĂŠ cinĂŠma, entre autres, une rĂŠtrospective sur le cadavĂŠrique JĂśrg Buttgereit et une redĂŠcouverte du poilu cinĂŠma pornographique français avec lâ&#x20AC;&#x2122;aide de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠrudit Christophe Bier. CĂ´tĂŠ musique, Fennesz, EVOL, Hijoikadan, Monster War et autres dĂŠlicates amabilitĂŠs. Lausanne Underground Film Festival du 20 au 24/10. www.luff.ch
JEUNE CRĂ&#x2030;ATION 2010
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Le Centquatre, territoire dâ&#x20AC;&#x2122;expĂŠrimentation et de dĂŠcouverte artistique voit ses locaux investis par Jeune CrĂŠation, Exposition Internationale dâ&#x20AC;&#x2122;Art Contemporain dĂŠdiĂŠe Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠmergence de nouveaux talents. Confrontation de la crĂŠation plastique de tous horizons, la manifestation sera cette annĂŠe focalisĂŠe sur notre belle jeunesse France. Soixante-cinq artistes auront la joie et lâ&#x20AC;&#x2122;honneur dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre scĂŠnarisĂŠs par les très convoitĂŠs ArtComposit. Et comme si ce nâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtait pas assez, deux prix viendront rĂŠcompenser les plus talentueux : les Prix ÂŤÂ Jeunes CrĂŠation  et ÂŤÂ Boesner . du 3 au 7/11 au Centquatre, 5 rue Curial, 19e, Paris. Vernissage et ouverture au public le 2/11. www.jeunecreation.org ; www.104.fr
LA PETITE INVITE
Aimanter les plus exigeantes manifestations musicales de France et dâ&#x20AC;&#x2122;Europe, voilĂ le principe singulier de La Petite Invite. Toulouse invite cette annĂŠe les Lyonnais de Nuits Sonores, pour un partage complĂŠmentaire et mobile de la ville : quatre soirĂŠes pour dĂŠcouvrir lâ&#x20AC;&#x2122;esthĂŠtique electro et indie qui a fait la richesse de ces Nuits avec un focus sur le label Kill The DJ, les RhĂ´nalpins Danger et Spitzer, mais aussi ChloĂŠ, Feadz, ou encore Joy Orbison. La Petite Invite goĂťtera ĂŠgalement aux joies du programme polymorphe Extra! dans diffĂŠrents lieux emblĂŠmatiques de Toulouse. La Petite Invite du 10 au 14/11 Ă Toulouse. www.lapetite.fr
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