Edito 7 Décalé
L’oie 8 Vu par… 11
Serge Bromberg
Dossier 12
26
k
SOMMAIRE 05
KIBLIND N°26
Pas de géant
Anachronique 19 La Cité des Étoiles
Revue de presse 20 Free
Globe 23
Vila do Conde Hong-Kong Syrie Rotterdam
Pages Blanches 27
Romuald Exignotis Hélène Palloix Thibault Mandin Aurore Chassé Florence Mousset Benjamin Gibert Natalia Comandari et Adriana Baires Aurélien Braun Antoine Néron-Bancel Johan Fernandes
28 29 30 32 34 35 36 37 38 39
Couverture : Dyslexie 1 par Mahe Chemelle (Martiniere Diderot / DSAA Créateur - Concepteur) Lauréate du Concours Kiblind 09 «Décalage», ouvert aux étudiants en école d’art de la région Rhône-Alpes + Genève. Directeur de la publication > Jérémie Martinez // Direction rubrique > Ecran et Cahier Mode : Guillaume Jallut / Globe et Pages Blanches : Jérémie Martinez / Anachronique, Print, Bazart et By Pass : Jean Tourette / L’Oie, Vu Par, Dossier et Revue de Presse : Gabriel Viry. Rédaction Kiblind > Gabriel Viry + Jean Tourette + Jérémie Martinez + Guillaume Jallut + Matthieu Sandjivy + Maxime Gueugneau + nos correspondants/amis // Réalisation Cahier Mode > Direction artistique : Baptiste Viry / Réalisation : Alain Delorme / Stylisme : Aurélie Auger.
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Graphisme > Jérémie Martinez + Arnaud Giroud (www.pitaya-design.com) + Kinga Sofalvi (www. sogoud.com) + Simon Bournel-Bosson (http:// mrbiscuit.carbonmade.com/) + Pierre-Louis Bouvier (www.misterbouvier.com) // Maquette > Jérémie Martinez // Relecture > Frédéric Gude // Agent commercial : Anthony Planche Direction artistique > Jérémie Martinez ////////////////// Direction développement > Gabriel Viry ///////////////// Direction communication > Guillaume Jallut ///////// Direction commerciale > Jean Tourette /////////////////// Imprimerie JM. Barbou / ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex / 01 48 02 14 14 / contact@imprimerie-jmbarbou.fr Le magazine Kiblind est édité à 20 000 exemplaires par Kiblind Corp. / SARL au capital de 15 000 euros / 507 472 249 RCS Lyon / 4 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon / 04 78 27 69 82 / www.kiblind.com / Contacts : initiale du prénom.nom@kiblind.com Le magazine est diffusé à Lyon, Grand-Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Annecy et Genève. ISSN : 1628-4046 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. Déjà 5 ans de Kiblind, c'est très schön.
Like Lipstick Traces Osamu Tezuka 36 Monftres Au Hasard Balthazar ! Guide de survie en territoire zombie L’Attrapeur d’images Books
Bazart 47
We can be heroes L'Orchidée d’Hawaï Spacejunk The Bewitched Les Sept Collines
By pass 55 Cdt Carotte 63 Écran 64
Music biopic Robocop vs Predator Bibliothèque numérique mondiale Erepublik
Cahier mode 67 Nœud pap Mimics
Chronique du Ki 82
ÉDITO 07
DÉCALÉ
a Oh ! Le vocable plein de sens. Celui de la vie, la vraie, la capitaliste, la darwinienne, celle qui fait que lorsqu’on est décalé – c’est-à-dire pas en harmonie avec la réalité, pas adapté à la situation – et bien, on meurt. Ou on est pauvre. C’est selon. Et c’est moche. Alors, il y a les arts et les artistes. Eux sont facilement hors et on trouve ça bien. Surtout les journalistes ou leurs cousins les critiques, qui peuvent se régaler à donner du décalé pour parler de plein de choses ronflantes, mais merdiques au fond. Souvent parisianistes, d’ailleurs. Bon, c’est un peu péremptoire : disons qu’on a tendance à sanctifier les poseurs, ceux qui s’érigent eux-mêmes un statut de type « foufou » et qui ne sont au fond pas plus originaux que toi et moi et tous ceux qui sont seuls. Parce qu’être décalé, c’est la promesse d’être ce qu’il faut de bizarre et d’élégant. Le freak chic, pas parfaitement incompréhensible, pas trop asocial, pas trop rentre-dedans. Oui, mais pour un Edouard Baer combien de Beigbeder ? Tant pis, comme pour une immensité d’autres choses. Seuls les vrais savent. Bonne lecture, et filez donc regarder Steak au lieu de faire l’andouille.
© Pierre-Louis - misterbouvier.com
l’oie
Multiplexe
Co-produite par l’Opéra de Lyon, La Traviata de Verdi sort de ses murs, le 3 juillet, pour une diffusion exceptionnelle, gratuite et simultanée, dans toute la région : à Chambéry (Château des Ducs), Grenoble (Parc Jean-Verlhac), SaintÉtienne (Festival des 7 Collines), Valence (Parc Jouvet) et Lyon (Nuits de Fourvière). Si vous êtes en voiture, sachez qu’il y a encore des voies, après le GPS : La Traviata sera projeté, le même jour, sur une aire d’autoroute, en Haute-Savoie. www.opera-lyon.com
1/ Du 2 au 30 juin, Échirolles (Isère) : 4e Festival des arts visuels. Vidéo, photo, peinture. www.ville-echirolles.fr. 2/ Du 4 au 14 juin, Fort du Bruissin (Francheville) : Fort en Jazz. 20 ans. www.myspace.com/fortenjazz. 3/ Du 5 juin au 1er août, Lyon : Nuits de Fourvière. Blur, Anthony and the Johnsons, Patti Smith, Pete Doherty, I’m from Barcelona, etc. 4/ Du 27 juin au 10 juillet : Jazz à Vienne. Antique et mythique. www.jazzavienne.com. 5/ 28 juin, Passage des créateurs, Lyon 1er : PEAH (mode). Passage à l’été. www.le-peah.org. 6/ Du 27 juin au 3 juillet, Région + France entière : 25e Fête du Cinéma. Encore un coup du passage à l’euro (1 place achetée, 3 euros la suivante). www.feteducinema.com. 7/ Du 10 au 12 juillet 2009, Aix-les-Bains : festival Musilac. The Prodigy, Gossip, Birdy Nam Nam, Ghinzu… www.musilac.com. 8/ Du 15 au 18 juillet 2009, Annecy : Les Noctibules. Arts de rue. www.bonlieu-annecy.com/les-festivals.
Avec ceci
Installée dans un ancien atelier de panification lyonnais (7e), la Boulangerie du Prado organise, les 6 et 7 juin, la 2e édition du festival Cultures d’Intérieur : théâtre, chanson, cirque, courtsmétrages et programmation « jeune public ». Originalité de la pâte : il se déroule, en partie, chez les habitants du quartier. Quand ce n’est pas chez les autres, l’association culturelle accueille aussi, tout au long de l’année, des concerts, du théâtre, du slam et de l’impro. Point commun des organisateurs et des artistes : ils pétrissent gratis. www.boulangerieduprado.org
9/ 18 juillet, Lyon : édition lyonnaise du 15/15 Film Festival (Festival international de Courts-Métrages.) www.filmfestival15.com. 10/ Du 19 juillet au 7 août, de Valence à Lyon, au bord du Rhône : 3e édition de Cinéfil. Péniche, + projections + concerts. www.cinefil.org. 11/ 24 juillet, Abbaye d’Ainay (Lyon 2e) : projection du Parrain, au nez de l’abbé. 12/ Jusqu’au 2 août, Musée d’Art Contemporain de Lyon : Alan Vega, « rocker electronique minimaliste » et artiste plasticien. www.mac-lyon.com. 13/ Du 29 août au 2 septembre, Parc de Miribel : festival Woodstower. C’est pas woodstock, mais suffisant pour que Keziah Jones ou DJ Zebra nous traînent un peu dans la boue. www.woodstower.com. 14/ Jusqu’au 6 septembre, Le Magasin de Grenoble. Images et (re)présentations sur les années 80. www.magasin-cnac.org. 15/ Jusqu’au 20 septembre, CHRD de Lyon : Tchétchènes hors sol. Après les montagnes russes. www.chrd.lyon.fr. 16/ 30 Septembre : Kiblind Magazine n°27
Le grand retour du bermuda
En juin 2007, la Librairie Expérience, à Lyon, sortait un excellent album BD, réunissant une quarantaine d’auteurs, issus de la région : Le Projet Bermuda. Partant du constat qu’on n’est jamais aussi bien, qu’en short, la librairie remet ça et publie son deuxième Bermuda, sur le même principe (350 pages, 40 auteurs). En guise de lancement, elle propose « le seul festival mono-livre en France », le 14 juin, à la Plateforme de Lyon. Entrée libre, après inscription. www.librairie-experience.com
Coke en stock
À moins d’une heure d’Annecy, Cluses n’a pas inventé la poudre, mais offre, cet été, une bonne raison de se déboucher le nez ; pareil pour les oreilles. Du 1er au 4 juillet, Musiques en Stock est un festival entièrement gratuit. Il propose une vingtaine de concerts, dont Calexico, Herman Dune ou Tricky. Soignez le bec : vous êtes à plus de 1 000 mètres. www.musiques-en-stock.com
Un lac, c’est bon signe
OIE 09
Écouter du bon son, « les pieds dans l’herbe ou dans l’eau », c’est le pari du festival Écoutes au Vert, organisé à Genève, de juillet à septembre. Cette manifestation, itinérante et gratuite, propose des sets de DJ et concerts ouverts à toutes les oreilles, aux glaciaires et même à la Billette. Initialement « réservé » à la musique électronique et électro-acoustique, le festival programme désormais du jazz, du reggae, du dub, de la soul, du funk et de la disco. On souhaitera simplement qu’Aphrodite, sur son oie, fasse du beau une question de météo. www.myspace.com/ecoutesauvert
De JC à DJ
Apparues au 3e millénaire avant JC, les oies restent garantes de l’actualité culturelle, un peu comme si une association investissait un théâtre antique, à Vienne, pour promouvoir, entre chanson bien française et hip hop bien allemand, les musiques actuelles. Anachronique ? Les Authentiks le sont, depuis 8 ans, en réunissant, les 22 et 23 juillet, Les Ogres de Barback, Puppetmastaz ou Birdy Nam Nam… www.locomysic.com
Au long court
« Pas pareil » quand les oies participent
Depuis 9 ans, Les Invites est le festival « pas pareil » de Villeurbanne : pluridisciplinaire, urbain, participatif et gratuit. Aux Ateliers Frappaz, les habitants contribuent, par exemple, à la construction des décors. Quant aux découvertes, elles butinent, côté musique, avec des têtes d’affiche : Neneh Cherry, Arthur H, Émily Loiseau, etc. En 2008, 70 000 spectateurs se sont joints à la fête. Du 16 au 20 juin, le ville ressort son foie gras. www.myspace.com/lesinvitesdevilleurbanne
Grenoble propose une double actualité autour du film court. Du 17 au 20 juin, l’association Narkolepsy vous réveille, entre le 6e Festival International du court-métrage et la 1ère édition de Play In, un événement de « désobéissance (ré)créative » mêlant le street art numérique, le mapping, les jeux vidéos et l’art technologique. Et si vous continuez à dormir, profitez, au moins, de l’été : du 7 au 11 juillet, la ville accueille la 32e édition du festival du Court-Métrage en Plein Air. Avec projections, cartes blanches, séances spéciales, etc. www.narcolepsy.com
VU PAR 11
A peine revenu de Cannes, en sélection officielle, Serge Bromberg repart, à Annecy, pour assurer la DA du premier festival mondial du film d’animation. Interception, en 24 images seconde. K - En quoi consiste votre rôle de directeur artistique ? SB - Depuis sa création, en 1960, le festival d’Annecy a toujours eu, pour ambition, d’offrir de la visibilité aux créateurs indépendants, même s’il s’est ouvert, progressivement, à toutes les animations. Mon rôle de directeur artistique est de pérenniser cette ligne, pour que le festival reste une chambre d’écho, sur tout ce qui se fait dans le monde. J’interviens un peu comme un « chef », avec différents ingrédients. Ma mission est de concevoir le menu du bar du coin, sympa, ou bien un repas « trois étoiles. » K - L’animation a-t-elle changé de public, comme en témoigne le succès de certains films, plus « engagés » (Persepolis, Valse avec Bachir) ? SB - Dès l’origine, le festival portait ce message, en réaction aux grands studios : derrière l’animation « familiale », il y a une création indépendante, qui approche un autre public. Depuis quelques années, c’est vrai, l’animation a un peu changé de braquet, en surfant sur une énorme dynamique. Les films « engagés » ont trouvé des éditeurs, un public. Dans l’animation, que l’on définissait d’abord comme une technique, on peut désormais tout faire ; peut-être davantage qu’en prise de vue réelle. MacLaren* disait un truc formidable : « Ce qui compte, ce n’est pas les images ; c’est ce qui se passe, entre les images ». Dans la prise de vue réelle, il n’y pas d’« entre les images ». K - Où se situe l’animation française ? SB - L’ « exception culturelle » permet
Itw: G. Viry
de prendre des risques et de faire émerger des talents. La France reste l’un des pays-clés, pour l’animation, en Europe. Dans le cinéma commercial, on voit des grosses productions, comme celles de Luc Besson, qui met plus de 60 millions dans ses prochains Arthur. À côté de cela, il y a d’autres producteurs ambitieux et des choses très innovantes : Le Chat Botté, Brendan et le secret de Kells ou L’Illusioniste, de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville), d’après un scénario de Jacques Tati (en phase de production). À Annecy, depuis quelques années, nous donnons la parole aux projets en cours, à travers les « work in progress », qui montrent comment un projet est imaginé, mis en production, etc. K - Dans quelle mesure le festival a contribué à l’émergence de jeunes auteurs ? SB - Quand tout le monde de l’animation est réuni, les étudiants regardent le modèle de leurs aînés et peuvent rencontrer les professionnels. De même, si les gros studios américains viennent à Annecy, c’est pour présenter leurs films, mais aussi pour regarder les projets de fin d’études, repérer les talents. Toute notre ambition est là : favoriser les rencontres et faire émerger les auteurs. Il s’agit, certes, d’un très grand festival, mais nous souhaitons qu’il reste « petit », convivial. Que Tim Burton puisse s’asseoir sur la jetée, la nuit, pour discuter avec des étudiants. Ou que Peter Lord et toutes les « stars » de l’animation continuent à tendre les bras, pas pour signer des autographes...
Bio Producteur de cinéma et de télévision (ex : la série Design, sur Arte), restaurateur de films anciens, grand collectionneur, directeur artistique… 1970 : Premier pas de collectionneur de films, à l’âge de 9 ans. 1985 : Fondateur de Lobster, première collection privée au monde de films anciens (110 000 bobines). www. lobsterfilms.com. 1992 : Lancement de Retour de flammes, spectacle conçu sur la base de films de patrimoine. Diffusion mondiale. De 1995 à 2002 : Animateur de l’émission Cellulo, sur la Cinquième. De 1999 à 2007 : Administrateur de la Cinémathèque française. Depuis 1999 : Directeur artistique du Festival d’Annecy. 2009 : Présentation, à Cannes, de son premier long métrage, L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot. * Considéré comme l’un des grands maîtres du cinéma d’animation mondial, Norman MacLaren (1914-1987, est un réalisateur canadien, d’origine britannique)
pas de géant En architecture, tout le monde l’affirme : on peut, désormais, tout construire. Reste à savoir comment s’en servir. Entre pas vers l’avant et réflexe de géants, la construction actuelle révèle, au moins, deux façons de courir : entre l’intérieur et le couloir extérieur.
DOSSIER_PAS DE GÉANT 13
Texte: G. Viry Illustration : K. Sofalvi
Un beau dimanche de mai, face à la Tour il se passerait quelque chose : l’architecEiffel. Depuis quelques jours, la Cité ture se rapprocherait, à première vue, de de l’Architecture propose l’exposition ses fondamentaux. Grand Paris, pour présenter les résultats De façon académique, on la définit comde la consultation, lancée en juin 2008, me « l’art de concevoir des structures sur l’avenir de la capitale. L’exposition bâties ou des villes ». Le terme a donné est certes gratuite et la communication naissance à la notion d’urbanisme, qui imposante, mais cela ne suffit pas à exrecouvre davantage le métier d’archipliquer l’affluence. L’architecture suscitecte. Tout s’explique. En France, depuis terait-elle l’intérêt du public ? Créée en vingt ans, la réglementation oblige les 1994, à Lyon, la Maison de l’Architectucommunes à établir des projets d’urbare en Rhône-Alpes le dit : « La France vit nisme, en associant les professionnels du les prémices d’une sensibilisation élargie bâti. De même, à moins de faire sortir à la culture de l’espace architectural et des villes du désert ou de la mer, l’évoau processus de fabrication de la ville. » lution des limites urbaines a largement Vérification, au cœur de la Cité. Si le modifié les défis de la construction. public est venu nombreux, ce n’est pas Dans nos villes, post-industrielles, ils pour constater ce que le gigantisme est tiennent essentiellement à l’optimisation encore capable d’inventer. Non : Paris de l’espace, en vue de répondre à certaine dressera pas une tour d’un kilomènes problématiques complexes : habitat, tre de haut pour rester dans la compét’, environnement, transports, mixité soentre le Koweit et l’Arabie Saoudite. Et ciale, etc. si la capitale Le fait que la devait s’étendre La France vit les prémices population soit jusqu’au Hadavantage prise d’une sensibilisation vre, ce n’est pas en compte dans pour la doter, l’architecture élargie à la culture de comme à Dudes villes, monl’espace architectural bai, d’un hôtel tre que le preet au processus de sous-marin, mier des arts pour faire de continue, avec fabrication de la ville. beaux rêves, au la démographie milieu des tankers. Le Grand Paris sonou la sociologie, à remplir un immense ne plutôt comme un réveil : comment puits de sciences (maths, physique, droit, relier Saclay à Roissy, réduire la polluéconomie, etc). Dès 1921, Paul Valéry tion, éviter un prochain clash, à Clichy ? écrivait que l’architecture est « le plus Parmi les 10 projets, plusieurs sont porcomplet des arts ». Pas plus architecte tés par des « heroes » de l’architecture que lui, Valérie Daminot serait autoriinternationale, surtout connus, à travers sée à déclarer, dans un grand magazine le monde, pour quelques productions TV, qu’un pain complet ne se fait plus « grand spectacle ». Quand Richard aujourd’hui avec quelques grains de foRodgers, hérault de l’architecture high lie. Ciao Gaudi, bienvenue aux PLU 1. Quand le monumental cède sa place au tech, co-concepteur du Centre Pompifondamental, l’architecture reviendrait, dou ou du plus grand toit du monde, à loin des constructions ad hoc, à sa prinLondres (Millemium Dome), se mobilise cipale addiction : faire vivre la ville, de pour que 50 % des Franciliens soient à l’intérieur. moins de 5 km de leur lieu de travail, Plan Local d’Urbanisme 1
Retour vers le futur
Le Musée des Confluences à Lyon (Coop Himmelblau) et le Centre Pompidou, à Metz (Shigeru Ban), font partie, en France, des prochaines constructions « d’exception ». Pour certains, malgré son futurisme, ce modèle architectural appartient, déjà, au passé.
Lyon n’a pas rechigné, par le passé, à s’offrir un Nouvel ou un Renzo Piano. Mais ses grands projets d’urbanisme épousent apparemment les enjeux de la construction actuelle, rappelant que la ville a été fortement marquée par le plus urbaniste des architectes français : Tony Garnier. L’aménagement du Confluent, par exemple, repose moins sur l’intervention de quelques architectes réputés (Potzamparc, Wilmotte) que sur la diversité des programmes, pour recréer un quartier tout entier. Si la modernité, c’est cela, la volonté du Département d’y installer un grand musée futuriste, autour de l’histoire naturelle, ferait presque figure d’Antiquité. Petit retour, avant JC. Reconnue comme la théorie fondatrice de l’architecture, le traité de Vitruse la définit comme la recherche d’une combinaison harmonieuse entre trois grands principes : la beauté, la solidité et l’utilité. Si les grands projets d’urbanisme
semblent d’abord « utiles » à la ville et à ses habitants, certaines constructions ont apparemment un autre plan. À Rouen, par exemple, le plus grand pont levant d’Europe, inauguré récemment, constitue un nouveau point de liaison, entre les deux rives de la Seine. Mais son génie architectural, à 155 millions d’euros pièce, a une utilité, pour le moins, limitée : il se lèvera tous les quatre ou cinq ans, pour laisser passer les voiliers de l’Armada. Pour le maire, le pont est aussi une passerelle vers l’ « attractivité » de la ville, notamment sur le plan touristique. En jeu : 11 millions de spectateurs qui reviendront d’autant plus à Rouen, s’ils peuvent compléter l’album photo commencé à Millau. Dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon, la construction de tours aurait également un double champ de vision. Si vous regardez bien le ciel, une skyline devrait progressivement apparaître, entre le Crayon (165m), Oxygène (110m, 2010), Incity (200 m, 2013), puis d’autres géants. Les tours répondent à un besoin organique de la ville tertiaire (des bureaux), mais s’inscrivent également sur le plan du rayonnement extérieur, pour « marquer », en grattant le ciel, un nouvel horizon. À côté de l’urbanisme, l’architecture garde ainsi une forte propension symbolique. Les projets de grands musées relèvent de la même logique, quitte à déterminer, sur un deuxième plan, la globalité du projet d’urbanisme. À Metz, par exemple, la construction du nouveau Centre Pompidou respire le Bilbao, fin de siècle. Construit, en 1997, dans une ville qui sentait bon le passé, le musée en titane de Franck Gehry a été un véritable électrochoc. Aujourd’hui, on vient surtout à Bilbao pour découvrir la structure, à tel point qu’une carte blanche aux artistes du Marché de la Création, à Lyon, serait peut-être sans effet sur la fréquentation. Le Guggenheim a coûté 150 millions d’euros, mais a généré, en trois ans,
autant de retombées touristiques. La ville s’est réincarnée, en quelques années, pour passer d’un cimetière industriel à un paradis très tendance. 5 000 emplois ont été créés, avec des équipements qui changent (un peu) la vie des habitants : un métro, un tramway et un nouvel aéroport. En France, Lens et Metz sont des villes plus connues pour le football, que le tourisme culturel. Elles rêvent pourtant de reproduire la recette, en commençant par les mêmes ingrédients : une star de l’archi, une construction d’exception. Quand Shigeru Ban, architecte japonais, sert la quiche lorraine, ses compatriotes de SANAA, concepteurs du MOMA de New-York, font le Louvre lensois (2012). Pour Valérie Disdier, directrice de la Maison de l’Architecture RA, il y a autant de Bilbao que de châteaux en Espagne : « On transpose un modèle, alors que les situations sont très différentes ». Le Musée des Confluences (2010 ?), à Lyon, serait carrément le « dernier dinosaure d’une époque où l’architecture est d’abord guidée par la question de l’image ». La construction exceptionnelle n’est peut-être plus à l’avant-garde de l’architecture actuelle. Mais dans les faits, son temple resterait bien gardé.
Gigantomachie L’architecture est devenue un objet touristique à part entière. Si les Cityguide du magazine Wallpaper, support référent en matière d’archi, connaissent un large succès, c’est notamment parce qu’ils ont gardé, de leur filiation, une place importante à la construction. Mais, malgré l’intérêt du public, l’attention se réduit bien souvent aux programmes d’exception. Dans cette optique, le gigantisme architectural fait encore tourner l’œil. Aux Émirats, il est devenu le produit d’appel de l’industrie touristique. Dubai, par exemple, reste le lieu où les fantasmes ont quelque chose de vrai, entre un
hôtel, en forme de voile, et la plus haute tour du monde (800 m.). A 100 kilomètres de là, Abu Dhabi fait dans le même gigantisme, sur le plan culturel. Pour aménager l’île de Saayadiyat, la ville sollicite cinq Prix Pritzker (Nouvel, Gehry, Ando, Forster, Hadid), pour construire: une Cité des Arts, une salle de concert et quatre grands musées, dont une annexe du Louvre et un nouveau Gugghenheim. Comme Las Vegas, un siècle plus tôt, Abu Dhabi et Dubai sont sorties du désert. Si on vient, dans le Nevada, pour le jeu, l’architecture sert aussi, au soleil, à allumer la chandelle. Des Émirats aux puissances émergentes, les travaux de Titans, en matière d’archi, restent des légendes bien vivantes. Pas besoin de remonter aux temples Maya, ni aux châteaux de la Renaissance, pour montrer que le gigantisme fait partie de l’Histoire et que le débat qu’il suscite sonne, comme un pré-colombien jouant de la viole : faux. Quand une construction défie les règles de la performance, c’est aussi pour résoudre les mêmes problématiques qu’un bon PLU.
La Cité idéale
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Au XXe siècle, la région a fourmillé d’architectes utopistes : Le Corbusier, à Firminy (42), Jean Renaudie, à Givors (69) ou Tony Garnier, à Lyon, dont la « Cité idéale » délimitait, en plusieurs zones, les grandes fonctions de la ville (habitat, loisirs, santé, etc). La cité imaginaire refait, aujourd’hui, parler d’elle. A Dubai, par exemple, l’agence Timelinks a imaginé Ziggurat, une ville futuriste en forme de pyramide, entièrement autonome, pouvant accueillir un million de personnes. Développée par le cabinet chinois MAD, Superstar est, quant à elle, une ville mobile, en forme d’étoile. En Corée du Sud, la réalité a même rattrapé la fiction : entièrement conçue et développée par ordinateur, comme dans Simcity, Songo ambitionne de devenir « la meilleure ville du monde » avec, à l’horizon 2030, 250 000 habitants.
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Saint-Étienne connaît une dynamique architecturale, qui ne repose pas seulement sur Norman Forster, concepteur, en 2008, du nouveau Zénith. Conçue par l’agence Lin, la Cité du Design de Saint-Étienne ouvrira ses portes à l’automne prochain, juste après la Cité administrative, signée par un autre grand nom de l’architecture française : Manuelle Gautrand.
Près d’Ontario, par exemple, le cabinet MAD construit un complexe de tours courbées, surnommées « Marilyn Monroe », qui n’accueilleront pas l’antenne canadienne de la World Company, mais de simples logements. De même, avec la diffusion des enjeux environnementaux, les « géants verts » sont progressivement apparus. À New-York, l’Empire State, symbole du gigantisme moderne, s’est lancé un nouveau défi : changer 6 500 fenêtres, pour gagner en points d’énergie. Au-delà du symbole, l’écologie a déplacé, aussi tardivement que rapidement, les priorités. « Les constructions propres sont devenues la préoccupation majeure », explique Kiran Lorette, employé d’un cabinet spécialisé dans l’architecture durable. « En France, on a quinze ans de retard, par rapport aux pays scandinaves, mais le mouvement est lancé ». Dans l’architecture internationale, certaines étoiles se sont mises à briller. Pionnier de la construction en papier, Shigeru Ban s’est fait connaître, en 1995, après le séisme de Kobé : ses tubes de papier comprimé lui ont permis de construire, en quelques jours, des structures provisoires, puis une Église pérenne, en décryptant, autrement, les codes du gigantisme « classique ». Chez Ban, en effet, la construction est « plus propre », sans être moins « forte » : on défiera n’importe quel karatéka, ama-
teur de béton, de s’amuser (un peu) avec les tubes en carton. Ainsi, depuis quelques années, la plupart des constructions, aussi gigantesques soient-elles, ont intégré les contraintes écologiques. De Dubai à Moscou, les projets de tours mobiles, autonomes énergétiquement, permettent à chaque appartement de tourner, sur simple ordre vocal, pour suivre la lumière. En cas de vent frais, des éoliennes sont également prévues, entre chaque étage. Si les géants verts constituent une avancée, ils appartiennent toujours à l’architecture « spectacle », sachant que l’argument écologique est un très bon outil de communication. À l’inverse, l’apparition d’une nouvelle esthétique, minimaliste, constituerait un véritable pas de géant. Relayé, dès les années soixante, dans l’art contemporain, le minimalisme se définit par l’économie de moyens et le goût du détail. En matière d’architecture, il représente une véritable évolution, puisqu’il prend en compte l’environnement, avec toutes ses facettes : l’écologie, bien sûr, mais aussi le respect du paysage, l’harmonie de la construction. Parfait pour la ville moderne qui a d’autres projets, en matière d’urbanisme, qu’une marina, ou un hôtel, en forme de gourmette. Porté, dès la première moitié du XXe, par l’Allemand Van Der Hohe, le « less is more » a trouvé, depuis quelques années, des figures éminentes, comme Hermann Kaufmann ou Pei Zhu. Le suisse Peter Zumthor a même reçu, cette année, le fameux prix Pritzker, succédant à Jean Nouvel et à Richard Rodgers. Vous y voyez un détail ? C’est le début d’une histoire. Si la construction pour l’image appartient, selon Valérie Disdier, à un modèle « très années 80 », sa bande-son pourrait bien traîner dans un morceau des VRP. Résumons : pour être bien loti, en matière d’archi, mieux vaut prendre un nain, aujourd’hui, qu’un géant.
la c des Avant d’être assimilée à un axe routier emprunté à grande vitesse, au carrefour de deux autoroutes, Givors avait traversé des époques riantes. Jouissant d’une position géographique disposée au commerce, aux pieds du Rhône, la ville a vu fleurir à l’ère industrielle nombre de grandes sociétés qui participèrent aux échanges stratégiques entre Lyon, Saint-Étienne, Vienne, et bien audelà. Des verreries, surtout ; des hautfourneaux et du charbon acheminé, ensuite. À tel point qu’il fallut un forte main d’œuvre pour répondre aux commandes. Elle fut trouvée à l’étranger, notamment dans les colonies nord-africaines. C'était l’âge d’or. Puis il y eut la crise industrielle des années 30, suivie des bombardements de la guerre. Les usines fermaient ou abandonnaient leurs ruines. La population diminua de moitié et se confina dans des logements à la vétusté croissante et à l’insalubrité galopante. Le quartier du Vieux-Givors, accumulation de maisons délabrées et précaires, est alors le plus touché. La réhabilitation du secteur rendue impossible, son maire, Camille Vallin, décida en 1965 de raser pour reconstruire. Et vingt-six projets s’empilèrent sur la table des négocia-
cité s étoiles
AnachroniquE 19
Constellation imaginée par Jean Renaudie, le quartier des Étoiles du Vieux-Givors est une œuvre majeure de l’architecture du XXe siècle. Un dessin d’utopiste, réalisé à l’encontre des théories des grands ensembles urbains.
tions durant la décennie suivante, sans qu’aucun ne parvienne à convaincre le maire. Puis il entendit parler de Jean Renaudie, et de sa rénovation du centre d’Ivry-sur-Seine. Sa conception du logement va à l’encontre de la « machine à habiter » standardisée, héritée de Le Corbusier. Elle s’appuie au contraire sur la différence et la diversité. Une structure en étoiles.
UTOPIE RÉALISÉE
« les logements doivent être tous différents puisque tous les êtres humains sont différents ». S’inscrivant dans la critiques des grands ensembles et à contre-courant de l’unité d’habitation moderne, pure et homogène, lisse et indifférenciée, Renaudie appréhende le quartier du Vieux-Givors avec trois réflexions utopistes. Primo, la diversité. Il croit à la « logique de la complexité », qui s’oppose à l’uniformité des tours déshumanisées. Le tout doit être compris comme une somme de particules très différentes, qui reflète l’originalité de chaque individu. Courbes, angles, orientation, dimension, aucun appartement n’est identique et illustre la liberté et la richesse des potentialités humaines. Se-
cundo, la culture et les services. Les blocs d’étages en étoile reposent sur des structures culturelles, telles qu’une médiathèque ou un théâtre. L’idée de cet amoncellement est d’élever les masses par la culture. La construction du Théâtre de Givors a d’ailleurs la particularité de ne pas avoir de coursives en loge entre les deux extrémités de la scène, obligeant les comédiens à sortir du bâtiment en pleine représentation pour leur changement d’entrée, et favorisant ainsi la curiosité des habitants. Tertio, la « mixité urbaine ». L’ensemble doit être accessible à toutes les couches sociales, pour encourager le contact et l’échange de la différence, et créer du lien. Un réseau de chemins rend possible le déplacement des personnes de terrasse en terrasse, d’individu en individu, favorisant la proximité, sans la promiscuité étouffante.
L’ensemble – 9 blocs et 207 appartements – est tissé sur la colline SaintGérald. Ce voisinage verdoyant se prolonge sur chaque terrasse végétalisée, dont les pointes hérissées exposent la très grande variété d’essences. Achevée en 1982, cette Cité des Étoiles est classée au patrimoine mondial du XXe siècle.
Texte: J. Tourette Crédits photo : J. Deil Pino, Ville de Givors
+ d’infos : Cité des Etoiles Place Henri Barbusse (face à l’Hôtel de Ville) contact : Office de Tourisme Fleuve Givors Grigny Visites libres toute l’année ou guidée selon calendrier
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46 ans, s : âgé de le il e u q n a ir tr immodéré ment dorm une « passion té . in n s’ so u a . En en pri l’individ féminine ancienne ce sans : n » e e e d ri m « e m g o n ts l’ li men On c pour la ersion de e z établisse la reconv lance une autr dans le . Viry à our ses is p t a n e a rm u ss n Texte: G so s n re é n d te u Co u it n in r o fa e is M 20 , Lyon lle ma ansform prison, r u charme » mme. Sa nouve ment tr o » P m e o ? sé c ti ts : a ga ffriolan autom chine a a s m t u n la e o haut de r r m ss a a de é p « entière rbas. Reprise p sale en es » lanc e and’arrêt, oie slip r l’ « appel à idé à Co v un n r, e e ri P ss v F a u p A e otidien vient d’o es journaux, l’ 2 (…), un relay u cenq e le è , 9 si cle, ture rt d la plupa stale : « 34 000 m muscu- Préfec Vend prison du 1 e, mauvais po lle de Rhôn nce : « la carte ’est ue sur le all, une sa e, un salon no v , tb n o o berté : c y fo L e tre de el. » La li rmatiqu terrain d ti fo s, n e in te ll o e e p u ll u ivid ne sa état, bea ules, ind lation, u . Les cell urs » et . » te re re ra ri é fu n if ig ’e o fr de c lir, d il de « ré e u s c e c é a ip t u n sont éq et pourro été trans’est la s plats » feurs ternet, c ont 6 3 4 s. d’ « écran u n Sur rien inventé : In n o ti l a été te é ’i ra d u é q 0 p 69 e n’a ppelle ’une o re d ra F e n rs au total, n lo u è b i, m milli La Tri enève. « E but ma ans, à G liberté ! r réglée au t férés, dé u « g , ie in m » n v t o é a n g h e céd 900 et un in nté, il y e n v ie in c ti « sans pré vois tournants, g a n fé cha e form on cteur se ciliter l’é 89, un in fa 9 1 lu e tre » : 8 c coptère. Le dire u . o » v ! t on heurs. L passé héli ent bien du CERN ons entre cherc onc de mes, un im e h ra c v ro st d ati ins p a s’e possible licite : « Ç nier, toujours mo détenus d’inform né. » Im que la Suisse va it ô s ta m le é u , a té b l’ li e l, r W réa ina oi Pou ue de la e profiême à Ép kilobits. Pourqu : paradis q nt heureux « d penser, m 6 u st 5 d Sourcesait . e u » t d e u e in e to u a iss eq que plem hum le Web na /3 ; aussi vit ngt ans, ? Parce 16 sont sim êtres à hauteur le, re s b e b o n li « Il y a vi n Tribune, n l La o re -i , b bi G st e » n les et e « Renta n, à à Genèv uchara, ter des fe rveillants, enfin, - Intern Ancien technicie est, Olivier Bo siness coquin du bu ême l’en . su le m cu qu’il s ib in le d liweb, le ital, 31/3 ; Jean a ss n z v a o e n u p h o q c C t Cap e yen nce n st o st re e ie au m re a t « L gratin », l Peti rticip s, ça « seu Chatrier, Capuçon Philippe intention lendemain, ils pa ntre la Patrick ver un emploi, le ce : Renaud n e u q Ferrari et au grand jour », sé o r ès le en ». Con ur trou onal c D r o : l’amou ti e p r. a u l; Sébasti n fe 4 rq t x 2/ a M , e n ch e rem veme me l’ eBay. a Paris Mat « Un chômeur se n. le. Com un mou de se fair ux enchères, sur Thomas, u ra à é a Leparisie te rc é », n a et c rn ta rn u r Inte liimy a to mis a lation présen brade su Seba, « S ). Johanna rocks, 6/4 ; surpopu , une re e Corbas il s’est ment, l’opération » a ri é m h fr, 4/4 ; u In c s n Le ’H , = Smiile » « Sliimy star déjà ’a sure reuse son d e, à L n u u ri e e q p h n li , e a n p ll ya et s p o e e C Ra v rs d B. n Aurélie , 7/4 ; (« pe qu’u déjà la nou ris Match eurs : il y a « « fiasco » he AFP est pire ndicale, XXL », Pa my met des coul e s a sy tr ê p rs n t u », lii al fe u jo « S ic a , S.C tou pêc ne v ivers mus ois pas la ns son un tre m ires » et « n : qui Et la dé n ick Petit n’ouvre o ta vives da tr y n a 4 ; « Qua e L P 7/ m é , de « l it es lé ut vo : io p rs 20 Min pour le unive Quest r glacé las sup l’ ie te . » n fermes p À a nges/ ts . m lle n » (L » ha r la de priso C s a , lla » e lottes » n n doll culotte e surveil petites cu Press, 21/4 ; « U de « guéri se néplus d’u d x e petites te d moins d x r is te u o Associate on 2 opposé au n le o m c o nte de Ly s un le « v uatre tudiant rte en ve étudiant gardera ecy, à q carte d’é euros. Son t II, dan met sa ca n n la n a ; Alexis , A st /4 s) si blocages 29 à b n , co é, rt », AFP n transfe sur eBay Nouvel O sur eBay : 3,50 icondamn rmes ? Le crime ntaine, « U édent en de la Fo séchant éc , le synd ssi fe ts n n s sans pr : e so nu ne ri m te p hô dé te gocie au partient à l’UNI ê e de v rs d , e s3/5 ; « R » st u s, s u er n so b le ut o Re dans ap host des balc France », détenus vendeur de 436 5/5 ; ue les G e : (…) sur les à « voler jo t e le t transfert bs.com, e s lo it e ve in ra it ou da N rd ja , se dro ntôm « Rachi calme », Horner, , dans les ent mixte ges, les cat de n drôle de « fa Sébastien s matons » mater le n e tablissem u e é ll e a s, Dati veut h tr ; Carolin a 5 n C o rb 5/ , c ité Co , e à L’Human à la fac » heureuse ni. Grâc « Guérilla ur, 7/5 ; Brizard, te iège infi peuvent p y g l Observa es idées g o sl Le Nouve « D en Crouzet, », Frédéric gangsters démolition 5. avant la es, 7/ 20 Minut
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de e. Au-delà ri cartonn u su q e ss m u re e s’inté mier alb ss re re p p e d la e t l, g nt e balla usica aspect m nnage et son « dé éfilé de n étudia ste l’ ie c n A . nd apti erso tionale » tout au p s éblouissant qu’u rémonie n, Jean-B rmé l’Interna es, à Lyo o lu cé ir p sf a e n rs ff a n u u tr ’a le d s cou ussi été avocat ns dan a a a o y r ti n e a cks). Une ie k rn ro rn inte -Ve (Les In oureurs c » ui JO Descroix fantomatique et s ie p re d aux : à q ns Ca eb : d’ouvertu e les journ culturel, rend, da it p g par le w a m je n o s c io lu o d est ,p On le autre qu our l’heb t à gauche naliste. Sliimy ? P rince » apprenan la tête me sens le À je b . s m » e e lu ss it p P « re ro e e d d is e tal : ro d u p c e s v « ne Match re de gen l’une des start-u c’est au Mika ». rs. e z m’entou e li « it h il v , c v b a e e V L biliw , JBD « le stylism ose avec Bernard de Renta vue du moment » péniche, légère » h e n e n u s ne « pop ême la c r ’u lu m d su , e les p » rl . illem e a le it p tes ophe W n « erm e portab 20 Minu r Christ e art, comme u m, sans téléphon ss ik n a n u p h « « c it a ats et our Te P . qui fera » é rr à Amsterd agnie : deux ch omba ». e l est-i enéo F Ro mp « Sliimy our du L sé . p ti là p ui. s a a Seule co b , p ts n’est ». C’est o spirateur, , qui porte « kil le débat e Mika ? e u q rd robot a o t , » n » -c th a s v o m e a u clouté plus g erwisig un alb s l re e -i o tt c , st o e n b o e Le « cyb c et er ? N et inur Fa ks (…) nt sautill Paint Yo e s d’euros ess « n m a o ti L li n dreadloc . il e » g m ndre pour de 100 « busin ur se pe comme à sauter pèse plus is un an, dans le un corde po st Et e e . n , e u le ll u e p t p e m ru tô plu ue si c n vestit, d par exe e , sv e e e v Y d s People, li t it le ro E ». . Eu presse éta vait aussi guider e coquin » p show en ligne tres très de un ultim ee on la liberté tait bien mour au ri é « mega p un « site de renc eilli par m h atc l’a u er, Paris M l, dans « e r est acc Messeng chatébut avri zine met en scèn le visiteu D Je “ ù l. o o re s, n rv e te a g su , g n a u o d m ç direc u t” le Cap ur » u, peu oignages grand jo errari et Renaud , l’air” » o eb, la te is n des “tém e n lo ie o io du v nce F r le w m’env re rt u e u S c Je a . n “ L » o , n e c ” o tt , n te ulo e. on d’u Rilleux vole ta c itionnell à l’occasi se serait passé à ur être, « Je . En cond e u g a ndré, po ju Ç n A . o c à Lyon pensé à t de n liberté se e p m m a te un ch it direc s ra n u a a d r s u libreaux, Internet auraite torcher le papxietraits : « ils jouent à q« OanEnfin urn y d . Ou : ues. E ire les jo artition » fleurs ble pop Sliim ux p e e n m è À en cro ê sme, à m m o a ains la e romanti u phén confie, m a d s e se è is tr c Il x rm e . e p as , ses arainté ns un r… de S dissant (ici), tu ensemble ’était prend, da r e se u jo ) se libére n est er (… ti ». C « En gra ton destin rles imagin dant à ses pizzica âterie, à Inrocks : a ion que h g n ss c o te « re p ti p e e ré n p s im r la pège r parfois l’ s Match parle d’u prévient ns compte ra toujours pou sa r ri sû is a a P n . m ie se , b e » e re C c d tracé » : « n in v tera sujet ra te le de pro ne chan ila fin du n archet module : s rs u a o mante vil e p N S v rts ? E ue so tney mpris ? q ri fo o c B e s « ll s lu e : u p n o o c u s le illi t, u’avez-v et Paris, Qui c’est t pourtan ment ». Q ton est un match st jamais : “ ’est les Verts” ». E la e e d tr route, c’e é n to e t, c la libert ns l’au contre o n n re re demmen p . : s la ou carne rs de L. A filet. Si n ontinuer à surfer. Sliimy in rez et les hauteu e reprise rc u o o p n F u c u , n d do plaine e reprise n d u l a l, c ia lo d on urs e buzz m un conco , un énorm y e tn ri B de
tration s e u q é n et s o z que la n e o l z l e , P b p e w esse ra le ton : bon. Entre pr a l , ons comme u e de patr p n , c’est u liberté
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VILA DO CONDE Portugal / J. Tourette
À 20 km à peine au Nord de Porto, Vila do Conde flirte avec l’Atlantique. Petite perle sortie des eaux il y a plus de mille ans, elle cache derrière ses pâmoisons d’hiver quelques trésors insoupçonnés, qui s’enflamment à la saison chaude : un festival de courts de renommée internationale et une énigmatique galerie d’art.
a Curtas Vila do Conde célèbre cette année sa 17e édition. Comme la plupart des festivals de courts-métrages, il s’est construit autour d’une compétition nationale et internationale. Mais rapidement, l’ambition s’est portée sur des programmes parallèles favorisant l’émergence et l’interdisciplinarité. Une collaboration a été scellée avec les principales écoles de cinéma portugaises, pour permettre à la jeune/future génération de faire ses premières armes dans le cadre d’un événement d’envergure internationale. Ce programme Take One ! proposera 16 courts, dont la diversité et la qualité créatives témoignent d’une recherche dans l’approche des genres et l’expérimentation cinématographique. Du côté de l’exploration des frontières artistiques qui composent un film, la sélection In Progress, née en 2002, sera dédiée à la présentation de vidéos, d’installations et autres travaux inédits qui sont en général exclus des festivals de cinéma. Remixed quant à elle, présentera une série de films-concerts, tels que les fameux 13 Most Beautiful... Songs for Andy Warhol's Screen Tests, ou le Tabu de Murnau, réinterprété en live par Paulo Furtado, aka The Legendary Tigerman. Enfin, un moment rétrospectif qu’on attend particulièrement : la projection Back to the Future. À travers les archives cinématographiques, la vision d’une société futuriste qui est aujourd’hui la nôtre, construite en général sur l’anticipation des dangers de la science, la robotique d’Asimov ou l’exaltation du progrès technologique. À comparer, du 4 au 12 juillet.
ABSTRACTION
+ d’infos : Curtas 2009 Du 4 au 12 juillet Vila do Conde Portugal www.curtas.pt Solar Rua do Lidador www.curtas.pt/solar
En filigrane de cet événement majeur, qui rythme chaque été la vie de Vila do Conde, une galerie d’art contemporain s’acclimate toute l’année au tempo des saisons. À l’apparence extérieure d’un petite maison de quartier, pas plus haute que deux étages, Solar devient un quartier à ciel ouvert dès qu’on pousse la porte. Cette magie de l’inattendu, qu’on retrouve dans les rues de Porto ou certains romans russes, est tellement saisissante que le lieu vaut le détour par lui-même, quelle que soit l’exposition programmée. Une succession de dédales improbables entre maisons de pierre, séparées du ciel par une fine couche de verre. Pendant la durée du festival, Solar accueillera l’artiste finlandaise Salla Tykkä. Pour info : Porto n’est qu’à 1h30 de l’aéroport de Lyon…
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OMAR SOULEYMAN Syrie / M. Gueugneau
1a Space
WATT CLUB
Hong-Kong_Chine / J. Martinez
Concentrés dans le quartier de Kowloon (les neufs dragons en cantonnais), sur la partie continentale de Honk-Kong, les lieux dédiés à l’art contemporain fleurissent comme le lotus sur la montagne sacrée. Parmi eux, 1a space, une galerie indépendante à but non lucratif, qui organise depuis 1998 de nombreux évènements (plus de 90) autour du travail d’artistes contemporains (expositions, séminaires, workshops et dernièrement un festival). Ce lieu s’est ainsi forgé au fil des années une jolie réputation auprès de la scène contemporaine locale, et tend à devenir un acteur important du développement de l’art contemporain à l’échelle internationale. L’exposition en cours Work in Sculpture réunit trois artistes (sculpture : Jaffa Lam / vidéo : Jamsen Law / son : Anthony Yeung) autour de la notion de sculpture, et ça tombe plutôt bien. Une expérimentation pluridisciplinaire et interactive qui transforme le lieu en un gigantesque paysage, littéralement sculptural. À suivre en octobre (rien n’est programmé pendant l’été), le match retour de Domestic Affairs, une exposition en partenariat avec la ville de Malmö (Suède). + d’infos 1a Space 63 ma tau kok road To kwa wan / Kowloon Hong Kong www.oneaspace.org.hk
Rotterdam_Pays Bas / G. Jallut
À Damas, Omar Souleyman fait sienne la devise d’Hugues Aufray, « Debout les gars, réveillez-vous ». D’une part, parce que ça fait maintenant 15 ans qu’il pointe au turbin pour abattre une quantité monstrueuse de boulot (500 disques en 15 ans) et d’autre part parce que ce boulot consiste à emporter la foule proche-orientale dans une gigantesque surboum où les types à moustache chopent comme nulle part ailleurs. Sublime Frequencies, label de Seattle agissant exclusivement dans la découverte de ce qui peut bien faire danser les pays du Sud, révèle à nos oreilles ébaubies le potentiel dansant de ce qu’ils nomment les « Syrian Party Bangers ». Travestissant les sonorités traditionnelles du monde arabe, Omar Souleyman met en place, avec sa Dabke, les premiers jalons de la techno syrienne. Illustration avec son tube Leh Jani : une rythmique voisine du lointain speed up raggaeton couplée au phrasé rythmé d’Omar et à ses incroyables et néanmoins psychédéliques solos de claviers électroniques. Preuve de notre bonne foi, il jouera au Sonar cet été. Il vient par ailleurs de terminer une triomphale tournée en Angleterre, et s’apprête à parcourir l’Europe (Paris, Berlin, Genève, Oslo, Lisbonne, …) pour son premier voyage dans ce qu’on appelle l’Occident. NB : Pour ceux que ça effraie, on le jure, ni mouton, ni baignoire dans ses shows. + d’infos En tournée en Juin dans toute l’Europe Chez Sublime Frequencies : Omar Souleyman – Dabke 2020 (CD SF 049) et Omar Souleyman – Highway to Hassake (1994-2008) (CD SF 031 www.sublimefrequencies.com
Le green ne s’arrête plus d’être intelligent et tendance. On sait que les Pays-Bas ont – comme leurs voisins scandinaves – un bonne coudée d’avance, mais ils viennent de frapper fort en lançant il y a quelques mois le premier club écolo. Le Watt, à Rotterdam, vient ainsi parfaire de belle façon la réputation de haut lieu de vie noctambule de la ville. À la fois club, salle de concert à la programmation super éclectique et resto, ici tout est récup’. La piste de danse est montée sur vérins, et permet que les mouvements des danseurs produisent de l’électricité. La chaleur corporelle est également transformée en énergie grâce à des capteurs thermiques. Le système électrique est d’ailleurs intégralement régi par ordinateur. Les consommations ne sont pas embouteillées pour éviter le gaspillage et l’eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes, dont les chasses sont transparentes afin de rendre compte de la quantité consommée. Selon le premier bilan des propriétaires, l’impact environnemental est réduit de plus de 30 %. Londres et New York lorgnent attentivement, et semblent prêtes à s’équiper. + d’infos Watt Club West-Kruiskade 26-28 3014 AS Rotterdam www.watt-rotterdam.nl
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¤Pages Blanches n°26 Ouverture
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PAGES BLANCHES CONCOURS / DÉCALAGE Exignotis Romuald École de Condé (Lyon) (p. 28) Hélène Palloix École Supcréa (Grenoble) (p. 29) Thibault Mandin Arts appliqués Bellecour (Lyon) (pp. 30-31) Aurore Chassé École supérieure d’art et design (St-Étienne) (pp. 32-33) Florence Mousset SEPR (Lyon) (p. 34) Benjamin Gibert École Nationale Supérieure d’Architecture ( St-Etienne) (p. 35) Natalia Comandari et Adriana Baires Haute école d’art et design (Genève) (p. 36) Aurélien Braun Aries (Lyon) (p. 37) Antoine Néron-Bancel Ecole Nationale des Beaux Arts (Lyon) (p. 38) Johan Fernandes Martinière-Diderot (Lyon) (p. 34)
En janvier, le magazine Kiblind a lancé un appel à participation, à destination des étudiants des écoles d’arts, dans la région Rhône-Alpes et à Genève. Thématique : « Décalé, décaler, décalage ». Sur le fond ou la forme. « Décaler », cela signifie : enlever les cales, déplacer, retarder, être en dehors du champ, hors norme, hors rythme… Nous avons reçu une cinquantaine de projets, dont vous découvrez, en couverture et dans les « Pages Blanches », une petite sélection. Tout en remerciant l’ensemble des participants, la rédaction fixera, dès la saison prochaine, un nouveau rendez-vous… ¤Pages Blanches Kiblind n°26 Crédits
like lipstic Les deux amis du Studio de création Hello, Aurélien Arbet et Jérémie Egry, reviennent avec un nouveau projet en forme d'hommage décalé au mouvement Graffiti. Entre la création de nouvelles collections pour la marque Hixsept et leur participation au collectif « Je suis une bande de jeunes », ils ont compilé deux années de la vie de treize graffeurs en leur demandant de saisir leur quotidien, armés d'un Polaroïd® et de quelques pellicules. Le Graffiti comme une trace de rouge à lèvres, essentielle et indélébile. Texte : J. Martinez Illustration : Like Lipstick Traces
+ d’infos : Like Lipstick Traces Édité par Hello et Dokument Press 224 pp. Format: 22 x 26 cm Copies : 2 000 ex. www.dokument.org www.hellowashere. com 1111111111111111 > Artistes présents : AROE (UK) C.B.S (DE) DUMBO (IT) HONET (FR) KEGR (DK) O’CLOCK (FR) OS CURURUS (BR) RATE (USA) REMIO (NOR) ROCKY (ES) SCAN (CA) SMASH (CH) THE E.R.S (BE)
aa L'ouvrage, publié par Hello et Dokument Press, part d’une idée simple : confier à des graffeurs de différentes nationalités un Polaroïd® et une dizaine de pellicules de 10 poses chacune, afin qu’ils photographient leur quotidien. Les graffeurs en question, de niveau de notoriété distinct, se retrouvent dans la pratique d’un graffiti engagé, s’exprimant contre la répression grandissante et résistant aux sirènes d’une récupération commerciale et médiatique. Voilà pour la beauté du geste. Car sous ses allures de simple recueil de photos sur feuilles polarisantes, le livre d’Aurélien A. et Jérémie E. s’inscrit dans une volonté plus large de remettre le Graffiti à sa place dans l’histoire de la société contemporaine, tout en haut du mur.
MAKE-UP
Ce titre énigmatique fait référence à un ouvrage de Greil Marcus, paru en 1989 sous le titre de Lipstick Traces : A Secret History of the Twentieth Century. Pour Marcus, la trace de rouge à lèvres est le détail indélébile mais fondamental d’une
histoire passée. Lorsque votre mère, votre compagne ou une nouvelle prétendante vient vous embrasser de tout son maquillage sur votre minois ravi, vous êtes en réalité marqué à vie. Critique rock de formation, Greil Marcus regarde dans son livre, devenu culte, le siècle précédent avec le phénomène rock comme outil de lecture sociale. En filigrane, l’idée que derrière le récit principal retenu par l’Histoire officielle se cachent de multiples micro-événements, permettant de mieux comprendre le monde. Le rock était l’une de ces traces de rouge à lèvres du XXe siècle, et pour les deux membres d’Hello, le graffiti s’apparente à l’une de ces cicatrices d’aujourd’hui. On comprend mieux pourquoi les deux auteurs ont laissé la liberté aux treize graffeurs d’interpréter leur quotidien comme bon leur semblait, avec pour seul contrainte un nombre limité de polaroïd. Chaque photo, unique, venant témoigner de l’existence d’un mouvement essentiel de ces dernières années. Le graffiti comme prisme d’analyse. Like lipstick traces.
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LIVRE I BD I REVUE
Au Hasard Balthazar ! par J.-L. Musy / Librairie Expérience
Osamu Tezuka par G. Jallut
Idole japonaise de la BD célébrée comme Dieu du Manga, Osamu Tezuka disparut il y a 20 ans. Celui qui fit trembler Disney et fut comparé à Hergé laisse un héritage monumental. Père du manga moderne - il inventa le découpage cinématographique et les immenses yeux des personnages propre au genre – fondateur précurseur de l’anime japonaise, il est également « parrain » des figures tutélaires telles que Go Nagai (Goldorak) et Shotaro Ishinomori (San Ku Kaï ) qui furent ses assistants, ou Hayao Miyazaki qui se considère comme son disciple. 700 œuvres originales, et quelques noms qui ont marqué l’occident : Astro Boy, le Roi Léo (qui inspira le Roi Lion), Metropolis (adapté en film par Rintaro). Impossible de réduire Tezuka à un genre tant son œuvre foisonne de styles et de sujets différents : la science-fiction bien sûr, mais aussi les légendes et mythes, l’histoire, la littérature, la musique. En attendant que le studio Imagi porte Astro à l’écran en octobre, on pourra se rassasier grâce à l’éditeur Kana, qui a publié récemment l’excellent one shot Gringo, et s’apprête à sortir l’anthologie du petit robot humaniste.
36 Monftres
+ d’infos : Gringo Osamu Tezuka (Kana) Anthologie Astro Boy Osamu Tezuka (Kana) www.mangakana.com
+ d’infos : 36 Monftres Ludivine Cypher et Madame Lapin 111 exemplaires numérotés 18 euros www.myspace.com/36monftres
par J. Martinez
Encore un lapin, mais pas pour rien. Non contente de se promener sur les murs lyonnais déguisée en affiche de GrrrndZero ou dans les bonnes librairies avec la revue Trois jambes, un bigoudi, Madame Lapin co-signe avec Ludivine Cypher un petit bijou d’ouvrage édité à 111 exemplaires numérotés. Ce livre-disque est inspiré du Livre des Êtres Imaginaires de Jorge Luis Borges et Margarita Guerrero, paru en 1967, à l’intérieur duquel la talentueuse doublette a puisé neuf créatures étranges, revues et corrigées. Sérigraphié main, l’objet prend la forme d’un livre en trois parties, découpé dans le sens de la hauteur, rappelant de joyeux moments de jeunesse décomplexée, où l’on pouvait faire coïncider la tête d’un mec à brosse avec une robe moulante et des santiags dorées. Ici, il ne sera question que de monstres, et de musique, puisque 9 titres de Ludivine Cypher accompagnent cet ensemble monstrueux. Fuyez vous procurer la bête.
Ce dimanche, Vincent Machot doit trouver du crabe et un citron. En passant la porte de cette épicerie où il ne va jamais, il tombe en arrêt devant la caissière, une impression de « déjà vu »… Bien qu’il soit partagé entre sa vie de coiffeur et sa mère omniprésente, Vincent va rompre la morne attitude en épiant cette femme de façon quotidienne, frôlant la limite de l’obsession. Il n’a pas conscience qu’autour de lui, le monde continue de tourner. Aude, la oisive un peu paumée, son « kolocataire » voyou raté et complètement givré, Bernadette et Cécile meilleures potes d’Aude, le chienlion et même un crocodile… Tout ce beau monde va s’intéresser, de près ou de loin à notre garçon coiffeur. Et cette galerie de personnages étonnante tourne grâce à une personne : Rosalie Blum, l’épicière. Camille Jourdy, l’auteure de cette magnifique bande dessinée, clôt la série avec ce troisième et dernier tome. Depuis le premier opus, tous les ingrédients sont réunis pour permettre au lecteur de s’immerger dans la vie des personnages. La narration soignée nous capte dès la première page. Le dessin ainsi que la couleur sont parfaitement maîtrisés. Quant au scénario, Camille Jourdy a réussi pour cette aventure un véritable tour de passe-passe sur le thème de « l’arroseur arrosé ». Un vrai délice. + d’infos : Au Hasard Balthazar ! Tome 3 et dernier volume de la série Rosalie Blum Camille Jourdy Acte-Sud BD 126 pp. / 18 euros
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Guide de survie en territoire zombie par J. Martinez
On peut avoir un fils cool, obsessionnel, mais cool. Ainsi va Max Brooks, fils de Mel. En 2003, Max publiait The Zombie Survival récit qui nous apprenait comment survivre à une invasion de zombies, mais voilà, c’était dans la langue de Frankenstein. En 2009, Calmann Lévy nous ressort un ouvrage essentiel pour tous ceux qui accordent un minimum d’importance à ce bien précieux qu’est la vie. Le tout en français. Ca tombe à pic puisque ces satanés morts-vivants sont devenus un véritable phénomène de mode et qu’ils prolifèrent à la vitesse d’un Alain Bernard. Ce livre vous apprendra donc à reconnaître, fuir, combattre et, le cas échéant, tuer ces êtres à la vilaine peau. On se prépare même à un scénario apocalyptique à partir d’éléments du réel légèrement extrapolés. En attendant, pour les personnes encore saines d’esprit, les dix points essentiels pour lutter en cas d’attaque de zombies futés : Organisez-vous avant que les morts ne se lèvent ! // Ils ignorent la peur : faites comme eux ! // Utilisez votre tête : coupez la leur ! // Avec une lame, pas besoin de recharger. // Pour une protection idéale : vêtements près du corps, cheveux ras. // Montez l’escalier, puis détruisez-le. // Sortez de votre voiture, enfourchez un vélo. // Bougez-vous, baissez-vous, taisezvous, grouillez-vous ! // Aucun lieu n’est sûr, mais certains lieux sont plus sûrs que d’autres. // Une fois les zombies repartis, la menace demeure. + d’infos : Guide de survie en territoire zombie Max Brooks Calmann-lévy 318 pp. / 17 euros
L’Attrapeur d’images par J. tourette
« Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. » La référence aux premiers mots de La Jetée, pointée en exergue du nouvel opus d’Alexandre Kha, est la clef pour comprendre qui se cache véritablement derrière son Attrapeur d’images. Habillé à la mode XIXe des grands illustrés de Jules Verne dans la collection Hetzel, cet élégant volume relate graphiquement le périple de Nemo Lowkat. Un explorateur contemporain, dont le parcours et les réflexions sont contés en 143 dessins légendés et 23 gravures anciennes. Le trait est sobre, poétique, et dépasse régulièrement à l’aide de fines nuances la frontière si mince entre réel et imaginaire. Ce voyageur du XXe siècle doit sa vocation à une image d’enfance : l’Allée des Ming, gravée dans Les Tribulations d’un Chinois en Chine. Il s’imagine la traverser plus tard. Équipé d’une petite caméra qui le suit partout, il capture les pays qu’il sillonne, interroge l’Histoire, traque ses visages et piste son reflet. « Il parcourt le monde et immobilise le temps, éternel ennemi du vivant, avec ces parcelles d’éternité qui prendront l’aspect d’une image. » Original et beau, L’Attrapeur d’images est de surcroît une admirable biographie. + d’infos : L’Attrapeur d’images Alexandre Kha Éditions Tanibis Sorti en mai 2009 192 pp. / 20 euros
Books par G. Viry
Lancé en janvier dernier, Books vat-il conjurer le sort des magazines littéraires « innovants » qui, comme Topo il y a cinq ans, meurent prématurément ? Cette nouvelle publication est le Courrier International, en VF, de la littérature mondiale et ne doit rien au hasard : son fondateur, Olivier Postel-Vinay, a assuré, entre 1993 et 1994, la rédaction du Courrier. Le concept de Books est simple, mais nouveau : « éclairer l’actualité par les livres », à travers une sélection d’articles, parus dans les journaux du monde entier. Chaque numéro est articulé autour d’un dossier thématique qui vous a déjà transporté, si vous suivez, de la « démocratie miraculeuse » en Inde, au « scandale de l’industrie pharmaceutique », en passant par les enjeux climatiques : « qui va payer ? ». Comme le reste du magazine, le site Internet, bookmags.fr, est un gisement littéraire qui permet, par exemple, de consulter la liste des best-sellers, en République dominicaine. Si vous vous dorez la pilule, Books « bouscule les convictions établies » et peut faire le contre-effet d’un bon livre de chevet, agrémenté d’une gélule. Et c’est tant mieux. + d’infos : Books Magazine mensuel Disponible en kiosque : 4,90 euros Numéro 6, juin 2009 : « Demain la chine » www.booksmag.fr
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s e o r e h e b we can
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Texte : J. Martine
Ceci n’est pas un article « dans le retro » à propos du tube sorti en 1977 du « vieux beau » David. Ce n’est qu’un spectacle de rue, inscrit dans et contre l’air du temps, à visiter au festival les Invites du 17 au 20 juin. Just for two days.
+d’infos : We can be heroes www.myspace.com/wcbheroes Les 19 et 20 juin aux Invites de Villeurbanne www.myspace.com/ lesinvitesdevilleurbanne
aa Vous êtes aux Invites, vous êtes bien. Quand tout à coup, surgit de nulle part, une horde de Villeurbannais (vingt en réalité) qui chantent en cœur et à la perfection, pendant près d’une heure, neuf tubes de cette dernière décennie : Do The Whirlwind (Architecture in Helsinki), Let Down (Radiohead), We Danced Together (The rakes), Bird Gerhl (Antony & The Johnsons), Kids (MGMT), Lose Yourself (Eminem), By This River (Brian Eno), This Is My Life (Shirley Bassey) et Rebellion (Lies) (Arcade Fire). Ici, pas de couac, les hits sont « interprétés » à la note près, sur le modèle des originaux. Et pour cause : c’est du playback. Tout se tient, on est rassuré. Le dispositif est sobre et efficace : un rectangle dessiné au ruban adhésif, vingt micros sur pied, le tout installé sur un site passant, et la meute des vingt anonymes débarque.
BARRÉ
Derrière cette dénonciation ironique de l’éternel combat mené par nous tous, humains, pour la perfection, un simple geste collectif, tout simplement beau et généreux. Un peu comme une contre-attaque du Barça. Un titre rayé pour signifier que plutôt que de rester dans la noirceur de l’anonymat, tant qu’à faire, autant être un héros, même barré. À l’origine de cette initiative, la compagnie tourangelle Groupenfonction et son directeur artistique Arnaud Pirault. Après quelques représentations aux pieds des tours du quartier Bouzignac, près de Tours, ce spectacle arrive à Villeurbanne, dans sa version participative. En guise de mise en bouche, quelques-uns des neuf contre-préceptes énoncés par la compagnie : 1/ Nous ne cherchons pas la belle mort en pleine jeunesse, une gloire éternelle dans la mémoire des vivants. Nous n'agissons pas entre ciel et terre. Nous ne fondons pas la civilisation en luttant contre la barbarie et la sauvagerie. (Mais nous fondons une mythologie.) 2 / Nous n'incarnons pas une certaine idée du peuple. Nous ne défendons pas des valeurs de solidarité et de courage. 3/ Nous ne luttons pas contre l'impérialisme des Etats-Unis. Nous ne sommes pas des icônes christiques, un produit de consommation de masse, des explorateurs. (Nous ne sommes pas, pour les adolescents, jeunes beaux et rebelles à jamais.) […] 8/ Nous ne sommes pas généreux, altruistes et munis de pouvoirs extraordinaires. (Nous ne menons pas une double vie.) 9/ Nous ne sommes pas des pompiers new-yorkais ou victimes de maladies incurables. Mais nous voulons être quelqu'un... Tenter de ralentir la chute de l'humanité.
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ï a w a h ’ d e é d i h rc
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Bande sonore d’un tour du monde imaginaire, L’Orchidée d’Hawaï s’écoute comme une virée sur un coup de tête, quand le but du voyage n’est pas la destination, mais le voyage lui-même. Un road trip, avec pour décor une ligne droite et l'horizon déformé par la chaleur.
urette
Texte : J. To
a Ça aurait pu être la B-side de Pulp Fiction. Une ambiance générale de surf rock des 60’s, suintant d’une guitare qui craque sous la reverb, chauffée par les lampes d’un vieil ampli, d’une basse bien ronde et d’une percussion très claire. De temps en temps un clavier et son timbre perlé à l’ancienne, derrière lequel pourrait s’imaginer un Ray Manzarek rajeuni. Et bien sûr, Dick Dale assis pas très loin, qui assisterait au concert d’un œil bienveillant. C’est sous le signe de la chaleur, quelque part entre le Mexique et la Californie, et même quand le tempo ralentit, ça sent le sable chaud. Welcome to the Sun. La référence est celle d’un morceau hawaïen oublié : Hawaii Orchids. Lui préférant la french touch, drainant avec elle des connotations plus exotiques, un dépaysement lointain, le groupe se forme en 2005 du côté de Chambéry. Très largement inspirées des musiques du monde, desquelles émerge nettement la tendance surf rock mexicaine, les références mélangées côtoient dans le désordre les traditions klezmer, polonaise, grecque, italienne ou japonaise. Guettant au travers de ces sources hétéroclites le son qui claque, qui brille, pour lui donner la touche patinée de ses instruments à la bonne odeur vintage, L’Orchidée d’Hawaï laisse couler un rock exotique à l’orchestration impeccable.
ROAD MOVIE
+d’infos : www.myspace.com/hawaiorchid
Avec Gold, sorti en 2007, une épopée était contée d’un bout à l’autre de l’album. La quête d’un baroudeur solitaire au regard doré, que l’auditeur rencontre dans le décor noirci de la Cantina de Doña Guadalupe. Un Rider in the Sky qui rend hommage à Johnny Cash, entre traversée fantomatique et île mystérieuse, pour finir en space odyssey, bien après 2001, sur la route sidérale de Golda I. Mais cette histoire a-t-elle vraiment une fin ? Nobody Beats Me, enregistré l’année dernière, est moins narratif et plus introverti que le précédent opus. La coloration chaude est toujours omniprésente, dès l’ouverture de Smierc ministra, et se décline davantage en ballades de clair de lune, au croisement des deux routes confidentielles de You are the Roads et Le Festin, avant de reprendre le chemin plus rythmé de Kosaka. Tout dépend de la destination et du voyage. Como es que es. Par conséquent, L’Orchidée d’Hawaï est souvent sur de nouveaux sentiers pour éprouver les langues vernaculaires, qui sont, au fil des titres, espagnole, polonaise, italienne ou anglaise, et enrichir son flot instrumental ondoyant et glissé. C’est comme Fonzie : c’est cool.
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spacejunk
neau
Texte : M. Gueug
Il existe, de plus en plus, une sorte d’hommes en avance sur leurs excréments, nous dit René Char. Qu’à cela ne tienne, Spacejunk loue la femme.
a À prendre le Grenoble ante-2003, son serpent, son dragon, ses montagnes et ses cris, il semble qu’il y manquait quelque chose d’essentiel. Un espace en adéquation avec l’environnement direct de la capitale des Alpes, ce tourbillon résultant de la fusion entre une nature à la face monstrueuse et l’histoire de ces hommes luttant précisément contre cette dernière. Le SpaceJunk Grenoble sera ce lieu, faisant la part belle à l’émanation artistique des sports de glisse : la Board Culture, résurgence symbolique de la complicité entre homme et nature. Le porteur du projet et manager general Jérôme Cats, a réussi son pari : faire se rencontrer des plasticiens rarement exposés en France et un public jeune considérant les portes des galeries et autres lieux d’exposition comme autant de passages vers un monde d’ennui et de moues dubitatives. La prochaine exposition en est une nouvelle confirmation.
Plus Colombine qu’Arlequin
+d’infos : www.spacejunk.tv Du 23/04 au 6/06 : Exposition Girls by Girl’s 3 Du 11/06 au 25/07 : Exposition KiltrV-Chili Visuel : Mizzo Babybully
Il s’agit de réactualiser la problématique de Michel Sardou, théorisée en 1981, à savoir : qu’est-ce qu’être une femme ? Et, surprise, la réponse contraste avec la réflexion évoquée plus haut. Girls by Girl’s regroupe 5 artistes (femmes) qui n’ont de cesse de fêter la beauté imparfaite des femmes, de ces corps qui, sans défaut, seraient des montagnes sans crevasses, sans intérêts. On sent alors ici un cousinage avec les nouveaux surréalistes et Mark Ryden, là une réappropriation des canons de la beauté à la manière d’un Albrecht Dürer, ou plus près de nous, de Miss Van. Mi-Pandore, mi-Marie, les femmes présentées ici ont cette beauté que seul procure le doute. Mizzo (Suisse), Sofia Maldonado (PortoRico/NY), Carole Bielicki (France), Dashenka Prochazka (Rép. Tchèque/Suisse/Australie) et Caia Koopman (US) exposeront pour ce troisième hommage à la féminité orchestré par le Spacejunk de Grenoble. L’association Keep a Breast, dévouée à la prévention du cancer du sein, s’invite cette année afin d’allier éthique et esthétique, et offre aux artistes d’utiliser un buste de femme en plâtre pour y apposer leur vision du monde. Planche de salut de la Board Culture en France, Spacejunk offre un regard unique sur la création naissante en France, ou comment saborder le navire de la culture légitime sur les eaux tumultueuses de l’art graphique.
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the bewitched Texte : G. Jallut
Moins nombreux qu’I’m From Barcelona mais 5 fois plus qu’Herman Düne, The Bewitched est un groupe qui compte.
aa Reims. Le champagne, la cathédrale, Yuksek & Brodinski. C’est réducteur. Il y a 2 ans, une multitude de musiciens du cru décide de se rassembler pour un concert. Magie, le résultat est alchimique. Le collège s’affine, et devient officiellement le longuissime The Bewitched Hands on the Tops of our Heads. 35 lettres et 7 membres pour un groupe trésor. 4 auteurs-compositeurs et autant d’influences musicales que de têtes, ce qui explique les univers très variés de leurs chansons. Maelström de pop, de psychédélisme, de folk, voire de fanfare, il y a tous les éléments indiscutables du mélange des genres : tambourin pour le côté hippie, guitare sèche pour la folk, de nombreuses voix en harmonie pour le côté Beatles ou A Silver Mount Zion. Leurs références sont anglosaxonnes, leurs textes en anglais, et on ne saurait qu’ils sont rémois, on les jurerait américains du Nord. Pas poseurs pour un sou, le groupe est tout en spontanéité. Parfait de bonne humeur entraînante en live, ils assument préférer en studio une prise moins carrée techniquement mais où il se passe quelque chose, qu’une autre parfaite mais plate comme une récitation d’écolier ou un discours d’inauguration. The Bewitched a l’adresse de conférer à ses enregistrements un bon goût de live.
CLAP HANDS
+d’infos : www.myspace.com/ handsbewitched 18/07 au Montreux Jazz Festival avec The Bewitched Hands Yuksek Birdy Nam Nam Simian Mobile Disco
Si le groupe a encore l’air de secret bien gardé des amateurs de pop, il navigue pourtant de façon surprenante entre les eaux profondes de l’undercover et les courants chauds et porteurs de la tendance. Inversant le processus bien établi des adaptations par des artistes electro de tubes pop, funk ou disco, The bewitched métamorphose le hit Tonight de leur concitoyen Yuksek en folksong redoutablement bien troussée. Premier coup d’éclat médiatique. Vainqueurs hivernaux du concours CQFD des Inrocks, ils enchaînent également de remarquables et remarquées prestations scéniques durant The Great Escape de Brighton et aux Transmusicales de Rennes, entre autres. Managés par Manu Barron, patron du Social Club, ils signent enfin chez April77 Records, fournisseur rock et grenoblois de fripes et de bonne musique qui s’occupe également des très recommandables The Last Rapes Of Mr Teach. Avec d’aussi bienveillantes mains posées sur leurs augustes têtes, et l’admirable fraîcheur que dispense le groupe au fur de ses prestations et à mesure de ses enregistrements, impossible d’échapper à l’ensorcellement.
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s e n i l l o c t p e les s Texte : J. Tourette
Audacieux et original, le festival des 7 collines célèbre début juillet sa 15e édition. Des exigences de pluridisciplinarité maintenues et une programmation étoffée : c’est à SaintÉtienne, et ça rayonne bien au-delà.
aa Le point de départ était la démonstration que la création émergente et contemporaine bouillonne dans toute l’Europe. Aujourd’hui c’est un point d’honneur. D’année en année, le festival des 7 collines a cherché à attiser ces pulsions du spectacle vivant, en favorisant la diversité des disciplines et le décloisonnement des pratiques artistiques. Chercher à montrer du neuf, à sortir des canons usuels ou des scènes ronronnantes, faire place à l’inédit. L’audace appelle l’audace : « nous nous sommes naturellement portés sur des artistes qui, sans être dépositaires de discours formatés, réinventent des codes, des points de vue, pour finalement nous livrer des œuvres audacieuses et pertinentes. » Pour Jean-Philippe Mirandon et l’équipe du festival, le choix de la programmation s’appuie sur des artistes profondément engagés dans leur art, qui réinventent le spectacle vivant. Créer la surprise, à travers des rencontres pluridisciplinaires internationales, riches et insolites dans les domaines de la danse, de la performance, du cirque et du théâtre.
NICE TO MEET YOU
+ d’infos : Festival des 7 collines 01/07 au 10/07 Saint-Étienne Danse, cirque, musique, théâtre, performance www.festivaldes7collines.com
En matière d’exception, l’édition 2009 ouvre des voies prometteuses. En danse, une rencontre attendue Saint-Étienne/Berlin, avec quatre groupes de danseurs et chorégraphes français et allemands autour de la création inédite Nice to meet you, qu’ils devront réaliser en une semaine seulement ; ou encore la poétique aérienne de Mette Ingvarsten et Jefta Van Dinther, quittant alternativement le sol en trampolinant sur In the air. L’espace public sera aussi le cadre de performances, avec les installations mouvantes Bodies in urban spaces du chorégraphe autrichien Willi Dorner : des sculptures humaines qui se fondent dans la ville, se figent un instant en un bloc compact et reprennent leur route. Toujours à l’extérieur, un grand chapiteau sera dressé pour accueillir les circassiens de la compagnie Baro d’Evel et leur acrobatique Sort du dedans. Au Théâtre Mimard, le collectif Ildi ! eldi dévoilera Vice Versa, histoire pleine d’humour adaptée du sulfureux Will Self. Et bien d’autres gâteries, comme des films inédits d’Andy Warhol ou le concert inaugural de Rioka Traoré. Bref, un événement très riche, qui peut plastronner sans rougir aux côtés de manifestations pluridisciplinaires internationales renommées, telles que le Spielart Festival de Munich ou le Kunsten Festival des Arts de Bruxelles.
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PROGRAMME PARTENAIRES PASS KIBLIND LES ATELIERS* l Claus Peymann l 26/05 > 05/06 Trois pièces de Thomas Bernhard, mises en scène par Yves Charreton : Claus Peymann quitte Bochum et va à Vienne comme directeur du Burgtheater, Claus Peymann s’achète un pantalon et va déjeuner avec moi et Claus Peymann et Hermann Beil sur la Sulzwiese. Trois fables mordantes, sous la forme de farces poétiques, qui ironisent sur le monde théâtral et ses rouages. Car ce Claus Peymann est bien réel. Metteur en scène, il a permis au dramaturge de monter sa première pièce, en 1971. En 1988, il est complice du scandaleux Place des héros, diatribe acerbe sur l’hypocrisie autrichienne, qui prend la forme d’une commémoration de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie. Cet individu devenu personnage témoigne d’une tendance qu’a manifestée régulièrement Thomas Bernhard : placer ses amis au cœur de ses récits.
INFORMATION Claus Peymann De Thomas Bernhard Mise en scène : Yves Charreton Avec : Stéphane Bernard, Yves Charreton, Edwige Morf
* Genre : Théâtre / 5 rue Petit David - Lyon 2e / www.theatrelesateliers-lyon.com
POINT DU JOUR* l Max Gericke ou Pareille au même Un fait divers allemand : lors de la grande crise économique des années 20/30, une jeune allemande décide de prendre l’identité, donc le sexe, de son mari qui vient de mourir, pour le remplacer à son poste de travail afin de subvenir aux besoins de sa famille. Quand Michel Raskine découvre la biographie théâtrale de Max Gericke, il sait aussitôt que cette histoire est pour lui et pour sa comédienne égérie Marief Guittier, le double rôle clownesque et tragique de Ella/Max Gericke. Le 4 juin 1984, Marief Guittier donnait la première représentation de Max Gericke ou Pareille au même, première pièce de Manfred Karge, écrite en 1982, et première mise en scène de Michel Raskine. À l’occasion de ces Nuits de Fourvière 2009, seront données les 241e, 242e et 243e représentations du spectacle.
l 23 > 25/06 INFORMATION Max Gericke ou Pareille au même de Manfred Karge Texte français : Michel Bataillon Mise en scène : Michel Raskine Avec Marief Guittier Représentations au théâtre Le Point du Jour, dans le cadre des Nuits de Fourvière 2009 Réservations aux Nuits de Fourvière 04 72 32 00 00
* Genre : Théâtre / 7 rue des Aqueducs - Lyon 5e / www.lepointdujour.fr
NTH8* l Arthaud (Un certain état de fureur) Six acteurs, une infirmière, du son produit par des machines et les acteurs, des fulgurances de mots, un espace labyrinthique (lieu de mémoire et de futur). Ces visions, ces rêves se concrétiseront avec Véronique Dubin, Catherine Laval, Stéphane Naigeon, Juliette Fernet, Matthieu Grenier, Baptiste Jamonneau, Laetitia Lalle Bi Benie, Aurélien Serre, Annie Vey, le Groupe MOI (Vincent Delpeux, Bertrand Saugier, Yoann Tivoli). D’après les textes d’Antonin Artaud (Editions Gallimard) suivants : Pour en finir avec le jugement de Dieu, Van Gogh, le suicidé de la société, Conférence du Vieux Colombier, Le Pèse-Nerf, L’Ombilic des limbes et Le Théâtre et son double.
l 02 > 04/07 A voir également Muzz en fêtes 2009 - L’Esprit des villes - Festival des arts et de la chanson aux Etats 25/06 : Lulu & La Sainthomas Soirée d’ouverture à 18h30 - Musée urbain Tony Garnier (Lyon 8e) 05/07 : Koumekiam, Karimouche, Meï Teï Shô Concert gratuit à partir de 19h place du 8 mai 45 (Lyon 8e) www.myspace.com/muzzenfetes
* Genre : Théâtre / 22 rue du Commandant Pégout - Lyon 8e / www.nth8.com
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L’IRIS* l Stage de Théâtre l 02 > 11/07 L’école du Théâtre de l’Iris propose une formation régulière aussi bien que des stages qui s’adressent à des types de publics, de personnalités, d’âges et d’horizons sociaux et professionnels très divers. Pour le débutant comme pour celui qui se perfectionne, ce stage répond à deux motivations bien distinctes : la découverte d’un plaisir enrichissant pour un bon épanouissement personnel ; l’acquisition de bases solides permettant d’évoluer vers le métier de comédien. Il est animé par les comédiens de la Compagnie de l’Iris (Béatrice Avoine, Caroline Boisson, Hervé Daguin, Emilie Guiguen, Martine Guillaud et Didier Vidal), sous la direction de Philippe Clément, metteur en scène, comédien, enseignant en charge de la classe CEPIT de Villeurbanne.
INFORMATION Programme du 2 au 11 juillet > Les 2 et 3 juillet (travail collectif) de 10h à 12h : échauffement, techniques physiques de 14h à 18h : improvisations libres et dirigées > Du 4 au 11 juillet inclus (relâche le 5 juillet) / de 10h à 12h : échauffement, techniques physiques / entre 12h et 18h : 3 heures de travail d’interprétation de texte en sous groupes (scènes issues des répertoires classique et contemporain) / de 18h à 21h : improvisations libres et dirigées Stage accessible à tous à partir de 15 ans Renseignements et inscriptions (jusqu’au 30 juin 2009) au 04 78 68 86 49
* Genre : Théâtre / 331 rue Francis de Pressensé - Villeurbanne / www.theatredeliris.fr
LE TOBOGGAN* l Têtes dans les nuages l 09 > 10 La saison 2009/2010 du Toboggan rassemble pas moins de 12 créations qui se répartissent en 8 spectacles de théâtre, 7 spectacles de danse, 4 spectacles de musique, 5 spectacles familiaux et 3 spectacles multidisciplinaires. Cette prochaine saison fait donc la part belle à la création ! Les artistes sont là pour apporter un peu de légèreté dans nos vies quotidiennes : ils nous mettent la tête dans les nuages. Mais l’équipe du Toboggan, elle, a gardé les pieds bien sur terre en proposant des tarifs en baisse pour tous les spectacles, que cela soit dans le cadre d’une place prise en isolée ou dans le cadre d’un abonnement. Par ailleurs, un tarif très préférentiel a été créé : 8 € la place pour les jeunes de moins de 26 ans (étudiant ou pas), pour les bénéficiaires du RMI et pour les demandeurs d’emploi, quel que soit leur âge.
INFORMATION Renseignement au 04 72 93 30 00 ou sur le site : www.letoboggan.com
* Genre : Théâtre + Danse / 14 avenue Jean Macé - Décines / www.letoboggan.com
LA RENAISSANCE* l Têtes en fête l 09 > 10 Temps fort de la saison prochaine : Tempo Cabaret. Un festival de cabaret unique en France, de la chanson à l’opéra, de Berlin à Montmartre, avec des artistes de tous horizons passionnés et engagés. Avec l’Opéra de Lyon, plus qu’une collaboration, c’est une complicité qui permet de créer The Tender Land, un opéra d’Aaron Copland, œuvre exceptionnelle et peu jouée. De nouvelles têtes avec Les Nouveaux Caractères qui arrivent en résidence : de jeunes musiciens surdoués, fous de musique baroque, prêts à toutes les expériences théâtrales pour la faire partager. Seront invités aussi le Musée des Confluences et son festival [Label] Nature, Ionesco, Molière, Shakespeare, Rameau, Le Barbier de Séville, Bruno Putzulu...
INFORMATION En tout vingt et un spectacles à s’offrir sans modération à des prix tout doux (5 spectacles à partir de 55 €). Abonnements à partir du 2 juin 2009 Renseignements/réservation : 04 72 39 74 91 www.theatrelarenaissance.com
* Genre : Théâtre / 10 rue Orsel - Oullins / www.theatrelarenaissance.com
HOT CLUB DE LYON* l MOIS DE JUIN l EN JUIN LES CONCERTS DE JUIN 02 - Slam Sensible Session #2 : Lee Harvey Asphalte Live (Slam & Jam) 03 - Flagada Stompers (New Orleans) 04 - Big Band De Francheville (Standards) 05 - Medjlis (Trio Franco-Arménien) + Poupee Mobile (Electro) 06 - Trimostat 7 (Swing) 09 - La Ruche Fait Son Jazz (Moderne) 10 - Jerome Broyer Trio (Jazz Electrique) 11 - Sweet Mary Cat Invite Barbara Widmer & Tony Taylor (New Orleans) 12 - Captain Flapscat (New Orleans) 13 - A Bras Ouverts, Main Coupee (Lecture Musicale Expérimentale) 16 - Trio Lisa (Jazz Vocal) 17 - Lyon Washboard (New Orleans) 18 - Tante Agathe’s (Country - Bluegrass)
19 - Blue Naphtaline (Dixieland) 20 - The Flail (New York Sound) 23 - Jean-Charles Demichel Trio (BeBop) 24 - Hot Club Afrobeat Orchestra (Hommage A Fela) 25 - Sauvage Centrale (New Orleans) 26 - Mmc & His Jazzmen (Hard-Bop) 27 - Carte Blanche A Jon Boutellier (Bop)
* Genre : Musique / 26 rue Lanterne - Lyon 1er / www.hotclubjazz.com
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MARCHÉ GARE* l Fête de la musique l 21/06 Le Marché Gare/MJC Perrache et le Projet Bizarre ! s'associent pour un temps fort dédié à la culture hiphop. Sur un plateau : la place Carnot, lors de la Fête de la Musique, le 21 juin de 17h à 23h30. L'occasion de défendre l'exceptionnelle richesse des cultures urbaines sur le territoire lyonnais, avec une large programmation associant des pointures de la scène locale, des projets encore trop méconnus ou marginalisés, et des groupes issus d'ateliers locaux. La diversité et l'ouverture seront de mise, avec rap, beat-box, slam, scratch, etc. Ces artistes viendront de l'ensemble de l'agglomération : Lyon, Villeurbanne, Rillieux, Vénissieux, et plus loin encore. Ça n'arrive pas tous les jours, alors profitons-en !
INFORMATION Seront présents aux festivités musicales : Experimental // Racines Carrées // Le Songeur // Libre Penseur // Alarme // Guiblarson // H Level // Clyde & Studio 404 A voir également 04/06 : Carmen Maria Vega + Evelyne Gallet 05/06 : Reggae Explosion Part 6, avec Queen Omega + Sound System Reggae 13/06 : Tek No Vice II, avec Julian Jeweil, Djamency + Guests
* Genre : Musique / 34 rue Casimir Perrier - Lyon 2e / www.marchegare.fr
EPICERIE MODERNE* l La Guinguette l 03/07 Pour la troisième édition, l’Épicerie, en partenariat avec le Centre social de Feyzin, installe sa guinguette pour fêter les vacances autour d’un verre en famille, entre amis et voisins… Cette année, sur le thème des années 50, la Guinguette propose à partir de 17h des animations et des jeux pour enfants (jeux de quilles, cassetout, marelle) à l’ombre des arbres, accompagnés d’un marchand de glaces et de barbe à papa. À 19h, apéro dans les transats animé par du théâtre, de la danse et une grande chorale sixties. À 20h, ouverture du bal avec Evelyne Gallet et Yasmina accompagnées de leurs musiciens pour un répertoire des années 50’s, 60’s… Chemises à carreaux et jupettes à pois seront de rigueur pour revivre la formidable richesse de ces années « fureur de vivre ».
INFORMATION 17h00 à 23h30 Terrasse et scène sous les lampions Entrée libre Animations, concert, ciné plein air À partager en famille
* Genre : Musique / Place René Lescot - Feyzin / www.epiceriemoderne.com
LE Clacson* l Clacson Résidence l TOUTE L'ANNÉE Kesako la résidence ? Comme son nom l'indique, c'est un peu la deuxième maison des musiciens, un lieu de travail, d'expérimentation, de répétition, de création. Pendant trois ou quatre jours, les groupes posent leurs instruments sur la scène du Clacson et travaillent en condition scénique sur différents aspects d'un concert : le son, la lumière, la vidéo, la mise en scène, etc. Invisible pour le public, ce moment est néanmoins important dans la préparation des spectacles. C'est également un moment privilégié d'échanges et de conseils avec l'équipe de la salle. Pour rappel, Le Clacson accueille tous les mois un groupe en résidence.
INFORMATION Dossiers de candidature disponibles sur www.clacson.fr, rubrique « Pratique - Résidence ».
* Genre : Musique / 10 rue Orsel - Oullins / www.clacson.fr
IAC* l Laboratoire espace cerveau l 19/06 > 16/08 Initié par l’artiste Ann Veronica Janssens et Nathalie Ergino, directrice de l’Institut d’art contemporain, ce projet se propose d’interroger, à partir du champ des expérimentations artistiques, les recherches pratiques et théoriques permettant de lier espace et cerveau. Interdisciplinaire, ce « laboratoire » rassemblera les réflexions et les expériences d’artistes, de scientifiques (neurosciences, astrophysique), de philosophes, d’anthropologues, de théoriciens et d’historiens de l’art. Il se développera par étapes jusqu’à l’horizon 2011. Lancement public de Laboratoire espace cerveau – Station 1, le jeudi 18 juin. Ce premier rendez-vous se poursuivra jusqu’au 16 août.
INFORMATION Lancement public : 18 juin 2009 à 19h Œuvres des années 60-70 : Anthony McCall, Carlos Cruz-Diez, Lucio Fontana, Julio Le Parc, François Morellet, Nam June Paik, Paul Sharits, Nicolas Schöffer James Turrell Container : Présentation du Cabinet en croissance d’Ann Veronica Janssens
* Genre : Exposition / 11 rue Docteur Dolard - Villeurbanne / www.i-art-c.org
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Institut Lumière* l François Truffaut l 02/06 > 14/07 L’Institut Lumière rend hommage à François Truffaut en présentant, du 2 juin au 14 juillet, l’intégrale de ses films : 21 longs-métrages, 3 courts et 1 documentaire. Cette rétrospective sera également l’occasion de fêter les 50 ans du premier film de Truffaut, Les 400 coups, et avec lui, l’apparition de la Nouvelle Vague. En parallèle de cet événement-phare, un cycle Douglas Sirk célébrera, du 5 juin au 14 juillet, les mélodrames flamboyants du cinéaste américain. Puis deux rendez-vous isolés viendront ponctuer ce mois de juin : un documentaire-fleuve magistral sur la Chine des années Mao, à travers l’œil de Michelangelo Antonioni et des intellectuels des années 1970 ; et la présentation par Philippe Garnier de The Last Picture Show, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre Freelance.
INFORMATION 02/06 au 14/07 : Retrospective François Truffaut 05/06 au 14/07 : Cycle Douglas Sirk 17/06 : Les Rendez-Vous Du Documentaire : La Chine D’Antonioni (1ère Partie) + Conférence par Corrado Neri 19/06 : Les Rendez-Vous Du Documentaire : La Chine D’Antonioni (2e et 3e Parties) 25/06 : Philippe Garnier présente… The Last Picture Show (La Dernière Séance)
* Genre : Cinéma / 25 rue du Premier Film - Lyon 8e / www.institut-lumiere.org
ZOLA* l Le Rendez-Vous des Reflets : FAUSTA l 10/06 Selon l’actualité cinématographique, les Reflets du Cinéma ibérique et latino-américain proposent dorénavant de découvrir des films hors festival, tout au long de l’année, dans le cadre des Rendez-Vous des Reflets. Premier rendez-vous avec l’avant-première de Fausta (La Teta asustada) de Claudia Llosa. Fausta est atteinte d’un mal étrange, transmis par ce que l’on nomme au Pérou « le lait de la douleur ». Elle vit en effet dans la peur, une peur héritée de sa mère, victime d’un viol. À la mort de celle-ci, Fausta devra affronter toutes ces peurs pour pouvoir renaître... La jeune réalisatrice péruvienne signe avec Fausta un deuxième film très intimiste, qui n’a reçu rien de moins que l’Ours d’Or au dernier Festival de Berlin.
INFORMATION Fausta (La Teta asustada) Avant-première Pérou - Espagne / 2009 / 1h33 / VOSTF Réalisation : Claudia Llosa Avec : Magaly Solier, Susi Sánchez, Efraín Solís A voir également 04/06 : No popcorn on the floor Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur Gaël Mocaer 18/06 : Pour un instant de liberté Projection suivie d’un débat animé par Forum Réfugiés. 27/06 au 03/07 : Fête du Cinéma
* Genre : Cinéma / 117 cours Émile Zola - Villeurbanne / www.lezola.com
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COMOEDIA* l Nanni Moretti l À PARTIR DU 22/07 Nanni Moretti va prendre le cinéma à bras le corps et s’occuper de tout : scénariste, dialoguiste, comédien, réalisateur et plus tard producteur, distributeur ou directeur de salle. Pour la première fois, les 3 longs-métrages qui attestent de ses débuts vont être accessibles sur grand écran. Avec Je suis un autarcique, réalisé en 1976, apparaît le personnage de Michele, son double cinématographié qu’il mettra en images dans une série de 5 films. Cette bobine établit également les bases de son style, qui se développeront deux ans plus tard dans Ecce Bombo et ses interrogations sur le cinéma italien de l’époque. Jusqu’à Sogni d’oro, qui sera le film de la transformation et de la libération. Cette programmation est complétée d’une session de courts et de documentaires. Et il n’y a que deux copies en France…
LES FILMS Je suis un autarcique (1976) El Bombo (1978) Sogni d’oro (1981) LES COURTS ET DOCUMENTAIRES La Cosa (1990) Le Jour de la première de « Close Up » (1994) Le Cri d’angoisse de l’oiseau prédateur (2002) Le Journal d’un spectateur (2006)
* Genre : Cinéma / 13 avenue Berthelot - Lyon 7e / www.cinema-comoedia.com
c c i i p p o o i i b b c c i i s s u mu m
Le biopic, contraction de biographical picture est le nouveau genre en vogue, et le film biographique ayant pour sujet une « star » de la musique tire plutôt bien son épingle du jeu. Texte: G. Jallut
+ d’infos Tougher Than Leather Sortie prévue en 2011 Notorious de George Tillman Jr. Sortie le 24 juin NWA Date de sortie encore inconnue
aaa S’il y a eu Lady sings the blues en 72 ou l’adaptation librement romancée de la vie de Janis en 79 (The Rose), le genre émerge véritablement dans les années 80 avec Amadeus, Bird ou Great balls of fire et gagne ses lettres de noblesses dans les années 2000 avec Ray, Last Days, Walk the line, La Môme, Control ou I’m not there. Hagiographie ou quasi documentaire, le biopic consacre son sujet, l’impose comme une figure historique importante voire majeure. Que cela soit significatif ou pas, il se trouve que jusqu’à cette année, peu de films furent consacrés aux stars noires de la musique. Tournant particulièrement remarquable, ce sont les stars du rap qui sont mises en avant. Presque quadra, il y a quelques années déjà que le Hip-hop est sorti de son ghetto : street artists aux secours de l’art contemporain, victoires de la musique, danse Hip-hop qui s’acoquine à la contemporaine, la culture de la rue transcende sa condition. Ne manquait que le cinéma, et la consécration via le biopic de légendes du Hip-hop comme figures populaires et artistiques. Sujets de choix, Notorious Big, Run DMC et NWA sont des éléments bien trouvés pour perpétuer la bonne vieille image de l’artiste torturé : nés dans un quartier pauvre et difficile, souvent dé-
cédés avant 40 ans, tués par balle ou morts du SIDA.
NIGGAZ WITH ATTITUDE
Adapté d’une enquête d’un journaliste, produit par P.Diddy et la mère du rappeur décédé, Notorious retracera l’aventure de l’énorme (à tout point de vue) Christopher Wallace, de son enfance de dealer de crack bon élève, figure de proue de la scène new-yorkaise et de la guerre east coast / west coast, à son assassinat jamais élucidé 6 mois après celui de son frère ennemi 2pac. L’un des scénaristes du film, Cheo Hodari Coker exploitera le filon en évoquant avec Tougher Than Leather le parcours du trio du Queens, Run DMC. Précurseurs du rap hardcore, du mélange rock/rap (ils sont au Rock and Roll Hall of Fame depuis cette année) ils furent les premiers artistes Hip-hop à signer un deal monstrueux avec une marque de sape. Enfin, produit par New Line Cinema, la veuve d’Eazy-E, Ice Cube et Dr Dre, un film racontera la brève mais mythique épopée de NWA, pionniers du gangsta rap imposant la west coast sur le devant de la scène mondiale. Paroles hyper violentes, label monté avec l’argent du deal, surveillance du FBI, pas besoin de rajouter de ressort romancé, tout est là.
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Robocop Vs Predator a En 1988, le Robocop de Paul Verhoeven patrouille dans une Detroit futuriste pour l’époque en dérouillant des voyous. En 2009, le Robocop de Julien Dumont patrouille dans Vaulx-en-Velin en dérouillant Predator. Tout part d’une Clio : un concours lancé par Renault auprès de vidéastes amateurs sur le thème de la course poursuite. Julien est recalé parce que son projet est trop professionnel. Désireux d’exploiter sa vidéo, il rencontre sur un forum deux passionnés un peu dingues qui ont récupéré les costumes originaux de Robocop et de Predator. Le court se mue en fan film – ces vidéos de fans amateurs qui réalisent des œuvres originales mettant en scène leurs héros – et passe de tocade à un projet quasi professionnel Depuis l’automne 2007, la ferveur et la débrouillardise des 3 énergumènes ont en effet entraîné avec elles une véritable équipe : cascadeurs, techniciens en effets spéciaux, compositeurs. Sans le sou, le réalisateur croix-roussien réussit le tour de force de faire parler de lui à la Metro Goldwyn Mayer et la 20th Century Fox, qui lui assure garder un œil sur ce long métrage qui sortira sous peu. A cœur vaillant…
+ d’infos www.robocopvspredator.com www.fanfilms.net
Bibliothèque numérique mondiale a On connaissait les efforts de Google Book Search et Europeana en matière de mise à disposition de livres via Internet. Depuis la fin avril, la Bibliothèque numérique mondiale produit gratuitement et en plusieurs langues un colossal contenu culturel documentaire, issu de pays et de cultures du monde entier. Le projet, lancé par l’Unesco à l’instigation de la Bibliothèque du Congrès américain, a pour louable but de permettre au plus grand nombre d’accéder aux trésors des grandes bibliothèques internationales et de développer le multilinguisme. Fonctions de recherche et de navigation en sept langues (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe), contribution des bibliothèques nationales et institutions culturelles d’Arabie saoudite, du Brésil, de Chine, d’Egypte, des Etats-Unis, de France, du Japon, du Royaume-Uni et de la Russie, la BNM recèle de pièces rares comme une peinture d’Afrique du Sud vieille de huit mille ans ou un roman japonais du XIe siècle. À noter pour le beau geste, le « concurrent » Google est contributeur financier à hauteur de 3 millions de $, quand le vilain Microsoft a, lui, déboursé 1 million.
+ d’infos www.wdl.org
erepublik
a Erepublik est un jeu en ligne gratuit d’une précieuse rareté. Il s’agit en effet d’une simulation géostratégique ou socio stratégique massivement multijoueur. Si le concept a l’air peu séduisant au premier abord, il se trouve pourtant qu’il réunit plus de 145 000 personnes de toutes nationalités. Le principe est simple, le joueur devient citoyen de son pays d’origine virtualisé et participe au développement de sa nation en choisissant une carrière économique, politique, militaire ou médiatique. Il faut ensuite débattre, voter des lois, gérer des entreprises et des marchés, ou partir en guerre… C’est la population qui fait la principale force d’un pays, et notre pauvre nation n’occupe qu’une lointaine 11e place au classement, loin derrière le top 3 Etats Unis / Indonésie / Hongrie (pays d’origine des développeurs du jeu). Cette faiblesse nous a d’ailleurs valu une tentative d’occupation d’une alliance USA, Royaume-Uni, Canada, Espagne et Suède ! En réaction, un site s’est mis en place afin de recruter des joueurs citoyens français et faire remonter la France au palmarès des pays qui comptent dans le monde.
+ d’infos www.erepublik.com www.ebabyboom.fr
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Texte : Juliette Armanet
NŒUD PAP Texte : Juliette Armanet
IL n’avait pas dit son dernier mot, et pour cause. IL revient en force, multicolore, débridé, toujours aussi... ailé. Rencontre exclusive avec la star chic et choc du moment : Johnny Butterfly alias Mr Nœud Pap’.
KIBLIND : Alors Johnny, bonsoir. JB : Bonsoir. KIBLIND : On vous croyait définitivement hors circuit, ou en tous cas, ringardisé à outrance, réduit à n’être porté que par André Rieux et ses congénères, et là, surprise, vous faites un vrai retour en force, on vous voit partout, vous êtes bel et bien réssuscité. (rires). JB : Ecoutez, vous parlez de résurrection, c’est un point de vue. Dans des carrières comme la mienne, il va de soi qu’il y a des moments plus forts que d’autres. Si j’ai vécu à l’ombre des projecteurs pendant un
moment, c’était aussi une forme de retrait, de moment où j’ai cherché à me recentrer un peu sur moi-même, à être vraiment « au coeur de mon noeud », comme j’aime à le dire... Aujourd’hui je m’assume, je me montre, je plais. C’est aussi ça, être un vrai professionnel. KIBLIND : Mmm certainement. Mmmm. Mais permettez-moi de revenir un peu sur cette incroyable épopée qui est la vôtre. On sait que vos débuts ont été pour le moins complexes, on sait qu’il y a eu cette gigantesque polémique autour de votre rapport conflictuel/passionnel avec la Cravate... On a parlé alors dans la presse d’une véritable guerre de
préséance. Pardonnez-moi de revenir dessus, mais je crois qu’aujourd’hui, tout le monde veut comprendre.... JB : Ecoutez.Je n’ai pas l’habitude de passer par quatre chemins. Mon histoire n’est pas une histoire comme les autres. J’ai toujours plus ou moins caché mes origines, par élégance. Ce que les gens ont toujours mal compris d’ailleurs. Que voulez-vous, quand on a été le fer de lance du dandysme, la mascotte de Baudelaire, de Mallarmé, la star du XIXe en somme, on a de quoi vouloir rester humble... KIBLIND : Mmmm. Oui. Mmmm. Mais pour parler de ce conflit avec La Cravate, à proprement parler....
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Pouvez-vous nous dire, aujourd’hui, ce qui s’est réellement passé ? Je pense qu’il est temps que tout le monde puisse connaître la vérité vraie. JB : Ecoutez, soyons directs. Je crois que je suscite malgré moi la jalousie. Voilà. Ce que je peux comprendre quelque part. En ce qui concerne Mademoiselle Hortense de La Cravate, l’intrigue est simple, et je n’en cacherai pas les soubresauts. Je suis réputé pour ma classe légendaire, je ne ferai pas défaut à mon pédigré. Pour tout vous dire, je crois qu’elle n’a pas supporté cette fameuse soirée de 1904, où je suis devenu ce que je suis à l’heure actuelle, un King de la classe. Cette soirée à la Scala de Milan, lors de la représentation de Madame Butterfly, (qui est entre nous soit dit un somptueux opéra), oui, cette soirée où je suis véritablement entré dans le monde, où je suis devenu l’incontournable, l’indomptable, l’inégalable Nœud Pap’ : Johnny Butterfly. Tout le monde s’en souvient. C’est le véritable début de ma carrière. C’est aussi le début de la guerre avec La Cravate. Je crois, oui, je crois que tout s’est joué à ce moment-là. KIBLIND : Han. Han. Oui. Mais foncièrement, parlons vrai, Johnny. On vous a qualifié d’imposteur, d’Ersatz, de vulgaire doublure. La Cravate a réclamé des droits, vous avez été en procès. C’est une histoire lourde. Racontez-nous. JB : Ecoutez. Elle a menti. Elle a toujours menti. Elle a estimé que je l’avais copiée, volée. Pourquoi ? Elle n’a pas supporté d’admettre que oui, je suis allé plus loin qu’elle dans mon
audace ! Que je me suis enroulé, que j’ai voulu nouer une intrigue digne de ce nom vestimentairement parlant... Son intrigue à elle n’était qu’un vulgaire bout de tissu droit vaguement attaché, Monsieur ! Alors oui voilà, Madame se réclame d’un régiment Croate du XVIIe (les Royal Croate, devenus ensuite les Royal Cravate lors de leur arrivée en France...), Madame que l’on baptise Cravate officiellement en 1651, Madame qui, de par son origine croate, était rouge au départ et qui très vite devient pâlement blanche au cou des aristocrates, Madame se réclame de l’Histoire Monsieur ! Voilà ! Elle me prend pour un nouveau riche tout simplement parce qu’elle a deux siècles d’avance sur moi ! Mais moi, j’ai inventé ce à quoi elle n’avait jamais pensé ! J’ai inventé le papillon, Monsieur, le sublime, l’inénarrable papillon ! Un nœud d’une complexité fascinante, un noeud digne, subtil, génial ! Je ne suis pas un ersatz, Monsieur, je suis un original, et nul ne saura me détrôner !
noeud », chez Alexis Labille, un jeune créateur de Lyon qui vous a relooké... Vous ne vous arrêtez plus, vous êtes multicolore, gigantesque, en badge, en serre-tête, sur les chaussures, les sacs, les bijoux... Vous avez conquis les hommes, et les femmes... Jusqu’où irez-vous Johnny Butterfly ?
KIBLIND : Mmmm. Ah, Johnny, toujours à fleur de peau... Une histoire qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Mais, Johnny, aujourd’hui c’est effectivement votre heure de gloire. Votre légende vous poursuit et vous propulse même très très loin... Vous avez été en effet porté par Donald Duck, Groucho Marx, Hercule Poirot, James Bond, Winston Churchill, vous avez été le fer de lance des Chippendales et des Pink Panthers, et récemment, n’ayant pas froid aux yeux, vous êtes parti en croisade chez Dolce & Gabbana en version satinée, chez Moschino, très baroquisé, chez Chanel en « maxi-
KIBLIND : Johnny, merci, du fond du coeur ! Tout le monde vous a vu à Cannes récemment ! On vous suit tous de près... N’oubliez pas de prendre des vacances, et à très bientôt !
JB : Ecoutez. J’irai jusqu’où le nœud m’emportera. Je suis ravi d’avoir pu acquérir aux yeux du grand public mes lettres de noblesse, car je revendique aussi ce côté populaire, je revendique ce relooking, je n’ai pas peur d’appartenir à mon siècle. Dandy je fus au XIXe, fashion je serai au XXIe. Je suis un papillon, qui se déplace au gré des vents, mes ailes m’entraînent. Je suis léger comme l’air, et mutin comme le feu. J’habille un rien, et l’on me déshabille en un rien de temps. Et pour finir, je tiens officiellement à dire que je suis prêt à recevoir Hortense de La Cravate quand elle le souhaite, publiquement, pour une explication en bonne et due forme.
JB : Ecoutez. Merci.
Quelques bonnes adresses pour des Nœud Pap branchés ! www.laurentdesgrange.com www.studiohomme.com www.vschoepfer.com
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CRÉDITS CAHIER MODE Marques 12.72 // www.12-72.com1 7 for all mankind // www.7forallmankind.com2 Ash // www.ashitalia.com Atsuro Tayama // www.quartier-general.com Commune de Paris // www.communedeparis.fr Eastpak // www.eastpak.com Francisco Van Benthum // www.franciscovanbenthum.com Hoon // www.hoon-paris.com Levi’s // http://eu.levi.com Lutz // www.lutzparis.com3 Pring // www.pringparis.com Sandrina Fasoli // www.sandrinafasoli.com Sebago // www.sebago.com Seven Dice // www.sevendice.com The Kooples // www.thekooples.com4 Thuong Dinh // www.thuongdinh.fr5 SELECTION DE POINTS DE VENTE 1 Le Village // 9 place des Eaux vives, Genève 2 7 for all mankind // 223 rue Saint-honoré, Paris 1 3 Picibi // 11 rue de la Madeleine, Genève` 4 The Kooples // 41 rue Brest,, Lyon 2 5 Sneakers Chic // 10 rue Joseph Serlin, Lyon 1
merci ki
CHRONIQUE DU KI 82
Texte: M. Sandjivy Illustration: S. Bournel
aa Je vous dis « bye ». Ça veut dire « ciao » en anglais. Annoncer à un collaborateur que sa rubrique sera supprimée n’est jamais facile. D’où l’importance d’avoir un Directeur des Ressources Humaines dans votre entreprise. C’est lui qui se tape le sale boulot ! Dans une PME ou TPE ça sera le directeur lui-même. Ça tombe bien : c’est un ami ! La tendance RH, elle est dans le Nord de l’Europe, chez nos voisins scandinaves. On vous parlera de « 360 », de « feedback en flux RSS », « autoévaluation de la performance », etc. En France, on préfère vous dire que c’est bien toute l’année. Critiquer ? Surtout pas, ce serait faire de la politique. Et puis de toute façon, on n'aime pas ça la critique. Pause dico : « Critique : qui donne un jugement, une appréciation ».
Et c’était bien ce que j’étais censé faire dans ce magazine. Alors on va reprendre les fondamentaux. Chez Kiblind, on aime bien les lunettes, que je ne vais pas décrire parce que vous portez les mêmes de toutes façons… si vous faites partie de l’intelligentsia culturelle artistique métropolitaine. On aime bien les chemises à carreaux, être plus ou moins mal coiffé et barbu ; on aime bien les concepts et l’art graphique. On écrit des articles au contenu intéressant, il faut le souligner, et à la qualité de style aléatoire, mais ça c’est bien car après vous pouvez dire : « j’aime beaucoup les articles de Untel », et c’est classe. En revanche, on n'est pas très forts en Management et en Ressources Humaines, mais c’est normal car on travaille dans les pentes de la CroixRousse, là où on parle d’art et de vie. Ce jour-là, je ne portais toujours pas de costume lorsque je suis arrivé au restaurant… - Non mais tu vois, Kiblind va devenir national et il faut qu’on change le contenu. - Euh, ouais ok… - Et donc, tu vois, ta chronique, on la supprime. - … ?! - Non mais tu comprends, ton style est super mais ton contenu, on n'a jamais été fans. - Mais, pourtant… - T’inquiète pas, on te trouvera autre chose. Tu connais Rue 89 ? - Ouais, ouais… Bon j’y vais là, j’ai la dernière chronique à écrire. Ma petite entreprise connaît la crise, Kiblind devient mondial avec un tirage de 3 millards et moi je me barre en Suède pour écrire à propos de meubles pratiques à construire. Je vous dis bonnes vacances, si vous en avez. Je vous dis pas à l’an prochain. Je vous dis « ciao », ca veut dire « bye » en italien. Kiblind c’était bien et c’est déjà pas mal. a