Entre mer et étangs

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S I X M I L L E S E N M E R , Q UAT R E PA S À T E R R E

s g n a t é t e r e Entre m SAINT-CYPRIEN • CANET-EN-ROUSSILLON SAINTE-MARIE-LA-MER • PORT-BARCARES • PORT-LEUCATE PORT-LA-NOUVELLE • GRUISSAN • NARBONNE-PLAGE GRAU-DE-VENDRES • VALRAS

gratuit


Le Grand Narbonne, l’Instant Méditerranée.

OFFICE DE TOURISME DE FLEURY 9, Boulevard Général de Gaulle 11560 Fleury d’Aude Tél. 04 68 46 61 31 www.otfleury.com

OFFICE DE TOURISME DE GRUISSAN 1, Boulevard Pech Maynaud 11430 Gruissan Tél. 04 68 49 09 00 www.gruissan-mediterranee.com

OFFICE DE TOURISME DE NARBONNE 31, Rue Jean Jaurès 11100 Narbonne Tél. 04 68 65 15 60 www.mairie-narbonne.fr

Crédit Photos : Nomah - Agence : Pavillon noir

Partez à la conquête d’un grand territoire.


Quatre ans c’est court ! Seulement trois numéros avant que ce petit dernier soit déposé dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept éditorial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », second compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui naviguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les bateaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale. Bientôt sur web-mobile ! L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

Baie d’Aigues-Mortes

De Saint-Loup à Saint-Clair

Adminsitration, service commercial : direction@cabotages.fr Alain Pasquet, directeur de publication, directeur commercial Julia Chaine, secrétariat commercial et web : contact@cabotages.fr Thierry Dutto, partenariat publicité Méditerranée : thierrydutto@cabotages.fr Patrick Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : contact@cabotages.fr

Alain Pasquet

Julia Chaine

Thierry Dutto

Patrick Faure

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 3

Alain Pasquet, Christophe Naigeon

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Delta du Rhône De Couronne à Croisette De Croisette à Sicié

Entre mer et étangs

Pyrénées-sur-Mer

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cockpit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un outil spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météorologique, chacun pourra trouver les moments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Méditerranée. Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Toulon grande rade

La côte des Maures De Giens au Cap Nègre

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €). Cabotages est édité par Bastaque Éditions 16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

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Rédaction : redaction@cabotages.fr Christophe Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chef Emma Chazelles, rédactrice navigatrice Guy Brevet, rédacteur navigateur Claude Roger, rédacteur navigateur Ont collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

bastaque editions

Christophe Naigeon

Emma Chazelles

Claude Roger

Guy Brevet

Fabrication, iconographie Emmanuelle Grimaud, maquette, infographie : studio@cabotages.fr Michel Léo Ménella, illustrateur Site web www.cabotages.fr Claude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : claude@cabotages.fr Imprimerie : Tugrupografico - Espagne Encre : SunChemical Certified ISSN : 1969-3206 - Dépôt légal Juin 2010

Emmanuelle Grimaud

Michel Léo Ménella

Claude Despretz


s g n a t é t e r e m Entre Saint-Cyprien

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Sommaire

Naviguer en Méditerranée Les ports : nouveaux rôles ? La sécurité selon d’Aboville Météo : qu’est-ce qui est utile ? Transportables, la solution ? Les sémaphores veillent Tortues et requins Rando palmée : conseils d’un pro Redoutables oiseaux pêcheurs Peintres officiels de la marine Bateaux et navigation des Romains Bibliothèque de bord / Jeux

p.26 p.28 p.30 p.32 p.34 p.36 p.38 p.40 p.42 p.44 p.46 p.50

LE CANIGOU MASSIF DES ALBÈRES 4 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


Valras-Plage Grau-de-Vendres Narbonne-Plage Gruissan

Port-la-Nouvelle La Franqui CAP LEUCATE Port-Leucate Port-Barcarès Sainte-Marie-la-Mer Canet-en-Roussillon Saint-Cyprien

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 5

L

’aménagement de la côte sableuse de l’embouchure du Tech à celle de l’Hérault a eu pour principe de concentrer l’habitat balnéaire autour de grandes marinas afin de protéger les grands espaces de nature que sont les zones humides de l’arrière-côte. Une croisière le long de ce trait de sable n’est pas aussi monotone qu’on le dit parfois en Provence. Le décor de fond y est souvent magnifique et les richesses naturelles immenses. L’amphithéâtre constitué par les Corbières, le Canigou et les Albères, au cœur duquel s’étendent les vergers de la plaine du Roussillon est un condensé de nature. L’étang de Canet, acquisition du Conservatoire du Littoral, s’emploie à ralentir son comblement et à protéger une espèce venue d’Espagne : la talène sultane. Les bouches du Tech dont la physionomie est changeante, notamment après la grosse crue de 1940, constituent une réserve naturelle où est présent le lézard ocelé, le plus gros de France. L’étang de Vendres, ancienne boucle de l’Aude envasée, est

aujourd’hui quasiment ­envahi par les roseaux. L’étang de Pissevaches où se rencontre l’Ibis sacré, se mêle aux basses plaines de l’Aude où niche la célèbre Pie Grièche à poitrine rose. Au coucher du soleil, entre étangs, terre et mer, les horizons s’estompent. Au loin la colline allongée de l’Oppidum d’Ensérune cache le très étonnant étang de Montady, drainé et asséché au XIIIe siècle de curieuse façon : il ressemble à une roue de bicyclette ! Le Massif de la Clape étend sa silhouette osseuse et ondulée en bord de mer. Il recèle des trésors comme la Centaurée de la Clape, chardon n’existant qu’ici, et l’extraordinaire gouffre de l’Oeil Doux, regard vert sur la nappe d’eau douce souterraine du massif calcaire, né d’une grotte effondrée. A la retombée sud du massif, le village perché de Gruissan, annonce l’un des plus beaux étangs niché au pied des Corbières : l’étang de Bages, qu’on ne peut visiter qu’avec des bateaux de faible tirant d’eau. Alors, vous avez dit ennuyeux ?


Saint-Cyprien

Escales

Une escale pour tous les goûts

Un des plus grands ports de plaisance du littoral, des bassins gigantesques mais des marinas plutôt réussies, une réputation sportive reconnue, un attrait culturel confirmé par plusieurs musées, de larges espaces verts : Saint Cyp’ a de beaux atouts.

D

Saint-Cyprien

ernier maillon de la chaîne des ports de la côte sableuse du Languedoc-Roussillon, tout près des premiers contreforts rocheux des Pyrénées, Saint Cyprien se repère bien du large grâce aux grands immeubles en front de mer. Car les jetées qui délimitent un assez vaste avant-port où se trouvent la capitainerie et le poste de ravitaillement sur le terrain central, ne se détachent pas très bien. Deux bassins Nord et Sud, avec de larges cales de halage de part et d’autres de deux passes et entre, un grand terreplein et la capitainerie, accueillent les caboteurs dans un abri parfait par tramontane. Cas fréquent… GAGNÉE SUR LES MARAIS La petite activité de pêche au chalut et au lamparo accueillie au bassin Nord participe à l’animation de la station. Il rappelle aussi qu’avant les actuels 2.200 anneaux d’amarrage gagnés sur les marécages, le site a d’abord été un village carolingien de bord de mer dédié à Saint Cyprien.

d’aller flâner dans le vieux village. Cette dernière transformation du site a mis la touche finale à cette grande station balnéaire moderne qui se voulait être l’une des plus belles de la côte lorsque le projet fut lancé en 1967. Pari plutôt réussi car, à l’époque, associer grand port d’accueil pour la plaisance et marinas coquettes était plutôt novateur. Sans être d’une bouleversante beauté, l’ensemble est loin d’être un mur de béton et, au contraire, son architecture est très aérée. Le petit port du bourg d’Elne situé à cinq kilomètres de là dans les terres, a pu croître au fil successifs assainissements des marais inaugurés par les Templiers à partir du XIIe siècle. Les chevaliers du Temple entendaient y développer l’agriculture, la pêche et le commerce pour financer la Croisade. Après des hauts et des bas au cours de l’histoire, l’économie s’y est relancée au milieu du XVIIIe siècle sur la base de la morue, de l’huile et du charbon extrait du

DES ORIGINES ROMAINES

A

u Xe siècle, l’actuel Saint Cyprien, était une ancienne maison romaine : la Villa Sallix, appelée plus tard Villa Saulx, puis Villa de la Saussaie. La création du village débute vers 915, avec l’avènement de Charlemagne, l’instauration du système féodal et la multiplication des églises sous l’impulsion des Carolingiens. Le lieu sera dédié au martyr chrétien Saint Cyprien (200-258) évêque décapité à Carthage pour incitation aux troubles. Ce nom traversera les siècles, contrairement à d’autres villages qui ont changé d’appellation. L’histoire de Saint Cyprien se mêle à celle d’une petite ville, à 5 km dans les terres, Elne, nommée à ce moment-là Illibéris du Celte Illimberi qui signifie “colline au milieu des limons”. Amusant, les habitants d’Elne s’appellent encore de nos jours les Illibériens. À cette époque, la mer arrive jusqu’aux remparts d’Elne mais elle n’est pas assez profonde pour que les barques passent. On drague un chenal qui deviendra le canal d’Elne et Saint Cyprien devient ainsi le port d’Illibéris.

mont Canigou dans les Pyrénées toutes proches. À la fin des années 40, sur les ruines de la seconde Guerre mondiale, a germé l’idée d’un village de mer. Mais il faudra attendre les années 60 et l’arrivée des nouvelles populations venues d’Algérie pour que le projet prenne corps. Mais là, on changeait d’échelle ! UN PARI GAGNÉ Au fond du bassin Sud, un pont ouvrant donne accès aux marinas des Capelans qui accueillent les propriétaires de cette réalisation architecturale plutôt réussie. La lagune a été creusée dans un ancien étang en conservant des rives tourmentées et en ménageant une vaste île. Si c’est votre jour de chance, vous aurez peut-être une place à Port Soleil, Port du Ponant, Port au Prince ou Port d’Attache. Au sud et au fond, un Aqualand attirera petits et grands. C’est également dans cet ensemble des Capelans qu’on trouvera commerces et boutiques si on s’abstient (mais ce serait vraiment dommage…)

TERRE OU MER ? Saint  Cyp’  joue  délibérément la carte des sports terrestres et nautiques mais le farniente et le culturel sont plus que tolérés ! A vous donc de choisir pour profiter d’équipements remarquables de golf, tennis, football et même cheval pour aller un peu vers l’arrière-pays. La saison est riche en animations sportives avec d’authentiques champions. Sans oublier bien sûr les sports de glisse, favorisés par des brises thermiques musclées quand la tramontane est provisoirement un peu faiblarde. Pour libérer les parents, la station offre diverses prises en charge des “kids“ très à l’honneur ici. Et bien sûr le soir, casino, fête foraine et autres activités noctambules complètent la liste des possibles. Côté fêtes et culture, les choix d’artistes sont plutôt éclectiques. La réputation méritée d’ambiance sportive et familiale pas trop bétonnée fait de Saint Cyprien une excellente étape à l’aller ou au retour sur la route de l’Espagne et des Baléares. Claude Roger

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pas à terre

L

e classique petit train estival à roulettes, le “Saint Cyprien Express” qui part de l’office de tourisme permet de quitter la plage pour rejoindre le vieux village. Celui-ci propose plusieurs musées autour de thématiques diverses pour les esthètes. Les curieux s’arrêteront à la médiathèque Prosper Mérimée voir le programme des rencontres musicales et artistiques. Un arrêt à recommander : la visite de la collection privée de François Dénoyer qui rassemble des Maillol, des Chagall et autres Gromaire. Si vous avez loué un vélo sur le port, poussez jusqu’à Elne. Son cloître est mondialement connu. Il a été construit sur le modèle roman au XVIIe et XVIIIe siècle par les chanoines de la cathédrale : cinq piliers quadrangulaires aux coins et huit colonnes réunis par des arcs plein-cintres. Les sculptures et les doubles colonnes de marbre blanc

dans la luminosité de l’ensemble créent l’ambiance propice à la méditation. La cathédrale romane juchée sur un tertre offre un large panorama sur le Roussillon. Un peu plus loin et si l’art contemporain est plus votre tasse de thé, l’arrêt place de la République pour le Centre d’Art Contemporain qui propose chaque année plusieurs expositions thématiques différentes, est pour vous.

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Urgences Gendarmerie Nationale La Prade 04 68 21 00 19 Police Municipale Bd Desnoyer 04 68 37 37 30 Sapeurs Pompiers 04 68 37 33 18 ou le 18

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Hôpitaux Hôpital à Elne 04 68 22 67 67 Centre hopitalier à Argelès sur Mer 04 68 81 49 74 Centre Hospitalier à Perpignan 04 68 68 44 21 Transports Liaison en bus : St-Cyprien / Perpignan 04 68 55 68 00 Info bus département 04 68 35 29 02 Taxi 04 68 37 19 79 04 68 21 04 47 04 68 21 11 00 La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

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Orange et quinquina bloc marine 2009 ©

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t si toutes les visites qu’on vous a proposées vous ont un peu fatigués – on le serait à moins ! – ou si votre penchant naturel est plutôt au farniente, pourquoi pas tout simplement, pendant que tout le monde s’agite autour de vous, un petit apéro à forte couleur locale dans le calme de votre bord après un passage dans une cave ? Ici, pas d’hésitation : un muscat de Rivesaltes bien frais fera l’affaire… Mais vous avez le droit de préférer le Byrrh, vin doux naturel aux écorces d’orange et de quinquina macérées dans « les

plus grands chais du monde » selon la mode des années 60 ! Côté bouche, nous sommes dans le Roussillon, carrefour des “pages” (cultivateurs) et des “pescadores” (pêcheurs). À vous d’en profiter pour en mêler les produits. Et posez vous la question : comment l’ancien port commerçait-il de la morue alors qu’on dit qu’il y en a peu en Méditerranée ? N’oubliez pas d’apprécier la brandade de Nîmes aussi célèbre dans le monde que sa toile à jeans (dit-on) et les «dos de morue fraîche» présents sur de nombreuses cartes !

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Canet-en-Roussillon

Le port des catas et de la belle marine

Escales

Canet-en-Roussillon n’est pas seulement la baignoire où Laure Manaudou a appris à nager. C’est un port à l’histoire bien sympathique qui a su trouver une vraie spécificité en accueillant catamarans modernes et bateaux classiques.

Canet-en-Roussillon

L’arrivée du large révèle un arrière plan exceptionnel drapé de couleurs changeantes au gré des heures, des lumières et de la visibilité : en face, les monts des Corbières à moins de dix milles de la côte, au sud, le Canigou qui domine les Pyrénées barrent l’horizon. L’entrée de Canet se trouve au nord d’immeubles blancs entre deux châteaux d’eau bleutés. En suivant la côte, le rivage toujours parfaitement rectiligne, ourlé d’une belle et large plage de sable est débordé par deux digues en enrochement qui s’avancent vers le large et protègent un vaste avant-port. Une élégante tourelle blanche légèrement au Nord émerge des dunes. Avant de passer le Rouge et le Vert, longeant le dernier bout de plage, transportez-vous cinquante ans en arrière : c’est ici qu’une bande de rêveurs a imaginé le port dans lequel vous entrez. Canet, c’est d’abord une histoire de copains. Dans les années 1960, autour de Jacques Coupet – un entrepreneur qui deviendra maire – quelques amoureux de la mer se mettent à faire des plans sur la comète alors que dans les cabinets ministériels s’agitent les aménageurs de la Mission Racine. Saint Cyprien, Port Barcarès, Port Leucate, Gruissan, le Cap d’Agde et la Grande Motte vont bientôt sortir des marais, mais Canet-Plage semble voué à rester un banc de sable où quelques pêcheurs tirent leurs bateaux. Il n’y a là qu’un petit bassin – le Gouffre – alimenté d’un côté par un bras secondaire de la Têt et d’un autre par un grau minuscule qui se bouche au moindre coup d’Est. Au printemps, pour sortir sa barque, il

faut faire passer le bull pour rouvrir le grau. Les années ont passé et les rêveurs ont pu réaliser leur projet. Et d’autres encore. De nombreux bassins ont été gagnés sur les terres dans cet abri naturel, dans une eau à faible salinité favorable aux hivernages sans souci pour les bateaux modernes. Une dernière extension vers l’intérieur est actuellement en fin de réalisation. Le simple énoncé de ces divers bassins indique bien l’importance du port et la variété des activités offertes à moins de cinq milles du grand complexe de Saint Cyprien ! Canet a su trouver son style et son marché, se construisant au fil des années une image d’escale technique et de «port des multicoques». Tout a commencé il y a douze ans quand Arlette Franco, député-maire de Canet-en-Roussillon, a mis à disposition pour un franc symbolique un terrain, une darse et des quais aménagés aux chantiers Catana qui ne trouvaient pas de plan d’eau assez grand pour s’implanter en région PACA. Ce volontarisme (ou ce “pont d’or” comme disaient les sceptiques) a permis le développement rapide de la société qui a embauché cinquante, cent, cent cinquante personnes… jusqu’à une crise de croissance qui a conduit au dépôt de bilan. CATANA FAIT DES PETITS Catastrophe ? Que nenni ! Des employés licenciés ont créé sur place des ateliers selon leurs spécialités, comme Phisa (construction navale) et Nautic Spirit (accastillage et réparation). Puis, quand le groupe Poncin a repris Catana, le chantier a à nouveau

pu embaucher entre cent et cent vingt personnes. À cela se sont ajoutées d’autres entreprises comme Jet Center (jet-skis), Canet Boat Plaisance (concessionnaire Fountaine Pajot), TechniVoiles (voilerie) ou encore Bernadou (charpente classique). En ajoutant le Lycée de la Mer qui forme chaque année les apprentis aux métiers du nautisme, il y a là le Pôle nautique, actif toute l’année alors que bien d’autres ports n’ont que des zones techniques qui dorment de novembre à avril. Aujourd’hui, Canet-en-Roussillon accueille à l’année 50 catamarans sur 500 places de voiliers de plus de 8 m, bien plus que la moyenne méditerranéenne. Tous les capitaines de multis savent que c’est le dernier port équipé pour eux sur la route des Baléares. BOUTRE ET DRAKKAR ! Si vous poursuivez vers les nouveaux bassins, vous longerez le quai Florence Artaud. À l’opposé de ce que vous venez de quitter, c’est un véritable musée de la marine que vous découvrez. Canet fait partie des ports qui ont compris l’intérêt touristique de ces bateaux et leur accordent quelques facilités en échange de la participation à des événements nautiques. Une cinquantaine de bateaux de toutes les époques et de tous les styles s’alignent le long du chenal donnent sa couleur “vieille marine” à ce port si moderne : catalanes et autres classiques latins, navires de course des années 1920, anciens bateaux de pêche à voile, un boutre, un drakkar… et une collection de Tahiti ketches remarquable. Un bonheur pour les yeux. C. Naigeon

KYNÈTE, KAN, CANNE ? C’est à partir de l’an Mil que datent les premières mentions officielles de Canet. La canne de Provence – petit bambou ou gros roseau ? – en serait-elle à l’origine ? Les historiens ne sont pas d’accord. N’est-ce pas plutôt la tribu ibérique des “Kynètes” ? Ou bien encore la juxtaposition de “Kan”, “petite hauteur” en ancien indo-européen et de la terminaison latine “ittum” ? Et pourquoi pas, pour mettre tout le monde d’accord, dire que Canet est « la-petite-hauteur-oùles-Kynètes-vivent-dans-les-roseaux » ? Bien avant que le lieu ait ce nom, vers l’an 1.000 avant notre ère, des hommes vivaient là. Les archéologues ont trouvé haches, bijoux, épées et objets usuels datant de l’âge du bronze. Les Romains, en plus du port, y ont bien plus tard laissé des traces de villas et de citernes, et les Wisigoths qui leur succédèrent développèrent aussi le site. Mais, avec la fin de la Pax Romana qui livra la Méditerranée orientale à tous les conflits, toutes les invasions et toutes les pirateries, les villes du littoral furent mises à mal.

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4

pas à terre

Briques et galets Canet plage est LA station des Perpignanef unique, du XVIIIe siècle entre autres nais, longtemps reliée non par un petit étapes complèteront ce circuit intérieur. train comme Palavas Comme en beaucoup d’enet Montpellier mais par droits, un “petit train” offre un tramway. La vieille un bon plan aux caboteurs ville de Perpignan n’est désireux de faire quelques qu’à 12 km et ses vieilles pas autour de leur escale. Si ruelles n’ont pas beaula plage est belle, le front de coup changé depuis le mer est bordé d’immeubles XVIIIe siècle. Si vos ende type Biarritz ou Deauville dont la continuité n’est que vies vous y mènent, vous rarement rompue par une partirez de la Tour du villa vestige de la station balCastillet toute de brique rouge de 1360, avec son néaire d’antan. Mais à deux kilomètres, le vieux village du musée des traditions loCanet a conservé son cachet cales à l’intérieur et sa d’ancien bourg catalan bien terrasse pour son panorestauré et entretenu où il fait rama sur la ville et ses enivrons. La Loge qui bon flâner dans les ruelles qui entourent ruines du châabritait le Tribunal de 3,8 teau vicomtal, son église en Commerce maritime, pierres rousses et ses reml’ancien consulat et la tennis 42˚42,50'N 01,60' 3˚ 01,75'E 01,90' 3˚ 02'E 02,10' 3˚ 02,25'E 3˚ 02,50'E parts de galets.02,40' cathédrale Saint Jean à 42˚42,50'N

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Office du Tourisme BP 22, espace Méditerranéen 04 68 86 01,90' 72 00 3˚ 02'E 3˚ 01,50'E 01,60' 3˚ 01,75'E La Poste 04 68 80 20 75 3 av Catalogne Les Services Maritimes Urgences Police Municipale Capitainerie 04 68 86 71 21 Port de Canet en 36m Roussillon 04 68 86 72 73 Autres Services Taxis Services Touristiques Taxi de l’Etang Mairie 04 68 86 70 00 04 68 80 31 81 Place St Jacques

Adresses

A.G Taxi04 68 61 18 93 Taxi A bon port 3˚ 02,25'E 04 6802,10' 80 46 22 Location de voitures Budget Midi Location 33 av Méditerranée 04 68 73 12 03 Location de vélos Sunbike 66 122 prom Côte Vermeille 04 68 73 88 65

Marché nocturne de42˚42'N Canet Port : de 17h00 à 00h00 02,40' - Les Samedis 3˚ 02,50'Ede Juillet à Septembre La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

bloc marine 2009 ©

Péchés capitaux

Mar I Bouddha

V

ous êtes passés devant et vous avez peut-être aperçu la tête de Bouddha en pierre sur bâbord en entrant dans la passe. Le péché de gourmandise sera à perpétrer au Mar I Bouddha, le restaurant qui se trouve à la base du môle. Jolie vue sur l’entrée du port, la mer et la plage sans

voitures pour passer devant et faire du bruit, joli décor intérieur, accueil sympathique. La carte est originale, raffinée mais sans chichis inutiles, la formule complète à 15€ parfaitement honorable. Avec des vins intéressants autour de 15€ la bouteille, c’est notre meilleur choix.

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5,9


Port-Barcarès

L’ange à la porte des étangs

Escales Port Barcarès communique avec l’étang de Salses. Pour les caboteurs dont les tirants d’eau et d’air le permettent, c’est l’occasion d’une croisière dans cette splendide mer intérieure.

D

ifficile de ne pas repérer l’entrée de Port Barcarès de loin, à 5,5 milles à l’est de Canet en Roussillon. Tout est fait pour qu’on ne se trompe pas : un château d’eau très remarquable autour duquel se serrent des petites maisons à deux étages ; les grands immeubles de la station moderne. Attention ! le bateau blanc échoué sur la plage ne signale pas une entrée de port ! El Barcarès en Catalan signifie l’abri des barques. Le Barcarès était autrefois le port des barques du village de Saint Laurent de la Salanque, en retrait dans les terres. C’était, entre l’estuaire de l’Agly et le Grau Saint Ange qui communique avec l’étang de Salses une extension du village où les pêcheurs vivaient dans une grande insalubrité. Toute la bande entre mer et étangs est restée très inhospitalière jusqu’au XXe siècle. Les installations portuaires de l’embouchure de l’Agly entreprises par les Templiers ont été abandonnées depuis longtemps. L’intérêt s’est déplacé vers le

Port-Barcarès

nord du hameau de Barcarès, au Grau Saint Ange. Port Saint Ange, excellent abri, communique avec Port Leucate via l’étang de Salses. Mais attention : tirants d’air de 3 m à la sortie du premier bassin, de 7,5 m au débouché dans l’étang et de 16 m pour l’entrée dans le port de Leucate. Cette porte des étangs ouvre sur des lagunes à découvrir pour la paisible beauté de ces espaces naturels protégés. Les voileux dotés d’un mat plus haut mais désireux d’aller voir par eux-mêmes ce qu’il en est vraiment devront passer par Port Leucate.

La jetée sud déborde assez pour faciliter l’entrée dans un petit avant-port garni de pontons parallèles à la courte jetée Nord pour augmenter les possibilités d’accueil estival et qui le transforme un peu en chenal vers une seconde passe. Celle-ci est resserrée par le terre-plein d’une cale de halage à gauche et la capitainerie avec son ponton d’accueil à droite. Le bassin Nord comme Sud sont accessibles à tous ; au fond, un pont tournant dessert le bassin de la Tourette, le “vrai” Port Barcarès sur l’étang de Salses. Les immeubles assurent une bonne protection contre la tramontane… et l’animation du soir.

Oublions-les un instant et imaginons un désert de sable et de marais partiellement occupé par des pêcheurs. Malgré la concurrence de nuées de moustiques, la mode des bains de mer «bons pour la santé» lancée au Second Empire va lancer le développement du bourg du Barcarès bien avant que la Mission Racine s’en préoccupe. Le magnifique lido, entre mer et lagune, reste en attente d’un projet d’assainissement et d’aménagement. En 1926 on envisage d’y creuser… une nouvelle Venise ! L’idée resurgira au cours des années 1960 sous la volonté de l’Agence pour l’aménagement du Littoral et de l’architecte Georges Candilis de faire ici une station pilote autour de marinas tournées vers la mer avec des embarcadères particuliers et des “vaporetti” pour s’y déplacer. L’idée sera reprise sur la Côte d’Azur par Cogolin et Grimaud. Une autre voie sera retenue pour Port Barcarès. Cependant, sur l’étang, la marina de la Coudalère rappelle l’idée. Claude Roger

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Services Maritimes Capitainerie Amiral de Castelbajac Port St Ange 04 68 86 07 35 Club Nautique Association “Les Croiseurs Barcarésiens” Quai A10 « Escapada al Alba » Services Touristiques Mairie Bd du 14 juillet 04 68 86 11 64 Office de Tourisme Place de la République 04 68 86 16 56 La Poste Bd du 14 juillet 04 68 86 01 71

Urgences Police municipale A l’Hôtel de ville 04 68 86 17 17 Autres Services Pharmacie Pharmacie Saint Ange 66 bd St Ange 04 68 86 15 31 Pharmacie du Lydia résid Astéries 04 68 86 10 09 Médecins Cabinets Médicaux 04 68 86 13 13 04 68 86 03 00 Dentistes Cabinets Dentaires 04 68 86 15 87

Adresses

Ambulances 04 68 86 14 77 04 68 86 17 66 04 68 73 79 87 Transports Location de vélos Loca Services Loisirs 4 bd Salanque 04 68 80 98 20 Barcares Bike 1 bd du Port 04 68 53 56 18

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P’tit coin d’paradis Ni fautes d’orthographe, ni confusion avec LES SainteS MarieS DE la mer ou Port Gardian au mitan de la Camargue… mais un havre de paix au mitan des roseaux entre Canet de Roussillon et Port Barcarès, malheureusement réservé aux caboteurs d’environ 1m, 50 de tirant d’eau.

N

e pas confondre avec les Saintes Maries de la Mer, en Camargue, à une bonne centaine de milles de là. Ici, il n’y a qu’une Marie, celle de son église romane du XIIe siècle. Dans la nuit des temps, c’était “Sancte Marie de Pabirans” qui s’est transformé en “de la Mer” vers les années 1200. D’où vient cet ancien nom ? Peut-être d’un certain Papirius, Romain qui y aurait eu un domaine. On trouve un Saint Jean de Pabiran, près de Montagnac dans l’Hérault. Pourtant, il y a bien une relation avec la presque homonyme ville de Camargue : les rituels gitans. Le site historique www.jtosti.com indique que « la plage de SainteMarie avait (…) une importance religieuse non négligeable : c’est en effet là que, par temps de sécheresse, on descendait en procession les reliques de saint Gaudérique depuis l’abbaye de Saint-Martin du Canigou. Au XXe siècle, les Gitans ont poursuivi cette tradition d’immersion, dans un pèlerinage rappelant celui des Saintes Maries de la Mer. » Bien qu’entouré de marécages qui le protègent des turbulences entre la France et l’Espagne du côté mer, le village vit modestement dans ses remparts du côté de l’intérieur jusqu’au XIXe siècle. Ils seront alors démolis pour cause d’urbanisation. L’extension s’opère à l’est vers

la mer avec la création d’un bourg en bord de mer sur des parties marécageuses assainies. Quelques pêcheurs installent des cabanes pour leur matériel, puis s’y logent. La mode des bains de mer arrivant, l’urbanisation sans devenir galopante passe au petit trot dès la fin de la seconde guerre mondiale. A 6 milles au sud de Port Barcarès ce petit port a été récemment aménagé dans un abri naturel d’un charme indéniable, à dimension humaine : ce n’est pas ici que vous ferez admirer votre dernier 50 pieds… le port n’est accessible officiellement qu’à ceux qui ont moins d’un mètre cinquante de tirant d’eau. En pratique, il est dragué à 2 m. Comme on peut s’y attendre dans un endroit idyllique : très peu de places de passage et pas de possibilité de mouillage car si l’abri est sûr, la côte est très exposée à la houle même modérée… autant dire qu’en dehors des calmes plats, il y a au moins du clapot à l’extérieur ! Ici, pas d’immeubles : les petites maisons à un seul étage construites au début du XXe siècle existent toujours. Une volonté de garder au fil des années un caractère familial. Nuits calmes à bord garanties, d’autant que le port est tout à l’extrémité Ouest de Sainte Marie - plage… Certains aiment, d’autres s’y ennuieront. CR

Services Maritimes Bureau du Port 04 68 80 51 02 Affaires Maritimes 04 68 98 34 80 Douanes 04 68 82 00 90 Sauvetage CROSS MED 04 94 61 71 10 Services Touristiques La Poste 04 68 80 50 86 Rue des Mimosas Mairie 04 68 80 13 80 Infos Tourisme Complexe Omega 04 68 80 14 00 Urgences Police Municipale village 04 68 80 13 81 Gendarmerie 04 68 80 21 07 Gendarmerie Saisonnière Agora 04 68 80 48 03 Urgences Hôpital 04 68 61 66 42

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Adresses

actualité :

NOUVEAU SUCCÈS POUR LE SALON DU SEMI-RIGIDE DE PORT-BARCARÈS

D

u 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barcarès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.

Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéressés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bénéficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle manifestation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de bateau.

Le but du salon est de présenter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évolution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs. Le premier salon, lancé à l’initiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capitainerie pour en faire un événement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition. Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.

Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUES Bear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific Craft Barcarès Yachting (Barcarès) : Capelli Marine Center (Barcarès) : Sacs Clinique du Bateau : Bombard, Black Fin Zar France : Zar Yachting Spirit (Canet) : BWA CG Info Service : Aqua dream, Vaillant Remora : Semi-rigide électrique Rafales (La Haye-Fouassière) : Rafale Barcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

Communiqué

Sainte-Marie-la-Mer


Port-Leucate

Entre mer et etangs, entre vent et soleil…

Escales

Qui n’a pas entendu parler de cet ensemble de ports qui s’est voulu le plus vaste de Méditerranée au cœur du royaume de la glisse et du vent, créé de toute pièce à partir de 1965 dans le cordon de sable entre mer et étang ?

P

Port-Leucate

as sorcier, l’atterrissage. Peu de meilleur repère entre le Cap d’Agde et les Pyrénées que la falaise grise haute de 60 m du Cap Leucate, surmontée d’un phare et d’une antenne et qui déborde de l’orientation générale du littoral. Au nord de l’entrée du port : l’anse de La Franqui et sa plage ne passent pas inaperçues non plus. C’est là qu’est né Henri de Monfreid, l’écrivain et aventurier qui devînt, bien avant les pirates d’aujourd’hui, une sorte de flibustier, corsaire, trafiquant dans le golfe d’Aden. À l’occasion de votre passage devant cette plage où planches à voile et kite-surfs s’entrecroisent, pensez au boutre, lent, lourd mais fier de l’auteur d’Aventures en Mer Rouge. Plus sorcier (ou sorcière) : Leucate vient du grec Luekos qui signifie blanc : il y a un million d’années Leucate n’était qu’un îlot qui fut réuni au fil du temps à la terre par des apports d’alluvions. Des hommes y ont habité il y a 7.000 ans dans des avens naturels creusés dans la falaise. Et pas que des hommes, selon la légende : une sorcière postée par la déesse Océane sur le rocher

du Cap était sensée préserver l’île de la cupidité et de la stupidité des hommes. Mission accomplie ? Pas certain. Mais ce n’est qu’une légende… Conçu pour des vacances ensoleillées, trépidantes, sportives, Port Leucate a été dessiné par les architectes Candilis et Duplay à partir de 1965. C’est aujourd’hui trois bassins qui abritent 1.100 bateaux, une ville qui héberge 60.000 habitants l’été pour 2.700 l’hiver, une cité-port naturiste, 8 km de lido, 16 km de littoral, 31 km de berges autour des 8.000 ha d’étangs… Et on est loin du projet initial… STATION ANTI-MITAGE On a compris, Port Leucate est clairement un parti pris : concentrer l’habitat estival pour empêcher le mitage de la côte, construire haut et serré à des endroits précis pour ne pas lotir en continu sur les 150 km ­d’Argelès à Aigues Mortes. Port Camargue, la Grande Motte, le Cap d’Agde, Gruissan au nord, Port Barcarès et Saint Cyprien au sud sont les cousins-cousines nés de la “MisEtablissements conchylicoles dans le Grau

Le faux derrick, un amer bien commode

sion Racine” d’aménagement du littoral dans les années 6070. Chaque urbaniste, chaque architecte, chaque élu a fait ses choix dans le style d’aménagement. Tout un chacun juge du résultat. Ce qui est indiscutable, c’est la préservation des larges interstices entre ces stations, grands espaces de nature où le promeneur curieux, amateur de nature et de silence trouve largement son compte. Vous êtes entrés dans l’immense bassin des ports. Vous pouvez en ressortir par l’autre bout et commencer une nouvelle aventure : le pont viaduc au sud des bassins laisse 16 m de tirant d’air, ce qui

permet à beaucoup de caboteurs de moins d’1,5 m de tirant d’eau de faire un tour dans la tranquillité de l’étang de Salses (ou étang de Leucate) et, pourquoi pas, de rejoindre Port Barcarès par la voie intérieure si vous faites moins de 7 m de tirant d’air. C’est un inconvénient pour les voileux impénitents : le retour aux eaux de la Méditerranée passe par le Nord et la sortie par Port Leucate. Claude Roger

LA PROTESTANTE QUI SAUVA LEUCATE En 1589, le Protestant Henri de Navarre accède au trône de France. La guerre civile déchire la France. En Languedoc, le gouverneur de Leucate Jean-Antoine Bourcier, seigneur de Pantnau de Barri prend le parti d’Henri IV et met cette forteresse stratégique à la frontière entre la France et l’Espagne au service des Protestants. Contre lui se dresse le maréchal de Joyeuse, partisan de la Ligue catholique qui appelle l’Espagne à la rescousse. Le 22 juillet 1590, débarquent à la Franqui cinq cents soldats étrangers pour reprendre Leucate. Jean-Antoine Bourcier part avertir le duc de Montmorency. Pris dans une embuscade et emprisonné à Narbonne, il parvient à prévenir son épouse, Françoise de Cézelli, et lui demande d’organiser la résistance à sa place. Les troupes espagnoles attaquent en août. En première ligne, Françoise de Cézelli galvanise le courage de la garnison de Leucate et de ses habitants qui repoussent tous les assauts. Les ligueurs lui proposent alors un marché : la reddition de la ville contre la vie de son mari. Elle répond : «Ma fortune, ma vie sont à moi, prenez les, je vous les donne volontiers pour mon époux. Mais la ville est au roi et mon honneur à Dieu. Je dois les conserver jusqu’au dernier soupir.» Les Ligueurs exécutent son époux sous ses yeux. Leucate continue de se défendre. Les Ligueurs lèvent le siège au bout de trois semaines. Françoise de Cézelli a sauvé la ville. En récompense, Henri IV lui donne la charge de gouverner la ville jusqu’à la majorité de son fils aîné, Hercule. Aujourd’hui, sa statue trône sur une place.

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4

pas à terre

Jusqu’à la forteresse de Salses ? de couleurs changeantes et les vues sur la rive ouest, à faire plutôt sur l’eau que le long à pied ou en vélo. Car surprise, des lieux naturels tranquilles et préservés, où les touristes vont peu, existent encore ! À pied comme en bateau, pourquoi ne pas aller au nord de Cap Leucate, vers l’Anse de la Franqui, jamais un port, toujours une légende ! Refuge naturel quand ça se lève à l’est ou au sud-est, pas le moindre môle, juste un mouillage très incertain par tramontane. Le grau de l’étang de la Palme juste au Nord lui aussi à visiter, n’est pas accessible. Les projets d’aménagement n’ont pas manqué depuis le XIIIe siècle sans la moindre esquisse de réalisation même au cours des années 60. Autant s’en réjouir car sous le massif rocheux de la falaise, la magnifique plage des Cossoules se déroule sur 8 km pour le plus grands plaisir des chars à voile, speed-sails et autres glisses qui ont le vent pour seul moteur pour aller toujours plus vite, plus haut plus fort dans les brises musclées qui ne manquent pas par ici !

© Jonathan

L

eucate-plage, ancien hameau de pêcheurs a gardé le charme rétro des stations balnéaires familiales. Plus loin et pour les amoureux d’histoire qui loueraient un vélo dans l’attente d’une tramontane moins vigoureuse, à 16 km de là la forteresse de Salses, une des plus anciennes de France toute en brique ocre rouge avec son donjon magnifique, révèle des couleurs fantastiques au coucher de soleil, au milieu de la plaine du Roussillon qu’elle défendait contre les envahissements espagnols successifs… Le coup d’œil aux marinas du Lac Marin vaut le coup surtout pour les eaux

Port ostréicole

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Services maritimes Capitainerie 1571 av de la Mer 04 68 40 91 24 Gendarmerie Nautique 04 68 41 05 88 Société de Sauvetage en Mer 04 68 40 91 24 3 Yacht club Port Leucate Quai Eric Tabarly 04 68 40 83 38

Adresses

Autres Services Taxis Taxi Anne-Marie 04 68 40 03 76 06 09 84 00 73 Taxi Roux Services Touristiques 04 78 40 06 57 / 06 11 Mairie 81 20 69 Allée Mouret Location de vélos 04 68 40 92 07 Roue Libre Office de Tourisme Résid Madinina Rue du Dour 04 68 40 66 16 04 68 40 91 31 La Poste La liste des médecins, Centre Commercial dentistes et pharmaciens du Port de garde est disponible au 04 68 44 17 68 commissariat de police. Urgences Police Municipale 2 av Raoul Calas 04 68 40 18 80 Sapeurs Pompiers 18

Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

3˚ 03'E 1,7

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1,4

Péchés capitaux Les huîtres de Leucate

L

bloc marine 2009 ©

’ambiance générale pousse aux extrêmes : bronzette entre “runs de glisse” de jour, vie trépidante de nuit. On peut également préférer rester à bord avec quelques huîtres et son verre de Fitou : même en dehors des mois en R, on en trouve de très bonnes à Leucate qui demeure un important centre de produc-

tion. La zone conchylicole est sur le Grau de Leucate au nord, près de l’entrée des ports. Et on peut également prendre son annexe ou son vélo pour visiter Le vieux Leucate-village a su conserver son charme de gardien de la tradition catalane et on y trouvera quelques restaurants “bourgeois”.

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ZONE TECHNIQUE DE FRONTIGNAN


Port-la-Nouvelle

Un canal, un étang et un vrai port

Escales

Aux portes de Narbonne et de ses vieux quartiers, au centre d’un port actif, au carrefour de voies navigables, voici une escale peu banale et pleine d’histoire.

U

Port-la-Nouvelle

ne balise d’atterrissage au large, des cargos, pétroliers, gaziers au mouillage d’attente ou sur route, des chalutiers entrants ou sortants, deux puissantes jetées débordant largement, la grande tour rouge et blanche d’une cimenterie, de hauts silos et des réservoirs de carburants : pas de doute, on arrive dans un grand port de commerce. Port la Nouvelle : longtemps classé port-abri seulement ouvert aux plaisanciers par mauvais temps, le caboteur y est maintenant bienvenu. UN MÔLE, UNE LANTERNE L’entrée se repère facilement avec son phare rayé rouge et blanc sur bâbord et, en arrière plan, un parc d’éoliennes sur la colline. Avec un chenal dragué à 8 m, vous pouvez quitter des yeux le sondeur pour surveiller le trafic et, quand souffle le ­Marin, prendre garde à la houle de SudEst qui prend la même route que vous. C’est pour cette raison que les premiers travaux portuaires ont commencé dans les premiers jours du XVIIIe siècle. Depuis 1681, le Canal du Midi fonctionnait et la jonction perpendiculaire de Narbonne vers la mer par le canal de la Roubine avait été

réalisée en 1787. Mais la barre dangereuse qui se levait dès force 6 de Sud à Nord-Est rendait l’entrée trop souvent dangereuse pour que l’exploitation du canal soit satisfaisante. En passant entre les deux grandes jetées qui vous protègent désormais, pensez que c’est en 1704 que la première pierre du môle de la digue ouest a été posée en grande cérémonie et qu’une plaque a été immergée portant la mention : « on ne pouvait autrefois entrer sans courir grand risque de s’y perdre, et (…) l’on peut aller à présent en toute sécurité, y ayant fait faire des jetées pour arrêter les flots de la mer et y changer ce que la nature y avait fait d’elle-même » Et, si vous entrez de nuit et voyez les éclats vert et rouge d’aujourd’hui, pensez aussi que c’est seulement en 1794, alors que régnait en France la Terreur révolutionnaire, que le premier feu de signalisation – une simple lanterne – a été allumé sur ce premier petit môle. ROMAINS DE NARBONNE Vous arrivez maintenant dans un avant-port qui est la zone de manœuvre des pétroliers (attention, mouillage défendu et navigation par moments interdite),

puis dans le chenal aménagé dans l’ancien grau de l’étang de Sigean (ou de Bages). Ici, les navires romains ne rencontraient pas d’obstacle pour rejoindre la Nautique, port antique de Narbonne. Il n’y avait pas à l’époque ce long cordon de sable et de marais, ce lido qu’il a fallu creuser. Dans le chenal, sur tribord, les installations portuaires, sur bâbord, la ville qui n’avait autrefois que trente habitants, regroupés autour d’une église. Peu à peu, le port se construisant le long du quai, on y a creusé de nouvelles darses, ancêtres de celles que vous longez en embouquant le chenal car le port de plaisance et sa capitainerie sont tout au fond. PIEDS-NOIRS PÊCHEURS A droite en entrant, le premier bâtiment visible est un préventorium ; à gauche, le casino. Port la Nouvelle est bien une étape à facettes multiples ! Les maisons d’habitation et la station estivale sont à l’ouest ; à l’est, les darses, d’abord pour les pétroliers, puis pour les grains et autres vracs, enfin pour la pêche. Car Port la Nouvelle compte une importante flottille qui lui permet de figurer parmi les grands ports de pêche méditerranéens. L’histoire a commencé avec l’indépendance de l’Algérie. 1962 : une cinquantaine de chalutiers passe de l’autre côté de la Méditerranée. Une vingtaine est accueillie à Port la Nouvelle. En deux ans, plus d’un millier de Pieds-noirs s’installent. De 2.500 habitants, la ville passe à plus de 3.600. Des lotissements et des équipements nouveaux sont construits. La cohabitation avec les catalanes de la pe-

tite pêche artisanale locale pose un problème d’encombrement, il faut créer un nouveau bassin, une criée, une cale de halage, un atelier de filets. Une nouvelle vie économique et sociale commence. Du coup, la ville ainsi relancée s’ouvre au tourisme qui démarre sur toute la côte. Vous êtes maintenant à destination. Les pontons de plaisance sont en plein centre, côté ville. Cela facilite les balades urbaines et l’avitaillement. Que ceux qui n’aiment pas l’environnement un peu industriel d’un port actif passent leur chemin et continuent vers Gruissan au Nord ou Leucate vers le Sud ! Pour retrouver le calme et la tranquillité des eaux, un autre plan : au-delà du pont qui ferme le port de plaisance, commence l’étang vers Bages et Port la Nautique dans l’univers des «Golfes Clairs» chantés par Trénet. Et, si vous piquez tout de suite à droite, vous pouvez vous engager dans le canal de la Roubine qui, après démâtage, vous conduira au Canal du Midi. Deux autres mondes ! Claude Roger

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Le Conseil général

pas à terre

des Bouches-du-Rhône agit au quotidien pour la protection et

En vélo vers la roubine

S

alors en bordure de mer ! La Nautique, l’un des grands ports gallo-romain, conserve de nombreuses traces de son passé : ancres, céramiques, mobilier. Et Bages ! tous les secrets de la pêche à l’anguille sont dans ce typique village médiéval. A y voir : la Maison des Arts qui expose et vend les productions d’artistes de haute qualité.

i vous ne voulez pas démâter, louez un vélo. Partez le long du canal de la Roubine. Visitez les salines et de l’Ile de St Lucie, riche réserve naturelle dans un exceptionnel milieu naturel sauvegardé. Des roseaux, des oiseaux dans un univers bleu et vert… Les paresseux feront le circuit dans le Petit Train jaune (à moteur diesel et sur roues), successeur en saison du célèbre TATA, tramway folklorique qui a rendu bien des services aux villages des Corbières. Si vos mollets ne rechignent pas à une vingtaine de kilomètres, Narbonne, ses belles maisons et ses canaux sont à portée ! Si vous avez un bateau assez petit ou une annexe assez grande, passez sous le pont et à vous les villages médiévaux, les vestiges d’anciens ports romains qui desservaient Narbonne

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Péchés capitaux Le marché du mercredi

• La diffusion d’études départementales nécessaires pour sensibiliser et porter à connaissance, voire d’aide à la décision :

aux manœuvres d’entrée puis d’accostage ? Et d’où il vient ce cargo ? Qui y at-il dans ses cales ? Combien d’hommes d’équipage ? Un long moment de rêveries pour petits et grands…

‹ Inventaire départemental des macrodéchets sur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine. © scorsonelli

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• Optimisation de la qualité environnementale 10,7

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rai” port, Port la Nouvelle est aussi une “vraie” station d’été : il y a l’embarras du choix ente les restaurants et les cabanes à manger à touche-touche. Et ici comme ailleurs, les changements de propriétaires étant ce qu’ils sont de saison en saison, n’hésitez pas à nous faire part de vos bonnes adresses ! Au moins ici, on peut compter sur du poisson local et frais ! Sinon, vous faites votre marché le mercredi ou le samedi matin place de l’Église ou avenue de la Mer et, avec votre piquenique, vous allez vous asseoir au bord du chenal. Quoi de mieux que de regarder un pilote qui sort accueillir un cargo, suivi d’un remorqueur-pousseur pour aider

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Gruissan

Un joli tableau à double entrée

Parmi les derniers grands aménagements littoraux, Gruissan présente le double avantage d’être aussi un vieux village et d’avoir, tout près, la montagne de la Clape. Sans oublier ses “chalets” !

Escales

grosses clés qu’il a en mains. Ils lui dédièrent alors une grande cérémonie avec procession, sérénade et danse scottish, liesse populaire à la fin juin de chaque année. Loin de s’éteindre, la tradition demeure encore. RESPECT DU PAYSAGE

I

Gruissan

l y a deux entrées pour Gruissan. Au Sud-Ouest, le rectiligne Canal de Grazel ouvre, deux kilomètres à l’intérieur, l’accès à Port Barberousse du vieux Gruissan : un port privé accessible aux visiteurs qui calent moins de 1,20 m, complété par un joli bassin après une passerelle routière, pour quelques petits bateaux à ­moteur. À environ deux milles au NordEst, une autre entrée mène les plus grosses unités vers Gruissan

“la neuve” et son port en cœur de ville. On y accède par deux puissantes jetées et un chenal d’un mille bien balisé, dragué à 2,50 m. Du large, avant de les distinguer, ces deux entrées ont deux amers communs, le massif de la Clape et l’ancien donjon du village. La montagne de la Clape, qui était autrefois une île, porte deux radômes à 235 m d’altitude et, plus près de Gruissan, les falaises qui se dressent du côté de

CHALETS OU VILLAS ? Gruissan-les-Chalets est un véritable décor de cinéma où fut tourné 37,2° le Matin de Beineix. C’est aussi un village de 1.300 “cabanes”sur pilotis nées avec la mode des bains de mer : sous Napoléon III, tout a commencé par des cabines de plage plus ou moins sophistiquées. À la fin du siècle, une tempête a détruit tout ce qui y avait été peu à peu construit en dur. Puis les cabines sont revenues. Puis la guerre est passée. Puis, une fois la plage débarrassée des bunkers, des “chalets“ de planches se sont posés sur des pilotis. Du déshabilloir de plage au camping sauvage on passait à la ville de plus en plus organisée, habitée en partie toute l’année. Avenues, rues, ruelles révèlent tous les matériaux, toutes les couleurs, toute la flore, tous les aménagements et tous les engins de plage des heureux propriétaires qui ont su préserver ce site unique où existe une sorte de vie communautaire.

la chapelle des Auzils dont le chemin d’accès est connu pour ses cénotaphes. (voir 4 Pas à Terre). Le donjon cylindrique qui trône au sommet de la colline où s’enroule le vieux village porte un nom fort évocateur : Barberousse. PIRATES ET NAUFRAGES La Tour Barberousse, comme ses sœurs du littoral méditerranéen, servait, certes, à se défendre mais, heureusement le plus souvent à surveiller préventivement l’horizon. Si celle de Gruissan prît un jour le nom redouté de la famille de pirates qui s’empara d’Alger en 1529, ce n’est pas que le personnage à la barbe carotte y eût habité. Tant pis pour le mythe ! Au contraire, c’est parce que l’on redoutait qu’il y vînt que cette appellation-repoussoir lui fut donnée, afin que vigilance soit entretenue ! De la fin de l’empire romain qui assurait la paix sur la Mare Nostrum, jusqu’au XVIe siècle, les villageois des côtes se sont réfugiés sur les hauteurs. Voguant en vue de Gruissan, c’est donc à vous et non point aux Gruissanais de se prendre pour un pirate barbaresque venant chercher des esclaves dans les villes de la côte. Une longue tradition… En revanche, une autre tradition, heureusement, perdure : la fête de la Saint Pierre. Au XVIIIe siècle, alors qu’une relative sécurité était revenue, les Gruissanais trouvèrent sur la plage une proue de navire représentant Saint Pierre, reconnaissable aux

Sur tribord au loin, une grande roue de Luna Park rappelle à la modernité. Gruissan, comme Port Camargue, la Grande Motte et le Cap d’Agde au Nord-Est et Port Leucate, Port Barcarès et Saint Cyprien au Sud-Ouest, est une création des années soixante et de la Mission Racine d’aménagement du littoral qui visait à créer des lieux à haute densité balnéaire, bien circonscrits, préservant l’environnement alentour. Chacun a eu son projet, son architecte, son ambition. Pour Gruissan, le projet initial de 1964 était une cité pharaonique et “futuriste”. L’aménagement du vaste espace de sable entre Vieux Gruissan et mer a donné lieu à un délire en forme de métropole Star Treck directement tombée de l’espace-temps dans les lagunes du Languedoc. Si le nouveau Gruissan finalement sorti des cartons n’est pas à proprement parler un joyau architectural, au moins s’inscrit-il dans le respect du site. Le massif de la Clape au nord n’a pas été mité de villas pour milliardaires, comme prévu, et l’extraordinaire Gruissan des chalets sur pilotis (voir l’encadré) n’a pas été rasé au profit d’un port dantesque ! Claude Roger

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4

pas à terre

Le sentier des cénotaphes

U

ne belle promenade, ­terrestre mais à thème maritime, est la montée des chemins pierreux de La Clape (u clapas en occitan signifie cailloux). Plusieurs itinéraires de deux heures et demie environ, sont à portée dont celui de la Chapelle des Auzils. Le sentier qui y monte est bordé de cénotaphes, un cimetière marin sans corps, qui perpétue la mémoire des matelots et capitaines disparus sur les mers du monde. Les ­inscriptions révèlent de tragiques histoires d’hommes et de mer. De là-haut, la vue est superbe. Pour les moins motivés à quitter le niveau des vagues, le circuit des Goules 32m à l’Ouest propose une visite des Salins et d’un écomusée. 3˚ 05,75'E

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Urgences Gendarmerie nationale Av Joseph Camp 04 68 49 06 00 Police municipale 04 68 75 21 25 Transports Service de bus la Narbonnaise 04 68 41 84 14 Taxi Laurent 04 68 49 71 99 Location de vélos Cycles Aventures bât C res Marines II 04 68 49 17 26

Office de tourisme Bd Maynaud 04 68 49 09 00 La Poste 43˚06'N 3˚ 06'E 04 68 75 21 40 Place Général Gibert

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

La cité artisanale bloc marine 2009 ©

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our un joli péché de gourmandise, sur la gauche dès l’avant port, un établissement conchylicole où on pourra venir acheter ou déguster des coquillages. Pour trouver de quoi accompagner les fruits de mer, un car permet d’aller à la Cité des Vins à Pech Rouge sur un domaine viticole de l’INRA : tout savoir sur le raisin et la vinification pour petits et grands (qui pourront déguster, eux !). Pour les péchés de convoitise, la cité artisanale à l’entrée du vieux Gruissan, avec ses verriers, potiers et autres artistes saura vous combler. Vraiment de belles créations !

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Narbonne-Plage

Ni bling-bling, ni boum-boum

Escales Si vous avez un petit bateau, vous pouvez tenter l’escale de Narbonne Plage. C’est un petit mais bon abri, plutôt familial, d’où de belles balades sont à faire.

SAINT PIERRE, PORT SANS ANCÊTRE

A

Narbonne-Plage

huit milles de l’embouchure de l’Orb et à trois milles de Gruissan, en avant des premiers monts calcaires de la Clape, Port Narbonne a été gagné sur la mer au débouché d’un ancien canal. La suite de maisons basses le long de la plage et un clocher au sud d’un groupe de maisons blotties autour et sur une colline signale l’entrée. Amer supplémentaire, un immeuble blanc carré de dix étages au pied du port. Juste dans l’axe de la passe, on apercevra assez vite un feu à terre sur un monticule situé tout au fond du site et un monument (voir 4 Pas à Terre). Deux longues jetées en enrochements délimitent un petit avant-port sans grande profondeur où aucune manœuvre n’est possible ; une digue intérieure s’appuie sur la digue ouest, le tout dans l’espoir de protéger l’entrée de l’ensablement. Car ici, les fonds varient selon la saison pour n’être parfois que de 1,70 m et même moins l’hiver avant dragage. En cas de doute, la capitai-

nerie précisera par VHF mais de toute façon, il convient de suivre scrupuleusement le balisage du chenal si on cale plus. Capitainerie et port sont implantés à gauche après une passe étroite. En fait le chenal continue vers le feu à terre et une passerelle routière pour desservir le Bassin Brossolette réservé aux embarcations modestes à moteur de 1m de tirant d’eau. De l’autre coté de la route, un mignon bassin creusé dans des terrains plats où se nichent les petits bateaux à moteur est à découvrir à pied. C’est l’abri historique du lieu. UN ACCES VERS NARBONNE Le chenal est en fait le Canal des Exals entre la mer et un abri naturel anciennement utilisé comme port de transbordement pour la Narbonne antique. La ligne de côte s’est beaucoup modifiée au cours des millénaires par ici et l’Aude a changé de tracé à plusieurs reprises au cours de l’histoire.

De l’âge du fer à la chute de l’Empire romain - ce qui fait un bon millier d’années - Narbonne fut l’un des grands ports de la Méditerranée, c’est à dire du monde occidental. Les archéologues n’ont pas de certitudes quant à la configuration des ports qui se sont succédés au gré des invasions dont le Midi était coutumier. Pendant longtemps, il ne s’agissait pas de port tel qu’on l’imagine aujourd’hui. Dans Histoire de Narbonne (Privat Ed), il est fait mention « d’une série de débarcadères, reliés par la route et sans doute la navigation fluviale à la ville elle-même ». Il ne faut pas oublier que le ligne de côte s’est considérablement modifiée au cours des siècles et que le cours de l’Aude a changé de tracé. Les écrits anciens laissent entendre - et cela paraît imaginable - que les navires de haute mer ne remontaient pas le cours de l’Aude. Ainsi, les grands bateaux restaient au mouillage à distance et les marchandises étaient transbordées sur des barges capables de remonte le fleuve jusqu’à Narbonne. Port la Nautique, sur l’étang de Bages, était le point d’arrivée très actif. Sur la côte, le transbordement a créé une activité intense mais il n’y a pour l’instant aucune preuve de la présence d’un port de haute mer. Saint Pierre de Narbonne n’aurait donc pas d’ancêtre... La ville de Narbonne a été un grand port sur un bon millier d’années au fond de l’étang de Sigean. L’accès à l’ancien port romain de Narbonne dont on retrouve les traces à Port la Nautique aujourd’hui port de plaisance au fonds de l’étang, est aujourd’hui à Port la Nouvelle. D’après les traces et vestiges retrouvés à Narbonne Plage, aucun port en mer n’aurait existé ici, juste de quoi effectuer des transbordements à partir de bateaux au mouillage. Narbonne Plage est une grande agglomération balnéaire de l’entre deux guerres. L’abri étant excellent, un petit port sauvage de proximité s’était organisé

après guerre pour cent à deux cents bateaux. La Mission d’Aménagement Racine n’a pas retenu le site dans ses projets de stations balnéaires et de nouveaux ports languedociens : la municipalité s’est lancée dans les années 80 dans la réalisation de l’avant-port et de sa protection par les jetées dont les travaux auront demandé huit ans. Même si les villas récentes le long d’une belle plage rectiligne sur plusieurs kilomètres n’ont rien de particulier, il se dégage indéniablement un certain charme de cette escale interdite aux grands yachts ! Claude Roger

PIERRE BROSSOLETTE, ILLUSTRE ET INCONNU L’un des amers de Narbonne Plage est le monument en tuyau d’orgues élancés vers le ciel juste à côté du feu d’atterrissage et situé quai Brossolette. La fière devise « Souffre et meurs sans parler » en frontispice rappelle le souvenir du grand résistant Pierre Brossolette qui a préféré sauter par la fenêtre plutôt que de parler sous la torture. Pourquoi le souvenir de Pierre Brossolette se retrouve-t-il aussi fréquemment à Narbonne Plage ? C’est que ce grand résistant, journaliste reconnu, devait être envoyé à Gibraltar pour officier à la BBC début septembre 1942. Après plusieurs tentatives à partir de la région de Toulouse, il parvient à embarquer depuis Narbonne Plage dans des conditions mouvementées : le pointu qui assure la navette entre la plage et le bateau attirera l’attention des Allemands à son second transbordement et ses passagers seront internés avant de parvenir à s’évader. Pas Pierre Brossolette.

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4

Cabotages

pas à terre

Un siphon, phon, phon…

Méditerranée

Saint-Pierresur-Mer Le Gouffre Doux - © C. Deschênes

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Les Exals

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Plage

utant le dire tout de suite, on a vite fait le tour de l’endroit si l’on s’en tient au port et à la plage. C’est pourquoi l’Office de tourisme propose de nombreuses excursions dans l’arrière-pays, très riche en découvertes possibles. A Saint Pierre, troquez les tongs pour les chaussures de marche et marchez dans le massif de la Clape. Vue splendide sur la côte et les garrigues boisées. Et suivez le fléchage vers le Gouffre Doux : un site géologique curieux, un lac rond au pied d’une falaise. Mais interdiction formelle de s’y baigner : ce petit lac est en fait Fl(3)Y.12s24m15M

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Société nautique Port la Nautique 04 68 32 26 06

Les Services Touristiques La Poste - 04 68 93 30 90 1 B bd Mar Joffre Office du Tourisme de Narbonne Plage Avenue des vacances 04 68 49 84 86 Mairie Place de l’Hôtel de Ville 04 68 90 30 30 Urgences Gendarmerie 04 68 41 42 88 Police nationale 04 68 90 38 50 La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont 2009 disponibles bloc marine © sur www.Cabotages.fr

1,2

Ambiance seventies

out de suite en allant vers Saint Pierre la Mer, les caboteurs-rockers se retrouveront non pas dans un trois étoiles mais un bar-snack dédié aux seventies, avec musique live par des

sosies du grand Elvis et autres célébrités le soir, tenu par un patron nostalgique… de sa Bretagne natale mais fana de motos, décors et ambiance US 70’.

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 19

www.cabotages.fr

www.laboutiquedecabotages.fr

Document non contractuel - Réalisation : www.emmanuellegrimaud.com

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un siphon très profond capable de se vider d’un coup sans prévenir ! Par contre les caboteurs grimpeurs trouveront des voies autorisées sur les vingt mètres de la falaise. Les caboteurs naturalistes et/ou sans chaussures de marche continueront la plage jusqu’à l’étang de Pissevache et de Vendres dans une ancienne boucle de l’Aude. Les roselières accueillent une très grande variété d’oiseaux dont l’ibis sacré. Pousser un peu plus loin amène au site si particulier des Cabanes de Fleury et de l’embouchure de l’Aude.

3

étang


Fleury d’Aude

Escales

Escale secrète dans le Grau de Vendres

Attention, prononcez Grau de “Vindres”, Vendres étant réservé au Pyrénées Orientales ! Mais c’est surtout sur la nature que ce lieu – encore un peu – secret, met l’accent sur l’authenticité. Parfois le fleuve se trouve barré par une pêche au “globe” : un vaste filet est tendu de part et d’autre des rives sur quatre piquets porteurs de câbles d’acier aux quatre coins du filet, deux de part et d’autre. En LA PÊCHE AU GLOBE : France, il est interdit de pêUNE RARETÉ cher en barrant totalement un cours d’eau. Ici, le filet est à plat au fond et on le remonte vers le haut. Le filet ne prend donc que les poissons qui passent à ce moment-là. Le pêcheur va en barque enlever à la main les poissons pris dans les mailles au fur et à mesure que le filet est levé à l’aide d’un gros treuil sur chaque rive manœuvré sur la terre ferme par un acolyte.

A

Grau-de-Vendres

trois milles à l’ouest de Valras, l’Aude se jette dans la mer. Un fort épi en enrochement s’avance dans la mer à l’Est pour tenter de limiter l’ensablement qui menace en permanence l’entré du grau : les sondes ne dépassent pas toujours le mètre cinquante avant les deux mètres et plus de l’entrée du chenal et les trois mètres de l’Aude à cet endroit. En fait de grau, il s’agit plutôt d’une embouchure qui s’ensablait quand le fleuve n’avait pas assez de courant pour repousser le sable apporté par la mer. Une plaie, car en cas de crue insuffisante pour faire sauter le bouchon, l’Aude se répandait dans les terres. Les pêcheurs de Fleury d’Aude allaient à vélo à Valras où ils avaient leurs bateaux. Il a fallu attendre les années 1983-84 pour que l’estuaire soit creusé et aménagé, que les premiers pontons soient construits et que les “petits métiers” s’y installent. PARADIS DU PETIT BATEAU Le plan d’eau est tranquille. Le fleuve occasionne rarement des problèmes, sauf pendant les crues qui charrient des arbres....

Après la passe, vous voyez à droite le grand camping en limite de terrains du Conservatoire du littoral qui rend impossible tout aménagement contre les tempêtes et les crues. Grandeur et servitude de la protection de l’environnement… Deux ports se font face près de l’embouchure. Port Chichoulet sur la rive héraultaise à l’Est, est facilement repérable (voir l’encadré). Port Cabanes sur la rive audoise à l’Ouest, dispose d’une cinquantaine d’anneaux pour des bateaux jusqu’à 6,50 m de long et de 80 cm de tirant d’eau (eau et électricité partout). Pour les plaisanciers qui ont des bateaux calant jusqu’à 1,50 m, pour peu qu’ils soient respectueux et polis, il est toujours possible de s’amarrer à couple le long des berges, ce qui résout en partie la question des rives peu accores… Un peu plus haut, passé le hameau, un second port, plus récent et plus profond (1,50 m de T.E.), dispose d’une petite zone technique et d’une grue. L’Aude se remonte sans difficulté jusqu’au pont anti-sel à quelques centaines de mètres mais les rives ne sont guère accostables : les pontons bricolés sont “pri© Nomah

© OT Fleury d’Aude

vatifs”. Le mieux est de prendre son annexe pour franchir le barrage et remonter jusqu’à Fleury, une jolie balade. Maintenant amarrés, profitez du hameau des Cabanes qui reste en grande partie “dans son jus” bien qu’il passe de soixante habitants en hiver à cinq mille en été, en grande partie à cause des deux terrains de camping. Mais le gros de la foule se concentre sur la plage immense et dispose de suffisamment de zones naturelles pour de disperser dans l’arrière-côte. UN HAMEAU ET DES GENS Aux cabanes où il n’y a jamais eu d’église et où le curé de Fleury venait faire la messe dans l’école,

les habitants ne manquent pas de caractère. Le patron de Lou Cabanaïre (voir page de droite) peut être parfois vu traversant l’Aude à la nage pour aller chercher les coquillages pour son restaurant, l’épicière “vend-tout”, véritable service public qui maintient son négoce ouvert à mi-temps tout l’hiver ou encore le dernier pêcheur au globe (voir l’encadré), sans oublier les nombreux “doyens” qui montrent qu’on vit ici au moins jusqu’à 95 ans… Avis donc aux caboteurs à la recherche de calme et de nature qui passeraient au large sans même une courte visite : ils risquent de s’en mordre les doigts la prochaine fois ! Christophe Naigeon

CHICHOULET : DES COQUES ET DES HUÎTRES Un film comique à l’origine du Port Chichoulet ? En 1967, Robert Dhéry tourne à la pointe du Chichoulet quelques scènes mémorables de son film Le Petit Baigneur avec Louis de Funès et Michel Galabru. Quelques barques naviguent dans ce paysage où se trouve – en plus du fameux voilier – un personnage important du film : un trou d’eau autour duquel se jouent quelques gags bien dans la tradition funèsienne. L’équipe du film envolée, le lieu retourne à l’oubli. Jusqu’à ce que l’idée vienne à quelques fadas de ressusciter la conchyliculture, née sous les Romains disparue depuis. Les travaux de réhabilitation du site débutent : restructuration des jetées de l’Aude, rehaussement de la zone du trou d’eau. Le port est opérationnel en 1991. L’originalité du site provient de la volonté de marier huîtres et coques, conchyliculture et plaisance. Alors qu’aujourd’hui huit mas conchylicoles disposent de quatre pontons et d’un centre d’expédition, quelque deux cents anneaux sont là pour la plaisance, avec un parc de stationnement, une aire de carénage et un port à sec de 140 places. Un rideau d’arbres pour cacher ces “rayonnages” ne serait pas superflu…

20 - Cabotages.Coastwise - Languedoc-Roussillon - www.cabotages.fr


4

Au bord de l’Aude

pas à terre © OT Fleury d’Aude

L

e grau de Vendres est bordé de chemins de halage sur les deux rives. Grâce au pont, cela constitue un itinéraire parfait pour les amateurs de jogging matinal ou simplement rapporter du pain frais au bateau. En amont, l’Aude coule à travers un paysage de lande salée qui ressemble en bien des points à la Camargue. Ici, on ne loue pas de vélos, mais si vous en avez à bord, profitez-en. Si vous avez atterri à Saint-Pierre ou à Valras, vous pourrez en trouver et emprunter la piste cyclable qui traverse l’étang de Pissevaches et serpente dans cette nature sauvage. Autre moyen, le cheval. Au domaine de l’Oustalet, côté Cabanes, vous pourrez louer des poneys pour asseoir vos enfants (de 2 à 10 ans) et les promener en longe pendant que vous marcherez à côté (04 68 49 93 53). Sur la rive gauche de l’Aude, à Vendres Plage, le Ranch L propose des promenades autour des étangs (04 67 37 51 47). Demander à

l’office de tourisme officieux qu’est l’accueillant patron de Lou Cabanaïre (04 68 33 74 31) qui se fera un plaisir de vous parler des autres raretés du site.

3 et 4 juillet 2010 Fête des Pêcheurs Sardinade géante Danses Folkloriques Feu d’artifice © Nomah

Adresses

© OT Fleury d’Aude

Les Services Maritimes Poste de Secours Les Montilles 06 07 24 29 15 Mimosas 06 85 53 24 04 Marina 06 85 53 23 99 Services Touristiques Office du tourisme 04 68 46 61 31 Mairie 04 67 32 60 50 1 place 14 juillet Urgences Police Muni. 04 67 32 60 47 La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

P

Lou Cabanaïre

ort Chichoulet et Port Cabanes sont avant tout des sites conchylicoles où arrivent chaque matin des huîtres de mer et toute une gamme de coquillages : pas nécessaire de faire un dessin pour les amateurs qui pourront les déguster au milieu des vues du coin depuis leur bateau. Si on préfère être servi sous une tonnelle et accompagner la dégustation de poissons ou pizzas, une seule adresse mais bonne : Lou Cabanaïre. Sur le bord du fleuve et sous une belle tonnelle, des produits frais à des prix abordables, à consommer sur place ou à emporter – plutôt

Cet été aux Cabanes de Fleury d’Aude

sur réservation ou sur commande car l’endroit est connu. Deux autres adresses : l’Espadon et le Canotier que nous n’avons pas testés. Lou Cabanaïre

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 21

24 et 25 juillet 2010 Féria du Vin

7 et 8 août 2010 Festival de Cuivres

Du 10 au 14 août 2010 Concours de Pêche au tout Gros Thonade le 14 août

1er septembre 2010 Rassemblement motos avec les Brescoudos

Renseignements dans les Offices de Tourisme Fleury 04 68 46 61 31 - St Pierre 04 68 49 60 89

www.communefleury.fr


Valras-Plage

Histoire de se dessaler un peu…

Escales

Et pourquoi pas une étape fluviale, tranquille et familiale dans l’embouchure de l’Orb à Valras-Plage ou même un peu plus en amont, à Sérignan-Port de l’Orb ?

lébrités comme Vincent Scotto du côté de la rue des Muriers et des vestiges des temps anciens le long du front de mer… SE LA JOUER TRANQUILLE…

Valras-Plage

L

e long et rectiligne cordon de sable qu’on peut suivre sans crainte sur la ligne de fond des trois mètres entre le Cap d’Agde et Cap Leucate est largement débordé par deux puissantes digues d’enrochements incurvées qui protègent l’embouchure de l’Orb de l’ensablement et d’une barre houleuse dès Force 5-6 de Sud-Ouest. L’entrée du fleuve ainsi canalisée en est très facilitée. De grands immeubles et un château d’eau caractéristique aident l’atterrissage en venant du large. Mais l’amer le plus remarquable est un haut immeuble carré d’habitation un peu à l’ouest de la station, visible de très loin et aussi incongru que celui de Carry le Rouet pour ceux qui connaissent…

Le port de Valras est creusé dans la rive ouest du fleuve. La passe d’entrée se détache mal entre les digues orientées Est mais la tour d’habitation de quinze étages dans l’ouest du lit du fleuve lève le doute : on peut l’embouquer sans crainte. Un ponton flottant accueille les visiteurs l’été à l’extérieur ; deux bassins de part et d’autre de l’entrée, face à un terre-plein avec carburant, accueil et capitainerie. EXPLORER LES TERRES En patois local, un valras est une zone ou une vallée plate. Dans la région, ça a été longtemps un peu synonyme de roseaux, marécages, moustiques. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle qu’une petite communauté de pêcheurs s’est installée par ici. Leur emblème : l’hippocampe, toujours d’actualité dans les armes de la station ! Cette dernière est née de l’engouement lors de la Restauration pour les bains de mer : la station balnéaire va se développer à partir de 1850 ; la vague des congés payés post 1936 lancera la plage et des loisirs plus sportifs. L’activité de la pêche cèdera la place à la plaisance à partir des années 60 – il ne reste plus qu’un seul chalutier actif - mais sans passer par les aménagements type Mission Racine : du coup, vous découvrirez au gré d’une balade d’anciennes villas de cé-

Tranquillité donc : des familles de canards risquent d’escalader votre jupe arrière pour réclamer leur dû. Animation aussi : le large terre-plein du port, envahi le jour par la fête foraine qui se déchaîne le soir, se transforme en caverne d’Ali-baba tentatrice pour petits et grands dès la tombée du jour. Et pourquoi pas continuer la remontée de l’Orb, fleuve ici navigable sans problème ? A un demi mille en amont, le Bassin Jean Gau également sur la rive ouest, est réservé aux caboteurs ayant moins de 1,40 m de tirant d’eau. Son nom est celui de la célébrité locale née à Sérignan en 1902 (voir l’encadré). Et on continue ! A un mille de l’embouchure, Sérigan-Port de l’Orb ravira les amateurs d’isole-

ment : comptez un bon kilomètre pour le ravitaillement et plus… pour aller à la fête foraine de Valras-Plage dont on n’entendra pas les échos du soir. Située sur la rive ouest, la passe est donc à bâbord en remontant le fleuve, entre deux petites digues bordées de pontons flottants parallèles au fleuve. La capitainerie toute blanche au milieu d’un bosquet de pins a des airs d’opérette anglo-caribéenne. Valras la trépidante le soir, et Sérignan l’isolée au calme, deux étapes bien abritées loin des fréquents murs de béton des grandes stations languedociennes ! A vous de c­ hoisir… Claude Roger

JEAN GAU, MER À GOGO ! Neuvième circumnavigateur solitaire depuis Joshua Slocum, 60 ans plus tôt, Jean Gau, natif de Sérignan (1902) a bouclé son premier tour du monde sur Atom, un Tahiti ketch de 9,14 m en 1957, après 1.300 jours de mer, 23 escales, un nombre incalculable de péripéties, dont la rencontre avec une déferlante géante et un échouage... Son deuxième tour du monde, achevé en 1968, lui fera connaître un chavirage au cap de Bonne Espérance et un échouage dans les récifs des Warriors. Quand, en 1973, une énième tempête le fera couler devant Bizerte, Jean Gau, sera sauvé par un berger qui le ramènera sur son âne, épuisé, vers le premier lieu habité. Quelle vie ! Plus attiré par l’eau salée que par le jus de la vigne, lui qui ne connaissait rien à la navigation, commence par une traversée Valras – New York. Là, il prend la nationalité américaine et travaille dans des restaurants pour financer ses rêves. À 27 ans, il achète une goélette de 12 m, l’Onda. Sa première traversée en solitaire de l’Atlantique, en 1937, s’achève par un échouage en Espagne. Sans se décourager, à la plonge et aux fourneaux, il économise encore pour acheter Atom. Modeste, il n’a jamais fait la Une des médias. Mais il a été, le temps de quelques escales, l’ami de Bernard Moitessier, d’Eroll Flynn, de Winston Churchill... et de milliers d’inconnus qui l’accueillaient partout en héros. À Sérignan, il revenait de temps en temps, fidèle à son village. Mort à Pézenas en 1979, il avait 77 ans, dont plus de 50 passés en mer.

22 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


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pas à terre

La ville ou l’Orb

I

outre ses vieilles maisons, propose sa ci, vous avez le choix entre flâner Maison des Métiers d’Art où toutes les en ville et aller le long des rives de tentations de l’artisanat d’art de qualil’Orb – ou de pratiquer les deux. En té s’offrent à votre convoitise. Pour les ville et en front de mer : les ruelles de l’ancienne station, les boutiques, le enfants, juste à côté du port, ne pas rater le musée de la maquette ! front de mer guideront naturellement De quoi passer une journée-repos. vos pas entre des traces du XIXe siècle balnéaire triomphant et les villas récentes. La ballade est assez agréable. En balade le long de l’Orb : du port et de son Théâtre de la Mer, pourquoi ne pas longer la rive ouest de l’Orb vers le port de pêche, le bassin Jean Gau (voir l’encadré) ? La promenade est paisible, fréquentée en particulier par 17,80' 3˚ 18'E SÉRIGNAN les pêcheurs à la ligne d’eau Port de douce/ l'Orb salée. Le vélo autorise différents cir0 2 cuits en boucle plus ou moins longue 43˚15,50'N 2 43˚15,50'N vers la rive gauche, les dunes, le Canal F.2,2 2,4 du Midi, l’étang de la Grande Mouïre F. 2,5 avec en sus, les vignobles du Biterrois et ses promesses de dégustation… 2,2 Club Plus loin : la ville de Molière, Pézenas, A.S.A.T.

43° de latitude nord 3° de longitude est Vous avez enfin localisé le bonheur : il est à Valras-Plage Prenez l’air de la terre, respirez l’authentiquement beau

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Bassin Jean-Gau

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Tour

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Adresses

Velo Love 04 67 37 34 79 140 bd Jean Moulin Taxi Allo Taxi Vendrois 04 67 32 25 57 Taxi deyres 04 67 32 03 04 Aéroport de Béziers-Vias 04 67 80 99 09 La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

N NO

O

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Péchés capitaux

Services Maritimes Capitainerie Boulevard Jean Dauga 04 67 32 33 64 Les Orpéllieres Douanes Service garde-côtes 15,20' 35, Boulevard Jean Dauga 04 67 32 27 97 Services Touristiques Office de Tourisme Place René Cassin BP 6 04 67 32 36 04 Mairie e g 10 Allées de Gaulle Pla 43˚15'N 04 67 32 60 06 La Poste Boulevard Gambetta 04 99 41 07 00 2 Urgences Gendarmerie Nationale Ch. Cosse sous la Tour 2 3,4 04 67 32 02 53 Police Municipale 2,5 14,80' Allées Charles de Gaulle 04 67 32 60 08 Transport 2,8 Location de vélos 4,2 Localex 04 67 32 19 28 3,5 7 r Paul Valéry

N

17,80'

Chez Mémé ! 5

S

3˚ 18'E

e manquez pas au cours de votre pathique et les plats bons, simples, bloc marine 2009 © balade, de passer par Le Chalet copieux et aux prix très raisonnables. Tout sauf un attrape-touriste. sur la promenade où la mer a conservé des vestiges du Second Empire de pur style “basco-normand” tout en proposant son hôtel-restaurant moderne. Même si vous ne souhaitez pas vous y attabler, il vaut le coup d’œil ! Vous êtes en droit de préférer le Fin’sBar et ses moules pour manger tranquille, 10 sur la Place de la mairie. Sinon, foncez Chez Mémé où l’accueil est sym-

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A Valras-PLage , vivez un autre sud ! w w w . v i l l e - v a l r a s p l a g e . f r


Destination Canal du Midi

Béziers, canal bucolique

Destination Canaux

Voici une croisière sans vague ni courant, avec une côte visible autant sur bâbord que sur tribord et de quoi s’amarrer à tout moment : une navigation fluviale sur le canal du Midi.

L

Canal du Midi

es beaux jours d’automne sont là. Voiliers qui faisaient les fiers dans les vents chauds de l’été, vedettes qui taillaient leur route houleuse sur la mer ouverte, mâtés, quillards, gros, pressés et puissants, passez votre chemin ! Ici, il faut être bas, plat et tenir trois nœuds pendant des heures sans fâcher au moteur. Vous êtes sur un canal. Avec le bateau ad hoc, le capitaine muni du permis fluvial (la location en dispense... bizarre), parti du bassin de Thau ou de Cap d’Agde, peut aller à la découverte de l’arrière-pays, le nez en l’air, sans GPS ni anémo, sans ligne de mouillage, sans autre souci que ses pare battages qu’il aura, pour une fois, le droit de laisser pendre au ras de l’eau. Faisant la haie sur le passage les platanes et tous les arbres qui aiment avoir les pieds dans l’eau sauront, selon la saison, porter ou retirer leurs feuilles pour cacher ou laisser passer la lumière vers les eaux vertes. VILLENEUVE-LES-BÉZIERS Et, puis, quant à partir sur l’eau douce, autant opter pour un port résolument fluvial. Sautons donc l’escale d’Agde encore très maritime - mais profitons de sa superbe et unique écluse ronde - et filons lentement vers Béziers. Loin des zones urbanisées et des flonflons de la côte, le canal du Midi serpente mollement Photos Gilles Deschamps - CABM

ou un jour, Béziers mérite très largement le léger inconfort portuaire. La cathédrale Saint Nazaire, l’église de la Madeleine, le théâtre à l’italienne, les arènes romaines et quantité de musées jalonneront des balades au hasard des villes qui rappellent autant l’époque antique que le Moyen-Âge, la Renaissance, les Lumières, l’essor du XIXe siècle... entre marais salés et vignobles, se glisse sous les voies rapides, frôle quelques villages. Première escale : la petite halte portuaire de Villeneuve-les-Béziers, patrie de la poésie de langue d’Oc chantée par Jean Laurès, ancienne ville romaine développée sous Charlemagne avant que son élan ne soit brisé par un incendie au Moyen-Âge. POINT DE VUE SUR BÉZIERS Le feu fut si impressionnant et les destructions si grandes que la ville garda jusqu’en 1631 le nom expressif de Villeneuve-la-Crémade ! Puis, sous son nouveau nom, la ville a retrouvé sa splendeur. Pour vous en convaincre, faites le parcours en deux étapes que propose l’Office de tourisme avant de reprendre le fil de la croisière. Le temps de passer sous l’autoroute A9 pour se convaincre - s’il était nécessaire - qu’on a fait le bon choix de locomotion, et on arrive à la seconde curiosité technique du parcours : le pont-canal qui franchit l’Orb douze mètres plus haut. Superbe, ces plans d’eau qui se chevauchent Mais, hélas, impossible aux pénichettes de passer directement du canal au fleuve. Le dragage du bras de l’Orb qui faisait autrefois la jonction est

en projet. On peut espérer un jour rejoindre le canal depuis Valras. Si l’on sait que Béziers vient du celte Baeterrae qui désigne un passage à gué, on comprend la dimension fluviale de la ville, bien avant que Pierre-Paul Riquet ne vienne tracer cette folle ligne d’eau pour relier les deux mers. L’arrivée à Béziers par la voie fluviale donne l’impression de découvrir une ville inconnue tant le “point de vue canal” change la perspective. Après tant d’horizontalité, le site presque trois fois millénaire prend une majesté toute particulière quand les lumières chaudes de l’automne, coupantes de l’hiver ou floutées du printemps jouent avec les vieilles pierres sur la hauteur. LE PORT NEUF À RÉNOVER Les responsables du tourisme le reconnaissent, le port fluvial de Béziers n’est pas à la hauteur des splendeurs de la ville. L’étape de Béziers a mauvaise réputation chez les bateliers. Mais la communauté Béziers-Méditerranée a décidé de changer les choses. Dès la saison prochaine, les premiers effets des investissements consentis à sa rénovation vont se faire sentir. Mais, dès maintenant, ne faites pas comme ces milliers de navigateurs qui passent sans s’arrêter. Le port est presque en cœur de ville. Pour une heure

LE PLUS GRAND VIGNOBLE Et souvenons-nous aussi que la vigne a fait entrer Béziers deux fois dans l’histoire. Une première fois pour son formidable essor qui a fait la fortune des “châteaux”. Ce fut là le plus grand vignoble de France. Mais c’est aussi de Béziers que partit la grande révolte des vignerons avec un premier rassemblement de 120.000 personnes le 12 mai 1907. Au hasard des librairies, cherchez les œuvres de Gaston Baissette ou de Marcellin Albert, deux écrivain très engagés. ÉCLUSES DE FONSÉRANES Après la crise de la surproduction, le vignoble biterrois s’est réformé et une visite des chais s’impose si votre rayon d’action de marinier devenu piéton vous le permet. En tout cas, une pénichette est le bon moyen pour transporter quelques bonnes bouteilles... Et, en quittant Béziers, ne manquez pas de franchir les écluses de Fonséranes qui sont sans doute, parmi bien d’autres merveilles techniques et esthétiques du canal du Midi, l’un des points les plus spectaculaires. Constitué à l’origine de dix écluses en enfilade, il n’en resta «que» sept en service. Les écluses sont une attraction qui attire des dizaines de milliers de visiteurs. Alors, les franchir en bateau est un “must” un Éverest de la batellerie !

24 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


Relancer l’économie par le canal, une idée pas du tout barge

L

’aménagement de la côte languedocienne a commencé comme ça dans les années soixante : des centaines de milliers de vacanciers de toute l’Europe passaient sur la route du LanguedocRoussillon vers l’Espagne sans s’arrêter. Embouteillages, nuisances, frais d’entretien, peu de retombées économiques. Pour les arrêter en chemin, on a créé une offre touristique massive sous la forme de stations balnéaires comme La Grande Motte, Saint Cyprien, Gruissan, Canet en Roussillon... Sur le canal du Midi à Béziers passent en moyenne annuelle près de 10.000 bateaux, de location à 80%. Pendant la saison qui dure 22 semaines et concentre la quasi-totalité des passages aux écluses, c’est près de 400 bateaux par jour. Seulement un sur deux fait halte à Port Neuf. L’idée est donc simple : faire s’arrêter sinon la totalité des pénichettes, en tout cas le plus possible. Mais tout aussi évident est le “facteur limitant” inhérent à ce projet : il n’y a que 28 places d’accueil. Rien ne sert donc de promouvoir l’escale de Béziers si le nombre d’anneaux ne suit pas. Si on ajoute à cela la mauvaise réputation du Port Neuf considéré comme vétuste, mal ­équipé, rendant peu de services, peu sûr... il saute aux yeux que la première chose à faire est une refonte quantitative et qualitative du pour dont le principal et capital atout est d’être presque en centre-ville. Une première étude a été rendue en 2001 et préconise de faire de Port Neuf la “vitrine fluviale de Béziers”. Des places et des services en plus, certes, mais il ne s’agit pas seulement de faire un beau parking à bateaux. Ce que font aujourd’hui les ports de plaisance qui ont la chance

4

d’être en cœur de ville, le port fluvial de Béziers veut le faire : une porte d’entrée du canal vers la ville mais aussi un lieu d’intérêt et d’animation touristique pour les touristes à pied. Légèrement en amont, la fameuse écluse de Fonsérane attire 300.000 visiteurs par an, mettant ce monument de la technique du XVIIe siècle au niveau des grands sites touristiques de la région. L’autre dimension du projet est de faire le lien entre les écluses et le port en créant un ensemble touristique proprement fluvial, donnant ainsi à la ville où naquit Pierre-Paul Riquet l’image fluviale qu’elle mérite. Les recettes attendues de cette politique sont évaluées à près d’un million d’Euros par an.

pas à terre Visitez les caveaux et les chais

S

i vous n’avez pas de bateau et si la location d’une pénichette que vous devrez piloter et où vous devrez faire ménage et cuisine vous rebute, faites une croisière sur une péniche-hôtel. La péniche Les Anges d’Eux est particulièrement raffinée Une autre idée est de faire du vélo sur le chemin de halage qui est aujourd’hui aménagée en piste cyclable sur presque toute sa longueur. Une manière économique et sportive - légèrement - de découvrir le canal du Midi. La communauté de Béziers propose de nombreuses idées de randonnées à partir du canal. Consultez pour cela et bien d’autres choses le site internet suivant : http://www.beziersmediterranee.com. Et, bien entendu, n’oubliez pas de visiter

les caveaux et les chais où vous pourrez déguster et acquérir les vins de la région qui - vous pourrez le constater si vous êtes assez vieux pour cela - ont fait d’énormes progrès depuis les révoltes des vignerons de 1907... !

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Photos Gilles Deschamps - CABM


Méditerranée :

La trop bonne réputation Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipements, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerranée. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », définition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les marins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capricieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de qualités maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

thagène et le mois de juin». J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands marins. » Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La carte postale est trompeuse

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tempête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y naviguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonctions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauvetage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou physique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants. Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des imprudences pour “être à l’heure”. Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jetskis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde ! Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Il faut de grandes courses à la voile Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en direction. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en méfier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Quant à dire qu’il y a moins d’esprit “marin” en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous verrez tous les week-ends des bateaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’AiguesMortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’instant, nous n’avons pas de course référente et que des petites organisations. Regardez l’image maritime que les villes atlantiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

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Jean Merrien, précurseur oublié Qui est Jean Merrien ? Premier indice : né en 1905, de son vrai nom René de la Poix de Frémenville, cet écrivain prolixe mérite bien une rubrique à la croisée des “Portraits de marins” et “Au Fil des Pages”. Second indice qui favorisera les plus âgés de nos caboteurs : cet écrivain a servi et sert toujours de référence aux grands noms de la littérature maritime. Un véritable maître à penser des premières générations de plaisanciers.

J

ean Mérrien est un historiographe de l’aventure maritime, chantre de la plaisance et du cabotage avant l’heure. Un passionné de la mer dès son plus jeune âge. Il a écrit de nombreux manuels d’initiation au bateau et à la croisière, des récits de navigateurs solitaires, des livres d’histoires de bateaux et de grands Yachts, des guides de voyage et autres nouvelles et romans autour de la mer et des marins. Il a entre autres ouvrages donc, rédigé Un Dictionnaire de la Mer entre 1944 et 1958 avec plein d’illustrations en style ancien de Bernard Duval… Autant dire qu’on n’y trouvera pas la définition du GPS mais une somme sur le langage des marins et la pratique de la voile – les sous-titres de ce dictionnaire. Cette véritable et vénérable bible des plaisanciers a longtemps concurrencé le mythique Cours des Glénans !!! Ce dictionnaire récemment réédité, est un régal pour les caboteurs curieux certes des termes et de la langue maritimes mais aussi des principes marins et de la navigation comme du rêve auxquels ils renvoient. Bien sûr, il est

vite devenu obsolète avec le développement de la plaisance tout plastique et tout électronique, mais les définitions et les illustrations vieillottes au fil desquelles notre curiosité est piquée au vif à chaque page, dégagent un charme et des renseignements qui poussent à aller plus loin dans la lecture ! Un exemple (pris au hasard…) : c’est quoi un caboteur ? Le Petit Robert satisfait à la tradition minimaliste et en escalier : CABOTEUR : marin qui fait le cabotage. CABOTAGE, n.m 1678 : navigation à distance limitée des côtes… Avec le Dictionnaire de la Mer, les réponses sont certes à tiroir mais bien plus complètes. A Caboteur on a : navire faisant le cabotage ou le bornage. Et cabotage ? Nom masculin qui viendrait de deux celui de navigateurs, les Cabots aux XVe et XVIe siècles ou de l’espagnol cabo, cap. C’est une navigation de commerce à plus grand rayon d’action que le bornage mais plus petit que le long court… Ah, on est bien dans un dictionnaire… Voyons bornage : mode de navigation pour bateaux de moins de 100 tonneaux, dans un rayon de 65 milles du port d’armement… Hum !!! Pus précis mais pas sûr que tous les caboteurs d’aujourd’hui entrent dans cette définition… Claude Roger Dictionnaire de la Mer, réédition 2001, Omnibus Édit. ISBM 2-258-05560.1

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Deux mille bateaux mouillent une journée d’été sur la côte méditerranéenne continentale et en Corse, tel est l’un des résultats d’une étude menée en 2009 par la Préfecture maritime de Méditerranée rendue publique en mai dernier. Comme on pouvait s’y attendre, l’immense majorité des mouillages concerne la région PACA 1.391), puis la Corse (453) et enfin le LangudocRoussillon (91). La zone entre Giens et Nice est la plus fréquentée, avec un record diurne de 263 bateaux entre Lardier et la pointe Saint-Tropez ! Sinon, en moyenne, la rade d’Hyères vient en tête, Porquerolles y étant pour l’essentiel : 200 mouillages de jour pour 140 de nuit. Le détail : De jour ou de nuit ? Certains sites sont plutôt “nuit“, d’autres “jour“. Si Pampelone voit les yachts entre l’heure de l’apéro de midi et le moment où il faut aller se faire voir chez Sénéquier, certains sites sont fréquentés par des plaisanciers de croisière : Toulon, Ajaccio, Calvi, l’Île Rousse. Pour Toulon, c’est la preuve qu’il s’agit d’un bassin à réputation plus nautique que touristique. Quant à la Corse, pas étonnant, on n’y va pas avec un pêche-promenade. Voile ou moteur ? Le moteur l’emporte de la Côte Vermeille jusqu’à la Côte Bleue. De Marseille à la Rade d’Hyères, la voile l’emporte très largement. Puis c’est l’effondrement : de Cavalaire à Cannes, le moteur prend le dessus. Nice et Monaco sauvent l’honneur de la voile. La taille des bateaux ? L’étude ne présente, hélas, que trois classes : les moins de 6m, les plus de 30m et les autres. Mettre dans la même baignoire les bateaux de 6,50 qui rentrent dans des recoins de calanques et des yachts de près de cent pieds capables de boucher la plage d’Argent n’est pas très opérationnel… Organiser les mouillages ? C’est dans l’air. Les Zones de Mouillages Organisés (ZMO) ne sont pour l’instant que sept en Languedoc-Roussillon, huit en PACA et onze en Corse. La Corse du Sud est championne avec près de deux mille postes,

Mouillages: la fin des forains ? Bouches du Rhône et Var, loin derrière. En revanche, le Var est recordman absolu (cinq fois plus que la totalité des autres) des amarrages en Autorisation d’Occupation Temporaire (des corpsmorts “sauvages“ peu à peu légalisés). L’ancre sera de plus en plus bannie, ça, c’est sûr Elle n’a rien pour elle : elle abîme les fonds, elle implique de grands espaces d’évitement, elle crée des conflits entre plaisanciers, elle est parfois peu sûre. Un corps mort ou un ancrage écologique règlent ces problèmes. Bien que les contextes soient bien différents sur la côte rectiligne et les lagunes du Languedoc-Roussillon, les services de l’État sont bien décidés à ce que le développement de la plaisance ne se fasse pas au détriment de l’environnement, des paysages côtiers, des autres usagers du littoral. Selon les cas, les mouillages seront purement et simplement interdits, contrôlés ou organisés. Et, sans que cela soit dit explicitement, payants “en échange d’un service“. Un anneau solide en est un… On aura compris quand on lit que l’étude insiste sur le fait que “le mouillage n’a pas vocation à répondre à l’insuffisance structurelle de places dans les ports mais devrait s’intégrer dans une politique portuaire globale“. Notre nombre et l’irrespect de certains pour la mer auront raison de la joyeuse anarchie du mouillage forain.


Les ports :

Tapis rouge vers la ville, tapis bleu vers la mer

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

I

l est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pontons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est respectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’attente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs… Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le ports se voit doté d’une ambition nouvelle : porte

d’entrée de la ville, antichambre de l’arrière-pays, ambassadeur du terroir. TU VIENS, BEAU MARIN ? Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’offrir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégorie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et services à terre s’intéresse à celuilà qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré... Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plaisancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ? Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numériquement, les touristes venus par la mer sont population négligeable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de milliers de personnes s’amusent et consomment.

PAS UN CROISIÉRISTE Sans doute la plaisance contribue-t-elle à faire vivre les producteurs de fromages du Larzac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représenteront jamais plus que le très petit

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Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà navigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète Carcassonne, à Bandol les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de location et se jeter dans les embouteillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éleveurs de brebis ? C’est oublier que passer ses vacances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et arriver avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les vacances au moins, ces terriens changent d’apparence, de langage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, finie l’aventure. Deux stations de métro à Marseille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators. LE PORT OUVERT SUR LA MER Et pourtant, il est vrai que le plaisancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage. Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ? On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équipés de moyens pour préparer les escales futures, croisières lointaines ou sorties d’un jour.

COMBIEN DE TEMPS MET LA MER POUR DÉGRADER CE QUE VOUS JETEZ PAR DESSUS-BORD ?

il faut jusqu’à : 1 MOIS journal

1,5 MOIS

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LE NAUTOURISME ? Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curiosité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral. S’il est demandé aux capitaineries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à déployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautourisme ? Christophe Naigeon

papier toilette

5 MOIS

coton

épluchure

14 MOIS

allumette

fil de coton

photo bois, mégot, couche bio

3 ANS

laine bois peint

13 ANS 50 ANS

boîte de conserve polystyrène

80 ANS

flotteur bouée pile mercure

200 ANS

aluminium

400 ANS couche 600 ANS

filet et fil de pêche

???? www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 29

plastique

verre


Sécurité

Gérard d’Aboville

“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville) Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

L

’histoire commence en 1967 alors que la plaisance décolle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly remporte six régates internationales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense. Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était devenue l’ENA des apprentis navigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes. La voile légère avait pris son envol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière côtière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne. LES “PETITS BAIGNEURS”

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi. L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE” Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouvernement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concertation et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recommandations transmises aux ministres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justifierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu. « Nous sommes en partie un organisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, celui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renoncent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique. « La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabilise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obtenir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité. Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autorisée. Victoire du bon sens marin. LA RADIO POUR TOUS Autres dossier en cours : la généralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de communication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rêver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester. En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’embouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Funès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie naissante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plastique, va permettre la production nautique de masse. Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, infrastructures portuaires, équipements des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopulation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traversée horizontale de l’administration française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

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sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expérimentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés. Christophe Naigeon

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aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appropriée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la solidarité entre marins ». Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonération de la redevance et la suppression des fusées-parachute – les plus chères – des équipements obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pression pour changer la loi, de dos-

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Fusée ou matériel électronique, des solutions pour lesquelles la VHF est une alternative ou un complément en cas de problème.

PRÉPAREZ VOTRE CROISIÈRE DE L’ANNÉE PROCHAINE Commander les éditions 2010 pour les recevoir chez vous pour seulement 19,35 e frais de port, manutantention, conditionnement compris. Comment saisir le CSNPSN ? Le Conseil est constitué de reremonter par l’une des fédéraprésentants de neuf ministères ! tions sportives agréées (voile, Mais aussi d’administrations motonautisme, sports sous-macomme les Voies Navigables de rins, ski nautique, canoë-Kayak, France, le Conservatoire du Litaviron, pêche en mer) ou les astoral ou le comité Olympique… sociations concernées par le suainsi que de la Fédération des jet représentés au CSNPSN (Les Industries Nautiques et la FéGlénans, la SNSM, le Yacht-Club dération Française des ports de de France, la Fédération des Plaisance. Si vous êtes porteur Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemenLarge…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile : taires ou législatives, faites-la www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

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Météo à bord :

Quels instruments sont vraiment utiles ? La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

S

oyons bien d’accord : les prévisions ne se réalisent pas toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pouvant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout caboteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement brutal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navigation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer. L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capitainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins réguliers. Mais la consultation indispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour noter ce qu’il en était hier et la tendance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante. L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF” Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gratuit : votre “nez”, votre expérience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser influencer par les on-part-on-partpas de votre équipage, les décisions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène. Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance passée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de décider de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une menace de divorce et/ou de vente forcée du bateau… Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments incontournables et/ou obligatoires des utiles ou même des futiles… INSTRUMENTS DE FRIME Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pression, de vents, d’isobares en surface et en altitude par télécopie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms satellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la navigation hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipement revient coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement logeables sur nos généralement petites unités. LES INCONTOURNABLES Obligatoires ou non, sont incontournables le baromètre à aiguille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute brutale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment de-

voir revoir le programme des jours suivants… La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle assure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure garantie contre les surprises d’un changement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bulletins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il serait souhaitable que cette expérience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable,

bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit. Le GSM, notre téléphone portable quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le numéro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Maries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pourrez trouver demain ou après-demain. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interprétation, fruit de l’expérience.

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Le récepteur radio grand public : en navigation côtière, de très nombreuses stations émettent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio préféré. Plus chic et entre nécessaire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obligatoire en hauturier pour recevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de naviguer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nouvelles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de capter sur grandes ondes de nombreux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Prévoir alors une bonne antenne… LES SIMPLEMENT UTILES L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, selon qu’ils sont autonomes (mécaniques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses informations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis urgents aux navigateurs, des bulletins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navigations le

plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe une foultitude de sites météorologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’addiction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonnement au logiciel Navimail pour récupérer les données météo marines valables pour votre position et les mailles géographiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses promesses. LES ACCESSOIRES Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En météo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une prévision. Sans oublier l’indispensable Guide marine de Météo France disponible en capitainerie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émetteurs VHF et BLU et horaires d’émission. L’ENNEMI : LE CALENDRIER ! L’ennemi du marin, c’est le calendrier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discernement, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauvetages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo). Claude Roger Face à un ciel que l’on a du mal à interpréter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

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Le transportable :

solution pour les nomades ? Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

E

ntre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place à flot dans un port de Méditerranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simplement d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une remorque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des propriétaires de semi-rigides choisissent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela. TRÈS SOPHISTIQUÉS Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cinquante est une autre affaire. Certains, comme Jean-Louis Attard, responsable des relations

extérieures du site www.pneuboat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’entrée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le proverbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux commence à s’estomper. Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs arceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs moteurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes. Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une option d’économie à l’achat. Et à l’usage ? Si l’on est un expert-comptable, on doit compter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une centaine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’entretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau. MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrêmement variable : de 5 à 8 €

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons largement à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent raisonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits bateaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones portuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire. LE JET-SKI, UNE NUISANCE ? Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anarchique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

CHER NOMADISME NAUTIQUE ! Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, paradis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en remorque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

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Pôle Nautique

Port de Plaisance

Canet-en-Roussillon

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représentée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interministérielle” pour chercher des solutions. Tâche difficile car, comme disent certaines mauvaises langues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, depuis un édit de François 1er, les communes littorales doivent accès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir… Christophe Naigeon

Plaisirs de la mer et pôle de compétences !

© Ville de Canet-en-Roussillon

et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce motonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes… Du coup, les usagers plus raisonnables que sont les pneumarins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comportement (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontentement grandissant des plaisanciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

Canet-en-Roussillon,

au Coeur du Pays Catalan ! LA CHARTE DE L’AUCMED Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de : - Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les gestionnaires de ports - Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer - Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour mettre à l’eau qu’en sortir - Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie - Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer - Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à cet effet - Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usagers sur remorques - Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

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À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fin, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort. Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation. Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres. N’hésitez pas à venir nous rendre visite !

France

Nice Cannes

Montpellier Sète

Toulouse

Marseille 170 milles

100 milles

Canet-en-Roussillon

Espagne

Empuriabrava

Roses

Bastia 240 milles

Corse

Girona 160 milles

Vers Barcelone

310 milles

Ajaccio

Vers Baléares Vers Sardaigne Renseignements : SCEREM (Société Canet-en-Roussillon Économie Mixte) Capitainerie • BP 210 • 66141 Canet-en-Roussillon Cedex • France ✆ +33 (0) 4 68 86 72 73 • Fax : +33 (0) 4 68 86 72 72 • contact@scerem.fr • www.scerem.fr


Les sémaphores veillent à nouveau sur nous La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

buissons qui veulent bien pousser dans la pente ! ». Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’appeler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargaison, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La minutieuse routine. UN INTENSE TRAFIC

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense trafic commercial et fait face à des conditions météorologiques dantesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

T

empête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jourlà. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile. Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité. Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les antennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, ditil, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ». Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un mamelon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, réplique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août. « Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le moment. À partir de force 7, ce sera interdit ». Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui arrivent ici sous-estiment la hauteur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara. Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que partout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste derrière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifacio, ils en ont 365, plaisante Stéphane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! » Au point que les équipes peuvent rester enfermées sans autorisation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du perron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! » DES POSIDONIES À 110 M ! Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt. « Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, retenue par miracle par les quelques

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le radar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les signalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Capraia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » explique le premier maître. Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec celui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui instaurera une “recommandation de route” aux navires de commerce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entreraient en ­collision.

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ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine nationale envoyait des livres. Maintenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

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L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les sémaphores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso. Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été amené. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques marcheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

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L a collaboration entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime. Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandestins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâtiment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bourgeois, qui contraste avec la batterie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ouverture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télégraphe Chappe d’antan.

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’appelle le premier maître Azara. Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bastia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent. Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

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Tortue verte © Mila Zinkova

Tortues de Méditerranée, les dinosaures de la mer A

vec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La comparaison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

L

LA TORTUE CAOUANNE : DES AMOURS EN CROISIÈRE

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tortue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles préfrontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur arbore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’arrière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repérant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbivore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au profil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcourent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles naviguent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été placés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur destination. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instrumentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à destination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

a tortue est le plus vieux reptile de la planète (200 millions d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou femelle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incubation des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le réchauffement climatique pourrait avoir raison des mâles. Deux espèces se reproduisent

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR Celle-là, si vous la voyez en Méditerranée au cours de vs navigations, c’est presque un miracle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osselets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous jetons avec les méduses et meut d’occlusions intestinale. Bien que toutes les tortues marines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturbation de ses lieux de ponte par l’urbanisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques… Guy Brevet avec Abigaël Silva (10 ans), conseillère technique

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Places disponibles !

Les requins : Blanc et Pèlerin, géants de chez nous

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n 1975, le film Jaws (Les Dents de la Mer) favorisa la mauvaise réputation des requins. Pourtant, ils ne font pas plus de vingt morts par an. Rien, comparé aux victimes des guêpes, abeilles, méduses, serpents et autres bêtes-à-bon-dieu empoisonnantes, allergisantes… Un prédateur ? Sans aucun doute. Mais L’Homme le bat à plate couture : plus de 80 millions de requins disparaissent chaque année victime du finning (fin, nageoire en anglais) pratique qui consiste à capturer des requins, à leur couper les ailerons et – le plus souvent – à les rejeter vivants et amputés à la mer, pour satisfaire, en Indonésie, Japon, Chine, Thaïlande le goût des mangeurs de soupe d’ailerons. Pour ses vertus aphrodisiaques et anticancéreuses infondées, un bol s’y vend jusqu’à 100 €. En 2003 douze millions de tonnes d’ailerons séchés ont été importés à Hong Kong. Un aileron de 10 cm se vendait alors 600 € le kg. PETIT, DÉJÀ GRAND En Méditerranée, le Grand Requin Blanc décrit par Aristote, très présent dans la Mare Nostrum durant l’Antiquité a de quoi faire peur : un spécimen capturé en 1987 pesait 3,5 t pour 7,10 m ! C’est non seulement un géant mais aussi un requin très spécial. Contrairement à la plupart des poissons, il n’a pas de vessie natatoire (un “ballon” intérieur qui fait flotter) mais un énorme foie (90% de sa cavité abdominale)

gorgé d’une huile plus légère que l’eau. Son dos est marron ou gris mais sa face ventrale blanche, d’où son nom. On le rencontre essentiellement dans le triangle Baléares-CorseSicile. L’accouplement a lieu au printemps, les œufs se développent et éclosent dans l’utérus de la femelle (ovovivipare) et la gestation est estimée entre 12 et 18 mois. Les jeunes Grands Blancs mesurent plus d’un mètre à la naissance et sont déjà des prédateurs capables de survivre. Un autre géant est le pèlerin, ou encore Cetorhinus maximus dont le nom est composé de Ketos (monstre marin), des Rhinos (nez) et de Maximus (grand), autrement dit le monstre marin au grand nez. Il porte bien son nom, le bougre (voir la photo). Mais on pourrait aussi l’appeler “grande bouche” si l’on se réfère aux énormes fentes branchiales qu’il garde ouvertes pour se nourrir de plancton, base de la nourriture de cet inoffensif monstre : c’est le second plus gros poisson du monde, après le requin ­Baleine, et peut atteindre 12 m. Le pèlerin n’est pas strictement Méditerranéen mais on commencerait à l’y trouver en nombre de plus en plus grand. C’est pourquoi un réseau d’observation a été constitué pour étudier sa présence. Vous avez certainement vu les affiches dans les capitaineries. Si vous en croisez, n’ayez pas peur, le requin pèlerin est uniquement mangeur de plancton. Signalezle simplement, contribuant ainsi à sa protection. G.B.

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w w w . p o r t - n a p o l e o n . c o m


Rando palmée, chasse sous-marine Conseils d’un pro du “snorkeling” Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résistons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, rédacteur en chef de Tribu Snorkeling :

d’éponges encroûtantes, d’algues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possibilité de visiter la plupart des réserves marines intégrales, interdites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE Même si arbalètes et tridents parsèment les allées des hypermarchés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées : Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires maritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-marine, seule une attestation d’assurance, couvrant cette pratique, peut-être exigée. La pêche sous-marine est autorisée à partir de l’âge de 16 ans. Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de signalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arbalète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bénéficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.) Faites-vous un devoir de consommer ce que vous avez capturé. Julien Collet

E

nfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beaucoup. La découverte des fonds sableux (plus vivants que l’on imagine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Méditerranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en oublie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doivent être respectées. LA RANDO PALMEE Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisation surmontée d’un drapeau “alpha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

engins motorisés et des comportements “débridés” impose cette mesure minimale. Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pratique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée permet d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos ! Dans l’eau, la déperdition de chaleur est très rapide et la contemplation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux enfants, moins armés pour l’homéothermie et plus insouciants des dangers du soleil. Les écosystèmes marins méditerranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Le masque Lorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez. La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les modèles ne répondant pas aux normes françaises. Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée). Le tuba Habituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone. Les palmes Il n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire. L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est solidaire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide. Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

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Daniel Mercier, le fondateur des Guides de la Mer

d’eau, il y a des paysages magnifiques. Du coup, faire la découverte d’une bouteille en plastique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image. Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ? Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est possible. Moi qui suis aussi un montagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont pas dégradée. Les milliers de personnes qui plongent peuvent aussi être tolérées si on parvient à construire une véritable organisation de professionnels.

Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui considèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

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SAINT-CYR-SUR-MER Balade aquatique de Port d’Alon (Coordonnées : voir précédent) SANARY-SUR-MER Sentier sous-marin de Portissol Office de Tourisme de Sanary-sur-Mer 04 94 74 01 04 infostourisme@sanarysurmer.com www.sanarysurmer.com TOULON Sentier de la Plage de la Garonne Association NATUROSCOPE Toulon/ Le Pradet 06 23 87 75 30 contact-var@naturoscope.fr www.naturoscope.fr PARC NATIONAL DE PORT CROS Sentier sous-marin de la Palud Parc National de Port Cros 04 94 12 82 30 port-cros@espaces-naturels.fr www.portcrosparcnational.fr LA LONDE-LES-MAURES Sentier “Le Jardin des Mattes” Office de Tourisme de La Londe 04 94 01 53 10 lalonde.tourisme@wanadoo.fr www.ot-lalondelesmaures.fr

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BANYULS-SUR-MER Sentier sous-marin de Peyrefite jeanfrancois.laffon@cg66.fr frédéric.cadene@cg66.fr - www.cg66.fr CAP D’AGDE Sentier sous-marin du Cap d’Agde Association ADENA - 04 67 01 60 23 adena.bagnas@free.fr www.adena-bagnas.com CARRY-LE-ROUET Sentier sous-marin Côte Bleue PARC MARIN DE LA CÔTE BLEUE Réservation : 06 83 09 38 42 syndicatmixte@parcmarincotebleue.fr www.parcmarincotebleue.fr ENSUES-LA-REDONNE Sentier sous-marin de La Redonne AIEJE - 04 42 40 02 39 / 06 27 14 78 33 aiejeplongee@orange.fr - www.aieje.fr MARSEILLE Sentier sous-marin de Corbières (Coordonnées : voir précédent) LA CIOTAT La calanque du Mugel Cpie côte provençale Atelier Bleu du Cap de l’Aigle 04 42 08 07 67 - cpie.cp@atelierbleu.fr www.atelierbleu.fr

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Propos recueillis par C.N.

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L’Atelier Bleu - CPIE Côte Provençale est un acteur reconnu de l’EEDD depuis 25 ans. Il est le principal intervenant d’une approche de l’environnement par la pratique des activités aquatiques et subaquatiques. Labellisé Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), l’Atelier Bleu du Cap de l’Aigle à La Ciotat promeut des comportements éco-citoyens responsables, actifs et respectueux de l’environnement. Il participe également au développement durable notamment en informant et sensibilisant les acteurs et les usagers du bord de mer. Au fil des ans, l’association s’est développée autour de son cœur de métier “l’animation nature” sur le littoral en diversifiant ses approches et les publics accueillis. Plus de détails : www.atelierbleu.fr

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Cap d’Agde La Plagette

D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se défaire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le sondeur. Ensuite, découvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre

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L’ATELIER BLEU

Navigation et plongée sontelles compatibles ? Ce n’est pas facile. Entre plongeurs et plaisanciers, la cohabitation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et utilement devenir lui-même un plongeur, avec ou sans bouteilles.

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Comment est partie l’idée des Guides de la mer ? Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’archéologie, la photographie sousmarines étaient capables de passionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occasion de le prouver. Avec Guy Poulet (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “culturels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées subaquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaquatique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine.

LE RAYOL CANADEL-SUR-MER Sentier marin du Domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées 04 98 04 44 00 info@domainedurayol.org www.domainedurayol.org LITTORAL DES MAURES Sentier “les Balades aquatiques” Observatoire marin du Sivom du littoral des Maures 04 94 00 46 25 contact@observatoire-marin.com www.observatoire-marin.com VILLEFRANCHE-SUR-MER Randonnée Palmée Centre de découverte du monde marin 04 93 55 33 33 centredecouverte-marin@wanadoo.fr www.decouvertemondemarin.org THEOULE-SUR-MER Sentier de la Pointe de l’Aiguille Centre de Découverte du Monde Marin (Coordonnées : voir précédent) CORSE Sentier de Lavezzi www.oec.fr Sentier de Lumio www.isbulecamare.org


Cormoran et Sterne : redoutables oiseaux-pecheurs Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noirâtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

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’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour aller chercher ses proies, l’autre vole et plonge en piqué sur les poissons qu’elle a repérés du ciel. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pataud hors de l’eau, l’autre vole comme un petit avion de chasse, l’un fait de longues siestes immobiles, l’autre semble en perpétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir.

CORMORAN : UNE TORPILLE Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’identification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gracieux cou qui dépasse… et disparaît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-minute.

Cormoran

Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés (où les scientifiques vont-ils chercher des noms pareils ?) et donc cousin des pélicans, a trois occupations principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui adurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en relevant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arrivait pas à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu au dessous de l’horizontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corpsmort. Pourquoi a-t-il toujours l’air d’être accroché sur un fil comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plumage imperméable et doit se sécher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g se poisson quotidiens par jour de ­poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs intérieurs et… dans les bassins d’élevage. Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues administratives avec quotas sont organisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chasseurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

STERNE : UN MISSILE Aïe ! Là c’est plus coton de distinguer nos sternidés des laridés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces dernières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arctique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarctique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hirondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régions Quelques signes pour distinguer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chassés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa razzia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fameux ­“Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte c’est vif, ça plonge en piqué avec des ailes étroites orientées vers l’arrière et la queue fourchue qui dessinent un W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent couronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec englouti immédiatement au retour dans les airs.

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Sterne © Pierre Garin

L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hiver ! Le bec, souvent coloré de

rouge, est très mince et très pointu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hivernent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, voltiges acrobatiques en prime ! Claude Roger

LE GREBE : UN SCHNORKEL Voilà encore un oiseau plongeur familier de nos côtes dont l’observation sera l’occasion d’un jeu de bord pour nos jeunes (et les autres) ! Il ne marche pas, vole peu mais nage vite en tendant un long cou avec une tête terminée par un long bec rosé vers le ciel, comme le schnorkel d’un sous marin. Après de multiples tours sur l’eau sans apparentes raisons, Hop ! il plonge brutalement… un long moment. Pour réapparaitre où ? Entre quel bateau ? Près de quel ponton ? Suspens… souvent sans réponse car il est capable de rester sous l’eau de nombreuses minutes… Souvent en couple, c’est encore plus drôle : entre diverses figures compliquées et mouvements de cou spectaculaires, ils plongent chacun de leur côté pour ressurgir séparément avant de revenir flirter ensemble… Le grèbe huppé est exclusivement aquatique, plongeur et nageur expert, au bec pointu et sans queue visible. Ses pattes non palmées sortent très en arrière. Ses rares vols s’effectuent au ras de l’eau avec des ailes à battements rapides, une silhouette au cou long tendu, un corps allongé et les pattes trainant derrière. Vous le verrez facilement sur les plans d’eau intérieurs, les estuaires et les côtes abritées, les ports et les digues.

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Peintres officiels de la marine “De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux” D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

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l y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des barbouilleurs du dimanche au Radeau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose. «La peinture maritime est souvent considérée comme ringarde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk ­Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportezvous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www. musee-marine.fr), vous n’y verrez rien de mièvre. PEINTRES POMPONS ? Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de campagne” ? Et pourtant, des peintres se revendiquent et se réunissent sous

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confrérie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illustrateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acuité de la vision, à la liberté d’interprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, maritime en l’occurrence » écrit le site des POM. Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine marchande et de la Marine nationale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titulaire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embarquement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoigner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa signature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François Deniau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier Decoin, Patrick Poivre d’Arvor, Michel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Queffélec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde. Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… SAns avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un «voileux» pour qui les traversées méditerranéennes sont monnaire courante. Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la ­Marine ? J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour lesquels j’avais toujours eu de l’estime et qui sont seuls habilités

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant ! Quels avantages y trouvezvous à cette officialisation ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes officielles est un grand avantage : nous restons totalement indépendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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Le “POP”, peintre officiel des ports de louis xiv Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique. Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “reporters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

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POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particulière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consacrée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simplement d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développement et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux destinés à représenter avec précision le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les finances, l’équipement et toutes les administrations concernées. Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les activités propres à chaque région.

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N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ? Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commerciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Autrefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’emploi, les voyages… ils ont réalisé des chefs-d’œuvre.

Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ? Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des caboteurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Hambourg. J’ai ensuite monté une affaire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis autodidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

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...venez les decouvrir ● Culture et patrimoine : Fauvisme, Aristide Maillol, traditions catalanes... ● Gastronomie de la mer, vins de Banyuls et de Collioure... ● Nature préservée : oliviers, vignes en terrasse, mimosas, eucalyptus... ● Fêtes : de la St-Vincent, des pêcheurs, des vendanges, de la St-Sauveur, de l’orange. Avec le soutien de la Chambre de commerce et d’industrie de Perpignan et des Pyrénées-Orientales, des municipalités, des offices de tourisme et des quatre ports de la côte Vermeille.

Tél. : 04 68 35 90 99 - Mél. michelle.sans@perpignan.cci.fr


Les cargos romains, leurs cargaisons, leurs passagers Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

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are Nostrum est imprévisible et dangereuse. Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne naviguaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capitaine en capitaine. Le calcul astronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’impérieuse nécessité d’approvisionner l’Empire et les colonies. Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le long des côtes avec des cabo-

teurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nouveaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la découverte de l’étoile polaire grâce aux Phéniciens. L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Espagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voiliers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

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BON PORT, BONNE CARÈNE Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient souvent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les bateaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers. Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner rapidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – citernes de terre cuite – et d’amphores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons séchés et le garum – sauce à base

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vaisselle fine, tissus, objets et métaux précieux. ONENARIA, CORBITA, PONTO L’Onenaria fut longtemps le cargo standard dont s’inspira la Corbita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14m de large, elle portait 40.000 amphores et souvent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navigant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigantesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route. Ces bateaux marchands transportaient vraiment de tout : il y

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs. Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravitaillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique. Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

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avait d’impressionnants porteobélisques, comme celui de Caligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de partout et allaient partout. Emma Chazelles

Mouillages grecs, ancres romaines Les Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite). Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

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Les passagers avaient la vie dure Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pouvaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

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out est bon pour que les armateurs et les banquiers rentrent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hippopotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants… Il y a aussi des passagers. Magistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1. Érudits et riches héritiers désœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curiosité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vaisselle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capitaine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES ! Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchandises, il faut supporter la ­soutine : c’est là, en fond de cale, que croupissent les eaux noires car on répugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et excréments. Il est également interdit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

est mauvais le cauchemar commence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison. Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-dessus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passager lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau. Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chanter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin… C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en petite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, transmise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toisons qui s’humectent en absorbant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’intérieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’argile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse… Emma Chazelles 1 «Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’Antiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).


Comment Rome se constitua une marine de guerre Autant ses légions semèrent très tôt la terreur, autant sa marine se ridiculisa longtemps face aux ennemis et aux tempêtes de ce qui n’était pas encore Mare Nostrum. Mais Rome apprît vite et, après avoir copié les autres, inventa une nouvelle façon de combattre en mer et créa les bateaux pour cela.

NAVIS ACTUARIA Le navis actuaria entièrement découvert, à voile et à rames (pas moins de dix-huit avirons) sert tout ce qui doit être rapide, transport des hommes comme une reconnaissance, port de message urgent et ne participe jamais au combat naval.

PENTÉCONTORE La célèbre Pentécontore, est une des plus vieille galère déployée par Rome pour son propre compte. Cette unité légère, à coque évasée qui mesure 30 m de long pour moins de 4m de large est une monoris, c’est à dire qu’elle ne possède qu’un seul rang de 50 rameurs. Elle est utilisée comme navire éclaireur et de liaison et pour le transport rapide des troupes, ordres et dépêches, à l’instar de la frégate ou du croiseur plus tardifs. Elle est abandonnée en 50 av. J.C. au profit des Liburnes, inspirées de navires pirates Illyriens, plus rapides et plus maniables.

BIRÈME ET TRIRÈME IMPÉRIALE La birème impériale romaine ou Dikrotus, très répandue de –300 à 50 après J.-C., file 6 nœuds. Plus légère et plus puissante que le Pentécontore, elle se distingue par un étagement d’apostis, ouvertures permettant le passage des avirons. Elle est dotée d’un petit auvent, une diacta, et parfois d’une sculpture dorée. En chêne, elle reste plus lourde que son équivalente grecque. La Trirème a deux mâts gréés en permanence, même durant le combat. Sous l’Empire, la grand-voile arbore Aigle, lauriers et le fameux S.P.Q.R. La voile de beaupré s’orne du nom du vaisseau et des insignes du capitaine et à l’arrière se trouve le porte-enseigne de la Légion. Elle file 7 à 8 nœuds propulsée par 170 rameurs payés issus des classes sociales les plus basses (pas esclaves comme chez les Grecs) auxquels il faut d’ajouter une vingtaine de marins et une cinquantaine d’hommes de troupe.

LES UNITÉS OFFENSIVES Les unités offensives, selon leur vogue – le nombre de rangs de nage ou de rameur – sont des Trirèmes de 35 x 6 m, quadrirèmes ou quinquérèmes assez comparables aux navires grecs. Mais le rostre de bronze n’a pour les romains qu’une seule vocation artistique, l’éperonnage restant une manœuvre typiquement grecque. La technique de nage complexe nécessitait quant à elle un entraînement de huit mois par an pour un rameur à plein temps.

LES DECERIS La Deceris était longue de 45 m et large de 8 m. Son équipage était composé de 600 marins et de 300 fantassins. Ce navir de guerre avait généralement des tours en bois à l’avant et à l’arrière, pour observer et pour mettre les archers en position haute. Sous la République il n’y avait pas encore d’escadre régulière. C’est le chef des troupes terrestres qui commande également la flotte. Sur chaque navire se trouve un capitaine, un pilote et des décurions qui commandent l’équipage. Au début les capitaines étaient des affranchis grecs. 1

Le travail vient à bout de tout (Virgile)

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U

n demi-siècle avant notre ère, la guerre civile fait rage à Rome. Pompée et César s’affrontent pour le pouvoir. Le conflit s’étend hors les murs, chacun cherche des appuis dans les villes de l’Empire. La Provence – province chérie de Rome – est au cœur du bras de fer entre ces deux géants, prétendants au poste de Consul. Massalia, devenue romaine depuis le déclin des fondateurs grecs, prend parti pour Pompée. César ne peut laisser faire. Il veut soumettre la ville. Ses légions terrestres l’entourent, mais la mer reste ouverte. Il faut barrer la baie. Il faut des bateaux. César n’en a pas. Pompée les lui a volés. Qu’à cela ne tienne, c’est d’Arelate – Arles – qui le soutient, que la plus incroyable opération de construction navale connue va se dérouler. DOUZE GALÈRES EN UN MOIS !

Un jour de printemps de –49 av. J.-C., l’officier Decimus Junius Brutus entre dans les navalia, ateliers de charpente de la rive droite et annonce la commande de César : douze galères. On imagine un dialogue à la Astérix avec le maître-charpentier gaulois : « Pour quand, oh, grand Decimus Junius Brutus ? ». « Dans un mois ». « Mais… C’est imposs… ». « Labor improdus omnia vincit1. Les arènes d’Arelate viennent de recevoir de nouveaux lions d’Afrique… Avé ! ». L’histoire ne dit pas quelle potion prirent les ouvriers, mais le miracle s’accomplit. Decimus Junius Brutus n’avait pas sous-estimé le talent des charpentiers de marine gaulois. En un temps record, sans même prendre le temps de sécher le bois coupé à la hâte dans les forêts qui poussaient dru dans le delta du Rhodanus, ils construisirent douze galères qui devaient mesurer entre cinquante et soixante-dix mètres comme on les faisait à l’époque ! Cette armada de bois vert, peu manœuvrante, menée par des novices et chargée de fantassins et d’armes, résiste à la descize, la descente à la voile des 30 km qui mènent à l’embouchure, cingle vers le Cap Couronne, longe la Côte bleue et vient s’ancrer devant l’île de Ratonneau. Ces sortes de barges à rame, formant une muraille flottante, complètent ainsi le blocus terrestre du Lacydon. Le 21 juin, avec dix-sept navires faits pour la mer et le combat naval, Pompée tente de forcer le blocus. Mais les légionnaires d’élite de César, capturant les embarcations assaillantes avec des grappins, transforment la

bataille navale en un combat au corps à corps où ils excellent. Avec trois bateaux coulés et six capturés, Pompée perd la Bataille de Marseille. Une grande partie des terres de Massalia sont confisquées au profit d’Arelate la fidèle. En –46, César pardonnant à ces Gaulois celto-ligures d’avoir brûlé Rome en –390, accordera à Arles le statut de Colonie de droit romain et y installera les vétérans de la VIème Légion. ROMAINS, PAS MARINS Trois siècles auparavant, avant sa lutte contre Carthage – conflit en trois épisodes connu sous le nom de Guerres Puniques dont l’enjeu n’était rien de moins que la maîtrise de la Méditerranée Occidentale – Rome ne possédait pas de marine de guerre. Quand Rome voulut s’opposer à la colonisation de la stratégique Sicile par les Phéniciens et mena le premier combat naval de son histoire, elle utilisa les navires et des “consultants” grecs. Quand elle se dota de ses propres bâtiments, en bonne copiste, elle s’inspira des navires étrusques, italiques ou carthaginois qu’elle adapta à ses besoins et à son goût. Cette flotte romanisée était sous commandement d’excellents pilotes, issus des états conquis. Le navire militaire type était conçu pour aller vite : au portant grâce à ses voiles carrées, le reste du temps avec ses rameurs. Long, fin et léger, il pouvait être remisé sur les plages ou tiré sur des rampes de halage. Il n’en existe pas de vestiges, à la différence des puissants cargos de commerce dont on a retrouvé, conservées dans les sédiments, nombres d’épaves lestées par leurs cargaisons. Mais les sources indirectes écrites et les représentations – mosaïques, bas-reliefs, peintures sur céramique - que nous ont laissés les artistes, donnent à comprendre, mais aussi à rêver. COMBAT TERRESTRE EN MER Partis de rien, les Romains ont vite appris. César, dans la Guerre des Gaules décrit sa Galère–Amirale de 70m qui transporte des centaines d’hommes, rameurs et combattants. Elle possède deux tours d’archers, des dauphins, pointes de plomb hissées sur les vergues, des armes de jet lourdes : catapultes et balistes et son pont complet favorise la lutte à l’abordage grâce à cette fameuse invention romaine dite corvus ou corbeau. Ce pont mobile est une passerelle d’assaut articulée à partir du mât qui se

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Marseille, bâtie et fortifiée du temps des Grecs (ci-dessus) fut pour les Romains, une place forte très convoitée. Pompée s’y perdit...

fiche par des crocs sur le pont du navire ennemi, empêchant sa manœuvre, notamment le redoutable éperonnage, par ailleurs sans effet sur les impénétrables bordés en chêne que les charpentiers gaulois leur faisaient. Le bateau de guerre romain n’est pas une torpille à rame comme la galère grecque au rostre pointu, c’est une forteresse, un morceau de champ de bataille flottant. Car le Romain, piètre marin, est un as de l’infanterie et un fin stratège. Il utilise sur le navire abordé les techniques de combat du plancher des vaches, comme pour prendre les forteresses en bois des Gaulois d’Armorique (par Toutatis !). Les romains ont aussi mis au point l’ancre à jas telle qu’on la connaît – presque – aujourd’hui et, pour se protéger des redoutables frondeurs des Baléares qui bombardaient les navires, ils revêtirent leurs coques de cuir, inventant les premiers “cuirassés”.

Si l’incompétence fût à l’origine de la disparition au large de Tunis de la première flotte romaine, et la tempête celle du naufrage de la seconde au large de la Sicile, un lobby de riches propriétaires terriens et commerçants de la province de Campanie, inquiets des menaces carthaginoises sur le stratégique détroit de Messine, finança les quelques centaines de vaisseaux de la troisième. On connaît la suite… Après la conquête de la Sicile, de la Corse, de la Sardaigne et de Carthage contre Scipion l’Africain en –146, Rome se rendra maîtresse de la Méditerranée Occidentale. Retournement de l’histoire, ceux qui étaient considérés par les Grecs comme des barbares, devinrent ainsi respectables au point d’être invités à participer pour la première fois cette même année aux jeux Olympiques. La nouvelle Civilisation Gréco-­ romaine voyait le jour. Emma Chazelles

DES BATAILLES TITANESQUES Les batailles navales antiques étaient gigantesques : la bataille du Cap d’Ecnore (Sicile) qui eut lieu en –256 entre Romains et Carthaginois vit s’opposer à nombre presque égal de part et d’autre, près de 300.000 hommes sur 700 navires ! Scipion l’Africain engagea pour sa part 35.000 soldats sur 50 Pentécontores et 400 navires de transport pour la bataille de Zama en –202 contre Hannibal.


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Pour les capitaines… Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Descossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 € Un air de Sète propose un hommage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photographies. Il vous dévoile les coins et recoins de cet incontournable port méditerranéen. Les romans des îles : L’Ile mystérieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché) De Jules Verne Editeur : Omnibus Prix : 26 € Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt inquiétantes, délirantes, initiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de survivre contre vents et marées. Belem : Le Temps des Naufrageurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 € Le récit du dernier voyage du célèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier 1897 après 46 jours d’une traversée difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples rebondissements, avec pour toile de fond le quotidien rude des matelots de la voile. Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phébus Libretto Prix : 10 € Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

se déchirer, pour aboutir à la survivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficultés rencontrées mais aussi des caractères des naufragés Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 € En 1969, Peter March, un marin anglais, inventeur de systèmes électroniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’excellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tricher, en faisant escale. Prix Amerigo Vespucci 2009. Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Marine Prix : 20 € Lyonnaise d’ascendance ardéchoise, l’auteure se retrouve sur l’Echappée Belle avec son breton de mari et leurs enfants pour une croisière transatlantique. Son récit plein d’humour commence évidemment par la construction du voilier... La Petite Bibliothèque Maritime idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 € Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps navigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps perdu de Proust (Delcourt). Les cinq premiers albums ont rencontré un franc succès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les différents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pavillon, la psychologie du bord, la nourriture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêche de Serge Deschamps Editeur : Éditions des Falaises Prix : 18 € Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour rallier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

…et les moussaillons La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 € Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Andemark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précepteur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencontrer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pirate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passionnés d’aventure et de grand large. Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction) Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 € En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les passagers d’un navire en détresse. Parallèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan. Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD) de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur) Editeur : Seuil Jeunesse (22 octobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 € Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

endroit où se poser. Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter ! Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 € Cette mini-encyclopédie présente plus de 150 photos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de découvrir la richesse des océans, à travers des textes simples et des photos spectaculaires, amusantes et étonnantes. Odyssée, Tome 1 : La Malédiction des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 € Il y a longtemps, bien trop longtemps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre. Pénélope et Télémaque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini. Ainsi en ont décidé les Dieux... Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte parmi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse. Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’accomplir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

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Jeux

PORTS CROISÉS Avec vos instruments de navigation, retrouvez les ports cachés et avec vos neurones en vacances, cherchez les mots pour compléter la grille.

L’ANTICYCLONE ARRIVE

préparez vos escales

avec

CABOTAGES.FR HORIZONTALEMENT I – La barquette l’est comme une chanson connue II – Le Cap : 43°17’N/03°30’E – La marina : 16°55’S/145°46’E III – Pas de tels moteurs sur nos vedettes – Sa fameuse plage : 22°58’S/43°10’O – Tonnerre du capitaine : 48°23’N/4°25’O IV – Avec E ou O : 40°37’N/14°22’E V – Comme un épi sans fin – Bluff mis à part au Nicaragua : 12°00’N/43°41’O VI – Plus ou moins ou Institut de Navigation (USA) – Une côte qui n’a ni E ni O – On y parle d’Anglais : 43°41’N/7°17’E VII – Trop Nord pour la séguedille, assez pour la cédille : 42°22’N/03°09’E – Les Bataves mettent le Nord en premier VIII – Sur les bateaux de Livourne – Sans début ni fin, sa marina : 34°55’N/33°38’E – L’amour des pirates IX – On y trouve nos thoniers : 32°54’N/13°12’E X – Kif-Kif Turku : 06°27’N/22°16’E – L’eau n’y coule pas seule : 41°08’N/08°36’O XI – Avec Sari, pas indienne : 41°51’N/09°24’E XII – les Anglais s’y séparent : 43°30’N/16°26’E – Les Anglais l’ont voulu dans le plus grand désordre : 43°07’N/5°55’E

2010

80 ports

VERTICALEMENT 1 – Elle n’aurait pas du choisir Pompée : 43°17’N/05°21’E 2 – Au coup-de-pied de la botte : 40°21’N/14°59’E – Au bord d’un lac Danois : 56°48’N/09°56’E 3 – Le Fou Chantant de l’Aude lui préférait la Nationale – Sur la coque des Napolitains – Près de Lauwerszee, au bord d’un canal : 53°14’N/06°23’E 4 – Entre La Haye et Delft : 51°53’N/4°12’E – Au-dessous du volcan : 40°50’N/14°15’E 5 – Successivement d’Irlande, du Costa Rica, d’Ethiopie 6 – Sur l’un des mille lacs de Suède : 63°52’N/15°28’E – Du riz, quasi quand on naît : 23°06’N/113°14’E 7 – Si lui ignore, elle… (phonétique) – Nouvel an ou Fleuve côtier : 42°42’N/03°02’E – Moitié de la seconde île de Malte : 36°02’N/14°15’E 8 – Ports Propres en est un – À Futuna, Vanuatu : 19°30’S/170°13’E 9 – L’un des deux tirants – Américaine snob mais très nautique : 41°28’N/71°17’O 10 – Redoutez celle de Neptune ! – Gardez la ligne ! – Des Pieds-Noirs regrettent son golfe : 35°41’N00°37’O 11 – L’orange qui nous sauve – Rivière roumaine 12 – Forcément cardinal – Ile dont l’épicière est célèbre : 43°16’N/5°18’E SOLUTIONS DES JEUX SUR WWW.CABOTAGES.FR

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