Du Saint-Loup au Saint-Clair

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S I X M I L L E S E N M E R , Q UAT R E PA S À T E R R E

r i a l C t n i a S u a Du Saint-Loup LE GRAU D’AGDE • AGDE • LE CAP D’AGDE SÈTE • LE BASSIN DE THAU BALARUC • BOUZIGUES • MÈZE • MARSEILLAN gratuit


Port Saint-Clair Sète

VHF : CANAL 9 VHF : CHANNEL 9 Jetez l’ancre, conjuguez Plaisance, Sport, Découverte et Convivialité : notre équipe vous attend !

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ienvenue à Sète, petite île du Languedoc ancrée entre Grande Bleue, étang de Thau, rivage de sable et terre de vignobles… une île d’accueil, de lumières, de contrastes tout à fait singulière. Sète offre aux visiteurs de passage, plaisanciers en escale, de multiples curiosités et espaces d ‘évasion, sous des cieux et un climat exceptionnels qui lui valent la réputation de ville du Sud la plus ensoleillée au charme et à la douceur de vivre incomparables ! Plus de 300 jours sur 365 sous le soleil exactement. Insulaire, elle propose tous les plaisirs nautiques mais aussi plus d’un atout pour rêver et vous donner envie … ami visiteur, passager de tous horizons, d’y séjourner. Dynamique et soucieux de l’environnement, PORT ST CLAIR s’inscrit dans une démarche - de mise aux normes environnementales (gestion des déchets) - de poursuite de l'amélioration des services aux plaisanciers

VOTRE ESCALE Navigation : Situation géographique : Longitude 3° ,42 E Latitude 43°, 22 N SHOM 6839- 7053 – 7054 – 7072 Navicarte : 508-509 Accès de jour et de nuit. Sauf par S/SE/E force 10 il est recommandé d’utiliser la passe W. Port de Plaisance 410 anneaux

NOS SERVICES 1/ Les incontournables - Réservation par téléphone, VHF 9, fax, courrier, ou directement par email - Accueil des navires : mise à disposition d’un agent d’accueil pour toutes assistances durant les heures d’ouverture. Aide à l’amarrage du navire. - Départ du navire : sur demande, aide au largage des amarres 2/ Les Basiques - Prestations fluides (eau douce / électricité) distribution sur tous les postes à quai du port - Téléphone : cabines publiques - Météo : la capitainerie affiche la météo tous les matins. VHF 9 Météo marine tel. 0 892680834 / 0 892680234 - Ramassage des ordures ménagères : Containers disponibles sur les quais. Le ramassage est effectué tous les jours avant 06h00. - Sanitaires / Douches : Blocs douches et toilettes disponibles 7/7 accès avec clés électroniques. 3/ Les Plus L’assistance portuaire (mise à disposition sur demande) : - Assistance nautique - Remorquage de bateau - Sécurité : fermetures des accès aux pontons (voir horaires à la capitainerie)

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elcome to Sète, a little island in the Languedoc anchored between the Mediterranean and the Etang de Thau, surrounded by beaches and vineyards...a special island, welcoming, full of light and contrasts. Sète offers visitors and cruise passengers a whole range of places of interest and ideas for relaxation, accompanied by a blue, blue sky and an exceptional climate that give Sète its reputation as the sunniest town in the South – over 300 days of sunshine! - with an incomparable charm and an easy way of life. As an island, it combines pleasure boating and tourism, and gives visitors and passengers from all over the world the feeling that they would like to stay a little longer… As you wander through the streets, you can enjoy taking in the atmosphere, or maybe stop off at one of our gourmet restaurants, hunt out a few souvenirs of your trip or simply appreciate the genuine, cosmopolitan character of this very special island, best seen from Mont Saint-Clair.

YOUR PORT OF CALL Navigation :

Position : Long. 3°,42 E Lat.43°,22 N SHOM : 6839 – 7053 – 7054 – 7072 Navicard : 508 – 509 Access day and night excepted by strong wind 10 S/ SE/E we suggest to use the way W. Moorings : 410

Merci pour votre visite. Revenez vite !

OUR SERVICES 1/ Information - Booking : by telephone, VHF channel 9, fax, postal mail or email. - arrival : a member of staff is available for any assistance needed during opening hours. Assistance is also provided for mooring. - departure : assistance is provided upon request. 2/ Information : basics - Electricity and fresh water supply : available on all quays. - Telephone : phone box on quays - Weather : weather forecasts displayed every morning at the harbour Master’s office; VHF 9 , Meteo Marine tel 0 892680834 / 0 892680234 - Refuse collection : containers are available on all quays – Refuse bags are available at Marina ’s office. - Sanitary facilities : WC /showers open 24/24h 7/7 days - Fuel available 3/ Extra services Port assistance : (available upon request) - Nautical assistance - Towing services - Safety : access to pontoons using electronic keys (see office for further information)

Thank you for your visit. Come again soon!

Port Saint-Clair Sète Môle Saint Louis

34200 SETE France Tel. 33 (0) 4 67 74 98 97 Fax. 33 (0)4 67 74 15 57

Email: portstclair@sete.cci.fr

www.cabotages.fr - Languedoc-Roussillon - Cabotages.Coastwise - 1


Quatre ans c’est court ! Seulement trois numéros avant que ce petit dernier soit déposé dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept éditorial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », second compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui naviguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les bateaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale. Bientôt sur web-mobile ! L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

Baie d’Aigues-Mortes

De Saint-Loup à Saint-Clair

Adminsitration, service commercial : direction@cabotages.fr Alain Pasquet, directeur de publication, directeur commercial Julia Chaine, secrétariat commercial et web : contact@cabotages.fr Thierry Dutto, partenariat publicité Méditerranée : thierrydutto@cabotages.fr Patrick Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : contact@cabotages.fr

Alain Pasquet

Julia Chaine

Thierry Dutto

Patrick Faure

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 3

Alain Pasquet, Christophe Naigeon

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Delta du Rhône De Couronne à Croisette De Croisette à Sicié

Entre mer et étangs

Pyrénées-sur-Mer

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cockpit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un outil spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météorologique, chacun pourra trouver les moments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Méditerranée. Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Toulon grande rade

La côte des Maures De Giens au Cap Nègre

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €). Cabotages est édité par Bastaque Éditions 16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

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Rédaction : redaction@cabotages.fr Christophe Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chef Emma Chazelles, rédactrice navigatrice Guy Brevet, rédacteur navigateur Claude Roger, rédacteur navigateur Ont collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

bastaque editions

Christophe Naigeon

Emma Chazelles

Claude Roger

Guy Brevet

Fabrication, iconographie Emmanuelle Grimaud, maquette, infographie : studio@cabotages.fr Michel Léo Ménella, illustrateur Site web www.cabotages.fr Claude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : claude@cabotages.fr Imprimerie : Tugrupografico - Espagne Encre : SunChemical Certified ISSN : en cours - Dépôt légal Juin 2010

Emmanuelle Grimaud

Michel Léo Ménella

Claude Despretz


Le Grau d’Agde

6 ion Destinat Midi Canal du

Le Cap d’Agde

Sète

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Sommaire

Naviguer en Méditerranée Les ports : nouveaux rôles ? La sécurité selon d’Aboville Météo : qu’est-ce qui est utile ? Transportables, la solution ? Les sémaphores veillent Tortues et requins Rando palmée : conseils d’un pro Redoutables oiseaux pêcheurs Peintres officiels de la marine Bateaux et navigation des Romains Bibliothèque de bord

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p.26 p.28 p.30 p.32 p.34 p.36 p.38 p.40 p.42 p.44 p.46 p.50

Mèze

Marseillan Agde

Le Bassin de Thau

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MONT SAINT-LOUP

Grau d’Agde Le Cap d’Agde

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Bouzigues 4 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


MASSIF DE LA GARDIOLE

Bouzigues

Balaruc

BASSIN DE THAU

Sète MONT SAINT-CLAIR

Marseillan-Plage

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ur toute la côte Méditerranéenne, il n’y a que deux bassins de navigation de plaisance capables d’offrir à toutes les tailles de bateau, à voile ou à moteur, à la fois un espace de pleine eau et une navigation dans les eaux marines intérieures : entre Port Saint-Louisdu-Rhône et Carro avec l’étang de Berre en arrière-pays ; entre Agde et Sète avec le bassin de Thau. Que l’on arrive de l’Est ou de l’Ouest, depuis les rochers de Cap Couronne ou la falaise de Leucate on a longé un trait de côte qui mérite son nom : une

p u o L t n i a S u D au Saint-Clair

ligne blanche de sable, rectiligne. On a beau savoir que, derrière, il y a les étangs du Vaccarès, de Slases, de Bages, ce sont les domaines réservés des échassiers et des barques plates, inaccessibles pour nos quilles ou nos hélices trop profondes. En revanche, dès qu’on est en vue des deux mamelons rocheux de Sète et de Cap d’Agde, on sait que derrière le lido de onze kilomètres où passe le TGV se trouve une petite mer intérieure avec ses quatre ports – Balaruc, Bouzigues, Mèze et Marseillan – ses

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tables d’huîtres et ses hippocampes dorés. Passez les pont de Sète, vous partez pour un “tour de monde” en miniature avec quatre escales toutes différentes, chacune avec son charme, ses gourmandises. Le bassin de navigation de cette édition de Cabotages est délimité par deux monts que l’on confond parfois : le mont Saint-Loup à l’Ouest, le mont Saint-Clair à l’Est. L’un abrite une station de télécommunications et un itinéraire de promenade, l’autre un sémaphore et des villas qui ont remplacé les cabanettes. Ne pas confondre :

le Saint-Loup est un volcan éteint, le Saint-Clair un massif jurassique. Le basalte du premier a fait les maisons du vieil Agde et des quais du Grau, le calcaire du second a servi à la construction du môle Saint Louis. Entre les deux, attention ! Regardez bien la carte marine, il y a là une grande zone interdite à la navigation, réservée à l’élevage des huîtres de pleine mer. À terre, la carte des vins vous proposera Picpoul, chardonnay ou viognier pour les accompagner.


Le Grau d’Agde

Escales

Le calme ou la furie des eaux

Le Grau d’Agde, village de pêcheurs puis station balnéaire qui s’est développée à l’embouchure de l’Hérault, a encore en mémoire une tempête d’il y a plus de 1.500 ans…

À

Le Grau d’Agde

un peu moins de trois milles à l’ouest de l’îlot de fort Brescou vous pouvez difficilement rater l’entrée du Grau d’Agde. Les deux phares jumeaux que l’on croirait faits en pâte à modeler blanche en sont les repères évidents, plantés comme des chandeliers au bout de deux digues construites en blocs de roches sombres qui rappellent le passé volcanique des lieux. La passe n’est pas une simple entrée de port. C’est l’estuaire de l’Hérault, qui sait se montrer violent. Généralement, ses crues surviennent pendant les “moussons” d’automne et de printemps, lorsque l’air chaud et humide de la mer rencontre les terres froides de l’intérieur. Or, ce vent d’est à sud, chargé de pluie crée aussi de fortes houles qui peuvent rendre dangereuses les entrées de port. Dans le Grau d’Agde, si un fort courant sortant de l’Hérault vient à s’opposer à un train de houle entrant, mieux vaut ne pas chercher à passer. REMONTER LE TEMPS Par beau temps, en revanche, entrer dans le Grau ne présente aucune difficulté. Le courant est faible. Attention cependant, les berges ne sont pas accores. Observez la manière qu’ont les barques de s’amarrer sur la rive droite : elles utilisent des pontons ou des perches qui les tiennent à distance des digues de basalte. Sachez aussi qu’il n’y a que très peu, voire pas de possibilités de s’amarrer sur l’Hérault. Et pour en finir, à partir de seize heures rentrent les chalutiers devant lesquels il vaut mieux ne pas se trouver en travers au milieu du chenal…

Cela dit, c’est une expérience dont on se souvient : vous allez faire une petite croisière dans le monde balnéaire du début du XXe siècle. Sur la rive gauche (dans le sens du courant), c’est le bourg des pêcheurs avec ses guinguettes sur pilotis, ses villas délicieusement kitsch, ses couleurs, son marché… le Grau d’Agde a un charme fou. Et, de l’eau, on a tout le plaisir des yeux en toute quiétude pour ceux qui préfèrent les bains de mer aux bains de foule. Mais celle qui déambule sur le quai est plutôt bon enfant, à l’image de la station. Sur la rive droite, les maisons s’étendent moins profondément dans les terres pour laisser la place à une splendide forêt plantée de pins et de tamaris, d’où son nom de Tamarissière. Réalisée à la fin du XVIIIe siècle par un ingénieur du nom de Grognard son but était de fixer le sol et d’empêcher l’ensablement de l’embouchure. Au début du XXe siècle, le bois couvrait près de cinquante hectares. Réserve de chasse privée, c’est un lieu public

depuis 1905 et maintenant un site historique classé. S’y est développé un petit village balnéaire, entre le port et la plage, où règne le calme. En tout cas dès que le lancinant charivari des cigales et des goélands s’apaise ! CRUE, TEMPÊTE, INONDATION Poursuivez vers le nord en remontant l’Hérault comme le faisaient 600 ans avant J.-C. les grands navires phocéens qui fondèrent Marseille et Agde. Car les deux cités ont les mêmes origines et ont connu, à l’époque, une belle prospérité. Évidemment, le situation du port de Marseille lui a permis un développement ultérieur que le Grau d’Agde ne pouvait assurer, mais, du temps des caboteurs grecs chargés d’amphores, l’Hérault était un port bien suffisant pour que la ville d’Agde connaisse son heure de gloire économique et culturelle. À moins d’un demi mille depuis l’entrée dans la passe, vous pourrez apercevoir sur tribord une église blanche récente dont l’architecture n’a rien de remarquable. C’est le Sacré-Cœur du Grau, à ne pas confondre avec Notre-Dame du Grau, l’ancien sanctuaire fondé dans l’Antiquité et dédié à la vierge Marie. Le site religieux intéressant est invisible des berges, c’est la chapelle de l’Agenouillade, en souvenir d’une prière qui sauva la ville d’une terrible inondation :

vers 450, un coup de ”marin” particulièrement fort fit remonter la mer de près d’un kilomètre dans les terres et bloqua l’écoulement de l’Hérault qui se répandit dans cette zone basse. Tout semblait perdu lorsque la Vierge, agenouillée sur un rocher, apparut à un moine en prières. L’ouragan se calma. Les eaux se retirèrent. Mais, dans la roche, est restée imprimée la trace des genoux de Marie. À la fin du XVIe siècle, fut créé là un couvent et une chapelle dont le nom est associé au souvenir très vif du miracle de la tempête : Notre Dame de l’Agenouillade. À l’intérieur se trouve le rocher portant l’empreinte de la vierge. Ces églises sont devenues des hauts lieux de pèlerinage sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. La Révolution française détruisit tous ces sanctuaires et il faudra attendre le XIXe siècle pour que soit reconstruite une église, l’actuelle Notre Dame du Grau, en pierre sombre, devant laquelle se disputent aujourd’hui d’interminables parties de pétanque. Maintenant, continuez de remonter l’Hérault jusqu’à Agde (attention, tirant d’air de 10 m sous le pont !). Vous croiserez de bien étranges bateaux amarrés, des constructions d’amateurs jamais terminées, des rêves de navires magnifiques perdus dans les roseaux des berges. Christophe Naigeon

La chapelle de l’Agenouillade est ouverte tous les jours, de 10h à 18h, entrée libre.

6 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


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pas à terre

Par les chemins de halage à vélo

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ifficile de conseiller quatre pas à terre quand on ne peut pas… mettre pied à terre ! Ce qui, à part des exceptions hors-saison pour de courtes durées. Il est bien dommage qu’aucun ponton d’accueil ne soit prévu dans cet endroit aussi charmant ! Peut-être un jour… En attendant, le conseil est de faire la visite sur l’eau puis d’aller remettre votre bateau au port du Cap d’Agde et de louer des vélos (Passion-Cycle, Résidence Les Services Maritimes Douanes La Tamarissière 04 67 21 18 46 Services Touristiques Office de Tourisme Bd du Front de Mer 04 67 94 33 41 Mairie Boulevard du Front de Mer 04 67 94 60 32

La Poste 1, av du 8 mai 1945 04 67 01 02 30 Urgences Gendarmerie nationale Brigade nautique, av Passeur Challiès 04 67 30 07 24 Police Nationale et Municipale Boulevard du Front de Mer 04 67 01 53 37

Cabotages Méditerranée

AU ! NOUVE ches étan les Sacs s en vente otage de Cab ie limitée en sér

Port Richelieu IV, avenue des Sergents, 34300 le Cap d’Agde, tél 04 67 51 14 21). Vous pourrez alors suivre la piste cyclable aménagée le long des berges de l’Hérault, de la vieille ville d’Agde vers le Grau. Vous pourrez faire la boucle par la chapelle de l’Agenouillade et, arrivés à l’embouchure, vous pourrez prendre l’un des bacs qui font traverser le fleuve et poursuivre la balade vers la Tamarissière. La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Adresses

Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

Poum Poum & Cie e spectacle est sur le fleuve. À toute heure. Pour un café ou un dîner, une glace au goûter ou un déjeuner sous les parasols, c’est là qu’il faut être. Attention, très peu sont ouverts hors-saison et même certains grands week-ends ensoleillés où il y avait foule sur les quais, il était impossible de manger même un sandwich… C’est cela, le tourisme à la française ? À part ce reproche qui vaut pour bien des endroits, recommandons, pour quelque chose de simple, le Poum Poum au 21 quai Commandant Méric, et, au n° 3 du même quai, l’Adagio, plus gastronomique et recommandé par la plupart des guides. Sur la rive en face, le K’Lamar, en plus de ses fruits de mer, offre une vue sur la façade de la ville.

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Document non contractuel - Réalisation : www.emmanuellegrimaud.com

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Le Cap d’Agde

Volcanique et antique port des années twist

Escales

Creusé dans les alluvions de l’Hérault sur les vestiges d’anciens volcans, ce fleuron de l’aménagement littoral des années soixante est un ancien port phénicien. la mer. Ce site unique dans la région est une merveille pour l’exploration subaquatique. Un sentier sous-marin accessible à tous avec palmes et masque a été tracé sur 400 m. GALÈRES PHÉNICIENNES

© J. Guittet

N

Le Cap d’Agde

e pas confondre ! Vus de loin, le mont Saint Clair de Sète et le Mont Saint Loup d’Agde peuvent vous faire commettre une erreur de onze milles nautiques et de 150 millions d’années… Le premier est un massif calcaire Jurassique formé alors que vivaient ici des dinosaures dans une sorte de forêt tropicale, le second est un volcan éteint depuis 700.000 ans – autant dire hier – à l’époque où l’auroch, le renne et l’Homo antecessor subsistaient par un froid plus que polaire et que la mer était plus basse d’environ 120 m. Si l’on s’approche, le doute disparaît. À la différence de la colline urbaine de Sète, celle d’Agde (113m, 43°17’57 N – 3°30’04 E) est boisée. Elle porte à son sommet un sémaphore, une tour crénelée dite “Tour des Anglais” et un émetteur de radio-télévision facilement reconnaissables. BRESCOU, ”CHÂTEAU D’IF” La seconde découverte est le fort de Brescou (43°15’47 N – 3°30’05 E) qui barre l’entrée de la passe. Bien visible quand on vient en

longeant le rivage, il se détache moins en arrivant du large. Attention aux cailloux ! Construit en 1586 par le Vicomte de Joyeuse sur une petite partie immergée du massif volcanique qui se prolonge sous la mer, le fort primitif avait pour mission la défense de l’entrée du Grau d’Agde. Détruit en 1632 et reconstruit en 1680, il fut surtout une prison qui reçut de nombreux suspects sous la révolution. Mais on sait moins que pendant les guerres de religion il eut pour prisonnier le Protestant Étienne Durand, père de la célèbre Marie, arrêtée en 1728 à l’âge de 18 ans et enfermée pendant 38 ans dans la tour de Constance à Aigues Mortes et de Pierre, pasteur, pendu à Montpellier. Passez donc votre chemin et découvrez sur tribord une jolie baie où il n’est pas possible de mouiller l’été : la Grande Conque et sa plage de sable noir, petit cratère partiellement ouvert sur

Entrez dans le port, un géant de 33 ha (un mille d’un bout à l’autre). Après l’avant-port, face à vous, la capitainerie. Là, un sympathique marché aux poissons. Vers le centre-port, vous passez devant l’Ile aux Loisirs avec le casino et quelques boîtes de nuit, son lunapark visible de loin en mer la nuit à cause de sa grande roue. Mais la curiosité, c’est le MobiDeck, sorte de bibliothèque à bateaux aux catways mobiles qui se resserrent d’une travée à l’autre et ne laissent qu’un seul chenal libre pour l’entrée et la sortie. Expérimenté pour la première fois en France au Cap d’Agde, le

Mobi-Deck coûte 30% plus cher qu’un système classique mais permet de gagner 30% de place en plus. Utile, sans doute, alors que les 3.300 places sont pleines depuis longtemps. Parmi les cinq projets de la Mission Racine d’aménagement du littoral dans les années soixante, le Cap d’Agde a vu son port creusé jusqu’à trois mètres dans des marécages, des fonds de sable, des alluvions de l’Hérault. Exploit technique des “30 Glorieuses” qui permit accessoirement de découvrir deux galères phéniciennes. Bien longtemps avant les années yéyé, les Antiques faisaient du développement territorial... Aujourd’hui, pas de galère. Le Cap d’Agde, surgi de nulle part, sait conserver un peu de vie l’hiver, notamment grâce à la présence d’une vraie ville juste à côté. Christophe Naigeon

La croisière sur AGDE : LA BELLE INACCESSIBLE l’Hérault jusqu’à la vieille cité agathoise vaut la peine d’être tentée au moteur et à petite vitesse pour profiter du charme de cette jolie incursion en eau douce. Si votre tirant d’air est inférieur à 10 m, vous pourrez aller jusqu’aux quais de basalte qui forment l’ancien port d’Agde, au cœur de la ville. Mais là aussi, faute de ponton flottant sur la rive droite, il est à peine pensable de faire escale. Sur la rive gauche, des restaurants flottants ont été installés et donnent envie de s’y arrêter. Alors ? On se prend à rêver d’un accueil pour une vingtaine de petits bateaux… Ce serait si agréable de faire halte une heure ou deux, le temps de flâner dans les ruelles de cette ville historique où chaque détail est une évocation : sculptures de pierre noire, portes de bois joliment patinées, perspectives étroites sur des maisons tantôt en roche volcanique nue, tantôt chaulées à l’italienne, des pans de petits palais des temps de fortune, des demeures bourgeoises un peu sur le retour, des maisons prolétaires rapetassées, des blocs entiers joliment refaits, des trompe l’œil grandioses, du linge aux fenêtres pour mettre de la couleur, et une vie de quartier gouailleuse et que la mode n’est pas encore venue standardiser, “Côté-Sudiser” comme le Panier à Marseille ou l’ancien quartier des pêcheurs à Saint-Tropez.


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pas à terre

Cap d’Agde : un musée né de la mer

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Urgences Gendarmerie nationale Brigade nautique, av Passeur Challiès 04 67 30 07 24 Police Nationale et Municipale Rue Louis Bages 04 67 11 90 20 Sapeurs Pompiers 5, rue Paul Riquet, ZI des 7 Fonts 04 67 01 57 50 La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police. Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

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mesure du raffinement et du savoir-faire de ces sociétés antiques. Et, pour ceux qui aiment les aspects militaires de l’histoire, se trouve là un gisement unique de vingt-neuf mousquets et de seize “pierriers”, petits canons à culasse mobile provenant d’une galère royale. Sans compter de nombreux accessoires maritimes, ancres de pierre antiques, de bois plus récentes, des poulies, des sondes, des cloches de quart… Le musée de l’Éphèbe, tout près du centre ville (suivre la balisage), est ouvert en saison estivale de 10 h à 18 h tous les jours. Tarif adulte 4,50 €, nombreux tarifs réduits pour groupes, jeunes, chômeurs, personnes handicapées… Tél : 04 67 94 69 60

Photos non contractuelles

N

e ratez pas le Musée de l’Éphèbe. Ainsi nommé pour cette splendide statue découverte dans les vases de l’embouchure de l’Hérault et représentant un jeune homme nu, chef d’œuvre de l’art du IVs siècle avant notre ère. Mais l’essentiel du musée présente de manière très agréable toutes les découvertes que ­différents archéologues-plongeurs, amateurs ou professionnels, ont mis à jour dans le fleuve et dans l’espace maritime d’Agde. Des centaines d’amphores racontent l’histoire du trafic maritime du temps des Phocéens qui fondèrent la cité, puis des Romains et Gallo-romains, quand des milliers d’hectolitres de vin transitaient dans les ports de Méditerranée. Des bronzes aussi, qui donnent la

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Agde : un musée au charme désuet 15,8

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bloc marine 2009 ©

charme désuet et un attrait certain pour les enfants (ouvert tlj de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h, tarif 4,50 €, nombreuses réductions. 04 67 94 82 51).

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 9

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D

ans l’une de ces ruelles (suivre la signalétique), abrité par l’ancien Hôtel de la Charité créé par l’évêque d’Agde Louis Fouquet, se trouve le Musée Agathois. Contrairement à son frère le Musée de l’Éphèbe au Cap d’Agde qui jouit d’une muséographie contemporaine, celui-ci est délicieusement kitsch, vieillot à souhait, mais qui a fini par être luimême un musée de la muséographie… Tout à fait charmant, il donne une belle idée de la vie bourgeoise et maritime des XVIII et XIXe siècles. Personnages de cire, reconstitution de salons, cuisines, ateliers, de cabines de bateaux, un

Consultation pour tarif et devis sur demande au 06 83 79 08 08 Port à Sec du Cap d'Agde, parking de l'Auvergne,direction la Roquille, rue des lavandières 34300 Cap d'Agde Tél. 04 30 17 17 40 - Port. 06 83 79 08 08 e-mail : contact@portasec-capagde.com www.portasec-capagde.com


Sète

La ville forte en version latine

Escales

Il y a tant à raconter sur Sète… Une escale d’une vie n’y suffirait pas. Alors, pour commencer, laissez-nous vous accompagner pendant vos manœuvres d’atterrissage. Puis entrez dans la plus italienne des villes du Languedoc.

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Sète

a colline de Sète se repère de loin. Le Mont Saint Clair ! Que de légendes à son sujet ! Un volcan, comme à Agde ? Non, rien à voir avec le basaltique mont Saint-Loup, très jeune loup de 640.000 ans qui a explosé, apportant un peu de chaleur alors que, par un froid glaciaire, des pré-néanderthaliens fabriquaient les premiers bifaces pour chasser le renne ! Le Jurassique mont Saint-Clair fait figure de doyen avec ces quelques 150 millions d’années. CETUS, SETTIM, CETARIUM L’île bleue, dit-on aussi quand on laisse Paul Valéry à son cimetière marin, sous le phare au flanc de ce mont qui ressemble à une grosse baleine. Cetus, le cétacé des latins, devenu Ceta, Cète ou Cette comme on le lit sur les cartes anciennes. Les armes de la ville portent un animal marin plutôt imaginaire. Légende ? D’autres sources feraient remonter le nom de Sète au temps des phéniciens : Settim. Dans la langue de ces marins qui fondèrent Agde six siècles avant notre ère, ce mot désignait un promontoire boisé. Explication plus prosaïque : un repère à la navigation ?

Il y aurait même une troisième explication selon laquelle l’origine serait Cetarium, le vivier. Les premières populations qui se moquaient pas mal d’avoir la vue sur la mer n’habitaient pas le mont Saint Clair mais les bords poissonneux du bassin de Thau. Les Catarii auraient été des mareyeurs gallo-romains, devenus plus tard Setori, nom que l’on donne encore aux sétois et à leur parler. Sète est donc un promontoire boisé en forme de baleine au pied duquel vivent des pêcheurs. On s’en doutait. Quoi qu’il en soit, ces Setori se sont installés là en nombre dès que le môle Saint Louis fut achevé et qu’une ville pût se développer ici. Son nom s’écrivit d’abord comme aujourd’hui : Sète. Puis ce fût Cette. En 1928, l’orthographe officielle redevînt Sète. LE MARKETING ROYAL Rangez les dictionnaires et sortez les pare-battages. On approche. Normalement, vous n’entrez pas par la voie royale, l’entrée Est réservée aux ferries et aux cargos, sauf en cas de mauvais temps. Alors, prenez sagement la passe Ouest. Devant vous, le môle fondateur du port dont la première

pierre fut posée le 29 juillet 1666. Louis XIV voulait donner un grand retentissement à la création d’un “port facile et assuré”. Il profita que chaque année se tenait en juillet la grande foire de Beaucaire où « marchands et négociants de presque toutes les nations ont coutume de se rendre ». Il les invita pour qu’ils « portent eux-mêmes la nouvelle dans leur pays ». L’organisateur de la cérémonie, l’Intendant de Languedoc, construisit en trois semaines une ville artificielle en bois et en toiles peintes en trompe l’œil, une avenue bordée de bâtiments et couverte de feuillages pour héberger et promener les V.I.P. au frais, une église dédiée à Saint Louis, patron du port. Le jour de la fête, des centaines de traiteurs, cuisiniers, cabaretiers, marchands de fruits, de limonade et de “liqueurs à glace” régalèrent les visiteurs. Il y eut un spectacle de joutes. Ce fut donc une belle fête au retentissement international. L’opération marketing avait réussi. À l’Ouest, à l’extrémité terrestre du môle, après la terrasse de l’Ameriklub, vous voyez un fort. C’est le fort Saint Pierre. Non, ce n’est pas un fort “Vauban”, malgré

les apparences. Quand il fut construit, en 1711, le Maréchal de France qui voulait ériger une “ceinture de fer” autour du royaume de Louis XIV était mort depuis quatre ans. Sète était un trou de cette ceinture. On va voir pourquoi. LES ANGLAIS ARRIVENT ! Prenez la passe, et, dans un grand cercle sur bâbord, dépassez la station  d’essence  (à  hauteur des thoniers !), la base Tabarly où se trouvent la SNSM, l’école de voile et la société Nautique de Sète, l’une des sinon la plus ancienne de France. Là, au pied du phare, après le carénage des chalutiers, un terre-plein avec des pêcheurs à la ligne. C’est là que se trouvait le premier fort. Bien équipé et armé, il interdisait à tout navire ennemi d’entrer. Mais, comme la ligne Maginot, il n’empêchait pas les armées d’arriver par l’autre côté. C’est ce que firent les troupes du commandant Norris de la marine royale britannique en débarquant le 24 juillet 1710 dans la baie du Lazaret, du côté où se trouve aujourd’hui le port des Quilles et où le premier projet de port pour

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amont du phare, détruite pendant les bombardements de 1944. Mais c’est une autre histoire, et il y en a tant à raconter… Revenez l’année prochaine. En attendant, partez le long des canaux à la découverte de cette ville que d’aucuns qualifient de “Venise“ mais qui a plus de la Calabre dont ses pêcheurs sont issus que de la Cité des Doges. Christophe Naigeon

Evitez les plans foireux

!

RCS Nîmes 387768476 - Crédit photo : Getty images - Hill Street Studios

Sète avait été tenté puis abandonné aux sables. Après cinq jours de bataille le duc de Noailles repoussa l’ennemi. Les Sétois, terrorisés par la canonnade des 26 navires et l’invasion des 1500 soldats anglais, avaient fui ou s’étaient réfugiés dans le seul endroit solide du Saint Clair, l’église Saint Louis dont vous apercevez la statue au dessus des toits du Quartier Haut. C’est pourquoi, à la suite de cette affaire, il fut décidé que Sète devait être défendue. C’est ainsi que quatre forts furent construits, parmi lesquels, en 1711, le fort Saint Pierre qui, depuis que les Anglais sont devenus des touristes pacifiques, s’est changé en ce magnifique Théâtre de la Mer où vous attendent les concerts de l’été au clair de lune. Vous êtes arrivés, la capitainerie-péniche fait aussi partie des monuments locaux. Et si les sanitaires vous semblent un peu tristounets, sachez qu’ils sont l’ancienne partie basse de la construction qui existait en

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Sète

Notre île est singulière, son port doit rester pluriel

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Sète

ète est unique. Pour un marin de cabotage, habitué aux petits ports conviviaux ou aux grandes marinas, aborder Sète est une expérience nouvelle. Venant du large, vous avez déjà vu des cargos mouillés à un ou deux milles de là, sur les fonds de moins de quinze mètres qu’il y a ici. En entrant par la grande passe de l’est vous avez contourné un pétrolier amarré aux grands coffres et, si vous avez pris la petite passe à l’ouest vers quinze heures, la flotte des chalutiers pressés de pointer à la criée vous est tombée dessus… et, dans les bassins, vous avez croisé un ferry pour le Maghreb, un paquebot rutilant où la croisière s’amuse.

Sans ­parler des “sapinous”, les barques des conchyliculteurs de Thau, qui passent à toute vitesse – sans doute pour rattraper une huître évadée des parcs –, des remorqueurs aux airs de bonnes brutes trapues et ces drôles d’araignées d’eau que sont les engins à touristes pour la visite du port. Enfin, vous avez trouvé place au pied du phare, vous pouvez passer la soirée à regarder tout ce monde travailler, se croiser, brasser de l’eau. À Marseille, qui a tout en plus grand – sauf la pêche, peuchère ! – les genres de marine ne se mélangent pas : ferries ici, cargos là, paquebots là-bas, plaisanciers, entre eux, au Vieux port. La ville cosmopolite n’a pas de mixité nautique. Alors que ce mélangelà est l’essence même, l’âme singulière du port de Sète. Avec quelques inconvénients, pourquoi les cacher ? Comme les bouteilles, les sacs en plastique, les morceaux de caisses en polystyrène qui flottent dans les eaux grasses accumulées au fond du port de plaisance. Comme cette houle qui se lève vers trois heures du matin au départ des pêcheurs et arrive parfois à faire s’entrechoquer mâts, antennes et girouettes ! Et pour les pêcheurs, n’est-ce pas une nuisance, ces plaisanciers qui, parce qu’ils ont une voile, croient avoir priorité sur un chalutier ? Oh, bien sûr, de campagnes électorales en bataille institutionnelle

et de bras-de-fer économique en querelles de personnes, ce ne sont pas les prétextes qui manquent – pollution, encombrements, ambitions de grande plaisance, modernisation, rationalisation, économies, mise aux normes… – pour prendre le plan du port comme une carte d’état-major, marquer son territoire, dire que les autres doivent céder la place. LE JEU DU POUSSE-TOI DE LÀ Le port de commerce est horsconcours dans le jeu de poussetoi-de-là-que-je-m’y-mette. Personne n’a encore songé – quoi que… – à virer tout le monde pour faire de Sète la plus grande marina de l’univers, de la gare au phare Saint-Louis et de la criée à Frontignan ! Mais le port de pêche, oui. La perspective du vieux port bouchée par une forêt de mâts, la criée aménagée en boutique de souvenirs, le canal royal en foire-expo des grandes marques du nautisme, ce serait non seulement moche mais contraire à toutes les tendances urbanistiques, touristiques et économiques. La Ciotat, Marseille, Cassis, Sanary, Palavas, de toutes tailles les ports de la Méditerranée ont compris l’intérêt de préserver la cohabitation entre les bateaux de pêche et de plaisance, entre les vieux gréements et les yachts high-tech, entre les odeurs de

Escales

poisson, de bois, d’époxy et d’huile solaire. Apprenons plutôt à vivre ensemble, au port comme dans la ville, comme dans la vie. Que les plaisanciers s’amarrent têtebêche, gâchent moins d’eau douce, surveillent les régurgitations de leurs réservoirs, contrôlent leurs eaux noires, choisissent mieux leurs antifoulings et vident leurs poubelles là où il faut ; que les pêcheurs ralentissent sur le dernier (ou premier) quart de mille, surveillent leurs caisses blanches et les rejets de gazole ; que les ostréiculteurs se croient un peu moins en compétition de off-shore ; que les pêcheurs à la ligne arrêtent de jeter des cannettes partout et de pisser – ou pire – sur le quai de la criée… Rien de bien compliqué. C’est sans doute parce que c’est simple que c’est plus difficile. Christophe Naigeon

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Barberoussette : le naufrageur du mont Saint-Clair

Dans l’Hérault , vivez les plages en toute liberté

Au XVIe siècle, le pirate Barberoussette allume des feux sur le mont Saint-Clair pour attirer les bateaux. Une fois échoués sur la côte, il les dépouille. ”La mer Ouverte à Tous“ ce sont 40 accès à la plage et à la baignade pour tous, quel que soit votre handicap. Ces accès, réalisés par les communes partenaires, sont répertoriés en 3 niveaux d’accessibilité : Niveau 1 : plage surveillée, poste de secours à proximité, place de stationnement aux normes handicapées à proximité, chemin aménagé du parking à la baignade. Niveau 2 : niveau 1 + zone d’accueil en sol dur sur le sable, sanitaires adaptés à moins de 100 m. Niveau 3 : niveau 1 + 2 + Audio plage (systèmes d’indications vocales à la baignade pour personne aveugle ou mal voyante ), fauteuil de mise à l’eau (tiralo, hypocampe…) présence d’accompagnateur handiplagistes, abri contre le soleil.

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l était une fois au XVIe siècle un pirate affublé d’une petite barbe couleur rouille nommé Barberoussette, alias Gaspard Dot, originaire de Provence. Il s’installe sur le mont Saint-Clair et choisit de faire carrière dans la piraterie avec naufrageur comme spécialité au moment où les échanges maritimes s’intensifient le long de la côte languedocienne. La hauteur du mont Saint-Clair permet au pirate et à ses acolytes d’allumer des feux afin de tromper les navires. En mer, les capitaines se croient guidés par le phare d’Agde et leurs bateaux s’écrasent contre les rochers de Sète. À bord d’une petite goélette, les pirates cachés sur la plage du Lazaret montent alors à l’abordage, trucident capitaine et marins, embarquent le butin et filent le mettre à l’abri dans l’îlot de Brescou en face d’Agde. L’homme est futé et fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve. Malgré les tentatives pour mettre fin à ses agissements, personne n’arrive à le capturer. Un jour, les habitants de la région, fatigués de ses forfaitures, implorent le gouverneur du Languedoc, le duc de Montmorency, d’arrêter le hors-la-loi qui ne se contente plus de piller les bateaux échoués à Sète, mais organise avec sa bande un véritable blocus du port d’Agde qui commence à pâtir du

manque de nourriture. Le 23 mai 1586, dans la maison commune d’Agde, le gouverneur assène : « Depuis février, Barberoussette nous fait courir. Il empoisonne la navigation et nous moque. Il faut terminer ses outrances. Messieurs, je veux des propositions. ». Un grand officier, Bertichères, suggère : « Monseigneur, pour aller de l’avant, il faut navires et guetteurs. Les navires pour chasser Barberoussette sur mer. Les guetteurs à cheval pour le suivre à terre, puisqu’il accoste et débarque. Je peux fournir quelques chevaux légers, de bons cavaliers et pister ce brigand à terre. » Le 29 mai, un commando repère Barberoussette près de Sérignan. Il est chassé à coups d’arquebuse. Il est finalement arrêté avec huit de ses hommes. Il risque la pendaison. Mais le duc de Montmorency admire en secret cet homme intrépide et guerrier. En échange de sa vie, il exige sa collaboration d’”expert“. Barberoussette devient ainsi responsable d’un chantier de galère à Agde. Comble d’ironie, il est chargé de vingt-cinq forçats. Après la gloire locale, Barberoussette se range, se marie, devient père de quatre enfants et, ainsi “rangé des voitures” tombe dans l’oubli.

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Marylin Beaufour

Vendres Office du tourisme Tél : 04 67 37 37 82 La Nomadas Valras-Plage Office du tourisme Tél : 04 67 32 36 04 Allées Charles de Gaulle Poste de secours du Casino Poste de secours Central Sérignan Office du tourisme Tél : 04 67 76 84 00 La Maïre Portiragnes Office du tourisme Tél : 04 67 90 92 51 La Redoute Vias Office du tourisme Tél : 04 67 21 76 25 Farinette Agde - Cap d’Agde / Grau d’Agde Office du tourisme Tél : 04 67 01 04 04 Mail de Rochelongue Richelieu Ouest, accès 51 - Richelieu Est - La Roquille Le Mole - Les naturistes - Le Grau d’Agde (poste de secours) Marseillan Office du tourisme Tél : 04 67 21 82 43 La Capitainerie - Poste de secours central Mèze Office du tourisme Tél : 04 67 43 93 08 La Capitainerie Ecole de voile Village Club Thalassa Balaruc-les-Bains Office du tourisme Tél : 04 67 46 81 46 Poste de secours labellisée Sète Office du tourisme Tél : 04 99 04 71 71 Villeroy - Poste de secours central - Castellas Trois Digues - La Corniche N3 La Ola Frontignan Office du tourisme Tél : 04 67 18 31 60 impasse des Foulques - Lieu-dit “L’Entrée” Port Rive Ouest - à côté de l’école de voile impasse des Plaisanciers - Lieu-dit “Bergerie” Villeneuve-les-Maguelone Office du tourisme Tél : 04 67 69 75 87 Poste de secours principal Palavas-les-Flots Office du tourisme Tél : 04 67 07 73 34 Le Sarail labellisé Saint Maurice - L’Albatros Le Zenith - Bain de soleil - Les PEP Carnon Office du tourisme Tél : 04 67 50 51 15 Carnon Est - Les Lézards Carnon Centre, labellisé L’Ecole de Voile Les Deux Grâces - Le Canal La Grande-Motte Office du tourisme Tél : 04 67 56 42 00 Grand Travers, audioplage en cours Le couchant

Plages accessibles sur www.hérault-tourisme.com


Sète

Recette : la farandole des arts à la sétoise

Escales

Sète est une ville d’artistes. Il y en a quatre cents, dit-on, qui revendiquent le statut d’artiste sétois. Cette année nous en avons trois en exposition dans Cabotages : Mer Cross, Christophe Cosentino, Stephan Biascamano. Trois amis dans l’esprit d’ici. C’est quoi, l’esprit Sétois ? Une sacrée recette ! colle, fer à souder, perceuse, visseuse, marteau, étau et une belle variété de visserie. PORT = ACCUMULATION

Mer Cross : c’est le plus proche de la bande dessinée dite “ligne claire”, avec des à-plats, des géométries et des contrastes qui font à la fois venir la lumière de la toile et tomber dedans. Placez-vous ici ou là, éclairez comme ceci ou comme cela, soleil ou lampe, des univers différents s’ouvrent. Mer Cross produit aussi des objets, notamment des animaux totalement imaginaires, édite des “beaux livres” fabriqués par lui à l’unité, écrit des polars revendiqués comme “de gare”.

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Sète

ecette de la farandole des Arts à la sétoise : Retrouvez les plus beaux souvenirs d’enfance à la plage, à la pêche, en barque avec papa, en promenade sur les quais, des genoux écorchés sur le môle et les doigts coupés par les coquillages, que vous mixez soigneusement avec des impressions d’aujourd’hui, comme des géométries, des couleurs, des lignes de fuite, des horizons qui appellent à partir, des reflets sur les canaux qui incitent à rester, des métaux de cargos, des cheminées de ferries, des odeurs de sardine, de gazole et d’iode, sans oublier de petites déprimes et de grandes joies, des partages avec les copains. Réservez dans un grand plat, couvrez. ROCK N’ROLL ET SÉRIES “B” Hachez finement tout ce qui ne s’apprend pas à l’école : le Rock n’ Roll, le Punk et le Heavy Metal pour les oreilles, les Comics américains lus en cachette, les Tintins enfin autorisés et des bandes dessinées des Pilote des années 70 pour les yeux, et, pour les deux, le cinéma de série B – genre L’In-

vasion des Homards Géants –, les séries SciFi avec des M. Spock , des Martiens à antennes et des super-héros, sans oublier une pincée de réminiscences plus culturelles comme Jules Verne, Léonard de Vinci et les surréalistes tendance catalogue des objets impossibles. Arrosez de vin blanc et d’eau de mer, ajoutez un peu d’ail et une cuillère d’huile d’olive. Laissez gonfler l’imaginaire le temps qu’il faut. Pendant ce temps, procurez-vous la matière première : mille objets divers ramassés sur la plage (coquillages, flotteurs de liège, bidons, bouts de filets, morceaux de cordages, verres polis…), récupérés ici et là (carrelages brisés, sacs de jute, volets en bois, vaisselle de fer, ustensiles de cuisine, paquets de lessive, vieil électroménager…) ou carrément imaginaires (créatures pulpeuses, sirènes, totems indiens, crocodiles, dromadaires…). Stockez dans un endroit où l’on range habituellement les ça-peut-servir. Car l’originalité de la recette est de changer à chaque fois de produits, dans des proportions totalement aléatoires afin de ne jamais servir deux fois le même plat.

Et, bien entendu, il faut disposer de tous les outils nécessaires : toiles, pinceaux et peintures – c’est la base – mais aussi ciseaux,

Et, enfin le plus important, il faut habiter Sète. Y être né, c’est mieux, avoir été à l’école (de la primaire républicaine à celle des Beaux-Arts indigène) et/ou en apprentissage avec les pêcheurs, les Italiens, les Espagnols, les Sétois, c’est l’idéal. Avoir eu comme ami d’enfance les frères Di Rosa ou Robert Combas qui vous ont donné l’envie et le courage de vous lancer, de croire en l’avenir de votre art formidablement à côté de la plaque, d’avoir connu de près, de loin ou en sympathie Jean Vilar et Georges Brassens, d’avoir fait des ricochets sur l’étang avec Agnès Varda. Voilà, vous (s)avez tout. C’est comme ça qu’on fait la Farandole des Arts à la Sétoise. On le déguste au MIAM, Musée International des Arts Modestes (26 quai Maréchal de Lattre de Tassigny), dans les galeries qui fleurissent –

Christophe Cosentino : son travail actuel porte sur de grands formats (il n’avait jusque-là qu’un minuscule atelier, ceci pouvant expliquer cela) et sur le noir-et-blanc. Il en fait aussi de minuscules dans l’esprit “peinture-souvenir-de-mer”, qui doivent composer une très grande œuvre par accumulation. On aime aussi beaucoup les volets de bois peints de scènes de port, de docks, de bars à matelots où les morceaux de céramique et de queues de tasses se mêlent à une peinture à la fois tonique et mélancolique. Comme un grand port.

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s’ouvrent et se ferment – le long des canaux, ou dans leurs ateliers que la ville a le bon goût de leur offrir dans un ancien collège qui sent bon la IIIe République. Après, vous verrez en quoi Sète est aussi une œuvre d’art «née de la mer et de

l’accumulation d’objets et de gens qui arrivent de partout et que l’on mélange avec un goût qui n’est pas le bon goût des autres villes et avec générosité» comme dit Mer Cross. Christophe Naigeon

Stephan Biascamano : lui, c’est un fabriquant d’objets. Pour l’essentiel des sous-marins qui seraient enfants du capitaine Nemo et de Star Treck, avec quelques gènes gagnés au concours Lépine. Ces véhicules, constitués d’objets usuels détournés et assemblés de la manière la plus improbable, sont habités de créatures mises en scène – parfois kamasoutresques – que l’on découvre par les hublots en les éclairant avec une lampe. Une vision inspirée par le cinéma, ancien métier de “Fanfan”.

SÈTE C’EST FOU, NON ?

S

ète ne laisse personne indifférent. Rien n’y est tiède, mou, nuancé. Selon le vent, ça sent fort la mer, le poisson, le gazole, la crème solaire ou l’usine d’engrais. Selon le temps et la lumière, c’est Acapulco ou Knokkele-Zoute. Selon l’humeur, c’est le pire ou le meilleur : l’entrée dans la passe dans la horde des professionnels à qui tout est permis, l’amarrage au ponton dans une eau qui dépose sur la coque une couche gluante, les balades à terre qui deviennent vite un slalom entre les crottes de chien ; ou bien l’arrivée dans un port unique qui respire à fond toute l’année, l’amarrage au cœur d’une ville qui offre le soir le calme et une vue féérique, les promenades le long des canaux dont on ne se lasse jamais des couleurs et des reflets. Et, puisque Brassens est enfant du pays, parodions-le : à Sète, les mieux lotis sont les morts. La place qu’ils ont, plus d’un rupin vivant la leur envie. Pour avoir la “vue cana” - comme disent les agences - ils doivent supporter le bruit et la fumée des embouteillages. Alors que celui « Qui passe sa mort en vacances » au cimetière marin, ou qui vit au quartier haut - autrefois bas quartier - jouit de l’un des plus beaux panoramas de la Terre. Avec, en prime, les chants du vent et des gabians, le feu des levers de soleil. Jamais aucune rombière accastillée Triangle d’Or autour du Palais consulaire ne recevra autant de fleurs que les pensionnaires du cimetière italien, ni autant d’hommages de la rue que les

paulettes qui étendent leur linge à la fenêtre du côté de l’église Saint Louis. Et la pointe courte ? Agnès Varda et le TGV - pardon l’artiste ! - se sont associés pour faire de ce bric-à-brac un lieu branché où l’on vient de loin s’arsouiller avec le petit peuple. Sans négliger de reluquer les maisons à vendre («mais enfin, chéri, tu n’entends pas les trains, tu ne sens pas ces drôles d’odeurs ?»)... Il y a aussi ces immeubles façon HLM années 50, 60, 70, directs sur le port, qui font kiffer les promoteurs aux rêves de marinas. Il y a aussi les petits ateliers des artistes qui ne montent pas à la capitale, ces fêtes d’amis, ces bistrots, ouverts comme la salle de séjour du grand appartement qui s’appelle le quartier où l’on vit. On y retrouve sa famille, celle qu’on invente au gré des rencontres. Car, dans ces quartiers, on dit bonjour aux inconnus sur les trottoirs. Et même aux étrangers. C’est fou, non ? On dit qu’on ne devient Sétois qu’après cinq générations. Foutaises ! Pour être un Sétois, il n’est pas besoin de faire partie des dix grandes familles enrichies par ce qui se transporte ou se pêche en mer, ni d’avoir été à l’école maternelle avec ceux qui sont les fourmis industrieuses de cette île où l’on ne fait même pas la sieste. Il suffit d’en aimer les gens et de le leur montrer. Une sacrée brochette de “tronches” qui ne font rien non plus dans la modération, surtout pas la générosité, surtout pas l’amitié. C. N.

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Sète

Les halles de Sète : allez tout droit en enfer !

Escales

Tous les matins, le marché couvert concentre tout ce qui se fait de bon à Sète. Plus qu’un lieu de vente, c’est un lieu de vie où l’on peut aussi boire et manger. Il y a là tout ce qu’il faut pour commettre 1001 péchés de gourmandise, d’envie et, à ce point, presque de luxure…

Q

nées comme des Rolls, ils fabriquent chaque nuit les pâtes fraîches – des raviolis à la viande crue ! – dont ils nous régalent dans l’angle du marché (ne pas confondre avec le déballage de nouilles au centre du marché !). Leurs charcuteries sont exceptionnelles comme leur Parmesan de 60 mois. Quant au sourire de Laure…

Sète

uand vous aurez acheté les bouteilles d’eau, les nouilles et les conserves pour assurer la survie de l’équipage, allez au marché couvert de Sète pour les produits frais. Les halles, si elles ne sont pas un admirable monument d’architecture, sont un magnifique lieu d’achalandage et un vivant forum de la vie sétoise. Voici en photos un itinéraire possible pour une matinée fructueuse et agréable.

Histoire de vous mettre progressivement dans l’ambiance, vous pouvez commencer dans ce beau café à l’ancienne. C’est l’heure de lire les journaux qu’on vous y propose devant un petit noir avant d’y revenir le soir pour un petit blanc qui y est fort agréable. Le patron – qui pour une raison inconnue a fait vœu de ne plus couper ni ses cheveux ni sa barbe – organise de sympathiques sardinades. Lui demander les dates.

Laure et Steph sont parmi les trois héritiers du maître des pâtes italiennes de Sète, Calmels. Avec les machines d’origine, bichon-

Une autre institution locale est la maison Cianni qui fabrique les Tielles sétoises depuis 1937. Cet ancien casse-croûte des marins de Charles Quint, passé par la mer d’Espagne en Italie est arrivé ici avec les Italiens. C’est entre une tourte et un chausson, une pâte souple fourrée de poulpe à la sauce sétoise, à base de tomate. Elles sont fabriquées chaque jour à Sète et livrées encore chaudes au marché. Il en existe de toutes les tailles.

Un petit tour dans une «épicerie», un endroit où l’on trouve des épices, frais, choisis avec soin. On y trouve aussi les classiques exotiques : fruits tropicaux, vanille, gingembre, piments… Plus surprenante parmi les fruits secs, la figue séchée d’Irak, minuscule,

goûteuse (elle ne colle pas aux doigts !). Pour ceux qui aiment le Beluga local : la poutargue. Et n’oublions pas les rhums et la cachaça pour accompagner les citons verts.

Les terres fertiles au pied du massif de la Gardiole sont riches en producteurs de légumes. Le marché propose de très beaux étals bien rangés, bien éclairés, appétissants. Mais les meilleurs ne sont pas les plus sophistiqués. Restez dans les périphéries où il y a quelques «bio» excellents et, surtout, près de la barque exposée dans l’allée centrale, Victor Fernandez et son épouse Dulce – joueuse d’Ukulélé ! – proposent gaiement de très bons produits maraîchers.

Si vous en avez assez du poisson que vous pêchez en quantité en navigant, essayez la viande. Mais pas n’importe quelle barbaque : de la vraie, de la bonne, bien choisie, bien coupée, servie avec plaisir de vous voir. Une adresse : Herrera, le “Palace de la Viande” ! Pour ceux qui aiment mais qui savent que seul l’excellent est mangeable, il vend aussi un boudin extra, pas gras pour un sou, et son cousin antillais, modérément épicé.

Si au contraire vous ne prenez rien en mer, vengez-vous sur le poisson “professionnel”. Nos coups de cœur vont à deux poissonniers. Le premier (en face du tripier) propose les poissons du bassin de Thau. Le second, Maison De Ranteau, en plus des classiques de la pêche sétoise, offre de splendides poulpes et encornets et, si vous lui demandez gentiment, il vous mettra de côté de l’encre de seiche pour les pâtes ou le rizotto noirs qui vont avec.

Les coquillages ! Entre les différentes huîtres, les “escargots” divers, les palourdes, les tellines, les couteaux (rares, chers, mais ça vaut tous les caviars du monde !) et les moules, difficile de choisir. N’hésitez pas : Josy la “Marseillaise” est la reine des moules (une rue porte son nom), et ses voisins d’étal pour les autres coquillages. Les huîtres, c’est Vaudo, dans l’année centrale, qui vous ouvre aussi des plateaux.

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Les halles de Sète ont eu la bonne idée d’installer des tables ouvertes à tous, et, comme à l’auberge espagnole, on vient avec ses produits. Vous achetez une tielle chez Cianni, vous vous faites ouvrir une douzaine d’huîtres chez Vaudo, vous commandez un pichet de blanc au serveur pince-sans-rire du café Diego qui passe avec son plateau, vous finissez avec une grappe de raisin muscat trouvée là où on vous a dit. Le bonheur.

Si vous avez le temps, le patron de la boutique Lou Pastrou, à côté du marché, vous racontera l’histoire de chacun de ses fromages… un poème magnifiquement odorant. Dites-lui simplement quel vin vous avez acheté, il vous fera un plateau sur mesure. Attention, il n’aime pas les touristes pressés. Il y a des supermarchés pour ça. Réservé aux amateurs éclairés !

Le fin du fin, c’est l’Entonnoir. Au départ c’est un marchand de vin. Pascal propose des crus de la région qu’on teste sur place. L’endroit vaut pour ses bouteilles autant que pour le personnage et les habitués… Ensuite est venue s’installer Nathalie, qui a ajouté des tables et un coin cuisine pour faire une annexe, la Cantine de l’Entonnoir. On voudrait tous en avoir une comme ça, de cantine ! Formée chez les grands de la gastronomie, Nathalie et Carole ont pris l’option “stock zéro” : tout est acheté au fur et à mesure des besoins sur le marché. Garantie fraîcheur absolue. Une des toutes meilleures tables de Sète pour un prix sans concurrence. Ne levez pas l’ancre sans y être passé. Réservez : 06 22 72 04 68

Entre le fromager et le marché, une halte s’impose pour refaire le plein de livres de bord. Un couple de vrais libraires – pas des marchands de papier – tient là une caverne d’Ali Baba littéraire. Derniers romans, livres qu’on croyait oubliés, ouvrages pour enfants, bandes dessinées, histoire, politique, économie, voyages… ils sauront vous écouter et vous conseiller dans ce très joli endroit avec un patio au frais.

LE BAR DU PLATEAU, NOTRE QUARTIER GÉNÉRAL Le café assidûment fréquenté par la rédaction de Cabotages qui y donne ses rendezvous se trouve dans le bas du Quartier Haut : c’est le Bar du Plateau, tenu par Rebecca et Sarah, mère et fille. Pas du tout “branchouille”, c’est un lieu authentiquement authentique, véritable salle de séjour de tous les habitants du coin, où se déroulent des fêtes mémorables, des repas de quartier et des concerts de jazz. Quand vous irez vous promener, faites une halte ici au frais et écoutez-y vivre la ville.

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Le bassin de Thau

Petite mer, usine de vie marine…

Escales

Le bassin de Thau est un monde. Une croisière de quelques jours est un bonheur pour les yeux et les papilles. Mais, si vous voulez y caboter plus malin, voici quelques informations utiles pour comprendre comment marche cette “machine de vie” qui fait si bien pousser les huîtres.

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Le bassin de Thau

ne grande pierre bleue ovale sertie entre quatre griffes vertes : collines de la Mourre et mont Saint Loup au Sud-Ouest, massif de la Gardiole et mont Saint Clair au Nord-Est. Une petite mer de vingt kilomètres de long sur quatre à cinq, séparée de la grande par un cordon de sable de onze kilomètres, le lido, plage de Sète. Trois cent quarante millions de mètres cubes, son volume d’eau, lui vaut de porter le titre de bassin. Et pourtant, le terme d’étang est souvent employé alors que l’eau n’y est pas stagnante, bien au contraire. C’est plutôt une lagune. Quoi qu’il en soit, d’Argelès au Grau du Roi, c’est le plus grand plan d’eau côtier. Et aussi le plus profond. La preuve ? Prenez votre calculette : avec une superficie de 7.500 ha, sa profondeur moyenne est de

quatre mètres cinquante, alors que les autres en dépassent rarement trois. Navigable, donc. Seule la rive Sud-Est, le long du lido, est à éviter. Les fonds remontent brutalement de cinq mètres à quelques dizaines de centimètres… Les zones marécageuses et humides des alentours dites “gourds” sont des réserves naturelles de grand intérêt. 2 CANAUX, 4 MERS Navigable, donc navigué. Le bassin de Thau est la jonction salée entre les eaux douces du canal du Midi et du canal de Rhône à Sète, et, par ces deux voies, celle de quatre mers d’Europe : Atlantique, Méditerranée, Mer du Nord, Baltique. La preuve ? Voyez les couleurs arborées par les voiliers qui remâtent après avoir franchi le continent par les voies d’eau intérieures : îles britanniques, côtes wallonnes, bataves, germaniques ou scandinaves. On trouve même de lacustres Helvètes… Carrefour mondial très fréquenté, y compris par les marins d’un été qui pilotent des pénichettes rembourrées comme des auto-

tamponneuses et les considèrent comme telles ! Mais le plan d’eau est sûr. Quand le vent s’y lève, la mer reste couchée. Les dangers sont bien signalés, les chenaux balisés. La nuit, en revanche, attention à ne pas vous frotter aux installations conchylicoles, non signalées. Pour notre plus grande gourmandise, le quart de la superficie est occupé par les “tables” à huîtres… qui garnissent celles de nos cockpits. Le bassin de Thau est le berceau de la conchyliculture, l’huître en est la reine et Bouzigues son palais. La région fournit l’essentiel du naissain pour la France entière et la renommée de la “Bouzigues” déborde largement le cadre national, n’en déplaise à ceux qui ne jurent que par les atlantiques ! MER DU NORD ET MER ROUGE Pourquoi cette excellence ? L’huître pousse en eau salée mais profite d’une eau plus douce pour s’affiner. L’essentiel de l’eau du basin provenant de la mer, elle est salée, mais il suffit de déguster en hiver puis en été pour sentir que le degré de salinité varie beaucoup entre les sai-

sons, passant de la mer du Nord à la mer Rouge : entre vingt-sept et quarante grammes de sel par litre. L’été, le bassin est plus salé que la mer. Sous la double action du soleil et du vent, en particulier du mistral – sec –, cent dix millions de mètres cubes s’évaporent chaque année, laissant environ 3,3 millions de tonnes de sel dans l’eau qui reste. C’est beaucoup – le tiers – par rapport aux quelques 10 millions de tonnes que contient la totalité de l’eau du bassin. GOUTTE D’EAU DANS LA MER Un second phénomène s’ajoute : plus l’eau est salée, plus elle est “lourde”. Lestée par le sel ainsi abandonné, l’eau de surface “coule” vers les couches inférieures où poussent les huîtres. Voilà donc pourquoi, en été, le bassin est plus salé que la mer ouverte (40g/l contre 35g/l). Mais il est bien plus doux l’hiver (27g/l contre 35g/l). Pourquoi ? Le principe est simple et bien connu : une goutte de pluie dans la mer ne la change pas. Dans un espace restreint comme le bassin de Thau, ce n’est plus tout à

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Votre quotidien vous ennuie

fait vrai. Les 640 litres par mètre carré (6.400 m3 par hectare) qui tombent en moyenne chaque année, essentiellement de l’automne au printemps, représentent, sur les 7.500 ha du bassin, 48 millions de mètres cubes, soit la moitié de ce qui s’en évapore l’été. À cela il faut ajouter ce qui tombe sur ce qu’on appelle le “bassin versant”, la zone alentour de récupération des précipitations. Celui de Thau couvre, selon les calculs de l’IFREMER, 25.000 ha qui reçoivent donc, selon les nôtres, 160 millions de mètres cubes de pluie. Si, comme l’indique la même institution, un tiers s’infiltre ou s’évapore, il en revient à la lagune 106 millions. Ajoutez à cela la dizaine de millions que représentent les apports “invisibles” des sources sous-marines, comme celle du Gouffre de la Bise, entre Balaruc et Bouzigues, une résurgence à 20°C qui jaillit à trente mètres de fond. En revanche, les canaux du Midi et du Rhône à Sète ne comptent pas pour grand chose car l’eau n’y circule que très peu. Le bassin recevrait donc bon an mal an la moitié de son volume total en eau “nouvelle” et douce (164 millions de m3) pour l’essentiel entre octobre et mars, alors qu’il en perdrait un tiers (110 millions de m3) par évaporation, principalement en saison chaude et ventée. Ces “gouttes d’eau” sont assez nombreuses pour faire l’objet de contrôles permanents pour prévenir d’éventuelles pollutions agricoles et industrielles : la qualité du milieu préféré des huîtres et notre santé en dépendent. TROIS ÉTROITS ENTONNOIRS Quant à parler du renouvellement de l’eau… selon les “sources” les plus sérieuses (IFREMER, Thau Agglomération, Écologistes de l’Euzière…) cela va de cinq mois à… plusieurs années. Heureusement, ces querelles de chiffres n’ont pas de sens. Quel rapport entre le fond de la lagune vers Marseillan et les abords de la Pointe Courte où le courant peut atteindre deux nœuds ? Et quel rapport entre la couche d’eau marine su-

perficielle et récente, la couche des mélanges et celle plus stagnante du fond ? Elles se remplacent et glissent en tous sens en permanence… En fait, c’est la marée qui cause les plus grands mouvements d’échange. À Sète, le marnage est en moyenne de 40 cm. À chaque marée montante, le bassin de Thau va se remplir par les trois étroits entonnoirs que sont le grau de PisseSeaume, le chenal des Quilles et les canaux de Sète. Évidemment, pendant les six heures et demie que cela dure avant que le mouvement ne s’inverse, le bassin n’aura pas le temps de se mettre à niveau. LE CYCLE DE LA LUNE Selon que les vents accélèrent ou ralentissent le mouvement, la ”marée“ dans la lagune varie entre un et cinq centimètres. C’est peu, dites-vous ? Prenez encore votre calculette : 1 cm de hauteur sur 7.500 ha, cela fait… 750.000 m3. Pour un marnage de cinq centimètres, on arrive à 3.750.000 m3 à écouler en six heures, dont l’essentiel sous les ponts de la Pointe Courte. Grosso modo 150 m3/s : une piscine chaque seconde ! Et cela quatre fois par cycle de 24 heures 50 minutes et 28 secondes, cycle de la lune. Quant à savoir si c’est de l’eau “neuve” ou bien si c’est en grande partie la même qui fait le va-et-vient entre les bassins du port de Sète et les Eaux Blanches… il faudrait justement la colorer… Maintenant, vous pouvez ranger vos affaires et aller vous y baigner. Pas l’hiver : la température y est deux fois moindre qu’en pleine mer (7° en moyenne). Mais l’été, elle peut monter à 28°C. Les Caraïbes ! Profitez-en car, selon certains experts, le lido, malgré les efforts pour le conserver, devrait disparaître pour cause de hausse du niveau de la mer. Le bassin de Thau deviendrait le golfe de Thau. Selon d’autres savants, au contraire, le bassin entame une nouvelle période d’ensablement et va se combler… Claude Roger & Christophe Naigeon

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RCS Nîmes 387768476 - Crédit photo : Getty images - Hill Street Studios

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Marseillan

Port du vin, patrie du Vermouth

Escales

La porte d’entrée du Bassin de Thau par la porte fluviale ! A vous le canal du Midi et l’Atlantique au Nord, la Méditerranée et la côte d’Azur au sud ! Un lieu d’échange, un peu le bout du monde donc où la vie coule tranquille… Fi de la lutte des classes, c’est à la Royauté que Marseillan doit sa naissance et son essor. Ses premiers quais émergèrent au XVIIIe alors que se construisait le Canal du Midi. Quand Paul Riquet en imagina le tracé, le port de Marseillan n’était pas le centre du village. Il n’y avait là qu’une poignée de maisons. En bout d’étang, peu profond, sujet à l’envasement, il fallait périodiquement le draguer et le curer. À L’HEURE DE L’APÉRO

Marseillan

T

out au fond de l’étang de Thau, il est un petit port pittoresque, Marseillan. N’y cherchez pas un canal, c’est un culde-sac ! Le petit phare rouge à bande verte qui signale port, se remarque bien. Deux courts épis d’enrochement derrière un autre parallèle au rivage encadrent l’entrée d’un bassin-chenal. La profondeur ne dépasse guère les deux mètres. Entre l’entrée et l’épi sur la gauche, un bassin 3˚ 32'E de profondeur 32,10' d’un31,90' mètre vingt accueille des bateaux à l’année

0

200 m

sur pieux. De nuit, des feux signalent les diverses extrémités de cette géométrie un peu alambiquée. QUAI RICHE, QUAI PAUVRE Le caboteur est donc amené à 1,4 pénétrer dans ce port couloir jusqu’à trouver sur 2,3sa gauche la capitainerie à clocheton dont on (1,1) 0,9 dit qu’elle serait 1,8 la plus petite du monde construite en dur ! 2,5 3˚ 32,25'E Les quelques pontons sur ce bord1,1 étant en général complets,

Port de pêche Tabarka 1,7

Adresses 2,3

ÉTANG DE THAU 43˚21,25'N

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Services Touristiques Office de Tourisme Av de la Médtierranée Iso.G.4s 2,7 7m6M 04 67 21 82 43 Fl(2+1)R.10s5m7M Mairie 04 67 77 97 10 Rue Général De Gaulle 1,5 2,5 Locations SaisonService 1,8 Fl(2+7)Y. nières à la Mairie 10s.5m3M 04 67 21 97 27 2,7 1,2 Fl.R.2.5s locations@marseillan.fr 5m4M Fl.R2.5s La Poste 04 67 01 79 90 3m2M Place Théâtre 21,10' 2,2 1,2 Urgences Gendarmerie Maritime à Sète 04 67 74 25 38 Police2,8Municipale 04 67 77 22 90 Douanes à Agde La liste des médecins, 04 32,10' 67 94 21 68 3˚ 32,25'E 2,9 dentistes et pharmaciens Sauvetage CROSS MED de garde est disponible au 04 94 61 71 10 2,5 commissariat de police. Météo France 2 bloc marine 2009 © 08 92 68 02 34 Toutes les adresses 2,6 de Poste de Secours Robins2,4 ravitaillement, shopping, Chemin baigneurs 1,6 services, etc. sont disponibles 04 67 21 90 11 sur www.Cabotages.fr 1,5

ames

1,1

21,10'

0

_ Services Maritimes 1 Capitainerie 31,90' 3˚ 32'E 1 quai de Toulon 04 67 77 34 93 Affaires Maritimes à Sète 04 67 46 68 40 1,1 0,6 Poste de Secours Central Rue Mérou, Bord de Mer 04 67 21 96 41

on s’amarre à couple le long du quai rive Est. Côté “pauvre”. Car ce port présente une particularité: rive Ouest, les riches, rive Est, les pauvres. Côté riches, deux grands négociants. Côté pauvres, les habitations, plus nombreuses et plus modestes, se trouvent au-dessus de rez-de-chaussée à haute porte charretière, consacrés au travail. Et comme Marseillan a été – par la superficie – le second port de l’Hérault après Sète pour les vins et spiritueux, certaines demeures ont encore fière allure, témoignant que du sang très bourgeois coulait sans ses veines. Mais aussi du sang républicain : place de la République se trouve la première Marianne jamais érigée en France, dès 1878, en souvenir de la résistance des Marseillanais contre le coup d’État, en 1851, de Louis-Napoléon Bonaparte, alias Napoléon III.

Par chance, l’endroit fut retenu pour être le débouché au canal du Midi. Avec l’ouverture du canal, du jour au lendemain Marseillan ne fut plus au bout du monde mais à un carrefour commercial de première importance. Au XIXe siècle avec de développement de la viticulture et l’essor des apéritifs à base de vin, le port connut un boom considérable. Ici furent inventés et fabriqués le Quinquina, l’apéritif Mignon et le Noilly Prat. Ce dernier est d’ailleurs toujours produit dans un chai au fond du port dont la visite est agrémentée par une dégustation. On y admirera des alambics et autres instruments d’époque. Puis, avec les crises successives de la viticulture du Midi et l’engouement pour d’autres boissons à l’heure de l’apéro, fabriques et négoces de Marseillan ont périclité pour s’éteindre presque totalement dans les années 50-60. Marseillan aurait pu retourner à son sommeil d’antan, son port aux vases d’autrefois. Mais la fée Tourisme est passée par là. Pas de plage à perte de vue, pas de station-champignon. La plaisance et la croisière fluviale ont donné à Marseillan un second souffle dans les années 70. Sa situation exceptionnelle payait une seconde fois. Son plan d’eau magnifique a attiré la prestigieuse école de voile des Glénans, donnant à la rombière vieillie en fûts de chêne des allures de skipper bronzé… Claude Roger

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Mèze

Oeufs, coquilles, futailles, régates Étape fluviale pour les pénichettes plutôt négligée au profit de Marseillan, Mèze est aussi une escale pour caboteurs plaisanciers à la recherche d’un certain art de vivre au calme.

Regardez maintenant la petite hauteur derrière la ville. Vous vous transportez en -600 avant J.-C. «Lieu élevé d’où monte une fumée»… ce serait le sens antique du nom de Mèze, autrement dit “Mansa” dans la langue des Phocéens qui l’ont fondée en même temps que Marseille et Agde. En ces temps sans phares ni balises, des feux sur des monticules faisaient office de repères à la navigation. MÈZE CULTIVE DES HUÎTRES !

D

u milieu du Bassin de Thau, en regardant vers Mèze, jetez un œil à l’arrière-pays avant d’être trop occupé par les manœuvres d’approche : là où pousse aujourd’hui Picpoul 7,5x17:Mise en page 1 le20/04/10 de Pinet vivaient au crétacé su-

périeur (70-65 millions d’années avant notre ère) des colonies de dinosaures très importantes si on en juge par la quantité de traces, d’os et surtout d’œufs et de nidsPage découverts là dans les 14:00 1 années 1990.

À Marseillan-ville

sur le port, découvrez une cave au soleil !* * La maturation à ciel ouvert fait partie du process d’élaboration unique de Noilly Prat

Découvrez, visitez

Ouvert de mars à décembre 1, rue Noilly 34340 Marseillan Tél. : 04 67 77 75 19

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À l’ère des GPS, le seul danger est la zone des tables ostréicoles. La nuit, il n’y a pas de signalisation. À part cet inconvénient, les espaces ostréicoles annoncent des plateaux de coquillages à déguster en ville ! Car contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’huître dite de Bouzigues pousse très largement dans les eaux territoriales de Mèze ! En croisant

le long de ces belles géométries, dites merci aux navigateurs qui, entrés ici il y a vingt-cinq siècles, ont apporté la culture de l’huître. Le passage entre les tables permet de voir la ville de Mèze de loin. Son clocher carré émerge des toits. C’est l’église Saint Hilaire qui mérite un crochet, capitaine ! Avec sa nef unique à quatre travées, ses voûtes d’ogives en brique, elle aurait été érigée en collégiale dès 446. Puis on découvre la tourelle blanche au musoir d’une jetée coudée. Passée la capitainerie moderne, vous vous amarrez rive Ouest à des pontons ancrés sur le quai Augustin, ou bien sur poteaux rive Est. Au fond, c’est réservé à la flottille de pêche. Vous y trouverez aussi le bateau bigarré d’un marin lui-même très haut en couleur, même s’il dit être Vert avant tout. MÈZE ATTIRE LES FOUDRES ! Mèze n’a rien d’une station bétonnée. Elle vit toute l’année et a conservé sa personnalité. Comme Marseillan, le port a longtemps profité de l’activité maritime de Sète vers l’intérieur avec une batellerie tournée entièrement vers l’économie viticole. Difficile d’imaginer les quais du tranquille port de Mèze encombrés de fûts, résonnant des coups de marteaux des tonneliers. C’est à ce rythme qu’a vécu ce gros bourg du XVIIIe au XIXe siècle : premier port du Languedoc avant Sète, cité prospère et industrielle à partir des années 1700, c’est là que se stockaient et s’exportaient les vins de la plaine de l’Hérault. La ville des tonneaux et foudres en tous genres de toutes tailles comptera jusqu’à 5.800 hab. en 1886. Une multitude de métiers participaient à la vie économique «vinophile» tournée vers une clientèle plus nationale et internationale que locale : courtiers, tonneliers, charrons, maîtres de chais, distillateurs, transporteurs, transitaires… rivalisaient d’activité, même après la crise du phylloxera de 1876 et la Grande Guerre. Le déclin est arrivé quand les négociants ont loué leurs futailles au lieu de les faire fabriquer sur place. Délocalisation… Puis sont arrivés les «pinardiers», bateauxciternes, camions-citernes, camions-citernes… et le coup de grâce, le décollage du port de Sète. À la fin des années 40, les derniers tonneliers ont fermé boutique. Sans l’ostréiculture, le port serait totalement tombé dans l’oubli. Claude Roger


Bouzigues

Bouzigues : petit port, grand régal

Escales

Vous passez les ponts de la Pointe Courte à Sète et entrez dans le bassin de Thau. À moins d’une heure de là, faites une première escale à Bouzigues. Un tour en ville et mettez-vous devant une table à huîtres !

Bouzigues

B

ouzigues ! Un nom qui fait saliver ! La fameuse conchyliculture bouzigote y a été mise au point au début du XXe siècle et a démarré à grande échelle après la seconde guerre mondiale. Le traditionnel ramassage de clovisses et de palourdes en apnée par six à huit mètres de fond a incité quelques précurseurs à se lancer dans l’ostréiculture et l’aquaculture du loup. MERCI LES GRECS ! Après le déclin de la viticulture, l’élevage de l’huître a sauvé le bassin de Thau. Aujourd’hui, d’où que vous veniez, Bouzigues se signale derrière la géométrie transparente des tables ostréicoles auxquelles sont suspendues de longues cordes où sont fixées les huîtres. Contrairement à celles de l’Atlantique, les ”Bouzigues” ne sont pas mises à l’air par la marée basse. Jamais privées d’eau et de nourriture, elles grossissent trois fois plus vite, sans forçage. Les ressources nutritives du bassin, la qualité et les écarts de salinité de son eau n’y sont pas non plus pour rien. Thau exporte son naissain vers tous les bassins conchylicoles français. Mais Bouzigues crée plus d’envies qu’il ne lui est possible d’en satisfaire. Les plus de 2.000 tables ostréicoles du bassin de Thau ne suffisent pas à combler la demande. Même si on ajoutait la production de Leucate. Heu-

reusement, il y a la pleine mer. Les caboteurs le savent : entre le Cap d’Agde et Sète, ils doivent s’écarter à plusieurs reprises de la route directe pour contourner les grandes fermes conchylicoles. En dehors des passages balisés, la navigation y est non seulement interdite mais dangereuse du fait des nombreuses bouées et bouts flottants. Le village de Bouzigues est bien visible le long d’une falaise, derrière les tables dont vous longez le coté Est. A l’ouest, le capharnaüm de pontons, de grues, de tapis roulants et de cabanes assez incompréhensible vu de loin, signale la zone des conchyliculteurs. Deux courtes jetées s’avancent sur l’étang ouvrant sur deux passes : à droite, le bassin de pêche et des petites embarcations à moteur, à gauche le mini port de plaisance et un ponton central.

la nécessité de créer d’importantes infrastructures ne s’est pas faite sentir. Cependant, le “port” de Bouzigues a profité de l’âge d’or du commerce de la vigne. A partir de 1671, les Bouziguauds s’unirent pour construire un premier quai et creuser sur 80 m de long pour accueillir les bateaux chargés des barriques qui s’échangeaient ici. En 1682, fut entreprise la construction de deux jetées, à l’Est et à l’Ouest, pour protéger le quai du vent marin. Dix ans plus tard elles furent allongées et consolidées. Encore davantage en 1820 et 1840. Mais comme

les autres ports commerciaux du bassin, l’activité de transport vinicole par voie maritime s’effondre à la fin du XIXe siècle avec les arrivées successives du phylloxéra, du train, des transports routiers. Maintenant, les barques plates – les sapinous – filent à toute la vitesse de leur hors-bord. L’engouement pour la plaisance dans les années 70 a poussé à un curage du port autour de deux mètres pour accueillir une dizaine de pénichettes et offrir quatre-vingts anneaux. Des travaux de rénovations sont en cours. Claude Roger

UN QUAI PLUS QU’UN PORT En règle générale, il n’y a pas de place pour accoster autrement qu’à couple d’une pénichette le long du quai sur la gauche par 1,80 m d’eau en moyenne. Un ponton flottant à l’extérieur augmente la capacité d’accueil en belle saison. Il s’agit plus d’un quai que d’un port, mais grâce à la pointe de Balaruc, Bouzigues est mieux abrité du clapot d’Est à Sud-Est que Mèze et Marseillan. Pour les pêcheurs et les conchyliculteurs,

© Jean Brel

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BOUZIGUES

Balaruc

Un drôle de port en devenir Balaruc n’est pas une étape courante. Baraluc les Usines, le port d’accueil des “trois villes”, a un charme… spécial. Et une histoire peu banale dont la fin n’est pas encore écrite.

© C. Roger

L

es ponts de Sète passés, cap sur Balaruc. L’entrée du bassin par l’étang des Eaux Blanches entre la pointe du Barrou et celle de Balaruc est grandiose. Vous entrez dans un nouvel univers entre le mont Saint Clair de Sète, les collines boisées de l’arrièrepays et le mont Saint Loup du Cap d’Agde. En face, la tourelle de Roquerols émerge d’un haut fond qui déborde une pointe où se trouve Balaruc-les-Bains. Là, on peut aller droit vers la tourelle où l’on pourra choisir entre Bouzigues et Mèze selon qu’on passera à sa gauche ou à sa droite. Pour Balaruc, il faut bifurquer tout de suite à l’Est et suivre le chenal balisé qui rejoint le Canal du Rhône à Sète. Sur la rive gauche du chenal, vous pouvez apercevoir les quelques pontons de Balaruc les Bains d’où vous pourrez visiter Balaruc le Vieux. Balaruc les Bains est la seconde station thermale française avec près de 2.000 touristes par jour. Et ceci depuis les gallo-romains qui déjà trouvaient la source thermale à 40° mélangée aux boues marines, excellentes contre les rhumatismes. Balaruc le Vieux, à quelques encablures de là vite parcoures en bus, est un ancien village médiéval en circulade à l’intérieur de ses remparts a su conserver tout son charme. La citadelle domine le fond du Bassin et de ses remparts, la vue est superbe. Sur la droite, vous voyez des usines, en particulier une vieille cimenterie à moitié à l’abandon, au fond de l’étang des Eaux Blanches, séparé de l’étang de Thau par un étranglement d’un kilomètre de large. Au fond, Balaruc les Usines où se trouve le port. Un drôle de port que celui de Balaruc les Usines. D’abord son histoire et le statut qui en découle. L’histoire d’abord : cette partie du bassin de Thau, l’étang des Eaux Blanches, est propriété

privée des Raffineries du Midi. Cette grosse société de raffinage et de stockage de carburants s’est installée ici à la fin du XIXe siècle après avoir fait creuser un bassin entre 5 et 6 m de profondeur et baliser un chenal d’accès depuis Sète. Toute activité a cessé en 1990. Depuis, peu à peu et d’une façon d’une façon sauvage, la plaisance a grignoté le plan d’eau de la raffinerie qui s’est spontanément transformé en port franc. Un squat à bateaux autogéré : pas de capitainerie, pas d’eau ni d’électricité, pas d’appontements et, par conséquent, ni taxe ni redevance. NE PAS REMUER LA VASE L’Association des Pêcheurs Plaisanciers de Balaruc les Bains s’est créée en 1996 et a joint ses efforts avec l’Association Sportive pour obtenir un droit d’occupation légale, au moins temporaire, pour gérer le «port» et, surtout, le faire dépolluer. C’est urgent car les hydrocarbures remontent et menacent tout le bassin dès que les vases du fond sont agitées. Un gros risque car les 250 bateaux qui y sont actuellement mêlent ancres, piquets, passerelles et coques à l’abandon derrière un barrage flottant peu esthétique mais qui a le mérite de contenir la nappe de pollution depuis 2007. Pour combien de temps ? Quand on connaît les enjeux économiques autour de la propreté des eaux dans un bassin qui vit essentiellement de la conchyliculture, de la plaisance et du tourisme, cette poche «sale» est une bombe à retardement. Mais ne vous laissez pas impressionner. L’escale a son charme propre et, dans quelques années, aura vraisemblablement un tout autre aspect comme le laissent imaginer les nouveaux immeubles qui dominent le port. Alors, patience. Claude Roger

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Musée de l’Étang de Thau Découvrez les métiers de la pêche, la culture des huîtres et des moules

L

e bassin de Thau est un monde. Son écologie le rend unique : ses sources souterraines, ses hippocampes dorés rarissimes, ses coquillages, ses poissons... et aussi ses hommes et ses femmes au caractère bien trempé !

D

ans le cadre charmant du village de Bouzigues, sur le quai du petit port de pèche, le Musée de l’Étang de Thau vous invite à découvrir l’activité principale des riverains : l’élevage des huîtres et des moules, des coquillages et de la pêche.

C

’est un musée vivant et chaleureux, accueillant pour les adultes et les enfants. Des reconstitutions saisissantes, des espaces pédagogiques et ludiques, un son et lumière, des projections de films, des aquariums, des maquettes... RENSEIGNEMENTS RÉSERVATIONS Muse de l’Étang de Thau Quai du Port de Pêche 34140 Bouzigues Tél : 04.67.78.33.57 Fax : 04.67.78.51.56 musee.etang.thau@libertysurf.fr Adulte : 4 € - Enfant : 3 € Groupe adulte : 3 € - Enfant : 2,5 € Été : 10 h / 12 h 30 - 14 h 30 / 19 h


Destination Canal du Midi

Béziers, canal bucolique

Destination Canaux

Voici une croisière sans vague ni courant, avec une côte visible autant sur bâbord que sur tribord et de quoi s’amarrer à tout moment : une navigation fluviale sur le canal du Midi.

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Canal du Midi

es beaux jours d’automne sont là. Voiliers qui faisaient les fiers dans les vents chauds de l’été, vedettes qui taillaient leur route houleuse sur la mer ouverte, mâtés, quillards, gros, pressés et puissants, passez votre chemin ! Ici, il faut être bas, plat et tenir trois nœuds pendant des heures sans fâcher au moteur. Vous êtes sur un canal. Avec le bateau ad hoc, le capitaine muni du permis fluvial (la location en dispense... bizarre), parti du bassin de Thau ou de Cap d’Agde, peut aller à la découverte de l’arrière-pays, le nez en l’air, sans GPS ni anémo, sans ligne de mouillage, sans autre souci que ses pare battages qu’il aura, pour une fois, le droit de laisser pendre au ras de l’eau. Faisant la haie sur le passage les platanes et tous les arbres qui aiment avoir les pieds dans l’eau sauront, selon la saison, porter ou retirer leurs feuilles pour cacher ou laisser passer la lumière vers les eaux vertes. VILLENEUVE-LES-BÉZIERS Et, puis, quant à partir sur l’eau douce, autant opter pour un port résolument fluvial. Sautons donc l’escale d’Agde encore très maritime - mais profitons de sa superbe et unique écluse ronde - et filons lentement vers Béziers. Loin des zones urbanisées et des flonflons de la côte, le canal du Midi serpente mollement Photos Gilles Deschamps - CABM

ou un jour, Béziers mérite très largement le léger inconfort portuaire. La cathédrale Saint Nazaire, l’église de la Madeleine, le théâtre à l’italienne, les arènes romaines et quantité de musées jalonneront des balades au hasard des villes qui rappellent autant l’époque antique que le Moyen-Âge, la Renaissance, les Lumières, l’essor du XIXe siècle... entre marais salés et vignobles, se glisse sous les voies rapides, frôle quelques villages. Première escale : la petite halte portuaire de Villeneuve-les-Béziers, patrie de la poésie de langue d’Oc chantée par Jean Laurès, ancienne ville romaine développée sous Charlemagne avant que son élan ne soit brisé par un incendie au Moyen-Âge. POINT DE VUE SUR BÉZIERS Le feu fut si impressionnant et les destructions si grandes que la ville garda jusqu’en 1631 le nom expressif de Villeneuve-la-Crémade ! Puis, sous son nouveau nom, la ville a retrouvé sa splendeur. Pour vous en convaincre, faites le parcours en deux étapes que propose l’Office de tourisme avant de reprendre le fil de la croisière. Le temps de passer sous l’autoroute A9 pour se convaincre - s’il était nécessaire - qu’on a fait le bon choix de locomotion, et on arrive à la seconde curiosité technique du parcours : le pont-canal qui franchit l’Orb douze mètres plus haut. Superbe, ces plans d’eau qui se chevauchent Mais, hélas, impossible aux pénichettes de passer directement du canal au fleuve. Le dragage du bras de l’Orb qui faisait autrefois la jonction est

en projet. On peut espérer un jour rejoindre le canal depuis Valras. Si l’on sait que Béziers vient du celte Baeterrae qui désigne un passage à gué, on comprend la dimension fluviale de la ville, bien avant que Pierre-Paul Riquet ne vienne tracer cette folle ligne d’eau pour relier les deux mers. L’arrivée à Béziers par la voie fluviale donne l’impression de découvrir une ville inconnue tant le “point de vue canal” change la perspective. Après tant d’horizontalité, le site presque trois fois millénaire prend une majesté toute particulière quand les lumières chaudes de l’automne, coupantes de l’hiver ou floutées du printemps jouent avec les vieilles pierres sur la hauteur. LE PORT NEUF À RÉNOVER Les responsables du tourisme le reconnaissent, le port fluvial de Béziers n’est pas à la hauteur des splendeurs de la ville. L’étape de Béziers a mauvaise réputation chez les bateliers. Mais la communauté Béziers-Méditerranée a décidé de changer les choses. Dès la saison prochaine, les premiers effets des investissements consentis à sa rénovation vont se faire sentir. Mais, dès maintenant, ne faites pas comme ces milliers de navigateurs qui passent sans s’arrêter. Le port est presque en cœur de ville. Pour une heure

LE PLUS GRAND VIGNOBLE Et souvenons-nous aussi que la vigne a fait entrer Béziers deux fois dans l’histoire. Une première fois pour son formidable essor qui a fait la fortune des “châteaux”. Ce fut là le plus grand vignoble de France. Mais c’est aussi de Béziers que partit la grande révolte des vignerons avec un premier rassemblement de 120.000 personnes le 12 mai 1907. Au hasard des librairies, cherchez les œuvres de Gaston Baissette ou de Marcellin Albert, deux écrivain très engagés. ÉCLUSES DE FONSÉRANES Après la crise de la surproduction, le vignoble biterrois s’est réformé et une visite des chais s’impose si votre rayon d’action de marinier devenu piéton vous le permet. En tout cas, une pénichette est le bon moyen pour transporter quelques bonnes bouteilles... Et, en quittant Béziers, ne manquez pas de franchir les écluses de Fonséranes qui sont sans doute, parmi bien d’autres merveilles techniques et esthétiques du canal du Midi, l’un des points les plus spectaculaires. Constitué à l’origine de dix écluses en enfilade, il n’en resta «que» sept en service. Les écluses sont une attraction qui attire des dizaines de milliers de visiteurs. Alors, les franchir en bateau est un “must” un Éverest de la batellerie !

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Relancer l’économie par le canal, une idée pas du tout barge

L

’aménagement de la côte languedocienne a commencé comme ça dans les années soixante : des centaines de milliers de vacanciers de toute l’Europe passaient sur la route du Languedoc-Roussillon vers l’Espagne sans s’arrêter. Embouteillages, nuisances, frais d’entretien, peu de retombées économiques. Pour les arrêter en chemin, on a créé une offre touristique massive sous la forme de stations balnéaires comme La Grande Motte, Saint Cyprien, Gruissan, Canet en Roussillon... Sur le canal du Midi à Béziers passent en moyenne annuelle près de 10.000 bateaux, de location à 80%. Pendant la saison qui dure 22 semaines et concentre la quasi-totalité des passages aux écluses, c’est près de 400 bateaux par jour. Seulement un sur deux fait halte à Port Neuf. L’idée est donc simple : faire s’arrêter sinon la totalité des pénichettes, en tout cas le plus possible. Mais tout aussi évident est le “facteur limitant” inhérent à ce projet : il n’y a que 28 places d’accueil. Rien ne sert donc de promouvoir l’escale de Béziers si le nombre d’anneaux ne suit pas. Si on ajoute à cela la mauvaise réputation du Port Neuf considéré comme vétuste, mal ­équipé, rendant peu de services, peu

4

sûr... il saute aux yeux que la première chose à faire est une refonte quantitative et qualitative du pour dont le principal et capital atout est d’être presque en centre-ville. Une première étude a été rendue en 2001 et préconise de faire de Port Neuf la “vitrine fluviale de Béziers”. Des places et des services en plus, certes, mais il ne s’agit pas seulement de faire un beau parking à bateaux. Ce que font aujourd’hui les ports de plaisance qui ont la chance d’être en cœur de ville, le port fluvial de Béziers veut le faire : une porte d’entrée du canal vers la ville mais aussi un lieu d’intérêt et d’animation touristique pour les touristes à pied. Légèrement en amont, la fameuse écluse de Fonsérane attire 300.000 visiteurs par an, mettant ce monument de la technique du XVIIe siècle au niveau des grands sites touristiques de la région. L’autre dimension du projet est de faire le lien entre les écluses et le port en créant un ensemble touristique proprement fluvial, donnant ainsi à la ville où naquit Pierre-Paul Riquet l’image fluviale qu’elle mérite. Les recettes attendues de cette politique sont évaluées à près d’un million d’Euros par an.

pas à terre

Visitez les caveaux et les chais

S

i vous n’avez pas de bateau et si la location d’une pénichette que vous devrez piloter et où vous devrez faire ménage et cuisine vous rebute, faites une croisière sur une péniche-hôtel. La péniche Les Anges d’Eux est particulièrement raffinée Une autre idée est de faire du vélo sur le chemin de halage qui est aujourd’hui aménagée en piste cyclable sur presque toute sa longueur. Une manière économique et sportive - légèrement de découvrir le canal du Midi. La communauté de Béziers propose de nombreuses idées de randonnées à partir du canal. Consultez pour cela et bien

d’autres choses le site internet suivant : http://www.beziersmediterranee.com. Et, bien entendu, n’oubliez pas de visiter les caveaux et les chais où vous pourrez déguster et acquérir les vins de la région qui - vous pourrez le constater si vous êtres assez vieux pour cela - ont fait d’énormes progrès depuis les révoltes des vignerons de 1907... !

Votre escale à

Les

Musées 4 musées ouverts toute l’année : Espace Brassens, Musée Paul Valéry, Musée International des Arts Modestes et Centre Régional d’Art Contemporain

Les

FestiVaLs 7 festivals jusqu’à la mi-août + vos billets réservés à l’avance déposés à l’entrée du spectacle au Théâtre de la Mer

+ la nouvelle grande exposition « Dufy en méditerranée » au Musée Paul Valéry, du 13 juin au 31 octobre 2010

La

ViLLe

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City Pass*

Une île singulière à découvrir avec les itinéraires audioguidés et les visites à thèmes comme la visite de la criée aux poissons

Un forfait de découverte en 4 formules juxtaposables : Solo, Duo, Junior (10-18 ans), Pitchoun (moins de 10 ans,

+ les joutes tout l’été, le Grand Pardon de la Saint Pierre du 1 au 5 juillet et la fête de la Saint Louis du 18 au 24 août

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Photos Gilles Deschamps - CABM

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Méditerranée :

La trop bonne réputation Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipements, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerranée. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », définition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les marins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capricieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de qualités maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

thagène et le mois de juin». J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands marins. » Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La carte postale est trompeuse

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tempête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y naviguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonctions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauvetage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou physique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants. Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des imprudences pour “être à l’heure”. Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jetskis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde ! Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Il faut de grandes courses à la voile Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en direction. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en méfier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Quant à dire qu’il y a moins d’esprit “marin” en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous verrez tous les week-ends des bateaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’AiguesMortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’instant, nous n’avons pas de course référente et que des petites organisations. Regardez l’image maritime que les villes atlantiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

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le Rhône pour mémoire Buste de Jules César, marbre Ier siècle avant J.-C. (fouille L. Long, DRASSM) / Musée départemental Arles antique © J.-L. Maby

20 ANS DE FOUILLES DANS LE FLEUVE À ARLES

M U S É E D É PA R T E M E N TA L A R L E S A N T I Q U E 24 OCTOBRE 2009 / 19 SEPTEMBRE 2010 Presqu’île du cirque romain 13200 Arles 04 90 18 88 88 - arles-antique.cg13.fr Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la culture et de la communication / Direction des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat.

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cg13.fr


Les ports :

Tapis rouge vers la ville, tapis bleu vers la mer

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

I

l est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pontons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est respectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’attente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs… Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le ports se voit doté d’une ambition nouvelle : porte

d’entrée de la ville, antichambre de l’arrière-pays, ambassadeur du terroir. TU VIENS, BEAU MARIN ? Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’offrir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégorie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et services à terre s’intéresse à celuilà qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré... Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plaisancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ? Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numériquement, les touristes venus par la mer sont population négligeable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de milliers de personnes s’amusent et consomment.

PAS UN CROISIÉRISTE Sans doute la plaisance contribue-t-elle à faire vivre les producteurs de fromages du Larzac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représenteront jamais plus que le très petit

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Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà navigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète Carcassonne, à Bandol les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de location et se jeter dans les embouteillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éleveurs de brebis ? C’est oublier que passer ses vacances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et arriver avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les vacances au moins, ces terriens changent d’apparence, de langage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, finie l’aventure. Deux stations de métro à Marseille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators. LE PORT OUVERT SUR LA MER Et pourtant, il est vrai que le plaisancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage. Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ? On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équipés de moyens pour préparer les escales futures, croisières lointaines ou sorties d’un jour. LE NAUTOURISME ? Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curiosité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral. S’il est demandé aux capitaineries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à déployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautourisme ?

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Christophe Naigeon


Sécurité

Gérard d’Aboville

“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville) Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

L

’histoire commence en 1967 alors que la plaisance décolle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly remporte six régates internationales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense. Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était devenue l’ENA des apprentis navigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes. La voile légère avait pris son envol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière côtière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne. LES “PETITS BAIGNEURS”

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi. L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE” Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouvernement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concertation et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recommandations transmises aux ministres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justifierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu. « Nous sommes en partie un organisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, celui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renoncent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique. « La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabilise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obtenir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité. Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autorisée. Victoire du bon sens marin. LA RADIO POUR TOUS Autres dossier en cours : la généralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de communication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rêver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester. En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’embouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Funès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie naissante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plastique, va permettre la production nautique de masse. Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, infrastructures portuaires, équipements des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopulation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traversée horizontale de l’administration française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

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COMBIEN DE TEMPS MET LA MER POUR DÉGRADER CE QUE VOUS JETEZ PAR DESSUS-BORD ?

il faut jusqu’à :

papier toilette

1 MOIS journal

1,5 MOIS aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appropriée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la solidarité entre marins ». Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonération de la redevance et la suppression des fusées-parachute – les plus chères – des équipements obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pression pour changer la loi, de dos-

sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expérimentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés. Christophe Naigeon Fusée ou matériel électronique, des solutions pour lesquelles la VHF est une alternative ou un complément en cas de problème.

boîte en carton

5 MOIS

coton

épluchure

14 MOIS

allumette

fil de coton

photo bois, mégot, couche bio

3 ANS

laine bois peint

13 ANS 50 ANS

boîte de conserve polystyrène

80 ANS

flotteur bouée pile mercure

200 ANS

aluminium Comment saisir le CSNPSN ? Le Conseil est constitué de reremonter par l’une des fédéraprésentants de neuf ministères ! tions sportives agréées (voile, Mais aussi d’administrations motonautisme, sports sous-macomme les Voies Navigables de rins, ski nautique, canoë-Kayak, France, le Conservatoire du Litaviron, pêche en mer) ou les astoral ou le comité Olympique… sociations concernées par le suainsi que de la Fédération des jet représentés au CSNPSN (Les Industries Nautiques et la FéGlénans, la SNSM, le Yacht-Club dération Française des ports de de France, la Fédération des Plaisance. Si vous êtes porteur Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemenLarge…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile : taires ou législatives, faites-la www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

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400 ANS couche 600 ANS

plastique

filet et fil de pêche

????

verre


Météo à bord :

Quels instruments sont vraiment utiles ? La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

S

oyons bien d’accord : les prévisions ne se réalisent pas toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pouvant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout caboteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement brutal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navigation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer. L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capitainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins réguliers. Mais la consultation indispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour noter ce qu’il en était hier et la tendance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante. L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF” Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gratuit : votre “nez”, votre expérience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser influencer par les on-part-on-partpas de votre équipage, les décisions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène. Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance passée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de décider de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une menace de divorce et/ou de vente forcée du bateau… Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments incontournables et/ou obligatoires des utiles ou même des futiles… INSTRUMENTS DE FRIME Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pression, de vents, d’isobares en surface et en altitude par télécopie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms satellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la navigation hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipement revient coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement logeables sur nos généralement petites unités. LES INCONTOURNABLES Obligatoires ou non, sont incontournables le baromètre à aiguille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute brutale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment de-

voir revoir le programme des jours suivants… La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle assure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure garantie contre les surprises d’un changement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bulletins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il serait souhaitable que cette expérience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable,

bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit. Le GSM, notre téléphone portable quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le numéro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Maries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pourrez trouver demain ou après-demain. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interprétation, fruit de l’expérience.

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LES SIMPLEMENT UTILES L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, selon qu’ils sont autonomes (mécaniques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses informations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis urgents aux navigateurs, des bulletins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navigations le

plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe une foultitude de sites météorologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’addiction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonnement au logiciel Navimail pour récupérer les données météo marines valables pour votre position et les mailles géographiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses promesses.

Pôle Nautique

Port de Plaisance

Canet-en-Roussillon

Plaisirs de la mer et pôle de compétences !

LES ACCESSOIRES Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En météo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une prévision. Sans oublier l’indispensable Guide marine de Météo France disponible en capitainerie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émetteurs VHF et BLU et horaires d’émission.

© Ville de Canet-en-Roussillon

Le récepteur radio grand public : en navigation côtière, de très nombreuses stations émettent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio préféré. Plus chic et entre nécessaire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obligatoire en hauturier pour recevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de naviguer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nouvelles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de capter sur grandes ondes de nombreux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Prévoir alors une bonne antenne…

L’ENNEMI : LE CALENDRIER ! L’ennemi du marin, c’est le calendrier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discernement, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauvetages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo). Claude Roger Face à un ciel que l’on a du mal à interpréter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

Canet-en-Roussillon,

au Coeur du Pays Catalan ! À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fin, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort. Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation. Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres. N’hésitez pas à venir nous rendre visite !

France

Nice Cannes

Montpellier Sète

Toulouse

Marseille 170 milles

100 milles

Canet-en-Roussillon

Espagne

Empuriabrava

Roses

Bastia 240 milles

Corse

Girona 160 milles

Vers Barcelone

310 milles

Ajaccio

Vers Baléares Vers Sardaigne Renseignements : SCEREM (Société Canet-en-Roussillon Économie Mixte) Capitainerie • BP 210 • 66141 Canet-en-Roussillon Cedex • France ✆ +33 (0) 4 68 86 72 73 • Fax : +33 (0) 4 68 86 72 72 • contact@scerem.fr • www.scerem.fr

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Le transportable :

solution pour les nomades ? Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

E

ntre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place à flot dans un port de Méditerranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simplement d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une remorque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des propriétaires de semi-rigides choisissent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela. TRÈS SOPHISTIQUÉS Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cinquante est une autre affaire. Certains, comme Jean-Louis Attard, responsable des relations

extérieures du site www.pneuboat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’entrée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le proverbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux commence à s’estomper. Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs arceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs moteurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes. Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une option d’économie à l’achat. Et à l’usage ? Si l’on est un expert-comptable, on doit compter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une centaine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’entretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau. MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrêmement variable : de 5 à 8 €

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons largement à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent raisonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits bateaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones portuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire. LE JET-SKI, UNE NUISANCE ? Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anarchique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

CHER NOMADISME NAUTIQUE ! Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, paradis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en remorque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

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et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce motonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes… Du coup, les usagers plus raisonnables que sont les pneumarins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comportement (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontentement grandissant des plaisanciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représentée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interministérielle” pour chercher des solutions. Tâche difficile car, comme disent certaines mauvaises langues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, depuis un édit de François 1er, les communes littorales doivent accès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir… Christophe Naigeon

NOUVEAU SUCCÈS POUR LE SALON DU SEMI-RIGIDE DE PORT-BARCARÈS

D

u 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barcarès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.

Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéressés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bénéficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle manifestation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de bateau.

Le but du salon est de présenter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évolution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs. Le premier salon, lancé à l’initiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capitainerie pour en faire un événement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition.

LA CHARTE DE L’AUCMED Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de : - Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les gestionnaires de ports - Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer - Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour mettre à l’eau qu’en sortir - Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie - Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer - Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à cet effet - Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usagers sur remorques - Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

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Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.

Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUES Bear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific Craft Barcarès Yachting (Barcarès) : Capelli Marine Center (Barcarès) : Sacs Clinique du Bateau : Bombard, Black Fin Zar France : Zar Yachting Spirit (Canet) : BWA CG Info Service : Aqua dream, Vaillant Remora : Semi-rigide électrique Rafales (La Haye-Fouassière) : Rafale Barcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

Communiqué

actualité :


Les sémaphores veillent à nouveau sur nous La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

buissons qui veulent bien pousser dans la pente ! ». Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’appeler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargaison, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La minutieuse routine. UN INTENSE TRAFIC

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense trafic commercial et fait face à des conditions météorologiques dantesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

T

empête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jourlà. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile. Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité. Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les antennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, ditil, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ». Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un mamelon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, réplique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août. « Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le moment. À partir de force 7, ce sera interdit ». Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui arrivent ici sous-estiment la hauteur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara. Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que partout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste derrière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifacio, ils en ont 365, plaisante Stéphane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! » Au point que les équipes peuvent rester enfermées sans autorisation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du perron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! » DES POSIDONIES À 110 M ! Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt. « Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, retenue par miracle par les quelques

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le radar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les signalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Capraia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » explique le premier maître. Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec celui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui instaurera une “recommandation de route” aux navires de commerce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entreraient en ­collision.

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L a collaboration entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime. Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandestins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâtiment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bourgeois, qui contraste avec la batterie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ouverture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télégraphe Chappe d’antan. ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine nationale envoyait des livres. Maintenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’appelle le premier maître Azara. Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bastia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent. Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les sémaphores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso. Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été amené. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques marcheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

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Tortue verte © Mila Zinkova

Tortues de Méditerranée, les dinosaures de la mer A

vec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La comparaison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

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LA TORTUE CAOUANNE : DES AMOURS EN CROISIÈRE

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tortue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles préfrontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur arbore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’arrière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repérant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbivore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au profil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcourent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles naviguent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été placés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur destination. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instrumentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à destination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

a tortue est le plus vieux reptile de la planète (200 millions d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou femelle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incubation des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le réchauffement climatique pourrait avoir raison des mâles. Deux espèces se reproduisent

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR Celle-là, si vous la voyez en Méditerranée au cours de vs navigations, c’est presque un miracle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osselets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous jetons avec les méduses et meut d’occlusions intestinale. Bien que toutes les tortues marines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturbation de ses lieux de ponte par l’urbanisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques… Guy Brevet avec Abigaël Silva (10 ans), conseillère technique

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Places disponibles !

Les requins : Blanc et Pèlerin, géants de chez nous

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n 1975, le film Jaws (Les Dents de la Mer) favorisa la mauvaise réputation des requins. Pourtant, ils ne font pas plus de vingt morts par an. Rien, comparé aux victimes des guêpes, abeilles, méduses, serpents et autres bêtes-à-bon-dieu empoisonnantes, allergisantes… Un prédateur ? Sans aucun doute. Mais L’Homme le bat à plate couture : plus de 80 millions de requins disparaissent chaque année victime du finning (fin, nageoire en anglais) pratique qui consiste à capturer des requins, à leur couper les ailerons et – le plus souvent – à les rejeter vivants et amputés à la mer, pour satisfaire, en Indonésie, Japon, Chine, Thaïlande le goût des mangeurs de soupe d’ailerons. Pour ses vertus aphrodisiaques et anticancéreuses infondées, un bol s’y vend jusqu’à 100 €. En 2003 douze millions de tonnes d’ailerons séchés ont été importés à Hong Kong. Un aileron de 10 cm se vendait alors 600 € le kg. PETIT, DÉJÀ GRAND En Méditerranée, le Grand Requin Blanc décrit par Aristote, très présent dans la Mare Nostrum durant l’Antiquité a de quoi faire peur : un spécimen capturé en 1987 pesait 3,5 t pour 7,10 m ! C’est non seulement un géant mais aussi un requin très spécial. Contrairement à la plupart des poissons, il n’a pas de vessie natatoire (un “ballon” intérieur qui fait flotter) mais un énorme foie (90% de sa cavité abdominale)

gorgé d’une huile plus légère que l’eau. Son dos est marron ou gris mais sa face ventrale blanche, d’où son nom. On le rencontre essentiellement dans le triangle Baléares-CorseSicile. L’accouplement a lieu au printemps, les œufs se développent et éclosent dans l’utérus de la femelle (ovovivipare) et la gestation est estimée entre 12 et 18 mois. Les jeunes Grands Blancs mesurent plus d’un mètre à la naissance et sont déjà des prédateurs capables de survivre. Un autre géant est le pèlerin, ou encore Cetorhinus maximus dont le nom est composé de Ketos (monstre marin), des Rhinos (nez) et de Maximus (grand), autrement dit le monstre marin au grand nez. Il porte bien son nom, le bougre (voir la photo). Mais on pourrait aussi l’appeler “grande bouche” si l’on se réfère aux énormes fentes branchiales qu’il garde ouvertes pour se nourrir de plancton, base de la nourriture de cet inoffensif monstre : c’est le second plus gros poisson du monde, après le requin ­Baleine, et peut atteindre 12 m. Le pèlerin n’est pas strictement Méditerranéen mais on commencerait à l’y trouver en nombre de plus en plus grand. C’est pourquoi un réseau d’observation a été constitué pour étudier sa présence. Vous avez certainement vu les affiches dans les capitaineries. Si vous en croisez, n’ayez pas peur, le requin pèlerin est uniquement mangeur de plancton. Signalezle simplement, contribuant ainsi à sa protection. G.B.

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Rando palmée, chasse sous-marine Conseils d’un pro du “snorkeling” Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résistons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, rédacteur en chef de Tribu Snorkeling :

d’éponges encroûtantes, d’algues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possibilité de visiter la plupart des réserves marines intégrales, interdites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE Même si arbalètes et tridents parsèment les allées des hypermarchés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées : Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires maritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-marine, seule une attestation d’assurance, couvrant cette pratique, peut-être exigée. La pêche sous-marine est autorisée à partir de l’âge de 16 ans. Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de signalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arbalète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bénéficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.) Faites-vous un devoir de consommer ce que vous avez capturé. Julien Collet

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nfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beaucoup. La découverte des fonds sableux (plus vivants que l’on imagine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Méditerranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en oublie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doivent être respectées. LA RANDO PALMEE Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisation surmontée d’un drapeau “alpha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

engins motorisés et des comportements “débridés” impose cette mesure minimale. Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pratique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée permet d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos ! Dans l’eau, la déperdition de chaleur est très rapide et la contemplation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux enfants, moins armés pour l’homéothermie et plus insouciants des dangers du soleil. Les écosystèmes marins méditerranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Le masque Lorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez. La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les modèles ne répondant pas aux normes françaises. Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée). Le tuba Habituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone. Les palmes Il n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire. L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est solidaire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide. Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

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Daniel Mercier, le fondateur des Guides de la Mer

d’eau, il y a des paysages magnifiques. Du coup, faire la découverte d’une bouteille en plastique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image. Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ? Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est possible. Moi qui suis aussi un montagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont pas dégradée. Les milliers de personnes qui plongent peuvent aussi être tolérées si on parvient à construire une véritable organisation de professionnels.

Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui considèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

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SAINT-CYR-SUR-MER Balade aquatique de Port d’Alon (Coordonnées : voir précédent) SANARY-SUR-MER Sentier sous-marin de Portissol Office de Tourisme de Sanary-sur-Mer 04 94 74 01 04 infostourisme@sanarysurmer.com www.sanarysurmer.com TOULON Sentier de la Plage de la Garonne Association NATUROSCOPE Toulon/ Le Pradet 06 23 87 75 30 contact-var@naturoscope.fr www.naturoscope.fr PARC NATIONAL DE PORT CROS Sentier sous-marin de la Palud Parc National de Port Cros 04 94 12 82 30 port-cros@espaces-naturels.fr www.portcrosparcnational.fr LA LONDE-LES-MAURES Sentier “Le Jardin des Mattes” Office de Tourisme de La Londe 04 94 01 53 10 lalonde.tourisme@wanadoo.fr www.ot-lalondelesmaures.fr

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BANYULS-SUR-MER Sentier sous-marin de Peyrefite jeanfrancois.laffon@cg66.fr frédéric.cadene@cg66.fr - www.cg66.fr CAP D’AGDE Sentier sous-marin du Cap d’Agde Association ADENA - 04 67 01 60 23 adena.bagnas@free.fr www.adena-bagnas.com CARRY-LE-ROUET Sentier sous-marin Côte Bleue PARC MARIN DE LA CÔTE BLEUE Réservation : 06 83 09 38 42 syndicatmixte@parcmarincotebleue.fr www.parcmarincotebleue.fr ENSUES-LA-REDONNE Sentier sous-marin de La Redonne AIEJE - 04 42 40 02 39 / 06 27 14 78 33 aiejeplongee@orange.fr - www.aieje.fr MARSEILLE Sentier sous-marin de Corbières (Coordonnées : voir précédent) LA CIOTAT La calanque du Mugel Cpie côte provençale Atelier Bleu du Cap de l’Aigle 04 42 08 07 67 - cpie.cp@atelierbleu.fr www.atelierbleu.fr

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LES SENTIERS SOUS-MARINS

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Propos recueillis par C.N.

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L’Atelier Bleu - CPIE Côte Provençale est un acteur reconnu de l’EEDD depuis 25 ans. Il est le principal intervenant d’une approche de l’environnement par la pratique des activités aquatiques et subaquatiques. Labellisé Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), l’Atelier Bleu du Cap de l’Aigle à La Ciotat promeut des comportements éco-citoyens responsables, actifs et respectueux de l’environnement. Il participe également au développement durable notamment en informant et sensibilisant les acteurs et les usagers du bord de mer. Au fil des ans, l’association s’est développée autour de son cœur de métier “l’animation nature” sur le littoral en diversifiant ses approches et les publics accueillis. Plus de détails : www.atelierbleu.fr

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Cap d’Agde La Plagette

D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se défaire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le sondeur. Ensuite, découvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre

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L’ATELIER BLEU

Navigation et plongée sontelles compatibles ? Ce n’est pas facile. Entre plongeurs et plaisanciers, la cohabitation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et utilement devenir lui-même un plongeur, avec ou sans bouteilles.

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Comment est partie l’idée des Guides de la mer ? Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’archéologie, la photographie sousmarines étaient capables de passionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occasion de le prouver. Avec Guy Poulet (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “culturels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées subaquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaquatique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine.

LE RAYOL CANADEL-SUR-MER Sentier marin du Domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées 04 98 04 44 00 info@domainedurayol.org www.domainedurayol.org LITTORAL DES MAURES Sentier “les Balades aquatiques” Observatoire marin du Sivom du littoral des Maures 04 94 00 46 25 contact@observatoire-marin.com www.observatoire-marin.com VILLEFRANCHE-SUR-MER Randonnée Palmée Centre de découverte du monde marin 04 93 55 33 33 centredecouverte-marin@wanadoo.fr www.decouvertemondemarin.org THEOULE-SUR-MER Sentier de la Pointe de l’Aiguille Centre de Découverte du Monde Marin (Coordonnées : voir précédent) CORSE Sentier de Lavezzi www.oec.fr Sentier de Lumio www.isbulecamare.org


Cormoran et Sterne : redoutables oiseaux-pecheurs Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noirâtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

L

’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour aller chercher ses proies, l’autre plonge en piqué. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pataud hors de l’eau, l’autre vole comme un avion de chasse, l’un fait de longues siestes immobiles, l’autre est en perpétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir. CORMORAN : UNE TORPILLE Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’identification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gracieux cou qui dépasse… et disparaît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-minute. Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés et donc cousin des pélicans, a trois occupations principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui adurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en relevant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arrivait pas

à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu au dessous de l’horizontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corps-mort. Pourquoi a-t-il toujours l’air d’être accroché sur un fil comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plumage imperméable et doit se sécher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g se poisson quotidiens par jour de ­poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs intérieurs et… dans les bassins d’élevage. Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues administratives avec quotas sont organisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chasseurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

Cormoran

Sterne © Pierre Garin

STERNE : UN MISSILE Aïe ! Là c’est plus coton de distinguer nos sternidés des laridés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces dernières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arctique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarctique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hirondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régions Quelques signes pour distinguer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chas-

sés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa razzia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fameux ­“Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte c’est vif, ça plonge en piqué avec des ailes étroites orientées vers l’arrière et la queue fourchue en W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent couronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec englouti immédiatement au retour dans les airs. L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hiver ! Le bec, souvent coloré de rouge, est très mince et très pointu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hivernent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, voltiges acrobatiques en prime ! Claude Roger

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Jeux

Les mots marins SOLUTIONS DES JEUX SUR WWW.CABOTAGES.FR

HORIZONTALEMENT I - Ceux-ci n’ont généralement pas une vie de caboteur II - Difficile à trouver dans presque tous les ports. Arrière-pays de la Camargue III - Pas nitouches, hautement explosives IV – Bateau de Tunis. À l’endroit, un plaisancier n’en n’est pas tout à fait un. V - Vieux filets. Tout sauf mécontent. VI - Pronom. Le raguage peut le faire. Petit têtu. VII - Cap au 180°. Ne se crée pas, se transforme. VIII - Un peu d’eau. Peut en contenir dix litres et vous sauver la vie. Presque au centre du monde. Les mêmes qu’en début de ligne, dans un ordre différent. IX - Archipel d’Asie coupé en deux par la guerre et sa toponymie. Le sel les conserve dans la cambuse. X - Pointe ou de marée. Arrière au ponton. Drôle de participe. XI- Ceux-ci sont anglais mais pas nautiques. L’alerte peut l’être par le canal 16. XII - Poussé dans le mauvais sens. Dessina ou prit la place. XIII- Prendre une mesure définitive pour ne pas faire saisir son bateau par autrui. Mais tu n’abuses pas forcément. VERTICALEMENT 1 - Haubans raidis par un palan. Le sont par la voile ou la vapeur. 2 - Personnage biblique à qui l’on prête une méthode contraceptive. Fixa ensemble. 3 - Sans faille. On en prend quand ça forcit. En gousse. 4 - Au pluriel, ce cervidé lapon serait breton. Avec les coutumes. Cap au 360°, c’est pareil. 5 - Liberté ou moitié de position. Mis devant le vice, c’est une vertu. 6 - Suites totalement désordonnées. Trois fois la première. Les beaufs en font une injure. 7 - Ajoutez SM, vous êtes sauvés ! Agit pour le régime ou la censure. 8 - Bateau de cabotage, ou anagramme d’un combat. Avant «delà», c’est pour l’éternité. Naviguer finit comme ça. 9 - Mesure de sensibilité du temps de l’argentique. Toutes les écoles ne les interdisent pas. 10 – Comme les peintres, ils peuvent être de marine. Se bouge. 11 - Partie de l’autre côté du port. Petits cordages. 12 - Gourou des extraterrestres. Met en pratique l’exemple du personnage de 2. 13 - Chaînes servant à supporter les basses vergues ou filins qui relient le parachute au harnais. Mer anglaise démontée.


Peintres officiels de la marine “De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux” D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

I

l y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des barbouilleurs du dimanche au Radeau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose. «La peinture maritime est souvent considérée comme ringarde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk ­Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportezvous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www. musee-marine.fr), vous n’y verrez rien de mièvre. PEINTRES POMPONS ? Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de campagne” ? Et pourtant, des peintres se revendiquent et se réunissent sous

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confrérie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illustrateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acuité de la vision, à la liberté d’interprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, maritime en l’occurrence » écrit le site des POM. Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine marchande et de la Marine nationale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titulaire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embarquement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoigner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa signature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François Deniau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier Decoin, Patrick Poivre d’Arvor, Michel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Queffélec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde. Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… SAns avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un «voileux» pour qui les traversées méditerranéennes sont monnaire courante. Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la ­Marine ? J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour lesquels j’avais toujours eu de l’estime et qui sont seuls habilités

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant ! Quels avantages y trouvezvous à cette officialisation ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes officielles est un grand avantage : nous restons totalement indépendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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Le Conseil général JOSEPH VERNET

des Bouches-du-Rhône

Le “POP”, peintre officiel des ports de louis xiv POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particulière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consacrée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simplement d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développement et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux destinés à représenter avec précision le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les finances, l’équipement et toutes les administrations concernées. Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les activités propres à chaque région.

agit au quotidien pour

Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique. Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “reporters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

la protection et la valorisation

du milieu marin

• Plan de gestion global de l’Ile Verte, du Mugel et de leur environnement marin (baie de La Ciotat) :

‹ Mouillages écologiques pour les plongeurs ‹ charte de partenariat avec les clubs de plongée et la Prud’homie de pêche

‹ Diffusion d’outils de communication spécifiques

‹ Conception de sentiers découverte terrestres

• Optimisation de la qualité environnementale des 8 ports départementaux : équipements portuaires, intégration paysagère, soutien à la pêche professionnelle…

• Soutien technique et financier : ‹ aux structures de concertation ou de gestion (GIPREB, Parc marin de la Côte Bleue, GIP des Calanques, Parc Naturel Régional de Camargue …) Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ? Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des caboteurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Hambourg. J’ai ensuite monté une affaire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis autodidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

‹ aux associations de protection et d’éducation à l’environnement

• La diffusion d’études départementales nécessaires pour sensibiliser et porter à connaissance, voire d’aide à la décision :

‹ Inventaire départemental des macrodéchets sur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral © : scorsonelli

N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ? Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commerciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Autrefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’emploi, les voyages… ils ont réalisé des chefs-d’œuvre.

des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine.

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Les cargos romains, leurs cargaisons, leurs passagers Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

Oneraria © Navistory

M

are Nostrum est imprévisible et dangereuse. Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne naviguaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capitaine en capitaine. Le calcul astronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’impérieuse nécessité d’approvisionner l’Empire et les colonies. Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le long des côtes avec des cabo-

teurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nouveaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la découverte de l’étoile polaire grâce aux Phéniciens. L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Espagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voiliers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

Corbita © Navistory

BON PORT, BONNE CARÈNE Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient souvent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les bateaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers. Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner rapidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – citernes de terre cuite – et d’amphores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons séchés et le garum – sauce à base

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vaisselle fine, tissus, objets et métaux précieux. ONENARIA, CORBITA, PONTO L’Onenaria fut longtemps le cargo standard dont s’inspira la Corbita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14m de large, elle portait 40.000 amphores et souvent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navigant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigantesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route. Ces bateaux marchands transportaient vraiment de tout : il y

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs. Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravitaillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique. Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

ponto © Navistory

avait d’impressionnants porteobélisques, comme celui de Caligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de partout et allaient partout. Emma Chazelles

Mouillages grecs, ancres romaines Les Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite). Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

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Les passagers avaient la vie dure Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pouvaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

T

out est bon pour que les armateurs et les banquiers rentrent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hippopotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants… Il y a aussi des passagers. Magistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1. Érudits et riches héritiers désœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curiosité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vaisselle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capitaine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES ! Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchandises, il faut supporter la ­soutine : c’est là, en fond de cale, que croupissent les eaux noires car on répugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et excréments. Il est également interdit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

est mauvais le cauchemar commence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison. Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-dessus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passager lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau. Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chanter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin… C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en petite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, transmise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toisons qui s’humectent en absorbant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’intérieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’argile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse… Emma Chazelles 1 «Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’Antiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).


Comment Rome se constitua une marine de guerre Autant ses légions semèrent très tôt la terreur, autant sa marine se ridiculisa longtemps face aux ennemis et aux tempêtes de ce qui n’était pas encore Mare Nostrum. Mais Rome apprît vite et, après avoir copié les autres, inventa une nouvelle façon de combattre en mer et créa les bateaux pour cela.

NAVIS ACTUARIA Le navis actuaria entièrement découvert, à voile et à rames (pas moins de dix-huit avirons) sert tout ce qui doit être rapide, transport des hommes comme une reconnaissance, port de message urgent et ne participe jamais au combat naval.

PENTÉCONTORE La célèbre Pentécontore, est une des plus vieille galère déployée par Rome pour son propre compte. Cette unité légère, à coque évasée qui mesure 30 m de long pour moins de 4m de large est une monoris, c’est à dire qu’elle ne possède qu’un seul rang de 50 rameurs. Elle est utilisée comme navire éclaireur et de liaison et pour le transport rapide des troupes, ordres et dépêches, à l’instar de la frégate ou du croiseur plus tardifs. Elle est abandonnée en 50 av. J.C. au profit des Liburnes, inspirées de navires pirates Illyriens, plus rapides et plus maniables.

BIRÈME ET TRIRÈME IMPÉRIALE La birème impériale romaine ou Dikrotus, très répandue de –300 à 50 après J.-C., file 6 nœuds. Plus légère et plus puissante que le Pentécontore, elle se distingue par un étagement d’apostis, ouvertures permettant le passage des avirons. Elle est dotée d’un petit auvent, une diacta, et parfois d’une sculpture dorée. En chêne, elle reste plus lourde que son équivalente grecque. La Trirème a deux mâts gréés en permanence, même durant le combat. Sous l’Empire, la grand-voile arbore Aigle, lauriers et le fameux S.P.Q.R. La voile de beaupré s’orne du nom du vaisseau et des insignes du capitaine et à l’arrière se trouve le porte-enseigne de la Légion. Elle file 7 à 8 nœuds propulsée par 170 rameurs payés issus des classes sociales les plus basses (pas esclaves comme chez les Grecs) auxquels il faut d’ajouter une vingtaine de marins et une cinquantaine d’hommes de troupe.

LES UNITÉS OFFENSIVES Les unités offensives, selon leur vogue – le nombre de rangs de nage ou de rameur – sont des Trirèmes de 35 x 6 m, quadrirèmes ou quinquérèmes assez comparables aux navires grecs. Mais le rostre de bronze n’a pour les romains qu’une seule vocation artistique, l’éperonnage restant une manœuvre typiquement grecque. La technique de nage complexe nécessitait quant à elle un entraînement de huit mois par an pour un rameur à plein temps.

LES DECERIS La Deceris était longue de 45 m et large de 8 m. Son équipage était composé de 600 marins et de 300 fantassins. Ce navir de guerre avait généralement des tours en bois à l’avant et à l’arrière, pour observer et pour mettre les archers en position haute. Sous la République il n’y avait pas encore d’escadre régulière. C’est le chef des troupes terrestres qui commande également la flotte. Sur chaque navire se trouve un capitaine, un pilote et des décurions qui commandent l’équipage. Au début les capitaines étaient des affranchis grecs. 1

Le travail vient à bout de tout (Virgile)

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U

n demi-siècle avant notre ère, la guerre civile fait rage à Rome. Pompée et César s’affrontent pour le pouvoir. Le conflit s’étend hors les murs, chacun cherche des appuis dans les villes de l’Empire. La Provence – province chérie de Rome – est au cœur du bras de fer entre ces deux géants, prétendants au poste de Consul. Massalia, devenue romaine depuis le déclin des fondateurs grecs, prend parti pour Pompée. César ne peut laisser faire. Il veut soumettre la ville. Ses légions terrestres l’entourent, mais la mer reste ouverte. Il faut barrer la baie. Il faut des bateaux. César n’en a pas. Pompée les lui a volés. Qu’à cela ne tienne, c’est d’Arelate – Arles – qui le soutient, que la plus incroyable opération de construction navale connue va se dérouler. DOUZE GALÈRES EN UN MOIS !

Un jour de printemps de –49 av. J.-C., l’officier Decimus Junius Brutus entre dans les navalia, ateliers de charpente de la rive droite et annonce la commande de César : douze galères. On imagine un dialogue à la Astérix avec le maître-charpentier gaulois : « Pour quand, oh, grand Decimus Junius Brutus ? ». « Dans un mois ». « Mais… C’est imposs… ». « Labor improdus omnia vincit1. Les arènes d’Arelate viennent de recevoir de nouveaux lions d’Afrique… Avé ! ». L’histoire ne dit pas quelle potion prirent les ouvriers, mais le miracle s’accomplit. Decimus Junius Brutus n’avait pas sous-estimé le talent des charpentiers de marine gaulois. En un temps record, sans même prendre le temps de sécher le bois coupé à la hâte dans les forêts qui poussaient dru dans le delta du Rhodanus, ils construisirent douze galères qui devaient mesurer entre cinquante et soixante-dix mètres comme on les faisait à l’époque ! Cette armada de bois vert, peu manœuvrante, menée par des novices et chargée de fantassins et d’armes, résiste à la descize, la descente à la voile des 30 km qui mènent à l’embouchure, cingle vers le Cap Couronne, longe la Côte bleue et vient s’ancrer devant l’île de Ratonneau. Ces sortes de barges à rame, formant une muraille flottante, complètent ainsi le blocus terrestre du Lacydon. Le 21 juin, avec dix-sept navires faits pour la mer et le combat naval, Pompée tente de forcer le blocus. Mais les légionnaires d’élite de César, capturant les embarcations assaillantes avec des grappins, transforment la

bataille navale en un combat au corps à corps où ils excellent. Avec trois bateaux coulés et six capturés, Pompée perd la Bataille de Marseille. Une grande partie des terres de Massalia sont confisquées au profit d’Arelate la fidèle. En –46, César pardonnant à ces Gaulois celto-ligures d’avoir brûlé Rome en –390, accordera à Arles le statut de Colonie de droit romain et y installera les vétérans de la VIème Légion. ROMAINS, PAS MARINS Trois siècles auparavant, avant sa lutte contre Carthage – conflit en trois épisodes connu sous le nom de Guerres Puniques dont l’enjeu n’était rien de moins que la maîtrise de la Méditerranée Occidentale – Rome ne possédait pas de marine de guerre. Quand Rome voulut s’opposer à la colonisation de la stratégique Sicile par les Phéniciens et mena le premier combat naval de son histoire, elle utilisa les navires et des “consultants” grecs. Quand elle se dota de ses propres bâtiments, en bonne copiste, elle s’inspira des navires étrusques, italiques ou carthaginois qu’elle adapta à ses besoins et à son goût. Cette flotte romanisée était sous commandement d’excellents pilotes, issus des états conquis. Le navire militaire type était conçu pour aller vite : au portant grâce à ses voiles carrées, le reste du temps avec ses rameurs. Long, fin et léger, il pouvait être remisé sur les plages ou tiré sur des rampes de halage. Il n’en existe pas de vestiges, à la différence des puissants cargos de commerce dont on a retrouvé, conservées dans les sédiments, nombres d’épaves lestées par leurs cargaisons. Mais les sources indirectes écrites et les représentations – mosaïques, bas-reliefs, peintures sur céramique - que nous ont laissés les artistes, donnent à comprendre, mais aussi à rêver. COMBAT TERRESTRE EN MER Partis de rien, les Romains ont vite appris. César, dans la Guerre des Gaules décrit sa Galère–Amirale de 70m qui transporte des centaines d’hommes, rameurs et combattants. Elle possède deux tours d’archers, des dauphins, pointes de plomb hissées sur les vergues, des armes de jet lourdes : catapultes et balistes et son pont complet favorise la lutte à l’abordage grâce à cette fameuse invention romaine dite corvus ou corbeau. Ce pont mobile est une passerelle d’assaut articulée à partir du mât qui se

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Marseille, bâtie et fortifiée du temps des Grecs (ci-dessus) fut pour les Romains, une place forte très convoitée. Pompée s’y perdit...

fiche par des crocs sur le pont du navire ennemi, empêchant sa manœuvre, notamment le redoutable éperonnage, par ailleurs sans effet sur les impénétrables bordés en chêne que les charpentiers gaulois leur faisaient. Le bateau de guerre romain n’est pas une torpille à rame comme la galère grecque au rostre pointu, c’est une forteresse, un morceau de champ de bataille flottant. Car le Romain, piètre marin, est un as de l’infanterie et un fin stratège. Il utilise sur le navire abordé les techniques de combat du plancher des vaches, comme pour prendre les forteresses en bois des Gaulois d’Armorique (par Toutatis !). Les romains ont aussi mis au point l’ancre à jas telle qu’on la connaît – presque – aujourd’hui et, pour se protéger des redoutables frondeurs des Baléares qui bombardaient les navires, ils revêtirent leurs coques de cuir, inventant les premiers “cuirassés”.

Si l’incompétence fût à l’origine de la disparition au large de Tunis de la première flotte romaine, et la tempête celle du naufrage de la seconde au large de la Sicile, un lobby de riches propriétaires terriens et commerçants de la province de Campanie, inquiets des menaces carthaginoises sur le stratégique détroit de Messine, finança les quelques centaines de vaisseaux de la troisième. On connaît la suite… Après la conquête de la Sicile, de la Corse, de la Sardaigne et de Carthage contre Scipion l’Africain en –146, Rome se rendra maîtresse de la Méditerranée Occidentale. Retournement de l’histoire, ceux qui étaient considérés par les Grecs comme des barbares, devinrent ainsi respectables au point d’être invités à participer pour la première fois cette même année aux jeux Olympiques. La nouvelle Civilisation Gréco-­ romaine voyait le jour. Emma Chazelles

DES BATAILLES TITANESQUES Les batailles navales antiques étaient gigantesques : la bataille du Cap d’Ecnore (Sicile) qui eut lieu en –256 entre Romains et Carthaginois vit s’opposer à nombre presque égal de part et d’autre, près de 300.000 hommes sur 700 navires ! Scipion l’Africain engagea pour sa part 35.000 soldats sur 50 Pentécontores et 400 navires de transport pour la bataille de Zama en –202 contre Hannibal.


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Pour les capitaines… Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Descossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 € Un air de Sète propose un hommage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photographies. Il vous dévoile les coins et recoins de cet incontournable port méditerranéen. Les romans des îles : L’Ile mystérieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché) De Jules Verne Editeur : Omnibus Prix : 26 € Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt inquiétantes, délirantes, initiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de survivre contre vents et marées. Belem : Le Temps des Naufrageurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 € Le récit du dernier voyage du célèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier 1897 après 46 jours d’une traversée difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples rebondissements, avec pour toile de fond le quotidien rude des matelots de la voile. Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phébus Libretto Prix : 10 € Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

se déchirer, pour aboutir à la survivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficultés rencontrées mais aussi des caractères des naufragés Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 € En 1969, Peter March, un marin anglais, inventeur de systèmes électroniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’excellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tricher, en faisant escale. Prix Amerigo Vespucci 2009. Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Marine Prix : 20 € Lyonnaise d’ascendance ardéchoise, l’auteure se retrouve sur l’Echappée Belle avec son breton de mari et leurs enfants pour une croisière transatlantique. Son récit plein d’humour commence évidemment par la construction du voilier... La Petite Bibliothèque Maritime idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 € Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps navigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps perdu de Proust (Delcourt). Les cinq premiers albums ont rencontré un franc succès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les différents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pavillon, la psychologie du bord, la nourriture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêche de Serge Deschamps Editeur : Éditions des Falaises Prix : 18 € Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour rallier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

…et les moussaillons La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 € Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Andemark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précepteur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencontrer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pirate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passionnés d’aventure et de grand large. Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction) Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 € En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les passagers d’un navire en détresse. Parallèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan. Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD) de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur) Editeur : Seuil Jeunesse (22 octobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 € Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

endroit où se poser. Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter ! Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 € Cette mini-encyclopédie présente plus de 150 photos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de découvrir la richesse des océans, à travers des textes simples et des photos spectaculaires, amusantes et étonnantes. Odyssée, Tome 1 : La Malédiction des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 € Il y a longtemps, bien trop longtemps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre. Pénélope et Télémaque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini. Ainsi en ont décidé les Dieux... Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte parmi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse. Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’accomplir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

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