La côte des Maures

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2010

S I X M I L L E S E N M E R , Q UAT R E PA S À T E R R E

s e r u a M s e d e t La cô CAVALAIRE • SAINT-TROPEZ • PORT-COGOLIN PORT-GRIMAUD • SAINTE-MAXIME • FRÉJUS SAINT-RAPHAËL • AGAY

gratuit


Communiqué

Le Lavandou

Un port en conformité avec le développement durable

Le Lavandou

Le

Port du Lavandou s’est engagé à respecter les principes des deux labels Pavillon Bleu et Port Propre obtenus et reconduits depuis plusieurs années dans un engagement politique de développement durable et de respect de l’environnement. Cet engagement répond aux critères d’appréciation répartis en quatre axes : - Gestion des déchets, - Gestion du site, - Gestion du milieu, - Stratégie éco-responsable engagée. Les réhabilitations, requalifications et aménagements effectués sur la zone portuaire veillent au maintien de l’effort d’intégration du port dans la ville traduit par la continuité des zones piétonnes, la création d’espaces détente et l’harmonisation architecturale des opérations réalisées. Ces investissements visent à estomper la frontière physique entre le port et la ville. De surcroît, les critères de sélection des achats de matériaux, de produits ou de végétaux intègrent les exigences environnementales indispensables pour garder le cap. Ainsi, la gestion du milieu et du site est axée sur la réduction des

impacts sur l’environnement. La mise en place de collecteurs de déchets comme l’éco conteneur flottant, de points propres, de dispositifs préventifs anti pollution sont autant d’outils qui concourent à la réussite de la démarche. La requalification de zones contribue également à l’atteinte de cet objectif en offrant des espaces aérés, éclairés et accueillants. Ils invitent davantage les usagers à modifier leur comportement et adhérer au civisme écologique. Enfin, la politique sécuritaire est renforcée par la mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance performant et optimisé qui a su faire ses preuves par diverses interpellations en marge de la politique impulsée par la commune. La garantie du maintien de l’ordre s’appuie également sur la présence de force de police et de surveillants de nuit sur le port. Que ce soit côté terre ou côté mer, c’est par des mesures souples, adaptées et médianes, que Le Lavandou innove dans une réhabilitation et un embellissement au quotidien voulant répondre à un réel plaisir de vivre où se profile une sérénité d’ avenir.


Quatre ans c’est court ! Seulement trois numéros avant que ce petit dernier soit déposé dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept éditorial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », second compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui naviguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les bateaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale. Bientôt sur web-mobile ! L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

Baie d’Aigues-Mortes

De Saint-Loup à Saint-Clair

Adminsitration, service commercial : direction@cabotages.fr Alain Pasquet, directeur de publication, directeur commercial Julia Chaine, secrétariat commercial et web : contact@cabotages.fr Thierry Dutto, partenariat publicité Méditerranée : thierrydutto@cabotages.fr Patrick Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : contact@cabotages.fr

Alain Pasquet

Julia Chaine

Thierry Dutto

Patrick Faure

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Alain Pasquet, Christophe Naigeon

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Delta du Rhône De Couronne à Croisette De Croisette à Sicié

Entre mer et étangs

Pyrénées-sur-Mer

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cockpit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un outil spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météorologique, chacun pourra trouver les moments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Méditerranée. Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Toulon grande rade

La côte des Maures De Giens au Cap Nègre

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers partenaires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €). Cabotages est édité par Bastaque Éditions 16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

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Rédaction : redaction@cabotages.fr Christophe Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chef Emma Chazelles, rédactrice navigatrice Guy Brevet, rédacteur navigateur Claude Roger, rédacteur navigateur Ont collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

bastaque editions

Christophe Naigeon

Emma Chazelles

Claude Roger

Guy Brevet

Fabrication, iconographie Emmanuelle Grimaud, maquette, infographie : studio@cabotages.fr Michel Léo Ménella, illustrateur Site web www.cabotages.fr Claude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : claude@cabotages.fr Imprimerie : Tugrupografico - Espagne Encre : SunChemical Certified ISSN : en cours - Dépôt légal Juin 2010

Emmanuelle Grimaud

Michel Léo Ménella

Claude Despretz


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Cavalaire

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Sommaire

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Agay

Saint-Raphaël

Saint-Tropez

Port-Cogolin

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Saint-Aygulf

Naviguer en Méditerranée Les ports : nouveaux rôles ? La sécurité selon d’Aboville Météo : qu’est-ce qui est utile ? Transportables, la solution ? Les sémaphores veillent Tortues de Méditerranée Rando palmée : conseils d’un pro Redoutables oiseaux pêcheurs Peintres officiels de la marine Bateaux et navigation des Romains Bibliothèque de bord

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Port Grimaud

Port-Grimaud

Port Cogolin

p.28 p.30 p.32 p.34 p.36 p.38 p.40 p.42 p.44 p.46 p.48 p.50

Les Issambres

Sainte-Maxime Saint-Tropez CAP DE SAINT-TROPEZ

16 CORNICHE DES MAURES Sainte-Maxime Fréjus

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La Croix-Valmer Cavalaire CAP DE CAVALAIRE

CAP CAMARAT

CAP TAILLAT CAP LARDIER 4 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


Fréjus Rade d’Agay

Destinations Malte 20

Saint-Raphaël CAP DU DRAMONT Corse

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s e r u a M s e d e t La cô S

i la zone de navigation de la Côte Bleue – Marseille – les calanques peut se revendiquer de la Provence mythique et bien réelle dans sa culture et sa lumière, si la grande rade de Toulon a une identité fortement marquée par son histoire particulière, sa géographie singulière et ses bateaux “gris”, si la presqu’île de Giens, la baie d’Hyères et les îles d’Or constituent un monde à la fois presque fermé sur lui-même et ouvert sur les destinations plus lointaines – Porquerolles comme rampe de lancement vers la Corse et la Sardaigne – on peut dire que le long de la partie de côte entre la baie de Cavalaire et la rade d’Agay, on est sur la Côte d’Azur. Ce n’est pas encore la Riviera des grandes villes, des grands ports et des palaces. Cannes, Antibes, Nice, Monaco, Menton ne sont pas encore là mais on en sent déjà les prémisses. Les grands yachts à moteur qui ne peuvent aller ailleurs que devant la plage d’à côté, les voiliers de rêve qui valent mieux que les bouquets de glaïeuls dont on les affuble, les hôtels, les villas, les boîtes… tout y est.

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 5

Sauf que les villes d’escale y ont encore malgré tout une âme de petits villages, que les ports coincés entre leurs rochers y ont encore quelque chose de commun avec La Ciotat, Sausset-les-Pins ou Collioure, que l’on peut encore trouver ici et là quelques réminiscences d’un certain esprit marin où la règle de priorité n’est pas seulement fondée sur la taille du bateau. Il y a là un bassin de navigation somptueux avec pour arrière-plan la fin des Maures et le début de l’Estérel – ou le contraire – avec des criques par centaines, des fonds à explorer. Sans doute, vue de la mer, la physionomie de la côte a-t-elle été changée depuis que les Anglais la découvrirent et vinrent y passer l’hiver au XIXe siècle, mais les pins parasols, les oliviers, les eucalyptus, les bougainvillées et toutes sortes de plantes soignées par des jardiniers scrupuleux ont finalement recréé une écologie où le béton est, contre toute attente, en voie de disparition. Alors, à juste distance du chant des cigales, profitons encore de cette croisière le long de cette côte, loin des voitures qui s’y embouteillent. Vive la mer !


Cavalaire

Du port des Ligures à la force Roméo

Escales

Cavalaire est un bon mouillage (organisé) et un port aux pontons d’accueil calmes malgré l’animation des quais le soir. Si ce n’est pas un village “typique”, c’est une station qui “ne se la joue pas”. Rare.

S

Cavalaire

ur ce genre de côte, soit on navigue à plus d’un mille du bord pour voir le splendide arrière-pays des Maures, soit on rase des cailloux à portée de cigale pour profiter des criques transparentes, odorantes et stridulantes. Attention aux roches traîtresses au Dattier, à la Malpagne et au cap Nègre ! Autrement, sauf dans les zones protégées entre la pointe du Trésor et celle de Cavalaire et entre les plages de Gigaro et de Pampelonne on voit surtout des villas qui ont poussé partout et que les pins parasols masquent autant qu’ils le peuvent. Dans le premier cas, de là-haut, trois cents millions d’années vous contemplent… Que le nom de Maures vienne de la couleurs brun-rouge des terres (même étymologie que marron), des Sarrasins (les Mauresques, la Mauritanie) qui occupèrent l’endroit au cours des VIIIe et le IXe siècles ou du mot également arabe Al Manara (le phare) qu’on retrouve à l’Almanarre près de Hyères, peu importe. La position élevée, la teinte des roches ou l’histoire convergent pour décrire cette crête de roches très anciennes, bouleversées par des compressions titanesques, cuites et recuites par le volcanisme, qui culmine à La Sauvette (780 m) pour s’abaisser au-dessus de Cavalaire jusqu’à environ 500 m. LE ROI DES MAURES Le roi des Maures, c’est le chêneliège dont certaines forêts possèdent des spécimens de plusieurs siècles. Grâce à leur écorce dont

on fait les bouchons, ils résistent au feu et protègent ainsi les massifs de ce fléau. C’est pourquoi les incendiaires qui travaillaient à faire déclasser les zones agricoles en terrains constructibles œuvraient juste après le démasclage quand le tronc est nu. Mais cela n’existe plus… Et, en bord de mer, le prince est le somptueux, l’immense et fragile pin parasol, autant dire une allumette géante dans des vapeurs d’essence lorsque le plein été exhale les sucs du maquis et les résines des troncs. Avant le carénage annuel, venez arpenter les Maures au printemps quand les orchidées sauvages, les cistes, les genêts et les asphodèles mettent de vives et éphémères couleurs dans ce vert éternel. Que vous veniez juste de doubler le cap Lardier ou le cap Cavalaire, vous découvrez soudain une baie avec une large plage en arc jaune et, après la nature sauvage, l’urbanisme de villégiature, ici plutôt réussi.

LA CROIX VALMER LYON’S CLUB OU COLONIE DU BEAUJOLAIS Le village de “La Croix” devenu récemment La Croix Valmer, ne doit sa prospérité ni aux Grecs, ni aux romains ni aux Ligures. Des investisseurs lyonnais, au tournant du XXe siècle y ont vu un site propice au développement d’une station chic où les bourgeois de la cité des soyeux viennent se mettre au chaud et au sec l’hiver. Les villas se construisent et les hôtels de luxe empilent leurs chambres avec vue sur la baie et les îles d’Or : Hôtel d’Angleterre, Hôtel des Missions Africaines, Grand Hôtel… il y a même un boulevard des hôtels ! Il y aura aussi un sanatorium, Sylvabelle, où l’on soigne par le “bon air”. Mais les mêmes Lyonnais soignent aussi par un bon “pot de vin” puisque, forts de leur expérience dans les vignobles du Rhône et du Beaujolais, ils créent ici la Société Lyonnaise du Domaine de la Croix de Cavalaire. Que mes poumons ignorent ce que fait mon foie… Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

DE L’OUBLI AU RÉVEIL Mais vous qui vous apprêtez à débarquer pacifiquement à Cavalaire-sur-Mer, sachez qu’avant de s’appeler “Heraclea Cacabaria”du temps d’une petite colonie grecque, “Cacabaria” à l’époque gallo-romaine, le port était déjà utilisé par des marins deux mille ans avant notre ère. Des fouilles ont mis en évidence l’Oppidum de Montjean à 460 m au dessus du port actuel, où vivaient des Ligures, vers -800 et une villa romaine à Pardigon,

tout près de la plage ou peut-être faute de place au port, vous devrez mouiller sur les coffres. Mais c’est au Moyen-âge que “Cavalairo” eût son heure de prospérité : très bon abri par mistral comme par vent marin (la Marinade, dit-on ici) c’est là que viennent mouiller un grand nombre de bateaux. Malgré les pirates barbaresques qui rôdent dans les parages comme à regret de leur présence permanente passée, malgré la peste noire qui frappe à plusieurs reprises ici comme ailleurs sur la côte, Cavalaire survit. Et prospère, même. Jusqu’à ce que la colonie Génoise importée à Saint-Tropez ne fasse de cette commune presque morte (voir pages 8 à 11) une cité si bien protégée, un port si moderne et une concurrente commerciale si dynamique que

Cavalaire s’endort dans l’oubli. Comme pour Sainte Maxime, il lui faudra attendre la mode des bains de mer sous le Second Empire puis l’arrivée du train dans les premières années du XXe siècle pour que le tourisme balnéaire lui offre l’occasion de ­redorer son blason en forme d’hippocampe. CN

6 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


Le débarquement de provence D

ifficile de ne pas remarquer dans cette zone de navigation, un monument commémoratif de la grande opération militaire qu’a été le débarquement de Provence mené à partir du 15 août 1944 entre Toulon et Cannes. Je me souviens parfaitement que mes premiers exploits de petit apnéiste amateur au tout début des années 50 sur les plages des opérations, étaient plus que sévèrement encadrés avec interdiction absolue de toucher ou de ramasser quelque chose sous l’eau, les munitions étant alors plus nombreuses que les coquillages… À Cavalaire, Dans la nuit du 14 août, la plage de Cavalaire – La Croix Valmer a été le théâtre de la première vague d’assaut avec la Force Roméo composée de commandos français d’Afrique sous les ordres du lieutenant-colonel Bouvet avec en particulier pour mission de détruire les défenses nazies du Cap Nègre. Au total, 880 navires anglo-américains, 34 français et 1.370 “péniches” de débarquement furent engagés. Ce débarquement préparé contre la volonté de Churchill sous la pression des Américains, dirigée par le général Alexander Patch avec l’appui de la France libre et le général De Lattre de Tassigny visait à remonter vers le Rhône pour assurer une jonction avec les forces du débarquement Overlord, de Norman-

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die. De Cavalaire à Saint Raphaël, plusieurs forces seront engagées à partir de plus d’un millier de navires et le parachutage de 5.000 hommes. Le succès rapide rencontré favorisera le déclenchement de l’insurrection parisienne dans la foulée des libérations de Toulon libéré le 23 août et de Marseille le 29. Le 12 septembre, la jonction souhaitée des forces armées de libération s’opère du côté de Montbard. Parmi d’autres, l’opération Anvil Dragoon dans le secteur du Cap Camarat a eu une ampleur certaine avec un bombardement intense autour du viaduc de la voie ferrée à Agay et plusieurs débarquements sur diverses plages des alentours. La petite histoire a également retenu que c’est à Agay que Saint-Exupéry rédigera en partie “Citadelles” chez sa sœur qu’il aurait salué lors de son dernier vol avant de disparaître en mer vers Marseille. Claude Roger

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Connaître les milieux littoraux En lien avec ses partenaires techniques et financiers (Agence de l’Eau, Conseil régional, Conseil général, Université de Nice, Parc National de Port-Cros…), l’Observatoire marin mène des actions de suivi de la posidonie, d’analyse périodique de la qualité physicochimique des sédiments marins ou encore de cartographie de zones dites patrimoniales, présentant une biodiversité et un intérêt économique particuliers. Développer des actions de sensibilisation L’Observatoire marin organise des animations de découverte du littoral pour les écoles des communes du Golfe de St-Tropez. Il édite des brochures à destination du grand public sur la posidonie, le cap Lardier ou bien encore la pratique de la randonnée palmée. Il est aussi le coordinateur départemental de la campagne « Ecogestes Méditerranée », qui s’adresse tout particulièrement aux plaisanciers.

Adresses

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Plage des Trois Pins

Créé en 1996, l’Observatoire marin est une structure intercommunale à caractère scientifique et technique dont les missions sont déclinées selon trois grands objectifs.

Gérer les milieux littoraux et leurs usages Depuis 2004, l’Observatoire marin est missionné par les communes du syndicat pour assurer le suivi de la qualité des eaux de baignade. Il travaille aussi sur des projets d’aménagement de sites de plongée ou bien pour l’élaboration d’un plan Infrapolmar. En outre, il contrôle l’évolution d’espèces envahissantes (Caulerpa taxifolia et racemosa) grâce à une campagne de prospection annuelle. Toutes ces actions ont pour finalité de parvenir au « bon état » écologique et chimique des eaux (tel qu’il est préconisé par la Directive cadre européenne sur l’eau), seul moyen de garantir une gestion durable de cette ressource vitale pour l’humanité et pour toutes les espèces vivantes connues.

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Un « Observatoire marin » au service de nos communes

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Les Services Maritimes 13,2 18,5 Capitainerie17 04 94 64 16 01 Yacht Club BP 50, promenade de la mer 09 94 64 16 58 / 06 61 77 16 58 16,7 Crossmed : Depuis un tél. fixe 1616 ou 04 94 61 71 10 18,6 16,2SNSM 04 94 64 16 01 Poste Secours Le Parc 21 64 11 54 all Mendoles 04 94 43˚10,42'N 15 Services Touristiques Office de Tourisme 21,5 18,6 Maison De La Mer 04 94 01 92 10 Mairie 04 94 00 48 00 22,5 pl Benjamin Gaillard La Poste 04 94 01 92 30 Rue Gabriel Péri Office Municipal De La Culture 21,5 2/3 Immeuble Gleizes Square de la République 04.94.64.00.96 25,5 17,1La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissa43˚10,21'N riat de police. 23 Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur 19 www.Cabotages.fr

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Route du Dr Pardigon 83240 Cavalaire-sur-Mer 04 94 00 46 25 - contact@observatoire-marin.com

www.observatoire-marin.com


Le Golfe de Saint-Tropez

Quatre villages, trois saisons pour naviguer

Escales

Le Golfe de Saint-Tropez

Le golfe de Saint-Tropez est à éviter en période estivale. À découvrir sans faute de l’automne au printemps. Un petit tour du golfe sur le bateau de Maupassant, Bel-Ami : « Nous sommes partis ce matin, vers huit heures, de SaintRaphaël par une forte brise de nord-ouest (…) La mer sans vagues dans le golfe était blanche d’écume, blanche comme une nappe de savon, car le vent, ce terrible vent de Fréjus qui souffle presque chaque matin, semblait se jeter dessus pour lui arracher la peau, qu’il soulevait et roulait en petites lames de mousse éparpillées ensuite, puis reformées tout aussitôt. Les gens du port nous ayant affirmé que cette rafale tomberait vers onze heures, nous nous décidâmes à nous mettre en route avec trois ris et le petit foc ». Cela se passait à la fin des années 1880. Guy de Maupassant, sur son voilier Bel-Ami, faisait route vers Saint Tropez un jour de printemps où le vent de terre cinglant couche les bateaux sans lever les vagues, un certain 12 avril.

Il est une autre saison où, sans un souffle d’air, se lèvent des tempêtes. Pas d’avis de coup de vent punaisé à la capitainerie, aucun bulletin spécial sur le canal 16. TEMPÊTE À HEURE FIXE Pourtant, deux fois par jour, dans la pétole comme sous la douce brise thermique, c’est la houle croisée la plus cassebateaux, les déferlantes les plus claque-coque, les remous les plus tourne-boule de compas. Matin et soir, le golfe de Saint Tropez est infréquentable, et, sauf naviguer à l’aube ou au crépuscule ou – plus risqué – au zénith entre champagne-olives et cognac-cigare, c’est le coup de tabac assuré. Du plus profond des Marines de Cogolin, du vieux port de Saint Tropez et de tous les mouillages

du golfe surgissent les navires de la grande et de la haute plaisance qui s’élancent vers le large. Croyez-vous. Car, passée la pointe de la Rabiou, ils mettent plein gaz à droite, direction la plage de Pampelonne. Nouveau mouillage, quatre milles plus loin. Et le soir au retour, les posidonies arrachées au fond de la baie n’auront pas le temps de sécher sur l’ancre qu’on la jettera à nouveau dans le golfe. Mais, pour un marin de cabotage, le plus dangereux est la cause de cette marmelade de sillages : les yachts. Ou plutôt leurs capitaines qui, à l’instar des chauffeursroutiers sur l’autoroute, pensent que la taille, le poids et la puissance de la corne abolissent les règles de priorité et de bienséance. Garez-vous ! Mais tout cela, nous le savons déjà, nous qui, du 1er juillet au 31 août, passons devant le golfe comme nous doublons le cap Sicié les mauvais jours, à trois milles au large. Quant à y entrer… DE SEPTEMBRE À JUIN Mais, de septembre à juin, l’endroit redevient la merveille que l’on peut à nouveau regarder sans danger, rêver, se croire un instant en approche sur Bel-Ami : « J’aperçois, loin devant moi, des tours et des bouées qui indiquent les brisants des deux rivages à la bouche du golfe de Saint-Topez. La première tour se nomme tour des Sardinaux et signale un vrai banc de roches à fleur d’eau,

dont quelques-unes montrent leurs têtes brunes, et la seconde a été baptisée Balise de la Sèche à l’huile. » Si traîtresse, cette sèche, que les anciens y allumaient des feux pour la signaler aux bateaux. Les lampes à huile qu’on y faisait brûler ont donné son nom à ce méchant récif que, peut-être aussi quelques naufrageurs ont su exploiter à profit. « Nous arrivons maintenant à l’entrée du golfe, qui s’enfonce loin entre deux berges de montagnes et de forêts jusqu’au village de Grimaud, bâti sur une cime, tout au bout. L’antique château des Grimaldi, haute ruine qui domine le village, apparaît là-bas dans la brume comme une évocation de conte de fées. » Autre évocation, Port Grimaud ferme aujourd’hui le golfe de ses maisons, de ses ruelles et de ses canaux en trompe l’œil. Joli conte provençal que nous raconte cette fiction architecturale. Belle histoire du Midi aussi que celle de Cogolin, dont le blason, fièrement arboré au faîte de la mairie, est un coq, celui-là même que Saint Tropez lui reprochera éternellement d’avoir volé à la légende de son martyr et fondateur (voir pages suivantes). « Saint Tropez, à l’entrée de l’admirable golfe nommé jadis golfe de Grimaud, est la capitale de ce petit royaume sarrasin dont presque tous les villages, bâtis au sommet de pics qui les mettaient à l’abri des attaques, sont encore

8 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr


Le Conseil général des Bouches-du-Rhône agit au quotidien pour la protection et

la valorisation

du milieu marin Pampelone et Bonne Terre, rendez-vous de tous les yachts

pleins de maisons mauresques avec leurs arcades, leurs étroites fenêtres et leurs cours intérieures où ont poussé de hauts palmiers qui dépassent à présent des toits. » Usurpation, encore. Saint Tropez a imposé son patronyme au détriment de l’ancienne capitale de la baronnie de Grimaud dont il était pourtant le vassal.

• Plan de gestion global de l’Ile Verte, du Mugel et de leur environnement marin (baie de La Ciotat) :

Le Politique vaincu par l’Économie. Le château des Grimaldi commençait à s’écrouler quand Saint Tropez bâtissait sa prospérité navale. Encore une histoire de voisinage ? Savez-vous pourquoi le clocher de Saint Tropez a un cadran de pendule sur trois côtés seulement et pas sur sa face nord ? Parce que les Tropéziens ne voulaient pas que les Maximois leur “volent” l’heure… Clochemerle n’est pas qu’en Beaujolais et les histoires de clocher sont bien universelles ! Achevons la croisière sur Bel-Ami ce jour d’avril et jurons-nous de revenir ici hors-saison profiter à notre tour de ces quatre villages dans les plus belles lumières. « Plus de vent. Le golfe à l’air d’un lac immense et calme où nous pénétrons doucement en profitant des derniers souffles de cette bourrasque matinale. À droite du passage, Sainte Maxime, petit port blanc, se mire dans l’eau, où le reflet des maisons se reproduit, la tête en bas, aussi nettes que sur la berge. En face, Saint Tropez apparaît, protégé par un vieux fort. » Guy de Maupassant, Sur l’Eau, 1888.

‹ Mouillages écologiques pour les plongeurs ‹ charte de partenariat avec les clubs de plongée et la Prud’homie de pêche

‹ Diffusion d’outils de communication spécifiques

‹ Conception de sentiers découverte terrestres

• Optimisation de la qualité environnementale des 8 ports départementaux : équipements portuaires, intégration paysagère, soutien à la pêche professionnelle…

• Soutien technique et financier : ‹ aux structures de concertation ou de gestion (GIPREB, Parc marin de la Côte Bleue, GIP des Calanques, Parc Naturel Régional de Camargue …)

‹ aux associations de protection et d’éducation

Christophe Naigeon

à l’environnement

MAI 68, ARRIVE UN HOMME SANS TÊTE Histoire du martyr romain Torpetius, dit “Saint-Tropez”

nécessaires pour sensibiliser et porter à connaissance, voire d’aide à la décision :

‹ Inventaire départemental des macrodéchets sur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosion marine. © scorsonelli

Lorsque vous arpenterez les rues de la ville, vous interrogeant sur ce buste évocateur d’un corsaire de cinéma, sachez qu’il ne s’agit pas, malgré la ressemblance, de John Galliano. C’est Caïus Silvius Torpetius, ou encore le Chevalier Torpès. Cet intendant estimé de l’empereur Néron avait la garde de Saint Paul, apôtre capturé. Le prisonnier convertit son gardien. Néron, qui ne plaisantait pas avec ces choses-là, fit mettre à mort le félon à Pise. Mais, miracle connu, les lions se couchèrent à ses pieds. Plus rare, la colonne à laquelle il fût ensuite attaché pour être fouetté à mort se brisa, tuant le bourreau. Mais la décapitation, finalement tentée, fut fatale au chrétien le 29 avril 68. Le corps du martyr, déposé dans une barque en compagnie d’un coq et un chien fut abandonné à l’embouchure de l’Arno. Le courant ligure fit le reste. Le 17 mai 68, l’embarcation s’échoua sur le rivage du lieu qui prendra plus tard le nom de Saint-Tropez quand l’affaire sera connue et reconnue. Le coq et le chien, sensés picorer et dévorer le cadavre, n’y avaient pas touché. La tête de Torpetius est conservée à Pise où se rend chaque 29 avril une délégation de Tropéziens.

• La diffusion d’études départementales

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Saint-Tropez

Naviguez vers St Trop’ loin des sillages battus

Escales

C’est un roc ! C’est un pic ! C’est un cap ! C’est une péninsule ! pourrait dire Cyrano de la presqu’île de Saint-Tropez. C’est aussi un monde étonnant, loin des clichés qui l’ont rendue si inexactement célèbre.

L

Saint-Tropez

e pouls de Saint-Tropez c’est la mer, sa force le vin, sa respiration le grand jardin des Maures. Mais la carte postale d’un charmant-petit-port-de-pêche occulte le passé singulier de l’un des plus grands ports de commerce et de construction navale du XVIIIe siècle. Loin des paillettes estivales, “aux ailes de saison” comme on dit si joliment dans la langue du tourisme, Saint-Tropez raconte une histoire étonnante. Dès l’Antiquité, la presqu’île déroutait déjà marchands étrusques et grecs… Comment résister à cette magnifique extravagance naturelle, toute en caps, en pointes, en criques, en anses et en baies ombrées de pins d’Alep, de chênes-lièges, de chênes verts, de pins parasols et d’arbousiers ? Une presqu’île aux trésors encore aujourd’hui convoités par des pirates. UN CAP ET UN ÎLOT Cap sur Saint-Tropez à bâbord ! À 150m du rivage, l’îlot de la Moutte (43°16’0“ N / 6°41’6“ E) est annoncé du large par sa tourelle cardinale est (43°16’25“ N / 6042’36“ E). Le caillou, une butte granitique d’à peine 30m2 surmonté d’une croix, a été habité

à l’âge du bronze et au début de celui du fer. Cousin lilliputien des îles d’Hyères, il appartient aussi au massif des Maures, vestige du continent pyrénéo-corso-sarde dispersé lors de l’expansion de la Thétys, la Méditerranée. Il en est un sommet émergé. Une branche de corail cueillie ici fut donnée en cadeau à Catherine de Médicis en route pour ses noces lorsqu’elle fit halte à Saint-Tropez en 1600. UNE POINTE ET UNE BAIE En surplomb de la plage, au coeur du somptueux parc planté de vignes et d’une palmeraie désormais plus que centenaire, on reconnaît, façade sable et volets roses, le château de la Moutte, ancien domaine d’un ministre de Napoléon III, doyen de l’Académie, Émile Ollivier (1829-1913), aujourd’hui propriété du Conservatoire du Littoral. La pointe qu’on aperçoit plus au sud est celle des Salins avec sa plage fermée par la pointe du Capon. Au loin, le berceau de la baie de Pampelonne et derrière les rangées de yachts au mouillage (180 ha de posidonies ravagés par les ancres, révèlent les satellites !), on devine les plus célèbres : Tahiti Beach, Coco

Beach, Kay West, club 55, Bora Bora et Kon Tiki. Pour bronzer en regardant la planète people, c’est là ! Aux Salins, les vrais oiseaux rares nichent dans la dernière zone humide du golfe, l’étang des Salins. Cet ancien marais salant romain est une ressource exceptionnelle pour le maintien de la faune et de la flore terrestre et aquatique. Nous dépassons la Pointe de la Rabiou (43°16’ 44“ N / 6°40’40“ E) et la petite plage des Parcs de Saint-Tropez, bijou paysager où Borelli fit construire peu avant 1900 un château oriental que l’on aperçoit au-dessus des pins parasols. À l’ombre des lauriers roses, dans le parfum des eucalyptus et des roses anciennes, jouxtant des débauches architecturales, on devine les plus discrètes villas des années soixante qui conservent quelques arpents de vigne. LE VIN ET LE CANNABIS Au large, par 33 m de fond gît l’épave d’un navire romain du 1er s av. J.-C. chargé de plusieurs centaines d’amphores de vin. Les romains avaient planté ici le cep et joué leur partition dans la folle épopée du commerce du vin, commencé trois siècles plus tôt par les Phocéens, fondateurs de Marseille et grands amateurs du jus de la treille… Brisons-là l’amphore. On identifie déjà la Pointe Saint Pierre (43°16’34“ N / 6°40’10“ E), Lo cap de la vit en provençal. Ce lieu stratégique autrefois gardé permettait de surveiller les bateaux des envahisseurs qui, durant des siècles, ont rôdé sans répit dans les parages. Le 15 juin 1637, vingt et une galères espagnoles furent repérées par un certain Gaspard Martin. L’alerte qu’il donna lui valut une récompense de 21 livres… Chaque année le 15 juin, une “bravade”, fête populaire avec force tambours et de tromblons, commémore la victoire des tropéziens sur les Espagnols. Voilà l’anse des Canebiers, sa plage et son mouillage. Son nom vient de cannabis sativa, canebe en provençal – qui a donné Ca-

nebière, à Marseille –, le chanvre cultivé à partir du XVe siècle pour les vêtements, mais aussi des cordages et des voiles des bateaux de commerce qui affluaient alors à Saint-Tropez. Les Canebiers en étaient le port secondaire, pour les navires en quarantaine, les bateaux de commerce, de guerre et… de contrebande. LES THONS DE LA CÔTE Côté est, se cache la villa sans doute la plus célèbre du monde et la plus modeste du lieu : la Madrague (43°16’19“ N / 6°40’10“ E). Bien avant les années cinquante, la Nouvelle Vague et initiales BB, c’était le lieu dévolu à la pêche à la “madrague”, long filet utilisé pour piéger les bancs de thon en migration le long des côtes. Ils y étaient nettoyés avant de partir pour Toulon et Nice. L’exploitation d’une madrague par un “patron“, le Roy (Rey en provençal) était soumise à la bonne volonté du Roi de France qui délivrait une lettre-patente. Sur la rive ouest de l’anse, au ras de l’eau, le Cimetière Marin. Bannou Pan Deï, épouse hindoue du célèbre tropézien le Général Allard y regarde la mer aux côtés de Roger Vadim et Eddy Barclay. À gauche de la villégiature de « ceux qui passent la mort en vacances » comme

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VOUS AVEZ DIT PETIT PORT DE PÊCHE ? Quand Saint-Tropez était un “major” naval Saint-Tropez a donné bien des hommes à la mer, pêcheurs, mousses, corsaires, généraux, capitaines au long cours et aventuriers. En 1802, Bonaparte y créa l’École d’Hydrographie de France destinée à former navigateurs et professionnels de la mer. Mais à la fin du XIXe siècle, le bateau à vapeur et le chemin de fer brisèrent brutalement l’élan. Loin le temps des tropéziens Corsaires qui trois siècles plus tôt défendaient la côte. Loin le temps où les sommités étrangères en peine dans la tempête venaient se réfugier dans son port, comme l’expédition du Japonais Tsunenga Hasekura, en route vers Rome, qui vînt s’y abriter en 1615 et ainsi instituer les premières relations officielles franco-nipponnes. Oubliés les officiers de la Royale, le Bailli de Suffren et le Général Allard et les 80 navires que comptait le port à l’époque de la Révolution française quand Barras débaptisa en Héraclée ce village de 3.629 habitants. Le trafic portuaire y était intense. Les petites embarcations chargeaient le liège, le bois, l’huile et le vin dont la région était grande pourvoyeuse, avitaillaient les grands navires de commerce mouillés devant. Des chantiers de construction navale sortaient tartanes et trois-mâts de 1.000 à 1.200 tonneaux que la population, appelée au son des cloches et des tambours, venait, toutes affaires cessantes, haler pour la mise à l’eau. Fleuron de la marine marchande, La Reine des Anges, trois-mâts de seulement 740 tonneaux mais bête de course au large, est né ici, quai de l’Annonciade, en 1860. La marine à voile arrive alors à son apogée et à sa fin. chantait Brassens, la petite plage des Graniers et les vestiges du bar de la série Sous le Soleil. Au-dessus, la Citadelle édifiée au XVIe siècle. Il n’en persiste que ce qui est visible du côté mer. La citadelle n’a pas toujours été chère au cœur des Tropéziens qui se la sont vue imposer, ont exigé et obtenu sa destruction, l’ont vue reconstruire, puis transformer par Louis XIV en asile pour les vieux sol-

dats et les invalides. C’est aujourd’hui le Musée Naval. Ça sent l’écurie… une première vue sur la ville en passant devant La Ponche (la Pointe) et ses deux tours qui enserrent la plage du vieux port des pêcheurs : d’abord la Vieille, puis le Portalet (43°16’26“ N / 6°38’20“ E) qui a accueilli Roger Vadim et Brigitte Bardot pour le tournage du film devenu mythique Et Dieu Créa la Femme en 1956.

« C’est là une de ces charmantes et simples filles de la mer, une de ces bonnes petites villes modestes, poussées dans l’eau comme un coquillage, nourries de poisson et d’air marin et qui produisent des matelots. » Maupassant.

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Saint-Tropez

Saint-Tropez

Escales

Et enfin le môle Jean Réveille – hydrographe –, grand bras-promenade qui enlace le vieux port. Le Phare Rouge (43°16’21“ N / 6°37’57“ E), inauguré en 2001, reproduit à l’identique celui qui inspira, à la fin du XIXe siècle, le peintre et marin Paul Signac.

DES MIGRANTS DANS UN PARADIS FISCAL Pour repeupler la ville, on séduit les Italiens

La capitainerie est à tribord, dans sa tour du Quai de l’Épi. Après les formalités, vous pouvez profiter de carte postale : au fond, les jolis pointus dont quelques-uns en activité écoutent les conversations des anciens qui farnientent sur le “banc des mensonges“.

Et, derrière la rangée des yachts – et aussi des superbes voiliers classiques –, la palette de maisons à l’italienne, ocres, sienne, jaunes, d’où émerge le clocher paroissial et son délicat campanile. Vous êtes arrivé à Saint-­ Tropez ! Emma Chazelles

Au XVe siècle, le “Bon roi René”, Comte de Provence, cherche à repeupler SaintTropez. Depuis la fin de la Pax Romana, la côte est livrée aux pillages des pirates barbaresques, ottomans et sarrasins. Les habitants ont reflué vers l’arrière-pays. Puis survient la peste noire. Le littoral est humainement exsangue : en 1316, il ne reste à Saint-Tropez que soixante “feux de queste” – foyers fiscaux – selon les registres de l’affouage (impôt appliqué à chaque feu). Cela dure plus d’un siècle. Le roi René décide d’attirer les étrangers dans la Baronnie de Grimaud, nouvellement créée en 1441. Il confie cette charge à un gentilhomme italien, Rafaele di Garezzio qui arrive bientôt de Gênes à la tête d’une flotte de vingt et une caravelles et une soixantaine de familles. Par contrat, Di Garezzio s’engage à reconstruire et protéger la ville. En contrepartie, les migrants sont déclarés francs, libres et exempts d’impôts. La cité, administrée par deux consuls et douze conseillers élus, est une petite république qui possède sa flotte et son armée. En 1558, l’autorité de la ville est renforcée avec la création de la charge de Capitaine de Ville. Élu chaque année, il dirige les Capitaines de Quartier, une milice et des mercenaires. La ville résiste aux Turcs, aux Espagnols, elle intervient dans la récupération des îles de Lérins dont l’archevêque de Bordeaux avait été dépossédé et prête main forte aux ports voisins. La convention est abrogée par Louis XIV en 1672 quand il désarme la Citadelle.

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Les artistes et la ville Comme Guy de Maupassant, écrivain et marin, quatre années plus tôt, le peintre Signac qui cherche un mouillage pour son voilier Olympia est frappé par la beauté du port. Aussi, telles les marraines des contes de fées, Maupassant et Signac vont révéler au monde et réveiller à ellemême “la belle endormie”. Avec le déclin du port, il ne lui reste plus que son climat et sa lumière, ses vignes et son lien paysager avec le massif des Maures. Avant la “plaisance” on n’y pratique plus que la navigation de “délassement”. Avec Seurat, Signac, a donné naissance au pointillisme et fondé avec Picabia les Impressionnistes scientifiques. Il a grandi sous l’influence des impressionnistes de Montmartre et co-fondé le “salon des Indépendants” qui, en 1905, provoqua un séisme ! Quand il découvre Saint-Tropez, il s’installe dans un cabanon

près de la plage des Graniers puis achète en 1897 sa célèbre villa La Hune. Elle devient, avec la villa Demière où s’est installé Manguin, le lieu de rencontre d’artistes. En 1904 y séjourne Henri Matisse, en pleine gestation du “fauvisme” et bientôt en route pour Collioure, autre port et ville-lumière. Il peint ici Madame Matisse en kimono, La Place des Lices et brosse sur la plage des Canebiers les esquisses de Luxe, calme et Volupté. Ce sont les artistes, peintres et écrivains qui vont insuffler la nouvelle vie de Saint-Tropez bientôt mise en lumière par les cinéastes et les acteurs. Raimu s’habillait chez Vachon bien avant que Brigitte Bardot ne devienne l’égérie de la marque et de la Nouvelle Vague. L’engouement continuera avec les Yéyés. Le Saint Trop’ des yachts commencera à naître. 6˚ 38,25'E 7,7 ,

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Les Services Maritimes Capitainerie de St Tropez Terre plein du nouveau port 04 94 56 68 70 Port De Saint Tropez météorologie lot Capitainerie Nouveau Port 04 94 97 23 57 Affaires Maritimes Quai Hippolyte Bouchard 04 94 97 02 72 Société Nautique de Saint Tropez Lot Capitainerie Nouveau Port 04 94 97 30 54

Port-Cros

durée de la traversée variable selon les saisons-45 minutes résErvatIOn ObLIgatOIrE

Promenade "La Côtière"

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Yacht Club De St Tropez Villa les Tourmiettes Chemin Belle Isnarde 04 94 97 83 30 Services Touristiques La Poste 04 94 55 96 59 r Poste 83990 Office de Tourisme de Saint-Tropez Quai Jean Jaurès 0 892 68 48 28 Mairie 04 94 55 90 00 pl Hôtel de Ville Urgences Gendarmerie nationale r François Sibilli 04 94 97 26 25 Police Municipale av 8 Mai 1945 04 94 54 86 65 Sapeurs Pompiers Direction Départementale des Services d’Incendie et Secours (DDSIS) av 8 Mai 1945 04 94 97 90 60

du 12 juillet au 5 sept.

du 6 sept. au 19 sept.

du 20 sept. au 3 oct.

10h00 tous les jours

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10h00 tous les mardis mer. et ven.

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13h30 tous les mardis mer. et ven.

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DéPart La Londe

10h00 tous les mardis mer. et ven.

11h00 tous les mardis mer., ven. et dim.

10h15 tous les jours sauf le samedi

11h00 tous les mardis mer. et ven.

10h00 tous les mardis mer. et ven.

DéPart Porquerolles

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SAISON 2010 - Mars à Octobre

L'après-midi Hôpital résErvatIOn ObLIgatOIrE Maternité 04 98 12 51 00 rd-pt Gén Diégo Brosset RN 559 83580 GASSIN Hopital du Golfe La Croisière bloc marine 2008 © rd-pt Gén Diégo Brosset des 2 îles RN 559 - 83580 GASSIN La journée 04 98 12 5000 résErvatIOn ObLIgatOIrE Urgences rd-pt Gén Diégo Brosset RN 559 83580 GASSIN .04 98 12 53 08

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Une traversée ludique - Chaque traversée est spécialement commentée pour vous permettre de mieux comprendre notre région et ainsi découvrir cet extraordinaire patrimoine écologique que sont les Iles d'Or.

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Port-Cogolin, Port-Grimaud

Escales

Les marinas du bout du golfe

Au fond du golfe de Saint-Tropez, là où les terres marécageuses étaient autrefois qualifiées d’“aigue puta” ou “fanga puta” – eau, boue putride – ont poussé deux marinas à la fin des années soixante. Bien différentes, elles sont les dépendances maritimes de deux villages perchés sur les hauteurs, bien différents aussi. A vous de choisir.

Cogolin : tapis, pipes et anches S

Port-Cogolin, Port-Grimaud

i jamais vous vous aventurez dans le golfe de Saint-Tropez en plein été alors que les grands prédateurs ont annexé l’espace maritime, si vous avez survécu à sa traversée dans la longueur, alors peut-être trouverez-vous une place aux Marines de Cogolin. Ne confondez pas avec PortCogolin, long couloir à bateaux dans l’estuaire de la Giscle. Les Marines sont un grand port de plaisance dont l’entrée se trouve derrière la digue à droite au fond du golfe et dont on aperçoit facilement la grande capitainerie en forme de tour de contrôle d’aéroport. Ce n’est pas que l’architecture y soit beaucoup plus intéressante, mais ceux qui y habitent peuvent disposer d’une vue large sur le massif des Maures et sur cette

A

rchitecturalement, Port Grimaud est d’un tout autre intérêt. Il y a là – qu’on aime ou pas – un vrai travail d’urbaniste. L’idée est de faire une cité lacustre, largement ouverte au public, avec ses ruelles, ses

marina de 23 ha très “seventies” où il y a 1.600 bateaux à contempler. Avec quatre mètres de fond et un chenal de 85 m de large protégé par une jetée de 600 m, on comprend qu’il y a de quoi s’en mettre plein la vue avec les grands yachts qui n’ont pas trouvé place devant chez Sénéquier à Saint-Trop’. UN COQ SUR LE TOIT Plus modestement, pour une escale technique, il y a tout sur place pour les pièces détachées, l’accastillage, le gréement, le matériel de levage – sans doute surdimensionné pour votre youyou – et l’avitaillement : le plus grand supermarché de la côte d’Azur est à deux pas, au carrefour de la Foux, si vous n’avez pas peur de

vous lancer à pied dans un cirque automobile où le Gendarme de Saint-Tropez lui-même y piquerait une de ses jolies crises. Prenez plutôt le bus vers le vieux village. Vous y trouverez des boutiques à échelle humaine, des gens qui vivent là à l’année et une ville qui ne se déguise pas en musée provençal. Une balade dans les ruelles s’impose. Visitez l’église Saint Sauveur - Saint Étienne pour son triptyque peint en 1540. Le point culminant, le cimetière, offre un beau panorama en direction du village voisin, Gassin. La vue côté mer est offerte place… Bellevue. Mais la chose la plus originale est le coq qui trône au faîte de l’Hôtel de ville.

Grimaud : si joliment grimé quais pour déambuler et faire du lèche vitrines, son marché sur la place, ses restaurants “sur le port”, avec des maisons harmonieusement colorées, des ponts à la vénitienne, une “mairie” de carte postale et une église – tour promenade qu’on croirait du XIe siècle. C’est à la fois délicieusement faux et kitch comme un trompe l’œil bien fait, et naturel comme un village “pour de vrai”. Quarante-trois ans après sa construction, Port Grimaud n’a pas pris une ride et reçoit toujours autant de visiteurs, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes aux habitants quant à leur tranquillité malgré l’interdiction totale des véhicules, y compris les vélos et les patins à roulettes. Son architecte, François Spoerry, également marin, avait dit en 1966 que cette marina cité lacustre devait être «un village tel qu’il aurait été si les architectes n’avaient pas existé ».

Le succès se mesure aussi au prix des maisons et appartements : il faut débourser 250.000 € pour un deux pièces avec vue sur un canal, et autour d’un million pour une maison avec quatre chambres et un amarrage pour le bateau. La place visiteur – si vous en trouvez une – est de 35 € en été pour un bateau de 10 m. UN PETIT GOÛT D’ITALIE Maintenant que vous y êtes, autant en profiter. La vie de Port Grimaud est suffisante pour passer une après-midi et une soirée agréables. Mais un conseil, le matin, prenez le bus pour le vieux village de Grimaud. Beaucoup plus sophistiqué et “Côté Sudisé” que son voisin Cogolin, Grimaud, berceau de la famille Grimaldi de Monaco, n’en demeure pas moins un ravissant hameau perché sur le piton en haut duquel le château dresse fièrement ses belles ruines et

domine toute la baie, comme au bon vieux temps où la Baronnie de Grimaud vassalisait tout ce qui se trouvait en dessous. Maisons mauresques, église des Templiers, c’est pourtant le caractère italien qui domine. Pas par hasard. Jean (Giovanni) de Cossa, noble napolitain dépossédé de ses terres, reçut du “bon” roi René en 1441 la baronnie de Grimaud, le val Freinet et la tour de Saint-Tropez.

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La prospérité qui vient à toute vapeur

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Alors que Saint Tropez a eu son heure de gloire grâce à la marine, Sainte Maxime doit la sienne au chemin de fer qui est venu lui apporter la manne touristique. cestraux étaient toujours là. Pas de miracle pour le pont métallique du chemin de fer qui reliait Saint Raphaël à Toulon. Emporté. La station balnéaire très prisée depuis les années 20 se trouvait de nouveau isolée. LE TRAIN SAUVE STE MAX’

Sainte-Maxime

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hacun sa pointe. Saint Tropez a la Rabiou, Sainte Maxime celle des Sardinaux. En arrière-plan la «petite corse» – les contreforts du massif cristallin des Maures – protège mieux Sainte Maxime du mistral. À 134 m en surplomb de la pointe, le sémaphore. Il fut équipé, comme tous ses cousins de «type Béar», du dispositif du télégraphe Chappe utilisé à partir de 1807 en remplacement de la ligne continue de vigies «à pavillon» créées par la Marine à partir de 1795. À l’époque romaine, on allumait des feux sur les 3.200 tours de guet étalées sur les 5.600 km du littoral, des Pyrénées à l’Italie. Chacun sa tour. Saint Tropez a le Portalet à la base de son môle, Sainte Maxime la Tour Carrée, dans l’axe du quai central. Elle fut fondée vers l’An Mille par les moines de Lérins qui évangélisaient les communes du littoral pour croiser les feux avec sa voisine d’en face et mettre en échec les envahisseurs. LE PONT SUR LE PRÉCONIL Mais l’exclusivité de Sainte Maxime est un pont blanc en forme d’arc. Entre la masse immaculée d’un grand immeuble à sa droite et la grande plage de sable fin de la Croisette à sa gauche, visez le pont. En plus d’être un amer, ce pont est un pivot qui organise le plan

de la ville : du nord au sud il fait le lien entre l’arrière-pays et la mer par le cours du Préconil, d’est en ouest il porte la route du front de mer. C’est un Bow-string en béton armé, ouvrage révolutionnaire quand il remplaça en 1934 un pont routier construit 45 ans plus tôt et emporté en 1932 par une crue mémorable du Préconil, petit fleuve côtier long seulement de 14 km mais dont on craint ici des colères dantesques. En 1932, les pluies diluviennes avaient dévalé sans frein des Maures privées peu avant de leur manteau végétal par un grave incendie. Le Préconil et ses deux affluents, le Couloubrier et le bien nommé Bouillonnet, apportèrent des amas de branchages qui s’empilèrent contre le pont trop bas. Un barrage se forma qui, après avoir inondé l’amont, céda en emportant tout en aval. Au matin, après une nuit de fin du monde où se sont succédé avec la même brutalité crue et décrue, on trouva les habitants en chemise sur les toits de leur maison et le Casino Municipal les pieds dans l’eau. Le Grand Hôtel avait été vidé de ses meubles qui se mélangeaient sur la plage aux épaves des barques. On retrouva jusque sur les plages de Saint Tropez, madriers, bastaings et mille objets emportés par le fleuve et rejetés par la mer. Mais, place de l’église, les micocouliers, plantés en 1852 au milieu des mûriers an-

L’isolement, c’est l’asphyxie de Sainte Max’. Sans autre voie de communication que des chemins dans le maquis, elle avait créé en 1758 un embarcadère pour les produits locaux dont elle tirait subsistance : bois, liège, céréales, huile d’olive, vins et canne de Provence. Mais l’ancien mouillage de l’Antiquité n’atteignit jamais une activité importante. C’est le chemin de fer qui lancera la commune. Alors qu’elle n’avait jamais pu rivaliser avec Saint Tropez comme port de commerce et chantier naval, elle prit enfin sa revanche. À la fin du XIXe siècle, le commerce maritime déclinait tandis que le train apportait vie et prospérité partout où il passait. Et c’est la rive nord du golfe qu’il choisit : d’abord Paris-Fréjus, puis Toulon - Saint Raphaël et Hyères - Saint Raphaël en 1890. La ligne Toulon - Hyères est enfin ouverte en 1905. En 1907, le guide Pol décrit les maisons fleuries de Sainte Maxime mises à la location. Cela n’existe pas encore à Saint Tropez ! Le temps de la villégiature a sonné. On attribue désormais

le nom de villa, non plus aux fermes romaines mais aux réalisations néo-provençales des architectes René Barde, Henri Bret ou Léon Bailly. Précurseur encore, SainteMaxime propose ses bains d’eau chaude ! Eau courante et gaz sont partout. La société de la Belle Epoque fréquente l’hiver son palace Le Grand Hôtel qui propose un garage pour les voitures automobiles, des chambres avec salle de bains et… une chambre noire pour la nouvelle activité en vogue : la photographie. La photo est tellement à la mode qu’on trouve des établissements sans salle de bains, avec chambre noire. On aime la promenade, plantée de palmiers, le mimosa et l’arbousier et le grand parc sauvage et inquiétant des Maures avec ses pins parasols, chênes liège, cistes, myrtes… et surtout on adore la douceur de son climat. En 1935, avec ses nouveaux ponts, Sainte Maxime peut de nouveau accueillir sur sa promenade d’élégantes estivantes en pantalons, avant que les vacanciers de 1936 ne découvrent le charme des congés payés au soleil. Sainte Maxime compte sept plages et une calanque. Au Nord de la pointe des Sardinaux, les âmes d’enfants choisiront celle des Éléphants qui doit son nom à Jean de Brunhoff. Il y écrivit le Premier album de Babar. Emma Chazelles

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43˚18,25'N - La 5,8 plage de la GaronUrgences 11,8 nette : du 22/06 au 6/09 Gendarmerie Nationale 04 94 49 00 73 r Jules Conforti 04 94 96 00 35 - La plage du centre-ville :15,9 Police municipale 6˚ 38,25'E 6˚ 38,50'E 7,2 6 du 15/06 au 22/09 12,4 04 94 79 42 90 bd Mimosas 04 94 96 98 17 20 19,1 Services Touristiques La liste des médecins, Office de Tourisme21 dentistes et pharmaciens 1 promenade Simon de garde est disponible au Lorière 04 94 55 75 55 commissariat de police. 22 Mairie 04 94 79 42 42 Toutes les adresses de 23 Boulevard des Mimosas ravitaillement, shopping, La Poste 04 94 55 06 10 services, etc. sont disponibles 25,5 Mistral sur www.Cabotages.fr Boulevard Frédéric 23,5

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Péchés capitaux Chez l’amiral

P

as besoin d’aller bien loin. Accolé à la capitainerie, le restaurant l’Amiral est notre meilleur choix pour les plaisanciers fourbus devenus des piétons paresseux. Trois salles et une terrasse accueillent les convives, proposant des menus et des ambiances différentes : brasserie avec un menu plat-dessert à 14 €, un autre, dans la partie “lounge” autour de 23 € et un plus sophistiqué dans la magnifique salle sur le port autour de 34 €. Accueil souriant, service rapide et pas d’incitation

bloc marine 2009 ©

forcenée à consommer. Partout joli décor et belle vue. Après, vous pourrez partir à l’aventure dans une ville à touristes…

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Bassin public

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1 Services Maritimes Port privé1,6: 1,7 Capitainerie de Ste 1 Au 1,1 sud du môle central Maxime 375 places Môle central, quai d’ac- 6˚ 38'E04 94 96 05 12 cueil 04 94 2,896 05 12 04 94 96 06 27 Port public : Douanes BSN : Au nord du môle5,7central 04 94 43 92 98 2,1 6 405 places (maximum Postes de Secours 16m) La plage de la Croisette : 1,9 04 94 96 74 25 3,6 du 15/06 au 22 /09. Le Port de Sainte04 94 96 31 88 Maxime : - La plage de la21 Nartelle : 43°18’N-0, 6°38’E du 15/06au 22/09. 04 94 12,3 VHF Canal 9 96 11 72 7,5 43˚18,25'N 1,5

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Villa Messionier

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Méditerranée

architectural novateur du mouvement néorégionaliste. En activité jusqu’à la dernière guerre, le sémaphore est le but d’une jolie promenade de deux heures, sous les cistes, mais on peut emprunter également “le petit train des Pignes” pour gagner ce point de vue incomparable sur le Golfe et le large.

a tour Carrée est aujourd’hui un musée consacré à l’histoire et aux traditions locales. Au denier étage, le seul possédant des fenêtres, on accroche les toiles de peintres locaux. Au rez-de-chaussée se trouve exposée une maquette, représentant le Golfe à l’époque romaine quand il portait le nom de Golfe des Sambres. On peut aussi y découvrir nombre d’affiches mémoires de tous les artistes de génie qui se sont succédé ici pour exposer leurs œuvres. L’archéologie occupe le second étage. On y trouve aussi d’intéressantes maquettes de bateaux. Tour dîmière de l’Abbaye du Thoronet, elle a été construite en 1520. Elle s’est trouvée augmentée d’un étage en 1560 puis d’un dernier en 1857. Elle accueillit la mairie jusqu’en 1935. En ville, un parcours de 2h30 vous permet de découvrir de somptueuses et intéressantes villas construites entre 1920 et 1940 à verser au patrimoine

Adresses

Cabotages


Peïre, Ferréol, Aygulf

Trois petits ports à connaître

Escales

Entre St Maxime et Fréjus, Les Issambres et St Aygulf proposent trois petits ports agréables mais où les places de passage sont rares… San Peïre, le “nouveau” port des Issambres est une étape bien abritée, tranquille le soir dans le site verdoyant assez isolé de la baie de Bougnon, à l’écart de la zone urbanisée. Port Ferréol au pied de la ville des Issambres est également bien abrité dans la calanque Fer-

réol au nord de la pointe des Issambres mais les places visiteurs sont également en nombre très limité. Pourquoi “Les Issambres” ? Du nom des Cimbres, un peuple ligure : le golfe sambracitain est un autre nom du Golfe de St ­Tropez…

À 3 milles de là, Saint-Aygulf se signale de loin par le grand pont à arcades qui franchit l’Argens un peu au nord. Les alluvions de ce fleuve contribuent à nourrir un banc de sable signalé par une bouée et ne laissant souvent moins de 2 m d’eau à l’entrée de la passe orientée. Se

renseigner avant, mais il y a là encore bien peu de places visiteurs. Dommage car le bassin est bien abrité, proche de la plage qui fait la célébrité de ce petit village au cœur de la région la plus touristique de France !

Fréjus

Sur les traces de Jules César Fréjus a occupé une place de premier plan dans l’Empire romain. La situation de son port dans l’embouchure de l’Argens fait sa sûreté et son originalité

F

réjus, qui, comme son nom à terminaison latine l’indique, est une cité romaine. Fondée cent ans avant notre ère, elle était au temps des Romains une ville aménagée en terrasses et disposait d’un port intérieur relié à la mer par un canal. L’histoire raconte que l’empereur César, sur la route de Marseille occupée par son rival Pompée qu’il partait assiéger, fit halte à Fréjus et fonda (49 av. J.-C.) le ‘‘Forum Julii’’, que l’on peut traduire par la Place ou le «Marché de Jules’’. Et c’est Tacite qui nous apprend que juste après sa défaite devant Octave, la flotte d’Antoine et de Cléopâtre fut envoyée à Fréjus. Cette grande base militaire des Romains a été un port longtemps

plus grand que Massalia : il en reste la seconde concentration de sites romains après Arles. Ce passé romain peut justifier l’étape autant que les villas du XIXe siècle, le vieux village bien (trop ?) rénové, léché avec son circuit des artisans-artistes, le site épiscopal et le batisphère . L’ensemble vaut Quatre pas à terre ! Le Fréjus moderne a connu des hauts et des bas avec ses traditions portuaires (grande base aéronavale française de 1911 à 1995), de catastrophes (2 décembre 1959 : la rupture du barrage de Malpasset provoque près de 500 morts), de camps d’internement (pendant la seconde Guerre mondiale et en 2001 avec 900 réfugiés kurdes).

Et le port moderne ? Il est l’un des rares à n’être pas gagné sur la mer. Creusé dans les terres plates près de l’embouchure de l’Argens au pied du début du Massif de l’Estérel, il est tout au fond du Golfe, entre deux courtes jetées massives d’enrochement. Les superstructures des grands yachts amarrés dans l’avant-port puis les hauts mats des grands voiliers signalent l’entrée du vaste bassin. Ici tout est grand : les bateaux, la vigie de la capitainerie sur tribord, les immeubles qui entourent le port avec leur déco style Floride et Louisiane de balustres, balcons et stucs de diverses couleurs plus ou moins pastels. Au fond du port, là où les bateaux plus modestes trou-

Saint-Raphaël

Sur les traces de Napoléon Saint-Raphaël était déjà une ville néolithique. Mais la ville révèle au promeneur un visage qui évoque l’Empire et les rêves architecturaux des milliardaires de la Belle Époque.

C

’est ici que Bonaparte débarqua en 1799 de retour de la campagne d’Egypte. C’est là aussi que Napoléon rembarqua pour Elbe en 1814 ! Mais il s’agissait du vieux port, où vous n’avez quasiment pas de chances de trouver une place. Alors remettez votre sort entre les mains de Santa Lucia, la patronne des pontons du port-neuf. Port moderne de 1.550 places au Sud-Est à moins d’un mille de Saint-Raphaël, Santa Lucia est protégé par une grande jetée derrière laquelle deux

bassins ont été gagnés sur la mer. Les visiteurs y trouveront souvent une place même tard le soir au mois d’août du fait d’une parfaite gestion des disponibilités, iront au bassin sud sauf avis contraire de la capitainerie ou de l’accueil en mer. Compte tenu de la disposition générale le long d’une longue jetée de nombreux postes d’amarrage, ils auront souvent à faire quatre pas à terre – voire plus – pour profiter des services et attractions de la station où côté culture, sont proposés

deux musées : préhistoire et d’archéologie sous-marine. Mais quand on regarde cette ville, rien n’évoque ce passé riche qui ne laisse pas de traces visibles pour le nautouriste moyen. Ce qui frappe, c’est le style baroque flamboyant de la station balnéaire du XIXe siècle. Néogrec, rococo, Belle époque, Modern style, Style ‘‘nouille’’, chalets à la normande, façades à colombages... de la pierre sculptée, des stucs peints, des fers forgés, des tuiles vernissées... des ors, des jaunes et des ocres,

vent leur place, une passerelle de laquelle le vieux Fréjus est visible pile dans l’axe ainsi que l’ensemble du bassin et ses 700 places. Une grande station de loisirs que certains apprécieront… © C. Roger des rouges et des bleus, des fleurs et des palmiers à profusion... tout y est pour épater le populo. Le résultat est très plaisant, c’est comme une sorte de musée de l’apogée de l’ère industrielle d’avant que l’Europe ne se déchire par une succession de guerres mondiales et que la plage des milliardaires ne devienne celle des péniches de débarquement. L’un des joyaux de cette architecture est l’église Notre Dame de la Victoire.

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La rade d’Agay

Rien que des mouillages propres

Presque à la frontière entre le Var et les Alpes Maritimes, la rade d’Agay est un magnifique mouillage aux ancrages écologiques réservés aux bateaux propres.

J

Mais, depuis 2004, des zones de mouillage sont organisées de juin à septembre pour assurer la protection des posidonies, la qualité des eaux et ordonner un peu l’anarchie estivale. Comme à Port-Cros, les mouillages sont vissés avec flotteur pour ne pas raguer le fond ; navette, ramassage des ordures et zone d’attente complètent les services. Il reste encore des zones libres et gratuites de mouillage mais la régie du port de SaintRaphaël qui gère la rade souhaite donner rapidement la priorité aux bateaux propres équipés de cuve de rétention. Claude Roger

C’est en 1883 que fut posée sa première pierre et en 1887 qu’elle fut consacrée, pour être finalement élevée au rang de basilique en 2004. Son style à moitié Byzantin, à moitié gothique en passant par quelques tentations romanes en fait un bâtiment singulier qui, finalement s’accorde très bien à cette ville de grande liberté architecturale... Saint-Raphaël qui doit sa prospérité à la construction de la ligne de train qui partait de Toulon est en cela semblable à Sainte-Maxime ou encore à Hyères : ce furent de très importantes “colonies” britanniques, comme en témoignent les églises très british qu’on y trouve. Un peu folles, elles aussi ! Exactement comme on aime! Claude Roger

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© C. Roger

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Chantier Naval – Shipyard Notre dame de la Victoire

Port Napoléon – 13230 Port Saint Louis du Rhône Fax +33 (0)4 42 48 51 21 – info@mmarine.fr

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uste à l’Est du Cap Drammont, cette rade profonde au milieu de roches rouges s’incurve au fond par une des plus belles plages de sable fin du secteur jusqu’à la pointe de la Baumette et son phare à l’Est. La qualité de son mouillage est connue de longue date : ancienne capitale des Oxybiens, une tribu celto-ligure dans le massif de l’Estérel Aegytna, les Grecs fréquentaient aussi cet Agathon, où ils trouvaient un abri sûr pour leurs échanges commerciaux. Bien plus tard, Richelieu y renforça les fortifications de cette façade maritime. C’est là également que déchargèrent les renforts du débarquement de Provence en Aout 1944 après de forts bombardements de la voie ferrée et de la route de la Corniche d’or. L’arrière pays varois respire le calme en dehors des hordes touristiques et Agay demeure une petite station estivale modeste, gage de calme pour les amateurs. Avec son mètre d’eau et ses petits pontons Port-la-Chapelle est strictement réservé aux barques, mais des zones de mouillage libres et d’autres organisées sur bouées vous permettront d’assister aux jeux de lumières des couchers et levers de soleil sur le rouge des porphyres de l’Estérel.

Chantier Naval – Port Napoléon


Destination Malte

P

Après le cap San Dimitri, nous longeons une côte accore par 60 m de fond, seulement rendue délicate par les bouées des pêcheurs.

Par endroits, la roche a été tellement usée qu’à travers les trous de la falaise, on voit le jour et on devine d’étranges paysages.

© Mario Galea -viewingmalta.com

Nous passons ainsi devant la fente étroite qui alimente Inland Sea, la mer intérieure puis nous doublons la Fenêtre d’Azur.

Derrière Fungus Rock, le magnifique mouillage de Dwejra Bay qui peut devenir un piège par fort vent d’Ouest .

© Mario Galea -viewingmalta.com

resque 300 milles parcourus cap au 135 depuis que nous avons quitté la Sardaigne il y a deux jours à l’aube, poussés sous spi par un joli Nord-Ouest régulier. Terre, terre ! Si on peut appeler ainsi une telle falaise. Le cap San Dimitri (36°4’26.46“N14°11’5.91“E) se dresse comme une étrave de cent mètres, jaune de soleil à l’Est, gris à l’Ouest. Et la mer déjà violette comme le disait Homère 850 ans avant notre ère. Pourquoi ? Mystère. Les fonds ont remonté. Coup d’œil à la carte. Les grandes fosses méditerranéennes sont loin. Malte fut en un temps glacial où la mer était plus basse un pont entre l’Afrique et l’Italie. Des éléphants s’y sont fait piéger à marée montante. Par manque de ressources, ils ont rapetissé pour survivre et les fossiles ne montrent que des pachydermes nains. Mais ces blocs de calcaire de plus de 20 millions d’années sont sans danger par beau temps. Premier jour – Matin GOZO, ÎLE DE JOIE L’île s’appelle Gozo. Ce qui veut dire La Joie dans cette langue apportée par les phéniciens, métissée d’arabe et d’italien, truffée de mots anglais plus une pincée de français en souvenir… Nous passons du côté sombre de La Joie que nous contournons par l’Ouest où les mille-feuilles s’élèvent encore. À 36°3’17.92“N14°11’26.21“E, on voit, au pied de la falaise un trou de lumière par où la mer communique avec l’Inland Sea, un lac intérieur. Plus loin, un autre trou, la Fenêtre d’Azur – Zerka et son Crocodile Rock, au ras de l’eau – porte les traces de l’époque des torrentielles pluies acides qui alimentaient il y a un million d’années d’énormes torrents creusant dans le calcaire du monde entier des trous, des failles, des sillons, les fjords, les abers, les calanques, des marmites de sorcières. Ici cela donne le Blue Hole, baignoire de 26 m, paradis des plongeurs, ou des baies, comme la Dwejra Bay, trois quarts de cercle presque fermés par un caillou, le Fungus Rock (36°2’48.08“N-14°11’18.55“E). Ce nom vient du champignon qui y poussait, le Fungus coccineus melitensis, anti diarrhéique, anti hémorragique et aphrodisiaque réservé aux rois et aux chevaliers de Malte. Quiconque y abordait était immédiatement occis. Stop, stop, on se baigne là ! Après 50 h enfermés, on cède d’autant plus facilement qu’on avait prévu ici le premier mouillage maltais.

Carnets de la

Une semaine de cabotage autour de Gozo, Commino e

Premier jour – Après-midi ESCALE À MGARR Après bain et déjeuner, nous longeons à nouveau les falaises cap au sud. Wardidja Point (36°2’11.90“N-14°11’10.79“E) est un point culminant à 165 m, presque dix fois notre mât ! On incurve cap au 100 vers le premier mouillage habité, Xlendi Bay (36°1’44.96“N-14°12’52.78“E), avec quelques immeubles modernes et un village de pêcheurs célèbre pour ses dentellières et ses fileuses.

À l’entrée, sur bâbord, un couloir creusé dans la roche permettait aux bonnes sœurs de se baigner hors de la vue du profane. À tribord, Ras-il Bajjade, une dalle en pente douce qu’il faut arrondir large, porte l’une des vingt-huit tours de guet de l’île, chacune en vue de l’autre. Les falaises s’abaissent légèrement et quelques mouillages couleur caraïbe s’offrent parfois. Mais on lève la tête vers ces murs d’autant plus impressionnants qu’on voit ici et là à la couleur fraîche de la roche que des blocs entiers s’en sont détachés il n’y a pas si longtemps… Et soudain, ce qu’on ressentait sans le formuler saute aux yeux : pas d’oiseaux de mer ! Pas un goéland, pas une sterne. Juste le bruissement des pinsons qui nichent en nombre dans les touffes accrochées à la paroi. Second mystère. Que le lobby des 20.000 chasseurs maltais ait obtenu de Bruxelles une dérogation pour tirer sur les migrateurs n’est pas une explication à l’absence quasi totale d’oiseaux blancs.

On cherche aussi le faucon pèlerin, le célèbre faucon maltais que Charles Quint se fit offrir chaque année en échange du don de Malte aux Chevaliers. Moins de 4 milles plus loin, une autre tour et une autre calanque, très étroite et profonde, abritée de tout sauf du Sud : Mgarr-IxXini (36°1’0.67“N-14°16’24.13“E). On y reviendra s’il n’y a pas de place à Mgarr (36°1’30.46“N14°18’7.85“E), le seul vrai port de Gozo, à moins de trois milles de là où nous arrivons en même temps qu’un ferry (un chaque heure) en provenance de l’île de Malte. Sur la hauteur, Fort Chambray (un amiral français qui livra sa première bataille navale à 13 ans et captura son premier navire turc à 17) qui surveille le chenal entre les îles. Le seul fort de Gozo. Ce port public plein de Luzzi, ces barques de pêche si bien peintes que nos pointus de Provence paraissent ternes, a actuellement 186 places (maxi 14 m et 4 m de TE) et ne coûte que 20 Euros la nuit. Un projet de privatisation va changer les choses, dit-on… Les amarres passées, avant d’aller visiter les deux églises et le fort, nous nous précipitons sur le premier café sympa du port, le Gleneagles Bar, à la fois musée de la marine et d’histoire du port, avec une superbe terrasse qui surplombe le bassin et un patron à connaître absolument. On y reste là jusqu’au soir à regarder la vie en technicolor. Restons avec ces gens adorables et heureux de rencontrer des étrangers que sont les Maltais, les Gozitains en particulier. Les églises, on verra demain.

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Destination

Gozo première étape

et Malte, par Emma Chazelles et Christophe Naigeon Second jour SAFARI CHEZ CALYPSO

Le soir nous rentrons brisés à Mgarr. La mer nous manquait déjà. Dernier spectacle : à l’entrée du port, un hydravion se pose comme un canard sauvage et s’amarre à un ponton. C’est la ligne Sea Plane qui vous mène à La Valette en 10 mn pour 70 Euros. Troisième jour MOUILLAGE À MARSALFORN

Nous embarquons sur l’une des mini-jeeps qui conduisent les touristes à l’intérieur des terres et qu’on trouve au débarcadère. Victoria, la capitale, est à l’intérieur à cause des pirates. En 1551, le corsaire ottoman Dragut alias Torgud emporta en esclavage la totalité des sept mille Gozitains dont certains ne retrouvèrent la mère-patrie qu’un siècle plus tard ! Vue imprenable sur Gozo et ses jardins qui font sa réputation de grenier et potager de Malte. Notre Suzuki tape-cul, telle une machine à remonter le temps, nous conduit ensuite en 3.600 avant J.-C. au temple de Ggantija à la périphérie du bourg de Xaghra. Les bâtisseurs ont élevé ici les plus anciennes constructions mégalithiques du monde, lieux de culte, sans doute dédiés à leur déesse de la fertilité. On en trouve dix-sept sites dont un spectaculaire à Hagar Qim. Le temple Ggantija, ou Tours des géants, le mieux conservé et le plus grand – plus que Stonehenge – est inscrit au patrimoine mondial. Puis retour vers l’Antiquité grecque : la grotte de Calypso où Ulysse fut retenu sept ans. Beau site où pousse l’Oreille de la Mer, plante endémique qui fut avant l’Euro représenté sur les 25 cents maltais. Mais la grotte est si petite qu’on doit penser que Calypso était une sacrée ensorceleuse pour que le valeureux marin y reste tant d’années sans jamais y tenir debout ! Retour à Mgarr via l’église de Ta’Pinu où de surprenants ex-votos (prothèses, layette, casques de moto…) justifient le détour.

En sortant de Mgarr, nous prenons vers l’Est dans le North Comino Channel. On s’arrête pour un bain paradisiaque au Blue Lagoon (1,5 m de fond) entre les îlots de Comino et Cominotto (Kemmuna et Kemmunett) mouillage de rêve avant que la foule n’arrive… À l’extrémité, une grotte marine de 40m, la Blue Grotto. Comino, c’est l’île du Cumin, l’épice qui pousse là. Autrefois deux cents insulaires y cultivaient coton et cumin, les chevaliers y chassaient lièvres et sangliers. Gérard Depardieu y a tourné Le Comte de Monte Christo, la tour Sainte-Marie dans le rôle du Château d’If. Quand la foule arrive, nous appareillons et doublons Quala Point (36°1’56.53“N-14°20’12.83“E) pour piquer Nord-Ouest en longeant une côte plus douce, aux calcaires plus tendres, ceux dont toutes les maisons d’ici sont faites. Encore des criques pour des mouillages sauvages en cas de Nord-Ouest : Dahlet Qorrot (36°3’1.48“N-14°18’55.55“E), San Blas Bay (36°3’29.51“N14°18’4.18“E), puis Ramla Bay (36°3’44.19“N-14°16’58.46“E), la plage de Calypso où nous ne nous arrêtons pas même sept secondes, préférant Marsalforn (36°4’18.25“N-14°15’35.60“E).

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Malte

Quatrième jour PLONGÉE PRÈS DES SALINES Une matinée sous la mer ! Notre guide de plongée du Calypso Diving Centre, Pixie, alias Martine qui parle avec l’accent suisse quand elle n’a pas un détendeur dans le bec, nous fait découvrir les lieux. Dans la petite baie des salines de Ghajn Barrani fermée par un monticule familièrement connu ici comme la “pièce montée“, Il Qolla I Bajda. L’absence de pollution laisse rencontrer des espèces rares disparues du reste de la Méditerranée : mérous, brochetons, rougets grondins “bogues“, pieuvres, Saint-Pierre, murènes, poissons libellule, calamars... La visibilité est bonne jusqu’à 30m. Il y a toutes sortes de sites de plongée partout où l’on peut accéder dans l’île. Sans parler des très nombreuses épaves, spécialité locale ! Mais avec masque, palmes et tuba, on se régale aussi.

www.calypsodivers.com

LOUEZ UN BATEAU À MALTE avec ou sans skipper S&D Yachts Ltd - La Valette

WWW. SDYACHTS.COM À la sortie, déjeuner sur le port au bord du quai chez Pierre’s (son lapin !) et partons marcher le long de la côte au Nord où les Gozitains ont aménagé des salines dans la roche où la mer avait déjà creusé des cuvettes. Ils les alimentent en puisant dans la mer, quelques mètres plus bas. Le calcaire tendre a permis de sculpter la roche de canaux , d’y faire aussi des cabanes troglodytes. Quand l’eau s’est évaporée, on passe le balai, c’est tout. En fin de journée, avant de regagner le bord, arrêt à l’épicerie pour acheter cet excellent vin blanc de Gozo. (Suite en pages suivantes...)

Les salines - presque - naturelles de Marsalforn Le Blue Lagoon, paradisiaque avant qu’arrive la foule !

© Mario Galea -viewingmalta.com

mer violette

Bien encastrée entre les collines de Xaghra et Zebbug, Marsalforn (marsa le port ou la baie) est une petite station balnéaire, résidence d’été des maltais et dont la baie charmante cache les barques colorées derrière la jetée où nous ne pouvons accéder qu’avec notre annexe. Attention, les vents du Nord et d’Est y lèvent de la houle. Cafés, tavernes et restaurants bordent la plage. Avant d’y aller, visite au centre de plongée pour réserver la journée de demain.


Destination Malte

La Valette seconde étape

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Carnets de la mer violette (suite)

Popeye Village, construit en 1990 pour le film de Robert Altman, est un parc d’attraction. Son port est accessible mais minuscule. L’apôtre Paul, chrétien ottoman prisonnier des Romains, était en route vers Rome pour être jugé lorsqu’une tempête jeta le bateau sur les récifs de Malte. Enfermé dans l’île, il guérit le père de Publius, procurateur de l’île, qui, converti, devînt évêque de Naples. La statue de Saint Paul, naufragé sur cette plage

La côte Est de l’île n’est pas la plus belle. Basse, elle est bordée de roches coupantes, peu propices à l’abordage et la baignade. 4 milles après Saint-Paul, l’agglomération maltaise commence par deux mouillages urbains bordés d’’immeubles, de restos et de boutiques : Saint-Georges et Saint-Julian. Pas romantique, mais pratique, sûr et gratuit.

La baie Saint-Georges, ses hôtels et son casino...

Malte est fortement urbanisée. Les immeubles y poussent le long de la côte comme dans une ville du Moyen-Orient. La densité de population est l’une des plus fortes du monde avec près de 1.200 habitants au kilomètre carré !

Le fort Saint-Ange

Cinquième jour - Matin POPEYE, SAINT PAUL & Cie

Cinquième jour – Après-midi ARRIVÉE CHEZ LES CHEVALIERS

C’est l’aube. Le flux d’Ouest nous favorise. Les voiles sont du bon côté pour voir la côte qui s’éclaire et restera toute la journée sur tribord. Après avoir franchi le chenal du Nord, et contourné Commino par la face Nord-Est, nous traversons le chenal Sud vers l’île de Malte. À trois heures et 2 milles, Marfa Point, le port maltais des ferries, à neuf heures et 50 milles, la pointe Sud de la Sicile, à midi tout près, Ahrax Point - la Dragunara (35°59’53.32“N-14°22’1.44“E), premier contact avec l’île-capitale. Très vite derrière ce cap s’ouvre une large et profonde baie, Mellieha Bay, un site dont les aménageurs de ports de plaisance rêveraient chez nous : 2.000 anneaux au moins ! Pour l’instant, un mouillage dans une zone basse avec une grande plage, à la fois station balnéaire, zone agricole et réserve naturelle. L’intérêt est ailleurs, surtout pour les enfants du bord. S’ils acceptent de marcher un kilomètre pour traverser cette partie resserrée de l’île, ils arriveront à Anchor Bay, autrement dit Popeye’s Village côte Ouest, à 35°57’37.76“N14°20’29.63“E. Nous poursuivons vers La Valette. À 35°57’59.30“N - 14°24’11.86“E droit devant, l’île Saint-Paul, lieu fondamental dans l’histoire religieuse de Malte. La baie, juste derrière, est un autre bon abri, surmonté de tours de guet et de fortifications. C’est aussi un haut lieu de l’aquaculture marine dont on voit les “fish farms“ flottantes. Attention aux quilles et hélices !!!

Forte émotion que cette arrivée ! De la mer, ce n’est qu’une suite indistincte de murailles, citadelles et forts bâtis de cette pierre jaune, confondus avec les maisons des cités anciennes. Seules les églises surpassent de leurs clochers en dômes, en tours ou en pointes, la masse horizontale de pierres. Effet voulu des bâtisseurs qui voulaient troubler la perception des envahisseurs en masquant par une sorte d’effet d’optique l’entrée de cette rade exceptionnelle. Une rade ! Neuf, devrait-on dire. Réparties en deux groupes, cinq au Sud, quatre au Nord, de part et d’autre d’un cap qui occupe dans cette géographie la place de la double barre dans le “€“ de l’Euro et porte la citadelle de La Valette. Venant du large, face au fort Saint-Elme bâti au bout de cette presqu’île, nous avons le choix : à gauche, Grand Harbour, à droite Marsamxett Harbour.

Marsamxett est un long couloir ouvert sur quatre “creeks“ comme on dit ici. Trois sont des ports de plaisance totalisant un millier de places. On est dans la ville moderne, près de la ville ancienne. Transports, boutiques, restaurants, bus, taxis terrestres et coches d’eau, tout y est. Sauf l’atmosphère maltaise. Nous avons la chance de naviguer en mai. La Grand Harbour Marina demandée par la VHF 13 nous trouve une place dans la Dockyard Creek, face à la citadelle, au coeur des “Trois cités“, l’âme de Malte populaire, devant le musée de la marine dans le port historique de voiliers. Exceptionnel. Entrer dans la grande baie avec les cargos remorqués, les navires de croisière de trois mille places, passer à portée de canon des forts Saint-Elme et Ricasoli, contourner le fort Saint-Ange (H.M.S. Sant’ Angelo comme l’appelaient les Anglais tant il ressemble à un cuirassé) et entrer en passant devant les grands yachts dans ce couloir de docks du XVIe siècle pour s’amarrer là où la flotte des Chevaliers appontait... Rien à dire de plus. Le reste se trouve dans tous les guides touristiques pour piétons, ce que nous sommes devenus à partir de cet instant. Septième jour ESCALE À MARSAXLOKK Épuisés de forteresses, de palais, et d’églises, pleins d’Histoire et de prospectus, nous avons besoin de la mer. Pour notre dernier jour, nous voguons vers la pointe Sud de l’île, découpée en une suite de baies tranquilles. Nous jetons l’ancre à Marsaxlokk, le grand port de pêche (35°49’2.25“N14°33’40.19»E. Un festival de Luzzi amarrés à leurs bouées, des quais animés avec un marché, des filets, des caisses de poisson... et des guinguettes où nous fêtons la fin de cette croisière maltaise.

Fort Ricasoli Projet de marina privée

Fort Saint-Elme

GRAND HARBOUR Fort Saint-Ange Dockyard Creek Palais des Grands Maîtres

co-cathédrale Saint-Jean Gare des bus

MARSAMXETT HARBOUR Ports de plaisance Sliema Lazaretto Msida

LA VALETTE © Mario Galea -viewingmalta.com

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Préparez votre prochaine croisière avec le site de l’Office de tourisme de Malte www.visitemalte.com Le Grand Harbour de La Valette est un bassin remarquablement stratégique , à mi-chemin entre Gibraltar et l’entrée du canal de Suez.

En regardant le port depuis les remparts, on comprend pourquoi il est si difficile de prendre militairement cette place forte.

Le port de Dockyard Creek n’a que 214 places mais une marina privée de 400 places est prévue de l’autre côté de Saint-Ange

Les Maltais adorent leurs bateaux, les Luzzi, “pointus“ comme chez nous mais au nez plus relevé et décorés des deux yeux d’Osiris.

Les autres couleurs de Malte sont données par les “galeries“, demi-fermés, utiles quant il fait chaud et pour regarder dans la rue...

LE L AVANDOU organise du 5 juillet au 6 août 2010

La Valette Les Chevaliers de Malte n’ont jamais investi l’ancienne capitale, Mdina, à l’intérieur des terres. Ce qui les intéressait ici, c’était le port dont ils avaient compris les possibilités qu’il offrait et la position stratégique de l’île en Méditerranée. C’est autour de ces bassins qu’ils commencèrent à construire quais, docks et remparts. Et La Valette ? C’est sur le mont Sciberras, plus central et plus élevé que Borgo, l’ancienne citadelle, que le Grand Maître français Jean Parisot de la Valette, décida la construction d’une nouvelle ville fortifiée. Il voulait mieux défendre Malte après le siège - victorieux mais terrible - de 1560, mais lui offrir un rayonnement économique et culturel universel. Francesco Laparelli, architecte de Pie VI, employa 8.000 esclaves et ouvriers à construire entre 1566 et 1570 la ceinture de la ville, des bastions, des fossés profonds et une cale sèche pour les navires. Le plan de la cité est un quadrillage simple sur le modèle antique et pour permettre une ventilation naturelle durant les grandes chaleurs. Pas de jardins extérieurs ni espace entre les maisons qui devaient être décorées de statues, équipées de puits et reliées au système de drainage public qu’il fît creuser en sous-sol, dans la pierre des fossés et des canaux. Un concept unique en Europe. Durant la seconde moitié du XVIe siècle Girolamo Cassar, assistant de Laparelli, fit bâtir le Palais des Grands Maîtres, l’Hôpital, les Auberges : huit dédiées à chaque langue de l’Ordre (il en reste cinq dont l’auberge de Castille et Léon, siège du premier Ministre). Dans un pays qui se veut être le bastion avancé de la chrétienté en monde musulman, il fait construire quantité d’édifices religieux dont la co-cathédrale Saint Jean, église conventuelle des chevaliers avec pour saint-patron Jean Baptiste. Ordre hospitalier, c’est aussi un ordre militaire et religieux. Ses membres doivent être nobles et faire voeu de chasteté et de pauvreté...

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Sur la Route de Malte voile - tour isme - convivialité

La durée des parcours a été calculée sur une vitesse moyenne de 5,5 noeuds. Le trajet proposé peut être modifié en fonction des conditions météorologiques.

« Dépaysement total, très bonne ambiance, paysages grandioses etc. Sans oublier les montées d’adrénaline dues aux coups de tabac prévus mais voyage en confiance et en sécurité tant en mer que sur terre du fait du groupe »

P

ar la mer, en toute convivialité et en sécurité grâce à la navigation en escadre, (re)découvrez un patrimoine méditerranéen exceptionnel en 16 escales inoubliables. INFORMATION - RÉSERVATION Sportbeach, 27 rue du Four à Chaux 13007 Marseille / 04.94.00.41.71 www.ot-lelavandou.fr surlaroutedemalte@wanadoo.fr


Macinaggio, moulins, tours et marins du cap

Destination Corse

Un jour, une nuit de traversée. Le jour se lève. Dans le levant, la Corse émerge. Le vent aussi. Mistral ou Libeccio, ce qui souffle d’ouest ou du nord rend inconfortable la baie de Saint Florent et le versant oriental du Cap Corse. Le contourner est prudent. C’est aussi l’occasion d’une belle découverte.

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Destination Corse

as de langoustes ce soir à Centuri. Le Libeccio forcit et lève un méchant courant côtier. Une invitation à se mettre à l’abri du vent d’ouest. Il en va ainsi avec la météo. Privés d’une halte gourmande et du charme du petit port ouvert à tout vent, décidons, prudents, de gagner ­Macinaggio, la marine de Rogliano. Cap à l‘est l’étrave ouvre alors la route littorale des tours, balisée de ces amers de pierre, symboles de l’île que les Grecs appe-

laient Kallistè, la Plus Belle, et les ­Génois la Superbe. Plus prosaïques, les Phéniciens la nommaient Kyrnos. Kyr désignant un cap ou un promontoire, on l’associe librement au Promontoire Sacré, nom que les Romains lui attribuèrent et à notre choix d’une première navigation vers sa presqu’île. Le somptueux caillou, fiché dans ce coin de Méditerranée a de tous temps séduit le voyageur. Bien avant de se laisser voir, la Corse

Le port de Macinaggio, de jour comme de nuit

charme le navigateur. Tels les sirènes d’Ulysse, les vents ivres de ces parfums capiteux qu’ils respirent sur Kyrnos soufflent ses fragrances vers le large. Véritable taillemer de quarante kilomètres sur quinze le Cap Corse, isula inde – île dans l’île – s’étire dans un crawl magistral plein nord vers le golfe de Gênes nous rappelant que l’insularité actuelle de ce petit paradis arraché au massif continental de l’Estérel n’a que cinq millions d’années. Longeant les étonnantes géométries ondulatoires des affleurements côtiers de cet Élysée de la géologie comme un spécialiste l’avait qualifié en 1820, le bateau approche le bout de ce doigt pétrifié de la Corse, distant seulement de quelques milles des îles italiennes de Capraia et ­d’Elbe. Ce cap, c’est un môle pour s’amarrer, mais aussi un plongeoir qui a propulsé sur toutes les mers du globe ces grands navigateurs que sont les Capcorsins, transporteurs et commerçants infatigables, chercheurs d’aventures ou poursuivant un rêve d’Amérique. DE LIGURE À TYRRHÉNIENNE On a laissé derrière Capo Grosso, coiffé de son sémaphore, puis la marine de Tollare avec sa tour ronde en surplomb, blanche au milieu d’un petit groupe de maisons basses. Ce charmant mais minisccule abri n’est pas assez sûr par ce temps. La mer Ligure devient Tyrrhénienne, transition secrète et houleuse que ponctue à bâbord et à un mille des roches l’île de la Giraglia, extrême Nord des terres à 43°01,67’ N, 9°24,39’ E.

Ce rocher de serpentine verte doit en partie son léger manteau végétal à la terre du cap, jadis apportée à force d’homme pour y établir 45 journées de vigne, 450 ares de terre arable. Peine perdue. Le fruit de Dionysos ne s’y cueille plus et personne ne vient gravir les 104 marches qui donnent accès au joli phare à soubassement blanc, le plus puissant de Corse avec une portée de 29 milles. Construit en 1839 et allumé en 1848, il est dé-

sormais automatisé et jouxte une tour génoise pièce essentielle et stratégique de l’échiquier de surveillance qui en comptait quatrevingt dix, établi dès le début du XVIe siècle sur tout le littoral corse. Pisanes, rondes génoises, carrées, il est difficile de déterminer l’origine de ces tours que l’on dit indistinctement “génoises“. Il y avait celles des hameaux, nombreuses, construites sur le même modèle, avec leur couronne de mâchicoulis et leurs archères pour seules ouvertures. La population, soumise aux raids turcs et barbaresques, y trouvait refuge.

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Sur le Port d'Hyères VIEILLES MÉDISANCES... Pour plaisanter ou pour médire, on ne fait pas toujours une bonne réputation aux Corses. Déjà, Sénèque, condamné à l’exil à Bastia de 41 à 48, cherchait à se faire plaindre de sa chère maman en noircissant sa situation. Entre autres gérémiades, il disait notamment : « quoi de plus horrible que l’aspect de ce pays ?». Et à propos des indigènes, il déclarait : « Se venger est la première loi des Corses, la seconde vivre de rapines, la troisième mentir, la quatrième nier les Dieux». Quant au géographe grec Strabon, il écrivait : « Les montagnards qui y demeurent et vivent de brigandages sont plus sauvages que les bêtes mêmes. Toutes les fois qu’un général romain (...) en ramène une certaine quantité d’esclaves, c’est un spectacle singulier que de voir leur férocité et leur stupidité». En revanche, Diodore de Sicile, en 44 av. J.-C. déclarait : « Ils observent entre eux les règles de la justice et de l’humanité avec plus d’exactitude que les autres barbares. (...) Le même esprit d’équité paraît les conduire dans toutes les rencontres de la vie ».

Quant aux tours de guet établies à partir de 1531, on en comptait une trentaine pour le seul cap. L’entretien d’une flotte militaire par les Corses étant au-dessus de leurs moyens et Gênes n’engageant ici que deux galères, on construisit des tours en augmentant la taglia - la taille - payée par les insulaires. Elles sont, d’après la description qu’en fit en 1852 le journaliste Victor Arduin-Dumazet « rondes mais pas toujours, légèrement coniques, hautes de douze à dixsept mètres, larges de dix à la base et de sept au sommet, avec un premier étage voûté qui abrite un logement confortable et un deuxième qui supporte une plateforme garnie d’artillerie, elles n’ont qu’une entrée étroite, seulement desservie par une échelle mobile.

Les tours ont un objectif essentiel : signaler le soir, après l’Ave maria, la présence (ou l’absence) de navires sur la mer. Chaque soir les gardiens des tours jouaient sur le nombre de feux pour alerter (ou rassurer) les populations, un feu signifiant la mer est libre, deux signalant deux navires à l’horizon et allumaient un feu en plus pour chaque voile aperçue ». Chaque tour de guet devait être visible de la suivante de sorte qu’en une heure toute l’île était informée d’un danger. L’obligation était de monter avant le lever du jour sur la plateforme pour observer la mer et de répondre aux signaux des navigateurs.

On imagine, à l’instar de nos gardiens sémaphoriques, la garnison de la Giraglia livrée à la mer et aux vents ici particulièrement vifs, contenue là, des mois durant avec pour autorisation de sortie, règlement oblige, le seul ravitaillement et aller chercher la solde… à un mille du petit port de Barcaggio qui lui fait face, au bout de cette plaine basse et plate, de cette plage aux dunes de sable fin.

Maison

Meire

Glacier

à l'angle de l'avenue de La Gavine et du quai du Dr. Robin

Glaces, Gaufres et Crêpes artisanales Fabrication sur place

LA VIE DANS LES TOURS Garde-manger et prison, chaque tour était le bureau des Douanes et des Affaires maritimes, la Perception, un lieu où se traitaient questions et trafics divers. Les douaniers avaient aussi leurs chemins. Les amoureux des balades littorales, amenés par les bateaux de promenade, peuvent y choisir de crapahuter vers Macinaggio à l’est ou bien vers l’ouest pour gagner Centuri… sur un chemin de terre pour lequel de bonnes chaussures, des mollets couverts (épines !), chapeau et réserve d’eau sont requis. Passée la Giraglia entre île et continent (courants !), doublons la pointe d’Agnello, pointe nord du cap Corse, et incurvons progressivement notre route vers le sud-est. Sur un piton rocheux se dresse la tour d’Agnello, dite aussi “Tour aux Effraies“ où nichent les oiseaux de nuit. C’est la porte d’entrée vers le Canal Corse, la Turrenikon Pélagos (Mer des Étrusques) des Grecs, baptisée plus tard la Tyrrhenum Mare par les Romains, couloir maritime stratégique très fréquenté et aux profondeurs abyssales. Juste derrière, la baie d’Agnello offre par beau temps un joli mouillage, autrefois concédé par l’Évêque de Milo aux corsaires turcs et barbaresques « qui pouvaient faire aiguade et y relâcher à condition de n’avoir aucun commerce avec les populations voisines… ». Ce privilège s’est éteint avec la construction de la tour.

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Pour cette saison 2010, La Maison Meire a mis à profit les mois de fermeture hivernale et son expérience 2009 pour optimiser et se réorganiser pour accueillir nos clients. En 2010, nous serons en phase avec notre concept : Nos crèmes glacées, nos sorbets, nos cornets gaufrés, nos gaufres et crêpes, nos granités sont élaborés sur nos recettes par nos soins devant vous. Vous trouverez 45 à 50 parfums au choix exposés dans nos vitrines, à consommer en cornet en pot en coupes composées, en litre et demi litres. Deux gammes de glaces bien distinctes : les crèmes glacées et les glaces aux fruits. • Nos crèmes glacées sont élaborées sur nos bases crèmes (crème, lait, sucres, stabilisateur autorisé) • Nos glaces aux fruits sont élaborées sur nos bases sorbets (eau, sucres, glucoses, stabilisateurs autorisés) entre30 et 55 % de fruits selon les recettes, ni colorant ni renforçateur de goûts, un slogan simple

« Le goût et la couleur, c'est le fruit ! »

• Nos granités sont également conçus sur les mêmes critères naturels. • Nos cornets sont fabriqués à partir de la recette de "La gaufre étoile" marque déposée. Avec les ingénieurs italiens, nous avons conçu une machine spécialement destinée à la fabrication de nos cornets, elle sera en service cette saison et viendra en remplacement du four à gaufre de François Meire, mon arrière grand-père. Ce four que beaucoup d'entre vous ont pu admirer en 2009, pour son originalité et son esthétisme, a été fabriqué à un seul exemplaire. Il est essentiellement destiné à produire nos "gaufres étoile" en Lorraine dans la région de Nancy. Ce sont mes filles Alexandra et Cécile Meire, cinquième génération issue de François Meire, qui ont en main la destinée de cette belle enseigne. Quant à moi, étant à l'âge de la retraite, j'ai décidé d'occuper celle-ci à développer un nouveau concept en "glacerie". Nous ne pouvions mieux rêver que cet emplacement qui nous a été cédé à l'angle de l'avenue de La Gavine et du Dr Robin sur le Port d'Hyères. Nous serons honorés de votre fidélité et répondrons avec plaisir à vos attentes, vos suggestions, vos questions. Nous vous souhaitons à toutes et à tous un excellent séjour 2010 dasn notre région. Claude Meire

6, avenue de la Gavine - 83400 Port d'Hyères - 04 94 28 30 93


Destination Corse Tour de la Finocchiarola Baie de Tamarone

Mac inag gio , le

port dans sa

Antenne et moulin de Coscia

prem ière vers ion

Pointe de Coscia Départ du chemin des douaniers

Destination Corse

Déjà un peu abritée du vent d’ouest, la côte est un nouvel enchantement d’anses et de baies, de sables blonds ou noirs, de petites criques de sable blanc. La Cala Francese puis la Cala Genovese baignées de transparences vertes et bleues, terres saupoudrées des cocons roux de la posidonie que la mer et le vent roulent et tissent inlassablement. On découvre maintenant la rade de Santa Maria della Capella où Pascal Paoli renonça à construire le port de la Corse indépendante car la rade foraine est barrée par un haut fonds. C’est un beau mouillage si on prend garde aux roches affleurantes. Là, une tour singulière. La Tour fendue, la seule parmi toutes à avoir été construite les pieds dans

Mouillage de Macinaggio

l’eau vient contredire l’idée des architectes militaires qui voudrait que la rotondité offre moins de prise aux boulets de canon. Ceux de l’amiral anglais Nelson ont fait mouche et la tour fendue par la précision de ses tirs dévoile ses éléments de constructions que surmontent encore une Gardiola. À terre, sous un carré de vigne oublié on devine la petite chapelle romane Santa Maria bâtie au XIe siècle. Elle est vide, mais il faudra revenir à pied pour apprécier sa double abside et le cirque éblouissant à la végétation luxuriante où elle se cache. Senteurs du maquis, odeurs de mer, parfums de campagne... sur la plage on trouve aussi les bouses des vaches qui paissent librement au-

La tour d’Agnello et, au fond, la Giraglia

La tour et l’île de la Finocchiarola

Port de Macinaggio

dessus de l’étroit cordon littoral et viennent de temps à autre rêver face à la mer. Poursuivons les tours et détours des tours. Après la Giraglia et l’Agnello, laissons-nous pousser vers la troisième du groupe dit “des trois Tours” qui, comme les mousquetaires, étaient quatre, avec celle de Santa Maria. LA TOUR DU FENOUIL Quelques siècles plus tôt, avant même que nous arrivions à notre destination de Massinaggio, Bastia aurait déjà été avertie qu’une voile suspecte faisait route. Cette “génoise” se trouve sur un petit archipel constitué de trois îlots. Comme leurs appellations l’indiquent, Mezzana est au milieu des trois, A Terra se trouve à seulement 200 m du rivage, et le plus grand et le plus éloigné doit son nom de Finocchiarola, autrement dit “fenouil” aux parfums qu’il exhale. C’est lui qui porte les ruines de l’ancienne tour. La Finocchiarola est désormais une réserve naturelle où le goéland d’Audouin, si rare en Méditerranée, vient se reproduire. Afin d’étendre son territoire à d’autres zones, on cherche à le séduire par des leurres en plâtre, visibles de la mer pour peu qu’on s’approche un peu (cailloux !). L’oiseau rare y côtoie cormorans huppés, puffins et hérons cendrés, faucons pèlerins et crécelles mais aussi les petits ducs du maquis, amateurs de rongeurs. Du beau monde. Ces trois jardins, à proximité des-

quels on a retrouvé nombre d’amphores de l’époque où l’île était province romaine, sont aussi l’escale de nombreux migrateurs qui posent leurs pattes ici sur la plus petite marguerite d’Europe (attention, ne pas effeuiller !), une endémique qui se plaît au milieu du fenouil et du poireau sauvage et dans ce maquis où dominent le Genévrier de Phénicie, la Bruyère multiflore et arborescente, lentisque, myrte et romarin, ciste de Montpellier et colectomie. La route s’incurve vers le sud (ne tentez pas de passer entre les îles et la côte, sauf bateau à fond plat !). Une plage, un promontoire, une plage, encore. Sur la hauteur, des promeneurs. Jouir de ces petits paradis peu fréquentés, parmi lesquels on dénombre de petits marais, véritables pouponnières grouillantes d’un monde aquatique inénarrable, suppose une bonne marche par le sentier douanier et les plages du village. Sur ces dernières, la posidonie détachée de sa prairie sous-marine vient s’entasser en un tapis gris, si épais et si doux à l’œil comme aux pieds qu’on dirait d’énormes peluches oubliées là par quelque géant. Autrefois, les moines du couvent de Saint François venaient la récolter pour bourrer leurs paillasses. Les ballots étaient charriés vers les hauteurs, là où l’on aperçoit maintenant les nouveaux moulins à vent, ces éoliennes blanches qui coiffent la crête à 300 m d’altitude et poursuivent la tradition : le nom de Macinaggio a la même racine que macinato qui signifie moulu en Italien, et que moulin. LE NAUFRAGE DE L’AMOUR Le couvent Saint François a été le refuge de l’Impératrice Eugénie de retour d’Egypte sur l’Aigle, le yacht impérial pris dans une tempête. Elle témoigne dans ses écrits de l’accueil charmant de Madame Lucchetti, qui élevait des vers à soie dans les anciennes cellules des religieux. Mais la rumeur de l’histoire dit aussi qu’en fait de fortune de mer, l’impératrice avait un amant. Qui a dit que l’amour finissait toujours par un naufrage ? Dernier coup d’oeil avant de vous consacrer à la manoeuvre d’atterrissage : au-dessus du couvent, trois pics, trois villages en hémi-

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Places disponibles ! cycle et le magnifique couvent qui épaule une église conventuelle hélas ruinée. « Des patrons des barques m’ont assuré être venus de Livourne à vue sur le portail de l’église qui est fort élevé » écrivit Miss Thomasina Campbell dans ses Notes sur l’Île de Corse à la fin du XIXe siècle. Doux abri que Macinaggio, marine de Rogliano, qui fût au XVIIIe siècle le port principal du cap Corse, d’où partait le courrier pour la France (Pascal Paoli écrivit plus de quinze mille lettres !), d’où Damiano Lucchetti a sauvé du naufrage les précieuses collections de tableaux du cardinal Fesch et où ont débarqué Pascal Paoli en 1790 et, trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte. Derrière la pointe de la Coscia qui ferme la rade, un bon mouillage par ce temps, Tamarone, la plage de Macinaggio. MARINS DU CAP CORSE Le petit port moderne a été aménagé en 1971 sur le site où quatre siècles plus tôt en 1571, les felouques chrétiennes se sont illustrées durant la guerre contre les Turcs. En 1620 les Génois ont construit le premier port. En 1750 est installée une digue en partie transportée depuis Toulon par… l’occupant français aux ordres du Marquis de Cursay et détruit plus tard par les Anglais. À 40 milles de l’île d’Elbe, très apprécié par les plaisanciers italiens, le port de plaisance le plus proche du continent où l’accueil est plus qu’aimable, offre 600 anneaux et une zone technique. Macinaggio cache bien son passé exceptionnel que l’historien Philippe Lucchetti, réveille

en contant le destin singulier de la marine à voile : « Les bateaux, les pinques, naviguent à l’année, même durant les équinoxes et seul l‘équipage, le plus souvent familial, change. On y trouve père, grand père, novice. Le Pinque, le pinco génois, est une barque non pontée, proche de la Tartane, un gros bateau de charge de 200 à 300 tonneaux, gréé en chébec aux voiles latines ou équipé d’antennes et de vergues portant des voiles auriques. L’arrière est équipé d’un tape-cul. Peu naufragent. Les marins du cap Corse sont de magnifiques professionnels et de grands commerçants. Pas seulement pour échanger de l’argent contre des marchandises, mais pour naviguer. Ce sont des transporteurs avant tout ». Alors que l’on dit les Corses ont une aversion pour la mer par où arrivaient leurs ennuis - invasions et maladies - les Capcorsins sont des coureurs de mer. Si certains ont fait fortune à l’étranger, beaucoup ont été ruinés par la la marine à vapeur dont les navires, trop gros, se sont déroutés vers Bastia. Aujourd’hui, le port est surchargé en période estivale. On le comprend. Chanceux, vous serez amarré au coeur du charmant petit village, si accueillant avec ses restaurants, boutiques en front de mer dont une bonne librairie pour ceux qui sont curieux de connaître mieux nos hôtes. Alors, n’attendez pas la fin du jour pour vous présenter à Macinaggio : «À chi primu’junghje, primu macina !» dit le proverbe corse. Le premier arrivé au moulin est le premier à moudre...

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Maisons et caveaux d’Américains

Depuis le XVIIe siècle, les Capcorsins ont navigué aux Caraïbes. Beaucoup se sont expatriés à Porto Rico, clandestins faute d’autorisation de commerce avec la colonie espagnole. Contrebandiers, ils y ont cependant été vus comme des héros pour avoir permis en 1640 à la Citadelle de survivre. Grâce à leurs goélettes plus agiles que les hauts bords hollandais ennemis, ils livrèrent à la population assiégée provisions et armes. Alors, quand la vapeur vînt à ruiner la marine à voile de Macinaggio, c’est ici qu’ils reprirent leurs activités de transporteurs en chargeant des bateaux de canne ou de mélasse vers les raffineries d’où ils repartaient avec le sucre fini. La fortune, avant d’être ruinés par… le chemin de fer. Maudite vapeur ! Beaucoup sont restés, s’installant planteurs de café et de canne alors que d’autres rentraient au pays. Mais tous ont fait construire sur le cap d’immenses demeures “les maisons des Américains“ et d’extravagants caveaux d’architecture antique. Dans ce maquis, ces édifices

EQUIPEMENTS

SERVICES

. Travel lift 65 T . Grues de 20 et 70 T . Remorques hydrauliques . Restaurant . Appartements . Surveillance vidéo

. Chantiers naval . Brookers . Shipchandler . Electricité - Peinture . Mécanique . Voilerie - Sellerie

Presqu’Île du Mazet - 13230 Port-Saint-Louis-du-Rhônes Tél : 04

42 48 41 21

baroques créent un contraste troublant, le plus souvent émouvant.

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w w w . p o r t - n a p o l e o n . c o m


Méditerranée :

La trop bonne réputation Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipements, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerranée. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », définition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les marins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capricieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de qualités maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

thagène et le mois de juin». J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands marins. » Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La carte postale est trompeuse

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tempête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y naviguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonctions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauvetage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou physique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants. Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des imprudences pour “être à l’heure”. Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jetskis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde ! Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Il faut de grandes courses à la voile Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en direction. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en méfier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Quant à dire qu’il y a moins d’esprit “marin” en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous verrez tous les week-ends des bateaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’AiguesMortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’instant, nous n’avons pas de course référente et que des petites organisations. Regardez l’image maritime que les villes atlantiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

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Jean Merrien, précurseur oublié Qui est Jean Merrien ? Premier indice : né en 1905, de son vrai nom René de la Poix de Frémenville, cet écrivain prolixe mérite bien une rubrique à la croisée des “Portraits de marins” et “Au Fil des Pages”. Second indice qui favorisera les plus âgés de nos caboteurs : cet écrivain a servi et sert toujours de référence aux grands noms de la littérature maritime. Un véritable maître à penser des premières générations de plaisanciers.

J

ean Mérrien est un historiographe de l’aventure maritime, chantre de la plaisance et du cabotage avant l’heure. Un passionné de la mer dès son plus jeune âge. Il a écrit de nombreux manuels d’initiation au bateau et à la croisière, des récits de navigateurs solitaires, des livres d’histoires de bateaux et de grands Yachts, des guides de voyage et autres nouvelles et romans autour de la mer et des marins. Il a entre autres ouvrages donc, rédigé Un Dictionnaire de la Mer entre 1944 et 1958 avec plein d’illustrations en style ancien de Bernard Duval… Autant dire qu’on n’y trouvera pas la définition du GPS mais une somme sur le langage des marins et la pratique de la voile – les sous-titres de ce dictionnaire. Cette véritable et vénérable bible des plaisanciers a longtemps concurrencé le mythique Cours des Glénans !!! Ce dictionnaire récemment réédité, est un régal pour les caboteurs curieux certes des termes et de la langue maritimes mais aussi des principes marins et de la navigation comme du rêve auxquels ils renvoient. Bien sûr, il est

vite devenu obsolète avec le développement de la plaisance tout plastique et tout électronique, mais les définitions et les illustrations vieillottes au fil desquelles notre curiosité est piquée au vif à chaque page, dégagent un charme et des renseignements qui poussent à aller plus loin dans la lecture ! Un exemple (pris au hasard…) : c’est quoi un caboteur ? Le Petit Robert satisfait à la tradition minimaliste et en escalier : CABOTEUR : marin qui fait le cabotage. CABOTAGE, n.m 1678 : navigation à distance limitée des côtes… Avec le Dictionnaire de la Mer, les réponses sont certes à tiroir mais bien plus complètes. A Caboteur on a : navire faisant le cabotage ou le bornage. Et cabotage ? Nom masculin qui viendrait de deux celui de navigateurs, les Cabots aux XVe et XVIe siècles ou de l’espagnol cabo, cap. C’est une navigation de commerce à plus grand rayon d’action que le bornage mais plus petit que le long court… Ah, on est bien dans un dictionnaire… Voyons bornage : mode de navigation pour bateaux de moins de 100 tonneaux, dans un rayon de 65 milles du port d’armement… Hum !!! Plus précis mais pas sûr que tous les caboteurs d’aujourd’hui entrent dans cette définition… Claude Roger Dictionnaire de la Mer, réédition 2001, Omnibus Édit. ISBM 2-258-05560.1

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Deux mille bateaux mouillent une journée d’été sur la côte méditerranéenne continentale et en Corse, tel est l’un des résultats d’une étude menée en 2009 par la Préfecture maritime de Méditerranée rendue publique en mai dernier. Comme on pouvait s’y attendre, l’immense majorité des mouillages concerne la région PACA 1.391), puis la Corse (453) et enfin le LangudocRoussillon (91). La zone entre Giens et Nice est la plus fréquentée, avec un record diurne de 263 bateaux entre Lardier et la pointe Saint-Tropez ! Sinon, en moyenne, la rade d’Hyères vient en tête, Porquerolles y étant pour l’essentiel : 200 mouillages de jour pour 140 de nuit. Le détail : De jour ou de nuit ? Certains sites sont plutôt “nuit“, d’autres “jour“. Si Pampelone voit les yachts entre l’heure de l’apéro de midi et le moment où il faut aller se faire voir chez Sénéquier, certains sites sont fréquentés par des plaisanciers de croisière : Toulon, Ajaccio, Calvi, l’Île Rousse. Pour Toulon, c’est la preuve qu’il s’agit d’un bassin à réputation plus nautique que touristique. Quant à la Corse, pas étonnant, on n’y va pas avec un pêche-promenade. Voile ou moteur ? Le moteur l’emporte de la Côte Vermeille jusqu’à la Côte Bleue. De Marseille à la Rade d’Hyères, la voile l’emporte très largement. Puis c’est l’effondrement : de Cavalaire à Cannes, le moteur prend le dessus. Nice et Monaco sauvent l’honneur de la voile. La taille des bateaux ? L’étude ne présente, hélas, que trois classes : les moins de 6m, les plus de 30m et les autres. Mettre dans la même baignoire les bateaux de 6,50 qui rentrent dans des recoins de calanques et des yachts de près de cent pieds capables de boucher la plage d’Argent n’est pas très opérationnel… Organiser les mouillages ? C’est dans l’air. Les Zones de Mouillages Organisés (ZMO) ne sont pour l’instant que sept en Languedoc-Roussillon, huit en PACA et onze en Corse. La Corse du Sud est championne avec près de deux mille postes,

Mouillages: la fin des forains ? Bouches du Rhône et Var, loin derrière. En revanche, le Var est recordman absolu (cinq fois plus que la totalité des autres) des amarrages en Autorisation d’Occupation Temporaire (des corpsmorts “sauvages“ peu à peu légalisés). L’ancre sera de plus en plus bannie, ça, c’est sûr Elle n’a rien pour elle : elle abîme les fonds, elle implique de grands espaces d’évitement, elle crée des conflits entre plaisanciers, elle est parfois peu sûre. Un corps mort ou un ancrage écologique règlent ces problèmes. Bien que les contextes soient bien différents sur la côte rectiligne et les lagunes du Languedoc-Roussillon, les services de l’État sont bien décidés à ce que le développement de la plaisance ne se fasse pas au détriment de l’environnement, des paysages côtiers, des autres usagers du littoral. Selon les cas, les mouillages seront purement et simplement interdits, contrôlés ou organisés. Et, sans que cela soit dit explicitement, payants “en échange d’un service“. Un anneau solide en est un… On aura compris quand on lit que l’étude insiste sur le fait que “le mouillage n’a pas vocation à répondre à l’insuffisance structurelle de places dans les ports mais devrait s’intégrer dans une politique portuaire globale“. Notre nombre et l’irrespect de certains pour la mer auront raison de la joyeuse anarchie du mouillage forain.


Les ports :

Tapis rouge vers la ville, tapis bleu vers la mer

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

I

l est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pontons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est respectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’attente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs… Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le port se voit doté d’une ambition nouvelle :

porte d’entrée de la ville, antichambre de l’arrière-pays, ambassadeur du terroir. TU VIENS, BEAU MARIN ? Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’offrir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégorie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et services à terre s’intéresse à celuilà qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré... Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plaisancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ? Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numériquement, les touristes venus par la mer sont population négligeable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de milliers de personnes s’amusent et consomment.

PAS UN CROISIÉRISTE Sans doute la plaisance contribue-t-elle à faire vivre les producteurs de fromages du Larzac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représenteront jamais plus que le très petit

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LE PORT OUVERT SUR LA MER Et pourtant, il est vrai que le plaisancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage. Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ? On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équipés de moyens pour préparer les escales futures, croisières lointaines ou sorties d’un jour.

Pôle Nautique

Port de Plaisance

Canet-en-Roussillon

Plaisirs de la mer et pôle de compétences !

LE NAUTOURISME ? Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curiosité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral. S’il est demandé aux capitaineries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à déployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautourisme ?

© Ville de Canet-en-Roussillon

Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà navigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète, Carcassonne, à Bandol, les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de location et se jeter dans les embouteillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éleveurs de brebis ? C’est oublier que passer ses vacances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et arriver avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les vacances au moins, ces terriens changent d’apparence, de langage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, finie l’aventure. Deux stations de métro à Marseille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators.

Christophe Naigeon

Canet-en-Roussillon,

au Coeur du Pays Catalan ! À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fin, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort. Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation. Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres. N’hésitez pas à venir nous rendre visite !

France

Nice Cannes

Montpellier Sète

Toulouse

Marseille 170 milles

100 milles

Canet-en-Roussillon

Espagne

Empuriabrava

Roses

Bastia 240 milles

Corse

Girona 160 milles

Vers Barcelone

310 milles

Ajaccio

Vers Baléares Vers Sardaigne Renseignements : SCEREM (Société Canet-en-Roussillon Économie Mixte) Capitainerie • BP 210 • 66141 Canet-en-Roussillon Cedex • France ✆ +33 (0) 4 68 86 72 73 • Fax : +33 (0) 4 68 86 72 72 • contact@scerem.fr • www.scerem.fr

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Sécurité

Gérard d’Aboville

“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville) Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

L

’histoire commence en 1967 alors que la plaisance décolle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly remporte six régates internationales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense. Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était devenue l’ENA des apprentis navigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes. La voile légère avait pris son envol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière côtière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne. LES “PETITS BAIGNEURS”

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi. L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE” Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouvernement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concertation et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recommandations transmises aux ministres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justifierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu. « Nous sommes en partie un organisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, celui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renoncent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique. « La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabilise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obtenir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité. Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autorisée. Victoire du bon sens marin. LA RADIO POUR TOUS Autres dossier en cours : la généralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de communication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rêver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester. En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’embouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Funès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie naissante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plastique, va permettre la production nautique de masse. Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, infrastructures portuaires, équipements des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopulation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traversée horizontale de l’administration française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

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Le conseil du Captain Cab’

Un homme à la mer ! P

aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appropriée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la solidarité entre marins ». Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonération de la redevance et la suppression des fusées-parachute – les plus chères – des équipements obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pression pour changer la loi, de dos-

sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expérimentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés. Christophe Naigeon Fusée ou matériel électronique, des solutions pour lesquelles la VHF est une alternative ou un complément en cas de problème.

LOUF ! « Eh…. !» (Remplacez les points par votre juron préféré…) – Bis ! (Voir « Plouf, Eh… ») Mais là, c’est plus sérieux que la console de jeu de votre équipier(e) (préféré(e) ou votre portable… En principe, cela ne saurait survenir, le caboteur privilégiant la prévention. Mais avec la pratique du bain à la traîne, la turbulence naturelle de nos petits équipiers et d’autres avanies liées au hasard, l’expérience montre qu’il est facile d’être confronté à cette situation. D’abord, pas de panique : on a évité de naviguer de nuit sous spi sans harnais – le cas le plus délicat… On a un équipier qui fixe la tête hors de l’eau, le GPS a marqué la position et on a pris ses repères si on est près de la côte, la bouée a été larguée et la manœuvre de demi-tour est engagée par vent et mer maniables. Avec un peu de chance, l’auteur du trouble attend calmement le bout qu’on va lui lancer – le cas le plus facile… Mais l’affaire n’est pas toujours aussi facile que la théorie le laisse entendre… Impossible de négliger la peur et les tensions

pendant et après la récupération, les impromptus au cours de l’enchainement des manœuvres, les hésitations, incompréhensions et autres causes de retard. Or on sait combien la panique est mauvaise conseillère dans ce genre de situation. D’où l’utilité de répéter à blanc l’opération chaque début de saison et pas uniquement par calme plat, avec un cageot ou tout autre objet flottant tombé, jeté ou trouvé par hasard. Vous serez vraisemblablement surpris par la difficulté de l’exercice dans de nombreux cas. Et si c’est VOUS qui êtes dans l’eau ? Y a-t-il un équipier resté à bord capable d’affaler, de mettre le moteur en route et d’enchaîner les manœuvres? Défense de rire : un de mes pires souvenirs de navigation a bel et bien été de ne plus voir mon bateau près de moi après avoir porté secours à deux jeunes ados dont le dériveur avait fait carotte heureusement pas loin de la côte, car le comble…, j’avais enlevé mon gilet pour plonger défaire les drisses coincées. Quand je vous dis de répéter les manœuvres et de tirer le bilan des répétitions…

Balades aquatiques du littoral des Maures

Du 1er juillet au 3 septembre du lundi au vendredi

Activité accessible dès 8 ans à toute personne sachant nager

Au départ de la Plage du Débarquement à La Croix Valmer Exploration en surface de la mer et de ses trésors pour des rencontres inoubliables avec les poulpes, les girelles, les étoiles de mer...

Tarifs 12 € et 18 €

Trajet en bateau inclus !

Le Conseil est constitué de reremonter par l’une des fédéraprésentants de neuf ministères ! tions sportives agréées (voile, Mais aussi d’administrations motonautisme, sports sous-macomme les Voies Navigables de rins, ski nautique, canoë-Kayak, France, le Conservatoire du Litaviron, pêche en mer) ou les astoral ou le comité Olympique… sociations concernées par le suainsi que de la Fédération des jet représentés au CSNPSN (Les Industries Nautiques et la FéGlénans, la SNSM, le Yacht-Club dération Française des ports de de France, la Fédération des Plaisance. Si vous êtes porteur Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemenLarge…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile : taires ou législatives, faites-la www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

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© H. Lillini, M. Thomassin

Comment saisir le CSNPSN ?

Renseignements et réservation :

04 94 00 46 25

Réalisé avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’Agence de l’Eau RM&C et du Conseil général du Var.

Cavalaire-sur-Mer – La Croix Valmer – Ramatuelle – Rayol-Canadel-sur-Mer


Météo à bord :

Quels instruments sont vraiment utiles ? La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

S

oyons bien d’accord : les prévisions ne se réalisent pas toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pouvant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout caboteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement brutal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navigation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer. L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capitainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins réguliers. Mais la consultation indispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour noter ce qu’il en était hier et la tendance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante. L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF” Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gratuit : votre “nez”, votre expérience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser influencer par les on-part-on-partpas de votre équipage, les décisions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène. Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance passée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de décider de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une menace de divorce et/ou de vente forcée du bateau… Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments incontournables et/ou obligatoires des utiles ou même des futiles… INSTRUMENTS DE FRIME Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pression, de vents, d’isobares en surface et en altitude par télécopie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms satellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la navigation hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipement coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement logeables sur nos généralement petites unités. LES INCONTOURNABLES Obligatoires ou non, sont incontournables le baromètre à aiguille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute brutale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment devoir revoir le programme des jours suivants…

La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle assure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure garantie contre les surprises d’un changement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bulletins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il serait souhaitable que cette expérience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable, bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit.

Le GSM, notre téléphone portable quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le numéro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Maries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pourrez trouver demain ou après-demain. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interprétation, fruit de l’expérience. Le récepteur radio grand public : en navigation côtière, de très nombreuses stations émet-

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tent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio préféré. Plus chic et entre nécessaire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obligatoire en hauturier pour recevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de naviguer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nouvelles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de capter sur grandes ondes de nombreux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Prévoir alors une bonne antenne… LES SIMPLEMENT UTILES L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, selon qu’ils sont autonomes (mécaniques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses informations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis urgents aux navigateurs, des bulletins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navigations le plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe

une foultitude de sites météorologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’addiction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonnement au logiciel Navimail pour récupérer les données météo marines valables pour votre position et les mailles géographiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses promesses. LES ACCESSOIRES Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En météo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une prévision. Sans oublier l’indispensable Guide marine de Météo France disponible en capitainerie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émetteurs VHF et BLU et horaires d’émission. L’ENNEMI : LE CALENDRIER ! L’ennemi du marin, c’est le calendrier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discernement, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauvetages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo). Claude Roger

Face à un ciel que l’on a du mal à interpréter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

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Le transportable :

solution pour les nomades ? Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

E

ntre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place à flot dans un port de Méditerranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simplement d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une remorque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des propriétaires de semi-rigides choisissent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela. TRÈS SOPHISTIQUÉS Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cinquante est une autre affaire. Certains, comme Jean-Louis Attard, responsable des relations

extérieures du site www.pneuboat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’entrée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le proverbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux commence à s’estomper. Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs arceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs moteurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes. Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une option d’économie à l’achat. Et à l’usage ? Si l’on est un expert-comptable, on doit compter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une centaine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’entretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau. MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrêmement variable : de 5 à 8 €

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons largement à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent raisonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits bateaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones portuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire. LE JET-SKI, UNE NUISANCE ? Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anarchique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

CHER NOMADISME NAUTIQUE ! Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, paradis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en remorque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

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et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce motonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes… Du coup, les usagers plus raisonnables que sont les pneumarins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comportement (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontentement grandissant des plaisanciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représentée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interministérielle” pour chercher des solutions. Tâche difficile car, comme disent certaines mauvaises langues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, depuis un édit de François 1er, les communes littorales doivent accès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir… Christophe Naigeon

NOUVEAU SUCCÈS POUR LE SALON DU SEMI-RIGIDE DE PORT-BARCARÈS

D

u 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barcarès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.

Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéressés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bénéficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle manifestation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de bateau.

Le but du salon est de présenter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évolution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs. Le premier salon, lancé à l’initiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capitainerie pour en faire un événement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition.

LA CHARTE DE L’AUCMED Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de : - Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les gestionnaires de ports - Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer - Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour mettre à l’eau qu’en sortir - Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie - Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer - Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à cet effet - Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usagers sur remorques - Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

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Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.

Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUES Bear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific Craft Barcarès Yachting (Barcarès) : Capelli Marine Center (Barcarès) : Sacs Clinique du Bateau : Bombard, Black Fin Zar France : Zar Yachting Spirit (Canet) : BWA CG Info Service : Aqua dream, Vaillant Remora : Semi-rigide électrique Rafales (La Haye-Fouassière) : Rafale Barcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

Communiqué

actualité :


Les sémaphores veillent à nouveau sur nous La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

buissons qui veulent bien pousser dans la pente ! ». Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’appeler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargaison, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La minutieuse routine. UN INTENSE TRAFIC

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense trafic commercial et fait face à des conditions météorologiques dantesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

T

empête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jourlà. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile. Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité. Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les antennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, ditil, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ». Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un mamelon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, réplique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août. « Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le moment. À partir de force 7, ce sera interdit ». Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui arrivent ici sous-estiment la hauteur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara. Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que partout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste derrière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifacio, ils en ont 365, plaisante Stéphane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! » Au point que les équipes peuvent rester enfermées sans autorisation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du perron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! » DES POSIDONIES À 110 M ! Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt. « Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, retenue par miracle par les quelques

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le radar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les signalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Capraia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » explique le premier maître. Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec celui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui instaurera une “recommandation de route” aux navires de commerce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entreraient en ­collision.

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ELECTRICITE, CONFORT, ACCASTILLAGE...

Le Partenaire Indispensable des Shipchandlers

L a collaboration entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime. Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandestins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâtiment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bourgeois, qui contraste avec la batterie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ouverture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télégraphe Chappe d’antan. ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine nationale envoyait des livres. Maintenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’appelle le premier maître Azara. Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bastia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent. Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

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L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les sémaphores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso. Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été amené. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques marcheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

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Tortue verte © Mila Zinkova

Tortues de Méditerranée, les dinosaures de la mer A

vec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La comparaison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

L

LA TORTUE CAOUANNE : DES AMOURS EN CROISIÈRE

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tortue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles préfrontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur arbore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’arrière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repérant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbivore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au profil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcourent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles naviguent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été placés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur destination. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instrumentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à destination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

a tortue est le plus vieux reptile de la planète (200 millions d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou femelle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incubation des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le réchauffement climatique pourrait avoir raison des mâles. Deux espèces se reproduisent

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR Celle-là, si vous la voyez en Méditerranée au cours de vos navigations, c’est presque un miracle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osselets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous jetons avec les méduses et meurt d’occlusions intestinale. Bien que toutes les tortues marines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturbation de ses lieux de ponte par l’urbanisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques… Guy Brevet avec Abigaël Silva (10 ans), conseillère technique

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Communiqué Initiative Régionale

Les Casques Verts

Un Homme, une équipe Patrice FALLOT Président-Fondateur des Casques Verts 2, rue Crivelli - 83400 Hyères Tél. 04 94 01 31 40 - Fax 04 94 65 62 28

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Les îles de Port-Cros et Porquerolles représentent un outil pédagogique unique

De prestigieuses sociétés citoyennes (Rhône Poulenc, ELF Aquitaine, QUICK, Thomson, UAP, TDF, EDF, Renault RVI) seront convaincues par la générosité et la passion de Patrice Fallot et lui permettront de mettre en œuvre une vaste opération de surveillance des massifs forestiers varois, ainsi qu’en haute Corse. Des moyens terrestres, maritimes et aériens seront mis en œuvre. Au regard des résultats obtenus, l’État, les collectivités locales et régionales prendront petit-à-petit le relais des entreprises privées.

L’association Casques Verts est devenue un tremplin vers l’emploi. Les jeunes ayant obtenu leurs diplômes ont tous entamé une carrière professionnelle assurant ainsi leur avenir.

Les Casques Verts

es Casques Verts, c’est d’abord un homme : Patrice Fallot, 58 ans. Il découvre la tragédie annuelle des feux de forêt dans le Sud-Est de la France. Dirigeant une vaste opération d’entretien des massifs forestiers au Tanneron (VAR), il est encerclé l’été 1986, par un violent feu de forêt resté dans toutes les mémoires. Son tempérament le fera agir : dès 1987, il occupe le terrain avec ses Casques Verts. Il ne quittera plus jamais la forêt varoise.

L’association Casques Verts, en partenariat avec le Parc National de Port-Cros et le Conseil Général, accueille des jeunes étudiants en apprentissage se destinant au métier de la gestion de l’environnement et de la sylviculture. Ces différentes chantiers, dont les actions sont très diversifiées, permettent d’effectuer l’instruction pratique sur le terrain et s’approchent le plus possible du génie écologique.

L’Association Casques Verts, est en partenariat depuis vingt-deux ans avec le Parc National de PortCros. Elle entretient les pistes et les massifs forestiers, elle est insérée dans le dispositif de lutte et de prévention des feux de forêt. Outre l’entretien des pistes et leurs mises aux normes de sécurité, ces interventions incluent

la maintenance des bulles de cicatrisation. En effet, il y a plus de dix ans maintenant, que des milliers de piquets en châtaignier ont été plantés et reliés entre eux par des fils de fers galvanisés. Quelque peu inesthétique au départ mais combien efficace, ils empêchent ainsi le piétonnement de la jeune végétation naturelle. Aujourd’hui, plusieurs dizaines d’hectares ont retrouvé vie et permettent la stabilisation des sols et la lutte contre l’érosion. De nombreuses plantations sont venues peupler ces sites, cicatrisant ainsi l’ensemble de ces surfaces vouées à un aspect désertique et menaçant la stabilité du littoral insulaire. ACCUEIL En partenariat avec le Conseil Général du Var, l’Association Casques Verts accueille des adolescents venant de différentes communes, souvent très éloignées du littoral. Ce sont cent trente-huit jeunes Varois par an qui découvrent un site privilégié, faisant l’objet de soins spécifiques liés au caractère insulaire.

• La sensibilisation aux risques liés aux feux de forêt, • La visite du jardin botanique du Parc National, • Sensibilisation aux problèmes liés à l’érosion, • La visite au centre de secours des pompiers, • Les résultats liés aux bulles de cicatrisation, • La découverte de la végétation insulaire, • Le débroussaillage sélectif et son utilité, • L’éradication des végétaux indésirables. Ces sorties permettent de démontrer l’intérêt d’un site naturel classé "Parc National" et de découvrir les raisons d’une réglementation stricte en vigueur sur les îles de Port-Cros et Porquerolles. Pour compléter ces informations, le Parc National met à disposition de l’Association Casques Verts, l’ensemble de ses outils pédagogiques. Ils comprennent les résultats et recherches réalisés par le laboratoire botanique de l’île.

Vingt-trois séjours extra scolaire se déroulent sur deux journées et ont pour but : • L’observation des travaux forestiers en général et les aménagements réalisés par l’Association Casques Verts, • La sensibilisation de la protection de l’environnement sur l’Ile de Porquerolles,

La nature reprend ses droits

Quelques règles élémentaires • Ne pas pénétrer dans les massifs lors des plans ALARME (alerte liée aux risques météorologiques exceptionnels.) • Interdiction formelle de camper et de fumer. • Le traitement des détritus sur l’île est coûteux, en conséquence, il est conseillé de ramener les restes de son pique nique et emballages divers sur le continent. Résultat lié aux bulles de cicatrisations

• Respecter les bulles de cicatrisation.


Rando palmée, chasse sous-marine Conseils d’un pro du “snorkeling” Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résistons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, rédacteur en chef de Tribu Snorkeling :

d’éponges encroûtantes, d’algues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possibilité de visiter la plupart des réserves marines intégrales, interdites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE Même si arbalètes et tridents parsèment les allées des hypermarchés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées : Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires maritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-marine, seule une attestation d’assurance, couvrant cette pratique, peut-être exigée. La pêche sous-marine est autorisée à partir de l’âge de 16 ans. Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de signalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arbalète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bénéficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.) Faites-vous un devoir de consommer ce que vous avez capturé. Julien Collet

E

nfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beaucoup. La découverte des fonds sableux (plus vivants que l’on imagine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Méditerranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en oublie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doivent être respectées. LA RANDO PALMEE Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisation surmontée d’un drapeau “alpha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

engins motorisés et des comportements “débridés” impose cette mesure minimale. Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pratique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée permet d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos ! Dans l’eau, la déperdition de chaleur est très rapide et la contemplation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux enfants, moins armés pour l’homéothermie et plus insouciants des dangers du soleil. Les écosystèmes marins méditerranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Le masque Lorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez. La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les modèles ne répondant pas aux normes françaises. Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée). Le tuba Habituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone. Les palmes Il n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire. L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est solidaire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide. Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

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Daniel Mercier et les Guides de la Mer Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui considèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

Comment est partie l’idée des Guides de la mer ? Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’archéologie, la photographie sousmarines étaient capables de passionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occasion de le prouver. Avec Guy Poulet (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “culturels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées subaquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaquatique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine. Navigation et plongée sontelles compatibles ? Ce n’est pas facile. Entre plongeurs et plaisanciers, la cohabitation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se

contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et utilement devenir lui-même un plongeur, avec ou sans bouteilles. D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se défaire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le sondeur. Ensuite, découvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre d’eau, il y a des paysages magnifiques. Du coup, faire la découverte d’une bouteille en plastique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image. Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ? Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est possible. Moi qui suis aussi un montagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont pas dégradée. Les milliers de personnes qui plongent peuvent aussi être tolérées si on parvient à construire une véritable organisation de professionnels. Propos recueillis par C.N.

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ACCÈS

Dir. Collobrières

• Sortie rond-point de la Pascalinette

• Prendre direction Collobrières

Suivre fléchage "Moulin du Haut Jasson"

Les Valentines Domaine de Jasson

Sur la RD 88, 2e Moulin sur la droite.

D88

Coordonnées GPS

N98

Dir. Hyères

D559 LA LONDE

43° 09'35. 08" N 6° 13'38. 06" E


Cormoran et Sterne : redoutables oiseaux-pecheurs Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noirâtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

L

’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour aller chercher ses proies, l’autre vole et plonge en piqué sur les poissons qu’elle a repérés du ciel. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pataud hors de l’eau, l’autre vole comme un petit avion de chasse, l’un fait de longues siestes immobiles, l’autre semble en perpétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir.

CORMORAN : UNE TORPILLE Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’identification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gracieux cou qui dépasse… et disparaît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-minute.

Cormoran

Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés (où les scientifiques vont-ils chercher des noms pareils ?) et donc cousin des pélicans, a trois occupations principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui aurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en relevant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arrivait pas à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu au dessous de l’horizontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corpsmort. Pourquoi a-t-il toujours l’air d’être accroché sur un fil comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plumage imperméable et doit se sécher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g de poissons quotidiens par jour de ­poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs intérieurs et… dans les bassins d’élevage. Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues administratives avec quotas sont organisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chasseurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

STERNE : UN MISSILE Aïe ! Là c’est plus coton de distinguer nos sternidés des laridés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces dernières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arctique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarctique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hirondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régions Quelques signes pour distinguer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chassés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa razzia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fameux ­“Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte, c’est vif, ça plonge en piqué avec des ailes étroites orientées vers l’arrière et la queue fourchue qui dessinent un W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent couronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec englouti immédiatement au retour dans les airs.

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Une gamme de semi-rigides d’exception du 3,15 m au 10 m

Sterne © Pierre Garin

L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hiver ! Le bec, souvent coloré de

rouge, est très mince et très pointu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hivernent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, voltiges acrobatiques en prime ! Claude Roger

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LE GREBE : UN SCHNORKEL Voilà encore un oiseau plongeur familier de nos côtes dont l’observation sera l’occasion d’un jeu de bord pour nos jeunes (et les autres) ! Il ne marche pas, vole peu mais nage vite en tendant un long cou avec une tête terminée par un long bec rosé vers le ciel, comme le schnorkel d’un sous marin. Après de multiples tours sur l’eau sans apparentes raisons, Hop ! il plonge brutalement… un long moment. Pour réapparaitre où ? Entre quel bateau ? Près de quel ponton ? Suspens… souvent sans réponse car il est capable de rester sous l’eau de nombreuses minutes… Souvent en couple, c’est encore plus drôle : entre diverses figures compliquées et mouvements de cou spectaculaires, ils plongent chacun de leur côté pour ressurgir séparément avant de revenir flirter ensemble… Le grèbe huppé est exclusivement aquatique, plongeur et nageur expert, au bec pointu et sans queue visible. Ses pattes non palmées sortent très en arrière. Ses rares vols s’effectuent au ras de l’eau avec des ailes à battements rapides, une silhouette au cou long tendu, un corps allongé et les pattes trainant derrière. Vous le verrez facilement sur les plans d’eau intérieurs, les estuaires et les côtes abritées, les ports et les digues.

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Peintres officiels de la marine “De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux” D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

I

l y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des barbouilleurs du dimanche au Radeau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose. «La peinture maritime est souvent considérée comme ringarde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk ­Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportezvous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www. musee-marine.fr), vous n’y verrez rien de mièvre. PEINTRES POMPONS ? Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de campagne” ? Et pourtant, des peintres se revendiquent et se réunissent sous

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confrérie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illustrateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acuité de la vision, à la liberté d’interprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, maritime en l’occurrence » écrit le site des POM. Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine marchande et de la Marine nationale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titulaire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embarquement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoigner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa signature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François Deniau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier Decoin, Patrick Poivre d’Arvor, Michel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Queffélec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde. Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… Sans avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un “voileux” pour qui les traversées méditerranéennes sont monnaire courante. Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la ­Marine ? J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour lesquels j’avais toujours eu de l’estime et qui sont seuls habilités

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant ! Quels avantages y trouvezvous à cette officialisation ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes officielles est un grand avantage : nous restons totalement indépendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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JOSEPH VERNET

Le “POP”, peintre officiel des ports de louis xiv POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particulière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consacrée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simplement d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développement et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux destinés à représenter avec précision le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les finances, l’équipement et toutes les administrations concernées. Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les activités propres à chaque région.

N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ? Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commerciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Autrefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’emploi, les voyages… ils ont réalisé des chefs-d’œuvre.

Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique. Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “reporters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ? Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des caboteurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Hambourg. J’ai ensuite monté une affaire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis autodidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

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Les cargos romains, leurs cargaisons, leurs passagers Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

Oneraria © Navistory

M

are Nostrum est imprévisible et dangereuse. Comme les flottes de guerre, les navires marchands ne naviguaient que de mi-mars à miseptembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capitaine en capitaine. Le calcul astronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’impérieuse nécessité d’approvisionner l’Empire et les colonies. Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le

long des côtes avec des caboteurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nouveaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la découverte de l’étoile polaire par les Phéniciens. L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Espagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voiliers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

Corbita © Navistory

BON PORT, BONNE CARÈNE Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient souvent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les bateaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers. Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner rapidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – citernes de terre cuite – et d’amphores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons séchés et le garum – sauce à base

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vaisselle fine, tissus, objets et métaux précieux. ONENARIA, CORBITA, PONTO L’Onenaria fut longtemps le cargo standard dont s’inspira la Corbita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14 m de large, elle portait 40.000 amphores et souvent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navigant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigantesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route. Ces bateaux marchands transportaient vraiment de tout : il y

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs. Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravitaillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique. Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

ponto © Navistory

avait d’impressionnants porteobélisques, comme celui de Caligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de partout et allaient partout. Emma Chazelles

Mouillages grecs, ancres romaines Les Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite). Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

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Les passagers avaient la vie dure Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pouvaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

T

out est bon pour que les armateurs et les banquiers rentrent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hippopotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants… Il y a aussi des passagers. Magistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1. Érudits et riches héritiers désœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curiosité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vaisselle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capitaine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES ! Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchandises, il faut supporter la ­soutine : c’est là, en fond de cale, que croupissent les eaux noires car on répugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et excréments. Il est également interdit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

est mauvais le cauchemar commence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison. Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-dessus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passager lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau. Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chanter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin… C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en petite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, transmise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toisons qui s’humectent en absorbant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’intérieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’argile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse… Emma Chazelles 1 «Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’Antiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).


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Pour les capitaines… Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Descossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 € Un air de Sète propose un hommage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photographies. Il vous dévoile les coins et recoins de cet incontournable port méditerranéen. Les romans des îles : L’Ile mystérieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché) De Jules Verne Editeur : Omnibus Prix : 26 € Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt inquiétantes, délirantes, initiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de survivre contre vents et marées. Belem : Le Temps des Naufrageurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 € Le récit du dernier voyage du célèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier 1897 après 46 jours d’une traversée difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples rebondissements, avec pour toile de fond le quotidien rude des matelots de la voile. Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phébus Libretto Prix : 10 € Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

se déchirer, pour aboutir à la survivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficultés rencontrées mais aussi des caractères des naufragés Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 € En 1969, Peter March, un marin anglais, inventeur de systèmes électroniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’excellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tricher, en faisant escale. Prix Amerigo Vespucci 2009. Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Marine Prix : 20 € Lyonnaise d’ascendance ardéchoise, l’auteure se retrouve sur l’Echappée Belle avec son breton de mari et leurs enfants pour une croisière transatlantique. Son récit plein d’humour commence évidemment par la construction du voilier... La Petite Bibliothèque Maritime idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 € Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps navigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps perdu de Proust (Delcourt). Les cinq premiers albums ont rencontré un franc succès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les différents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pavillon, la psychologie du bord, la nourriture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêche de Serge Deschamps Editeur : Éditions des Falaises Prix : 18 € Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour rallier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

…et les moussaillons La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 € Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Andemark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précepteur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencontrer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pirate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passionnés d’aventure et de grand large. Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction) Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 € En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les passagers d’un navire en détresse. Parallèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan. Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD) de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur) Editeur : Seuil Jeunesse (22 octobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 € Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

endroit où se poser. Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter ! Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 € Cette mini-encyclopédie présente plus de 150 photos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de découvrir la richesse des océans, à travers des textes simples et des photos spectaculaires, amusantes et étonnantes. Odyssée, Tome 1 : La Malédiction des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 € Il y a longtemps, bien trop longtemps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre. Pénélope et Télémaque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini. Ainsi en ont décidé les Dieux... Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte parmi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse. Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’accomplir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

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