Magazine kountrass numéro 201

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NUMERO 201

ACTUALITÉ

SOUS TRUMP…

POLITIQUE

LE CHANT DU CYGNE DE LA GAUCHE

Mensuel France 6,90 € - Israël 30 ₪

LE GRAND DOSSIER :

SPLENDEUR & CHUTE du JUDAÏSME SYRIEN


Le Vaad harabanim vous offre l'occasion unique de gagner un voyage en Erets pour rencontrer les Grands de la génération en personne et recevoir leur Beraha

L'allumage des bougies de Hanouka par nos Guedolé hador

Notre Maitre le Gaon Rav H. Kaniewsky Chlita

Notre Maitre le Gaon Rav A. Y. L. Steinman Chlita

Appel gratuit de France :

Notre Maitre le Gaon Rav C. Cohen Chlita

Notre Maitre le Gaon Rav Y. Hillel Chlita

Notre Maitre le Gaon Rabbi David Abouhatseira Chlita

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Décembre 2016 ● Kisslev 5776

Sommaire Editorial Courrier

12 Actualite La vérité en danger

38 VIE JUIVE Les terres volées

50 Grand Dossier La Syrie

106 Famille Respect d'autrui

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: squ’à l’arrivée Du départ ju là pour vous ! es nous somm


Le crépuscule...

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av Wolbe zatsal faisait remarquer, d'après le Ramban (Beréchith 1,5), que le passage d'un jour à l'autre de la Création n'était pas abrupt, mais se faisait dans la nuance : le crépuscule, le soir, la nuit. Il en sera de même, ajoutait-il, pour le passage du monde tel qu'il existe actuellement, aux temps futurs. Cela se passera dans la dégradation non point brutale, mais lente, point par point, d'une forme d'équilibre à autre chose, une fin des civilisations et de la morale, une vraie descente en enfer. Avant l'arrivée du grand Jour. N'est-ce pas ce que nous vivons actuellement ?

Analysons la conduite des Bené Yichma'ël : partout dans le monde, les Musulmans sont en train d'appliquer la règle ancestrale héritée de Yichma'ël, celle de lancer la main dans tout – tout en risquant d'être attaqué en contrepartie par les autres peuples ; la violence aveugle est leur règle de vie, apportant dans le monde entier attentats et meurtres, crimes et massacres. Le pire, c'est que ces nations arabes sont capables de tuer leurs propres frères, sans raison aucune (juste pour un tantinet de vengeance), assassinant hommes, femmes et enfants, comme c'est actuellement le cas en Syrie, à Alep. Diverses personnalités juives ont d'ailleurs protesté contre cette “Shoah” pratiquée à nos portes, conduite contre laquelle, nous, le peuple juif, sommes tenus de nous élever. Les arabes sont en train de prendre la revanche de leur échec à Poitiers (732), et de reconquérir non seulement la France, mais aussi le monde occidental tout entier. Mais il n'y a pas qu'eux qui mettent à mal la culture occidentale, avec son humanisme et son respect d'autrui que nous apprécions tant : l'Occident luimême est en train de se suicider ! Les teneurs de la Gauche, dans le monde entier, visent à ouvrir leurs frontières et à accepter tous les migrants d'Afrique et du Moyen Orient, attirant à eux le vol et les meurtres, les violences et la fin de la loi, les quartiers fermés devant la police et les attentats. Les grandes valeurs occidentales en ressortent maltraitées, et il ne fait aucun doute que rapidement, il n'en restera plus rien. On peut, du reste, dire la même chose en Terre sainte, quand les groupes politiques situés dans cette même sphère, les membres de la cour suprême et la plupart des médias locaux, visent à réduire au maximum la pratique de la Tora dans le pays, à entraver la conduite des militaires envers les Palestiniens, à empêcher l'installation d'agglomérations juives dans les territoires “occupés” (comme disait rav Eliachiv zatsal : “Mais si vous vous retirez, nous vivrons à Méa Chéarim avec les mêmes menaces qu'à Sdéroth”), et à lutter contre celui qui, malgré ses autres défauts, sait tout de même tenir tête aux Palestiniens et à leurs fourberies (nous parlons du Premier Ministre Netaniahou, bien entendu). En parallèle, nous sommes tout de même amenés à constater que, de part et d'autre, le monde tente de se reprendre. C'est sans aucun doute ce qui s'est passé aux Etats Unis avec l'élection de Trump, qui a bien conscience des terribles incidences de la décadence qui est en train de se produire sous nos yeux. En France et ailleurs, les peuples voient avec terreur leur culture bafouée et leurs valeurs détruites, et divers hommes politiques [pas toujours positifs pour nous] semblent devoir arriver au pouvoir. En Erets Israël enfin, Netaniahou parvient à se maintenir contre vents et marées malgré les attaques quotidiennes qu'il subit de la part des médias (une enquête “explosive” par jour, au moins). Notre période est marquée par une lutte constante et il est difficile de ne pas s'en rendre compte : celle opposant le blanc et le noir, la “culture” et la sauvagerie, le respect et le bafouage des libertés. Une lutte de dernière minute, avant la tombée du crépuscule ? A 'Hanoucca, justement, la lumière des bougies doit nous remplir d'espoir : l'Eternel est avec nous ! ●

Rav H. Kahn

DIRECTEUR : Rav Kahn (ravKahn@kountrass.com) JOURNALISTES : Rav Lionel Cohn, rav D. Eliézer, rav M. Kottek, rav E. Lemmel, Ya'aqov Manela, Karen Ohayon ComitÉ de lecture : Rav Ye'hiel Bamberger, rav Yehochou'a Hemmendinger, Jacques Salavize CORRECTIONS : Mme H. Gamrasni Secrétariat : Mme V. Guedj (abo@Kountrass.com) ABONNEMENTS : Elie Chétrit - moché Chemla PUBLICITÉ : Mme Guedj GRAPHISTE/ MAQUETTISTE : Mme E. Ehrlich (elynor.ehrlich@gmail.com) Photos : Flash 90 © «KOUNTRASS» ISSN 0334 8857 Mail : kountrassnews@gmail.com Site : http://www.kountrass.com Tél. 972.2.53.70.586 - Fax : 972.153.2.53.72.707

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Israël : 2, re'hov Méa Ché'arim B. P. 5553 - 91054 Jérusalem France : B. P. 30.139 94004 CRETEIL CEDEX La rédaction de Kountrass décline toute responsabilité en ce qui concerne le contenu des annonces publicitaires ainsi que la cacherouth des produits alimentaires ou des restaurants. Elle se réserve le droit de raccourcir, modifier ou corriger — pour raisons de style, de contingences techniques ou halakhiques — les articles ou les lettres qui lui sont adressés. La direction n'accorde d'exclusivité à aucun annonceur. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les articles et les maquettes publicitaires sont la propriété exclusive du journal et ne peuvent être reproduits sans accord écrit de la rédaction. Ce magazine contient des enseignements de Tora. Nous vous serions donc obligés de le déposer dans une Gueniza et de ne pas l'introduire dans des endroits incompatibles avec le respect qui lui est dû.


Kountras @netvision.net.il

KOUNTRASS

Le personnel de Kountrass réagit : Oui, oui... 200 ! Les coulisses de Kountrass vous dressent un bilan que rav Kahn ne veut pas publier, mais il ne peut nous refuser cette place, car nous sommes dans la rubrique courrier des lecteurs ! Alors juste quelques lignes pour vous décrire l'investissement de rav Kahn depuis 30 ans : un planning de 7 h à 22 h si ce n'est 24, 6j 1\2 sur 7 (motsaé Chabbath compris) consacré aux recherches, aux RDV non-stop, aux conversations téléphoniques d'un pays à l'autre, sans parler des initiatives que personne n'ose prendre quand on le doit ! Et le tout est vérifié et contrôlé avec un tampon "Badatz liméhadrin", preuve à l'appui des dossiers inédits. Novembre-décembre 2016 : oh pardon 1986, rav Kahn publie le numéro 1 du mag et ouvre une Yechiva en parallèle. Plus tard, il démarre un journal gratuit, lance un CD tout Kountrass, édite des livres puis une encyclopédie de poche actuellement en parution, et aujourd'hui un site internet avec BAROUKH HACHEM un nombre d'abonnés exemplaire aux 4 coins du monde. Juste pour infos, certains de nos abonnés ont fait Techouva, se sont mariés entre eux, font l'alya…, bref on va de l'avant avec KOUNTRASS ! Merci Mme Kahn pour votre énorme contribution, merci à vous annonceurs et abonnés qui soutenez sans cesse cette revue de prestige et ces messages de TORA que nous diffusons régulièrement. Et à vous, rav Kahn, KOL HAKAVOD pour cet immense travail, et comme vous l'avez dit, RDV au numéro 300 !

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Kountrass MAG ● 201

Problèmes d'exhumation en France Il y a un an nous avons entrepris de faire l'exhumation des parents de mon mari ainsi que de ma maman. Le jour de l'exhumation – qui s'est déroulée sans difficulté pour mes beaux-parents –, l'entreprise découvrit que la tombe de ma maman était inondée par une nappe phréatique du fait de l'accumulation des eaux de pluies. Impossible de procéder à l'exhumation ! Nous avons donc attendu l'été mais là encore, nous a-t-on dit, à moins d'un miracle, les rabbanim chargés de l'exhumation ne pouvaient en garantir le succès car tout le carré posait problème. Après avoir reçu la bénédiction des rabbanim et fait des tefiloth aux kivré Tsadikim, le miracle se produisit et une dernière tentative permit d'exhumer le corps, et de le rapatrier en Erets Israël. Les employés du cimetière ainsi que les rabbanim nous ont témoigné que c'était la première fois qu'ils assistaient à un tel reversement de situation ! Nous tenons à remercier le rav Kahn ainsi que Madame Guedj qui nous ont apporté une aide précieuse dans cette entreprise. Sans leurs informations et leur soutien, ce projet n'aurait pas pu se réaliser ! EM

Datation du 1er Temple A propos de votre article sur la différence de datation quant à la date de la destruction du Premier Temple, vous ne faites pas mention du livre “The Challenge of Jewish History“ de Alexander Hool, de Bené Brak, paru aux éditions Feldheim, qui démontre avec précision et documents où est l'erreur des historiens qui ne font pas partie de notre peuple. Il résout de façon irréfutable ce problème.

Rav Efraïm Klapisch Nous tâcherons de corriger cela dans notre prochain numéro, si D' veut.


Kountrass : 30 années de parution N° 1 : La Chemita – l'année sabbatique. La controverse sur la vente. N° 2 :L'aventure de Changhaï. Les transplantions cardiaques. N° 3 : A la recherche du 'Hilazon perdu. Poids et mesures selon la Tora. N° 4 : Un envoyé de Jérusalem à Louis XVI : le 'Hida. Enquête sur les dix Tribus perdues. N° 5 : Que sont devenus les trésors du Temple ? Les fouilles du Kotel. N° 6 : Des messages codés dans la Tora. Un Tsaddik a disparu : le "Steipeler". N° 7 : Le rav C. Z. Klein de Colmar, une personnalité hors du commun. N° 8 : La Prophétie. Jérusalem, à qui ? N° 9 : Napoléon et les Juifs. 'Amaleq ou la liberté dans les chaînes. N° 10 : La conversion. Les lois noa'hides. N° 11 : Rabbi Yossef Karo et le Choul'han 'Aroukh. N° 12 : Création et évolution. N° 13 : Histoire d'actualité : Bené Braq. Israël et Yichma'ël : le conflit d'après les sources juives. N° 14 : La Halakha aujourd'hui. N° 15 : Les Khazars. Schwester Selma : une infirmière au grand coeur. N° 16 : La Révolution française. N° 17 : La Choa. N° 18 : La Shoah (suite). Le calendrier juif. N° 19 : Le renouveau de la Tora en France (1933/1950). Pensée juive et recherche psychanalytique. N° 20 : Sweet Galouth... Qu'il est doux l'exil. Les Juifs d'Ethiopie. N° 21 : L'humain au féminin. N° 22 : Sefarades et Achkenazes. N° 23 : Judaïsme et psychiatrie. Une littérat ure juive pour nos enfants. N° 24 : La Che'hita. La révolution de la Techouva. N° 25 : Hommage au Grand rabbin 'Hayim Ya'akov Rottenberg z. ts. l. Debdou, ville des Kohanim. Le procès du Kotel. N° 26 : Dossier complet : "Le Messie". Les massacres et persécutions de 1391. Autour du Golfe. N° 27 : Le Ribbith. N° 28 : Le décret des Cantonistes. L'énigme du Golem du Maharal de Prague. N° 29 : Une révision de la chronologie du second Temple: la discorde entre historiens et sources juives enfin résolue ? Après l'Opération Chelomo. N° 30 : 'Hessed et Tsedaqa. Interview du rav d'un centre hospitalier. N° 31 : La cantilation biblique. Le devenir des cimetières juifs dans le monde. Yosselé Rosenblatt. N° 32 : Numéro spécial sur l'Expulsion des Juifs d'Espagne N° 33 : Dossier : Tora et Science. La bénédiction des Kohanim. N° 34 : Le Judaïsme tunisien. Enquête sur les étranges pierres du Mont Sinaï. N° 35 : La traversée de la Mer Rouge et le mystère de la Grande Pyramide. N° 36 : Flavius Josèphe, qui êtes-vous ? L'Encyclopédie talmudique. L'Espoir de la Techouva. N° 37 : Le Jour dans la Tora. Le concept du temps dans la pensée juive. Le Chabbath du dimanche. N° 38 : La communauté juive de Tanger. Une biographie de rav Y. Elkaïm z. ts. l. L'infrastructure mathématique secrète de la Tora. N° 39 : Le message des autistes. La guerre des tombes à Jérusalem N° 40 : Hommage à rav Chajkin z. ts. l. Une grande enquête sur le judaïsme moscovite. La Tora et la pédagogie moderne. N° 41 : Pourquoi la me'hitsa dans les synagogues ? L'esprit de la Tora chez nos Maîtres. Le rav Rafaël Eisenberg. N° 42 : Les préparatifs de la Chemita 5754. Dossier : La Qabbala (I). N° 43 : Le rav Lubetski. La Qabbala (II). N° 44 : La difficile année sabbatique d'Ekron. N° 45 : L'historique de la Qabbala. N° 46 : Il y a 750 ans : le « brûlement » du Talmud. N° 47 : Le Cha'atnez. N° 48 : A la recherche des Tribus perdues. N° 49 : L'Affaire Dreyfus. Rabbi Aharon Westheim z. ts. l. N° 50 : Le Miqwé. N° 51 : Le Beth Din dans la Cité. N° 52 : Tora et Sida. N° 53 : En souvenir de rav Moché Soloveitchiq z.ts.l. Le rabbin Samy Klein. La Yechiva de Telzhe. Internet et Tora. N° 54 : Tsedaqa et Ma'asser. Raison d'Etat.La Vie et la Mort. Voir Entebbé et renaître. Les péripéties de la "Couronne d'Aram Tsova". N° 55 : Le Juste frappé par le sort. N° 56 : Le 'Hatham Sofer contre la Réforme. N° 57 : L'habit dans la Tora. N° 58 : Tora et Musique. N° 59 : La Yechiva (I). N° 60 : La Yechiva (II) (période des Gueonim). N° 61 : Les Croisades. N° 62 : Les Richonim (la Yechiva III). N° 63 : Les Yechivoth sous la Renaissance (la Yechiva IV). N° 64 : Le Gaon de Vilna (200 après sa disparition).


Suite... N° 65 : La Yechiva de Volozhyne : le tournant (la Yechiva V). N° 66 : Codes dans la Tora : la vérité. N° 67 : La Guerre de Gog et Magog (la Yechiva VI). N° 68 : 50 ans d'Etat : vers la Techouva ? (la Yechiva – conclusions). N° 69 : Les sectes. N° 70 : Le divorce dans la Tora N° 71 : Terre de Pèlerinage. N° 72 : Le Judaïsme allemand d'aujourd'hui. Interview du rav Ravitz. Kountrass : index. N° 73 : La Cacherouth - nouveaux horizons N° 74 : 50 ans au service du Judaïsme francophone : Ozar haTorah. N° 75 : Les autistes parlent ! N° 76 : Le Judaïsme d'Algérie (I). L'archéologie moderne et la Tora. N° 77 : Le Magen David. L'Agoudath Israël. N° 78 : Les Juifs d'Algérie (II). N° 79 : En souvenir du rav Philippe Kohn z. ts. l. N° 80 : Le Chabbath N° 81 : La Chemita N° 82 : Le rav Hirsch zatsal. N° 83 : La vache folle. Rav M. Miller zatsal. N° 84 : L'image dans la Tora. N° 85 : Yichmaël et Israël. N° 86 : La fin des Empires ? N° 87 : Rav Schakh zatsal. N° 88 : En souvenir de rav Guershon Cahen. N° 89 : "Tu es avec moi ". N° 90 : L'antisémitisme vu par la Tora. N° 91 : La vie après la mort. N° 92 : La Tora a raison ! N° 93 : La pureté et l'impureté. Un an après la disparition de rav Schakh zatsal. N° 94 : 'Habad sous le régime soviétique. N° 95 : Les premiers pas de 'Habad en France. N° 96 : 'Habad en France. N° 97 : La Tseniouth. Les méfaits de la Haskala. Dr. Merzbach, un pionnier dans la France d'après guerre. N° 98 : Le Qidouch Hachem. La sanctification du Nom divin. La dimension spirituelle d'Erets Israël. N° 99 : En souvenir de Benny Lévy zal. La Techouva en Israël en l'an 2003. Les Midoth. N° 100 : Le 100e numéro de Kountrass. Le généralissime Franco. Face à D'. N° 101 : Tora et médecine. 50 ans après la disparition de rav Dessler zatsal. Les Juifs et la diaspora à la fin de la Galouth N° 102 : Tora et maladies mentales. L'adoption. Musique juive actuelle. N° 103 : La Tefila. Le rav Guedalia Nadel zatsal. N° 104 : Les pas du Machia'h, par le rav El'hanan Wasserman zatsal. Biographie du rav Horowitz zatsal. Le dauphin et la sirène N° 105 : Les Tefilines. Bat Ya'ana : autruche ou hibou ? N° 106 : Le Mazal - l'astrologie vue par la Tora. L'exil d'Edom. N° 107 : En souvenir du rav Chalom Messas. N° 108 : 900 ans du décès de Rachi. N° 109 : Les Seli'hoth. Rav R. Naouri zal. N° 110 : Les Guilgoulim. N° 111 : Tora et progrès N° 112 : En souvenir du rav Kadouri zatsal. N° 113 : A propos de Chavou'oth. N° 114 : Le Temple et les sacrifices. N° 115 : L'histoire des Juifs au Maroc. N° 116 : A propos de 'Hannoucca. N° 117 : Les bannissements des Juifs de France. N° 118 : Les derniers jours. N° 119 : Difficile Cacherouth. N° 120 : Le dernier siècle avant la destruction du Second Temple. N° 121 : Chez les Rothschild... N° 122 : Le Talith N° 123 : Le Diqdouq N° 124 : Les débuts de la 'Hassidouth N° 125 : Tora et écologie N° 126 : Le retour à Tsion N° 127 : Le retour à la Tora depuis les années 70 (Le retour à Tsion 2) N° 128 : Le judaïsme alsacien N° 129 : "As-tu vu le Saint, béni soit-Il, en ces lieux,à tes côtés ?" N° 130 : La Mila N° 131 : La Guerre des Juifs N° 132 : L'écriture des Textes saints N° 133 : La Bonté : dimension fondamentale du judaïsme N° 134 : La Bible retrouvée dans l'histoire ? N° 135 : Roch 'Hodech


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o N° 136 : La résurrection des morts l'arbrmme, Yeladim e des Société N° 137 : D'une période à l'autre ch a m Enquête ps... Actualité N° 138 : Le 'Erev rav Histoi N° 139 : Rav Mordekhaï Pargamanski zatsal re N° 140 : 200 ans de la naissance de rav Israël Salanter zatsal Ho au ra mmage v Sand ler N° 141 : La royauté en Israël Notre enqu N° 142 : Le respect des parents ête N° 143 : Le ‘ain hara’ RASS Comm unau té KOUNT N° 144 : La vieillesse : bénédiction ou malédiction ? e: Enquêt unes N° 145 : Qui sera le bâtisseur du 3e temple ? Ces je t... rden pe qui se N° 146 : Le retour vers soi... N° 147 : Monter à Jérusalem N° 148 : La confiance dans les Sages N° 149 : Les Juifs en Libye N° 150 : L'autre... N° 151 : La femme et son respect hara’ ? au ‘Ain croire N° 152 : Et maintenant au travail ! Faut-il N° 153 : L’Homme, l'arbre des champs... N° 154 : La résistance spirituelle juive en France durant la Shoah N° 155 : Qui a raison ? N° 156 : Business et Tora N° 157 : Une vie de Tora. En souvenir de rav Eliachiv zatsal N° 158 : Mariage la fondation de la famille juive N° 159 : Tu n’auras pas d’autre D’ devant Ma face K O U N T RASS N° 160 : Rav David Sinzheim (1747-1812). Le guide spirituel des Juifs UNTRASS KO N° 161 : L´Euthanasie. Qen dit la Tora ? Le res N° 162 : Les Juifs du Comtat. Une communauté sefarade qui a résisté aux papes pect N° 163 : Le Midrach dÛ aux a n im a N° 164 : Le respect dû aux animaux a VIE l ux s E r p a N° 165 : La vie après la vie N° 166 : L´Education des jeunes filles. La révolution de Sarah Shnirer N° 167 : Eliahou Hanavi N° 168 : Comment fêter Roch Hachana ? N° 169 : Mentir ? Presque jamais N° 170 : En souvenir de rav Ovadia Yossef zatsal N° 171 : L'implantation de la Tora en France au XIème s. N° 172 : Aller chez le médecin ? Jusqu´où et comment se soigner d´après la Tora. N° 173 : Qui est 'Amaleq ? N° 174 : Les rêves, c´est sérieux ! N° 175 : La sinath 'hinam N° 176 : Les Subbotniks N° 177 : Le Guett dans la Tora N° 178 : ´Hazal N° 179 : Souccoth et la Joie SOCIÉ N° 180 : Du bon usage des Chidoukhim LA T TÉ E MOD CHNOLO ERNE GIE N° 181 : Le goral DU T & LA FIN EMPS PENSÉE N° 182 : La Tora au Maroc JUIVE N° 183 : La mitsva d'habiter en Erets Israël ALIA N° 184 : La Kipa N° 185 : L'étude de la Tora Le Gr N° 186 : Israël parmi les Nations Élect and Dossier: ricité N° 187 : Les Sages de Provence Hala & N° 188 : Yom Kippour kha N° 189 : Nos juges N° 190 : Bientôt, à Jérusalem N° 191 : L'heure de l'épreuve N° 192 : La tribu des Kohanim Le Grand Do ssier: L'Histoire estN° 193 : La joie dans la Tora elle devenu e folle ? N° 194 : La Jérusalem d'en-haut (1830-1939) N° 195 : La fête de Pessa'h N° 196 : Les Juifs du Yémen N° 197 : Electricité & Halakha N° 198 : Rav Rubinstein "Le rav de Paris" N° 199 : La Soucca N° 200 : En Souvenir du Grand-rabbin Sitruk zatsal. Le conflit entre l'Histoire et la chronologie selon la Tora.

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Ouvrons les yeux

La vérité en danger Par rav Lionel Cohn

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eux événements politiques récents ont surpris fortement les observateurs, qui ne s'attendaient certes pas aux résultats obtenus : les élections aux Etats Unis ont conduit à la Présidence un personnage, non seulement décrié par l'ensemble des médias, mais également connu pour ses excès. De plus, les sondages avaient pratiquement tous annoncé la victoire de son adversaire. De même, les primaires de la Droite en France ont également créé une surprise : alors que les sondages [encore une fois], et les médias [de nouveau !] annonçaient un duel entre deux favoris, c'est un troisième candidat qui a, de façon totalement inattendue, emporté l'élection. Il ne saurait être question, ici, d'exprimer un avis sur des sujets politiques, ce n'est nullement le but de cette chronique, mais ce qui suscite notre réflexion, c'est le fossé entre les pronostics annoncés d'une part, et les résultats d'autre part. Il est certes évident que ni les sondages, ni les médias ne sauraient représenter une vérité absolue, mais ils reflètent généralement – et souvent même encouragent – l'orientation des électeurs. Il est par ailleurs certain que c'est la Providence qui dirige l'Histoire, mais, à notre perspective

humaine, il importe de “lire”, de tenter de comprendre les ressorts de l'activité, et c'est à ce niveau qu'il nous incombe de réfléchir. En effet, bien souvent, on se sent soumis à des pressions qui exercent une influence – consciente ou même inconsciente – sur nos choix. Au-delà même des problèmes politiques, il existe à notre époque une véritable dictature qui ne saurait s'avouer, surtout dans les démocraties. Il s'agit de l'influence des divers moyens de communication, et ce sont les ressorts de cette influence qu'il convient d'analyser, afin de sauvegarder notre liberté. Tout le monde connait l'histoire des moutons de Panurge qui se jettent dans la mer les uns après les autres. Ce phénomène mérite d'être approfondi, parce qu'il interroge notre époque, et bien souvent limite notre perspective et dirige notre réflexion. On connait la phrase du philosophe : “Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà”. Il n'est pas question, à la lumière de la Tora, de relativiser notre foi en un Créateur, mais il importe de savoir que toute vérité qui n'est pas reliée à la Transcendance ne peut être que partielle, ou même partiale. A ce stade se situe, à notre époque, l'influence grandissante, et presque étouffante, des son-

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dages. Dans certains pays, la publication des sondages est même interdite quelques jours avant les élections, car il apparait que ceux qui hésitent sont orientés dans leurs choix par la publication des intentions de vote ! Il est évident que les statistiques qui sont le support “scientifique” des sondages ne sont qu'une science approximative, qui, dans la majorité des cas, est justifiée par les résultats, mais, on vient de le voir, peut aussi conduire à des erreurs très graves. Alors, a-t-on le droit de leur donner une place dans notre société ? Quel est l'intérêt objectif de ces enquêtes, destinées à connaitre les opinions, les goûts, les besoins du public ? Parallèlement, estil souhaitable de laisser le magistère de la vérité entre les mains de ceux qui manipulent le peuple ? Bien qu'il s'agisse d'une faiblesse, il importe de prévenir et d'empêcher cette influence négative. Dans la perspective de la Tora, ici le bât blesse, car ce qui est dangereux, c'est une illusion sur la vérité, l'impression d'être presque prophète : de même que l'on pense pourvoir prévoir les conditions météorologiques, l'on affirme avec assurance quelles

seront les conséquences du choix ! Or la recherche de la vérité par hypothèse ne peut être absolument objective, puisque l'homme se trouve dans un monde matériel qui ne saurait être absolu. Il convient ici de citer le Maharal, selon lequel la vérité est un but vers lequel l'homme doit constamment tendre (Nethivoth 'Olam). Ainsi la vérité absolue est la voie vers la Rédemption, ce qui nous interdit, absolument, d'y parvenir maintenant. Toute la vie de l'homme, de l'humanité en général, doit mener à une construction de la vérité, car tel est le but final. « La vérité germe de la terre, tandis que la justice provient du ciel» (Tehilim/ Psaumes 85,12). Le Marahal explique ce verset en disant que l'homme doit constamment être à la source de la germination de la vérité, alors que la justice absolue a sa source dans le ciel, c'est-à-dire est liée à la Transcendance. La créature doit construire, édifier le monde, tenter de parvenir à la vérité, et alors elle atteindra la justice absolue. Peut-être y a-t-il dans cette lecture du Maharal une réponse aux questions posées

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précédemment ? Les statistiques, les sondages, sont a priori un moyen de découvrir ce que « sera » la vérité, et il n'est pas défendu d'essayer de comprendre l'intention des sondeurs. Leur but est théoriquement de comprendre le goût (quand on sonde, par exemple, l'intérêt du public pour un produit), les aspirations ou les orientations du peuple (cela s'adresse aux problèmes sociaux ou politiques, par exemple). Or cela aide en réalité, à connaitre ou à faire connaitre de nouveaux produits. C'est également le but de la publicité, mais comme toujours, il faut savoir “garder proportion”. L'intervention des réseaux sociaux, comme l'influence des sondages, risquent de détourner les hommes de leur rôle actif, et d'en faire des moutons, comme on l'a remarqué plus haut. Il est d'ailleurs intéressant de noter le caractère grégaire des moutons déjà évoqué dans la Guemara (Baba Kama 52a), car il s'agit d'une

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tendance naturelle à suivre le troupeau. Cependant c'est précisément à ce niveau qu'existe un danger pour la vérité, pour la liberté du choix. De plus, aujourd'hui, la globalisation ne fait qu'amplifier ce phénomène. Le Juif fidèle à la tradition sait bien que, pour parvenir à la vérité, ce n'est pas dans les sondages qu'il trouvera sa voie. Les derniers événements, évoqués plus haut, ont confirmé que le sondage (‫ סקר‬en hébreu) n'est souvent que mensonge (‫)שקר‬. Quelque base scientifique qu'elles puissent revendiquer, les statistiques n'offrent pas toujours des résultats fiables, car la vérité qu'elles prétendent révéler ne peut être que relative. Le croyant, pour sa part, doit contribuer à l'apparition progressive, à la germination de la Vérité absolue, sans fioriture, sans sondage, car c'est ainsi que se construit, sur terre, le Royaume de D'. ●

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Donner nuit gravement au malheur 201 ● Décembre 2016 │

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Décryptage

Par rav David Braverman

Le volant factice

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n darchan (orateur invité à se présenter devant les communautés pour leur parler de Tora et de morale) raconte l'anecdote suivante : « Quand je suis arrivé aux Etats Unis, un chauffeur m'attendait à l'aéroport pour me conduire à mon adresse. Comme je pénétrais dans la voiture côté passager, je vis un second volant qui y était installé, face à moi. Surpris, j'interrogeai le conducteur : "J'ai un fils hyperactif, répondit-il, et lorsqu'il est assis à côté de moi en voiture, je ne parviens pas à conduire tranquillement: il me dérange sans cesse avec ses sauts et ses humeurs. C'est pourquoi j'ai demandé au garage avec lequel je travaille de m'installer un volant semblable au mien face au siège

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du passager. 'C'est ton volant' ai-je annoncé à mon rejeton, et 'celui-là est le mien'. De la sorte, quand je me mets en route, mon fils s'installe à mes côtés et, avec un grand sourire, tourne son volant le plus sérieusement du monde… Il est persuadé que nous dirigeons ensemble la voiture. Dès lors, je peux conduire sereinement, puisque nous sommes tous les deux occupés à rouler avec les précautions qui s'imposent… " Pour poursuivre la lecture de cet article, procurez-vous dès à présent

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analyse politique

Le chant du cygne de la Gauche Par le rav 'Hayim Walder

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av Walder est publiciste au Yated Nééman. Il exprime ici ses sentiments face à la façon dont le monde est actuellement dirigé – par un groupe de journalistes et d'hommes politiques aux idées très définies et très fermées, menant le monde dans une sorte de dictature inquiétante. L'élection de Trump semble marquer une première : la réaction d'une majorité d'Américains qui repoussent dorénavant cette conception des choses. Nous ne nous prononçons pas quant à la pertinence de ce qu'écrit, ou décrit, ici le rav Walder, face à ses positions

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fort critiques et violemment polémiques. Nous ne faisons pas plus que de présenter sa thèse devant nos lecteurs, en rappelant tout de même que son article a paru dans les colonnes du Yated Nééman, le quotidien orthodoxe du monde des Yechivoth. « …La Gauche mondiale est une sorte de cancer qui se déploie avec rapidité, fourberie et intelligence. Elle rend le monde malade, et le met réellement en danger. Ce cancer n'a pas encore d'antidote, malheureusement (contrairement à ceux qui attaquent localement, contre lesquels il est souvent possible d'agir).


La seule formule que la médecine ait trouvée contre le cancer est la chimiothérapie. Autrement dit, l'emploi de poison, qui met l'homme en danger, autant les personnes en bonne santé, que les malades qui en souffrent. Mais au moins, la chimiothérapie a l'avantage de lutter contre une maladie aussi dangereuse et maligne. Ainsi, seul un poison particulièrement virulent est en mesure de contrer le cancer. La Gauche construit des cellules malsaines et s'en prend à celles qui sont sans problème. Elle détruit de manière sys-

tématique tout ce qui assure un monde sain, et met en place de manière suivie les éléments qui entrainent la destruction du monde, anéantissent l'âme, l'homme, les valeurs de la famille… Plus encore, la Gauche met le monde physiquement en danger, car elle donne la préférence aux mauvais contre les bons, accorde des droits aux premiers et les soustrait aux autres, affaiblit autant qu'elle peut ceux qui luttent pour la bonne garde du monde, et renforce tous ceux déclarant ouvertement qu'ils visent à amener la fin de l'humanité.

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Réflexion sur l'élection du nouveau président américain.

Par le rav David Avraham

"L'Éternel règne ! Il est revêtu d'orgueil/majesté" (Tehilim/Psaumes 93,1)

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bsolument personne ne croyait en sa victoire. Les politiques, les analystes, les instituts de sondage, et les médias avaient tous prédit sa défaite. Une défaite qui serait, selon eux, des plus cuisantes pour ne pas dire des plus humiliantes. Mais la Providence en a décidé autrement. Et celui dont la candidature semblait n'être autre qu'une mauvaise plaisanterie sera bien (sauf changement extraordinaire) le 45eme président de la première puissance occidentale. 20 │

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Donald J. Trump, car c'est bien de lui qu'il s'agit, a effectivement réussi à se faire élire au nez et à la barbe de tous ses adversaires ainsi que de ses plus farouches détracteurs. Le 8 novembre, le milliardaire excentrique, la star de variété aux innombrables frasques, a ainsi été élu président des Etats Unis d'Amérique. Et si tout va bien pour lui, il prendra ses fonctions début janvier. Cette victoire fait suite à une campagne dont la férocité n'eut d'égale que la bassesse. En effet, beaucoup s'accordent sur le fait qu'elle fut l'une des plus sordides pour ne pas dire la plus sordide des campagnes électorales américaines.


Hormis cette triste réalité, il y a énormément à dire sur ces élections et leur résultat. Notamment sur les réactions qu'ont engendré le choix « surprenant » voire incongru de l'électorat américain pour le milliardaire excentrique. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur ce choix des électeurs américains qui semble s'inscrire dans un véritable tsunami populiste et anti-establishment qui frappe actuellement le monde occidental. De même, il y aurait à dire sur la réaction du monde orthodoxe à l'égard de la candidature de D. Trump ainsi que de son élection. Telle la décision du rav Chemouel Kaminetsky, l'une des plus grandes autorités rabbiniques américaines, qui demanda à l'ensemble de ses élèves de voter pour le candidat républicain. Lors d'un entretien, le fondateur et actuel directeur de la Yechiva de Philadelphie expliqua sa décision par le fait que la perfidie et la malhonnêteté avérée de la candidate démocrate la disqualifiait. Alors que la franchise affichée de D. Trump apparaît comme un bon potentiel pour l'établissement de relations claires, droites et profitables. Néanmoins ce ne sera pas le sujet de cet article. Non ! Nous ne tenterons pas d'analyser les tenants et les aboutissants de ces élections américaines.

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A la mémoire de Avraham Mordekhai Saadia Maman et de 'Hana Guila Maman de la part de leurs enfants 201 ● Décembre 2016 │

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Lu dans la Presse

En Israël, une ONG révolutionne les services de secours Par Piotr Smolar - Le Monde 06.12.2016

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'organisation United Hatzalah a réussi à concilier engagement civique, proximité et nouvelles technologies. La vocation de cette toile de secouristes volontaires, disséminés dans tout le pays, est de combler les lacunes du système ambulancier. Hémorragie ? Crise cardiaque ? On sait tous que chaque minute peut compter lors des secours d'urgence. Mais comment compresser ce délai ? Comment gagner des minutes pour accélérer la prise en charge des personnes en détresse ?

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Sur ce sujet, Israël est exemplaire, mais l'Etat n'y est pour rien. Une organisation, United Hatzalah, a réussi à concilier engagement civique, proximité et nouvelles technologies, altruisme et organisation à la « Uber », mais sans but lucratif. La vocation de cette toile de secouristes volontaires, disséminés dans tout le pays, est de combler les lacunes dans le système des ambulances, qui mettent souvent de trop longues minutes à arriver. Sans compter le coût de leurs déplacements, puisque le système est semi-privé et la course pas forcément remboursée par l'assurance. United Hatzalah préfère le deux-roues, avec un sac à l'arrière, semblable à celui d'un livreur de pizzas, contenant tout le matériel nécessaire, dont une mini-bouteille d'oxy-


gène. Mais elle privilégie surtout l'intervention immédiate d'un volontaire déjà à proximité de l'alerte. United Hatzalah, ce sont 3 000 médecins, infirmiers et urgentistes, qui donnent de leur temps en dehors de leur travail, ou bien de simples volontaires suivant une formation préalable de 200 heures, disponibles 24 heures sur 24, fêtes comprises. Le temps moyen d'intervention est de trois minutes, contre plus de dix pour les ambulances classiques. Les volontaires doivent avoir 21 ans, un casier vierge, et même être mariés, dans le cas des ultra-orthodoxes. Il parait que ça assure leur stabilité psychologique. Miracle A l'origine de cette initiative, un homme, Eli Beer. Traumatisé à l'âge de six ans par un attentat et la vision de personnes mourantes devant ses yeux, sans secours immédiat, il devint ambulancier volontaire, à peine sorti de l'adolescence. Mais il constata vite les lacunes du système, et notamment les aléas catastrophiques du trafic routier. Son idée simple et géniale : faire circuler l'information plutôt que les hommes. L'initiative existait déjà dans des quartiers ultra-orthodoxes, comme à Brooklyn, à New York. Elle s'étendit dans le pays, sans pilotage central. « C'est en 2006 que l'organisation a vraiment réuni sous un même toit toutes les unités locales, devenant une sorte de start-up sociale, explique Jonathan Chiche, directeur de Hatzalah France. On veut se servir des algorithmes au service de la vie. Aujourd'hui, on est implanté dans une dizaine de pays, comme au Brésil, en Australie ou aux Etats-Unis, bientôt en Inde. »

Les algorithmes au service de la vie ? La formule est osée mais pas absurde. Le chemin parcouru est impressionnant. L'un des fondateurs de l'organisation, Dov Maisel, vice-président des opérations, se souvient des débuts. Il a fallu contourner l'administration, quitte à violer la loi. Par exemple, personne n'autorisait les volontaires à griller les feux rouges ; ils ont pourtant imposé cette liberté. « On s'est construit contre les institutions. On avait acheté des scanners de police aux Etats-Unis, sourit Dov Maisel. On ne pouvait pas parler dessus, c'était pour écouter les fréquences des services de secours et arriver au plus vite. » Les tensions furent vives avec les sociétés d'ambulances privées, concurrencées par ces chevaux légers et gratuits. Mais avec les années, le succès de United Hatzalah a tout emporté, pous-

UNITED HATZALAH – Les secouristes bénévoles d’Israël « Qui sauve une seule vie, sauve l’humanité tout entière »

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Hatzalah France | 24 rue de Téhéran 75008 Paris | 01 77 47 39 00 | france@hatzalah.fr

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sant les services de secours et de sécurité à partager toutes leurs informations. Ce véritable miracle est au cœur du succès de l'organisation. « Objectif 90 secondes » L'organisation dispose d'un réseau étoffé de volontaires, issus de toutes les communautés, laïques ou religieuses, arabes ou ultra-orthodoxes, y compris en Cisjordanie. Sa diversité est brandie par ses fondateurs. Les Arabes représentent près de 10 % des effectifs. Le budget annuel est de 60 millions de shekels, soit près de 14 millions d'euros. A 90 %, il s'agit de donations de philanthropes. Stewart Rahr, magnat de l'industrie pharmaceutique aux Etats-Unis, a ainsi signé un chèque de 1,3 million de dollars en 2014 pour l'achat de quelques dizaines de scooters et de matériel. Un nouveau centre d'appels et de contrôle est en construction, à l'entrée de Jérusalem. Il accueillera 50 personnes et sera six fois plus spacieux que l'actuel, situé dans un immeuble en pleine rénovation, témoignant de l'expansion en cours. Ce qu'on y voit permet de mieux comprendre le fonctionnement de Hatzalah.

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Sur les écrans, on découvre à la fois les caméras de surveillance de la police sur les axes routiers principaux, et les lieux sensibles, comme le mur des Lamentations, des cartes interactives de la circulation, où apparaissent tous les volontaires, mais aussi les informations des services de secours classiques. L'interactivité est totale. Une application spéciale a été créée pour téléphones portables, appelée NowForce. Elle permet de localiser immédiatement l'utilisateur qui a activé l'alerte. Les secouristes qui se trouvent à proximité sont alors sollicités par le quartier général. L'appli comporte aussi une fonction vidéo, afin de pouvoir partager les images de l'emplacement où les soins sont prodigués, particulièrement précieuses en cas de catastrophe naturelle, d'accident majeur, ou bien d'attentats. Des drones sont aussi déployés pour filmer l'ensemble de la scène, si nécessaire. « Notre objectif est d'arriver à une réponse en moins de 90 secondes, explique Dov Maisel. Ça sonne comme de la science-fiction, mais c'est déjà le cas à Tel-Aviv ou Jérusalem. » ● Pour soutenir les secouristes bénévoles d'Israël : ● Vos chèques à l'ordre de "Hatzalah" Hatzalah France 24 rue de Téhéran 75008 Paris ● Dons en ligne sur www.hatzalah.fr Tel : 01.77.47.39.00 | email : france@hatzalah.fr Tous les dons sont déductibles du Maasser et de l'impôt sur le revenu (reçu CERFA).


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Analyse

Les Gardes Roses et Christine Boutin1 Par Jean-Claude Yéshayahou Baboulin

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insi donc, ce 2 novembre 2016, la 7ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris a tranché en faveur des lobbies homosexuels contre le livre du Lévitique dans la Tora. En 2015, Christine Boutin alors présidente du Parti Chrétien-Démocrate avait rappelé le verset de ce livre qui condamne l’homosexualité comme étant une « abomination » (dans la traduction française). Non contents d’imposer leurs conceptions dans la législation de l’Etat, les lobbies homosexuels sont montés au créneau pour faire régner le politiquement correct dans la parole publique. Ils ont poursuivi Christine Boutin devant la Justice pour la faire taire et, la chose étant dite, la contraindre à la repentance. Tribunaux et repentance sont les deux mamelles des Comités de Gardes Roses.

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Les déclarations de ces lobbies après le rendu du verdict valent leur pesant de cacahouètes. Je cite : « Ce qui me plaît dans cette décision, c’est la reconnaissance que la liberté d’expression trouve ses limites lorsqu’elle vise et porte préjudice à un groupe de personnes vulnérables » (Association Le Refuge). Les libertaires ne voyant de limite à l’absolue liberté de chacun que dans le « préjudice » causé à autrui apprécieront cet argument à sa juste valeur. 1 Femme politique de Droite, née en 1944 œuvrant dans les Yvelines, mais également au sein du gouvernement. Se présentant même au poste de Président de la République, elle fit part de positions assez osées en voulant « apporter des "idées neuves" aux Français, revaloriser le travail, développer le recours au référendum, conforter la famille, refuser le mariage entre personnes de même sexe et l'union civile, rejeter l'euthanasie, réaffirmer les racines judéo-chrétiennes de la France ».


« Le prétexte qui consiste à se cacher derrière un texte religieux pour rejeter l’homosexualité est donc une défense vouée à l’échec, surtout quand on sait que les propos de Mme Boutin n’ont même plus cours au sein de nos temples et de nos églises ». On apprend ici deux choses intéressantes : La première, qu’il est interdit de « rejeter l’homosexualité ». On n’est plus dans la protection des homosexuels contre les violences dont ils peuvent faire l’objet de la part de quelques skinheads excités, on est dans l’imposition de l’idée que l’homosexualité doit être acceptée par l’ensemble du corps social. La seconde, que le tribunal est compétent pour apprécier ce qui se dit « au sein de nos temples et de nos églises », et donc pour avoir un avis d’expert sur les évolutions de telles ou telles tendances de telles ou telles religions. Enfin ceci : « Il n’est plus possible de

tenir des propos homophobes sous couvert de discours religieux. C’est un grand progrès ». On apprend ici que les lobbies se réclamant d’une toute petite minorité de la population (les homosexuels militants) sont habilités à décider du « progrès » contre les convictions de millions de Français qui se réclament les uns du christianisme, les autres de l’islam et les derniers du judaïsme. C’est en effet, en soi, un grand progrès ! Ce qui est arrivé à Christine Boutin pourrait arriver à n’importe quel Juif s’exprimant dans un colloque d’exégèse savante ou dans un article de commentaire biblique. Voire dans un discours de synagogue ou dans un cours de Tora dans une école juive (NDLR : Et c'est arrivé à l'ancien Grand-rabbin de France, le rav Yossef 'Haim Sitruk zatsal, convoqué au poste de police… deux semaines avant son décès, pour avoir tenu des propos forts contre les "défilés de la honte" organisés en Terre sainte).

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analyse Politique

L'immeuble de la Cour suprême

Mettre fin au pouvoir de la cour suprême ! Editorial du Yated Nééman, 5 'hechvan 5777

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omme dans de nombreux pays, Israël s'est doté d'une cour suprême, censée chapeauter les divers tribunaux du pays. Sans rentrer dans les considérations hilkhatiques qui sont nombreuses et importantes dans ce domaine [en résumé, il est hors de question de présenter des conflits entre Juifs devant des instances qui ne suivent pas la loi de Moché], le public religieux vivant en Terre sainte éprouve de nombreux griefs envers cette instance, et l'a exprimé en février 1999 durant une énorme manifestation réunissant un million de personnes dans les rues de Jérusalem. Dans le présent texte, l'éditorial du quotidien orthodoxe le Yated Nééman fait le point à ce sujet.

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Depuis le temps du juge en retraite Aharon Barak, qui transforma la Cour suprême en une sorte de gouvernement suprême tout puissant, (en suivant son agenda spécifique reposant sur un certain activisme juridique), les responsables de cette institution ont l'impression qu'ils sont censés gérer les grands problèmes de l'Etat d'Israël, à la place des assemblées mises en place de manière légitime et légale. La séparation entre les diverses branches du pouvoir est l'élément premier de la démocratie, à savoir qu'il y a une instance préposée à la législation, une autre à la juridiction et une troisième à l'application des décisions de la justice. L'une des instances n'a pas à empiéter sur les prérogatives de l'autre ; chacune a son rôle, chacune ses limites.


Aharon Barak fut le premier juge à décider de fouler du pied ce principe. Des sujets qui, avant sa nomination à ce poste, dépendaient uniquement de la Knesset, correspondant à des questions morales ou politiques, subirent une transformation les faisant passer dès lors sous la coupe de la cour suprême. Point par point, mais de manière systématique, Barak a saboté le pouvoir de la Knesset, à tel point que de nos jours, le moindre sujet qui pointe sur la place publique ou toute question arrivant sur la table du parlement doivent être vérifiés par les conseillers juridiques afin de garantir leur agrément par la cour suprême. L'exemple classique de cette intervention déplacée concerne le sursis des étudiants en Yechivoth. Il s'agit d'un sujet

qui ne justifie en rien le fait de passer devant un tribunal, et qui, depuis la création de l'Etat, dépendait exclusivement du ministre de la Défense. Celui-ci pouvait décider qui enrôler et à qui accorder un sursis ou d'une dispense s’il l’estimait nécessaire. Ce sujet fut présenté de nombreuses fois à la cour suprême, mais jusqu'à l'accession de Barak à sa tête, les plaignants étaient jetés des escaliers par le président de la cour, sous prétexte qu'en aucune manière son instance n'était partie prenante dans ce débat [sans oublier le fait que la question était alors considérée comme morale, et non point comme un élément pouvant faire l'objet d'une décision juridique].

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A la mémoire de Samuel Marcel ben Yehouda Hacoun zal

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Cela se passe pres de chez nous

Les terres volées ! Par le rav Israël Guélis, paru dans Kikar haChabbath Rav Israël Guélis est connu pour avoir publié ouvrages et articles sur l'histoire de l'installation du Yichouv juif à Jérusalem. La présente réaction s'inscrit dans tout ce qui est dit et écrit actuellement autour du "vol de terres", en particulier à Amona. Le témoignage d'un spécialiste ! Il faut, écrit rav Guillis, reprendre les faits à leur tout début et expliquer à qui veut l'entendre l'historique de l'installation juive en Terre sainte. Nous étions ici avant que le pouvoir ottoman n'y soit et nous avons des repères sur le terrain : les hauts lieux saints, les vestiges archéologiques et autres. Les Turcs décidèrent, dans les années 1858-60, de répartir le pays entre di-

'Hizmé en vue aérienne

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vers groupes et familles de Bédouins, et accordèrent alors à ces terres divers noms : Moulek, Miri, Matrokha, Mowet. Le travail de cadastre effectué alors par les dirigeants turcs était très déficient : sans cartes sérieuses, il consistait uniquement en un registre dans lequel seuls 5% des territoires étaient enregistrés de manière convenable. Les Anglais changèrent par la suite la loi concernant la vente des terrains, mais tout en faisant reposer les transactions sur les enregistrements effectués par les Turcs. De fait, ils aboutirent automatiquement à un vol généralisé des terres ayant alors appartenu aux Juifs d'avant la présence turque. J'ai sous la main un "kouchan" (acte d'enregistrement de terre au cadastre, ici, au "tabou") concernant l'achat de terres d'une taille de 60 dounams (encore une notion turque : chaque dounam équivaut à 1000 m², soit 0,1 hectare, ou un peu moins), sur le village de 'Hizmé (5700 habitants tout de même), qui se trouve à proximité de la route évitant Ramalla. Ce terrain m'appartient. J'ai fait enquête voici quelques années sur le sort qui a été réservé à ce terrain, et j'ai appris qu'on y avait installé un garage et un hangar pour l'usine Coca Cola… Tous les autres terrains de ce village appartiennent à des Juifs (Wikipedia : ils ont été achetés dans les années 1920). Il en est de même pour tous les terrains de Kfar Iksa, alors qu'une grande


Chiloa'h (Silvan)

partie du bas de ce village appartient à la famille du rav 'Amram Bloï… De même, la famille de la femme de

A la mémoire de Yits'hak Mélekh Kernbaum z.l et Haya Aroun Linsky z.l A la mémoire de Ya'akov ben Yits'hak Dynovitch z.l

rav Moché Gafni est propriétaire de terrains à Ramatayim Tsofim, sur lesquels des arabes se sont à présent installés.

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vie de tora

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"tu m'as volé mes souffrances"

e rav Yits'hak Zilberstein, gendre du rav Eliachiv et grand spécialiste de Tora et médecine, rapporte avoir eu la visite d'un professeur connu et respecté. Son trouble était visible dès son arrivée. Il raconta au rav : "Dans mon service se trouvait un vieil homme âgé de plus de 80 ans. Sa situation était critique, et ses souffrances très fortes. Il n'avait aucune chance de s'en sortir. Face à sa grande peine, j'ai décidé de l'aider à raccourcir ses douleurs, puisque de toute façon, il était condamné. Je l'ai dégagé de ses appareils, et il décéda rapidement." Mais quelques temps plus tard, le malade vint en rêve au professeur. Il lui disait qu'il ne lui pardonnait pas son acte, car ses souffrances à présent étaient de loin plus importantes que celles qu'il endurait sur terre. Le professeur lui demanda ce qu'il voulait dire : "Il ne me restait que quelques jours à vivre dans les souffrances que vous savez, expliqua le vieil homme. Cela me permettait de me purifier de mes grandes fautes et les portes du Gan 'Eden auraient

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pu ensuite s'ouvrir devant moi. Mais à présent que vous avez ôté les divers appareils qui me maintenaient en vie, je suis mort plus tôt et n'ai donc pas pu procéder à cette expiation. Je ne sais pas combien de temps cela prendra maintenant pour que je puisse accéder au Gan ‘Eden car les souffrances éprouvées dans ce monde-ci ont un effet bien plus important que celles supportées dans l'Au-Delà." Le médecin ne prit pas ce rêve très au sérieux quand il se réveilla. "Les rêves ne veulent rien dire", se rassura-t-il. Mais comme cette séance se répéta à plusieurs reprises, il finit par s'en inquiéter, et vint solliciter le rav pour savoir quoi faire. "Je lui ai suggéré d'entreprendre divers actions en faveur de l'âme de cette personne, raconte le rav Zilberstein, comme par exemple commencer à respecter le Chabbath, étudier des Michnayoth, et… enseigner à ses élèves de ne jamais commettre de crimes de cet ordre…" Il prit tout cela sur lui, et ses rêves s'arrêtèrent… •


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Nécrologie

Rav Gabriel Tolédano zatsal Par rav H. Kahn

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e rav Gabriel Tolédano zatsal est décédé ce 16 'hechvan, anniversaire du décès de son propre rav, rav Schakh zatsal ! Il avait 79 ans, et souffrait malheureusement d'une grave maladie depuis plusieurs années, ce qui l'empêchait d'enseigner. Rav Gabriel naquit à Meknès au Maroc. Son père, rabbi Chelomo zatsal, faisait fonction de "maguid mecharim" de la ville, sorte de prédicateur moral de la communauté. Sa mère était l'une des filles de rabbi Refaël Baroukh Tolédano zatsal, auteur du Kitsour Choul'han 'Aroukh sefarade, et l'un des plus importants rabbanim du Judaïsme marocain d'alors. Après une période d'étude à la Yechiva d'Aix-les-Bains auprès de rav Chajkyn zatsal, rav Gabriel se rendit à la Yechivath Poniewezh, où il fut très proche de rav Chakh zatsal, qu'il considérait comme son rav mouvhak – essentiel. A ses débuts, il rencontra de réelles difficultés car il ne pratiquait pas le yiddisch alors utilisé au sein de la Yechiva

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et pensa donc à la quitter. Quand rav Chakh fut tenu au courant de cette intention, il désigna un avrekh chargé d'apprendre la langue à rav Gabriel, qui resta donc à la Yechiva et qui prit par la suite une place importante parmi les éléments les plus brillants de cette institution. Poniewezh était alors la pépinière du monde des Yechivoth en pleine renaissance. Après son mariage [avec une parente du célèbre séminaire de Jeunes Filles de Tanger, qui désirait construire son foyer avec un "ben Tora"], le couple s'installa à Gateshead, où rav Gabriel étudia durant


sept années dans le cadre du fameux Kollel de la ville, fondé par rav Dessler. A la fin des années 60, il fut appelé par rav Eliahou Abitbol afin de diriger la Yechiva qu'il avait ouverte à Strasbourg, la "Yechiva des Etudiants". La présence de rav Gabriel y fut très marquante, car, élève de la Yechivath Poniewezh, il apporta l'image d'un "ben Yechiva" exemplaire. Il eut également une grande influence sur le Kollel du rav Philippe Kohn , qui se trouvait alors encore à Strasbourg. En 1973, la famille prit sa décision de venir en Erets Israël. Il enseigna d'abord à la Yechivath Porath Yossef, installée à Katamon à Jérusalem, dirigée alors par rabbi Chalom Cohen, l'actuel dirigeant spirituel de Schass. Lorsqu'il fut une fois de passage à la Yechivath Poniewezh et que le rav Schakh le vit, il l'appela de son nom, et se leva pour l'accueillir. Avec son frère rabbi Mikhaël, il fonda, en 1975, une metivta sous le nom de Or Baroukh, qui s'adressait aux jeunes sortant des écoles afin de les préparer à la Yechiva. Ils ouvrirent ensuite une Yechiva ketana, destinée aux jeunes adolescents comme son nom l'indique ; elle fut placée sous la coupe de rabbi Avrahram Amar, leur beau-frère. Puis ils lancèrent en éloul 1977 une Yechiva

guedola, qui fut l'une des premières institutions proposant aux jeunes sefarades une étude "yechivatique" telle que pratiquée dans les rangs achkenazes, tout en respectant les traditions sefarades. Rav Schakh zatsal fut très impliqué dans cette institution, et s'y rendit souvent pour l'honorer de sa présence. Rav Gavriel publia plusieurs livres de commentaires sur Guemara la, sous le titre générique de « Mits'adé gaver », et une autre série d'ouvrages sur le 'Houmach, sous le titre de « Gaal Israël ». Ses connaissances étaient très larges, et ses disciples en profitèrent souvent, ainsi que du grand enthousiasme dont il faisait preuve lors de ses cours magistraux. Il faisait partie du groupe des enseignants de Tora sefarades qui suivaient l'avis de rav Schakh zatsal. Il tomba malade voici quinze ans, mais tint pendant longtemps encore à donner cours. Voici trois ans qu'il cessa de le faire. Son enterrement est parti de la Yechivath Or Baroukh à Bayit Végan. Nous présentons nos plus sincères condoléances à la rabbanith et à ses enfants. ●

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Nécrologie

Rav Nathan Tswi Schoulman zatsal

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e rav Nathan Tswi Schoulman zatsal est décédé Chabbath Wayéra à Bené Brak, où il était revenu depuis un an pour se retrouver au sein de sa proche famille, après une période de 30 ans où il vécut à Strasbourg. Roch Yechiva de la Yechivath Slabodka de Bené Brak en titre, il était considéré comme l'un des importants disciples du 'Hazon Ich. Il avait 86 ans. Il naquit en 1930 à Kovna (Kaunas) en Lituanie. Son père, rav Mordekhaï Schoulman, était alors enseignant à la Yechivath Slabodka, du nom de l'un des faubourgs de la ville de Kovna. Quand la Shoah éclata, son père se trouvait aux Etats Unis, et ainsi il put être sauvé. Son épouse, fille du fondateur de la Yechiva, le rav Yits'hak Eizik Scher, se retrouva bloquée en Europe, avec ses enfants. Elle connut les affres du ghetto, mais aussi se dévoua pour se rendre de temps à autre à Vilna malgré les immenses dangers : elle récupérait ainsi de l'argent que son mari parvenait à envoyer des Etats Unis pour aider différents rabbanim de la Yechiva et les jeunes qui étaient encore attachés à cette institution. Rav Nathan fêta sa bar-misva en 1943, et fut préparé par le rav Mordekhaï Tsukermann (l'un des importants rabbanim, élève du 'Hafets 'Hayim, qui vécut après la guerre à Jérusalem). Il connut également le rav Mordekhaï Programansky, qui s'occupa de son éducation. Après la guerre, en 1946, la famille Schoulman parvint à se retrouver à Bené Brak tout entière, véritable miracle après

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les terribles épreuves et les dangers traversés durant la Shoah. Rav Nathan Tsvi se rendit d'abord à la Yechivath 'Hévron, puis, en 1947, quand la Yechivath Slabodka ouvrit ses portes à Bené Brak, en souvenir de celle d'Europe, il devint l'un de ses premiers élèves et y fut l'un des éléments les plus brillants. A cette époque, son père voulut qu'il se rapproche du 'Hazon Ich, ce qu'il fit. Ce dernier le proposa par la suite comme gendre au rav Ye'hiel Michal Schlésinger zatsal, le Roch Yechivath de Kol Tora. Le mariage fut fêté deux semaines avant le décès du 'Hazon Ich, en 1953. Après un court passage au Kollel de la Yechivath Mir de Jérusalem, il retourna à Bené Brak et enseigna à la Yechiva de son père. En 1982, rav Mordekhaï décéda, et c'est son fils, rav Nathan Tswi, qui prit le relais, ainsi que ses deux beaux-frères, rav Amram Zacks (décédé en 2012) et rav Moché Hillel Hirsch ‫יבלח"ט‬. Rav Nathan Tswi donna toutefois la préférence à une autre voie, et ouvrit une Yechiva à Jérusalem, la Yechivath Tiktin, qui n'a pas tenu très longtemps. Par la suite, il se rendit à Strasbourg, où il vécut pendant 30 ans, sans diriger de Yechiva lui-même, mais tout en étant proche du rav Eliahou Abitbol. Lors d'une occasion, il fut questionné sur l'endroit où il passerait la fête de Chavou'oth laquelle tombait quelques jours plus tard. Il répondit alors: "Chavou'oth ? Le don de la Tora ? A Bené Brak !? Non, à Strasbourg bien entendu !" Il laisse derrière lui une grande famille d'enseignants en Tora de grande notoriété. Son enterrement a eu lieu le dimanche 20 novembre à Bené Brak.


Alex Bloch zal

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a veille de Roch 'hodech Kislev, une personnalité très particulière du monde francophone s'est éteinte à Jérusalem : M. Alex Bloch. Très attaché à la Tora, il naquit en 1938 à Strasbourg, et était le fils de M. Emmanuel Bloch zal. Il appartenait à la famille Meyer, étant un petit-fils du Dr Ernest Meyer de Mulhouse. Il grandit à Vichy, puis entama des études de médecine à Paris, et une spécialité en cardiologie. Brillant, il était aussi très attaché à l'étude de la Tora et avait une grande influence sur les étudiants juifs qu’il rapprocha beaucoup de la pratique des mitsvoth. Désirant approfondir son niveau de limoud, il monta en Erets Israël en 1965, et étudia plusieurs années à la Yechivath Slabodka, à Bené Brak. Il vécut ensuite à Jérusalem, et enseigna la Tora dans diverses Yechivoth, en particulier dans la Yechivath Rachi fondée par le rav Kahn, directeur de Kountrass. Les élèves qui ont suivi ses cours se rappellent aujourd'hui encore de leur

maitre : ils appréciaient sa gentillesse, et étaient émerveillés de voir son assiduité dans l'étude – il savait approfondir chaque détail dans les "souguioth" de la Guemara. Malheureusement la maladie le minait, et il ne put continuer à enseigner. Il ne s'est pas marié non plus. Bien que malade, il étudiait toujours avec fougue, et il ne fait aucun doute que, sans la maladie, il serait devenu un très grand Talmid 'Hakham. A son enterrement, le rav Reouven Merzbach a rappelé la grandeur, la richesse spirituelle, la profondeur de cette personnalité hors du commun. Son beau-frère, le rav Lionel Cohn, a évoqué les souvenirs de jeunesse, et souligné la valeur personnelle d'Alex Bloch. Il était le frère de Dr Daniel Bloch zal. Sa maladie, puis son départ, ont privé le peuple d'Israël d'une personnalité d'envergure, qui aurait pu devenir un grand maitre. Que son souvenir soit une bénédiction !

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Enquête

Une photo datant du mois de novembre 2016 – on y voit des tombes juives au milieu d'autres*…

Le grand scandale de la division 59 du cimetière de Pantin !

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l nous semble important cette foisci également de tenir les lecteurs au courant du débat qui s'est développé avec une grande virulence sur le site de Kountrass. En voici les termes. Le sujet : ce que nous avons appelé le "grand scandale de la division 59 du cimetière de Pantin". On nous a du reste reproché cette expression, « grand scandale », mais elle nous semble parfaitement adaptée, ainsi que nous allons le voir. Le tout commence avec un mail émanant de l'un de nos lecteurs, déplorant le sort qui a été réservé à son père, décédé voici peu : « Concernant mon père zal, nous l'avons enterré à Pantin et j'ai eu la très désagréable

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surprise de constater qu'il était inhumé dans une tombe mitoyenne à celle d'une non-juive. J'ai malheureusement eu affaire à des pompes funèbre très efficaces en ce qui concerne la facturation et l'encaissement des chèques et beaucoup moins disponibles pour s'assurer de l'emplacement des tombes ! Ils vous expliquent qu'ils n'ont pas le choix des emplacements et que c'est la surprise ! » Vérification faite, il s'est avéré qu'il s'agis* Impossible de ne pas faire paraitre cette illustration, qui témoigne de la situation déplorable de la division 59. Tout commentaire est superflu. Nous avons consulté une autorité rabbinique, et reçu son accord.


sait de la fameuse division n° 59 de Pantin, récemment déclarée "carré juif", mais pour l'instant encore "mixte"… La question se pose : alors pourquoi nous dit-on qu'il s'agit d'un carré juif ? Sur le plan de la Halakha, une telle proximité est totalement inacceptable, quand bien même futelle provisoire. De plus, même une fois le carré livré sans aucun ancien « résident », l'audit officiel du "contrôle des opérations d'exhumation administrative" réalisé par la Ville de Paris reconnait : "De manière fréquente, les opérations d'exhumation donnent lieu à la découverte d'ossements épars, provenant d'inhumations antérieures". C'est donc qu'il ne s'agit pas d'une minorité de restes funéraires, mais bien d'un phénomène important et récurrent ! Donc, le "nouveau" carré juif de Pantin dégagé grâce à des exhumations va contenir de manière automatique des restes d'ossements des précédents résidents… Jusqu'à quel point ce carré est-il juif dans de telles circonstances ? Il est temps que la communauté juive se ressaisisse et fasse connaitre ses exigences sur le plan de la Halakha. Il en va du repos "éternel" (bien qu'à Pantin…) de nos proches : qui peut prendre sur lui la responsabilité de les faire enterrer dans de tels lieux, quand nous savons à quel point une telle situation perturbe le repos de leur âme ? Et il faut bien savoir que le régime appliqué aujourd'hui aux locataires actuels de cette division sera appliqué, dans 50 ans, aux nouveaux résidents, émanant de notre communauté, comme cela est fait systématiquement envers toutes les tombes de ce cimetière ! Effectuez une simple recherche sur Wikipedia, sous cote cimetière de Pantin, et vous verrez que, pour 200.000 places d'origine, un million de personnes ont déjà été enterrées dans ces tristes lieux… « Il (le cimetière) totalise près de 200 000 sépultures, regroupées dans 180 divisions pour

Photo prise à Pantin en début d'année 2016. On y voit d'importants restes funéraires abandonnés sur le terrain... une superficie de 107,6 hectares. Un million de personnes y ont été enterrées depuis sa création ». Pourquoi parler du "grand scandale" ? L'idée est dès lors la suivante : que l'on enterre des Juifs dans des carrés où l'on laisse des restes funéraires d'autres gens, c'est un scandale. Si ces restes proviennent d'autres Juifs qu'on a enlevés de leur tombe pour y mettre un nouveau corps, et qu'on a jeté on ne sait où les premiers ossements (premiers, ou seconds, ou troisièmes, etc., qui sait combien), c'est encore plus scandaleux. Mais que maintenant on n'hésite même plus à parler de carré juif, tout en y laissant de nombreuses tombes qui ne le sont pas, n'est-ce pas un "grand scandale" ? Nous nous sommes expliqués par la suite sur les motifs de nos craintes, avec l'aide d'un rapport officiel et contraignant : en fait, nous pensons qu'il faut à tout prix éviter ce genre de cimetières parisiens, car on est pratiquement certain qu'à la longue, les 201 ● Décembre 2016 │

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Enquête

tombes seront reprises, leur contenu vidé et jeté. D'où le savons-nous ? Pourquoi ne pas faire confiance à la France ? Parce que la France n'a jamais assuré qu'elle se conduirait autrement. Au contraire, nous publions ici un très inquiétant « rapport relatif à la législation funéraire » (datant de la fin 2012), visible à l'adresse : http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/ ddd_r_20121029_legislation_funeraire.pdf On y lit, au cours des 34 pages de ce texte : 1. La « reprise » des concessions temporaires (= exhumation) est automatique en cas de non-entretien. Dans le cas où une tombe datant de plus de trente ans n'est plus entretenue, faute d'héritiers pour l'entretenir, elle peut faire l'objet d'une reprise pour abandon. Les familles doivent donc être attentives à l'état des caveaux de famille. 2. Les concessions perpétuelles sont rares et sont aussi « reprises » (= exhumation en cas de non entretien). Les concessions perpétuelles existent toujours, mais ne sont pratiquement plus accordées dans les grandes agglomérations. Les concessions perpétuelles existantes peuvent également être reprises, si elles ne sont plus entretenues, au bout de trente ans. 3. Il est déconseillé aux mairies d'entretenir les sépultures. Le Défenseur des droits a été alerté par l'Association des Maires de France; il leur est conseillé de ne pas procéder à l'entretien courant des concessions en lieu et place des familles. 4. Les municipalités n'ont aucune obligation de rechercher les familles avant une exhumation. A défaut de renouvellement, le terrain fait alors retour à la commune, sans for-

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malité particulière obligatoire à l'égard des familles. 5. Les municipalités privilégient la crémation plutôt que les ossuaires. Le coût du foncier peut ainsi conduire les communes à privilégier le choix de la crémation au détriment du transfert à l'ossuaire, plus sécurisant juridiquement, mais aussi beaucoup plus lourd en termes de gestion pour les collectivités. 6. Une personne morale (fondation, association…) ne peut recevoir aucun legs ou donation de concession funéraire. 7. Il est déconseillé aux communes d'établir des relations privilégiées avec les représentants des religions. Ainsi, une commune qui s'engagerait à créer un ossuaire confessionnel, ou à contacter certaines autorités religieuses en cas de reprise d'une sépulture abandonnée pourrait voir ses initiatives remises en cause par le juge en cas de litige. Ces divers conseils du « Défenseur des droits » sont terriblement inquiétants pour nous. Il s'agit là d'une institution gouvernementale œuvrant au-dessus de tout le système politique ; sa fonction est de guider les décisionnaires du gouvernement en respectant les droits des citoyens. Sa méthode de travail inclut la consultation de tous les ministères concernés et toutes les plaintes des citoyens dans le domaine choisi. Ses présentes conclusions confirment absolument toutes nos craintes : 1. Toute sépulture non entretenue est exhumée après un délai variable,


2. Il est déconseillé au maire d'entretenir des sépultures, 3. Le maire n'a aucune obligation de rechercher les familles, 4. Après exhumation préférence est donc donnée à la crémation, 5. Une association ne peut pas recevoir en legs une sépulture pour l'entretenir ensuite, 6. Un maire souhaitant privilégier une communauté religieuse prend un risque pénal. Pour en revenir à ce qui a été dit sur notre site, disons que les réactions des lecteurs y ont été très nombreuses. Le Grand-rabbin Alain Goldmann nous a très chaleureusement appuyés, et nous lui en sommes reconnaissants. D'autres notables de la communauté nous ont lancé plusieurs reproches, dont nous ne nous ferons pas l'écho ici, tant ils sont inadmissibles dans l'insinuation que nous puissions être intéressés financièrement dans nos démarches ! Ce, alors que nous ne cessons, à contre-corps, de parler de ce sujet pour le respect de nos défunts, et que nos lecteurs sont les premiers à en souffrir (même s'ils ne nous disent pas qu'ils préféreraient que nous cessions d'aborder ce sujet). Quant à la demande lancée à plusieurs reprises par nos interlocuteurs de laisser les dirigeants de la communauté faire leur travail en paix, nous avons fait remarquer que cette question court déjà depuis 100 ou 200 ans. Combien de temps faudra-t-il encore pour la résoudre ? Et voici une réaction intéressante venant en dernier recours : "Il ressort de la position de l'un des plus hauts responsables de la 'Hevra kadicha de la communauté que les ossements de mes parents zal sont monnayables contre tel ou tel avantage à obtenir de la part du pouvoir civil

! «Subventions, crèches, che'hita, dates d'examens, carrés confessionnels dans les cimetières… et d'autres exemples». "Mais qui permet un tel marchandage ? La Halakha ? Certainement pas. La morale, le « respect de la mémoire » qu'on ne se gêne pas de nous rappeler à chaque occasion d'inauguration de chrysanthèmes ? "Et la meilleure encore est quand une personne, un groupe, viennent poser des questions, on ne se gêne pas de susurrer qu'ils sont sans doute intéressés par un quelconque résultat financier. Nos Sages le disent déjà : celui qui vient appliquer un défaut à l'autre, c'est évidemment ses propres défauts qu'il va lui attribuer (Kidouchin 70b)… "La communauté doit s'élever avec force et courage contre une telle conduite, indigne et inadmissible. Nos morts ont le droit au repos éternel, et la communauté doit tout faire pour que cela soit respecté. Je n'ai aucun doute que l'Eternel aidera notre communauté pour le reste, pour que les subventions arrivent, que les crèches soient aidées, que la che'hita reste possible, et le reste à l'avenant. J'ai l'impression, j'ai très peur, que l'on n'a pas de notion, dans nos rangs, du fait que la Providence ne veut que nous aider, et que le contraire peut être vrai quand nous ne nous conduisons pas comme la Halakha et le « respect de la mémoire » de nos parents l'exigent…" ●

A la mémoire de Rachel Raymonde bath Esther Uzan ‫ע"ה‬ 201 ● Décembre 2016 │

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grand dossier

Synagogue ancienne d'Aram Tsova (Alep)

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Par le rav H. Kahn

la Syrie S

ans nul doute, le sort de la Syrie est tragique. Ce pays dont l'histoire précède quasiment celle des autres nations, ses villes que l'on considère comme ayant été les premières au monde, tout cela est en train de tomber en ruines à cause de la cruauté et la stupidité des hommes. Le jour où la paix reviendra en Syrie, que restera-t-il de tout ce qui avait été créé sur cette terre, de son glorieux passé ? La même question se pose quant à l'histoire des communautés juives qui y ont existé. Mais nous avons la possibilité, voire le devoir, de nous pencher sur ces hautes périodes du peuple juif, pour tenter de rassembler, dans ces quelques pages, certaines étapes du passé de notre peuple sur cette terre. Et nous verrons qu'elles furent magnifiques et prestigieuses. Depuis le moment où le roi David envoya des troupes en Syrie, le peuple juif est attaché à ce pays, si bien que, même sans avoir reçu le statut de Terre sainte, cette terre est régie depuis lors par un certain nombre de règles qui la différencient des autres nations : c'est le fameux kivouch ya'hid que tout talmudiste connait. Il nous faudra également parler d'Aram Tsova et de Damas, sans oublier divers éléments qui marquèrent l'histoire de ces communautés, ni négliger quelques petites communautés juives annexes. Espérons que nous serons parvenus, à la fin du présent dossier, à évoquer cette partie de l'histoire de notre peuple avec toute la considération qui lui est due.

A la mémoire de Pin'has Meir ben Freha Bohboth z.l de la part de Ra'hel et Dan Moyal

Réussite spirituelle pour la Famille BES

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conclusions

grand dossier

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Ainsi donc, nous sommes-nous efforcés de tracer quelques traits d'une communauté juive remarquable : celle de Syrie. Ses origines sont bien plus anciennes que la plupart des autres communautés car, qui peut prétendre, en Europe ou en Afrique du Nord, avoir des sources de l'époque du roi David et ses proches ? Elle se distingue aussi par ses hautes valeurs : ses traditions, son respect de la Tora, son étude de nos textes et la transmission de ces pratiques aux générations suivantes. Et, avant toute chose, une conduite remarquable, que l'on ne trouve que rarement : celle d'une modestie à toute épreuve. Ce trait de caractère, que l'on retrouve pratiquement chez tous ses rabbanim, est tout simplement admirable, même si cela nous rendit effectivement la tâche plus difficile pour faire la connaissance de ses représentants. Malheureusement, les raisons qui nous ont poussés à traiter là de l'histoire de cette communauté ne sont pas des meilleures : la Syrie est plongée dans une guerre civile effroyable, et les noms de Damas et de 'Halab (Alep) ne cessent d'évoquer des drames humains atroces. Des centaines de milliers personnes ont été tuées, et encore plus d'hommes, de femmes et d'enfants voient leurs moyens de vie les plus élémentaires rendus inexistants. La communauté juive a quitté la Syrie depuis assez longtemps, mais ses trésors restaient présents, et ses morts y reposaient encore en paix. Cela n'est plus le cas actuellement, et le cadre dans lequel cette grande communauté évoluait est à présent détruit avec une violence inouïe. Que ces quelques pages soient un hommage à un monde disparu, et aux valeurs qui, elles, sont éternelles et dont nous devons nous inspirer…

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Questions de langage…

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ous avons reçu deux courriers concernant des questions de langage de Rachi. Livrons-les ici ensemble.

Rachi parlait-il russe ? Dans le sefer Melakhim , nous pouvons lire ce verset qui fait référence à l'interdiction d'utiliser des outils en métal lors de la construction du Beth haMikdach : “On n'employa à la construction du temple que des pierres intactes de la

Pour la réussite de la famille Melihan Cheinin, spirituel et maternel Réussite matérielle et spirituelle pour M. et Mme José Bonilla et leurs enfants. 46 │

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carrière; ni makevoth, ni garzen, ni autre instrument de fer ne fut entendu dans le temple durant sa construction” (Rois I,6,7). “Garzen” signifie comme chacun le sait la hache. Par contre, le mot “makéveth” est plus obscur et nécessite une explication. Rachi écrit : “Makéveth signifie DOLOTO en langue russe”. En règle générale, Rachi a recours à l'ancien français lorsqu'il cherche à préciser le sens d'un terme. Le fait qu'il utilise un mot venu du russe est très surprenant : pourquoi Rachi pensait-il que les com-

A la mémoire de Nathan ben Maharam Hakohen et Ella bath Yits'hak de la part de

N. Cahn


munautés juives d'Europe occidentale comprendraient mieux un mot venu d'une langue somme toute inconnue ? Qui en France et à cette époque connaissait le russe ?! Afin de répondre à ces questions, j'ai entrepris une recherche en commençant par les sources historiques. Dans la France de Rachi, régnait à cette époque le roi Henri Ier. Sa femme, Anne de Kiev, était d'origine russe. Elle était la fille du Grand-Duc de la principauté de Kiev, Jaroslaw le Sage, lui-même fils de Vladimir le Grand. Cette union fut célébrée en 1051 à Reims, non loin de Troyes en Champagne où Rachi vécut. Un détail supplémentaire nous permettra de mieux comprendre : l'architecture à Kiev, dans cette même période, était alors en pleine expansion (construction, ornement, mosaïque, fresque etc.). Les artisans russes se servaient des techniques apprises de leurs collègues venus de Byzance, véritable capitale culturelle de cette époque. D'ailleurs, l'un des plus majestueux témoignages de ce savoirfaire est la Cathédrale Ste-Sophie de Kiev construite à l'instigation de Jaros-

law le Sage. La beauté, la perfection et la conception de cet édifice représentaient un événement majeur pour toute l'Europe médiévale puisque les compétences architecturales en France d'alors étaient limitées : le style roman était déjà passé et le style gothique n'apparaitra qu'autour du XIIème début XIIIème siècle. Nous avons eu recours jusqu'ici à des faits historiques objectifs et vérifiables, partagés par de nombreuses sources. Je souhaiterais désormais formuler une hypothèse. Il se pourrait que la reine Anne, voyant l'essor de l'architecture dans son pays natal, ait demandé à des maîtres d'œuvre russes de venir en France pour y construire un prestigieux édifice, peutêtre un palais ou une cathédrale. Si tel était le cas, ces artisans seraient venus avec leurs propres outils comme c'était l'habitude alors. Il est donc probable que des « équipes mixtes franco-russes» se soient formées et que, dans un contexte plus global de communication, le nom des outils ait été échangé à son tour. Trouvant certains de ces outils venus de Russie très intéressants, les ouvriers français les ont peut-être adoptés et ont cherché à les reproduire.

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Droit au but

'Amalek Par le rav Refaël Choukroun zatsal

«T

u effaceras tout souvenir d'Amalek » (Devarim/ Deutéronome 25,19). Amalek est un peuple qui, de par son essence, n'a pas droit à l'existence selon la Tora s'il ne fait pas "‫"תשובה‬ (techouva, repentir). Cependant, depuis l'époque du Premier Temple, les généalogies des peuples sont perdues, et la mitsva d'éliminer 'Amalek est par conséquent inapplicable.

Une bonne délivrance (léda kala) pour Naomie bath Véronique Ra'hel 48 │

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D'autre part, il est possible que ce commandement ne s'applique qu'à 'Amalek en tant qu'Etat et non en tant qu'individus. Quoi qu'il en soit, il reste clair que l'idéologie de ce peuple perdure encore de nos jours. La violence et la haine gratuite gangrènent le monde, et toutes proportions gardées, le message reste actuel : il n'y a pas de place sur terre pour une mentalité pareille. 'Amalek

A la mémoire de notre regretté frère : David Daniel ben Sultana


vint, en effet, attaquer Israël sans aucune raison politique : son territoire n'était pas menacé et Israël n'avait aucune revendication à l'égard du conflit passé entre Ya'akov et 'Essaw qui paraissait définitivement réglé. 'Amalek, petit-fils d'Essaw fut l'essence du mauvais côté de son ancêtre. L'attaque était lâche : Israël ne s'y attendait pas. De toute évidence, 'Amalek était animé d'une idéologie de vengeance : celle d'empêcher le destin d'Israël de s'accomplir, destin qui aurait pu être celui d'Essaw s'il s'était bien conduit. 'Amalek ne pardonne pas à Israël, qu'en définitive, l'esprit de Ya'akov réussisse mieux que la force brutale d'Essaw. Selon les Sages (Rachi Devarim 25,18), il s'attaqua particulièrement au Brith Mila, que pourtant 'Essaw aussi avait accompli, mais n'avait pas intégré. Car cette mitsva représente dans son essence le fait d'enlever les écorces, ôter le superflu afin de dévoiler l'essen-

tiel. Cette guerre fut le modèle de l'antinomie entre « la voix de Ya'akov et les mains d'Essaw ». On préférerait le taire, mais on ne peut le nier : la ressemblance avec l'acharnement de principe des nazis de détruire la race juive est évidente. Il est vrai qu'Amalek ne s'attaque pas à nous sur un dossier vide. En l'occurrence ici, Refidim : le peuple s'était relâché (voir Sanhédrin 106a. concernant le terme refidim, de rafoui, faible), et avait interrogé (Chemoth/Exode 17,7) : « D' est-il avec nous ou non ? » Lorsque la voix de Ya'akov faiblit, le bras d'Essaw s'endurcit réciproquement. Si cela explique la raison pour laquelle Hachem permit une telle attaque, cela ne justifie en rien l'attitude d'Amalek. Notre problème est le nôtre, le sien est le sien, et c'est bien de sa propre initiative et de sa propre volonté qu'il choisit d'être l'émissaire de la punition.

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Droit au but

L'audace de la Kedoucha Par rav David Avraham

Y

ehouda ben Téma dit : Guehinom, et celui qui est réser« Sois effronté comme le vé – au Paradis" (Avoth/Maxime léopard… Il avait coutume des Pères 5,20). de dire : "L'effronté est voué au Selon nos Sages, l'effronterie est l'une des principales caractéristiques de notre génération. Comme ils enseignent à la fin du Traité Sota : « A l'époque des

A la mémoire d'Eliyahou Bensimon et d'Edith Zoé Guenassia 50 │

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"talons de Machia'h", la 'houtspa (l'insolence) augmentera et le respect diminuera... Les gouvernements tomberont dans l'hérésie... Les lieux de rencontre des érudits seront utilisés pour l'immoralité... La vision des érudits dégénérera, ceux qui craignent le péché feront l'objet de mépris et la vérité sera absente. Les jeunes feront honte aux anciens, les anciens s'opposeront aux jeunes, le fils vilipendera son père et la fille s'opposera à sa mère... Dès lors, sur qui doit-on se reposer ? Sur notre Père Qui est dans les cieux ». Il parait donc opportun d'aborder ce sujet. Tout particulièrement au vu de l'actualité récente animée par le triomphe de l'effronterie et de l'insolence. Néanmoins, nous aborderons dans cet article un autre aspect de cette attitude si toxique. Car les méfaits d'un comportement impudent sont notoires. Et nous savons tous (au moins théoriquement) que les conséquences sont terribles pour tout celui qui s'installe dans l'effronterie et l'insolence. Comme le déclare rabbi Yehouda ben Téma : l'effronté est voué au Guehinom.

Pourtant, on trouve dans la littérature hassidique une valorisation particulière de ce trait de caractère. En effet, les grands maitres de la 'Hassidouth louent ce qu'ils nomment « l'effronterie de Kedoucha ». Selon eux, il s'agit là d'une qualité indispensable au service divin. Ainsi, rabbi Na'haman de Breslav écrit dans le Likouté Moharan : « Il est impossible de recevoir la Tora sans l'effronterie de Kedoucha comme l'enseignent nos Sages (Bétsa 25a) : "Pourquoi la Tora a été donnée au peuple d'Israël ? Parce qu'ils sont effrontés". Parallèlement à cela, il y a l'insolence. Ce trait de caractère est incompatible avec le judaïsme comme l'énoncent nos Sages (Nedarim 20a) : "Tout celui qui se complait dans l'insolence prouve par son attitude que ses aïeuls ne se sont pas tenus au mont Sinaï lors du don de la Tora". En d'autres termes, l'insolent se rend totalement étranger à la Tora par son attitude.

Mais qu'est-ce donc que cette effronterie si bénéfique et comment se distingue-t-elle de l'insolence vulgaire ?

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LES TANAÏM

Beth Ché'arim, où Rabbi Yehouda et son fils, rabban Gamliel, ont été enterrés (à prox. de Kiryath Tiv'on, en Basse Galilée)

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Rabban Gamliel fils de Rabbi

ans le précédent numéro, nous avons fait une pause dans la récente livraison de notre rubrique "Tanaïm". En effet, cette dernière a été consacrée à la "nessiouth", cette institution politique qui présida à la destinée de notre peuple depuis Hillel l'ancien, et se perpétua encore bien après la destruction du Temple et l'exil d'Israël. Cette organisation exista donc également du temps des Amoraïm, les Sages de la Guemara. Toutefois, ces "Nessi'im" furent en même temps les Grands du peuple juif, et leurs noms, avec quelques enseignements moraux, sont rapportés dans le premier chapitre des Pirké

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Avoth. Un dernier Sage de cette filiation est cité également dans le second chapitre, et, de manière surprenante, le nombre de ses enseignements dépasse de loin ceux rapportés au nom de ses ancêtres. C'est de ce sage que nous voulons parler à présent.

Rabban Gamliel ben Rabbi était le fils ainé de Rabbi, rabbénou hakadoch, le rédacteur de la Michna. Il reçut son enseignement en Tora de son père, et fut considéré comme l'un de ses disciples attitrés (mouvhak). Peu avant le moment de son décès, Rabbi le fit venir pour lui transmettre les règles de la nessiouth (Kethouvoth 103b), et effectivement, il mena son mandat avec détermination,


regroupant dans son Beth haMidrach tous les disciples de son père. On y trouve par exemple Rav (Yerouchalmi 'Haguiga 1,8) ainsi que Bar Kapara ('Houlin 5b), entre autres. Cependant, rares sont les enseignements en son nom dans la Michna, car celle-ci avait déjà été clôturée par son père, Rabbi [quelques endroits où son nom est mentionné : Ya'avets, note sur le Séfer haYou'hassin Alef-Beth, lettre guimel]. En revanche, le Séfer haYou'hassin (ad loc.) rapporte que, lorsque rav Safra ramène une braytha au nom d'une personne de l'entourage de Rabbi, c'est d'un enseignement au nom de son fils Rabban Gamliel qu'il est question. Enseignements qui sont donc très largement cités dans les Maximes de nos Pères. Ajoutons ici ce qui est rapporté en son nom dans la Tossefta de Sota (6,8), sur le verset prononcé par Moché: "Faudra-t-il leur abattre des brebis et des bœufs pour qu'ils en aient assez ?" (Bamidbar/Nombres 11,22). Rabban Gamliel explique : "Il n'est pas possible de répondre aux exigences du peuple d'Israël : si Tu leur donnes de la viande de gros bovins, ils Te diront qu'ils veulent du menu bétail ; si Tu leur accordes ensuite cette viande, ils déclareront vouloir de la chair de bêtes sauvages et de volailles ; s'ils se voient aussi proposer de cela, ils exigeront de la chair de poisson et de sauterelles…" On ne sait pratiquement rien de sa vie personnelle, si ce n'est qu'il avait deux enfants, rabbi Yehouda nessia (à ne pas confondre avec son père à lui, Rabbi le nassi) et Hillel (Pessa'him 51a). Il est admis qu'il ne vécut pas longtemps, et n'exerça sa fonction de nassi que durant dix ans. Il avait environ 60 ans lors de sa disparition. Passons à ses enseignements, livrés donc dans les Michna de 2 à 4 du second chapitre des Maximes de nos pères.

Michna 2. Rabban Gamliel ben Rabbi dit : "Il est bon de concilier l'étude de la Tora avec un gagne-pain, car leurs efforts associés occultent [la tentation de] la faute ; et toute étude de la Tora qui n'est pas accompagnée d'un travail est vouée à la perte et entraîne la faute. Et que tous ceux qui œuvrent pour la communauté, le fassent au nom du Ciel, car le mérite de leurs ancêtres les assiste et leur rectitude revêt une portée éternelle. Quant à vous [dit D'], Je vous rétribuerai largement comme si vous l'aviez [vous-mêmes] accompli. Michna 3. Méfiez-vous du pouvoir en

place, car il n'est favorable à l'individu que lorsque cela lui profite. Il paraît conciliant lorsqu'il en tire avantage et n'assiste pas les gens lorsqu'ils sont dans le besoin.

Michna 4. Il avait coutume de dire : "Accomplis Sa volonté comme si elle était la tienne, de sorte qu'Il accomplisse ta volonté comme si elle était la Sienne. Efface ta volonté devant la Sienne, de sorte qu'Il efface la volonté des autres devant la tienne"1. Quelques commentaires s'imposent, en particulier sur le premier enseignement de ce maitre, qui a engendré de très nombreuses déviations !

1 A partir de la moitié de la présente Michna, c'est Hillel qui est cité. Par la suite, il n'est pas aisé de savoir si la Michna reprend avec Rabban Gamliel ou continue avec Hillel – les commentaires n'en disent mot. Toutefois, la Michna 6, "Il vit également un crâne flotter sur l'eau ; il lui dit : « C'est parce que tu as noyé qu'on t'a noyé et ceux qui t'ont noyé seront à leur tour noyés »", est rapportée dans Soucca 52a dans une série d'enseignements de Hillel, de sorte qu'il est probable qu'à partir de la présente Michna ce sont des enseignements de Hillel qui sont cités. De quel Hillel parle-t-on au fait ? Car dans cette noble filiation du peuple juif, les noms se suivent et se ressemblent… Nous verrons dans la prochaine livraison qu'il existe plusieurs avis à cet égard : cela peut avoir été Hillel l'ancien, ou alors un descendant bien plus tardif.

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Il est bon de concilier l'étude de la Tora avec un gagne-pain, car leurs efforts associés occultent [la tentation de] la faute ; et toute étude de la Tora qui n'est pas accompagnée d'un travail est vouée à la perte et entraîne la faute. C'est la sentence qui de nos jours, est le plus fréquemment assénée sur la tête des étudiants en Tora ! Nous dirons donc, tout d'abord, qu'il s'agit là d'un conseil donné, et certainement pas d'une obligation incombant à tous. A chacun de savoir comment il est constitué, et à quel point il est capable de résister aux tentations. Ainsi, certains parviendront à se consacrer entièrement à l'étude de la Tora sans être attirés par les aspects de la vie professionnelle, tandis que pour d'autres l'étude à temps plein n'est pas conseillée, et il vaut donc mieux leur organiser des programmes mixtes, alternant étude de Tora et apprentissage d'un métier. Ceci se fait assez couramment de nos jours en Erets Israël, mais pas de manière systématique et déclarée. Mais surtout, la vraie question est de savoir jusqu'à combien une personne plongée dans le monde du travail, parvient à garder l'équilibre dans ce jeu délicat qu'est le partage du temps entre les heures d'étude de Tora et celles du travail ! Nous sommes pleinement conscients de l'influence que peut avoir sur une personne

le monde professionnel, et cela sans que ce soit perceptible, sans que la personne ne s'en rende réellement compte ! Mais surtout, d'un autre côté, il n'est pas donné de comprendre à quel point l'étude de la Tora peut engendrer un intérêt et une envie d'en savoir plus si on n'y goute pas totalement. Ainsi, un homme peut être captivé toute sa jeunesse par la Tora, au point de délaisser carrières et facilité, pour ne se consacrer qu'à l'étude de nos textes sacrés. Par cet investissement, il sera, par là-même, moins inquiété par les incitations du monde profane. Sur ces quelques généralités, arrivonsen aux explications livrées par nos grands Maitres sur ces enseignements de Rabban Gamliel.

Michna 2.

Rav Ovadia de Bartinora suit le texte de la Michna : puisque les deux occupations affaiblissent l'homme, [le travail physique et l'étude de la Tora], et que le but final est d'éviter les tentations, alors consacrons-nous uniquement à l'étude ! Mais non, répond-il avec la suite de la Michna, sans travail profane, la personne risque d'en arriver à voler pour survivre, ce qui est évidemment exclu.

Et que tous ceux qui œuvrent pour la communauté, le fassent au nom du

Daniel

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Vestiges de cette période (antiquités de Katsrin, Golan)

Ciel, car le mérite de leurs ancêtres les assiste et leur rectitude revêt une portée éternelle. Quant à vous, je vous garantis un grand salaire, comme si vous l'aviez [vous-mêmes] accompli.

C'est évidemment l'une des épreuves qui se dresse devant toute personne arrivant à une fonction publique… Et si les projets de ces personnes agissant pour la communauté n'aboutissent pas ? C'est envers cela que la Michna précise que leur salaire est malgré tout garanti – car, justement, ils auront agi au nom du Ciel, et non pas pour leur propre intérêt (Bartinora). Qui se porte garant de ce grand salaire ? Cela peut être notre présent Tana, rabban Gamliel, mais d'autres attribuent cette déclaration au nom de l'Eternel (Tossfoth Yom Tov, qui trouve la seconde explication difficile).

Michna 3. Méfiez-vous du pouvoir en place, car il n'est favorable à l'individu que lorsque cela lui profite. Il paraît conciliant lorsqu'il en tire avantage et n'assiste pas les gens lorsqu'ils sont dans le besoin. Cet enseignement est lié,

selon le rav de Bartinora, au précédent : quand vous devrez œuvrer en faveur du public, vous en arriverez automatiquement à rentrer en contact avec le pouvoir civil ; sachez qu'il a la particularité d'être toujours intéressé, et n'imaginez pas que vous avez trouvé grâce à ses yeux. Le jour où il n'a plus besoin de vous, il vous oubliera complètement ! Cela n'empêche, ajoute le Tossfoth Yom Tov, qu'il est obligatoire d'entretenir ces liens, même si votre propre renommée doit en souffrir (Richon Letsion, d'après la Guemara Meguila 16b sur Mordekhaï).

Michna 4. Il avait coutume de dire : "Accomplis Sa volonté comme si elle était la tienne, de sorte qu'Il accomplisse ta volonté comme si elle était la Sienne. Efface ta volonté devant la

Sienne, de sorte qu'Il efface la volonté des autres devant la tienne". Selon le

Bartinora, c'est d'un deal entre l'homme et le Créateur dont il est question ici : sache utiliser ton argent pour les mitsvoth comme tu le ferais pour tes propres besoins, et l'Eternel te le rendra. Le Tossfoth Yom Tov voit dans cette Michna une autre idée, rapportant une version quelque peu différente : on peut faire les mitsvoth dans la colère et l'impatience, mais on risque que les retombées soient du même gabari. Il faut apprendre à pratiquer les mitsvoth de manière volontaire et heureuse, et alors l'Eternel nous le rendra dans une atmosphère du même genre. Pour expliquer cela, prenons comme exemple le grand drame des Juifs aux Etats Unis (et ailleurs…), dans les années où ils arrivaient en grand nombre d'Europe Centrale. Nombreuses furent leurs difficultés et ils ne purent éviter d'exprimer le sentiment : "C'est dur d'être un Juif" ("Schwer zu sein a Yid"). On sait quels effets ont eu ces soupirs lorsqu'ils étaient prononcés devant leur descendance : beaucoup choisirent la voie de la « facilité » et de l'abandon du judaïsme… Il faut donc toujours garder en tête la chance que nous avons d'être juifs et de pouvoir accomplir la volonté du Créateur – et le montrer ouvertement. Même quand nous sommes effectivement plongés dans une situation difficile, et que l'accomplissement des mitsvoth représente un effort particulier, le faire avec joie et bonheur – car c'est pour cela que l'Eternel nous a choisis parmi toutes les Nations. • 201 ● Décembre 2016 │

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chronique du livre

S

omnambules et terminators, sur une crise civilisationnelle contemporaine, par Gérard Rabinovitch, éd. Le bord de l'eau, 2016, 100 p. Une petite brochure, finalement, mais oh combien virulente ! L'auteur tente de partir de la folie nazie pour arriver à la forme actuelle du terrorisme. Son discours repose sur un intellectualisme moderne, imprégné d'analyses d'inspiration freudienne et consorts, et mène le lecteur à prendre conscience de ce qu'il appelle "l'immense potentialité archaïque humaine à la destruction mortifère". Et il arrive à concevoir que les courants actuels dépassent de loin la folie que l'humanité a connue voici 70 ans… A faire connaitre autour de nous, en particulier à ceux qui n'ont pas encore pris conscience de l'ampleur du phénomène que nous vivons.

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T

orah thérapie, rav Elimélekh Lamdan, un guide de psychothérapie dans l'esprit de la Tora, BibliEurope 2016, 351 p.

Le projet du présent ouvrage est remarquable, et devrait attirer un grand public dans la communauté juive ! Le fait qu'il soit préfacé par une lettre du rav Yissakhar Méïr zatsal est fort important, car ce genre de domaines, celui de la psychologie, à l'aune de nos sources, est éminemment délicat, n'étant pas tellement développé. Une telle approbation s'imposait donc, même si le rav écrit n'avoir parcouru que quelques passages du livre en question. Celle du rav Sim'ha Cohen est déjà plus complète, donnant son appui aux méthodes du rav Lamdan et à son œuvre dans le domaine du grand public. Sur le fond, nous ne sommes pas habilités à donner notre avis. Il faut remarquer que, pour le présent auteur, de nombreux sujets classiques finissent par pouvoir être compris par le travail psychologique et la construction de la personne. Si cette lecture est parfois un peu surprenante, elle semble être justifiée. Un essai intéressant dans ce sujet, à connaitre.

R

aconte-moi notre histoire, 'Hanouka, par Rachel Darmon, 2015.

Voici un livre pour jeunes, abondamment illustré, qui tombe bien, puisqu'il parle de l'histoire de 'Hanoucca. Les dessins sont originaux, souvent plus "impressionnistes" que réels, ce qui est là une qualité car il n'est pas du tout évident de dessiner les grands personnages de notre peuple, de peur de trahir leur identité et de leur accorder une apparence profane qui n'est en aucune manière celle qu'ils avaient. Cela est vrai par définition : comment pouvonsnous savoir à quoi ressemblaient Avraham, Yits'hak ou Ya'akov, d'autant plus que nous ne sommes en aucune manière capables d'imaginer leur intense spiritualité ? En conséquence, tant à leur égard qu'à celui de tout personnage de notre passé, il est admis qu'il vaut mieux fuir toute représentation réelle. Les midrachim forment la trame de cet ouvrage, et ils semblent fidèles à l'enseignement de nos Sages. •

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Interview

Le nouveau défi du rav Gérard Ackermann… Par Ya'akov Manela

L

e rav Ackermann n'est plus à présenter à notre public : il a fondé en 1983, avec son épouse, le premier séminaire pour jeunes filles francophones en Terre sainte, Nerlitz, d'abord à Bené Brak, puis pour de longues décennies en tant que section française de Nevé Yerouchalayim. C'est du reste à la suite de compressions budgétaires de cette dernière institution qu'il a cessé de proposer ses bons services au public – bien qu'il y ait tout de même trois nouveaux séminaires créés depuis lors à Jérusalem. Rav Ackermann a une formation universitaire, en économie, ce qui lui a permis d'être le directeur du secondaire à Aix-les-Bains. Pas enseignant en histoire ? Non, mais j'ai senti déjà alors le besoin d'un ouvrage d'histoire : je constatais que les jeunes n'ont pas les bases juives suffisantes pour aborder l'histoire. Les

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jeunes arrivaient au bac, sans avoir les moyens de comprendre ces sujets. Alors, j'ai donné le Chabbath après-midi une ou deux heures de cours-débat à ce sujet, pour leur expliquer que l'actualité était basée sur ce qui s'était passé autrefois. Avec mes élèves qui sont venues ici, j'ai retrouvé le même problème : les notions de base leur manquent, ils ne savent pas ce qu'est le chabtaïsme, la Haskala… Pour eux, le 'Hassidisme, c'est Loubavitch, et Erets Israël commence en 1948… Et, de plus, ils ne savent pas se servir de l'esprit critique pour comprendre ce qu'ils ont devant eux, en particulier dans les médias. A la suite de ces constatations, j'ai introduit à Nerlitz un cours d'histoire, et ceci m'a amené , voici dix ans déjà, à la rédaction d'un livre. J'ai pris comme date de départ l'expulsion des Juifs d'Espagne, en avançant assez rapidement pour arriver au 20e siècle. Le premier tome s'arrête donc à l'année 1900, et donne les bases pour le second qui est en fait plus important, pour que l'on puisse comprendre la période actuelle.

Vous prenez position dans tous les débats qui ont eu cours durant ces siècles ? J'ai essayé d'éviter d'être polémique, tout en disant la vérité, en suivant les


enseignements de mes maitres. Ainsi, la perception de l'histoire est très différente des ouvrages classiques. Quant aux périodes précédentes, je ne pense pas m'y intéresser : mon objectif est très précis, celui de permettre de comprendre l'ère qui est la nôtre. Je pense en particulier à la politique. Contrairement à ce qu'on entend souvent, ne mélangez pas la politique et le religieux, alors que l'on ne peut pas comprendre l'un sans l'autre.

du 1er tome… Au niveau des écoles, j'ai trouvé une certaine écoute, mais cela n'a pas été sans difficulté, car les professeurs ne peuvent pas indiquer un livre hors programme. On m'a même proposé de le traduire en hébreu. Mais j'hésite : on m'a tout de même un peu reproché d'avoir donné un niveau trop élevé pour ce livre… Si cela est vrai pour les français… Je pense qu'il est parfaitement accessible pour les élèves de 1ère ou terminale. Il se lit facilement.

Les réactions de la part du public ? A dire vrai, ce n'est que maintenant que le livre, avec ses deux tomes, arrive en France. Quant aux journaux, seul Kountrass en a parlé voici dix ans, lors de la parution

NDLR : Pas forcément, pour l'hébreu: le public intéressé, l'israélien religieux, est moins soumis à internet et autres que le public français, ce qui peut le laisser plus ouvert à la lecture, même d'ouvrages un peu plus lourds… •

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BaLade

Malkichoua'

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ne balade au bout du monde ? Voici ce que nous vous proposons pour cette fois-ci. Vraiment, le bout du monde. En effet, Malkichoua' répond tout à fait à cette définition : il s'agit d'un centre destiné aux jeunes voulant se défaire de leurs mauvaises conduites en matière de drogues. Erigé en cette fin Sud du Gilbo'a, loin de tout, les environs de ce site répondent parfaitement à ce souci, quand de plus, la barrière de sécurité entre le Gilboa' et la JudéeSamarie passe à proximité…. Pour arriver à Malkichoua', nous quitterons la route 90 (Eilath – Kiriath Chemoné…) juste avant Sdé Teroumoth, après le poste de surveillance des frontières (entre les territoires palestiniens et Israël – tout cela si nous venons de Jérusalem), pour monter vers la gauche dans la montagne, avec la route 667 en direction du Guilboa'. C'est du reste une belle route, qui grimpe allègrement. En haut, nous prendrons sur la gauche au kibboutz Mérav, mais continuerons avec la route qui mène à Malkichoua', et profiterons du paysage. Il est remarquable. A remarquer: les nombreuses éoliennes ("turbinoth" – permettant d'utiliser le vent qui souffle avec force sur ce plateau et d'en faire de l'électricité)

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implantées depuis quelques années le long de cette route pour desservir le kiboutz Ma'alé Guilboa'. Arrivons enfin à Malkichoua'. Nous prendrons le chemin forestier marqué en noir qui s'ouvre à droite de l'entrée de l'institution, et le suivrons sur un kilomètre (cela peut être fait en voiture, à condition de ne pas trop avoir pitié d'elle). Nous voyons à notre droite un beau paysage, avec villages et mos-


quées, et, entre les deux, la barrière, et la route de sécurité qui la suit. La colline qui se trouve à gauche est le har Avner. Une base militaire est installée sur son sommet. Le chemin marqué en noir nous mène à un col, nous laissons là la voiture et grimpons en suivant la marque noire (et non point le chemin marqué en bleu qui prend plus sur la gauche). Nous remarquons que les arbres sont fortement penchés vers le chemin, vers l'est, du fait des grands vents qui soufflent pratiquement tout le temps dans ces parages.

laissé plus haut. Mais si l'heure est déjà avancée (ce qui était le cas quand nous nous sommes rendus en ces lieux), il est plus prudent de revenir à la case départ en empruntant à nouveau le chemin pris à l'aller : il est finalement sans surprise, car nous le connaissons déjà. Le tout, jusqu'à la voiture, prend environ 2 h 30, et nous aura permis de prendre un bain de nature, pratiquement garanti sans âme qui vive (si ce n'est un troupeau de cerfs sous le plateau situé face au Chomron, la plus sauvage de la randonnée).

Le chemin noir redescend, puis continue à grimper sur la colline suivante, ce que nous faisons aussi. Là, le chemin se transforme en sentier, et grimpe à flanc de coteau entre les arbres. Mais arrivés en haut, nous sommes récompensés de notre insistance : bientôt, en continuant encore un peu, nous arrivons à un plan qui surplombe le début des monts du Chomron (Samarie), le tout étant d'une force à couper le souffle. Justement là, nous devons décider de ce que nous faisons : il est, d'après la carte, possible de poursuivre avec un sentier marqué en rouge, qui descend vers l'est, puis de remonter avec le chemin marqué en bleu – que nous avons

Et de nous promettre que, la prochaine fois, nous reviendrons par le chemin marqué en bleu, ou, mieux encore, nous commencerons par lui. A suivre… •

Refoua cheléma pour Gabriel ben Fréha Hatsla'ha pour la famille Rebibo ainsi que pour leur petits-enfants 201 ● Décembre 2016 │

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Education

Respect d'autrui Par le rav Elie Lemmel

R

abbi Yossi enseigne : « Je sais parfaitement que je ne suis point kohen, mais si mes amis me disent de monter avec les kohanim pour les bénir, je le ferai » (Chabbath 118b). Cet enseignement de la Guemara est à priori plutôt surprenant. Comment rabbi Yossi va-t-il faire pour se mêler aux kohanim au moment de la bénédiction, juste parce que ses amis le lui demandent ? Au-delà de la dimension purement halakhique de ce texte, celui-ci nous révèle l'importance du vitour, c'est à dire du renoncement. Rabbi Yossi a une certitude, et, malgré tout, il est prêt à écouter la demande que lui font ses amis, et non point juste l’écouter, mais aussi l’accepter ! Savoir renoncer, apprendre à céder, accepter de laisser la place à la demande de l'autre même quand celle-ci semble télescoper mes propres désirs, voilà une conduite qui doit nous inspirer au quotidien. Et pourtant, ce modèle de fonctionnement à l'air très éloigné de la réalité que nous vivons de nos jours. Ne pas céder, tenir bon, rester ferme – voilà le modèle de pensée que nous voyons autour de nous. L’homme fort reste à priori campé fièrement sur ses positions et,

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quelle que soit la situation, il ne cèdera pas d'un pouce. Celui qui cède semble, au contraire, un pleutre, quelqu'un qui n'a pas de courage, ni de convictions vraiment bien établies. Pour nos Maîtres il n'en est rien. S'arcbouter sur nos positions n'a de sens que si ce ne sont pas nos opinions personnelles qui sont en cause. La seule légitimité de s’entêter existe dans les cas où l'enjeu se situe dans la manière de vivre certaines situations en suivant les règles de la Tora. Or, de manière surprenante, nous constatons que, lorsque c'est la parole de la Tora qui est en jeu, nous avons tendance à céder plus facilement que lorsqu'il s'agit d’éléments touchant notre vie privée. Ainsi, nombre de personnes ne cèderont en aucun cas sur les détails d'organisation d’une fête, ou sur les principes d’une manière de s'habiller. Ne pas céder pour des choix qui ne sont liés qu'à l'univers de l’éphémère, ne pas céder sur ces règles qui n'ont souvent aucune base si ce n'est nous-mêmes et nos désirs ; mais par contre renoncer à certains principes religieux afin que tout le monde puisse se sentir à son aise, renoncer à une certaine manière de vivre les choses pour ne pas demander trop d'efforts à notre entourage, cela paraît admissible, faisable. Il ne s'agit point d'être inflexible en


toutes situations, mais de réfléchir où se situe l'enjeu véritable. Souvent nous constaterons que le sujet de discorde n'est point l'élément essentiel, mais bien plus le support à un conflit personnel où chacun cherche à exister au détriment de l'autre. On voit cela particulièrement dans les univers où la place de chacun n'est pas définie et où les pers o n n es ont besoin d'être rassurées sur l'importance et la valeur qu'elles ont. Cette nécessité est le résultat d'un manque de travail sur l'estime de soi et sur le fait que bon nombre de personnes ont été éduquées dans l'idée que changer d'opinion ou laisser l'avis de l'autre passer en premier est un échec.

Il existe aussi un autre phénomène permettant à l'individu de ne pas céder et d'imposer son point de vue, c'est comme vous pouvez vous en douter, dans l'univers de la religion. L'instrumentalisation du religieux est toujours aussi présente et bon nombre de personnes utilisent la loi pour imposer leur place dans la relation à l'autre. En effet qui oserait s'opposer à D' ? C’est là tout l’enjeu des relations où l’élément essentiel est la prise de pouvoir des uns sur les autres. Paradoxalement, savoir être mevater (renoncer volontairement en faveur de l'autre, racine : vitour), c’est aussi montrer à l’autre que nous ne voulons point tomber dans le piège d’un échange organisé autour du rapport de forces, c’est quelque part reprendre la main sur la relation et recréer un vrai face à face.

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entre femmes

‘Hanoucca, un miracle de trop Par Mme Karen Ohayon

Un miracle commémoré Pendant la fête de ‘Hanoucca, on nous demande d'allumer la Hanoukiya pendant huit jours, en souvenir du miracle de la fiole d'huile. En vérité, chaque fête que nous célébrons dans notre calendrier est en souvenir d'un miracle qui a eu lieu. Pourtant, généralement, les mitsvoth liées au jour de la fête ne représentent pas exactement le miracle en lui-même. Je m'explique : A Pessa'h, nous mangeons de la matsa et du maror, alors qu'aucun miracle n'a eu lieu avec la matsa ou le maror. Par contre, des miracles ont bien eu lieu avec les dix plaies. Pourtant, nous n'organisons pas de chasse

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aux sauterelles, nous ne donnons pas des vitamines aux poux pour les rendre plus vigoureux, et nous ne mangeons pas des boules de glace avec du feu dedans (non, l'omelette norvégienne, c'est pile l'inverse). De même, le septième jour de Pessa'h, jour de la traversée de la mer, aucune mitsva ne nous demande de séparer de l'eau en deux (on doit pouvoir y arriver avec un glaçon…) ou de boire de l'eau de mer. A Pourim, nous aurions pu avoir une mitsva qui fait intervenir un bâton en bois, pour rappeler la potence de Haman, or ce n'est pas le cas. Nous avons bien les oreilles d'Haman, mais aucune source ne nous prouve que ses oreilles ont fait partie du miracle…


Cependant, pour la fête de ‘Hanoucca, la mitsva concerne précisément l'objet du miracle d'antan. L'huile a suffi pour 8 jours : nous allumons (de préférence avec de l'huile) pendant 8 jours. C'est donc que le miracle de ‘Hanoucca est particulier. Mais en quoi ? Bon, je l'avoue, ce n'est pas moi qui pose la question, j'ai rarement le temps d'approfondir le sens des fêtes, je me cantonne généralement à en prévoir le menu… Cette question est posée par rav Lévy Yits'hak de Berditchov, dans son livre Kedouchath Lévy.

Pourquoi ce miracle ? Il répond que lorsqu'un homme a l'obligation d'accomplir une mitsva positive de la Tora, et qu'il a un empêchement, il en est exempté. Lorsque les ‘Hachmonaïm n'ont pas trouvé d'huile pure pour allumer la Menora, ils n'étaient donc pas dans l'obligation d'allumer avec de l’huile pure. Clair, net et précis. Alors pourquoi se sont-ils entêtés à vouloir le faire tout de même ? Et surtout, surtout, pourquoi Hachem S'est senti "obligé" de leur faire un miracle, alors qu'au départ la mitsva n'était même pas obligatoire ? Ils n'avaient pas trouvé d'huile, et alors ? Ils en ont trouvé, et cela suffisait pour un seul jour, et alors ? Les miracles sont simples à faire pour Hachem, certes, mais nous savons clairement qu'Il ne les distribue pas pour rien. Alors pourquoi ce "bonus" ? Comme nous venons de le voir, les ‘Hachmonaïm n'avaient aucune obligation d'allumer. Mais leur devise était de se donner entièrement pour la gloire de Hachem. Obligés ou pas, ils voulaient sanctifier le nom de Hachem. Ils voulaient Lui montrer que c'était ce qu'ils souhaitaient le plus au monde : accomplir Ses commandements, même en période de difficultés. Ils ne baissent donc pas les bras, ils retournent chaque pierre, une à une, pour chercher

une fiole d'huile restée pure. Et là, Hachem veut leur répondre, leur prouver aussi Son amour, leur envoyer un signe d'affection, et Il leur fait un miracle ! Un miracle dont on n'avait pas réellement besoin. Dont on n'avait pas du tout besoin, d'ailleurs. Un miracle qui n'est que le ''clin d'œil d'un papa''. Quand un homme accomplit ce qui lui est imposé, il est difficile de savoir s'il est heureux de le faire ou s'il le fait à contre cœur. Il en a l'obligation, il le fait. Un point, c'est tout. Pour savoir ce qu'il a au fond du cœur, il faudrait lever l'obligation. A ce momentlà, que fait cet homme ? S'enfuit-il en courant, tout content, ou bien reste-t-il fidèle au poste pour accomplir tout de même son devoir ? Quand un professeur reste après le cours pour expliquer la Guemara à un élève, il montre qu'il aime son travail, qu'il aime l'élève, qu'il aime la Guemara, ou les trois en même temps. Quand une maman fait le tour des chambres avant d'aller dormir, et qu'elle caresse chaque enfant alors qu'ils dorment et ne ressentent rien, elle montre que les enfants sont plus importants que tout. Quand je donne un pourboire au taxi, en plus du prix de la course, je montre que le service a été au-delà de mes espérances. Quand Chabbath rentre à 16 h 00 (ce qui est déjà plus que tôt, entre nous soit dit), et que je le reçois 2 minutes avant, je montre que j'aime le Chabbath, que je l'attends. Quand mon mari me demande un thé bien chaud, et que j'ajoute un petit gâteau à côté, je lui exprime mon attachement. 201 ● Décembre 2016 │

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Comment mériter nous aussi un miracle ? 'Hanoucca nous apprend donc que ce que l'on fait en plus, au-delà de l'obligation, est très significatif. Pour nous et pour Hachem. Et cela pourrait même mériter un miracle. Un miracle dont on pourrait se passer ! Dont on devrait se passer ! N'est-ce-pas une segoula incroyable, et plutôt ignorée ?! Quand j'essaye de réfléchir où je voudrais que Hachem intervienne, où il serait bon que je Lui donne envie d'intervenir, je pense aux enfants. A leur avenir spirituel. Certes, Il n'est pas "obligé" d'intervenir, parce que "tout est entre les mains de Hachem, sauf la Yirath Chamaïm". C'est un travail personnel, laborieux, et l'on rapporte que certains

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rabbanim refusaient de donner une berakha dans ce domaine, sous prétexte que cela ne servait à rien. Mais je me dis que… Si l'on montre à Hachem qu'on est prêt à se donner totalement pour cet objectif, peut-être acceptera-t-Il de nous prêter main forte ? Chacune n'a qu'à réfléchir à la façon dont elle peut faire "plus qu'il n'en faut". En quoi peut-elle montrer à Hachem que c'est la priorité pour elle ? Qu'elle est prête à y consacrer plus qu'avant. Peut-être plus de temps. Plus de réflexion. Plus de discussions. Plus de mots bien placés au bon moment. Plus de petites pierres retournées pour trouver la petite fiole d'huile… La lumière… Montrons que nous nous entêtons… Que nous ne baissons pas les bras… Que nous serions heureux de recevoir… un petit clin d'œil en retour… ●


par Mme Karen Ohayon

WAYICHLA'H : 1- Comment sait-on que Ya'akov avait caché Dina pour ne pas qu'Essav la voit et veuille l'épouser ? 2- Pourquoi l'ange quitte Ya'akov à l'aube ? 3- Que veut signifier l'ange à Ya'akov en lui changeant son prénom ?

WAYECHEV :

1- Les frères n'aimaient pas Yossef et ne lui parlaient pas gentiment. Pourtant la Tora y voit une qualité, laquelle ? 2- Où trouve-t-on l'ange Gabriel dans notre paracha ? 3- Pourquoi Reouven défend Yossef face à ses frères qui veulent le tuer ?

Objet mystère : Employé dans la restauration, Je me porte acquéreur Après la vente Et tout me sourit Jusqu'à l'incident connu Qui envoie mon acquisition Sous les barreaux. Finalement, J'ai comme l'impression d'avoir déjà vu mon gendre quelque part...

Qui suis-

je ?

MIKETS : 1- Que fait Pharaon qui se réveille en pleine nuit de son mauvais rêve des 7 vaches ? 2- Selon Yossef, pourquoi Hachem a envoyé à Pharaon deux rêves qui ont la même signification ? 3- Quelle quantité de blé Yossef a réussi à mettre de côté pendant les sept années d'opulence ?

WAYIGACH : 1- Yehouda explique à Pharaon que Binyamin les a rejoints malgré le danger. Quel danger et pourquoi était-il à craindre ? 2- Que font les frères lorsque Yossef leur annonce qu'il est Yossef ? 3- En voyant les charrettes envoyées par Yossef, le verset dit que Ya'akov revit. Qu'est-ce-que cela signifie ?

ique s g o l e m ou Problè ‘Hannouccal,d'hv uile

0m de ins 30 sez d'une eur s n i n o o v s En l'h offrir à vo vous dispo ) pleine , z re voule Pour cela ml (un lit s vides . e lle 0 i d'oliv le de 100 es boute 250 l i t ment re i e e t t u e u q p o o t b r deux récip un au et de t contenir 'avez auc n n pouva ml. Vous ure. 0 e 0 m s ? et 4 nt de dez-vous e m u r é c o inst r ent p Comm 201 ● Décembre 2016 │

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Yeladim

Dés en lettres J'ai devant moi 4 dés à jouer : dé 1, dé 2, dé 3, dé 4. Sur les 6 faces de chaque dé sont inscrites des lettres de l'alphabet français (sauf K et W). Nous trouvons ainsi, sur les différentes faces, les 24 lettres suivantes : JeA, jette lesD,4 E, dés même et O, j'obtiens mots enX, associant les lettres B, C, F, en G, H, I, J,temps, L, M, N, P, Q, R,des S, T, U, V, Y, Z

qu'ils indiquent. Vous trouverez ci-dessous les mots que j'ai réussi à composer en jetant les dés. En entrant les informations dans le tableau ci-joint, vous devez découvrir quelles sont les lettres qui apparaissent sur chacun des 4 dés. Pour commencer, je vous indique le premier mot dans le tableau. A vous de continuer ! Mots trouvés en lançant les dés : QUOI fume cors buts Paix

chas saut jour

yeux

voie usez loin

gaz

jonc fuir code

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CROISSANTS D'OLIVES – CROISSANTS DE THON Bonjour, les cuisiniers !

nts Ingrédie ongelées alawas c res et de M è u ti q n a e p s n e U rt 'olives ve 1 boite d s tée dénoyau tomate e sauce uile, 1 boite d ite de thon à l'h bo 1 petite thon égoutté pâté de boite de rifié et coupé en 1 petite vé , n rouge 1 poivro lamelles courtes fines et 1 œuf

Cette fois-ci, nous préparons des petites bouchées salées, très rapides à faire. Parfaites pour le petit grignotage devant les bougies de ‘Hanoucca allumées ! Vous êtes prêts ? C'est parti ! Prenez un Malawa encore congelé, pour qu'il ne soit pas collant et difficile à travailler; A l'aide d'un couteau, séparezle en 12 triangles, comme on couperait une pizza.

1 2

3

Posez à la base de chaque triangle, une olive fourrée d'une lamelle de poivron. Préparez d'abord les ingrédients.

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Puis enroulez le triangle sur lui-même, depuis la base jusqu'au sommet, pour former un mini croissant.

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Farcissez les parts d'un troisième Malawa, avec le pâté de thon.

Badigeonnez les minicroissants d'œuf battu. Parsemez, si vous voulez, de sésame ou autre.

Faites de même avec un autre Malawa, mais changez la farce : posez un peu de sauce tomate et du thon, puis enroulez.

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Enfournez à 175 degrés pour 12 minutes. C'est prêt !

7 ézonoth… Boré miné m !! Bon appétit 201 ● Décembre 2016 │

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Yeladim

Apprenons à connaître :

l'ours polaire ! En fait, avec le froid qui règne dehors (et même dedans, quand on habite les maisons non chauffées d'Israël), j'ai pensé au pauvre ours polaire qui vit constamment à des températures très basses… Après avoir pris quelques renseignements, je me rends compte que l'ours polaire n'est pas vraiment à plaindre. Il vit certes autour du pôle nord, au bord de l'océan arctique où il fait très froid, mais Hachem le protège : il est doté d'une couche de graisse et d'une couche de fourrure, qui l'isolent entièrement du froid ! Sous son pelage, l'ours a la peau noire, et cela lui permet de maintenir sa chaleur corporelle sans perte d'énergie ! Et si vous pensez encore que le froid le dérange, sachez que c'est exactement le contraire ! D'abord, sa fourrure est si isolante qu'il a parfois chaud et il doit se coucher sur la glace pour se rafraîchir ! Il lui arrive aussi de creuser dans la glace pour atteindre une couche plus froide ! De plus, il y a dernièrement un réchauffement climatique qui menace les ours polaires et leur espèce est en danger ! Les bancs de glace qui flottent sur la mer leur permettent de pêcher des phoques et leur servent aussi d'habitat. La fonte de la banquise et de ses plates-formes de glace menacent donc l'ours polaire de disparition… Au cas où vous rencontreriez un jour un ours polaire, je vous donne sa description : il se présente comme un ours normal, sauf qu'il a un manteau blanc, et que c'est l'un des plus grands carnivores terrestres ! C'est un animal semi-aquatique, c'est-à-dire qu'il vit aussi bien sur terre que dans l'eau. Il mesure entre 2 et 3 mètres de long et pèse environ 500 kilos. Pourtant, malgré ce poids surprenant, l'ours polaire court très vite, bien plus vite qu'un homme. Et c'est aussi un très bon nageur, grâce à sa couche de graisse qui l'aide à flotter. Bref, difficile de lui échapper, que ce soit sur terre ou dans l'eau. Mais aussi solide soit-il, Hachem lui a octroyé une vie assez courte, puisqu'il ne vit qu'une vingtaine d'années… Je suis certaine qu'à présent, vous regarderez avec d'autres yeux le nounours blanc qui aide votre petite sœur à s'endormir… ●

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