Les cahiers de la famille
Entre jour et nuit,
l’écran
s’emporte
et l’Écrit revit
N°2 ‘Hanouca Magazine éducatif pour la famille française en Israël
Prix : 10₪
cette semaine...
Devar torah (p.06)
Interview (p.13)
Regard Devar torah Midrachim Kéhilot Entre femmes Education Pilpoulim Paroles d’enfants A toi de jouer !
Mots à maux (p.26)
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Education (p.19)
Du crépuscule à la sortie des étoiles Où sont passé les Romains ? Une alliance remise en question Entrevue avec le rav Yaacov Hillel Viendra-t-il pour l’allumage ? Offrez un cadeau gratuit à votre enfant Qui a gagné le vélo ? De mots à maux Lire en s’amusant
Directeur de la rédaction Michaël Reich Rédacteurs Rav H. Kahn, Avraham Kadoch, Y.I. Ruck, Ora Marhely, Karen Ohayon. Direction littéraire et traductions Judith Reich Publicité oneg7mag@gmail.com/ 055.66.42.890 Design & Maquette ora.derhy@gmail.com Dessins & Caricature Ouri Greitser Edition reich.conseil@gmail.com
Ces cahiers sont publiés en collaboration avec le centre « Chalom Laam » pour la jeunesse israélienne et la Diaspora.
edito Elle est belle la Grecque, la langue grecque, récompensée de l’acte pudique de son ancêtre Yéfet. Il avait rhabillé son propre père, elle se pare d’une langue juste. Sa beauté s’est installée dans notre tente - la Septante - c’était la promesse faite à Yéfet, c’est notre point faible, notre talon d’Achille, le nerf sciatique touché par l’ange d’Essav. Sa culture est un passage incontournable pour le retour au Livre. Un détour de trois jours d’obscurité. Peut-être que le jour est venu, au crépuscule, le moment où le trouble l’emporte, entre le jour et la nuit à l’approche du grand Jour ; elle, la « belle culture » se dévore elle-même - encore une promesse - alors que reste-t-il d’elle, que reste-t-il de l’universel ? Même les mots n’ont plus leur place, alors sa beauté, à qui peut-elle bien servir ! C’est l’image qui l’emporte. Le virtuel remplace l’universel. Sur instagram, on ne s’écrit plus, on se parle en images, qui défilent comme des paroles. L’écran s’emporte et l’écrit s’oublie. De retour en terre d’érudition, il nous faut réapproprier notre langue, celle de la Torah, la déshabiller de cette parure, découvrir sa beauté. Allumez cette flamme, la voir éclairée, et se retrouver face à cette splendeur. S’enivrer de l’Ecriture et de la parole des Sages. Michaël Reich
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Regard
Du crépuscule à la sortie des étoiles
actuellement, aux temps futurs. Ce sera un phénomène non point brutal, mais lent, d’une forme d’équilibre à autre chose, une fin des civilisations. Avant l’arrivée du grand Jour.
Le passage d’un jour à l’autre de la Création n’a pas été abrupt, mais s’est fait dans la nuance : le crépuscule, le soir, la nuit (Ramban sur Beréchith 1.5), il en sera de même, ajoutait Rav Wolbe, pour le passage du monde tel qu’il existe
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Partout dans le monde, les Musulmans sont en train d’appliquer la règle ancestrale héritée d’Ichmaël, celle de lever la main sur tout, la violence aveugle est leur règle de vie, apportant dans le monde entier attentats et meurtres, crimes et massacres. Le pire, c’est que ces nations arabes sont capables de tuer leurs propres frères, sans raison aucune, assassinant hommes, femmes et enfants, comme c’est
actuellement le cas en Syrie, à Alep. Diverses personnalités juives ont d’ailleurs protesté contre cette «Shoah » pratiquée à nos portes, conduite contre laquelle, nous, le peuple juif, sommes tenus de nous élever. Mais ils ne sont pas les seuls à mettre le monde à mal ; la culture occidentale, avec son humanisme et son respect des différences, court à sa perte. On peut, du reste, dire la même chose en Terre d’érudition, les membres de la cour suprême et la plupart des médias locaux visent à réduire au maximum la pratique de la Torah dans le pays, à entraver la conduite des militaires envers les Palestiniens, à empêcher l’installation d’agglomérations juives dans les territoires « occupés».
En parallèle, nous sommes tout de même amenés à constater que, de part et d’autre, le monde tente de se reprendre. C’est sans aucun doute ce qui s’est passé aux Etats-Unis avec l’élection de Trump, qui a bien conscience des terribles incidences de la décadence qui est en train de se produire sous nos yeux. En France et ailleurs, les peuples voient avec terreur leur culture bafouée et leurs valeurs détruites. Notre période est marquée par une lutte constante et il est difficile de ne pas s’en rendre compte : celle opposant le monde éclairé à l’obscurité, la « culture » à la sauvagerie, le respect au bafouage des libertés. Une lutte de dernière minute, avant la sortie des étoiles ? Rav H. Kahn, directeur de Kountrass
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Devar Torah
Où sont passés les Romains ? Le Traité Avoda Zara présente Rome comme « …méprisable au possiblej» (Ovadia 1, 2) : « parce qu’elle n’a ni langue ni écriture ». Rachi comIl y a plus de deux mille ans, nos Sages mente : « La langue et l’écriture avaient déjà vu quelle serait la nature des Romains leur viennent profonde de l’exil romain : tout en laissant son empreinte dans le monde d’une autre nation ; tous leurs entier, il n’aura pas possédé une langue livres ont été digne de ce nom, et sera resté dénué de arrangés par toute culture à proprement parler. Bien d’autres ». qu’elle tire aussi son origine de la Grèce Antique dont elle est l’héritière spirituelle, Rome a utilisé toutes les formes du langage pour vider le monde de son sens. Certes, l’Occident s’est mis en quête de justice et de vérité, il a cherché à définir des devoirs et à promulguer des droits, à révéler la formidable intelligence présente dans la nature, mais il l’a fait en tournant le dos à l’origine et en refusant l’idée que le monde et l’homme puissent être l’œuvre d’un Créateur. Et en ce sens, il n’a fait qu’exprimer sa nature profonde: un orgueil démesuré d’être certain de pouvoir tout dominer, tout expliquer et tout comprendre. Voilà pourquoi, nos Sages disent aussi de cet empire qu’il finira par se dévorer lui-même. Car Rome, c’est le pouvoir qui coupe la branche de l’arbre sur lequel il est assis. N’ayant jamais rien eu à elle, elle s’est toujours nourrie de ses propres entrailles, de son passé – allant même jusqu’à inventer « l’Histoire » qu’elle aura rêvé élever au rang de science exacte, afin de se regarder dans le miroir de l’intelligence humaine cherchant à fixer, librement, de son propre chef, le
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sens de toute chose. Sans laisser de place à une autre parole, cet homme « universel » s’est approprié tout l’espace sous prétexte d’apporter «vla bonne parole » – qu’il a ensuite appelée, avec raffinement, la culture – au reste du monde. Le drame aura duré plus de deux mille ans, jusqu’à l’épuisement des Lumières dont nous sommes les contemporains. Mais on sait que la tête d’Essav est enterrée dans la grotte des patriarches à ’Hevron, sa tête seulement. Et ainsi en estil de Rome : sa tête, elle ne l’a pas. Elle ne sera pas ensevelie avec, parce que les petits-enfants d’Israël (’Houchim ben Dan) l’ont depuis longtemps ramenée aux pieds de leur père. Rome n’aura donc toujours été qu’un seul corps. C’est pourquoi, elle n’a pas de langue : dénuée de tout contact avec le sens des choses, elle ne sait pas où elle va. A cause de cela, elle est vouée à dévorer le monde et à se dévorer elle-même, provoquant ainsi sa propre fin et, par ricochet, la fin de l’exil. Y.I. Ruck
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Midrachim
Un article du New York Times du 11 décembre dernier titre : « Une association danoise de médecins préconise de mettre fin à la circoncision des garçons ». Ils soutiennent que le jeune enfant n’est pas en possibilité de choisir, et recommandent d’attendre que l’enfant atteigne la majorité… L’histoire n’est qu’un éternel recommencement…
Brit Mila : une alliance remise en question 08
À l’époque de l’empire Grec, l’empereur décréta d’interdire aux Juifs de pratiquer la Brit Mila. Au même moment naquit le petit Yéhouda, fils du Grand Rabban Shimon Ben Gamliel. Ce dernier, évidemment, ne souhaitant à aucun prix renoncer à l’ordonnance d’Hachem, circoncit son fils le huitième jour, faisant fi du décret. Dès que la chose parvint aux oreilles des autorités, le Consul s’empressa de le convoquer : « Pourquoi as-tu enfreint l’ordre de l’Empereur ? - Car ainsi nous a ordonné de faire notre D.ieu, répondit Rabban Shimon Ben Gamliel. - Tu es un grand parmi ton peuple, je te respecte donc à la hauteur de ton statut, lui avoua le Consul, mais je ne peux te laisser agir à ta guise, car tel est le décret de notre roi que je vénère. Ainsi, je n’ai d’autre choix que de t’envoyer comparaître devant lui ; tu devras lui présenter ton fils, et le jugement sera entre ses mains... » Rabban Shimon Ben Gamliel envoya son épouse seule avec l’enfant. En chemin, elle fit escale dans une grande auberge, à l’endroit même où vivaient les parents d’Antoninus, né également quelques jours auparavant. Lorsque les deux mères se croisèrent, celle du petit Yéhouda ne put retenir ses larmes en pensant à ce que pourrait engendrer sa comparution devant l’Empereur… Lorsque l’épouse de Rabban Shimon Ben Gamliel se trouva devant l’Empereur, le Consul déclara qu’elle n’avait pas respecté l’ordonnance impériale en faisant circoncire son enfant. L’Empereur demanda de déshabiller le bébé et… stupeur ! Celui-ci n’était pas du tout circoncis ! Son courroux s’enflamma sur-le-champ ; il lança au Consul : « J’ai émis un décret contre la circoncision, et tu fais comparaître devant moi un bébé incirconcis ?! » L’Empereur, furieux, ordonna de faire exécuter le Consul pour s’être moqué de l’ordre impérial. Il renvoya la maman et le nourrisson chez eux, et dans le même élan, annula le décret… De retour à l’auberge, cette femme qui venait de passer un moment éprouvant s’empressa de trouver la mère du petit Antoninus pour… lui rendre son enfant ! En effet, cette dernière n’avait pu rester indifférente devant le
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tourment d’une maman qui allait sûrement être exécutée, elle et son bébé. Et c’est sans hésiter qu’elle lui avait proposé d’échanger leurs bébés, lui promettant de s’occuper du sien comme de son propre enfant… Une très grande amitié naquit alors entre la mère du petit Yéhouda et celle d’Antoninus. Et ainsi, leurs enfants aussi créèrent entre eux un lien très étroit. Yéhouda deviendra l’un des plus grands Sages de sa génération : Rabbi Yéhouda Hanassi, surnommé Rabbénou Hakadoch, le compilateur de toutes les Michnayot du Talmud. Antoninus lui aussi deviendra une grande figure politique, il sera l’Empereur de Rome dénommé Antonin le Pieux (au IIème siècle de l’ère actuelle) et se verra accorder le mérite, grâce à sa relation étroite avec Rabbi Yéhouda Hanassi, de se convertir et d’avoir une place dans le monde futur… Extrait de l’ouvrage La Brit Mila, quintessence de l’alliance, du Rav Avraham Kadoch
Un reporter de Oneg7 s’est glissé dans les coulisses du grand Mékoubal, le Rav Yaakov Hillel, et à sa grande surprise, il y a rencontré une délégation du Mahon Israël. Le Rav Emmanuel Méir Simon, directeur de ce centre d’intégration pour familles françaises, interroge le ‘Hakham Yaakov Hillel sur les clés de la réussite de l’Alya…
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kéhilot
Entrevue avec le Rav Yaakov Hillel Rav Y. Hillel Bienvenue à Jérusalem. Il faut veiller, en s’intégrant à la société israélienne, à prendre le bon côté des habitants de ce pays, et non pas, que D.ieu préserve, les côtés négatifs. Il faut particulièrement prendre soin de se lier à une population de qualité. Rav Simon Une question très fréquemment posée par les Olim de France : comme en France, on résidait côte à côte avec les non-Juifs, ici, en Erets Israël,
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il n’est pas nécessaire de faire des efforts particuliers pour choisir un quartier ; quoiqu’il en soit, ce sera mieux qu’en France. Rav Hillel Ce pays présente plus de dangers. Dans toutes les générations, les Juifs vivaient dans la proximité des non-Juifs, et il n’y avait pas de problème d’influence ou d’amitié ; les Juifs savaient qu’ils n’avaient rien à voir avec eux, ils étaient d’un côté, et eux, de l’autre. En revanche, côtoyer des Juifs dont la conduite laisse à désirer peut s’avérer destructeur, et on ne peut pas dire
aux enfants : « Ils ne sont pas Juifs », car ils le sont. Autre différence en Israël, on trouve aujourd’hui des Shtieblakh, des synagogues, mais pas de communauté. En revanche, en France, il y a partout des communautés avec une vie spirituelle, on donne des cours aux hommes et aux femmes, etc. Mais un habitant du Nord de TelAviv est livré à lui-même et abandonné.
Rav Simon
On raconte que le Baal Chem Tov assista à une profanation du Chabbath et pleura des jours et des nuits, profondément attristé. Lorsqu’il voulut comprendre pourquoi le Saint béni soit-Il l’avait contraint à assister à une désacralisation du Chabbath, on le lui dévoila en rêve : présent au moment où un Talmid ‘Hakham, un érudit, avait été méprisé, il n’avait pas protesté, et un Talmid ‘Hakham est comparé à la sainteté du Chabbath. C’est pourquoi le Saint béni soit-Il l’avait fait assister à cette scène de profanation du Chabbath. Lorsqu’on assiste à une profanation du Chabbath, cela détruit chez nous notre relation à la sainteté du Chabbath. On œuvre actuellement pour créer un projet de Midrachiot et de communautés de Juifs originaires de l’étranger, pour les Olim de France et de Turquie. Même en Turquie, un pays assimilé, il y a une vie spirituelle, dans certains endroits il y a des communautés et des rabbins. Lorsqu’ils font leur Alya en Israël, ils n’ont pas de lieu spirituel pour les accueillir. Nous œuvrons à mettre en place une structure au centre de Tel-Aviv pour les nombreux Olim de France résidant dans cette zone. Il y a à Tel-Aviv de nombreuses synagogues inutilisées, 300 synagogues actives dans le passé ne sont plus utilisées ni le Chabbath, ni les jours de fête, et même pas à Yom Kippour ; il faut en exploiter une partie pour y créer des communautés unies pour les Juifs originaires de l’étranger vivant sur place.
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Certaines personnes s’appuient sur l’idée qu’Erets Israël est un pays de miracles et de Providence divine, « les yeux de ton D.ieu y sont constamment rivés », et s’imaginent qu’on peut se reposer sur la Providence. Ils quittent une source stable de revenus et font la Alya en se reposant sur les aides du « panier d’intégration » pendant six mois, et ensuite, il y aura des miracles. Que pensez-vous de cette approche ? Rav Hillel Je conseille toujours de ne fuir de nulle part, il faut planifier un départ avec discernement et tenter de définir, avant d’arriver, ses projets. Si un homme a une stabilité financière, il devra préparer lentement et posément son installation en Israël, jusqu’à ce qu’il trouve ici un endroit adapté pour poursuivre ses activités en terre sainte. Il ne faut absolument pas tout quitter et monter ici pour vivre à la merci des autres. Il faudra être prudent en commerçant ici avec les habitants de ce pays, en ce qui concerne les conditions de travail et de salaire et se montrer très vigilant pour échapper à la supercherie grandement présente ici. Il est nécessaire de faire appel à un bon avocat qui examine attentivement tous les détails du contrat et de l’affaire. Dans le passé, les grandes affaires se concluaient en s’appuyant sur la confiance de la parole, et sans preuves écrites. Il faut savoir qu’aujourd’hui, une parole n’est plus une parole. Evitons de nous en remettre à l’apparence extérieure d’un individu, et de lui confier de l’argent sans garant de confiance, il est interdit de se fier à une barbe et des Péot. Chez certains, ce n’est qu’un déguisement.
Il faut revenir à une juste vision des choses : l’homme ne doit pas consacrer toute sa vie à son travail. Si un homme a des employés, il doit être avec eux pendant le temps de travail afin de ne pas perdre son argent, car il est dit dans la Guémara (Baba Métsia 29) : si on veut perdre de l’argent, on fera appel aux services d’employés qu’on laissera seuls. Il faut être au travail, mais ce n’est pas une raison pour investir toute sa journée à gagner beaucoup d’argent, et ne rien laisser pour soi. Le Gaon Rav ‘Haïm de Volozyne a écrit dans son ouvrage Roua’h ‘Haïm : s’il a été décrété à Roch Hachana qu’un homme gagnerait une certaine somme, s’il travaille davantage, il ne gagnera pas plus, car les conduits supérieurs sont ouverts précisément en fonction de la somme décidée d’avance. Il faudra déterminer un cadre de travail en fonction des besoins de Parnassa, et Hachem enverra la bénédiction par le conduit de la subsistance, sans travailler plus que ce qu’il ne faut. C’est particulièrement vrai lorsqu’on veut élever des enfants dans le chemin de la Torah. Il faut être un exemple personnel, un père qui ordonne à ses enfants d’étudier doit veiller à ce
que l’enfant ne le voit pas arriver à la maison et immédiatement s’installer devant l’ordinateur ou sortir un journal, etc. Au contraire, le père doit se consacrer à l’étude de la Torah dans ses moments de libre, comme on le déduit du verset dans le Kriat Chéma : « Vous ferez réviser à votre fils, et vous en parlerez (de Torah) » : si le père étudie, c’est un bon exemple pour le fils qui voudra ressembler à son père. Puissiez-vous élever des enfants érudits, craignant le Ciel, comme ceux des générations passées, lorsque ceux qui le pouvaient étaient érudits en Torah ; puissiez-vous passer d’une Mitsva à une autre, et mériter une bonne installation en Israël, aussi bien sur le plan matériel que spirituel. Pour accéder à l’intégralité de l’entrevue, contactez le Mahon Israël à mahon.israel@gmail.com Le Mahon Israël permet aux Olim d’acquérir en peu de temps une autonomie et un épanouissement dans les domaines essentiels de la vie israélienne.
Interview réalisée en collaboration avec
Entre Femmes
Viendra-t-il pour l’allumage ?
« Nati, on allume ! » « Nati, Papa est arrivé, on allume la ‘Hanoukiya ! » Nati ne répond pas. Nati est comme d’habitude dans sa chambre. Nati a d’autres préoccupations que les appels de sa Maman. Nati a certainement ses écouteurs bien enfoncés dans les oreilles, pour le rendre imperméable à tout, en mode « sous vide ». Pour plaisanter, je lui envoie un Whatsapp: « Ss vouloir te commander, si tu peux faire qlq pas vers le salon, on est ts là, on tatend pr alumer » Réponse immédiate : « Jariv ». Incroyable ! Il n’a pas entendu quand je l’ai appelé, mais a perçu le bip de notification ! Il y a un bug dans le sous vide.
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Nati « ariv » effectivement. Nous allumons en chansons, comme chaque soir de ‘Hanouka. Un agréable moment en famille. Une pause chaleureuse dans l’hiver glacé. Je vais chercher les cadeaux dans la chambre, mais à mon retour, je vois que Nati a déjà filé dans la sienne. Lui demander de revenir, genre la maman soulantea? Non, je crois que c’est déjà bien qu’il ait assisté à l’allumage. Les grands enfants doivent vivre leur vie, il faut les laisser tranquilles. En gros, il faut marcher sur des œufs. Sans les casser, si possible. Et vu le poids qu’affiche ma balance, ce n’est pas gagné, c’est moi qui vous le dis! Vous pensez certainement : « oh, ça va, il est comme tous les ados ! ». C’est justement le hic. Ce n’est pas un ado. Ce n’est plus un ado. A 18 ans, je m’attendrais à ce qu’il se prenne un peu en main. J’étais certaine que l’Alya lui ferait du bien, qu’il en profiterait pour ouvrir une nouvelle page, devenir plus sérieux à tous les niveaux. Pour moi, peu importe le chemin qu’il choisisse, pourvu qu’il se bouge… Qu’il devienne un honnête homme, travailleur, qui inspire la confiance, auprès de qui on aime prendre conseil, et que je pourrai montrer fièrement du doigt, en disant, avec l’accent tunisien : « C’est-mon-fils ! ». Parfois je me demande s’il faut constamment espérer un changement, ou accepter simplement la réalité ? Mais apparemment, l’instinct maternel refuse de déclarer le dépôt de bilan. La vérité si je mens, je ne lui en veux même pas, à
ce pauvre Nathan. Oui, c’est un pauvre Nathan. Parce que la génération n’est franchement pas exceptionnelle. Que les copains ne sont pas toujours recommandables. Que les infos font peur. Qu’on n’y voit plus très clair. Qu’il y a tellement de tentations. Et qu’il est tellement plus facile de se laisser aller. Comment en vouloir à mon petit Nati ? Et moi, dans le rôle de la maman, je suis censée lui adresser quelques paroles de morale, ci et là, mais de quoi ai-je l’air ? Il faut bien le dire : j’ai l’air tout petit. Minuscule. Ridicule. Je me bats seule contre le XXIème, avec pour arme quelques mots d’encouragements, parfois quelques petits Divré Torah. Insignifiante, exactement comme les ‘Hachmonaïm, face aux Yévanim nombreux et vigoureux. Pourtant, ils ont gagné - les ‘Hachmonaïm. Aussi faibles et ridicules qu’ils étaient. Peut-être que moi aussi, à force de volonté et de prières, j’obtiendrai quelque chose ? Assurément, si Hachem me prête main-forte comme aux ‘Hachmonaïm, je ne serai plus tout à fait seule… Et puis après tout, Il a tout à y gagner, Ha-chem, à me donner un coup de pouce… Parce que Nati, c’est Son fils aussi, non ? Yoni et Avi ouvrent leurs paquets. Nati sort de sa chambre et nous tend, à nous, ses parents, un cadeau… ! Je n’en reviens pas… Les yeux humides, j’hésite à l’ouvrir… J’aime à le sentir contre moi, fermé, mystérieux, avec tout ce qu’il représente… Karen Ohayon
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Offrez chaque jour de ‘Hanouca
un cadeau gratuit à votre enfant
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Education
Cette année, offrez les plus beaux cadeaux que l’argent ne peut acheter. C’est à cette période de l’année que nous couvrons nos enfants de cadeaux. Cette année, prenons quelques instants pour nous concentrer sur les plus beaux cadeaux - ceux que l’argent ne peut acheter.
Ce n’est pas les objets qui sont importants, mais l’usage qu’on en fait. Asseyons-nous par terre et jouons avec eux au moins une fois. Est-ce que nous les observons monter sur leur trottinette jusqu’au coin de la rue ?
1ère bougie : du temps
Plus de présence et moins de présents. Le temps est le seul cadeau qui ne peut jamais être remplacé.
Les enfants ont envie de passer du temps avec ceux qu’ils aiment. Ils ont soif d’obtenir une attention positive. Les enfants recherchent une affirmation de notre amour, du plaisir passé en leur compagnie. Nous faisons l’erreur de leur lancer des jeux et des gadgets électroniques, en pensant les rendre heureux, et nous nous étonnons ensuite de les entendre geindre quelques minutes plus tard.
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Demandez à votre enfant ce qu’il aimerait faire avec vous pendant les vacances. Certains voudraient assister à un match de sport, d’autres, faire de la poterie, de l’escalade, ou même construire avec vous une maquette d’avion. Peu importe le choix de votre enfant, lorsque vous donnez de votre temps, faites-le de tout cœur. N’affichez pas un désintérêt. Débranchez votre Smartphone. N’y allez pas à contrecœur. Vous ne regretterez jamais le temps passé ensemble. Ce souvenir accompagnera votre enfant pour toujours.
2ème bougie : un sourire
Parfois, les cadeaux les plus faciles sont ceux qui nous semblent les plus difficiles. Nous sourions en tenant un nourrisson dans nos bras ou en profitant d’une soirée passée à l’extérieur. Mais l’art d’être parent a son lot de défis. Lorsque nos enfants grandissent, nous sommes stressés au point que nous en oublions de sourire. La joie est absente. Même si vous ne le ressentez pas vraiment, souriez à votre enfant. Souriez-lui dès le matin et lorsqu’il rentre de l’école. Eclairez votre foyer, apportez du soleil dans votre maison. Montrezlui votre bonheur de le voir de retour. Lorsque ma mère était une petite fille dans les camps, mon Zeidie, mon grand-père, lui expliqua qu’elle avait une mission très importante à accomplir. « Moi, ici ? Mais je suis une enfant ! » « Souris à chaque personne que tu rencontres », répliqua mon grand-père. « Lorsqu’ils te verront sourire, tu leur donneras espoir. » Les sages paroles de mon grand-père sont parlantes pour nous tous. Si le sourire d’un enfant pouvait apporter la lumière dans un monde si sombre, imaginez la joie que chacun d’entre nous peut créer aujourd’hui.
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3ème bougie : La gratitude Cessez de vous plaindre. Cessez de comparer vos vies. Cessez de prévoir toujours le pire. Il est vrai que nous ne choisissons pas les situations auxquelles nous sommes confrontés, mais nous pouvons choisir la manière d’y réagir. Nos enfants nous observent. Ils nous entendent rouspéter. Ils intériorisent notre insatisfaction. Ils miment nos attitudes. Que leur enseignonsnous? Montrez-moi un homme heureux et je vous montrerai un homme qui apprécie la vie. La gratitude, c’est le fait de développer un regard positif, un « Ayin Tova. » Nous nous focalisons sur le bien plutôt que sur ce qui nous abat. Développer un esprit optimiste est l’un des plus beaux cadeaux à offrir à un enfant. Une attitude volontariste, un regard de reconnaissance pour toutes les bénédictions dont nous avons été gratifiés, plutôt que de toujours comparer et sentir que notre situation laisse à désirer.
4ème bougie : L’identité Les enfants ont besoin de racines et d’un sentiment d’appartenance. Lorsque nous donnons à nos enfants une identité, nous leur conférons un sens solide d’estime de soi. Dans la société où nous vivons, notre identité se forge par les marques de vêtements que nous portons, le style de baskets à nos pieds et les voitures que nous conduisons. Lorsque nos enfants ressentent qu’ils ne sont pas à la hauteur de leurs voisins, ils ont un sentiment d’infériorité. Malheureusement, leur confiance en soi en souffre. Les traditions, les rituels vivants, la fierté de notre héritage enseigne aux enfants une dimension réelle de leur être. Ce n’est pas ce que nous possédons, mais notre dynastie spirituelle qui révèle notre richesse intérieure. Les fêtes et les traditions donnent aux enfants du temps passé en famille ainsi qu’une relation positive à leurs racines. Reconnaître nos valeurs renforce les convictions qui nous sont chères.
A vous de jouer !
5ème bougie : attitude positive La famille signifie loyauté, gentillesse, sacrifice et don. Nos enfants se sentent aimés lorsqu’ils se sentent en sécurité. Les foyers où règnent le sarcasme, la méchanceté, l’égoïsme et la critique ne permettent pas à nos fils et filles de trouver leur place. Nous devons imprégner tous nos gestes d’amour. Les liens entre frères et sœurs, entre parents et enfants ne peuvent fonctionner si les enfants se sentent couverts de honte. Les critiques constantes démolissent les enfants. L’un des plus beaux cadeaux que nous pouvons offrir à nos enfants, en tant que parents, c’est de créer un foyer empli de compassion et de gratitude, de pardon et de positivité, de paix et de sainteté. Ce ‘Hanouca, offrez à votre famille les plus beaux cadeaux qui soient, les cadeaux de votre cœur qui les marqueront longtemps après la fin de la fête. Slovie Jungreis-Wolff En partenariat avec le site Aish.fr
On attend vos idées pour les trois dernières bougies de ‘Hanouca.
Envoyez-nous vos idées à oneg7mag@gmail.com, elles seront publiées dans un prochain numéro. 21
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pilpoulim
Qui a gagné le vélo ? « Nous allons commencer à étudier dans le nouveau livre de grammaire. Apportez-le dès demain en classe. Bonne après-midi. » annonça le prof à la fin du cours. Les enfants, dès la sonnerie, sortirent en courant de la classe. « Je vais à la librairie acheter le livre, qui veut que je le lui achète ? » proposa Arié à ses amis. Jonathan, Eytan et Gaby sautèrent sur l’occasion, et lui donnèrent 100 shékels chacun pour qu’il leur achète le manuel. Arrivé au magasin, Arié remarqua la promotion proposée par cette chaîne de librairies : pour chaque livre acheté, on pouvait participer à un tirage au sort pour gagner un vélo électrique. Arié n’y réfléchit pas à deux fois ; il remplit quatre cartes à son nom, et les inséra dans la boîte. Lors du tirage au sort qui eut lieu un mois plus tard, Arié gagna le vélo électrique. Ses amis, qui avaient appris la manière dont il avait rempli les cartes, le surprirent par des questions pertinentes. Question de Jonathan : « Pourquoi as-tu inscrit ton nom sur nos cartes ? Tu aurais dû inscrire nos noms ! Fais à présent un nouveau tirage au
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sort entre nous quatre ». Au tour d’Eytan d’intervenir : « Quel rapport ? Vends le vélo, et distribue l’argent équitablement entre nous 4… ». Et enfin, Gaby : « Puisque tu nous as arnaqués, tu n’as droit à rien et donne-nous le vélo… » Arié s’opposa à eux en rétorquant : « Je suis prêt à vous donner l’argent de la valeur d’une carte, environ 10 shékels, mais vous n’avez aucun droit d’exiger le vélo… » Qu’en pensez-vous ? Qui a raison ? Pour répondre à cette question, penchons-nous sur un cas assez similaire qui nous permettra de connaître la règle dans notre cas. Si un homme a volé un billet de loterie et qu’il a gagné, qui empoche la somme gagnée ? Un billet de loterie est défini comme un document ne possédant pas de valeur financière immédiate (tant que le billet n’est pas gagnant). Il n’a pas de valeur propre, mais si le gagnant l’emporte, il sera considéré comme la preuve de son gain. Quant aux billets, il est rapporté dans
le Talmud (Baba Kama, 117b) que même s’ils sont volés, ils sont considérés comme appartenant aux propriétaires. Le voleur ne doit pas payer pour le billet s’il a été volé ou perdu. Le gain du billet de loterie, même s’il a été volé, appartient au propriétaire du billet. Si un messager a reçu un billet de loterie, à qui appartient le billet ? Dans notre cas, le messager a reçu un billet de loterie conditionné par un achat : seul celui qui achète un livre le reçoit. Il ne fait aucun doute que le billet appartient exclusivement au propriétaire du livre. Dans notre cas, on ignore lequel des billets a été gagnant, on le définit comme « de l’argent dont la propriété est incertaine ». Il fallait trancher ainsi : si le vélo appartient encore au magasin, les acheteurs de livres auraient dû se partager la valeur du vélo. Mais ici, comme Arié a déjà reçu le vélo, il peut le garder, car c’est ici une incertitude sur la propriété du billet. Quelle est la règle pour un tirage au sort où une erreur a été constatée ? Pour tout tirage au sort où une erreur a été relevée, le tirage au sort est annulé, et il faut en effectuer un nouveau. Dans notre cas où chaque acheteur a le droit de participer au tirage au sort, et qu’Arié a commis une erreur en inscrivant son nom sur les cartes, le tirage au sort s’annule, et il faut en organiser un nouveau. Dans notre cas Le tirage au sort s’annule, car chacun peut prétendre que sans l’erreur d’Arié, il aurait pu être le gagnant. Ceci ne s’applique qu’au cas où les participants au tirage au sort souhaitent annuler les résultats de ce tirage et procéder à un nouveau tirage au sort. Si Arié parvient à convaincre tous ses amis de diviser la valeur du vélo, ils peuvent répartir la somme équitablement. Dans le cas contraire, ils procèderont à un nouveau tirage. Traduction et adaptation d’un extrait du feuillet Chalom Laam
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paroles d’enfants
De mots à maux - Dis Papa, ça veut dire quoi ? נוקשdemanda Alexia en mâchouillant distraitement son critérium. C’est un mot qui n’arrête pas de revenir dans ce fichu devoir d’Oulpan que je dois rendre demain sans faute. - Ah ! Ah ! s’esclaffa Mr Ghertman en pointant un doigt moqueur en direction de sa fille. Je constate que Mademoiselle souffre d’amnésie puisqu’elle semble avoir oublié le règlement interne des Ghertman. Voudrait-elle que son cher paternel lui administre une piqûre de rappel ? - Non merci Papa, bougonna l’adolescente. Ma mémoire me revient subitement. - Voyons voir si notre patiente dit vrai, répliqua son père, un sourire taquin aux lèvres.
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Alexia secoua la tête en signe de désespoir. Et d’une voix boudeuse, elle récita de mémoire le 5ème commandement du Protocole Secret des Sœurs Ghertman, plus connu sous ses initiales ô combien trompeuses de PSSG : « Une fille Ghertman digne de ce nom ne demandera point d’aide à ses parents pour résoudre une éventuelle difficulté. Car les devoirs scolaires sont destinés aux élèves et non pas à leurs parents. » - Parfait ! la félicita son père. Visiblement, les pertes de mémoire de notre patiente sont bien heureusement de courte durée. Alors, pour la récompenser, je propose de lui offrir un récital gratuit du commandement suivant. Et avant que la jeune fille n’ait eu le temps de protester, Mr Ghertman entonna le 6ème commandement du PSSG sur l’air de la Marseillaise : « Wikipédia elle bannira, ses dictionnaires elle chérira ! »
ensuite, pouf ! On passe directement au mot נור – « feu » ! Apparemment, l’auteur se contrefiche de l’ordre alphabétique ; il veut sans doute forcer les nouveaux immigrants à passer son dico au peigne fin avant de trouver un mot. Il nous a tendu un piège, j’en suis sûre. - Tu ne crois pas si bien dire, répliqua Mr Ghertman en refoulant un fou rire. Je dois absolument m’entretenir avec ta prof d’Oulpan pour lui suggérer de rédiger son propre règlement interne. Et je suis même prêt à lui rédiger, à titre bénévole, le tout premier commandement : « Comment trouver le sens d’un verbe dans un dictionnaire hébreu-français ? Il suffit de chercher sa forme à la troisième personne du masculin singulier ? » En d’autres termes, au lieu de chercher le mot נוקש, tu dois chercher le mot נקש. - Tout compte fait, je ne crois pas que je transmettrai ta proposition à la prof ; elle risque de penser que tu veux lui piquer sa place !
Assez Papa ! l’interrompit Alexia en faisant mine de se boucher les oreilles. Les voisins risquent de nous dénoncer au Mossad pour haute trahison à la patrie. Et puis, en parlant de dictionnaires, je te promets que j’y ai cherché le mot נוקשavant de t’appeler à la rescousse.
Alexia fit glisser à contrecœur son doigt quelques lignes en-dessous et s’arrêta au mot נקש, sans ו. Et quand en elle lut la définition, elle hésita entre rire de l’ironie de la situation et se lamenter de l’éducation exigeante à laquelle son père la soumettait : « prendre au piège, capturer »
- Et que s’est-il passé ensuite ? La page en question a-t-elle été salie par une vilaine trace de houmous ? Tu connais pourtant le 7ème commandement ? « Une fille Ghertman digne de ce nom ne mange pas en travaillant, mais elle peut parfaitement travailler (par la pensée) en mangeant. » - Crois-moi, Papa. La page en question est nickel chrome. Mais le mot נוקשn’y apparaît pas. Je vois le mot « – נוקדני méticuleux », puis le mot – נוקמני « vindicatif », puis le mot « – נוקר percuteur » Et
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נקש
- Et quand je pense à ma copine Johanna qui file tous les soirs ses devoirs d’Oulpan à sa voisine de palier qui a fait son Alya depuis belle lurette et qui les trouve archinuls ! geignit l’adolescente en refermant son dictionnaire d’un coup sec. Pendant que moi, je passe 20 minutes montre en main à éplucher un dictionnaire lunatique avant de pouvoir espérer répondre la première question d’un devoir qui en compte 17. Si ça ne s’appelle pas… être prise au piège ! Mr Ghertman fut à deux doigts de rappeler à sa fille le 12ème commandement du PSSG : « Une
fille Ghertman qui se respecte ne se compare jamais aux autres car le faire c’est s’insulter soi-même. » Mais les larmes de rage qui perlaient au coin des yeux de son aînée firent fondre sa rigueur. Alors avec cette tendresse qu’il s’efforçait habituellement de cacher sous ses faux airs de colonel militaire, le père de famille passa son bras autour des épaules de sa fille et déclara : « Ma petite Alexia, si je le voulais, j’aurais pu moi aussi te proposer de faire tes devoirs d’Oulpan en deux temps trois mouvements. Pour l’amoureux de l’étude de la Torah que je suis, je ne pense pas que traduire quelques mots en hébreu me demandera de véritable effort. Mais ce que tu oublies, c’est qu’en tant que père, rien ne m’importe plus que ton bonheur. Aussi bien présent et futur. » Mr Ghertman marqua une longue pause, comme s’il cherchait ses mots, avant de poursuivre : « Nos sages affirment que la terre d’Israël s’acquiert au prix de peine. Seraitce donc une malédiction de leur part ? Pas le moins du monde, ma petite Alexia. Ils veulent simplement nous rappeler que pour être en
mesure de s’acclimater à ce beau pays, nous devons nous investir au maximum. Or la toute première clé d’une intégration réussie c’est de maîtriser la langue du pays. En te donnant de la peine pour découvrir le sens d’un nouveau mot, en te creusant les méninges pour apprendre la langue, tu ne perds ni ton temps ni ton énergie. Tu investis simplement dans ton avenir ! C’est ainsi que tu pourras communiquer avec les gens merveilleux qui nous entourent. Et découvrir tout ce que cette belle terre a à nous offrir. » Alexia sécha ses larmes. C’était sans doute la première fois de sa vie que son père lui parlait avec tant de franchise et de simplicité. Alors, apaisée, elle rouvrit son dictionnaire pour s’attaquer à la suite de son devoir. Et avec un sourire espiègle, elle déclara : « Je propose d’ajouter un nouveau commandement à notre PSSG : “Une fille Ghertman qui se respecte sait qu’il n’y a que dans le dictionnaire que réussite vient avant travail.” » Ora Marhely
Au fond, la joie authentique de tout Juif n’existe que dans son sentiment
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Israël, 165 avant l’ère vulgaire
Qu’est-ce qui lui est arrivé ?
Il a fait une indigestion de beignets !
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! A toi de jouer יש מנהג אצלינו במשפחה. מארחים את הילדים שלהם ,הנכדים והנינים !
,בהדלקת נר שני,
ב
גם אנחנו משתתפים ,כמובן ! בדרך כלל ,שבוע לפני
לכולם ,מזכירים את התאריך,
,
בחנוכה ,תמיד יש תוכנית נחמדה ,וכל
ומגלים חלק מהתוכנית! כן ,אצל
ברה ,כולם הביאו תמונות .לפני שנתיים ,הביאו
המשפחה משתתפת בה .שנה שע
דברי תורה .ובשנים הקודמות ,אני כבר לא זוכר ! ביקש שכל אחד יעשה ניסוי בבית :יקח
השנה,
ויקרב אליו
,עד
חות לשתי דקות ,בלי שהנר הכבוי יידלק .כל אחד שהפתילות יגעו אחת בשניה ,לפ יבוא בחנוכה עם הרעיון שלו. ויות .טבלתי את פתיל הנר הכבוי בחומרים לא ניסיתי לחשוב על כמה אפשר כמה שניות של קירבה ל ,הנר נדלק בכל זאת. דליקים ,אבל אחרי שום רעיון .חיכיתי לדעת מה מצאו בני הדודים הגעתי לאסיפה המשפחתית ללא את התשובות ,התברר שאף אחד לא הצליח ! ביקש לשמוע שלי ,אבל כש חייך
גדול ואמר :
‘’זה לא אפשרי ,חברים !
מדליק את המתקרבים אליו ,בכל מצב !
ואני מתפלל שכל אחד מכם יהיה כמו
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שישפיע על סביבתו לטובה !’’