Kountrass 198

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‫בס"ד‬

NUMERO 198

LE POINT

37 CIMETIÈRES ALGÉRIENS MENACÉS !

LA COMMUNAUTÉ FIDÈLE À LA TORA

FACE À PR. ELIE WIESEL

HISTOIRE

Mensuel France 6,90 € - Israël 30 ₪

Mensuel France 6,90 € - Israël 30 ₪

LES "JUIFS" DE KFAR YATA

Le Grand Dossier: RAV RUBINSTEIN

« le rav de Paris »

Août-Septembre 2016

nº 198


40 Jours propices et décisifs La prière continue 40 Jours 24h/24 et 7j/7 Depuis Roch Hodech Eloul jusqu'à la Neila de Kippour

au Kotel Hamaaravi avec la participation des

Guedolei Hador

N otre Maitre le Gaon Rav A.

L. Steinman Chlita

N otre Maitre le Gaon Rav C.

Auerbach Chlita

Cette année aussi, vous avez éclairé des milliers de foyers

N otre Maitre le Gaon Rav H.

Kaniewsky Chlita

N otre Maitre le Gaon Rav R.

Elbaz Chlita

N otre Maitre le Gaon Rav C.

Cohen Chlita

N otre Maitre le Gaon Rav M.

Tsadka Chlita

782

2 689

4 292

8 316

5 160

22 508

1 748

Opérations urgentes ou délicates

Subventions pour des soutiens scolaire

Aides pour les veuves et les orphelins

Bourses d’entraide

Aides médicales

Paniers alimentaires

Soins dentaires

Appel gratuit de France :

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0-800-106-135 1-800-22-36-36 Un reçu sera envoyé pour tout don.

5 possibilités pour transmettre vos dons au Vaad haRabanim : 1. Appelez ce numéro pour un don par carte de crédit : 0-800-106-135 en Israël: 00. 972.2.501.91.00 2. Envoyez votre chèque à : Vaad haRabanim 10, Rue Pavée 75004 Paris 3. Envoyez votre don à l'un des Rabanim de votre région (demandez la liste au numéro 0-800-106-135). 4. Envoyez votre don dans l'enveloppe jointe. 5. Sur notre site : www.vaadharabanim.org Site sécurisé

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Le chaos en France

L

a France, la douce France, connaît actuellement une situation déplorable – des mouvements sociaux perturbent totalement sa vie et son économie. Comment comprendre ce qui s'y passe ? Bien entendu, ce n'est pas au plan politique et économique que nous voulons nous placer, car ce n'est ni notre domaine, ni notre centre d'intérêt – même si nous ressentons nous aussi la difficulté, et compatissons avec nos coreligionnaires vivant dans l'Hexagone ou dépendant de son économie. Le pays a évidemment connu d'autres périodes de perturbations sociales qui, facilement, ont débordé au point de mettre son économie en danger. Cependant, les turbulences présentes le trouvent dans une situation déjà délicate pour d'autres raisons : son tissu social est depuis quelques années fortement troublé, avec un ajout de peuplement qui ne cherche en rien à s'assimiler à ses valeurs et à adopter ses idéaux. Le FN profite de cette menace, et prend de l'ampleur, ce qui n'est pas fait pour nous rassurer. D'un pays dont on a pu chanter la douceur (Charles Trenet, en… 1943 – bref, passons), où « men ist azoy wie G-ott in Frankreich » (« heureux comme D' en France », expression yiddish connue), nous arrivons à une nation aux aspérités visibles et inquiétantes, aux casseurs implacables et aux bandes de délinquants incontrôlables. A notre avis, nous n'avons pas le droit d'emprunter une vision apocalyptique pour expliquer le phénomène actuel. De fait, pour faire cela, il faut avoir droit à l'influx divin permettant d'en statuer ; puis, si la situation revient au calme – ce qui va certainement se produire (en tout cas, nous le souhaitons pour tous) – que pourrons-nous dire pour notre défense ? Ceci n'empêche que nous constatons effectivement une destruction bien complète des valeurs et des qualités de cette antique terre de France : son accueil et sa fraternité, son respect de l'autre et l'égalité pour tous. Quelque part, il y avait du faux dans ce calme : d'abord, nous devons bien reconnaître que ces valeurs nous ont coûté fort cher car nombre de nos frères se sont totalement assimilés (ceci n'enlève rien au mérite de leurs promoteurs). Puis, le calme ressenti sous ces latitudes, la Sécurité Sociale, les mutuelles, l'assurance pour tout, tout cela est plus qu'agréable – tout en ne relevant pas de la vie telle qu'elle est, tout en nous empêchant de ressentir la Main de Hachem dans notre existence. Donc, nous voici assurés contre toutes les velléités et incertitudes, garantie couvrant même le convoi funéraire et l'enterrement dans un cimetière (en négligeant toutefois le fait que, cinquante ans plus tard, en France, notre tombe sera vidée et nos ossements jetés, mais passons…). Nous voici placés sans toutes ces sécurités, sans sécurité tout court, d'ailleurs, et obligés de nous en remettre entre les Mains dans Lesquelles la vie de chaque être est déposée… Profitons-en pour revenir effectivement vers Celui à Qui elles appartiennent, pour ressentir le sens de nos prières de la manière la plus sincère possible, pour comprendre que Lui Seul peut nous protéger et nous permettre de passer la présente crise. Quand nous sentirons qu'aucune garantie n'existe sur terre, alors nous serons effectivement proches de la Délivrance, comme le dit le verset dans la paracha relative, selon notre Tradition, à une telle période (Devarim/Deutéronome 32,36) : « Oui, l'Eternel prendra parti pour Son peuple, pour Ses serviteurs ; Il redeviendra propice, lorsqu'Il les verra à bout de forces, sans appui et sans ressources » (cf. Sanhédrin 97a). Hélas, ces jours-ci, à nouveau, la "douce France" reçoit des coups très durs, quand à nouveau un attentat meurtier l'a frappée dans sa chair. Même elle finit par être inquiétée ? ●

Rav H. Kahn

DIRECTEUR : Rav Kahn (ravKahn@kountrass.com) DIRECTEUR GENERAL ADJOINT  : David Gozlan (d.gozlan@kountrass.com) JOURNALISTES : Rav Lionel Cohn, rav D. Eliézer, rav M. Kottek, rav E. Lemmel, Ya'aqov Manela, Karen Ohayon ComitÉ de lecture : Rav Ye'hiel Bamberger, rav Yehochou'a Hemmendinger, Jacques Salavize CORRECTIONS : Y. Guedj (frenglish.productions@ gmail.com) Secrétariat : Mme V. Guedj (abo@Kountrass.com) ABONNEMENTS : m. Chemla, Mme Esther Andreu PUBLICITÉ : D. Toledano, Mme Guedj GRAPHISTE/ MAQUETTISTE : Mme E. Ehrlich (elynor.ehrlich@gmail.com) Photos : Flash 90 © «KOUNTRASS» ISSN 0334 8857

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La rédaction de Kountrass décline toute responsabilité en ce qui concerne le contenu des annonces publicitaires ainsi que la cacherouth des produits alimentaires ou des restaurants. Elle se réserve le droit de raccourcir, modifier ou corriger — pour raisons de style, de contingences techniques ou halakhiques — les articles ou les lettres qui lui sont adressés. La direction n'accorde d'exclusivité à aucun annonceur. Les manuscrits ne sont pas rendus. Les articles et les maquettes publicitaires sont la propriété exclusive du journal et ne peuvent être reproduits sans accord écrit de la rédaction. Ce magazine contient des enseignements de Tora. Nous vous serions donc obligés de le déposer dans une Gueniza et de ne pas l'introduire dans des endroits incompatibles avec le respect qui lui est dû.


KOUNTRASS

Septembre 2016 ● Eloul 5775

Sommaire

Editorial Courrier

12 ouvrons les yeux Réformer, c'est déformer

40 VIE JUIVE J'ai rencontré le Maître du monde… en prison !

60 Grand Dossier Le rav Chemouel Ya'akov Rubinstein

108 Famille La colère

116


Édition PORTE DE LA DÉLIVRANCE / MOT À MOT

Rite Achkenaz Hébreu et Traduction Format : 14x21cm

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NOUVEA

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de ROCH HACHANA 624 pages / simili-cuir Mot-à-mot complet, selon une traduction de nos Sages, comprenant les différents rites en Europe et en Israël.

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Enfin, toute la série des 9 livres de prières de toute l'année regroupant toutes les coutumes des différents rites séfarades paraît en traduction mot-à-mot selon une traduction de nos Sages, dans les éditions “LA PORTE DE LA DELIVRANCE” Ainsi, tout fidèle aura la possibilité de suivre la prière avec sa communauté (même les tah’anounim). Tout a été traduit, y compris la partie des jeûnes et les chants de Chabat. Toutes les traductions et les lois ont été revues et précisées.

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> Sidour (nouveau) 1 livre > Pessah’ / Chavouôt / Soucot 3 livres La rédaction de Kountrass décline toute responsabilité en ce qui concerne le contenu > Roch haChana / Kippour 2 des livres annonces publicitaires ainsi que la cacherouth > les Kinote du 9 Av (avecdesunproduits historique 1 livre alimentaires ou des restaurants. Elle se réserve le droit de raccourcir, modifier et toutes les lois même sous forme de tableau) ou corriger — pour raisons de style, de (n'existe qu'en couverturecontingences cartonnée) techniques ou halakhiques — les articles ou les lettres qui lui sont adressés. > Sélih’ot 1 livre La direction n'accorde d'exclusivité à aucun annonceur. Les manuscrits ne sont pas rendus. > Lois de la souca et des 4Lesminim 1 livre articles et détaillées les maquettes publicitaires sont propriété exclusive (selon le Kaf haHaïm et lelaMichna Broura)du journal et ne peuvent être reproduits sans accord écrit de la rédaction. Hochaânot et Hakafot (n'existe qu'en couverture cartonnée) Ce magazine contient des enseignements de Tora. Nous vous serions donc obligés de le déposer dans une Gueniza et de ne pas l'introduire dans des endroits incompatibles avec le respect qui lui est dû.

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ISRAËL : Rav Gabriel BENZAQUEN (00972)2 582 54 86 • contact@ladelivrance.org

Rav H. Kahn


Kountras @netvision.net.il

KOUNTRASS

En fumée… Vous parliez dans votre dernier numéro de cas de Juifs dont les restes funéraires ont été incinérés. A priori, à ce qu'on entend sur la place publique parisienne, c'est une pratique peut-être de plus en plus répandue parmi les non-Juifs, mais certainement pas dans notre communauté ; en aucune manière, les autorités civiles ne l'appliqueraient envers les membres du peuple juif.

I. B. La loi le permet en ce qui concerne les indigents – c'est le cas que nous avions rapporté. Cependant, d'un audit consécutif aux vols de dents en or, que des fossoyeurs ont en particulier commis envers des corps de Juifs sur le point d'être exhumés (c'est donc qu'on en exhume, soit dit en passant – mais cela est l'évidence même quand les gens n'ont pas pris la précaution élémentaire d'acquérir une tombe à perpétuité), commandé par la municipalité de Paris en 2014, on peut lire : « Paris dispose d'un ossuaire mis en service en janvier 1953. L'actuel règlement général des cimetières parisiens (du 1er juin 2005) prévoit dans son article 47 que "Les restes mortels provenant des concessions perpétuelles et centenaires abandonnées et reprises sont placés dans des reliquaires et sont soit conservés dans un ossuaire spécial, soit incinérés". » Dans ce même document, quelques lignes plus loin, on peut lire : « Quelques très grands cercueils à ossements provenant d'une concession du cimetière de Pantin

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faisant office d'ossuaire privé, gérée par le consistoire de Paris, y ont été récemment accueillis. » Des petites boîtes carrées, en très petit nombre, contiennent des cendres. Selon l'explication fournie aux auditeurs, « celles-ci sont issues de reliquaires qui se sont endommagés avec le temps, et qu'il a fallu faire crématiser »…

Technologie moderne Dans votre article « la technologie moderne et la "fin du temps" », je souhaite vous faire part de mon étonnement. En effet, vous avez écrit des propos très durs. Je cite : « Le temps du repos et du calme d'esprit n'existe plus ». D'après vous, une personne dotée d'un smartphone avec filtre – voire sans – n'a plus de calme. Et du temps de repos ? Puis, vous terminez l'article avec : « Le temps que son cerveau prenne conscience de ce qu'elle fait, ses doigts sont déjà occupés à envoyer un message vexant, piquant … ». Je ne vois pas le rapport entre le fait qu'une personne envoie plus de 1500 messages par jour et les messages méchants. Est-ce que vous supposez qu'une personne avec un smartphone n'envoie que des messages humiliants ? Pourquoi n'enverrait-elle pas des messages de Tehilim ou de réconfort, comme beaucoup le font pourtant ? Et pourquoi une personne avec un smartphone passerait-elle obligatoirement du temps dessus ? Je pense qu'il serait temps de modérer les propos à ce sujet. Ce ne sont pas seulement les gens tordus qui possèdent des smartphones. On ne se comporte certainement pas tous de façon aussi extrémiste que mentionné dans l'article. Pourquoi faire passer un message si radical ? Cependant, je ne nie pas les dangers impliqués – contre lesquels il existe pourtant des protections aujourd'hui.

Mme Benzimra


Le texte « incriminé » venait bien sûr à la suite du journal israélien où il a paru, pour pousser quelque peu les choses à leur extrême : une personne au smartphone ouvert à tout peut en arriver à cela, n'est-ce pas ? Le filtre permet d'éviter le pire, tant mieux. Et comme dans toute chose, un tel instrument peut servir des bonnes causes, c'est évident, mais bien souvent, c'est le contraire qui est vrai. Voilà tout le message de ce texte.

Difficultés dans les relations avec autrui Permettez-moi d'apporter un complément à votre réponse, fort pertinente par ailleurs, à la question d’une lectrice, Mme A, de Paris, dans le dernier numéro de Kountrass (sur l'électricité). J'ai été interpellé par la formulation de la problématique : 1- Votre lectrice montre une capacité à se sentir humiliée, bafouée, non respectée, agressée, par toute une série de personnages, sauf ses amis. On ne choisit pas les premiers : ils représentent en quelque sorte une contrainte de Hachem – les non-Juifs diraient « de la vie ». Les amis, par contre, forment un choix personnel, effectué en fonction de l'image qu'ils nous renvoient et que nous leur renvoyons. Tout cela dans le domaine du conscient et de l'inconscient, de notre emprise sur eux, et de la leur sur nous. 2- Je me suis également trouvé intrigué par l'analyse de la problématique : il y manque, à mon sens, plusieurs éléments fondamentaux, qui tournent tous autour du même point central de la vie : les midoth, le travail sur les traits de caractère. Se peut-il que la notion de mida kenégued mida n'existe pas dans ce ressenti ? N'est-il pas envisageable que l'on soit humilié parce qu'on humilie soi-même ? Serait-il possible que le sentiment d'humiliation soit déplacé malgré la réalité de la douleur éprouvée ? Je m'explique : si vous passez de façon amicale et douce votre main sur le dos de votre ami, il vous reconnaîtra sans se retourner. Cette main est porteuse d'un doux message. Si, par contre, il a un coup de soleil à cet endroit, la douceur ressentie n'est pas la même. Et si, enfin, il a une plaie ouverte et béante, on comprend que

la caresse correspond pour lui à une agression insupportable. Et si, en plus, il empêche la cicatrisation et se plaît à garder sa blessure suintante, la douleur ne sera évidemment pas causée uniquement par l'autre, qui passe sa main. Alors, seule la thérapie permettra de venir à bout de la douleur en faisant émerger les différentes raisons de ce sentiment. Peut-être arrivera-t-on même à une cicatrisation de cette plaie. Le travail du thérapeute est d'amener à la conscience la raison de ce sentiment de douleur, et d’aider à faire émerger tout ce qui a pu donner naissance à ce sentiment. Cependant, il existe un point de rupture fondamentale avec le thérapeute : lorsque le patient fait cette rencontre toujours douloureuse avec lui-même, qui l'oblige à corriger ses propres midoth. Parmi elles, l'orgueil forme la base de tout sentiment d'humiliation et de contraintes permanentes, et pousse l'être humain vers des amis et des relations qui ne l'obligeront jamais à travailler sur ce trait de caractère. Voici ce qu’explique la Guemara dans Sota (4b) au nom de rabbi 'Hiya bar Aba, qui, lui-même, rapporte rabbi Yo'hanan : toute personne qui a de l'orgueil finira par succomber à l'adultère (imaginez une femme bafouée, humiliée, qui trouve enfin une oreille attentive à sa douleur, la dégage de la contrainte de travailler sur l'orgueil et enveloppe le tout dans la douceur, le charme, l'intelligence et la séduction d'un thérapeute. Combien de femmes n'ont-elles pas succombé à ce piège pour partir avec leur psy… ?). Si un thérapeute se prenait à amener sa patiente à travailler sur l'orgueil, il porterait sur elle une espèce de jugement de valeur, un tabou sacro-saint dans le monde des thérapeutes nonjuifs. Par contre, dans le monde juif, c’est une obligation… Sous peine de voir ce problème d'humiliation ressurgir sans arrêt dans les rapports contraints. Permettez-moi, pour terminer, de rapporter trois points : 1- Rav Ye'hez198 ● Aout 2016 │

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kel Lévinstein, le machgia'h par excellence, le grand maître du Moussar, est né à Varsovie dans une famille de 'Hassidé Gour. Son père est mort alors qu'il était très jeune. Rav Ye'hezkel a pris sur lui de travailler pour nourrir sa mère et sa famille. Il a ouvert un magasin de fleurs. Le commerce était prospère. Un vendredi, il est allé au mikvé avec tout l'argent amassé dans le mois, et la somme lui a été dérobée. Un mois de travail pour rien ! Il a réfléchi : de toute évidence, Hachem lui parlait. Il a décidé d'aller à Radhyn demander conseil au 'Hafets 'Hayim. Sur place, il a entendu une intervention de rav Yerou'ham Leibovitch, alors le machgia'h de la Yechiva locale, avant sa relocalisation à à Mir. Ses paroles ont changé sa vie et, par la suite, celles de milliers de ses élèves : « Hachem nous donne des mitsvoth, des lunettes pour voir Sa présence partout dans le monde, et le bien qu'Il déverse devant nous ». Or, qui voit – en mettant son tallith le matin, ses teffiline quand il prie, quand il travaille, quand il étudie – qui voit tout ce bien que Hachem met devant lui ? Il faut alors chausser d'autres lunettes et regarder le monde autrement. 2- Un jour, un avrekh est venu le voir pour se plaindre de la difficulté de sa vie et de celles de son épouse et des enfants. Il a parlé de sa maison trop petite, de son salaire ridicule, etc. Le machgia'h lui a répliqué : « Tu es marié ? ». Il a répondu « Oui ».

- Tu as une maison ? - Oui. - Tu as des enfants ? - Oui. - Combien ? - Huit. - L’aîné est en bonne santé ? - Oui. - Le deuxième aussi ? - Oui. - Le troisième ? » et ainsi de suite. A la fin, devant toutes les réponses positives, le machgia'h l'a saisi et lui a dit : « Tu devrais danser de joie ! Tu ne vois pas tout le bien dont Hachem t'a gratifié. Change de lunettes. » Parfois, le prix du bonheur est très infime : c’est celui d'une paire de lunettes qui nous fait voir le monde, les autres et nous-mêmes d'une autre façon. Infime, mais ô combien douloureux, car cela impose un travail sur ses propres traits de caractère. 3- Enfin, le lien avec Hachem ne constitue pas seulement un refuge pour une âme en peine. Pour quelqu'un qui se sent humilié, bafoué, il forme le couronnement du rapport avec soimême, une fois le travail des midoth accompli, compris et analysé. Il sert à transformer l'être humain, à le libérer de l'orgueil. C'est la seule façon d'aborder la relation avec l'autre sous un jour complètement différent pour se débarrasser du sentiment d'humiliation et pour voir enfin que Hachem n'est pas simplement un Kotel où l'on verse des larmes. Il constitue aussi un Père aimant qui nous comble de bienfaits. Ne pleurez plus sur votre sort, Madame. Soyez heureuse, choisissez la vie et le bonheur. C'est un ordre de Hachem ! Ouba'harta ba'hayim : vivez dans la joie.

S. K., Herzlia

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ACTUALITÉ ISRAÉLIENNE EN TEMPS RÉEL I LES GRANDS DOSSIERS I FAMILLE VIE JUIVE I POLITIQUE I DÉCRYPTAGE I ENQUÊTES I FAITS DIVERS I ÉVÈNEMENTS

KOUNTRASS VA DE L’AVANT...

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Ouvrons les yeux

Réformer, c'est déformer Par rav Lionel Cohn

I

l s'agit, évidemment, d'un vieux débat, vieux d'au moins 3 siècles, à peu près depuis le début de l'influence de la Haskala – l'époque des Lumières ! – au 18e siècle, particulièrement en Allemagne et en Hongrie. Alors, en quoi ce débat restet-il marqué du sceau de l'actualité ? S'agit-il d'éveiller de vieux démons, ou bien y a-til lieu de renouveler, et de tenter d'éradiquer totalement les bases idéologiques de la Réforme ? C'est cette tentation qui nous intéresse ici, d'autant plus que, aussi bien en France qu'aux Etats Unis ou même en Israël, les mouvements se réclamant de la Réforme, ou d'un Judaïsme libéral ou conservateur, essayent de retrouver une nouvelle jeunesse. Alors, il importe, pour qui veut "ouvrir les yeux", d'affronter aujourd'hui ce débat. Que recherche, en réalité, le mouvement libéral ? De façon plus explicite, de quelle idéologie se nourrit-il ? On a souvent dit, pour définir les objectifs des libéraux, qu'ils "admettaient dans le judaïsme seulement ce que les non-Juifs aiment dans le judaïsme" (expression utilisée par Pr André Néher). Cette définition suffit pour exprimer l'influence extérieure, celle de la culture occidentale, sur l'idéologie des réformés. Mais cette présentation du problème n'est, en réalité, qu'apparente, car une question essentielle se pose : pourquoi, et surtout au nom de quoi, la Réforme trouve-t-elle sa justification ? Il faut, d'abord, écarter une identification apparente, mais totalement inexacte. Il faut ne voir aucune ressemblance entre le terme de "réforme" employé dans le christianisme (et qui inclut tous les protestantismes, luthérien, calviniste, anglican et d'autres encore), et ce même terme employé ici. La Réforme, dans le christianisme, fut un mou-

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Kountrass Famille ● 198

vement qui tendait à retrouver les sources primitives de la religion chrétienne, mais restait une religion liée à une origine divine. Dans le cas du judaïsme, il est évident que "réformer" ne veut pas dire retrouver une source originelle, mais plutôt changer, modifier les règles qui sont les vertèbres essentielles de la Tora. A Francfort, au 19e siècle, les réformés – avant l'arrivée du rav Hirsch – ont fait fermer le mikvé, et ont autorisé les étudiants à écrire le Chabbath. S'agitil ici d'une "réforme religieuse", ou plutôt d'une destruction de la religion ? Le désir de faire prier au Kotel hommes et femmes ensemble est-ce autre chose qu'une provocation destinée à déstabiliser les lignes de force du judaïsme orthodoxe ? Ouvrons les yeux et tentons de comprendre le sens réel et profond de ce que l'on ne saurait reconnaitre que comme une "déconstruction" du message éternel de la Tora. Avant de montrer qu'il ne s'agit en définitive – comme on le verra – que d'une tentative de s'opposer aux valeurs permanentes de la Révélation du Sinaï, pour mémoire, rappelons que longtemps le judaïsme "libéral" a été violemment "antisioniste", car ses promoteurs se voulaient généralement intégrés dans les nations au sein desquelles ils vivaient. "Allemand" était pour les réformés plus essentiel que "juif", et "sioniste" impliquait une relation – à refuser – avec le judaïsme. Ce n'est que depuis la création de l'Etat d'Israël qu'aux Etats Unis les mouvements réformés et conservateurs se sont intéressés au sionisme, et s'affirment souvent comme des soutiens financiers de l'Etat d'Israël. C'est ainsi qu'ils acquièrent, aujourd'hui, une importance aux yeux des autorités israéliennes, et veulent s'imposer comme un "courant" du judaïsme. Selon cette optique, la religion juive pourrait être


pluraliste, et posséder plusieurs courants : face au "courant" orthodoxe, existerait ainsi un "courant" réformé, voire conservateur ! Or, c'est ici que de "réformé" on passe à une "déformation" de la vérité ! D'une part – on l'a souligné précédemment –, il ne s'agit en aucun cas d'une option "religieuse", mais d'une déviation technique des fondements essentiels de la Tora : mélange des hommes et des femmes pendant la prière, prière en anglais, les interdits du Chabbath ne sont pas respectés, les femmes peuvent "monter" à la Tora, les règles de la "cacherouth", de la "taharath hamichpa'ha", ne sont pas

Extraits de la prière selon les Libéraux : il n'y a plus de retour de l'exil, il n'y a plus de résurrection des morts et il n'y a plus d'anges qui louent le Seigneur… (texte de la "prière" datant de 1881) observées. Bref, il s'agit assurément d'un "judaïsme de pacotille", ressemblant de loin à l'original. Mais il y a quelque chose de bien plus grave, car plus essentiel : quelle est l'assise transcendante sur laquelle se base cette déformation systématique des mitsvoth ? Au nom de quels principes "religieux" transformer une religion vieille de plus de trois millénaires ? S'il ne s'agit que de changements dus à des personnages qui s'intitulent "rabbins" (ou "rabbines" !), en quoi s'agit-il d'une religion, qui, par hypothèse, doit nous relier à une "Valeur suprême" – Qui nous a transmis cette tradition ? S'il n'y a pas de

références à un Absolu, à des prophéties, à une relation de dépendance avec une Transcendance, quelle est, alors, la justification d'appeler cette option comme une "courant religieux" ? Il s'agit d'une relation de culture, de civilisation, fondée sur des données humaines, respectables peut-être, mais non liées à une tradition. C'est une véritable tromperie que de donner à ces "apparences" ressemblant à l'observation des "mitsvoth", mais faussement utilisées comme des options "religieuses", de leur donner le nom de "courant" du judaïsme. Rappelons l'un des treize principes du Rambam : les règles de la Tora ne sauraient devenir caduques, ou cette phrase du rav Hirsch : l'Eternel étant au-delà du temps, la Tora ne peut dépendre du temps. Il convient de le dire clairement : le judaïsme libéral est une religion "frelatée" ! Mais alors quelle est la raison de donner une légitimation à cet "ersatz" de religion ? Si l'on veut tenter de donner une réponse à cette question, il semble qu'elle se trouve dans le vide idéologique qui caractérise notre époque et qui – moins peut-être en Israël (car la sainteté de la Terre sainte veille à ce que l'on ne soit pas trop séduit par des faux-semblants) que dans la gola – crée une sensation de manque, d'absence de repères ; peut-être est-ce là une explication de l'intérêt apparent pour cette religion de pacotille. Au lendemain de la Révolution estudiantine en 1968, conduite essentiellement par des dirigeants juifs, le rav 'Hayim Ya'akov Rottenberg zatsal avait lancé la boutade suivante, bien significative : "Les Juifs sont toujours en quête d'un sens, et s'ils ne réussissent pas à le trouver dans la Tora, ils le cherchent alors dans les poubelles pleines de déchets", restes de ce qui a été comestible. Ayant évacué les valeurs de la foi authentique, nos contemporains risquent d'être attirés par de fausses idoles. Sachons éclairer les voies de la vérité, éviter les déviations, les déformations, pour retrouver le chemin réels qui continue, sans aucune modification, la Révélation du Sinaï.• 198 ● Septembre 2016 │

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Décryptage

Rome, la capitale de l'hédonisme d'Essav

« Voyez la différence entre mon fils, et le fils de mon beau-père » (Berakhoth 7b).

Par le rav H. Kahn

C

'est Léa qui parle : son fils, Reouven, se voit privé du droit d'aînesse au bénéfice de Yossef mais, malgré cela, il œuvrera pour sauver ce dernier des mains de ses autres frères. En revanche, 'Es-

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sav va détester toute sa vie durant son frère Ya'akov, ne pouvant pas accepter qu'il soit devenu l'enfant privilégié, après la vente du droit d'aînesse, pourtant effectuée avec son consentement.


La différence se situe au niveau du contrôle de la personnalité, des idéaux adoptés sur le chemin : Reouven sait accepter la vie et ses aspérités. Tout ne va pas toujours comme on peut s'y attendre, mais il sait vivre avec cette réalité, pouvant même manœuvrer pour sauver celui qui l'a détrôné – Yossef. L'autre s'y refuse, au point de vouloir toute sa vie tuer son frère, qui a acheté son droit d'aînesse, quand bien même 'Essav lui-même avait accepté l'échange que lui proposait Ya'akov ce jour-là. Cette différence entre les deux conceptions nous semble fondamentale. Elle joue son rôle dans la société jusqu'à ce jour. En Occident, la conception moderne repose sur un hédonisme sans limite, sur un profit de la vie infini. On est ce qu'on est, et il est hors de question de changer quoi que ce soit. De fait, changer quelque chose, dominer une tendance, contrôler un besoin, se refuser un plaisir, tout cela est considéré comme une exigence catastrophique. L'enfant va pleurer, et il faut à tout prix lui accorder ce qu'il exige. Du reste, le psychiatre ou le psychologue abonderont eux aussi dans ce sens : vous sentez que votre corps vous porte vers un acte qui fut pendant des siècles considéré comme contraire aux bonnes mœurs ? Ne vous gênez pas pour l'accomplir : c'est votre nature, suivez-là. Dans certains cas, soyez-en même fiers. Et paradez dans les rues des capitales, dans le monde entier (y compris à Tel-Aviv et à Jérusalem). C'est l'héritage de 'Essav, arrivé de nos jours à son paroxysme : la nature est ce qu'elle est ; il faut l'assumer, la vivre, et non point viser à la changer ou à se retenir. Evidemment, cette même société se

contredit elle-même : elle condamnera les voleurs et les criminels, qui, pourtant, ne font que suivre leur tendance première. Alors, pourquoi ne pas exiger une limite dans d'autres domaines également ? Et, du reste, quand ces actes sont pratiqués sur des enfants, même l'Occident, de nos jours, les punit avec sévérité. La contradiction est là, mais n'empêche que tout le reste soit parfaitement licite. Toute autre est la conception du judaïsme (mettons de côté les Réformés – dit « Libéraux » en France –, qui n'ont strictement rien compris à cette donnée) : le héros est celui qui domine sa nature (Pirké Avoth 4,1) ! Le Sage, selon les dires du 'Hovoth halevavoth, vint à la rencontre du général retournant victorieux du combat, et lui dit : « Vous avez réussi la petite guerre. Maintenant commence la grande… » – celle qui concerne tout le monde, celle qui nous oppose tous aux forces obscures tapies en nous, et qui tentent de nous faire chuter. Nul ne lui échappe : le rav Falk, dans son livre 'Oz vehadar levoucha, rapporte une très édifiante histoire du 'Hafets 'Hayim. Une Juive mal habillée faisait le service à une table d'honneur où siégeaient divers grands rabbanim, dont ce maître lui-même. Le saint 'Hafets 'Hayim de soupirer : « Elle pense que nous ne sommes pas concernés, que cela ne nous dérange pas !? Quelle erreur ! » Du reste, la Guemara à la fin de Kidouchin (81a) rapporte diverses anecdotes à cet égard, prouvant que nul n'échappe à ces incitations. Cependant, d'un autre côté, non seulement le même Sage apparaissant dans la Guemara de Kidouchin citée, rav 'Amram 'Hassida, n'a pas perdu de sa respectabilité du fait de son épreuve, mais en plus, lui a été donné le titre de 'Hassida, de personne de haut niveau 198 ● Septembre 2016 │

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d'arriver à se libérer des contingences et des incitations de ce monde, pour se hisser à un niveau d'indépendance des forces basses, des appels de la nature, et se rapprocher du Maître du monde. C'est du reste la seule voie.

Le vrai héros est celui qui se domine ! Nous voici donc à la ligne de partage des eaux entre ces deux ensembles : le monde juif, avec ses idéaux et ses lois, et le monde occidental, qui, de plus en plus, s'écarte de toute limite, plongé qu'il est dans la recherche permanente des plaisirs. A nous de connaître notre place à nous. ●

Tout le message du judaïsme se trouve dans cette équation : quand Moché rabbénou descend du Mont Sinaï, il porte en ses mains les Tables de la Loi. L'expression du verset est « 'harout 'al halou'hoth » : le texte des Dix Commandements est gravé sur ces pierres. Nos Sages (Avoth 6,2) proposent une autre lecture de ce mot : non point « 'harout », mais « 'hérouth », à savoir, la liberté sur les pierres ! Ces pierres, ces commandements, permettent au Juif

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dans ce domaine-là. C'est justement la confrontation puis la domination qui font que la personne grandit. Yossef hatsadik représente l'exemple le plus parlant en la matière : aucun doute que les incitations de l'épouse de son maître ont eu effet sur lui. Nous pourrions peut-être en penser que c'est une diminution de sa grandeur. Pourtant, c'est le contraire qui est vrai : difficulté il y a eu, par l'épreuve, l'incitation, mais Yossef est parvenu à dominer sa personne, et il est dénommé dorénavant « tsadik », « yessod ha'olam », le fondement du monde !

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Les deux gauches Par Yeshayahou Baboulin

«A

insi parle le Nom à la maison d'Israël : cherchez-Moi et vous vivrez" (Amos 5,4) M. Baboulin se livre, dans un texte qu'il a fait paraître récemment, à une sorte d'introspection – face aux groupes politiques qu'il a fréquentés auparavant.

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Ce qu'il en dit sur le plan idéologique nous concerne moins. En revanche, sa conclusion, dans le domaine religieux, nous a semblé intéressante. « J'ai été "de gauche" pendant 33 ans (1963-1996). On ne m'accusera pas de l'avoir été de façon superficielle et mondaine : je me suis impliqué dans la pratique militante pendant toutes ces années, avec toute l'énergie que me don-


naient mes convictions intellectuelles. Lorsqu'une expérience intellectuelle et militante s'achevait dans les sables de l'Histoire, je reprenais le flambeau pour en tenter une autre : communisme "orthodoxe" (PCF), maoïsme (Gauche Prolétarienne), socialisme moderniste (Michel Rocard). En bref, j'ai tout (ou presque) essayé, et sans faire semblant. C'est la raison pour laquelle le devenir de la gauche m'inspire des questions et des réflexions. »

La gauche et l'islam La question de l'islam contribue, au moins autant que la question sociale/économique et les questions internationales, à diviser la gauche. Il y a deux gauches au regard de l'islam : - La gauche républicaine, laïciste et universaliste - La gauche démocrate, relativiste et multiculturaliste.

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Vie juive

Une visite à York Par Ya'akov Manela

Y

ork est une ville de GrandeBretagne, où vivait au Moyen-Age une grande communauté juive. Toutefois,

en 1190, Richard de Malbis et d'autres nobles locaux qui envisageaient de se joindre à lui dans la troisième croisade, profitèrent d'un incendie urbain pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les membres de la communauté obtinrent l'autorisation de se réfugier dans la tour de Clifford. Elle fut assiégée plusieurs jours, et un moine procéda à la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs, comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d'une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée.

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Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu'ils n'avaient aucune alternative au baptême que de périr aux mains de la foule, rav Yom-Tov ben Yits'hak de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté yorkaise, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis, ce qu'ils firent tous. Cela s'est passé la veille du Chabbath hagadol voici 826 ans. Cette horrible histoire a fait l'objet de diverses citations dans les ouvrages des auteurs médiévaux, dont rabbénou Efraïm de Bonn (en Allemagne). Rabbi Yossef de Chartres a rédigé une kina en souvenir des Juifs de York, tandis qu'un texte du à rabbi Yom-Tov lui-même est utilisé le soir de Yom Kippour dans certains rites achkenazes (« Omnam kel, yétser sokhen banou… »). Par la suite, une communauté se serait reconstituée à York, mais elle aurait été expulsée, avec tous les Juifs d'Angleterre, un siècle plus tard. Il restera alors clairement établi dans la communauté juive que nul ne passerait plus la nuit à York, cette ville recevant un cachet de ville maudite dans notre peuple.

On ne sait pas exactement où ces Juifs ont trouvé le repos éternel. Le cimetière juif lui-même a également disparu. Pourtant, malgré cela, les Juifs, en Angleterre, ont pour tradition qu'ils ont été enterrés à proximité de la tour de Clifford. Alors, il s'agirait de la seule tombe datant du temps des Tossafistes que l'on aurait en Europe ! Ce n'est pas négligeable. Voilà pourquoi plusieurs minianim de Juifs de Londres ont fait le voyage – une heure et demie de trajet – pour se rendre à York et visiter ce site aux alentours de Pessa'h dernier, et ont fait part de leur grande émotion à se retrouver là. ●

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Vie juive

Elie Wiesel est décédé Par Ya'akov Manela

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riginaire de Sighet (Sihetu en Roumanie), où il est né en 1928, Elie Wiesel a 15 ans quand il est déporté avec sa famille à Auschwitz-Birkenau, puis à Buchenwald. Il y perdra sa mère et une de ses trois sœurs, ainsi que son père malade, avec qui il avait passé tout son temps en déportation. Après la Shoah, il reste quelque temps en France, en particulier dans l'une des institutions créées alors pour des jeunes rescapés – dirigée entre autres par Mme Judith Hemmendinger. Il fera carrière dans l'écriture, se faisant l'écho de la Shoah et tentant de lutter contre l'antisémitisme et les menaces de retour d'horreurs telles qu'il en a vécu. Il reçoit le prix Nobel de la paix, et se trouve honoré par une centaine d'universités de par le monde. Il devient avec le temps un orateur indispensable à toute manifestation liée à la Shoah ! Aucun doute d'un côté que le Professeur Wiesel a fait un bien énorme à la communauté juive : avec un talent inestimable, il a su exprimer la douleur et

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la souffrance de notre peuple durant la Shoah, permettant au monde entier de ressentir ce que la cruauté et le sadisme allemands ont pu nous infliger ; il a levé l'anonymat du tourment des victimes de la guerre et des camps de concentration, pour leur donner un visage, une personnalité, une présence. A partir de là, l'effet a été foudroyant : le « jamais plus » est tombé dans le domaine public, et toute nation moderne se doit d'y adhérer (enfin, officiellement, sauf en ce qui concerne les Kurdes, les Tchétchènes et autres damnés de l'humanité…). Wiesel a rétabli l'humanisme, tant meurtri et foulé du pied par l'Allemagne nazie (l'Allemagne humaniste de Kant et d'autres...). D'un autre côté, toutefois, s'il a présenté l'aspect humain d'une manière inégalée, il a échoué dans le domaine spirituel, théologique. Il a été le promoteur à la face du monde de la question de la « présence de D' durant la Shoah », oubliant complètement de rappeler que là, il faut toujours vérifier à quel point le « peuple de D' » est resté fidèle au poste ! Or, cette équation forme une donnée de base dans la Tora : elle est exprimée dans trois grandes sections du 'Houmach (Be'houkothaï, Ki Tavo et Nitsa-


vim), et se trouve sans cesse rappelée dans l'ensemble des livres historiques des prophètes. A chaque reprise, la fidélité des rois entraîne une aide divine exceptionnelle pour eux et leur peuple ; par contre, l'abandon et la trahison se concluent en une conduite divine de la même gravité, avec la défaite et la chute devant l'ennemi. Nous avons l'occasion, justement, en introduction au présent Grand Dossier, consacré au rav Rubinstein, de brosser, à l'aide de deux témoins de l'époque, le tableau désolant du judaïsme parisien avant l'heure de l'épreuve : on ne parle que d'abandon et de rejet, et d'adhésion totale de la nouvelle génération à la mode française, avec tout ce que cela peut signifier sur le plan spirituel. Le risque était pris, le danger grand, et, en effet, le malheur est arrivé. Ce que Wiesel n'a pas perçu, le rabbi de Gour a pu le demander au jeune Israël Méïr Lau, rescapé des mêmes camps (cf. Kountrass n° 129) : « L'as-tu vu ? - Qui donc, s'enquit le jeune Lau. - Au sommet des cheminées des camps de concentration ! » insista son interlocuteur. Et la réponse fusa : « L'Eternel ! » Au contraire – tel était le message du

Rabbi envers celui qui deviendrait, plus tard, Grand rabbin d'Israël –, l'immense horreur des camps apportait une preuve plus qu'éclatante de la toute-puissance et de la conscience omniprésente de la Providence divine, celle protégeant Son peuple en ses moments de mérite, et celle sachant exiger fidélité et confiance quand il s'écarte, s'égare et va brouter dans les champs voisins, pour finalement y trouver mort et destruction. L'alliance avec l'Eternel n'est pas une donnée sans contenu, de laquelle on pourra converser dans les salons tant aimés de Wiesel. Il s'agit au contraire d'une exigence divine. L'Eternel accorde bonheur et félicité à quiconque tient à s'y introduire, et menace malheureusement l'autre, celui qui s'en détache. A ce niveau, le judaïsme traditionnel s'est trouvé en grand conflit avec notre prix Nobel de la paix, de par le message incomplet qu'il a transmis à propos de la Shoah. Il faut rapporter in fine que l'un de ses camarades de camp a été le rav Menaché Klein, un grand décisionnaire contemporain et bâtisseur du monde 'hassidique après la guerre. Elie Wiesel le soutiendra après la Shoah et financera l'établissement de sa Yechiva à Jérusalem.

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Vie juive

Entre le rabbi de Loubavitch et Elie Wiesel Par Ya'akov Manela

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e site « 'Hassidouth » a publié une lettre du rabbi de Loubavitch destinée au Pr. Elie Wiesel, le lundi 26 avril 1965 - 24 nissan 5725), en réponse à un de ses articles. Voici des extraits de ce courrier, à nos yeux très important. … Je suis d'accord avec vous quand vous dites que l'argument : « Celui Qui juge la terre entière ne ferait-Il pas justice ? » peut être authentique et recevoir la détermination qui convient uniquement quand il émane du cœur douloureux de l'homme animé d'une foi profonde. Et, du reste, voilà pourquoi le premier à soulever un tel argument ne fut autre que notre père Avraham, grand croyant et père de tous les « croyants, fils de croyants »1. Nos Sages disent2 également que le premier à traiter la question : « Le 1 Chabbath 97a. Juste a lui le mal et à l'im2 Berakhoth 7a. pie, le bien » n'était nul 3 Mena'hoth 29b. autre que Moché, notre maître, celui qui transmit aux enfants d'Israël et au monde entier l'idéal selon lequel « Je suis l'Eternel ton D' » et « tu n'auras pas d'autres dieux », ces « autres dieux » incluant également la compréhension et la rationalité humaines, que l'on divinise en faisant le décideur en dernière instance. En conséquence, je suis surpris que vous n'ayez pas adopté cette manière de penser et que vous ne soyez pas parvenu à cette même conclusion. Comme vous le savez, en effet, la réponse à l'argument soulevé par Moché, notre maître, selon le

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récit de nos Sages3, quand on lui montra que l'on déchirait la chair de rabbi 'Akiva avec des peignes de fer : « Est-ce là la récompense que l'on donne à la Tora ? », fut la suivante : « Tais-toi ! Telle était la Pensée de D' ». Rappelons-nous que cet argument avancé par Moché n'était pas uniquement des mots. Telle était bien son idée, et c'est pour cette raison que la réponse se résuma en un « Tais-toi ! » : on ne lui demanda pas uniquement de cesser de parler de cela, mais bien d'ôter cette idée de son esprit. La seule réponse envisageable, en la matière, était donc la suivante : « Telle était la Pensée de D' ». En fait, ceci ne constitue en aucune façon une explication. Cependant, la foi de Moché notre maître ne s'en trouva nullement affaiblie. Et il en va de même pour tous ceux qui posent des questions d'une manière authentique. Bien au contraire, leur foi s'en trouve raffermie, comme cela est clairement dit à propos de Iyov/Job. De même, notre père Avraham resta non seulement ferme dans sa foi mais, en outre, se révéla en mesure de surmonter toutes les épreuves. On retrouve cette situation avec d'autres « rebelles », demeurés de profonds croyants jusqu'au dernier jour de leur vie. Vous serez sans doute d'accord avec moi pour admettre que ceux qui ont posé des questions authentiques ne sont pas restés fermes en leur foi par hasard. D'ailleurs, il n'aurait pas pu en être ainsi, car, quand on s'interroge réellement, exprimant et prouvant un désir sincère de justice et de droiture, un sentiment aussi profond ne peut clairement émaner que de la conviction


quepar sa provenance d'une source surnaturelle4, transcendant à la fois l'intellect et le sentiment des hommes. La question posée ne contredit donc pas cette perception et cette émotion, pas même dans leur dimension profonde et dans la base même de leur existence. Néanmoins, après cette première étape impétueuse, on doit prendre conscience que l'approche consistant à poser une ques-

tion, à rechercher une explication rationnelle à ce qui transcende la logique, n'a pas de sens. Aussi, après avoir exprimé son émotion et sa douleur, il faut bien, au final, adopter la conclusion selon laquelle « malgré tout cela, je conserve la foi », avec encore plus de force. ***

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Les Français arrivent

« Or Israël », une nouvelle école francophone, établie au nom de rabbi Israël Salanter zatsal, à Jérusalem ! Par Ya'akov Manela

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es Français arrivent… à Jérusalem ! Une partie d'entre eux donne la préférence au Sud de la ville, dans des quartiers entre Baka', Arnona, Armon haNatsiv, Katamon, Har 'Homa et Talpioth. Nous avons rencontré rav Moché Aharon Tolédano, fils de rav Yits'hak, le responsable mythique de l'école du Quai de la Marne à Paris, pour l'en-

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tendre parler de son projet innovant pour les Français de ces quartiers. Le projet est placé sous la direction du rav Ichaï Assayag, de Lev LeA'him. Dans ces quartiers également, les Français cherchent la formule qui puisse convenir à leurs enfants, qui ont connu les diverses structures scolaires de la France : Otsar haTorah, Loubavitch, etc.


En général, et particulièrement dans ces quartiers, le mamla'hti-dati n'est pas suffisant pour eux. D'un autre côté, une école telle que celle du rav Ariel Bijaoui est loin, à Bayith Végan, et présente, de nos jours, des exigences importantes de la part des parents et de l'ambiance familiale. A ceci s'est ajoutée notre expérience sur le terrain : nous réunissons une fois par semaine des jeunes Français du quartier pour leur proposer un cours de Tora ! Et nous avons vu des choses merveilleuses se produire : ces jeunes, avec un minimum de patience et d'enseignement, s'ouvrent à la Tora, y trouvent la lumière, et cela change toute leur vie. Ils en sont à leurs débuts, ne l'oublions pas. Or, combien quelques bonnes décisions à cet âge-là peuvent influencer tout un parcours ! « Enfin, dans une synagogue locale, un groupe d'avrékhim s'est organisé pour proposer, matin et soir, une étude en commun avec des pères de famille francophones de ces quartiers. Par leur intermédiaire, nous avons pu mesurer l'étendue du problème, et commencer à songer à apporter une solution. »

contrent un grand problème de communication avec les enseignants, du fait de la langue, de la mentalité, etc., et cela leur est très difficile à tous les niveaux. Du reste, ce sont souvent les parents déjà présents plusieurs années en Israël qui arrivent à cette conclusion. Les nouveaux venus l'acceptent moins. Les anciens ont été amenés à constater l'étendue du problème de la structure adéquate. Dans les faits, on ne peut pas trouver d'école qui corresponde à leur attente dans toute cette partie de Jérusalem, proposant du 'hol et du kodech de bon niveau, comme en France. Or, en quête d'une solution, nous avons été amenés à connaître une structure de torani, située dans l'enceinte remarquable de la Yechivath Itri, qui se dit

Depuis combien de temps êtes-vous ainsi sur le terrain ? Cela fait six ans. En fait, c'est mon père qui a été invité à ouvrir une telle structure à Baka' ; lui est reparti, mais il nous a demandé de prendre la relève. Nous avons de la sorte pu réaliser le manque de structures pédagogiques adaptées à notre public. Les parents en témoignent : ils avaient par exemple mis leurs enfants chez Loubavitch en France, mais ici, ils les sentent perdre l'âme… En outre, sur le plan technique, ils ren198 ● Septembre 2016 │

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prête à nous faire de la place. Elle dépend de rav Aba Simiatitski, qui dirige l'école torani à Ramot, justement destinée à de telles familles. C'est là que nous proposons à présent la nouvelle structure, qui nous semble répondre à l'attente de nos familles. Le directeur pédagogique, le rav Eliahou Uzan, est connu comme l'un des grands éducateurs de la place parisienne. Nous avons organisé une structure d'été, qui a attiré un grand public. Voyez, avec des éléments simples, combien on peut faire avancer les choses ! Nous avons simplement préparé un "daf kécher", un questionnaire permettant aux parents de vérifier les connaissances des enfants – en français !

Quel est en fait votre projet, sur le plan des classes proposées ? Chez les filles, nous proposons un cadre depuis le gan 'hova jusqu'à la kita 'heth, donc la fin du yessodi. Chez les garçons, nous pensons arriver à la kita zayin, mais tout dépendra du nombre d'inscrits. La direction repose donc sur les épaules du rav Eliahou Uzan, mais nous avons ajouté un responsable israélien sur le

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terrain. Nous consacrerons plusieurs heures par jour aux matières profanes, durant lesquelles nous voulons proposer les mêmes disciplines qu'au mamla'hti, à l'image d'Otsar haTorah en

France. Le repas de midi sera également fourni.

L'histoire semble donc commencer ainsi. Une nouvelle école va s'ouvrir dans le sud de Jérusalem, proposant aux parents francophones une institution à leur mesure, selon leurs aspirations, assurant surtout une communication dans leur langue et leur mentalité. A ne pas manquer, car il en va de l'âme de nos enfants ! ●


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VIE JUIVE

37 cimetières juifs vont être détruits en Algérie ! Par rav H. Kahn

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a communauté juive d'origine algérienne, mais aussi les Juifs français dans leur ensemble, ont appris avec douleur et stupéfaction que le gouvernement français a décidé, selon la parution au J. O. du 26 mai 2016, de "regrouper" divers cimetières juifs d'Algérie, et de déverser leur saint contenu dans des cimetières juifs de grandes villes de la région.

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Cette nouvelle a très fortement ébranlé la communauté juive du monde entier, qui veut s'élever avec force contre cette décision.

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La vie telle qu'elle est

J'ai rencontré le Maître du monde… en prison ! Anonyme (site Hidabrouth) Quand vous lirez le présent récit, sachez bien que je suis encore incarcéré aux EtatsUnis, et priez pour ma libération prochaine !

Voici quatre ans, j'ai terminé mon service militaire israélien dans une section d'élite et, comme bien d'autres, la première chose que je voulais obtenir, c'était de l'argent. En Terre sainte, je ne voyais pas d'espoir de m'enrichir, les conditions de vie ne faisant qu'empirer. Je voulais aider ma famille, et j'étais prêt à me dévouer pour cela.

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« Je peux néanmoins certifier que si D.ieu me favorise, je plaiderai leur cause [dans le Ciel], là où chacun requiert des protecteurs, en invoquant le mérite de cette grande mitsva ! »

Extrait d’une lettre du ‘Hafets ‘Haïm :

À l’approche de la Hilloula de notre maître, Rabbi Israël Meïr de Radin l’illustre ‘HAFETS ‘HAÏM zatsal le 24 Eloul prochain (mardi 27 septembre), une délégation de l’organisme MICHNAT HA’HAFETS ‘HAÏM se rendra sur sa sépulture à Radin (Biélorussie), pour implorer le Maître du monde et invoquer le mérite du Tsadik.


Ils nous ont quittés

La rabbanith Yaël Cohen

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'épouse du rav Chalom donnait deux cours consécuCohen, roch Yechivath tifs. Par conséquent, il revenait de la Yechivath Porath Yostard chez lui. Pourtant, jamais sef et dirigeant spirituel du la rabbanith ne s'était plainte parti Schass, est décédée à du fait qu'ainsi, elle n'entendait l'âge de 86 ans. la Havdala qu'à une heure tarElle est née dans la fadive. Pour elle, ce qui comptait, mille Ben Chim'on, et son c'était l'enseignement dispensé père, rabbi Mantsour Ben par son mari. Chim'on, enseignait lui aussi Rabbi Chalom Cohen ‫ יבלח"ט‬,‫ שליט"א‬Sa discrétion était remarà la Yechivath Porath Yossef. quable. Elle se rendait deux fois Le rav Chalom Cohen a raconté, lors de par semaine au Kotel, pour y prier de tout l'enterrement, qu'au moment de leur son cœur. première rencontre, il lui avait demandé C'est elle qui répondait au téléphone, si elle se sentait prête à prendre sur elle afin que son mari ne soit pas dérangé dans le joug d'un foyer de Tora, avec un mari son étude, veillant à décrocher dès la prequi ne ferait rien d'autre que de l'étudier mière sonnerie. ou l'enseigner. Il craignait, en effet, que Elle a connu de grandes souffrances sur la jeune fille ne soit pas aussi totalement ses derniers jours, mais est restée lucide engagée que ses parents, phénomène jusqu'au dernier moment. Elle a demancourant à l'époque. Elle lui avait répondu dé pardon à son frère, rabbi Mas'od Copar l'affirmative, de manière catégorique. hen, Roch Yechivath Or Elitsour, de peur Le rav Cohen n'était sans doute pas tel- que, dans sa jeunesse, elle ne se soit pas lement sûr de cela, et à la seconde ren- conduite envers lui, comme il le fallait. Son contre, il lui avait réitéré sa question. Là, fils, rabbi Efraïm Cohen, enseignant à la Yela jeune fille lui a répliqué que sa réponse chivath Yakiré Yerouchalayim, a évoqué sa était ferme et définitive. Et, en effet, ra- remarquable attention dans les questions conte le rav, c'est ce qu'elle avait fait toute de Halakha, refusant même que lui-même sa vie, permettant à son mari d'enseigner lui rende un quelconque service: « On n'a la Tora sans être dérangé, et s'occupant pas le droit de le demander à un kohen »… des enfants avec un dévouement infini. Tous ses enfants sont des cadres toraLe rav a raconté qu'après Chabbath, il niques importants.

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Rav Moché Mordekhaï 'Hadach zatsal

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e roch Yechiva de la Yechiva « Or El’hanan », le rav Moché Mordekhaï ’Hadach est décédé à l’âge de 75 ans. Le rav Moché Mordekhaï ‘Hadach zatsal était le roch Yechiva de la Yechivath Or El’hanan, fondée en souvenir du rav El’hanan Wassermann ‫הי”ד‬. Il était le fils cadet de son père, rav Méïr haLévi ‘Hadach, machgia’h (dirigeant spirituel) de la Yechivath Knesseth Israël – ‘Hévron. Né à Jérusalem, il a fréquenté les diverses structures locales, avant d’arriver naturellement à la Yechivath ‘Hévron, alors à Gueoula, Jérusalem. Il y occupa une place importante, puis, après son mariage, prit part à la fondation du Kollel ‘Hévron. Par la suite, après une période où il donna cours dans une autre Yechiva, il rencontra le rav Sim’ha Wassermann zatsal, fils de rav El’hanan et responsable avant la Shoah d’une structure de cet ordre à… Strasbourg (reprise après la guerre par rav Chajkyn, mais à Aix-les-Bains). Le rav Was-

sermann voulait alors, à la fin des années 1970, quitter Los Angeles pour venir s’installer en Erets Israël, et il proposa au rav ‘Hadach de devenir le roch Yechiva d’une institution qui porterait le nom de son père, le rav El’hanan. Cette institution prit forme, et, par la suite, fut adjointe d’une structure pour jeunes, une Yechiva ketana. Une dépendance fut ouverte par la suite à Tibériade, puis une autre à Richon Letsion et une autre à Modi’in ‘Ilith. Il donnait cours à la Yechiva centrale à Jérusalem, mais avait également l’habitude de renforcer les étudiants du Daf hayomi de Zirkhon Moché, l’un des cours connus à Jérusalem, près ce grand centre de prière. Il a lancé aussi un institut de publication de livres, consacré plus particulièrement aux œuvres de rav El’hanan. Son frère, rabbi Aharon, est le machgia’h de la Yechivath Mir. Son fils et son gendre vont prendre la relève de la direction des institutions.

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Qui sommes-nous ? Cours Synapse est une société de soutien scolaire à domicile. Notre société est jeune, mais tous nos membres ont beaucoup d’expérience dans l’enseignement. Nous sommes une équipe fraîche, sérieuse, qualifiée, dynamique et motivée. Nous avons tous les avantages d’une société à taille humaine. Certes, il existe un nombre important d’organismes de soutien scolaire. Néanmoins, nous nous démarquons sur les points suivants : • Nous rencontrons personnellement les parents et les élèves ; • Nous rencontrons personnellement les futurs enseignants, et leur faisons passer un test ; • Tous nos cours à domicile sont déductibles d’impôts à hauteur de 50 % ; • Nous ne travaillons pas Chabbath et Yom Tov ; • Il est possible d’avoir une enseignante pour une fille et un enseignant pour un garçon, à la demande des parents ; • Nous proposons des cours sur mesure, en fonction du niveau de l’élève, de sa classe, de ses besoins et de ses disponibilités. A la fin de chaque année civile, nous envoyons aux parents une facture détaillée des heures de cours pris, avec les dates et les matières. Nous y joignons une attestation destinée au centre des impôts, afin de bénéficier de la réduction. Qui suis-je ? Je me nomme Yoni Sayada et je dirige les cours Synapse. Ingénieur en génie civil de formation, j’ai obtenu une licence en mathématiques et en physique (bac+3), puis un master en génie civil (bac+5). Entre la licence et le master, j’ai étudié trois ans à la Yechiva à Jérusalem. Depuis plus de dix ans, j’ai donné des cours de mathématiques, de physique chimie, mais aussi de paracha, à de nombreux élèves. Ces expériences m’ont permis d’acquérir une qualité d’écoute et d’enseignement qui s’adapte aux besoins de chacun. Nos enseignants Tous nos enseignants sont diplômés bac+3 mini-

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mum. Ils ont tous de l’expérience dans l’enseignement. En effet, il est nécessaire, dans ce domaine, d’avoir de la patience et de la pédagogie. Nous travaillons avec : • Des enseignants de l’Académie (ils sont en plein cœur de l’enseignement national et connaissent les défis de l’école d’aujourd’hui et les problèmes généraux des élèves) ; • Des retraités de l’enseignement national (ils ont la rigueur des anciens et savent travailler sans toutes les nouvelles technologies, en particulier la calculatrice !) ; • Des étudiants (ils sont récemment passés par les épreuves du bac général, du bac français et du brevet. Ils ont les bonnes méthodes de travail, savent gérer leurs stress et synthétiser des cours sur fiches. Ils sont au courant des dernières technologies qui permettent de réussir, et savent parfaitement les utiliser). Les cours de soutien Les cours de soutien ont lieu au domicile de l’élève aux heures de son choix, en semaine ou le week-end (sauf Chabbath). En règle générale, une séance dure deux heures. Par expérience, nous savons qu’une heure n’est pas suffisante, et qu’au-delà de deux, les élèves ne suivent plus du fait de la fatigue. Chaque leçon débute par une explication du cours. Une fois le suet bien maîtrisé par l’élève, l’enseignant le résume sur une fiche. Ensuite, l’élève et l’enseignant font ensemble des exercices. D’une séance à l’autre, des devoirs sont donnés aux élèves. A la fin de la séance, un mail est envoyé aux parents et indique : • Le chapitre abordé durant la séance ; • Les exercices faits, avec les numéros et les pages ; • Les points forts à consolider et les points faibles à améliorer ; • Les devoirs à faire pour la prochaine séance. Les cours de soutien ne portent leurs fruits que si les élèves travaillent quotidiennement, en appliquant les méthodes et les outils vus avec l’enseignant.


Nos élèves Nos élèves proviennent de différentes écoles, mais ont tous des difficultés identiques : - Les professeurs n’ont pas le temps de répondre à leurs questions, à cause du sureffectif ; - Les élèves perdent leur confiance en eux ; - Les parents n’ont pas le temps de surveiller les devoirs, et ne peuvent pas toujours leur expliquer leurs cours. Les stages De plus, nous proposons des stages durant les vacances scolaires, en groupe et à bas prix. Les avantages : - Le programme d’une matière choisie est revu dans son intégralité ; - Le nombre d’élèves est de dix au maximum ; - Le fait d’être en groupe motive les élèves. Les stages de préparation aux classes supérieures Nous proposons pendant le mois de juillet une préparation aux classes supérieures. Pour certains élèves, le passage en classe supérieure

était difficile ou sous condition. Pour d’autres, se remettre au travail après deux mois de vacances s’avère très délicat. C’est pourquoi nous proposons des stages de préparation aux classes supérieures. Nous débutons le programme dans la matière recherchée, avec un petit groupe et à un tarif toujours très abordable. Notre palmarès Année 2015 : 100 % de réussite au bac, avec 95 % de mentions. Année 2016 : 100 % de réussite au bac, avec 98% de mentions ; et 100 % de réussite au brevet avec 100 % de mentions ! A votre tour, venez réussir avec Cours Synapse.

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histoire

Les « Juifs » de Kfar Yata…

K

far Yata, c'est cette agglomération arabe à proximité de 'Hévron, d'où sont sortis les deux terroristes qui ont attaqué voici plusieurs mois en plein Tel-Aviv, au Sarona. Kfar Yata, contrairement à ce que ce nom de village peut laisser croire, constitue une grande ville palestinienne, forte de quelques 42.000 habitants. Ces récents événements ont eu pour incidence annexe que divers dossiers anciens ont été ressortis des tiroirs : il se peut que cette agglomération soit en fait juive à l'origine, comme une grande part de la population palestinienne ! Toutefois, les quelques indices l'indiquant ne doivent pas nous laisser penser un instant que les membres de ces clans soient des enfants de chœur : au

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contraire, il s'agit de groupes extrémistes, qui ont beaucoup de sang sur les mains ! Dafna Méïr a été tuée à Othniel devant ses enfants par un jeune venant de Yata ; Chelomith Goren a connu le même sort au marché de Rahat, elle aussi de la main d'un ressortissant de ce funeste site ; le couple Dikstein et leur fils, ont également trouvé la mort voici 14 ans, assassinés par un habitant de cette agglomération… Que D' venge leur sang ! S'il en est ainsi, pourquoi accorder une quelconque confiance à une telle rumeur ? L'histoire du peuple juif a souvent apporté la confirmation de la règle énoncée par le prophète Yecha'yahou (Isaïe 49,17) : « Tes destructeurs et les auteurs de ta ruine émanent de toi »... Parfois, ce sont justement les anciens membres de notre peuple qui deviennent nos pires ennemis (comme la Jewsektion, la section juive du parti communiste russe, dont la conduite envers les Juifs était abominable).


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« Moi, Rozala, la tante des terroristes 'Halad et Mu'hamed… »

U

ne lettre, surprenante et marquante, a couru sur le web. Elle provient d'une personne se présentant comme la tante des deux terroristes de Yata qui ont sévi à Tel-Aviv. Difficile d'en vérifier la véracité, mais le fait est que de nombreux media l'ont reprise. Et même si elle n'était pas vraie, l'histoire mériterait tout de même d'être connue. De fait, elle reflète des cas malheureusement assez courants, à ce qu'on en dit à Yad leA'him, l'organisme orthodoxe spécialisé dans le sauvetage de filles éprouvées, arrivées dans des familles arabes.

« Bien à vous, je suis Rozala, la tante de 'Halad et Mu'hamed, de 'Hamara [ce nom nous dit quelque chose, depuis que nous avons lu l'article sur Yata]. L'attentat du Sarona m'a ramenée quelque quatorze ans en arrière. Je connais 'Halad et Mu'hamed, les fils de Youssra et de Mamana, depuis leur enfance, quand ils gambadaient chez moi,

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à la maison, et servaient occasionnellement de baby-sitter à mes deux bébés. Le costume de style orthodoxe que revêtaient les deux assassins, mes neveux, m'a donné la nausée, évoquant en moi un souvenir mauvais et amer. J'avais 14 ans, et étais issue d'un foyer juif riche à Malaga, en Espagne. Mes parents sont passés par une crise au niveau de leur couple, et ont divorcé. Ma sœur est partie en Erets Israël, a été présentée à un jeune homme d'une famille 'harédi classique, et s'est mariée. Désireuse de rester proche d'elle, j'ai pris la même direction, et suis arrivée dans un internat à Jérusalem, destiné à des jeunes filles de bonne famille. J'étais bien appréciée, et on a commencé à me proposer de bons partis. Comme j'étais bonne élève, on m'a nommée responsable des achats de friandises pour mes camarades, – des jeunes filles de l'étranger, comme moi, qui restaient à l'internat. Je me rendais au mini-market proche de notre immeuble pour faire les courses. Y travaillait un jeune d'apparence orthodoxe du nom de Nethanel, gentil, en costume, chemise blanche, tsitsioth, avec des péoth, une kipa américaine noire. Et, surtout, il n'était pas achkenaze… Après une année durant laquelle nous échangions des regards furtifs et doux, Nethanel a pris le courage de s'adresser à moi de manière plus sérieuse que ce que l'on peut ima-


giner entre client et vendeur. Il m'a parlé de sa volonté de m'épouser. Entre-temps, mon père est arrivé pour me rendre visite. Je l'ai amené au mini-market, et lui ai présenté Nethanel. Ils ont échangé quelques paroles. Le jeune homme s'est présenté à mon père comme étant cohen, comme lui, lui a « proposé de rendre visite à ses parents afin de conclure des fiançailles…» Il a dit être le fils du propriétaire de ce magasin, ayant étudié dans une Yechiva connue, et a demandé son numéro de téléphone afin de mettre en route une rencontre entre les familles. Mon père m'a semblé enthousiaste, mais m'a demandé de ne pas avancer avant ladite rencontre. Deux jours plus tard, Nethanel m'a croisée, et a demandé de me rencontrer tout de même encore une fois, la veille de Chavou'oth. J'ai accepté. Six semaines plus tard je me suis retrouvée chez lui, le jeune de Yechiva de bon niveau, à… Kfar Yata. Nethanel est soudain devenu Abdalla. Ses habits de jeune orthodoxe se sont avérés être un déguisement utilisé quand il se rendait au travail à Jérusalem. J'avais 16 ans, et rapidement, je me suis retrouvée à attendre mon premier enfant. Vers quoi allais-je ? Cinq ans plus tard, et moi, Rozala (Yaël en arabe), j'étais en catastrophe, avec deux enfants sur les bras. J'ai rapidement appris l'arabe et, avec ma nature optimiste, je continuais à respecter mon judaïsme : j'allumais les bougies, je faisais attention à la cacherouth, au Chabbath, mais mon statut était celui d'une servante. Les coups et les marques de mépris étaient quotidiens. Mon foyer restait mon seul refuge : son

nettoyage, la cuisine… J'étais l'esclave d'un homme devenu méchant, écœurant, violent – l'enfer sur terre. En 2007, j'ai trouvé un téléphone qu'une personne avait oublié à la maison. J'ai appelé mon père, mais je ne l'ai pas eu. Je ne savais pas qu'il était alors à l'hôpital, car son cœur avait lâché (il est mort un peu plus tard). Par contre, j'ai eu ma sœur, lui ai raconté où j'étais, et deux semaines plus tard, j'étais dehors, avec mes deux enfants. D'une manière ou d'une autre, nous sommes ensuite parvenus à obtenir un passeport où figuraient mes deux enfants, et nous sommes partis en Espagne. L'histoire ne s'arrête pas là : l'Arabe a pris le même chemin, accompagné de son frère, le père de 'Halad, pour me ramener. Pourtant, en Espagne, les deux ont reçu à leur détriment un cours de solidarité juive (sans Cour suprême et sans Betsélem…), ce qui leur a enlevé toute envie de songer à me ramener à l'avenir. Je suis revenue à moi depuis lors. Mes enfants étudient à la Yechiva, et ils vont, si D' veut, devenir de bons Juifs. » Yaël – Rozala – conclut : « Les costumes noirs de ces terroristes, l'Arabe qui se déguise en Juif, la veille de Chavou'oth, tout cela m'est revenu, et m'a rappelé cette famille maudite de Yata" »

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archeologie

Recherches archéologiques dans l'enceinte du ShulhoÏf, où a prié le Gaon de Vilna 75 ans après sa destruction par les nazis, l'ancienne grande synagogue de Vilna fait l'objet actuellement de recherches archéologiques importantes. Cet immeuble date du 16e siècle, et a été depuis sa construction l'un des points centraux du Judaïsme lituanien – en cette ville de Vilna, la Jérusalem de la Lituanie. Avec le temps, c'est un véritable complexe communautaire qui a été développé, avec plusieurs synagogues (stybel), un centre de réunion pour les responsables de la communauté, un magasin où l'on vendait la viande cachère, la bibliothèque Shtershon, et autres. En siwan 1941, voici 75 ans, les nazis ont conquis la ville, et détruit cet ensemble. Une école y a été érigée. Il n’en reste que trois éléments, exposées dans le musée de la Shoah : une porte du Aron kodech, un 'amoud pour la prière et une table de la Loi. C'est tout.

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Voici trois ans, un historien juif originaire de la ville, Dr Zéligman, a visité l'endroit, et a rencontré un archéologue dépêché par la municipalité pour effectuer des fouilles sur ce site, un parc de nos jours. Il a accepté que Zéligman travaille avec lui. Par la suite, les services archéologiques israéliens se sont également ajoutés à l'équipe, et de la sorte, avec des moyens modernes d'investigation du terrain, divers immeubles détruits ont été repérés. Le travail est en fait de longue haleine : pour l'instant, le mikvé a été retrouvé – sur une surface bien plus grande que ce que nous connaissons de nos jours, sans doute du fait de l'importance de la population juive locale et de l'absence de salles de bain privées… Douze salles de prière ont été localisées également, et, sans doute, de nombreuses autres découvertes sont à prévoir pour l'avenir. Il est difficile de savoir, pour l'instant, si un vrai travail de restauration est prévu.●


ouzekenim

lizkénim

vihochou-â

lihochou-â

oumessarah

missinaï

tora

kibèl moché

lineviim

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Chapitre 1 - ‫פרק א‬

chelocha

amrou

hem

haguedola

quenesset leaneché

messarouha

ouneviim

devarim

chelocha

amrou

hem

haguedola quenesset leaneché

messarouha

ouneviim

seyag

va-âssou

harbé

talmidim

veha-âmidou

badine

metounime hévou

latora

seyag

va-âssou

harbé

talmidim

veha-âmidou

badine

metounime hévou

: ‫ְסיָג לַ ּתוֹרָ ה‬ ּ‫ ַו ֲעשׂו‬,‫ידים הַ ְר ּ ֵבה‬ ִ ‫ַת ְל ִמ‬ ּ‫וְ הַ ע ֲִמידו‬ ,‫ּ ַב ִּדין‬ ‫ְמתוּ נִ ים‬ ּ‫הֱ וו‬ hévou metounime badine, veha-âmidou talmidim harbé, va-âssou seyag latora : (3) « Soyez circonspects dans vos jugements ; formez de nombreux disciples ; et faites une haie autour de la Loi. »

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Commandes et informations en France : M. Claude Sarfati 9 rue de Sucy - 94430 Chennevières sur Marne: Tél : 06 80 42 26 08 Commandes et informations en Israël Librairie Vice-Versa Mme Berrebi - 1 Rehov Chimon Ben Chatah (Jérusalem) Tél : 02 62 44 412

TOUJOURS DISPONIBLE LE HOUMACH BILINGUE HÉBREU-FRANÇAIS TORAH-OBLONG-SARFATI

« Hillel disait : ...Celui qui n’ajoute pas à ses connaissances, les diminue... » (Avotes, chapitre 1, michna 13)

PRÉFACE ET INTRODUCTION DE MONSIEUR LE RABBIN JONATHAN GUEZ (2015)

a) La traduction de michna par maxime est impropre. On ne peut faire autrement ; la tradition l'exige. Michna est traduit par M.Elmaleh dansa)son Ladictraduction de michna par maxime est impropre. On ne peut faire autrement ; la tradition l'exige. Michna est traduit par M.Elmaleh dans son dictionnaire par « étude » ou « loi traditionnelle ». La traduction n'est pas, contrairement à l'adage, une trahison mais une identification au génie de tionnaire la languepar « étude » ou « loi traditionnelle ». La traduction n'est pas, contrairement à l'adage, une trahison mais une identification au génie de la langue traduite. Merci. (Note de l'éditeur) traduite. Merci. (Note de l'éditeur) 1) Il s’agit ici de loi orale et traditionnelle, qui est l’interprétation de la loi écrite. 1) Il s’agit ici de loi orale et traditionnelle, qui est l’interprétation de la loi écrite. 2) La Grande Synagogue était une sorte de sénat, formé par Esdras, et composé de cent vingt membres. 2) La Grande Synagogue était une sorte de sénat, formé par Esdras, et composé de cent vingt membres. 3) C’est-à-dire entourez la Loi de règlements, de barrières, pour qu’elle ne soit pas facilement transgressée. 3) C’est-à-dire entourez la Loi de règlements, de barrières, pour qu’elle ne soit pas facilement transgressée. Cependant, il ne faudrait pas, par un excès de zèle, multiplier trop les règlements accessoires, destinés à protéger la loi principale. Cependant, il ne faudrait pas, par un excès de zèle, multiplier trop les règlements accessoires, destinés à protéger la loi principale. Car on finirait par rendre trop difficile l’exécution de la loi ; et le public, confondant le principal avec l’accessoire, négligerait le tout. Car on finirait par rendre trop difficile l’exécution de la loi ; et le public, confondant le principal avec l’accessoire, négligerait le tout. C’est ainsi qu’on peut interpréter la sentence suivante de Rabbi Chya, citée dans Bereschith Rabbah, § 19 : « Ne faites pas la haie plus grande queainsi le qu’on peut interpréter la sentence suivante de Rabbi Chya, citée dans Bereschith Rabbah, § 19 : « Ne faites pas la haie plus grande que le C’est fonds, de peur qu’elle ne tombe et n’anéantisse dans sa chute les plantations du fonds lui-même. » fonds, de peur qu’elle ne tombe et n’anéantisse dans sa chute les plantations du fonds lui-même. »

TRADUCTION ET COMMENTAIRES DE MONSIEUR LE RABBIN MOÏSE SCHUHL (1878)

: ‫ְסיָג לַ ּתוֹרָ ה‬ ּ‫ ַו ֲעשׂו‬,‫ידים הַ ְר ּ ֵבה‬ ִ ‫ַת ְל ִמ‬ ּ‫וְ הַ ע ֲִמידו‬ ,‫ּ ַב ִּדין‬ ‫ְמתוּ נִ ים‬ ּ‫הֱ וו‬ hévou metounime badine, veha-âmidou talmidim harbé, va-âssou seyag latora : « Soyez circonspects dans vos jugements ; formez de nombreux disciples ; et faites une haie(3) autour de la Loi. »

latora

HÉBREU INTÉGRAL : ‫ְד ָב ִרים‬ ‫לשה‬ ָ ׁ ‫ׁ ְש‬ ּ‫ הֵ ם ָא ְמרו‬.‫הַ ְּגדוֹלָ ה‬ ‫ְכנֶסֶ ת‬ ‫ ְל ַאנְ ׁ ֵשי‬TEXTE ָ‫ְמסָ רוּ ה‬ ‫יאים‬ ִ ‫וּ נְ ִב‬ : ‫ְד ָב ִרים‬ ‫לשה‬ ָ ׁ ‫ׁ ְש‬ ּ‫ הֵ ם ָא ְמרו‬.‫הַ ְּגדוֹלָ ה‬ ‫ְכנֶסֶ ת‬ ‫ְל ַאנְ ׁ ֵשי‬ ָ‫ְמסָ רוּ ה‬ ‫יאים‬ ִ ‫וּ נְ ִב‬ ouneviim messarouha leaneché quenesset haguedola. hem amrou chelocha devarim : ouneviim messarouha leaneché quenesset haguedola. hem amrou chelocha devarim : ceux-ci à leur tour l’ont transmise aux membres de la Grande Synagogue(2). Ces derniers ont PHONÉTIQUE émis les trois maximes suivantes : DOUBLE ceux-ci à leur tour l’ont transmise aux membres de la Grande Synagogue(2). Ces derniers ont émis les trois maximes suivantes : ENTRÉE

devarim

(MD) −,‫ים‬SARFATI ,‫יאים‬ ִ ‫ִלנְ ִב‬ ‫וּ זְ קֵ נִ ים‬ ,‫ִלזְ קֵ נִ ים‬ ַ‫ֹשע‬ ֻ ׁ ‫ וִ יהו‬, ַ‫ֹשע‬ ֻ ׁ ‫ִליהו‬ ‫ וּ ְמסָ רָ ּה‬EDITION ,‫ק ּ ֵבל ּתוֹרָ ה ִמ ִּסינַי‬OBLONG ִ ‫משה‬ ֶׁ ‫יא‬ ִ ‫ִלנְ ִב‬ ‫וּ זְ קֵ נִ ים‬ ,‫ִלזְ קֵ נִ ים‬ ַ‫ֹשע‬ ֻ ׁ ‫ וִ יהו‬, ַ‫ֹשע‬ ֻ ׁ ‫ִליהו‬ ‫ וּ ְמסָ רָ ּה‬,‫משה ִק ּ ֵבל ּתוֹרָ ה ִמ ִּסינַי‬ ֶׁ moché kibèl tora missinaï, oumessarah lihochou-â, vihochou-â lizkénim, ouzekénim lineviim, moché kibèl tora missinaï, oumessarah lihochou-â, vihochou-â lizkénim, ouzekénim lineviim, (1) Moïse a reçu la Loi sur le Sinaï et l’a transmise à Josué, Josué l’a transmise aux anciens, et les anciens VERSET aux prophètes, MoïseLIGNE a reçu la Loi(1) PAR sur le SinaïLIGNE et l’a transmise à Josué, Josué l’a transmise aux anciens, et les anciens aux prophètes, VERSET PAR ET

lineviim

Michna(a) 1 - ‫ משנה א‬- Maxime 1

CHAPITRE I - ‫ פרק א‬- Pérek 1

‫פרקי אבות‬

55 Chapitre 1Pirkéï - ‫פרק א‬ Avotes - Maximes des Pères - ‫פרקי אבות‬

PIRKÉÏ AVOTES

Michna 1 - ‫ משנה א‬- Maxime 1

(a)

LISEZ

De Chavo uot à Roch H achana

LES MAXIMES DES PÈRES

CHAPITRE I - ‫ פרק א‬- Pérek 1

h De Pessa’ t o u o v a h àC

Pirkéï Avotes - Maximes des Pères - ‫פרקי אבות‬

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Le rav Chemouel Ya'akov Rubinstein Le « Rav de Paris » : tel est le titre que le rav Chemouel Albert a donné à l'ouvrage qu'il a rédigé en souvenir du rav Chemouel Ya'akov Rubinstein (1888, Biała Podlaska, Pologne-1964, Paris). Le rav Rubinstein était effectivement l'un des rabbanim importants de la place parisienne avant et après la guerre. Il a dirigé l'organisme « Agoudas haKehiloss » – Agoudath haKehiloth, selon la prononciation généralement admise de nos jours –, « l'association des communautés » orthodoxes organisées hors Consistoire. La synagogue principale de cet organisme était celle de la rue Pavée. Bien entendu, il y avait alors d'autres rabbanim à Paris, et même des personnalités de haut niveau sur le plan toranique. Toutefois, le rav Rubinstein jouissait d'une aura particulière, ainsi que le lecteur le découvrira dans le présent Grand Dossier. Quant à l'auteur de ce livre, le rav Chemouel Albert, contrairement à ce que son nom semblerait indiquer, il n'est en aucune manière lié à la France : ce 'hassid de Gour d'origine polonaise dirige un Kollel de cette communauté à Bené Brak. Simplement, dans sa jeunesse, il a vu à plusieurs reprises le rav Rubinstein en Erets Israël, et a été fortement impressionné par sa personnalité et par l'attention que les gens


Par le rav H. Kahn

lui accordaient. Plus tard, il en vint à constater que rien n'avait été fait en son souvenir, et il s'est attelé à la tâche. Il a ainsi publié le livre cité dont, pour l'instant, un seul tome a paru, et s'est soucié de mieux faire connaître les ouvrages en hébreu de ce grand maître : le Cheérith Mena'hem (Paris, 1954) et Chémen laner en deux volumes. Des commentaires talmudiques ont vu le jour par la suite. Le travail remarquable du rav Albert réunit de nombreux documents inédits, qui permettent de mieux connaître la vie à Paris en ces tempslà – livrant une image pas toujours flatteuse, mais ouvrant au moins une fenêtre sur une communauté juive en terrible difficulté spirituelle et matérielle. Voici sans nul doute l'intérêt principal du présent Grand Dossier : il peut, en filigrane, permettre de mieux comprendre l'état catastrophique du Judaïsme dans la capitale à la veille de la Shoah. Nous nous devons de citer ici également le livre du rav Pin'hass Weiss, de Bené Brak, "Kavod av", consacré à la vie du père de ce rav à Paris, mais également à l'histoire de la communauté juive orthodoxe de la capitale. Ce livre nous a également été très enrichissant.


grand dossier

Le rav Rubinstein, assis à droite, avec plusieurs personnalités : debouts, le Grand rabbin Deutsch de Strasbourg et le rav Yehouda Leib Stern de la Rachi Schoul de Paris ; assis : le rav Maïmon (Fischmann), ministre israélien des Cultes, le rav 'Hayim Alter Panet, rav de la synagogue Atéreth Israël du passage Kuschner.

Le rav Chemouel Ya'akov Rubinstein

L

e rav Rubinstein a servi la communauté juive de Paris avant la guerre, puis l'a suivie dans ses pérégrinations durant la Shoah. Ainsi, il s'est retrouvé à Nice avec plusieurs de ses collègues, y formant même un Beth Din. Par la suite, il a repris du service à Paris en après-guerre, dans le cadre de la communauté de la rue Pavée,

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l'Agoudass haKehiloss (Agoudath haKehiloth, selon la prononciation actuellement suivie).

Nous verrons quelle était la grandeur de ce personnage, et serons amenés à comprendre son impact sur le public, à tous les niveaux. Toutefois, dans un premier temps, il nous faut réaliser la situation du Paris d'avant-guerre, méconnue du grand public. On ne peut pas imaginer l'état lamentable dans lequel se trouvait le judaïsme parisien à cette époque !


Du reste, même après la guerre, à la fin des années 1960, Paris disposait en tout et pour tout d'un mikvé, et d'un restaurant cacher… Avant les années 40, c'était de loin pire : la communauté juive était composée de gens identiques à ceux que nous connaissons aujourd'hui – des centaines de milliers d'étrangers venus à Paris pour tenter d'y trouver de quoi vivre. Sauf que les migrants provenaient alors en partie de notre peuple ! Les uns fuyaient un régime soviétique qui visait à réduire la liberté individuelle et le droit à la pratique juive ; les autres, les crises économiques qui frappaient les millions de Juifs en Pologne ; et les Allemands, enfin, qui voyaient le régime hitlérien monter, et les Juifs de plus en plus en danger. Paris incarnait pour tous la grande ville d'accueil, bonne et généreuse. Cela n'était pas faux, mais avec le grand nombre de nouveaux arrivants, pas tous issus de notre peuple, il s'avérait difficile d'arriver à trouver un gagne-pain décent. Sur le plan spirituel, la situation ne paraissait pas brillante non plus : ces milliers de migrants ne se sentaient pas à l'aise dans l'enceinte de la communauté juive locale, du reste peu sympathique envers les « Ost-Jueden » et leurs mœurs. De plus, ils ne cherchaient plus tellement à fréquenter la synagogu et les gens décidaient qu'à leur arrivée à Paris, tout cela était dépassé…

Eux-mêmes conservaient encore un certain lien avec la communauté juive, dans sa frange plus laïque qu'engagée, mais leurs épouses et leurs enfants disparaissaient totalement dans le décor parisien. A cette période, restaient encore de nombreuses « sociétés » fondées à partir de la seconde partie du XIXème siècle, réunissant les anciens des diverses villes de Pologne et des pays d'Europe Centrale, souvent sur un plan laïque, voire franchement antireligieux, tel que le Bund, et autres. Ces sociétés organisaient des rencontres et se souciaient de fonder des caveaux funéraires pour leurs membres –point très important, comme nous le verrons par la suite.

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Halakha et minhag

Nommer

d'après nos ancêtres Par rav H. Kahn

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l semblerait que dans les générations des temps bibliques, les Juifs semblaient chercher à donner des noms « originaux » à leurs enfants, afin qu'on les distingue les uns des autres. Visiblement, on ne donnait alors pas les noms des membres des générations précédentes. Il suffit de lire Divré haYamim/ Les Chroniques pour le constater. Ce n'est que du temps de la Michna que cette conduite semble avoir changé, et, en effet, cela n'est pas sans faire quelques difficultés. Tant la raison d'une telle conduite, que la date à laquelle cela a changé nous échappe. Le rav Bamberger de 'Haïfa a attiré notre attention sur ce que dit à cet égard le rav Yossef Oppenheimer (rav à Buenos Aires), en 1974, dans son livre Vayikra chemo be-Israël,

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consacré aux habitudes tournant autour de ce sujet.

Cet ouvrage a eu droit, entre autres, à la haskama (approbation) du rav Moché Feinstein, lequel s'exprime de manière fort intéressante à ce propos : «…On trouve dans ce domaine diverses lois, dans divers aspects, et c'est développer un grand respect de la Tora que de s'en occuper : cela prouve que tout y est déjà traité… »

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pensée juive

Nuances dans le Kaddich Par le rav Refaël Choukroun zatsal

d'autres non. Nuance insignifiante ? Pas du tout. Reprenons le texte : « Que Son grand Nom soit grandi et sanctifié dans le monde qu'Il a créé selon Sa volonté, et qu'Il établisse sa royauté bientôt, de nos jours, Amen, que Son grand Nom soit béni d'un monde (au singulier) à d'autres (mondes, au pluriel) et d'autres (mondes, au pluriel), (ici, certains répondent « Yithbarach ») qu'Il soit béni (Yithbarach), loué, magnifié, qu'Il S'élève supérieur, splendide,

Pour lire la suite

L

e Kaddich n'est de loin pas une prière mortuaire. A l'inverse, on retrouve pratiquement ce concentré dans « Nichmath kol 'haï » de Chabbath, ou dans la bénédiction terminale du « Hallel ». L'idée du Kaddich vient du verset de Vayikra/Lévitique 22,32 : « Je serai sanctifié dans le peuple ». C'est pour cela qu'on ne le dit qu'en public. C'est la puissance de la communauté qui compte, et non la force personnelle. Notre sujet est tout simple.

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Selon la tradition, certaines communautés répondent « Yithbarach », et 198 ● Septembre 2016 │

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Réflexion sur la fin tragique d'Esther Weinstein

De l'importance de l'imaginaire

Par David E. AVRAHAM

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e présent texte vient en réaction à un fait divers qui a frappé l'ensemble de la population israélienne, pas seulement la communauté orthodoxe concernée : une femme, mère de sept filles, a quitté voici quelques années le giron de la 'hassidouth de Gour, dans laquelle elle s'était mariée et avait vécu jusqu'alors, pour s'éloigner de la manière la plus extrême imaginable. Toutefois, sans doute parce que sa famille a coupé les liens avec elle, elle en est venue à mettre fin à ses jours. Ce fait divers, heureusement plus que rare dans la communauté orthodoxe, a attiré l'attention, et entraîné de nom-

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breuses enquêtes de la part des médias sur les diverses « takanoth » mises en place par rabbi Israël Alter (1894-1977, devenu rabbi en 1948), le rabbi de Gour des lendemains de la Shoah, dans la grande cour 'hassidique qui s'est reconstruite alors. Certaines d'entre elles s'avèrent très lourdes au niveau de la vie du couple, et ne sont pas restées sans critiques – la plus importante ayant été exprimée dans le temps par le Steipler, rabbi Ya'akov Israël Kanievski (1899-1985), dans une lettre à usage interne, dans laquelle ce dirigeant de la communauté juive "lituanienne" remettait les pendules à l'heure à l'égard de ces sujets délicats.


Le fait est que cette femme a laissé un long texte pour décrire ses difficultés et ses conflits, ce qui a permis au grand public de pénétrer de manière très intime dans les problèmes internes de cette communauté. Le rav David Eliézer nous invite à réfléchir à la défense du monde orthodoxe face à ce genre d'incitations à quitter le monde de la pratique. « Je me suis dit : "Allons ! Je veux te faire vivre l'expérience de la joie, te donner du bon temps." Eh bien ! Cela aussi est vanité ! A la gaieté, j'ai dit : "Tu es folie !" Et à la joie : "A quoi sers-tu ?" « Je résolus de prodiguer à mon corps les plaisirs du vin et, tout en restant attaché de cœur à la sagesse, de faire une place à la folie, de façon à voir quel est le meilleur parti que puissent suivre les fils d'Adam sous le ciel, au cours de leur

existence. « J'entrepris de grandes choses : je me bâtis des palais, je me plantai des vignes. « […] Rien de ce que mes yeux pouvaient désirer ne leur était refusé par moi ; je n'interdis aucun plaisir à mon cœur. Mon cœur, en effet, n'eut qu'à s'applaudir des soins que je prenais, et telle fut la récompense de toutes mes peines. « Cependant, quand je me mis à considérer toutes les œuvres accomplies par mes mains et tous les tracas que je m'étais imposés, je constatai que tout était vanité et pâture de vent, et qu'il n'est point d'avantage durable sous le soleil. […] « La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D' et observe Ses commandements ; car c'est là tout l'homme. » L'Ecclésiaste/Kohéleth

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LES TANAÏM

Rabban Chim'on ben Gamliel, le père de Rabbi

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ous avons suivi jusqu'à présent l'ordre proposé par la Michna des Pirké Avoth, dans son premier chapitre. La liste des Sages qui y paraissent suit plus ou moins l'ordre chronologique, et, avec elle, nous avons pu présenter leur histoire pour ce qui concerne les premières générations des Tanaïm. Nous avons commencé avec les Membres de la Grande Assemblée, évoqué le souvenir de Chim'on hatsadik, puis des « zougoth », ces tandems de Sages à la tête du peuple juif durant la période du second Temple. Avec Hillel s'ouvre une nouvelle page : la sienne propre, et celle de ses descendants, affiliés à la maison de David (par la mère de Hillel), qui forment de manière héréditaire la famille destinée à diriger le peuple juif. Nous avons ainsi suivi les divers Sages qui prennent le relais, pour en arriver là à rabban Chim'on ben Gamliel, dit Second, cité à la fin du premier chapitre des Pirké Avoth. Il fut le père de « Rabbi », le rédacteur de la Michna. C'est à ce grand maître que nous voulons consacrer la présente rubrique. A partir de lui, mais déjà auparavant, avec la période de la destruction du second Temple, le plan qui est le nôtre va devoir changer : cette période se trouve jalonnée de bouleversements fondamentaux, comme on peut se l'imaginer – l'un d'entre eux étant celui de la montée de divers Sages qui vont marquer notre peuple et l'étude de la Tora, sans émaner forcément des grandes familles de la communauté juive. Certains peuvent même avoir des parents d'origine étrangère, non-juifs !

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Cependant, pour l'instant, ainsi qu'à l'égard de son fils Rabbi, duquel nous voulons parler la prochaine fois, si D' veut, nous en restons aux descendants de Hillel, quitte à revenir plus tard aux Sages contemporains de ces deux maîtres. Il s'agit en fait des grands Tanaïm qu'étaient rabbi Akiva, rabbi Tarfon, rabbi Méïr, sans oublier rabbi Chim'on bar Yokhaï, entre autres, ou l'un des maîtres marquants du temps de la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï, qui lui aussi n'était pas lié à la descendance de Hillel.

Rabban Chim'on ben Gamliel Ce Tana a été le dirigeant du Sanhédrin après la révolte de Bar Kokhba (132-136), cette période critique qui a vu le massacre de centaines de milliers de Juifs. Ses contemporains étaient rabbi Méïr, rabbi Yehochoua' ben Kor'ha, et les autres disciples de rabbi Akiva. Rabban Chim'on ben Gamliel a vécu dans une génération riche en Sages, et il est arrivé à la direction de la communauté du fait de sa filiation. Toutefois, à la mort de son père rabban Gamliel II, en 117, il n'était qu'un jeune homme, et cela prendra de longues années avant qu'il ne prenne la relève. Entre-temps, semble-til, plusieurs grands Tanaïm ont pris le devant de la scène publique, et ont dirigé le peuple d'Israël en cette période troublée – d'autant plus que rabban Gamliel II luimême a été quelque peu contesté du fait de sa politique jugée par trop sélective dans le domaine de l'étude de la Tora, établissant un contrôle très sévère à l'entrée du Beth hamidrach (cf. Berakhoth 27). Une fois la période de la révolte de Bar


Kokhba passée, l'Empereur romain Adrien meurt. Il avait poursuivi les Juifs avec un acharnement terrible, leur interdisant de respecter des mitsvoth essentielles (mila et étude de la Tora, en particulier) ; Antonin le pieux le remplace, et, avec lui, est mise en place une ambiance bien plus tolérante. Le Sanhédrin revient à sa totale indépendance, sous la tutelle de rabban Chim'on ben Gamliel. Il siège alors à deux reprises à Oucha, une agglomération de Basse Galilée, où il reste durant dix ans (140-150). La Guemara admet à son égard un principe exceptionnel (Baba Bathra 174a, entre autres) : « Partout où rabban Chim'on ben Gamliel exprime sa position, elle correspond à celle de la Halakha – à trois exceptions près ». Le Talmud de Jérusalem (Baba Bathra chap. 10, hal. 8) précise la raison de cette acceptation : il ne fixait qu'après consultation de son Beth Din – ce qui, sans doute, donnait plus d'importance à ses décisions, basées sur une congrégation de plusieurs grands Sages. A un certain moment y siégeaient rabbi Méïr, rabbi Yossi et rabbi Chim'on, les plus importants maîtres de l'époque. On le trouve livrant lui-même des enseignements de la part d'autres Sages, tels que rabbi Yehouda bar 'Ilaï, rabbi Méïr et rabbi Yossi ben 'Halafta. A l'égard des difficultés imposées par le pouvoir étranger au peuple juif à son époque, il a pu dire (Chir haChirim Rabba 3,20) : « Nos ancêtres, qui ont quelque peu souffert de l'autorité royale en place, en ont été traumatisés ; nous, qui sommes plongés dans leurs tripes, des jours, des mois et des années, à plus forte raison… » Il excellait dans l'humilité : quand son fils, rabbi Yehouda, s'est plaint devant lui de la conduite de rabbi Chim'on ben rabbi

Antonin le pieux

Eliézer, il lui a répondu de manière remarquable : « Mon fils, ne te plains pas, car lui est un lion fils de lion, et toi, un lion fils de renard » (Baba Metsia 84b). On le trouve de manière identique s'opposant à des gens qui veulent adopter des conduites impropres à leur niveau inférieur (Berakhoth 16a). Dans ses nombreuses décisions parvenues jusqu'à nous, on pourra également relever une telle volonté : celle de ne pas déranger outre mesure le public (voir par exemple Tossefta Pessa'him 1,3). D'un autre côté, quand rabbi Méïr et rabbi 'Akiva ont déclaré que, s'il n'en tenait qu'à eux, jamais personne n'aurait été mis à mort par le Beth Din, rabban Chim'on ben Gamliel leur a reproché une telle idée, qui, justement, entraîne la multiplication des cas de meurtre dans le public (Makoth 7). Il se plaçait comme défenseur des femmes (voir Ketouvoth 79b) et des esclaves (Guittin 12a), déclarant qu'il y a obligation d'agir pour faire libérer les esclaves autant que Pièces datant de la révolte de Bar Kokhba 198 ● Septembre 2016 │

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les hommes libres (Talmud de Jérusalem, Guittin 4,8). Arrivons-en à ce que rabban Chim'on ben Gamliel II laisse comme enseignement dans la Michna de Avoth. Ceci doit certainement représenter son message principal : « Sur trois piliers le monde repose : la justice, la vérité et la paix, comme il est dit (Zacharie/Zekharia 8,16) : "Rendez des sentences de vérité et de justice, de paix, dans vos portes !" » Là, précise le rav 'Ovadia de Bartenora, il s'agit des éléments permettant au monde d'exister – à savoir la société elle-même, et non point le monde dans son ensemble (par opposition à la Michna précédente, la seconde de ce chapitre). La justice : inculper le coupable, et innocenter celui qui ne l'est pas (Bartenora). La vérité : ne pas mentir entre les gens. La paix : entre les hommes. Le Zéra' Yits'hak (ad loc, sur la Michna, de rav Yits'hak 'Hayouth, 1640-1726, émanant d'une grande famille de rabbanim européens) rapporte un Midrach (Choftim) qui conclut : « Fais attention à ne pas déroger à la justice, car, sinon, tu détruis le monde ! » Pourquoi des conséquences si inquiétantes ? Car, répond ce rav, quand on ne respecte pas la justice, la Présence divine Se retire d'Israël : « "Devant l'oppression des humbles et les plaintes des

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On doit encore à rabban Chim'on ben Gamliel une expression intéressante : « On ne dépose pas de matséva [de pierre tombale] sur la tombe d'un Tsadik, car ses paroles permettent de conserver son souvenir » (Beréchith Rabba Wayichla'h 82,10, et Talmud de Jérusalem Chekalim chap. 7). A priori, c'est à partir de cette position que le Rambam semble conclure (Avelouth 4,4) qu'il n'y a pas à se rendre sur les tombes des Tsadikim. Pourtant, s'il suit effectivement cet enseignement de rabban Chim'on ben Gamliel, il y a lieu de s'intéresser à leurs paroles et à leurs enseignements en exclusivité, et non point à leur lieu de repos ! Toutefois, le Radvaz explique que le Rambam vient exclure que l'on ouvre les tombes, conduite païenne. Se rendre à proximité demeure parfaitement licite, et l'ensemble du peuple juif le fait. Il y aurait lieu d'en dire plus à ce sujet, mais cela sera pour une autre fois.•

Daniel

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pauvres, Je Me lève", dit l'Eternel » (Tehilim/Psaumes 12,6). Et pourquoi cette faute-là entraîne-t-elle particulièrement une telle conduite de la part de l'Eternel ? Parce que face à tout le reste des fautes, Il peut continuer à rester, mais quand la justice est bafouée, Il ne peut que Se retirer, tout comme un Kohen ne peut se tenir en un lieu où une personne est morte.

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Droit au but

comment se conduire envers les personnes qui reviennent à la pratique ou se convertissent ? Par le rav Guenuth

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n a demandé au rav Kanievski à qui donner priorité, parmi les personnes qui ont fait l'effort de rejoindre la communauté pratiquante, tant les Juifs de naissance éloignés de la pratique que les convertis. Le rav Guenuth a rappelé les propos du 'Hinoukh (mitsva 431) à l'égard de l'obligation d'aimer le converti : « Nous avons à apprendre de cette obligation chère d'avoir pitié de la personne qui vit dans un pays différent de celui où elle et ses ancêtres sont nés – nous ne nous détournerons pas de lui et n'éviterons pas sa compagnie, puisque nous constatons que la Tora nous recommande d'accorder notre pitié à la personne qui a besoin d'aide. Grâce à cette conduite, nous aurons droit à la mansuétude divine, et les bénédictions supérieures nous seront attribuées. Le verset fait allusion aux motifs de cette obligation en disant que nous étions esclaves en

Egypte, et nous rappelle que nous avions souffert de ce grand tourment de se retrouver parmi des gens étrangers et dans un pays inconnu ; en nous souvenant de la grande douleur que notre cœur ressentait à cela, expérience que nous avons faite par le passé et de laquelle l'Eternel nous a sauvés dans Sa grande bonté, notre compassion se tournera envers toute personne dans ce cas. » Le rav Kanievski a conclu cette citation en disant qu'il fallait de ce fait, en effet, davantage aider des familles de ba'alé techouva et de convertis dans la difficulté, en priorité. A une autre occasion, le rav a rapporté ce qu'écrit le Rambam (Hilkhoth Techouva 7,4) : « Que celui qui revient à la pratique ne se dise pas qu'il est éloigné des hauts degrés des Justes, du fait des fautes et des transgressions auxquelles il s'était laissé aller ; c'est faux : au contraire, il est aimé et apprécié par le Créateur, comme s'il n'avait jamais fauté ; et plus encore : son mérite est plus grand, puisqu'il a goûté à la faute et s'est décidé à dominer ses mauvais penchants, quand nos Sages déclarent que le niveau des repentants ne peut être atteint par les justes les plus parfaits ! Leur niveau est plus élevé que celui des personnes qui n'ont jamais fauté, parce qu'ils ont su dominer leur nature plus qu'eux. »•

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chronique du livre

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a Brit Mila, Quintessence de l'Alliance, parcours du Juif non-circoncis, par [le rav] Avraham Kadoch, éditions Worldbrit, 2016, 374 p. Le présent livre ne laissera personne indifférent : ni les Juifs qui ne sont pas encore parvenus, malgré l’obligation, à prendre cette grande décision de se faire circoncire, ni ceux qui, que l'Eternel en soit béni, ont passé ce cap au moment voulu. De fait, il ressort de cet ouvrage, basé en bonne partie sur des expériences et aventures vécues par le rav Kadoch, un point extraordinaire. La décision de « faire le pas » est difficile, et on le comprend : il s'agit en effet d'une intervention chirurgicale réelle. Pourtant, tout change pour eux après – voire au courant de l'opération, à ce qu'en raconte l’auteur. Ces gens, auparavant hésitants et anxieux, se sentent soudain pris par un souffle de kedoucha et de sérénité jusque-là jamais connu. Leur éventuelle opposition, ou au moins leur froideur face à la Tora, disparaît, pour laisser place à une remarquable envie de se rapprocher de l'étude et de la sainteté ! On aurait pu croire qu'il ne s'agit que d'une mitsva de plus – aussi importante soitelle –, mais l'expérience de Worldbrit est tout autre : les personnes qui passent par cette opération se sentent toujours saisies par un sentiment de quiétude et de sainteté, et l'expérience a prouvé aux dirigeants de cette association qu'après cela, ils changent totalement de cap. Bien souvent ils se lancent dans l'étude de la Tora et dans la pratique. Impressionnant, à faire connapitre autour de nous. Du reste, le rav Kadoch garantit de grandes surprises : il y a bien plus d’adultes candidats à la mila que ce qu'on peut croire…

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émoires juives de Corse, par Didier Long, lemieux Editeur, Paris 2016, 208 p.

Un livre curieux, fort intéressant. Il émane d'un ancien moine, revenu, à l'âge de 45 ans, à ses racines juives « jusqu'à là profondément enfouies », comme on lit sur la jaquette. Cet ouvrage est remarquable parce qu'il se présente sous forme d'une enquête lancée par son auteur sur les sources et les parallélismes intéressants entre les deux ensembles, la Corse, et le peuple juif. Par exemple, aucun Juif de l'île n'a été livré aux Allemands durant les années de la Shoah – à une exception près, du fait de l’absence du préfet… En Corse, on ne se conduit pas d'une telle manière, bien qu'en général, les résidents locaux soient assez connus pour leur nature turbulente. Le parcours de l'histoire proposé par cet auteur semblerait en tout cas prouver une proximité captivante avec le peuple juif. A découvrir. En marge, signalons l'intéressant rapprochement linguistique entre « arnak », « portefeuille », en hébreu moderne, et « arnaquer » en français… Cependant, la première occurrence de ce mot dans nos sources est dans la Michna, et non point dans le texte de la Bible. De ce fait, il est peu probable que ce mot soit tiré de l'hébreu. Or, de façon incontestable, la proximité du mot et de son sens demande clarification.

L

es Portes de la Vie, réflexions sur le mariage, compilation et traduction par Jean-Jacques Gugenheim & Yonathan Bendennoune, éditions Marome, Israël 2016, 98 p.

Un intéressant travail autour du thème du mariage. Il se base sur les différentes grandes sources classiques, à partir des grands textes talmudiques et midrachiques, et rapporte également plusieurs idées des grands auteurs modernes (rav Dessler, rav Wolbe, etc.). Un travail digne et fort, à conseiller à tout couple en voie de formation – et aux autres également.

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Education

La colère Rav Elie Lemmel

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ous sommes tous confrontés, dans notre quotidien, à un certain nombre de midoth (tendances naturelles) qui peuvent être, à un moment, à l'origine de tensions, de prises de distance, voire de ruptures. Parmi celles-ci, l'une occupe une place de choix, et a besoin d'être combattue, depuis notre plus jeune âge : la colère. Elle peut nous amener très loin, et créer des situations irréversibles. Pour la combattre, il faut en premier lieu avoir conscience de sa dimension négative, et accepter de la voir comme un défaut à surmonter. Celui qui se met en colère tend en effet souvent à vouloir la justifier, et ne désire donc point l'éradiquer. Bon nombre de personnes diront : « Tu n'as pas à agir de cette manière, et je ne me mettrais pas en colère ». Si nous analysons cette

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phrase un tant soi peu, on verra qu'elle est ridicule. Elle permet à bon nombre de personnes de ne point effectuer cette démarche. Or, celle-ci est fondamentale. La base de notre travail pour lutter contre la colère va être avant tout d'apprendre à faire preuve de savlanouth – la traduction difficile pour ce mot se situant entre patienter et supporter. Supporter, bien sûr, veut dire développer sa capacité à ne pas réagir immédiatement dans une situation difficile, être capable de prendre sur soi l'énervement que nous cause la


conduite de l'autre dans un premier temps, afin que ce ne soit pas nos émotions qui guident nos réactions. C'est aussi être capable de faire preuve d'une certaine force de caractère qui nous donne la possibilité de réfléchir à la manière la plus appropriée de dire ou de ne pas dire certaines choses, de réagir ou non. Rav Sim'ha Zissel de Kelm (dans 'Hokhma ou-moussar) écrit : « Le trait de caractère à l'origine de toutes les autres qualités est cette aptitude à savoir supporter. » Rav Wolbe, dans son ouvrage 'Alé Chour – la base de notre réflexion sur ce sujet – enseigne qu'il est impossible d'imaginer une quelconque forme de rapport équilibré avec l'autre sans la présence de la qualité fondamentale de savlanouth. Sans même parler des situations conflictuelles, nous nous trouvons au quotidien en relation avec d'autres personnes aux styles de vie radicalement différents du nôtre, ce qui exige de notre part de faire preuve de cette qualité. Prenons l'exemple de deux individus qui se rencontrent autour d'un déjeuner pour parler affaires. L'un a l'habitude de dévorer tout son plat avant d'entamer une discussion. L'autre, même s'il ne parle pas en mangeant, s'interrompt toutes les deux ou trois bouchées pour évoquer le sujet de leur rencontre. Bien que ce modèle de fonctionnement ne soit pas agréable pour le premier, il n'a pas d'autre choix que de supporter cette réalité qui le dérange. D'autres personnes ont l'habitude, lorsqu'elles rencontrent un inconnu, de s'intéresser dans la limite de la décence à sa vie privée : combien d'années de mariage, combien d'enfants, etc. Il va falloir aussi les supporter. Bien sûr, il ne s'agit pas de choses difficiles ou compliquées, mais si nous voulons que la relation soit fluide, nous devons faire

preuve de savlanouth. Il nous arrivera de nous confronter, dans l'existence, à des situations plus complexes, dans lesquelles certaines personnes auront à notre égard des attitudes, des comportements, ou des mots que nous risquons de ne pas apprécier. Combien d'entre nous ont dû subir des reproches totalement injustifiés de la part de leur entourage ? Un ami nous demande de prendre avec nous un paquet lors d'un voyage que nous effectuons à l'étranger. Si nous lui refusons, même pour de bonnes raisons, nous risquons d'entendre des réactions du type « ce n'est vraiment pas gentil, je ne te demande pas grand-chose, je ne vois pas pourquoi tu ne ferais pas cet effort pour moi ». Ne pas réagir est un véritable tour de force. Au-delà de cela, il peut arriver qu'un proche ait un comportement décevant. Là aussi, nous enseigne rav Wolbe, il faudrait être capable de supporter cela et de continuer à faire exister cette relation d'amitié. De manière plus générale, la relation ne doit pas être conditionnée par la manière d'agir des autres à notre égard, ou même par leur manière d'être. Cette notion de savlanouth, si elle peut nous sembler compliquée à mettre en place, est capitale, et le bonheur de réaliser que nous pouvons commencer à nous trouver dans la maîtrise de nous-mêmes représentera notre plus belle récompense. ●

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entre femmes

Un enfant, et alors ?

Par Mme Karen Ohayon

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ans un pur élan de générosité, et après avoir acquis pas mal d'expérience en la matière, je voudrais m'adresser à toutes les femmes qui attendent, Baroukh Hachem, leur premier enfant, et leur expliquer les changements qui vont avoir lieu dans leur maisonnée dans les six années qui vont suivre cette naissance. Ces changements sont bien plus importants que vous ne l'imaginez, et c'est pourquoi je me dévoue pour vous les dévoiler. Une femme avertie en vaut deux, n'est-ce-pas ? - Vous ne vous appelez plus Rivka. Ni Léa. Ni Hadassa. Vous vous appelez « Maman ». Cela ne vous rajeunit pas. - Votre mari aussi se prend au jeu, il vous appelle « Maman ». Très gentil de sa part. Cela vous rajeunit encore moins. - Dans la maison, les objets chers comme

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les vases, lustres, bibelots reçus en héritage, bijoux, magazines préférés, disparaissent soudainement du paysage. Ils sont cachés en lieu sûr. - Les objets dangereux montent d'un échelon. Les couteaux, allumettes, produits ménagers, médicaments, sont posés en hauteur. Très en hauteur. - L'échelle devient un objet toujours présent dans la cuisine. Elle vous sert à atteindre les objets en hauteur. A priori, ils étaient censés être hors de portée de votre enfant, mais ils se retrouvent aussi hors de la vôtre.

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Mata' – sud

M

ata' est le point de départ de nombreux sentiers, à partir de la route entre Beth Chémech et Bétar. Nous proposons ici une promenade simple, mais à prolonger à volonté. Conformément à la carte, nous allons suivre le na'hal Guérés – on veut le rapprocher du mot arabe signifiant pa'amon, une cloche. Il s'agit d'un lit de torrent d'hiver qui commence au har Kitron, une colline à l'ouest de Tsour Hadassa. En 2013, des fouilles archéologiques y ont été menées (un peu tardivement, car des pilleurs y avaient déjà fait le vide), et un ancien site juif y a été découvert, avec maisons et mikvaoth. Arpès avoir traversé la route 375 en face du village de Mata', nous allons prendre le chemin forestier marqué en rouge. Nous laissons la voiture à son départ, nous allons emprunter le premier sentier s'ouvrant à notre droite. Toutefois, ceux qui le désirent peuvent continuer quelques centaines de mètres pour visiter une intéressante source – le Guérés inférieur. Revenons à notre chemin de départ. Il ne comporte pas de signe distinctif, mais n'en perd pas son intérêt pour autant. Il rappelle ceux de Galilée, du fait de sa relative difficulté. Dans moins de quelques centaines de mètres, nous arrivons à un chemin forestier plus civilisé, que nous emprunterons sur notre droite. Après une petite montée, nous prendrons à gauche un nouveau passage qui s'ouvre à nous, s'enfonçant dans une jolie forêt. Tout ceci va nous mener, en plus d'une heure, à un chemin carrossable qui mène à la 'Hourbath 'Hanoth. Il s'agit là d'un « khan », une sta-

tion destinée dans le temps à accueillir les gens de passage avec leurs caravanes. Justement, la « voie romaine », l'une des seules identifiées dans le pays, commence un kilomètre et demi plus bas sur la route en provenance de Beth Chémech, et nous permettrait d'arriver à cette station. Pour cela, nous pourrions, quelques centaines de mètres avant 'Hanoth, prendre le chemin forestier qui descend en suivant le na'hal Tsartsar ; il nous mène en quelque deux kilomètres au point de départ de cette voie, et nous permet de grimper jusqu'à 'Hanoth. Néanmoins, bien entendu, cela ajouterait une bonne heure à notre balade, alors que, peut-être, nous préférons rejoindre 'Hanoth directement, puis revenir, en près de deux kilomètres, à la voiture. De cette manière, nous aurons effectué une promenade d'une heure et demie à peu près.•

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Recette

Papillotes de poisson et leurs brunoise

(pour 4 personnes)

Par Mme Esther Andreu, diététicienne - 058 32 09 896

Ingrédients lan - 4 Filets de mer ique br de - 8 feuilles s tte ro Ca - 4 petites ttes ge ur Co s - 2 grosse on gn Oi - 2 gros - 1 Citron rsil - 8 brins de Pe re iv - Sel, po de - Huile d'arachi

Préparation ❧ Nettoyer les légumes et les découper en brunoise. ❧ Mettre un fond d'huile dans une casserole, et y déposer les légumes. ❧ Ajouter un peu de sel et de poivre, et laisser cuire à feu doux et à couvert durant environ 30 min. ❧ Faire saisir le poisson, puis l’émietter grossièrement. ❧ Etaler une feuille de brique et placer une demi-feuille au centre pour bien consolider la papillote. ❧ Déposer délicatement votre poisson, ainsi que la brunoise de légumes et le persil, puis refermer la papillote en rassemblant les bords. ❧ On peut nouer le haut de la papillote à l'aide d'un fil alimentaire ou d'une tige de ciboulette. ❧ Huiler au pinceau le fond d'un plat allant au four, ainsi que la feuille de brique déjà montée en papillote. ❧ Déposer les papillotes dans le plat et enfourner le tout. ❧ Laisser cuire 5 min à 200 °C.

Pour un jolie plat équilibré qui ravira vos invités... 62 │

Kountrass Famille ● 198


La vérification Ces deux espèces sont considérées comme étant obligatoirement infestées, et nécessitent donc une vérification systématique. Elles sont en général infestées par différentes petites bêtes de 1 à 3 mm. Autrement dit, "toutes à vos lunettes" !

1 Le Persil euse (je vous ns l'eau savonn ût chimique) ; Laisser 3 min da auront aucun go n' s lle ui fe s le rassure,

2

3

Prendre 4 à 5 branches à la fois (pas plus) et nettoyer a l'aide d'une éponge savonneuse ;

Les passer sous un

jet d'eau à forte pression.

LE Basilic

• Faire tremper 3 min dans l'eau savonneuse ; • Nettoyer les feuilles de chaque côté, en les passant sous un jet d'eau à forte pression. Veiller à ce que l'eau passe bien dans tous les recoins de la feuille ; • Secouer légèrement les feuilles pour que les gouttes d'eau ne gênent pas la vérification ; • Vérifier chaque feuille à la lumière, des deux côtés ; • Jeter toute feuille contenant une "silhouette sombre" ou un "chemin tracé"... 198 ● Septembre 2016 │

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Yeladim

par Mme Karen Ohayon

DEVARIM :

1- Qu'est-ce que « zared » ? 2 - De quoi les Bené Israël ne doivent-ils pas avoir peur ?

WAET'HANAN :

1- Deux lettres sont plus grandes que la normale. Lesquelles ? 2- Quelles sont les deux raisons pour lesquelles Hachem nous a sortis d'Egypte ?

2- Un verset commence comme une célèbre prière. L'avez-vous trouvé ?

REE :

1- Quel est le premier exemple de Rachi pour illustrer un ajout de mitsvoth ? 2- Quelle tribu n'a pas de territoire ?

CHOFTIM :

1- Qu'est-ce qui rend aveugles les Sages ? 2- Comment est appelé un arbre planté pour l'idolâtrie ?

'EKEV :

1- A quoi Hachem nous demande-t-Il de faire particulièrement attention ?

Objet mystère : Des escaliers devant moi, Des jeux de lumière, Beaucoup d'or ? Un préposé journalier, Des boutons et des fleurs ?

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e? j s i u s Que

Kountrass Famille ● 198

ique sont g o l e m es Problè papier, 100 phras euille

de ette f feuille ans c d e n e u s phra Sur te e cet s. le une ases d écritèere st : « Seu r h p e ux La 1 te nt de ». usse e cet uleme ses d est faème est : « Se s ». a r h p e s La 2 sont fauss ent trois hrase eulem . ent p S C feuille e m « « è e : : èm es » 0 t La 3 sont fauss squ'à la 10 . s son » ju le s , il e e s u ration it s u u fe la s a c f e é t d td si on Et ain e feuille s de ces cen ? s tt de ce l, combien nt fausse o s na fi n ie u b A ? Com vraies


MOUSSE DE PECHES In

Bonjour à tous les petits cuisiniers !

s grédient

ricots) es (ou ab de pêch e ît o b e 1 grand au sirop latine e citron 14 g de gé à soupe de jus d uetter s fo 2 cuillère que de crème à 0 220 et 25 bri e te tr n ti e e p it 1 , so l) ifi tr u N (Rich's, vanillé mL de sucre 2 sachets de sucre e ¼ de verr oirs de boud 1 paquet

1

Préparez d'abord les ingrédients.

2

Aujourd'hui, nous préparons une mousse de pêches. Elle ne nécessite pas de cuisson. Vous pouvez donc volontiers faire participer vos petits frères ! La mousse fait sensation, de par sa présentation, et parce qu'elle se coupe en jolies tranches. Personne ne peut imaginer comme elle est facile à préparer ! Allons-y ! Commençons ! Tapissez un moule à cake, long et haut, de papier sulfurisé (fond et parois). Si vous utilisez des moules jetables, ils ne sont pas très hauts ni très larges. Notre préparation vous en remplira donc deux, alors tapissez-en deux. Otez les pêches de leur sirop. Versez environ ¼ du sirop dans un verre, et ajoutez-y la gélatine. Remuez, et laissez de côté. Prenez 6 oreillons de pêche, coupez chacun en 4 quartiers que vous poserez au fond du moule.

Mixez les quartiers dont vous ne vous êtes pas servis (s'il y en a) et le reste des pêches de la boîte.

3

Faites chauffer le verre de gélatine 20 secondes au micro-ondes. La gélatine devient liquide, et vous pouvez l'ajouter aux pêches mixées. Mettez cette préparation au frigidaire pour 30 minutes, et pensez à la remuer de temps en temps. Elle va épaissir un peu. Entre-temps, versez la crème liquide, le sucre et les sucres vanillés dans un bol. Battez le tout au batteur jusqu'à ce que vous obteniez une belle chantilly. Ajoutez-la au mélange de pêches et gélatine, délicatement, à la cuillère.

Pour accéder aux jeux dans l’intégralité achetez le E-magzine pour 1,90€

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Horaires de l'allumage des bougies de Chabbath

Ramallah C.Kahn

18h17

Kfar Kassem GaZa Ra'hat Choafat Dir El Assad Han Youness NaZareth

18h32 18h23 18h23 18h17 18h23 18h23 18h23

Elles auraient tant voulu allumer les bougies au sein du peuple juif… Deux cadeaux uniques, livrés par un messager, embelliront votre table du Chabbath pour tout don de 52 shekels par mois pendant un an seulement, destiné à la délivrance de femmes et enfants juifs de

villages hostiles Il n’y a pas de plus grande mitsva que le rachat des captifs (Rambam) Les Rabbanim stipulent que Yad Leahim accomplit la mitsva du rachat des captifs

Téléphonez de suite à Yad Leahim En France

En Israël

01 73 04 77 66 1 800 500 850 BP 80271 - 75463 Paris Cedex 10 BP 551 - 51342 BNEI BRAK

Tous les dons sont déductibles d’impôts et un reçu CERFA sera délivré

yadleahim@gmail.com • www.yadleahim.fr


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