Kwata Magazine Numéro 007

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04 Sommaire 05 Edito

PORTRAIT

07 Genesis Nchopereu

BIO

10 bio 10 13

Gervais Ngongang Claye Edou

COVER

40 Je suis Sexsuellement incorrect

DANS MON BLED 43 La Nouvelle Liberté

NOS WAKAS 48 Easy Group

49

Douala hip hop festival

INTERVIEW

25 J.P Ketcha 29 Jean Vardy 34 Ange Mbayen

16 Cover 17 William elong

38 President Veskaye

AGENDA

DOSSIER

23 Entrepreunariat Jeune

MOOD DE FIFY

4 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018

51 Calendrier By There We Go

EN COUVERTURE WILLIAM ELONG Photo By XAVIER MESSINA


EDITO

Mboté ! Meyega !Mbolo ! Hujambo! Idib’ă boâm ē ! Alors, les kwatapeeps, nous espérons que vous avez bien débuté la nouvelle année – des objectifs plein les cartables ou plutôt, débordants de Gigas dans vos PC. Tout comme vous, nous allons vers d’autres horizons, questionnant la recherche et ce, avec l’âme revanchard. Yes ! Pour cette toute première livraison de l’année, nous relancerons le débat sur l’argent – mais l’argent sous le couvert de l’investissement. Of course ! C’est pourquoi le thème Entreprenariat est couché sur papier. Tout d’abord, il s’agira de parler de ces jeunes messieurs et dames qui font briller les couleurs africaines ici et vers d’autres contrées. Une sorte de module 2 en 1.

FIDELE NTOOGUE

Et oui ! Nous avons pensé à tout, mais surtout à vous. Alors, nous parlerons de l’univers musical et théâtral, avec ces artistes ou managers qui ont décidé de transformer leur art en bisness model – ils sont leurs propres entreprises. Le cas d’Ange Mbayen de la maison Bold, Gervais Ngongang (le boss de Big Dream), du comédien ivoirien Veskaye ou de Jean gardy (depuis le Canada) est bel et bien palpable ! Nous tutoierons également le monde du high tech et surtout, de la fabrique des drones grâce au jeune et talentueux William Ellong. 25 ans seulement une belle démarche entrepreneuriale en place.

Quelles sont les difficultés rencontrées par la plus part des start-up lors de la mise sur pied de leurs projet ? Quelles sont les étapes à franchir pour pouvoir atteindre ses objectifs en tant qu’entrepreneur ? Mais surtout comment pérenniser son projet ? Pour cette livraison, le travail proprement dit des rédacteurs a consisté à trouver des pistes pour élucider les problèmes posés. En parcourant les différentes pages de ce numéro, vous trouverez chacun des réponses. Mais ce package ne saurait être complet sans l’ajout d’autres secteurs qui nous rassemblent au Kwat ! C’est pourquoi les rubriques Hi-tech sont au rendez-vous. Côté tourisme, nous sommes allés au cœur de la ville de Douala pour sortir de terre, l’origine de la naissance de la statue La Nouvelle Liberté, du performer Francis Sumegne. A quels symboles évoque-t-elle ? Tout ceci est à lire dans ce numéro. Alors, les Gars et les Gos du Kwat, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une très bonne dégustation.

KWATA MAGAZINE #DIGITALMAGAZINE N*007 - JANVIER - FEVRIER 2018 - GRATUIT Edité par :

Guyrault - Prince - Francine Ntonga

Kevin Yatarola

Open creative service - Arobiz Cor-

Responsable de publication

Oronce hounkponou

poration

Franck EPOUPA

KWATA ENTREPRISE

Rédacteur en chef :

fepoupa@kwatamag.com

Kwata magazine :

Fidele NTOOGUE

Service Commerciale

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Responsable Artistique:

& Marketing :

no contribuable : P04861257779F

Fredy Manyongo

Paola yoko

Didier KAMGA

pyoko@kwatamag.com

La reproduction, même partielle, des

Rédaction

Crédit Photo :

articles et illustrations parus dans

Fidele NTOOGUE - Paola YOKO -

Studio 9 Douala

kwata magazine est strictement

Fredy MANYONGO - NEMS -

Pro Digital

interdite, sauf accord de la rédaction.

Xavier Messina

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PORTRAIT GENESIS NCHOPEREU

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GENESIS NCHOPEREU 8 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


GENESIS NCHOPEREU is a young entrepreneur from the North West Region of Cameroon. Genesis was born in Bambalang and he obtained his A-levels at GBHS Bamenda before moving on to begin his leadership journey at the African Leadership Academy in South Africa. He currently studies computer engineering at Ashesi University College in Ghana. Genesis is passionate about leading change in Africa through creating shared social ventures and jobs for people across communities on the continent. He is the founder of Agrichot, an agricultural venture that is focused on creating wealth in rural farming communities by supporting rural farmers to cultivate year-round using climate-smart technologies. Agrichot started operating in Cameroon in 2016, but stopped after a year due to the crisis in the NW region. However, with the scalable nature of his business, Agrichot relaunched in Niger where it’s currently creating wealth through farming even in the dryness of Nigerien winter. As a computer engineering student, Genesis is currently exploring ways to build technologies and systems that address key issues affecting the agricultural sector in Africa. Genesis is a reservoir of entrepreneurial ideas and Agrichot is just one of the ventures born from his numerous ideas. Watch out for what next, he is coming up with. It will blow your mind!

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BIO

GERVAIS NGONGANG 10 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


VIEW

GERVAIS VIANNEY NGONGANG

F

igure illustre de la culture urbaine Camerounaise, ce jeune de 28 ans inspire toute une génération. Manager de Locko et Co-Fondateur du label Big Dreams Entertainment, le background de Gervais Vianney Ngongang en dit long sur ses perspectives et sa personnalité. Benjamin de sa famille, il a embrassé plusieurs passions entre-autres le football, la danse dans laquelle il évolue en tant que professionnel entre 2004 et 2007. Puis plus tard, le modelling et la musique. Une enfance vécue chez sa mère puis chez une tante, dont il est plutôt fier malgré la rigueur de son éducation. Son image d’intello fou des maths laisse bon nombre de ses amis ahuris par sa forte présence dans l’industrie du spectacle. Prédestiné à être ingénieur après un cursus de (3)trois ans à Polytechnique Montreal, Gervais Vianney se tourne plutôt vers l’Université Catholique d’Afrique

Centrale (UCAC), où il obtient une Licence en Marketing-CommunicationVente (MCV); puis vers l’IESEG de Lille, une haute école de commerce pour suivre un Master en Marketing Digital. Son flirt avec la musique commence dès lors à Montreal alors qu’il est promoteur de clubs à temps partiel, au contact d’artistes de renom tels: Elephant Man, Omarion, La Fouine, Lady Ponce... A son retour au Cameroun, il continue dans cette lancée et rencontre par là, Numerica, Jovi, King Creol. En 2013, séduit par le talent de Locko, il décide en bon aîné de l’aider et devient son manager. En Janvier 2015, il co-fonde le label “Big Dreams” avec Locko comme 1er artiste. A ce dernier, s’ajoutent la voix féminine Krys-M et l’intraitable Ko-C.

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En dépit de son background et de son influence en milieu urbain, Gervais reste un homme à part entière. A l’écoute des autres, il est amoureux de son pays, ouvert, sensible, drôle, humble; que d’attributs. Avec des micro imperfections bien sûr, que traduisent le bazar dans sa chambre et dans ses idées. Et il peut aussi être en extase devant une belle assiette d’Okok des Etons, peuple originaire du Centre Cameroun. Actuellement en couple, ses critères n’ont pas été des moindres. Entre intellect de feu, valeurs morales et beauté physique, sa belle ne manque certainement pas de charme. Malgré ses obligations quo-

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tidiennes, il compte bien être là pour sa future famille et veiller à l’encadrement de ses enfants. Gervais Vianney se heurte néanmoins aux nombreux défis qu’imposent la fébrilité du milieu culturel Camerounais et la crédibilité encore moyenne accordée au Made In Cameroon. Il reste cependant positif face au potentiel de la jeunesse camerounaise et à l’évolution du système. Et ne ménage aucun effort, soutenu de son associé, des labels frères et de son incroyable équipe pour hisser le Cameroun au toit du monde.

Francine Ntonga


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BIO

CLAYE EDOU Janvier - Février 2018 • www.kwatamag.com • 13


CLAYE EDOU

B

ienvenus(es) dans l’univers de Claye Meckssant Edou, auteur du film animé « Minga et la cuillère cassée », tiré du recueil les Contes du Cameroun. Un nom tout aussi curieux que ce personage-originaire de Djoum et 1er né du sein de sa mère. Il est alors l’aîné de (2)deux filles et un garçon. Chevauchant entre Yaoundé, Garoua et Chenove en France, Douala sera finalement la ville de son adolescence et d’une belle part de sa vie active. A l’issue de ses études scientifiques au Collège Alfred Saker à Douala, il ne manque pas d’élargir ses connaissances tant dans les filières de gestion que technologiques dans des universités de référence du Cameroun. Titulaire d’un DUT en Génie AgroIndustriel à Ngaoundéré et d’une Maîtrise Professionnelle en Sciences et Techniques comptables et financières à l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), sa fibre artistique a longtemps été laissée pour compte. Mais une fois socialement stable, c’est de bon coeur que sa famille l’accompagne dans sa passion pour le dessin et la réalisation. Ainsi nait Minga et la cuillère cassée, belle histoire réadaptée en comédie musicale par l’artiste afin de rendre hommage aux sonorités locales du Cameroun et aussi aux valeurs prônées

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dans le conte à l’instar de l’obéissance et du respect des aînés. Une touche très spéciale, agrémentée d’humour, de modernité et d’actions, sans toutefois perdre le fil des thématiques d’origines du conte. Chef d’oeuvre lui valant actuellement une nomination à la 5e édition de la Compétition Internationale du Longmétrage, catégorie en lice au Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM) au Maroc - aux côtés de (5)cinq films d’animation internationaux de pointe; que vont juger et primer un jury junior de (4)quatre lycéens cinéphiles. Avec pour la première fois, un prix du public décerné au meilleur long-métrage d’animation. Un parcours très prometteur pour ce jeune chrétien de (40)quarante ans, marié et père de (3)trois enfants. Le film étant encore en pleine expansion, il n’est possible de le découvrir que lors des projections prévues dans les salles de l’Institut Français. Les projections iront donc du 4 mars au 1er Avril pour les cinéphiles de Douala et de Yaoundé. A très vite sur notre page pour le « Kogodologokooooo » challenge.

Francine Ntonga


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BIO

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COVER WILLIAM ELONG

PHOTO BY XAVIER MESSINA

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COVER

WILLIAM ELONG

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COVER

WILLIAM ELONG 25 ans et déjà un entrepreneur. Il porte sous ses quelques piges, une vision certaine. William Ellong dont la start-up a pour nom d’emprunt, Will&Brothers, nous dit tout sur sa démarche entrepreneuriale.

KWATAMAG: Vous avez à peine 25 ans et déjà vous êtes à la tête d’une start-up ? Ca fait trop jeune pour le commun des camerounais! A cet âge, on pense beaucoup plus à remplir les bars qu’à entreprendre! WILLIAM ELLONG : Non c’est pas jeune.. J’avais commencé à l’âge de 18 ans. Donc ca fait 7 ans dexperience. J’importais du matériel électronique depuis les États-Unis que je revenais ici. En même temps je travaillais pour Thalès, une entreprise qui avais la responsabilité de produire des cartes d’identité. Après cela, j’ai travaillé pour une entreprise française de défense. Suite à cela, je suis rentré au Cameroun pour monter ma propre entreprise. KWATAMAG: Au debut de votre activité vous etiez en possession de combien environ, en terme de FCFA ? Et surtout de combien d’employés ? WILLIAM ELLONG : J’ai commencé tout seul, sans employé, avec comme capiral, un powerpoint. Au debut, lea gens n’y croyaient pas. Je ne peux pas vous dire que j’avais une fortune. Mon entreprise était dans mon sac à dos comme tout bon camerounais. Le modèle est le suivant: on enregistre son entreprise au registre du commerce, on commence à chercher les premiers clients. Malheureusement, il y’a de cela deux ans, personne ne me faisait confiance. Il fallait donc faire comprendre aux

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entreprise que l’âge n’est pas une babarrière. C’était difficile au départ parce qu’au début, il n’y avait pas de quoi payer à un personnel. Deux après, j’ai été rejoint par une personne. On est ensuite passé de 4 à 20 collaborateurs, grâce à une levée de fonds des bailleurs étrangers qui ont cru en notre projet. C’est ce qui nous a permis d’avoir un nouveau local et acquérir du nouveau matériel. KWATAMAG : 20 ans déjà, vous étiez déjà le plus jeune diplômé de l’histoire diton, de l’école de guerre économique de la France. Alors comment se passe la conversation pour cette amour du drone? WILLIAM ELLONG: Les drones pour moi, c’est juste une passion pour la technologie; les drones sont juste une branche que nous exploitons. Lorsque vous arrivez à Will & Brothers, vous voyez qu’il en existe d’autres, comme celle de l’innovation technologique. Nous faisons des recherches sur l’intelligence artificielle. Nous avons déjà créé Cyclope, qui permet de détecter des personnes en cas par exemple de catastrophes, ce qui faciliterait les recherches. Le drone par contre dans ce cas là, renverrai uniquement des images. Je fais un plaidoyer énorme aujourd’hui pour l’intelligence artificielle, parce que pour moi, c’est l’avenir. Si on ne parle pas de çà, on passe à côté. A l’étranger par exemple, on ne parle que de çà.


“ Nous allons

ouvrir un bureau en Fance et à la Silicone Valley ”

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COVER

KWATAMAG : Vous figurez en 7ème position dans le top 30 des jeunes entrepreneurs africains les plus prometteurs en 2016; pour vous c’est comme le summum de la consécration ? WILLIAM ELLONG: Oui. Mais les titres ne veulent rien dire . Ce titre est du moins important parce que jai travaillé dur pour l’avoir. Depuis cette consécration je deviens plus credible auprèsdes investisseurs. KWATAMAG: Avez vous déjà reçu un appel du ministère de la défense par exemple pour la commande des drones? Ou alors de celui du tourisme pour un accompagnement touristique? WILLIAM ELLONG: Le plus important c’est des applications civiles. On a essayé On se concentre sur les agriculteurs et la cartographie.

KWATAMAG : 2018, qu’elles sont les projets de Will & Brothers? WILLIAM ELLONG: Nous allons ouvrir un bureau en France. D’ici deux ans, telles que les choses se passent, nous allons ouvrir un autre à la Silicone Valley. Les startup africaines n’ont rien à envier à celles de là bas. Ce qui bloque c’est l’écosystème. Nous avons plus de potentiel ici que ces startups de la Silicon Valley . Si vous prennez un Arthur Zang ou Kiro Games d’Olivier Madiba, ils seraient multimiliardaires s’ils etaient dans le même écosystème. La Silicon Valley n’est qu’une étape. Il faut ouvrir l’esprit, le champs d’activités vers l’extérieur.

Fidèle Ntoogue

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DOSSIER ENTREPREUNAIAT JEUNE

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DOSSIER

ENTREPREUNARIAT JEUNE POURQUOI ENTREPRENDRE ? « J’ai un projet très ambitieux mais il me faut beaucoup d’argent pour le développer. Je vais donc chercher des fonds chez : – Des banques (et donc m’endetter) – Des investisseurs (et donc perdre progressivement le contrôle du capital et donc de mon entreprise) – Le crowdfunding (mais finalement ça ne marche pas si facilement que cela). Voilà les questions qui bousculent souvent chaque personne voulant entreprendre. L’on pense à unea sorte de : reconversion professionnelle. Un entrepreneur (ou une entrepreneure) est une personne qui crée un projet à partir d’une vision et de ressources qu’elle a en sa possession. Si chaque entrepreneur est différent de part son histoire, ses expériences, ses valeurs, sa vision, …, ces personnes ont toutes en commun un même état d’esprit : l’esprit d’entreprendre. Dans ce dossier, vous allez certainement comprendre pourquoi est-il si important d’entreprendre et comment adopter et cultiver cet état d’esprit ? D’après nos recherches, nous nous sommes rendu compte que les aventures entrepreneuriales réussies reposaient principalement sur les ressources internes des entrepreneurs (leurs soft skills) et notamment 4 piliers indispensables : -

- - -

VISION MOTIVATION (L’ESSENCE MÊME DE L’ACTION) RÉSILIENCE (CONTINUER D’AVANCER MALGRÉ LES DIFFICULTÉS CONNEXION (SAVOIR S’ENTOURER POUR MIEUX AVANCER)

Fidele Ntoogue

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INTERVIEW J.P KETCHA - ANGE MBAYEN - PRESIDENT VERSKAYE - JEAN VARDY PHOTO BY ASSAD NSANGOU STUDIO 9 DOUALA & WILLIM NSAI

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“ Le Boukarou a été monté dans l’esprit de mettre en oeuvre des moyens pour aider la jeunesse camerounaise ...“

J.P KETCHA Janvier - Février 2018 • www.kwatamag.com • 25


DOSSIER

J.P KETCHA

A 36 ans le jeune entrepreneur Jean-Patrick Ketcha se souvient encore de la genèse de son prénom composé qui pour lui a été une bénédiction de sa mère qui n’a pas voulu qu’il ait un prénom pas commun. Ayant appris de ses échecs avant son projet “ Le Boukarou”, il a un parcours atypique et reste un patriote camerounais à suivre de très près. Lisez attentivement son interview. KWATAMAG : Ton parcours : scolaire- académique. J.P.K : J’ai un parcours classique. Je suis parti en France en 2nde , j’ai fait la fac de droit de Nanterre et une école de commerce qui s’appelle INSEEC business school. Je suis rentré au cameroun pour faire un stage puis je suis revenu l’année d’après pour un autre stage. Et j’ai eu envie de rester du coup j’ai commencé à bosser pour une entreprise familiale Ketch où j’étais responsable commercial pendant 3-4 ans. Puis un jour j’ai eu envie de faire mon propre chemin. Très attiré par tout ce qui touche au social, j’ai donc fini par créer le Boukarou. KWATAMAG : Tes parents. Sont-ils présents et fiers de toi? J.P.K : Le fait que je sois un enfant turbulent en dépit de mon intelligence ne facilitait pas l’adhésion des uns et des autres. Ce que peu de gens savent c’est que je pars de zéro et aujourd’hui ça commence à aller. Effectivement que ma famille est fière du chemin vers l’accomplissement que je prends parce qu’en realité on a à priori 2 ans pour solidifier les bases, les principes, les valeurs et cet honneur à déployer. KWATAMAG : L’Avant Boukarou. Ton parcours, les challenges rencontrés et leçons retenues. J.P.K : L’Avant Boukarou n’était pas très facile. J’étais chez Ketch après chez SBI donc c’était ça! C’était vendre du béton, vendre des cailloux, vendre des parpaings …C’était un métier qui ne me passionnait

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pas vraiment. Alors qu’aujourd’hui je me sens passionné par ce que je fais et par ce que je veux accomplir et veut voir accomplir. Quant à mon parcours, j’ai connu pas mal d’échecs autour de mes initiatives. Mais qui m’ont assez forgé et guidé dans le choix de mes collaborations. KWATAMAG : Histoire derrière Le Boukarou. . Objectifs et enjeux. J.P.K : Le Boukarou a été monté dans l’esprit de mettre en oeuvre des moyens pour aider la jeunesse camerounaise et le faire de manière humble, en étant structuré, ambitieux pour que soit donnés les moyens de s’aider soi-même. Faut émanciper les gens leur donner le moyen de se développer euxmêmes, les aider à se révéler, à faire progresser leur écosystème, leur environnement. Le Cameroun est au cœur de notre projet. Aider le Cameroun à se construire. Accompagner des jeunes entreprises, des PME, des projets. Savoir reconnaître et mettre en avant les qualités et le potentiel des autres. KWATAMAG : Tes partenaires et collaborateurs. Effectif et constitution de ton équipe. Vos valeurs. J.P.K : L’équipe se construit sur les qualités, sur les qualités humaines, sur le ressenti… Voilà un peu comment on fonctionne. Comme valeurs, y en a pas 10 000. Ce sont les valeurs d’entraide, le respect, la volonté d’aider l’autre, d’aider son prochain, le don de soi. Etre travailleur, humble, décider de sa vie, de son orientation.


crédit photo : studio9douala

“ Le Cameroun est au cœur de notre projet “

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DOSSIER

KWATAMAG : Améliorations en cours. Comment Jean-Patrick entrevoit l’avenir? J.P.K : Avec PATOU IBRAHIM, ARSENE KAPNANG bref toute l’équipe derrière le Boukarou aujourd’hui, on a pris du temps pour construire les fondements. Parce que rien de grand ne se construit sans une base très forte. Pour l’avenir, je sais seulement qu’il faut se mettre au travail, prôner le vivre pour soi avec les autres qui comptent pour vous et pour qui vous comptez. KWATAMAG : Actualité du Boukarou J.P.K : L’actualité sera riche. Beaucoup d’évènements, que ce soit le “Meet & Share” au Pullman. Le lancement sur internet de la 1ere promotion des incubés. Pas mal de choses qui arrivent sur internet dans les 2-3 prochains mois, il faut rester connecté.

RELAX MODE

KWATAMAG : Beyoncé ou K-Tino De loin Beyoncé. KWATAMAG : Kwata Magazine ou Je Wanda Magazine J.P.K : Définitivement Kwata Magazine.

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KWATAMAG : Les Déballeurs ou Power J.P.K : Power est sexy déballeurs aaah pfff Power. KWATAMAG : String ou Boxer J.P.K : Boxer. Il ya plus de choses à enlever et ça rend les choses plus sexy. KWATAMAG : Bateau ivre ou Levrette J.P.K : Je sais pas ce que c’est biiippp ohlala n°2 quand même. KWATAMAG : Locko ou August Alsina J.P.K : Non Locko!!! Il fait du taf quand même donc Locko. Consommez 237! KWATAMAG : Un mot en langue maternelle pour les Kwata Peeps futurs entrepreneurs. J.P.K : Je dirai “A ta’a nyong” c’est cher. Malgré les difficultés, il faut continuer à se battre. C’est cher mais ça vaut la peine.

Francine Ntonga


“La musique Africaine est drivée par la musique dite urbaine que ce soit ici ou ailleurs “

JEAN VARDY Janvier - Février 2018 • www.kwatamag.com • 29


DOSSIER

JEAN GARDY

La trentaine à peine sonnée, qu’il est devenu détenteur du mouvement «The black man must wake up». Ses racines africaines font sa force en milieu professionnel. D’ailleurs à chacun de ses voyages, cet homme aux mille casquettes, collectionne les histoires puisées depuis l’époque coloniale, pour mieux les retransmettre en musique, en slam, en cours pour enfants. Bref, pour mieux etoffer son bizness. Nous l’avons rencontré cette bibliothèque vivante ! KWATAMAG :Le public connait Jean Gardy et pas la personne qui se cache derrière. Alors qui est Jean Gardy et d’où vient-t’il?

en moi comme une sorte de révolte face aux préjugés. Mais avant justement, je jouais à la batterie et je faisais du théâtre.

JEAN GARDY: Mon vrai nom est Marc Daly Daphnis. Je suis né au Canada, mais je suis haïtien d’origine de part mes parents. J’ai grandi à Montréal au Québec; et je suis le deuxième d’une famille de 4 enfants. Mes premiers contacts avec l’art c’est quand j’avais l’âge de 8 ans. A l’époque je faisais du théâtre à l’église. Je suis un amoureux de l’histoire et de la musique. Chaque fois je me dis que nous sommes 1 nous le peuple noir et que nous devons nous mettre ensemble pour réaliser des choses. Je suis un artiste et un conférencier; Je pense que l’art oral est un bon véhicule pour pouvoir changer les choses.

KWATAMAG: La batterie tu en joues encore? Où c’était juste pour les filles? (Rires)

KWATAMAG : Et comment deviens-tu rappeur? Parce qu’à la base, tu jouais à la batterie dans une chorale c’est bien çà ? JEAN GARDY: C’est depuis le secondaire à Montréal dans une région où il y avait beaucoup de racisme. Un jour en rentrant d’un événement, mes amis et moi on s’étaient bagarrés avec dautres personnes. C’est là qu’une fois rentré, j’ai décidé d’écrire pour expliquer ce qui s’est passé ce jour là. Le racisme était donc un de mes premiers sujets où j’exprimais mes émotions. Le racisme criait

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JEAN GARDY: Je n’ai jamais joué de la musique pour les filles. La batterie est beaucoup populaire, mais, actuellement je m’intéresse beaucoup aux percussions. Au conservatoire des Musiques Modernes, moi je voulais plutôt jouer au saxophone. Et c’est à défaut de ce cours que j’ai choisi la batterie. Et vraiment cet instrument m’a permis d’approfondir mes connaissances et de voyager à travers le monde. KWATAMAG: Sinon, tu as fait aussi du théâtre. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que le jeu d’acteur au théâtre t’as apporté quelque chose? JEAN GARDY: Bien évidemment ! Il y’a des amis qui vont plus loin en disant que je suis «maître de la mise en scène «. Je pense que c’est important de toujours scenariser son spectacle; penser à une mise en scène. Quel jeu d’acteur adopter sur scène? Comment bouger sur scène? Quel sera ton costume fonction de chaque contexte ? Sans oublier la scenographie. Tout çà crée la magie du spectacle.


‘‘Chaque individu est né héros...chacun avec son talent”

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Kwatamag: En plus de rapper et de puiser dans des recherches, tu es conférencier ce qui te permet d’ailleurs de faire le tour du monde, mais aussi, tu es professeur d’écriture hip-hop! Mais exactement c’est quoi l’écriture Hip Hop? JEAN GARDY: Il ya de cela 5 ans, j’ai été mandaté pour enseigner aux jeunes d’écoles , comment faire des structures de chansons, écrire des poèmes. Il faut comprendre que pour un jeune qui n’a jamais fait tout çà, se retrouver après devant une scène d’au moins 300 personnes, c’est un énorme défit. Et pendant 5 ans j’ai réalisé cela avec ces jeunes. Même à moi ca m’a appris que si on travaille fort, on peut atteindre ses objectifs. J’ai appris avec eux. Et eux, ont pu s’exprimer par l’art et par le hip hop. Déjà il faut savoir qu’à la base, le hip hop a été créé pour dénoncer l’oppression KWATAMAG: On rappelle que tu es Canadien d’origine haitienne. Alors est ce que c’est le fait de vivre dans un contexte étranger à tes origines qui te pousse à constamment revendiquer cette africanité? JEAN GARDY: lors de chacun de mes voyages en Afrique, je me suis toujours rendu compte que je suis de la même couleur qu’un congolais, sénégalais, camerounais, ivoirien, malien... Je pense que le système veut créer en nous des différences qui sont inutiles. Je suis extrêmement fière de mes origines haïtiennes. Ce qui me pousse à fouiller cette africanité, c’est quand je commence à chercher mon histoire. C’est seulement 400 ans qui me séparent de mon continent. Mais au lieu de m’apitoyer sur le sort qu’avait réservé en ce temps là l’oppresseur aux miens, je préfère revendiquer cette africainité. Je montre que je reviens à la source. C’est comme une claque à l’histoire, à l’oppresseur. Je veux montrer à mes frères africains que nous sommes UN. Et plus la famille est grande, plus les ressources sont grandes. Kwatamag: Jouons un peu: - si je dis Shadow tu dis?

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JEAN GARDY: (rires) C’est vraiment drôle parce que peu de personnes me connaissent sous ce pseudo. Alors, à l’époque, il n’y avait pas encore internet, mais on trouvait déjà que j’avais cette capacité de lire dans l’esprit des gens ou de retrouver facilement mes amis où qu’ils se trouvent. J’étais l’ombre. -»Jusqu’au bout du rêve «? JEAN GARDY: C’est mon slogan. Le moteur de tout ce que je fais. Chaque individu est né comme un héros qui tend à s’éteindre à sa mort. Mais la société veut parfois nous faire réaliser que ce qu’on veut obtenir est très difficile. Chaque individu est né avec un talent avec son plein potentiel. - Le « commencement » et «prix de la vitribe locale de musique métissées? JEAN GARDY: C’est le titre de mon premier CD. Le nom a été choisi fonction de la naissance de toute chose. Lorsqu’on prend conscience de qui on est, c’est là que tout commence. Même sur la pochette de ce CD, c’est l’image d’un enfant qui se développe et qui va jusqu’au bout de son rêve, s’épanouir. KWATAMAG: Sinon actuellement il y’a aussi le clip de ton titre «journée d’angoisses» qui passe en boucle sur les chaines canadiennes! JEAN GARDY: Effectivement. Et ce titre c’est une sorte d’intropection. C’était une bonne porte ouverte parce que ca m’a permis de voir que je peux faire de grandes choses. Actuellement, je travaille avec la boîte Sens Com’ de mon frère du Cameroun Didier Toko, pour la production de deux nouveaux clips. Ce sera fait une fois mon retour au Cameroun. J’ai beaucoup d’autres projets et aussi plein de festivals qui m’attendent.

Fidele Ntoogue


INTERVIEW

‘‘...La société veut parfois nous faire réaliser que ce qu’on veut obtenir est très difficile”

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crédit photo : studio9douala

‘‘Plus c’est corsé, plus c’est la preuve qu’on est sur la bonne route.”

ANGE MBAYEN 34 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


DOSSIER

ANGE MBAYEN Pour ce numéro dédié à l’entreprenariat jeune, votre mag a décidé de tendre le micro à la “Bold Make Up girl ». Un master 2 en ingénierie juridique et financière en poche et voilà que cet Ange’ décide de suivre un rêve, le sien ; celui de créer une marque de maquillage professionnel. Elle nous dit tout ce jour. KWATAMAG : Vous êtes l’une des têtes pensantes de Bold Make Up, considérée comme la première marque de maquillage camerounaise, qu’est ce qui vous a animé à entreprendre au Cameroun ?

lière pour les cosmétiques ou le makeup, mais j’ai juste saisi une opportunité business. Je pars du principe que pour lancer un business et qu’il ait des chances de marcher, il faut répondre à un besoin.

ANGE MBAYEN : En fait, lors d’un séjour à Douala, j’avais oublié ma trousse de maquillage, et j’ai eu du mal à trouver des éléments basiques qu’on devrait pouvoir trouver dans des magasins de cosmétiques. C’est suite à cela que l’idée a commencé à émerger dans ma tête. Puis un jour en parlant avec Isma (une de mes associées), elle m’a dit qu’une de ses amies maquilleuse voulait créer sa marque de maquillage, et que le processus n’était pas très compliqué (bon elle se trompait, et nous nous en sommes rendues compte assez rapidement rire). Et là, l’anecdote du Cameroun m’est revenue, et c’est comme ça qu’on s’est dit pourquoi pas créer une marque de make up pour l’Afrique par des africaines. Isma et moi soumettons le projet à Audrey (3ème associée) car c’est son domaine, et elle décide de rejoindre l’aventure. En effet, en tant que maquilleuse pro’ ça a toujours été son rêve de créer un jour sa propre marque de make up.

KWATAMAG : Qu’est ce que ça vous fait d’être aujourd’hui considérée comme cette africaine, et surtout cette camerounaise qui fait non seulement bouger son pays, mais aussi l’Afrique en contribuant à son développement au travers de sa marque ?

KWATAMAG : Diplômée d’un master 2 en ingénierie juridique et financière pourquoi la reconversion dans les cosmétiques ? ANGE MBAYEN: J’ai un master 2 en Finance, mais aussi un master spécialisé en management de marques de luxe. Donc le marketing, la gestion de marque ça m’a toujours intéressé. Je n’avais pas une passion particu-

ANGE MBAYEN: Je me sens très flattée, c’est vrai que je ne réalise pas vraiment tout cela, c’est mon entourage et les clientes qui parfois me félicitent et me « jettent des fleurs ». Et là je me dis « hey donc tu te bats quand même hein ». KWATAMAG : Les Beauty bar, l’Académie bold Make Up, jusqu’où pensez vous vous étendre ? ANGE MBAYEN: La Bold Academy, en est à sa 3ème session, et reçoit des académiciennes du Cameroun mais aussi de partout en Afrique. Lors de la deuxième session nous avons eu un taux assez élevé d’étrangères (50% ) venant du Gabon, du Tchad et du Sénégal. Avec ces données nous nous rendons compte du besoin au delà du Cameroun. Donc pourquoi pas faire des franchises Bold Academy dans d’autres pays africains. L’idée de franchise est aussi en cours pour la marque Le Beauty Bar.

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DOSSIER

KWATAMAG : 1er prix au concours de Make Up Beauty color Africa 2017 à Abidjan, étaitce pour vous le prix de la reconnaissance ? Ange Mbayen: C’était vraiment magique ! On est arrivé comme des « outsiders », on était la petite et jeune marque camerounaise avec le plus petit stand, au côté de géants du makeup comme Black Up, Maybelline… Notre directrice artistique a prouvé que le talent artistique n’a rien à voir avec la taille.

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KWATAMAG : Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites le plus souvent face ? ANGE MBAYEN: Difficultés du système administratif, il y a toujours des nouveaux documents à faire et donc de l’argent à débourser. L’autre difficulté c’est le côté informel de l’industrie cosmétique au Cameroun et dans toute l’Afrique d’ailleurs. En effet, il faut composer avec les personnes qui vendent du maquillage à la maison, et qui n’ont donc aucune charge et proposent des prix plus attractifs. Il faut aussi composer avec la contrefaçon qui elle aussi bouleverse la notion de prix dans la tête du consommateur. KWATAMAG : Est-ce qu’il vous arrive de vouloir tout laisser tomber ? ANGE MBAYEN: Oui tout les mois lol ! Mais ça dure quelques minutes et puis je reprends mes esprits. Rien n’est facile dans la vie. Et justement plus c’est corsé, plus c’est la preuve qu’on est sur la bonne route. Les bonnes choses sont difficiles à avoir. KWATAMAG : Quels projets pour cette année 2018 pour vous et pour bold Make Up ?

ANGE MBAYEN: Pas de projet majeur pour le moment, juste continuer à développer la marque Bold Make Up, et l’enseigne Le Beauty Bar. KWATAMAG : Les camerounaises précisément sont elles réellement des bold Make Up addict? Ange Mbayen: Oui nous commençons à nous faire notre clientèle. Des clientes fidèles qui reviennent fréquemment racheter leurs produits. Qui sont satisfaites du résultat et surtout qui sont fières de consommer camerounais. KWATAMAG : Plus de 2ans d’existence déjà ; pensez vous avoir atteint tous les objectifs, que vous vous fixiés au début de cette aventure bold Make Up? ANGE MBAYEN: Oui 2 ans déjà. Non on est encore loin de nos objectifs sinon nous serions déjà milliardaires lol. Non mais nous avançons comme nous le souhaitions. Nous avions prévu d’ouvrir un deuxième point de vente en année 2, c’est chose faite. Maintenant l’objectif est vraiment de développer nos marques à l’international. v

Fredy MANYONGO

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“On doit battre le record de Bill Gates .”

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DOSSIER

PRÉSIDENT VESKAYE (DE LA CÔTE D’IVOIRE À LA KWAZOPIE)

C’est un grand farceur. Avec son humour, il a réussi à créer son propre «Etat»...la kwazopie. Avec son art, Veskaye de son vrai nom Seka Ody Sylvestre Paterne, a éclaboussé les limites au point de devenir sa propre entreprise. Révélation humouristique aux Awards du rire 2017 en Côte d’Ivoire, Veskaye qui depuis quelques semaines nous invite dans son univers (depuis les planches de la deuxième saison du Valéry Ndongo Comedy club (sur A+), nous livre une interview totalement délirante. Appréciez! KWATAMAG : Pourquoi avoir donné le nom de Veskaye à ton personnage? PRÉSIDENT VESKAYE : En fait, c’est juste les diminutifs de mon nom intégral. «Président « c’est parce que je me vois très grand demain. KWATAMAG : Tu parais tellement jeune! Mais dis nous, à quel âge tu entres dans l’humour ? PRÉSIDENT VESKAYE : Depuis le primaire. Mais c’est à partir de 2006 que je commence réellement à pratiquer cet art. En 2011, je le fais de façon professionnel et on commence à m’appeler pour des projets. Il faut dire que c’est en 2017 que j’entre réellement dans le grand monde du One man show, puisque grâce au grand frère Valéry Ndongo, j’ai pu présenter un spectacle entier d’une heure de temps, où le public de Douala n’arrêtait pas de pisser de rires. Mais je promets que ce n’est pas facile au départ. Au final, les gratifications et les retours du public font oublier l’effort fourni au départ. KWATAMAG : sur la toile, notamment tes pages, on remarque qu’à travers tes sketchs tu es très attaché aux sujets politiques. Estce à dire que Veskaye s’apprête à postuler un jour pour des présidentielles ? D’ailleurs,

dans un de tes sketchs, tu disais qu’en 2020 tu te présentes aux élections présidentielles ivoiriennes? PRÉSIDENT VESKAYE : (Rires) Oui! Parce que j’ai fait un rêve. Et mes rêves se réalisent. En 2011 j’ai par exemple rêvé que j’allais être au Cameroun, la même année, j’étais là. Pour les présidentielles, puisque la caution pèse 20 millions f, j’ai demandé à mes followers (plus de 100k) d’envoyer 500 ou 1000 f chacun, pour que j’aille gagner çà pour eux. Mais, je suis quand même déjà le président de la Kwazopie. Si je me présente à une présidentielle, c’est juste pour rendre service à un peuple! Parce que j’ai beaucoup de projets. Sinon pour l’instant, la Kwazopie me va très bien. Jusqu’ici aucun habitant de mon pays ne s’est plaint. Kwatamag: Tu le dis peut-être à cause de tes 145 652 Followinners actifs sur ta page facebook ? Président Veskaye : Non mais grâce à eux, à la Kwazopie entière, aux amis et ennemis, je vais gagner si je me présentais.

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KWATAMAG : Juste pour rire, quelles seraient tes résolutions si tu es élu ?

du rire. Entre amis par exemple, il faut se détendre.

PRÉSIDENT VESKAYE : Toute ma famille, mes soeurs, oncles tout çà, iront chaque jour à la plage. Chacun aura un compte bien rempli et on fera en sorte d’être parmis les 5 familles les plus riches de cette planète. On doit battre le record de Bill Gates. Çà c’est mon objectif à atteindre. Parce que la famine nous dérange trooop! Mais si on vit, c’est quon vit encore.

KWATAMAG : Mais c’est quoi au final la Kwazopie ?

KWATAMAG : Mais est ce qu’il t’arrive souvent d’être sérieux ? Parce qu’on dirait que la connerie et l’humour sont nés au même moment que toi! PRÉSIDENT VESKAYE : En 2017 j’ai été sérieux à 99%. Je connais quand même la force

PRÉSIDENT VESKAYE : (plus sérieux) C’est un monde imaginaire inventé par moi. Je le défini comme un État-continental situé de l’autre côté de là bas entre ceci et celà. Et puis, les histoires de la Kwazopie sont des histoires de mon Afrique. C’est le quotidien des africains. Quand je prend un sujet, le sénégalais se reconnaît, le camerounais, le gabonais, l’ivoirien, le marocain par exemple se reconnaissent; le dihajiste... Non! Il ne se reconnait pas. Il n’est pas de la Kwazopie.

Fidele Ntoogue 40 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


crédit photo : studio9douala

LE MOOD DE FIFY

JE SUIS SEXSUELLEMENT INCORRECTE !

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Je suis sexsuellement incorrecte!

V

raiment hein? Les gens font souvent comme s’ils sont locataires des vies des autres Ah Ma’a! Quelqu’un ne peut plus se lever un matin comme çà et respirer un peu de calme? Qui a même donné un compte snap à Kamer A1? Mama teu ivou! Le kongossa va vous tuer! Publier que la grande Nathalie Koa (encore elle) a finalement eu son agrégation de voleuse de plantain d’autrui ? Que la petite Berverly serait donc un enfant adultérin? Et puis quoi? En tout cas, cela met plus d’un internaute au travail. Les femmes surtout. Elles ont mis leur vie en chantier préférant dormir sur les cancans de Kamer A1 - Coco Emilia - Nathalie Noah. La guerre du zizi quoi! Mais quel manque d’ambition! D’ailleurs les filles qui font les fières là, on vous connait hein? Qui n’a jamais lorgné (je dis bien juste lorgné hein?) le mec d’autrui? Les menteuses comme çà ! BANANA FALL ON U. Elles prient le dimanche matin, mais à la tombée de la nuit, on les voit draguer via leurs smartphones. Après ça vient donner des leçons aux autres? Et pourtant - le mari d’autrui est sucré diton. Allez demander à Sergeo et Njohreur. Ils ont sûrement avant de sortir ce titre, fait une enquête participative? Continuons: j’ai lu qu’un foyer où l’homme n’a pas de maîtresse, c’est comme un gouvernement sans parti d’opposition! Ça provoque l’instabilité. Mes côtes ! Brisées de rires. Continuons nos recherches. De nos jours, plus de 90% de la population d’une société, est sexuellement et sensuellement (sexsuellement) incorrecte. L’amour se passe de mots, de tendresse, de partage

d’avant et pendant un acte. Avant, on était tout en flatterie et embarquer une go n’était pas chose facile. Il fallait transpirer. Mais aujourd’hui, ca va du Tic au tac. «Tu fais quoi dans la vie? Ton compte bancaire pèse combien ? On fait quand? « Aucune douceur, aucune sensualité. On est selfish et ca nous arrange bien pas vrai? La preuve, l’industrie des sextoys et autres gadgets pour stimuler la libido a hautement grimpé au cours de ces derniers mois. C’est l’érotisme obligatoire et devoir de plaisir pour soimême. Les poupées chinoises sont arrivées. Owe! Au-revoir les caprices ou les chantages affectifs autour de la question du sexe. On revendique désormais sa propre indépendance sexuelle. En théorie, si ton mec ou ta go t’ennui par exemple ou t’a quitté, alors c’est simple: envoi juste sa photo en Chine, et on t’enverra une poupée qui aura le même faciès et les mêmes mensurations que ton ou ta partenaire. Bref, chacun est libre avant tout...de faire ce qu’il veut ou ne veut pas de sa sexualité: jouer les gigolos, se faire enseigner par une maîtresse, faire l’amour de façon obligatoire, 4 fois par semaine, tomber amoureuse de son sex-toy, fréquenter les clubs échangistes, porter des guêpières en cuir même pour regarder un dessin animé... Ah oui! Il y’en a qui se reconnaissent sur ces tableaux pas vrais? Alors si vous aussi ça vous arrive de vous prêter à quelques jeux de la sorte, alors sachez que vous n’êtes pas malades juste, sexsuellement incorrecte. La société vous jugera longtemps, mais e n’est pas un crime. A chacun son way.

Fidele Ntoogue 42 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


DANS MON BLED

« LA NOUVELLE LIBERTÉ » - SON AUTEUR EN JUSTICE !!! m’avaient sollicité pour une création. La nouvelle Liberté c’est en fait un projet de Doual’art ; ils ont juste trouvé l’artiste qui a cette dimension là ». Le couple dont il est question ici, avaient en effet entendu parler de la première exposition de SUMEGNE sur le jala. On est en 1992. 1993, les débats sur LA NOUVELLE LIBERTE commencent à fleurir, ce qui fait murir plus tard, l’idée d’une création artistique. Et le 21 juin 1996 (2 ans 6 mois après), La nouvelle liberté sort enfin de terre au grand dam d’un public qui le baptise aussitôt, « le Ndjou-ndjou ». Pourtant, une belle page historique a ccompagne cette naissance : villes mortes, la conférence nationale, la remise en question de la gestion de la chose publique…Autant de sujets liés à la liberté. Faut-il revoir le concept de liberté ? La liberté doit « Pourquoi refuse-t-on de voir ce qui est visible » ? Ainsi s’interrogeait JOSEPH FRANCIS SUMEGNE, lors de son dernier entretien avec KWATA MAGAZINE. L’auteur de « La Nouvelle Liberté », la gigantesque statue installée en plein cœur du rond-point Deido, a tenu à vider le fond de sa marmite. C’est avec un verre à la main tournant son regard vers La Pagode de Douala, juste devant Doual’art, que Francis SUMEGNE nous confie : « C’est ici qu’est née cette idée d’installation. A l’époque, DIDIER SCHAUB et MALRYN DOUALA BELL

- Elle se conquérir ou se mériter ? Autant de questions que suscite l’œuvre de Francis SUMEGNE. Selon lui, il en faut plus pour la liberté. En de simples mots, il faut « expérimenter le mérite ». En comparaison à la liberté de conquête (aux Etats-Unis) qui a un symbole fort, celui de la flamme – Le feu étant aussi un symbole de destruction, la Nouvelle Liberté se présente, le genou fléchi, qui symbolise le geste de l’effort. L’une de ses mains évoque la négociation : elle est prudente. L’autre se veut imposante.

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crédit photo : studio9douala 44 • www.kwatamag.com • Janvier- Février 2018


“Ils ont juste trouvé l’artiste qui a cette dimension là ”

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Aujourd’hui, bien que devenue la mascotte de la ville de Douala, « le Ndjoundjou du Rond-point Deïdo » comme on l’appelait encore il y a peu, oblige malheureusement son auteur à côtoyer les tribunaux, pour son travail jusqu’ici non rémunéré. Nombreuses sont les entreprises qu’il pointe du doigt et à qui il réclame sa facture non réglée. De même l’artiste souligne sa déception devant le corps juridique qu’il juge corrompu et qui accepte ainsi des pots de vin plutôt que de rendre une justice équitable. Il est d’autant plus surpris que le montant de ces pots de vin aurait pu depuis le temps, suffire à régler sa facture. Au-delà de l’aspect matériel, Francis SUMEGNE regrette également qu’au Cameroun, son œuvre ne soit pas comprise et appréciée à sa juste valeur : «

Les gens ici, regardent mon œuvre avec une certaine bassesse d’esprit ; pourtant à l’international, mes œuvres sont très appréciées. Comme quoi, nul n’est prophète chez soit ». Aujourd’hui, artiste accompli et reconnu sur la scène internationale, son espoir est de voir le Cameroun respecter davantage le travail de ses artistes et de leur offrir davantage d’opportunités d’exceller dans leur domaine respectif. DERNIÈRES NOTES 1976 PREMIÈRE EXPOSITION NÉ EN 1951 ORIGINAIRE DE BAMENDJOU SA CITATION : TOUT ARTISTE EST EN QUÊTE D’UN CHEF D’ŒUVRE ; JE RECHERCHE ENCORE LE MIEN

Fidele Ntoogue

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NOS WAKAS

EASY GROUP EXPERIENCE

L’équipe EASY GROUP à l’occasion de la signature du partenariat exclusif dans la sous région d’Afrique Centrale avec le groupe PRG ; leader mondial des technologies de l’événementiel «EASY GROUP EXPERIENCE »

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NOS WAKAS

DOUALA HIP HOP FESTIVAL 2017

crédit photo : studio9douala

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crédit photo : studio9douala crédit photo : studio9douala

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