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Les Cordes en ballade. Direction artistique Quatuor Debussy. L'Ardèche, un festival… des rencontres.Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2018 [coll. « Politiques culturelles et territoires » ; réd. et coord. Michel Kneubühler].128 p., ill., 20 x 21 cm.- ISBN : 978-2-84562-351-4.- https://lapasseduvent.com/
Les Cordes en ballade
L'Ardèche, un festival... des rencontres
Sommaire Préfaces Les Cordes en ballade... une pépite en Ardèche Laurent Wauquiez 6 Des émotions collectives inoubliables Laurent Ughetto Avant-propos Thierry Renard et Michel Kneubühler Introduction Michel Kneubühler
14-31
32-49
Chapitre 3 – Transmission
50-67
Encart
Les Cordes en ballade 1999-2019 : vingt et une éditions, vingt et un visuels Jean-Philippe Mathieu (Atelier Chose)
Chapitre 4 – Territoire
Pour suivre
• « Sur le terrain » : un reportage lors de l’édition 2019
• « Interview » : un entretien avec un ou des acteur(s) des Cordes en ballade
110-115
114-115 116-123 118-119 120
Index patronymique
121-122
Index géographique
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Table des matières
• « Pour commencer » : une introduction thématique
92-109
Postface Bénédicte Dumeige
Les Cordes en ballade 2019 : équipe et partenaires
Pour chacun des quatre chapitres de cet ouvrage, le lecteur trouvera successivement :
69-91
112-113
Orientation bibliographique
mode d’emploi
• « Verbatim » : une sélection de propos recueillis par Iona Sidi lors de l’édition 2018
Interview Christophe Collette et Marine Berthet
Annexes
Les Cordes en ballade,
8-9 10-13
Chapitre 1 – Musique(s) Chapitre 2 – Public(s)
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125-127
• « Archive » : des extraits d’un document publié à l’occasion d’éditions antérieures à 2019 • « Paroles d’expert » : des extraits d’un document déjà publié par un(e) spécialiste du sujet
Préface
Les Cordes en ballade... une pépite en Ardèche
Déjà vingt ans ! Le festival Les Cordes en ballade est bien une de ces pépites que compte l’Ardèche. Je ne peux que lui souhaiter une longue vie, tant il a fait pour magnifier les paysages et villages de l’Ardèche. Voilà bien un exemple de festival qui me touche particulièrement. Le Quatuor Debussy a en effet la recette parfaite : il a fait venir d’immenses musiciens, des quatuors prestigieux, et cela dans plus de trente communes du département. Mais cela ne s’arrête pas là. En animant une académie d’été, le Quatuor Debussy permet de transmettre aux jeunes générations un savoir-faire exceptionnel. Plus encore, le Quatuor partage son bonheur de la musique auprès des personnes âgées, hospitalisées, détenues ou en situation de handicap.
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C’est tout ce que j’apprécie : savoir allier le goût de l’exigence, du haut niveau artistique, mais aussi le transmettre aux plus jeunes, et le rendre accessible aux plus fragiles et aux plus démunis. À la Région, nous sommes fiers de nos festivals. Nous en soutenons plus de quatre cent soixante. Notre investissement en leur faveur n’a cessé de croître depuis 2016. En septembre dernier, nous avons aussi choisi de les rassembler sous une bannière commune, « La Région des Festivals », pour améliorer la promotion de chacun d’entre eux. Par ailleurs, nous nous sommes engagés avec détermination pour améliorer l’accès de ces événements aux personnes en situation de handicap. C’est un engagement fort de mon mandat. C’est donc un immense plaisir d’avoir soutenu le festival Les Cordes en Ballade. Toute son aventure méritait bien un livre. Qu’il me soit permis également de remercier tous les bénévoles qui s’investissent pour faire de cette manifestation un moment si singulier de la saison estivale en Ardèche. Laurent Wauquiez, président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes
Préface
Des émotions collectives inoubliables !
Comme une partition musicale, la politique culturelle départementale se compose d’une diversité de tonalités et de rythmes, en écho aux ressources de chaque territoire et de ses habitants. En soutenant la coopération entre acteurs et en développant la transversalité dans l’action publique, le Département recherche des accords harmonieux, tout en laissant la part belle à l’improvisation, celle qui naît de la créativité des structures culturelles ardéchoises. Parmi celles-ci, le festival Les Cordes en ballade, conduit par le Quatuor Debussy, a su lier au fil de ses vingt et une éditions qualité artistique, rencontres exceptionnelles et irrigation du territoire. Ce sont plus de trente communes révélées en vingt ans, dont certains lieux patrimoniaux emblématiques permettant de nombreux moments de partage d’émotions en proximité, l’un des éléments majeurs de l’identité du festival. Par ailleurs, le Département soutient les festivals qui, comme Les Cordes en ballade, « prennent racine ». L’accueil de la manifestation dans de petits villages ou des vallées reculées, associant les habitants au long cours, permet de se retrouver autour d’un bien commun, la musique. Ces expériences parfois insolites ont fait naître une familiarité, de l’échange, du respect réciproque participant au vivreensemble. Ce festival est devenu en vingt ans plus qu’un simple événement ; ce sont des moments de bonheur, des souvenirs exceptionnels et des émotions collectives inoubliables qui se vivent !
Laurent Ughetto, président du Conseil départemental de l’Ardèche
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Avant-propos
« Prendre part librement à la vie culturelle de la communauté... » « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté [et] de jouir des arts... » Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), art. 27
La publication de ce livre est d’abord liée, bien sûr, à cet anniversaire que le Quatuor Debussy – ensemble lyonnais de musique de chambre internationalement reconnu – entendait fêter dignement : les vingt ans du festival Les Cordes en ballade que, chaque année, au début de l’été, il anime dans le département de l’Ardèche. Excellence, itinérance et transmission
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Au cours de ces deux décennies en effet, de Patrice Fontanarosa à Gilles Apap, de David Krakauer à Yael Naim ou Richard Galliano, le festival a accueilli d’immenses solistes – sans compter une bonne vingtaine de quatuors parmi les plus prestigieux : Amati, Danel, Diotima, Parisii... Et ce sont plus de trente communes qui, de Bourg-Saint-Andéol à Viviers, d’Alba-la-Romaine à Aubenas, de Lagorce à Largentière, ont reçu sur leur territoire ces ambassadeurs de la musique à l’enthousiasme communicatif. Cela fait vingt ans également que le Quatuor Debussy anime à l’occasion du festival une académie d’été qui lui permet de dispenser son enseignement à de jeunes musiciens. Vingt ans encore que les membres du Quatuor participent à des ateliers pédagogiques ou à des projets destinés à partager le bonheur de la musique avec des personnes âgées, hospitalisées, détenues ou en situation de handicap. Pour fêter cet anniversaire, les protagonistes du festival n’ont pas seulement eu envie de raconter la belle histoire des Cordes en ballade ; ils ont aussi – surtout – souhaité donner la parole à toutes les parties prenantes : artistes, partenaires publics et privés, bénévoles, aficionados ou primo-auditeurs... et susciter chez les lecteurs une réflexion sur la place que la culture et – notamment – la musique peuvent prendre, à l’heure de la territorialisation de l’action publique et de la transversalité, dans une politique publique à l’échelle d’un département comme l’Ardèche. « Faire connaître au plus grand nombre... »... Il se trouve que cette même année 2019 célèbre également la création – il y a trois fois vingt ans ! – d’un « ministère des Affaires culturelles » confié à André Malraux. Si les deux anniversaires n’ont
évidemment pas la même signification, ils ont néanmoins en commun d’illustrer la dynamique qui, depuis la Révolution française, a cherché à développer l’offre culturelle dans tout le pays, par-delà les inégalités de toute nature – sociales, éducatives, économiques ou territoriales. Après tout, quand Les Cordes en ballade programment Haydn, Chostakovitch ou Debussy dans des communes de quelques centaines d’habitants, que font-elles, sinon « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français »1 ? À cette aune, le festival s’inscrit assurément dans cette longue lignée d’acteurs culturels qui, de Maurice Pottecher à Marcel Landowski, de Jean Vilar à Maurice Fleuret – pour en rester au spectacle vivant – s’est efforcée d’apporter sa contribution à ce que l’on nomme aujourd’hui la « démocratisation culturelle ». ... mais aussi « faire humanité ensemble » Mais, en ce millésime 2019, il est encore un troisième anniversaire. Il y a tout juste dix ans en effet, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels mis en place par l’Organisation des NationsUnies publiait, à propos du droit de « prendre part librement à la vie culturelle de la communauté », une Observation générale n° 21 dans laquelle on peut lire l’affirmation suivante : « Bien que la mise en œuvre du Pacte incombe essentiellement aux États parties, tous les membres de la société civile − particuliers, groupes, communautés, minorités, peuples autochtones, groupes religieux, organismes privés, entreprises et société civile en général − ont également des responsabilités dans le domaine de la réalisation effective du droit de chacun de participer à la vie culturelle »2. On le voit, il n’est pas trop difficile de lier ces trois anniversaires, tant, pour Les Cordes en ballade, il ne s’agit pas seulement de diffuser la musique dans un territoire en majorité rural, mais aussi, par la musique, de susciter des rencontres et de « faire humanité ensemble ». Un projet qui fait écho au double enjeu souligné par Olivier Pévérelli, vice-président du Conseil départemental, délégué à la culture et au patrimoine : « produire de la richesse (immatérielle avant tout) et de la relation ; celles des territoires, mais surtout celles des habitants qui, par la rencontre entre leurs cultures respectives, réinvestissent la question du sensible avec émotion, réflexion, ouverture à l’autre et au monde »3. De quoi, nous semble-t-il, justifier pleinement qu’après deux décennies, une telle aventure trouve place dans une collection intitulée « Politiques culturelles et territoires ». Thierry Renard & Michel Kneubühler
Notes 1. Extrait du décret fondateur du ministère des Affaires culturelles (24 juillet 1959). 2. Observation générale n° 21, VI, 73, Genève, 2-20 novembre 2009. 3. In : Territoires de cultures, cultures de territoires : quand élus, artistes et habitants co-investissent les territoires ruraux, Lyon, Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle Vivant, janvier 2018, p. 24-25.
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Introduction
La fleur de l’âge 1999-2019 : vingt ans déjà que, chaque été, Les Cordes en ballade offrent à l’Ardèche méridionale une programmation musicale de haute volée. Non sans effets sur la vie artistique et culturelle du territoire, ni sur son développement économique et social.
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« Les festivals jouent un rôle essentiel », écrit Philippe Dechartre en 1998. D’une part, ils « contribuent au développement culturel », produisant « des dizaines de créations [...] dont certaines, sans eux, n’auraient très vraisemblablement pas vu le jour », attirant « nombre de spectateurs qui ne seraient, peut-être, jamais venus assister à ce type de représentations », offrant à un public nouveau « dans des endroits, même relativement peu peuplés, des spectacles à l’audience d’ordinaire élitaire ». D’autre part, « ils participent au développement économique et social des collectivités qui les accueillent... »1. Trois principes fondamentaux Christophe Collette et ses amis connaissaient-ils ce texte quand, en cette même année 1998, leur vint l’idée d’organiser, en Ardèche méridionale, un festival de musique entièrement consacré aux instruments à cordes ? Non, répond le premier violon du Quatuor Debussy, mais « nous cherchions un endroit pour créer un festival et une académie. Nous avons rencontré l’Ardèche, qui est un pays sublime, visité plein de lieux, de petites églises… Il n’était pas possible d’en choisir un seul : nous avons donc décidé de rayonner sur tout le département. Les Cordes en ballade étaient nées ». Ces trois principes – itinérance, instruments à cordes, académie liée au festival – figurent depuis vingt ans dans l’ADN de la manifestation. Comme l’écrit Claude Vauclare : « L’identité de l’événement culturel [...] est fortement liée [...] à son projet artistique, au lieu et au territoire dans lequel il s’inscrit, aux objectifs qui lui sont assignés, notamment en termes de publics »2. Projet artistique, territoire, publics : Les Cordes en ballade, depuis vingt ans, conjuguent ces motsclés, auxquels s’ajoute – académie oblige – celui de transmission. Et, quand on analyse, après deux décennies, ce que le festival a produit sur le territoire ardéchois, on constate que les intuitions initiales des concepteurs se sont pleinement vérifiées :
– oui, Les Cordes en ballade ont enrichi la vie culturelle et artistique locale, donnant raison à Benoît Thiebergien, directeur des Détours de Babel (Grenoble), quand il relève, à propos de certains festivals : « C’est souvent dans ces événements que la prise de risque artistique et la concentration de projets ou d’œuvres en création sont les plus fortes »3 ; – oui, Les Cordes en ballade ont apporté leur contribution à la démocratisation culturelle ; chaque concert atteste l’importance de l’auditoire local, un auditoire qui, bien souvent, se trouve bien éloigné d’une offre aussi relevée. Si ce public est présent, c’est bien sûr en raison de la qualité du programme proposé, mais aussi, dit le sociologue Marc Perrenoud, parce que « le contenu (les formes d’art / culture présentées) ne peut être dissocié de son contenant, du dispositif social dans lequel il s’insère. On a ainsi pu voir des musiques [...] assez radicales être goûtées sans déplaisir par un public inattendu [...] parce que les acteurs en présence, musiciens et auditoire, étaient suffisamment en confiance et disponibles »4. En vingt ans, le Quatuor Debussy a sans conteste su installer cette confiance ; – oui, Les Cordes en ballade ont fait de leur académie un tremplin de choix pour les jeunes quatuors, les accompagnant dans leurs débuts professionnels et leur permettant, grâce aux concerts « Nouveaux Talents » ou « Échos », d’acquérir, au-delà des enseignements délivrés par les membres du Quatuor, des bases solides ; les interactions entre l’académie et le festival – masterclasses avec les artistes invités, présence lors des concerts, participation à des aubades musicales ou au concert de clôture... – s’inscrivent pleinement dans l’objectif initial de transmission, de même que les actions d’éducation artistique et culturelle ou de médiation ; – enfin, oui, Les Cordes en ballade ont un impact réel sur le développement économique et social du territoire ; le festival contribue annuellement à l’animation d’une douzaine de communes, faisant (re) découvrir ici tel bâtiment remarquable, implantant là une résidence artistique, développant ailleurs un projet en lien avec un établissement médico-social, une école de musique, un équipement touristique ou une association communale : « la dimension sociétale des festivals », observent Hélène Duclos et Émilie Charbonnel, « n’est pas [...] à négliger : des personnes différentes s’y rencontrent et y vivent une expérience commune [...] La ‘taille humaine’ génère une ambiance qui facilite le partage et la proximité, permet des liens plus étroits entre les publics, mais aussi entre le public, les organisateurs et les artistes »5. Un constat qui s’applique à merveille aux Cordes en ballade. Vingt ans... et maintenant ? Et demain ? Après deux décennies, l’enjeu est désormais d’inscrire le projet dans la durée, en tenant compte des diverses évolutions que connaissent le territoire et, plus généralement, la société française :
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– institutionnelles d’abord, avec la « montée en puissance » de l’intercommunalité culturelle, qui amènera peut-être à inscrire le festival – sans que, pour autant, il « perde son âme » – dans la dynamique plus large des « projets culturels de territoire » : maintien toute l’année d’une présence artistique, accompagnement des pratiques en amateur, développement de dispositifs participatifs etc. ; « les événements culturels les plus ancrés dans leur territoire », écrit Claude Vauclare, sont « ceux qui, tout au long de l’année, développent des prolongements en lien avec celui-ci : formations, ateliers, centre de ressources »6 ; – sociétales ensuite, afin d’adapter l’organisation et la communication de l’événement à la société numérique et de répondre au souhait d’un nombre croissant de nos contemporains, soucieux de (re) faire société en reconstituant, même provisoirement, des « communautés éphémères », celles-là mêmes que peut faire naître un concert ; – économiques encore, afin de tenir compte de la difficulté à mobiliser le partenariat privé ou le mécénat comme de la tendance croissante des collectivités publiques à privilégier le soutien ponctuel, au détriment d’engagements budgétaires à moyen terme.
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Paradoxalement, la chance des Cordes en ballade réside peut-être dans leur principe fondateur d’itinérance : vingt ans de festival attestent autant la capacité d’adaptation de l’équipe que le sens de l’hospitalité des Ardéchois. De quoi, une nouvelle fois, donner raison à Benoît Thiebergien : « Ne pas avoir de lieu propre suppose également d’intégrer un principe d’incertitude [...] Certes, c’est un principe qui vaut pour tout le monde, mais qui est davantage accentué pour les festivals construits sur cette logique et qui dépendent de l’hospitalité des lieux partenaires, une vertu précieuse... »7. Vertu précieuse en effet qui, conjuguée à l’énergie, la passion, l’enthousiasme dont font preuve les initiateurs et organisateurs des Cordes en ballade, augurent encore de beaux moments en terre ardéchoise. Rendez-vous dans vingt ans ! Notes 1. Philippe Dechartre, L’Impact et l’apport des événements culturels dans le développement local et régional. Rapport au Conseil économique et social, février 1998, p. I-2. 2. Claude Vauclare, « Les événements culturels : essai de typologie », in : Culture études, 2009-3 [Ministère de la Culture – DEPS], p. 3. 3. Benoît Thiebergien, « Agilité et créativité des festivals », in : L’Observatoire, n° 50, été 2017, p. 38. 4. Marc Perrenoud, « De l’importance des individus-relais », in : Culture, tourisme, territoires : des synergies à construire, Sarrant, La Librairie des territoires, 2011, p. 37-38 [coord. Sylvain Allemand]. 5. Duclos (Hélène) et Cherbonnel (Émilie), « Pourquoi les festivals doivent être évalués à l’aune de leur utilité sociale », in : Nectart, n° 9, été 2019, p. 109-110. 6. Claude Vauclare, op. cit., p. 4. 7. Benoît Thiebergien, op. cit., p. 40.
Le Quatuor Debussy
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Premier Grand Prix du concours international de quatuor à cordes d’Évian 1993, Victoire de la musique 1996 (« meilleure formation de musique de chambre »), le Quatuor Debussy partage depuis bientôt trente ans ses interprétations musicales avec les publics du monde entier. Porté par des valeurs de transmission et de renouvellement des formes, il crée des passerelles avec la danse, le théâtre, le cirque, les musiques actuelles ou le slam, au service d’une musique « classique » ouverte, vivante et créative. Passionné de rencontres et d’échanges, le Quatuor Debussy anime en outre des ateliers pédagogiques et mène des projets à destination de publics divers (personnes âgées, détenus, malades…). Le Quatuor Debussy est composé de : • Christophe Collette et Marc Vieillefon, violons • Vincent Deprecq, alto • Cédric Conchon, violoncelle www.quatuordebussy.com
Musique(s)
Pour commencer
Un festival qui conjugue une « ligne artistique clairement affirmée » et un fort « ancrage territorial » En vingt ans, Les Cordes en ballade ont invité plusieurs centaines d’artistes et proposé au public plus de deux cents concerts dans une trentaine de communes ardéchoises différentes ! Une programmation exigeante, ouverte à tous les genres musicaux et accueillante aux autres disciplines artistiques. Et restée à échelle humaine. Combien la France compte-t-elle de festivals de musique ? Autant demander combien de fromages sont dénombrés dans l’Hexagone ! Plus sérieusement, deux enquêtes conduites en 2015-2016 estiment que, toutes esthétiques confondues, le chiffre tourne autour de deux mille cinq cents, dont près des deux tiers consacrés aux musiques dites « actuelles »1. Encore faudrait-il s’entendre sur la définition d’un festival, font observer les chercheurs...
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Priorité au projet artistique En dépit de ces difficultés méthodologiques, la fédération France Festivals, par la voix de Bénédicte Dumeige, à l’époque sa directrice, a dessiné en 2017 une typologie faisant apparaître grosso modo deux grandes familles : – les festivals à dominante culturelle, conjuguant « deux principes forts, ligne artistique clairement affirmée et ancrage territorial » ; – les festivals « dont les objectifs visent prioritairement le développement touristique, économique ou social pour un territoire » et qui placent « au second rang la prise de risque artistique et les enjeux propres au secteur du spectacle vivant en général »2. À l’évidence, Les Cordes en ballade appartiennent à la première famille, dont les membres font vivre leur projet artistique et culturel « entre l’engagement d’artistes professionnels émergents ou reconnus au plan national ou international » et « la volonté de le relier au territoire qui l’accueille et d’être attentifs aux populations familières ou peu familières des propositions artistiques et culturelles ». Quelques chiffres permettent d’apprécier l’ampleur de l’offre dont le Quatuor Debussy a fait bénéficier l’Ardèche méridionale : de 1999 à 2019, les vingt et une éditions ont programmé plus d’une centaine
d’artistes différents – certains ayant été accueillis lors de deux éditions ou plus –, auxquels s’ajoutent une cinquantaine de quatuors et une vingtaine d’autres ensembles musicaux. Au total, ce sont donc plusieurs centaines d’artistes qui, en vingt ans, sont venus exercer leurs talents dans le département. Diversité des formes et des esthétiques Si l’on analyse la programmation proposée au cours de ces deux décennies, on observe que, pendant les neuf premières éditions, le nombre de concerts a, chaque année, varié de cinq à neuf dans quatre à huit communes différentes ; à partir du dixième anniversaire, le nombre des concerts et des communes a augmenté – de douze à vingt-trois concerts dans huit à douze communes – signe de la réalité de cet « ancrage territorial » ci-dessus évoqué. Parallèlement, comme l’atteste le reportage « sur le terrain » (p. 18-21), le festival a connu une diversification des formes et esthétiques : si la musique dite « classique » demeure dominante, les propositions s’ouvrent à d’autres genres musicaux, et le public peut découvrir des répertoires rares, des esthétiques inédites, voire des instruments inouïs – au sens étymologique de « jamais entendus ». Outre cette ouverture dans le champ musical, Les Cordes en ballade, au fil des éditions, expérimentent de plus en plus de spectacles croisant la musique et d’autres disciplines artistiques : le cinéma, le mime, les marionnettes, la danse, le slam... une évolution que les experts (p. 30-31) observent pour d’autres festivals. Le soutien à la création ou à l’émergence se traduit par l’offre de spectacles inédits, l’accueil de compositeurs en résidence ou la programmation de jeunes musiciens – en témoignent les concerts « Jeunes Talents », rebaptisés « Nouveaux Talents », ou les concerts « Échos » ; le concert de clôture, qui programme les jeunes instrumentistes de l’académie, constitue aussi, depuis l’origine, un « marqueur » du festival. Afin de rendre plus lisible une programmation qui s’étoffe et se diversifie, à partir de 2009, des thèmes annuels apparaissent : « La voix dans tous ses éclats » (2009), « Basses en fête » (2010), « Welcome America » (2012), « ¡ Viva Latina ! » (2014), « Alla Zingarese » (2015) etc. En revanche, comme le prouvent le « verbatim » recueilli auprès des artistes et du public (p. 22-25) et les « papiers » des critiques musicaux (p. 28-29), ce qui ne change pas, ce sont les valeurs qui fondent Les Cordes en ballade : exigence musicale, ouverture artistique, convivialité et accessibilité. Notes 1. Dumeige (Bénédicte).- « Les festivals du spectacle vivant : une galaxie d’acteurs aux pieds d’argile », in : L’Observatoire. La revue des politiques culturelles, n° 50, été 2017. 2. http://francefestivals.com/fr/la-federation/nos-actions/chiffres-et-enquetes/
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Public(s)
Pour commencer
Les festivals et leur(s) public(s) : une question complexe Un festival se caractérise par sa ligne artistique et sa programmation, mais aussi par les publics qu’il rassemble. Malgré les questions méthodologiques complexes que cela soulève, des études ont été menées sur le sujet. Deux décennies sur le territoire ardéchois permettent aux Cordes en ballade d’apporter leur contribution à ce dossier. Le foisonnement de festivals au cours des trois dernières décennies n’a pas manqué de soulever nombre de questionnements : comment les définir ? Quelle typologie en dresser ? Quelle est leur contribution à la vie artistique ? Comment apprécier leur impact économique et social ? Quelle place leur donner dans les politiques culturelles ? Une de ces questions taraude organisateurs et chercheurs : celle des publics des festivals. Par bonheur, des études menées à l’échelle internationale, nationale ou territoriale1, voire quelques monographies2, permettent d’éclairer le tableau général.
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Attention, clichés ! Comme le souligne Emmanuel Négrier (p. 48-49), sans doute convient-il d’abord, surtout pour la musique classique, d’écarter certains clichés : si les « crinières blanches », les catégories socioprofessionnelles les plus aisées et les habitués des salles de concert y sont fortement représentés, la réalité est bien plus complexe, surtout pour des festivals comme Les Cordes en ballade, qui restent « à taille humaine » et se développent sur tout un territoire. À cet égard, l’enquête menée en 2017 par Marion Piette (p. 46-47) a livré de précieuses données. Ainsi de la prédominance (80 %) des spectateurs ardéchois ou drômois, observation qui, comme à Avignon, « tord le cou à l’image selon laquelle le Festival serait l’autre nom d’une colonisation temporaire de Parisiens snobs : les locaux se révèlent être en effet des acteurs significatifs au sein de l’audience »3. Deux prismes majeurs aident à appréhender le phénomène : l’espace et le temps. L’espace, parce qu’un festival se déroule dans un territoire donné et qu’il y a forcément interaction entre la manifestation et la ou les communes qui l’accueillent... surtout quand le festival est itinérant. Le temps, parce que, sauf exception, le festival a vocation à perdurer et que la répétition de l’événement, à un rythme annuel ou biennal, influe nécessairement sur la composition du public et ses réactions... les propos recueillis en 2018 par Iona Sidi en témoignent (p. 40-43). Créateur à Grenoble du festival Les 38es Rugissants, rebaptisé depuis 2011 Les Détours de Babel, Benoît Thiebergien l’explique fort bien :
« Pour faire vivre un événement, il convient d’inscrire l’éphémère dans la durée [...] Plus le festival s’inscrit dans la durée, plus il renforce son impact local et peut travailler en profondeur »4. Assurément, Marine Berthet et Damien Donin, qui pilotent Les Cordes en ballade, ne disent pas le contraire (p. 44-45). De quelques spécificités des festivals Comme dans la tragédie classique, observe l’ancienne directrice de la fédération France Festivals, Bénédicte Dumeige, un festival obéit à la règle des trois unités : unité de temps – la manifestation s’inscrit dans une temporalité donnée –, unité de lieu – fût-il élargi à l’échelle d’un département –, unité d’action – le projet artistique et culturel. Aussi l’événement se caractérise-t-il par certaines spécificités dont le concert d’ouverture de l’édition 2019 (p. 36-39) offre une éloquente illustration : – c’est, relève encore Benoît Thiebergien, « un accélérateur de particules, un terrain d’expérimentation qui fait bouger les lignes de démarcation artistiques, secoue les catégories de publics assignés à résidence »5... ; – c’est un outil de décentralisation culturelle, qui contribue à l’irrigation culturelle du territoire, permet de toucher des publics nouveaux en nouant parfois des partenariats inattendus ; – enfin, comme l’a montré une récente étude consacrée à huit festivals bretons, parce qu’il permet à des personnes différentes de se rencontrer et de vivre une expérience commune, développant ainsi la convivialité et proposant « une parenthèse dans le quotidien », il facilite, fût-ce de façon éphémère, le « sentiment d’appartenir à une communauté » et « contribue à la fameuse ‘paix sociale’ »6. Longue vie, donc, aux festivals en général et aux Cordes en ballade en particulier !
Notes 1. Voir notamment, dans l’orientation bibliographique (p. 118-119), les travaux d’Emmanuel Négrier, Olivier Donnat ou Stéphane Dorin. 2. Ibid., voir les travaux pionniers sur Jazz in Marciac (dir. Alain Lefebvre) et Avignon (dir. Emmanuel Ethis). 3. Avignon, le public réinventé... (voir p. 118), « Conclusion », p. 273-284. 4. Benoît Thiebergien, « Agilité et créativité des festivals » (voir p.119), p. 39. 5. Ibid., p. 37. 6. Hélène Duclos et Émilie Cherbonnel (voir p. 118).
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Transmission
Pour commencer 52
Transmettre, disent-ils Tout autant que la diffusion de la musique au plus grand nombre, ce qui passionne les quatre musiciens du Quatuor Debussy, c’est la transmission. D’où la création simultanée, dès la première édition des Cordes en ballade, d’un festival et d’une académie d’été. Pour transmettre aux jeunes générations de musiciens la dimension technique de l’art du quatuor... mais pas que.
C’est l’histoire d’une (belle) rencontre. Loïc Emmelin dirige la Chambre symphonique, un orchestre de soixante-cinq instrumentistes créé en janvier 2018 au Conservatoire à rayonnement régional du Grand Chalon (sur Saône) et composé de musiciens – certains déjà professionnels, d’autres en passe de le devenir, d’autres encore amateurs avertis –, tous passionnés. Un beau jour d’avril 2019, l’orchestre au complet vient écouter le Quatuor Debussy et, à l’issue du concert, invitation est lancée à quatre musiciens de la Chambre de venir à l’académie d’été. L’essence de la musique Juillet 2019 : Loïc Emmelin assiste aux deux concerts qui, à Bourg-Saint-Andéol, clôturent les Cordes en ballade. « J’ai été vraiment impressionné », déclare-t-il ; « nos quatre musiciens – qui jamais auparavant n’avaient joué dans ce type de formation – ont été réellement transformés, délivrant un vrai son de quatuor ; désormais, ils n’ont qu’une envie, c’est de revenir se perfectionner l’an prochain ! Du reste, quel que soit leur niveau, tous les quatuors témoignaient d’une belle envie de jouer, de donner, tous avaient le sourire, et en même temps étaient très concentrés et complètement tournés vers l’essence de la musique. Quant aux quatre Debussy, leur écoute, leur disponibilité, leur passion m’ont tout autant impressionné... si bien que je rêve d’une coopération qui concernerait l’ensemble des musiciens de la Chambre. Ce qui fait la réussite d’un orchestre, ce n’est pas l’agrégation d’individualités, mais la personnalité collective qui peut résulter d’un engagement commun en faveur de la musique ». Ces propos de Loïc Emmelin font écho à ceux du Quatuor Debussy (p. 58-61) : « Je suis là pour transmettre aux jeunes ce qui m’anime », dit Christophe Collette ; les aider à « savourer la partition », complète Marc Vieillefon ; il faut « ouvrir les portes et fenêtres de la partition », surenchérit Cédric Conchon ; l’objectif, pour Vincent Deprecq, est que chacun « trouve ses spécificités en tant qu’individu
et en tant qu’ensemble ». Dans un système, dit le sociologue Bernard Lehmann, qui tend à « privilégier la pratique instrumentale individuelle aux dépens de la culture orchestrale [...], le quatuor [...] est le moment où ces individualités disparaissent de nouveau pour se fondre dans le tout de l’instrument à seize cordes, dans une Aufhebung [« sublimation »] harmonique »1. Ce que confirme Franck Chevalier, l’altiste du Quatuor Diotima, interrogé par Suzanne Gervais (p. 66-67) : le quatuor représente « une belle alternative à une carrière de soliste ou de musicien d’orchestre ». Transmission / tradition Les jeunes académiciens adhèrent à cette philosophie : « Quand les Debussy parlent de transmission », déclarent les Bergen (p. 62-63), « ça veut dire que nous ne devons pas être juste des exécutants, mais aussi réfléchir au sens de ce que nous faisons et être capables de le transmettre à d’autres » ; « la transmission », affirment les Malinconia (p. 54-57), « elle va dans les deux sens : les grands quatuors nous motivent et nous, nous allons dans les écoles faire découvrir la musique de chambre à des enfants ». Même conviction chez Anthony, le violoncelliste du Quatuor Hermès : « Notre responsabilité n’est pas seulement d’amener les étudiants à faire le bon geste technique ; elle est aussi de les aider à mieux comprendre la musique et à mieux percevoir les enjeux que recouvre le fait de jouer à plusieurs ». D’où l’importance, pour les organisateurs du festival, de créer les conditions adéquates : immersion totale pendant dix jours, cours quotidiens, participation à des animations musicales ou à des concerts, échanges avec les artistes etc. (p. 64-65). Au fond, par l’académie d’été, les Debussy, qui ont eux-mêmes reçu l’héritage de leurs maîtres, s’inscrivent depuis vingt ans dans une véritable tradition, au sens premier, étymologique, qu’aime bien rappeler le politologue Philippe Dujardin, complice de longue date du Quatuor : « La tradition, ce n’est pas de conserver, mais de transmettre »2.
Notes 1. Lehmann (Bernard).- L’Orchestre dans tous ses éclats. Ethnographie des formations symphoniques.- Paris, La Découverte, 2002 [coll. « Textes à l’appui / enquêtes de terrain »]. 2. Quels temps faisons-nous ? Conversation avec Philippe Dujardin et André Micoud.- Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2013 [coll. « Faire cité » ; coord. Michel Kneubühler].
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1. Depuis vingt ans, vous avez conçu tous les visuels des vingt et une éditions des Cordes en ballade. À quoi tient, selon vous, ce compagnonnage assez rare entre une équipe artistique et un concepteur graphique ? Cette collaboration correspond à une rencontre entre deux univers différents mais avec une envie commune : celle de déplacer les frontières. Ce véritable échange artistique entre l’équipe des Cordes en ballade et de l’Atelier Chose a permis cette longévité. Très tôt, une liberté totale dans la création graphique a été décidée. C’est la clé de cette relation enthousiaste et pérenne. Avec le temps, un lien de complicité s’est installé. Le cérémonial de présentation en est devenu immuable ; Deux pistes graphiques, l’avis de l’équipe tour à tour, le ressenti, le décodage des signes face à la cohérence artistique du festival. Ce moment fort est l’occasion de confronter, d’échanger, d’ajuster ce compagnonnage artistique et graphique.
2. Les années 2009, puis 2013, semblent marquer une évolution sensible du visuel : cette évolution est-elle liée à celle du festival lui-même ? Au fur et à mesure des années, le festival a évolué. Le graphisme symbolise cette évolution. Il devient le marqueur des Cordes en ballade. Il se décline en moyenne sur cinq ou six ans. Cette étape permet de « fidéliser » visuellement les spectateurs sur un large territoire. Puis vient le temps de redéfinir un nouveau concept graphique, il sera le fruit des nouveaux enjeux stratégiques du festival sur les prochaines années.
3. À partir de 2013, le dessin d’une « ouïe » propre aux instruments à cordes apparaît sur le visuel, jusqu’à prendre, en 2019, une place centrale. Peut-on considérer que, pour vous, ce dessin constitue désormais la « signature » graphique du festival ? Si l’on regarde l’ensemble des visuels depuis 1998, l’ouïe est le symbole commun. Avant il était intégré au visuel, il était « mis en scène ». Pour l’édition de 2019, suite aux échanges avec l’équipe, nous avons travaillé l’ouïe comme une signature, voire comme une marque. L’ouïe devient l’élément dominant, au lieu de signer le graphisme, elle en devient le signe principal. www.atelierchose.com
Territoire
Pour commencer 94
Le festival, levier de développement
« Par leur dynamique artistique, festive et conviviale, les festivals favorisent la mixité sociale et intergénérationnelle [...] et ont un impact culturel, social et économique sur leur territoire » : cette conclusion d’une étude menée sur huit festivals bretons1 s’applique fort bien aux Cordes en ballade. Vingt ans d’existence ont sans conteste contribué au développement de l’Ardèche méridionale.
Il y a des signes qui ne trompent pas : dans les propos recueillis en 2018 par Iona Sidi, certains mots connaissent un nombre élevé d’occurrences. Ainsi de partage (vingt-cinq), bonheur (vingt), joie (vingt), chaleur (dix-huit) ou convivialité (seize)... au total, ces cinq substantifs ou les adjectifs qui leur sont associés ont été spontanément prononcés une centaine de fois par les personnes interrogées ! Preuve qu’en deux décennies, le festival a réussi son ancrage dans ce territoire du Sud-Ardèche où, pourtant, ses promoteurs n’étaient pas connus. Preuve aussi que la convivialité revendiquée par les organisateurs est bien une réalité. Art de vivre et implication des acteurs du territoire C’est Hélène Cettolo (p. 108-109) qui en fait l’observation : « C’est [...] peut-être par un certain ‘art de vivre’ que des événements culturels prennent sens localement [...] Ce festival a trouvé une résonance locale qui se mesure notamment à l’implication de nombreux bénévoles et aux soutiens d’acteurs économiques locaux… ». Énoncée à propos de Marciac, cette analyse pourrait tout aussi bien s’appliquer aux Cordes en ballade. « Art de vivre » ? Les verres partagés après les concerts, les repas ardéchois proposés lors de certaines soirées, la complicité avec le vigneron Raphaël Pommier (p. 102-103) l’attestent assurément. « Implication de nombreux bénévoles » ? Il suffit de lire les extraits du verbatim (p. 100-101) ou le récit de l’assemblée générale de l’association Les Éclisses (p. 98-99) pour mesurer l’ampleur de l’aide qu’apportent lesdits bénévoles. Les « soutiens d’acteurs économiques locaux » ? Parmi ces derniers, se trouvent aussi bien la Compagnie nationale du Rhône ou la Société générale qu’une entreprise de travaux publics (Rampa BTP, au Pouzin) ou le domaine Notre-Dame de Cousignac.
À cet engagement du secteur privé s’ajoute celui de la société civile, comme en témoigne l’association La Pie sur l’amandier dont le concours à l’organisation du concert à Aubignas (p. 96-97) s’est révélé fort précieux. Enfin, pour reprendre la typologie classiquement utilisée, outre le secteur privé et la société civile doit être évoquée la sphère publique, à travers le soutien apporté (en 2019) par les douze communes d’accueil des concerts, certaines des intercommunalités concernées, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et – last but not least – le Département de l’Ardèche... son vice-président à la culture et au patrimoine, Olivier Pévérelli, revient précisément, dans son interview (p. 104-105), sur les raisons qui ont amené sa collectivité à le soutenir depuis l’origine. Itinérance et développement local Indéniable, l’ancrage territorial des Cordes en ballade se traduit aussi par les trente-quatre communes ardéchoises visitées au fil de ses vingt éditions. Parmi elles, cinq villes seulement (soit 15 %) dépassent les cinq mille habitants – Aubenas, Tournon-sur-Rhône, Le Teil, Privas et Bourg-Saint-Andéol – et vingt (soit 41 %) sont des communes rurales au sens de l’INSEE, dont la population est inférieure à deux mille habitants ; plus du quart (neuf, soit 26 %) ne comptent pas même cinq cents âmes. C’est dire que l’ambition initiale – grâce à l’itinérance, « irriguer le territoire » – se vérifie pleinement, de même que la volonté du festival de faire découvrir le patrimoine. Autre modalité attestant cet ancrage territorial : les projets menés avec des établissements scolaires, à l’exemple des Chaînes brisées (p. 106-107), projet d’éducation artistique et culturelle mené à Bourg-Saint-Andéol. Vingt ans de présence en Ardèche valident donc l’analyse de la sociologue Chloé Langeard ; la culture est bien devenue « un levier » susceptible de répondre à divers « enjeux territoriaux : cohésion sociale, développement économique et urbain, attractivité touristique, solidarité, éducation ou encore santé et bien-être ». Si bien que s’observent non seulement « des modalités différentes de rencontre entre les habitants, les artistes et les acteurs du territoire, mais aussi de nouveaux rapports entre l’art et la question sociale »2.
Notes 1. Hélène Duclos et Émilie Cherbonnel, « Pourquoi les festivals doivent être évalués à l’aune de leur utilité sociale », in : Nectart, n° 9, été 2019, p. 104-113. 2. Chloé Langeard, « Les projets artistiques et culturels de territoire. Sens et enjeux d’un nouvel instrument d’action publique », in : Informations sociales, n° 190, 2015.
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Pour suivre
Interview
Christophe Collette et Marine Berthet : « Faire évoluer le festival sans renoncer aux principes fondateurs » Vingt ans après leur création, quel avenir pour Les Cordes en ballade ? Christophe Collette, premier violon du Quatuor Debussy, et Marine Berthet, directrice déléguée, dressent dans cet entretien quelques constats et tracent des perspectives pour les années à venir. Avec une certitude : le festival ne va pas s’arrêter en si bon chemin !
« On ne change pas une formule qui gagne », dit-on. Pour autant, le monde, lui, change. Ces évolutions sont-elles de nature à remettre en cause les fondamentaux des Cordes en ballade ?
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Christophe Collette – Certes, non ! Le « cocktail » que, dès l’origine, nous avons choisi – un festival itinérant, lié à une académie et permettant de découvrir des sites patrimoniaux – reste plus que jamais valide. Et nous ne comptons pas davantage déserter l’Ardèche ! Dans ce monde en mutation, notre ambition consiste à faire évoluer le festival sans renoncer aux principes fondateurs. Depuis vingt ans, Les Cordes en ballade ont multiplié les partenariats, des écoles de musique aux gîtes ruraux, des associations patrimoniales aux viticulteurs. Quels partenariats souhaitez-vous développer à l’avenir ? Christophe Collette – Depuis le début, notre stratégie consiste à nous appuyer sur les ressources du territoire ardéchois : en vingt ans, nous avons pu ainsi tisser de nombreux partenariats. Toutefois, nous aimerions bien développer davantage de projets avec le tissu musical et ce, tout au long de l’année : en 2020, à la demande du Conservatoire de Privas, notre Quatuor sera ainsi le parrain d’un « orchestre à l’école » mis en place sur le modèle « Démos »1. À terme, nous aimerions bien compter des jeunes Ardéchois dans notre académie, ce qui n’était pas le cas cette année. Marine Berthet – Nous en avons fait le constat : de tels partenariats nécessitent impérativement de pouvoir nous appuyer sur un collaborateur présent en Ardèche toute l’année. Depuis Lyon, mener un tel travail est impossible...
L’éducation artistique et culturelle constitue depuis plusieurs années une priorité affichée des collectivités publiques. Quel rôle Les Cordes en ballade peuvent-elles jouer en ce domaine ? Christophe Collette – Pour nous, en fait, cette préoccupation n’est pas nouvelle : pour preuve, nos premiers contacts avec l’Ardèche remontent à l’année scolaire 1998-1999, quand le Quatuor Debussy était en résidence dans les écoles de musique ardéchoises ! Il est sûr qu’avec Les Cordes en ballade, mais aussi d’autres festivals ou saisons musicales, à l’exemple de Labeaume en musiques ou de Vochora, le département ne manque pas de ressources... en tout cas, il y aurait matière à imaginer un beau projet territorial centré autour des cordes et de la voix ! Quelles incidences peuvent avoir, sur Les Cordes en ballade, les élections programmées en 2020 à l’échelle communale et intercommunale ? Marine Berthet – Indépendamment du Département, nos partenaires locaux ont d’abord été les communes, mais nous avons constaté qu’au fil des ans – et surtout depuis la réforme territoriale de 2014-2015 –, les intercommunalités devenaient de plus en plus l’échelon privilégié en matière d’action publique. En témoignent, par exemple, les conventions territoriales d’éducation artistique et culturelle (CTEAC) proposées par la DRAC, qui se conçoivent à cette échelle. Il nous est déjà arrivé de contractualiser avec certains établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), une démarche qu’après 2020, il nous faudra sans doute amplifier. Entre le travail que nous menons et cette nouvelle organisation institutionnelle, il y a de fait un véritable « alignement des planètes »... nos projets en Ardèche s’inscrivent parfaitement dans cet essor de l’intercommunalité ! Christophe Collette – Reste, toutefois, à définir le cadre de ces éventuelles coopérations et les modalités qui nous permettraient de mener, à l’année, un travail de sensibilisation du plus grand nombre à la musique : les communes dans lesquelles nous intervenons relèvent, par exemple, de quatre EPCI différents... Mais notre présence sur le terrain depuis vingt ans nous donne assurément de précieux atouts. Dans les années qui viennent, quel est, à vos yeux, le principal défi à relever ? Christophe Collette – Sans doute, construire une programmation et développer des projets à même d’inciter des personnes qui nous croisent chaque été, mais ne sont jamais venues à un de nos concerts, à venir découvrir la musique et les émotions qu’elle procure. Note 1. Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale.
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Annexes
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Orientation bibliographique
Avignon, le public réinventé. Le festival sous le regard des sciences sociales.- Paris, Ministère de la Culture (Département des études, de la prospective et des statistiques), 2002 [coll. « Questions de culture » ; dir. Emmanuel Ethis]. Cultures et ruralités : le laboratoire des possibles.- Toulouse / Lyon, Éditions de l’Attribut / Auvergne-RhôneAlpes Spectacle vivant, 2019 [dir. Marie Richard et Léo Anselme ; coll. « Culture & Société »]. Culture et territoires. Vers de nouvelles coopérations des acteurs artistiques et culturels ?.- Grenoble / Sarrant, Observatoire des politiques culturelles / Librairie des territoires, mai 2013 [coord. Lisa Pignot et Jean-Pascal Quilès]. Culture, tourisme, territoire : des synergies à construire.- Sarrant, Librairie des territoires, 2011 [coord. Sylvain Allemand]. Déchiffrer les publics de la musique classique. Perspectives comparatives, historiques et sociologiques.- Paris, Éditions des archives contemporaines, 2018 [dir. Stéphane Dorin ; textes en français et en anglais]. Festivals de musique(s), un monde en mutation. Une comparaison internationale.- Paris, Éditions Michel de Maule, 2013 [dir. Emmanuel Négrier, Michel Guérin et Luis Bonet]. Jazz in Marciac, un festival dans le Gers. Étude socio-économique.- Toulouse, ADDOCC Midi-Pyrénées, mars 1988 [Université de Toulouse-le Mirail, Groupe de recherches socio-économiques].
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« La culture à l'âge de l'intercommunalité », in : L'Observatoire, n° 54, été 2019. « Le développement culturel des territoires ruraux. Territoires : le big bang culturel », in : La Scène, n° 80, mars 2016, p. 87-102. Le(s) Public(s) de la culture.- Paris, Presses de Sciences Po, 2003 [dir. Olivier Donnat et Paul Tolila]. Les Publics des festivals.- Paris, Éditions Michel de Maule, 2010 [dir. Emmanuel Négrier, Aurélien Djakouane et Marie Jourda]. « Ruralité : une autre idée de la culture », in : La Gazette des communes, des départements et des régions, n° 26, 2 juillet 2018, p. 32-40 [dossier coordonné par Pablo Aiquel]. Dechartre (Philippe).- L’Impact et l’apport des événements culturels dans le développement local et régional.Paris, Conseil économique et social, février 1998. Delfosse (Claire) et Georges (Pierre-Marie).- « Artistes et espace rural : l’émergence d’une dynamique créative », in : Territoire en mouvement, n° 19-20, 2013, p. 77-89. Donnat (Olivier).- Les Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique. Enquête 2008.- Paris, La Découverte / Ministère de la Culture et de la Communication, 2009. Donnat (Olivier).- Pratiques culturelles, 1973-2008. Dynamiques générationnelles et pesanteurs sociales.- Paris, Ministère de la Culture et de la Communication, 2011. Duclos (Hélène) et Cherbonnel (Émilie).- « Pourquoi les festivals doivent être évalués à l’aune de leur utilité sociale », in : Nectart, n° 9, été 2019, p. 104-113.
Guillon (Vincent) et Scherer (Pauline).- Culture et développement des territoires ruraux : quatre projets en comparaison.- Pélussin, IPAMAC [Inter-Parcs Massif central], janvier 2012 [rapport de recherche ; en ligne : http://www.reseaurural.fr/files/etude-culture-scherer-guillon.pdf]. Langeard (Chloé).- « Les projets artistiques et culturels de territoire. Sens et enjeux d’un nouvel instrument d’action publique », in : Informations sociales, n° 190, 2015. Lefebvre (Alain).- « L’événement festivalier entre simulation et stimulation territoriale », in : Ré-inventer la politique culturelle ?.- Genouilleux, Éditions La passe du vent, 2012, p. 153-163 [coll. « Faire cité » ; dir. Denis Cerclet ; coord. Michel Kneubühler].
Index bibliographique
Dumeige (Bénédicte).- « Les festivals du spectacle vivant. Une galaxie d’acteurs aux pieds d’argile », in : L’Observatoire. La revue des politiques culturelles, n° 50, été 2017, p. 33-35.
Lockwood (Didier).- Transmettre aujourd’hui la musique. Rapport à la ministre de la Culture et de la Communication.- Paris, Ministère de la Culture et de la Communication, 2015. Négrier (Emmanuel) et Jourda (Marie-Thérèse).- Les Nouveaux Territoires des festivals.- Paris, Éditions Michel de Maule / France Festivals, 2007. Négrier (Emmanuel) et Teillet (Philippe).- Les Projets culturels de territoire.- Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2019. Odouard (Laurent).- 4 de cœur. Retour sur le projet « 20 ans, 20 parcours, 20 lieux » du Quatuor Debussy.Lyon, Éditions LivresEMCC, 2013 [CD inclus]. Thiebergien (Benoît).- « Agilité et créativité des festivals », in : L’Observatoire. La revue des politiques culturelles, n° 50, été 2017, p. 37-40.
Sur la Toile https://www.quatuordebussy.com/ : le site du Quatuor Debussy. https://www.cordesenballade.com/ : le site du festival Les Cordes en ballade. www.ardeche.fr/ : le site du Conseil départemental de l’Ardèche [notamment les rubriques « Culture » et « Tourisme »]. www.culture.gouv.fr : le site du ministère de la Culture [notamment les publications du Département des études, de la prospective et des statistiques – Espace « Documentation »]. www.francefestivals.com/ : le site de France Festivals, fédération française de festivals de musique et spectacle vivant, qui regroupe quatre-vingts festivals, dont Les Cordes en ballade. www.observatoire-culture.net : le site de l’Observatoire des politiques culturelles [notamment les rubriques « Études », « Publications » et « La revue »].
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Générique & remerciements
Les Cordes en ballade : un travail d’équipe !
Les partenaires du festival Les Cordes en ballade 2019 La Région Auvergne-Rhône-Alpes Le Département de l’Ardèche Les intercommunalités Communauté de communes du Rhône aux Gorges de l’Ardèche (DRAGA), Communauté d’agglomération Privas Centre Ardèche, Communauté de communes des Gorges de l’Ardèche Les communes et les concerts « Échos » (l’ensemble des communes partenaires du festival sont à retrouver dans les pages 69-91 « Les Cordes en ballade 1999-2019 : vingt et une éditions, vingt et un visuels »)
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La Compagnie nationale du Rhône (dans le cadre de ses missions d’intérêt général) La SPEDIDAM (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes) L’ADAMI (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) L’Association Musique nouvelle en liberté
L’équipe
du festival
2019
Marine, Damien, Xavier, Alain, Jean-Mary, Christophe, Danielle, Jasmine, Rémi, Coline, Camille, Jérôme, Julien, Nicolas…
Les
nombreux bénévoles
Paulette, Jean-Michel, Laurence, Jean-Claude, Iona, Dominique, Alain, Yves, Marie-Claude, Christine, Geneviève, Sophie, Marie-José, Élisabeth, Michel, Marlyse, Suzanne, Marie-Hélène, Jean, Thérèse, Agnès, Régis, Véronique, Pierre, Mylène, Claudine, Françoise, Pierre... Le festival Les Cordes en ballade est membre du syndicat PROFEDIM et de France Festivals. Le festival Les Cordes en ballade est partenaire du Concours international de quatuor à cordes de Bordeaux et du Concours international de Genève. Le festival Les Cordes en ballade est membre du réseau professionnel Quartett Forum.
La Caisse des dépôts et consignations Le Club des partenaires (liste des membres à retrouver sur www.cordesenballade.com) Les partenaires associatifs et culturels (liste à retrouver sur www.cordesenballade.com)
Les partenaires de l’académie d’été du Quatuor Debussy Éric Aouat et Jean-Yves Rouveyre, luthiers à Lyon et à Valence La Société Savarez Corelli, Gustave Bernardel et Aubert Lutherie Accord Lutherie à Lyon
Les Cordes en ballade
Association Les Éclisses 170 chemin du Colombier – 07400 Valvignères 04 72 07 84 53 contact@cordesenballade.com www.cordesenballade.com
Quatuor Debussy
1 rue Philippe-de-Lassalle – 69004 Lyon 04 72 48 04 65 contact@quatuordebussy.com www.quatuordebussy.com
Aguerra (Luc Marie) 62 Aimard (Valérie) 19 Akoka (Jérôme) 97 Amoyel (Pascal) 19 Amy (Gilbert) 57 Apap (Gilles) 8, 23, 36, 38, 39, 55, 104 Aristote 54 Bach (Jean-Sébastien) 20 Bartók (Bela) 29 Baudelaire (Charles) 102 Beethoven (Ludwig van) 55, 63, 97 Béguier (Sophie) 22, 60 Berthet (Marine) 22, 35, 43, 44-45, 60, 101, 112-113 Bertrand (Emmanuel) 62 Bihan (Fabrice) 20 Bogdanas (Vlad) 29 Bousquet (Marion) 97 Brendel (Alfred) 62 Brunier (Alain) 60 Brut (Félicien) 42, 100 Buarque (Chico) 20, 21 Callier (Yannick) 55 Cardenas (Alexis) 19, 20, 39 Casadesus (Olivier) 97 Cettolo (Hélène) 94, 108-109 Chanéac (Carole) 97 Chanu (Michaël) 20, 37 Charbonnel (Émilie) 11, 35 Chevalier (Franck) 53, 66, 67 Chostakovitch (Dmitri) 28, 37, 55, 57, 66 Coleman (Bill) 109 Collard-Neven (Jean-Philippe) 19 Collette* (Christophe) 9, 10, 13, 20, 21, 22, 24, 26-27, 36, 42, 52, 57, 58, 61, 63, 65, 66, 67, 101, 102, 112-113 Conchon* (Cédric) 13, 52, 53, 58, 63, 65 Corbiau (Gérard) 19
Corneau (Alain) 19 Corneloup (Gérard) 29 Danel (Marc) 29 Debussy (Claude) 19, 24, 38 Dechartre (Philippe) 10 Deprecq* (Vincent) 13, 22, 42, 53, 58, 61, 63, 65, 102 Domazlicky (František) 20 Donin (Damien) 35, 42, 44-45 Donnat (Olivier) 45, 46 Dubois (Sylvie) 20, 24 Duclos (Hélène) 11, 35 Dujardin (Philippe) 53 Dumeige (Bénédicte) 16, 26, 35, 114-115 Duvernois (Mireille) 106 Dvořák (Antonín) 29 Emmelin (Loïc) 52 Enesco (Georges) 38 Esperandieu (Claude) 99 Fesneau (Hildegarde) 18, 21 Feynerol (Jean-Mary) 107 Fleuret (Maurice) 9 Fontanarosa (Patrice) 8, 41 Galliano (Richard) 8, 19 Garcia (Thibault) 24 Germanique (Christophe) 22 Gervais (Suzanne) 53, 66-67 Golijov (Osvaldo) 28 Gomez (Nelson) 20 Grieg (Edvard) 60 Grimbert-Barré (Maxence) 19 Haj Youssef (Jasser) 19 Haydn (Joseph) 28, 55, 57, 67, 97 Hersant (Philippe) 19 Hondré (Emmanuel) 63
Index patronymique
[N.B. 1 : pour des raisons évidentes, le Quatuor Debussy ne figure pas dans cet index ; N.B. 2 : les membres du Quatuor Debussy sont signalés par un astérisque* ; N.B. 3 : les nombres figurant en gras renvoient aux pages liées aux personnes mentionnées]
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Index patronymique
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[N.B. 1 : pour des raisons évidentes, le Quatuor Debussy ne figure pas dans cet index ; N.B. 2 : les membres du Quatuor Debussy sont signalés par un astérisque* ; N.B. 3 : les nombres figurant en gras renvoient aux pages liées aux personnes mentionnées]
Issartel (Jean-Louis) 106
Ozil (Hervé) 101
Jacquot (Benoît) 19
Paganini (Niccolò) 18 Paulet (Vincent) 19 Perrenoud (Marc) 11 Petrucciani (Michel) 19 Pévérelli (Olivier) 9, 36, 95, 104-105 Piazzolla (Astor) 19, 29 Pidoux (Roland) 62 Piette (Marion) 34, 39, 46-47 Pommier (Auguste) 102 Pommier (Raphaël) 94, 102-103 Pottecher (Maurice) 9
Käfig (Compagnie) 20 Keaton (Buster) 19 Knox (Garth) 19, 97 Korzilius (Pierre) 67 Krakauer (David) 8, 19 Krüger (Mehdi) 20, 24 Kurtág (György) 19 Landowski (Marcel) 9 Langeard (Chloé) 95 Lavis (Christian) 36 Lefebvre (Alain) 99 Lehmann (Bernard) 53 Lockwood (Didier) 19 Luce (Simon) 28 Malraux (André) 9 Markovitch (Yoran) 62 Mathieu (Jean-Philippe) 70 McComb (Liz) 19 Mellits (Marc) 19, 29 Menuhim (Yehudi) 38, 39 Mercier (Dominique) 107 Mérimée (Prosper) 18, 55 Merzouki (Mourad) 31, 103 Mordillat (Gérard) 106 Mosalini (Quinteto) 19 Mozart (Wolfgang Amadeus) 100 Munck (Nicolas) 29 Murnau (Wilhelm Friedrich) 19 Naim (Yael) 8, 24 Négrier (Emmanuel) 34, 48-49 Neveu (Ginette) 18 Niculescu (Florin) 19
Quatuor Adastra 106, 107 Quatuor Akilone 55, 61 Quatuor Akos 37, 55, 96 Quatuor Amati 8 Quatuor Arod 67 Quatuor Arranca 28 Quatuor Bergen 37, 53, 55, 60, 62-63 Quatuor Cheng 58 Quatuor Danel 8, 29 Quatuor Diotima 8, 53, 66 Quatuor Hermès 41, 53 Quatuor Malinconia 37, 53, 54, 55, 58 Quatuor Modigliani 62 Quatuor Musini 58 Quatuor Parisii 8, 107 Quatuor Ysaÿe 66 Quatuor Van Kuijk 67 Rampa (Pierre) 100 Rassinfosse (Jean-Louis) 19 Recoveco (Ensemble) 19, 20 Reinhardt (Django) 19 Reynaud (Alain) 100
Ribert (Michel) 101 Richard (Clémentine) 67 Rodrigues (David) 20 Romero (Aldemaro) 21 Rondon (Leonidas) 20, 21 Roussev (Svetlin) 18, 21 Schmit (Lyonel) 24 Serres (Olivier de) 20 Sidi (Iona) 22, 34, 40, 58, 62, 94, 100 Sissoko (Ballaké) 19, 20 Smetana (Bedřich) 29 Stanford (Nigel) 103 Strasnoy (Oscar) 19 Szpirglas (Jérémie) 30-31 Terrasson (Jacky) 19, 24, 39 Thiebergien (Benoît) 8, 11, 12, 34, 35 Tortiller (Franck) 19, 20, 24 Valantin (Émilie) 19 Vauclare (Claude) 10, 12 Vieillefon* (Marc) 13, 22, 52, 58, 61, 63, 65 Vilar (Jean) 9 Vitet (Ludovic) 18 Vivaldi (Antonio) 38, 39, 40 Webern (Anton) 55 Wimmer (Jim) 39 Ysaÿe (Eugène) 38 Zappa (Franck) 39
Ailhon 77, 78 Aizac 71, 77 Alba-la-Romaine 8, 54, 78, 88, 89, 91, 96 Antraigues-sur-Volane 76, 87, 88, 89, 90 Anvers (Belgique) 40 Aubenas 8, 22, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 95, 97 Aubignas 54, 91, 95, 96, 97 Avignon (Vaucluse) 34
Larnas 54, 89, 90, 91 Leipzig (Allemagne) 56 Lyon (Métropole de Lyon) 43, 55, 112
Beauchastel 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85 Beaumont 78, 79, 80
Paris 43, 62, 66, 107 Pouzin (Le) 88, 89, 90 Pranles 74 Privas 90, 91, 95
Belfort (Territoire de Belfort) 48 Berrias-et-Casteljau 54, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 89, 90, 91 Bordeaux (Gironde) 61 Bourg-Saint-Andéol 8, 29, 44, 52, 54, 64, 65, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 95, 98, 106 Chalencon 54, 71, 75, 79, 88, 89, 90, 91, 97 Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) 52 Chambéry (Savoie) 46 Chassiers 72, 75 Cheylard (Le) 72 Côte-Saint-André (La) (Isère) 55 Cousignac (Bourg-Saint-Andéol) 94, 102, 104 Cruas 18, 20, 23, 25, 39, 41, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91 Évian-les-Bains (Haute-Savoie) 13 Grenoble (Isère) 34 Labeaume 44, 73, 99, 113 Lagorce 8, 55, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 101 Lamastre 73 Lanas 54, 91 Largentière 8, 74
Marciac (Gers) 94, 99, 108, 109 Mélas voir Teil (Le) Montélimar (Drôme) 44, 60, 96 Montpezat-sous-Bauzon 28, 40, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 101
Rochemaure 75 Romans-sur-Isère (Drôme) 55, 56 Saint-Cirgues-en-Montagne 82 Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) 28 Saint-Marcel-d’Ardèche 22, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 103 Saint-Montan 80, 91 Salzbourg (Autriche) 96 Santa Barbara (Californie, États-Unis) 39 Saoû (Drôme) 44, 46, 99 Strasbourg (Bas-Rhin) 107 Teil (Le) 54, 55, 56, 77, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 90, 91, 95 Tournon-sur-Rhône 88, 89, 95 Valence (Drôme) 44 Vallon-Pont-d’Arc 54, 73, 91, 97 Veyrines (Saint-Symphorien-de-Mahun) 54, 90, 91 Villeneuve-de-Berg 18, 20, 24, 87, 88, 89, 90, 91 Viviers 8, 36, 40, 41, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 96, 100
Index géographique
[N.B. : Sauf mention contraire les communes mentionnées se trouvent en Ardèche]
123
Collection « Politiques culturelles et territoires » Plus de soixante ans après la création, par André Malraux, du « ministère des Affaires culturelles » (24 juillet 1959), toutes les collectivités publiques ont, à leur échelle, pris en charge la question de la culture. Créée en 1992 en partenariat avec la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, la collection « Politiques culturelles et territoires », aujourd’hui forte de vingt-huit titres, a pour ambition de participer aux débats en cours à travers des ouvrages combinant mise en valeur des ressources régionales, paroles d’acteurs, contributions d’experts et dialogue avec d’autres expériences en France et à l’étranger. Derniers titres parus :
Sens dessus dessous. Le vêtement à l'hôpital psychiatrique. Centre hospitalier Le Vinatier.- Genouilleux, La passe du vent, 2018.144 p., ill., 21 cm. Détours & Déclics. Action culturelle et langue française.- Genouilleux, La passe du vent, 2018.- 144 p., ill., 21 cm. Au beau milieu. Médiateurs culturels, animateurs socio-éducatifs : comment agir ensemble ? .- Genouilleux, La passe du vent, juin 2016.- 128 + XVI p., ill., 21 cm. L’Âge d’or. Une aventure artistique. Mais pas que... .- Genouilleux, La passe du vent, octobre 2015.- 128 p., ill., 21 cm. De visu. Lieux d’expérimentations des arts plastiques.- Genouilleux, La passe du vent, mai 2015.- 144 p., ill., 21 cm.
124
In vivo. Lieux d’expérimentations du spectacle vivant.- Genouilleux, La passe du vent, mai 2013.- 144 p., ill., 21 cm. Viv(r)e l’Europe. Les programmes européens et la culture en Rhône-Alpes (2001-2010).- Genouilleux, La passe du vent, 2012, 128 p., ill., 21 cm. Tout n’est pas poisson, mais il y a des poissons partout. Hi.culture. Hôpital, innovation, culture. 2006-2011.Genouilleux, La passe du vent, 2011, 136 p., ill., 21 cm. Kinetica. Lieux d’expérimentations cinématographiques en Europe.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.-144 p., ill., 21 cm. Le Petit Peuple des guetteurs. Yves Henri et la création partagée.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.- 128 p., ill., 21 cm. Le Livre qui chante. Conciliabules : pour l’expression artistique et citoyenne des femmes.- Genouilleux, La passe du vent, 2011.- 128 p., ill., 21 cm. La Noblesse du monde. 1959-2009 : la politique culturelle en question(s).- Genouilleux, La passe du vent, 2009.144 p., 21 cm. Des patrimoines habités. Villes et pays d’art et d’histoire en Rhône-Alpes.- Genouilleux, La passe du vent, 2009.- 128 p., ill., 21 cm. Collection animée par Thierry Renard et Michel Kneubühler Éditions La passe du vent – Espace Pandora – 8 place de la Paix – 69200 Vénissieux tél. : [33] (0)4 72 50 14 78 / courriel : editions@lapasseduvent.com / http://www.lapasseduvent.com/
Table des matières Page Les Cordes en ballade, mode d'emploi
5
Préfaces Les Cordes en ballades... une pépite en Ardèche Laurent Wauquiez 6 Des émotions collectives inoubliables ! Laurent Ughetto
7
Avant-propos Quand la musique irrigue le territoire… Thierry Renard et Michel Kneubühler 8-9 Introduction La fleur de l’âge Michel Kneubühler
10-13
Chapitre 1 – Musique(s) 15-31 Pour commencer Un festival qui conjugue une « ligne artistique clairement affirmée » et un fort « ancrage territorial »
16-17
Sur le terrain Les Cordes en ballade : « l’ouverture sur d’autres univers, d’autres arts, d’autres musiques et d’autres musiques »
18-21
Verbatim « La musique, pour tout le monde et partout »
22-25
Interview « La rencontre est au cœur du projet des Cordes en ballade » Christophe Collette
26-27
Archive Pluie d’éloges dans la presse musicale
28-29
Paroles d’expert Jérémie Szpirglas : « S’affranchir du protocole empesé du concert »
30-31
Chapitre 2 – Public(s) 33-49 Pour commencer Les festivals et leur(s) public(s) : une question complexe
34-35
Sur le terrain Un public ? Non, une « communauté éphémère » !
36-39
Verbatim « Le public désormais nous fait confiance »
40-43
Interview Marine Berthet et Damien Donin : « Pour fidéliser, il faut renouveler »
44-45
Archive Les Cordes en ballade et leur public : quelques données
46-47
Paroles d’expert Emmanuel Négrier : cinq leçons sur les publics
48-49
Chapitre 3 – Transmission 51-67 Pour commencer Transmettre, disent-ils
52-53
Sur le terrain L’académie d’été : priorité à la transmission
54-57
Verbatim « Ici, nous apprenons la musique, bien sûr, mais aussi le partage »
58-61
Interview Quatuor Bergen : « En dix jours, on fait plus de progrès qu’en six mois ! »
62-63
Archive Découvrir l’art du quatuor à cordes avec le Quatuor Debussy
64-65
Paroles d’expert Suzanne Gervais : le quatuor, « une révolution en marche ? »
66-67
Encart
Les Cordes en ballade 1999-2019 : vingt et une éditions, vingt et un visuels Jean-Philippe Mathieu (Atelier Chose)
69-91
Chapitre 4 – Territoire 93-109 Pour commencer Le festival, levier de développement
94-95
Sur le terrain Vitalité artistique et dynamique territoriale
96-99
Verbatim « Un festival, c’est aussi un territoire... »
100-101
Interview Raphaël Pommier : « Les musiciens jouent du violon, moi de la syrah ou du grenache »
102-103
Interview Olivier Pévérelli : « Pour que la création entre dans le champ des possibles de chacun, nous avons besoin des artistes » Archive Les Chaînes brisées, un projet d’éducation artistique et culturelle Paroles d’expert Hélène Cettolo : les festivals, « moments de communion, de relation à l’autre et à un territoire »
104-105 106-107 108-109
Pour suivre 112-115 Interview « Faire évoluer le festival sans renoncer aux principes fondateurs » Christophe Collette et Marine Berthet
112-113
Postface L'art de jouer collectif Bénédicte Dumeige
114-115
Annexes
116-123
Orientation bibliographique Les Cordes en ballade 2019 : équipe et partenaires
118-119 120
Index patronymique
121-122
Index géographique
123
Collection « Politiques culturelles et territoires »
124
Collecte de témoignages (« Verbatim ») Iona Sidi Conception graphique et mise en page Myriam Chkoundali Rédaction, secrétariat de rédaction, relecture et corrections Michel Kneubühler Coordination éditoriale Michel Kneubühler
Crédits photographiques © Laurent Bugnet : p. 37, 50, 92, 110 © Ludovic Frémondière : couverture et p. 4, 13, 14, 20, 21, 23, 24, 25, 27, 32, 38, 39, 43, 49, 56, 63, 96, 97, 98, 101 © Olivier Hoareau : p. 58, 99, 116 © Joot Prod : p. 18, 68 © Olivier Ramonteu : p. 19, 41, 54, 57, 59, 61
Ouvrage composé avec la police Futura (TT), corps 11 sur papier Couché Condat Silk/Mat. 150 g. Couverture Couché Condat Silk/Mat. 300 g.
Dépôt légal : décembre 2019 Achevé d’imprimer par Smilkov Print Ltd. EU