ANCIENNEMENT L’ARBRITIBI
LE JASEUR
BORÉAL
NOVEMBRE 2015
TABLE DES MATIÈRES
Les Amis du Mushuau-Nipi
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Réflexions sur la rédaction
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Le concours photo de la SSF est lancé !
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L’endroit le plus humide sur terre : Nongriat, Meghalaya
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Le babyfoot : plus qu’un sport, une religion
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Darwinisme social et symbioses évolutives
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Chronique d’un étrange : L’hiver à tire-d’aile
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Le Movember
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Paysages forestiers intacts : chers à Greenpeace
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Chronique littéraire : Je n’ai pas peur
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Sudoku
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LE MOT DU COMITÉ Bien le bonjour à tous! Le mois de novembre est habituellement un mois de grisaille et de pluie. Les couleurs de l’automne commencent à se faire rares et la lumière de la neige ne recouvre pas encore le sol. Notre seul réconfort réside en lever du lendemain du changement d’heure qui nous fait gagner une grosse heure de sommeil… un dimanche matin. N’ayez crainte! Le Jaseur Boréal a décidé de prendre ce mois en main et de vous offrir de quoi oublier le spleen environnant. Au menu : récits d’expériences culturelles, réflexions tant scientifiques que littéraires, entrevues et divertissement. En effet, Camille continue de nous faire découvrir des parcelles de l’Inde avec ses cartes postales, Amélie nous partage son expérience de séminaire à Mushuau-Nipi, alors que Clara et Mathilde se questionnent respectivement sur la sélection naturelle et sur la capacité de rédaction des futurs ingénieurs forestiers et ingénieures forestières. La polémique Greenpeace-Produits Forestiers Résolue vous intéresse? Clara est allée interroger le porte-parole de cet organisme au Québec, Nicolas Mainville, pour en savoir plus sur la campagne Forêt. Finalement, votre faculté a besoin de vous! Le Movember arrive, de même que le concours photo de la SSF, allez lire les articles qui concernent ces sujets pour en savoir plus! D’ailleurs, nous sommes toujours à la recherche d’étudiants intéressés à s’impliquer dans le comité qui compte actuellement quatre personnes dont deux finissants. Nous sommes à la recherche de photographes, de bédéistes, de rédacteurs, de correcteurs, etc. Intéressé(e)? Viens nous voir! Le comité du Jaseur Boréal, votre journal étudiant
lejaseurboréal@gmail.com larbritibi.ffgg.ulaval.ca /lejaseurboréal
N.B. : L’adresses internet devrait bientôt changer en accord avec le nouveau nom du journal
Présidente : Mathilde Routhier Vice-Présidente : Clara Canac-Marquis Collaborateurs : Amélie Adam, Virginie Houle, Camille Proulx, Conseil du Camp Bédard, Jessica Finders, Marius Legendre, Sébastien Debar, Clara Canac-Marquis & Mathilde Routhier, Graphiste : Zacharie Routhier Tirage : 120 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger Imprimé sur du papier Rolland Enviro100
La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’enseignement et de recherche de même que du Fonds d’investissement étudiant. Merci ! LE JASEUR BORÉAL
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Les Amis du Mushuau-Nipi
par Amélie Adam, étudiante en sciences géographiques Le site ancestral du Mushuau-Nipi est un lieu de rencontre autochtone situé au 56e parallèle soit à 250 km d’hydravion de Schefferville. Et oui, j’ai eu la chance d’y aller! La chance....et les moyens surtout. Parce qu’eh non, ça n’est pas donné d’aller explorer le grand nord. Les prix peuvent varier, mais moi c’était 3500$ prix d’étudiant. La durée du séjour peut varier aussi, cette année, première expérience pour le séminaire en automne, les clients n’y séjournaient que 2 nuits mais moi j’ai eu la chance d’être invite à faire partie de l’équipe pour l’installation et la préparation du campement. Si j’ai pu participer à cette merveilleuse expérience, c’est grâce à Serge Ashini (innu) et Jean-Philippe Messier (québécois). Laissez-moi vous raconter leur histoire. C’est après avoir visionné le film Le pays de la terre sans arbres ou le Mouchouânipi de Pierre Perrault dans lequel il vit sa famille que Serge décida qu’un jour, il retournerait sur ce site de chasse et de rencontre très important pour les innus. C’est finalement en 2002 après avoir mis sur pied l’organisation Aventures Ashini qu’il pu se rendre sur place. Il y emmena également sa mère, Elisabeth Ashini qui est depuis, chargé de la transmission du savoir des Premières Nations.
C’est en 2004 que Jean-Philippe se ramasse dans le portrait! En effet, à l’époque, il était en expédition pour y tourner un documentaire sur le lien entre l’économie d’énergie et la préservation des rivières, Laisser couler le Nord. C’est à mi-chemin de cette expédition de 600 km (25 jours de canot), après une nuit toute en pluie, que les trois canots composant l’expédition voit le campement de Serge au loin et finissent par y accoster. Le lien se fait tout de suite entre les deux équipes et c’est ainsi qu’après plusieurs jours sur le campement, J-P décide de s’investir dans le projet et qu’ensemble, ils dissoudent Aventures Ashini au profit des Amis du Mushuau-Nipi. Cette nouvelle association organise chaque année un séminaire sur le site ancestral innu en proposant un espace de dialogue sur les différents enjeux affectant les autochtones. Ce séminaire s’adresse à la société québécoise, aux gouvernements ainsi qu’aux Premières Nations et tente de développer un partage culturel entre ceux-ci surtout par une connaissance du monde des Premières Nations et de l’implication de tous sur le territoire. J’ai eu la chance d’y rencontrer plein de gens inspirant (le maire de Schefferville, le Grand Chef Attikamek et celui de la Nation innu, etc); d’y voir (des ours, des étoiles filantes sur fond d’aurore boréale, des tempêtes de neiges) et faire toutes sortes de chose (de la chasse aux caribous et aux perdrix, de la pêche au filet, randonné sur un esker et bien plus encore) et surtout, d’y découvrir une toute autre culture très inspirante et enrichissante.
Tente cris et mini shaputuan (Adam 2015)
Cette année, c’était le 10e anniversaire du Mushuau. Je leur en souhaite encore bien plus et je espère que tous les québécois pourront vivre une aventure du genre. Une aventure qui ouvre l’esprit et permet un regard différent sur une culture et un territoire qui ont toujours été près de nous mais où peu de gens ose s’y intéresser plus profondément. Prenons le temps de découvrir ce qui nous entoure avant de partir à la découverte de notre vaste globe. J. -4-
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Réflexions sur la rédaction
par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestier
La langue française est d’une richesse à rendre jaloux tout séraphin de ce monde. Pourquoi la bouder? Parce que c’est long bien rédiger. Parce que ça demande un effort varier son vocabulaire et trouver les mots appropriés. Et si nos textes étaient trop longs? S’ils étaient dilués? Les consignes sont habituellement claires : vous devez rédiger entre 8 et 10 pages. Ce serait trop complexe de donner des consignes autrement j’imagine… et les étudiants paniquent sans balises. Imaginez : « Objectif : expliquer le concept d’aménagement écosystémique. Nombre de pages : indéterminé. Pondération : 40% ». FLASHES! ALERTE ROUGE! Peut-être que la solution serait de proposer ceci : « Objectif : expliquer le concept d’aménagement écosystémique. Nombre de pages : 2. Pondération : 40% NB : Dans les petits pots les meilleurs onguents». Et ma mère de me dire : « Mathilde, tu es en foresterie, ça diffère du monde de la littérature, c’est certain! » Je le consens, la foresterie n’a pas besoin de futurs ingénieurs à la prose raffinée. Cependant, les ingénieurs forestiers seront amenés, dans leur carrière, LE JASEUR BORÉAL
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http://bouquinerie76.canalblog.com/archives/2010/03/13/17220327.html
Lorsque je suis rentrée en foresterie, j’arrivais d’une année en presque littérature. Je dis presque littérature, car une année en enseignement du français au secondaire, ça ressemble à quatre cours de littérature pour un cours de pédagogie. J’avais appris à soigner mon langage, à varier mon vocabulaire, à être précise dans le flou et à retravailler mes textes des heures durant. J’aimais cette attention des mots, ce souci de l’écriture et de sa lecture. Je dois avouer avoir eu de la difficulté à restreindre ma verve à l’écriture scientifique. On m’a appris qu’un noyer cendré ne pouvait avoir de talon d’Achile, que même le chancre du noyer cendré ne pouvait se mériter ce titre. Le terme « ennemi » était de mise. Comme je trouvais (et trouve encore) mes rapports ennuyants! Pauvres professeurs et chargés de cours, obligés de corriger tant de textes monochromes. Oui, je sais, le contenant influence le contenu. Un texte scientifique perd-il réellement de la crédibilité lorsqu’il comporte des métaphores, des comparaisons ou des antithèses1?
non seulement à communiquer par oral et par écrit avec leurs collègues, mais aussi avec des collègues non forestiers et même avec l’ensemble de la population. Un des défis de la foresterie est de changer l’image qu’ont les gens du domaine. Il est donc important de savoir bien vulgariser et expliquer les interventions en forêts, et ce, de façon concise. Lorsque les mots sont comptés, il importe de bien les choisir, car on le sait, le contenant influence le contenu. J. 1. Attention, il ne faut pas confondre effort stylistique avec opinion personnelle. Notons que la personnification est une figure de style permettant l’attribution de comportements humains ou animales à des objets inanimés, pas de rendre personnel un rapport qui se veut impersonnel.
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Le concours photo de la SSF est lancé! par Virginie Houle, organisatrice du concours photo de la SSF Parmi les nombreux événements organisés dans le cadre de la Semaine des sciences forestières, il ne faut surtout pas manquer l’incroyable concours photo! Celui-ci débute à partir de cette semaine! Si j’ai choisi d’écrire cet article, c’est pour vous convaincre d’y participer en grand nombre. Le concours est super simple. Pour participer, tout ce qu’il y a à faire c’est de prendre en main votre appareil photo, d’aller mettre les pieds dehors, de laisser libre recours à votre créativité, et d’aller vivre une expérience éclatante en allant capturer les plus belles images dont regorge la forêt et le milieu forestier. Une fois que vous êtes convaincu d’avoir pris les plus splendides photos qui soient, vous n’avez plus qu’à nous soumettre vos photos à notre adresse courriel, au ssf@ffgg.ulaval.ca. Vous avez jusqu’au 17 janvier 2016 pour le faire. Chaque participant a la possibilité de nous soumettre jusqu’à trois de ses meilleures photos.
Au contraire, le concours sera bien plus palpitant si des gens de partout y participent. Si tu connais de la famille ou des amis de l’extérieur qui adorent faire de la photo, invite-les donc à participer au concours. On compte sur vous pour faire connaître notre incroyable concours photo au plus grand public possible, parce que plus il y a une grande variété de participants, plus la compétition devient intéressante et meilleures sont les chances de dénicher les photos les plus spectaculaires. Vous pouvez même vous lancer un défi entre amis pour connaître qui est le meilleur photographe de tous. Une bonne fin de semaine, partez vous perdre en forêt avec votre gang d’amis mais surtout n’oubliez pas d’apporter votre appareil photo. Amusezvous à prendre des photos de ce qui vous fascine de la forêt. Puis soumettez nous chacun vos photos et voyez qui se rendra le plus loin dans la compétition. Après tout, le thème à respecter pour le concours cette année est «La forêt, une passion qui nous rassemble». Alors aussi bien se rassembler en forêt pour prendre vos photos!
http://ssf.ffgg.ulaval.ca/
Le concours est ouvert à tout le monde. Ça veut dire Voici la procédure qui est suivie pour déterminer les qu’il n’y a pas que les étudiants de foresterie, d’envi- gagnants du concours. Parmi les centaines de photos ronnement et de géographie qui peuvent participer. que nous recevons chaque année pour le concours,
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notre comité sélectionne les 20 meilleures photos reçues. Les 20 photos finalistes ont la chance d’être exposées lors du Salon de la forêt qui se tiendra cette année la fin de semaine du 13 et 14 février 2016 à l’Université. Lors de cet événement, le grand public est invité à voter pour sa photo préférée. La photo remportant le plus de votes par le public se voit décerner le «Prix du public». Indépendamment à cela, les trois premières positions sont déterminées par un jury composé de trois photographes professionnels qui vont se baser sur les critères suivants pour rendre leur décision : l’originalité, la pertinence au thème, la composition et la qualité technique des photos. Il pourrait donc être possible qu’une photo remporte à la fois l’une des trois premières positions ainsi que le «Prix du public». Qui sait, ça sera peut-être la vôtre?
Encore cette année, il y aura vraiment de super beaux prix à gagner pour les 4 grands gagnants du concours! Nous serons également très heureux de remettre un prix de participation à tous les autres participants. Finalement, pour tous ceux qui se sentent interpelés par ce concours, je vous invite à aller jeter un coup d’œil sur le site de la Semaine des sciences forestières (ssf.ffgg.ulaval.ca) dans la section «Activités et concours» pour obtenir les détails complets du concours. Vous pourrez aussi admirer les photos gagnantes des années précédentes. Bon défi et bonne chance à tous!
J.
L’endroit le plus humide sur Terre : Nongriat, Meghalaya par Camille Proulx, étudiante en aménagement et environnement forestier
Nongriat est un village qui compte une centaine d’habitants et qui, bien que n’apparaissant pas dans le Routard, accueille un nombre grandissant de voyageurs. Pas étonnant car la place est p-a-r-ad-i-s-i-a-q-u-e. C’est l’endroit de la planète qui reçoit le plus de précipitation, soit 12000 mm par année. En saison sèche, le lit de la rivière est parsemé de bassins d’eau turquoise sur les bords desquels on se prélasse au soleil, entourés d’un éventail de biodiversité. L’ambiance, agrémentée de la cuisine de Byron, principal hôte de la place, nous invite à s’y poser plusieurs jours. Faut ajouter qu’on descend environ 2000 escaliers pour y arriver… pas envie de remonter ! Un endroit à recommander, mais qu’on souhaiterait garder secret pour ne pas risquer que son charme se perde avec l’arrivée d’un tourisme de masse.
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Le babyfoot: plus qu’un sport, une religion Article coopératif écrit par le Conseil du Camp Bédard
Homo sapiens, l’Homme sage, utilise le langage afin d’exprimer sa pensée. Il communique à l’aide de mots ou de groupes de mots, les catégories d’êtres, de choses ou de concepts de la pensée humaine. L’origine du langage est à ce point mystérieuse qu’il acquiert une cause quasi divine et fait de ses maîtres des demi-dieux capables de débattre sur les plus grands mystères du cosmos. Cet échange de connaissances est d’une telle importance que le primate bipède possède désormais la clé lui permettant d’ouvrir la voie céleste de la Réalité et de la Vérité. C’est ainsi, par la traduction d’une pensée riche et complexe qu’offre le vocabulaire descriptif, que la concertation de l’humanité prend forme et offre un majésusteux présent pour la postérité de l’Homme. Un présent réduisant à néant la discorde débauchée, la zizanie dépravée et le diabolisme méphistophélique de ce monde. Ce présent est le lexique universel et idyllique du babyfoot. *Les techniques listées dans ce lexique mythique ne peuvent être nommées comme-tel que lorsqu’un but est compté. GARDIEN: Licorne : tir normal Licorne de l’Est : tir avec passe du milieu Titanoboa : snake du gardien Licorne de l’Ouest : tir avec passe de l’attaque Caribou : chevreuil du gardien Scolyte Européen : tir avec passe du défenseur Lentcorne : tir lent du gardien
Narval : tir avec spin interrompu par le haut du but Dobby style : scorer dans son propre but (défenseur ou gardien) Pégase : Licorne volante Géant Mathieu : scorer dans son propre but avec rebond sur le mur inverse
DÉFENSE: Longicorne : tir normal Longicorne noir : tir avec passe de l’autre défenseur Orignal : chevreuil de la défense Coyote de l’Est : tir avec passe du milieu Libellule : tir très puissant, peu précis Coyote de l’Ouest : tir avec passe de l’attaque Anaconda : snake de la défense Papillon : tir qui dévie un peu partout Scolyte : tir avec passe du gardien Aigle royal : mix entre l’albatros et le perceur de l’érable Longicorne asiatique : tir précédé d’un rebond sur le mur du fond
Papillon de TBE : triangle Longicorne asiatique agricole : tir précédé d’un re bond sur le mur de coté Limace : tir lent Grand Mathieu : scorer dans son propre but en rappant sur le mur adverse Albatros : mortier Perceur de l’érable : tir puissant sur le mur du fond qui rebondit dans le but adverse Kodiak : gamelle de la défense *Autres variantes possible avec le suffixe de l’Est/ Ouest et volant
MILIEU: Jean : scorer dans son propre but
Vieux criss : scorer du milieu c’est mal vu!! -8-
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ATTAQUE: Acarien : tir de qualité médiocre TBE : tir avec passe d’un des cotés Couguar : tir diagonal avec passe d’un coté à l’autre Chevreuil : riposte directe sur réception Buffalo : tir précédé d’échange multiple entre les attaquants Snake : Cuillère de l’attaque Cobra : Snake diagonal d’un coté vers l’autre coin Grand Jean : scorer dans son propre but Mathieu : scorer dans son propre but en frappant sur le mur adverse Faucon : tir de la tête Truite:chevreuil en agitant constamment le joueur
Scorpion : perceur de l’érable très long Hyène : tir précédé d’un rebond sur le mur adverse provenant du milieu Carcajou : gamelle Chienne : hyène provenant de la défense Ptite chienne : chienne provenant de l’attaque Grosse chienne : chienne provenant du gardien Loup : tir direct sur passe provenant du milieu Louve : loup diagonal avec un attaquant de coté *Variantes du loup et de la louve : blanc(he) : sur mise au jeu; albinos : en tout début de match; courtois(e)/ non courtois(e) : avec ou contre la courtoisieet volant
PARTOUT:
https://lesaristofoot.files.wordpress.com/2012/11/babyfoot.png
Homme-ours-porc : tir en bloquant la balle entre le Dragon : tir qui brise le babyfoot en scorant, génémur et un joueur ralement une variante de l’homme-ours-porc
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Darwinisme social et symbioses évolutives
Par Clara Canac-Marquis, étudiante en aménagement et environnement forestier Notre monde est évolutif, et pour cause : les ressources y sont limitées alors que le potentiel biotique est exponentiel. De ce fait découle une lutte épique et perpétuelle pour leur appropriation. Les plus forts et les mieux adaptés survivent et se reproduisent sous cette pression de sélection, et transmettent leurs gênes à leurs descendants.
des phénomènes de coopération, d’interaction et de dépendance mutuelle entre organismes vivants.. Des exemples? Pensez simplement aux fourmis, aux lichens… et à Homo Sapiens, si faible lorsque seul. Soyons critiques face à ceux qui glorifient la compétition et face aux défaitistes de la lutte contre les inégalités. Posons-nous la question : qu’est-ce qui fait la force de la race humaine? Inspirons-nous de ces réponses pour évoluer ensemble. J.
http://www.birdphoto.cz/photos/12783_v.jpg
Notre système économique n’échappe pas à ces lois naturelles : ressources limitées mais demandes potentiellement infinies! Les entreprises les plus performantes et novatrices sont celles qui survivent, et les africains meurent de soif et de faim faute d’avoir le sou. Les inégalités induites par un capitalisme sauvage seraient vectrices d’évolution à l’échelle humaine; elles seraient une simple extension des pures lois de la nature. La vie serait une guerre universelle. Mais l’autre jour, un papi m’a sagement dit que « la compétition était overrated ». Bonne fille curieuse que je suis, j’ai enquêté un peu. Résultats : ma compréhension de la sélection naturelle était (et est toujours) rudimentaire. La compétition darwinienne n’explique pas tout. Informez-vous sur les travaux de la microbiologiste Lynn Margulis et vous comprendrez que l’évolution est orientée par
Le Jaseur boréal, une splendide démonstration de la force créatrice du temps et de l’évolution
Chronique d’une étrange: L’hiver à tire-d’aile Par Jessica Finders, bachelière en biologie à l’Université de Lausanne, Suisse Pour un oiseau, survivre à la saison froide est un grand défi. Alors quand la forêt change de paysage, il faut s’adapter et vite. Lorsque le thermostat frôle les -30°C et que le vent balaye les mètres de neige au-dehors, il est l’heure de s’installer confortablement dans son salon, un bon chocolat chaud à la main et d’attendre le retour du printemps… sauf pour André Desrochers, chercheur au département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval. Armé de ses jumelles et de ses raquettes, il affronte les températures extrêmes de la
Forêt de Montmorency pour comprendre un phénomène encore peu étudié à ce jour : qu’arrive-t-il donc aux oiseaux résidents (non-migrateurs), bravant l’hiver québécois, lorsqu’on leur coupe les arbres sous les pieds ? La récolte de bois, à ne pas confondre avec la déforestation, présente des avantages écologiques, comme la création de nouveaux habitats, et socioéconomiques, tels que la construction ou la production de papier. Revers de la médaille, elle fragmente les forêts, ce qui perturbe le mouvement et la dis-
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persion des animaux vivants dans ce milieu. Ils sont notamment obligés de voyager plus loin pour trouver des partenaires, de l’habitat et le plus important en hiver : de la nourriture. Dans le cas de la mésange à tête brune par exemple, trouver de la nourriture est d’une importance capitale pour survivre au grand froid. Du haut de ses 12g, elle peut perdre jusqu’à 20% de son poids en une seule nuit en brûlant ses réserves de graisse pour en faire de la chaleur corporelle. « Entre la nuit et le jour, son poids est un vrai yoyo, illustre André Desrochers. Chez un homme adulte comme moi par exemple, cela correspondrait à 10-15kg ! » La mésange doit travailler dur pour regagner ses grammes perdus, d’autant plus si elle se trouve dans une forêt fragmentée, dans laquelle ses voyages lui demandent plus de temps et plus d’énergie. Des habitats fragmentés en petits territoires impliquent donc plus de déplacements. Ainsi, sur le long terme, les individus les plus athlétiques devaient être favorisés. Pour étudier cette hypothèse, André Desrochers s’est penché sur pas moins de 851 spécimens du Musée de l’Université Cornell et du Musée canadien de la Nature, regroupant 21 espèces d’oiseaux chanteurs des forêts nord-américaines entre 1900 et 2008. Le chercheur a eu l’idée de mesurer la longueur des ailes, un caractère très héréditaire, et de comparer ses mesures sur les dizaines de générations d’oiseaux à sa disposition.
besoin de se déplacer autant qu’autrefois. En conséquence, leurs ailes ont évolué vers une forme plus courte et plus ronde. « Si un oiseau se nourrit dans de la végétation plus dense, il ne voudra pas s’encombrer de longues ailes », ajoute André Desrochers. Bonne nouvelle ! Malgré le changement apparent de leurs habitats, ces oiseaux ont su s’adapter en quelques générations et continuent à proliférer dans les forêts enneigées du Québec. « La capacité des oiseaux à s’adapter rapidement à la perte et la fragmentation des forêts peut atténuer, sans nécessairement faire obstacle, le risque de disparition ou d’extinction régionale », suggère André Desrochers dans son article publié en 2010 dans la revue Ecology. Le projet ne s’arrête pas là. Tandis que l’expert encourage la recherche sur la rapidité d’adaptation des oiseaux face à la perte d’habitat dans d’autres parts du monde, cette étude se poursuit à l’Université Laval avec un nouveau membre de l’équipe, Flavie Noreau, qui a entamé sa maîtrise sur le sujet durant l’été 2014. De son côté, André Desrochers continue à braver le froid de la Forêt de Montmorency. Dans ses recherches sur le comportement des mésanges, il titille les petits oiseaux avec des enregistrements de chants pour observer leur volonté à traverser différentes tailles de lacunes dans la couverture forestière. Après tout, avoir les longues ailes ne suffit pas, il faut aussi vouloir les utiliser ! J. Ci-dessous : les ailes du mésangeai du Canada, Perisoreus cana-
Les résultats de sa recherche de ne l’ont pas déçu : densis, une espèce commune des forêts boréales, sont devenues les ailes des oiseaux de forêts boréales fragmentés, beaucoup plus allongées sur les 100 dernières années, favorisant comme le mésangeai du Canada et la mésange à des déplacements sur de plus longues distances. tête brune, se sont allongées durant ces 100 dernières années. « Il est préférable pour les oiseaux d’avoir des ailes allongées, parce que c’est plus efficace pour un vol soutenu », remarque le chercheur lors d’une entrevue avec Cornell Chronicle, de l’Université Cornell.
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Photo : A. Desrochers
Au contraire, dans les forêts de Nouvelle-Angleterre qui ont moins subi les effets de la fragmentation, les espèces d’oiseaux chanteurs, tels que la sittelle à poitrine blanche et la paruline des pins, n’ont probablement pas - 11 -
Le Movember
Par Marius Legendre et Sébastien Debar, étudiants en aménagement et environnement forestier Le mois le plus moustachu de l’année est arrivé. Oui très chères et très chers, nous parlons du Movember. Ce mot doit surement vous dire quelque chose, et peut-être même qu’il vous est familier. Qu’en est-il réellement ?
plus répandu chez les hommes âgés de 15 à 29 ans au Canada. Par ailleurs, 11% des hommes canadiens vivront une dépression majeure au cours de leur vie.
Il est observé que les hommes vivent en moyenne 6 ans de moins que les femmes et que trois suicides sur quatre sont commis par des hommes. Aussi, le cancer de la prostate est le cancer le plus courant chez les hommes canadiens et le cancer des testicules est le
Lien pour l’équipe FORGÉO : https://ca.movember.com/fr/team/1948757
L’Association des Étudiants en Foresterie et Environnement de l’Université Laval, celle des étudiants en Géographie et celle des étudiants en Géomatique participent à la campagne Movember depuis L’origine de ce mouvement nous vient d’Australie, quelques années. Cette année encore, nous voulons lorsque deux amis (Travis Garone et Luke Slattery) faire de notre mieux pour améliorer la santé mascuprennent une bière tranquillement à Melbourne et line à laquelle nous sommes tant attachés. constatent que le port de la moustache est de moins ne moins répandu. Ils décident alors de créer un Depuis plusieurs années, nous créons une équipe de mouvement incitant le retour de celle-ci. Aux vues bénévoles afin d’amasser le plus de dons possibles. de la réussite de cette opération, ils créent l’année Une compétition a lieu entre les différentes facultés suivante la Fondation Movember. Cette dernière est de l’Université Laval, récompensant celle qui amasse un organisme de bienfaisance mondial, qui veut que le plus de dons. Cela fait 3 ans que nous la remporles hommes vivent plus longtemps, plus heureux et tons, et nous comptons bien le faire une quatrième en meilleure santé. Depuis ses débuts en 2003, des fois d’affilée. L’an passé, ce sont 4700$ de dons qui millions de personnes ont participé au mouvement ont été récoltés! Comment nous aider ? Facile ! Repour la santé masculine et ont amassé un total de joins notre équipe sur le site et recueilles le plus de 677 millions de dollars. Cette somme a financé plus dons possible. de 1 000 programmes axés sur le cancer de la prostate, le cancer testiculaire, la santé mentale et l’acti- Dernière chose, des évènements auront lieux durant vité physique. L’an passé, 24,1 millions de dollars ont le mois de novembre, tiens-toi à l’affut ! Tu es déjà été recueillis au Canada et 102,3 millions au niveau invité au Party Movember, le 26 novembre au pavillon mondial dans les 21 pays participants. Abitibi-Price. The POWER of the MUSTACHE. J.
Merci à nos commandites : - la CADEUL - la faculté FFGG. - Brassta - 2nd Skin. - Barbier le Gentleman
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Les paysages forestiers intacts: chers à Greenpeace Par Clara Canac-Marquis, étudiante en aménagement et environnement forestier Je m’intéresse aux enjeux de certification forestière. Cet été, pour assouvir ma curiosité sur le sujet, je me suis lancée dans la gueule du gros méchant loup (alias Produits Forestiers Résolu). L’autre jour, j’ai décidé d’aller rencontrer le clan adverse : les turbulents environnementalistes (Greenpeace). Résumé d’une rencontre avec Nicolas Mainville, responsable de la campagne Forêt et porte-parole de Greenpeace au Québec.
L’exploitation industrielle de ces massifs est au cœur des tensions qui existent entre le groupe environnemental et certaines compagnies (entre autres : Produits Forestiers Résolu).
https://www.mffp.gouv.qc.ca/ publications/forets/con
Pour le milieu environnemental, ces secteurs ont une haute valeur écologique puisqu’ils n’ont jamais été perturbés par l’industrie forestière: ils ne sont donc pas fragmentés par un réseau de routes forestières, CAMPAGNES ACTUELLES leur structure et leurs attributs forestiers n’ont pas été uniformisés par les coupes, les sols ne sont pas Les luttes de Greenpeace Canada se regroupent compactés, etc. Leur caractère septentrional leur en quatre campagnes : Arctique, Climat et énergie, confère aussi une moindre résilience aux perturbaOcéans et Forêts. Je me suis penchée sur cette der- tions sévères. nière campagne et plus spécifiquement sur son volet Forêt Boréale, sur lequel œuvre M. Mainville depuis plus de dix ans. Un dossier qui l’occupe particulièrement : la conservation des derniers grands Paysages Forestiers Intacts de notre forêt boréale. Ces grandes forêts vierges (>500 km2) couvrent actuellement moins de 10% de la forêt au sud de la limite nordique et se font de plus en plus rares.
http://www.greenpeace.org/canada/Global/canada/ report/2010/5/Boreal_refuge/rapport%20REFUGE%20 BOREAL.PDF
Sensibilité du territoire à l’aménagement durable, de faible (vert) à très élevée (rouge), et limite nordique actuelle (noir). On note une sensibilité plus élevée, à mesure que l’on se déplace au Nord.
Au Québec, deux secteurs ont été ciblés par Greenpeace afin de créer de grandes aires protégées: La Vallée de la Broadback (Abitibi et Nord-du-Québec) et les Montagnes Blanches (Nord du Saguenay-Lac Selon M. Mainville, l’exploitation des portions nordiques de ces forêts est tout simplement un non-sens St-Jean). et tous en ressortent perdants : « Les opérations forestières qui touchent la limite nordique ne sont rentables ni pour les industriels ni pour les Québécois! », note-t-il. Bois petits, exploitation éloignée, temps de retour au stade de végétation initial démesuré, etc. Bien des facteurs expliquent qu’il est difficile d’y rentabiliser les opérations. Au final, les Québécois vendent leurs dernières forêts vierges à perte, penset-il.
Derniers grands paysages forestiers intacts en zone commerciale observés par image satellite en 2001. LE JASEUR BORÉAL
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Au cœur de cette campagne pour protéger les dernières grandes forêts vierges, Greenpeace est aux prises avec un conflit particulièrement intense face à Produits Forestiers Résolu. Confrontation médiatique, atteinte à la réputation corporative d’un côté, - 13 -
poursuite judiciaire contre deux employés de Greenpeace de l’autre côté, etc. Le conflit semble loin de se résorber et la perte des certificats du Forest Stewardship Council (FSC) de Résolu au Lac St-Jean n’aide en rien. Selon Nicolas, cela s’explique entre autres par le fait que l’industriel a encore aujourd’hui le dernier mot sur la spatialisation des coupes forestières, malgré le fait que ce soit le gouvernement qui les planifie. La preuve de leur influence : ce sont encore les compagnies qui sont détentrices de la certification forestière. À noter : la majorité des groupes environnementaux n’appuie que le FSC. Selon Nicolas, les autres certifications telles la Sustainable Forestry Initiative (SFI) ne sont qu’exercices de relations publiques, ou, en d’autres mots, parures trompeuses.
Ainsi, Greenpeace n’est pas contre la coupe forestière, mais l’organisation veut que les industriels fassent eux-mêmes pression pour la conservation des derniers paysages forestiers intacts. Plus spécifiquement : ils demandent un moratoire sur les coupes forestières dans la Broadback et les Montagnes Blanches, jusqu’à l’établissement d’une table d’aménagement à laquelle siégeraient autochtones, industries, groupes environnementaux et gouvernement. À savoir si ces demandes se traduiraient nécessairement par une diminution des volumes de bois alloués aux industries… la réponse de Nicolas est que les pertes potentielles de volume pourraient être tamponnées par différentes approches. Selon lui, il serait possible de distribuer la perte de possibilité forestière à toutes les entreprises bénéficiaires d’une garantie d’approvisionnement au Québec, plutôt que d’une seule. Il rappelle que ces territoires ne couvrent qu’une petite partie de la forêt commerciale et que ce ne sont pas les volumes qui garantissent des revenus et des emplois, mais plutôt la mise en marché de ces volumes, pour laquelle le FSC est un atout majeur.
PIS MOI, CE QUE J’EN PENSE Je pense que les luttes de Greenpeace sont louables. J’ai le sentiment que ça fait du sens de vouloir conserver de grands massifs forestiers vierges, juste pour le fun de les conserver (et pour d’autres raisons hautement raisonnables). Pourquoi faudrait-il que l’humain se fourre le nez partout sur terre? On ne pourrait pas laisser quelques milliers de kilomètres libres de notre présence ?
http://www.greenpeace.org/international/ Global/international/video-thumbnails/2015/GPI_Podcast_Logo.jpg
Le hic avec Greenpeace, c’est qu’ils justifient trop souvent leurs campagnes avec des raisons pseudo-scientifiques qui enflamment les granoles en sciences humaines (qui n’ont souvent pas les outils d’autodéfense intellectuelle requis pour débattre d’enjeux environnementaux). Et puis ça, ça me répugne. J.
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Vol. 5 n°2
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LE JASEUR BORÉAL
Chronique littéraire: Je n’ai pas peur
Par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestier
Si vous suivez l’actualité cinématographique, vous avez certainement entendu parler de Wild, réalisé par Jean-Marc Vallée et produit par les studios Fox Searchlight Pictures. Il raconte l’histoire d’une jeune femme déboussolée qui décide de se sauver1 en partant randonner sur près de 4 000 kilomètres. Le film a fait un tabac, j’ai donc plutôt décidé de lire le livre.
Pourquoi ai-je lu ce livre d’un bout à l’autre? Peutêtre parce que moi, j’ai peur. Peut-être aussi parce que je ne comprenais pas et peut-être parce que des fois je comprenais. Comprendre quoi? Comprendre comment tu peux décider de te lancer dans 4 000 km de randonnée avec des bottes neuves, un flash d’appareil photo alors que tu n’as jamais pris de photos de ta vie et un sac presque impossible à lever. Comprendre comment une fois les ampoules bien installées, les blessures aux hanches et les ongles qui tombent, tu peux décider de continuer. Comprendre 498 pages dédiées à la vie au jour le jour de cette jeune le besoin incontestable de réaliser l’entièreté du trafemme nommée Cheryl Strayed : ses réflexions, ses jet seule alors que la compagnie était possible et si angoisses, ses moments de bonheur, ses rencontres, rassurante. ses réussites et ses échecs. 498 pages… pourtant il n’y a pas tant de choses à dire sur des journées à ran- J’ai continué de lire ce livre, car j’ai souvent pensé données. Semble-t-il que oui. On y apprend ce qui partir longtemps en autonomie et jamais, au grand l’a menée jusqu’à cette aventure et comment elle s’y jamais, je ne pense en avoir le courage. J’ai continué est préparée… ou ne s’y est pas préparée en fait. On de livre ce livre pour me rendre compte que le courage en apprend sur l’histoire de ces lieux et sur les gens et la motivation sont deux choses distinctes. Ce livre qu’elle rencontre. Mais surtout, on suit son chemine- est en fait la preuve du dicton qui dit que lorsqu’on veut, on peut, peu importe ce que ça implique. J. ment psychologique. 1. De se sauver de ses problèmes… de se sauver la vie.
http://www.telegraph.co.uk/film/wild/
« Je n’ai pas peur » se répète-t-elle sans cesse alors qu’elle côtoie les serpents à sonnette, les ours bruns et les pumas. « Je n’ai pas peur » se dit-elle lorsqu’elle se cache dans sa petite tente qui lui semble si réconfortante. « Je n’ai pas peur » se répète-t-elle lorsqu’elle se fait importuner par des chasseurs machos.
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