L'Arbritibi - vol. 5 no 1 - Octobre 2015

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AUSSI DISPONIBLE ENVERSION ÉLECTRONIQUE LARBRITIBI.FFGG.ULAVAL.CA

L’ARBRITIBI FAIT ÉCORCE NEUVE


TABLE DES MATIÈRES

LE MOT DU COMITÉ Bien le bonjour à tous! Nous commencerons par vous souhaiter une bonne nouvelle année scolaire! En ce qui nous concerne, 2015 est une année de changements! Comme vous avez pu le constater par l’intermédiaire de notre page Facebook ou de message dans vos classes, nous changeons de nom! Plusieurs propositions atterrirent en nos mains, nous avons gardé ceux qui nous ont plus séduits. À vous de choisir le vainqueur! Vous trouverez un coupon au verso du journal que vous pourrez déposer au local de l’AÉFEUL dans la boîte prévue à cet effet.

Pas game !

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Simple voeu

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En direct de UBC

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Certification FSC au Lac Saint-Jean- conflits autochtones

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Le mot de l’asso

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Repenser nos villes

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La gange à Varanasi

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La semaine des sciences forestières

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Chronique d’un étrange : Mon outil de torture, Jolly

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BD & « Saviez-vous que ? »

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Vote

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En ce qui concerne la parution du mois actuel, nous osons espérer que vous y trouverez de quoi vous informer, vous divertir, vous détendre. Certains furent inspirés par leurs virées à travers le Québec… ou l’Inde. Clara quant à elle s’est penchée sur un enjeu social forestier qui a piqué sa curiosité : le conflit concernant la certification FSC au Lac-Saint-Jean. Maxime Fiset vous invite à réfléchir sur l’urbanisation et Viengxay sur la vie. N’oublions pas Élise qui nous écrit en direct de l’Université de la Colombie Britanique pour nous partager son expérience! Finalement, nous sommes toujours à la recherche d’étudiants intéressés à s’impliquer dans le comité qui compte actuellement 4 personnes. Nous sommes à la recherche de photographes, de bédéistes, de rédacteurs, de correcteurs, etc. Intéressé(e)? Viens nous voir! Le comité de L’Arbritibi, votre journal étudiant Pour tout commentaire ou nous proposer un article, n’hésitez pas à nous contacter par courriel ou via notre page Facebook ! Retrouvez également les versions électroniques du journal sur notre site internet. larbritibi@ffgg.ulaval.ca larbritibi.ffgg.ulaval.ca /larbritibi Présidente : Mathilde Routhier Vice-Présidente : Clara Canac-Marquis Collaborateurs : Clara Canac-Marquis, Maxime Fiset, Mathilde Routhier, Viengxay Matthayasack, Élise Bouchard, Camille Proulx, Olivier Gervaix, Vincent Boudriau, Émile Bergeron & l’AÉFEUL. Graphiste : Zacharie Routhier Tirage : 120 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger

Imprimé sur du papier Rolland Enviro100

La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’enseignement et de recherche de même que du Fonds d’investissement étudiant. Merci !

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par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Pour cette première édition de l’année scolaire 2015-2016, je n’avais pas envie de considérer que l’été était subitement et réellement terminé. J’avais envie que le peu de soleil que nous avons eu pèse sur snooze et… continue de faire pousser les légumes de nos anciens compatriotes Olivier Bergeron et Andrée-Anne Cloutier à Cap-au-Renard1. De quoi je jase? De deux bacheliers en Environnement qui n’ont pas perdu de temps et qui sont sautés pieds joints dans un projet qui leur titillait le t’espas-game2. C’est arrivé de même, à l’improviste. Une annonce, une offre d’emploi, la reprise d’un projet. La Coop du Cap3 se cherchait des intéressés pour reprendre les rênes des paniers bio : on fournit le terrain, les contacts, le tracteur; vous fournissez la structure et la mise en application (ah et oui, la sueur de front pis d’ailleurs aussi). Ils ont dit « oui » et ils ont été pris. Ils sont débarqués dans ce petit village en février et n’en étaient pas encore sortis lorsque j’y suis passée en juillet. Ils ont commandé les semences pour avoir des paniers va-

riés tout l’été, ils ont préparé le terrain, ils ont planté leurs espoirs, ils ont arrosé, désherbé, enlevé les gourmands et récolté le fruit de leurs efforts. Ça a marché. Avec de l’aide, une couple de bras et de jambes de plus, ils s’en sont sortis. *** Un jour de juillet, j’ai vu l’annonce d’un festival d’art à l’allure bohème hippie passer sur les Internet. J’en ai parlé à Camille qui m’a dit : « Eh j’ai une tente deux places! On y va? » Finalement, on est partis quatre, sur le pouce avec une tente trois places et pas vraiment d’idée de ce qui nous attendait. « Qu’est-ce que vous allez faire à Sainte-Anne-des-Monts? », nous demande un conducteur. « En fait on se rend à Cap-auxRenards, il y a comme un petit festival et on va dire bonjour à des amis ». C’était plutôt inusité que des gens de Québec aient entendu parler de DeHors4, un petit get together artistique. Et voilà, ledit conducteur nous fait embarquer avec son chum de la brasserie qui nous a laissés au Hameau18. « Olivier et AndréeAnne? Pour vrai? Eille, eux ils font des bons paniers. C’est 100 fois mieux que de jardiner soi-même! » On est arrivés comme des cheveux sur la soupe, mais ils nous ont laissé un petit trou, un grand champ, pour piquer notre tente et se bourrer la fraise de fraises. Andrée-Anne et Olivier sont venus nous rejoindre un peu plus tard, zen et souriants. On a jasé en regardant le coucher de soleil puis sur le bord du feu. Il faisait bon vivre dans ce petit coin de pays. Ainsi, ils nous ont conté ce qu’était devenue leur vie depuis quelque temps. Ils habitent le Hameau 18 avec 12 comparses et travaillent pour la Coop du Cap. *** Le Hameau18 c’est un regroupement de gens qui ont le désir de vivre autrement. Habitant chacun leur petite maison

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ou yourte, ils vivent dans un esprit de partage et de mise en commun tout en tentant de diminuer leur empreinte écologique. Au menu : commandes de groupe, repas communs, savons biodégradables et bécosses au bran de scie. Le Hameau18 est d’ailleurs présentement en démarches pour devenir une coop d’habitation5. Au même endroit se trouve le siège social de la Coopérative de solidarité du Cap (ou Coop du Cap) qui est une coopérative de travailleurs. On y retrouve entre autres le Jardin des gourmands (projet d’AndréeAnne et Olivier), de la torréfaction de café (il est très bon d’ailleurs), de la production de framboises et de l’extraction d’huile de chanvre.

1. Pour en savoir plus sur Cap-au-renard, visitez l’article d’Urba nia du 21 novembre 2013 : http://urbania.ca/4627/la- ville-de-la-semaine-cap-au-renard/ 2. T’es-pas-game: partie du cerveau proéminente à l’adoles cence qui survit chez certains adultes et qui, s’il est uti lisé à bon escient peut servir à se donner un coup de pied dans le derrière et à se remonter les manche pour réaliser un projet un peu fou (Routhier 2015). 3. Pour en savoir plus sur la Coop du Cap, visitez leur site web : http://coopducap.org/ 4. Festival en question, pour plus d’information, consulter leur page web: https://festivaldehors.wordpress.com/ 5. Lien vers leur campagne : http://hameau18.org/

Simple vœu

par Viengxay Matthayasack, étudiant en opération forestières Miaou, j’entends souvent parler de gens qui se disent toujours malchanceux. Le gros bon sens dit de faire preuve de compassion. On dit qu’il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile… qu’il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel1. Je me demande ce que cela peut signifier lorsque le ciel est au-dessus d’un pays pauvre. Après certaines soirées bien arrosées, il m’est parfois arrivé de penser à mes origines asiatiques et les plusieurs histoires «horrifiantes» que d’anciens jeunes de ces régions, maintenant très vieux, auraient pu me raconter. Chasser des rats à la pipe, se laver dans le fleuve sale, vivre la guerre, les mariages forcés, des enfants simplement morts et j’en saute plusieurs. C’est assez troublant de croire que pendant qu’on se trouble mentalement, des gens d’autres régions vivent différemment, et ce avec un confort qui ne serait pas nécessairement au goût de tous.

http://www.filmnotes.net/2014/08/02/when-indie-film-worlds-collide/

Pas game!

On dit qu’il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile, qu’il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel. Je me demande sincèrement si on arrive encore à voir les étoiles maintenant que les villes sont éclairées. En espérant que ces quelques lignes sauront vous insuffler une énergie bien positive si vous êtes dans un moment que votre esprit d’étudiant juge difficile. 1. Citation célèbre du Dalaï Lama

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En direct de UBC

par Élise Bouchard, étudiante en Aménagement et environnements forestiers

Bonjour à tous!

Stanley Park à proximité du centre-ville

Je profite de ma session à l’étranger pour vous glisser quelques réflexions forestières sur mon expérience à l’université de Colombie-Brit­anique, car que je dois dire que j’ai eu un choc en arrivant à Vancouver. Ce ne sont ni les montagnes ni les arbres gigantesques qui m’ont surprise ainsi, on m’avait bien assez prévenue à ce sujet; c’est plutôt la ville! Ou plus précisément, la forêt EN ville.

J’étais bien heureuse d’avoir choisi un cours de foresterie urbaine à mon horaire. Et puis, coïncidence! J’apprends qu’un nouveau programme de foresterie urbaine vient tout juste de démarrer et que je suis membre de cette cohorte pilote, le temps d’une session. ­ notre premier cours, on nous parle d’aménager des À micro-milieux humides en ville, de diriger les eaux de pluie vers les terre-pleins, car plus l’eau s’enfuit vite dans nos systèmes de canalisation, plus elle amène de polluants avec elle. Il faut rétrécir les ronds-points, changer certains designs de routes, aménager les stationnements avec des structures en losange pour que l’herbe y pousse (voir image).

Arbres et arbustes sont omniprésents dans tous les quartiers, au centre-ville comme en banlieue. Les toits verts sont monnaie courante, les murs de béton qui bordent les rails du skytrain ont été construits en paliers, afin que des plantes puissent y pousser. À la sortie du skytrain, des images de nature suspendues au plafond accompagnent la descente dans l’escalier roulant. Je suis sortie de ce cours assez perplexe… Est-ce un cours de foresterie? « Non, c’est un cours d’architecture du paysage » qu’on me répond, « mais les architectes du paysage ont besoin des forestiers pour avoir une vision à long terme et des notions d’écologie, d’où l’intérêt du nouveau programme». Eh oui, ça fait bien du sens. L’aménagement forestier urbain ne peut qu’être intégré, vu la complexité du monde dans lequel il se met en place. Architecture du paysage, sciences sociales, foresterie, amé-

Stationnements « verts » -6-

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nagement paysager, environnement, et tant qu’à Voici peut-être la valeur ajoutée qui rivalise avec Monmoi, on pourrait ajouter génie civile à la recette! tréal et Toronto. Cette ville incorpore la nature d’une façon marquée allant de l’échelle fine à une échelle Par ici, les gens disent que Vancouver devrait devenir plus large (Stanley Park et Pacific regional park sont la plus grosse ville au Canada dans quelques années, deux espaces naturels de grande envergure au sein surpassant Toronto et Montréal. Je n’ai pas de diffi- même de la ville) (voir image). Bien sûr, ce pourrait culté à le croire ; les immeubles poussent comme de être encore mieux. J’ai espoir qu’un jour, quelques la mauvaise herbe. algues seront autorisées à pousser dans cet étang. Mais vraiment, Vancouver est une belle ville, et ceci Mais qu’est-ce qui amène les gens dans cette ville? est une confession d’une fille qui n’aime pas les villes. Je ne pense pas que tous ces citadins soient des passionnés de montagnes et de plein air. Et puis, le prix La foresterie urbaine donc; des imitations de nature de la vie est exorbitant! Tout le monde le sait et en qui arrivent à aller chercher même les plus lucides. parle avec une triste impuissance. Inutile de men- J’aime la façon dont UBC aborde cette science. Je tionner qu’il pleut souvent… La réponse facile est ne tiens pas à faire de la publicité pour cette univerla proximité avec les pays asiatiques, mais est-ce la sité, car mon cœur est à l’université Laval et le resseule raison? tera, mais j’ai espoir que certains d’entre nous auront l’audace de se spécialiser dans ce domaine et qu’ils Il y a une salle d’étude dans l’immeuble où j’habite, le feront en sortant du carcan forestier habituel et en avec des murs en fenêtres qui donnent sur l’intersec- allant chercher des compétences complémentaires. tion de deux principales rues du centre-ville. Tout ce Faire de la foresterie urbaine, c’est aussi faire de l’art pan d’immeubles est entouré par un immense étang, et de l’architecture, car l’aspect esthétique des arbres avec des cascades qui se succèdent en paliers. Alors et leurs dispositions ont un tout autre sens entre que j’y étudiais, il y a quelques jours, je me suis sur- deux immeubles qu’entre deux épinettes noires dans prise à observer les cascades et à éprouver ce senti- le fond de la Côte-Nord! ment apaisant qu’on ressent en nature. Mon esprit forestier me disait bien qu’il s’agissait d’une artifi- J’aimerais vraiment que nos villes québécoises cialisation extrême d’un milieu naturel, n’offrant pas prennent du mieux dans les prochaines années, ou d’habitat pour la faune et la flore aquatique, mais plutôt, prennent du vert, et ce, par les manières les tout de même, le temps d’un instant, je me suis fait plus créatives, brillantes et innovatrices qui soient. complètement bernée par le travail des aménagistes Qui est prêt à relever le défi? urbains. Vol. 5 n°1

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Par Clara Canac Marquis, étudiante en Aménagement et environnements forestiers FSC : Forest Stewardship Council­ PFR : Produits Forestiers Résolu CBJNQ : Convention de la Baie-James et du Nord Québécois. Forêt du Lac-St-Jean : Exprime ici l’unité d’aménagement 025-51. Pekuakamiulnuatsh : Nom donné aux Innus du Lac-St-Jean, lesquels se trouvent notamment dans la réserve de Mashteuiatsh, située près de Roberval. Cette année, l’actualité forestière fût particulièrement marquée par l’épineux dossier de la certification FSC de Produits Forestiers Résolu au Lac St-Jean. Je vous livre ici ma compréhension d’une partie de cette impasse politique.

Ce consentement est au cœur du Principe 3 du FSC (lequel en compte 10), qui a trait aux droits autochtones. Au Canada, cela signifie entre autres que « les peuples autochtones auront le contrôle de l’aménagement forestier sur leurs terres et leurs territoires à Qu’est-ce que la certification FSC ? moins qu’ils ne délèguent ce contrôle à d’autres organismes par un consentement libre et informé ».1 Le FSC est un système de certification international Pourquoi est-ce que les activités forestières menées et à but non lucratif qui a pour but de promouvoir par PFR dans la Forêt du Lac-St-Jean furent consil’aménagement responsable et durable des forêts. dérées comme non conformes au Principe 3 lors des Les entreprises qui veulent obtenir le l’attestation audits menés en 2013? doivent respecter une série de normes environnementales et sociales, et en faire la preuve via un audit Selon le Grand Conseil des Cris, PFR a violé les prinannuel mené par un organisme de certification tiers. cipes du FSC en refusant de respecter l’entente BarilPourquoi et comment est-ce que les certificats FSC de Moses conclue entre les Cris et le Québec en 2002. Qu’est-ce que l’entente Baril-Moses? Pourquoi est-ce PFR au Lac-St-Jean furent suspendus? que PFR ne respecte pas cette entente? En février 2013, l’organisme de certification Rainforest Alliance menait un audit de surveillance pour le La Paix des Braves est une entente d’une durée de 50 certificat que PFR détenait dans la Forêt du Lac-St- ans qui fût signée entre les Cris et le Gouvernement du Jean, par lequel il découvrait que dix non-conformi- Québec en 2002. L’impact de cette entente est importés à la norme FSC n’avaient pas été pleinement corri- tant sur les activités forestières : notons, entre autres, gées depuis le précédent audit. Dans un tel contexte, que l’aménagement sur le territoire visé2 doit y être PFR se devait de corriger dans un délai de 6 mois planifié par aire de trappage et à 75% sous forme de toutes ces non-conformités, ce en quoi il échoua, pro- coupes mosaïque (pour chacune des unités). voquant ainsi une suspension de son certificat. La Forêt du Lac-St-Jean ne fait pas partie des terriLes non-conformités émises qui semblent avoir été toires assujettis à la Paix des Braves. Toutefois, une les plus contraignantes et ont attiré l’attention mé- lettre signée elle aussi en 2002 (la lettre-entente Barildiatique concernaient : le droit des Premières Nations Moses) étend le régime forestier de la Paix des Braves au consentement libre, préalable et éclairé, ainsi que à l’extérieur des limites établies, et notamment dans l’impact environnemental des coupes sur le caribou des territoires ancestraux innus, où se déroulent des activités de PFR. C’est l’application de cette lettre-enforestier. tente qui est litigieuse. Qu’est-ce que le consentement libre, préalable et éclairé des Premières Nations? -8-

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De 2002 à 2010, PFR a pratiqué un aménagement par coupes mosaïque dans la Forêt du Lac-St-Jean. Puis, l’avancement des connaissances et techniques ainsi que la venue du nouveau régime forestier ont mené l’entreprise à pratiquer un aménagement écosystémique sur son territoire de coupe, lequel ne respecte pas les modalités de la lettre-entente Baril-Moses. Cela ne plut guère aux Cris : ils entamèrent des démarches de représentation auprès de FSC ainsi que des poursuites juridiques3 dans le but de faire appliquer les dispositions de la Paix des Braves au Lac StJean, comme convenu dans la lettre Baril-Moses.

Cris, des Innus et du Québec ». On peut traduire cette entente par un gain de cause de la nation Crie jusqu’en 2020, date à laquelle les modalités forestières devront être repensées de façon à satisfaire également les Innus.

Doit-on comprendre que le conflit est réglé jusqu’en 2020? L’entente signée en 2015 règle effectivement le conflit qui subsistait entre le Grand Conseil des Cris, Résolu et le Gouvernement du Québec. Ainsi, la nation Crie renonce aux poursuites judiciaires5 précédemment entamées contre le Gouvernement du Québec et PFR, Le hic : les Pekuakamiulnuatsh s’opposent à l’appli- en plus d’abandonner ses représentations auprès de cation des modalités de la Paix des Braves sur la forêt FSC6. du Lac-St-Jean, qu’ils considèrent comme faisant partie de leur territoire traditionnel. Le territoire fut Toutefois, l’entente signée en 2015 ne fait pas l’unad’ailleurs reconnu comme tel par le gouvernement nimité : les Pekuakamiulnuatsh ainsi que les Cris de du Québec, via par la signature de l’Entente de prin- Waswanipi ont déjà fait connaître leur mécontentecipe d’ordre général (EPOG) en 2004. ment et intenté des démarches pour signifier leur désaccord. Ainsi, l’aménagement forestier mené dans la De prime abord, les demandes des Pekuakamiul- Forêt du Lac-St-Jean ne fait toujours pas l’unanimité; nuatsh et de la nation Crie en matière d’aménage- le mécontentement semble simplement avoir chanment forestier dans l’unité d’aménagement 025-51 gé de parti! semblent irréconciliables. Reste à voir si les Premières Nations insatisfaites Quelle fut la nature de l’implication de Lucien Bou- de l’entente signée entameront à leur tour des déchard dans le conflit? En quoi consiste l’entente qui fut marches judiciaires et des représentations auprès de annoncée en juillet 2015? FSC pour faire prévaloir leur point. Si tel est le cas, ce sera un certain retour à la case départ! En janvier 2015, Québec annonça que Lucien Bouchard se voyait confier le rôle de médiateur entre Résolu, Québec et la nation Crie dans le but de trouver une solution quant à l’impasse découlant de l’application de la lettre-entente Baril-Moses. En juillet 2015, suite aux négociations, une nouvelle entente fut signée4. On peut y lire que « Québec s’engage à mettre en œuvre pleinement les Modalités Baril-Moses sur l’ensemble du Territoire [jusqu’en] juin 2020. Après cette période, les modalités des activités forestières […] seront assujetties aux recommandations du Groupe de travail [composé] d’au plus trois représentants, pour chacun, des Vol. 5 n°1

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https://www.saguenaylacsaintjean.ca/member/photos/0000/0217/ MashteuiatshPromenadeChristianRoberge.jpg

Certification FSC au Lac Saint-Jean : Conflits autochtones


Lors des négociations avec Lucien Bouchard, est-ce que les Innus furent consultés et considérés justement ? N’ayant pas été consultés ni considérés de facto, au départ, notre Première Nation a dû faire plusieurs actions et représentations, et à différents niveaux pour réussir à être invitée à faire partie des discussions et/ou négociations. À la base, le litige visait les Cris et le Québec malgré que cela touche une partie de notre territoire ancestral, soit plus de 7000km², et c’est là tout le cœur de la problématique en ce qui nous concerne. Nous considérons cette portion de territoire comme faisant partie du territoire des Pekuakamiulnuatsh et non celui des Cris.

Est-il juste de dire que le droit au consentement libre, préalable et éclairé des Innus vis-à-vis la planification forestière sur leur territoire ne sera pas respecté si la planification des prochaines coupes se fait suivant les modalités de la récente entente ?

tés par le gouvernement sur la planification forestière et avons convenus de mesures d’harmonisation. Ce « consentement » ne porte toutefois pas explicitement sur l’ensemble du régime forestier, des stratégies d’aménagement, des modalités d’intervention appliquées et de la planification forestière à moyen et long terme.

1. FSC, Norme Boréale Nationale, p. 36 2. Le territoire correspond plutôt au territoire défini par la Convention de la Baie James et du Nord Québécois, signée en 1975 3. Plus spécifiquement, une poursuite de 13 millions contre le gouver nement du Québec ainsi qu’une mise en demeure à PFR 4. « Entente pour résoudre le différend forestier Baril-Moses entre la nation crie d’Eeyou Istchee et le Gouvernement du Québec » 5. Liées au litige quant à l’application de la lettre-entente Baril-Moses 6. ibidem

Le mot de l’asso par l’exécutif de l’AÉFEUL

http://www.foretmodeledulacsaintjean.ca/donnees/media/images/ Pekuakamiulnuatsh%20Takuhikan_Complet.jpg

POUR ALLER PLUS LOIN : LA RÉPONSE DE LA COM- Les impacts à court terme correspondent à une forme MUNAUTÉ INNUE DE MASTEUIASH À NOS QUES- de reconnaissance de droits à la nation Crie sur notre TIONS territoire alors que cette dernière les a éteints lors de la signature de la CBJNQ en 1979. Déjà et de plus en En 2002, comment avait été reçue la signature de l’en- plus, la nation Crie se sent justifiée que ses membres tente Baril-Moses chez la nation innue ? pratiquent des activités traditionnelles sur notre territoire et convienne de mesures avec le gouverNous ne pouvons répondre au nom de la nation in- nement et/ou promoteur, comme si ce territoire est nue, mais au nom de notre Première Nation, celle un territoire Cri. L’autre impact est que les mesures des Pekuakamiulnuatsh. La lettre d’entente a été une Baril-Moses étant plus contraignantes sur les possisurprise et une déception quant à la bonne foi du gou- bilités de coupe, ce que la compagnie forestière ne vernement du Québec en regard de l’entente de prin- pourra récolter sur ce territoire devra être récolté ailcipe d’ordre général (EPOG). La lettre-entente a été leurs et ce sont les Pekuakamiulnuatsh qui risquent négociée et signée parallèlement au projet d’EPOG d’en payer le prix. déposé en 2002 et ratifié en 2004 et concerne une partie de notre territoire ancestral qui était connue du gouvernement du Québec à ce moment. De plus, le territoire visé par cette lettre-entente étant hors de la CBJNQ signée en 1979 entre la nation Crie, le Québec et le Canada, étend certaines dispositions forestières applicables à l’intérieur de la CBJNQ dans un territoire où tous les droits de la nation Crie avaient été éteints clairement et remplacés par des droits définis dans la CBJNQ. Tout ceci a été fait sans que nous soyons informés et/ou consultés et/ou impliqués de quelque manière que ce soit.

Cette année, l’exécutif de l’AÉFEUL est soucieuse d’être à l’écoute de ses membres. C’est pourquoi il est possible et encouragé de venir nous voir en semaine entre 10h30 et 15h30. Que ce soit pour avoir de l’information ou tout simplement pour jaser, n’hésitez pas à passer !

ports actifs se déroulant à la mi-septembre. Vous aurez aussi remarqué qu’une borne de réparation pour vélo accessible à tous a été mise en place à l’arrière du ABP. Il s’agit d’une initiative très appréciée de François Larochelle ainsi que de la Coop Roue Libre. Sinon, le 23 septembre s’est déroulée l’assemblée générale d’ouverture de l’année 2015. Nous avons pu y présenter un survol de l’état des finances de l’association en plus de procéder à diverses élections.

Pour ce qui est des projets réalisés jusqu’à ce jour, nous avons, au début de la session, pris l’initiative de vendre des cahiers des notes de cours au local de l’association étudiante pour faciliter la vie de nos membres. Comme le tout s’est bien déroulé, attendez-vous à revoir ce service à la session d’hiver. Notez également que certains volumes sont disponibles gratuitement pour prêt et consultation tout au long de l’année. Ensuite, les étudiants se rendant à l’université par la simple force de leurs jambes et/ou de leur passe de bus se sont vu offrir un déjeuner gratuit par trois fois dans le cadre de la semaine des trans-

Pour ce qui est des événements à venir, il sera possible de se dégourdir les jambes chaque semaine aux diverses activités sportives ouvertes à tous organisées par l’AÉFEUL. Bien sûr, plusieurs partys, soirées, et Saoul-bois seront également à l’horaire tout au long de la session... Gardez un œil sur le babillard du pavillon ainsi que sur notre page Facebook pour ne rien manquer ! Finalement, si vous avez des projets, n’hésitez pas à venir les proposer à l’association étudiante. Après tout, nous sommes là pour VOUS représenter !

Au départ il est important de comprendre qu’ici au Canada et Québec dans le cadre juridique et constitutionnel, il n’est pas question de consentement libre, Quels sont les impacts à court terme de la signature de préalable et éclairé, ce qui serait en pratique, un droit la récente entente entre le gouvernement et la nation de veto, mais de consultation et d’accommodement, Crie pour les Pekuakamiulnuatsh ? Quels seront les ce qui est différent. Toutefois faisant abstraction de impacts à long terme ? cette différence, pour la saison de récolte 2015 2016, la réponse est non, car nous avons été consul- 10 -

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Repenser nos villes

lieues. D’ailleurs, ce modèle, ne datant pas d’hier, ne semble plus se justifier face au niveau des connaissances et à la technologie dont nous disposons. Ce « rêve arcadien », selon Claval, est de moins en moins pertinent face à notre mode de production moderne dans lequel près de 80% des emplois ne produisent pas directement un bien de consommation.

Par Maxime Fiset, étudiant au bacc. multi. en Géographie, Science Politique et Développement Durable

À l’instar du projet Beddington Zero Energy Development3, nous pourrions prendre un virage intelligent en matière de planification du territoire, et cette prise de position passe en partie par les lecteurs de l’ArbriPour ces raisons, un changement de paradigme me tibi. C’est à vous de donner suite à mon rêve, que je paraît s’imposer logiquement, dans lequel le rayon- vous confie en espérant le faire également vôtre. nement urbain sera aboli, dans lequel les villes seront à la fois plus denses, mieux pensées et plus vertes Cascadia Region Green Building (2006), The living building challenge CLAVAL, Paul (2006), Géographie Régionale. De la région au territoire. et dans lequel la vie en ruralité ne signifiera plus la (Paris, Armand Collin) dépendance envers un lancer pionner à l’espérance FAYOLLE, R. et TANGUAY G. A.(2011). « Les indicateurs urbains de déve loppement durable et l’aménagement du territoire », Téles de vie oscillant selon les cours internationaux des cope, vol. 17, n° 2, p. 49-70 ressources. Ce paradigme pourrait être celui de la Santamouris, M. (2001) Energy and climate in the urban built environcréation d’une véritable économie du savoir, d’un 4e nement. Greece: University of Athens secteur d’exploitation, mais aussi celui où l’Homme

J’écris cette chronique durant le long congé pascal, entre deux changements de couche et suite à une nuit blanche. J’ai eu beaucoup de temps pour penser dernièrement, mais laissez-moi vous raconter les raisons qui me poussent à écrire cet article.

Mais il existe une forme de consommation, se déroulant à l’échelle macroscopique, qui se déroule en retrait de la place publique, du moins la plupart du temps. Il s’agit de l’étalement urbain. Récemment, la vente des terres des Sœurs de la Charité, dans le secteur Beauport, a ramené la pertinence de ce débat - 12 -

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La Gange à Varanasi #MotherGanga Camille Proulx

« LevittownPA ». Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons - http://commons. wikimedia.org/wiki/File:LevittownPA.jpg#/media/File:LevittownPA.jpg

sur les lèvres, mais pas sur toutes les lèvres. Toutefois, plusieurs initiatives citoyennes se sont créées en réaction à ce qui semble être une autre destruction des précieuses terres agricoles du Québec, qui ne composent que 2% de la superficie de notre province1. Ces terres sont d’ailleurs situées dans les zones agricoles de catégories 2, 3 et 4, selon l’Inventaire des Terres du Canada. Ce sont donc de très bonnes terres. Mais la problématique ne s’arrête pas au Québec et aux terres arables. Selon Stanners et Bourdeau, en Je suis allé au supermarché vendredi dernier. Ce Europe, 2% des terres agricoles sont urbanisées (donc n’était pas n’importe quel vendredi, c’était Vendredi sacrifiées) à tous les 10 ans.2 En plus, de bonnes porSaint, et ce n’était pas n’importe quel supermarché, tions forestières du territoire de presque tous les pays c’était celui à Lebourgneuf où les membres payeurs sont transformées en banlieues chaque année, alors peuvent acheter des mégas-formats à mini-prix. Vous que ces dernières sont souvent des puits de carbone savez duquel je parle. servant à la fixation du carbone hors de son cycle (et donc, hors de l’atmosphère) pour des périodes de Je l’admets, je suis un peu agoraphobe, ça doit ve- temps variables (selon la forêt, son âge, son climat, nir avec les nombreux traits relevant du spectre de etc.) l’autisme qui marquent ma personnalité, mais j’ai tenu bon pendant plus d’une heure dans ce qui m’a L’ennui avec la banlieue, c’est qu’elle ne représente semblé être une sorte d’orgie de consommation en nullement un compromis entre urbanité et ruralité. banlieue. C’est ce qui m’a poussé à écrire ce texte, et, Pour diverses raisons relevant de l’aménagement ne vous trompez pas, il s’agit d’une prise de position du territoire et de l’architecture, les banlieues sont politique, économique et sociale. Après-tout, il s’agit plus énergivores que les zones au tissu urbain dense, ici de développement durable. nuisent à la qualité de l’air, au bilan radiatif du territoire et réduisent la perméabilité des sols. Notre société est dépendante de la consommation. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait, illustré à mer- Ainsi, la seule considération économique ne suffitveille par George W. Bush qui, au lendemain du 11 elle pas, à mon avis, à justifier l’existence des banseptembre 2001, incitait la population à magasiner pour ne pas laisser le terrorisme l’emporter. Jusqu’ici, pas de problème, les Occidentaux adorent consommer, que ce soit de la nourriture « ethnique » (comme on peut le lire sur les panneaux d’allées du Maxi), des « patentes » inutiles mais drôles ou des gadgets de plus en plus chers et dont les limites de l’obsolescence, programmée, sont constamment réduites.

ne serait plus destiné à s’enchaîner à un appareil de production afin de servir ses intérêts et ceux de la société.

Faut pas avoir la fibre écolo trop fragile si on voyage en Inde. À Varanasi, sur le bord du Gange, les fours crématoires roulent à plein feu 24/24. En fait, on dit qu’ils ne se sont jamais éteints depuis 5000 ans. La plupart des défunts sont incinérés, puis leurs cendres jetées dans le fleuve. La « plupart », parce qu’il y a certaines exceptions où l’on coule directement le corps. Au premier regard, c’est horrifiant ; après réflexion on y voit de quoi grandir. Le Gange à Var­anasi ça dégoûte parce qu’on voit (pas besoin de penser) déchets et cadavres polluer une eau qui Vol. 5 n°1

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prend source dans la pureté des Himalayas. Cependant, on se rend rapidement compte que Mother Ganga et Varanasi nous confrontent aussi à une relation sans tabou avec la mort. Immanquablement, à chaque sortie en ville, on voit passer une procession funéraire. La première est troublante. La seconde l’est moins. La dixième devient une habitude. C’est difficile à transmettre avec des mots, mais la mort nous apparaît alors comme normale, comme faisant partie de la vie. Ça nous fait vite réfléchir à la façon dont on la cache chez nous.

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La Semaine des sciences forestières Par Olivier Gervais, président du comité de la SSF La SSF. Ces trois lettres qui apparaissent tout bonnement à quelques endroits du Abitibi-Price ou sur le merveilleux monde de Facebook. Si tu n’as jamais entendu parler de la SSF, c’est signe que tu n’observes pas les babillards du pavillon, que tu ne suis pas la page Facebook et que tu as dormi pendant ton cours de fondements de la foresterie! Mais que peuvent bien donc signifier les trois lettres SSF? Ton analyse du titre de l’article et du logo t’auras peut-être permis de répondre par toi-même à la question! La Semaine des sciences forestières est une association étudiante qui gère ses propres activités, son propre budget et qui a son propre exécutif. C’est bien beau tout ça, mais ça sert à quoi? La SSF fait partie intégrante du décor de la FFGG depuis plus de 40 ans. D’année en année, les étudiants se transmettent les rênes, afin de garder cette association bien vivante et dynamique. Ce sont donc plusieurs générations d’étudiants forestiers, aujourd’hui ingénieurs forestiers, qui ont donné à la SSF la notoriété qu’elle a dans le monde forestier actuel. Rares sont les ingénieurs forestiers au Québec qui n’ont jamais entendu parler de la SSF! Cette année, les étudiants organiseront le 36e Salon de la forêt, le Colloque Kruger, des soirées animées, des jeux forestiers, un concours photo et plus encore. Les projets sont donc très nombreux et variés!

ment gratuit et ouvert à tous. Cette année, le salon se déroulera au pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval les 13 et 14 février 2016. L’organisation d’un événement de telle envergure est définitivement pluridisciplinaire. En effet, l’équipe se doit de trouver plusieurs milliers de dollars en commandites, de contacter et effectuer un suivi auprès des exposants, d’effectuer de la publicité, de trouver des bénévoles pour monter le salon et pour guider les gens, de décorer le salon, d’organiser les activités parallèles au salon, et plus encore! La liste de tâches est donc très longue et diversifiée. Si tu es motivé, il n’y a donc aucune raison pour toi de ne pas t’impliquer! Au contraire, les compétences que tu y développeras te serviront tout au long de ta vie et il est clair que nous aurons du travail pour l’artiste, le communicateur, le gestionnaire ou l’étudiant motivé qui sommeille en toi! Ton implication à la SSF te fera connaître pleins de gens des mondes universitaires et professionnels, ce qui te donnera une longueur d’avance lors de ta graduation. Par ailleurs, comme je l’ai mentionné plus tôt, rare sont les forestiers qui ne connaissent pas la SSF. Par conséquent, les mots « Semaine des sciences forestières » sont donc un atout considérable sur un CV! Plusieurs des gens influents dans le monde de la foresterie sont passés par la SSF. Photographe : Jean-François Bourdon

Sans aucun doute, le Salon de la forêt est le projet de la SSF qui a le plus d’envergure. Il s’agit d’un moyen privilégié pour informer le grand public sur la forêt et les activités qui y sont associées. Afin d’atteindre ce but, une grande variété d’exposants est nécessaire : représentants des compagnies forestières, compagnies de produits forestiers nonligneux, organismes de protection et de mise en valeur, etc. Il s’agit d’un événe- 14 -

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Le projet est important pour notre profession, tant pour les gens en environnement que ceux en foresterie. Le contexte forestier actuel, le nouveau régime, le manque de main d’œuvre sont tous des sujets sur lesquels nous nous devons de conscientiser la population, car NOUS sommes la relève. Lorsque je lis M. Richard Desjardins, dans le journal de Montréal, qui

critiquait au printemps dernier l’Université Laval de former « des extracteurs professionnels de mètres cubes de bois1 », je me dis qu’à quelque part la société est mal informée sur la foresterie. À mes yeux, c’est là que prend toute l’importance de la Semaine des sciences forestières : montrer aux gens que nous sommes les premiers amoureux de la forêt!

Chronique d’un étrange : Mon outil de torture, Jolly

par Par Vincent Boudriau, le petit physicien (étudiant à la maitrise en physique à l’Université de Montréal) Mouais. Ce n’est qu’après avoir écrit le titre de la chron­ique que je me suis rendu compte du double sens un peu louche. J’espère que vous appréciez autant que moi. En fait, Jolly fait référence à mon monocycle, qui m’a porté pendant les 30 jours de mon voyage cet été, et ce, contre vents et marées, contre la pluie et le froid gaspésien. Non, je ne suis pas fou, j’ai bien baptisé mon monocycle. Ben oui, je lui ai même parlé. Sur le bord de la 132, dans les côtes de Rivière-Madeleine, y’a pas beaucoup de gens avec qui converser. On fait avec ce qu’on a. Des fois c’est un ballon de volley, des fois c’est un monocycle. En passant, juste de même, si un jour vous prends l’envie de faire Montréal-Québec à vélo, creusez-vous les méninges un peu. C’est pas bien bien difficile de trouver de quoi de mieux à faire de vos deux jambes. Partez en randonnée, allez faire de l’escalade, faites du vélo stationnaire… Ce fut les 4 plus longues journées du voyage, même à deux. J’n’ai pas vérifié, mais je suis sûr qu’en regardant au loin, j’aurais pu voir les roues des vélos en avant disparaitre à cause de la courbure de la Terre. J’vous dit, vous avez vraiment mieux à faire. m’a motivé à refaire le tour. C’est peut-être pas aussi chaud qu’à Cuba, peut-être pas aussi grandiose que Comme partir de Québec pour aller à Gaspé. Vous le Machu Pichu… mais c’est un petit bijou bien Quéavez le choix en plus! Balade de santé? Ou balade ma- bécois. Un petit bijou de famille mettons. Tu peux pas sochiste? La partie Nord de la Gaspésie s’appelle la vraiment vivre sans. Si tu vis sans, bah il te manque côte pour plus d’une raison. C’est ce qu’on découvre un boute important. Yaknowwatimsayin? en la roulant, à vélo ou en mono. Mais bon! C’est un mal pour un bien, ces côtes qui montent pendant Vous êtes chanceux quand même, vous, les bivalquelques kilomètres (8 km de montée entre Rivière- vistes. Vous pouvez réellement partir en « self-supMadeleine et Grande-Vallée). Ça reste un coin fou à port » pendant des semaines, voire des mois. Quelque voir. C’est pas pour rien que j’y suis retourné après chose brise sur votre bivalve? No problemo mon cher, mon premier tour de la Gaspésie! C’est la côte qui on va trouver un p’tit bikeshop et on va racheter ça Vol. 5 n°1

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une chaine! Une valve! En monocycle, t’as besoin de fichtrement de bons amis. Monocyclistes de surcroît. T’sais… juste au cas où ton banc de monocycle brisait… avez-vous déjà vu un magasin de vélo qui vend des selles de mono? À Saint-Jean-Port-Joli (parce que ce n’était pas une tâche impossible avant de rajouter cette information)? Alors ouais, je suis peut-être un peu jaloux de vous et de vos bivalves. Mais j’ai des amis incroyables pour compenser. Sachez qu’Orléan Express peut envoyer des colis un peu partout au Québec en dedans de 24h. Et même s’ils ne liront probablement jamais ça, merci Hugo, merci Benoit. Je vous en dois une maudite grosse.

ment inconnus. Un pêcheur de crôbe (oui oui, ca se prononce crôbe en Gaspésie!), des gens de la place, des étudiants de Sainte-Hyacinthe, des dudes déguisés en léopards qui donnent des câlins gratuits (just the one actually…). Comme si avoir une grand’roue brisait quelques barrières. Pas juste au Pub, au Château Bahia aussi, peu importe où je m’arrêtais en fait. Y’a aussi eu des rencontres… sportives. D’autres fous sur la route gaspésienne. Ou en dehors de la route. Hey. On s’comprenait bien mettons! Ça fait bizarre de se faire dire qu’on est intense, surtout quand ça vient de la part d’un grand Suisse packé comme une mule qui roule entre 150 et 300 km par jour… une bête ce Suisse. Avec le recul, je me demande ce qui les Rencontres pousse. La traversée du Canada, ou bien KingstonPercé en kayak de mer, ou encore le Sentier InternaOuais. Un gars seul au milieu de nulle part. Sur une tional des Appalaches... Si je regarde ma proche exroue. Apparemment ça attire l’œil. Les conversations périence, tout ce que je peux dire c’est que c’est l’fun aussi. Je ne peux même pas dénombrer la quantité de sortir de sa zone de confort. Est-ce vraiment juste ça? gens qui m’ont interpellés ici et là, que je sois en train Peut-être que je rencontrerai quelqu’un l’an prochain de rouler ou en train de diner. Oh. Oh oui toi, lecteur/ qui va m’illuminer. Ou les 13 500 km qui m’attendent lectrice. Si’ou plait là. Arrête avec tes « Y t’manque m’aideront à trouver réponses à mes questions. une roue! ». Y’en a 15 par jours qui la sortent. Je peux m’en passer. Ca me ferait peut-être même plaisir que Solitude tu la gardes dans ta tête celle-là. Bon, montée de lait terminée. Les 10 premiers jours, je les ai parcourus accompagné de ma copine. C’est toujours rassurant de pouDes rencontres amicales, casual. Le Pub Pit Caribou voir parler, même si l’on ne parle pas nécessairement est magique pour ça. Les deux fois que j’y suis passé, (y’a du bruit sur la 132…). On s’habitue à une préj’avais l’impression de me faire des amis parfaite- sence lorsqu’on part à deux ; c’est réconfortant et, étrangement, ça enlève du poids de nos épaules, à l’un et à l’autre. Mais quel choc quand je me suis retrouvé seul. Comme une journée typique est composée d’un réveil, un déjeuner rapide, de 6 à 8 heures de route avec un diner squeezé à quelque part, un souper, un campement et un couché… y’a peu de dialogue. Vous avez compris. Ce n’était pas un voyage de cyclotourisme. C’était une épreuve qui a durée 2 500 km. Contrairement à ce que j’ai fait, tous les facteurs sont à considérer. La température par exemple. Apparemment, la péninsule gaspésienne a battu des records de - 16 -

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température. 4.8 degrés Celsius à Percé de nuit. Dormant en hamac, ca a quand même influencé la qualité de mon sommeil. Pas de place à la récupération mettons. Et les 7 jours consécutifs de mauvais temps… le Soleil me manquait terriblement. Mais la Solitude. Avec un grand S. C’est deux jours après avoir quitté mes amis à Bonaventure qu’elle m’a rattrapée. Avec tous les autres facteurs à la con. Mon objectif, au départ de Montréal, était de faire Montréal-Gaspé-Halifax, soit environ 2500 km. J’avançais plutôt bien malgré les intempéries, jusqu’à ce que j’atteigne le NouveauBrunswick. Ah diantre. Fort vent de face, 2 pentes à monter à chacun des 30 derniers kilomètres de ma première journée en sol Nouveau-Brunswickois. Seul. En passant, la 134 au Nouveau-Brunswick? Pas fort comme route pour rouler. Des villages? Isssh. Une vue sur la Baie des Chaleurs? Hmmm... wof. Après une petite crise de panique et une nuit sans sommeil, je suis rentré finir le tour de la Gaspésie. Pi, tant qu’à y être, pourquoi pas un deuxième tour?

cennes… que c’est que je fais à la radio??????). Je finis par dire que cette journée était ma plus grosse journée. Je me tapais la distance entre Matane et MontSaint-Pierre (~150 km). Rendu à Mont-Saint-Pierre, je suis évidemment bien trop éclaté pour monter mon hamac, je loue une chambre de motel. On m’en suggère un me disant que la dame me ferait surement un prix. Haha. Elle m’offre 5$ de rabais. Et puis je lui dePaparazzis et klaxons mande si je peux rentrer mon mono dans la chambre. Ses yeux s’écarquillent. « C’est toi qui fait le tour en C’est incroyable à quel point les réseaux sociaux sont unicycle? (GRRRR on dit monocycle) Y’a un monsieur performants. Ca a pris moins de 48 heures à une re- de Radio-Canada qui a appelé pour toi! » cherchiste la radio de Radio-Canada de Matane pour me retrouver, suite à une première parution sur une Scusez-pardon? J’ai jamais dit que j’allais dormir en page facebook d’un petit café de Carleton. « Oui bon- motel. Encore moins à celui-là. Décidément, je ne jour, ici (mademoiselle) de Radio-Canada de Matane, comprends pas comment ça marche, les médias. j’appelle au sujet d’une entrevue… » En écoutant le Conséquences de ces entrevues? Meh! Une bonne pumessage vocal, la bouche m’est tombée dans le spag blicité pour le monocycle sportif, sport que j’essaie de du petit café de Charlo au Nouveau-Brunswick. M’est faire grandir avec Monotréal. Mais ce n’est pas tout. venu à l’esprit la fameuse réplique de Brett dans le Les gens écoutent Radio-Canada. Du moins, c’est ce Cœur a ses raisons… Comment avait-elle eu mon que j’en ai conclu avec les dizaines de conducteurs numéro de téléphone? M’a fallu un deuxième tour de qui me klaxonnaient sur la route. S’il te plait lecteur. Gaspésie pour comprendre. Gardes toi une petite gêne. Klaxonne les animaux qui sont sur la voie, pas les monocyclistes… tu serais ben Mais je ne comprendrais probablement jamais l’en- ben fin. trevue vidéo. Quelques jours après le premier appel de la radio, je fis l’entrevue par téléphone à une émis- Après un 30 jours bien rempli de baignades dans des sion tôt le matin. Meh. Quelques questions sur mon sources, de rencontres loufoques et/ou mémorables voyage, « pourqué cé faire que je fais ça su’ien qu’une et de paysages réconfortant, je suis immédiatement roue? ». À la fin de l’entrevue, le mec m’invite aux stu- rentré au lab allumer mon plasma (mon projet de redios à Matane. Je me tape donc les 130 km qui sé- cherche). Mouais. Pas mal moche comme lendemain parent Amqui de Matane (par la 132), finissant du fait de voyage. Mais cette cassure a laissé un teint légenmême le premier tour. Le lendemain, ils m’assoient daire à ce voyage. C’est fou, depuis que je suis revenu, avec un micro pour jaser à la radio (non mais sérieux? je veux aller faire le tour de la Gaspésie. Je ne comprenais pas ce qui se passait pour deux Vol. 5 n°1

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// BD

// SAVIEZ-VOUS QUE ? dÀ compter de 2016, La Presse ne sera plus disponible sous format papier en semaine. http://www.lapresse.ca/la-tribune/economie-et-innovation/201509/16/01-4901060-la- presse-mettra-fin-a-sa-version-papier-du-lundi-au-vendredi-des-2016.php dSur la Côte-Nord, une partie des bois de récupération de tordeuse sont transformés en ....copeaux... directement en forêt! http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/05/05/003-industrie-forestiere-cote- nord-reactions-ministre-lessard.shtml dCet été, dix-neuf des 21 caribous du zoo de Saint-Félicien furent retrouvés morts en moins ....d’un mois. http://tvanouvelles.ca/video/4398649139001

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