LE JASEUR
BORÉAL
MARS 2016
TABLE DES MATIÈRES
Une fermeture de plus en région; le gouvernement est-il insensible?
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Natural Deficit Desorder
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Première rencontre de la Chaire de leadership en enseignement (CLE)
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MEC JE SUIS DÉÇU
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Le rapport Gagné, pourquoi?
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Une grosse journée de marde 2
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Retour sur la table ronde Kruger
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Le CARM : Six journées enrichissantes
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Et si on faisait pousser des arbres dans nos champs?
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Blague du mois
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Source de l’image en page couverture: http://wallpapers-3d.ru/fr/preview.php?hd=2084 Tirage : 130 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger
Imprimé sur du papier Rolland Enviro100
La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’investissement étudiant. Merci !
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LE MOT DU COMITÉ Chères lectrices, Chers lecteurs, Depuis quelques semaines déjà, nous regardons couler notre hiver. Et à voir la fièvre qu’il fait, nous craignons que notre printemps soit en rupture de stock de sirop. Pour calmer notre inquiétude, nous nous sommes attelés à la tâche pour vous offrir, encore une fois, une raison de plus pour oublier le temps quelques instants. De quoi le meubler, ce temps élastique? De retours sur des évènements passés (le CARM, la table ronde Kruger, la première rencontre de la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en foresterie autochtone et une journée de stage plus ou moins agréable) et de de réflexions sur es évènements publicisés (le départ de MEC du centre-ville, la fermeture d’une usine à Senneterre et le rapport Gagné). Nostalgique? Non. En connaissant notre passé, on se permet d’avancer. En l’oubliant, on risque de faire du sur place et même du marche arrière. Tout cela semble très sérieux. Heureusement, la blague du mois saura rétablir l’équilibre! Bonne lecture! Le comité du Jaseur Boréal
Le comité du Jaseur Boréal, votre journal étudiant Présidente : Mathilde Routhier Correcteurs: Éloîse Dupuis, Marimay Loubier, Zacharie Routhier, Vanessa Audet et Mathilde Routhier Graphiste : Vanessa Audet Vol. 5 n°5
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Une fermeture de plus en région; le gouvernement est-il insensible?
par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Le premier février dernier, M. Surprenant, porte-parole en matière de transport, de mines et forêts de la Coallition Avenir Québec, a interpellé le ministre Lessard quant au sort des Régions suite à la fermeture de l’usine de Tembec à Senneterre : « Nous savions que le Parti libéral n’est pas le parti de l’économie. Nous savons aujourd’hui que le Parti libéral n’est pas le parti des régions. » (Aile parlementaire de la Coalition Avenir Québec) Le gouvernement actuel est-il insensible au sort des régions?
Les démons pointés du doigt sont la faiblesse du marché du bois d’œuvre en Amérique du Nord et le haut prix de la fibre en Abitibi-Témiscamingue. J’ajouterais l’automatisation (Rainville 2016)1 . Pour l’instant, le gouvernement s’entête à vouloir diminuer le prix de la fibre, ce qui ne semble pas apaiser le syndicat des travailleurs de l’usine de Tembec de Senneterre (Bouchard 2016). Il y a pourtant des limites à diminuer les coûts de production; un seuil difficilement franchissable qui dépasse largement le principe de Pareto : « 20% d’efforts pour 80% de résultat ». Concrètement, à Senneterre, il est peut-être temps de changer de direction, c’est-à-dire de réévaluer le potentiel de cette usine et de songer à une nouvelle vocation. Il n’arrivera pas de miracle; le coût de la fibre diminuera peutêtre en partie, mais il faut savoir s’adapter au marché. Allons-nous couper éternellement pour conserver des emplois? Est-ce l’unique richesse que cette forêt a à offrir?
Crédit photo : https://coalitionavenirquebec.org
Le cas de Senneterre n’est pas isolé. L’industrie forestière, au Québec, s’est bâtie sur une économie de première transformation tant dans le domaine des pâtes et papiers que dans celui du bois d’œuvre. Historiquement, les secondes et troisièmes transformations se réalisaient près des marchés étant donné, entre autres, la fragilité ou la lourdeur des nouveaux produits, rendant leur transport plus difficile. Aujourd’hui, ces contraintes ont significativement diminué… tout comme la rentabilité de l’exploitation matières premières non transformées. Il faut donc repenser notre industrie.
Selon moi, le gouvernement ne l’est point. Seulement, il a plusieurs dossiers à gérer et un seul coffrefort. L’humain a tendance à considérer son cheval de bataille comme étant le plus important; le médecin veut de l’investissement en santé, l’enseignant dans l’éducation et les forestiers dans la foresterie. En réalité, tous ces chevaux valent la peine d’être guidés, mais on ne peut tout réussir. Il faut faire de choix et ces choix impliquent habituellement des contreparQuelles sont les solutions forestières? ties regrettables. Il faut profiter de la conjoncture du développement Loin de moi l’idée de minimiser le sort des travail- durable. Pour le secteur du bois d’œuvre, cela signifie leurs de Senneterre qui, depuis neuf mois, se sont fait des produits à valeur ajoutée et du bois de construcfermer la porte au nez trois fois déjà (Chamberland tion qui dépasse le secteur résidentiel. Il faut valo2016). Que peut-on faire, donc? Cette fois-ci, poser riser l’utilisation des produits du bois au détriment la question n’est malheureusement pas y répondre. d’autres matériaux plus polluants. En ce qui concerne les usines de pâtes et papiers, ce sont les produits de Selon l’économiste Marc-Urbain Proulx, « les données publiées confirment que les régions périphériques participent grandement au PIB du Québec, mais qu’elles sont en quelque sorte victimes de leur productivité, puisque l’emploi continue d’être en décroissance. » (Rainville 2016)
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la biomasse qu’il faut exploiter. Non pas pour le Québec, mais pour l’Europe qui se trouvera bientôt dans une impasse énergétique. La restructuration des usines ne demande pas de travaux majeurs et l’industrie de la biomasse est complémentaire aux récoltes actuellement réalisées en forêt. Les bois mal-aimés de l’industrie du sciage (cariés ou d’essences non désirées), sont ceux ciblés pas le secteur de la biomasse (Thiffault, communications personnelles). Et le gouvernement dans tout ça? Bien entendu, cette restructuration implique des coûts. Sans l’aide du gouvernement, cette montagne peut sembler infranchissable. Mais ce dernier n’a qu’un budget. Il faut donc s’assurer que les projets soient les plus efficaces possible. Par exemple, le gouvernement pourrait subventionner la restructuration d’usines de pâtes et papiers en usines de production de bioénergie à condition que ces dernières soient associées à des usines de sciage en fonction. Ainsi, la récolte de biomasse se ferait conjointement à la récolte actuelle, ce qui permettrait de minimiser les coûts d’opérations et de rentabiliser la chaine de production par la création d’un nouveau débouché. De plus, il importe d’investir en recherche pour développer de nouveaux produits, par exemple, des biocarburants forestiers de plus en plus énergétiques et Figure 1 Résultats d’une recherche Google en date du 9/02/2016 facilement exportables. Le Québec pourrait fort bien … belle ironie du sort. se trouver à être le Klondike de l’or vert pour les Européens; il faudra savoir répondre à l’appel. Références: Donc, non, le gouvernement n’est pas insensible au cri des régions. Cependant, peut-être pense-t-il trop à court terme ou selon des paramètres plus politiques qu’économiques, ce qui, dans les circonstances actuelles, pourrait amener une partie de l’industrie forestière, et une partie de l’économie du Québec, dans un mur, alors qu’elle pourrait profiter d’un tremplin pour se renouveler.
Bouchard, C. 2016. Fermeture de Tembec à Senneterre : le ministre Laurent Lessard interpellé. Radio-Canada [En ligne] http://ici.radio-canada.ca/regions/abitibi/2016/02/02/006-tembec-senneterre-laurent-lessard-reactions.shtml (page consultée le 9 février 2016). Chamberland, D. 2016. Tembec Senneterre fermera pour la 3e fois en neuf mois. L’Écho Abitibien Le Citoyen [En ligne ] http:// www.lechoabitibien.ca/actualites/economie/2016/2/1/tembecsenneterre-fermera-pour-la-3e-fois-en-neuf-mois.html (page consultée le 9 février 2016). Rainville, P. La productivité monte, les emplois ne suivent pas. La Presse. [En ligne] http://www.lapresse.ca/le-quotidien/ actualites/201601/24/01-4943166-la-productivite-monte-lesemplois-ne-suivent-pas.php (page consultée le 10 février 2016).
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Natural Deficit Desorder
Par Élise Bouchard, étudiante en aménagement et environnement forestiers J’étais dans un cours de foresterie urbaine à UBC la première fois que j’ai entendu parler du ‘’ natural deficit disorder ‘’. Nous étions à voir le module sur la nature et la santé. L’invité pour l’occasion relatait divers statistiques que j’écoutais d’une oreille discrète, considérant que c’était un peu trop excentrique pour mon scepticisme scientifique, du genre : les patients guérissent plus rapidement dans les hôpitaux qui ont des jardins extérieurs… les enfants ont moins de problèmes cognitifs et troubles d’attention s’ils vont régulièrement en nature… un contact fréquent avec la nature soigne la dépression et certains troubles cardiovasculaires… (etc.)
Mais cette hypothèse n’arrivait pas à me convaincre. Le temps a donc passé sans que mon état ne s’améliore. Un matin, j’ai eu envie d’aller marcher en forêt avec mon chien, mais la perspective de conduire 15 minutes dans le trafic pour atteindre la forêt de taille décente la plus proche a suffi à me décourager. Alors, j’ai eu un ‘’flash’’. Ce n’était pas la première fois, depuis mon retour, que je me décourageais à aller en nature à cause de la distance de transport et de la logistique y étant associée.
À Vancouver, il me suffisait de marcher 5 à 10 minutes sur le campus de l’Université pour atteindre une plage ou une forêt mature couvrant une grande suLe natural deficit disorder, appelé ainsi selon le livre perficie. Je pouvais marcher de l’université jusqu’au de Richard Louv, The last child in the woods, est l’al- centre-ville sur le bord de l’eau; l’océan est accessible tération du bien-être psychologique et physique d’un partout, deux gigantesques parcs régional/national individu par le manque de contact avec la nature du- résident au sein même de la ville. Et maintenant de rant son développement. retour dans la belle banlieue de Charlesbourg à Québec… Parlons-en de Charlesbourg! Qu’est-ce que j’en pensais? On comprend le principe, marcher dehors c’est bon Voici Charlesbourg quand j’étais jeune : pour le cœur et le moral, ça détend, mais de là à dire que si on plante une rangée d’arbres entre deux pavillons on améliore la santé générale des élèves... C’est un peu tiré par les cheveux. D’accord, les gens apprécieront le côté esthétique, les arbres offriront de l’ombrage, mais encore. Qu’est-ce que j’en pense, maintenant? À mon retour à Québec, mes premiers mois ont été assez difficiles. Je souffrais de fatigue chronique; je dormais des nuits de 10 heures, j’étais étourdie quand je faisais de l’exercice, etc. Mes prises de sang n’ont rien révélé d’anormal. Un bon taux de fer, pas de mononucléose. Puis, la fatigue a fini par déteindre sur mon moral. J’étais maussade. Les gens de mon entourage me disaient : «C’est parce que tu reviens de quatre mois à l’étranger. C’est normal d’être triste et d’avoir un choc culturel.» 1
Désolé si les carrés ne sont pas ajustés aux éléments qu’ils désignent. J’avais quelques limitations avec paint… -6-
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Je fréquentais souvent les champs no 1 et no 2 pour aller chercher des mulots et des escargots avec mes frères. Un beau jour, les escargots que nous avions ramenés présentaient des anomalies génétiques. Des produits chimiques avaient été épandus sur leur habitat. Voici la suite de l’histoire : Charlesbourg en 2016 :
ligne, font disparaître les écosystèmes riverains et un possible accès pour les gens au fleuve. C’est fou avoir tant d’eau et si peu d’accès. Bref, je crois avoir négligé l’importance de la nature sur la santé. J’ai lu quelques articles sur le sujet; dans le New Yorker, on dit que l’ajout de 10 arbres correspond à une réduction de 10 000 $ ou un rajeunissement de 7 ans sur la santé des gens habitant le quartier. L’auteur du livre Blinded by science dit que cet effet bénéfique a quelque chose à voir avec les vibrations physiques des plantes et des arbres qui affectent nos comportements biologiques. Encore une fois, je manifeste mon espoir que Québec et ses environs deviennent plus verts et je termine cet article en vous faisant une confession : Je m’appelle Elise Bouchard et je souffre du natural deficit disorder. J’en tiens ma municipalité et ma ville en partie responsables. Références:
En foresterie urbaine, ils disent souvent que le principal frein à l’implantation d’espaces verts est l’expropriation et le manque d’espace disponible. Le champ des sœurs fait 2km2. Il relie Beauport et Charlesbourg en ligne directe et, jusqu’à tout récemment, était cultivé par des religieuses. Il a été vendu. QUELLE BELLE OPPORTUNITÉ D’IMPLANTER UN ESPACE VERT! Cela n’arrive pas souvent qu’une si grande superficie, entourée de tout bord tout côté par des maisons, n’ait pas été urbanisée.
Camp Bourg-Royal: http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/ la-capitale/201409/17/01-4801198-quebec-demolit-les-batiments-de-lancien-camp-bourg-royal.php Champ des sœurs : http://ici.radio-canada.ca/regions/ quebec/2014/12/11/004-soeurs-charite-terres-beauport-developpement-immobilier.shtml Blinded by Science : http://www.naturalnews.com/032782_ tree_huggers_health.html# New Yorker : http://www.newyorker.com/tech/elements/whatis-a-tree-worth
Mais bon, je sais que je rêve en couleurs. Je doute fort que l’implantation d’un espace vert soit dans les projets immobiliers des nouveaux propriétaires. Ce sera donc une conversion du vert au gris de plus à Charlesbourg. Je me questionne sur l’efficacité de l’aménagement urbain durable des banlieues au Québec. J’aimerais également glisser quelques mots sur l’accès à l’eau dans la ville de Québec; le fleuve est longé de partout par des autoroutes, ou alors les berges ont été aménagées avec de gros rochers qui en bout de Vol. 5 n°5
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Première rencontre de la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en foresterie autochtone
Par Camille Proulx, étudiante en aménagement et environnement forestiers En décembre 2015, l’Université Laval approuvait la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en foresterie autochtone et en confiait la direction au professeur Jean-Michel Beaudoin. Suite à cette nouvelle, les partenaires de la CLE se rencontraient pour la première fois le 4 février dernier. Plusieurs représentants de communautés innues (Mashteuiatsh, Pessamit et Essipit), de l’industrie (CIFQ, FPInnovations, Forchemex, AETSQ et FPAC) et de la FFGG (Doyen, professeurs et étudiants) étaient présents. D’emblée, le Doyen mentionnait que cette initiative représente l’aboutissement d’une longue démarche qui aura duré plusieurs années et que la Faculté continue ses efforts afin d’asseoir à la table des partenaires les deux paliers gouvernementaux ainsi que d’autres communautés des nations cris et atikamekws. À l’occasion de cette rencontre, les partenaires ont pu manifester leurs intérêts, attentes et initiatives quant à la CLE en foresterie autochtone. L’ambiance était propice à des échanges constructifs et tous les membres ont fait preuve d’une grande ouverture; on sentait l’intérêt de chacun à travailler sur des enjeux comme le recrutement des travailleurs autochtones, l’entrepreneuriat forestier autochtone et la gouvernance territoriale. Plusieurs ont exprimé la volonté d’améliorer la formation des acteurs impliqués (notamment des étudiants, qu’ils soient autochtones ou non). Des représentants des communautés innues ont souligné vouloir aller chercher du soutien, notamment pour les enjeux de consultation avec l’industrie forestière et le gouvernement. Tous les participants
reconnaissaient l’importance de favoriser les apprentissages interculturels à travers cette initiative. La rencontre avait aussi comme objectifs d’établir des liens possibles avec les autres professeurs de la FFGG, de revenir sur la gouvernance et les axes prioritaires de la Chaire et de présenter ses leviers d’action. Des discussions sur la participation des paliers gouvernementaux, sur le recrutement d’étudiants autochtones, sur l’intégration de la main-d’œuvre autochtone dans les entreprises du secteur forestier et enfin, sur la place qu’occupent les enjeux autochtones dans les programmes forestiers étaient au menu. Si le sujet vous intéresse : vous pouvez communiquer directement avec Jean-Michel Beaudoin à l’adresse courriel suivante : jean-michel.beaudoin@ sbf.ulaval.ca. La CLE en foresterie autochtone en bref : La mission de la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en foresterie autochtone est de renforcer les capacités des communautés autochtones du Québec à participer à la gestion et au développement durable des forêts. Son lancement officiel aura lieu en 2016. Sigles et acronymes : CIFQ – Conseil de l’industrie forestière AETSQ – Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec FPAC – Association des produits forestiers du Canada FFGG – Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique
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MEC JE SUIS DÉÇU
Par Zacharie Routhier, étudiant en environnements naturels et aménagés La nouvelle est tombée il y a quelques semaines. Mountain Equipment Coop, magasin phare de la basse ville de Québec, déménage à Lebourgneuf. Sur leur page Facebook, on peut lire « Mec Québec se rapproche de la majorité de ses membres et se renouvelle pour vous offrir encore plus de services et de produits ». Répondant à l’inquiétude d’un citoyen par rapport à l’accessibilité du commerce à vélo et en autobus, la coop répond qu’il suffit de faire 8,8 km de vélo (sur une piste cyclable relativement déprimante) ou de prendre l’autobus une quarantaine de minutes, admettant que le point de départ est Saint-Roch. Franchement, ça doit être difficile de dire ça sans rire lorsque l’on a déjà essayé de se rendre aux Galeries de la Capitale autrement qu’en voiture.
des systèmes de transport modernes ». L’avenir est donc à l’urbanisation et à la centralisation intelligente des commerces puisque cela permet une nette diminution de l’empreinte écologique des citoyens. Je suis allé quelquefois au Mountain Saint-Roch en voiture. Je sais comment il est énervant, voire stressant et désagréable, de trouver un stationnement. Je comprends également qu’un magasin ayant une plus grande superficie se traduit par une plus grande offre. Je ne doute pas non plus que beaucoup de membres se trouvent en banlieue de Québec et non au centre urbain. Cependant, malgré tous ces accros, j’ai toujours considéré le choix de la coop de s’installer en ville comme étant à l’avant garde. Qu’il s’agissait d’une décision audacieuse en accord avec les valeurs du développement durable.
ISource image: mec.ca
Je dois l’avouer, c’est une énorme déception pour moi de voir MEC, une coopérative au service de ses membres, marcher dans les traces de SAIL et de La Vie Sportive, des entreprises privées, en annonçant sa relocalisation. Il suffit de connaître un peu SaintRoch pour comprendre comment la coop, une des pionnières de la revitalisation du quartier, est davantage qu’une simple succursale et qu’elle s’intègre à merveille dans la communauté. Elle offre des ateliers, des formations, des clubs de course en ville et bien plus. Bref, c’est un commerce que j’ai toujours trouvé exemplaire et inspirant, d’où ma réaction émotive. À mon sens, MEC pavait la voie de l’urbanisation intelligente de Québec en acceptant de sacrifier une parDe plus, Mountain Equipment Coop a une mission tie de son offre (et probablement de son chiffre d’afclaire de développement durable. Lorsque l’on faires) au profit d’un emplacement en ville, cohérent consulte sa charte, on peut y lire « nous construisons avec ses valeurs et sa vision. Y demeurer était presque et exploitons nos installations de façon à ce qu’elles rendu un message politique et environnemental, un aient le moins d’impact écologique possible ». Voilà pied de nez à la décentralisation caractérisant Quéqui est incohérent avec leur nouvelle location, consi- bec. dérant que l’étalement urbain va complètement à l’encontre de ce principe. En effet, un concept central S’opposer au déménagement de Mountain Equipedu développement durable est la mobilité durable ment Coop, c’est refuser une manœuvre favorisant urbaine, c’est-à-dire l’accessibilité des services en l’étalement urbain dans une ville déjà très éparse. transports collectifs et actifs. Comme le décrit M. C’est vouloir se libérer de notre dépendance à l’autoLouis Guay, professeur au département de sociologie mobile et au pétrole, un pas à la fois. MEC, je suis déçu. de l’université Laval, son application est « une façon efficace de réduire, voire d’éliminer, les effets négatifs Vol. 5 n°5
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Le rapport Gagné, pourquoi?
Par Michael Cliche, étudiant en aménagement et environnement forestiers La gestion de l’offre comme outil de gestion ne fait certes pas l’unanimité. Certains la considèrent comme une entrave au développement et à la libre compétition alors que d’autres la considèrent comme un mal nécessaire permettant à toutes les tailles d’entreprises de subsister en garantissant un prix de vente des produits stable et suffisamment élevé. Si les agriculteurs québécois semblent assez unanimes quant au besoin de conserver ce système, les acériculteurs, eux, semblent partagés. En effet, on a vu, au cours des dernières semaines, M. et Mme tout le monde se prononcer de manière plus ou moins pertinente, au nom de leur région, sur ce qu’ils pensaient du rapport. Toutefois, ce débat est complexe et il est primordial de commencer par le début.
Figure 2 : Évolution de la consommation mondiale de sirop d’érable
La situation du marché à l’échelle internationale est la suivante : les productions canadienne et américaine sont en croissance. Cependant, l’augmentation de la production québécoise est inférieure à celle des États-Unis (qui sont nos principaux compétiteurs) et Une diminution des parts de marchés : les géants à il se trouve que leur potentiel de production est nettement supérieur au nôtre (et ils sont aidés par des nos frontières ne dorment plus Ce qui préoccupe beaucoup les producteurs québé- subventions) (Forest Lavoie Conseil, 2014) (Figure 3). cois, c’est la diminution des parts de marché qui est passée de 81,9% en 2003 à 68,3% en 2013 alors que, chez nos voisins du sud, ça a été le contraire en passant de 16,9% à 28,3% (Perreault 2014). La première chose à savoir, c’est que l’acériculture, c’est avant tout un marché d’exportation. Effectivement, la majorité du sirop est exportée aux États-Unis, dans les autres provinces canadiennes et chez un autre grand consommateur qu’est ... le Japon (MAPAQ, 2011) (Figures1 et 2) !
Figure 3 : Entailles en production et pourcentage d’utilisation des entailles potentielles (MAPAQ, 2011)
Figure 1 : Évolution de la destination du sirop d’érable québécois (MAPAQ, 2011)
Pas étonnant que de nombreux constructeurs d’équipements aient ouvert/agrandi leurs établissements aux États-Unis qui constituent environ le tiers de leurs ventes (Perreault, 2014) ! Pourquoi est-ce que nous, les Québécois, n’augmentons pas notre production (nous ne sommes qu’à 43% de notre potentiel après - 10 -
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tout) ? Et bien parce que le système de contingentement (unique au Québec) fait en sorte qu’il faut faire des demandes pour augmenter notre production lorsqu’on vend notre sirop en vrac et le délai d’acceptation est long.... long....long. Pourquoi une mise en marché collective alors ? Effectivement, la question se pose, à quoi bon conserver un tel système s’il nous rend moins compétitifs ? Il faut creuser un peu dans l’histoire pour savoir d’où vient le système. En effet, avant la mise en place du plan conjoint en 1990, le marché du sirop d’érable était très instable, le prix et la production fluctuaient au gré des saisons et peu d’investissements et de recherches étaient faits comptes tenu du risque qui y était associé (Doyon, 2016). La mise en place de l’agence de vente (2002) et du Règlement sur le contingentement (2004) a contribué à consolider la gestion de l’offre et ainsi obtenir un prix stable et plus intéressant pour les producteurs qui ont investi afin d’améliorer leurs infrastructures et d’augmenter leur production (Doyon, 2016). Parallèlement, les projets de recherches se sont multipliés et beaucoup de publicité a été faite. On a découvert son pouvoir antioxydant, ses « bienfaits » pour les sportifs, soit le fameux Québécol, mais surtout, que le sirop était probablement le moins pire des produits sucrants sur le marché (UPA, 2016). Toutes ces découvertes sont à l’origine du fait que, le sirop d’érable est de plus en plus consommé par rapport aux autres produits sucrants (Doyon, 2016). Ce qui distingue le Québec de ses compétiteurs, c’est entre autres le nombre beaucoup plus important de projets de recherches et les investissements qui y sont reliés (MAPAQ, 2011). L’autre chose qu’il faut savoir, c’est que l’industrie acéricole québécoise n’a pas cessé de progresser, elle a même établi des records en 2015 (UPA, 2016). Un système « rigide, technocratique, centralisé et contrôlant » ? Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on apprend que tous nos compétiteurs profitent de la stabilité du marché que le Québec crée et ce, sans la moindre contribution. Le problème, c’est que ça coûte cher ... En effet, dès le départ, pour chaque livre de sirop vendu en vrac à la FPAQ, cette dernière prélève 12₵ ce qui représente environ 5% du prix de vente (FPAQ, 2016b ; Turcotte, 2016). À cela s’ajoute une cotisation syndicale pour ceux qui possèdent plus de 5000 entailles qui s’élève à environ 350$ si je me souviens bien. EnVol. 5 n°5
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suite, il faut savoir que les producteurs qui vendent en vrac sont payés au fur et à mesure que leur sirop est vendu, par la fédération, à un acheteur autorisé. Autrement dit, si un baril de sirop est envoyé à la FPAQ dans la réserve stratégique en 2014, mais qu’il n’est vendu qu’en 2016, le producteur sera payé... en 2016. Ceci est anodin pour les petits producteurs dont le crédit s’élève à quelques milliers de dollars, mais il y a de quoi donner des maux de têtes au plus gros dont le crédit s’élève à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Pour vous donner une idée, le volume nécessaire dans cette réserve est jugé à environ 40 millions de livres de sirop d’érable ce qui équivaut à un peu plus de 115M$ (pas étonnant qu’il y ait eu des vols...) (Samson, 2013). L’autre chose qui agace les producteurs québécois est qu’ils doivent produire le sirop d’érable dans le cadre serré que leur impose la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche (LMMPAAP), ce qui n’est pas le cas chez nos compétiteurs. Bon, qu’est-ce que ça dit en gros le Rapport Gagné ? Dans son rapport, M. Gagné souligne clairement que l’industrie acéricole va bien, qu’elle est aujourd’hui beaucoup plus « saine » qu’auparavant et ce, en partie grâce au système rigoureux dont s’est doté le Québec au fil des années (Gagné, 2015). Cependant, il insiste sur le fait qu’il ne faut pas s’asseoir sur nos lauriers et qu’il y a des améliorations importantes à apporter à notre manière de faire. Voici ses principaux constats : 1. Les États-Unis ont un potentiel de développement sous-estimé pour les prochaines années et ils constituent la principale menace pour l’industrie acéricole québécoise. Le système actuel profiterait davantage à nos compétiteurs qu’à nous. 2. Le salut des producteurs québécois repose en bonne partie sur la croissance de la demande et donc sur les efforts conjoints de la FPAQ, du Conseil de l’industrie de l’érable (acheteurs) et du MAPAQ. Il faut montrer au monde que le sirop « Made in Québec » est le meilleur. 3. Il faut améliorer la relation entre les producteurs et la FPAQ. Les principales raisons du mécontentement des producteurs sont la rigidité des canaux de ventes et le zèle avec lequel la fédération les surveille (ou les punit à coup de poursuites) qui les fait passer à côté de belles opportunités d’affaires. 4. La Fédération est devenu un système lourd
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et autocratique qui a abusé de son pouvoir contre les producteurs, soit avec des poursuites, soit en les empêchant de produire (certains producteurs disent avoir acheté des érablières avant 2010 et n’ont toujours pas le feu vert pour débuter leur exploitation). Il faudrait donner plus de flexibilité au système, plus de liberté aux producteurs et diminuer le fardeau administratif qui leur est dévolu. Il faudrait également que le Plan conjoint ne s’applique qu’au sirop vendu en vrac. 5. Le système de contingentement n’a pas su empêcher la production d’atteindre le marché, que ce soit légalement ou illégalement et, face à la concurrence, ce dernier ralentie le Québec qui est le seul à avoir un tel système. Le maintien de ce système fait en sorte que les producteurs québécois sont moins bien payés que leurs compétiteurs. De plus, le contingentement ne pourra rien faire face à l’augmentation de l’offre de nos compétiteurs. M. Gagné croit que le véritable stabilisateur du marché, c’est une saine relation vendeurs-acheteurs. Par conséquent, le contingentement devrait être abandonné au profit d’un véritable plan de développement des entailles. 6. La réserve stratégique doit être maintenue, mais sa gestion doit être plus dynamique et, surtout, axée sur la qualité. Concernant les délais de paiement, il faut trouver de nouveaux moyens pour financer cette réserve (MAPAQ, Financière agricole du Québec). 7. Il faut donner le droit à ceux qui le désirent de se retirer de la mise en marché collective, mais à condition que cela passe par la FPAQ, qu’ils continuent de payer les mêmes frais que les autres producteurs et que leur production continue d’être inspectée et classée. 8. Il faut revoir les méthodes d’intervention de la FPAQ et favoriser la conciliation plutôt que les affrontements. Il faut également revoir le rôle et l’impartialité des membres de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec dans les dossiers puisque la Régie semble « avaliser » toutes les décisions de la FPAQ sans questionnement. 9. Il serait pertinent d’amender la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche (RLRQ, c. M-35.1) afin que le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ou le gouvernement, puisse énoncer périodiquement des orientations sur un ou plusieurs produits agricoles. Ces lignes directrices devraient alors être respectées dans l’élaboration d’un plan conjoint, d’une conven-
tion de mise en marché et de tout règlement de mise en œuvre. Il apparait donc clair qu’il ne faut pas tout démanteler, mais plutôt revoir le rôle de la FPAQ et sa complexité, l’objectif final étant d’améliorer les relations entre les différents acteurs et de donner un peu de latitude aux producteurs. Conclusion Bon, comme on peut le voir aux nouvelles, les réactions sont vives ; on a vu, jusqu’ici, plusieurs propriétaires, des experts, l’Union paysanne et, maintenant, une réaction officielle de la FPAQ de l’UPA. M. Beaulieu, qui en est le président, n’a pas hésité à qualifier le travail de M. Gagné de « partisan, biaisé, inacceptable, irresponsable » (Genois Gagnon, 2016), c’est à peine s’il n’a pas mentionné les mots démoniaques, racistes et misogynes... Personnellement, je crois que leurs réactions sont exagérées, mais je suis quand même d’avis qu’une abolition précoce du contingentement serait une erreur. Néanmoins, dans un contexte de compétition internationale, il est évident que des changements importants s’imposent et M. Gagné a souligné des points intéressants. Il faut aussi garder à l’idée que nos compétiteurs sont bien contents que nous stabilisions le marché et qu’ils devraient nous aider.Il m’apparait par contre utopique de leur demander une quelconque contribution. Bref, nous les Québécois sommes un peu spéciaux parfois, nous voulons un prix stable dans un marché libre, des études gratuites sans sacrifices, bref, le beurre et l’argent du beurre. Références: Doyon, M. 2016. Disponible à https://soundcloud. com/ledepartement/lavenir-du-sirop-derable?utm_ source=soundcloud&utm_campaign=wtshare&utm_ medium=Facebook&utm_content=https%3A%2F%2Fsoundclo ud.com%2Fledepartement%2Flavenir-du-sirop-derable [cité le 14 février 2016]. Farrell, M. 2016. Production de sirop d’érable : Le virage américain. Disponible à http://plus.lapresse.ca/screens/40c2-74a0534ff48f-b791-10a3ac1c6068%7C_0.html [cité le 14 février 2016]. Fédération des producteurs acéricoles du Québec. 2016a. Le contingentement. Disponible à http://fpaq.ca/la-federation/ mise-en-marche/outils-de-mise-en-marche/le-contingentement/ [cité le 14 février 2016].
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Fédération des producteurs acéricoles du Québec. 2016b. Prix du sirop d’érable en vrac pour 2016 - Prix du sirop d’érable en vrac pour les acheteurs en 2016 : la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et le Conseil de l’industrie de l’érable s’entendent de gré à gré sur une légère hausse du prix. Disponible à https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Monographie_acericole.pdf [cité le 14 février 2016]. Forest Lavoie Conseil. 2014. Étude sur le contexte de développement de l’acériculture en Amérique du Nord. Disponible à http://www.conseiltaq.com/documents/pdf/Rapport%20 final%20e%CC%81tude%20ace%CC%81riculture%20FLC.pdf [cité le 14 février 2016]. Gagné, F. 2015. Pour une industrie acéricole forte et compétitive. Disponible à http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/RapportErableFINAL.pdf [cité le 14 février 2016]. Genois Gagnon, J.-M. 2016. Les producteurs de sirop d’érables en colère. Disponible à http://www.lapresse.ca/ le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201602/16/01-4951231-lesproducteurs-de-sirop-derable-en-colere.php [cité le 14 février 2016].
Ministère de l’Agriculture, des Pêcherie et de l’Alimentation. 2011. Monographie de l’industrie acéricole du Québec - 2e édition. Disponible à https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Monographie_acericole.pdf [cité le 14 février 2016]. Perreault, M. 2014. Production de sirop d’érable : Le virage américain. Disponible à http://plus.lapresse.ca/screens/40c274a0-534ff48f-b791-10a3ac1c6068%7C_0.html [cité le 14 février 2016]. Samson, C. 2013. Du sirop d’érable lourd à supporter. Disponible à http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/agroalimentaire/201311/06/01-4708036-du-sirop-derable-lourd-asupporter.php [cité le 14 février 2016]. Turcotte, M. 2016. Sirop d’érable en Cour d’appel : les avocats ont fait valoir leurs arguments. Disponible à http://ici.radio-canada.ca/regions/quebec/2016/01/26/009-sirop-erable-cour-appel-producteurs-federation-arguments.shtml [cité le 14 février 2016]. Union des Producteurs Agricoles. 2016. L’acériculture : une industrie saine et en croissance. Disponible à http://www.upa. qc.ca/fr/communiques/2016/02/lacericulture-une-industriesaine-et-en-croissance/ [cité le 14 février 2016].
Une grosse journée de marde 2
Miaou, été 2015 en stage, secteur Valrennes en Abi- feu) qui est débarquée le lendemain, avec 3 hélicoptibi! Journée chiante! Que de mots poétiques pour tères et 40 gars à loger au camp pour éteindre 3 feux exprimer le dégoût généralisé d’une rude journée. dans le coin. Vraiment, la semaine au camp pour faire de l’inventaire aux alentours s’annonçait bien… Deux jours auparavant, nous devions garder un camp forestier pendant la fin de semaine. Selon nous, DÉROULEMENT DE LA JOURNÉE c’était une chance de gagner de l’argent en écoutant Réveillez et gavés à mort au bacon (MIAM BACON!), la télé… Mais, ce fut différent avec une entrée par nous partions vers le secteur de Valrennes pour réainfraction lors de la nuit; des autochtones qui sont liser plusieurs inventaires forestiers. On cherchait la venus faire le plein d’essence vers 1h00 du matin et zone, on se perdait un peu et nous avions finalement la SOPFEU (Société de protection des forêts contre le réussi à trouver le bon chemin, quand tout à coup, un Vol. 5 n°5
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ISource image: http://www.thinkf4.com/solutions/forest-inventory-technology
Par Viengxay Matthayasack, étudiant en opération forestières
morceau de la route fut… simplement inexistant. 6 Environ 4 heures après avoir fait les inventaires du km nous séparaient de la placette la plus éloignée et chemin, nous arrivions à notre dernière destination. il nous fallait faire un choix pour la journée! On dit que l’Abitibi… c’est plat mais on dirait bien que nous sommes tombés sur l’une des rares montagnes Nous avions donc décidé de marcher et faire des pla- du coin. Alors on fait quoi? On chaîne et on se fait chier cettes à mesures. Le soleil était fort, il brûlait mais à mort! Suite à la fin de nos travaux, il fallait revenir nous exécutions nos inventaires comme prévu. Et sur nos pas sans véhicule. Donc, 1h30 plus tard, à la puis, tout d’un coup, j’ai vu un message inscrit sur pleine chaleur (y’a pas à dire, les gars de la SOPFEU la gravelle au sol par mon partenaire: « On a plus de se sont amusés!...), nous arrivions enfin à notre véhitopophile !!!! ». Oh merde je me suis dit… Ensuite, cule. Sans eau, plein de coups de soleil et fatigués à nous avions 3 blocs de coupes qui nécessitaient un mort, nous retournions au campement forestier pour inventaire avec topophile… 6 km en tout ?!?! On ne se préparer pour la journée de mardi. retourna pas sur nos pas, on a choisi de faire du chaînage avec nos rubans à mesurer. Le lendemain et le restant de la semaine, on est allé en forêt pour faire de l’inventaire… sous la pluie.
Retour sur la table ronde Kruger
Par Marius Legendre Van Geel et Sébastien Debar, étudiants en aménagement et environnement forestiers 85% du bois transformé au Québec y est exporté. Il faut donc rester à l’écoute de ce marché. Avec l’arrivée du nouveau régime forestier, c’est tout le système d’approvisionnement des usines qui se trouve chamboulé. Avec la fin des contrats d’approvisionnement comme nous les avons connus autrefois, les industriels perdent le contrôle d’une partie de leurs dépenses. Le seul moyen de gérer efficacement leurs finances est de contrôler leurs revenus. Un des problèmes soulevés en lien avec le contrôle des coûts est le prix de la fibre. Notons qu’au Québec, on retrouve la fibre la plus chère du Canada. En ce qui concerne l’équipement, les industries québécoises étaient à la pointe de la technologie il y a 15 ans. L’ouest du Canada et les États Unis ont aujourd’hui rattrapés leur retard. Ce gain de productivité leur permet de concurrencer plus efficacement le marché québécois. L’idée soulevée est de rénover
Crédit photo : Mathilde Routhier
C’est dans une atmosphère conviviale que la table ronde Kruger s’est déroulée le mercredi 17 février dernier. Quatre panélistes étaient présents : François Robichaud (FPInnovations), Michel Vincent (CIFQ), André Denis (MFFP, Direction de la modernisation de l’industrie des produits forestiers) et Luc Lebel (FFGG). La question : « Des produits du bois diversifiés, compétitifs et innovateurs ; le Québec est-il au rendez-vous ? ». Les premières réponses ont été assez négatives. Le principal problème soulevé était l’approche client :es industries ne sont pas assez à l’écoute de ces derniers; il n’existe pas un réel dialogue constructif entre clients et fournisseurs. Cet échange serait pourtant essentiel pour trouver de nouvelles opportunités de marché dans le secteur forestier et de la transformation du bois au Québec. Aujourd’hui, les États-Unis sont le plus gros client pour l’industrie québécoise du bois. Notons que
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le parc d’équipements des industries. Mais comment pouvons-nous investir quand nos profits sont incertains et que la priorité est d’assurer la pérennité des entreprises ? Dans ces conditions, il est également difficile d’avoir une vision à long terme. Enfin, l’issue serait peut-être de développer de nouveaux produits tels que les produits d’ingénierie ou les biomatériaux. Cependant, le développement de nouveaux produits nécessite une industrie primaire solide. D’après le MFFP, les panneaux multifonctionnels, les poutrelles en I, les isolants à base de fibre, la construction hybride et les produits de revêtement extérieur sont potentiellement des produits d’avenir.
Le Québec a donc pris du retard sur ses concurrents l’enjeu majeur pour être au rendez-vous sera la création d’un environnement propice à l’investissement tout en maintenant une vision à long terme, et ce, dans le but de relancer l’industrie forestière québécoise.
Le CARM : Six journées enrichissantes
Par Corryne Vincent, étudiante en aménagement et environnement forestiers Dans le cadre du Canadian-American Regional Meeting organisé par le comité local de l’IFSA, 16 étudiants nord-américains ont eu la chance de venir à Québec du 9 au 14 février dernier. Venant du Michigan, de l’État de Washington et de la Colombie-Britannique, ils ont pu profiter de ce séjour au Québec pour découvrir la foresterie d’ici ainsi que la culture québécoise. Un excellent moment pour créer un réseau de contacts d’envergure internationale.
téressante présentation sur l’acériculture et sur les enjeux des érablières au Québec. S’en est suivi le classique repas à la cabane à sucre où cuillères à bois et chansons traditionnelles ont réchauffé les pieds gelés de plusieurs. L’après-midi fût plutôt destinée à des discussions concernant l’International Forestry Student Association telles que l’importance de la cohésion entre les comités locaux et les rôles des représentants régionaux. La journée s’est terminée sur le Party de la Saint-Valentin où chacun des participants au CARM était heureux de découvrir la nightlife de l’ABP!
Au lendemain de la soirée d’accueil, où le doyen de la faculté de foresterie, géographie et géomatique ainsi que les représentants de l’OIFQ et de l’IFC ont pu rencontrer les étudiants participants au CARM, le comité exécutif de l’UL-IFSA ainsi que tous les participants au CARM ont pris le chemin vers la Forêt Montmorency. Une randonnée en raquette avec Sylvain Jutras et Martine Lapointe était organisée afin de permettre à tous de connaître les principaux concepts et contextes de la foresterie québécoise. En après-midi, une visite des opérations forestières guidée par Patrick Pineault et Julie Bouliane – les deux ingénieurs forestiers de la Forêt Montmorency – était prévue.
Le vendredi aura été comblé par les nombreuses présentations enrichissantes des étudiants de deuxième cycle, de l’IFC et de quelques participants au CARM qui souhaitaient partager certains de leurs projets. Une visite spectaculaire du Kruger et de ses laboratoires fût appréciée par tous les participants, mais également par tous les étudiants du comité de l’Université Laval qui étaient présents.
La participation aux jeux forestiers organisés dans le cadre de la Semaine des Sciences Forestières était au menu du samedi. Chacune des deux équipes composées d’étudiants du CARM et du comité local a pu démontrer leur force de caractère dans les différentes Le jeudi aura sans doute été la journée la plus cultu- activités. Au début de la soirée, un souper d’au revoir relle en raison de sa visite à l’Érablière du Lac-Beau- au Pub Universitaire était organisé pour que tous port. Un représentant du Centre ACER a fait une in- puissent avoir la chance de déguster la fameuse pouVol. 5 n°5
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tine québécoise avant leur départ. Quant au dimanche, les quelques participants n’ayant pas quitté le Québec ont bravé la très froide température afin de visiter le Vieux-Québec. Ils ont pu y rencontrer Bonhomme et visiter les jolies rues du Petit Champlain. Le CARM aura été une expérience exceptionnelle pour chacun d’entre nous. Chacun des membres du comité l’a vécu à sa façon et en garde un souvenir unique. En
ce qui me concerne, j’y ai saisi l’importance de la curiosité, de toujours chercher à en découvrir plus. Bien que les étudiants étrangers soient venus au Québec pour découvrir notre foresterie, je peux considérer que j’ai, moi aussi, voyagé grâce à eux. Ces six jours en leur compagnie m’ont permis de sortir de mon quotidien, de découvrir le monde et ce qu’il avait à m’apprendre. Sans mentionner les belles amitiés qui se sont créées.
Et si on faisait pousser des arbres dans nos champs?
Par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers En ce qui concerne les ressources naturelles, deux paradigmes s’opposent continuellement : la production (exploitation) et la protection (conservation). L’agroforesterie peut être considéré comme un compromis général entre production agricole et protection du milieu, tant à l’échelle locale que sociétale . Nutrition Qui dit culture durable, dit bonne structure du sol à long terme. La clé de la réussite? Un apport régulier en matière organique. Or, l’agriculture traditionnelle est agressive sur le sol.
L’arbre, chaque année produit une litière aérienne et souterraine, et contribue à l’apport en matière organique au sol. La composition de la litière a un impact marqué sur les mécanismes de décomposition et les éléments résultants. Il importe de le considérer lors du choix des espèces à implanter. Afin de produire du bois de qualité et de laisser pénétrer la lumière, des tailles sont nécessaires. Les résidus de branches peuvent être broyés et répandus sur la parcelle, renforçant la structure du sol à moyen terme. Conservant une température plus stable dans le sol, les arbres favorisent la présence de microorganismes et de macrofaune. Il reste à voir si ces détritivores s’éloignent des bandes d’arbres.
L’introduction d’arbres au travers de la culture permet de minimiser les dommages imposés à la terre.
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Érosion Des idées reçues suggèrent que les arbres empêchent l’érosion. En réalité, en ce qui concerne l’érosion par le vent, c’est vrai. Le feuillage ralentit la vitesse du vent et limite l’envolée des particules.
ISource image: www.agroforesterie.fr
midité sur la parcelle. De plus, la présence du couvert tempère les variations climatiques entre le jour et la nuit. Ainsi, la demande en eau des cultures se trouve diminuée significativement. Ce type de système est bénéfique pour certaines espèces de fourrage. Notons que depuis des années les agriculteurs se spéComme l’érosion par l’eau se réalise « de tout bord cialisent en plantes de plein soleil. La porte est ainsi tout côté » et de plusieurs façons, l’impact de la ouverte à observer l’efficacité d’espèces réagissant présence d’arbres est plus variable. Par exemple, bien à l’ombrage. lorsqu’il pleut, le feuillage intercepte d’abord une bonne quantité d’eau, limitant l’impact de la gravité Entreposage du carbone par une diminution de la hauteur de tombée (hour- L’arbre stock une quantité non négligeable de carra!). Cependant, elles concentrent les fines gouttes bone dans son tronc, mais aussi dans ses feuilles et en plus grosses goûtes et les redirigent vers certaines racines. Ces dernières participent à enfouir en prozones, ce qui, finalement, augmente la puissance de fondeur de la matière organique. Ces horizons du sol l’impact de cette eau au sol (à se réjouir trop vite, on n’étant pas favorable à la décomposition, le carbone peut être déçu). Le réel avantage de la ligne d’arbre, y est piégé de façon semi-permanente. est la présence du couvert végétalisé qu’elle implique Insectes et maladies sous son couvert, qui lui, absorbe le choc de l’eau et la laisse ensuite s’infiltrer. En diminuant la température moyenne des parcelles, on diminue les risques de prolifération d’insectes. Eaux Notons que ce ne sont pas tous les insectes qui sont De par sa physiologie, l’arbre permet le transport de nocifs pour les plantations, et que les insectes nocifs l’eau et des nutriments des profondeurs du sol jusqu’à ont aussi des prédateurs naturels. Pourquoi ne pas ses hauteurs foliaires. Il peut ainsi servir de pompe à favoriser des habitats pour ces dits prédateurs? nutriments, important mécanisme en agriculture biologique ou tropicale (faible niveau d’intrant); d’ascen- Malheureusement, l’augmentation du niveau d’humiseur hydraulique en exsudant de l’eau par les racines dité favorise le développement de maladies. Cepensèches au courant de la nuit; de filet de sécurité récu- dant, la présence de rangées d’arbres peut freiner pérant les éléments entrainés par le lessivage ou la l’expansion de certaines d’entre elles. lixiviation, etc. Afin de minimiser les risques d’épidémies et de maMicroclimat ladies, il est déconseillé que les arbres ou arbustes L’exposition des arbres au soleil implique une aug- aient de fortes affinités botaniques. mentation de la transpiration et donc du taux d’hu-
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Biodiversité L’arbre implique des contraintes physiques à l’agriculteur. Résultat? Son pied n’est pas cultivé et sert de refuge pour plusieurs organismes. De plus, l’arbre peut être utilisé comme refuge temporaire ou corridor faunique. En milieu agricole, les arbres fauniques se font rares. Pourrait-il être envisageable de laisser sur pied des arbres moribonds non dangereux afin de permettre un havre à plusieurs espèces rares ou menacées d’utiliser leurs cavités?
paysage en évolution tout au long des saisons… et des années, au grand bonheur des visiteurs et des agriculteurs! Référence: IDupraz, C. et F. Liagre. 2008. Agroforesterie et environnement : du local au global. pp. 149-186 Dans : Dupraz, C. et F. Liagre. 2008. Agroforesterie : des arbres et des cultures. Éditions France agricole, Paris, France. 413 p.
Finalement, n’oublions pas que l’arbre dans un contexte maîtrisé est bien moins menaçant, et même généralement visuellement apprécié. Il permet un
La blague du mois Par Alexis Achim
C’t’une fois deux étudiantes et un étudiant de l’IFSA dans le même char. L’homme est américain, une des femmes est écossaise et l’autre est québécoise (plus précisément, de la FFGG). Ils font un accident terrible et arrivent aux portes du paradis. St-Pierre les reçoit et dit : « Mais vous m’avez l’air bien jeunes pour entrer ici. Donnez-moi 25$ et je vous renvoie sur terre ».
ISource image http://www.lesuricate.org/tenue-correcte-exigee/
À l’hôpital, l’Américain se réveille. Les médecins lui demandent : « On te croyait mort, que s’est-il passé? ». Il leur raconte l’histoire. Les médecins disent : « Ok, mais que font les deux autres ». L’Américain répond : « l’Écossaise essayait de négocier le prix et la Québécoise organisait un midi-pizza pour ne pas avoir à payer de sa poche. »
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