L'Arbritibi - Vol. 3 n°4 - 18 mars 2014

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ion s r ve n e le e au .ca b i on niqu spot p dis ctro blog i s s éle ibi. Au rit b lar Volume 3 numéro 4 18 mars 2014

Retour sur le Génie en arbre 2014 page 4

Un tueur si proche... ou pas page 5

Dossier «Le temps des sucres» pages 8 à 12

Forum science environnement page 13

Chronique du Grenier page 15

Lorsque Dieu prend des airs de tube page 17


Chères étudiantes, Chers étudiants, Alors que le temps des sucres se fait attendre, nous vous proposons une édition sucrée pour vous titiller les papilles. C’est le temps de vous sucrer le bec !

Le mot du comité Dans cette édition, vous pourrez lire un dossier sur le temps des sucres avec un article sur le hêtre dans les érablières. De plus, le sirop coule des érables à votre assiette avec les cinq recettes à l’érable qui ont été sélectionnées lors du concours. Vous pourrez également lire un retour sur le forum science environnement et le génie en arbre qui avaient lieu il y a quelques semaines. Un autre article vous propose de démystifier le discours économique. Vous retrouverez également l’habituelle chronique littéraire. La chronique Le Grenier fait un retour dans cette édition où un étudiant présente son parcours du baccalauréat à la maîtrise. Nouveauté à l’Arbritibi : une bande dessinée dans laquelle vous suivrez les aventures de Snebeld et Potitou ! Enfin, prenez une petite pause pour réaliser les sudokus et le mot croisé. Tu veux t’impliquer ? Le comité du journal étudiant est toujours à la recherche de journalistes, chroniqueurs, bédéistes et autres. Tu as envie de participer à la vie étudiante et de partager vos idées, n’hésite pas à nous envoyer un message ! Le journal a besoin de TOI pour sa survie ! Bonne lecture ! Le comité de votre journal étudiant L’Arbritibi Pour tout commentaire ou nous proposer un article, n’hésitez pas à nous contacter par courriel ou via notre page Facebook ! Retrouvez également les versions électroniques du journal sur notre site internet. larbritibi@ffgg.ulaval.ca larbritibi.blogspot.ca /larbritibi Présidente : Milène Courchesne Collaborateurs : Félix Bernard-Brouillard, Aurélie Charpentier, Michaël Cliche, Jonathan Dubé Ouelette, Élise Garnier, Gabrielle Lalande, Camille Proulx, Mathilde Routhier, Olivier Slupik, Vicky Thériault Infographie : Jean-François Bourdon Crédit photo (page couverture) : Jean-François Bourdon Tirage: 150 exemplaires Distribution: pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger

Imprimé sur du papier Rolland Enviro100

La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’enseignement et de recherche de même que du Fonds d’investissement étudiant. Merci ! -2-

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LE 7 AVRIL, ON VOTE ! VOTE PAR ANTICIPATION: 30-31 MARS VOTE À L’UNIVERSITÉ: 28 MARS, 1-2-3 AVRIL JOUR DU SCRUTIN: 7 AVRIL

electionsquebec.qc.ca

Taux de participation des 18-24 ans 2008: 36,15 % 2012: 62,10 % 2014: ??? Aux dernières élections provinciales de septembre 2012, 74,6 % des électeurs se sont prévalus de leur droit de vote. Le 7 avril prochain, faites valoir vous aussi votre voix ! Données: Directeur général des élections du Québec

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Retour sur le Génie en arbre 2014 SEMAINE DES SCIENCES FORESTIÈRES

par Jonathan Dubé Ouelette, vice-président de la Semaine des sciences forestières, étudiant de 2e année en aménagement et environnement forestiers

Le 27 février dernier a eu lieu la toute première édition du Génie en arbre, organisé par la Semaine des sciences forestières, l’Ordre des ingénieurs forestiers et sa section régionale de Québec ainsi que par l’Institut forestier du Canada. Plus de cent étudiants, professeurs et ingénieurs forestiers se sont donné rendez-vous dans la cafétéria du pavillon Abitibi-Price pour un souper pizza suivi d’un génie en herbe à saveur forestière, d’où son nom de Génie en arbre.

Des douze équipes inscrites, une seule a réalisé un parcours sans failles, lui permettant ainsi de remporter la première place et chacun de ses membres s’est fait remettre un bâton de baseball B45 aux couleurs de l’OIFQ. Sur la photo ci-bas l’équipe des « Bûcheux », composée de M. Clément Aubin, ing.f., M. Francis Gaumond, ing.f., M. Jean Bouchard et M. Jean-François Bourdon, ing.f., accompagnés de nos juges et de l’animateur.

Le Génie en arbre qui a opposé au total 12 équipes, dont chacune d’elle était composée de 2 étudiants et 2 ingénieurs étaient animés par le dynamique ingénieur forestier Martin Déry qui a su capter l’intérêt de l’assistance et tinter la soirée de touches d’humours tout en questionnant les équipes rivales. Le tout s’est déroulé sous l’œil attentif de nos juges invités soit M. Luc Bouthillier, ing.f. Ph.D., professeur à la FFGG, M. Denis Villeneuve, ing.f., président de l’OIFQ et M. Francis Forcier, ing.f., directeur de la Direction de la connaissance et de la gestion de l’information forestière au MRN.

En plus du souper pizza gratuit, des consommations gratuites étaient offertes aux personnes présentes tant les participants que les spectateurs. Sans oublier des prix de présence qui ont été distribués tout au long de la soirée. Les membres du comité organisateur souhaitent remercier notre animateur, nos juges, nos partenaires financiers (La Personnelle et Férique) et bien entendu, tous les participants qui ont fait de cette soirée un véritable succès. Espérant vous y revoir l’an prochain lors de l’édition 2015 du Génie en arbre.

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La crise du discours économique, la compréhension du réel passe par l’imaginaire par Camille Proulx, étudiante de 2e année en aménagement et environnement forestiers

Toutes les informations de cette section sont inspirées des propos qu’a tenu Éric Méchoulan, professeur titulaire à l’Université de Montréal au Département des littératures de langue française, lors d’une conférence donnée en septembre 2012 à l’auditorium du Collège Garneau. Bien que j’aie écrit le texte suivant, je n’ai pas le mérite d’avoir pondu ces idées.

Le discours de l’économie comme on l’entend aujourd’hui apparaît au 17e et 18e siècle à l’avènement d’une nouvelle valorisation de la notion de production. Adam Smith, philosophe et économiste écossais, établit la valeur du travail : un bien matériel vaut quelque chose et donc le travail de la personne qui produit ce bien a lui-même une valeur. De cette idée découlent deux catégories : le travail productif (celui de l’industrie) et le travail improductif (celui des autres domaines d’activités). Cependant, Smith est incapable de penser cette dernière catégorie de travail beaucoup trop hétérogène. Sans aller plus loin, les économistes héritent de ce classement qui imprègne encore leur discours. Tant que l’on se trouve dans une phase d’industrialisation croissante, l’idée d’Adam Smith fonctionne. Cependant, que ce passe-t-il quand les secteurs primaires et secondaires déclinent ? Les travailleurs et travailleuses n’ont d’autres choix que de se tourner vers le secteur tertiaire. Un problème persiste : comment calculer la dynamique de ce secteur ? Comment mettre une valeur sur la production de performances artistiques ou bien sur celle de l’enseignement ? Les catégories, tels les deux types de travail (productif et

improductif) ou les différents secteurs de l’économie relèvent de l’imaginaire. C’est en ce point qu’est la crise du discours économique, car il est impératif de proposer d’autres formes de catégories pour changer le rapport au travail et ainsi résoudre des problèmes tels que celui de la valeur sur la production dudit secteur tertiaire. Dans sa définition large, l’économie tente de comprendre les échanges entre êtres humains. On ne peut pas calculer les phénomènes qui les composent à partir d’une seule variable. D’abord, les outils mathématiques ne collent pas à la réalité; en créant des systèmes de compréhension, ils donnent un sens à la mesure et perdent toute neutralité. Ensuite, rien n’est inéluctable. L’économie est construite par l’être humain sur des bases imaginaires; le choix du discours est totalement libre ! Enfin, il existe au moins deux façons d’organiser la compréhension des échanges : l’une suivant un fil linéaire et chronologique et l’autre réarrangeant les faits anachroniquement. La seconde méthode permet de mettre au jour des faits qu’on ne verrait pas autrement. C’est cette façon de décontextualiser sciemment que l’économie doit employer pour libérer les évènements.

Un tueur si proche... ou pas ?

par Michaël Cliche, étudiant de 2e année en aménagement et environnement forestiers Depuis 20 à 30 ans, on observe un dépérissement général de nos érablières. Comme si les acériculteurs n’en avaient pas assez, un autre problème fait peu à peu surface : l’envahissement par le hêtre. Au départ, plusieurs forestiers croyaient que ce phénomène était causé par l’aménagement forestier. Cette hypothèse s’est avérée plus ou moins vraie puisque des recherches ont démontré une recrudescence de 300 % du nombre de gaules de hêtres dans une période de 10 ans et ce, en forêt naturelle (Pothier, 1996). Vol. 3 n°4

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Est-ce un hasard ? Probablement pas puisque cette tendance a été observée dans plusieurs autres recherches (Majcen, 1995, 1996, 1998, 1999). Pourquoi ce soudain revirement de situation en faveur du hêtre ? Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : • Les précipitations acides, depuis 20 à 30 ans, réduisent la concentration en calcium échangeable du sol en augmentant celle en aluminium ce qui réduit la croissance des semis d’érables à

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sucre (Kobe et al., 2002). En effet, la litière du hêtre ne neutralise que peu l’acidité, ce qui nuirait à l’érable à sucre (Dijkstra et al., 2001). • Le hêtre aurait des effets allélopathiques sur les semis d’érable à sucre (Hane, 2003). En fait, mis à part la pruche, l’érable à sucre et l’érable rouge sont les essences communes en érablière dont la décomposition des feuilles génère le plus d’acidité. Autrement dit, l’érable acidifie son sol, ce qui lui nuit. • Le hêtre intercepte la lumière de manière plus efficace que l’érable à sucre, ce qui avantage les gaules de hêtre (Canham et al., 1994; Hane, 2003). • Le hêtre a la capacité de se reproduire de manière végétative via le drageonnement. Il est toutefois important de mentionner que l’agressivité de ce type de reproduction asexué est variable. • En raison de la maladie corticale du hêtre, le développement de drageons des hêtres matures serait favorisé (Houston, 1975; Hane, 2003; Wagner et al., 2010). • Les herbivores comme le chevreuil ont une préférence pour les feuilles d’érable à sucre (Long et al., 2007).

Rejets de souche de hêtre après une coupe dans une érablière (photo: Jean-François Bourdon)

• Depuis le début du dépérissement des érablières, on constate une faible vigueur et une mortalité Pothier, 2012). Il est donc fort souhaitable de conserimportante des érables et ce, dans toutes les ver une certaine proportion d’essences compagnes classes de diamètre (Duchesne et al., 2006). (environ 10 %). Pour ce qui est du hêtre, il nécessite, étant donné l’arrivée de la maladie corticale du hêtre, Face à cette menace, plusieurs acériculteurs ont em- un aménagement prudent afin de le conserver sans ployé diverses techniques pour se débarrasser de ce pour autant nuire de manière significative à la pronouvel « ennemi »  : couper l’arbre, le blesser, l’insul- duction sucrière. À cet égard, il faut garder en tête ter, lui lancer des roches, etc. Certaines techniques que l’envahissement des érablières par le hêtre n’est ont fini par faire leurs preuves comme l’annelage du pas un phénomène généralisé, mais dépend plutôt tronc qui, en plus de tuer l’arbre, diminuerait forte- d’un ensemble de facteurs dont la qualité du site, la ment sa capacité à drageonner. Cependant, doit-on structure de végétation et l’historique des perturbavraiment se débarrasser du hêtre ? En fait, le hêtre est tions naturelles ou des coupes (Bouffard et al., 2005). une essence compagne (au même titre que le bou- Pour l’industrie sucrière, il est sans aucun doute prileau jaune, le tilleul ou le caryer) souhaitable en éra- mordial de freiner l’envahissement des érablières par blière dont la litière est, quoique plus pauvre, consi- le hêtre. Pour ce faire, diverses techniques peuvent dérablement moins acidifiante que celle de l’érable être utilisées (et on ne les connaît pas toutes). Par à sucre. En fait, le problème réside souvent dans les exemple, même si cela semble contre-intuitif, des mauvaises pratiques d’aménagement qui tendent coupes sévères peuvent constituer un outil efficace vers la monoculture. Or, une forêt diversifiée est lorsqu’on désire contrer l’envahissement du hêtre au beaucoup plus résiliente aux perturbations comme stade de gaulis (Bouffard et al., 2005). les épidémies d’insectes ou les maladies (Marquis et

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DUCHESNE, L., MOORE, J.-D. et OUIMET, R. 2006. Envahissement du hêtre dans les érablières dépérissantes au Québec. La Société Provancher d’histoire naturelle du Canada, Le naturaliste canadien, Vol. 130, 57 pp. HANE, E.N., 2003. Indirect effects of beech bark disease on sugar maple seedling survival. Canadian Journal of Forest Research 33, 807–813. HOUSTON, D.R., 1975. Beech Bark Disease—The Aftermath Forests are Structured for a New Outbreak. Journal of Forestry 73, 660–663 KOBE, R.K., LIKENS, G.E., EAGAR, C., 2002. Tree seedling growth and mortality responses to manipulations of calcium and aluminum in a northern hardwood forest. Canadian Journal of Forest Research 32, 954–966. LONG, Z.T., PENDERGAST IV, T.H., CARSON, W.P., 2007. The impact of deer on relationships between tree growth and mortality in an oldgrowth beech-maple forest. Forest Ecology and Management 252, 230–238. Semis d’érable à sucre (photo: Jean-François Bourdon)

Est-ce que les acériculteurs se battent contre la nature ? Difficile à dire, mais plusieurs études tendent à démontrer qu’en fait, la domination des érables dans les forêts québécoises ne constituerait non pas un climax, mais bien un stade de la succession écologique. Le climax serait en fait une forêt dominée par le hêtre et la pruche (Brisson et al., 1988). Est-ce que les Québécois vont laisser le hêtre nuire à l’industrie sucrière ? Pas besoin d’un référendum pour vous dire que la réponse est non ! Sources: BEAUDET, M., MESSIER, C., 2008. Beech regeneration of seed and root sucker origin: A comparison of morphology, growth, survival, and response to defoliation. Forest Ecology and Management 255, 3659– 3666. BOHN, K.K., NYLAND, R.D., 2003. Forecasting development of understory American beech after partial cutting in uneven-aged northern hardwood stands. Forest Ecology and Management 180, 453–461. BOUFFARD, D., NOLET, P., et DOYON, F. 2005. L’abondance du hêtre à grandes feuilles dans les érablières : le rôle combiné de l’historique des perturbations et de la qualité des sols. Institut Québécois d’Aménagement de la Forêt Feuillue. MRNFP. 13-18 pp. BRISSON, J., BERGERON, Y. et BOUCHARD, A. 1988. Les successions secondaires sur sites mésiques dans le Haut-Saint-Laurent, Québec, Canada. Can. J. Bot. 66 :1192-1203 CANHAM, C.D., FINZI, A.C., PACALA, S.W., BURBANK, D.H., 1994. Causes and consequences of resource heterogeneity in forests: interspecific variation in light transmission by canopy trees. Canadian Journal of Forest Research 24, 337–349. DIJKSTRA, F.A., GEIBE, C., HOLMSTRÖM, S., LUNDSTRÖM, U.S., VAN BREEMEN, N., 2001. The effect of organic acids on base cation leaching from the forest floor under six North American tree species. European Journal of Soil Science 52, 205–214.

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MAJCEN, Z., 1995. Coupe de jardinage et coupe de succession dans trois secteurs forestiers : accroissement décennal en surface terrière et état de la régénération. Direction de la recherche forestière, Mémoire de recherche forestière no. 129. MRNFP, Québec, 48 pp. MAJCEN, Z., 1996. Résultats après 10 ans d’un essai de coupe de jardinage dans une érablière. Direction de la recherche forestière, Mémoire de recherche forestière no. 122. MRNFP, Québec, 32 pp. MAJCEN, Z., 1998. Coupe de jardinage dans trois secteurs forestiers. Accroissement décennal en surface terrière et état de la régénération. Direction de la recherche forestière, Rapport interne no.430. MRNFP, Québec, 42 pp. MAJCEN, Z., 1999. Coupe de jardinage dans six secteurs forestiers des régions de l’Outaouais, de Montréal, de Québec et du Bas-SaintLaurent : accroissement décennal en surface terrière et état de la régénération. Direction de la recherche forestière, Rapport interne no. 442. MRNFP, Québec, 34 pp. MARQUIS, F et POTHIER, D. 2012. Module 5. Aménagement et sylviculture. Notes de cours. Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval, Québec. 9 pp. NOLET, P., BOUFFARD, D., DOYON, F., DELAGRANGE, S., 2008. Relationship between canopy disturbance history and current sapling density of Fagus grandifolia and Acer saccharum in a northern hardwood landscape. Canadian Journal of Forest Research 38, 216–225. NYLAND, R.D., BASHANT, A.L., BOHN, K.K., VEROSTEK, J.M., 2006. Interference to hardwood regeneration in Northeastern North America: Ecological characteristics of American Beech, striped maple, and hobblebush. Northern Journal of Applied Forestry 23, 53–61. PETRILLO, H.A., 2005. Michigan Beech Bark Disease Monitoring and Impact Analysis System, in: Witter, J.A., Evans, C.A., Lucas, J.A., Twery, M.J. (Eds.), Beech Bark Disease: Proceedings of the Beech Bark Disease Symposium. USDA Forest Service, Saranac Lake, New York, pp. 48–51. POTHIER, D., 1996. Accroissement d’une érablière à la suite de coupes d’éclaircie : résultats de 20 ans. Canadian Journal of Forest Research, 26 : 543-549 WAGNER, S., COLLET, C., MADSEN, P., NAKASHIZUKA, T., NYLAND, R.D., SAGHEB-TALEBI, K., 2010. Beech regeneration research: From ecological to silvicultural aspects. Forest Ecology and Management 259, 2172–2182.

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DOSSIER

« LE TEMPS DES SUCRES » Côtes levées à l’érable page 9 Dessert facile à l’érable page 10 Miam ! Miam ! page 10 Les fameux beignes aux patates page 11 Croûtons au brie et pommes confites à l’érable page 12

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Côtes levées à l’érable

par Gabrielle Lalande, Responsable de promotion et d’information sur les études à la FFGG Ma grand-mère a toujours fait les meilleures côtes levées au monde. J’lui ai demandé sa recette, et j’me suis lancée dans ma propre batch, sans trop d’attentes, parce que tsé… c’est qui qui est capable de cuisiner une recette de sa grand-mère et aboutir avec quelque chose d’aussi bon, voire de mangeable ! Je ne vous niaise pas, ça doit être le sirop d’érable qui fait la magie, mais sérieusement, j’avais l’impression d’être transportée dans la cuisine de ma grand-mère. C’était presque, et je pèse mes mots, presque aussi bon !

Ingrédients :

• 1 grosse côte de porc • ¾ de tasse de sirop d’érable (si vous n’êtes pas riche/n’avez pas un accès illimité à cette ressource dorée, vous pouvez remplacer une partie par de la cassonade) • 1 tasse de compote de pommes • ½ tasse de ketchup • 3 grosses gousses d’ail, hachées • Canelle, paprika, sel et poivre au goût (c’est là la pogne des grands-mères, elles ne nous disent pas combien assaisonner !) • Eau

Préparation :

Préchauffer le four à 350°F. Mettre la viande dans un chaudron plein d’eau et faire bouillir environ 15 minutes. Pendant ce temps, mélanger tous les autres ingrédients et faire chauffer. Dans un plat allant au four, mettre les côtes levées et couvrir de la sauce. Couvrir le plat (si c’est un Pyrex, vous pouvez mettre du papier d’aluminium.) Mettre au four à 350°F pendant environ 30 minutes, puis descendre la température à 250°F. Continuer la cuisson pour 2 à 3 heures, jusqu’à ce que la viande se détache de l’os sans problème. Pour les dernières 20 minutes, retirer le couvercle, ou le papier d’aluminium. Si pendant la cuisson vous vous rendez compte que la sauce est vraiment trop concentrée, vous pouvez ajouter un peu d’eau pour la diluer. Servir avec des pommes de terres et des légumes, sentez-vous au 7e ciel. Bon appétit ! Les côtes de porc peuvent être remplacées par des côtelettes de porc, un rôti de porc ou même du poulet. Il s’agit juste de modifier le temps de cuisson… mais ça, c’pas moi qui va vous dire quoi faire!

Côtes levées de porc à l’érable (photo: RicardoCuisine.com) Vol. 3 n°4

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Dessert facile à l’érable

par Michaël Cliche, étudiant de 2e année en aménagement et environnement forestiers

Professeur

Et tu dois suivre les étapes suivantes :

Vos étudiants vous tapent sur les 1. Tu sors le rouleau de l’emballage SANS le dérouler nerfs, ils échouent vos examens, et tu le tranches en 8 rondelles égales. vous êtes débordés par la correction ou alors vos 2. Dans une casserole, à découvert, amène à recherches ne vont pas aussi bien que vous l’auriez ébullition la crème, le sirop d’érable et le sucre espéré… d’érable ou la cassonade tout en remuant continuellement au fouet. 3. S’il te prend des envies malsaines, ajoute du sucre Étudiant d’érable ou de la cassonade. Tu es fâché(e), triste, tu viens de perdre ton emploi, tu as coulé un examen ou encore tu te sens seul(e)… 4. Tout en remuant continuellement, fais bouillir le tout durant 5 minutes. Autant te dire qu’un livre de recette n’est vraiment 5. Verse le tout sur et entre les rondelles de pâtes et assure-toi que les rondelles soit dans un plat pas la meilleure personne pour te consoler et tous destiné au four et non sur le comptoir… et, si elles tes problèmes demeureront une fois ta lecture sont sur le comptoir, ne t’inquiète pas, mets-les terminée. Toutefois, si tu es plutôt du type « manger dans le plat prévu à cet effet et tout va bien aller. tes émotions » ou encore si tu as juste faim, voici une solution sucrée qui s’offre à toi. Ne t’inquiète pas, 6. Fais cuire le tout au four à 350°F durant environ 30 minutes, ou jusqu’à ce que la pâte soit dorée. aucune chance que tu la rates, et, si jamais c’était le 7. Mange tout ! Ne laisse aucun survivant. Tu peux cas… trouve autre chose à manger. accompagner de crème glacée ou d’un verre de gin si la situation l’exige, c’est excellent.

Tu as besoin de :

• 1 rouleau (235g) de croissants nature Pillsbury (ou plus si tu es vraiment dans un sale état, mais n’oublie pas d’ajuster le reste) • 150mL (½ tasse) de sirop d’érable • 150mL (½ tasse) de sucre d’érable ou de cassonade • 250mL (1 tasse) de crème 15 % épaisse (champêtre) alasaucefranco-quebecoise.over-blog.com

Miam ! Miam !

par Élise Garnier, étudiante en géographie à Strasbourg en échange à l’Université Laval Envie de patates, de sirop d’érable, de bien manger sans trop dépenser ? Voici une simple et savoureuse recette ! Et oui, en tant que bonne petite Française collant parfaitement aux stéréotypes, j’aime la bonne cuisine  ! Ah, je vais même pouvoir concilier deux stéréotypes dans un seul article : la cuisine française et le sirop d’érable québécois ! « C’tu pas un beau mélange tabernouche ?! »

Bon allez, voici ce qu’il vous faut si vous êtes, on va dire, 4 personnes :

• • • • • • Tout d’abord, il faut que vous aimiez les patates ! (qui • n’aime pas les patates ?!) Parce c’est la base de cette • recette ! Puis, ahaha du sirop d’érable évidemment ! - 10 -

7-8 pommes de terre 3 c. à soupe d’huile d’olive ½ tasse de sirop d’érable 1 oignon 1 petite gousse d’ail Une pincée de graines de coriandre Un peu de sel et de poivre De l’amour ! 18 mars 2014

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Préparation :

• Tout d’abord, il faut préchauffer le four à 375°F. • Ensuite, c’est mieux d’éplucher tes patates en premier, puis de les couper, en étoile, ou en forme de dinosaure, c’est comme tu veux. • Dans un plat allant au four, eh bien, tu mets tous les ingrédients : patates-dinosaures, ail et oignon coupés finement, huile d’olive, sel et poivre avec modération, la coriandre et le sirop d’érable !! • Il faut laisser cuire quelque 30 minutes, en agitant parfois le plat pour retourner les pommes de terre !

• Une fois qu’elles commencent à être un peu dorées, c’est bon de parsemer avec des noix de Grenoble concassées ! • Pour ma part, je l’ai goûtée avec une salade composée de laitue et noix de cajou ! DELICIOUS ! Hum avec ça, on peut boire une bonne petite bière : La Bonne Aventure de la microbrasserie Pit Caribou de l’Anse-à-Beaufils en Gaspésie ! Régalez-vous !

Les fameux beignes aux patates

De grand-mère Brouillard, secret bien gardé depuis plus de 90 ans !

par Félix Bernard-Brouillard, étudiant en aménagement et environnement forestiers

Ingrédients : • • • • • • • • • • •

3 œufs de vos meilleures poules 1 tasse (250mL) de sucre 3 c. à table (45mL) de graisse Crisco fondue 1¾ (430mL) de flocons de pommes de terre Sherrif 1¼ (310mL) d’eau bouillante 2 tasses (500mL) de farine tout usage 4 c. à thé (20mL) de poudre à pâte ½ c. à thé (2mL) de sel 1 c. à thé (5mL) de muscade ou de cannelle 1 c. à thé (5mL) de vanille Du sirop d’érable à profusion !!!

Garniture :

Passer les beignes dans le sirop d’érable bouillant un à un alors que les beignes sont encore chauds.

Préparation : • • • • • • • •

Ébouillanter les flocons de pommes de terre. Bien mélanger et laisser refroidir. Battre les œufs en mousse et ajouter le sucre. Bien battre et joindre la graisse, la vanille et les pommes de terre. Incorporer la farine, la poudre à pâte, le sel et la cannelle. Réfrigérer la pâte environ 2 heures. Abaisser au rouleau à pâte. Découper en beignets et cuire dans une friteuse ou dans un chaudron profond dans l’huile de tournesol.

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Fameux beignes aux patates

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Croûtons au brie et pommes confites à l’érable

par Milène Courchesne, étudiante de 3e année en environnements naturels et aménagés Idée originale: Guillaume Plante de 3e année en aménagement et environnement forestiers Vous voulez épater vos amis avec une entrée originale et tout à fait succulente  ? Vous émerveillerez leurs papilles avec cette recette de croûtons au brie et pommes confites à l’érable. Mon copain et moi en avons fait comme entrée lors d’un souper avec des amis et croyez-moi, ils sont partis comme des petits pains chauds ! Temps de préparation : 10 minutes Temps de cuisson : 3 heures (afin de confire les pommes)

Photo: Milène Courschesne

Ingrédients :

Préparation :

• ½ meule de brie (suggestion : Brise du matin de la fromagerie Alexis de Portneuf) • 1 à 2 pommes (selon le nombre d’invités, environ 2 pommes pour 4 personnes) • 1 pain baguette • ¾ tasse de sirop d’érable • ¼ tasse de beurre

1. Couper les pommes en tranches. Faire fondre le beurre dans une poêle à feu doux. Déposer les tranches de pomme une par une dans la poêle (comme sur la photo). Ajouter le sirop d’érable sur les pommes. Faire cuire pendant 3 heures à feu doux sans remuer. 2. Trancher le pain baguette en diagonale pour faire des tranches plus longues. Faire griller les tranches de pain dans le four à griller (broil). 3. Trancher le fromage de la même façon pour recouvrir les tranches de pain et y déposer un ou deux morceaux de pomme. Pour les dents sucrées, prendre une cuillère et verser du sirop caramélisé sur les croûtons. 4. Mettre au four à 350°C afin de faire ramollir le fromage. Attention de bien surveiller pour ne pas brûler vos croûtons. À déguster et à partager avec vos amis !

Photo: Milène Courschesne

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L’eau est une ressource qui te tient à cœur ? Tu as envie de vous impliquer au sein du Parlement mondial de la jeunesse pour l’eau ? Tu as des projets à partager ? Tu désires rencontrer des jeunes impliqués et vivre une expérience culturelle enrichissante ? Tu as entre 18 et 25 ans ? Si tu as répondu OUI à au moins une de ces questions, tu DOIS t’inscrire au Rassemblement des jeunes du bassin des Grands Lacs, du Saint-Laurent et du Golfe ! Le Rassemblement sert de réunion continentale préparatoire pour la prochaine assemblée générale du Parlement mondial de la jeunesse pour l’eau, qui aura lieu en 2015, en Corée du Sud. Le Rassemblement aura lieu en mai prochain, ici même à l’Université Laval, parallèlement au Rendez-vous international sur la gestion intégrée de l’eau. Les résultats des discussions entre les jeunes seront partagés avec les acteurs de l’eau présents au Rendez-vous et seront, par la suite, apportés au niveau mondial par les prochains représentants nord-américains. Ces représentants, tu pourrais en faire partie ! Si tu as des questions supplémentaires, n’hésite pas à m’écrire au : aurelie-charpentier@hotmail. com. Officiellement, la date limite d’inscription est le 31 mars, alors ne perds pas de temps ! Tu es à un clic de vivre l’expérience de ta vie, alors n’hésite pas trop longtemps !

Forum science environnement

par Aurélie Charpentier, étudiante de 3e année en environnements naturels et aménagés Le 19 février dernier, trois élèves de la faculté (dont moi) et un intrus trifluvien ont eu la chance de participer au 51e Forum science environnement, organisé par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). La journée était consacrée aux enjeux de la conservation au Nunavik, notamment dans l’optique de concilier le patrimoine naturel, la culture et le développement.

logie des perturbations de l’Université Laval. Récemment, il s’est vu décerner le titre de Scientifique de l’année 2013 par Radio-Canada, notamment grâce à la publication de la Flore nordique du Québec et du Labrador. Fait impressionnant, M. Payette a participé à l’écriture de plus de 200 articles scientifiques au cours de sa carrière ! Nous n’avons pas pu résister et nous sommes allés prendre une photo avec le sympathique homme, question de vous prouver que nous avons réellement respiré le même air que lui.

Nous avons par la suite eu droit à un résumé des traLa journée a d’abord commencé par un portrait glo- vaux effectués au Nunavik au cours des dernières anbal du Nord du Québec, réalisé par M. Serge Payette, nées, principalement concernant la faune et la flore. titulaire de la Chaire de recherche nordique en éco- Ce qui est principalement ressorti, Vol. 3 n°4

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c’est que malgré les efforts déployés depuis quelques années afin d’accroître les connaissances sur ce territoire lointain, il reste beaucoup de travail à effectuer pour avoir une vision d’ensemble et représentative de la réalité biologique du Nord québécois. À la suite de ces conférences remplies de données scientifiques, une vidéo sur le savoir traditionnel a été projetée. Il s’agit sans contredit du moment qui m’a le plus touché et de celui dont je me souviens le plus au cours du Forum. Hommes, femmes, ainés et jeunes ont partagé leurs opinions sur ce qui arrive à leur terre depuis quelques années, dans le contexte des changements climatiques et sociaux. La vidéo reflétait bien le besoin de comprendre des peuples inuits : ils désirent être informés et avoir la possibilité de participer à la protection de leurs environnements naturel et culturel. Comment ne pas être attendri par la vieille dame qui croit que si les phoques et les caribous sont moins abondants qu’auparavant, c’est parce que quelqu’un a parlé en mal d’eux et qu’ils se vengent simplement des paroles prononcées ? Lorsque cette même dame ajoute que nous appartenons tous à la même terre

et que même les plus petits méritent d’être protégés, c’est tout simplement impossible de nier qu’elle possède une réelle connaissance de ce qui se passe autour d’elle. Finalement, la journée s’est terminée en beauté en discutant des parcs nationaux du Nunavik. Le paysage naturel est magnifique et la culture des peuples qui y vivent est inspirante, nous sommes tous ressortis avec l’envie d’en découvrir davantage et, éventuellement, de parcourir ces terres précieuses !

Cratère des Pingualuit au Parc national des Pingualuit situé au Nunavik (photo: Wikipedia /Lkovac)

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Chronique du Grenier

Un parcours inattendu: du bac. à la maîtrise

par Jean-François Bourdon, candidat à la maîtrise en sciences forestières Le Grenier, c’est les étages du Abitibi-Price, du Kruger et du Marchand où travaillent (avec acharnement) plusieurs dizaines d’étudiants des 2e et 3e cycles en foresterie et géographie sur des sujets de recherche bien souvent très pointus. Lorsque j’ai commencé mon bac. en aménagement et environnement forestiers en 2010, je ne pensais vraiment pas y aboutir. En fait, j’avais même fait un changement de programme de biologie vers foresterie pour, entre autres, ne justement pas devoir faire de maîtrise pour me trouver un emploi. Eh bien, je me suis fait avoir ! J’ai donc décidé de vous parler Ciel enfumé du 30 mai 2010 à Québec (photo: Jean-François Bourdon) de ce qui aura fait en sorte que je me retrouve finale- Une fois rendu au Abitibi-Price, une occasion inattendue de travailler à nouveau dans les feux s’est ment moi aussi dans ce Grenier. présenté à moi. Un collègue de classe, Franck Tuot, Tout d’abord, l’expérience ayant attisé mon intérêt m’a proposé d’aller à la quête d’un champignon très pour le domaine forestier aura été mon premier été prisé, la morille (Morchella sp.), plus particulièrement de terrain en 2009 en tant d’auxiliaire de recherche. la morille de feu. C’était en janvier 2011, l’été précéJ’ai eu la chance de côtoyer durant tout l’été trois étu- dent, un feu de plus de 130 000 ha avait brûlé au nord diants en foresterie, soit l’un à la maîtrise en sciences de La Tuque. Ce feu avait même caché le soleil durant forestières et deux en dernière année d’aménage- toute une journée et enfumé la province à plusieurs ment et environnement forestiers. Le projet deman- endroits, dont à Québec. Ce fut le début de toute dait de fréquents séjours à Chibougamau dans des une l’aventure où nous nous sommes documentés feux de forêt encore fumants pour rapporter en labo- (vous savez, lire des articles scientifiques pour le plaisir…) et avons discuté avec ratoire des dizaines de bûches plusieurs chercheurs et profeset capturer entre autres des seurs. C’est que nous ne voulongicornes noirs (insecte xylolions pas bêtement cueillir et phage dont la larve creuse des vendre ce champignon, nous galeries dans le bois mort). Ça voulions comprendre pourquoi aura été pour moi une expéil poussait après feu. Nous nous rience une déterminante : je sommes mis dans la tête de dém’y serai fait d’excellents amis marrer notre propre projet de et je me serai découvert une recherche. passion pour les feux. L’année suivante, j’ai travaillé à nouveau pour le même laboratoire Vos profs, utilisez-les ! dans d’autres projets liés aux De l’aide, nous en avons coléoptères, mais ayant tous eu! Nous avions monté ce point commun : les feux ! quelques protocoles pour Ainsi, après un an et demi en prendre des mesures sur biologie et deux étés en forêt, le terrain (température du j’ai décidé de faire le saut en sol, température de l’air, foresterie. Morilles de feu séchant au soleil pluviométrie, type de sol, (photo: Jean-François Bourdon) Vol. 3 n°4

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épaisseur d’humus, groupement forestier, densité, nombre de morilles, organisation de la talle de morilles, etc.) mais nous n’avions ni matériel ni expérience pour savoir si tout cela avait du sens ! C’est là que plusieurs profs ont contribué de manière significative au projet. Je m’en voudrais de ne pas mentionner Sylvain Jutras, J. André Fortin et David Pothier entre autres ici à la Faculté qui ont cru en nous et qui nous ont permis de nous lancer dans cette folle aventure avec assurance. Cher lecteur ambitieux, n’hésite pas à aller voir tes profs pour leur parler de tes projets de grandeur ! Ils ne sont pas seulement là pour donner des cours, ils sont là aussi pour t’aider t’ouvrir l’esprit, te faire penser autrement, t’aider à accomplir des projets, pour contribuer à faire de toi un professionnel responsable, allumé, qui permettra au Québec de progresser ! Tu sais, ces profs-là ont déjà été à ta place, ont déjà eu (et ont toujours…) des projets, ont eu des succès et des échecs : ils ont des conseils à offrir, à toi ensuite de les prendre ou pas ! Profite du fait que tu es un étudiant universitaire pour essayer des nouvelles choses, c’est le bon moment.

Ce projet de recherche

Que s’est-il donc passé au printemps 2011 avec ces morilles et ces protocoles ? Dans le premier cas, nous avons fait une cueillette respectable pour des novices (environ 30 kg). Dans le deuxième cas, c’est plus mitigé disons. Nous avons constaté que certaines données étaient plus difficiles à prendre que d’autres, certaines choses étaient inapplicables, ultimement, les données elles-mêmes ne nous ont servi pratiquement à rien, mais devoir les prendre nous aura obligé à bien observer l’environnement où nous nous trouvions et ça, même si ne constitue pas des données directement utilisables, ça aura été un gros gain. Après tout, l’observation n’est-elle pas à la base de la démarche scientifique ? Ces observations nous auront amenés à poser de nouvelles hypothèses et ne nous auront que poussés à poursuivre notre recherche.

succès). En avril 2013, je terminais officiellement mon baccalauréat et grâce à une bourse de recherche de 1er cycle du CRSNG (n’hésitez pas à soumettre votre candidature, il arrive parfois qu’il y ait plus de bourses que de candidats !), j’ai eu l’opportunité de tenter à nouveau ma chance, à Chibougamau cette fois-ci. Ce fut malheureusement un autre échec, mais que nous tentons d’expliquer par les conditions météorologiques particulièrement défavorables auxquelles nous avons eu droit en juin dernier làhaut. Malgré tout, à l’automne 2013, je rentrais à la maîtrise en sciences forestières sous la direction de Louis Bernier. Maso le gars ? Peut-être bien, mais j’ai bon espoir que 2014 sera mon année ! En juin prochain, je filerai à nouveau avec Franck dans un feu perdu à quête de la morille de feu ! Mon sujet de maîtrise finalement c’est quoi au juste ? « Utilisation de la télédétection pour évaluer la sévérité de feux de forêt dans une perspective de récolte de morilles en forêt boréale ». En gros, j’utilise des images satellites afin d’identifier des zones qui seraient plus propices à la fructification de la morille de feu, en tout cas, c’est le plan… Si voulez avoir un aperçu de ce à quoi la cueillette peut avoir l’air, je vous invite à visionner ce petit reportage de Guillaume Roy sur YouTube (goo.gl/6fOFaY). Puis, si vous aussi vous vous intéressez à la cueillette de morilles ou de champignons en général, n’hésitez pas à communiquer avec moi ! jean-francois.bourdon.2@ulaval.ca

Puis l’inévitable arriva

Ce fut donc cela pour le printemps 2011. Au printemps 2012, je suis reparti à La Tuque (où ce fut un échec) alors que Franck tentait sa chance au Yukon (où ce fut un

Pinède grise brûlée... un beau site pour la cueillette (photo: Jean-François Bourdon)

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Lorsque Dieu prend des airs de tube

par Mathilde Routhier, étudiante de 2e année en aménagement et environnement forestiers « Certains grands livres ont des premières phrases si peu tapageuses qu’on les oublie aussitôt et qu’on a l’impression d’être installé dans cette lecture depuis l’aube des temps. » (Nothomb, 2000). Tel n’est point le cas du roman Métaphysique des tubes écrit par Amélie Nothomb. D’une ingéniosité simple et surprenante, ces quelques pages racontent la vie, la vie vue par une enfant qui se croyait Dieu. D’une arrogance sans bornes, mais non agressante, on nous parle de la mort, des liens familiaux, de l’amitié, de l’amour, du doute.

douche perpendiculaire. Le monde me tombait sur le corps entier. J’ouvrais la bouche pour avaler sa cascade, je ne refusais pas une goutte de ce qu’il avait à m’offrir. L’univers était largesse et j’avais assez de soif pour le boire jusqu’à la dernière gorgée. » (Nothomb, 2000)

Amélie Nothomb a réalisé plusieurs œuvres (22 romans). Personnalité publique particulière, ses romans suivent sa folie : certains sont doux, d’autres sont humoristiques, d’autres encore pataugent entre le « socialement acceptable » et le « tabou » comme si aucune limite n’existait entre ces deux concepts. Tous, sans contredit, sont surprenants par la lucidité et la franchise des propos. Que dire de plus ? Essayez quelques pages et vous comprendrez. Vous n’avez pas le temps où la motivation ? Je vais vous la titiller : voici un avant-goût. «  Les parents du tube étaient de nationalité belge. Par conséquent, Dieu était belge, ce qui expliquait pas mal de désastres depuis l’aube des temps. » (Nothomb, 2000) «  Ce n’était pas la première fois que je voyais un aspirateur mais je n’avais pas encore réfléchi à sa condition. Je m’approchai de lui à quatre pattes pour être à sa hauteur; je savais qu’il fallait toujours être à la hauteur de ce qu’on examinait. Je suivis sa tête et posai ma joue sur le tapis pour observer ce qui se passait. Il y avait un miracle : l’appareil avalait les réalités matérielles qu’il rencontrait et il les transformait en inexistence. Il remplaçait le quelque chose par le rien : cette substitution ne pouvait être qu’œuvre divine. » (Nothomb, 2000) « Je plongeais dans le lac et n’en sortais plus. Le moment le plus beau était l’averse : je remontais alors à la surface pour faire la planche et recevoir la sublime

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Métaphysique des tubes, Amélie Nothomb (fnac.com)


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Colloque II et III

24 mars 21h00 Party d’ouverture des Jeux interfacultaires Pav. Abitibi-Price

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27 mars 18h30 Kinball PEPS 1305-A

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27 mars 21h00 Party de fermeture des Jeux interfacultaires Grand Salon (pav. ADJ)

Basketball

À partir de 13h30

ABP-1111

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Party ADJ

Party ABP

Vote dans les établissements Jeux Jeux Jeux Jeux scolaires interfacultaires interfacultaires interfacultaires interfacultaires

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Vote par anticipation

Dimanche

Lundi

31 mars 19h Cinéma Politica Wiebo’s War

Cinéma Politica

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Jour du scrutin

Souper international

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Ve n sa dre in di t

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Vote dans les établissements scolaires

Vendredi

5à8 Saoul-Bois

ON VOTE !

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Jeudi 3

Vote dans les Vote dans les établissements établissements scolaires scolaires

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Vote dans les établissements scolaires

30-31 mars Vote par anticipation

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Vote par anticipation

20 mars 18h30 Basketball PEPS 1305-A

25 Party de fin de session

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1-2-3 avril

Vote dans les établissements scolaires

3 avril 18h Souper international de l’IFSA Grande salle du Kruger 7 avril Jour du scrutin 10 avril 17h00 5 à 8 Saoul-Bois, 2e édition Pav. Abitibi-Price Mi-avril Souper du forestier 25 avril 21h00 Party de fin de session Pav. Abitibi-Price

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Jeux 1

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7

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HORIZONTAL

9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

1 2 3 4 5 6 7 8 9

VERTICAL

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1- Période d’arrête dans le développement d’un insecte 4- Insecte qui a une seule génération par année 6- Chaînes de montagnes sous-marines 8- Poule des bois 10- Partie de l’arbre transportant la sève élaborée 11- Personne exploitant une érablière 13- Île formée de récifs coralliens dans les océans tropicaux, composée d’un ilot entourant une dépression centrale 14- Se dit d’un arbre dont la cime a été cassée par le vent 15- Société de protection des forêts contre le feu 16- Formation glaciaire en forme de dépression plus ou moins circulaire et parfois remplie d’eau 19- Essence préférée de la tordeuse des bourgeons de l’épinette

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http://www.e-sudoku.fr

2- Machinerie transportant le bois tronçonné sur le terrain de coupe 7- Nom d’une commission d’enquête sur la gestion de la forêt 10- Verticille de la fleur composé des sépales 12- Roche provenant de l’accumulation de sédiments qui se déposent en couches 14- Arbre mort encore sur pied 15- Sorte de tuyau planté dans les érables pour en recueillir la sève 16- Genre du hêtre à grandes feuilles 18- Insecte xylophage particulièrement attiré par les feux de forêt 20- Type de forêt recouvrant la plus vaste partie du Canada

n° 24828 - Niveau moyen

http://www.e-sudoku.fr

n° 322162 - Niveau difficile

Pour les toutes les solutions, rendez-vous sur notre site web au larbritibi.blogspot.ca

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