L'Arbritibi - Vol. 4 n°3 - 11 décembre 2014

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ion s r ve n e le e au l.ca b i on niqu lava p dis ctro gg.u i s s éle i.ff Au itib r b lar Volume 4 numéro 3 11 décembre 2014

Le Réseau des Géographes Québécois page 3

La SSF à fond de train ! page 4

L’IFSA sur le Viagra page 5

La nouvelle limite des forêts attribuables pages 5-6

Chronique d’une fille à vélo

pages 7-8

L’arpenteuse de la pruche pages 8-9

Chronique du Grenier pages 10-11

Défis en forêt privée pages 11-12

Chronique littéraire page 12

La griffe du chien page 17

Quessé j’y donne encore cette année ? pages 19


Chères étudiantes, Chers étudiants, Ce mois-ci, on vous présente le plus gros numéro de L’Arbritibi jamais produit ! Vingt pages ! Vous y retrouverez un mot sur la création d’un regroupement pour les étudiants diplômés en géographie, un article sur la Semaine des sciences forestières et un autre sur la résurection de l’International Forestry Students’ Association.

Le mot du comité

Quatre articles à saveur très forestière ayant comme sujet la limite de la forêt commerciale, l’arpenteuse de la pruche, les défis en forêt privée ainsi qu’un dernier sur des idées cadeaux sortant tout droit du bois. Vous retrouverez une nouvelle bande-dessinée où vous suivrez les aventures d’un stagiaire en terres publiques. L’hiver est là, mais vous retrouverez deux articles sur le vélo démontrant ainsi que la saison de cyclisme ne s’arrête pas à la date inscrite sur les panneaux des bandes cyclables. Une géographe nous parle de son projet de maîtrise dans le coin de Chibougamau et il est question, dans un second article, d’une réflexion sur les adhésifs en foresterie. Finalement, un texte sur les débats et déclarations précipités se trouve au côté des articles de nos deux étranges qui nous parlent, l’un de piments forts et l’autre de la magie de Noël. Lisez-nous ! Écrivez-nous ! Le comité de L’Arbritibi, votre journal étudiant Pour tout commentaire ou nous proposer un article, n’hésitez pas à nous contacter par courriel ou via notre page Facebook ! Retrouvez également les versions électroniques du journal sur notre site internet. larbritibi@ffgg.ulaval.ca larbritibi.ffgg.ulaval.ca /larbritibi Présidente : Mathilde Routhier Collaborateurs : Isabelle Beauregard-Gosselin, Étienne Bellesiles, Alice Bernier-Banville, Michaël Cliche, Marie-Noëlle Côté, Roland Jacks Ekila, Julie Leblanc-Dumas, Viengxay Matthayasack, Alexandre Prioletta, Gabriel Rocheleau, Zacharie Routhier, Marie-Hélène Sauvé, Joanie Tremblay, Corryne Vincent Infographiste : Jean-François Bourdon Crédit photo (page couverture) : Jean-François Bourdon Tirage : 120 exemplaires Distribution : pavillons Abitibi-Price, Gene-H.-Kruger et Charles-Eugène-Marchand La réalisation du journal est rendue possible grâce à la contribution financière du Fonds d’enseignement et de recherche de même que du Fonds d’investissement étudiant. Merci !

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Imprimé sur du papier Rolland Enviro100

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Des emplois en géographie ? Certainement ! Bienvenue dans le Réseau des Géographes Québécois par Isabelle Beauregard-Gosselin et Julie Leblanc-Dumas, géographes, candidates à la maîtrise en sciences géographiques et cofondatrices du RGQ

C’est le 13 novembre dernier, lors du 5 à 7 de clôture du Colloque facultaire 2014, que le lancement du site Internet du Réseau des Géographes Québécois (RGQ) a eu lieu. Créé par des étudiantes du Département de géographie de l’Université Laval, le site vise le développement d’un réseau de contacts sur l’ensemble de la province, l’échange d’informations relatives à l’emploi et l’amélioration du taux de placement des diplômés. Regroupant des étudiants actifs, des étudiants gradués, des professionnels et des employeurs de tous les horizons de la géographie, le Réseau commence déjà à faire ses preuves. Une semaine après son lancement, le site comptait déjà plus d’une centaine de membres. Aujourd’hui, il en compte près de 200 et sa page Facebook atteint les 400 visiteurs ! L’employabilité a toujours fait partie prenante des problématiques rencontrées par les étudiants nouvellement diplômés en géographie. Le réseautage entre les employeurs potentiels et les étudiants étant pratiquement inexistant, les stages en milieu de travail s’avérant facultatifs dans le parcours universitaire et les offres d’emploi ciblant précisément les géographes étant quasi absentes, la recherche d’emploi s’avère ardue et trop souvent démoralisante. Le site Internet devient donc une plaque tournante inégalée rassemblant en un même endroit tous les éléments favorisant l’employabilité en géographie. Les membres peuvent y consulter les nouveaux emplois offerts dans les diverses branches de la discipline, échanger sur le forum et entrer directement en contact avec les employeurs. En un seul clic, tout est à leur disposition.

cription se fait à partir de leur site Internet (http:// www.geograph.ca/) et la liste devrait être publiée dans les prochaines semaines. Une étudiante graduée de l’UQAM, Marie Hélène Graveline, a également démarré une page Facebook, le GÉOréseau, qui sert de plateforme de réseautage entre les géographes du Québec, du Canada et même de l’international et qui compte actuellement plus de 700 membres. Les membres sont libres d’y partager ouvrages, publications, conférences, congrès, colloques, évènements, offres de stage, projets de recherche, emplois, etc. Ces quelques projets nous portent à croire que nous ne sommes pas les seules personnes intéressées par la question de l’employabilité et du réseautage en géographie et qu’une collaboration entre RGQ et ces deux autres entités pourrait mener à de nombreux projets dans le futur. On parle notamment de la création d’une Association des géographes au Québec. Un an après la journée Géo-emploi organisée par le Département de géographie, la volonté d’aider les étudiants dans leur recherche d’emploi a fait bien du chemin et persiste. Nous sommes donc fières, après plusieurs mois de préparation, d’avoir mis sur pied le Réseau des Géographes Québécois et espérons qu’il remplira sa mission !

Quelques projets similaires ont vu le jour sur le web au cours du dernier mois. La société Géo’Graph tente notamment de créer une liste de professionnels en géographie à l’aide du Géo’Répertoire. L’insVol. 4 n°3

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Vous êtes géographe ? Devenez membre, c’est gratuit ! Site web : rgq.ggr.ulaval.ca Facebook : /reseaudesgeographesquebecois LinkedIn : Réseau des Géographes Québecois


La SSF à fond de train !

par Marie-Hélène Sauvé, étudiante en aménagement et environnement SEMAINE DES forestiers SCIENCES Déjà décembre ! Eh et des dons (tous) ou encore celui des activités jeuFORESTIÈRES oui, déjà la fin de nesse (tous). Vous pouvez donner une demi-journée la session, mais la SSF est toujours aussi en feu ! Et ou encore toute la fin de semaine, c’est à votre guise. bonne nouvelle : le Salon est presque prêt. Heureuse- Aussi, nous aurons besoin de vos gros bras, mâles de ment, puisqu’il se tiendra du 30 janvier au 1er février la Faculté, pour nous aider à monter et démonter le prochain, soit dans moins de deux mois. Des activités Salon le jeudi 29 janvier et le dimanche 1er février à forestières absolument formidables seront au pro- 17h. Mesdames, ne vous sentez pas rejetées. Nous gramme : exposants, exposition de photos, confé- avons aussi besoin de vos doigts de fée pour nous rences, jeux forestiers, cliniques pratico-pratiques et aider à embellir le pavillon Desjardins en y ajoutant j’en passe. de la décoration. Bref, il y aura BEAUCOUP de travail pour TOUT le monde. Dès la session prochaine, faites Rappelons que le Salon de la forêt est une vitrine votre B.A. et impliquez-vous avec la SSF, premier arrid’information sur la forêt et les diverses activités qui vé, premier servi ! y sont reliées. C’est un événement gratuit organisé à 100 % par nous, étudiants de la FFGG. C’est donc un Évidemment, nous vous invitons à venir nous voir au événement important, puisqu’il s’agit assurément de Salon de la forêt qui sera au pavillon Desjardins de l’ÉVÉNEMENT de l’année où nous, futurs profession- l’UL. C’est un rendez-vous à ne pas manquer ! nels de la forêt et de l’environnement, pouvons discuter directement avec le grand public. Sortez de chez vous et venez vous impliquer ! Il y a des points que tu veux partager avec le grand public sur ton domaine d’étude ? Tu crois que c’est important de parler de coupes forestières et des impacts environnementaux qu’elles peuvent avoir ? Tu veux montrer aux gens que non, la foresterie ce n’est pas un domaine « arriéré » et qu’au contraire, c’est un domaine dynamique où la jeunesse est bien présente ! Tu veux faire connaître ta passion pour la forêt aux jeunes ou bien tu veux juste donner de ton temps parce que tu es un être génial qui sait combien on a besoin de toi ? Eh bien, être bénévole pendant le Salon est un titre fait pour toi. WE WANT YOU ! (eh oui, encore !) Viendras-tu aider Glaucôme (mascotte) à rendre notre événement une réussite ? La SSF travaille d’arrache-pied depuis septembre déjà, mais sachez qu’il n’est jamais trop tard pour s’y impliquer. Surtout, nous aurons besoin de plusieurs bénévoles pour animer des kiosques étudiants tels le kiosque Touche-à-tout (étudiants de foresterie), le kiosque sur la faune (étudiant trappeur ou avec des connaissances sur la faune), le kiosque d’accueil (tous), le kiosque de la loterie

Glaucôme et un bénévole heureux (adapté d’une photo de Jean-François Bourdon)

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L’IFSA sur le Viagra

par Corryne Vincent, étudiante en aménagement et environnement forestiers Qui aurait cru qu’une bande de sept premières années et d’une dernière année se serait jointe à une organisation qui ne tardait pas à devenir qu’un vieux souvenir, ou pire, une organisation dont les gens ignoreraient même son existence antérieure ? Eh bien, ils l’ont fait ! Et avec audace ! Chapeautés par trois étudiantes en dernière année, ils réintègrent les midis-conférences dans leur programme, tentent d’inciter la création de nouveaux comités locaux ailleurs au Canada et aux États-Unis et poursuivent la réalisation du Souper international tout en étant particulièrement motivés à faire connaître davantage l’IFSA aux étudiants d’ici.

et c’est pourquoi la Yale University (Connecticut, É.U.), la Lakehead University (Thunder Bay, Ontario), l’Université de Moncton ainsi que les cégeps de SteFoy et de St-Félicien ont été contactés. Un processus de communication est toujours en cours. Bien que la création de nouveaux comités locaux soit évidemment ardue et demande une importante motivation, tous les membres visent le même objectif : l’instauration d’environ trois comités locaux pour la fin de la session d’hiver 2015. Revenons sur le Souper international, événement complètement inconnu des membres de première année et pourtant d’une excellente réussite ! Près de 80 personnes étaient réunies à la grande salle du Kruger pour déguster des mets internationaux cuisinés par des étudiants d’ici. Les divers plats ont ravi les palets des curieux conviés au festin et une orgie de saveurs de tous horizons a pu satisfaire les papilles des plus téméraires. Marie-Hélène Sauvé et moi-même avons également profité de l’occasion pour démystifier l’IFSA en faisant deux présentations sur cette merveilleuse organisation. De plus, les bénéfices du souper permettront aux membres de votre comité de visiter et de recevoir les membres de potentiels comités locaux.

Si vous avez manqué le premier midi-conférence où Marie-Hélène Sauvé présentait les causes et les solutions à l’eutrophisation de la mer Baltique et où Claude Durocher comparait l’aménagement forestier de la République-Tchèque à celui du Québec, vous ne serez pas déçus en apprenant que votre comité IFSA entame une série de midis-conférences à un intervalle régulier de deux semaines pour la session d’hiver 2015. Des invités de toute sorte feront des présentations des plus intéressantes concernant la foresterie internationale et tous ses sujets adjacents. Restez à l’affût des nouvelles partagées sur la page Facebook ULaval-IFSA pour ainsi connaître le thème L’UL-IFSA ne manque alors pas de boulot pour l’andes futures présentations ! née 2014-2015. Ses membres sont crinqués, motivés à faire de nouvelles rencontres et prêts à tout pour L’UL-IFSA travaille également très fort sur leur princi- raviver la flamme de l’IFSA, c’est pourquoi ils réinspal objectif de l’année, soit la création de nouveaux taurent ce qui était autrefois des succès, soit les micomités locaux dans l’est de l’Amérique étant donné dis-conférences et le Souper international. C’est ce qu’il est le seul comité actif dans les environs. Avec qu’on pourrait appeler « l’effet Viagra » ! les éventuels nouveaux comités locaux, les membres du comité de l’Université Laval pourront faire des rencontres (appelées Regional Meetings). L’idée d’inviter des étudiants d’ailleurs lors de la fin de semaine de la SSF est déjà lancée. Ces étudiants pourront être logés chez les membres de votre comité et seront invités à passer une semaine complète à Québec. Diverses activités telles que des randonnées de ski de fond, une visite de la Forêt Montmorency et un souper d’ouverture ont déjà été proposés. Pour ce faire, la présence d’étudiants d’ailleurs est nécessaire Vol. 4 n°3

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La nouvelle limite attribuable des forêts au Québec par Viengxay Matthayasack, étudiant en opérations forestières Miaou. Depuis 2002 et encore aujourd’hui, la limite nordique du Québec dicte jusqu’où les forêts peuvent être exploitées (elle est située près du 51e parallèle). Les forêts au-dessus de cette limite sont classifiées non exploitables puisque qu’elles ont une très lente croissance et sont incompatibles avec une exploitation durable (rentabilité, feux de forêt et nos amis les caribous). Depuis quasiment une décennie, une équipe de chercheurs travaille sur la délimitation d’une nouvelle limite, utilisant les plus récentes avan-

J’ai eu tort. En fait, il s’avère que la première limite n’était pas suffisamment détaillée, bien que tout de même assez bien tracée. Étant donné l’important rôle économique de la récolte forestière au Québec et les enjeux récents de développement durable, les chercheurs ont pris en considération des facteurs qui assurent un avenir plus sain aux forêts nordiques et donnent l’heure juste quant à la résilience de certains peuplements.

Carte de l’évaluation de sensibilité des forêts. Ancienne limite nordique (ligne noire) et nouvelle limite nordique (zones entre le rouge et jaune ou rouge et vert).

cées scientifiques et de nouvelles technologies parmi lesquelles on compte entre autres le LiDAR (amoureusement promue par M. Bégin). Cet article traite du fruit de leur travail qui fut tout récemment présenté au ministre des Forêts, M. Laurent Lessard. Pourquoi donc instaurer une nouvelle limite nordique attribuable des forêts si la première protège déjà les territoires du Nord ? J’ai d’abord cru que c’est comme dans certaines réserves fauniques d’Afrique où l’on déplace annuellement la limite des aires de conservation pour s’adapter aux changements climatiques.

Selon mes connaissances, le nouveau tracé dépend de la sensibilité des districts écologique (unité de base) à leur exploitation. Chaque district est classé soit à sensibilité très élevée (exploitation non recommandée, zone rouge), soit à sensibilité moyenne à élevée (exploitation permise avec prudence, zone jaune) ou soit à sensibilité faible (exploitation permise, zone verte). Dans le but d’attribuer une couleur globale aux districts, quatre indicateurs sont utilisés (voir carte). La couleur attribuée à un district correspond à sa pire classe de sensibilité. Ainsi, une zone verte respectera parfaitement les 4 indicateurs.

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Une zone rouge aura au moins un indicateur jugé trop sensible à l’exploitation et serait soustrait à toute récolte forestière. Une zone jaune aura un ou des indicateurs pour lesquels il y a une mise en garde si des travaux doivent être exécutés.

Il est a noter que l’analyse de sensibilité ne prend pas en compte les changements climatiques puisque peu de données sont disponibles pour nos forêts nordiques. Ceci pourrait, dans un futur rapproché, être un nouvel indicateur pour la réévaluation de la limite !

Quels sont les indicateurs utilisés  ? Le premier concerne le milieu physique (pente, tourbière, etc.), le second se concentre sur la productivité forestière, Sources : le troisième évalue la récurrence de feux de forêt et le • http://www.naturequebec.org/fichiers/Aires_protegees/ FI13-07_LimiteNordique.pdf dernier prend compte d’enjeux de biodiversité. En somme, le nouveau tracé ressemble beaucoup à l’ancien. La grande différence vient de la précision qu’apporte la science dans l’évaluation de la sensibilité du territoire. Dans tous les cas, si le nouveau tracé entre en vigueur, les ingénieurs forestiers auront de grandes responsabilités à prendre s’il fallait qu’une intervention en zone jaune ait lieu.

• http://www.naturequebec.org/nouvelles/actualites/foretboreale-une-etude-prevoit-des-couts-prohibitifs-pour-leventuelle-exploitation-forestiere-au-dela-de-la-limitenordique/ • http://www.mffp.gouv.qc.ca/publications/forets/ connaissances/rapport-limite-nordique-forets.pdf

Chronique d’une fille à vélo Pourvu qu’ça glisse !

par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Même si les dates ne concordent pas, on va se le dire, l’hiver est arrivé à Québec. Il a beau faire ça farouche, à avancer et à reculer, à vaciller entre les bordées de neige et la pluie, vos montures se doivent d’être prêtes pour la gadoue.

Voici les résultats les plus convaincants :

Pour la chaîne, utiliser de l’huile SAE 5W-30. C’est de l’huile à souffleuse à neige, disponible au Canadian Tire à 5,49$ pour 950 mL. Je l’utilise actuellement, j’ai Un des éléments essentiels pour passer un hiver sur déjà fait deux semaines à rouler tous les jours en utideux roues, c’est de garder le tout bien protégé et lu- lisant mes divers plateaux et je commence à me dire brifié. C’est sur cette idée que mon père a réalisé pour que je pourrais en remettre. sa propre personne et, sans s’en douter alors pour l’ensemble des lecteurs de L’Arbritibi, une expérimentation des plus efficaces pour choisir ses mixtures de prédilection. Protocole : 1. Retrouver tous les types d’huiles et de graisses accumulées au fil du temps et des usages; 2. Les déposer dans le congélateur familial, entre les soupe aux pois congelées et les pot de sauce à spaghetti; 3. Attendre 24h; 4. Analyser la texture des produits réfrigérés.

Huile à moteur (photo: Mathilde Routhier) Vol. 4 n°3

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Pour les petits mécanismes internes qui demandent à rester actifs, la proposition est la suivante : de l’huile à machine à coudre. Elle reste très liquide malgré le froid; trop pour la chaine. Après quelques recherches, je dois cependant vous avouer que ça semble plus ou moins facile de s’en procurer.

car elle fige avec le froid. Elle fait cependant ses preuves contre l’eau, le sel et le calcium. Voilà ! En espérant que vous pourrez tirer certains bénéfices de ces tests maison !

Pour les scratches, les câbles à nu, les vis, les boulons et toute autre partie susceptible de rouillée, badigeonnez les de graisse blanche. Cette dernière est à éviter pour les Huile à machine à coudre pièces qui doivent rester mobiles, (photo: Mathilde Routhier)

Graisse blanche (photo: Mathilde Routhier)

Un vélo dans la neige de décembre. Est-il prêt pour l’hiver ? (photo: Jean-François Bourdon)

Attention, la tempête approche !!!

par Alexandre Prioletta, étudiant en aménagement et environnement forestiers Aaaaaah, atchoum, gla gla !!! Mais quoi !!! Il fait telle- estime qu’entre les années 1910 et 1975, 24 millions ment froid que les arbres portent même des foulards de mètres cubes de bois se sont perdus en raison de laines… Quoi des cache-cou aussi !!! Bien sûr que des épidémies.2 Avec le réchauffement climatique, oui, surtout qu’il s’agit de « caches-cou » particuliers. En effet, ces bandes servent à lutter contre une autre sorte de tempête qui s’abat sur la ville de Winnipeg et qui guette le Québec : l’arpenteuse de la pruche (Lambdina fiscellaria)1. En effet, cet insecte ravageur est considéré comme un défoliateur de grande importance. Ce dernier grignote toutes les aiguilles de conifère sans les manger entièrement. Par conséquent, à la période où elle boustifaille, généralement vers la fin juillet et début août, ces arbres-hôtes ont une couleur rougeâtre résultant du massacre. Au menu, sapin baumier, pruche, pin, thuya, mélèze et épinette. Au Québec, on -8-

photo: Global News

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Nuage de papillons d’arpenteuse de la pruche (photo: SÉPAQ)

la dernière s’est rendue jusqu’aux Laurentides. Elle • Les froids de l’hiver sont aussi nuisibles à son désuscite aussi l’inquiétude par une progression vers veloppement. En effet, une exposition de 2h de à le haut des parois de la vallée de la rivière Jacquesmoins de -37°C est suffisante pour tuer l’insecte Cartier. Le paysage, très prisé des touristes, pourrait nuisible.2 se transformer en un vrai champ de chicot s’il n’y a pas de suivi. Si les froids intenses sont là cet hiver, le tricot-fitie (graffiti avec tricotage) existe et pourra vous rajouter Sur une note plus positive, nous ne restons pas là les de nombreuses pelures de vêtements. bras croisés à regarder le carnage se dérouler devant nos yeux. Sources : • Lors de grandes épidémies, le Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Btk) est utilisé pour lutter contre l’arpenteuse de la pruche. Il est le produit le plus fréquemment utilisé depuis une dizaine d’années.1 • Des outils de détection ont même été i m plantés dans notre chère forêt montmo- r e n cienne, le Luminoc (dispositif lumineux). Il est d’ailleurs peu coûteux et nous fournit une vaste banque d’information sur la population d e l’insecte en question.1 • Des recherches ont même dévoilé que l’âge d e s peuplements avait moins d’importance v e r sus l’homogénéité de la composition en e s sence de ces derniers.1 • Les œufs ont des prédateurs naturels. L e Telenomus, une sorte de guêpe parasite q u i s’attaque aux œufs d’arpenteuse.

1. http://cfs.nrcan.gc.ca/pubwarehouse/pdfs/35304.pdf 2. http://www.sepaq.com/dotAsset/e62cc4e8-9c2d-41daabe9-0a16e4fbaf89.pdf

Papillon d’arpenteuse de la pruche (photo: Mike Boone \Wikipedia)

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Chronique du Grenier

De l’île Bonaventure au nord de Chibougamau

par Joanie Tremblay, candidate à la maîtrise en sciences géographiques Le commencement Tout a commencé à l’été 2013 où j’ai obtenu le poste d’auxiliaire de recherche au 1er cycle pour M. Martin Lavoie professeur au département de géographie (tentez votre chance, rien de mieux pour confirmer vos intérêts). Durant cet été, j’ai eu la chance de participer à quelques campagnes sur le terrain notamment à la réserve faunique Duchénier et d’effectuer quelques tâches en laboratoire qui consistait principalement à extraire des charbons de bois conservés dans les sols afin de reconstituer l’historique des feux en région boréale. Mon intérêt pour la paléoécologie sans cesse grandissant, je me suis fait proposer un projet en partenariat avec la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) qui est devenu mon projet de recherche de fin d’études. Celui-ci portait sur l’historique à long terme des feux de forêt de la sapinière de l’île Bonaventure. Ce projet était sous la supervision de M. Martin Lavoie. Au mois de juin 2013, j’ai eu la chance de participer à ma propre campagne de terrain et d’analyser mes échantillons au laboratoire. Mon poste d’auxiliaire de recherche au 1er cycle a continué jusqu’à l’été 2014. Mais ce n’était pas terminé...

L’île Bonaventure (photo: Joanie Tremblay)

La continuité En septembre 2014, me voilà inscrite à ma première session comme candidate à la maîtrise en sciences géographiques, toujours avec M. Martin Lavoie comme directeur, mais également avec M. Serge Payette comme codirecteur. J’ai encore la chance de pouvoir continuer deux belles années dans le domaine de la paléoécologie. Mon sujet cette fois porte sur la dynamique à long terme de la sapinière à bouleau blanc au sein de la pessière à mousses de l’Ouest (nord de Chibougamau) par l’analyse pollinique et anthracologique. Un projet en partenariat avec le Ministère des Ressources naturelles. Pourquoi cette étude ? Voici l’explication Au Québec, le domaine bioclimatique de la pessière noire à mousses forme une bande d’environ 300 km de largeur entre les latitudes 49° et 52° N de l’Abitibi au Labrador. En fonction du climat, des perturbations naturelles et du milieu physique, ce domaine se subdivise en deux sous-domaines : celui de l’Est et celui de l’Ouest. Par rapport à la partie est du domaine où le climat est humide, la partie ouest se caractérise par des conditions plus sèches et où le feu est la principale perturbation écologique naturelle. Le couvert forestier y est dominé par des espèces qui se régénèrent bien après feu comme l’épinette noire et le pin gris; elles sont pourvues de cônes semi-sérotineux et sérotineux qui libèrent les graines sous l’effet de la chaleur suite à un feu. Bien que le sapin baumier soit une espèce moins bien adaptée à cette perturbation, on trouve dans la pessière à mousses de l’ouest de petites sapinières, souvent cantonnées à des versants, comme c’est le cas au nord de la ville de Chibougamau. Leur présence soulève des questions d’ordre biogéographique et écologique. Estce que les sapinières sont apparues il y a longtemps et se seraient maintenues jusqu’à nos jours dans des « refuges topographiques » où les feux surviennent moins fréquemment ?

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L’hypothèse testée Les sapinières couvraient autrefois, dans la région d’étude, de plus vastes superficies que de nos jours. Elles se seraient par la suite fragmentées en raison d’un changement du régime des feux. À suivre...

Aperçu de la sapinière à bouleau blanc du site d’étude (photo: Joanie Tremblay)

Est-ce que les sapinières couvraient de plus vastes superficies et qu’elles se seraient plus tard fragmentées en réponse à un changement du climat et du régime des feux ? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire d’avoir recours à une approche paléoécologique pour, d’une part, reconstituer l’histoire à long terme du couvert végétal par l’entremise de l’analyse des grains de pollen conservés dans les sédiments organiques (analyse pollinique) et, d’autre part, reconstituer l’historique des feux de forêt par l’entremise des charbons de bois préservés dans ces mêmes sédiments (analyse anthracologique).

Domaine bioclimatique de la pessière à mousses

Des défis en forêt privée

par Michaël Cliche, étudiant en aménagement et environnement forestiers Avec l’avènement du nouveau régime forestier, le Québec utilise désormais l’aménagement écosystémique comme fer de lance pour parvenir à un aménagement forestier durable sur l’ensemble de ses forêts. Ce concept mise, grosso modo, sur la diminution des écarts entre la forêt naturelle (généralement la forêt préindustrielle) et la forêt aménagée pour maintenir la biodiversité et la viabilité des écosystèmes (MFFP, 2013). Cette approche semble convenir à la forêt publique qui, bon an mal an, a conservé son caractère naturel au fil du temps. Mais peut-elle réellement s’appliquer à la forêt privée? À mon avis, ce ne sera pas chose facile.

a l’avantage d’être gérée par un seul propriétaire, le gouvernement. De plus, l’aménagement écosystémique est un principe à multiples échelles dont l’échelle du paysage. Or, il me semble que la superficie des lots privés peut osciller entre une fraction d’hectare et plusieurs centaines et certains propriétaires tirent un revenu assez important de l’aménagement de leur forêt. Bref, pour arriver à appliquer l’aménagement écosystémique sur l’ensemble de ses forêts, le Québec a devant lui un grand travail d’éducation et de conscientisation puisque je serais très surpris que les propriétaires laissent le gouvernement s’immiscer facilement dans la gestion de leur boisé.

Ensuite, si on compare l’état des forêts méridionales D’abord, cette forêt est gérée par environ 130 000 pro- du Québec à ce qu’elles étaient lors de la période prépriétaires (FPFQ, 2014) aux goûts différents et possé- industrielle, on constate que les écarts sont si grands dants des terres de tailles variables. La forêt publique que toute tentative de retour vers cet état est non Vol. 4 n°3

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seulement utopique, mais qu’il compromettrait aussi la résilience de ces forêts dans un contexte de changements climatiques (Craven et al. 2013). Notamment, les nombreux drainages à des fins agricoles ont réduit et altéré la composition de la superficie forestière (Craven et al. 2013). Qui plus est, l’exploitation acéricole a, dans de nombreux cas, simplifié la structure des érablières. Fait intéressant, contrairement à l’ère préindustrielle, la forêt privée est globalement plus jeune que la forêt publique (FPFQ, 2014). Considérant tout ceci, tenter de ramener ces forêts à leur état préindustriel est un pari risqué. En effet, avec l’arrivée des changements climatiques, on prévoit davantage d’événements climatiques extrêmes dont les sécheresses. Par conséquent, sachant qu’il y a eu beaucoup de drainage auparavant et que la fréquence et la durée des sécheresses risquent d’augmenter, il serait peut-être préférable d’orienter l’aménagement de manière à favoriser des espèces les mieux adaptées au détriment de certaines espèces présentes à l’ère préindustrielle, afin de maximiser la résilience et la capacité d’adaptation de ces forêts. Je crois que ceci est d’autant plus vrai avec l’arrivée de nouveaux ravageurs comme le longicorne asiatique, qui pourraient assurément causer de graves dommages aux forêts feuillues québécoises.

Finalement, il y a toujours le principe de résidualité, dont l’interprétation diffère entre les industriels et les propriétaires privés, créant ainsi de nombreux conflits. Or, étant donné que le prix du bois issu de la forêt privée est normalement plus élevé que celui provenant de la forêt publique, les grands perdants demeurent les propriétaires privés. D’ailleurs, c’est toujours l’impasse dans le processus d’arbitrage entre Produits forestiers Résolu et l’Office des producteurs de bois de la Gatineau. Or, l’issue de ces négociations risque de causer un précédent important, pour le meilleur ou pour le pire... Références :

Craven, D., Angers, V., Larose-Filotas, E., Tittier, R., Desrochers, M., Messier, C. et James, P. 2013. L’aménagement écosystémique des forêts privées du Centre-du-Québec dans le contexte des changements globaux. [en ligne]. Disponible à http://cre.centre-du-quebec.qc.ca/client/ uploads/721/909993100144448.pdf [cité le 9 novembre 2014]. FPFQ, Fédération des producteurs forestiers du Québec. 2014. La forêt privée chiffrée. [en ligne]. Disponible à http://www. foretprivee.ca/wp-content/uploads/2014/06/La-for%C3%AAtpriv%C3%A9e-chiffr%C3%A9e-2014-VF.pdf [cité le 9 novembre 2014]. MFFP. 2013. L’aménagement écosystémique : au cœur de la gestion des forestières. [en ligne]. Disponible à https://www. mffp.gouv.qc.ca/forets/amenagement/amenagement-ecosystemique.jsp [cité le 9 novembre 2014].

Chronique littéraire Petit reflet sur glace cristalline

par Mathilde Routhier, étudiante en aménagement et environnement forestiers Pour cette édition de décembre, j’ai choisi un petit flocon de chaleur à laisser choir sur votre oreiller, à laisser trainer dans votre salle à dîner, à dévorer en secret, à la dérobée. Ce sont des souvenirs, des histoires, des anecdotes. Ce sont des réalités partagées, des aveux réalisés. Faire l’amour est une pièce de théâtre à voir, sûrement, et à lire le cas échéant. Anne-Marie Olivier y présente un ramassis de poésie qui nous enroule, nous sourit. Parfois lugubre, parfois simple, parfois profond, parfois doux et poignant, ce recueil offre un portrait de ce que le désir et l’amour nous apporte et nous enlève.

parce que ça fait du bien et ça fait mal, parce que c’est à la fois beau et horrible, mais surtout parce que c’est humain; parce que l’hiver arrive et qu’il faut bien se réchauffer, je vous suggère Faire l’amour d’AnneMarie Olivier.

Parce qu’on a tous vécu et qu’on vivra encore tous de ces moments où la chaleur l’emporte sur la raison; - 12 -

Faire l’amour d’Anne-Marie Olivier (Atelier 10) 11 décembre 2014

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Aventures d’un stagiaire en terres publiques Les ponceaux - épisode 1

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Essai d’un homme à vélo

par Étienne Bellesiles, étudiant en environnements naturels et aménagés peu. Un dernier effort, un petit craquement... et voilà, première épreuve réussie, la porte ouvre. Je pars à l’aventure.

La serrure du cabanon est gelée ! - Ma mère

Elle pensait aller au travail à vélo ce matin, elle s’était bien emmitouflée, mais non. Elle file à travers la À l’instar de Mathilde qui nous a offert maison et disparaît dans son auto. dernièrement « Chronique d’une fille Moi qui pensais prendre mon vélo à vélo », c’est mon père qui m’a initié aujourd’hui… je finis de déjeuner au vélo. Il ne pensait peut-être pas en pensant : je vais devoir prendre influencer ma vie à ce point. Il aurait le bus, passer vite et renifler mon pu m’acheter une auto et me dire rhume entre quatre épaules. Vision débrouille-toi. Et puis j’aurais pris de un peu noire, j’en conviens, mais la drogue et fait des courses de char depuis le retour à l’école suivant la avec mes buds. Mais non, j’ai plutôt semaine de lecture, j’ai perdu ma fait mes courses (lait, œufs, céréales) motivation (peut-être oubliée sur un à vélo... banc d’autobus ou encore sur une page d’examen). Il faut dire que deJ’arrête de rouler devant le colosse puis que je me suis fait une entorse (le pont) avant de l’affronter et tourne au début de la semaine de lecture, mon regard vers l’Est. Étrangement, (photo: firedupinside \flickr) je ne fais plus de sport et que ma vie j’ai un ami qui a l’impression que le se résume à : levé, bus, école, bus, étude/travaux/de- fleuve coule vers l’Ouest, pour lui l’aventure, l’horivoirs, coucher et c’est reparti. zon, c’est à l’Ouest. Pour moi, le fleuve va toujours vers l’Est. Il y a des mois, je l’ai traversé très tôt, alors Le temps me dépasse tranquillement et je finis par ne que la nuit coulait en sens contraire. Il y a quelques plus voir le sens. La routine finit par nous entraîner semaines, quelques buses tournaient autour du pecomme une mer et quand elle se calme, il ne reste rien, tit boisé sous le pont. Le même paysage me paraît qu’un bateau à la dérive. Et comme il est facile de dé- chaque fois différent, le ciel change sans se répéter river, motivé par les obligations, de se laisser modeler en l’espace d’une année. Chaque saison a ses ciels. par les jours et de finir moulé en un bonhomme en La côte descend vers le fleuve et brille par temps pain d’épices prêt pour les fêtes de la consommation. frais. Il faut le voir, le fleuve tranquille et les paqueMais ne devrait-on pas se lever chaque jour prêt à se bots lents, ça change la perception. Ça change des dépasser, prêt à agir, prêt à l’émerveillement, prêt à autos qui passent en secondes et égrainent les jours. apporter quelque chose à notre monde ? Rise free from care before dawn, and seek adventures. Let the noon find thee by other lakes, and the night overtake thee everywhere at home. – Walden or Life in The Woods (Henry-David Thoreau) Je me risque donc. Dehors le matin est encore calme, le sol gelé craque un peu. Je souffle dans la serrure du cabanon, la réchauffe de mon mieux, entre la clef qui se braque un

Le pont de Québec (photo: Martin St-Amand \Wikipedia)

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Soudainement, je ne suis plus pressé par le temps et les choses à faire, j’ai simplement envie, comme lui, de couler en paix. Il faut le voir pour comprendre, voir le banc de nuages serpenter juste au dessus de lui, plus bas que le reste du ciel, un fleuve de nuages. Je me demande alors : À quoi pensent-ils dans leur auto ?

ces paysages deviennent ma maison et les pins et les mélèzes se transforment en film, en essai sur l’art. En vélo, mes pensées ont de l’espace et le prennent. Je suis libre et je me sens comme un enfant, pourtant, je deviens un homme, je me déplace librement. En 30 minutes, j’ai fait plus qu’en trois heures de cours. Mon cerveau a franchi dix labyrinthes et mon vélo celui des rues de Sainte-Foy. Finalement, avec ma tuque mon manteau et mes mitaines, j’ai eu chaud, de ma propre chaleur et j’ai traversé Laurier les mains dans le dos et le manteau ouvert devant une chaîne d’auto bloquée à la lumière. Et pendant ces 30 minutes, j’ai pensé à cet article de Mathilde sur le vélo, à ces projets que je laissais toujours en plan et j’ai écrit ce texte dans ma tête. L’effet boule de neige était lancé, en passant la première épreuve de débarrer une poignée gelée, je me suis permis de m’approcher d’un dépassement et d’une réalisation.

Le pont J’enclenche le troisième plateau, j’accélère, dépasse un bus, me lève de mon siège en passant une bosse de taule, des obstacles se dessinent : des bases de panneaux de construction réduisent la voie déjà étroite. Le vent me pousse vers les barreaux serrés me séparant du gouffre, à ma droite une nouvelle bosse, déstabilisé, je redonne un coup de pédales coup de volant à gauche, lève la pédale de droite par-dessus les bases de panneaux frôle les barreaux de gauche, passe un champ de vitre à la sortie du pont, puis plus rien, que quelques verres en carton du Tim Hortons Je conclus que plus on prend l’habitude de se dépaslancés par une fenêtre d’auto. ser, d’affronter les obstacles, aussi petits soient-ils, plus il devient facile d’agir. Et ce n’est pas simplement De l’autre côté une idée de pseudo-psychologie, c’est l’attitude à Il a neigé sur la rive nord, mes pneus se blanchissent avoir pour faire tourner notre monde. et je passe entre des milieux humides gelés, le stationnement de l’aquarium et la forêt adjacente Si jamais vous avez aussi une baisse de motivation, où l’eau ne s’écoule plus très bien. Je repense aux faites un tour sur le site du Centre d’aide aux étudiants, champs que je traverse, aux rives du Saint-Laurent et ça aide ! à David Suzuki qui fait référence aux autochtones et à leur relation avec l’environnement1. Pour eux, cou- 1. David Suzuki, Ma dernière conférence : La terre en héritage per leur forêt équivaut à devenir pareils aux autres, à perdre leur identité, leur paysage. Pour moi aussi

Réflexion de recherche sur la production d’adhésifs issus de sous-produits de l’industrie forestière par Roland Jacks Ekila, candidat à la maîtrise en sciences du bois L’utilisation de sous-produits de l’industrie forestière dans la conception des adhésifs pour le bois se pose avec recrudescence depuis près d’un demisiècle. Suite aux limites environnementales avérées de l’emploi des adhésifs d’origine pétrochimique, de nombreuses études préconisent l’utilisation des sous-produits de l’industrie forestière dans le développement d’adhésifs pour le bois. Hemingway et ses collaborateurs (1989) mentionnent l’utilisation de sous-produits de l’industrie forestière est une source potentielle d’adhésifs pour le bois. Car cette industrie Vol. 4 n°3

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est non seulement un grand consommateur d’adhésifs, mais aussi un producteur d’énormes tonnages de déchets pouvant servir à la conception des adhésifs pour le bois (Hemingway et al., 1989). Parmi les déchets issus de la transformation du bois, les tanins représentent une matière première de choix dans le développement d’adhésifs pour le bois. Bien que polymérisé au début à l’aide du formaldéhyde comme agent de réticulation, des travaux d’adhésifs à base de tanins sans ajout de formaldéhyde grâce à une autocondensation de tanins ont été entrepris par le

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professeur Antoni Pizzi et ont connu une première Référence : étude d’application industrielle dans les travaux de Hemingway, R. W., Conner, A. H. et Branham, S. J. 1989. Adhesives from renewable resources. American Chemical Society. Wieland (2007), portant sur l’utilisation d’adhésifs respectueux de l’environnement pour la fabrication de panneaux dérivés du bois à faible émission de formaldéhyde. L’adhésif à base de tanins autocondensés présente les caractéristiques d’un produit écoresponsable, mais le prix actuel du tanin limite sa production industrielle. Deux solutions sont envisageables pour la rentabilisation de la production d’adhésifs à base de tanins autocondensés, soit une augmentation du prix de ce produit pour sa performance environnementale soit une diminution des coûts de tanins. Cette dernière solution gagnant-gagnant, pour les producteurs d’adhésifs et l’industrie de la transformation nécessite la recherche d’espèce Des tanins en poudre (photo: Simon A. Eugster \Wikipedia) forestière plus riche en tanins.

On jappe, on jappe, mais on comprend rien par Zacharie Routhier, étudiant en environnements naturels et aménagés L’humain est sans aucun doute capable de réaliser des exploits surprenants au quotidien. Selon moi, un exemple des plus incroyables consiste en sa capacité à dialoguer longuement avec lui-même, sans réaliser qu’en fait il n’argumente pas vraiment sur le sujet sur lequel il croyait s’acharner. Disons plutôt qu’il s’obstine sur une déformation de la réalité qui lui est propre... Je m’explique.

Prenez note : La démonstration suivante a été élaborée avant que la décision de Gabriel Nadeau-Dubois de remettre son prix à « Coule pas chez nous » soit rendue publique. Prenons par exemple la chronique de Sophie Durocher du 19 novembre. Celle-ci parle de Gabriel Nadeau-Dubois et de son choix de redistribuer la bourse accompagnant le prix littéraire du gouverneur général dans la société québécoise « parce qu’il est progressiste et indépendantiste ». Il n’en faut pas plus à Mme Durocher pour émettre l’hypothèse que GND, en souverainiste de mauvaise foi, refuserait tout bien canadien.

Madame A apprend que Monsieur B vient de faire une certaine action. Elle ne prend pas le temps de bien s’informer sur la dite action : la vision de monsieur par rapport à ce qu’il a accompli, le contexte entourant le tout, etc. Bref, Madame A a une impression faussée de l’événement qui est survenu. Voilà un parfait cocktail pour qu’un (petit) drame survienne. Selon moi, la chroniqueuse a fait quelques grossières erreurs de logique, qui l’ont fait complètement déraN’étant pas assez informée sur le sujet, Madame A per. Sa chronique était inutile et a relancé un débat commence son argumentation contre l’action de sur l’indépendance à partir de... vent. D’abord, elle Monsieur B avec un mauvais angle d’entrée et peut- a assumé que M. Nadeau REFUSAIT le prix et que être même une fausse prémisse. Elle critique, elle fait c’était parce que celui-ci était CANADIEN. Ensuite, elle du bruit, elle convainc plein de gens de n’importe a comparé recevoir un prix honorifique à toute autre quoi ! Tout cela, de vaine manière... Madame A passe activité à laquelle s’affaire tout bon citoyen canadien, complètement à côté du réel enjeu (si enjeu il y a) et par exemple recevoir un passeport. détourne le débat.

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D’abord, GND n’a pas refusé le prix. Ensuite, la raison pour laquelle il a décidé de redistribuer sa bourse n’est pas que le prix est canadien et qu’il est indépendantiste. Il a mentionné son souverainisme pour exprimer et justifier à quel genre d’entité il remettrait la somme honorifique, et non pour justifier son don. Finalement, comparer la réception d’un prix à recevoir un passeport est absurde. Alors voilà, Madame A a créé une tempête dans un verre d’eau et a argumenté sur une problématique qui n’existait que dans sa tête. Qu’il est formidable le cerveau humain ! Sources :

http://blogues.journaldemontreal.com/sophiedurocher/societe/gnd-et-le-gg/ https://www.facebook.com/photo.php?fbid=548731681927759 &set=a.162422470558684.35376.100003727958600

Premier livre de Gabriel Nadeau-Dubois (Pointbarre.ca)

La griffe du chien

Très chers piments, bourrez-vous de piments par Gabriel Rocheleau, bachelier en actuariat

Les piments forts, c’est comme les May West, plus on lement la pilosité faciale en prend, plus on en veut. que le Tabasco. Fak bourrez-vous de piments. Mais contrairement aux verrats de pâtisseries, plus vous en prenez, mieux vous vous sentirez. « Ahhh... mais je vais avoir des ulcères... » En mettant le feu à votre bouche, les piments aident FAUX ! Les piments violent les mauvaises bactéries votre corps à combattre l’inflammation. Combattez dans votre estomac et donnent une petite tape dans le feu par le feu comme un vrai guerrier et bourrez- le dos aux gentilles bactéries. Elles aussi aiment bien vous de piments. se bourrer de piments. Les piments réduisent votre taux de bullshit dans le Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches sang. Très chères toutounes, dites adieu au cholesté- ou archi-sèches ? rol et bourrez-vous de piments. Elle s’en fout, elle a la yeule en feu. Les piments se joignent joyeusement à vous dans La capsaïcine (l’ingrédient actif des piments forts) votre combat contre la morve. Au revoir la cochon- peut devenir votre médecine. Plus besoin du docteur, nerie dans votre nez. Pourquoi ? Parce que vous vous quand sous la chaleur, vos papilles meurent. êtes bourrés de piments. C’est ben cute les moustaches, mais les cellules de votre prostate cancéreuse tolèrent pas mal plus faciVol. 4 n°3

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Piments en arrière-plan (solutionsante.ca)


Chronique d’un Étrange Cocotte magique

par Marie-Noëlle Côté, bachelière en enseignement du francais au secondaire Décembre qui se pointe le bout du nez, annoncé musicalement par une tonne de cantiques, déjà bien présents dans nos radios, nos maisons, nos autos. On entendra des « Ah non ! Pas encore ces tounes-là ! » Mais pas venant de moi. J’aime tellllllement Noël, genre que c’est la fête la plus-méga-cool de toute toute toute l’année ! De ce temps-là, les lutins sont ben à la mode. Je trouve ça merveilleux. Chez nous, c’est plutôt le sapin de Noël qui est magique.

Comme c’est l’aîné de la famille, cette magie entourant le sapin de Noël a opéré quelques années. Pas possible pour les enfants suivants de faire pousser une cocotte magique, il était ben trop fier de nous gâcher le punch...

Mais cette année, mon grand frère est allé avec son Henri de deux ans et demi à la chasse à la cocotte magique sur notre lot à bois. Avec la formule magique, qui se transmet de papa en papa, il a fait pousser un Alors que mon grand frère avait environ cinq ans, sapin qui touche au plafond ! Pas besoin d’étoile en mon père l’a amené sur notre lot à bois, à la cabane haut du sapin, les yeux d’Henri en sont remplis. à sucre, au début décembre. Sa mission : trouver une cocotte magique. Il devait la choisir à l’image du sapin qu’il voulait avoir. Une fois revenu à la maison, il devait la mettre dans un bol d’eau, avec des roches pour la faire tenir debout. Le soir, ils prononçaient la formule magique. C’est juste papa qui la connaît. Ensuite, au dodo. Le lendemain matin, la cocotte s’était transformée en mini sapin, toujours dans le bol d’eau, avec des roches pour le faire tenir debout. Le soir, encore la formule magique. Le jour d’après, le sapin avait encore grossi, il mesurait mettons un mètre. Le soir, encore la formule magique. Et après ce dodo-là, la magie avait vraiment opéré : mon grand frère a trouvé dans le salon un gros sapin, qui touchait au plafond, à l’image de la cocotte magique qu’il avait choisie !

Illustration: Steve Quirion Cocottes de sapin baumier (photo: Jean-François Bourdon)

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Quessé j’y donne encore cette année ?

par Alice Bernier-Banville, candidate à la maîtrise en sciences forestières Tout le monde la connaît, cette personne. On ne sait pas trop quoi lui donner; elle a déjà tout, elle est difficile, ça fait trois ans que toute la famille lui offre des cravates ou des savons de bain (d’ailleurs on sent sa salle de bain du coin de la rue). Tant qu’à ne pas pouvoir lui offrir le cadeau parfait, pourquoi ne pas lui offrir quelque chose de (relativement) unique, mais qu’elle pourra partager avec d’autre en disant « C’est mon neveu qui me l’a offert » ? Voici donc une liste de cadeau-pour-tout-le-monde qui rappellera nos belles contrées sauvages.

D’ailleurs, la plupart de ces produits sont très facile à cueillir et à préparer. Pour l’an prochain, suffit de prévoir le coup ! Allez en chercher vousmême !

dorigina.com

Grand-maman vous fait toujours manger des salades vertes avec la vinaigrette Kraft ranch que vous n’aimez pas ? Offrez-lui donc une ou deux petites vinaigrettes pas trop chères à saveur forestière, produites par Épicéa! Il y en a plusieurs sortes; framboises, canneberges et sapin baumier, légumes du jardin et pin gris... Et vous pourrez en profiter pour lui expliquer la différence entre une épinette et un sapin. epicea.ca

C’est pour un Mononcle qui n’aime pas trop la cuisine ? Avez-vous pensez à lui offrir un bon petit produit alcoolisé ? Vous pouvez naturellement commencer par encourager nos étudiants de la mission d’étude en foresterie internationale ! Par contre, s’il n’y a rien qui puisse y intéresser votre Mononcle (qui semble définitivement grincheux), vous pouvez quand même regarder du côté de la SAQ et lui offrir un petit quelque chose, toujours avec une petite saveur d’homme des bois Matante préfère les gelées, moutarde aromatisée et (framboise, érable, bleuet, chicouté, etc). marinades, pour agrémenter Il y a, par exemple, le Chicoutai, l’Intermiel sa table et rendre sa belle- Gélinotte (ainsi que plusieurs autres), le mère verte de jalousie ? Procu- Sortilège, le Coureur des bois, etc. saq.com rez-vous des petits pots pleins de nouveaux goûts et textures, garantis d’en surprendre plus Si vous préférez encourager un petit d’un ! Chez Gourmet Sauvage, producteur, le Domaine Acer qui fait pluon vous offre de la gelée de sieurs très bons vins issus de la vinificasapin baumier, des pousses tion de la sève d’érable. d’épinette, de la moutarde à l’amélanchier, de la compote gourmetsauvage.ca de chicouté et j’en passe ! Sur ce, joyeuses fêtes ! Votre beau-père préfère essayer ses propres recettes ? Les produits D’Origina sont parfaits pour lui ! D’Origina offre une sélection d’épices provenant directement de nos belles forêts québécoises et propose des recettes pour vous apprendre à les utiliser. Vol. 4 n°3

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