#1 • HIVER 2017
MAGAZINE LOCAL & INSPIRANT
MERCI ! Yohan LESIEZKA • Olivier FRANÇOIS • Sophie CLAVIER • Dimitri GOBLET • Clément CHEVRIER Pauline SEBAN • Michel ROMBY • Samir M’CHAR • Sophie BLUSTENNE BEEL • Alice AUZIMOUR Angélique FIGEAC • Caroline DE MEYER • Doriane GUENNOC • Aline FIGEAC • Astrid DE VACHON Amélie LSKA • Anne THIERRY • Mailys BERGERAT • Sonia LE VOURC’H • Angélique RUFFIN Camille MAHÉ-PENOT • Laëtitia COFFLARD • Carine LAVOISIER • Béatrice FOURNIER Isabelle DEVEZA • José CARPENTIER • Cécile CNVT • Sophia KARA • Stéphane MASSÉ Corinne CARPENTIER • Coralie MEURIC • Tibaut CHOUARA • Sandra LANVIN • Marie DEVAUX Thomas VASSET • Marie-Laure ZAJECKI • Cami CAZ • Béatrice SAVIGNAC • Élise DEGRAEVE Thomas MICONNET • Marc MOISSON • Moïse MELENDE • Dimdam HEAVENS Caroline AUCOUTURIER • Claude GUILLON • Alison BOUNCE • Sarah SIMON • Maxime MERLIER Damien FBT • Coraline CORMERAIS • Lucie LETEURTRE • Delphine DUSSILLOL • Céline ROUAUD Catherine ZINCK • Alexandre DLRC • Pooky d’Amour • Nathalie LAVALLARD • Cat BROWN Marielle MARTINEZ • Marion DENÉCHEAU • Ma RY • Yohan SIMON • Anthony BOUCHARD Laurence TIBERIO • Amélie RÉCOLET • Cécile VDY • Tania OLIVEIRA • Bérangère ALVES Amandine ANNEET • Julien PILARSKI • Marion GERARD • Mickael RICHARD • Aurélie PERRIER Frédéric BEZIER • Myriam SCHLEGEL • Maxine MAKSUD • Edouard BERNAUX • Nelson FERREIRA Pierre-Guillaume VILLEDARY • Jean-François ANNEET • Joanna GROLIER • Juliette ZAA’ Samuel BERGERON • Coralie BLONDIN • Martine MOLET • Dawn-Avalon ZAMMIT Camille MEYSSIREL • Marine LEMAIRE • Julien DUBUC • Constance VILAINE • Alexis LLOBET Azziz ERRADDAF • Lucile BOCHAND • Alain GRANGER • Céline DUSSILLOL • Sarah ROMBY Jean-Baptiste MONARD • Pierre AUBERT • Hervé JOLY-CONDETTE • Claire MASCLEF • Julien MARTIN Sophie COUSINIÉ • Fanny FROELIGER • Marie-José CARO • Julie TROCHARD • Luz RAVIER Romain M • Fred HULIN • Sébastien MARTINEZ • Emilie LLUCH • Céline AUBIN • Mélanie DELEAU Dragos NISTOR • Marine DUPUY • Nicolas MERIAUX • Steve QUEEN • Guillaume MARATRA Christine GUIZARD • Marine BOSIO • Romain RAYEZ • Sophie MONNIER • René ZIMMERMANN Stéphanie DEBOVES • Adeline TEYCHENEY • Rémi ROGÉ • Christophe CHODOROWSKI Sébastien QUERCY • Anastasia VANDYCHEVA • Pauline BREBANT • Isabelle LINO Alexis LINO • Marie-Pierre DUVAL • Julie FOLLET • Morgane MERLIER • Maxime MERLIER Laurie BRIHAYE • Joséphine CRAMPON • Loëtitia MELENDE • Marion STICH • Caroline FONTENY Natacha DEGRASSE VENISSE • Benjamin DORY • Romain MALAUNAY • Severine DEFRUIT Johanna GARCIA • Salimata BA • Pierrig GUENNEC • Amandine ROMMENS • Vanessa VLTT Cédric DERBAISE • Marion GOURDONNAUD • Axell de BRUYN • Virginie HOUZE Maxime BACHELET • Gaela CROISE • Anne KROL • Karine DALONGEVILLE • Jonathan SORRIAUX Mathieu RUDLOFF • Clara ZAOUI
#1 • HIVER 2017
CU LOT T É (E )S # 1
MAGAZINE LOCAL & INSPIRANT
Directeur de la publication Stéphane Holzer Rédaction en chef Anaïs Carpentier Directrice de l’image Noëmie Guizard Rédacteurs Léa Cazanas, Miline Chevrier, Delphine Dussillol, Benjamin Godet, Sarah Romby Photographes Noëmie Guizard, Julien Martin, Clément May
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Illustratrices Sophie Monnier, Marion Stich, Anastasia Vandycheva Graphisme / Mise en page Stéphane Holzer assisté d’Audrey Simoes Secrétariat de rédaction Delphine Dussillol, Sarah Romby Abonnés à vie Sophie Blustenne Beel, Jean-François Anneet, Loetitia et Moïse Melende Rémi Rogé et Michel Romby Imprimé par Imp’Act ISSN en cours Dépôt légal à parution Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Toute reproduction même partielle est formellement interdite.
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www.culottees-magazine.fr Culotté(e)s est édité par
SAS au capital de 100€ - RCS 809 405 988 2, rue Nicéphore Niepce - Les Tertiales - Bât. A - 60200 COMPIÈGNE - Tél. : 06 07 19 45 34
É DI TORI AL
Sortir un magazine, à l’ère du tout numérique, à une époque où l’on préfère lire des articles sur son smartphone, c’est un pari dingue. Un pari qu’on a décidé de relever parce que, dans la team de Culotté(e)s magazine, on est un peu fous, très passionnés et surtout extrêmement motivés (voire fatigants). Déplacer des montagnes ? Facile. Ou presque. Cette aventure a débuté il y a un an maintenant. Un soir de pluie, Noëmie m’envoie un SMS : “C’est bon, je suis prête, on le fait”. Appuyée contre mon lavabo, dans la salle de bains, j’en ai lâché ma brosse à dents. Ses quelques mots ont fait l’avenir. Notre avenir. Pendant douze mois, nous avons oeuvré à créer ce bel objet que vous tenez entre les mains. On ne l’estime pas parfait, ce premier bébé. Mais il renferme les aspirations d’une belle équipe de journalistes, photographes et illustratrices, tous plus talentueux les uns que les autres. Notre but à tous ? Parler de ceux qui innovent, rêvent, créent. Ceux qui ont envie de toucher les étoiles. Ils sont créateurs de meubles, tatoueurs, ils se sont reconvertis dans la création de cannelés, ou bien ils ont ouvert une école de claquettes. Qu’importe : le rêve qu’ils avaient, parfois déjà petits, est devenu réalité à force de travail. À force d’y croire. Culotté(e)s, c’est un condensé de bonne humeur locale, c’est des ondes positives en barres, à une époque où l’on a bien besoin de sourire de toutes nos dents. Après une campagne de financement participatif réussie, voici, enfin, le numéro 1. Et on espère de tout coeur que vous allez prendre autant de plaisir à lire ces 100 pages que nous en avons eu à partir en reportage, photographier nos sujets et écrire, écrire et écrire encore. À très vite, pour le numéro 2.
Anaïs CARPENTIER • Noëmie GUIZARD • Stéphane HOLZER Fondateurs de Culotté(e)s magazine
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SOMMAIRE
INS PIRA TIONS
24 14 20 24 30
6
34 36 38 40
EN COUVERTURE
44
« …alors j’ai choisi : j’allais tatouer à plein temps et devenir mon propre patron ! »
46
NICOLAS DUCAUROY
PASSIONNÉ(E)S
WEBEXPR HISTE & HO
SUCCESS STORY
NICOLAS DUCAUROY CONNECTÉ(E)S
GIGMEE
TROUSSE À OUTILS
LE CROWDFUNDING ARTISTE
CONSTANCE CLÉMENT MAY MUSCLÉ(E)S
HOMER
AVENTURIER(E)S
ANGÉLIQUE (OR)DINAIRE
LYDIA
TEN DAN CES 80
50 54 57 60 62
66
74
78
COBAYE
SANS CULOTTE POUR L’AMOUR DE L’ART
BIEN SAPÉ(E)S
ANNE-SOPHIE GODET
84
INSTAGRAMMÉ(E)S
L’ALEXIANE
STREET MODE
POOL TATTOO RÉGALÉ(E)S
DE TOUT MON CŒUR PANIERS-RECETTES
CULTIVÉ(E)S
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BALADES PARISIENNES
CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
ICI…
LES CABANES DES GRANDS CHÊNES
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…ET AILLEURS
FOLIE ET DÉMESURE SUR LA CÔTE OUEST AMÉRICAINE
90
CINÉMA
REVIVAL DES EIGHTIES AU MAJESTIC SÉRIES
TOP 3 DES SÉRIES POUR OSER
PHÉNOMÈNE
GROSSE AMBIANCE SUR LE PARIS-CAMBRAI VIE DE PARENTS
COMMENT SAUVEGARDER LA GRASSE MAT’
92 94 96
LITTÉRATURE
VIRGINIE GRIMALDI TEXTOS CULOTTÉS
JULIEN
PORTFOLIO
CHEZ NOUS
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CU LOT T É (E )S # 1
CON TRIBU TEURS
Léa CAZANAS
journaliste
Je vis des aventures journalistiques en sillonnant toute la Picardie. J’aime partir à la rencontre de ceux qui font notre territoire et dont les portraits sont inspirants.
: @ontestepourvousenpicardie
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Miline CHEVRIER
rédactrice
Je déambule pour vous dans les rues parisiennes. Adepte des expositions et des rues tortueuses et méconnues de la Capitale, je suis à l’affût des bonnes adresses que je m’empresse de dévoiler aux lecteurs de Culotté(e)s.
Delphine DUSSILLOL
journaliste
Sérievore, adoratrice des bouquins et adepte de nombreuses autres activités chronophages. Journaliste à mes heures perdues.
: @midnightd
CON T R IB U T E U R S
Benjamin GODART
journaliste
Curieux et passionné de journalisme, je prêche assidûment la bonne humeur et le partage. Donner et recevoir, c’est simple et à la portée de tous ! Il ne suffit parfois que d’une ligne, d’une photo ou d’une rencontre.
Cynthia KAFKA
rédactrice
Mon rôle au sein du mag des Culotté(e) s, c’est de donner envie d’avoir des enfants... enfin, peut-être... si les lecteurs sont assez culottés pour passer outre mes anecdotes de mère sans langue de bois, ni faux semblant ! www.mamanbavarde.fr
/benji.godart
: @benjgdrt
/Chut.Mamanbavarde
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Sarah ROMBY
rédactrice
Grande prêtresse du houmous, j’aime me balader aux quatre coins du monde pour savourer les jolies choses qui nous entourent. Pétillante, je m’intéresse aux séries, aux bons petits plats, aux gens qui s’émerveillent et à tous les plaisirs qu’offre la vie. : @sarah_elie
Claire SCHRICKE
rédactrice
Compiègnoise particulièrement curieuse, avec une affinité prononcée pour la psychologie et le bien-être.
: @zebra.lifestyle
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Aurélie SIPOS
journaliste
Journaliste 100 % fatale picarde, j’écume la région à la rencontre de ceux qui la font et qui la parlent, avec l’accent ou non !
Tibaut CHOUARA
photographe
Croqueur de la vie à pleines dents et curieux chronique, je consigne tout ce qui me semble intéressant et qui passe devant mon objectif. J’ai un intérêt indéniable pour la photographie incluant l’humain. /Tibaut_Chouara : @Tibaut_Chouara
: @Tibaut_Chouara
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Julien MARTIN
photographe
« Nous avons besoin d’un photographe ». Depuis que j’ai trouvé cette drôle de boîte noire par terre, il y a quelques années, on a de cesse de me demander de photographier tout un tas de choses. Je n’ai jamais compris pourquoi… Mais j’adore ça ! : @espece_de_focus
Clément MAY
photographe
Photographe, peintre et adepte des repas mitonnés aux petits oignons, j’aime capturer les moments insolites, que je recherche dans le monde entier.
: @clementmay
CON T R IB U T E U R S
Sophie COUSINIÉ
illustratrice
Le cheveu roux en pagaille, l’œil grand ouvert et avec culot, j’enquête et sans lâcher le crayon, tire des portraits caustiques de différentes situations. Illustratrice indépendante à Paris, je rejoins à cœur joie l’équipe des Culotté(e)s pour de nouvelles aventures.
Sophie MONNIER
illustratrice
Un carnet de croquis toujours à dispo, je prends un malin plaisir à regarder, observer, analyser et interpréter le monde qui m’entoure. Du figuratif à l’abstrait, j’aime travailler en fonction de mes envies et mon humeur du moment.
www.sophiecousinie.com /Sophie Cousinié
: @Sophie_starck
: @sophie_monnier
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Marion STICH
illustratrice
Être illustratrice culottée, c’est interroger les lignes et investir les formes afin de faire parler notre part enfantine et de laisser entrevoir les choses sous un autre jour. « Un adulte créatif est un enfant qui a survécu », Ursula K. Le Guin. www.latelier-encre.com : @latelier_encre
: @stich_marion
Anastasia VANDYCHEVA illustratrice Diplômée de l’école Saint-Luc, mes inspirations viennent de Klimt et des églises orthodoxes. Côté dessins, j’aime me lâcher et caricaturer tout ce qui m’entoure.
www.artnastia.com /anas.peintures.illus
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INS PIRA TIONS
I N SP I R AT I ON S
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“ ON A TOUJOURS SU QU’ON VOULAIT ENTREPRENDRE, C’ÉTAIT UNE ÉVIDENCE ” Valentin BARTHEL ET Pierre-Guillaume VILLEDARY, WebexpR
IN SP I R AT I ON S PASS I O NNÉ ( E ) S
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Et si s’associer à son meilleur pote n’était pas l’idée du siècle ? Et s’il fallait plutôt miser sur les compétences de celui - ou celle - qui est totalement différent(e) de nous ? C’est le pari qu’ont fait Valentin et Pierre-Guillaume. Ces deux-là se sont côtoyés à l’école de commerce, sans être les meilleurs amis du monde. Pourtant, ils le savaient, ensemble ils allaient faire de grandes choses. Et leur agence de communication compiègnoise, Webexpr, qui compte une vingtaine d’employés alors que Valentin et Pierre-Guillaume n’ont pas encore 25 printemps, n’est qu’un début pour ces deux ambitieux ultra-talentueux.
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Rencontre inspirante. Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ? • Valentin : Nous avons fait la même école, à Caen, l’École de Management de Normandie. Je suis originaire de Bretagne et Pierre-Guillaume de Nancy. Déjà, géographiquement, on était à l’opposé ! Tous les deux, on était très impliqués dans les assos de notre école. On a appris à tenir un budget, et des notions de RH. On ne se côtoyait pas du tout à la base. Mais on avait des compétences ultra complémentaires et on s’en est vite rendus compte. Pierre-Guillaume est modeste mais il a monté et revendu son premier site web à 13 ans ! Il est autodidacte, excellent technicien, le codage n’a pas de secret pour lui. Et moi, j’apportais la gouaille du commercial. On a appris le reste sur le tas…
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capital de départ. On a choisi Compiègne parce que j’avais déjà des contacts ici, un réseau de chefs d’entreprise avec lesquels j’avais déjà travaillé auparavant. Pour Pierre-Guillaume, par contre, c’était une terre inconnue ! Quels ont été les premiers obstacles ? • Pierre-Guillaume : Il y a cinq ans, c’était dur pour les start-up qui se lançaient, il y avait zéro dispositif, pas comme aujourd’hui. Le premier véritable obstacle, ça a été durant la deuxième année d’existence de WebexpR : pendant la première année, on avait quelques clients, mais ensuite nous sommes partis faire une année à l’étranger, Valentin à New York et moi à Portsmouth, en Angleterre. On a dû mettre la boîte un peu en stand-by. C’était les débuts, on n’était pas dans l’optique de faire beaucoup de bénéfices. Après notre année à l’étranger, tout a changé !
Vous avez toujours eu envie d’entreprendre ? • Pierre-Guillaume : Clairement, oui ! Pour ma part, j’ai toujours su que je ne voulais pas être salarié, je ne voulais pas bosser pour quelqu’un d’autre. On avait les compétences complémentaires, on n’est pas trop bêtes… On n’a rien pour s’entendre mais au moins, quand on n’est pas d’accord, on se prend la tête cinq minutes et puis ça passe. Pour faire avancer l’entreprise, on est obligés de trouver un consensus ! Quel a été le déclic, à quel moment vous vous êtes dit “C’est bon, on lance notre agence de communication” ? • Valentin : L’idée est née à la fin de l’année 2011 et on a ouvert la boîte en janvier 2012. On avait à peine 20 ans et on était encore à l’école. On a fait les fonds de tiroir, emprunté aux parents, aux potes et on a rassemblé 4500 € pour avoir un
C’est-à-dire ? • Pierre-Guillaume : On s’est mis en coloc ensemble, Pierre-Guillaume et moi, au Havre. On était alors en première année de master. De 9h à 17h, on allait en cours, le midi et le soir on bossait pour notre entreprise. Mais on ne faisait pas que ça, on sortait beaucoup aussi ! On avait installé nos bureaux dans le salon, c’était un peu n’importe quoi mais ça fonctionnait. • Valentin : Après New York, c’était bon de me remettre dans quelque chose qui me stimulait. On a géré les cours en même temps, c’était intense mais on a réussi à s’en sortir ! Finalement, quand avez-vous pu vous mettre à 100% dans l’entreprise ? Pierre-Guillaume : Entre la première et la seconde année de master, on a décidé de faire une césure pour tester l’entreprise. On s’est dit qu’après, ça passait ou ça cassait. On s’est lancés à fond et on a pris des locaux. On avait le but de faire un bon
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chiffre d’affaire à la fin de l’année. On a fait un stage dans notre propre boîte, on a pris également deux étudiants en alternance, deux contrats de deux ans. Là, on a carrément joué avec le feu car on ne savait même pas si WebexpR allait encore tenir ce temps-là ! Valentin : Finalement, ça a cartonné ! On a fait un chiffre d’affaires de 132 000 €. Ensuite, il a fallu faire la deuxième année de master et là, ça a été particulièrement rude. On a fait l’année en alternance dans notre propre entreprise et on a agrandi l’équipe de quatre techniciens et de deux commerciaux.
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Vous avez donc terminé vos études il y a peu de temps ? On a terminé l’école en juin, l’année dernière. Mais pendant notre dernière année de master, nous n’étions plus des étudiants dans nos têtes. On a recruté de nouveaux salariés au cours de l’année et on a terminé l’année avec un chiffre d’affaires de 364 000 €. Depuis cet été, on est 21 chez WebexpR. Gérer autant de salariés quand on a 25 ans, ce n’est pas difficile ? • Pierre-Guillaume : On a monté le concept sur la génération Y et Z, la moyenne d’âge est de 25 ans. On embauche tous les étés des alternants, ça reste très important pour nous d’aider à la formation. J’ai toujours voulu créer de l’emploi et aujourd’hui, on a l’énergie pour mener une entreprise avec autant de salariés. Evidemment, ce n’est pas facile tous les jours ! En quoi WebexpR parvient à se démarquer aujourd’hui, dans ce secteur ultra concurrentiel qu’est la communication ? • Valentin : Aujourd’hui, on opère sur quatre pôles, notre offre est très complète. On propose aux entreprises de
gérer toute leur communication, de A à Z : de la stratégie, aux réseaux sociaux, en passant par la vidéo. On est compétitifs, on vend de la qualité au meilleur prix. Nos clients sont très diversifiés : on en a pratiquement 300. Et ce sont eux les boss, pas nous ! Nous, on n’a pas de bureau avec des lettres dorées, on travaille au milieu de nos équipes.
Vous vous êtes établis à Compiègne, mais avec une telle niaque, vous allez conquérir le monde, non ? • Valentin : Jusqu’à maintenant on s’est développés sur Compiègne mais on a envie de s’étendre, clairement. On est en train de déployer des teams de commerciaux dans d’autres villes, un peu partout en France. En janvier 2017, une agence a été ouverte à Paris. Et comme ça fonctionne très bien là-bas, on va encore recruter ! • Pierre-Guillaume : Plus tard, pourquoi pas lancer des franchises de WebexpR mais aussi d’autres entreprises, d’autres concepts… De toute façon, on ne se voit plus salariés. Quel conseil donneriez-vous à celui ou celle qui veut lancer son entreprise ? • En chœur : Surtout, ne pas se lancer seul ! Il faut trouver, si possible, quelqu’un de différent, qui est opposé mais complémentaire. Ça permet d’être sur tous les terrains à la fois Mais c’est une expérience incroyable !
ANAÏS CARPENTIER
NOËMIE GUIZARD
- Géraldine, ton riff n’est pas assez soutenu… Bernadette et Odile, va falloir revoir le gimmick ! Pas assez new wave ! Bon les girls, on reprend tout depuis le début. Fissa fissa ! N’oubliez pas qu’après, on a cours de paddle !
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QUANS ISTE & HO DÉTOURNE LES MEUBLES DE MAMIE 21 Élise Degraeve s’est lancée il y a un an dans la confection de petits meubles pour enfants, sous le nom de Iste et Ho. Des créations made in Oise colorées, personnalisées, uniques et adaptées à chaque client. Rencontre avec une jeune femme de 28 ans, talentueuse et audacieuse, qui a aménagé son atelier dans la ferme familiale, près de Borest.
LÉA CAZANAS
JULIEN MARTIN
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“ ON PEUT FAIRE DE JOLIES CHOSES AVEC DES CHOSES MOCHES ”
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Comment vous est venue l’idée de ce projet ? • Elise : Ça me trottait dans la tête depuis un moment… Je suis graphiste, j’ai fait des études d’arts appliqués et je travaille actuellement dans une école d’art. Je passe mes journées sur l’ordinateur et le travail manuel me manquait. Quand mon petit bout a eu l’âge de jouer, j’ai voulu créer des pièces uniques pour lui. Au début, c’était plus pour le plaisir. Ça va faire maintenant un an que je me suis lancée. Je ne travaille pas à plein temps donc je peux donc développer Iste & Ho à ma guise. Quel est le premier modèle que vous avez créé ? • Elise : La toute première cuisine que j’ai créée a été vendue, la deuxième est la bleue, avec laquelle mon fils joue beaucoup. À terme, tous les modèles vont être vendus. Pourquoi Iste & Ho ? • Elise : Iste, c’est la base de tout. On a besoin de plein de métiers pour créer : des graphistes, des spécialistes, des stylistes. C’est un rassemblement de compétences. Iste est une racine grecque. J’ai eu un jour une discussion avec une amie, qui m’a dit que j’étais une artiste, ce à quoi j’ai répondu : « je ne suis pas une artiste, je suis une graphiste ». Elle a renchéri : « oui, mais c’est pareil ». Iste & Ho, c’est pour la chanson. On y va gaiement.
Les prix débutent à une centaine d’euros, mais la plupart des créations coûtent aux alentours de 200 euros.
Vos créations sont-elles toutes uniques ? • Elise : On donne une nouvelle vie à des objets dont les gens se débarrassent. On récupère à Emmaüs, dans des recycleries, des déchetteries. On peut faire des choses bien avec des choses moches. Chaque modèle est donc unique. On est artisans, on ne peut pas refaire deux fois la même chose. On chine un meuble qui nous plaît, et on travaille à partir de celui-ci. On produit lorsqu’on a un trou dans les commandes, on fait du stock pour les marchés de Noël. Les gens se montrent intéressés, mais ils ne vont pas acheter les modèles déjà faits, parce que ce n’est pas eux qui les ont créés et choisis. Le produit d’appel est la cuisine, mais on se développe selon les désirs des clients ; on a ainsi créé une table à langer avec une baignoire, une maison de poupées, un lit reponcé et remis au goût du jour une petite marchande, un candy bar et une clinique vétérinaire, mon modèle chouchou. On a réalisé un meuble de la forme de la voiture d’un client, une Mustang, pour mettre dans la chambre de son fils. On peut aussi rajouter des modules. Récemment, un client nous a demandé de rajouter un frigo et un micro-ondes à sa cuisine. Les trucs de filles marchent beaucoup, tout ce qui est rose, les petites coiffeuses, les portants à bijoux…
Comment se déroule la création d’un nouveau meuble ? • Elise : On essaie de travailler à la commande. Ce sont des choses qu’on ne va pas trouver dans un magasin, donc on propose des pièces uniques. Les gens viennent avec une idée… ou pas ! C’est souvent le cas d’ailleurs. On leur propose d’autres idées, on fait des croquis, et si ça leur plaît, on valide ensemble l’idée et les couleurs. Je demande un acompte et on commence à rechercher le meuble dont on a besoin, dans les recycleries, les déchetteries, sur Le Bon Coin… Il s’agit de trouver LA perle. C’est moi qui développe, mais pour transformer, on a besoin d’être quatre mains, ma mère m’aide. On découpe les plateaux, les portes et on les change de sens pour en faire un four par exemple. Généralement, les meubles se trouvent complètement désossés, pour être remontés autrement. Ce sont des meubles, pas des jouets, ce sont des pièces uniques, alors ils ne peuvent pas être testés. J’utilise une peinture éco label, une sous-couche spéciale enfant. La peinture n’est pas nocive, on ne met pas de clous, on arrondit les angles au maximum. Votre fils a 3 ans, pensez-vous que vos créations grandiront en même temps que lui ? • Elise : Elles marchent aussi pour les plus grands enfants, jusqu’à 6 ou 7 ans (rires). Contact : isteetho@gmail.com
Quels sont vos projets ? • Elise : Pour l’instant je vends uniquement sur Facebook, par Messenger. Je n’ai pas de boutique en ligne. On reste dans l’Oise, on ne s’est jamais exportés. C’est nous qui livrons. L’an dernier, on a participé à des marchés de Noël et salons de créateurs, notamment ceux d’Orry-la-Ville, Pontarmé et Appremont. Presque tous les gens s’arrêtent à notre stand, c’est très sympa. Pour décembre prochain, on a envoyé les papiers d’inscription pour les marchés de Senlis, Chaalis, Chantilly et peut-être Pontarmé. On aurait aimé monter une boutique éphémère, avec différents créateurs, pourquoi pas à Paris, sur une semaine ou deux. Idéalement, j’aimerais réussir à me faire distribuer dans de jolies boutiques parisiennes. Plus le temps passe, plus on gagne en crédibilité, les gens se rendent compte de notre sérieux. Des conseils pour les gens qui ont envie de monter leur propre entreprise et d’essayer d’en vivre ? • Elise : Tant qu’ils ne me volent pas mes idées (rires) ! Enfin, ils peuvent me les piquer, j’en aurai d’autres (rires). Il ne faut pas hésiter, se dire « pourquoi pas ? Au pire, ça peut marcher. » C’est beaucoup le bouche-à-oreille qui a fonctionné pour ma part, avec Facebook, ça s’est répandu très rapidement. Je soigne à fond les photos de la marque. Gérer Facebook est quelque chose que je fais au travail, et c’est tellement plus gratifiant de le faire pour soi. Etre culottée, qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Est-ce que vous estimez l’être via Iste & Ho ? • Elise : Il ne faut pas avoir peur d’avancer, serrer les dents et aller de l’avant. C’est un nouveau départ, un nouveau souffle. Il faut se donner une chance d’avoir une vie plus belle. J’essaye de l’être, d’être différente à travers Iste et Ho. Souvent les gens me disent : « Votre mari découpe et vous peignez ? » Non, je fais tout, les filles aussi peuvent être manuelles ! /isteetho
: @iste_et_ho
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Nicolas ducauroy DEUX DÉCENNIES D’ENCRE ET D’AIGUILLES ANAÏS CARPENTIER
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NOËMIE GUIZARD
Nicolas Ducauroy, c’est un grand sourire, des biscotos tatoués et une gouaille de rigolo. C’est aussi un mec passionné par son métier de tatoueur, qu’il exerce depuis plus de vingt ans. Un parrain dans le milieu. Celui qui est également co-organisateur de la plus grande convention de tatouage de l’Oise, à Liancourt, nous a ouvert les portes de son salon, un soir, pour papoter du métier et nous raconter sa success story.
NICO TATTOO 20 rue Pasteur, 60140 Liancourt 03 60 02 62 73
I N SP I R AT I ON S S U CCE S S S TO RY
« Je me suis fait mon premier tatouage à 13 ans, avec une aiguille et de l’encre de Chine. C’était un coeur sur la hanche, caché par mon slip car ma mère ne devait jamais le voir ». Il se marre comme un petit garçon heureux de sa bêtise. À l’origine de cette success story, il y a un jeune mec de dix-sept ans, qui a toujours aimé les corps tatoués. Le père de sa petite amie de l’époque est tatoueur et lui propose vite de lui transmettre les bases. L’ado ne se fait pas prier. Sa première œuvre sera une tête d’Indienne en tribal, il s’en souviendra toute sa vie. Mais alors qu’il apprend à tatouer sur des peaux de cochon ou des escalopes de dinde, Nicolas Ducauroy ne pensait pas en faire son métier, loin de là. « À la fin des années 1990, il n’y avait pas beaucoup de tatoueurs en France, et dans l’Oise
il devait y en avoir trois ! Je n’imaginais pas acquérir un niveau assez bon pour vivre de ma passion ». Car déjà, il s’agissait d’une passion. Les aiguilles, l’encre, le remplissage, les dents qui se serrent sous la douleur, la satisfaction du travail bien fait, il adore. À 19 ans, une opportunité se présente à lui, inratable : « Le moto-club de Liancourt, un groupe de bikers, cherchait un tatoueur pour bosser chez eux », explique-t-il. Tatouage et motos, le combo gagnant. Nicolas s’installe alors dans un petit local et reçoit ses premiers clients, entre deux franches rigolades avec ses copains bikers. Le soir, le tatoueur se métamorphose. Il troque encre et aiguille contre le casque des pompiers de Paris, enchaînant deux boulots en 24h. « J’avais peur de me lancer à 100% dans l’aventure du tatouage
I N SP I R AT I ON S SUCCE S S S TO RY
exercer leur art. Des potes de Nicolas, rencontrés au gré de ses propres participations à diverses conventions, dans tout le pays. Dix-sept années de convention qui ont vu les styles de tatouage évoluer au fil du temps et des modes : « Avant, c’était le dauphin sur la hanche, la petite rose sur la cheville… Aujourd’hui, on voit des signes infini ou des plumes partout ! Le tatouage obéit aux modes, c’est comme tout. »
“ LE TATOUAGE OBÉIT AUX MODES, C’EST COMME TOUT ”
et j’hésitais vraiment avec mon autre passion, la vie de pompier. Alors, entre 1999 et 2003, j’ai fait les deux. » Résultat, quatre années sans prendre de vacances et puis, finalement, un déclic : « Un jour, je me suis rendu compte que mon planning de tatouages était rempli pour les 45 jours à venir. ça m’a rassuré, alors j’ai choisi : j’allais tatouer à plein temps et devenir mon propre patron ! » Dans son échoppe de bikers, Nicolas Ducauroy officie jusqu’en 2011, le temps d’étoffer sa clientèle et de se faire une jolie réputation dans le secteur. C’est en 2000 que bikers et tatoueur commencent à organiser, conjointement, ce qui va devenir LA convention de tatouage du département. À Liancourt, chaque année, une trentaine de tatoueurs de toute la France se donnent rendez-vous pour
Côté technique, depuis ses débuts, Nicolas Ducauroy a, là aussi, vu les évolutions du métier. « Quand j’ai commencé, il n’y avait ni internet, ni tutos sur YouTube. On ne savait pas forcément dessiner dès le départ, on apprenait sur le tas, dans des bouquins. Aujourd’hui, les apprentis savent dessiner avant d’apprendre le tatouage, tout est différent ! C’est pareil pour le matériel : quand j’ai débuté il n’y avait qu’une boutique où l’on se fournissait tous, à Paris. Maintenant, avec internet, c’est magique ». Le géométrique, les codes-barres, les lignes et les traits ultra réguliers, c’est le truc de Nicolas, même s’il se dit ouvert à toutes les techniques de tatouage. « Au fil du temps, je me suis imprégné de ce que les autres artistes font, c’est sans doute pour ça que je n’ai pas de style défini. J’aime tout en fait ! » Avec son air doux, caché derrière ses muscles tatoués, Nicolas Ducauroy considère encore aujourd’hui qu’il « n’aura jamais le niveau », ajoutant que si cela devait arriver un jour, « il faudrait arrêter le tatouage ». Une modestie et un perfectionnisme qui le poussent, chaque jour, à assurer encore plus.
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“ J’AI TATOUÉ TELLEMENT DE TRUCS BIZARRES... ” Pourtant, certains jours, les demandes de ses clients et clientes laissent plutôt à désirer. « J’ai tatoué tellement de trucs bizarres… Un mec m’a demandé, un jour, les logos de Renault et Subaru sur le torse… Au départ, j’ai cru que c’était une blague, j’étais mort de rire ! Bon, et puis finalement, je l’ai fait. »
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L’artiste de Liancourt ne s’interdit pas grand chose. Les noms des clubs de foot, alors qu’il déteste ça, sur un biceps, ou, plus glauque, des papillons en hommage à des fausses couches, ou encore le prénom du petit-copain sur une hanche, alors que le type sera oublié une semaine plus tard… Idem pour les zones géographiques du corps : « Techniquement, on peut tatouer partout ! Mais je refuse la bistouquette, lâche Nicolas dans un grand éclat de rire, tout simplement parce que je ne tiens que la mienne ! »
Composée initialement de Nicolas et de sa compagne, qui s’occupe de réaliser les piercings, l’équipe du salon s’est agrandie depuis peu, avec l’arrivée de Déborah. « Je reçois énormément de candidatures, explique le boss de Nico Tattoo, mais à la base, je ne voulais pas prendre de jeunes en apprentissage. Tous mes potes tatoueurs avaient eu de mauvaises expériences. Il faut comprendre que ma boutique, c’est mon bébé, il fallait que je puisse faire confiance à mon apprenti(e). » Déborah, une jolie rousse pétillante, a réussi, finalement, à faire flancher l’ours Nicolas, à force de détermination. Elle sait dessiner mais veut apprendre, aujourd’hui, à tatouer les peaux. Une vocation. Apprenti, Nicolas, lui, ne l’a jamais vraiment été. « J’ai appris au contact de pros, mais l’apprentissage, ça n’existait pas. Les copains faisaient le cobaye… » Des obstacles parfois difficiles à surmonter pour le jeune tatoueur qu’il était : « Je voyais le boulot des autres, ça me rendait malade, j’avais l’impression que jamais je ne serai à la hauteur… » Un peu plus relax aujourd’hui, fort de ses vingt ans d’expérience, Nicolas affiche l’air affable de celui qui a su écouter ses envies, au bon moment. « Tout ce que j’espère maintenant, c’est pouvoir tatouer, encore et encore, jusqu’à écœurement. »
Marion Stich
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I N SP I R AT I ON S CON NE C T É ( E ) S
GIGMEE : DU WEB À LA SCÈNE Ania Bouhaddi et Antonin Dupont Kennedy se sont rencontrés sur les bancs de l’école, puis perdus de vue, avant de se recroiser en 2014. Après de nombreux voyages, baignant tous deux dans le monde de la musique, ils décident de créer GigMee, plateforme web de mise en relation entre programmateurs et musiciens. Interview d’un duo parisien qui fait jongler musique et web.
DELPHINE DUSSILLOL
JULIEN MARTIN
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Tout d’abord, quel est votre parcours ? • Ania : Après des études dans l’édition, j’ai travaillé sur le Festival Livres & Musique de Deauville. J’y ai découvert ma passion pour l’organisation d’événements musicaux et l’adrénaline que procurent ces festivals live.
“ On a envie qu’un démarre ait le ré pour se faire rep
• Antonin : De mon côté, suite à des études en communication et journalisme, je souhaitais monter un projet. Après avoir recroisé la route d’Ania en 2014, nous avons rencontré Phil Roberts, musicien à l’origine du spectacle BoOgaloO ZoO, pour lequel nous recherchions des sponsors et subventions. On s’est aperçus de notre entente professionnelle, de notre amour de la musique et on a décidé de partir ensemble à New York.
Votre projet est lié à la musique mais tout semble partir des voyages que vous avez réalisés. • Ania : Évidemment ! Ce sont les voyages qui nous ont permis de découvrir des musiciens aux univers si différents. L’idée nous est venue de créer un catalogue, sous le nom de Wide World Connexion, avec ces musiciens talentueux et d’aller trouver des dates pour eux, comme un tourneur pourrait le faire. • Antonin : On allait dans un lieu en présentant des musiciens, si ça matchait, on organisait un concert. En parallèle, notre présence sur les réseaux sociaux nous a permis de créer et garder beaucoup de contacts. • Ania : On a donc organisé une série de concerts et monté un petit festival, le Caribbean African Reggae Fest, dans l’East Village de Manhattan. C’est à ce moment qu’on est passés du côté de l’organisation d’un événement et pas seulement du booking d’artistes. • Antonin : On s’est rendus compte de toutes les difficultés rencontrées par les musiciens… • Ania : …de la galère pour eux de trouver des programmateurs qui veuillent les faire jouer en gérant, en plus de la musique, un taff « alimentaire ». Et aussi de celle des programmateurs, assaillis de demandes de musiciens et faisant souvent tourner les mêmes, parce qu’ils ont déjà un public.
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musicien qui FLexe GigMee érer ” S’en suit un voyage en Nouvelle-Zélande, puis en Asie du Sud-Est courant 2016 et par conséquent, de nouvelles découvertes musicales. Comment Wide World Connexion est-il devenu GigMee ? • Antonin : C’est pendant toute cette période que le site est né. • Ania : On est rentrés en France et on a commencé à bosser sur la création d’une plateforme web. Bien que notre principal réseau soit à New York, la réalité des choses nous a poussés à créer ce site en France, notamment grâce à l’accès aux aides entrepreneuriales. Si c’était à refaire ? • Antonin : Je le referais, mais pas avec elle (les deux rient) ! Plus sérieusement, on s’y prendrait plus tôt sur la levée de fonds et on passerait directement par une agence pour le développement. Nous avons fait appel à un freelance ; le développement du site a malheureusement mis le double du temps prévu, ce qui a décalé le démarrage de notre campagne de crowdfunding, ainsi que le lancement de la plateforme. • Ania : On a fait des erreurs, on jongle avec la réalité car on doit quand même vivre à côté, ce projet étant jusqu’ici en autofinancement. Mais le retour positif des musiciens et bookers nous a rassurés. Parlons un peu plus de GigMee… • Ania : GigMee est une plateforme de mise en relation entre programmateurs de scènes live/organisateurs d’événements professionnels et privés, et musiciens indépendants. L’intérêt est de découvrir de jeunes talents et de
www.gigmee.net
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leur donner la possibilité d’utiliser notre réseau. • Antonin : Aujourd’hui, un programmateur va sur Soundcloud, YouTube, Facebook, ce qui prend du temps et il ne trouve pas forcément toutes les infos dont il a besoin. Sur GigMee, tout est sur le profil du musicien : son style musical, ses tarifs, ses vidéos live, ses disponibilités… On souhaite également proposer une option de dernière minute : des musiciens disponibles pour un programmateur en cas d’annulation. En attendant la sortie officielle de la plateforme, allez jeter un coup d’œil à la landing page et suivez le projet sur les réseaux sociaux.
/GigMee_net
: @gigmee_net
: @gigmee_net
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Comment devenir les rois du FInancement participatif ANAÏS CARPENTIER
Parce que vous aussi, vous avez envie d’atteindre les étoiles, parce que vous en avez marre de rêver la vie d’un(e) autre,
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parce que vous ne comprenez rien aux termes crowdfunding, cohoming ou encore slasheur, mais que ça vous botterait bien de changer de vie/métier/façon de bosser ? Vous êtes au bon endroit. Cette rubrique, qu’on a failli appeler « La tanière de MacGyver », a pour but de vous donner les clés et les codes d’un nouveau monde. En avant, aventuriers des temps modernes.
KISSKISSBANKBANK
Comment ne pas évoquer, pour ce premier numéro, l’épopée de Culotté(e)s magazine à travers la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank ? C’est grâce au financement participatif que vous tenez cette revue entre vos douces mains. Lever des fonds, c’est une aventure : il faut être à 100%, tout le temps. Être en représentation également, pour attirer toujours plus de contributeurs. Mais concrètement, comment ça s’est passé pour nous ? > Choisir la plateforme idéale Entre Ulule, KissKissBankBank et les plateformes locales, notre coeur a longuement balancé. Les frais, c’est-à-dire le pourcentage ponctionné par la plateforme, à l’issue de la collecte, est le même ou presque : 8%. Si nous avons choisi KissKissBankBank, c’est pour une seule raison : nous les avons rencontrés. Nous nous sommes rendus sur place, dans leurs locaux parisiens, pour un petit-déjeuner. Nous avons pu rencontrer et obtenir les conseils d’autres meneurs de projets, qui avaient réussi leur campagne quelques mois auparavant. Nous avons été convaincus par le professionnalisme et l’écoute de l’équipe : entre KissKissBankBank et nous, l’aventure commençait.
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> Donner envie aux contributeurs Une fois la plateforme choisie, il faut rédiger son projet. Nous avons mis plusieurs semaines à écrire à notre campagne : il fallait que nos punchlines soient percutantes, que le projet donne envie aux futurs lecteurs et potentiels contributeurs d’aider financièrement. On le sait, bien souvent, les projets intéressent mais la main au porte-monnaie est difficile à susciter. Choisissez bien vos mots, ne lésinez pas sur les illustrations, les photographies, les vidéos… Misez sur la qualité surtout : pas de photo floue, par exemple ! Nous avons également choisi de faire transparaître l’identité visuelle du magazine : du jaune, du punchy, du graphique. > Bien calculer les montants Calculez la somme qu’il vous faut obtenir pour mener à bien votre projet : elle doit inclure la taxe de la plateforme et le prix des contreparties qui seront envoyées aux contributeurs qui le souhaitent. > Communiquer, communiquer… Une fois le projet validé par la plateforme, il apparaît en ligne. Vous avez alors 32 ou 45 jours pour obtenir 100% de la cagnotte. Si au terme de ces jours, vous n’obtenez pas l’intégralité, la campagne n’aura servi à rien et vous repartirez bredouille. Autant dire que ces 32 jours (le délai que nous avons choisi pour le magazine) sont vite devenus un mois d’angoisse. Pendant 32 jours, nous avons mangé, rêvé, pensé KissKissBankBank, avec un seul but : obtenir les 100% de la cagnotte. Mais comment les obtenir ? En communiquant. Les réseaux sociaux seront vos meilleurs amis : assurez-vous d’avoir une page Facebook en activité au moins 15 jours avant le lancement de la campagne, histoire de teaser autour de votre projet et de donner envie aux gens de le connaître. Invitez votre cercle à liker la page et lors de la sortie du crowd-
funding, partagez encore et encore le lien. Chaque jour, nous réalisions un nouveau post pour motiver les troupes autour de la campagne : nous avons sûrement été les rois du spam, mais qu’importe ! > Gérer le stress Durant la période de campagne, qui, pour nous, a duré 32 jours, il y a un moment de creux. Ce creux de la vague est vraiment difficile : si, au début du lancement de l’opération, les amis, et même les amis des amis et de la famille, mettent facilement la main au portefeuille, cela devient plus délicat une fois ce cercle épuisé. Il vous faut alors vous investir davantage : contactez la presse, profitez de votre réseau. Vous avez surement l’ami d’un ami qui connaît un journaliste… Constituez un dossier de presse et envoyez-le aux rédactions locales. Profitez également des cercles d’entrepreneurs type BNI (Business Network international) : un cocktail ou un petit-déjeuner peut vous permettre de sensibiliser les entrepreneurs de votre région à votre projet... et de récolter, pourquoi pas, une coquette somme ! > Être corporate On s’entraide, on se soutient ! Une campagne, c’est du boulot, du stress. Mais une fois la barre des 100% atteinte, c’est beaucoup de bonheur et de soulagement. C’est aussi le début de beaucoup de travail également : une fois l’argent récolté, il vous faudra songer à envoyer vos contreparties… et travailler encore et encore !
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On a rencontré la trépidante humoriste Constance, entre deux représentations au festival OFF d’Avignon de son nouveau spectacle, Gerbes d’amour, où elle partage la vedette avec la brune et talentueuse musicienne Marie Réno. La jeune et jolie Isarienne
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Constance, qui a découvert le théâtre à l’âge de huit ans, est multi-casquettes : déjantée mais aussi très pro, puisque ces dix dernières années, elle a écrit et joué quatre spectacles aux noms aussi chantants que Partouze sentimentale. Tout un poème. Interview express et culottée.
SARAH ROMBY
IN SP I R AT I ON S AR T I S T E
Les festivals demandent un rythme assez intense, quelle est ta routine pour tenir le coup ? • Constance : Il faut avoir une discipline de fer. Personnellement, je ne bois pas d’alcool, je fais attention au soleil, à l’alimentation et au sommeil. On dirait que c’est une grosse colonie de vacances avec tous les copains mais en fait c’est une course d’endurance. Est-ce que c’est l’occasion de se retrouver et d’échanger avec les copains, ou c’est plutôt chacun dans son coin durant cette période ? • Constance : C’est un mélange des deux. C’est l’occasion de voir du monde, mais ça reste chacun pour soi. Personnellement, je fais très attention à ne pas mélanger le perso et le pro. Tu as commencé le théâtre très jeune et en as rapidement fait ton métier. Dans une autre vie, quel domaine plus « traditionnel » t’aurait attiré ? • Constance : J’ai toujours voulu faire ce métier car il me permet de faire tous les métiers et d’avoir toutes les identités sans choisir. Je ne pourrais pas faire autre chose, c’est vital pour moi. Quel conseil donnerais-tu aux jeunes qui viennent d’avoir leur bac et qui rêvent de se lancer dans une carrière artistique professionnelle ? • Constance : Le seul conseil que je pourrais me permettre de donner, c’est d’aller au bout de ses envies et d’essayer de toujours caresser ses rêves pour ne pas être frustré par la suite. Échouer, c’est pas grave. Ne rien tenter, c’est terrible. Ayant fait le plus gros de ta carrière sur les planches, et après quelques expériences télé, est-ce qu’il t’arrive de rêver à d’autres horizons artistiques ? Ciné, séries ?
www.constance-officiel.com
“ Echouer, c’est pas grave, Ne rien tenter, c’est terrible ” • Constance : Mon métier principal, c’est la scène. Après, si les autres expériences en découlent, ce sera tant mieux, mais ce n’est pas mon envie principale. Toutefois, j’ai fait une apparition dans le films des Chevaliers du Fiel, Repas de famille, sorti en 2014, et j’ai prêté ma voix pour le dessin animé La petite mort de Davy Mourlier. Des expériences très sympas ! En parlant de séries, chez Culotté(e)s on binge-watch pas mal. Et toi, tu as des séries fétiches ? • Constance : Je suis très séries aussi. J’en dévore énormément. Mon dernier coup de coeur c’est The Handmaid’s Tale, qui est une dystopie intéressante (mais effrayante !), montrant un monde où les femmes ont perdu tous leurs droits… Ce qui, j’espère n’arrivera jamais ! D’ailleurs, c’est quoi pour toi être Culotté(e) ? • Constance : Être culottée, c’est de l’insolence bien placée. A partir de novembre, tu seras au Grand Point Virgule, avant d’enchaîner avec des dates en province. Et pour la suite, quels sont tes projets ? • Constance : Ce spectacle, Gerbes d’amour, est une nouvelle aventure qui ne fait que commencer. Je pense qu’il va m’accompagner quelques temps. On s’amuse beaucoup sur scène, il faut venir nous voir !
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Clément May « On se fait une toile » Clément May, c’est un concentré d’humour et de créativité, des cheveux bouclés, des yeux clairs et un grand éclat de rire. Photographe de talent (qu’il exerce d’ailleurs au sein de l’équipe de Culotté(e)s magazine), c’est également un plasticien accompli. ANAÏS CARPENTIER
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CLÉMENT MAY
IN SP I R AT I ON S AR T I S T E
Depuis quelques mois, il s’est lancé dans la réalisation de toiles au format plutôt imposant, représentant les grandes figures de la culture contemporaine (majoritairement issus du monde de la musique et du cinéma), passant de Nina Simone à Léon et Mathilda, le duo de flingueurs du film de Luc Besson. Celui qui a toujours dessiné et peint depuis tout petit, a passé quatre années à l’institut Saint-Luc, à Tournai, en Belgique, où il a mené des études de photographie. Photographe et vidéaste indépendant (ses oeuvres en noir & blanc sont visibles sur son compte Instagram), il passe également du temps à peindre. Ses sujets sont le fruit de son inspiration ou de commandes. Sur sa page Facebook, Clément May Artwork, il poste ses nouveautés et engage parfois ses followers à choisir le sujet de sa prochaine toile. Côté expos, en 2017, une partie de ses oeuvres ont orné les murs du salon de tatouage Tabernacle, à Compiègne, ainsi que ceux du festival Picardie For Ever. Prochainement, l’artiste compte se lancer dans la sérigraphie et la vente de t-shirts et tote bags à l’effigie de certains personnages de ses toiles. Voyageur, amoureux de la vie et toucheà-tout, Clément May est forcément un artiste local à découvrir.
Et pour admirer ses œuvres photos : : @clementmay
: @clementmayartwork /clementmayartwork
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HOMER UNE VIE SUR DES ROULETTES Homer, ce n’est pas seulement l’histoire d’un beauvaisien anti-conformiste de 50 piges, c’est aussi tout un pan de l’histoire du skate de notre région. Chemise ample, mèche rebelle et bonhomie avenante, Homer est un passionné de la planche à roulettes, un mordu des chutes sur le béton, un fou de la mini-rampe faite maison. Entre les seventies et les années skateparks, petit voyage à travers le temps avec le doyen du skate beauvaisien.
ANAÏS CARPENTIER
CLÉMENT MAY
Raconter la vie d’Homer, comme il se fait appeler dans le monde du skate, en 3000 signes, c’est comme vouloir faire le tour du monde en quinze minutes : impossible. Des anecdotes, il en a à la pelle. Le bitume beauvaisien, il l’a arpenté avec sa clique de copains dès les années 1970. « En 1977, en France, tous les jeunes faisaient du skate, c’était vraiment à la mode », explique-t-il. On se rappelle d’ailleurs de la sublime Faye Dunaway, des Drôles de Dames, juchée sur une board, dans les seventies. Un cliché emblématique d’un âge d’or du skate, devenu ultra populaire. « On skatait dans les rues, place de la mairie à Beauvais, puis on est allés chercher des spots cool à Paris ». Les grands skaters de l’époque, outre les Z-boys californiens, s’appellent Rémy Walter ou Thierry Dupin, premier français devenu skater professionnel. « Et puis, dans les années 80, c’est passé de mode… les gens préféraient s’offrir une planche à voile ! » Homer lâche aussi le skateboard, avant d’en refaire un peu à l’armée : sa planche, regardée de travers par ses supérieurs, lui servait de moyen de transport entre les différents bâtiments de la caserne...
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À la fin des années 80, le skateboard revient sur le devant de la scène : « Mais uniquement pour les mordus, ambiance freestyle, avec une certaine influence du punk californien. » C’est d’ailleurs sous cette influence que les skaters français – une cinquantaine à tout casser, à l’époque – se mettent à construire leurs propres modules (ces éléments en bois permettant de faire des figures acrobatiques). Homer et son frère s’y collent avec entrain et, en dix jours, construisent une mini-rampe d’un mètre cinquante, qui fera le bonheur d’un bon nombre de skaters picards. Un cadeau moyennement apprécié des parents : « Il faut dire que la rampe prenait tout le jardin ! On a toujours été un peu barrés… et puis plus tard, on a appris qu’on était les seconds en France, à construire une mini-rampe », s’amuse Homer, qui, à l’époque, travaillait déjà auprès des jeunes de Beauvais.
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C’est également à la fin des années 1980 qu’il crée, avec les jeunes skaters de la ville, un fanzine au doux nom de " Fuck the Blaireaux ", bricolé de photos argentiques et de reportages griffonnés, photocopiés en plusieurs centaines d’exemplaires. « En janvier 1990, le numéro 54 a été diffusé dans Noway, une revue de skate super connue en France, on avait bidonné un concours, c’était très drôle ! » Esprit contestataire encore. Les années 1990, c’est aussi le skate dans la rue. « Mais le street, ça commençait à énerver les vieux, alors ce fut la période des premiers arrêtés anti-skate », déplore Homer. Les jeunes ne se laissent pas abattre et investissent les usines désaffectées ou les parkings oubliés. Le skate gêne, mais surtout, le regroupement de jeunes agace les adultes. Début des années 2000, on se met alors à construire des skate-parks, histoire de retrancher ces individus un poil bruyants. « C’est une période de folie des grandeurs : les contests se multiplient, les marques de fringues se développent, le skate génère de l’argent. L’esprit contestataire des seventies tend à disparaître. »
À Beauvais, le skate-park indoor, d’une surface de 600 m², vient d’être entièrement refait par la municipalité, grâce à la ténacité d’Homer et de son acolyte Vincent. Les anciens skaters toujours dans le coup ? C’est rien de le dire : chaque année, Homer, qui a du mal à raccrocher la board, organise les Ficelles Picardes, une rencontre entre anciens et jeunes skaters, à Amiens. Esprit rebelle en veux-tu en voilà, la manifestation – qui rassemble plus de 400 personnes – est organisée chaque premier mai, « car les flics ne bossent pas, on se fait moins emmerder. » Les vieux skaters qui hésitent aujourd’hui à grimper sur leur planche, observent surtout les jeunes : « On se remet moins bien d’une chute aujourd’hui, nos genoux nous font mal, on n’a plus envie de douiller comme avant… » Homer, de son côté, profite des rassemblements de vieux skaters, les Old School Skate Jam, qui ont lieu une fois par an dans un skate-park d’envergure en France, pour ressortir sa board. Les anciens se retrouvent et font quelques ollies, juste pour le plaisir et sans trop de bobos. « Mais, déplore Homer, les vieux restent avec les vieux et les jeunes entre eux. C’est vraiment dommage, il y aurait pourtant des choses à partager, entre techniques et anecdotes. De mon côté, j’essaye de les rassembler et parfois, ça marche ». Reste le blog Sk8picardie.fr que le doyen des skaters beauvaisiens alimente depuis 2002. Il y évoque entre autres, les travaux des skate-parks, annonce les contests et les rassemblements, donne la liste des spots picards – officiels et clandestins. En un mot, la Bible des cramés de la courbe, de ceux qui adorent trébucher pour mieux se relever. Homer en rigole : « Les vrais savent bien que la gamelle fait partie du sport ! »
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L’aventure s’appelle canada Il y a ceux qui aiment leur cocon et ceux qui prennent le large. Loin de fustiger les premiers, Angélique a pourtant choisi la seconde voie : en décembre,
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elle partira vivre deux ans au Canada. Et pas au Québec, dans la région de nos cousins francophones. La jolie compiègnoise de 25 ans a décidé de se mesurer à Alberta, à ses rocheuses et à ses ours – mal léchés. Une fille comme on les aime. Rencontre.
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Angélique, comment s’est décidé ce changement de vie ? Quel a été le déclic ? L’été dernier, je suis partie, pour la première fois de ma vie, au Canada avec mon copain. Pendant 15 jours, on a vadrouillé entre le Québec et les chutes du Niagara. On en a pris plein les yeux. À l’aéroport, au moment du retour, j’ai éclaté en sanglots : je n’avais pas envie de rentrer en France, j’avais l’impression de ne pas avoir tout vu. C’était très fort ! Ça fait un moment que j’ai envie de bouger, d’aller explorer d’autres pays pendant plusieurs mois. À la base je voulais faire un road trip en Asie. Mais finalement ce sera le Canada !
Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris la bonne nouvelle ? J’ai poussé un cri au beau milieu de la cafet’, au travail. Très discret ! J’ai ressenti une excitation énorme. L’autre bonne nouvelle, c’est que mon conjoint aussi a été tiré au sort : c’était un signe, on devait vraiment partir. Mais ce n’est devenu concret que lorsque nous avons acheté les billets d’avion : on décolle le 30 décembre 2017. Le plus important pour nous était de pouvoir fêter au moins Noël avec nos proches, car notre départ est difficile pour eux. Comment tu vis ces mois avant le grand départ ? Il y a différentes phases : l’excitation, les heures sur le web à écumer tous les blogs de pvtistes… et puis la peur s’installe. On plaque tout ! Nos jobs, notre appart’, nos familles. Et enfin, il y a la phase d’acceptation pendant laquelle on se dit « Allez go ! » Alors on donne le préavis de l’appart’ et on se décide à profiter des derniers mois en France.
ON SE DIT “ALLEZ GO !” Quand on a le désir d’émigrer pendant 2 ans au Canada, comment ça se passe administrativement ? C’est la loterie, autrement dit la chance qui a dicté les deux prochaines années ! Pour vivre et travailler au Canada, lorsqu’on a moins de 35 ans, il faut obtenir un Permis Vacances Travail, un PVT. Un sésame difficile à obtenir ! Il faut s’inscrire sur le site web de l’Expérience internationale Canada, répondre à un questionnaire puis croiser très fort les doigts. C’est une demande strictement individuelle, donc que vous soyez marié(e) ne change rien. Nous étions 15 000 français et belges inscrits pour 6000 places… Honnêtement, j’y croyais pas du tout !
Sur place, quel est votre programme ? Les six premiers mois, on veut découvrir l’ouest canadien : le Yucon, Alberta, l’Alaska… Des régions pas vraiment fréquentées par les français, histoire de bien enrichir notre anglais. On fera, au début, du volontariat, ça se fait beaucoup au Canada. Construction de chalets, assistance aux chiens de traîneaux… le choix est varié ! Ensuite, nous voulons rejoindre Toronto pour trouver un job et un appart’. Si ça se trouve, rien ne se passera comme prévu. Mais c’est ça l’aventure, non ?
Suivre Angélique : www.angelique-trips.com Tout savoir sur le PVT : www.pvtistes.net
ANAÏS CARPENTIER
SOPHIE MONNIER
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LYDIA, LE SAUT DANS LE VIDE Depuis quelques années, Lydia se bat contre la maladie. Portrait d’une trentenaire (Or)dinaire, qui a décidé de se battre et d’avancer, coûte que coûte. Un arc-en-ciel après la pluie.
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outes les superhéroïnes ne portent pas de cape. Certaines, comme Lydia, préfèrent les jolies robes plumetis et c’est tout aussi bien. Le plumetis c’est délicat et raffiné, j’aime dire que c’est léger comme un nuage. Sauf que Lydia, les nuages, elle, depuis des mois, elle a arrêté de les regarder car ils sont devenus moins fascinants. La contemplation a laissé place à l’incompréhension. Le jeu des saisons s’est invité à une funeste fête. Un jour d’hiver, elle ressent quelque chose de saisissant sur son épaule. Les quelques semaines qui suivent deviennent difficiles : l’attente, le doute, les larmes, les interrogations et la peur.
Un jour d’été, elle apprend qu’elle est prise d’un mal qui répond au nom de Sarcome. Le couperet tombe, son état de santé avec. Fatigue, fièvre, son corps se fragilise et son moral est à la traîne. Elle se souvient de chaque détail, de chaque mot prononcé, elle écoute mais n’entend pas, son monde s’écroule, tout se fait la malle. Accrochée à la main de celui qui l’accompagne depuis 13 ans, elle se noie sous le poids des mots. À 31 ans, ce n’est définitivement pas censé se passer ainsi. Normalement, on a la vie droit devant soi, ce sont les montagnes russes sans les bas, l’arc-en-ciel sans la pluie et l’amour à tout-va. Pour Lydia,
la triste réalité prenait le dessus. Scotchée au téléphone, devenue presque muette, il fallait prononcer ces quelques mots pour prévenir : « Papa, Maman, je suis désolée, j’en suis là. » Entre force et faiblesse, c’était indéniablement l’acte le plus difficile à faire, les émotions les plus difficiles à vivre. Pour les siens, il fallait continuer d’avancer face au vent, avec la tête haute mais le cœur piétiné. La force d’une famille c’est comme celle des saisons, elles s’enchaînent mais jamais ne s’essoufflent. Dans le silence ou à travers l’orage, la nature ne fait que grandir sans formule magique. En pleurs devant la glace, il fallait que Lydia soit forte pour commencer à se battre et prendre place sur le ring. Plutôt que d’attendre l’évolution de la maladie, elle continue ce qu’elle fait de mieux : écrire de beaux mots pour les gens qui s’aiment vrai, grand et fort. Du haut de ses 1.55 m et de ses 50 kg, elle subit toutes sortes d’aventures angoissantes, entre chimiothérapie, traitements médicamenteux, effets secondaires, radiothérapie. La vie n’est pas devenue plus triste, son histoire avait juste pris un nouveau tournant, c’était comme sauter dans le vide sans tandem, sans parachute, à pieds joints. « Pourquoi MOI ? » Un an après cette question retentit encore, ces mots qui jamais ne s’arrêtent,
qui jamais ne s’enfuient. Puis, se réveiller un beau jour de septembre pour dire OUI à son homme. Un moment de répit dans le chagrin. Mais en vrai, c’était bien plus que ça. Ne plus avoir envie de se perdre dans la machine du temps, voilà ce qu’elle voulait Lydia. Une année s’est écoulée depuis ces premiers jours sombres, elle s’est remise à regarder les nuages et non plus la grisaille, elle n’a jamais jeté le dossard dans cette course effrénée, elle n’a jamais rien lâché, jamais. Elle a compris que ce qui est banal pour le plus grand nombre est ce qui compte le plus. Elle s’est découverte une passion pour la peinture sur porcelaine, céramique ; comme elle, à la fois authentique et fragile. D’un projet en est venu un autre, l’écriture, la reprise du sport, puis, avec beaucoup de courage, le retour au travail à temps partiel thérapeutique. Une victoire gagnée. Lydia sait que chaque sourire, c’est un arc-en-ciel après la pluie, elle sait qu’elle s’est pris une sacrée gifle, mais elle a décidé de ne pas tendre l’autre joue et de se battre envers et contre tout. Comme toutes celles et ceux qui luttent contre la maladie. +
NOËMIE GUIZARD
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TEN DAN CES
T E N DAN CE S
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ITINÉRAIRE D’UNE MODEUSE ULTRA-CONNECTÉE Elle est jeune, belle et adorable : elle pourrait en faire rager plus d’une. En 2014, Anne-Sophie Godet, originaire de Pont-Sainte-Maxence, lançait son compte Instagram plus pour le fun que pour en faire un métier. Deux ans et demi plus tard, elle fédère une communauté de plus de 135 000 personnes et a monté un eshop, L’armoire de Soso, où elle vend les tenues qui lui ont tapé dans l’oeil, en collaboration avec des créateurs. Rencontre avec une businesswoman accessible et ultra connectée
ANAÏS CARPENTIER
ANNE-SOPHIE GODET
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Anne-Sophie, votre communauté Instagram est très importante, nombreux sont vos followers. Comment cette histoire est-elle née ? • Anne-Sophie : J’ai toujours aimé la mode, les vêtements, j’aimais faire attention à mon style, donner des conseils aux copines. Le samedi soir, quand je vivais encore près de Pont-sainte-Maxence, mes copines venaient à la maison et on se préparait toutes ensemble avant de partir en soirée. Bien souvent, elles prenaient des fringues dans mon placard ! Au début, j’alimentais mon compte Instagram deux fois par semaine, je prenais mes vêtements en photo sur le sol… C’était pas aussi pro qu’aujourd’hui, j’étais novice ! La communauté s’est agrandie au fil du temps. Quand j’ai eu 3000 followers, c’était fou ! Je me sentais pousser des ailes. Aujourd’hui, mon compte Instagram prend 1000 abonné(e)s par semaine en moyenne : je suis heureuse de voir que ce que je poste (quasiment tous les jours), intéresse ma communauté. Et justement, quels sont les sujets qui passionnent votre communauté ? • Anne-Sophie : Si, au début, je montrais surtout des tenues, j’ai élargi à mes voyages, ma vie en général. Je reste simple et accessible le plus possible, je reste moi en fait. Je pourrais être une copine ou même une voisine finalement. Je partage énormément avec ma communauté. Je ne peux pas répondre à tous les messages malheureusement, alors je fais souvent des réponses globales. Il faut dire que je travaille seule sur l’Instagram et sur le eshop. Ça prend du temps mais c’est passionnant !
Il y a un an, vous avez lancé une e-boutique en ligne, qui porte également le nom de l’armoire de Soso. Comment est née ce projet ? • Anne-Sophie : Le métier de mon époux nous oblige à déménager assez souvent et, de mon côté, à démissionner à chaque changement de ville. J’étais commerciale dans l’optique, ça me plaisait beaucoup mais il fallait que je trouve un job qui allait me suivre, où que j’aille. J’avais envie de lier mon nouveau job à ma passion pour la mode, alors pourquoi ne pas vendre des vêtements, que j’aime et que je pourrais tout à fait porter, en ligne ? Mais l’entrepreneuriat, il faut pas se leurrer, ça fait peur. J’ai été soutenue par mes proches, mais j’ai monté ma boîte seule, de A à Z. C’est un gros challenge ! La Chambre de Commerce et d’Industrie a été d’un grand secours, ils ont été pédagogues et sérieux. J’avais vraiment envie que le projet fonctionne, mais j’essayais de ne pas trop stresser : si au bout d’un an je n’avais pas de résultat, je reprenais ma vie de commerciale.
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Combien d’argent avez-vous dû investir ? • Anne-Sophie : Entre 10 000 et 15 000 €. Cela comprend la création d’un site web de qualité, l’achat des premières marchandises et un ordinateur portable pour bosser de partout ! La boutique en ligne, appelée L’armoire de Soso, comme mon compte Instagram, est née en octobre 2016.
Comment choisissez vous les créations que vous vendez en ligne ? • Anne-Sophie : J’ai cherché tous mes fournisseurs seule, j’ai rencontré de nombreux créateurs étrangers, notamment au salon Who’s next qui recense 700 marques de prêt-à-porter et qui a lieu tous les ans à Paris. Le prochain a lieu Porte de Versailles, du 19 au 22 janvier. Je suis assez fidèle à mes fournisseurs, je n’achète que des vêtements que je porterais moi-même. C’est d’ailleurs pour cela que je joue au modèle sur le site web. Je voulais également garder le lien avec ma communauté qui a l’habitude de me voir en photo. Est-ce que vous vous considérez comme une blogueuse qui a percé ? • Anne-Sophie : Absolument pas ! Beaucoup de blogueuses veulent percer : ouvrir un blog, aujourd’hui, c’est facile, nombreuses sont les jeunes femmes qui aimeraient en vivre, acceptant parfois n’importe quel partenariat. Et parfois, ça décrédibilise, c’est dommage. Je me considère davantage comme quelqu’un qui a monté sa boîte : je ne vis pas de partenariats mais de mon business, que je gère seule. Une amie m’aide à faire les paquets car parfois je ne m’en sors pas ! Alors finalement, au bout d’un an, le retour à votre ancien job n’est pas prévu ? • Anne-Sophie : Non, et j’en suis ravie. Pour le moment, le site web fonctionne vraiment bien. Initialement, il fallait que je fasse deux ventes de 40 € par jour. Et parfois je dépasse les 150 € de vente au quotidien ! Ça a été une vraie surprise ! C’est une très belle expérience, que je partage avec toute ma communauté.
www.larmoiredesoso.com : @larmoiredesoso
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POOL TATTOO
CLÉMENT MAY
L’un de nos spots préférés, à Compiègne, c’est cette vieille piscine désaffectée, fermée dans les années 1980. Avec quelques bières et des copains, c’est le lieu parfait pour un Pool
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Tattoos. L’idée ? Partager les œuvres d’art qui ornent son corps !
> Gaëla, 33 ans ¼
> Manu, 28 ans ¼
« Je n’ai qu’un seul tatouage, sur la cuisse. C’est une petite femme, toute ronde, avec le mot “épicurienne” écrit au dessus. Cela me représente, à une époque de ma vie. J’adore profiter de la vie, boire, manger… Ça m’a donné envie d’en faire d’autres. Je pense par exemple à une fourchette et un couteau (toujours la bouffe !) sur le poignet. Mon tatouage a été réalisé par Nag, à Verberie. »
« J’ai cinq tatouages, surtout localisés sur les bras. Le tout premier, c’était une clé de sol pour ma passion de la musique. J’ai également une K7 audio pour le côté old school des années 80, ça me rappelle mon enfance. Et j’ai un skate également. J’aime les tatouages qui me relient à un moment de ma vie. Le petit dernier, c’est un barbecue ! Le motif complètement insolite, qui a fait marrer tous mes potes mais qui représente bien mon amour des soirées BBQ ! Mon tatoueur, c’est Greg, de chez Original Tattoo à Senlis. »
T E N DAN CE S ST RE E T M O D E
> Peyo, la trentaine épanouie « J’ai trois tatouages, bientôt quatre. Je viens du sudouest, alors je voulais que les dessins représentent mes origines. Une planche de surf, des squelettes d’Indiens surfeurs, le mot “Adventure”... Le prochain, c’est une ancre avec une boussole, pour mon amour des voyages. Deux sur trois ont été réalisés chez Tabernacle, à Compiègne. Gautier est mon tatoueur préféré, je recommande ! »
> Marine, 26 ans ¾ « J’ai arrêté de compter le nombre de tatouages que j’ai sur le corps ! C’est souvent des souvenirs de vacances, comme mon trèfle sur la cheville, souvenir de Dublin. Le petit dernier c’est un lettrage, “Que sera sera”, qui me correspond bien car j’ai une tendance à tout relativiser, à être assez fataliste. La plupart de mes tatouages ont été réalisés chez Original Tattoo, à Senlis, une bonne adresse ! »
Marion Stich
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CUPCAKES en FOLIE ! Marion est une gourmande. Une de celles qui aime partager sa fièvre des douceurs. Elle tient depuis trois ans le foodtruck “De tout mon coeur”, qui se balade dans les rues de Beauvais. Rencontre (et dégustation bien entendu) avec cette passionnée de cupcakes. BENJAMIN GODART
CLÉMENT MAY
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T E N DAN CE S RÉ GA L É ( E ) S
“ MON OBJECTIF C’EST DE PROPOSER AUTRE CHOSE : UNE PÂTISSERIE GOURMANDE ” « De tout mon cœur », c’est la façon dont Marion prépare toutes ses délicieuses pâtisseries, avec générosité, légèreté et simplicité. Pâtissière reconvertie et maman d’un petit garçon, la jeune femme a décidé il y a trois ans de se lancer dans l’aventure du foodtruck (camion-restaurant). Et le sien est facilement identifiable les mercredis et samedis à côté de la fontaine dans la rue Saint-Pierre, au cœur de Beauvais. Une peinture rose bonbon et une guirlande multicolore suffisent à conduire nos pas jusqu’à la vitrine ! « Il y a cinq ans environ que le projet est né. Je voulais ouvrir mon salon de thé et proposer plein de choses différentes, détaille-t-elle. Mais pour des raisons pratiques j’ai finalement opté pour un foodtruck. » Si la pratique est désormais répandue, la jeune pâtissière ne manque pas de souligner que la situation était différente il y a quelques années et qu’il a fallu « se faire une place parmi les commerçants des alentours ». « Mon objectif c’est de proposer autre chose : une pâtisserie gourmande », expliquet-elle. En présentation, des cupcakes multicolores (petits gâteaux en forme de muffin, recouverts d’un glaçage sucré) et autres gourmandises anglo-saxonne et américaine sont soigneusement alignés par Marion. Un peu lassée de la pâtisserie traditionnelle, celle-ci élabore ses propres recettes de cupcake, de cheesecake ou encore de « brookie », né d’un tendre mélange entre le moelleux du brownie Contact : detoutmoncoeur60@gmail.com
et le croquant du cookie. « J’ai des connaissances en pâtisserie dont je me sers pour créer de nouveaux gâteaux aux goûts variés, l’idée étant de proposer autre chose constamment », explique-t-elle avec passion. Il est donc possible de ne pas tomber sur ce très frais cupcake à la poire qui ravit les papilles ou encore sur ce délicieux cupcake Milka® et son gâteau léger, fourré au chocolat, surmonté d’une crème au beurre parsemée de petites billes et d’un carré de chocolat au lait. « Si c’est visuel et gourmand, ça plaît ! », glisse Marion avec un sourire. Et il est difficile de la contredire. Deux clientes, arrêtées devant la vitrine, hésitent quelques secondes avant de la vider d’une dizaine de gâteaux qu’elles destinent à leurs collègues de travail. La clientèle, en majorité âgée de 25 à 35 ans, est plutôt féminine, mais Marion assure que tout le monde en profite. « Habituellement ce sont des femmes qui achètent des gâteaux pour la famille, les amis ou les enfants. Et puis la fois d’après tout le monde accompagne pour choisir sa gourmandise. Et le tour est joué ! » En effet, il y en a pour tous les goûts : du cookie « végan » au banoffee (à base de banane et de crème au caramel) en passant par les traditionnels muffins et fraisiers. 3 euros pour un cupcake seulement ! Inutile de s’en priver. « Ça demande des heures de préparation » confie la jeune femme. Et le résultat est au rendez-vous puisque cette dernière réalise ses pâtisseries pour des événements locaux, des anniversaires ou encore des mariages. Difficile de résister à la livraison gratuite proposée sur Beauvais de ces petites douceurs personnalisées ! > De tout mon Cœur, Foodtruck ouvert tous les mercredis et samedis de 10h30 à 18h, rue Saint-Pierre, Beauvais. Tél. : 07 88 03 58 04 /De tout mon Coeur
: detoutmoncoeur60
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ON A TESTÉ - ET APPROUVÉ :
la livraison de paniers élaborés par des chefs Toujours à la recherche de nouvelles idées culinaires, j’avais déjà lorgné du côté des paniers-recettes, sans franchir le pas. C’est maintenant chose faite et je ne suis pas déçue !
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-recettes J’ai donc testé deux paniers : la formule couple sans poisson de Qui Toque, composée de 4 recettes, et celle des Commis, composée de 3 recettes. Au menu chez Les Commis : une salade Gado-Gado, une quiche artichauts/ pancetta et des merguez d’agneau accompagnées de salade grecque. Chez Qui Toque : du porc au caramel et noix de cajou, des spaghetti à la caponata, un taboulé au chèvre frais et nectarine, et une cocotte de lapin à la moutarde. Rien que de lire la composition des menus m’a mis l’eau à la bouche, mon impatience était à son comble lorsque les paniers tant attendus sont arrivés (me concernant, ouvrir un carton rempli de nourriture équivaut, pour un gamer, au unboxing [NDLR : déballage] d’une nouvelle console !). Tout est beau et frais, conservés comme il faut pour respecter la chaîne du froid et en portions dosées pour éviter le gâchis. Mention spéciale aux petits sachets qui rappellent le marché chez Les Commis. Les produits de chaque panier sont de saison et principalement issus de l’agriculture française (souvent bio, chez Qui Toque).
www.quitoque.fr www.lescommis.com DELPHINE DUSSILLOL
Un petit conseil : bien lire les recettes en entier avant de s’y mettre et, si besoin, se référer aux explications en images (Qui Toque) ou aux tutos vidéos (Les Commis). Tout est si bien expliqué qu’il est quasiment impossible de rater un plat ! Le plus difficile est surtout de choisir celui que l’on va cuisiner en premier... Côté pratique, les paniers sont livrables dans toute la France et s’adaptent à vos préférences alimentaires. Outre les paniers-recettes, Les Commis propose des kits gastronomiques dont vous composez le menu. Qui Toque vous permet quant à lui d’ajouter un panier de fruits de saison, un de fromages ou une bouteille de vin à votre commande. PETIT BONUS : Si vous souhaitez tester Qui Toque, n’hésitez pas à ajouter le code « CULOTTEES » qui vous fera économiser 20€ sur votre première commande (offre valable jusqu’au 1/05/2018) ! Si vous êtes tenté par Les Commis, le code « BIENVENUECULOTTEES » vous offre une réduction de 20€ sur votre première commande (coupon utilisable jusqu’au 31/01/2018) !
SOPHIE MONNIER
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UN WEEK-END EN HA Notre duo d’aventuriers a passé une nuit surprenante, niché au creux de la forêt de Raray, à six mètres au-dessus du sol et à quelques pas du château de la Belle & la Bête. Une cabane cinq étoiles qui mérite le détour.
T E N DAN CE S I C I
UTEUR C’est en fin d’après-midi que nous arrivons à Raray. Les Cabanes des Grands chênes se trouvant sur le domaine du château, nous tombons nez à nez avec cette belle bâtisse sur le chemin de la réception. Le cadre sort déjà le grand jeu. Après la remise de notre sac à dos d’aventuriers contenant les clés de notre logement, une bouteille d’eau et deux lampes frontales, nous partons, seuls et équipés d’un plan, à la recherche de notre refuge pour la nuit. À l’entrée du sentier, mon binôme m’avoue peu fier qu’il a un peu le vertige, « parfois ». L’aventure commence bien… Quelques dizaines de mètres plus loin, nous apercevons au loin le toit pointu de notre cabane « Bien-être », parfaitement fondue dans le paysage arboré, qui n’est elle qu’à 6 mètres du sol et sur pilotis. Nous y accédons par un escalier étroit et on comprend dès les premières marches pourquoi il est conseillé de monter les bagages à la corde.
“ NOTRE VIS-MA-VIE DE ROBINSON CRUSOÉ PEUT COMMENCER ”
Une fois là-haut, on ouvre grand les yeux et on s’émerveille de chaque petit détail. La vue panoramique de la terrasse sur la forêt, sans vis-à-vis, laisse un peu plus opérer le charme des lieux. Notre vis-mavie de Robinson Crusoé peut commencer ! On installe nos effets personnels et on se sent déjà comme à la maison. Après un énième « On n’est pas bien là ? », verre de vin à la main, la cime des arbres en guise de télé, on se décide à descendre de notre havre de paix pour explorer les environs. Pas un voisin à l’horizon, seule une biche nous tient compagnie quelques instants.
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“ON N’EST PAS BIEN LÀ“ ? Le village de Raray n’étant pas étendu, on remonte rapidement enfiler nos maillots de bain pour enfin profiter du bain nordique. Dans une eau à 40 degrés, avec une température extérieure à 25, on ne s’y attarde pas. Au réveil, on trépigne à l’idée de découvrir la composition de notre petit-déjeuner, déjà accroché à la corde et prêt à être remonté. Une fois le panier ouvert, on se régale de viennoiseries, miel et jus locaux. Une fois ce festin englouti, il est déjà l’heure de plier bagages, le départ approche. On se dit qu’on resterait bien une nuit de plus, voire toute la vie. « Tu connais pas un bon serrurier qui pourrait nous arranger ça ? » Activités sur place : location de vélos, 2 courts de tennis, visite guidée du château et du domaine, golf
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Activités extérieures : parc nautique (Verberie, 10 activités, 10 min de Raray), palais de Compiègne à 20 minutes
+ déconnexion totale, cabanes tout
confort - site isolé, peu d’activités et pas de restauration sur place Infos pratiques : de 180 à 320 € petit déjeuner compris, possibilité de dîner en supplément Fermeture du 15 novembre au 3 mars 4 rue Nicolas de Lancy, 60810 Raray
www.cabanesdesgrandschenes.com
SARAH ROMBY
Ils l’ont fait ! C’est par hasard, lors d’une visite du domaine de Raray, que naît l’idée des cabanes dans l’esprit de Gaspard de Moustier. Emmanuel de la Bédoyère le suit dans son projet fou afin de valoriser les hectares de forêt du domaine familial. Après 2 ans de démarches administratives, le site ouvre en 2015 avec 8 cabanes ; il en compte aujourd’hui 17, mais les créateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, et envisagent la construction de 3 nouvelles cabanes d’ici 2019. Pour ces entrepreneurs, passion et conviction en leur projet sont les maîtres-mots. Et ils n’en manquent pas, puisqu’ils viennent d’inaugurer leur 4e domaine et envisagent 3 à 4 sites supplémentaires en France d’ici 5 ans, toujours dans des lieux atypiques d’exception.
CLÉMENT MAY
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FOLIE ET DÉMESURE SUR LA CÔTE OUEST Américaine +
NOËMIE GUIZARD
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Si je devais résumer mon road trip aux USA ? Fou, grandiose, nature sauvage, l’immensité d’un calme absolu et l’émerveillement à son paroxysme. Lunettes de soleil sur le nez, sillonnons les routes de la côte Ouest, un bon California de Phantom Planet dans les oreilles.
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Après un long vol de 11h, les yeux rivés aux carreaux du premier shuttle, je trépigne à l’idée d’entreprendre mon aventure digne d’un Pékin Express, certes avec un peu plus de budget. On commence par San Francisco la belle, nous avons 3 jours et il n’y a pas à dire, elle sait solliciter les jambes comme personne ! La ville est grande et les quartiers qui la composent ont chacun leur personnalité : on découvre Telegraph Hill, Nob Hill, Russian Hill, la fameuse Lombard Street, la rue la plus tordue du monde. On sillonne Mission et plus particulièrement la rue de Clarion Alley, on chantonne devant la Maison Bleue de Maxime Le Forestier, puis on s’aventure vers Castro, un magnifique quartier victorien coloré et riche d’histoire. Il fait définitivement bon vivre ici.
Direction Alamo Square. Qui n’a jamais rêvé de voir en vrai les fameuses Painted Ladies que l’on aperçoit dans le générique de La fête à la maison ? Véritable mythe, les 7 maisons victoriennes possèdent un camaïeu de couleurs pastels époustouflant. Après avoir englouti un délicieux fish & chip bien gras (entre nous, le gras c’est la vie), on s’enfile des kilomètres à vélo pour en prendre plein les mirettes au Golden Gate Bridge. Trois kilomètres de long et 227 mètres de hauteur, ça fout les jetons, mais ça en jette.
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“ TOUT EST INSPIRANT ET IRRÉEL ” Après 3 jours de marche, il est désormais temps de récupérer notre 4X4, direction Mono Lake, via un arrêt au Yosemite National Park. Les routes commencent à être interminables et les paysages magnifiques. On admire les falaises de granit, les séquoias géants et la nature sauvage. Le paysage est lunaire, comme sorti de nulle part. Nous sommes seuls au monde. La lumière se faufile à vue d’oeil, tout est inspirant et irréel. Nous avons adoré passer d’une route qui semble aller vers d’infinis déserts à des villes bouillonnantes ; c’est ainsi que nous sommes arrivés à Las Vegas, baby !
Bienvenue dans l’effervescence d’une ville démesurée, paillettes, tintements des verres et mariage devant Elvis. Nous avons littéralement bouffé les presque 7 kilomètres que composent le Strip, découvert la délirante Freemont Street, mangé au Heart Attack Grill et pris une sacrée fessée dont on se souvient encore, bavé devant les hôtels luxueux et claqué quelques dollars au casino. On s’est aussi dit OUI devant le king du rock’n’roll mais vous savez ce qu’on dit, tout ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas !
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Une nouvelle journée débute sur les terres des Navajos, à Antelope Canyon, puis on continue sur ces terres sacrées, on prend la très célèbre Scenic Drive pour découvrir Monument Valley. Selon moi ce lieu est assurément l’endroit qui offre les paysages les plus typiques de l’Ouest américain, idéal pour jouer aux cow boys et se prendre pour John Ford, sans le cheval ni le pistolet. Dans ces espaces, je n’ai eu qu’une envie : celle de m’y perdre. J’étais au bon endroit avec la bonne personne.
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À nouveau des kilomètres à perte de vue pour arriver à Palm Springs et profiter de ses 350 jours de beau temps par an – contre combien en Picardie ?
La chaleur est toujours étouffante, nous profiterons de la piscine et du jacuzzi du Saguaro Hotel plus tard, nous privilégions d’abord le Moorten Botanical Garden, un jardin botanique essentiellement composé de cactus et de plantes grasses. Je confesse, je veux tout plaquer et regarder pousser ces petites et grandes beautés !
Après une séance trempette, nous avons pris la route pour Joshua Tree National Park. Je suis scotchée. On se perd dans la Yucca Valley, on admire ces paysages désertiques, la vue est piquante.
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“ ON S’EN FOUT PLEIN LES YEUX ” Un nouveau jour sur la Terre pour découvrir Venice Beach. On admire ceux qui sont là pour faire du skate ou pour faire de la gonflette sous les yeux amusés de ceux qui viennent des quatre coins du monde, on sirote un verre, on mange des bonbecs, on regarde l’horizon main dans la main, on
continue de s’aimer à 2 et moi à me perdre dans les yeux bleus de mon amoureux. On fait du beach cruiser, plus communément appelé du vélo californien, on s’en fout plein les yeux à la fête foraine au Santa Monica Pier, on foule les canaux de Venice Beach, on profite de la plage et du soleil qui brille.
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Après 2 jours à vivre en tongs et en bikini, on file vadrouiller du côté de Los Angeles, on découvre Downtown, on râle dans les embouteillages, on apprécie l’authenticité de la ville à travers son histoire et ce qu’elle nous offre. Mon mec m’emmène découvrir la maison mythique des sœurs Halliwell de la série Charmed (groupie), puis on suit les étoiles sur Hollywood Walk of Fame, comme des gosses.
On poursuit les trajets en voiture, on admire les palmiers et on se gave de nouilles chinoises, c’est hard physiquement mais terriblement excitant. Ce roadtrip, c’est plusieurs voyages en un, des miles avalés, un soleil omniprésent accompagné d’un petit vent frais pour me chatouiller le coude et faire s’entremêler mes cheveux. Une aventure inoubliable.
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GROSSE AMBIANCE SUR LE
PARIS-CAMBRAI Dans le train qui relie les villes de l’Oise à Paris, il y a plusieurs voyageurs : celui qui a mal dormi bavera sur la vitre, impatient de terminer sa nuit. Un autre s’isolera du reste de la faune, le nez sur son smartphone. Il y a celle qui en profite pour terminer son petit-
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déjeuner, tout en se maquillant. Enfin, il y a une caste qu’on croise rarement, animaux pourtant peu farouches qui aiment la vie en meute, en tout cas à bord du train Corail. Chaque matin et chaque soir, ils se retrouvent, papotent, parfois même festoient, le sourire aux lèvres. Ils se sont rencontrés à bord et ont noué de belles amitiés, parfois plus. Pour cette communauté riante, les retards et les pannes de caténaires de la SNCF ne sont rien, ou presque. Rencontre avec ces drôles de zèbres à l’optimisme contagieux.
ANAÏS CARPENTIER
MARION STICH
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out commence sur un quai, à 6h29 à Noyon, 7h35 à Compiègne ou encore à 6h44 à Creil. Emmitouflés dans leurs écharpes, ils ont encore les yeux tout collés par le sommeil. Dans une heure, ils auront rejoint la Capitale pour vivre une nouvelle journée de boulot. Avec un peu de chance, il n’y aura aucun incident, aucun retard sur la voie et ils pourront papoter avec Marc-du-train et goûter le gâteau de Nadège-du-train sans stress. La récré, c’est maintenant.
« C’est quand même grâce à une panne que j’ai rencontré celle qui allait être la marraine de ma fille. » Sabrina vit à Tergnier, où elle prend le train quotidiennement pour relier Compiègne, où elle travaille. Il y a deux ans, une terrible collision entre un train et une voiture à Viry-Noureuil, dans l’Aisne, a causé de nombreux retards sur la ligne 12, celle reliant Paris à Cambrai, via Compiègne, Noyon ou encore Saint-Quentin. Ce jour là, les deux heures de retard auraient pu la rendre chèvre. Derrière elle, deux jeunes femmes discutent de l’accident et, rapidement, Sabrina se mêle à la conversation. Le
début d’une longue amitié. « Dans la galère, il faut se soutenir ! », assure-t-elle, et on la croit tant elle a l’air déterminée. Comme elle, d’autres voyageurs ont décidé de voir le positif dans le négatif. « En créant du lien à bord, on cherche à se rassurer en cas de panne, ça aide à dédramatiser le quotidien également. » Sabrina, qui est du genre sociable et bavarde, ajoute qu’il faut parfois « juste oser ». Et ils sont nombreux à avoir franchi le cap du fauteuil voisin. Pour certains, les voyages sont carrément devenus une fête. Tournée de Champomy pour la naissance du petit dernier, rasade de café dans le dernier compartiment à 7h10, les voyages s’enchantent de fous-rires et de confidences. « Comme la plupart des gens qui prennent le train au quotidien s’assoient toujours, ou
tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles, comme si à bord du train, on effaçait tout pour devenir simplement, un voyageur. En cas de coup dur, ils s’entraident : après l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, Mélanie et ses acolytes sont restés bloqués en gare du Nord. « J’ai contacté les autres, paniquée. Les plus anciens m’ont rassurée, et on est allés dîner dans Paris, histoire de tuer le temps de manière agréable. » Les coordonnées s’échangent, les profils Facebook s’ajoutent et l’amitié démarre sur une panne. Didier, dans son répertoire de téléphone, avoue avoir de nombreux contacts ayant pour nom de famille « Du train ». Des gens qu’il a rencontrés au fil de ses trajets entre Cambrai et Paris, chaque jour, pendant 15 ans.
“ C’est comme une réunion de famille, on partage les joies mais aussi les peines, les apéros mais aussi les parties de tarot… ” presque, à la même place, on finit par croiser les mêmes visages », explique Mélanie, qui relie Noyon à Paris depuis plusieurs années. Elle, des amis du train, elle en a beaucoup. Certains ont même voyagé avec son père, avant qu’il ne parte à la retraite. « C’est comme une réunion de famille, on partage les joies mais aussi les peines, les apéros mais aussi les parties de tarot… » Dans son groupe, il y a
Six heures aller-retour. Une vraie corvée que cet ingénieur a décidé de mettre à profit : « J’ai repris mes études, j’ai passé un doctorat et j’ai écrit l’essentiel de ma thèse à bord du Corail. » Mais, comme tout bon étudiant qui se respecte, Didier n’a pas seulement potassé, il a aussi fait la fête. Et pas qu’un peu. « On avait nos habitudes, toujours dans l’un des derniers compartiments du Corail. On s’organisait un peu en
T E N DAN CE S P H É N O M È NE
avance : qui prend les coupettes, qui s’occupe des tomates cerises ? C’était un peu l’auberge espagnole mais à bord d’un train ! » Des amis qu’ils ne voyait jamais à l’extérieur, sauf rare cas. Des amitiés façonnées au gré des coups de sifflet et des retards. « Tout est une question de timing : quand les retards sont courts, les gens s’agacent. Mais quand les pannes durent des heures...Alors là, enfin, on se parle et on brise la glace. » Certains ont tellement bien brisé la glace, qu’ils se sont mariés et ont fait des enfants. C’est le cas d’Anaïs, qui a rencontré celui qui
allait partager sa vie à bord du 6h37. Encore une histoire d’amitié, en tout cas, au début. « Il faisait partie de mon groupe d’amis du train, des voyageurs de Noyon que je côtoyais déjà depuis trois ans. On bossait tous à Paris et on se marrait bien. » Et puis un jour, une prise de conscience, une rupture avec l’ex, un coup de fil au milieu de la nuit et deux voyageurs qui ne se quittent plus. Et du côté de la SNCF ? Il y a les contrôleurs chouchous, ceux qui regardent d’un oeil bienveillant les parts de gâteaux qui circulent. Il y
a ceux qui sont défendus en cas de mutinerie des voyageurs, excédés par des retards devenus, au fil du temps, bien trop fréquents. Il y a Elias, contrôleur pédagogue qui tient à expliquer vraiment les causes des retards et qui aime son boulot. Et puis il y ceux qui sont carrément applaudis, comme Bertrand, le jour de son départ à la retraite : tout le wagon s’est levé pour une ola émouvante. Un bon esprit que le service communication de la SNCF, au niveau régional, aurait tout intérêt à mettre en avant mais qui semble passer, jusqu’à aujourd’hui, totalement inaperçu. Chaque jour, plus de 800 abonnés de la ligne 12 alimentent un groupe Facebook, se refilant les tuyaux, avertissant les autres des retards, partageant les peines et les histoires insolites à bord. « C’est notre sas de décompression, conclu Didier, après une journée fatigante, quelques blagues à bord d’un train, finalement, c’est un excellent remède à la morosité ambiante ! » Ils vous attendent pour trinquer à bord. Prochain départ, demain, 6h35.
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CU LOT T É (E )S # 1
ÊTRE UN PARENT CULOTTÉ :
COMMENT SAUVEGARDER LA GRASSE MAT’ Pas la peine de prendre des gants pour l’affirmer. La grasse mat’, c’était mieux avant, quand on n’avait pas de gosse hurlant dès 6h12 à la recherche de Doudou (attention, DTC n’est apparemment pas
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une réponse admise quand votre progéniture vous demande où il est.), alors que tout ce dont on a besoin c’est d’un café… en intraveineuse. Pauvres parents qui avez déjà des enfants et qui êtes donc obligés de les assumer, voici 5 conseils culottés pour sauvegarder un semblant de grasse matinée.
T E N DAN CE S VI E DE PA R E NT S
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Fermez votre porte à clé Quand l’enfant viendra y tambouriner, expliquez aussi fermement que votre bouche pâteuse vous le permet que c’est normal, c’est comme au magasin. Avant l’heure, c’est pas l’heure. Va donc attendre en jouant avec tes crottes de nez.
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Apprenez-lui très tôt à manier la télécommande
3
Apprenez-lui très tôt la notion de calcul
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Installez son matelas par terre
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Une soirée arrosée en prévision ?
Gulli sauve la vie des parents suffisamment culottés pour inciter leur marmaille à commencer sa journée devant la télé. No culpabilité : vous aussi, vous aimez larver dans le canapé. Vous n’avez pas la télé ? Bande de tarés. Cela aurait pu sauver votre canapé de coloriages inopinés… voire vos murs ou votre chat Barnabé.
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Un chocolat est égal à deux cafés. « Je finis le premier et APRÈS je m’occupe de toi. » Cela vous évitera le café froid.
(si on vous demande, dites que c’est Montessori, comme c’est à la mode, ça marchera) Ainsi, s’il entend les ressorts de votre lit couiner, vous pourrez toujours dire que vous faites du trampoline, mais qu’on ne peut être que deux à jouer… qu’il aille donc sauter sur le sien, de matelas.
Faites une fleur à vos parents en leur confiant la prunelle de vos yeux. Et même, comme vous avez le sens du sacrifice, laissez-les s’amuser avec le petit jusqu’au dimanche à l’heure du goûter. Vous ? Oh, vous allez sûrement vous morfondre au fond de votre lit, oui oui…
CYNTHIA KAFKA
ANASTASIA VANDYCHEVA
T E N DAN CE S CO BAY E
sans culottE pour l’amour de l’art Chez Culotté(e)s, on est des aventuriers. Et quand il s’agit de se mettre nu pour la beauté de l’art, on n’y réfléchit pas forcément à deux fois. Pour ce premier numéro, notre journaliste en tenue d’Ève est devenue modèle le temps d’une soirée, pour l’atelier de sculpture de Compiègne. Récit décomplexé.
ANAÏS CARPENTIER
ANASTASIA VANDYCHEVA
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CU LOT T É (E )S # 1
“ Le modèle pose ! ”
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La voix de Béatrice Savignac retentit dans l’atelier de sculpture de Compiègne. Le calme se fait. Et mon cœur s’emballe. Je suis nue, totalement nue, devant six artistes, dont les regards sont à peine cachés par leurs chevalets. Dans le plus simple appareil. Tout ça pour l’amour de l’art. Comment m’étais-je retrouvée là, déjà ? Quelques semaines auparavant, l’une de mes amies, qui pose pour l’atelier depuis plus d’un an, m’avait expliqué tout le bénéfice ressenti suite à ces séances : « Au fil du temps, je finis par oublier que je suis nue. Poser m’aide vraiment à aimer mon corps ». Trois heures de pose allaient-elles me faire apprécier petit bidou et vergetures ? Il fallait que je tente l’aventure, pour moi mais aussi pour toutes les femmes un poil complexées. L’atelier de sculpture et de dessin, né il y a huit ans, a été fondé par les anciens élèves de Louis Lutz, grand sculpteur local et ancien directeur de l’École des Beaux-Arts de Compiègne, aujourd’hui à la retraite. « Il s’agit d’un atelier libre, m’explique Béatrice Savignac, l’une des membres, ici il n’y a pas de " chef ", seulement de l’entraide entre artistes. » Un concept qui plaît puisque chaque année voit son nouveau lot d’inscrits, comme Jérôme ou Virginie.
Le mercredi, pour les artistes, ce n’est pas raviolis, mais sculpture, et le jeudi, dessin. À chaque séance, un modèle nu est présent, comme le veut la tradition artistique depuis l’Antiquité. Un jeudi de mai, c’est mon tour. Je suis épilée, hydratée, mes cheveux sont propres et sentent le frais : un peu plus et cela ressemblait à un rencard. Je me suis même exercée à quelques poses, en tapant « Rodin » sur Google Images. J’arrive à 18h tapantes à l’atelier, je n’ai jamais été aussi ponctuelle de ma vie. Béatrice Savignac me met à l’aise – ou presque – en un sourire chaleureux. Dans un recoin de l’atelier, cachée par un paravent, je retire mes vêtements et enfile le peignoir que j’ai apporté, ainsi que mes chaussons. Les artistes arrivent au compte-goutte. Je retiens un petit cri de surprise : je reconnais parmi eux l’un de mes médecins, que je n’ai pas vu depuis plusieurs années. Malaise vite dissipé puisqu’il ne semble pas me reconnaître. « On va pouvoir commencer », m’annonce Béatrice. Les six artistes du jour sont installés, prêts à dégainer crayon, aquarelle ou encre de Chine, pour immortaliser mes formes. Instinctivement, je leur tourne le dos. Il s’agit de ne pas flancher, il va falloir retirer le peignoir protecteur. Je le délace, le laisse glisser et le pose avec précaution sur une chaise. Je m’installe au bord de la sellette, toujours dos à mon public. Suis-je vraiment prête à dévoiler mon bidon de bébé de 30 ans ?
T E N DAN CE S CO BAY E
Tout à coup, j’ai chaud, j’ai même très chaud. Je transpire. De fines gouttelettes de sueur glissent le long de mes côtes. Pour le côté glamour, on repassera. Ma vessie en profite pour se rappeler à moi, la traîtresse. Dans ma tête, un néon rouge s’allume : STRESS-STRESSSTRESS. « Tu peux rester assise ainsi, me glisse Béatrice, c’est parfait pour commencer. » Je souris, je vais donc pouvoir rester de dos pendant trois heures. « Toutefois, on aimerait bien te voir de face. » Ah bon ? Sûre ? Elle fait doucement pivoter la sellette et me voici totalement exposée, poitrine en avant et jambes flageolantes. Comme j’essaye de ne pas rougir, c’est encore pire et le sang me monte littéralement aux joues. Il n’y a plus qu’une solution : j’attrape du regard une fenêtre et m’évade par la pensée. La technique de l’autruche, ça marche toujours, croyez-moi. Les premières poses durent dix minutes, le temps de quelques croquis. Petit à petit, les durées s’allongent et très vite intervient une variable qui prend le pas sur la nudité : l’ennui. Alors, pour le tromper, j’écoute les conseils des anciens aux nouveaux artistes (« Tu devrais lui faire la cuisse plus longue » - « Non, là elle est plus épaisse » - outch), j’observe un pigeon qui lorgne sur mes seins de gamine. Je pense à ma liste de courses en changeant de pose, j’écoute le chuchotement du crayon sur la toile en tentant de ne pas bouger. Je suis un objet, une jolie daurade sur l’étal du poissonnier. En face de moi, les regards sont professionnels, bienveillants et surtout, extrêmement respectueux. « Nous avons conscience qu’il est courageux de se mettre à nu devant des inconnus, explique Michèle, une des anciennes de l’atelier. C’est à chaque fois une émotion, même pour nous ». Les artistes affirment « dépasser la notion même de nudité : il n’y a pas de gêne, sauf si le modèle est lui-même très mal à l’aise ».
Pierre ajoute chercher à « capter l’essence du modèle, son caractère. » Pour Jérôme, dessiner un nu relève moins de l’acte poétique que de la performance technique : « Je vois des courbes, des proportions, des ombres… l’étude du corps humain, c’est le plus difficile ! » Pour Claudie, le coup de foudre existe. Un béguin artistique et platonique naturellement : « Il y a des corps qui nous parlent plus que d’autres. Ça ne s’explique pas, ce n’est pas une question de plastique ou de beauté mais d’alchimie. » Filiformes, voluptueux, parcheminés, féminins ou masculins, les corps dessinés par les membres de l’atelier sont tous très différents, mais tout autant intéressants. « Pour certains, poser les aide à s’accepter, pour d’autres c’est une manière d’arrondir les fins de mois », ajoute Béatrice, qui recrute les nouveaux modèles par le bouche-à-oreille ou par petite annonce. Car poser, c’est un travail : ne pas bouger, ne pas être crispé(e) tout en étant ferme est un art qui se rémunère à sa juste valeur. Un job toutefois réservé aux plus de 18 ans. Et s’il manque un modèle ? « Et bien, on prend sa place, s’amuse Claudie, mais impossible de poser nu entre nous, on se connaît trop, alors on garde l’emballage ! » Mon emballage à moi, je l’ai retrouvé trois heures plus tard, fourbue et courbaturée. Je suis repartie, un petit croquis de mon corps nu sous le bras, le coeur gonflé de fierté et le sourire bien accroché aux lèvres.
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T E N DAN CE S I N STAGRA M M É ( E ) S 1
L’aLEXIANE / lalexiane.com
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: @ lalexiane
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84 Chez Culotté(e)s, on 3 | Les cabines de plage de Mers-les-Bains. Je crois que je ne pourrais jamais vivre loin de la mer. Le cri des mouettes, le vent dans les cheveux, les falaises de craie blanche... J’y suis trop attachée, je m’y sens vraiment bien, chez moi.
adore Instagram. Et on adore encore plus dénicher des
4 | Tous les mois, je publie une photo de Noa avec de jolies cartes étapes pour mettre en avant ses progrès. Je les ai toutes imprimées pour son premier anniversaire. J’adore créer des souvenirs, garder une trace de ce temps qui file si vite !
talents du coin, sur ce réseau social clairement addictif. Pour ce tout premier
1 | Cette photo me tient
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particulièrement à cœur, puisque c’est avec celle-ci que j’ai annoncé ma grossesse sur mon compte Instagram. Depuis, j’ai publié d’autres images avec la même robe, au même endroit et dans la même position. J’adore lancer des séries de photos identiques ou presque, c’est super pour voir et garder en mémoire l’évolution de mon tout-petit !
numéro, c’est Alexiane qui nous ouvre les portes de son univers doux comme un
2 | Quand je n’y vais pas courir,
chamallow. 6
j’adore me balader autour de l’étang en face de chez mes parents. C’est si calme, si beau, si reposant !
5 | Un moment tout doux
d’allaitement avec Noa, mon petit garçon. Voilà plus d’un an maintenant que je l’allaite, et ce n’est pas fini ! Je suis tellement contente et fière de cet allaitement, ces instants sont magiques et uniques.
6 | J’adore la décoration chez mes parents ! Du rose, des fleurs, des meubles patinés en bois... C’est comme un boudoir romantique, chaleureux et cocooning à souhait, qui fait qu’on s’y sent vraiment bien !
CU LOT T É (E )S # 1
LES BALADES PARISIENNES Parce qu’il n’y a pas que la Picardie dans la vie !
À la découverte de la Cité de l’architecture et du 86
patrimoine L’aile « Paris » du Palais de Chaillot abrite un musée permanent appelé « Cité de l’architecture et du patrimoine ». Il offre un parcours à travers l’architecture, du Moyen-Âge à nos jours. Ce musée à plusieurs facettes est le coup de coeur de ce premier numéro de Culotté(e)s Magazine. Vous avez cinq minutes ? On vous embarque au sein de l’histoire de l’architecture à la française.
MILLINE CHEVRIER
SOPHIE MONNIER
T E N DAN CE S CULT I V É ( E ) S
Une promenade au pays des géants... On se sent tout petit dans la Galerie des moulages, haute de 2 étages pour une exposition des monuments du patrimoine français du XIIe au XVIIIe siècle à l’échelle 1. Préparez-vous à en avoir plein la vue avec ces portails d’églises, ou encore avec ces maquettes de cathédrales françaises. On déambule parmi des pièces maîtresses de construction comme La mise au tombeau du Christ de l’abbaye SaintPierre de Solesmes, le Pilier torse de l’église Saint-Séverin, joyau de l’architecture gothique, mais aussi des moulages de l’Arc de triomphe, de la Sainte-Chapelle ou encore de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un vrai voyage parmi les grands édifices civils ou religieux français. Tout en 1 … Plus près de nous À l’étage au-dessus, à l’inverse de l’exposition précédente, on voyage ici au pays des Lilliputiens. Partez à la découverte de l’évolution de l’architecture qui nous entoure de 1851 à nos jours. Durant cette période, l’habitation retient l’attention des penseurs, des hommes d’État, des professionnels de la santé et de la ville, en tant qu’enjeu politique et social. À côté des immeubles haussmanniens, les premiers logements ouvriers sont construits, tels l’ensemble d’habitation « les Courtillières » à Pantin (93) imaginé par Émile Aillaud ou « la Caravelle » à Villeneuve-la-Garenne (92) proposé par Jean Dubuisson. Parallèlement à l’évolution des constructions, les intérieurs changent aussi. Fini l’appartement haussmannien où la cuisine ressemblait à un cagibi. Clou de l’exposition, une unité d’habitation de la cité radieuse de Le Corbusier a été construite à grandeur réelle. Dès 1945, Le Corbusier construit la Maison des hommes. Un génie de conception du logement des temps modernes encore complètement d’actualité aujourd’hui. On s’y balade comme si on visitait un appartement pour une future habitation.
Architecture : demain, ça bouge à Paris ! Les Tours Duo : le nouveau chantier de Jean Nouvel a commencé Le projet des Tours Duo de l’architecte Jean Nouvel entre dans sa phase de réalisation. Le gratte-ciel s’élèvera sur une parcelle de 8000 m², situé entre le périphérique et l’avenue de France d’un côté, le réseau ferroviaire d’Austerlitz et la rue Bruneseau (13e) de l’autre. Il est placé dans la ZAC Paris Rive gauche, un quartier en pleine mutation. Les travaux vont durer trois ans. Les tours seront livrées fin 2020. Suivez la flèche à la basilique Accédez au chantier de reconstruction du clocher Nord de la basilique Saint-Denis, démonté en 1847. Grâce au démontage documenté et numéroté de Viollet-le-Duc, le chantier sera réalisé avec les techniques et les matériaux de l’époque, comme les pierres provenant des carrières de l’Oise. L’entrée sur le chantier par la Porte des Valois donnera accès à l’échafaudage visitable. À travers de nombreux ateliers, découvrez les techniques comme la taille de pierre, la préparation de la chaux, la technique de la forge, l’utilisation de la géométrie dans la construction. Informations utiles : Cité de l’architecture et du patrimoine 1 place du Trocadéro 75016 Paris Téléphone : 01 58 51 52 00 fermé le mardi • Métro : Trocadéro ou Iena www.citedelarchitecture.fr Basilique Saint-Denis 1 rue de la Légion d’Honneur 93200 Saint-Denis Dates : à partir du printemps 2018 et ce, pendant 10 ans. Prix : 8 € www.suivezlafleche.com
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CU LOT T É (E )S # 1
CINÉMA
le revival des eighties au Majestic En 1985, les gamins faisaient du vélo, équipé de franges sur le guidon, Walkman sur les oreilles. Pendant que Choco et Mickey partaient à la recherche du trésor de Willy le
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Borgne, Marty, Hoverboard sous les semelles, explorait l’espace-temps. Les années 1980 fourmillent de films cultes, inoubliables, qu’on ressort, tels des madeleines de Proust, en cas de déprime ou de gastro, affalé(e)s sur le canapé. À défaut de les regarder sur une vieille VHS, le cinéma Majestic de Jaux a décidé de les repasser sur grand écran. Une initiative de Nicolas – alias Bryan de radio Graf’hit à Compiègne, et Julien, deux compères, tout droit sortis de la génération Y. Rencontre.
NOËMIE GUIZARD
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Comment est née cette idée culottée de passer les films cultes d’une génération au cinéma ? • Julien : Il y avait l’envie de se dire « Allons au ciné voir un bon classique qu’on a toujours vu en VHS à la maison ! » L’expérience est différente dans une salle de cinéma, on en prend plein les yeux, on remarque les détails qu’on ne voyait jamais sur la vieille VHS, ou même en DVD. Et puis on kiffe ! Souvent, ce sont des films qu’on n’a jamais vus sur grand écran avec l’ambiance cinéma qui va bien. • Bryan : On a choisi des films qui nous parlaient, des classiques de la pop culture des années 1980, voire de la fin des années 1970. Ce sont des « pop-corn movies », des films qu’on a tous regardés des vingtaines de fois – au moins ! Pourquoi débuter par les Gremlins (la première projection a eu lieu le 10 octobre), ce film a une résonance particulière pour vous ? • Bryan : Sur Facebook, nous avons lancé un sondage pour savoir quels films les gens aimeraient voir et revoir. Au début, j’ai juste mis Les Goonies, sans doute mon film favori des années 1980. Les gens ont ajouté de nombreux films. On ne voulait pas commencer par une trilogie, d’ailleurs on risque pas d’en programmer ; tenir 6 heures devant un écran sans s’endormir, c’est dur ! Les Gremlins a finalement rempli tous les suffrages, et c’est normal ! Ce film fait clairement partie du trio de la pop-culture, avec Retour vers le futur et Les Goonies… Le film a vieilli mais à la limite, on s’en fout, c’est pas grave pour le spectateur,
il ne vient pas pour ça mais pour Vous avez une vraie pop culture, revoir un film qui a bercé son en- vous êtes forcément adepte de ce type de film dans la vie de tous les fance. jours ? • Julien : Ce film est fédérateur ! Et • Julien : Ma DVDthèque en est il a bien vieilli. C’est le genre de film remplie ! Sans rire, je prends que tu peux voir en famille, ou pour plus de plaisir à revoir 10 fois les jouer gentiment à te faire peur. En Gremlins ou Retour vers le futur, pluplus, ça change de tous ces block- tôt que Transformers ! busters artificiels bourrés d’effets numériques ! Les projections au- • Bryan : Et moi je ne compte plus ront lieu le mardi, c’est un peu « le le nombre de fois où j’ai vu Les Goomardi c’est permis ». En plus ça nies ou Retour vers le futur ! entre dans les places Cinéday : si vous êtes client Orange, vous au- Comment s’est passée la collaborez une place gratuite. De plus, le ration avec le cinéma ? Majestic pratique un tarif tout doux • Bryan : Très simplement, ils ont pour le Ciné-culte : les places sont tout de suite été emballés par l‘idée. Le plus compliqué, c’est le à 6,50 €. format des films, le Majestic ne passe que des films sous format DCP, qui n’existait pas dans les années 1980. On n’aura pas de Il y a un côté nostalgique alors projectionniste certes, mais on voulait recréer l’ambiance au maxidans cette opération ? • Bryan : Non, pas vraiment, on ne mum. Alors il a fallu chercher ces se dit pas que c’était mieux avant, films au format DCP. L’équipe du sûrement parce que ce n’est pas Majestic s’en est occupé et c’est vrai ! On a juste envie de voir sur une réussite ! grand écran des films qu’on regardait autrefois sur VHS, en se tuant Comment va se dérouler une les yeux à cause de la qualité « film séance ? Est-ce qu’il y aura des débats, des animations ? enregistré sur la télévision ». • Julien : On se partage le travail avec Bryan. On fonctionne en biEt les autres films choisis ? • Julien : On s’est mis d’accord sur nôme : je suis davantage là pour une première liste de films, à la fois présenter le film et le situer, et connus et qu’il faut avoir vus. Des Bryan pour animer le débat ou si films qui représentent une époque intervenant il y a... très créative, loin des remakes etc. Prochaine séance Ciné culte le • Bryan : Dans le désordre, il y aura 9 janvier, avec Qui veut la peau de E.T., Les Goonies, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? au cinéma Majestic Roger Rabbit, Ghostbusters… Que du de Jaux. très très bon !
“ LE FILM A VIEILLI MAIS À LA LIMITE, ON S’EN FOUT ”
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SÉRIES
TOP 3 des SÉRIES POUR OSER SARAH ROMBY
Vous dévorez les séries, vous binge-watchez à longueur de semaine ? Nous aussi. Et pas qu’un peu. On vous a déniché trois séries qui envoient des paillettes, qui donnent envie de se lancer dans l’aventure. Et, finalement, peu importe l’aventure (la vie, l’entrepreneuriat…), le tout est d’OSER. Puisqu’on vous dit que c’est le moment !
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GIRLBOSS Librement inspirée de sa propre histoire, Girlboss nous plonge dans l’ascension fulgurante de Sophia Amoruso, créatrice du site de vente en ligne NastyGal.com. Britt Robertson, vue également dans Under the Dome, y incarne Sophia Marlowe, une jeune femme à la recherche du sens de la vie qui enchaîne les petits boulots. Jusqu’au jour où elle chine LA pièce qui va lui donner l’idée de créer sa propre boutique de fripes sur eBay, avant de la mener au succès. Plus qu’une business wowan impitoyable, on la découvre également tourmentée entre déceptions familiales et amoureuses. Parfois arrogante, Sophia n’en reste pas moins attachante et inspirante. Portée par une bandeson canon et produite par Charlize Theron, la série risque de vous donner envie de vider vos dressings et accessoirement, de déplacer des montagnes. Sortie : 2017 • 1 saison | 10 épisodes de 30 mn Disponible sur Netflix
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UNBREAKABLE KIMMY SCHMIDT Kidnappée par un gourou à l’âge de 15 ans, Kimmy passe 15 années enfermées dans un bunker. Une fois la liberté retrouvée, notre héroïne, interpretée par Ellie Kemper, est bien décidée à rattraper le temps perdu. Pour ça, elle se rend à New York, où elle rencontre Titus, acteur en mal de notoriété, et Lillian, hippie bloquée dans les 70’s. On suit au fil des saisons ses aspirations, son passé familial, ses déboires sentimentaux, et surtout sa découverte d’elle-même. Totalement déjantée et légèrement naïve, on redoute dès les premières minutes que cette éternelle optimiste ne nous devienne insupportable, mais c’est au contraire cette énergie et son sourire permanent qui rendent Kimmy si attachante. Cette nana et ses acolytes vous feront mourir de rire à coup sûr. Sortie : 2015 • 3 saisons | 39 épisodes de 22 mn Disponible sur Netflix
ROADIES On a tous déjà vu un concert, on connaît la partie visible de la scène, mais très peu l’envers du décor. Les techniciens, les managers, les régisseurs... Roadies est une immersion dans l’univers de ces femmes et hommes de l’ombre dévoués à l’installation et à la gestion de la tournée d’un groupe de rock sur les routes des États-Unis. Comme toute entreprise engendrant des frais et espérant faire des bénéfices, la petite équipe doit faire face aux restrictions budgétaires imposées par la production, et chaque membre est sur le fil du rasoir, entraînant bon nombre de tensions. Le show approfondit largement le monde du spectacle, ses codes et ses superstitions, mais ne prend pas le temps de développer toutes les facettes de ses personnages, auxquels on ne peut finalement pas s’identifier et s’attacher, raison probable pour laquelle Roadies a été annulée dès la fin de la première saison. Sortie : 2016 • 1 saison | 10 épisodes de 60 mn Inédit en France
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LITTÉRATURE
L’Interview culottée de virginie Grimaldi De Virginie Grimaldi, vous connaissez peut-être son blog, qui connaît
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un joli succès, Femme Sweet Femme. Mais, Virginie Grimaldi, en amoureuse des mots, est aussi l’auteur de trois romans, dont le dernier, Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie (paru chez Fayard) est une pépite de sensibilité et d’humour. De jolis romans à dévorer cet hiver. Avec sa verve et son esprit vif, Virginie a accepté de répondre aux questions de notre interview culottée.
Qu’est-ce que c’est selon toi, être culotté(e) ? C’est oser s’affranchir du regard des autres, je crois. Est-ce que tu te sens « culottée » ? Je suis assez froussarde de la culotte, mais j’y travaille. À t’affranchir de la culotte ? Non (rires), à m’affranchir du regard des autres ! Quels auteurs t’inspirent ? Il n’y a pas d’auteur ou de livre qui m’inspirent. Pour écrire mes trois romans, je me suis davantage inspirée de la vie quotidienne des gens, de ceux que j’observe et de ma propre vie aussi. Parmi les auteurs, qui trouves-tu culottés ? Ces auteurs qui sont engagés et qui se battent pour la condition humaine. Qui se foutent d’être détestés par une partie des lecteurs, parce qu’ils préfèrent s’effacer devant une cause, et ça, c’est grand. Fatou Diome, par exemple. Ou Pénélope Bagieu, qui a écrit Les Culottées, d’ailleurs. Ou encore Baptiste Beaulieu.
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Aurais-tu envie d’écrire des livres plus engagés ? Ce n’est pas ce qui me donne envie d’écrire. Je préfère écrire pour distraire, pour faire passer un bon moment. Je distille des petits messages, mais ce ne sont pas des livres engagés. Quels sont les romans qui ont changé ta vision des choses ? Dernièrement, le Chère Ijeawele […] de Chiamamanda Ngozi Adichie m’a mis une claque. C’est un véritable manifeste féministe qui s’adresse à tous, écrit avec beaucoup d’humour et d’ironie. Chacun s’interrogera sur l’éducation qu’il a reçue et trouvera les clés d’une conduite plus féministe, moins sexiste. Quelle est ton actu littéraire ? J’ai eu une opération des hémorroïdes le 18 octobre si vous voulez m’envoyer des fleurs et du chocolat. Non, c’est pas vrai, j’déconne. J’étais au salon du livre de Gradignan dont Harlan Coben était le parrain le premier week-end d’octobre,
et à Brive en novembre (les autres salons seront mentionnés sur ma page auteure, Virginie Grimaldi.) Quant à mon prochain livre, il sortira en mai. Quel est le premier livre que tu te souviens avoir lu ? Les souliers vernis rouges, chez mes grands-parents. Quels sont les livres qui te font le plus rire ? Bridget Jones, et Pour un soir seulement, de Thomas Raphaël. Quel est le top 3 des livres que tu conseilles aux lecteurs de Culotté(e)s Magazine ? Le confident, d’Hélène Grémillon, une histoire bouleversante de vies qui ont basculées mais aussi d’amour intense ; Miss Cyclone de Laurence Peyrin, ou l’amitié lumineuse entre deux jeunes femmes, secouée par quatre moments importants de leur histoire commune ; Mille femmes blanches de Jim Fergus. CYNTHIA KAFKA
La sélection de Virginie Grimaldi pour les lecteurs de Culotté(e)s Magazine
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TEXTOS CULOTTÉS Pour cette première interview textos, on a cueilli, au saut du lit – ou presque –, Julien, animateur radio sur NRJ Compiègne. Cet amoureux des États-Unis veut lancer, prochainement, un concept de talk-show à l’américaine. Salut Julien, c’est Anaïs du magazine Culotté(e)s. Prêt pour l’interview textos ? Yep ! Salut Anaïs de Culotté(e)s Comment se passe ton début de weekend ? Pour moi c’est petit-déj en bonne compagnie ! (oui il est 13h, mais il n’y a pas d’heure pour les tartines).
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Mon filtre préféré… ne me demande pas pourquoi, je l’utilise tout le temps ! Dans la vie, Julien, tu es animateur radio. Tout le monde peut entendre ta voix sur les ondes, tous les jours. Est-ce qu’il y a des secrets pour entretenir sa jolie voix ? Euh... Disons que quand on n’est ni Garou ni Jean-Jacques Bourdin, le mieux c’est d’éviter les excès du type alcool et clopes. Hum, bon conseil ! Et sinon, tu es un type très marrant - ta punchline de Twitter c’est “ animateur drôle ou drôle d’animateur ”. Pourquoi c’est si important pour toi de faire rire tes auditeurs et ceux qui t’entourent ?
Bienvenue au club ! Debout à midi, c’est thé glacé devant un bon film (ça laisse présager un bon weekend à la cool).
Je pense que les choses passent mieux quand elles sont dites avec humour. Dans la vie comme à la radio. D’ailleurs, je crois même que quand je fais passer une info par le biais d’une blagounette, les auditeurs la retiennent plus facilement. Et est-ce qu’à l’école tu étais le mec marrant, pas forcément au premier rang, qui charmait les filles avec l’humour ?
Magnifiques ces oreilles dis donc !
Alors, il y a deux périodes dans la vie d’un mec qui fait rire son entourage : en primaire, au collège, tu fais marrer tes potes, les filles de ta classe.
ANAÏS CARPENTIER
Mais on t’identifie surtout comme le rigolo c’est tout. C’est à partir du lycée que ça commence à jouer à ton avantage. Ah pas mal ! Un juste retour des choses alors C’est ça ! ahaha Ta vie me semble bien remplie, entre le boulot d’animateur radio et le reste de tes projets pro. Justement, le reste, parlons en ! J’ai entendu parler d’un projet de talk show à l’américaine, qui se ferait à Compiègne… J’ai une fascination pour la culture américaine en terme de show, de divertissement et ce côté “ feel good ”. Dès que j’ai l’occasion d’aller aux USA, je mate les émissions américaines : Ellen, SNL, The Tonight Show, The late show, etc. Et ce sont ces humoristes et animateurs qui t’inspirent au quotidien dans ton métier ? Oui, j’adore ce côté hyper positif, très classe. Le style d’interview qu’en France on ne retrouve que chez Ardisson ou Yann Barthès. Je vois ! Ça donne envie ! Comment ça va se dérouler, et où ? C’est un gros projet, pas facile à monter dans le coin mais je me lance.
T E N DAN CE S T E XTOS CU LOT T É S
Dans l’idéal, j’aimerais que ça soit filmé et à disposition sur le web par la suite. On tournerait ça dans une salle de spectacle ou de ciné, avec du public. Génial ! Les contacts se mettent déjà en place, j’imagine. Estce que tu as déjà une date pour la première émission ? Pour être tout à fait franc, les gens n’ont pas l’habitude de ce genre de format et sont assez frileux. Mais dans l’absolu, j’aimerais monter le pilote au plus tard début 2018. C’est un beau projet, complètement atypique qui saura sûrement séduire ceux qui aiment quand ça bouge. Avec Culotté(e)s magazine, on a décidé de parler de ceux qui innovent, qui transgressent les codes établis. On peut dire que tu en fais partie, non ? D’ailleurs, ça veut dire quoi pour toi être culotté ? Être culotté, c’est osé.bousculer les habitudes, ne pas hésiter à surprendre. Alors oui, je crois être culotté ! Je serais même partisan du “culotte pour tous”! Ahah, pas mal, on retient pour nos futures punchlines ! Idéalement, dans ta future émission, tu aimerais recevoir qui (de la scène locale ! Mick Jagger ou Rihanna, ça ne compte pas) J’adorerais avoir un plateau vraiment éclectique avec des talents locaux ou des personnes qui font l’actu dans la région. Pourquoi pas un jeune chanteur qui fait le buzz et Miss Oise en passant par un groupe de breakdancers dans la même émission ! L’objectif, c’est de mettre en lumière de jeunes talents du coin, des personnages atypiques et leur donner une tribune. Ce qui n’existe pas vraiment dans le coin ! Les vidéos seraient ensuite diffusées via YouTube ? Oui on pourrait créer une chaîne Youtube et mettre à disposition l’émission au-delà de la région uniquement.
C’est un projet sur lequel tu bosses depuis longtemps ? Au début, j’avais envie de remonter sur scène, monter un nouveau spectacle. C’est ce que je faisais avant la radio. Et au fur et à mesure, le projet a évolué. En fait, le projet tel que je viens de décrire germe depuis quelques mois seulement. C’est une façon pour toi de faire évoluer le stand up, genre que tu connais bien ? Oui, j’ai fais du théâtre très tôt. En vérité, ça me permettait surtout d’associer mes deux passions : la scène et l’interview. Tu as proposé des cours de stand up il me semble aussi ? Oui j’ai accompagné l’artiste compiègnois Nikkotab sur le lancement de son école d’art, le temps d’une saison. J’ai adoré découvrir des gens plein de talents, qu’eux mêmes ne soupçonnaient pas. C’était une belle expérience. Je lisais tes tweets ce matin et sur l’un d’eux tu parles des résultats du bac et tu te prends une petite claque, car les résultats, pour toi comme pour moi, c’était il y a quelques années déjà. Comme tous les jeunes de la génération Y, on a un peu de mal à vieillir, à grandir. Toi, tu fais quoi pour arrêter le temps, t’as un film, une série, un truc régressif ? Disons que la mode est au retour du old school, donc je l’assume plus facilement : je joue à la PSOne, à la Mini NES, j’ai toujours cette passion pour les comics, les films comme Star Wars qui ont traversé le temps… Je pense que mon désir de ne pas grandir se traduit par mon côté geek. Aaah Star Wars n’a pas pris une ride ! Ok et sinon, niveau talk show à la française, tu es plutôt team #yannbarthès ou #hanouna ?
Avant, je n’avais pas de préférence, je matait TPMP et le Petit Journal car ils sont complémentaires. Depuis deux saisons, l’émission d’Hanouna a perdu de son côté analyse des médias. On ne le regarde plus que pour les vannes et ce côté TV réalité que je n’aime pas. Donc plutôt team #Quotidien. On tient donc le futur Yann Barthès de l’Oise, ou plutôt le Jimmy Fallon ! Si on veut suivre ton projet de près, on fait comment ? Via une page facebook ? Il y aura prochainement une page Facebook dediée au projet. Pour l’instant, rendez-vous sur Twitter : @ juliennrj et Snapchat : juliensurnrj Ça marche ! On va suivre ça de près. Tu es compiègnois, c’est quoi tes spots préférés dans notre joli secteur ? L’embarcadère à Pierrefonds, le George Café en centreville, les bords de l’Oise ou la route 66 à Clairoix ! USA forever ! Mais tellement Ok, notre interview va se terminer Julien ! Un samedi soir ciné ou grosse soirée avec mal de crâne dimanche ? Malheureusement à l’approche de la trentaine, je vais répondre samedi ciné tranquilou. Ahaha courage, la trentaine, c’est cool, promis. On peut te souhaiter quoi pour la suite de tes projets ? Qu’ils restent culottés ! Parfait, merci d’avoir été notre cobaye pour cette première interview textos ! Avec plaisir ! Big up à toute l’équipe.
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CU LOT T É (E )S # 1
CHEZ NOUS Nos illustratrices ont décidément du talent. Elles ont croqué les villes (Senlis, Compiègne et Paris), les rues qui les entourent et les trottoirs qu’elles foulent chaque jour. Et on en prend plein les mirettes.
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1. Senlis, ses rues pavées
1. Marion Stich : /latelierencre.marionstich : @latelier_encre | @stich_marion www.latelier-encre.com 2. Sophie Monnier : : sophie_monnier 3. Anastasia Vandycheva : /anas.peintures.illus www.artnastia.com 2. Paris, le Marais
T E N DAN CE S P ORT F O L I O
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3. Compiègne, l’Hôtel de Ville
CU LOT T É (E )S # 1
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