CAMEROUN EMERGENT/ EMERGING CAMEROON N°01 SEPTEMBRE 2018

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# 01 Septembre 2018


Une exceptionnelle expérience de paix sociale et de stabilité politique du Cameroun en fait un véritable havre de paix. Un Etat dont l’action de régulation est mise au profit de l’investissement privé au cœur du système économique. L’existence d’une charte des investissements au service d’une économie de marché comme mode d’organisation. La loi sur les investissements du 18 avril 2013 vient compléter ce dispositif juridique offrant d’importants avantages fiscalo-douniers.

Des ressources naturelles abondantes, des atouts touristiques importants et des sites exceptionnels classés patrimoines de l’UNESCO. Une économie diversifiée, en expansion continue, présentant un solide tissu industriel, un réseau dense de PME/PMI aptes à la sous-traitance et à la co-traitance.. Des procédures administratives facilitées et simplifiées, avec la déclaration en ligne, la création d’un guichet unique et des Centres de Formalités de Création d’Entreprises.

Une robuste et résiliente trajectoire de croissance économique depuis 2008 (croissance projetée à plus de 4% en 2018).

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Raisons d'investir au Cameroun

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

De prestigieuses institutions de formation faisant du Cameroun un des pays de l’Afrique subsaharienne les plus scolarisés avec comme corollaire l’existence d’une main d’oeuvre jeune et qualifiée Des infrastructures de communication et de télécommunication modernes. Une position stratégique unique au cœur du golfe de Guinée avec ouverture conjointe sur la CEEAC et la CEDEAO. Un vaste marché à la portée des investisseurs.


EDITO

Le chemin de l’émergence du cameroun

L

e Cameroun marche résolument vers son émergence à l’horizon 2035. Devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure avec le secteur privé comme moteur de la croissance, tel est, en d’autres termes, l’objectif visé. Pour ce faire, notre pays s’est doté d’une boussole : le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE). Il y est préconisé un taux de croissance de 5.5% et un niveau d’investissement de 30% du PIB. L’ambition est à la fois grande et noble. Les défis bien identifiés et les actions appropriées. Ces dernières sont mises en œuvre de manière cohérente, consistante et persévérante depuis l’adoption du DSCE en 2009. Sur la base du diagnostic participatif réalisé, l’engagement de l’Etat sur la période 2010-2020 correspond au choix stratégique de doter le Cameroun d’infrastructures prioritaires essentielles à la promotion de son développement économique et social. Fondée sur le pilier infrastructurel, l’action de l’Etat a visé tout d’abord le désenclavement des zones de production, la réduction du déficit énergétique et le relèvement du réseau des télécommunications. La réalisation des projets structurants dans ces secteurs névralgiques vise à libérer le potentiel de croissance de notre économie. Conformément au projet de sociéte de S.E Paul BIYA, le territoire national a été transformé en un gigantesque chantier dans divers secteurs prioritaires (routes, ports, barrages, etc… ). « Cameroun Emergent », le nouveau magazine du MINEPAT, se donne l’ambition d’accompagner, au plan communicationnel, cette profonde et dynamique transformation du Cameroun. Ce magazine se veut autant une tribune crédible et riche des décideurs, qu’une plateforme agréable d’accès à tout lecteur aux données macroéconomiques et financières sur notre pays et au sujet de l’économie mondiale. Obéissant à cette démarche, cette première édition fait une incursion opportune dans la filière café, dévoilant les pistes possibles de la relance de ce secteur. Cet opus ouvre également et à raison, une

« Ce magazine est la tribune des décideurs, le baromètre des performances des milieux d’affaires ». fenêtre cognitive sur les importantes avancées du secteur de l’énergie, socle de la politique industrielle du Cameroun et fondement d’une amélioration légitime des conditions de vie des populations. A cet égard, le magazine rend compte des nombreux effets positifs directs et connexes du barrage de retenue de Lom Pangar dans la région de l’Est. Sont également inscrits dans les priorités gouvernementales, la réhabilitaion des barrages de Song Loulou et Lagdo. « Cameroun Emergent » compte en outre mettre en exergue le rôle du secteur privé en réservant un espace à des figures de proues du secteur privé, des capitaines d’industrie dont l’action louable en faveur de la création de la richesse et l’emploi retient indubitablement l’attention des pouvoirs publics. Edité dans un volume unique et bilingue, « Cameroun Emergent » vous fera allègrement découvrir, à chaque parution, des analys e s , re p o r t a g e s , c o m m e n t a i re s , p o r t r a i t s , interviews et bien d’autres rubriques. Enfin, au regard des choix stratégiques pris pour l’économie camerounaise, il se veut le creuset de l’information qui permettra au lecteur de décoder, de comprendre et de suivre la démarche et l’évolution du Cameroun vers ses objectifs légitimes d’émergence. Bonne lecture.

Alamine Ousmane Mey Ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

EMERGING CAMEROON - N°01|Septembre 2018

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SOMMAIRE

3|

Editorial

Actualités

Le chemin de l'émergence du Cameroun

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Cameroun-Chine Les cinq accords de Beijing

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Cameroun-FMI Concertation autour de la viabilité de l'économie

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Infrastructures: Plus de 37 milliards de Fcfa pour booster le développment

10| Financement La SoNArA bénéficie d'un prêt

L’invité

L’Etat du Cameroun s’est résolument engagé à travers le Minepat sur la voie de l’émergence avec en ligne de mire pour objectif primordial résorber durablement le déficit énergétique; développer et diversifier davantage les ressources énergétiques d’un pays qui, en plus d’avoir l’un des plus grands potentiels hydroélectriques du continent a bien d’autres ressources à activer au bénéfice de son économie.

Sur les chantiers de l’emergence de Lom Pangar 20| Barrage Une grande réussite

de Memve’ele 26| Barrage 211 MW Supplémentaires Barrage de Mekin 29| 28 15 MW pour alimenter huit communes

& solutions alternatives

Murabaha de 44,6 milliards de Fcfa publics 36| Investissements Maturation des projets,

37| ousmane Mey 12| Alamine Ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

gage d’efficacité MINEPAT Comprendre les appuis directs

Conjoncture

38| Décryptage Directeur général de l'Economie et de la Programmation des Investissements Publics

Croissance économique

40| La courbe se redresse 4

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Focus

énergetiques 30| offres Lumière sur les autres barrages


Business Climate

42| 44|

Cameroon Business Forum : Le secteur privé au cœur de la stratégie Climat des affaires Les bons points du CB forum

47|

Projets à financement extérieur Convergence de vue entre le gouvernement et ses partenaires BIP 2018 Embellie dans la gestion des projets à financements conjoints

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Investissements

Terroir

Trajectoire

62| CHECHIA Dans les coulisses de la fabrication

Le plus du mag

KAMANoU TAWAMBA 64| CELESTIN La réussite au bout de l’audace

ALAMINE oUSMANE MEY

66| L’artificier de l’investissement pour

Tel :222236507/222344483 camerounemergent@gmail.com Directeur de publication : Alamine OUSMANE MEY Assisté de : Paul TASONG Conseil éditorial : Jean TCHOFFO, Charles AZOLA AZOLA, Jaël Christine MBAMBANG, Isaac TAMBA, Janvier OUM ELOMA et Charles ASSAMBA ONGODO Directeur de rédaction : Alex MIMBANG Rédacteur en chef : Rosine NKONLA AZANMENE Équipe de rédactionnelle : Jocelyne ASSOUMOU, Aïssatou Benazir, Adonis ABONDO, Rosalie AKELE, Sylvain EMAN, Pascal DIBAMOU, Brice MBODIAM, Junior MATOCK, Jean Robert FOUDA, Bernard BANGDA.ANTONIE DAKA Relecture : Nestor Blaise AVA BEYEME TANGONG Wilson Tah Traduction : Diane EDZOUGOU Photographie : Christophe Kabeyene Credit photos : crédit photo Archives FMI Production : Division de la promotion, des relations publiques et de la communication (Dprpc) Maquette-Direction artistique Laurent ABAH/ CREATIVETHINK Impression: COLORIX

stimuler la croissance EMERGING CAMEROON - N°01|Septembre 2018

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ACTUALITÉS

CAMErOun-ChInE

Les cinq accords de Beijing En marge de la visite d’Etat effectuée en Chine par le Chef de l’Etat, S.E Paul BIYA sur invitation de son homologue le président Chinois Xi Jinping, Alamine Ousmane Mey a paraphé 5 documents.

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ans le cadre de l’implémentation de la coopération sinocamerounaise, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire a procédé à la signature, en présence des deux chefs d'Etat, de cinq accords devant impulser le développement du Cameroun. Il s’agit de l’Accord de coopération sur les capacités de production, du Mé-

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La signature des accords de la nouvelle coopération sino-camerounaise sous l’oeil attentif du président Paul Biya

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morandum d’Entente sur le développement des ressources humaines, du Protocole d’accord sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine des infrastructures, de l’Accord de coopération économique et technique, enfin de l’Accord de prêt du projet d’adduction en eau potable dans neuf villes (phase II). S’agissant de l’Accord de prêt, des

actions sont entreprises pour la levée des conditions suspensives du premier décaissement du projet d’adduction en eau potable dans neuf villes (phase II). Ces actions portent sur la mise à disposition auprès d’Eximbank-China de la liasse documentaire composée des spécimens de signature des autorités habilitées (MINEPAT-DG/CAA-DGA/CAA) à signer les demandes de décaisse-


ACTUALITÉS

ment, l’avis juridique délivré par le Secrétaire Général des Services du Premier Ministre, le rapport d’études d’impact environnemental et social ainsi que le certificat de conformité y afférent, le plan des décaissements du prêt, le contrat commercial, la désignation de l’Agent du Cameroun pour le prêt, en l’occurrence l’Ambassadeur du Cameroun en Chine. Pour sa part, l’Accord de coopération sur le développement des capacités de production, d'une durée de 05 ans, vise à définir un cadre de travail entre les deux pays dans les différents secteurs d’intervention arrêtés d’accord-partie. Ces secteurs ne sont autres que la construction et l’exploitation des infrastructures (chemins de fer, barrages et réseaux de distribution électrique, réseaux de télécommunicationx), l'exploitation minière (fer et acier, métal non ferreux, fabrication du verre, ciment), la fabrication des équipements, l’industrie légère, l’électronique et le textile. Dans le cadre du Mémorandum d’Entente sur le développement des ressources humaines, la Chine s’engage à partager son expérience de développement avec le Cameroun dans de nombreux domaines tels que l'éducation, la santé, l'économie et le commerce, l'administration publique, l'environnement, l'agriculture, les PME d’une part, et à définir un cadre normatif sur les formations effectuées en Chine d’autre part. Toutefois, la particularité de ce mémorandum réside dans le fait que les modules de formation seront désormais sélectionnés sur la base des besoins exprimés par le Gouvernement du Cameroun. Quant au Protocole d’accord sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine des infrastructures, il vise à encourager et à favoriser les investissements dans le domaine des infrastructures. Cela doit se faire dans le strict respect de

la réglementation en vigueur dans chaque pays. Les échanges pourront se faire à travers les axes tels que la réalisation des études des projets d’infrastructure, la construction des ouvrages (routes, autoroutes, chemins de fer, barrages, etc.), la recherche des financements, l’exploitation et la maintenance des ouvrages et le transfert de technologie. L'Accord de coopération économique et technique permet à la Chine de faire un don sans contrepartie au Cameroun d'une valeur de 400 millions de yuans RMB, soit environ 34 milliards de Fcfa. Ce don est destiné à la réalisation des projets convenus d’accord-partie. Par contre, l'Accord de prêt confessionnel d'un montant 53,5 milliards de Fcfa financera la phase II du pro-

Échange de parapheurs entre le Minepat et le représentant chinois

jet d’adduction en eau potable dans neuf villes du pays. Financé à 100% par le bailleur, ce projet sera réalisé par l’entreprise chinoise CGC Overseas Construction Group CO LTD (CGCOC). Toutes ces signatures interviennent au lendemain de la clôture des sessions annuelles de l’Assemblée Populaire Nationale de Chine (Parlement Chinois) et la Conférence consultative politique du peuple chinois. Elles participent à la consolidation des relations bilatérales sino-camerounaises et au raffermissement des liens d’amitié entre les deux pays. Pascal DIBAMOU

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ACTUALITÉS CAMErOun-FMI

Concertation autour de la viabilité de l'économie Décaissement, projets d’investissement, qualité de la dépense étaient au menu des échanges avec le Minepat en mai dernier.

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a mission, au titre de l’article IV de 2018 et de la deuxième revue du programme économique et financier adossé sur la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Cameroun, s’est achevée au mois de mai dernier. Au démarrage, la délégation du FMI s’est rendue au Minepat. Conduite par David OWEN, Directeur Adjoint du Département Afrique accompagné de Corine DELECHAT, Chef de mission, de Kadima KALONJI, Représentant résident du FMI au Cameroun et d'Elisabeth HUYBENS, Directrice des Opérations de la Banque mondiale, elle a rendu une visite de courtoisie au Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Les échanges entre les deux parties ont tourné autour de la situation de l’économie du Cameroun avec un accent sur le financement des projets d'investissement susceptibles d'induire une croissance forte et inclusive, la qualité de la dépense et des portefeuilles de projets, les emprunts extérieurs concessionnels nets, le suivi des Soldes Engagées Non Décaissées (SEND'S). Sur ce dernier point, le MINEPAT a indiqué à la presse que son département ministériel a engagé, en partenariat avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), « une revue de l'ensemble des projets à décaissement lent ou faible, pour permettre de décider du sort qui pourrait être réservé à chacun d’eux, mais aussi de cibler les projets à

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Concertation du Minepat Alamine Ousmane Mey dans les arcanes du Fonds monétaire international(FMI)

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réaliser avec des prêts concessionnels en priorité ». Ce travail vise à garantir la soutenabilité de la dette publique et la viabilité de l'économie camerounaise. Par ailleurs, au terme de cette mission, la délégation du FMI a suggéré, dans son rapport, la poursuite des réformes structurelles qui doivent « s’attaquer aux principaux obstacles à la contribution du secteur privé à la croissance et à l’emploi, notamment en améliorant le climat des affaires, la gouvernance

et l’inclusion financière, tout en réduisant les disparités entre hommes et femmes ». Quelques mois après cette deuxième revue, le Conseil d’administration du FMI a validé l’examen des réformes engagées par le Cameroun. Ainsi, il a approuvé le 6 juillet 2018, le décaissement de 77 ,8 millions de dollars US, soit 43,3 milliards de FCFA en faveur du Cameroun. Joseline ASSOUMOU


ACTUALITÉS

DévElOPPEMEnt DES InFrAStruCturES

Plus de 37 milliards de Fcfa

décrochés à Busan pour booster le développement Cette enveloppe est destinée au financement partiel de la construction du Pont sur le fleuve Logone et la deuxième phase du projet d’électrification rurale au Cameroun.

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e 24 mars dernier, en marge de la 53e Assemblée annuelle de la Banque Africaine de Développement et de la 44e Assemblée annuelle du Fonds Africain de Développement tenues le 21 mai 2018 à Busan en Corée du Sud, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, a signé trois accords de prêt. Signature, d'une part avec Ousmane Doré, Directeur Général de la Banque Africaine de Développement pour l’Afrique centrale et d’autre part avec Belkacem Ouzrourou, Directeur Régional Afrique de l’OFID. Les deux premiers accords de prêt, d’un montant cumulé de près de 30 milliards de FCFA, signés avec la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fonds Africain de Développement (FAD), sont destinés au financement partiel du projet de construction du pont sur le fleuve Logone. « Ce projet s’inscrit dans les priorités stratégiques des deux pays et est conforme à la Stratégie à long terme 2013-2022 de la Banque, qui accorde la priorité aux infrastructures à caractère régional. Il s’intègre à deux des axes majeurs des 5 priorités opérationnelles de la Banque, les « High5 », notamment, « Intégrer l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique », a déclaré

Ousmane Doré. Le projet de construction du pont sur le fleuve Logone est un engagement des Chefs d’Etat de la République du Cameroun, Paul BIYA et de la République du Tchad, Idriss Deby ITNO. Il vise l’intensification des échanges commerciaux entre les deux pays par l’ouverture d’une nouvelle voie de transit CamerounTchad, à travers la construction d’un pont d’un linéaire de 620 mètres, l’aménagement des voies de raccordement au point et la réhabilita-

Le Minepat Alamine Ousmane Mey avec le Président de la BAD, Akinwumi Adesina.

tion de certaines infrastructures socio-économiques au profit des populations riveraines. Le projet vise l’amélioration du système de transport de la région du bassin du Lac Tchad et la compétitivité économique de la zone transfrontalière du Cameroun et du Tchad. C’est un projet particulièrement important du fait des enjeux sécuritaires de la zone, en proie aux menaces de la secte Boko-Haram. Le projet bénéficie également d’un cofinancement de l’Union européenne, à hauteur de 40 millions d’euros. Le troisième accord de prêt, quant à lui, d’un montant de 7,8 milliards de FCFA signé avec le Fonds de l’OPEP pour le Développement International, est dédié au financement de la phase II du projet d’électrification rurale. Ce projet devrait contribuer à l’atteinte de l’objectif d’amélioration de l’offre énergétique, véritable vecteur de développement. De manière spécifique, il aidera à augmenter le taux d’électrification rurale à travers la réalisation des grandes lignes d’ossature reliant les unités administratives, les localités frontalières et les villages de grande importance. Rosine NKONLA AZANMENE

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ACTUALITÉS

DévElOPPEMEnt DES InFrAStruCturES

La Sonara bénéficie d'un prêt Murabaha de 44,6 milliards de Fcfa L’accord de prêt, signé en Tunisie par le ministre de l'Economie, vise à renforcer la production de l’entreprise.

L

a Société nationale de raffinage (SONARA) augmente ses capacités de production de 3,5 millions de tonnes par an et densifie ses importations de pétrole brut. En 2017, elle importait déjà un volume global de 618 833 m3 de produits pétroliers, soit 286 400 m3 de super, et 246 000 m3 de gasoil, 63 535 m3 de DPK (Dual Purpose Kerosene), 6 257 m3 de fuel 1500 et 16 641 m3 de fuel 3500. Cette entreprise nationale va davantage diversifier ses produits grâce à l'Accord de prêt Murabaha, d'un montant de 68 millions d’euros, soit 44,6 milliards de FCFA. Il a été signé le 4 avril 2018 à Tunis, entre le ministre de l'Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), Alamine Ousmane Mey et la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce, organe spécialisé du Groupe de la Banque Islamique de Développement.

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Des financements additionnels pour accroitre la production

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Ce financement s'inscrit dans le cadre de l'appui aux secteurs stratégiques, domaine dans lequel se situe la Sonara qui conduit depuis l'année 2005, un programme de mise à niveau et de modernisation

de ses installations. La Sonara est détenue à 80 % par l’État et importe du pétrole brut léger de la région pour répondre à l’essentiel de la demande de produits pétroliers du pays. Dans son déploiement, le stockage des produits est confié à la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), détenue en majorité par l’État, qui fonctionne avec douze dépôts régionaux. La SCDP est le principal acheteur de la production de la SONARA, qu’elle vend à des distributeurs qui, eux-mêmes, approvisionnent les détaillants. Un comité ad hoc, présidé par la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) est chargé d’obtenir chaque mois des produits raffinés importés, afin de répondre à la demande intérieure non satisfaite par la SONARA. Pascal DIBAMOU


Lom Pangar....la ruée vers le poisson fumé Dans le barrage réservoir de lom Pangar déjà actif, la pêche cristallise désormais toute l’activité économique. Des cargaisons sans limites, conditionnés en grands ballots, sont littéralement déversés sur le marché national, mais aussi sur les pays voisins : le nigeria, le tchad, la Centrafrique. le village Ouami est le poumon des activités de pêche et de fumage.

la pêche connaît ici en effet une grande expansion et impacte positivement l’économie du Cameroun. Seule inquiétude, la surpêche, objet de la sonnette d’alarme déjà tirée par le Programme des nations unies pour l’Environnement. l’institution estime que d'ici à 2050, les ressources halieutiques seront suffisamment vidées… Prudence donc !

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L’INVITÉ ALAMINE OUSMANE MEY

e ministre de l’Economie, de la Planification et l’Aménagement du Territoire (Minepat) décrypte les enjeux de la diversification de l’économie et de la transformation locale des produits, décline les axes prioritaires de la politique économique du Cameroun. Celle-ci repose entre autres, sur la mise en place d’infrastructures dont la finalité est l’accroissement de l’offre d’énergie et des services de transport. Des outils indispensables au deuxième socle de l’économie, à savoir la diversification. Cet autre axe majeur de l’économie camerounaise consiste en la création de nouvelles activités de production et l’élargissement de la gamme de produits au sein d’une filière. La conséquence lo-

gique de cette stratégie est de permettre, in fine, une meilleure intégration de l’économie camerounaise dans la chaîne des valeurs mondiales. Dans cette perspective, l’Etat a entrepris des actions visant à renforcer l’offre en matières premières, en mettant sur pied les Centres techniques d’agro-industrie, ainsi que les programmes agropoles. Toutefois, pour accroître les retombées y relatives, l’implication du secteur privé se veut plus accrue, et ce, à travers la création de nouvelles entreprises et activités de production. Pour ce faire, les entrepreneurs privés doivent saisir les atouts qu’offre le pays, en l’occurrence l’énorme potentiel énergétique, l’importante superficie de terres arables ou encore l’immense potentiel minier qui, pour l’essentiel, demeure non exploité

« La transformation des produits locaux est une voie irréversible pour notre économie » ALAMINE OUSMANE MEY Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

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L’INVITÉ

Monsieur le Ministre, cette année, la politique économique du Cameroun met l’accent sur la diversification et la transformation locale des produits. Quelle est la pertinence de cette orientation dans le contexte économique actuel ? Se prononcer sur la pertinence d'un tel choix suppose une compréhension préalable du concept générique de cette politique économique, qui n'est autre que la diversification de l’économie. C'est en effet la capacité pour un pays de développer de nouvelles activités de production de biens et services. Cela peut se traduire sous deux formes principales. D’abord la diversification horizontale, c’està-dire celle qui permet la création de nouvelles activités productives à travers l’émergence de nouveaux secteurs et filières. Puis la diversification verticale qui fait, quant à elle, référence à l’élargissement de la gamme de produits au sein d’une filière à travers notamment la transformation des produits et des services associés. Nous nous attelons autant que faire se peut à diversifier notre économie et à la rendre plus résiliente aux chocs exogènes, contrairement aux autres pays de la zone CEMAC qui subissent les conséquences de la baisse des prix des matières premières, à l’instar du pétrole dont le coût du baril s’élève à moins de 50 dollars USD. A titre d’illustration, le Cameroun est faiblement dépendant des recettes

pétrolières qui constituent, d’après le rapport 2016 de la BEAC, 27% de ses exportations. Un taux très en deçà du seuil du reste des pays de la sous-région. Ils sont à plus de 70% des exportations. En sus, ces pays exportent quatre produits hors pétrole, contrairement au Cameroun qui en exporte huit. Toutefois, en comparant cette performance avec celle des pays émergents, il est clair que le niveau de diversification actuel du Cameroun demeure insuffisant. Même s’il ne fait pas de doute que le Cameroun envisage son émergence à l’horizon 2035. Nous y travaillons pour l'atteindre. Le mémorandum de politiques économiques et financières couvrant la période 2017- 2020, en cours d’implémentation vient consolider nos efforts. A ce propos, le gouvernement s'engage à favoriser une plus grande diversification de son économie et à transformer ses produits primaires. Il s'engage aussi à permettre une meilleure intégration de son économie dans la chaine des valeurs mondiales. D'où le sens de l'orientation de notre politique économique de cette année qui ira ainsi jusqu’à 2020 voire au-delà. De même, le gouvernement s'emploie à mener à terme les grands projets d’infrastructures de première génération qui, du reste, viendront accroître l’offre d’énergie et des services de transport indispensables à la diversification de l’économie et à la progresEMERGING CAMEROON - N°01|Septembre 2018

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L’INVITÉ ALAMINE OUSMANE MEY

l’activité économique et la production des entreprises de transformationde cacao, de production des oléagineux et des cimenteries se sont davantage améliorées,ainsi que la compétitivité de leurs produits sur le marché. sion dans la chaine des valeurs mondiales. Au regard de ces enjeux, il nous a semblé pertinent d’y accorder une attention particulière.

Quelles sont les actions déjà prises par le gouvernement pour atteindre les résultats probants en termes de diversification de l’économie ? L’Etat a déjà entrepris des actions visant à renforcer l’offre des matières premières et à promouvoir la transformation locale des produits dans chaque secteur d’activité. En créant le Centre Technique d’Agro-industrie (CTA) et en mettant en place le Programme Agropoles, le gouvernement a voulu améliorer en qualité et en quantité la production agropastorale et l’approvisionnement des agro-industries en matières premières locales. Au stade actuel, on peut déjà se réjouir des premiers résultats. Par exemple,

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l’activité économique et la production des entreprises de transformation de cacao, de production des oléagineux et des cimenteries se sont davantage améliorées, ainsi que la compétitivité de leurs produits sur le marché. S'agissant de l'économie numérique, la promotion du sous-secteur des TIC ne s'est accélérée que grâce à la mise en place du Programme technopole. Toutefois, il est important que cette dynamique entamée dans les sous-secteurs tels que la cimenterie ou l’agro-alimentaire soit transposée au niveau des autres filières. A l’instar des filières textile, industrie pharmaceutique, électroménager, etc. Les principaux défis à relever restent cependant la formation du capital humain dans les domaines des filières concernées, la promotion de la consommation des produits locaux sur le plan national et international et la consolidation des mesures de facilitation de crédit aux secteurs industriels et des services. Ce ne sont pas les seules actions engagées par le gouvernement… Evidemment non. Le gouvernement s'est aussi attelé à renforcer la capacité énergétique du Cameroun dans l'optique de soutenir la production industrielle, tout comme la réduction des coûts des facteurs via l’aménagement des infrastructures routières et des zones d’enclavement. A côté de ces mesures déjà engagées, le gouvernement accorde des avantages administratifs et fiscalodouaniers aux entreprises privées au cours de leur phase d'installation et d'exploitation. Ces avantages sont encadrés par la loi du 18 avril 2013 fixant les

incitations à l'investissement privé en République du Cameroun. Cette loi a été modifiée et complétée en 2017. En outre, il faudra noter que d’autres actions et programmes sont en perspective à l’instar de la promotion des « champions nationaux » et du renforcement de la présence des produits locaux dans les grandes surfaces. L’objectif ici est d’accélérer la transformation locale. Enfin, je tiens à relever que le gouvernement accorde des appuis directs aux entreprises exerçant dans de nouvelles filières ou sous-secteurs à fort potentiel de croissance et d’entrainement. Quel rôle est appelé à jouer le secteur privé dans ce processus de diversification ? Certes, l’Etat mène des politiques et crée des conditions propices à l’environnement des affaires et à l’expansion économique, mais cette tâche incombe davantage au secteur privé qui doit mettre en œuvre des actions nécessaires ou suffisantes pour que l’objectif initié par l’Etat soit atteint. A cet égard, il lui revient d’œuvrer dans la création de nouvelles entreprises ou dans le développement de nouvelles activités de production. Par effet de ruissellement, c'est au secteur privé que revient la grande part de respon-

Par effet de ruissellement, c'est au secteur privé que revient la grande part de responsabilité d’expansion d’une filière, en ce sens qu'il doit contribuer fortement à la mutation structurelle de l’activité économique du Cameroun à travers l’utilisation de nouvelles technologies et d’un système numérique développé.

sabilité d’expansion d’une filière, en ce sens qu'il doit contribuer fortement à la mutation structurelle de l’activité économique du Cameroun à travers l’utilisation de nouvelles technologies et d’un système numérique développé. A l’ère de l’économie numérique, la technologie et les avancées numériques sont des facteurs essentiels pour faire migrer les activités traditionnelles vers des activités sophistiquées de manière à faire émerger des filières spécifiques. À côté de la diversification, il y a la transformation locale des produits. Comment ces deux éléments pourraient-ils contribuer à une meilleure intégration de l’économie du Cameroun dans la chaine des valeurs mondiales ? Il est important de rappeler que les concepts de « diversification » et de « transformation » des produits locaux ne sont pas séparés. Car, l’activité de transformation est une composante de la diversification verticale. En transformant les produits locaux, le Cameroun peut conquérir des parts de marché sur le plan international. Ainsi, il est hautement important de diversifier la production pour inciter la consommation locale et soutenir

A l’ère de l’économie numérique, la technologie et les avancées numériques sont des facteurs essentielspour faire migrer les activités traditionnelles

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L’INVITÉ

le processus d’import/substitution. Comprenons que les produits diversifiés ou transformés sont moins volatiles et rigides face aux chocs exogènes comme la baisse des cours des matières premières ou les crises économiques, etc... Au vu des données du commerce extérieur (COMEX), les recettes du cacao brut ont par exemple baissé de près de 398 milliards de FCFA en 2016 à 234 milliards de FCFA en 2017 en raison de la chute des cours. Par contre les recettes issues des produits dérivés du cacao ont, quant à elles, connu une forte amélioration. C’est le cas de la pâte et du beurre de cacao avec des progressions respectives des recettes de 16% et de 25% entre 2016 et 2017, ainsi que le chocolat et autres produits fabriqués à base du cacao De quels atouts et potentialités dispose le Cameroun en termes de diversification de l’économie ? Le Cameroun dispose d’une grande variété de richesses naturelles, d’un énorme potentiel én-

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il est hautement important de diversifier la production pour inciter la consommation locale et soutenir le processus d’import-substitution. Comprenons que les produits diversifiés sont moins volatiles et rigides face aux chocs exogènes comme la baisse des cours des matières premières ou les crises économiques, etc.

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ergétique et d’une ressource humaine dynamique. Notre pays dispose en outre d’une importante superficie de terres arables, dont 25% seulement sont exploitées. Il dispose de 5 grandes zones agroécologiques qui favorisent une diversité de cultures agricoles et des types d’élevage, un environnement de forêt dense favorisant des activités d’exploitation forestière ainsi que la zone littorale propice aux activités de pêche et de transport maritime. En outre, on note un fort potentiel minier non exploité avec des réserves prouvées de diamant, de cobalt, de nickel, de manganèse, d’or, de bauxite, etc. Il existe aussi un nombre important de sites touristiques non encore valorisés. Sur les 910 sites touristiques dont dispose le Cameroun, plus de 95% ne sont pas encore valorisés. C’est dire l’exploitation très marginale qui est faite de ces sites. Concernant la capacité énergétique, elle est en cours de renforcement. Pour l'instant, les potentiels d’énergie hydroélec-

trique et d’énergie renouvelable du Cameroun sont respectivement de 19,71 GW et 2327 TWh/jour, dont 18,98 GW et 2300 TWh/jour restent encore non utilisés. Ceci montre donc que quelle que soit la source d’énergie, plus de 95% des capacités sont encore non utilisées. Or, l’énergie est l’un des facteurs essentiels dans le processus de transformation des produits de base ou de consommation intermédiaire. En ce qui concerne le capital humain, du fait de sa population et plus précisément du nombre de jeunes, les ressources humaines restent disponibles au Cameroun. En outre, le Cameroun dispose de plusieurs institutions ou grandes écoles de formation adaptées à la production industrielle. Tout cela mis ensemble, on voit bien que notre pays dispose de tous les atouts pour réussir la politique de la diversification de son économie et atteindre les résultats escomptés Propos recueillis par Rosine NKONLA AZANMENE


Investir au CAMEROUN

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

« ...Le Cameroun est-il un bon risque ? Nous le pensons et nous le disons. Le Cameroun a-t-il de l’avenir ? Nous le pensons aussi et nous le disons. C’est pourquoi je vous invite à saisir les opportunités qui se présentent aujourd’hui de participer au développement du Cameroun de demain ». Extrait du discours de S.E.M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, à la clôture du Forum économique Cameroun-France, le 31 janvier 2013 à Paris.


DOSSIER ÉNERGIE

La fin du clair-obscur La question de l’énergie est un paramètre capital qui influence directement les performances économiques d’un pays. Conscient de l’inadéquation actuelle entre l’augmentation continue de la demande/consommation en rapport avec l’urgence de l’offre énergétique, l’Etat du Cameroun, résolument engagé sur la voie de l’émergence, a adopté et mis en œuvre la nouvelle stratégie énergétique à travers le Plan de Développement du Secteur de l’Électricité à l’horizon 2030 (PDSE 2030). Les objectifs sont bien clairs : résorber durablement le déficit énergé18

CAMEROUN EMERGENT- N°01|Septembre-Octobre 2018

tique ; développer et diversifier davantage les ressources énergétiques du pays qui, en plus d’avoir l’un des plus grands potentiels hydroélectriques du continent, a bien d’autres ressources à activer au bénéfice de son économie. Le Cameroun possède en effet le 3è potentiel électrique en Afrique sub-saharienne estimé à environ 12000 Mw. Notre démarche, dans ce dossier, est de faire le point des chantiers, des résultats déjà obtenus et des perspectives d’un secteur au cœur d’une économie camerounaise qui poursuit sa mue.


SUR LES SENTIERS DE L’ÉMERGENCE Le potentiel du Bassin de la sanaga

Les atouts du Bassin de la sanaga Le Bassin de la Sanaga est le plus important des 11 bassins versants Nationaux. Avec une superficie de près de 140 000 km², il couvre plus de 30% du territoire National. Ce bassin versant possède les sites hydroélectriques les plus importants du Cameroun (10 GW équipable). La régulation, assurée en période d’étiage par les barrages réservoirs, permet de garantir sur le fleuve Sanaga, un débit d’au moins 1000m3/s, constituant ainsi une ressource en eau importante. Le fleuve Sanaga draine de vastes étendues de terres, propices au développement d’activités socioéconomiques : agriculture, élevage, pèche, eau potable, industries, mines & carrières. Le bassin de la Sanaga a l’avantage de prendre sa source et de se jeter dans le territoire national. Ce qui simplifie relativement sa gestion.

P

lusieurs projets sont à des stades avancés de développement. Ceux-ci incluent la construction et la mise en service en 2009 d’une centrale thermique à fioul lourd de 86 MW à Yassa à l’entrée de Douala, la construction et la mise en service d’une centrale au gaz naturel de 216 MW à Kribi, la construction et la mise en eau d’un barrage réservoir à Lom Pangar pour réguler le débit de la Sanaga et saturer les centrales hydroélectriques de Song Loulou et d’Edéa. Le barrage réservoir de Lom Pangar comprendra une usine de pied de 25 MW pour alimenter le réseau électrique de la Région de l’Est et une centrale hydroélectrique. Plusieurs autres projets sont envisagés à moyen terme et long terme, au nombre desquels : les centrales hydroélectriques de Nachtigal (330MW), de Song Mbengé (950MW), de Kikot (350-550MW), de Njock (270 MW), de Ngodi (475 MW), de Song Ndong (250300 MW), de Nyanzom (375 MW), de Bayomen (470 MW), de Mouila-Mogué (350MW), de Bangangté (90 MW) sur le Réseau Interconnecté Sud (RIS).

Le Bassin de la sanaga

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

Barrage de Lom Pangar Une grande réussite

Fiche Technique PROJET IMPLANTé à Lom Pangar dans LE département du Lom et Djerem région de l’Est Type

Barrage réservoir

Volume

6 milliards de m3

Superficie

540 000 ha

Financiers

Banque africaine de développement (BAD)

71,1 millions de dollars

Banque Mondiale

132 millions de dollars

L'Agence française de développement (Afd)

60 millions d'Euro

Banque Européenne d'investissement

39 millions de dollars

Etat du Cameroun Coût

238 milliards de Fcfa

Pose de la première pierre 2 août 2016 par le Président Paul Biya Maître d'ouvrage

Electricity Development Corporation (EDC)

Maître d'œuvre

Groupement d'ingénieurs Coyne & Bellier-Isl

Entreprise de construction barrage +Usine China International Water Electic de pied Corporation (CWE) Puissance usine de pied Mise en eau partielle & Mise en eau

20

30Mw Mise en eau partielle et complète : septembre 2015/ novembre 2016

CAMEROUN EMERGENT- N°01|Septembre 2018

S

itué aux confluents des rivières Lom et Pangar, dans les profondeurs du département du Lom et Djerem, région de l’Est, le barrage hydroélectrique de Lom Pangar affiche aujourd’hui fière allure. Le réservoir hydraulique, situé en amont du barrage, s’étend à perte de vue. Du haut de ses 45 mètres et 540 km² de superficie, l’infrastructure est dejà en pleine exploitation. Depuis novembre 2016, date de sa mise en eau définitive, le barrage joue pleinement son rôle de régulateur des débits des eaux en amont du fleuve Sanaga pendant l’étiage, période généralement caractérisée par la baisse du niveau des eaux dans les autres barrages du pays, notamment Song Loulou et Edéa. Avec une capacité de 6 milliards de mètres cubes, le barrage a en effet permis au Cameroun de connaître, en 2017, « l’étiage le plus calme depuis 10 ans », souligne la société

de distribution d’électricité, Eneo, dans une correspondance adressée au ministre de l’Eau et de l’Energie, le 16 juin 2017. Concrètement, explique la compagnie d’électricité dans le même document, « la mise en eau du barrage de Lom Pangar, qui a permis d’obtenir un débit régularisé de la Sanaga entre 960 m3/s et 1090 m3/s », a donné l’occasion « aux Centrales de Song Loulou et d’Edéa, de produire près de 10% d’énergie de plus qu’en 2016 à la même période ». Grâce à cette régularisation des débits sur le fleuve Sanaga, la retenue de Lom Pangar, selon les experts, permet d’augmenter les capacités de production des barrages d’Edéa et de Song-Loulou de 160 MW en période d’étiage, sans investissements additionnels. Ce rôle stratégique du géant énergétique ouvre également la voie à la construction de nouvelles centrales sur la Sanaga, afin de permettre au


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

Accroissement de la rentabilité économique des sites hydrolélectriques par le barrage de Lom Pangar A LONG tErME • Accroissement de la puissance garantie de production de 1750 MW à environ 3000 MW pour les grands sites situés à l’aval. • Augmentation de 40 % de l’énergie garantie productible aux aménagements situés à l’aval. Cameroun d’exploiter les 75% du potentiel hydroélectrique du pays qu’abrite ce fleuve. A ce titre, Lom Pangar est la pièce maîtresse de la stratégie du gouvernement visant à assurer, à moyen et à long terme, l’approvisionnement en électricité du pays, à moindre coût. La partie barrage livrée, le projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar est rentré dans sa seconde phase depuis plusieurs mois avec la construction de l’usine de pied d’une capacité de production de 30 MW (destinée à approvisionner toute la région de l’Est du Cameroun), et des lignes d’évacua-

tion de l’énergie produite. Cette usine de production est construite par l’entreprise chinoise CAMC ENGINEERING, pour un coût global des travaux estimé à 30,4 milliards de FCfa et une livraison prévue en décembre 2019. Le barrage de Lom Pangar est perçu comme un ouvrage témoin de la réussite des projets structurants au Cameroun. Les bailleurs de fonds, notamment la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Mondiale (BM), la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) et l’Agence Française de Développement (AFD) n’ont eu

A COUrt tErME • Augmentation de 150 MW (600GWh) de la puissance garantie productible aux centrales hydroélectriques d’Edéa et Song Loulou sans investissements additionnels.

de cesse d’exprimer leur satisfaction quant à la conduite des travaux et au respect des exigences techniques et environnementales. Une source de motivation pour ces partenaires financiers, notamment la Banque Mondiale, qui a réitéré son engagement à œuvrer aux côtés du Cameroun pour la poursuite des autres chantiers faisant partie du vaste programme des « Grandes Réalisations » lancé par le chef de l’Etat en 2012. En rappel, le projet Lom Pangar s’inscrit dans la continuité du développement du potentiel hydroélectrique de la Sanaga, après la construction des centrales d’Edéa dans les années 1950, et de Song-Loulou entre 1981 et 1988 ; puis des barrages réservoirs de Mbakaou en 1969, Bamendjin en 1974, et la Mape en 1988.

Rosine NKONLA AZANMENE

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

ACtIvItéS COnnEXES

Un environnement favorable à la pêche L'arrivée des migrants a contribué au développement d'une filière poisson qui, couplée au remplissage complet du réservoir du barrage à 6 milliards m3, va drainer davantage de pêcheurs.

L

om Pangar est un immense réservoir aux allures de mer intérieure. Il s’étend sur trois arrondissements (Belabo, Ngoura et Bétaré Oya), avec une emprise variant entre 100 km2 en basses eaux et 540 km2 (54.000 ha) en période de crue. Lorsque la retenue est remplie à 6 milliards de m3, les deux fleuves, Lom et Pangar (dont le barrage porte les noms), sont navigables sur des distances respectives de 180 km et 110 km. Le remplissage partiel dudit réservoir a eu lieu en septembre 2015, entrainant une hausse du lit des deux fleuves et induisant l'augmentation de la superficie de la retenue de moins de 20 km2, à un peu plus de 300 km2 (30.000 ha). Cette superficie a évolué aujourd'hui à 535 km2, à la faveur du remplissage complet du réservoir du barrage effectué au cours du second semestre de l'année 2016. La mise en eau du barrage de Lom Pangar a créé un environnement favorable à la pêche, et a engendré un afflux de populations, majoritairement des pêcheurs, en provenance pour la plupart du Lac Tchad, des autres barrages de retenue du Cameroun et de l'étranger. Les différents points de pénétration et de concentration de ces migrants correspondent aux six principaux débarcadères spontanés créés autour du réservoir. A savoir Ouami et Haman, dans le canton Képéré ; Kogbedi, dans le canton Baya Mbodomo ; Mali, dans le canton Laï

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Près de 6 milliards de m3 d’eau pour apprivoiser des poissons et développer la pêche

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; Moussa, dans le canton Mbitom ; Gbemboussa à Bouli et Pangara à Mararaba, dans le canton Yayoué. Cette migration exponentielle exerce actuellement une forte pression sur les ressources foncières notamment (raréfaction des terres cultivables), forestières (augmentation des coupes illicites du bois), fauniques (risque de recrudescence du braconnage) et halieutiques (épuisement du poisson de la retenue par des pratiques de pêche non durable). Cette affluence impacte également l'organisation sociale (prolifération des bidonvilles), culturelle (perte d'identité culturelle), sécuritaire (développement

du banditisme) et sanitaire (risques d'épidémie due au manque d'hygiène). Dans le même temps, les infrastructures socio-économiques et communautaires (salles de classe, de points d'eau potable, etc.) des cantons, villages et campements, qui avaient initialement une capacité globale d'accueil d'environ 1500 habitants, s’avèrent désormais insuffisantes. D’où le vaste programme de réalisation des infrastructures déjà entrepris par le Maître d’ouvrage dans le cadre de son Plan de Gestion environnemental et Social (PGES). J.R.F


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

« Une dimension socio-environnementale importante » «Le Projet Lom Pangar, comporte une dimension sociale et environnementale importante. EDC, avec l’appui de la Banque Mondiale et de l’AFD, met en œuvre, depuis 2016, un ensemble de mesures compensatoires additionnelles, dans le cadre du Plan de Gestion environnemental et Social (PGES) et du Plan de Développement Local (PDL). Pour la seule composante du PDL, 164 infrastructures supplémentaires, parmi lesquelles des salles de classe, des latrines, des puits aménagés, des forages, des châteaux d’eau, des blocs opératoires, des logements d’astreinte, des hangars, des cases communautaires, des aires de séchages, des kits solaires, etc., sont en cours de réalisation dans les arrondissements de Belabo, Bétaré Oya et Ngoura. Quant aux investissements du PGES, ils couvrent divers secteurs tels que les BTP, la santé, la pêche et la foresterie communautaire. Dans ce cadre, les travaux de réalisation du pont de Touraké près de Bétaré Oya sont déjà lancés, de même que la réhabilitation des hôpitaux de Bertoua, Belabo, Bétaré et Deng Deng. Enfin, EDC s’est engagé dans un vaste programme de gestion du massif forestier de Deng Deng, véritable réservoir de biodiversité, afin de garantir une protection durable de ses ressources».

Roger Alain Taakam,

Expert Communication du Projet Lom Pangar.

« Les pêcheurs sont les seuls gagnants » « Nous constatons tous que l’Etat ne tire presque rien de cette activité de pêche à Lom Pangar, et que ce sont les pêcheurs, pour la plupart étrangers, qui sont les seuls gagnants. On ne ressent pas encore l’impact sur le développement local. Cette situation perdure après deux mises en eau, partielle et totale. Il est en fait question pour EDC de mener, de concert avec les administrations sectorielles, une réflexion profonde sur les stratégies à mettre en œuvre pour que les ressources financières induites par l’activité de pêche profitent également aux riverains (...) La plupart de ces pêcheurs drainent avec eux leurs clients habituels, qui ne sont pas toujours de cette région. Conséquence : ces clients vont avec leur poisson vers leurs marchés traditionnels du Nigéria, du Tchad et de la RCA et ne ravitaillent pas prioritairement les marchés locaux avec du poisson de Lom Pangar ».

Alphonse Emadak

Sous-directeur de la Qualité et de l’environnement

Propos recueillis par J R

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

ACtIvItéS COnnEXES

40 milliards de revenus annuels pour les pêcheurs Prévisions des experts d’Electricity Development Corporation (EDC) qui prévoient une prospérité économique de cette région jadis pauvre, mais dans laquelle le barrage a engendré un afflux d’étrangers dans les villages Ouami, Haman, Déoulé et Deng-Deng.

1

500 tonnes de poissons, pour 40 milliards de FCFA de revenus annuels ! La pêche est la principale activité économique autour du barrage de retenue de Lom Pangar, construit dans la région de l’Est. De fait, toutes les conditions sont réunies pour faire de cette zone, un véritable eldorado. « Depuis la mise en eau partielle du barrage, le nombre de pêcheurs est passé de 380 à 13 080 », précise le Centre de recherches, d’études et d’appui au développement (Creadev), dans un rapport rendu public en décembre 2016. Et le rapport d’ajouter : « sans aucun empoissonnement préalable de l’étendue d’eau, la production de la pêche a été propulsée de 448 tonnes par an (sources officielles) à 47 088 tonnes pour la seule année 2016. » Ces statistiques ne sont pas très éloignées des chiffres avancés en mai de la même année, par la Banque mondiale. « Ce sont 30.000 pêcheurs qui sont installés dans la zone de Lom Pangar depuis septembre 2015 », souligne l’institution financière internationale. Ces chiffres, selon EDC, incitent à « la recherche des solutions viables de développement de la pêche ». Concrètement, soutient cette société d’Etat, « les experts pensent à la création d’une technopole agro-in-

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Famille des pêcheurs Comme un nouveau souffle économique pour sortir de la pauvreté

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dustrielle du poisson et des crustacés ». Ce d’autant qu’autour du barrage de Lom Pangar, doté d’une capacité de retenue de 6 milliards de mètres cubes d’eau, avec une usine de pied d’une capacité de 30 MW, les différents rapports révèlent une arrivée massive de pêcheurs,

majoritairement de nationalités étrangères, en provenance du Lac Tchad, des autres barrages de retenue du Cameroun et des pays comme le Mali, le Tchad, la RCA, le Nigéria et même le Sénégal. Tous ces nouveaux arrivants voient en la retenue de Lom Pangar, « l’op-


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

Ouami Poumon économique de Lom Pangar

portunité de s’affranchir des effets de la sècheresse du Lac Tchad et des exactions de la secte terroriste nigériane Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun », avance le sousdirecteur de l’environnement et de la communication d’EDC, Alphonse Emadak. Pour encadrer la pêche à Lom Pangar et éviter des problèmes de partage de l’espace vital entre migrants et communautés locales, EDC a signé un accord avec l’entreprise néerlandaise SNV, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Développement Local (PDL) et du Plan de gestion environnemental, financé à hauteur de 60 millions d’euros (environ 39,3 milliards de FCFA). À travers cette convention, il s’agit, d’œuvrer pour une meilleure organisation des pêcheurs et leur accompagnement. C’est la raison pour laquelle, depuis le 25 octobre 2015, EDC et le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, ont signé un Mémorandum d’entente, en vue d’apporter un appui technique aux populations affectées par le projet Lom Pangar. Dans le même temps, EDC encourage les pêcheurs à se regrouper en coopératives, pour un suivi plus efficace de leurs activités. C’est ainsi que dix associations de ce type sont nées et sont déjà fonctionnelles. L’entreprise de patrimoine dans le domaine des infrastructures électriques au Cameroun organise aussi des formations, fait dons de pirogues et autres embarcations aux pêcheurs, et construit des débarcadères et autres chambres froides. Fort de son impact sur le développement local, la pêche a été le prétexte de l’organisation à Bertoua, les 20 et 21 juin 2017, d’un atelier de réflexion sur « la gestion des externalités induites par l’afflux des populations suite au développement de la pêche dans la retenue d’eau de Lom Pangar ». A la manette de cette concertation, l’on retrouvait EDC et la Banque mondiale. Jean Robert FOUDA envoyé spécial à Lom Pangar

De 52 habitants pour 15 ménages lors du recensement effectué en 2005, la population de Ouami compte désormais quelques... 4000 pêcheurs

L

e village est désormais, dans la région de l’Est, l’épicentre du commerce du poisson. Son débarcadère grouille de monde. De nuit comme de jour. Au fil des heures, Tchadiens, Sénégalais, Maliens, Centrafricains, Nigérians et Camerounais déchargent silures, carpes et anguilles des embarcations qui vont et viennent dans un interminable ballet. Une partie des cargaisons est vendue fraîche, tandis que l’autre passe par le séchage. L’activité est régulièrement surveillée par des agents des Eaux et Forêts. Vêtus de leurs remarquables treillis verts, ils sont installés à l’entrée du site et contrôlent les quantités et la qualité des produits halieutiques sortis des eaux. Si les autochtones de cette localité située à environ 65 km de Belabo, à l'Est du Cameroun, sont des Baya, l'essentiel de la population est par contre constituée, en plus des étrangers, d'une forte communauté Bamoun, des ressortissants des régions septentrionales, notamment des Mousgoum, mais aussi des Kotoko, des Kepere et des Mboum, qui constituent près de 50% de la population. Un exemple du vivre ensemble. Grâce à ces migrants, Ouami, petite bourgade située à une vingtaine de kilomètres du barrage hydroélectrique de Lom Pangar, connaît depuis 2012 un développement sans précédent. Plusieurs commerces y ont en effet vu le jour et proposent des produits de première nécessité (savon, sel, farine, sucre, riz, etc.) aux populations. Côté transport, des

mototaxis, inexistants il y a quelques années, sont de plus en plus visibles. Les vendeurs de matériels de pêche se frottent également les mains. « Je suis arrivé ici en 2016, en compagLorem et ipsum dolorfilssitâgamet, connie de ma femme de notre é seulesectetur mois. adipisicing elit, sed doma eiusment de quelques Je gagne bien mod temportiré incididunt ut labore et vie, grâce aux revenus s de la fabrication dolore magna aliqua. Ut enim et de la vente des pirogues », témoigne Sim-ad minim veniam, quis nostrud plice Bouombouo, peu prolixe lorsqu’il exercifaut tation ullamco nisi utenvialiquip parler de ses revenus. La laboris quarantaine commodo consequat. Duis ron, Hassanex estea quant à lui parti de Kano, au aute irure dolor in reprehenderit Nigeria, pour venir chercher fortune à Ouami. in voluptate Lorem ipsum dolor sit Il exerce comme intermé diaire, car n’ayant amet, consectetuer adipiscing elit. pas les moyens de s’acheter une pirogue à Aenean commodo ligula eget dolor. 30.000 francs CFA. A quelques amis Aenean massa. Cum sociis natoque pêcheurs, il achète un seau de huit silures à penatibus et magnis dis parturient 10.000 FCFA, qu’il revendra à 13.000 francs montes, nascetur ridiculus mus. CFA. Il s’offre ainsi des revenus de 10.000 Donec quam felis, ultricies nec, pelfrancs CFA en moyenne par semaine, « mieux lentesque eu, pretium quis, sem. que rien », confesse-t-il. Nulla consequat massa quis enim. A l’époque, les habitants de Ouami Donec pede justo, fringilla vel, alivivaient de la chasse. Mais, dès 2012, quand quet nec, vulputate eget, arcu. In les autorités ont déclaré la zone Parc Naturel, enim justo, rhoncus ut, imperdiet a, leur mode de vie a été bouleversé. « Nous venenatis vitae, justo. leur interdisions de chasser et ils ne comprenaient pas. On leur répondait que bientôt, la Nullam dictum felis eu pede mollis pêche leur permettrait de vivre décemment. pretium. Integer tincidunt. Cras Maintenant, ils dépendent tous de cette acdapibus. Vivamus elementum semtivité », raconte Alphonse cadre à per nisi. AeneanEmadak, vulputate eleifend Electricity Development Corporation (EDC), tellus. Aenean leo ligula, porttitor eu, le Maître d’ouvrage du projet nagement consequat vitae,d’amé eleifend ac, enim. hydroélectrique de Lom Pangar. Aliquam lorem ante, dapibus in, viverra quis, feugiat a, tellus.J.R.F Phasellus viverra nulla ut metus varius laoreet. Quisque rutrum. Aenean imEMERGING CAMEROON - N°01|Septembre 2018

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

Barrage de Memve’ele 211 MW supplémentaires Fiche Technique PROJET IMPLANTé à Nyabizan, Département de la vallée du NTEM région du Sud Type

production électrique 83 millions m3

Volume Superficie

Financiers

Coût

2200 ha Eximbank China

243 milliards de FCFA

Banque africaine de développement (BAD)

112 milliards de FCFA

Etat du Cameroun

65 milliards deFCFA

420 milliards de FCFA, dont 286 milliards de FCFA pour le barrage et la Centrale

Début des travaux

2011

Maître d'ouvrage

Gpt Coyne &Belier-ISL

Maître d'œuvre

Minee

Entreprise de construction barrage +Usine SINOHYDRO Corporation Limited de pied Puissance usine de pied Mise en service

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211 Mw 2017

CAMEROUN EMERGENT- N°01|Septembre-Octobre 2018

L

es travaux de réalisation du barrage de Memve’ele et de son usine de production, confiés à la société chinoise Sinohydro, ont démarré en janvier 2013 pour un délai d’exécution de 54 mois. A ce jour, ces travaux affichent un taux de réalisation de 100%. En effet, la mise en eau du barrage a eu lieu le 16 août 2016, et sa rétrocession le 8 février 2018. L’heure est maintenant à la construction des ouvrages d'évacuation d'énergie. Le premier lot des travaux, qui s’étend de l’usine, à Nyabissan, au poste de transformation de Djop, à Ebolowa, est entièrement achevé. Il reste à parachever le second lot, qui s’étire d’Ebolowa au poste de transformation de Mbalmayo. Les travaux du troisième lot, entre Mbalmayo et Yaoundé, n'ont pas démarré du fait des indemnisations, le tracé des lignes d’évacuation et de transport d’énergie affectant des

zones d’habitations. En attendant la résolution de ce problème, l’unité opérationnelle du projet Memve’ele révèle que dès la fin des travaux de la 2ème phase de construction des lignes d'évacuation, la puissance de la ligne de 225 Kv sera ramenée à 90 Kv, afin d’utiliser la ligne existante à partir du poste de Mbalmayo. Des études conjointes en vue du renforcement des équipements de ce poste déjà vétuste sont en cours. Toutes choses qui incitent à penser que les 211 MW d’énergie qui seront produits par le barrage de Memve’ele seront disponibles dès cette année 2018, pour améliorer l’approvisionnement en électricité sur le réseau interconnecté Sud. Construit sur le fleuve Ntem, près du village Nyabizan, dans la région du Sud, le barrage de Memve’ele est l’un des grands projets structurants de première génération lancés par le Chef de l’Etat. Il est évalué à 263


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

Le point sur le projet barrage de Memve’ele Ligne d’évacuation d'énergie Nyabizan-Nkolkoumou : 800 pylônes à construire sur 278 Km Nyabizan- Djop à Ebolowa : 294 pylônes déjà posés milliards de FCfa et est réalisé grace à des financements à hauteur de 85% par Eximbank-China, et a15% par l'Etat du Cameroun. Les autres composantes du projet vont engloutir une enveloppe globale de 148,5 milliards de FCfa, soit 50 milliards de FCfa pour la construction de la voie d’accès au barrage, financés par le Budget d'investissement public (Bip) ; 86 milliards de FCfa pour les ouvrages d’évacuation d’énergie et le poste d’interconnexion d’Ebolowa ; 2,5 milliards de FCfa pour la con- struction de la cité du

maître d’ouvrage ; et 10 milliards de FCfa pour l’assistance technique. Afin de limiter l’impact négatif de la construction de cet ouvrage sur les populations riveraines, le gouvernement a mis en place le Programme d'accompagnement socioéconomique de Memve'ele (Pasem). Ce programme a pour missions, dans le cadre des projets connexes du barrage, d'encourager et de favoriser l’emploi de la main d’œuvre locale et l’attribution de certains contrats aux entreprises locales ; de favoriser l’achat de biens et services

trois postes de transformation entre Nyabizan-Nkolkoumou à Yaoundé : puissance 225/90Kv chacun. région du Sud : 50 MW attendus du Memve'ele Plus 1800 camerounais et chinois ont travaillé pour construire le Barrage

locaux ; d'améliorer l'accès à l'eau potable, l'approvisionnement en énergie et la construction de routes pour les populations affectées. Dans le cadre spécifique du projet hydroélectrique de Memve’ele, le programme doit contribuer à l'exploitation paisible de la production hydroélectrique. C’est dans cette optique que le Pasem se déploie sur le terrain depuis le 14 juillet 2014, à travers les remises de matériels et intrants agricoles aux populations riveraines, les constructions de forages, l’équipement des salles de classe, l’accompagnement et le renforcement des capacités, etc. Joseline ASSOUMOU

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

Dieudonné Bisso Directeur PROJET MEMVE’ELE

“La construction de cette ligne électrique sera terminée l'année prochaine” Le Directeur du projet de Memve'ele fait le point de l’évolution des travaux de construction des lignes transports d'énergie. Quelle est l'histoire du projet de Memve'ele ? Le projet Memve'ele est une volonté du chef de l'Etat et du gouvernement. L’objectif dudit projet est de réduire le déficit d’énergie du Cameroun. Ce projet a commencé dans les années 80. Mais, les premières études ont été finalisées dans les années 90. Sa mise en œuvre a pris du retard à cause des programmes d'ajustement structurels du FMI qui n'ont pas permis au gouvernement de l'exécuter. C'est entre 2006-2007 que le chef de L'Etat a décidé de poursuivre ce projet. Il a ainsi procédé à la pose de la première pierre le 15 juin 2012. C'est ainsi que les chinois vont commencer les études complémentaires de juin à décembre. Les travaux d’exécution du barrage et de la centrale hydroélectrique ont démarré effectivement le 3 janvier 2013 et se sont achevés dans les délais.

Avant la fin du projet ... la partie chinoise a formé, à la maintenance de cet ouvrage, une équipe de Camerounais.

Quelle est le problème actuellement ? Nos difficultés concernent l’évacuation d'énergie électrique.

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Or, les contrats de la ligne électrique ont déjà été signés. Mais la mise en exécution de ce contrat a connu quelques problèmes au niveau de la libération de l'emprise des travaux. Il fallait d'abord indemniser les populations. A l’heure actuelle la première phase de la construction de la ligne de transport de l’énergie électrique est terminée. Il s'agit de 150 km partant de la centrale hydroélectrique de Memve'ele jusqu’à Ebolowa avec la construction d’un poste de jonction de transformation à Ndop. La seconde phase des travaux concerne l’itinéraire Ebolowa-Yaoundé avec la construction d'un poste de jonction et de transformation à Nkolkoumou. C'est justement à partir de ce poste que l’énergie électrique sera injectée dans le réseau interconnecté Sud. Mais, nous allons laisser les entrées et les sorties pour les nouvelles centrales que le Cameroun va construire. La construction de cette ligne de transport d'énergie sera terminée l'année

prochaine. Le gouvernement est en train de prendre des mesures pour que d'ici à la fin de l'année 2018, une partie de l’énergie soit injectée dans le réseau à partir de Mbalmayo.

Comment se passera la maintenance des ouvrages ? Avant la fin du projet de construction du barrage de Memve'ele, la partie chinoise a formé à la maintenance de cet ouvrage une équipe de Camerounais. Ces camerounais sont sur le site avec l’équipe en stand by de l'entreprise chinoise Sinohydro. Elle sera là jusqu’à la fin de la construction de la ligne de transport d’énergie parce qu'elle va participer aux tests de charge. Source Crtv


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

BArrAgE DE MékIn

15 MW pour alimenter huit communes La mise en service effective de l’ouvrage est retardée depuis quelques mois par des contraintes socio-environnementales.

H

ydro Mékin, société publique qui a piloté la construction du barrage de Mékin, construit dans la région du Sud, et la société Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité, ont effectué, du 17 avril au 3 mai 2018, les premiers essais d’injection d’énergie dans le réseau interconnecté Sud, à partir de la centrale du barrage de Mékin. Preuve que cette infrastructure énergétique est désormais prête à injecter ses 15.MW dans le réseau électrique national, afin d’alimenter huit communes dans le département du Dja et Lobo, qui abrite des unités agro-industrielles telles que Sud Cameroun Hévéa. Mais, de bonnes sources, la mise en service de ce barrage est retardée non seulement par la finalisation des aspects juridico-administratifs relatifs à la commercialisation de l’énergie produite par cet ouvrage, mais aussi par des contraintes socio-environnementales. En effet, des tests effectués en 2017 sur l’infrastructure, dont la réception technique de tous les ouvrages a eu lieu au 3ème trimestre 2017, avaient provoqué l’inondation d’au moins deux ponts environnants, révélant ainsi quelques dysfonctionnements auxquels il faut palier avant la mise en service définitive du barrage. Construit par la China National Electric Engineering Corporation (CNEEC),

Barrage de Mekin Apporter le développement par l’énergie.

le barrage hydroélectrique de Mékin a coûté 25,8 milliards de FCFA, dont 22 milliards de FCFA mis à disposition par Eximbank China, et 3,8 milliards de FCFA financés par l’Etat du Cameroun. Le projet intègre également la construction d’une ligne d’évacuation d’énergie de 110 Kv, sur une distance de 33,1 Km. En outre, une voie d’accès au barrage de 12,6 km a été construite, de même que la cité du maître d’ouvrage. Le projet a également donné lieu à une opération d’enlèvement du bois dans la zone ennoyée, sur près de 4 500 hectares. Le barrage de Mékin sera géré par

la société Hydro Mékin, qui a supervisé la conduite du projet. Le périmètre de compétence de cette entreprise publique a la particularité de s’étendre à la production, au transport, à la distribution, à la vente et à l’exportation de l’énergie électrique. Grâce à la réalisation de cet ouvrage, l’Etat camerounais ambitionne de résorber le déficit énergétique, mais surtout de garantir la stabilité du fonctionnement de la partie australe du Réseau interconnecté Sud (RIS). Nathan EMAN

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE OFFrES énErgétIquES

Lumières sur les autres barrages Le gouvernement et des partenaires développent actuellement de nombreux autres projets visant à éradiquer le déficit dont souffre le pays.

a

côté des ouvrages hydroélectriques achevés ou en voie de l’être, le gouvernement a amorcé le développement d’autres grands projets énergétiques dits de « deuxième génération », afin d’augmenter de façon substantielle l’offre en énergie électrique au Cameroun. Certains de ces projets sont en cours de préparation. C’est le cas des barrages de la Menchum (72 MW), de Song Dong (270 MW), de Makay

(350 MW), de Njock (117 MW), de Kikot (700 MW), de Moila Mogué (420 MW), de Nachtigal aval (300 MW), de Grand Eweng (1800 MW) de Chollet (600 MW), de Colomines (15 MW) et de Ndokayo (5 MW). Par contre, d’autres projets, à l’instar du barrage de Nachtigal amont (420 MW) et de Bini à Warak (75 MW) sont déjà en phase de réalisation sur le terrain.

Le barrage de Nachtigal

L

e projet de construction de la centrale hydroélectrique de Nachtigal amont, d’une capacité de 420 MW, sur le fleuve Sanaga, dans la région du Centre, est développé par une société camerounaise. Créée le 7 juillet 2017, Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) est détenue par l’Etat du Cameroun, Electricité de France (EDF) et la Société financière internationale (SFI). La réalisation de ce barrage requiert des financements de près de 675 milliards de FCFA. Selon le modèle financier retenu par NHPC, environ 30% des financements seront apportés par les actionnaires (EDF, SFI et l’Etat camerounais) et 70% par des in-

vestisseurs. Parmi ces investisseurs, les agences bilatérales et multilatérales devraient fournir 75 à 80% de l’enveloppe restante, tandis que six banques locales apporteront de 20 à 25% des financements restants. La convention de concession entre l’Etat et la NHPC a été signée le 20 avril 2017. Il est attendu la formalisation du contrat d’achat de l’électricité qui sera produite, avec l’opérateur Eneo. Le démarrage effectif des travaux est prévu pour cette année 2018. Selon les projections de NHPC, le barrage de Nachtigal pourrait être livré en 2022.

Le barrage de Bini à Warak

L

Le complexe hydroélectrique de Bini à Warak se compose : D’un barrage; D’un système d’adduction; D’une usine de production de l’électricité; D’un poste de couplage.

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e barrage de Bini à Warak, dont la mise en service est prévue entre 2021 et 2022, aura une capacité de production de 75 MW. Il est situé à 66 km de Ngaoundéré, dans région de l’Adamaoua, et permettra de renforcer l’offre énergétique dans les trois régions septentrionales du Cameroun. Actuellement, cette partie du pays, qui héberge le tiers de la population camerounaise, est alimentée par le seul barrage de Lagdo, vieux de 36 ans, et dont la production déclinante (parfois 30 MW

seulement sur une capacité installée de 72 MW), est largement en dessous d’une demande qui croit de 8% chaque année, selon les statistiques officielles. Les travaux de construction de cette infrastructure ont été confiés à l’entreprise chinoise Sinohydro. Les travaux prévus pour durer 48 mois coûteront environ 85 milliards de FCfa, dont 72 milliards fournis par Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) et 13 milliards par l’Etat duCameroun.


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

CEntrAlE à gAz DE krIBI

Une solution énergétique pour 200 000 ménages L’infrastructure vient compléter le dispositif hydroélectrique existant et contribue à la réduction significative des délestages pendant la saison sèche.

C

’est à Mpolongwe, un village situé à 9 Km au Nord de Kribi, que cette centrale à gaz, gérée par la Kribi Power Development Company (KPDC), une filiale d’Actis, a été installée depuis 2010. Elle a pour but de lutter contre les délestages observés pendant la saison sèche (qui couvre les trois premiers mois de l’année), par la satisfaction des besoins de consommation d'électricité d’environ 200 000 ménages des départements de l’Océan, dans la région du Sud (65% de la zone du projet) ; et de la Sanaga-Maritime, dans le Littoral (35%). C’est la première centrale électrique au Cameroun à fonctionner au gaz naturel, combustible fourni par la Société nationale des hydrocarbu- Le gaz, une alternative dans la stratégie res (SNH), à partir du champ gazier de l’offre énergétique South Sanaga, situé à 18 Km de Mpolongwe. Une ligne de transport sur 100 kilomètres permet de connecter la centrale au poste de conduite du réseau (PCR) de Mangombé, afin d’injecter dans le réseau interconnecté Sud (RIS) les 216 MW produits par 13 groupes électrogènes. La mise en place de la centrale à gaz de Kribi a été une étape importante dans la diversification des sources de production d'électricité dans le pays. A la veille de sa mise en service, KPDC révélait dans que « la centrale à gaz de Kribi va consommer 52.000 m3 de gaz par heure ».Et que « le choix du gaz comme com-

bustible a été fait parce qu’il revient moins cher que le gasoil ou le fuel lourd. Ainsi, l’impact sur le prix de vente de l’énergie est réduit par rapport à ce qu’induit la centrale à fuel ». Face à une demande en électricité qui croit ces dernières années au rythme de 8 à 10 % par an, le gouvernement du Cameroun et KPDC travaillent à l’extension de cette centrale, afin de porter sa puissance totale à 330 MW. Aux 170 milliards de FCFA investis dans sa construction, dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) entre le gouvernement camerounais et KPDC (détenue à 44 et 56% respectivement par le Cameroun et Globeleq Africa), les deux parties devront mobiliser 65 milliards de FCFA pour les

travaux d’extension. Depuis deux ans, Globeleq a repris la gestion de la centrale et développe le projet d’extension avec le concours de quelques banques locales et la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque Mondiale spécialisée dans le financement du secteur privé. En décembre 2015, la Banque Africaine de Développement (BAD), qui avait commis l’étude d’impact environnemental de ce projet, s’est engagée à y injecter un peu plus de 15,7 milliards de FCFA.

Bernard BANGDA

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE BArrAgE DE lAgDO

100 milliards de FCFa pour moderniser Mise en service en 1983, la centrale hydroélectrique de ce barrage est en crise de vieillissement. D’où les travaux de réhabilitation annoncés par le gouvernement.

L

a réhabilitation, la modernisation et l’extension du barrage hydroélectrique de Lagdo, dans la région du Nord, nécessitent la mobilisation d’une enveloppe de 100 milliards de FCFA, a annoncé le gouvernement camerounais, le 02 février 2018 à Yaoundé. Le projet pourrait être financé par la banque chinoise ICBC approchée à cet effet par les pouvoirs publics. Selon les études techniques, le barrage de Lagdo est aujourd’hui victime de l’ensablement de son réservoir, compte tenu de la durée de l’exploitation et de la géotechnique des sols dans cette région. D’où l’urgence de désensabler, et de renouveler les équipements existants, dans l’optique de faire passer la capacité du barrage de 75 à 80 mégawatts (MW). Inaugurée il y a 35 ans, la centrale hydroélectrique de Lagdo, sur le fleuve Bénoué, à 65 Km de la ville de Garoua, est la principale source de production d’énergie dans le réseau interconnecté Nord. Mais, parallèlement à une demande qui croit de 7,8% par an dans les régions septentrionales du Cameroun, les capacités de production de cette infrastructure se réduisent souvent jusqu’à 50%, du fait de l’ensablement de son réservoir. Du coup, les quatre turbines Kaplan de la centrale (de puissance unitaire de 18 MW), qui offraient, à sa mise en service, une capacité de 72 MW, ne fournissent plus qu’à peine 35 MW, à

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certaines périodes de l’année. En mars dernier, cette situation a contraint Théodore Nsangou, le Directeur Général d’Electricity Development Corporation (EDC), gestionnaire du patrimoine public dans le secteur de l’électricité, à lancer un « appel à manifestation d’intérêt pour les prestations de supervision des travaux de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Lagdo (...). Plusieurs de ses équipements principaux (turbines, transformateurs de puissance, disjoncteurs, ndlr) ont déjà atteint leur durée de vie fonctionnelle et doivent être remplacés ou rénovés. Par ailleurs, son système de contrôle et d’automatisation demande à être modernisé pour une meilleure fiabilité », précise le directeur général d’EDC dans l’appel à manifestation d’intérêt publié le 20 mars 2018. Consistance des travaux Les services attendus des consultants qui pourraient superviser les travaux, comprennent : l’appui à la contractualisation du marché de l’entrepreneur en charge de la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Lagdo, la gestion, la coordination et la supervision de la réalisation du projet, le contrôle des études d’exécution, le contrôle, les essais et réception au cours de la fabrication, le contrôle et la supervision de l’exécution des travaux sur les sites, la supervision des essais de réception et de mise

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Le grand barrage poumon énergétique du septentrion doit assurer sa modernisation.

en service, l’assistance prévue pendant la durée de la garantie, le transfert de technologie et la formation du personnel du maître d’ouvrage. Voith Hydro et General Electric ont déjà manifesté leur intérêt pour la réalisation de ces travaux, qui vont durer 48 mois. Période au terme de laquelle la centrale de Lagdo jouera à nouveau pleinement son rôle, celui de la production de l’électricité, en plus de l’amélioration de la navigabilité sur le fleuve Benoué, le développement de l’agriculture et de la pêche. En attendant, la société Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité, projette de construire deux centrales solaires à Maroua et à Guider, de capacités respectives de 15 MW et 10 MW. Les procédures de contractualisation des entreprises sont déjà en cours. Jean Robert FOUDA


SUR LES SENTIERS DE L'ÉMERGENCE

SOng lOulOu

Dans l’attente d’une cure de jouvence D’une puissance installée de 388 MW, le barrage inauguré le 14 novembre 1981, nécessite un lifting profond. .

L

a réhabilitation annoncée du barrage de Song Loulou vise à donner une nouvelle jeunesse à la centrale de 388 Mégawatts (MW), plus de 35 ans après sa mise en service. Selon les experts de la société Energy of Cameroon (Eneo), concessionnaire du service public d’électricité au Cameroun, contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis, ces travaux vont de la mise en place d’un système d’auscultation à la réparation, au traitement des fissures, en passant par la réhabilitation de la vannerie et des systèmes de batardage. Dans le cadre de l’avenant n°2 au contrat de concession, signé en août 2015, Eneo s’est engagé à sécuriser l’aménagement hydroélectrique de Song Loulou, pour un coût de 11 milliards de FCFA, selon une estimation du cabinet d’ingénierie français ISL datant de 2011. En outre, l’entreprise va réaliser des travaux additionnels pour un montant de 4,7 milliards de FCFA, afin de fiabiliser l’exploitation de l’ouvrage. Un comité technique paritaire s’assure du suivi dudit chantier. Réalisé par Thibaut Guillemot et Michel Lino, d’ISL Ingénierie, Emmanuel Nzalli, d’Aes Sonel au Cameroun, un récent rapport intitulé « Diagnostic et mise en sécurité du barrage de Song Loulou vis à vis des désordres liés à l'alcali-

réaction », montre « qu’une rupture ou un grave dysfonctionnement des ouvrages en béton ou des équipements de la prise d’eau et de l’évacuateur ne sont pas à exclure, si aucun confortement n’était entrepris ». Diagnostic Bien que les réactions de gonflement du béton à l’origine de ces conclusions semblent être en fin d’activité, les ouvrages du barrage de Song Loulou se trouvent actuellement « dans un état fortement dégradé et en limite de stabilité », indique le rapport. Ledit document identifie deux mécanismes principaux de rupture. Il s’agit, d’après l’enquête menée par ISL Ingénierie, de « la rupture par extension des fissures amont , de l’augmentation des sous-pressions, favorisée par la conception des pertuis usiniers non blindés, amenant la pression de la retenue dans le corps du barrage ; de la rupture par écrasement des contreforts fortement comprimés par la conjonction des effets hydrostatiques et de la compression du contrefort, sous l’effet des gonflements différentiels dus à la réaction alcali-granulats ». Face à cette situation, un programme de réhabilitation d’envergure a donc été lancé par le gouvernement, avec pour objectif d’exploiter encore, et en toute

Sécurirer et donner une nouvelle jeunesse à l’ouvrage

sécurité, la centrale hydroélectrique de Song Loulou, pendant une période supplémentaire d’au moins 50 ans, apprend-on des experts. Les travaux définis s’étalent sur 9 ans, en raison des contraintes d’exploitation de l’usine et de l’évacuateur. Jean Robert FOUDA

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DOSSIER SPECIAL ÉNERGIE

Théodore Nsangou

Les déficits prévisionnels à l'horizon 2020-2021 seront atténués Directeur Général EDC

Le Directeur Général de EDC explique les retombées socio-économiques de la réhabilitation des barrages de Song Loulou et de Lagdo. Quel est l’état des lieux du barrage de Lagdo ?

puissance pour bénéficier des eaux du barrage de Lom Pangar. Lesquelles eaux pourront permettre d'avoir une régulation supérieure à 110m3/s toute l'année. Et il faudra être capable de maintenir le niveau de profondeur à Song Loulou, malgré les travaux de réhabilitation.

Ce barrage souffre de plusieurs pathologies : des problèmes liés aux groupes, turbines, alternateurs, etc. Les turbines n'ont plus le rendement de l'époque ; le système de refroidissement est vétuste et inopérant ; les transformateurs sont en très mauvais état. Tous ces éléments ont conduit Lagdo à avoir une puissance garantie très faible par rapport à la puissance installée. Sur une puissance installée de 72 mégawatts (Mw), la puissance garantie est à peine de 50 Mw. Ceci a logiquement conduit à la situation de déficit dans les régions septentrionales, en outre, les Centrales thermiques installées à Garoua et Maroua ne bénéficient pas de l'approvisionnement régulier en gasoil. C'est ce déficit qui a conduit le gouvernement à demander à EDC de procéder à sa réhabilitation.

Qu'en est-il du barrage de Song Loulou ?

Quelles pourraient être les retombées de ces travaux sur le quotidien des ménages et des acteurs économiques ?

Song Loulou n'a pas de problème de turbine, ni de problème électromécanique.

Song Loulou n'a pas de problème de turbine, ni de problème électromécanique. C'est un problème de génie civil, de sécurité de barrage. Et ce problème est d'autant plus important qu'on ne peut pas attendre. Il y a un minimum de paramètres qu'il faut modifier. Depuis bientôt huit ans, les rapports

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des différents consultants sont extrêmement alarmistes. On est arrivé au niveau où on devrait mettre en place un plan d'urgence de réhabilitation du barrage. Ensuite, on procèdera à la grosse ré h abilitation qui va nécessiter l'extension de Song Loulou. Il faudra être capable d'installer deux à trois groupes de même

A Song Loulou, au terme de l'extension, on doit pouvoir s'attendre à 150 Mw supplémentaires de puis- sance garantie. Cela s'ajoute aux 450 Mw actuel. C'est énorme et bien pour tous les acteurs économiques. Cela va permettre d'avoir un apport de Lom Pangar de 170 Mw à Song Loulou et Edéa. Ce qui va atténuer les déficits prévisionnels à l'horizon 2020-2021. Interview accordée au journal l’Anecdote


FOCUS

Le Premier ministre officialise le nouveau guide

Maturation des projets

Ce document prend désormais en compte le processus d’indemnisation et corrige les insuffisances de la dernière version publiée en 2015.

L

e nouveau guide de maturation des projets d’investissement est annexé audécret du Premier ministre, chef du gouvernement du 21 juin 2018 fixant les règles régissant le processus dematuration des projets d'investissement public. Ce document a été élaboré par le ministère del’Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat) dans un contexte marqué par le début de la troisième période triennale de mise en œuvre du budget programme (20192021), la fin de la mise en œuvre du Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), cadre de référence de l'action du gouvernement pour les 10 premières années de mise enœuvre de sa Vision 2035. Tout comme au cours de la mise en œuvre du programme économique et financier adossé sur une facilité élargie de crédit avec le Fmi sur la période 2017-2019, la préparation de la Can 2019, l'achèvement et la mise en service des grands projets de première génération, l’achèvement du Plan d'Urgence Triennal pour l'Accélération de la Croissance (PLANUT) et de la mise en œuvre du Plan Spécial Jeunes. Le guide de maturation est le « processus au cours duquel un projet est conçu, développé, planifié et bien exécuté tout en assurant sa pérennité. Dans le domaine des investissements publics, un projet est dit mature lorsque l'ensemble des processus qui le compose sont maîtrisés et permet d'atteindre les objectifs fixés. Cette maîtrise se contrôle au fur et à mesure que le projet avance ». En clair, ce guide donne les étapes techniques et administratives que doivent appliquer les administrations dans la réalisation des projets d’investissements. Parmi ces phases il y a en bonne place : la conception du projet ; la préparation de l'exécution du

projet ; la préparation de l'exploitation du produit de l'investissement ; la préparation de la maintenance du produit de l'investissement ; le retour d'expérience. En effet, le processus de maturation de projet d'investissement contribue à la satisfaction des besoins des populations, bénéficiaires desdits projets. Que servirait alors un hôtel construit en plein milieu de la forêt si l'étude de son impact social n'a pas été bien menée ? Et que dire de la qualité de l’investissement, fruit des études techniques préalables aux démarrages des travaux ? Tout comme la déclaration d’utilité publique de l'emprise du projet qui marque le début du processus d'indemnisation des populations. Le guide de maturation s’adresse aux ministères, aux entreprises publiques, aux collectivités territoriales décentralisées. Il s'inscrit dans la pratique de l'approche de la gestion axée sur les résultats, qui permet à ses utilisateurs d’avoir au final des projets matures, gage d’une bonne exécution. C’est en tout cas le seul préalable pour que lesdits projets soient inscrits dans les Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT). Sur le plan pratique, le guide de maturation des projets contient un glossaire riche : activité, analyse de risque, avant projet d'exécution, bénéficiaire, cadre logique, chaîne des résultats, document de projet, dossier d'appel d'offre, maître d'œuvre, maître d'ouvrage, maturation de projet, objectif du projet, partenaires, parties prenantes, projet d’investissement public, y sont clairement définis entre autres. Pascal DIBAMOU

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FOCUS InvEStISSEMEntS PuBlICS

Maturation des projets, gage d’efficacité Le MINEPAT entend améliorer, par ce processus, la qualité de la dépense publique. Ainsi, dès 2018, les projets non matures, ne seront pas pris en compte lors de l'élaboration des Cadres de dépenses à moyen terme (Cdmt).

C

onscient des besoins des populations en termes d’investissement de base, le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagementdu Territoire (Minepat) met les bouchées doubles pour aboutir à leur satisfaction. C'est pourquoi ce département ministériel entend faire florès au niveau de la consommation du budget d’investissement publique (Bip). D’ailleurs, au cours de cet exercice budgétaire, il a placé la barre à 100% en termes de consommation du Bip. Une ambition on ne peut plus réaliste puisque selon le dernier rapport sur l’état de maturité, 48,07% des projets inscrits dans ce budget d’investissement ont atteint un taux de maturation satisfaisant. De manière générale, au titre de cet exercice, 4547 activités et projets sont programmés, dont 1637 projets d’investissement matures à 63,9%. Toutefois, au regard de ces pourcentages, beaucoup reste à faire. D'où les nouvelles directives du Minepat dans l'élaboration du budget d’investissement public pour l'exercice 2019. D’après le directeur général de l'Economie, les projets non matures ou partiellement matures ne pourront plus être retenus, lors de la phase d’élaboration des Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT). Le constat étant que ces administrations déclenchent et clôturent le processus de maturation de leurs projets seulement au cours de cette phase qui dure trois mois. Or, les projets non

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Projet de route en cours de réalisation sur le bassin de production à l’Ouest

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matures ou partiellement contribuent à la sous-consommation du budget d’investissement public, à l'abandon des chantiers, à la multiplication des avenants, à la prolifération des rallonges de délais, entre autres. Le Rapport 2015 de l'ARMP a révélé que les projets de construction des salles de classe et des autres édifices publics représentent à eux seuls, plus de la moitié des abandons (55,8%), suivis des projets d'électrification rurale et de construction des forages (32,7%). Si la non maturationd'un projet contribue à la sous-consommation du Bip, force est de reconnaître que ce n'est pas la même contrainte qui freine la consommation des ressources allouées à ces projets. Il y a aussi la disponibilité des ressources de contrepartie de dépenses réelles et les problèmes de passation et d’exécution des marchés.

Les spécialistes sont unanimes pour reconnaître que la maturation d'un projet se fait toujours avant le démarrage des travaux. En lui-même, le processus de maturation des projets comprend les études visant à mettre en exergue la faisabilité technique, institutionnelle, financière, environnementale, sociale et le mode opératoire du projet. Non sans oublier le processus d'indemnisation pour cause d'utilité publique qui contraint les populations de libérer les emprises des travaux. Bien plus, la mauvaise étude technique d'un projet engendre une estimation erronée des coûts réels et un mauvais calibrage des délais de son exécution. Par conséquent cela donne lieu à des avenants. Pascal DIBAMOU


Comprendre les « appuis directs »

BON À SAVOIR

De par ses missions régaliennes et dans le cadre de la relance de la croissance économique, le MINEPAT octroie des subventions d’investissement non remboursables aux entreprises du secteur productif.Voici les conditions à remplir pour prétendre en bénéficier.. LES CONDITIONS D’ÉLIGIBILITÉ Sont éligibles aux subventions d’investissement, les entreprises camerounaises du secteur productif exerçant dans l’une des filières des secteurs prioritaires retenues par le gouvernement. L’entreprise doit être conforme aux lois et règlements de la République, c’est-à-dire être enregistrée au registre du commerce et du Crédit mobilier, ne pas être en cessation des paiements et encore moins d’être frappée d’exclusion de la commande publique ou de tout autre incapacité liée à son activité. Au moins 70% du capital social de l’entreprise doivent être détenus par des nationaux. L’entreprise doit aussi fournir la preuve de disposer d’un apport en numéraire ou en nature évalué à 20% au moins du coût total du projet. Les dirigeants de l’entreprise doivent aussi montrer patte blanche. Car, ils ne doivent pas avoir fait l’objet de condamnation pour des infractions économiques. Il faut aussi signaler que les entreprises du secteur non marchand peuvent prétendre aux subventions du MINEPAT. Mais pour cela, elles doivent, en plus des conditions requises aux entreprises du secteur productif, satisfaire aux exigences spécifiques. Il s’agit, entre autres, d’être reconnues d’utilité publique, de présenter un projet créateur d’emplois décents visant une amélioration durable des conditions de vie de la collectivité, générer des revenus afin de soutenir d’autres activités de développement.

La société camerounaise Synergie Nord Sud bénéficiaire du dispostif LA DESTINATION DES SUBVENTIONS Les subventions sont destinées à couvrir les dépenses spécifiques. Il s’agit, de l’acquisition et le remplacement des équipements, de la modernisation pour l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits, l’expansion en vue de faire face à la croissance de la demande, le déploiement dans le cadre de la recherche développement, la formation et le renforcement des capacités..

LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU DOSSIER DE DEMANDE DE SUBVENTION Les entreprises du secteur productif doivent produire un dossier comportant une douzaine de pièces. Parmi celles-ci figurent en bonne place le dossier fiscal de l’entreprise (attestation de non redevance, attestation de non faillite, carte de contribuable, relevé d’identité bancaire, certificat d’imposition, bordereau de situation fiscale des trois dernières années, etc.) et le document de projet comprenant une évaluation du projet assorti d’un budget détaillé, des devis estimatifs conformément au canevas fixé par le MINEPAT, ainsi qu’un tableau de planification de l’exécution physique et financière du projet.

Les entreprises du secteur non marchand doivent en outre produire une copie du décret de reconnaissance d’utilité publique, une attestation de l’inscription au Registre des Sociétés coopératives et des Groupes d’initiative commune, une copie de la liste des membres dûment certifiée par l’autorité compétente annexée des photocopies des cartes nationales d’identités. Les dossiers ainsi constitués sont déposés auprès des délégations départementales du MINEPAT du lieu d’implantation du projet. Celles-ci se chargeront de les acheminer au Ministre de l’Economie par voie hiérarchique, après examen et avis. /

B.R.M

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FOCUS DECRYPTAGE ISAAC tAMBA

“Le visa de maturité garantit la bonne exécution des projets” Le Directeur général de l'Economie et de la Programmation des Investissements Publics donne les avantages du visa dematurité dans la mise en œuvre des projets..

Le « visa de maturité » est l’une des innovations qu'apporte le Gouvernement pour résoudre le problème de la maturation des projets au sein des administrations publiques. De quoi s’agit-il ? Le visa de maturité est en réalité une onction institutionnelle et technique qui confère à un projet, tous les éléments nécessaires à sa bonne exécution. Il atteste de ce que celui-ci remplit toutes les conditions sans exception, pour son exécution et son exploitation. En d’autres termes, il s'agit d'un « sésame » que délivrera le ministère de l’Economie à tous les projets financés par le Budget d’Investissement Public. Le visa de maturité garantit une exécution pas optimale,

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mais maximale d’un projet d’investissement public partant de sa conception, au retour d’expérience, en passant par l’exécution, l’exploitation et la maintenance

Quelle sera sa plus-value au regard des mesures prises par le gouvernement pour améliorer le processus de maturation des projets Comme plus-value, nous allons veiller à ce que les projets n'ayant pas de visa de maturité ne soient pas inscrits dans les Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT), l’input principal, que dis-je, l’unique input de la budgétisation. Donc, désormais, les CDMT comportant des projets sans visa de maturité ne pourront


FOCUS

pas être validés. Et évidemment, les CDMT non validés ne seront pas proposés à la budgétisation. En clair, la principale innovation est que la programmation budgétaire d’une administration donnée ou d’un établissement public et plus tard d’une collectivité territoriale décentralisée ne peut être soumise à la budgétisation, que si et seulement si son CDMT est validé. Et pour que les CDMT soient validés, il faut qu’ils comportent des projets matures. Nous entendons par projets matures, ceux ayant reçu un visa de maturité.

Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier du « précieux sésame » ? Nous avons, dans le guide méthodologique de maturation des projets, révisé en 2018, prévu cinq étapes. La première prévoit la conception même du projet, laquelle comporte une série de critères qui feront l’objet d’une première évaluation. Ensuite, il y a la préparation de l’exécution dudit projet. C'est à cette étape qu'intervient la maturation des projets, l’ensemble des techniques qui permettent de préparer un projet, de le rendre conforme à sa bonne exécution. La 3ème phase concerne la préparation de l’exploitation. Ensuite vient la phase de la maintenance du projet et enfin la 5ème phase est réservée au retour d’expérience. Voilà les cinq phases. Et à chacune de ces étapes, il y a des critères qui permettent aux experts du MINEPAT de se prononcer sur la bonne préparation en vue de la bonne exécution des projets d’investissement.

Comment se fait la sensibilisation des acteurs à la maîtrise de ce processus ? Nous avons introduit dans ce processus, une étape importante. Il s'agit de la contribution et de la par-

ticipation des maîtres d’ouvrage à l’évaluation de certains degrés de maturités des projets d’investissement relevant de leurs compétences. Il est ainsi attendu des maîtres d’ouvrages, la validation des Termes de Référence (TDR) et les études ou alors des avants projets sommaires des projets de leurs ressorts. Cette disposition n’existait pas dans les anciennes étapes de maturation des projets. Les maîtres d’ouvrage sont donc associés au processus de délivrance des visas de maturité. Etant entendu que les étapes liées à la préparation de l’exécution, la préparation de l’exploitation, à la maintenance et au retour d’expérience relèvent des équipes mixtes du MINEPAT.*

Quelles sont les mesure sprises pour garantir la transparence dans l’octroi du visa de maturité ? Les maîtres d’ouvrage participent en amont à la validation des TDR, des études, et des avants projets sommaires. Leurs avis nous sont transmis. Dès lors, nous procédons à, l’évaluation des prochaines étapes de la maturation. Tout cela traduit une certaine imputabilité des maîtres d’ouvrage dans le processus et la délivrance du visa de maturité. Pour délivrer ledit visa de maturité, une équipe mixte du MINEPAT est constituée. Celle-ci comprend des collaborateurs du Ministre, de la Division de la programmation, y compris des responsables de la cellule des audits, de la centralisation, de l’élaboration des CDMT et bien entendu de la normalisation et de la maturation. A ces experts, il faudra ajouter une ou deux ressources de la Direction de la programmation des investissements publics afin que toute la chaine Planification-Programmation-Budgétisation-Suivi (PPBS) soit représentée dans l’équipe mixte. Cette équipe est

mise en place pour apprécier l’état de maturité des projets et des activités d’investissement publics et la délivrance du visa de maturité.

Quelles sont vos projections à court, moyen et long terme si finalement ce visa est la solution ?

...« La conférence d’élaboration des CDMT a permis de comprendre que la moitié des projets que nous soumettons à la budgétisation ont, soit une maturité partielle, soit une maturité incomplète, ou alors pas de maturité du tout ».

Nous nous attendons à de belles performances et à des résultats meilleurs en termes de maturation des projets. La conférence d’élaboration des CDMT a d’ailleurs permis de comprendre que la moitié des projets que nous soumettons à la budgétisation ont, soit une maturité partielle, soit une maturité incomplète, ou alors pas de maturité du tout. Alors, nous attendons les premiers indicateurs devant nous permettre d’apprécier les innovations dans le processus de maturation. Ce processus ira graduellement pour nous permettre d’arriver à un niveau où les questions de maturité des projets d’investissement public seront derrière nous. Et partant, si les questions de maturité sont résolues, les questions d’efficacité et de mise en œuvre de ces projets et leur impact économique et social ne se poseront plus. Nous sommes conscients du fait que plus un projet est mature, plus importante est sa contribution dans la construction, la mise en œuvre et la construction de notre ambition d’émergence. En outre, plus un projet est mature, plus il a de l’impact sur les conditions de vie des populations. Et plus important, on aura moins de projets abandonnés, moins de malfaçons identifiées dans l’exécution des projets. Et tout le monde en sera bénéficiaire. Propos recueillis par Rosine NKONLA AZANMENE

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CONJONCTURE DECRYPTAGE CrOISSAnCE éCOnOMIquE

La courbe se redresse Conséquence de l’accroissement de l’investissement public dans les infrastructures, d’une politique budgétaire plus efficiente et de la légère remontée des prix des matières premières à l’international.

E

ntre 2013 et 2015, le Cameroun a affiché 5,8% de taux de croissance moyen de son économie. Selon divers rapports officiels, cette performance, qui a valu au pays l’admiration de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors de son premier passage au Cameroun, est non seulement le résultat d’une politique économique axée sur la diversification, mais aussi d’un train de mesures implémenté par le gouvernement, dès l’année 2012. Il en est ainsi, principalement, de l’accroissement progressif de l’investissement public, dont l’enveloppe budgétaire aura, pour la première fois depuis plusieurs décennies, atteint la barre de 1500 milliards de francs Cfa en 2014, soit 30% du budget de l’Etat cette année-là ; matérialisant ainsi l’ambition du gouvernement de mettre résolument le Trésor public au service de la croissance économique. Cette stratégie gouvernementale a conduit, en 2012, au lancement des « projets structurants », dans le cadre du programme des « grandes réalisations » autour duquel est bâti le mandat présidentiel 2011-2018. Au demeurant, bien que transformé en un vaste chantier d’infrastructures, notamment dans les secteurs énergétique (barrages de Lom Pangar, Memvelé, Mékin, Nachtigal, etc.) et des transports (port en eau pro-

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Dans le cadre du Plan de relance et de Développement des filières cacao et café, ilest prévu la création de 60 000 hectaresde caféiers robusta et 35 000 hectares decaféiers arabica pour atteindre les objectifs de production escomptés à l’horizon 2020

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fonde de Kribi, autoroute Yaoundé-Douala, autoroute KribiLolabé, autoroute Yaoundé-Nsimalen, etc.), l’économie camerounaise va subir, dès fin 2015, les effets négatifs de la baisse généralisée des prix des matières premières sur lemarché international. Et de la naissance d’un nouveau front d’insécurité sur le territoire, avec le déclenchement des tensions dans les deux régions anglophones, dès octobre 2016. Mais, le pays, grâce à un tissu économique plus diversifié que celui des autres pays de la

Cemac, fera montre d’une remarquable résilience. Pour preuve, alors que la croissance économique dans cet espace communautaire culmine à -0,1% en 2017, le Cameroun, lui, affiche 3,2%. Le FMI met cette bonne tenue de l’économie camerounaise face aux chocs exogènes et endogènes, sur le compte de la légère embellie observée autour des prix des matières premières en 2017. De leur côté, les analystes de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et de la Banque


La relance des grands travaux structurants, un bon indicateur de croissance

africaine de développement (BAD) y voient respectivement les retombées palpables d’une politique budgétaire plus efficiente de la part du gouvernement (élargissement de l’assiette fiscale, réduction du train de vie de l’Etat, etc.), et les premiers bénéfices du vaste programme d’infrastructures lancé dans le pays dès l’année 2012. Des infrastructures qui permettent, non seulement de booster les activités économiques dans le pays (mise en service du port en eau profondede Kribi depuis mars

2018), mais aussi et surtout, selon la BAD, d’ouvrir à environ 2 millions de Camerounais supplémentaires, les voies d’accès à l’électricité (et de l’améliorer pour les entreprises) en 2018. Année au cours de laquelle le taux de croissance du PIB du pays est unanimement projeté à 4,1% par le gouvernement, le FMI et la BAD. « Nous prévoyons que la croissance du PIB réel atteindra en moyenne 4,6% en 2017-2020, portée par la mise en œuvre de vastes projets d’infrastructures tels que le port en eau profonde de Kribi, la centrale

électrique de Lom Pangar et d’autres projets routiers et de barrages. Nous anticipons un bond de la production gazière en 2018, suite à la mise en route du terminal flottant de gaz naturel liquéfié » de Kribi, soutient de son côté l’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P), dans une note d’analyse sur l’économie camerounaise publiée le 13 octobre2017. 7.

Brice R. MBODIAM

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BUSINESS CLIMATE

CAMErOOn BuSInESS FOruM

Le secteur privé au cœur de la stratégie Initiée en 2006 après le constat de la détérioration du climat des affaires liée à la crise économique, la plateforme a relancé le dialogue entre le secteur public et privé. Les résultats sont visibles aujourd'hui.

L

e Cameroun a atteint son point d’achèvement de l'initiative pays pauvre très endetté, en avril 2006, après des années de crises qui l’a conduit vers des programmes d'ajustement structurel, sous l’égide du Fonds monétaire international (Fmi). Au cours des dites périodes d’ajustement, le Cameroun vile Cameroun vivait sous contrainte et a été obligé de prendre des mesures drastiques pour soutenir son économie. Il y a eu un retour progressif à la normale et à la libéralisation des échanges. Mais, l’environnement des affaires ou « climat des affaires» ne s’est pas amelioré. Pourtant le secteur privé est un vecteur de croissance. Devant les plaintes des opérateurs économiques de ce secteur, qui réclament leur implication dans la prise des décisions économiques, le Cameroun a mis en place le “Cameroon Business Forum”(CBF). Créé en 2006 par le gouvernement avec le soutien de la société financière internationale(SFI), un guichet de la Banque mondiale spécialisé dans l’accompagnement du secteur privé, le CBF devient opérationnel en janvier 2009. Selon les experts, il s'agit d'un cadre, un mécanisme de dialogue public—privé visant l’amélioration « du climat des affaires ». Ceci passe par un «ensemble des condi-

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tions politiques, légales, institutionnelles et réglementaires qui régissent les activités des entreprises ». Le DCED ( Department of Community and Economic Development) classe le climat des affaires comme

« un sous-ensemble du climat d’investissement comprenant les mécanismes administratifs et les dispositifs de mise en application par lesquels est mise en œuvre la politique du gouvernement, ainsi


que les accords institutionnels qui influencent la manière d’agir des acteurs clés (agences gouvernementales, autorités de réglementation, organisations professionnelles, etc.) ». Malgré le temps et la complexification de l’économie mondiale, le Cameroun business forum est resté dans sa logique. A savoir promouvoir un dialogue public-privé efficient, lever les obstacles liés au monde des affaires, en appliquant les réformes adoptées en vue d’encourager le secteur productif, d’accélérer l’élaboration des réformes. Celles-ci visent à améliorer le climat des investissements et le rang du Cameroun dans le classement du rapport Doing Business ou autre agence de notation, à favoriser le développement des investissements locaux comme étrangers au Cameroun. Le dialogue entre le public et le privé se fait autour de certaines valeurs dont l’équité et l’obligation de rendre compte, l’in-

tégrité et l’impartialité, l’efficacité et le professionnalisme et l’esprit d’équipe et de partage. CBF, se réunit une fois par an, en début d’exercice fiscal, comprend une organisation à deux niveaux à savoir le forum annuel, organe supérieur

du CBF présidé par le Premier ministre et le Secrétariat permanent qui assure la gestion et la coordination générale du suivi de la mise en œuvre des recommandations. Antony DAKA

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BUSINESS CLIMATE

ClIMAt DES AFFAIrES

Les bons points du Cameroon business forum Sur 150 recommandations formulées par cette plateforme de dialogue, 130 ont abouti à des résolutions. Les efforts du gouvernement pour renforcer le secteur privé, moteur de la croissance, sont alors visibles.

L

e climat des affaires s'est beaucoup amélioré au Cameroun depuis la mise en place du Cameroon Business Forum. Pour preuve, l’évolution du classement du Cameroun au Doing Business. Au départ en 2010, il occupait la 173ème place. Du fait des résolutions et des recommandations formulées au terme des rencontres du CBF, le Cameroun se retrouve à la 168ème place en 2018, soit un gain de 10 rangs. En huit ans, sur plus de 150 recommandations formulées, près de 130 ont été solutionnées au grand plaisir des chefs d'entreprises. Toutefois le gap de 20 recommandations trouvera une solution dans les jours à venir puisque le gouvernement y travaille. A terme, les transactions entre acteurs du secteur privé et le gouvernement, se trouveront consolidées. D'autant que les mesures mises en œuvre pour améliorer le climat des affaires concernent plusieurs domaines : la création d’entreprises avec l'allègement des procédures et la mise en place des guichets uniques. Il était aussi question de réduire la durée de création des entreprises de trois mois à trois jours, d'où la mise en place des centres de formalités pour la création des entreprises. Aux côtés de celui-ci, le gouvernement a mis en place des mesures d'incitation aux investissements privés, notamment dans la loi de finances et d'autres textes afin d’accorder des facilités fiscales aux petites et moyennes entreprises. Ces mesures concernent le paiement des taxes par le biais des centres de gestion des impôts de Douala et

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de Yaoundé. Ces Pme bénéficient alors d'une réduction de près de 50%. Le but est de les encourager à sortir de l'informel et de la clandestinité. De même, la Direction générale des impôts a institué un identifiant unique et a étendu aux Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) la plateforme de télé-procédures fiscales et parafiscales. Le paiement électronique est aussi en vigueur au niveau de la CNPS à travers des

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conventions signées avec des opérateurs de téléphonie mobile. Avec la mise en place des services bancaires électroniques, les entreprises peuvent payer leurs taxes dans les banques locales. Ce dispositif permet aux chefs d’entreprises de gagner du temps et de l’argent. Dans le domaine des échanges commerciaux transfrontaliers, grâce à l’opérationnalisation du guichet unique électronique des


CBF 2018:23 résolutions pour améliorer le climat des affaires

opérations extérieures(e-GUCE), les délais et coûts de passage sont réduits. Il faut noter l’élaboration d'un schéma directeur de développement de la place portuaire de Douala et la révision à la hausse des barèmes applicables. L’accès à la propriété foncière sécurise les infrastructures des entreprises. Dans le même registre, le CBF a permis l'élaboration d’un texte relatif aux modalités d’enregistrement, au régime des suretés et aux garanties sur les concessions et baux domaniaux, la finalisation de la réforme foncière et du plan cadastral numérisé des villes de Douala, Yaoundé, Garoua et Maroua. L’Etat a aussi mis en place un système intégré de gestion des actes d’urbanisme à Douala et a réalisé les études en vue de l’élaboration d’un texte relatif à l’harmonisation des coûts des actes d’urbanisme. S'agissant de la promotion des investissements et du développement de zones industrielles, des textes de loi ont été promulgué par le chef de l'Etat. Notamment celui sur l’affacturage. Pour les enregistrements des biens immobiliers, des guichets de traitement uniques ont ouvert leurs portes à Douala et Yaoundé. Avec ce guichet, en cours pour leur extension aux huit autres régions, le temps et les coûts d’enregistrement des biens immobiliers sont réduits. Antony DAKA

A l’issue des travaux de la 09ème édition du Cameroon Business Forum (CBF) qui s’est tenue à Douala, les secteurs public et privé ont retenu 23 recommandations visant à améliorer le climat des affaires. Les domaines concernés par ces résolutions concernent la création d’entreprise, le permis de construire, l’accès à l’électricité, le transfert de propriété, le commerce transfrontalier, le règlement des différends commerciaux, l’inspection des établissements classés, le paiement des impôts et la gouvernance.

• Création d’entreprise -Etendre l’application mybusiness.cm à Bafoussam, Bamenda, Ebolowa (MINPMEESA - Juin 2018) ; - Informatiser le processus de délivrance des RCCM dans la TPI à Yaoundé, Douala et Garoua, y compris en créant un lien avec l’application mybusiness.cm (MINJUSTICE - Septembre 2018) ; - Mettre en place un dispositif de suivi de l’enregistrement des artisans dans les commerces et des apprenants dans CFCE (MINPMEESA/MINDDEL/APME - Septembre 2018). • Permis de construire - Opérationnaliser le système intégré de délivrance des actes d’urbanisme à Douala (MINDHU/CUD - Juin 2018) ; -Réglementer la dématérialisation des actes d’urbanisme, notamment par un texte mettant en place le guichet unique et y faire apparaître les attributions des différents acteurs concernés (MINDHU - Juin 2018) ; - Imposer un engagement décennal pour les professionnels de la construction archi-

tectes/ingénieurs agissant comme maîtres d’oeuvre (MINDHU/Ordre des architectes/ Ordre des ingénieurs - Juin 2018). • Accès à l’électricité - Etendre la phase pilote de STADA (mesure des flux d’énergie) dans la distribution aux autres postes de distribution et de répartition de Douala (MINEE/ENEO). • Transfert de propriété - Mettre en place à Douala et à Yaoundé, un bureau de l’enregistrement dans les conservations foncières en mutualisant les formalités d’enregistrement fiscal et foncier se déroulant au même endroit (MINDCAF/MINFI – Septembre 2018) ; - Simplifier les procédures, notamment en supprimant la mise à jour de la carte de contribuable dans SYDONIA et en rallongeant la durée de validité de la déclaration comme exportateur en la portant de deux à cinq ans (CONAFE/MINFI/DGD/APECCAM – Août 2018).

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BUSINESS CLIMATE

CBF 2018:23 résolutions pour améliorer le climat des affaires

• Commerce transfrontalier - Opérationnaliser le point de contrôle unique des marchandises à la sortie du PAD (PAD/DGD/FMO – Juin 2018) ; - Mettre en place un système mobile de paiement sur la plateforme e-Guce (MINCOMMERCE/GUCE – Juin 2018). • Règlement des différends commerciaux - Initier la création des tribunaux de commerce et autoriser la création des tribunaux pilote à Douala, Yaoundé, Buea et Bamenda (MINJUSTICE –Sept 18) - Imprégner le corps judiciaire tout en entier à la pratique du pacte commissoire dans cadre de la gestion des suretés mobilières (MINJUSTICE –Sept 18) - Initier les pratiquants du droit à l’usage des modes alternatifs de règlements des litiges en application du nouveau texte adopté par l’OHADA sur l’arbitrage et la médiation (MINJUSTICE –Sept 18) • Inspection des établissements classés - Finaliser la révision de la loi sur les établissements classés (MINEE/SANTE/MINTOURL/MINEPDED – Décembre 2018). • Paiement des impôts - Mettre en place le délai de paiement au profit des grandes et moyennes entreprises (MINFI – Juin 2018) ; - Introduire le paiement en espèces comme modalité de règlement des impôts et taxes auprès des guichets des banques (MINFI – Juin 2018) ; - Automatiser la délivrance de l’Attestation de non redevance pour les entreprises relevant

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de la DGE et des CIME (MINFI – Juin 2018) ; - Instituer le timbre fiscal électronique pour les formalités en ligne (MINFI – Juin 2018) ; - Mettre en place un système itératif de suivi en ligne des demandes de remboursement des crédits de TVA (MINFI – Juin 2018). • Gouvernance - Finaliser l’application informatique de programmation des marchés publics (MINMAP – Septembre 2018) - Elaborer un Livre blanc pour appuyer le développement du secteur privé (Plateforme secteur privé – Septembre 2018) ; - Elaborer une Charte nationale de la petite et moyenne entreprise (Plateforme secteur privé/MINPMEESA/MINEPAT – Septembre 2018). Autres recommandations - Arrimer les normes nationales aux standards internationaux afin de renforcer les capacités des entreprises à se déployer sur les marchés internationaux en général et transfrontaliers en particulier (MINMIDT/ANOR - Juin 2018) ; - Finaliser le processus devant aboutir au marquage de conformité des biens et produits référencés (MINFI/DGD - Juin 2018) ; - Mettre en place un dispositif efficace pour lutter contre le commerce illicite, la fraude et la contrebande, dans l’optique d’une meilleure protection de l’espace économique national (MINCOMMERCE/MINFI - Juin 2018) ; - Accélérer la phase de repositionnement de la BC-PME à travers sa recapitalisation et la mobilisation des ressources longues, dans le but de permettre un financement approprié des PME (MINPMEESA/MINFI - Juin 2018) ; - Accélérer le processus de traitement de la dette intérieure de l’Etat (MINFI - Juin 2018).


INVESTISSEMENTS

PrOJEtS à FInAnCEMEnt EXtérIEur

Convergence de vue entre le gouvernement et ses partenaires En participant à la première Conférence de programmation des décaissements desdits projets sur la période 2019-2021, ils ont échangé sur les crédits relais, la planification, la réduction des Sommes Engagées Non Décaissées (SEND'S) et le plafonnement des décaissements. Les ministres des Finances (Minfi), de l’Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat), le Représentant résident du Fmi, la Directrice des opérations de la Banque mondiale et le Directeur général de la Caisse autonome d'amortissement (Caa) reprécisent les enjeux de ces travux. Regards croisés.

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INVESTISSEMENTS Alamine Ousmane Mey (Minepat)

Louis Paul Motaze (Minfi)

« La qualité du portefeuille se mesure à beaucoup de choses, comme le taux de décaissement » Le plus grand déficit dans ce que nous faisons concerne la communication. Le décaissement est défini comme un critère positif puisque la qualité du portefeuille se mesure en beaucoup de choses, comme le taux de décaissement. Mais, nous allons vers une situation où on nous dit que nous décaissons trop. Auparavant on nous disait que nous ne décaissions pas assez. Nous devons savoir ce qu’il faut faire ou alors ce sont les partenaires qui vont accepter de décaisser moins. Je crois qu'au niveau du Comité multibailleur présidé par le Secrétaire général du Minepat, cette discussion peut amener les uns et les autres à comprendre qu'il ne faut pas avoir un fétichisme sur un certain nombre de données. Et que certaines données, si elles sont bien expliquées, peuvent être acceptées même au niveau de la hiérarchie du Fmi. C'est le premier exemple. Le deuxième exemple concerne le crédit relais qui gonfle le montant des engagements. Et, l'une des solutions est de dire que des entreprises aillent s'endetter elles-mêmes. Mais certaines entreprises ne peuvent pas pour des raisons évidentes. Dans ce cas, qu'est ce qu'on fait ? C’est une solution qui peut avoir plus de mal que le danger lui-même. Je pourrais comprendre, avec ce cas particulier, que l’Etat n'est pas en train de se surendetter.

« On ne doit pas considérer les décaissements comme un dérapage » L’une des solutions préconisées est d'envoyer les entreprises sur le marché financier. Mais, il faut reconnaître que plusieurs entreprises n'ont pas la capacité d’y aller à cause du niveau de leur fonds propres. La dynamique de réflexion et d'amélioration nous amène à penser au Mp3. Un terme informatique qui veut dire mieux planifier, mieux programmer, mieux prévoir. Nous le réalisons dans l'optique d'utiliser au mieux les financements extérieurs qui sont disponibles. On ne doit pas considérer les décaissements comme un dérapage. La performance des décaissements ne doit pas être aussi sanctionnée à première vue, elle doit être régulée pour permettre à l’Etat au plan macroéconomique de respecter ses engagements afin de satisfaire ses objectifs de développement. Si nous nous endettons c'est pour décaisser et financer les projets. Et si nous ne décaissons pas cette dette nous perdons tous : le bailleur, l’emprunteur et les populations. Le bailleur n'aura

Kadima Kalonji (Représentant résident Fmi)

« Le Fmi n’est pas contre les décaissements » Notre soucis réside au niveau de la programmation de desdits décaissements qui financent une dépense. Lorsqu'on accélère les décaissements, cela entraîne l’accélération des dépenses en capital, dont les dépenses d'investissement. Dans ce cas il devient difficile de respecter le solde budgétaire qui va créer un problème au niveau de la gestion. Une meilleure programmation peut nous prémunir de ce problème. Il faut des procédures pour réduire certaines autres dépenses.

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L'autre chose concerne le niveau des crédits relais à la faveur des entreprises publiques qui ont des difficultés. Dans le cadre technique, cela veut dire que ces entreprises reçoivent des subventions de l’Etat. Si ce crédit relais va au-delà d'un an cela comptera comme un risque pour l’Etat, c'est alors normal qu'on mette cela dans l'endettement général.

pas utilisé la ressource comme il le souhaite. L'emprunteur ne verra pas la ressource financière mais il sera en train de payer les intérêts. Les populations ne bénéficieront pas des infrastructures desdits projets.


Richard Evina Obam ( Dg CAA)

« La CAA a un regard général sur le niveau d’endettement » Nous sommes confrontés à une certaine contradiction entre le plafonnement des décaissements et la réduction des soldes engagés non délaissées. Certes on a très bien perçu qu'il y a des objectifs en termes de solde primaire pour le déficit à atteindre. Mais il y a aussi des objectifs en termes de viabilité de la dette. Nous avons un problème réel au niveau du traitement et la fiabilisation de l'information. Tel que les plafonds sont définis, nous avons l’impression que le cadrage qui en découle n’est pas suffisamment affiné , pour s'appuyer sur les fondamentaux de notre économie. Sinon, on ne se retrouverait pas avec les appels de fonds largement au dessus de la réalité des décaissements. Il est important que les appels de fonds soient fait exclusivement par la CAA qui non seulement a un regard général sur l’endettement mais aussi assure le secrétariat du Comité national de dette publique (CNDP). En termes de partage et d'harmonisation des informations ayant traits aux différents décaissements, les acteurs de la chaine et de la conduite des décaissements peuvent se retrouver pour partager cette information. C'est à ce prix que nous pouvons atteindre nos objectifs.

Elisabeth Huybens (Banque mondiale)

« La Banque mondiale et le gouvernement sont sur le même niveau de discussion » Je voulais juste vous féliciter pour l'exercice de cette Conférence de programmation des décaissements à financement extérieur. Ce que j'ai aimé dans cet exercice est qu'on a constaté une appropriation de notre portefeuille par les services du Minepat, les maîtres d'œuvre, et par la Caisse autonome d'amortissement (CAA). J'ai été impressionnée. Cela met la Banque mondiale et le gouvernement sur le même niveau de discussion. On a reçu une belle liste de notre portefeuille. L’évaluation que vous en avez faite m'a impressionnée et rassurée. Je pense qu'on a d'un pareil à l'autre une bonne connaissance approfondie sur laquelle on peut maintenant se baser pour améliorer sa qualité.

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INVESTISSEMENTS DECRYPTAGE BIP 2018

Embellie dans la gestion des projets à financements conjoints C’est le constat fait au premier trimestre dernier. L’amélioration de la qualité des travaux à réaliser sera également au rendez-vous cette année, avec le renforcement du dispositif de contrôle, y compris après la phase de clôture des projets.

a

la suite des réformes visant à combattre la sous-consommation du Budget d’investissement public (BIP), phénomène qui était en passe de devenir une gangrène depuis quelques années, le taux d’ordonnancement du BIP s’est situé à 84,36% au 31 décembre 2017, contre 77,46% à la même période en

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Projet de route en cours de réalisation sur le bassin de production à l’Ouest

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2016, soit un gain de 6,90 points. Cette performance est en passe d’être rééditée, sinon d’être améliorée au cours de l’année 2018 courante. En effet, selon la direction de la programmation des investissements publics au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), au premier trimestre 2018, le volume global des ordonnancements des

crédits affiche un taux de 23,5%, en progression de 0,7 point par rapport aux 22,8% du premier trimestre 2017. Le volume des engagements, qui s’établit à 24,9%, est quant à lui en léger recul de 0,5 point, par rapport aux 25,4% des trois premiers mois de l’année 2017. A en croire les experts du MINEPAT, une analyse plus affinée de l’exécution du BIP depuis le début de l’année laisse cependant apparaître un « meilleur ordonnancement des ressources externes » qu’internes. Parce que, apprend-on, les projets à financements conjoints inscrits au BIP 2018 ont, pour la plupart, fait l’objet de contractualisation au cours des exercices budgétaires antérieurs. Ce qui permet une exécution plus sereine des différents projets concernés par ce type de financement. Pour rappel, doté d’une enveloppe globale de 1.291,5 milliards de francs Cfa, le BIP 2018 est repassée sous la barre des 1.500 milliards de francs Cfa de l’année 2014. Cette baisse est imputable, apprend-on officiellement, « à la diminution des ressources extérieures de 4,6% par rapport à l’exercice 2017 ». Cependant, afin de préserver les impacts socio-économiques des investissements programmés, explique une source proche du dossier, « le gouvernement a pris des mesures pour


Les travaux du projet d’assainissement de yaoundé phase sur le canal du Mfoundi

Divers travaux du Plan d’urgence trienal pour la croissance en matière de logement socaiux à Bertoua- Ebolowa-Bafoussam et Ngaoundéré

que les ressources transférées aux collectivités territoriales décentralisées et celles nécessaires à l’organisation de la CAN 2019, soient exemptées des coupes ». Par ailleurs, les projets du Planut (Plan d’urgence triennal pour la relance de la croissance), dont les crédits ont été provisionnés aux cours des exercices antérieurs, ne sont non plus impactés par la baisse de l’enveloppe du BIP 2018, qui a inauguré l’ère du renforcement des contrôles des travaux, dans l’optique d’assurer une qualité irréprochable aux projets exécutés. Concrètement, la circulaire signée à cet effet prescrit « plus de rigueur dans l’apposition du visa de conformité des réalisations des projets aux cahiers des charges ; une systématisation des contrôles des réalisations, y compris après la phase de clôture des projets ; une évaluation de la fonctionnalité effective des infrastructures mises à

disposition et des besoins en réhabilitation ou en investissement complémentaire, afin que les projets puissent fournir leur plein rendement ». BRM EMERGING CAMEROON - N°01|Septembre-Octobre 2018

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FILIÈRE CAFÉ

Le plan de sauvetage du gouvernement Le gouvernement se penche à nouveau au chevet de la filière café qui perd des saveurs.Une baisse de la production menace en effet la production nationale de café. Pourtant au Cameroun cette culture de rente a été l’une des sources principales des devises étrangères requises pour équiper le pays en investissements productifs. Sur le plan social, le café était, pour certaines régions, la source presque exclusive des revenus monétaires des populations rurales. Le café rythmait alors la vie de ces communautés avec un vif intérêt du Minepat Celui-ci en assurait l’encadrement et le 52

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soutien au prix et diverses formes . Malheureusement, la crise économique, la baisse des cours du café et le retrait de l’État pendant ces trois dernières décennies ont sevré les producteurs de toutes ces facilités qui soutenaient l’attractivité du secteur. Retrouver le dynamisme d’antan, redonner aux planteurs et aux acteurs de la filière le goût savoureux de vivre de son activité, avec cette envie de participer activement à la dégustation d’une compétitivité que l’on doit retrouver est la mission du Minepat ces dernières années.


ATOUTS

Le café du Cameroun en dates et chiffres Introduite vers 1884 la culture du café s’accélère véritablement dès 1929 avec l’arrivée d’un Français, M. rené Coste, Ingénieur Agronome, à la tête de la Station Agricole de Dschang La commercialisation des cafés a connu deux étapes : • La stabilisation (ONCPB-UCCAO) 1976 • La libéralisation complète 1994/95 La production moyenne du café est passée d’1 million de sacs de 60Kg en 1960 à 1,7 millions en 1980. Elle va atteindre un plafond de 2,2 millions de sacs en 1986/87. À partir de cette période, on a observé une tendance baissière q ui atteindra les 409 000 sacs en 2015/16.

Pour redonner à la filière café ses lettres de noblesse, un plan de relance a été adopté en septembre 2014.

E

n 1986, le Cameroun occupait le deuxième rang au classement mondial des pays producteurs de café. A cette date, le café était le premier produit agricole d’exportation du pays. Malheureusement, la longue crise économique, survenue vers la fin des années 80, a entrainé un profond désinvestissement dans la filière, du fait du désintérêt des producteurs face à la chute des prix. Cela a entraîné une baisse drastique de la production, contribuant ainsi à réduire la part de

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ATOUTS POTENTIALITés

cette filière dans la formation du Produit intérieur brut (PIB). Pour donner un souffle nouveau à cette filière, le gouvernement, en synergie avec les organisations professionnelles, a adopté un plan de relance et de développement du café. Etalé sur la période 2015-2020, ledit plan, qui intègre également la filière cacao, s’inscrit en droite ligne de la stratégie globale de modernisation de l’agriculture camerounaise contenue dans la vision nationale de développement à moyen-terme du pays (DSCE). Ce plan se veut la boussole des pouvoirs publics dans la planification et la coordination des actions au profit des deux filières. D’un coût global évalué à 600 milliards de FCFA, la mise en œuvre de ce plan, jugé très ambitieux, prévoit à l’horizon 2020, pour ce qui est de

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Dans le cadre du Plan de relance et de Développement des filières cacao et café, il est prévu la création de 60 000 hectares de caféiers robusta et 35 000 hectares de caféiers arabica pour atteindre les objectifs de production escomptés à l’horizon 2020

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la filière café, la production de 125.000 tonnes de café robusta (contre 20.000 tonnes en 2015) et 35.000 tonnes de café arabica (contre 3.000 tonnes en 2015). Par cette ambition, les pouvoirs publics entendent passer d’une filière peu développée à une filière professionnalisée, économiquement rentable pour l’ensemble des acteurs, et repositionner le Cameroun sur le marché international. Pour y parvenir, la stratégie de relance de cette filière est centrée autour de trois axes majeurs : l’augmentation du volume de production et l’amélioration de la qualité du café, l’assainissement de la commercialisation interne et la professionnalisation des opérateurs de la filière, puis la conquête de nouveaux débouchés avec un café com-

pétitif. Parmi les mesures visant à booster la production, figurent en bonne place des campagnes de distribution à grande échelle du matériel végétal de qualité (semences à haut rendement) ; la fertilisation, le rajeunissement et la protection des vergers ; l’appui aux opérations post-récolte ; l’encadrement, la formation et la structuration des acteurs ; la facilitation de l’accès aux intrants de qualité (engrais, pesticides) ; l’incitation des jeunes à la caféiculture, etc. (programme New Generation lancé par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café, CICC). D’autres initiatives sont entreprises dans le but d’assainir la commercialisation interne et de promouvoir la transformation locale du café. C’est le cas au Minepat, qui, dans le cadre


ATOUTS Graphique 1 : Estimation des parts de la production du café par régions

En terme de rendements... Selon une enquête réalisée en 2015 par l’ONCC, la chute de la productivité est fortement liée au vieillissement des vergers. La même étude montre que la bonne utilisation des engrais couplée à de bonnes pratiques agricoles, sanitaires et phytosanitaires assurent un rendement optimum

de sa politique d’appuis directs au profit du secteur privé productif, accorde des financements aux opérateurs économiques de la filière. Ledit ministère a signé en janvier 2018, avec la société camerounaise Synergie Nord-Sud, basée à Nkongsamba, dans la région du Littoral, un protocole d’accord portant sur un montant de près de 900 millions de FCFA, afin de soutenir cette entreprise dans la modernisation de son appareil de production. Les opérateurs bénéficient également des ressources octroyées par le Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc). La recherche de nouveaux débouchés se fait au travers des campagnes de promotion du « made in Cameroon », tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Au plan national, le CICC a lancé en 2013, en synergie avec le gouvernement, le Festival international du café camerounais (Festicoffee), une rencontre annuelle destinée à sensibiliser le grand public sur la consommation du café local. A côté de ce grand rendez-vous, il a été institué des journées mensuelles de dégustation du café du terroir. Sur le plan international, les torréfacteurs camerounais ne cessent d’aligner des distinctions, grâce à leur savoir-faire dans la transformation d’un café local à la sa saveur particulière et au goût unique, selon les professionnels de la dégustation. Adonis Abondo

Source : ONCC, 2016.

Graphique 2 : Répartition des parts de marchés en terme de café transformé en 2015

Source : ONCC, Données GPAC, 2015

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ATOUTS

CAMPAgnE 2016-2017

Une production en baisse de…18% ! Face au déclin de la filière café, les opérateurs et le gouvernement déploient diverses stratégies pour inverser la tendance baissière.

L

es statistiques de l’Office national du cacao et du café (ONCC) publiées le 4 avril 2018 à Yaoundé sont claires : la production caféière 2016-2017 au Cameroun a culminé à 20.270 tonnes. Elles révèlent une baisse 18% par rapport aux 24.500 tonnes produites au cours de la campagne 2015-2016. Ce volume de production est surtout la 2ème plus mauvaise performance réalisée par les producteurs locaux au cours des cinq dernières campagnes, après les 16.142 tonnes de 2012-2013, saison qualifiée par les acteurs de la filière de la plus mauvaise «des 50 dernières années ». Interrogés sur les raisons du déclin observé de la filière café au Cameroun depuis quelques années, en dépit des mesures de relance prises aussi bien par les opérateurs que le gouvernement, les experts locaux évoquent moult difficultés. Notamment l’indisponibilité des plants, l’utilisation de variétés anciennes aux rendements insignifiants, la cherté des engrais, le vieillissement des plantations et des planteurs, mais surtout la désaffection des producteurs du fait des prix très peu attractifs (à la différence de ceux du cacao), lesquels sont en déphasage total avec le volume de travail requis par l’activité de production du café. En dépit de ces vents contraires, l’e-

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Tableau 1 : Production commercialisée camerounaise des 12 dernières campagnes (En milliers de sacs de 60Kg)

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spoir reste néanmoins permis, soutiennent les acteurs de la filière. Espoir lié au développement des activités de transformation locale. Pour la campagne caféière 20162017, les statistiques officielles montrent que les torréfacteurs camerounais ont transformé 5.609 tonnes de café, en augmentation de plus de 2.000 tonnes par rapport aux 3.424 tonnes transformées au cours de la campagne précédente. Ce regain de la transformation est consécutif, selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café

(CICC), à une augmentation progressive de la consommation locale. « Stagnante depuis une douzaine d’années (2001-2012), la consommation du café, bien qu’encore timide, est tendanciellement en hausse depuis 2012. A ce sujet, une corrélation peut être établie entre ce décollage et l’institutionnalisation de Festicoffee, des journées promotionnelles du café et autres actions de promotion de la consommation du café », sur le territoire camerounais, explique l’Interprofession cacao- café, dans son « Regard syn-


optique de la campagne caféière 2016-2017 ». L’autre espoir vient de l’intérêt que les acheteurs internationaux manifestent toujours pour le café camerounais. Selon l’Office national du cacao et du café (ONCC), au cours de la dernière campagne, le Cameroun a pu étoffer son marché dans le monde, en se frayant neuf nouveaux débouchés. En effet, même si plus de 72% du robusta camerounais a été exporté vers l’Algérie (25,5%), le Portugal (22,9%), l’Italie (13,2%) et les EtatsUnis (10,4%), cette variété a également aguiché des acheteurs de six

nouveaux pays. Il s’agit, indique l’ONCC, du Danemark, de la Géorgie, des Pays-Bas, d’Israël, de la Pologne et de la Turquie. Dans le même temps, l’arabica local a pu, pour la première fois, s’attirer les faveurs des acheteurs polonais, suisses, croates et indonésiens ; bien que 77,8% de la production ait été exportée vers quatre pays : la Russie (27,6%), l’Allemagne (25,7%), les Etats-Unis (13,1%) et l’Indonésie (11,4%). L’espoir se trouve enfin dans la batterie de mesures de relance prises par l’Etat et les acteurs de la filière. Ici, le projet Pur-café, mis en place

par le CICC afin de booster la production des semences est cité en bonne place. Sur ce volet, l’interprofession cacao-café compte sur un partenariat avec la Côte d’Ivoire qui met déjà au service de la filière camerounaise sa longue expérience. Les regards sont également tournés vers le gouvernement, qui implémente depuis l’année 2015, un ambitieux plan de relance des filières cacao-café, qui coûtera 600 milliards de FCFA. Bernard BANGDA Et Brice R. MBODIAM

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ATOUTS

AgrO InDuStrIE

Dans les arcanes de la production caféière En plus d’être l’un des piliers de l’économie camerounaise, la filière est une véritable niche d’opportunités et ce, sur l’ensemble de la chaîne de valeurs. Tableau 1 : : Distribution des exploitations caféières

L

e Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) est l’un des instruments qui permet de mieux cerner la place du café dans le développement économique du Cameroun. Selon ce document, la filière café constitue l’un des piliers essentiels pour le développement de l’agro industrie au Cameroun. Introduite au Cameroun en 1884 par les Allemands, c’est vers les années 1925-1926 que la culture du café va connaître une extension sans précédent avec la rétrocession des plantations aux nationaux. Les zones de production du café sont notamment, les régions de l’Ouest et du NordOuest, du fait des terres volcaniques, noire, riche en humus et l’altitude. Ces zones sont particulièrement favorables à la culture de l’Arabica. Le Robusta (95% de la production camerounaise) se trouve davantage dans le Sud du pays, notamment dans le bassin du Moungo (Régions du Littoral, de l’Ouest et du Sud-ouest), et dans le Département du Haut-Nyong (Région de l’Est). Dans les terres plus basses, les pluies fréquentes et le sol fertile sont propices à la culture du Robusta de type Java. La campagne caféière, assurée par le ministère du Commerce, va d’octobre à septembre pour le Robusta, avec une période de récolte qui s’é-

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Tableau 2 : Production caféière ( En milliers de sacs de 60 kg)

tale de novembre à février, et de décembre à novembre pour l’Arabica. Les petites exploitations, inférieures à 3 ha, constituent la quasi-totalité des structures de production du café au Cameroun. Par ailleurs, la production de café tourne autour de 40 000 tonnes, à 95 % de Robusta.

L’ambition du gouvernement est de la portée à 160.000 tonnes en 2035. En termes de débouchées, les données officielles indiquent que plus de 90% de la production nationale est exportée vers l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique. Junior Matock


Une niche de métiers

FILIÈRE CAFÉ :

Dans un contexte de diversification de l’économie, la filière café offre une panoplie de métiers et d’opportunités d’emplois. Le café est une culture à forte intensité de main-d’œuvre. Selon le Conseil Interprofessionnel du cacao et du café, on dénombre environ 400 000 producteurs qui cultivent le café sur 140 000 hectares. Au total, environ 1 million de personnes dont les femmes y sont impliquées, directement ou indirectement. De manière détaillée, la chaîne de valeurs de la filière café est longue et diversifiée. On y retrouve des producteurs (400 000 ménages représentant environ 2,8 millions de personnes), les usiniers qui représentent 10 000 emplois directs et indirects et qui font vivre environ 70 000 personnes. Ceux qui sont en charge de la transformation et de la distribution : 1 000 emplois directs et indirects, qui font vivre environ 7 000 personnes. De même, le volet contrôle

de la qualité et le traitement phytosanitaire représente environ 1 000 emplois directs et indirects et fait vivre environ 7 000 personnes. La conjugaison de ces forces permet au Cameroun d’être le 6ème plus grand exportateur africain de café et le vingt-deuxième plus grand producteur au monde. Les variétés cultivées sont de type Java et Blue Mountain. D’ailleurs, le café camerounais a remporté des prix sur la scène internationale à l’exemple du 1er concours international des cafés torréfiés à l’origine de l’AVPA Paris 2015. Seul bémol à la filière, les plantations sont vieillissantes et l’âge moyen du producteur de café en 2016 est estimé en moyen à 61,5 ans. . Junior Matock

Graphique 2: Estimation des parts sectorielles dans le total des emplois crées dans la filière café

source:stratégie de développement des filières cacao-café 2009

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ATOUTS OPPORTUNITés AIMé nJIAkIn Le Président Directeur Général de Synergie NordSud nourrit de grandes ambitions pour la relance de la filière.

D

ans la famille d’Aimé Njiakin, le directeur général de la société Synergie Nord-Sud, la culture et le souci de la transformation du café se transmettent de père en fils. « J’ai pris la résolution de créer l’entreprise Synergie NordSud, spécialisée dans la transformation et la commercialisation du café. En réalité, deux questions m’ont longtemps perturbé. A savoir : pourquoi ne pas transformer ce que nous produisons ? Mais aussi : pourquoi ne pas consommer ce que nous transformons ? C’est la réponse à ces deux questions qui m’a amené

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“Transformer du café,ma passion!” CAMEROUN EMERGENT- N°01|Septembre-Octobre 2018


La société camerounaise Synergie Nord Sud a pu acquérir une unité de torréfaction plus performante qui lui permet d’accroître sa capacité de production, d’une tonne/heure à 4 tonnes/h. Selon Aimé Njiakin, le promoteur de la SNS, cette modernisation de l’outil de production fera de l’entreprise, le leader de la transformation du café au Cameroun. L’objectif, d’ici trois ans, est de transformer 7000 tonnes de café par an. Ce qui va générer environ 500 emplois directs et 6600 emplois indirects.

à murir le projet de mon retour au Cameroun, en tant que fils du Moungo, nourrit des fruits du café, afin d’apporter ma contribution à la relance de cette filière si chère à mon cœur », explique-t-il. En vérité, le promoteur de Synergie Nord-Sud a passé 40 années de sa vie à sillonner les couloirs des usines de décorticage et de torréfaction, à l’instar de l’ex-société Tzouvelos, à laquelle son père a consacré toute sa vie professionnelle. Mais, cette fois, il s’agit de faire mieux que son père. Après avoir passé 30 ans en Europe, Aimé Njiakin a décidé de venir lancer son business dans son Moungo natal. « Le rêve est devenu une réalité grâce à la conjugaison de deux facteurs : d’une part, la société Tzoulevos, leader au Cameroun était à vendre, et d’autre part, le gouvernement camerounais avait entrepris de mettre sur pied de nombreuses initiatives visant à encourager les Camerounais vivant à l’étranger », se souvient cet opérateur économique de 55 ans. C’est ainsi que naît la société Synergie Nord-Sud, en 2006. En 2016, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 491 millions de FCFA, pour une production de 1.510 tonnes de café décortiqué, 1.750 tonnes de café usiné et 450 tonnes de café torréfié. Pour développer ses activités, Aimé Njiakin a bénéficié, le 26 janvier 2018, d’un appui financier direct du gouvernement camerounais (ministère de l’Economie), d’un montant

de près de 900 millions de FCFA. L’impact de cet appui sur l’économie caféière au Cameroun sera remarquable, d’après le directeur général de Synergie NordSud. Dans la mesure où il permettra de créer environ 5.000 emplois directs et 6.000 emplois indirects, de combattre l’exode rural chez les jeunes, de stabiliser sur le long-terme le prix au producteur, lui permettant ainsi de mieux organiser son activité agricole et de vivre décemment. Cet opérateur économique est d’autant plus fier de son activité qu’il se réjouit de la réappropriation du café du terroir par les Camerounais, qui ne font pas piètre figure sur le marché international des cafés torréfiés. Il salue, par ailleurs, les stratégies mises en place par l’Etat, dans le but de mieux encadrer la transformation locale du café, notamment le renforcement des capacités des opérateurs, l’exonération de la redevance pour le café torréfié, l’octroi de facilités fiscalo-douanières aux investisseurs engagés dans la transformation locale des matières premières. A travers ces différentes mesures, Aimé Njiakin estime que l’ambition de produire 7000 tonnes de café torréfié dans le bassin du Moungo, dans les cinq années à venir, est non seulement réaliste, mais aussi réalisable. Adonis ABONDO

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TERROIR OPPORTUNITés ChéChIA

Dans les coulisses de la fabrication Disponibles sur le marché sous plusieurs noms : Zanabouka, Dabanga, Orande, entre autres, la fabrication de cet objet d’intégration des peuples est une activité économique incontestable.

L

e port du bonnet, plus connu sous le nom chéchia, n’est pas un phénomène nouveau. Il date d’ailleurs de plusieurs siècles. Alors qu’il faisait partie du style vestimentaire des peuls et autres haoussas, la chéchia a fini par s’imposer dans la mode. Entrainant dans la mouvance les peuples issus d’autres aires culturelles. Il y en a de plusieurs types : Zanabouka (petit et grand modèle), Dabanga, Oulou, Ministre, Orande, Tangram, Marafia, etc. « Ces trois derniers types, en plus du Zanabouka, sont désormais fabriqués au Cameroun, tandis que le reste est importé du Nigéria», informe Abba, vendeur de chéchia au L’activité de fabrication et de production est pratiquée le plus dans les régions septentrionales – Maroua et Garoua plus précisément. Le métier a un nom : « Sanaha ». La technique de fabrication se transmet de génération en génération et peut se faire soit à la main ou alors avec une machine.

quartier Briqueterie à Yaoundé informe Abba, vendeur de chéchia au quartier Briqueterie à Yaoundé. Fabrication Au Cameroun, l’activité de fabrication et de production est pratiquée le plus dans les régions septentrionales – Maroua et Garoua plus précisément. Le métier a un nom : « Sanaha ». La technique de fabrication se transmet de génération en génération et peut se faire soit à la main ou alors avec une machine. « C’est une activité qui occupe des familles entières qui, pour la plupart, ne pratiquent que ce métier en plein temps », confie Ishaga Abdou, fabricant de chéchia. Il précise que : « A Maroua, c’est des villages entiers qui s’adonnent à cœur joie à cette activité. Mais, récemment, le phénomène s’est installé dans certains quartiers dits « Haoussa » des grandes villes dites du « Sud Cameroun », Yaoundé, Douala, Bafoussam, etc. C’est d’ailleurs le cas au quartier Briqueterie à Yaoundé ». En ce qui concerne la fabrication des chéchias, Ali, fabricant de ce produit très prisé en période de ramadan, explique les outils nécessaires.

« Il faut disposer du fil français importé plus connu sous le nom de DMC. Du simple tissu coton et d’une aiguille ». Une fois ce matériel acquis, le travail de tissage de ce qui deviendra de la chéchia peut commencer, et se poursuivre pendant trois jours durant, précise notre source. C’est ainsi qu’on obtient, au bout de 72 heures, pour les plus rapides, une semaine voire deux pour les plus lents, soit du Oulou, Orande, Tangram, Marafia ou encore du Zanabouka, en fonction des commandes des clients. Une fois la fabrication terminée, l’étape suivante consiste à donner une forme à ce qui n’était qu’un amas de tissus, parcouru de fils de part et d’autre. C’est à ce moment que des morceaux de bois, en forme de rondelle d’une hauteur d’environ 5 à 7 centimètres, entrent en jeu. Ils sont recouverts de plastique pour éviter tout contact avec la saleté. Ainsi, une fois lavée avec du savon en poudre, la chéchia est séchée, puis trempée dans une bouillie d’amidon cuit dont le rôle est de raidir la chéchia. Ensuite, la chéchia est posée sur le morceau de bois, et la main de l’artisan parcoure la chéchia en la caressant, question de lui donner la forme désirée, explique Ali. Une fois retirée du morceau de bois, la chéchia est repassée pour ressortir l’effet de l’amidon et prête pour la commercialisation. De visu, la chéchia obtenue donne envie de se la procurer. Junior MATOCK r.

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ArtISAnAt

La chéchia : un business chic Sur toute la chaîne de valeurs de l’activité de production et de commercialisation

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our mieux cerner l’impact économique lié à la production et à la vente de la chéchia, il faut scruter la chaîne de valeurs de l’activité. Ainsi, outre la production qui permet aux artisans de se faire des bénéfices de l’ordre de 100 à 150.000 FCFA par mois pendant la période de ramadan, d’autres acteurs intervenant dans la chaîne ne s’en mettent pas moins les poches. On distingue les grossistes, ceux qui nettoient les chéchias après usage, ceux qui les repassent et les commerçants finaux dans les grands magasins. Les grossistes Ils sont ceux qui se rendent au Nigéria pour s’approvisionner afin de venir revendre les chéchias aux commerçants installés dans les villes telles que Maroua, Garoua, etc. Ce sont ceux-ci qui, de l’avis de Mohamed Sali, vendeur, tirent les marrons du feu. Ils réalisent ainsi des bénéfices de l’ordre de plusieurs millions de francs CFA, surtout pendant le mois de ramadan, période au cours de laquelle la demande est exponentielle. Ensuite viennent ceux qui achètent au niveau des villes susmentionnées pour les acheminer dans les grandes villes telles que Yaoundé et Douala. A ce niveau, explique Seydou Malam, autre vendeur, les bénéfices se chiffrent à quelques centaines de milliers de francs CFA.

Les laveurs de chéchias Ils constituent un autre segment de l’activité liée à la chéchia. Ils sont de sorte de pressing presque ambulant. Leur travail au quotidien consiste donc à laver des chéchias déjà portés. Ali intervient à la fois dans la fabrication et le lavage des chéchias. Il dit à ce sujet que le prix de nettoyage d’une chéchia varie en fonction de sa nature. « Pour les zanabouka par exemple, ils coûtent 1000 francs CFA l’unité », explique-t-il. Mais pour les autres types de chéchia, « les prix varient entre 400 francs CFA et 700 francs CFA », poursuit-il. En clair, conclu-t-il, « en période de ramadan, on peut se retrouver avec des recettes de l’ordre de 2500 à 3000 francs CFA la journée », affirme Ali. Cependant, en période morte, les bénéfices baissent drastiquement. Toutefois, argue Mamoudou, autre laveur de chéchia, « certains clients abandonnent leurs chéchias des mois durant sans avoir payé le moindre franc au moment du dépôt », regrette-t-il. Les commerçants Les tenanciers de grandes boutiques font aussi partie de la chaîne de commercialisation des chéchias. Même si l’essentiel de ceux rencontrés disent ne pas se faire beaucoup de bénéfices compte tenu du caractère saisonnier de l’activité. Ils admettent tout de même qu’ils réalisent des ventes variant entre 30 et 50 000 francs CFA par mois. « En

Ali, fabricant de chéchias fier le coeur attaché à son métier

Désignation

Prix

1

Entre 15000 et Zanabouka (grand modèle) 50.000 FCFA

2

Zanabouka (petit modèle)

7000 FCFA

3

Oulou

3000 FCFA

4

Chapeau ministre

4000 FCFA et 5000 FCFA

5

Petit dabanga

Entre 2500 et 3000 FCFA

6

Chapeau simple

1500 FCFA

réalité, il est difficile d’avoir comme activité principale la vente de ces chéchias. C’est pour cette raison que nous préférons avoir d’autres articles dans le magasin pour ne pas subir les contre coups liés à cette activité », reconnaît Idrissa, commerçant. Néanmoins, admet-il, « l’activité peut permettre de résoudre certains problèmes. Il vaut mieux la pratiquer que de rester les bras croisés ». J.M

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TRAJECTOIRE

CélEStIn kAMAnOu tAwAMBA

La réussite au bout de l’audace Élu président de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) le 25 mai 2018, après un plébiscite à la tête du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) le 29 juin 2017, à Douala, le président directeur général de la holding Cadyst Invest est un homme ambitieux qui maîtrise l’environnement des affaires en Afrique en général et au Camerounen particulier.

5

5 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires. 1200 employés pris en charge. Et des investissements cumulés de 45 milliards de Fcfa ! Célestin Kamanou Tawamba, un magnat de l’agro-industrie, inspire respect et admiration. À 52 ans, l’opérateur économique camerounais, président directeur général d’un conglomérat d’entreprises appelé Cadyst Invest (Panzani, Pasta, Cynpharm, etc.), est à la tête d’une grande fortune. Lui qui, en 2001, bien que gagnant trop bien sa vie, décide, contre toute attente, de se mettre à son propre compte. Ambition matérialisée par la création de la Pasta S.A, une unité de fabrication de la farine boulangère. L’ancien superviseur et directeur administratif et financier, respectivement du cabinet d’audit britannique Ernst & Young (1992-1996) et de l’entreprise d’exploitation forestière Hazim (1996-2001), met à contribution sa grande expérience, pour développer son business. La Pasta, que le monde des affaires ne vendait pas chère la peau, absorbe rapidement le leader du marché d’alors, Panzani. Cette opération lui donne des ailes. Suffisant pour créer, en 2006, la holding Cadyst Invest, pour couronner l’ensemble de ses investissements. Célestin Kamanou Tawamba, dont le rêve est de « faire en sorte que les gens mangent et se soignent avec un dollar par jour », rachète la même année, les anciens laboratoires du groupe français Rhône Poulenc pour développer une entreprise pharmaceutique

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au nom de Cinpharm, spécialisée dans la fabrication des génériques antidouleurs, antiparasitaires, antipaludéens, antirétroviraux et antituberculeux. Des investissements rendus possibles que grâce à un prêt de huit (8) milliards de Francs CFA contracté auprès de trois établissements bancaires : Commercial Bank of Cameroon (Cbc), Banque internationale pour le commerce et l’épargne du Cameroun (Bicec) et Ecobank. S’il est un trait de caractère qui lui est reconnu, c’est son instinct critique. L’homme n’a pas sa langue dans la poche et profite de toutes les occasions pour faire valoir ses points de vue sur les grands sujets économiques de l’heure. Ainsi, de l’accord de partenariat économique (APE) conclu en 2009 entre le Cameroun et les 27 pays de l’Union européenne, Celestin Kamanou Tawamba y voit une menace à même defreiner la dynamique de développement de la holding Cadyst Invest. Il parle même « d’une escroquerie économique », qui va « réduire le Cameroun à un comptoir d’importations. C’est l’arme de destruction massive des entreprises camerounaises ». Au lieu de l’Union européenne, l’industriel estime que le Cameroun aurait mieux fait de conclure un accord plus fructueux avec le Nigéria, un de ses plus proches voisins qui présente un marché intéressant. « C’est avec le Nigéria que nous souhaitons avoir des accords de partenariat économique, pas avec l’Union européenne parce qu’ils sont loin », déclare-t-il. Malgré ces divergences qu’il ne cache plus

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avec le gouvernement, sur certains points, le patron de Pasta, Panzani et la Société industrielle des produits pharmaceutiques Cinpharm privilégie le dialogue dans les négociations de partenariat public-privé. Cependant, ses coups de gueule répétitifs embarrassent les dirigeants politiques. Le 28 mai 2018, à Douala, à l’occasion de la présentation officielle des réformes fiscales du Gicam au ministre des Finances (Minfi), il n’a pas hésité à citer les différents handicaps qui plombent l’économie camerounaise. Ces difficultés, concernent notamment « l’insuffisance des infrastructures malgré la mise en œuvre récente d’importants projets structurants, l’énergie insuffisante et/ou de mauvaise qualité et d’un coût élevé, une administration lourde et tracassière ». D’autres difficultés ont trait à « l’accès au financement des PME, la concurrence déloyale des produits importés, la fraude et la contrebande, une fiscalité inadaptée et une parafiscalité excessive plus orientée vers la collecte budgétaire que le développement de l’entreprise ». Diaspora Faut-il pour autant se décourager ? « Je ne le pense guère ; loin s’en faut », déclare-t-il le 1er février 2018, à Paris, au cours d’une rencontre avec la diaspora camerounaise de France. L’une des solutions que le Gicam - une association constituée d'entreprises, de syndicats et de groupements professionnelsqu’il dirige depuis le 29 juin 2017 en remplacement


d’André Fotso décédé le 02 août 2016- préconise face à la situation économique actuelle du Cameroun, qui est balloté entre le nouveau programme économique et financier avec le FMI depuis juin 2017, appuyé par une facilité élargie de crédit (Fec) et l’impact négatif sur le budget de l’État des crises sécuritaires qu’il traverse depuis 2014, de travailler de concert avec cette diaspora afin d’attirer les investissments directs étrangers. Les atouts ne manquent pas. Célestin Kamanou Tawamba se veut clair à ce sujet : « la diaspora contribue déjà beaucoup à travers les transferts d’argent qu’elle effectue vers le Cameroun. Selon la société britannique World Remit, en 2015, les fonds transférésont culminé à 1,2 milliards de dollars et la diaspora de France y a certainement contribué pour une large part. Nous savons aussi que notre diaspora est disposée à faire plus dans les investissements directs

Bio Express

Naissance : 1966 2015 : Création de la Société agroalimentaire équatoriale (Biscuiterie) 2008 : Rachat Shipp (Unité pharmaceutique fabrication soluté) 2006 : Création du holding Cadyst Invest et rachat de Cinpharm -(Laboratoire pharmaceutique de fabrication de génériques) 2005-Rachat de Panzani- (marque leader des pâtes alimentaires au Cameroun) 2001 : Créateur et promoteur de la Pasta SA (Unité de fabrication de la farine boulangère et semoulerie) 1996-2001 : Directeur administratif et financier du groupe forestier Hazim 1992-1996 : Auditeur au cabinet Ernst & Young Titulaire d’un Executive MBA et d’un diplôme de 3e cycle en Finances d'HEC Paris, sessions de 2016 et 1992 respectivement, Titulaire d’une Maitrise en audit et contrôle de gestion de l’université de Paris-Dauphine en 1991.

étrangers, mais elle se heurte à un certain nombre de difficultés. Il nous revient donc de conjuguer ensemble nos efforts pour, entre autres, l’avènement d’un environnement propice au développement des affaires ». Le Pdg de Cadyst Invest regrette la situation pour le moins paradoxale de la Côte d’Ivoire qui reste le pays d’Afrique noire francophone où les investisseurs se dirigent naturellement le plus, au détriment du Cameroun dont les Hommes d’affaires et autres bailleurs de fonds connaissent les énormes atouts. Jean Robert FOUDA

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DU MAG AlAMInE OuSMAnE MEY

L’artificier de l’investissement pour stimuler la croissance Il est à la tête du ministère de l’Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire depuis le 2 mars 2018. Il doit non seulement mobiliser des financements pour les projets de développement, mais aussi stimuler la croissance et donner davantage corps à la politique gouvernementale de diversification de l'économie.

L

e nouveau patron de l’économie camerounaise, Alamine Ousmane Mey, 52 ans, est considéré par ceux qui l'on connu au ministère des Finances et à Afriland First Bank comme un homme affable, rigoureux et pointu. Il est en première ligne depuis le dernier réaménagement du gouvernement, le 02 mars 2018, au cours duquel il lui a été confié le portefeuille du ministère de l’Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire (Minepat). Alors, il lui revient maintenant de contribuer à la réalisation d'une croissance économique durable et soutenue, de promouvoir un développement équilibré du territoire national et d’impulser une coopération économique et technique diversifiée. Autant de défis que ce fils du Logone et Chari aura à relever pour apporter sa pierre à la marche du Cameroun vers son émergence à l'horizon 2035, cap fixé par le chef de l’Etat. Ces défis sont en corrélation avec l'un des objectifs du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (Fmi) en juin 2017. Il s'agit du renforcement de la diversification d e s sources de croissance de notre

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économie, la consolidation des acquis et en particulier du secteur financier et le raffermissement des conditions permettant au secteur privé de prendre le relais de l’investissement public. De manière pratique, il revient en priorité à cet ingénieur, formé à l’université technique de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à Aix-la-Chapelle en Allemagne, de parachever la construction et la mise en service des projets de première génération, trouver des financements pour les projets de seconde génération, poursuivre l'amélioration de la coordination des services et d’assurer la bonne mise en œuvre des programmes opérationnels. Alamine Ousmane Mey doit aussi mettre un accent sur la réalisation des infrastructures d’aménagement du territoire et sur la mise en valeur des zones frontalières, entre autres. Né le 26 février 1966 à Kousséri au Cameroun, ce polyglotte affiche un penchant pour la digitalisation des systèmes d'information. Cela lui a permis d’impulser plusieurs réformes au cours de ses six années de magistère au ministère des Finances. Il entre au gouvernement comme ministre des Finances en 2011 après une riche carrière au sein du groupe First Bank. Ce haut commis de l’Etat intègre la CCEI Bank, l'ancêtre d’Afriland First Bank, en 1994 comme analyste de crédits. 10 ans plus tard, Il est nommé Directeur Général de cet établissement bancaire. Il y passera sept ans. . Pascal DIBAMOU


Une exceptionnelle expérience de paix sociale et de stabilité politique du Cameroun en fait un véritable havre de paix. Un Etat dont l’action de régulation est mise au profit de l’investissement privé au cœur du système économique. L’existence d’une charte des investissements au service d’une économie de marché comme mode d’organisation. La loi sur les investissements du 18 avril 2013 vient compléter ce dispositif juridique offrant d’importants avantages fiscalo-douniers.

Des ressources naturelles abondantes, des atouts touristiques importants et des sites exceptionnels classés patrimoines de l’UNESCO. Une économie diversifiée, en expansion continue, présentant un solide tissu industriel, un réseau dense de PME/PMI aptes à la sous-traitance et à la co-traitance.. Des procédures administratives facilitées et simplifiées, avec la déclaration en ligne, la création d’un guichet unique et des Centres de Formalités de Création d’Entreprises.

Une robuste et résiliente trajectoire de croissance économique depuis 2008 (croissance projetée à plus de 4% en 2018).

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Raisons d'investir au Cameroun

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

De prestigieuses institutions de formation faisant du Cameroun un des pays de l’Afrique subsaharienne les plus scolarisés avec comme corollaire l’existence d’une main d’oeuvre jeune et qualifiée Des infrastructures de communication et de télécommunication modernes. Une position stratégique unique au cœur du golfe de Guinée avec ouverture conjointe sur la CEEAC et la CEDEAO. Un vaste marché à la portée des investisseurs.


Investir au CAMEROUN

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

« ...Le Cameroun est-il un bon risque ? Nous le pensons et nous le disons. Le Cameroun a-t-il de l’avenir ? Nous le pensons aussi et nous le disons. C’est pourquoi je vous invite à saisir les opportunités qui se présentent aujourd’hui de participer au développement du Cameroun de demain ». Extrait du discours de S.E.M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, à la clôture du Forum économique Cameroun-France, le 31 janvier 2013 à Paris.


# 01 September 2018

Public Investments

Endorsement of Maturity, the New “Pass” Private Sector

Insights into Direct Support Economic growth

Trends are Reversing Energy supply

Towards the End of the Deficit Coffee Sub-sector

Hatters

Pathways to Recovery

A Promising Sub-sector


The exceptional experience of social peace and political stability in Cameroon makes the country a real haven of peace. A State with its regulatory activities serving private investments at the forefront of the economic system. The existence of an Investment Charter at the service of a market economy as mode of organisation. The Investment Law of 18 April 2013 stands to supplement this legal mechanism by providing considerable tax exemptions.

Abundant natural resources, tourist assets and exceptional sites ranked among UNESCO heritage. A diversified and ever-expanding economy, with a solid industrial fabric and a dense network of SME/SMI qualified for sub-contracting and co-contracting . Streamlined administrative procedures, with on-line tax declaration and the establishment of a one-stop-shop and Business Creation Formalities Centres.

A robust and resilient economic growth trajectory since 2008 (2018 growth projection at over 4 percent).

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Reasons For Investing in Cameroon

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Prestigious training institutions that place Cameroon among the countries with the highest school enrolment rates in Sub-Saharan Africa, with the existence of a young and skilled workforce. Modern communication and telecommunications infrastructure. A unique strategic position at the heart of the Gulf of Guinea with gateways to ECCAS and ECOWAS. A vast market open to investors.


EDITO

Cameroon's Pathways To Emergence

C

ameroon is resolutely marching towards its emergence by 2035. In this move, attaining the status of an upper intermediate income country with the private sector as the driving force for growth is the target objective. To this end, our country has endowed itself with a reference guide, the Growth and Employment Strategy Paper (GESP) which prescribes for a 5.5 per cent growth rate and an investment level of 30 per cent of the GDP. The ambition is both huge and worthy. The challenges are clearly identified and appropriate actions spelled out. The latter have been implemented in a consistent, steady and persevering manner since the adoption of the GESP in 2009. Building on the all-inclusive diagnosis carried out, government's commitment over the period 2010-2020 tallies with the strategic option of endowing Cameroon with priority infrastructure vital for the promotion of its economic and social development. Based on the infrastructural core area, government's action sought first to open up production areas, curb energy deficits and extend the telecommunications network. The execution of overarching projects in these vital sectors seeks to unlock the growth potential of our economy. In accordance with H.E. Paul Biya's blueprint for society, the national territory has been transformed into a vast construction site in various priority sectors (roads, ports, dams, etc.). "Emerging Cameroon", the new magazine of the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development has as ambition to assist in this process of in-depth and dynamic transformation of Cameroon at the communication level. This magazine stands as a credible and rich platform for decision-makers as well as a convenient mode of access for any reader to macro-economic and financial data on our country and the global economy. In keeping with this approach, this maiden issue of the magazine gives an insight into the coffee sub-sector to indicate avenues for the recovery of this sector. This opus also and rightly opens a cognitive window to the significant strides made in the energy

" This opus also and rightly opens a cognitive window to the significant strides made in the energy sector, the backbone of Cameroon's industrial policy and the base of a legitimate improvement of the living conditions of the population”. sector, the backbone of Cameroon's industrial policy and the base of a legitimate improvement of the living conditions of the population. In this respect, the magazine gives an account of the numerous positive direct and indirect effects of the Lom Pangar dam in the East Region. The rehabilitation of the Song Loulou and Lagdo dams equally features among government's priorities. "Emerging Cameroon" also intends to highlight the role of the private sector by opening its columns to prominent private sector figures, industrial barons whose laudable action for the creation of wealth and jobs undoubtedly strikes public authorities' attention. In each edition of this magazine which is published in a single and bilingual issue, you will enjoy reading our analyses, news coverage, comments, description, interviews and many other items. Finally, in the light of the core options given to Cameroon's economy, the magazine stands as a wealth of information that will allow the readers to grasp, understand and follow-up Cameroon's steps and move towards its legitimate objectives of emergence. I hope you will enjoy this issue of “Emerging Cameroon”.

Alamine Ousmane Mey Minister of the Economy, Planning and Regional Development

CAMEROUN EMERGENT - N°01 September-October 2018

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CONTENTS

3|

Editorial

NEWS SHEET

Cameroon's Pathways To Emergence

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Cameroon-China The Five Beijing Agreements

8|

Cameroon-IMF Consultation on the Viability of the Economy

9| Development of infrastructure

Over CFA F 37 billion hatched at Busan

10| Funding SONARA will benefit a Murabaha loan worth CFA F 44.6 billion

The Guest

Special report on Energy

The End of the twilight The State of Cameroon has resolutely embarked on the path of emergence with a focus on a primary goal to permanently reduce the energy deficit; to further develop and diversify the energy resources of a country which, in addition to having one of the largest hydropower potentials of the continent, has many other resources to activate for the benefit of its economy.

The Paths towards Emergence Pangar Dam 18| Lom A Great Success Dam 24| Memve'ele 211 Additional MW Dam 27| Mekin 15 MW to supply eight councils

28| Other power provision

Investments 33| Public Project Maturation, Guarantee

34 Ousmane Mey 12| Alamine Minister of the Economy, Planning and Regional Development

for Efficiency Decryption The Director General of the Economy and Public Investment Programming presents the benefits tion of projects.

Economy

Growth 40| Economic Trends are Reversing 41| Insights into "Direct Support" 4

EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

Focus

Clarifications on the other dams


Coffee Sub-sector Pathways to Recovery

Business Climate

Cameroon Business Forum :

42| Private Sector at the Forefront of the 44|

investments

Strategy The Positive Points of Cameroon Business Forum

FUNDED PROJECTS 47| EXTERNALLY Convergence of Views between Government and its Partners

50| 2018 PIB

Strengths

Slight Upturn in Management of Joint Financing Projects.

50| Coffee Sub-sector

Government's Bailout Plan

64| CHECHIA The Background of Manufacturing

The mag

KAMANOU TAWAMBA 56 CELESTIN Success and Audacity PAUL TASONG

58 The Master Planner

Tel :222236507/222344483 camerounemergent@gmail.com Publisher and editor : Alamine OUSMANE MEY Deputy editor : Paul TASONG Editorial Staff : Jean TCHOFFO, Charles AZOLA AZOLA, Jaël Christine MBAMBANG, Isaac TAMBA, Janvier OUM ELOMA et Charles ASSAMBA ONGODO. Executive Editor : Alex MIMBANG Editor-in-chief : Rosine NKONLA AZANMENE Editorial team : Jocelyne ASSOUMOU, Aïssatou Benazir, Adonis ABONDO, Rosalie AKELE, Sylvain EMAN, Pascal DIBAMOU, Brice MBODIAM, Junior MATOCK, Jean Robert FOUDA, Bernard BANGDA.ANTONY DAKA Proofreading : Nestor Blaise AVA BEYEME TANGONG Wilson Tah Translation : Diane EDZOUGOU Photography : Christophe Kabeyene IMF Archives PRODUCER : Promotion, Public Relations and Communication Room Graphic Design Laurent ABAH/ CREATIVETHINK Printing : COLORIX

for harmonious development CAMEROUN EMERGENT - N°01 September-October 2018

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NEWS SHEET

CAMEROON-CHINA

The Five Beijing Agreements At the invitation of his Chinese counterpart President Xi Jinping, the Head of State H.E. Paul Biya, made a State visit to China on the side-lines of which Alamine Ousmane Mey, initialled five documents.

A

s part of Sino-Cameroon cooperation, the Minister of the Economy, Planning and Regional Development, in the presence of the two Heads of State signed five agreements that will boost Cameroon's development. These include; the Cooperation Agreement on production capacities, the Memorandum of Understanding on human resource

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The signing of the new Sino-Cameroon cooperation agreements under the watchful eye of President Paul Biya

EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

development, the Memorandum of Understanding on the enhancement of bilateral cooperation in the area of infrastructure, the Economic and Technical Agreement and the Loan Agreement pertaining to potable water supply in nine towns (Phase II). If no immediate action is scheduled under the first four agreements, actions have to be taken to lift the con-

dition precedents on the first disbursement of the potable water supply project in nine towns (Phase II). These actions focus on the provision of documentation samples to Exim bank China, including signature specimens of officials authorised (MINEPAT-DG/CAA-DGA/CAA) to sign disbursement requests, the legal opinion issued by the Secretary General of the Prime Minister's


NEWS SHEET

Office, the report of environmental and social impact studies, as well as the certificate of compliance thereof, the disbursement schedule of the loan, the commercial contract, the designation of Cameroon's Agent for the Loan (Cameroon's Ambassador to China). In a nutshell, the Cooperation Agreement on the development of production capacities, lasting five (5) years, seeks to determine a working framework between the two countries in the various sectors of intervention agreed by mutual consent. These sectors are nothing but the construction and operation of facilities (railways, dams and electricity distribution systems, telecommunications networks), mining (iron ore and steel, non-ferrous metals, glass production, cement), equipment manufacturing, light industry, electronics and textile. As part of the Memorandum of Understanding on human resource development, China is undertaking on the one hand to share its development experience with Cameroon in many areas like education, health, economy and trade, public administration, environment, agriculture, SMEs, and on the other hand, to determine a normative framework for training courses carried out in China. However, the peculiarity of this memorandum is that the training modules will henceforth be selected on the basis of the needs expressed by the Cameroonian government. Concerning the Memorandum of understanding on the enhancement of bilateral cooperation in the area of infrastructure, it seeks to encourage and foster investments in the area of infrastructure. This has to be done in strict keeping with the regulations in force in each country. Exchange could be done through areas such as the carrying out of

studies on infrastructural projects, realization of construction works (roads, highways, railways, dams, etc.), the search of funding, exploitation and maintenance of structures and transfer of technology. The economic and technical agreement allows China to grant interestfree loan to Cameroon, to the tune of 400 million Yuan representing about CFA F 34 billion. This grant is earmarked for the execution of projects agreed by mutual consent. By contrast, the concessional loan agreement worth CFA F 53.5 billion will finance phase II of the potable water supply project in nine towns of

Exchange of Documents between Minister Alamine and the Chinese representative.

the country. With a 100% funding by the donor institution, this project will be executed by the Chinese corporation CGC Overseas Construction Group CO LTD (CGCOC). All these agreements were signed on the heels of the closing of the annual sessions of the National People's Congress (Chinese parliament) and the Chinese Political Consultative Conference that sought to consolidate Sino-Cameroonian bilateral relations and to strengthen the ties of friendship between the two countries. Pascal DIBAMOU

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NEWS SHEET CAMEROON-IMF

Consultation on the Viability of the Economy Disbursement, investment projects, quality spending featured on the discussions agenda with MINEPAT last May 3rd.

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he 2018 Article IV consultation mission and the second review of the economic and financial programme under the Extended Credit Facility (ECF) for Cameroon ended last May. At the beginning of this mission, the IMF delegation led by David Owen, Deputy Managing Director of the African Department along with Corine Delechat, Head of Mission, Kadima Kalonji, IMF Resident Representative in Cameroon and Elisabeth Huybens, Director of Operations at the World Bank, all paid a courtesy visit to the Minister of the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT). The discussions between the two parties held behind closed doors made it possible to have an insight into Cameroon's economy. The issues examined centred essentially on the funding of investment projects likely to induce strong and inclusive growth, quality spending and the quality of project portfolios, the issue of concessional external loans and the follow-up of undisbursed committed sums abbreviated SEND'S in French. On this last point, Alamine Ousmane Mey told the press that his ministry has initiated a partnership with the World Bank and the International Monetary Fund (IMF). A review of all projects with slow or low disbursement was carried out in order to help decide on

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Minister of the Economy, Planning and Regional Development, Alamine Ousmane Mey at the International Monetary Fund (IMF)

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what could be done concerning each of the projects, but also to target the projects that will be executed in priority with concessional loans. This task seeks to ensure public debt sustainability and the viability of Cameroon's economy. However, at the end of this mission, the IMF delegation suggested in their report that there be a continuation of structural reforms which should "address the main obstacles to the increase in the private sector's

contribution to growth and employment, notably by improving the business climate, governance and financial inclusion while reducing gender inequality". A few months after this second review, the IMF Board of Governors validated the reforms initiated by Cameroon. It thus approved last July 6th, the disbursement of 77.8 million US dollars, that is about, CFA F 43.3 billion for Cameroon. Joseline ASSOUMOU


NEWS SHEET

DEVELOPMENT OF INFRASTRUCTURE

Over CFA F 37 billion hatched

at Busan The package is earmarked for the partial funding of the construction of the bridge over river Logone and the second phase of the rural electrification project in Cameroon.

O

n the side-lines of the 53rd Annual Meeting of the African Development Bank March 24th 2018 and the 44th Annual Meeting of the African Development Fund on 21st May 2018 in Busan South Korea, the Minister of the Economy, Planning and Regional Development Alamine Ousmane Mey, signed three loan agreements. He did on one hand, with Ousmane Dore, Managing Director of the African Development Bank for Central Africa, and Belkacem Ouzrourou, OFID Regional Director for Africa. The first two loan agreements with a cumulative amount of CFA F 30 billion signed with the African Development Bank (AfDB) and the African Development Fund (ADF), are earmarked for the partial funding of the project for the construction of the bridge over river Logone. This project falls under the strategic priorities of the two countries and is consistent with the 2013-2022 long-term Strategy of the Bank which lays emphasis on regional infrastructure. It focuses on two of the core areas of the 5 operational priorities of the Bank, referred to as “The High5s”, notably "Integrate Africa" and "Improve the Quality of Life of the African people", Ousmane Dore declared. The project of construction of the bridge over river Logone is a commitment taken by the Heads of State of the Republic of Cameroon and the Republic of Chad, Paul Biya and Idrissa Deby Itno. It seeks to step up trade between the two countries by

opening a new transit road, with a length of 620 metres, also the construction of access roads and rehabilitation of some socio-economic infrastructure for the benefit of the resident population. The project also seeks to improve the transport system of the Lake Chad Basin area and the economic competitiveness within the Cameroon and Chad cross-border zone. It is a highly valuable project given that the area is plagued by threats of security stakes from the Boko Haram sect. The project will also benefit from joint funding from the European Union to the

Minepat with the General manager of the African Development Bank for Central Africa, Ousman Doré.

tune of 40 million Euro. The third loan agreement worth CFA F 7.8 billion signed with the OPEC Fund for International Development, is earmarked for the funding of the rural electrification project phase II. The project has as ambition to contribute to the attainment of the objective of improving power supply which is a real vector for development. Specifically, it will help boost the level of rural electrification with the objective of making major lines available and linking administrative units, border localities and big villages. Rosine NKONLA AZANMENE

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NEWS SHEET

FUNDING

SOnARA will benefit a Murabaha loan worth CFA F 44.6 billion The loan agreement signed in Tunisia in April by the Minister of the Economy seeks to strengthen production in this strategic corporation.

T

he National Refining Company (Sonara), increases its yearly production capacity by 3.5 million tonnes and increases its crude oil imports. In 2017, the overall volume of imported oil products in this company was 618,833 m3, representing 286,400 m3 of Petrol, and 246,000 m3 gas oil, 63,535 m3 DPK (Dual Purpose Kerosene), 6,257 m3 of fuel oil 1,500 and 16,641 m3 of fuel oil 3,500. This national company is thus diversifying its products thanks to the Murabaha loan agreement worth 68 million Euro, that is CFA F 44.6 billion. It was signed last April 4th in Tunis following the high instructions of the Head of State between the Minister of the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT) Alamine Ousmane Mey and the International Islamic Trade Finance Corporation, a specialised body of the Islamic Development

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Additional funding to increase production.

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Bank Group. This funding falls within the framework of support to strategic sectors including SONARA which has been

carrying out a programme to upgrade and modernise its facilities since 2005. SONARA is an 80 per cent State-owned Company which imports light crude oil from the region to basically address the country's demand for oil products. Indeed, the stock is provided to the Cameroon Petroleum Depot Company (SCDP) held in majority by the State and which is operating with twelve regional depots. SCDP is the main purchaser of SONARA’s production which is then sold to marketers who in turn supply retailers. An ad hoc committee chaired by the National Hydrocarbons Price Stabilization Fund (CSPH) is charged with getting imported refined products every month in order to address the domestic demand that is not met by SONARA. Pascal DIBAMOU


Lom Pangar‌The Rush for Smoked Fish Fishing is henceforth the booster of economic activity in the Lom Pangar dam which is already operational. It is in continuous uncountable shipments that large bundles supply the national market and the neighbouring countries: Nigeria, Chad, and Central African Republic. The village of Ouami is at the forefront of fishing and smoking activ-

ities. Here, fishing is booming and has a positive impact on Cameroon's economy. But overfishing is already causing concern to the United Nations Environment Programme. According to this Programme, fishing resources will have depleted significantly by 2050... So caution is the watch word.

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T

THE GUEST ALAMINE OUSMANE MEY

he Minister of the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT) analyses the stakes relating to the diversification of the economy and local transformation of products, and spells out the priority areas of Cameroon's economic policy. This policy hinges, amongst other things, on the provision of infrastructure with the end-purpose of increasing energy supply and transport services, which are indispensable tools for the second bedrock of the economy, that is, diversification. This other major area of Cameroon's economy consists in creating new production activities and expanding the range of products within a sub-sector. The logical

result of this strategy will ultimately help improve the Cameroon economy’s integration in the global value chain. In this light, the State has taken steps to enhance the supply of commodities by creating technical agro-industrial centres as well as the agro pole programme. However, to increase the related spin-offs, the private sector should be more involved and this should be done through the creation of new enterprises and production activities. To this end, private entrepreneurs should take advantage of the country's assets notably the huge energy potential, the very large surface of arable land or better still the huge mining potential which, for the most part, remains unexploited.

«TheTransformation of local products isirreversible for our economy" 12

EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

ALAMINE OUSMANE MEY Minister of the Economy, Planning and Regional Development


THE GUEST

Cameroon's economic policy for the ongoing year is geared towards acceleration of economic diversification and local transformation of products. How relevant is such a policy option in the current economic context? Giving an opinion on the relevance of such an option entails a prior understanding of the generic concept of this economic policy which is nothing else but diversification of the economy. Indeed, it is the ability of a country to develop new activities for the production of goods and services. There can be two main types of diversification. First horizontal diversification which helps create new productive activities through the emergence of new sectors and sub-sectors. Then, vertical diversification which refers to the expansion of the range of products within a sub-sector through the transformation of products and related services. We are striving as much as possible to diversify our economy and make it more resilient to external shocks unlike other CEMAC countries that are affected by the drop in commodity prices such as oil that records a barrel-cost below 50 US dollars. Going by this illustration, Cameroon is less dependent on oil revenue which accounts for 27 % of exports according to the 2016 BEAC Report. A rate which is far below the threshold of the other countries of the sub-region whose exports are above 70%. In

addition, these countries export four commodities apart from oil, unlike Cameroon which exports eight. However, a comparison between this performance with that of emerging countries clearly shows that the current level of diversification of Cameroon's economy is still low. Even though Cameroon's emergence is undoubtedly projected by 2035. We are working towards that objective. The memorandum of economic and financial policies for the period 2017-2020 under implementation stands to consolidate our efforts. In this respect, the government is committed to encourage greater diversification of its economy and transform its commodities. It is also committed to the fostering of a better integration of its economy in the global value chain. Hence the orientation given to our economic policy this year and which will be pursued up to 2020 and even beyond. Also, the government is striving to complete the major first-generation projects which moreover will increase energy supply and transport services that are indispensable to the diversification of the economy and progress in the global value chain. In the light of these stakes, it was relevant for us to lay specific emphasis on the issue.

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THE GUEST ALAMINE OUSMANE MEY

Economic activity and production of cocoa processing enterprises, oil-producing enterprises and cement factories have further improved, as well as the competitiveness of their products on the market. What steps have already been taken by the government to achieve tangible results with regard to economic diversification? The State has already taken steps to increase commodity supplies and promote local transformation of products in each industrial sector. By setting up the Technical Agro-industry Centre (CTA) and introducing the Agropole Programme, the government intended to improve agropastoral production with regard to quality and quantity, as well as local commodity supplies to agro-industries. At this juncture, we can already be moved by the first results. For instance, economic activities and production in cocoa processing enterprises, oil-producing companies and cement factories have

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EMERGING CAMEROON- 01 September 2018


further improved just as the competitiveness of their products on the market. As concerns the digital economy, the promotion of ICTs was only accelerated thanks to the creation of the Science and Technology Programme. However, the momentum in sub-sectors such as cement or agro-industry should be transposed to the other sub-sectors like textile, pharmaceutical industry, and home appliance industry, etc. The main challenges to address however include human capital training in the fields concerned, promotion of local products consumption at national and international levels, and the consolidation of measures to guarantee access for industrial and service sectors to credits These are not the only measures taken by the government...vernement… EOf course no. The government has also striven to enhance Cameroon's energy capacity in order to back up industrial production just like the reduction of factor costs through the development of roads and landlocked areas. In addition to these measures already taken, the government grants administrative and tax and customs incentives to private enterprises during their start-up and operation phases. These incentives are regulated by the Law of 18 April 2013 to lay down private investment incentives in the Republic of Cameroon which was amended and supplemented in 2017. Moreover, other actions and programmes are in the pipeline, for instance, the promotion of "national champions" and the en-

couragement of the presence of local products in department stores. Here, the aim is to accelerate local transformation. Finally, I wish to point out that the government is granting direct support to enterprises that operate in new sectors or sub-sectors with high growth potentials and spin-off effect. What should be the role of the private sector in this process of diversification? It is true that the government is implementing policies and creating favourable conditions for business and economic expansion, but the onus of this task rests more with the private sector which must carry out the actions necessary or adequate for the objective set out by the State to be achieved. To this end, it rests on this sector to work towards the creation of new enterprises or the development of new productive activities. By trickle-down effect, much of the responsibility of expansion of a sub-sector lies with the private sector in that it must significantly contribute to the structural change of Cameroon's economic activities through the use of new technologies and a

By trickle-down effect, much of the responsibility of expansion of a sub-sector lies with the private sector in that it must significantly contribute to the structural change of Cameroon's economic activities through the use of new technologies and a developed digital system.

developed digital system. In the era of digital economy, technology and digital progress are key factors to migrate from traditional to stateof-the art activities so as to cause the emergence of specific sub-sectors. Apart from diversification, there is local transformation of products. How can these two elements contribute to ensuring a better integration of our economy into global value chains? It is important to remember that "diversification" and "transformation" of local products are not separate concepts. This is because transformation is part of vertical diversification. By transforming local products, Cameroon can then conquer market segments at the global level. It is therefore highly important to diversify production to entice local consumption and back up the import substitution process. We should bear in mind that diversified or transformed products are less volatile but more rigid to external shocks such as the drop in the prices of raw materials, or economic crises, etc. In the light of external trade data (COMEX), raw cocoa rev-

In the era of digital economy, technology and digital progress are key factorsthat help to migrate traditional activities CAMEROUN EMERGENT - N°01 September-October 2018

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THE GUEST ALAMINE OUSMANE MEY

enue has dropped to CFA F 234 billion in 2017 down from CFA F 398 billion in 2016 due to the decline in prices (that is, an average drop from 1430.6£/tonne in 2016 to 1226.7£/tonne in 2017). By contrast, revenue from cocoa products has significantly increased. This is the case with cocoa paste and cocoa butter with progress in revenue to the tune of 16% and 25% respectively from 2016 to 2017, as well as chocolate and other cocoa products. Finally, what are Cameroon's assets and potential as regards economic diversification? Cameroon is endowed with a rich variety of natural resources, a huge energy potential and a dynamic population. Our country also has a large arable surface area with only 25% being ex-

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It is therefore highly important to diversify production to encourage local consumption and back up the import substitution process. We should bear in mind that diversified or transformed products are less volatile but more rigid to external shocks such as the drop in the prices of raw materials or the onset of economic crises, etc.

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ploited. The country has 5 agroecological zones which are friendly to a diversity of farming types and animal breeding, a dense forest conducive to forest exploitation activities, and a coastal area that is favourable to fishing and maritime transport. Moreover, there is a huge mining potential which is untapped with proven reserves of diamond, cobalt, nickel, manganese, gold, bauxite, etc. There is also a significant number of tourist sites still not developed. Out of the 910 tourist sites existing in Cameroon, over 95% are not yet developed. This tells how low the exploitation of these sites is. Concerning energy capacity, it is being reinforced. For now, the hydroelectric potential and renewable energy in Cameroon stands at 19.71 GW and 2327 TWh/ day respectively, including 18.98 GW and 2300 TWh/day still unused. This shows

that whatever the source of energy, over 95 % of the capacity is not yet used. Yet, energy is one of the key factors in the process of transformation of basic commodities or intermediate goods. Regarding human capital, thanks to its population and particularly the number of youths, human resources are available in Cameroon. Besides, Cameroon has several higher education institutions or training schools tailored to industrial production. All these elements combined prove that our country has all the assets needed to successfully carry out economic diversification and achieve the expected results. Interview conducted by Rosine NKONLA AZANMENE


"... Is Cameroon a safe risk? We do so believe and we say so.

Investing in Cameroon

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Does Cameroon have a promising future? We do so believe and we say so. This is why I urge you to grasp the opportunities available today to partake in the development of the future Cameroon". Excerpts from the speech of H.E. Paul Biya, President of the Republic of Cameroon at the closing of the Cameroon-France Economic Forum, 31st January 2013 in Paris.


SPECIAL REPORT ON ENERGY

The End of the twilight Signature

Energy has always been a vital element directly impacting on the economic performance of a country. Aware of the current inadequacy between the continuous increase of demand/consumption in relation to the urgency of energy supply, the Cameroon government which has resolutely embarked on the path towards emergence, has adopted and is implementing the new energy strategy under the Electricity Sector Development Plan by 2030 (PDSE 2030). The objectives are clear: curbing energy deficit in the long term; developing 18

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and further diversifying the energy resources of a country which apart from having the largest hydroelectric potential of the continent is endowed with many other resources to be exploited for the benefit of its economy. Cameroon has the 3rd largest electric potential in Sub-Saharan Africa estimated at about 12,000 Mw. In this special report, we are going to give an update on the projects, the results achieved, and the prospects of a sector that is at the centre of Cameroon's economy in the process of modernisation.


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE The potential of the Sanaga Basin

The assets of the Sanaga Basin The Sanaga Basin is the largest of the 11 national watersheds. With a surface area of close to 140,000 sq km, it covers more than 30% of the national territory. This watershed is host to the most important hydroelectric sites in Cameroon (10 GW that can be equipped). Regulation by water storage dams in low-water periods enables river Sanaga to maintain a water flow of at least 1000 m3/s, thereby making it an important water resource. River Sanaga drains large plots of land that are conducive to socioeconomic activities which include : agriculture, animal husbandry, fishing, potable water, industries, mining & quarry. The merits of the Sanaga Basin is that it takes its source and flows in the national territory, making its management quite easier.

S

everal projects have gone far with regard to their execution. These include the construction and commissioning in 2009 of an 86 MW heavy fuel oil thermal plant in Yassa at the entrance into Douala; construction and commissioning of a 213 MW natural gas plant in Kribi; construction and opening of the Lom Pangar dam to regulate Sanaga flow and saturate the Song Loulou and Edea hydroelectric plants. This dam will comprise a 25 MW power house to supply the East Region with electricity and a 10 MW hydroelectric plant in Mekin. Several other hydroelectric projects are projected in the medium and long terms, on the South Interconnected system, namely: the Nachtigal ((330MW), Song Mbengé (950MW), Kikot (350550MW), Njock (270 MW), Ngodi (475 MW), Song Ndong (250-300 MW), Nyanzom (375 MW), Bayomen (470 MW), Mouila-Mogué (350MW), Bangangté (90 MW).

The Sanaga Basin

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SPECIAL REPORT ON ENERGY

Lom Pangar Dam A Great Success

Fact sheet Project located in Lom Pangar in the Lom Djerem Division

Type

Storage dam

Volume

6 billion m3

Surface Area

540,000 ha African Developpment Bank (Afdb)

Funding bodies

USD 71,1 million

Wold Bank

USD 132 million

French Development Agency

Euro 60 million

European Investment Bank

USD 39 million

State of Cameroon Cost Laying of the foundation stone

CFA F 238 billion August 2016 by President Paul Biya

Project owner

Electricity Development Corporation (EDC)

Project Management

Groupement d'ingénieurs Coyne & Bellier-Isl

Contractor (dam +Po- China International Water Electic werhouse at toe of dam) Corporation (CWE) Powerhouse capacity Partial opening & définitive opening of the dam

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30Mw September 2015/november 2016

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L

ocated at the confluence of rivers Lom and Pangar, in the Lom and Djerem Division of the East Region, the Lom Pangar hydroelectric dam today has a great look. The hydraulic reservoir upstream the dam, stretches as far as the eye can see. The 45 m long on a 540 km2 facility is fully operational. Since November 2016, date of the final opening of the dam, the facility is fully playing its role of regulating water flow upstream river Sanaga in low-tide periods which are generally characterised by drops in water levels in the other dams of the country. As proof of this, a few months after its final opening, this water storage dam with a capacity of 6 billion cubic metres enabled Cameroon in 2017 to undergo "the most serene lowtide period before 10 years now", as mentioned by the National Electricity Distribution Corporation, Eneo, in

a correspondence addressed to the Minister of Water Resources and Energy on 16th June 2017. In concrete terms, as the management of Eneo explained in the same correspondence, "the opening of the Lom Pangar dam which helps to regulate water flow in river Sanaga from 960 m3/s to 1090 m3/s" enabled "The Songloulou and Edea plants to generate about 10 % of energy more than in 2016 during the same period". Thanks to this water flow regulation on river Sanaga, the Lom Pangar storage dam according to experts, is likely to increase the generating capacity of the Edea and Songloulou dams by 160 MW in low-tide periods without extra investments. The strategic role of this energy giant also paves the way for the construction of new plants on the Sanaga so as to enable Cameroon tap the 75%


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

Increase in economic returns from the hydro-electric sites following the operation of the Lom Pangar dam

In the long-term •Increase and the guarantee of power generation from 1750 MW to approximately 3000 MW for the major site located downstream. • Increase by 40% of the guaranteed producible power from the development of facilities located downstream.

hydroelectric potential of the country contained in this river. In this regard, Lom Pangar stands as the key element of government's strategy to guarantee low-cost electricity supply in the country in the medium and long terms. The dam having been accepted, the Lom Pangar hydroelectric project has now gone into its second phase since several months, following the construction of the power

house with a generation capacity of 30 MW (meant to supply the entire East Region of Cameroon). This generation plant was constructed by the Chinese Camc Engineering Corporation that will be paid an overall package of CFA F 30.4 billion for the works carried out and to be accepted in December 2019. For several observers, the Lom Pangar dam is a facility that testifies to the successful execution of overar-

In the short-term • Increase by 150 MW (600GWh) of the guaranteed producible power to the Edea and Song Loulou hydroelectric plants without additional investments.

ching projects in Cameroon. Donor bodies, notably the African Development Bank (AfDB), the World Bank, the Bank of Central African States (BDEAC) and the French Development Agency (AFD), have kept expressing satisfaction with the conduct of works and the respect of time lines. A real source of motivation from these donor bodies, notably the World Bank, has reiterated its commitment to work alongside Cameroon to proceed with other projects included in this vast "greater accomplishment" programme launched by the Head of State in 2012. As a reminder, the Lom Pangar project is a continuation of the development of the Sanaga hydroelectric potential on the heels of the construction of the Edea plants in the 1950s; Song Loulou from 1981 to 1988; then the storage dams of Mbakaou in 1969, Bamendjin in 1974 and Mape in 1988.

Rosine NKONLA AZANMENE CAMEROUN EMERGENT - N°01 September-October 2018

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SPECIAL REPORT ON ENERGY

RELATED ACTIVITIES

An Environment Conducive to Fishing The arrival of migrants contributed to the development of the fish sub-sector which combined with the complete filling of the storage dam to 6 billion m3 capacity will attract more fishermen.

S

itué dans le département du Lom et Djerem, région de l'Est-Cameroun, et étendue sur trois arrondissements (Belabo, Ngoura et Bétaré Oya), le réservoir du barrage de Lom Pangar a une superficie variant entre 100 km2 en basse eau et 540 km2 (54.000 ha) en eau haute. Lorsque la retenue est remplie à 6 milliards de m3, les deux fleuves, Lom et Pangar (dont le barrage porte les noms), sont navigables sur des distances respectives de 180 km et 110 km. Le remplissage partiel dudit réservoir a eu lieu en septembre 2015, entrainant une hausse du lit des deux fleuves et induisant l'augmentation de la superficie de la retenue de moins de 20 km2, à un peu plus de 300 km2 (30.000 ha). Cette superficie a évolué aujourd'hui à 535 km2, à la faveur du remplissage complet du réservoir du barrage, effectué au cours du second semestre de l'année 2016. Ces remplissages ont créé un environnement de pêche favorable, et a engendré un afflux de populations, majoritairement des pêcheurs en provenance pour la plupart du Lac Tchad, des autres barrages de retenue du Cameroun et de l'étranger. Les différents points de pénétration et de concentration de ces migrants correspondent aux six principaux débarcadères spontanés créés autour du réservoir. A savoir

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Près de 6 millirdas de m3 pour apprivoiser des poissons et déveloper la pêche

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Ouami, dans le canton Képéré ; Deng-Deng et Kogbedi, dans le canton Baya Mbedomo ; Mali, dans le canton Laï ; Moussa, dans le canton Mbitom ; Gbemnboussa à Bouli et Pangara à Mararaba, dans le canton Yayoué. Cette migration exponentielle exerce actuellement une forte pression sur les ressources, notamment foncières (raréfaction des terres cultivables), forestières (augmentation des coupes illicites du bois), fauniques (risque de recrudescence du braconnage) et halieutiques (épuisement du poisson de la retenue par des pratiques de pêche non

durable). Cette affluence impacte également l'organisation sociale (prolifération des bidonvilles), culturelle (perte d'identité culturelle), sécuritaire (développement du banditisme) et sanitaire (risques d'épidémie due au manque d'hygiène). Dans le même temps, les infrastructures socio-économiques et communautaires (salles de classe, de points d'eau potable, etc.) des cantons, villages et campements, qui avaient initialement une capacité globale d'accueil d'environ 1500 habitants, s’avèrent désormais insuffisantes. J.R.F


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

40 Billion Annual Income for Fishermen These are projections by experts of the Electricity Development Corporation (EDC) who foresee economic prosperity in a region that was once poor but where the dam has attracted a good number of foreigners in the villages of Ouami, Haman, Deoule and Deng-Deng. 151500 tonnes of fish for CFA F 40 billion as annual income. Fishing is the main economic activity around the Lom Pangar storage dam constructed in the East Region. Indeed, all conditions are met to make this area a real El Dorado in the East Region. "Since the partial opening of the dam, the number of fishermen has risen to 13,080 up from 380", said the Centre of Research, Studies and Development Support (Creadev), in a report they made public in December 2016. The report adds that; "For the year 2016 alone, fish production has skyrocketed to 47,088 tonnes, up from 448 tonnes per year (official sources) without poisoning water in the dam." These statistics are not far from the figures published by the World Bank in May in the same year. "30,000 fishermen are settled in the Lom Pangar area since September 2015", the international financial institution emphasized. According to the EDC, these figures prompt "the search for viable solutions to the development of fishing". Concretely, this State Corporation says that "Experts are thinking of creating an agro-industrial park for fishes and shell fishes". Especially as massive arrivals of fishermen mostly foreigners coming from Lake Chad, from other storage dams in Cameroon and other countries like Mali, Chad and CAR, Nigeria and even Senegal are reported around the Lom Pangar dam which has a storage capacity of 6 billion cubic metres of water, with a 30 MW power house. For all these new comers, the Lom Pangar storage dam is seen as an

Famille des pêcheurs Comme un nouveau souffle économique pour sortir de la pauvreté

"opportunity to free themselves from the effects of drought in the Lake Chad and the violent acts of the Nigerian terror group Boko Haram in the Far-North Region of Cameroon", the Sub-Director of Environment and Communication with the EDC, Alphonse Emadak said. To regulate fishing activities in Lom Pangar and avoid problems of sharing of the vital space between migrants and the local people, EDC signed an agreement with the Dutch enterprise SNV as part of the implementation of the Local Development Plan (PDL) and the Environmental Management Plan funded to the tune of 60 million Euro (about CFA F 39.3 billion). The purpose of this convention is to work towards a better organisation of fishermen and their assistance. It is the reason why since 25 October 2015, EDC and the Ministry of Livestock, Fisheries and Animal Industries signed a Memorandum of Understanding in order to pro-

vide technical support to the people affected by the Lom Pangar project. EDC also encourages fishermen to organise themselves in cooperatives for the effective follow-up of their activities. It is against this backdrop that ten associations of this nature have been created and are already operational. The national corporation dedicated to electrical facilities in Cameroon also organises trainings, provides canoes and other small boats to fishermen and constructs landing facilities and other cold stores. Given its impact on local development, fishing has prompted the organisation of a reflection workshop on "the management of the externalities induced by the flow of people following the development of fishing activities in the Lom Pangar storage dam." The workshop was spearheaded by the EDC and the World Bank. Jean Robert FOUDA Special envoy to Lom Pangar

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SPECIAL REPORT ON ENERGY

Memve'ele Dam 211 Additional MW Fact Sheet Project located in Nyabizan, Ntem Valley Division in thE South Region Type Volume Surface area

Electric generation 83 millions m3 2200 ha Eximbank China

CFAF 243 billion

African DeveloppCFA F 112 billion ment Bank (Afdb) Funding bodies State of Cameroon

Cost Kick-off Project Management Project owner

CFAF 65 billion

CFA F 420 billion, including CFA F 286 billion for the dam and the plant 2011 Gpt Coyne &Belier-ISL Ministry of water resources and energy (Minee)

Contractor (dam +Po- SINOHYDRO Corporation Limited werhouse at toe of dam) Power Commissioning

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211 Mw 2017

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C

onstruction works on the Memve'ele dam and its generation plant carried out by the Chinese company Sinohydro kicked off in January 2013 for a time line of 54 months. To date, these works are 100 per cent carried out. Indeed, the opening of the dam took place on 16 August 2016 and it was handed over on 8 February 2018. Time is now on the construction of power lines. The first lot which spans from the plant at Nyabissan to the Djop transformer substation in Ebolowa is totally completed. The second remains to be completed. It spans from Ebolowa to the Mbalmayo transformer substation. Works on the third lot between Mbalmayo and Yaounde have not yet kicked off due to compensations, as the layout of power and transmission lines affect residential areas. While waiting for this problem of

compensation to be solved, the Memve'ele Project Management Unit reveals that upon completions of works, the second phase of the construction of power lines, the power of the 225 Kv line will be brought down to 90 Kv so as to use the existing line from the Mbalmayo substation. Joint studies are under way to strengthen the outdated equipment of this substation. All what makes us believe that the 211 MW power that will be generated by the Memve'ele dam will be available as from 2018 to improve electricity supply in the South interconnected system. The Memve'ele dam which is constructed on river Ntem near the Nyabizan village in the South Region is estimated to cost CFA F 263 billion; the project will be funded to the tune of 85 per cent by Eximbank China and 15 per cent by the State of Cameroon. The other components of the proj-


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

Update on the Memve'ele Project Nyabizan-Nkolkoumou power line: 800 electric towers to be constructed on 278 km Nyabizan- Djop in Ebolowa: 294 electric tower already installed ect will cost CFA F 148.5 billion that is CFA F 50 billion for the construction of the access road to the dam funded by the Public Investment Budget (PIB); CFA F 86 billion for the power lines and the Ebolowa interconnection substation; CFA F 2.5 billion for the construction of the quarters of the project owner; and CFA F 10 billion for technical assistance. In order to mitigate the negative impact the construction of this facility will have on the riparian population, the government has put in

place the Memve'ele Socio-economic Assistance Programme (Pasem). This programme seeks, as part of ancillary projects of the dam, to encourage and promote the use of local manpower and the award of some contracts to local enterprises; to encourage the purchase of goods and local services; improve access to potable water, energy supply and provision of roads to the affected population. As concerns the Memve'ele hydroelectric project specifically, the programme is expected to con-

Three transformer substations between Nyabizan-Nkolkoumou in Yaounde: 225/90 Kv power each. South Region: 50 MW expected from Memve'ele Over 1,800 Cameroonians and Chinese have worked to construct the dam.

tribute to the peaceful exploitation of the hydroelectric production. It is against this backdrop that Pasem has been working in the field since 14 July 2014 through the provision of farm implements and inputs to the riparian population, construction of boreholes, equipment of classrooms, assistance and capacity building, etc. Joseline ASSOUMOU

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SPECIAL REPORT ON ENERGY

Dieudonné Bisso Director PROJET MEMVE’ELE PROJECT

"The construction of this electric line will be completed next year" ” The Director of the Memve'ele project gives an update of the evolution of construction works on power transmission lines. Some historical facts about the Memve'ele project? The Memve'ele project is the desire of the Head of State and the government. The objective of this project is to reduce energy deficit in Cameroon. This project started in the 80s. But the first studies were completed in the 90s. Its implementation was delayed due to the IMF structural adjustment programmes which did not make it possible for the government to carry out this project. It is from 2006 to 2007 that the Head of State decided to continue this project and laid the foundation stone on 15 June 2012. Supplementary studies were thus conducted by the Chinese from June to December. Construction works on the dam and the hydroelectric plant effectively kicked off on 3 January 2013 to be later on completed within the time limits.

Before the end of the project... the Chinese side trained a team of Cameroonians in the maintenance of this facility.

What is the problem at this juncture? We have problems with the electric power lines. Yet, contracts have already been signed. But the perform-

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EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

ance of this contract faced some difficulties with regard to the evacuation for the project site. What had to be done first was to compensate the population. To date, the first phase of construction of the electric power transmission line has been completed. This concerns the 150 km starting from the Memve'ele hydroelectric plant to Ebolowa with the construction of the transformer junction substation in Ndop. The second phase of works concern the Ebolowa-Yaounde route with the construction of a junction and transformer substation in Nkolkoumou. It is precisely from this substation that electric power will be fed into the South interconnected system. But we are going to leave the entries and exits for the new plants that will be constructed by Cameroon. The construction of this power transmission line will be completed next year. The government is taking steps to ensure that by the end of the year, part of the energy is fed into the system from Mbalmayo.

How are these facilities going to be maintained? ABefore the completion of the Memve'ele project, the Chinese trained a team of Cameroonians in the maintenance of this facility. These Cameroonians are on the site with the standby team of the Chinese company Sinohydro. The latter will be present until the completion of the construction of the power transmission line because they will take part in the load testing operations.

Source Crtv


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

MEKIN DAM

15 MW to supply eight councils The effective commissioning of this facility is delayed for several months now because of socio-environmental constraints.

H

ydro Mékin, the state-owned corporation that steered the construction of the Mekin dam in the South Region and Eneo, the power utility concession holder carried out the first electricity injection tests in the South interconnected system from the Mekin dam plant on 17 April 2018. This proves that this power facility is now ready to inject its 15 MW in the national electric system so as to supply eight councils in the Dja and Lobo Division which is host to agro-industrial plants such as “Sud Cameroun Hévéa”. But according to reliable sources, the commissioning of this dam is delayed not only by the finalization of the legal and administrative aspects pertaining to the marketing of the power generated by this facility, but also by the socio-environmental constraints. As a matter of fact, tests carried out in 2017 on the facility with the technical acceptance of all structures held in the 3rd quarter of 2017 have caused flood in at least two of the nearby bridges thus highlighting some shortcomings which must be addressed before the final commissioning of the dam. Constructed by China National Electric Engineering Corproation (CNEEC), the Mekin hydroelectric dam has cost CFA F 25.8 billion including CFA F 22 billion made available by Exim Bank China and CFA F 3.8 billion provided by the State of Cameroon. The project also includes the

Barrage de Mekin Apporter le développement par l’énergie.

construction of a 110 Kv power line on a distance of 33.1 km. Moreover, a 12.6 km access road to the dam was constructed as well as the project owner's quarters. The project equally led to the cutting of wood in the area on a surface of approximately 4,500 hectares. The Mekin Dam will be managed by the Hydro Mekin Corporation that supervised the execution of the project. The peculiarity of this cor-

poration is that its competence covers generation, transmission, distribution, sale and export of electric power. With this facility, the State of Cameroon intends to reduce energy deficit but above all to ensure the stability of the southern part of the South interconnected system. . Nathan EMAN

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SPECIAL REPORT ON ENERGY OTHER POWER PROVISION

Clarifications on the other dams The government and development partners are currently developing many other projects to eliminate the deficit plaguing the country.

The Nachtigal dam

T

he project of construction of the Nachtigal hydroelectric plant upstream with a capacity of 420 MW over river Sanaga in the Centre Region, is developed by a Cameroonian company. Set up on the 7th of July 2017, the Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) is owned by the State of Cameroon, the “Electricité de France” (EDF) and the International Finance Corporation (IFC). The execution of this project will require about CFA F 675 billion for funding. According to the financial arrangement arrived at by the NHPC, about 30 per cent of funding will be raised by the shareholders (EDF, IFC and the State of Cameroon) and 70 per cent by investors. Among these investors, bilateral and multilateral agencies are expected to provide 75 to 80 per cent of the remaining package while six local banks will bring in the 20 to 25 per cent funding remaining. The concession convention between the State and the NHPC was signed on the 20th of April 2017. What is expected now is the formalization of the contract on the purchase of

The “Bini Warak “ dam

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EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

Agreement signed between the State and the NHPC in April 2017

electricity to be produced with Eneo. The effective kick off of works is scheduled for this year 2018. According to the NHPC projections, the Nachtigal dam can be delivered in 2022.

The “Bini Warak” dam whose commissioning is projected between 2021 and 2022 will have a generation capacity of 75 MW. It is located 66 km away from Ngaoundere in the Adamawa Region. It will help strengthen energy supply in the three northern regions of Cameroon. At present, this part of the country which hosts a third of the Cameroonian population is supplied by the 36 year old and lone Lagdo dam whose declining production (sometimes only 30 MW out of an installed capacity of 72 MW) is largely below a

demand that increases by 8 per cent every year according to official statistics. The construction of this structure has been entrusted to the Chinese Sinohydro Company. The works which are expected to last 48 months will cost CFA F 85 billion including 72 billion provided by the Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) and 13 billion.


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

KRIBI GAS-FIRED PLANT

An Energy Solution for 200,000 Households The facility stands is to supplement the existing hydroelectric structures and to contribute significantly to reducing power cuts in the dry seasons.

I

t is at Mpolongwe, a village located some 9 km North of Kribi, that this gas plant is being operated by the Kribi Power Development Company (KPDC), an affiliate of Actis that was set up since 2010. It seeks to address power cuts observed during the dry seasons (which spans over the first three months of the year) and by satisfying the electricity needs of close to 200,000 households in the Ocean Division in the South Region (65 per cent), and in the Sanaga Maritime Division of the Littoral Region (35 per cent). It is the first power plant in Cameroon to operate on natural gas. A fuel supplied by the National Hydrocarbon Corporation (SNH), from the Sanaga South gas field located 18 km from Mpolongwe. A 100 km line helps connect the plant to the Mangombe system control station in order to feed the 216 MW generated by 13 generators into the South inter-connected network. The construction of the Kribi Gas, an Alternative in the Power gas-fired plant is a milestone in the di- Provision Strategy. versification of the sources of power generation in the country. On the eve of its commissioning, KPDC revealed that "the Kribi gasfired Plant will consume 52,000 m3 of gas per hour". And that "gas has been chosen as fuel because it is less expensive than gas-oil or heavy fuel oil. Thus, the impact on the sale price of energy is reduced compared to what is induced by the fuel-fired plant". Faced with an electricity demand that has been increasing to the tune of 8 to 10 per cent per year over the past

years, Cameroon and KPDC are working to ensure the extension of this plant so as to raise its total capacity to 330 MW. In this respect, the two parties will have to raise the sum of CFA F 65 billion in addition to the CFA F 170 billion already invested in its construction as part of a PublicPrivate Partnership (PPP) between the government of Cameroon and KPDC (44 and 56 per cent owned by Cameroon and Globeleq Africa respectively). Since two years, Globeleq has taken over management

of the plant and is developing the extension project with the support of a few local banks and the International Finance Corporation (IFC), an affiliate of the World Bank with focus on the funding of private sectors. In December 2015, the African Development Bank (AfDB ) that ordered the environmental impact study of this project undertook to inject a little bit over CFA F 15.7 billion. . Bernard BANGDA

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SPECIAL REPORT ON ENERGY LAGDO DAM

CFA F 100 billion to Modernise Commissioned in 1983, the hydroelectric plant of this dam is aging. Hence the rehabilitation works announced by the government.

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ehabilitation, modernisation and extension of the Lagdo hydroelectric dam in the North Region required the mobilisation of a package of CFA F 100 billion, the Cameroonian government said on 2 February 2018 in Yaounde. The project may be funded by the Chinese ICBC bank that has been contacted in this regard by public authorities. Engineering studies reveal that the storage of the Lagdo dam is affected by sand silting given the duration of operation and geotechnics of soils in this region. Hence the urgent need to dredge and replace existing equipment in order to raise the capacity of the dam from 75 to 80 MW. Inaugurated 35 years ago, the Lagdo hydroelectric plant over river Benoue located 65 km from the town of Garoua, is the main power generation source in the North interconnected system. Yet, alongside a demand that rises to 7.8 per cent per year in the northern regions of Cameroon, the generation capacity of this facility are often reduce up to 50 per cent due to sand silting in its reservoir. As a result, the four Kaplan turbines of the plant (unit power of 18 MW) that used to generate 72 MW when it was commissioned are now hardly generating 35 MW at some periods of the year. Last March, the situation prompted Theodore Nsangou, the General Manager of Electricity Development Corporation (EDC) manager of the

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public utility in the electricity sector to launch a "call for expression of interest for the supervision of rehabilitation works on the Lagdo hydroelectric plant (...). Several main equipment (turbines, power transformers, circuit breakers, editor's note) have already reached their service lifespan and must be replaced or renovated. Besides, its control and automation system needs to be modernised for better reliability", the General Manager of EDC emphasized in the call for expression of interest published on 20 March 2018. Task description The tasks to be performed by the consultants who may supervise works include: support to the process to award contract to the contractor charged with rehabilitating the Lagdo hydroelectric plant, management, coordination and supervision of the execution of the project, control of the construction design, control, tests and acceptance during the manufacturing, control and supervision of the execution of works on the sites, supervision of acceptance and commissioning trials, assistance scheduled during the

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The large energetic bedrock power dam of the northern regions needs to be modernised.

guarantee period, transfer of technology and training of the project owner's personnel. Voith Hydro and General Electric have already expressed their interest in the execution of works that will last 48 months; period after which the Lagdo plant will once again fully play its role of generating electricity, in addition to improving navigability on the Benoue river, developing agriculture and fishing. In the meantime, Eneo, the electricity utility concession holder is projecting to construct two solar plants in Maroua and Guider with a capacity of 15 MW and 10 MW respectively. The contractual procedures of contractors are already in progress. Jean Robert FOUDA


THE PATHS TOWARDS EMERGENCE

SONG LOULOU

Facelift Pending With an installed capacity of 388 MW, the dam inaugurated on 14 November 1981 needs an in-depth facelift.

T

he rehabilitation portended of the Song Loulou dam seeks to give a facelift to the 388 MW plant more than 35 years after its commissioning. According to experts of Energy of Cameroon (Eneo), the concession holder of the electricity utility in Cameroon operated by the British investment funds Actis, the works will include the establishment of a repair auscultation system, treatment of cracks, rehabilitation of gates and the cofferdam systems. In the amending agreement No.2 to the concession contract signed in August 2015, Eneo undertook to secure the Song Loulou hydroelectric dam for a cost of CFA F 11 billion according to an estimate by the French engineering firm ISL of 2011. Moreover, the corporation will also carry out additional works for the amount of CFA F 4.7 billion in order to make the facility reliable. A joint technical committee ensures monitoring on the said site. Conducted by Thibaut Cuillemot and Michel Lino of ISL Ingéniérie, Emmanuel Nzalli of AES Sonel in Cameroon, a recent report titled "Diagnosis and securement of the Song Loulou Dam against disorders due to alkali reaction" shows that "a breakdown or a serious malfunction of the concrete structures or equipment of the intake and the spillways cannot be ruled out if no renovation works are carried out."

Diagnostic Although the swelling of concrete which has prompted these conclusions seems to be stopping, the structures of the Song Loulou dam are currently in a "state of extreme dilapidation with limited stability, the report highlighted. The said report identifies two main breakdown mechanisms. According to the survey conducted by ISL Ingénierie, these include the "breakdown by extension of cracks upstream and the increase of under-pressure strengthened by the design of unshielded miller sluices bringing pressure from the

Securing and Giving a Facelift to the Facility

body of the dam; the breakdown by the crushing of buttresses highly compressed by the combination of hydrostatic effects and compression of the buttress under the effect of the differential swells due to alkaligranulate reaction.” To address this issue, a large-scope rehabilitation programme was launched by the government to continually and safely operate the Song Loulou hydroelectric dam for another period of at least 50 years, experts say. The works scheduled span over 9 years due to constraints associated with the operation of the plant and the spillway . Jean Robert FOUDA

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Théodore Nsangou General MANAGER EDC

Theprojected deficits by 2020-2021will be mitigated

The General Manager of EDC highlights the socio-economic spinoffs of the rehabilitation of the Song Loulou and Lagdo dams. What is the situation of the Lagdo dam? This dam is facing a number of problems with its generators, turbines, alternators, etc. turbines no longer produce their initial output; the cooling system is outdated and in operational ; transformers are in a very poor condition... all these elements have led the guarantee power of the Lagdo dam to a very low level as compared to its installed power. Out of a 72 Mw installed capacity, the guarantee power is barely 50 MW. This has logically lead to a situation of deficit in the northern regions; moreover, the thermal plants installed in Garoua and Maroua are not supplied with gas-oil on a regular basis. It is this deficit that prompted the government to urge EDC to start its rehabilitation.

What about the Song Loulou Dam?

Song Loulou has no problem of turbine, nor electro-mechanic problems.

SSong Loulou does not have problems with its turbines nor with electro-mechanics. The problem is with civil engineering and the safety of the dam. And this problem is so serious that it can no longer wait. There are certain parameters that need to be modified. For almost eight years, reports of the various consultants

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have been very disquieting. The situation is such that it requires the introduction of an emergency plan for the rehabilitation of the dam. Bulk rehabilitation will be conducted and will require the extension of Song Loulou. About two or three generators with equal capacity need to be installed to benefit from the waters of the Lom Pangar dam. The said waters could help obtain a regulation above 110 m3/s every year. And it will be necessary to be able to maintain the depth level in Song Loulou despite the rehabilitation work.

What could be the spinoffs of these works on the daily lives of households and economic actors? Upon completion of the extension, 150 Mw of additional guarantee power should be expected. This comes to supplement the current 450 MW. It is quite big and a good thing for all economic stakeholders. This will make it possible to get the 170 Mw input from Lom Pangar to Song Loulou and Edea which will help mitigate the provisional deficits by 2020-2021. . Interview granted to the news magazine l’Anecdote


FOCUS PUBLIC INVESTMENTS

Project Maturation, Guarantee for EďŹƒciency The Ministry of the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT) intends to improve the quality of public spending through this process. Thus as from 2018, immature projects will not be taken into account during the elaboration of Medium-Term Expenditure Frameworks (MTEFs).

A

ware of the needs of the population with regard to basic investments, the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development is doubling efforts to ensure these needs are satisfied. This is why the ministry intends to capitalize on the consumption of the public investment budget (PIB). As a matter of fact, during the ongoing financial year, this ministry set its target to a 100 per cent consumption of the PIB. And this ambition could not be more realistic; indeed, according to the last report on the state of maturity, 48.07 per cent of projects inserted in the said investment budget have reached a satisfactory rate of maturation. Across the board, under this financial year, 4,547 activities and projects are programmed including 1,637 investment projects that are 63.9 per cent mature. However, with regard to these figures; there is still much to be done. Hence the new guidelines of MINEPAT in the preparation of the 2019 public investment budget. According to the Director General of the Economy, immature or partially mature projects will no longer be considered during the phase of preparation of MediumTerm Expenditure Frameworks (MTEFs). As it has been observed, these administrations launch and close their project maturation process only during this phase that lasts three months. Yet, immature or partially mature projects account for under consumption of the public investment budget, abandon of project sites, multiplication of amending agreements

Increase of extensions of deadlines, amongst others. The 2015 Report of ARMP revealed that projects of classrooms and other public buildings construction alone account for more than half of the abandoned projects (55.8 per cent), followed by rural electrification and borehole construction projects (32.7 per cent). If the non-maturation of projects accounts for the under consumption of the PIB, it should however be admitted that it is not the same constraint that hinders the consumption of the resources allocated to these projects. There is also the availability of counterpart resources in actual expenditure and problems associated with the award and execution of contracts.

Specialists all agree that the maturation of projects is always done ahead of the kickoff of works. Thus without being exhaustive here, the project maturation process comprises studies aimed at determining the technical, institutional, financial, environmental and social feasibility of the project as well as its modus operandi. The process of compensation for public utility purpose which compels the population to free the project site should not be left out. Better still, poor engineering studies lead to wrong estimation of actual costs and poor projection of the execution time limits, thereby resulting in amending agreements. . Pascal DIBAMOU

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FOCUS ISAAC TAMBA

“Endorsement of maturity guarantees the sound execution of projects" The Director General of the Economy and Public Investment Programming presents the benefits of the endorsement of maturity in the implementation of projects.

The “endorsement of maturity is one of the innovations brought in by the government to address the issue of maturation of projects in public administrations. What is it all about? The endorsement of maturity is actually an institutional and technical certification that confers all elements required for the sound execution of a project. It provides proof that the project fulfils all the conditions for its execution and operation. In other words, it is a "pass" that will be issued by the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development to all projects funded under the Public Investment Budget. The endorsement of maturity guarantees but the maximal ex-

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ecution of a public investment budget starting from its design through its execution, operation and maintenance and feedback from similar projects.

What will be its capital gains given the measures taken by the government to improve the process of maturation of projects? In terms of capital gains, we will make sure that projects with no endorsement of maturity are not inserted in the Medium-Term Expenditure Frameworks (MTEFs), the main input or better still, the unique input in the budgeting process. Thus, henceforth the MTEFs that include projects with no endorsement of maturity will not be validated. And of course, the


FOCUS

MTEFs that are not validated will not be proposed for budgeting. In other words, the main innovation is that the budgetary programming of a given administration of a public establishment and later on a local and regional authority can only be submitted for budgeting only if its MTEF is validated. And for MTEFs to be validated, they must have mature projects. And by mature projects we mean those with an endorsement of maturity.

What are the conditions to be fulfilled to get the “precious pass”? In the methodological guide to the maturation of projects revised in 2018, we have identified five steps. The first step provides for the design of the project which includes a series of criteria that will be subject to a first evaluation. The second step concerns the preparation of the execution of the said project. It is the stage of maturation of projects; that is all the techniques that make it possible to prepare a project and combine all elements for its sound execution. The third phase concerns the preparation of the operation followed by the phase of maintenance and finally, The fifth phase which focuses on feedback from similar projects. All these steps have criteria that enable experts of MINEPAT to rule on the smooth preparation for the sound execution of investment projects.

How are stakeholders in the process of maturation of projects sensitized? There is an important step that we have introduced in this process. It is the contribution and participation of project owners in the evaluation of a certain degree of maturity of invest-

ment projects within their competence. Project owners are thus expected to validate terms of reference (ToR) and studies or preliminary designs of respective projects under their control. This arrangement was not included in the previous steps of maturation of projects. Project owners are thus associated in the process of issuance of endorsement of maturity, bearing in mind that the steps for the preparation of execution, preparation of operation, maintenance and feedback from similar projects fall under the responsibility of joint teams of MINEPAT.

What measures have been taken to guarantee transparency in the issuance of the endorsement of maturity? LProject owners participate on top of the process in the validation of ToR, studies and preliminary designs. Their opinions are sent to us and after that we evaluate the next steps of maturation. All these shows some accountability of projects owners in the process of issuance of the endorsement of maturity. To issue the said endorsement of maturity, a joint team of MINEPAT is set up. This team comprises the Minister’s aides of the Programming Division, including officials of the Audit, Pooling, MTEF Preparation Unit and of course those of the Standardization and Maturation Unit. One or two staff of the Department of Public Investment Programming should be included in this team to ensure that the whole Planning, Programming, Budgeting and Monitoring (PPPBS) system is represented in the joint team. This team is set up to appraise the level of maturity of projects and public investment activities and the issuance of the endorsement of ma-

turity.

What will be your projections in the short, medium and long term if this endorsement finally stands as the solution?

The conference on the preparation of MTEFs made us realize that half of the projects we submit for budgeting are either partially mature, incomplete or are not mature at all.

We are expecting a positive performance and better results in the maturation of projects. The conference on the preparation of MTEF even made us realise that half of the projects we submit for budgeting are either partially mature, incomplete or not mature at all. So we are waiting for the first indicators that will help us appraise the innovations in the process of maturation. The process is going to be gradual to help us reach a stage where issues of maturity of public investment projects will become something of the past. And if problems of maturity are resolved, Issues of efficiency and implementation of these projects and their socio-economic impact will no longer stand. We are aware that the more a project is mature, the more important is its contribution to the construction and implementation of our ambition of emergence. Moreover, the more a project is mature, the more it impacts on the living conditions of the population. And more importantly, there will be less projects abandoned, less shortcomings identified in the execution of projects. And everybody will stand to benefit.

Interview conducted by Rosine NKONLA AZANMENE

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FOCUS

ECONOMIC GROWTH

Trends are Reversing As a result of the increase of public investment in infrastructure, a more efficient budgetary policy and a slight rise in international commodity prices.

F

rom 2013 to 2015, Cameroon's average economic growth rate stood at 5.8 per cent. According to various official reports, this performance which earned the country credits from the Executive Director of the IMF, Christine Lagarde during her first visit to Cameroon is not only the result of a diversified economy, but also a policy package implemented by government since 2012. These include essentially the gradual increase of public investments with its budgetary allocation reaching the volume of CFA F 1,500 billion for the first time in over several decades, representing 30 per cent of the State's budget that year; thereby materializing government's ambition to resolutely put the public treasury at the service of economic growth. This government strategy led to the launching of "overarching projects" in 2012, as part of the "major accomplishments" programme that underpins the 20112018 presidential term of office. Incidentally, despite the transformation into a vast construction site notably in the energy sector (Lom Pangar, Memve'ele, Mekin, Nachtigal dams, etc.) and transport (Kribi deep sea port, Yaounde-Douala highway, Kribi-Lolabe highway, Yaounde-Nsimalen highway, etc.), Cameroon's economy was affected, by the end of 2015, by the adverse

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effects of the general decline in commodity prices on international markets. And by a new instance of insecurity in the territory with unrest sparked off in the two Englishspeaking regions in October 2016. But thanks to a more diversified economic fabric than that of other countries in CEMAC, the country showed resilience. Proof of this is that while economic growth in this community zone reached a low level of -0.1 per cent in 2017, Cameroon in contrast recorded 3.2 per cent. The IMF attributes this good performance of Cameroon's economy faced with ex-

ternal and internal shocks to the slight increase observed in commodity prices in 2017. For their part, analysts of the Bank of Central African States (BEAC) and the African Development Bank (AfDB) respectively see in it the tangible outcomes of a more efficient budgetary policy bythe government (broadening of the tax base, streamlining of public spending, etc.) and the first fallouts of the vast infrastructural programme launched in the country in 2012; this infrastructure makes it possible not only to boost economic activities in the country (commissioning of the Kribi deep


USEFUL INFORMATION

Insights into "Direct Support"

As part of its statutory missions and the revitalization of economic growth, MINEPAT grants non-renewable investment subsidies to enterprises of the productive sector. The conditions to be fulfilled to access these grants are listed below. ELIGIBILITY CRITERIA

sea port since March 2018) but also and above all, according to the AfDB, to provide access to electricity to about 2 million other Cameroonians (and to improve this access to enterprises) in 2018; a year during which the GDP growth rate in the country is unanimously projected to 4.1 per cent by the government, the IMF and the AfDB. "We are projecting that real GDP growth would reach 4.6 per cent on average in 2017-2020 driven by the implementation of giant infrastructure projects such as the Kribi

Eligible enterprises to investment subsidies include Cameroonian enterprises of the production sectors operating in one of the priority sub-sectors identified by the government. The enterprise should comply with the laws and regulations of the Republic; which means that the enterprise should be registered with the trade and property registry; it should not be in default on payments let alone be excluded from public procurement or have any inability in relation to its business. At least 70 per cent of its share capital should be held by nationals. The enterprise shall also provide proof of its contribution in cash or in kind evaluated at 20 per cent at least of the total cost of the project. The executives of the enterprise should also show their credentials. Because they must not be convicted for economic crimes. It should also be mentioned that non-profit sector enterprises could also benefit from MINEPAT subsidies. But they have to fulfil specific requirements in addition to the conditions required for enterprises of the production sector. These include amongst others, being recognized as a public utility, submit a decent job-creating project geared towards the sustainable improvement of the living conditions of the community, and generate income so as to back up other development activities.

deep sea port, the Lom Pangar electric plant and other road and dam projects. We are anticipating a leap in gas production in 2018, following the operation of the liquefied natural gas floating terminal of Kribi", says the American Standard&Poor's (S&P) rating agency in an analytical note

DESTINATION OF SUBSIDIES Subsidies are meant to cover specific expenditure. These include acquisition and replacement of equipment, modernisation for the improvement of productivity and the quality of goods, expansion in order to face the increasing demand, deployment within the framework of development research, training and capacity building.

DOCUMENTS TO BE SUBMITTED FOR THE REQUEST OF SUBSIDIES LEnterprises of the production sector must submit a file comprising about twelve documents. Prominent among these documents is the tax record (certificate of non-indebtedness, certificate of creditworthiness, tax payer card, bank account details, tax certificate, tax statement for the past three years, etc.) and the project brief including an evaluation of the project along with the detailed budget, cost estimates as per the model set by MINEPAT, as well as a schedule of physical and financial execution of the project. Non-profit sector enterprises must, in addition, produce a copy of the decree of public utility recognition, an attestation of registration to the registry of cooperatives and common initiative groups, a copy of the list of members duly certified by the competent authority with photocopies of national identity cards in the annex. The documents compiled are deposited at the Divisional Delegations of MINEPAT at the location of the project. The latter then forward them to the Minister of the Economy through hierarchical channels after examination and opinion.

on Cameroon's economy published on 13 October 2017. .

Brice R. MBODIAM

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BUSINESS CLIMATE

CAMEROON BUSINESS FORUM

Private Sector at the Forefront of the Strategy Initiated in 2006 following the deterioration of the business climate associated with the economic crisis, the platform has revived dialogue between the public and private sector. Today the results are visible.

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ameroon attained the completion point of the Heavily Indebted Poor Countries (HIPC) Initiative in April 2006, after years of crises that led to the conduct of structural adjustment programmes with the International Monetary Fund (IMF). During these periods of adjustment, Cameroon was under constraints and was compelled to take stringent measures to sustain its economy. Recovery and liberalisation of trade were gradual. But the business environment or "business climate" failed to improve. Yet the private sector is a driving force for growth. Faced with the complaints of business operators of this sector who claimed their involvement in economic decision making, Cameroon established the "Cameroon Business Forum" (CBF). Set up by government in 2006 with the support of the International Finance Corporation (IFC), a World Bank window specialized in private sector assistance, the CBF became operational in January 2009. According to experts, it is a mechanism for public-private dialogue that seeks to improve the "business climate". This depends on a "set of political, legal, institutional and regulatory conditions governing corporates' activities". The Department of Community and Economic

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Development defines the business climate as " a sub-set of the investment climate including administrative mechanisms and implementation arrangements by which government policy is implemented, as well as

institutional agreements that leverage on the way key stakeholders act (government agencies, regulation authorities, professional organisations, etc.)". Despite the time and despite the fact that the global econ-


omy was getting more complex, Cameroon Business Forum has remained on track with its objectives, namely promoting an effective public-private dialogue, clearing out obstacles to business, by implementing the reforms adopted in order to encourage the productive sector, and accelerate the elaboration of reforms. The latter seek to improve the investment climate and Cameroon's rank on the Doing Business Report rating or other rating agencies, and encourage the development of both local and foreign investments in Cameroon. Public-private dialogue is built around certain values including equity and accountability, integrity and impartiality, efficiency and professionalism, and team and sharing spirit. The CBF is convened once a year at the beginning of the financial year. It comprises a two-tier body including the annual forum, the higher body of the CBF presided at by the Prime Minister,

and the Permanent Secretariat which ensures management and general coordination of the follow-up of recommendations.

Antony DAKA

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BUSINESS CLIMATE

2018 CBF: 23 Resolutions to Improve the Business Climate

At the end of deliberations of the 9th edition of the Cameroon Business Forum (CBF) held in Douala, the public and private sectors identified 23 recommendations aimed at improving the business climate. The areas concerned by these resolutions include: starting a business, dealing with construction permits, getting electricity, registering property, trading across borders, settling trade disputes, inspecting classified establishments, paying taxes and ensuring governance.

• Starting a Business - Extending mybusiness.cm application to Bafoussam, Bamenda, Ebolowa (MINPMEESA - June 2018); - Computerizing the process of issuance of RCCM in the TPI of Yaounde, Douala and Garoua including by creating a link to the mybusiness.cm application (MINJUSTICE - September 2018); - Establishing a mechanism for the follow-up of registration of craftsmen and learners in CFCE (MINPMEESA/MINDDEL/APME September 2018). • Dealing with construction permits- Rendering the integrated system of issuance of town planning instruments in Douala operational (MINDHU/CUD - June 2018); - regulate the automation of procedures of town planning instruments notably by laying down an instrument that sets up the onestop-shop and highlights the rights and duties of the stakeholders concerned

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(MINDHU - June 2018); - impose a ten-year commitment for professionals of the construction sector architects/engineers acting as project managers (MINDHU/Order or Architects/Order of Engineers. • Getting electricity -Extending the pilot phase of STADA (measurement of energy flow) in the distribution to the other distribution sub-stations of Douala (MINEE/ENEO). • Registering property - Setting up a land conservation registration office in Douala and Yaounde by pooling the tax and land registration formalities carried out in the same place (MINDCAF/MINFI September 2018); - Streamlining procedures notably by cancelling the update of the tax payer card in SYDONIA and by extending the period of validity of the statement as exporter to five years up from two (CONFE/MINFI/DGD/APECAM) August2018


2018 CBF: 23 Resolutions to Improve the Business Climate

• Trading across borders - Rendering the single check point of goods operational at exit from the PAD (PAD/DGD/FMO - June 2018); - Establishing a mobile payment system at the E-GUCE platform (MINCOMMERCE/GUCE June 2018). • Settling trade disputes - Initiating the creation of commercial courts and authorizing the creation of pilot courts in Douala, Yaounde, Buea and Bamenda (MINJUSTICE - Sept 2018);) - Acquainting the entire judiciary with the practice of the forfeiture clause as part of the management of property security.(MINJUSTICE –Sept 18) - Initiating the practitioners in the use of alternative modes of settlement of disputes pursuant to the new instrument adopted byOHADA on arbitration and mediation (MINJSUTICE - Sept 18) • Inspecting classified establishments - Finalising the revision of the law on classified establishments (MINEE/SANTE/MINTOURL/MINEPDED – December 2018). • Paying taxes -- Determining payment deadlines for large and medium-sized enterprises (MINFI - June 2018); - Introducing payment in cash as a mode of payment of taxes in bank counters (MINFI June 2018); - Automating the issuance of the certificate of non-indebtedness for enterprises under the jurisdiction of the DGE and CIME (MINFI June 2018); - Instituting the electronic fiscal stamp for on-

line procedures (MINFI - June 2018); - establishing an iterative system for on-line followup of requests for the refund of VAT credits (MINFI - June 2018). • Governance - Finalising the IT application for public contract programming (MINMAP -September 2018); - Preparing a white paper to back up the development of the private sector (Private sector platform - September 2018); - Preparing a national charter of small and medium-sized enterprises (Private sector platform/MINPMEESA/MIENPAT - September 2018). Other recommendations - Aligning national norms with international standards in order to build corporate ability to deploy themselves on international markets in general and cross-border markets in particular (MINMIDT/ANOR - June 2018); - Finalising the process leading to the conformity marking of referred products and goods (MINFI/DGD -June 2018); - Establishing an efficient mechanism to control illicit trade, fraud and smuggling for a better protection of the national economic space (MINCOMMERCE/MINFI - June 2018); - Accelerate the phase of repositioning of the BC-PME through its recapitalization and mobilisation of long resources in order to ensure an appropriate funding of SMEs (MINPMEESA/MINFI -June 2018); - Accelerating the process of treatment of the State's domestic debt (MINFI -June 2018).

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BUSINESS CLIMATE EXTERNALLY FUNDED PROJECTS

Convergence of Views between Government and its Partners Taking part in the first conference on the programming of the projects over the period 2019-2021, they discussed bridging facilities, planning, reduction of undisbursed committed funds and levelling off of disbursements. Below is the reaction of the Ministers of Finance (MINFI), the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT), the resident representative of the IMF, the Director of Operations of the World Bank and the General Manager of the National Sinking Fund (CAA).

Louis Paul Motaze (Minfi)

"The quality of the portfolio is measured by a number of things notably the disbursement rate" The great deficit in what we are doing concerns communication. Disbursement stands out as a positive criterion since the quality of the portfolio is measured by a number of things notably the disbursement rate. But we are heading to a stage where we are told that we are disbursing a lot. First we were told that we were not disbursing enough. We should know what we are doing or else it is the partners who will decide to disburse less. At the moment we should not complain. I believe that at the level of the Multi-donor Committee chaired by the Secretary General of MINEPAT, this discussion can help all and sundry understand. The IMF would then understand that we should not be stuck

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on a number of data. And that if some data are clearly explained they can be accepted even by the IMF hierarchy. That is the first example. The second example concerns the bridging facility that swells the amount of commitments. And one of the solutions is to ask enterprises to go in and leverage for themselves. But some enterprises cannot for obvious reasons. In this case what do we do? It is a solution that is going to cause more harm than the danger itself. With this specific example, I could understand that the State is not over-leveraging itself.


INVESTISSEMENTS Alamine Ousmane Mey (Minepat)

"Disbursements should not be considered at first glance as a slippage"” One of the solutions advocated is to refer enterprises to financial markets. But it should be admitted that several enterprises do not have the capacities to do so because of the amount of their equity. The momentum of reflection and improvement makes us think of an Mp3. An IT term which means better plan, better program, better project. We are doing just that in a bid to ensure a judicial use of the external funding available. Disbursements should not be considered at first glance as a slippage. Also disbursements should not be penalised at first glance; instead they should be regulated to enable the State to comply with its commitments at macroeconomic level in order to meet its development objectives. If we go into debts it is to disburse and fund

Kadima Kalonji (Former IMF Resident Representative)

“The IMF is not Against Disbursements”

projects. And if we do not disburse this debt we lose everything: the donor body, the borrower and the population. The donor body will end up not using the resource as desired. The borrower will not see the financial resource but will be paying interests. The population will not have the infrastructure expected from the said projects.

Richard Evina Obam (General Manager CAA)

“CAA ensures general monitoring of the debt ratio” We are faced with a certain contradiction between the levelling off of disbursements and the reduction of undisbursed committed balance. Of course, we have perfectly understood that there are objectives with regard to the primary balance for the deficit to be reached. But there are also objectives with regard to the debt sustainability. We have a real problem with regard to the treatment and reliability of information. From the way ceilings are determined, we get the impression that the adjustment ensuing therefrom is not sufficiently fine-tuned to build on the fundamentals of our economy. Otherwise, we would not be having calls for capital largely beyond the reality of disbursements. It is important for calls on capital to be made exclusively by CAA that not only ensures general monitoring on the debt ratio but also ensure the secretariat duties at the National Public Debt Committee (CNDP). With regard to sharing and harmonization of information on the various disbursements, stakeholders in the system and conduct of disbursement can come together to share this information. That is the price to pay to achieve our objectives.

Our concern rests with the programming of the said disbursements that finance expenditures. When we accelerate disbursements, this leads to the acceleration of capital expenditure including investment expenditure. In this case, it becomes difficult to keep on track with the fiscal balance which creates a problem at the level of management. A better programming can save us this problem. Procedures are required to reduce some other expenditures. The other issue is the level of bridging facilities to public corporations that are facing difficulties. Technically-wise, this means that the said corporations are granted State subsidies. If this bridging facility goes beyond one

year, it will account for a State risk; it is therefore normal to include it in the overall debt.

Elisabeth Huybens (World Bank)

"The World Bank and government at the same level of discussion" I would like to laud you for the conduct of this conference on the programming of externally funded disbursements. What I appreciated in this session is that we have noticed that our portfolio has been grasped by MINEPAT services, project manager and the National Sinking Fund (CAA). I was impressed. This puts the World Bank and government at the same level of discussion. We have received a nice list of our portfolio. The evaluation you made of the said list impressed and reassured me. I believe that we both have an in-depth and sound knowledge on which we can now hinge to improve on its quality.

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INVESTMENTS

BIP 2018

Slight Upturn in Management of Joint Financing Projects That is the observation made last first quarter. Improvement of the quality of work to be carried out will not be missing this year with the strengthening of the control mechanism including after the project closing phase.

On the heels of the reforms aimed at controlling under-consumption of the public investment budget (PIB), a phenomenon that was about to become a blight for the past years, the rate of payment orders of the PIB stood at 84.36 per cent as at 31 December 2017, as against 77.46 per cent over the same period in 2016,

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Ongoing works on the Nsimalen Airport and Yaounde highway

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representing a 6.90 point gain. This performance is about to be repeated and better still to improve during the ongoing 2018 year. As a matter of fact, according to staff of the Department of Public Investment Programming in the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development (MINEPAT), for the

first quarter of 2018, the overall volume of payment orders of appropriations stood at 23.5 per cent, with a 0.7 point increase as compared to the 22.8 per cent recorded in the first quarter of 2017. The volume of commitments which stood at 24.9 per cent has dropped by 0.5 point as compared to 25.4 per cent recorded in the first quarter of the year 2017. According to MINEPAT experts, a thorough analysis of the execution of the PIB since the beginning of the year however shows a "better payment order for external resources" than domestic resources. As we learnt, this is because most of the joint financing projects inserted in the 2018 PIB have gone through contractual procedures during the previous financial years. This allows for a more serene execution of the various projects concerned by this type of financing. As a reminder, with an overall package of CFA F 1,291.5 billion, the 2018 PIB has dropped below the package of CFA F 1,500 billion of the year 2014. According to official sources, this drop is due to the "reduction of external resources by 4.6 per cent compared to 2017". However, in order to preserve the socio-economic impact of the investments programmed, "the government has taken measures to ensure that the resources transferred


to local and regional authorities and those required for the organisation of the 2019 AFCON are exempted from cuts", says a reliable source. Moreover, PLANUT (Three-year Emergency Plan for Growth Revival) projects whose appropriations were made available during the previous financial years are not affected by the drop in the 2018 PIB which ushered in the era of strengthening of work control in order to ensure the perfect quality of projects executed. In concrete terms, a circular signed in this regard prescribed "more rigour in the endorsement of compliance of projects with the specifications; systematic control of work executed including the postcompletion phase of projects; evaluation of the effective operation of infrastructure made available and the requirements in rehabilitation or additional investment so that the projects could give their full potential". source proche du dossier, « le gouvernement a pris des mesures pour que les ressources transférées aux collectivités territoriales décentralisées et celles nécessaires à l’organisation de la CAN 2019, soient exemptées des coupes ». Par ailleurs, les projets du Planut (Plan d’urgence triennal pour la relance de la croissance), dont les crédits ont été provisionnés aux cours des exercices antérieurs, ne sont non plus impactés par la baisse de l’enveloppe du BIP 2018, qui a inauguré l’ère du renforcement des contrôles des travaux, dans l’optique d’assurer une qualité irréprochable aux projets exécutés. Concrètement, la circulaire signée à cet effet prescrit « plus de rigueur dans l’apposition du visa de conformité des réalisations des projets aux cahiers des charges ; une systématisation des contrôles des réalisations, y compris après la phase de clôture des projets ; une évaluation de la fonctionnalité effective des infrastructures mises à disposition et des besoins en réhabilitation ou en investissement complémentaire, afin que les projets puissent fournir leur plein rendement ». BRM CAMEROUN EMERGENT - N°01 September-October 2018

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COFFEE SUB-SECTOR

Government's Bailout Plan Government is once again sorting the ailing coffee sub-sector out. The national coffee production is indeed threatened by a drop in production. Yet, coffee has been one the main sources of foreign exchange earnings required to equip the country with productive investments. At the social level, coffee was almost the exclusive source of income for the rural population in some regions. Life in these communities was governed by the hustle and bustle of coffee with a keen interest of the State, that supervised and provided support 46

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to prices and in various forms. Unfortunately, the economic crisis, the drop in coffee prices and the withdrawal of the State over the past three decades have deprived the producers of all these facilities that backed up of the attractiveness of this sector. MINEPAT mandate for these past years has thus been to restore the past momentum, rekindle the desire of farmers and stakeholders in the sub-sector to live on their activities, with that longing for actively participating in efforts towards rendering the sub-sector competitive again.


STRENGTHS Coffee-growing areas in Cameroon

Cameroon's Coffee at a Glance: Figures and Dates Coffee was introduced in the country towards 1884 and its cultivation really gained momentum as from 1929 with the arrival of the French Agronomist Engineer Rene Coste at the helm of the Dschang Agricultural Station Coffee marketing was marked by two steps: •Stabilization (ONCPB-UCCAO) 1976 • Total liberalization 1994/1995 Average coffee production has risen to 1.7 million sacks of 60 kg in 1980, up from 1 million in 1960. The target of 2.2 million sacks was reached in 1986/1987. After this period, production has been on a downward trend and stood at 409,000 sacks in 2015/2016.

In a bid to restore the nobility of the coffee sector, a recovery plan was adopted in September 2014..

E

n 1986, le Cameroun occupait le deuxième rang au classement mondial des pays producteurs de café. A cette date, le café était le premier produit agricole d’exportation du pays. Malheureusement, la longue crise économique, survenue vers la fin des années 80, a entrainé un profond désinvestissement dans la filière, du fait du désintérêt des producteurs face à la chute des prix. Cela a entraîné une baisse drastique de la production, contribuant ainsi à réduire la part de

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STRENGTHS

cette filière dans la formation du Produit intérieur brut (PIB). Pour donner un souffle nouveau à cette filière, le gouvernement, en synergie avec les organisations professionnelles, a adopté un plan de relance et de développement du café. Etalé sur la période 2015-2020, ledit plan, qui intègre également la filière cacao, s’inscrit en droite ligne de la stratégie globale de modernisation de l’agriculture camerounaise contenue dans la vision nationale de développement à moyen-terme du pays (DSCE). Ce plan se veut la boussole des pouvoirs publics dans la planification et la coordination des actions au profit des deux filières. D’un coût global évalué à 600 milliards de FCFA, la mise en œuvre de ce plan, jugé très ambitieux, prévoit à l’horizon 2020, pour ce qui est de

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la filière café, la production de 125.000 tonnes de café robusta (contre 20.000 tonnes en 2015) et 35.000 tonnes de café arabica (contre 3.000 tonnes en 2015). Par cette ambition, les pouvoirs publics entendent passer d’une filière peu développée à une filière professionnalisée, économiquement rentable pour l’ensemble des acteurs, et repositionner le Cameroun sur le marché international. Pour y parvenir, la stratégie de relance de cette filière est centrée autour de trois axes majeurs : l’augmentation du volume de production et l’amélioration de la qualité du café, l’assainissement de la commercialisation interne et la professionnalisation des opérateurs de la filière, puis la conquête de nouveaux débouchés avec un café com-

pétitif. Parmi les mesures visant à booster la production, figurent en bonne place des campagnes de distribution à grande échelle du matériel végétal de qualité (semences à haut rendement) ; la fertilisation, le rajeunissement et la protection des vergers ; l’appui aux opérations post-récolte ; l’encadrement, la formation et la structuration des acteurs ; la facilitation de l’accès aux intrants de qualité (engrais, pesticides) ; l’incitation des jeunes à la caféiculture, etc. (programme New Generation lancé par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café, CICC). D’autres initiatives sont entreprises dans le but d’assainir la commercialisation interne et de promouvoir la transformation locale du café. C’est le cas au Minepat, qui, dans le cadre


STRENGTHS

En terme de rendements... Selon une enquête réalisée en 2015 par l’ONCC, la chute de la productivité est fortement liée au vieillissement des vergers. La même étude montre que la bonne utilisation des engrais couplée à de bonnes pratiques agricoles, sanitaires et phytosanitaires assurent un rendement optimum

de sa politique d’appuis directs au profit du secteur privé productif, accorde des financements aux opérateurs économiques de la filière. Ledit ministère a signé en janvier 2018, avec la société camerounaise Synergie Nord-Sud, basée à Nkongsamba, dans la région du Littoral, un protocole d’accord portant sur un montant de près de 900 millions de FCFA, afin de soutenir cette entreprise dans la modernisation de son appareil de production. Les opérateurs bénéficient également des ressources octroyées par le Fonds de développement des filières cacao et café (Fodecc). La recherche de nouveaux débouchés se fait au travers des campagnes de promotion du « made in Cameroon », tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Au plan national, le CICC a lancé en 2013, en synergie avec le gouvernement, le Festival international du café camerounais (Festicoffee), une rencontre annuelle destinée à sensibiliser le grand public sur la consommation du café local. A côté de ce grand rendez-vous, il a été institué des journées mensuelles de dégustation du café du terroir. Sur le plan international, les torréfacteurs camerounais ne cessent d’aligner des distinctions, grâce à leur savoir-faire dans la transformation d’un café local à la sa saveur particulière et au goût unique, selon les professionnels de la dégustation. Adonis Abondo

Source : ONCC, 2016.

Breakdown of market shares in terms of processed coffee in 2015

Source : ONCC, Données GPAC, 2015

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STRENGTHS

2016-2017 SEASON

Production down by 18%! Confronted by a decline in the coffee sector, operators and the government are deploying various strategies to reverse the downward trend.

T

he statistics of the National Cocoa and Coffee Board (ONCC) published on April 4, 2018 in Yaoundé are explicit: the 2016-2017 coffee production in Cameroon peaked at 20,270 tonnes. They show an 18% decrease compared to the 24,500 tonnes produced during the 2015-2016 crop year. This production volume is the second worst performance achieved by local producers over the last five seasons after the 16,142 tonnes in 2012-2013, the season qualified by the stakeholders as the worst "in the last 50 years". When questioned about the reasons for the decline observed in Cameroon’s coffee sector in recent years despite the stimulus measures taken by both operators and the government, local experts mentioned a lot of difficulties. These include unavailability of plants, use of old varieties at insignificant yields, high cost of fertilizers, aging of plantations and planters, and most especially disaffection of producers due to very unattractive prices (unlike those of cocoa), which are not favourable given the volume of work required by the coffee production activity. Despite these difficulties, the stakeholders maintain that the sector is not without hope. Hope in the development of local processing activities. For the 2016-2017 coffee

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Table 1 : Marketed production of Cameroon over the last 12 crop years (in thousand 6O-kg bags)

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season, official statistics show that Cameroonian coffee roasters have processed 5,609 tonnes of coffee, an increase of more than 2,000 tonnes compared to 3,424 tonnes processed during the previous season. According to the Inter-professional Council for Cocoa and Coffee (CICC) this transformation revival is consecutive to a gradual increase in local consumption. " Although coffee consumption has been stagnant for a dozen years (2001-2012) and is still mild, it has been on an upward

trend since 2012. In this regard, a correlation can be established between this take-off and the institutionalization of FESTICOFFEE, coffee promotional days and other actions to promote coffee consumption in Cameroon ’’, explains the Cocoa-coffee Inter-Branch, in its "Synoptic view of the 2016-2017 Coffee Season ". The stakeholders also hope in the interest that international buyers often show in Cameroonian coffee. According to the National Cocoa and Coffee Board (ONCC), during


the last season, Cameroon was able to expand its international market, establishing nine new markets. As a matter of fact, even though more than 72% of the Cameroonian Robusta was exported to Algeria (25.5%), Portugal (22.9%), Italy (13.2%) and the United States (10.4%), this variety has equally lured buyers from six new countries namely; Denmark, Georgia, the Netherlands, Israel, Poland and Turkey, says the ONCC.

Concurrently, for the first time local arabica was able to get the attention of Polish, Swiss, Croatian and Indonesian buyers; and 77.8% of the production was exported to four countries: Russia (27.6%), Germany (25.7%), the United States (13.1%) and Indonesia ( 11.4%). Finally hopes are nursed in the stimulus measures taken by the state and stakeholders in the sector. Here, the Pur-café project, set up by the CICC to boost seed production, is cited

prominently. In this regard, the cocoa-coffee inter-profession relies on a partnership with Côte d'Ivoire, which already provides the Cameroonian industry with its long experience. Eyes are fixed on the government, which has been implementing an ambitious recovery plan of cocoa-coffee sectors, worth 600 billion FCFA since 2015. Et Brice R. MBODIAM

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STRENGTHS

AGRO INDUSTRY

The Intricacies of Coffee Production In addition to being one of the pillars of the Cameroonian economy, the sector is a real nicheof opportunities on all value chains.

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he Master Plan of Industrialization (PDI) is one of the instruments that better define the place of coffee in the economic development of Cameroon. According to this document, the coffee sector is one of the essential pillars for the development of Cameroon’s agroindustry. It was introduced in Cameroon in 1884 by the Germans, but it was around the years 19251926 that the coffee culture experienced an unprecedented growth and the return of plantations to nationals. Coffee production areas include the western and north-western regions, as a result of volcanic soil, black, humus-rich and altitude. These areas are particularly favourable for the cultivation of Arabica. Robusta (95% of Cameroonian production) is located in the south of the country, particularly in the Mungo Basin (Littoral, West and Southwest Regions), and in the Upper Nyong Department (Eastern Region). In the lower lands, frequent rainfall and fertile soils are conducive for the cultivation of Java type Robusta. The coffee season, led by the Ministry of Commerce, runs from October to September for Robusta, with a harvest period that runs from November to February, and from December to November for Arabica. Small farms, less than 3 ha, constitute al-

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most all coffee production structures in Cameroon. In addition, coffee production is around 40,000 tons with 95% being Robusta. The government's ambition is to reach 160,000 tons in 2035. In terms of exports, of-

ficial data indicate that more than 90% of the national production is exported to Europe, America, Asia and the United States. Africa. Junior Matock


A Trade Niche

THE COFFEE SECTOR

In an economic diversification context, the coffee sector offers a panoply of trades and job opportunities. Coffee is a labour-intensive crop. According to the Inter-professional Council for Cocoa and Coffee, there are about 400,000 farmers who grow coffee on 140,000 hectares. In total, about 1 million people including women are involved, directly or indirectly. In detail, the value chain of the coffee sector is long and diverse. We have the producers who include about 400,000 households representing about 2.8 million people, the mills which have 10,000 direct and indirect jobs and can take about 70,000 people. Those in charge of processing and distribution, about 1,000 direct and indirect jobs for about 7,000 people. Similarly, quality control and phytosanitary treatment component

represents around 1,000 direct and indirect jobs and provides livelihood for around 7,000 people. The combination of these forces makes Cameroon the sixth largest African coffee exporter and the twenty-second largest producer in the world. Cultivated varieties are Java and Blue Mountain. Moreover, Cameroonian coffee has won awards on the international arena like the first international competition of roasted coffees the by AVPA Paris 2015. The only downside to the industry was the aging of plantations and the average age of the coffee producer which was averagely estimated at 61.5 years in 2016. Junior Matock

Figure 1: Estimates of sectoral shares in total jobs created in the coffee sector

source: Coffee and cocoa sectors development strategy,2009

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STRENGTHS

CHECHIA

The Background of Manufacturing Available on the market under several names: zanabouka, dabanga, orande, among others, the manufacture of this object which unites people is an incontestable economic activity.

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he wearing of the cap, mostly known as the chechia, is not a new phenomenon. It dates from several centuries. While it had been part of the clothing style of the Fulani and other Hausa, the chechia finally prevailed in fashion and people from other cultural areas are using it too. There are several types: Zanabouka (small and large), dabanga, oulou, minister, orande, tangram, marafia, etc. "These last three types, in addition to zanabouka, are now manufactured in Cameroon, while t h e rest are imported from Nigeria," says Abba, a chechia salesman in the Yaounde Briqueterie district.

There are several types: Zanabouka (small and large), dabanga, oulou, minister, orande, tangram, marafia, etc. "These last three types, in addition to zanabouka, are now manufactured in Cameroon, while the rest are imported from Nigeria.

Manufacturing In Cameroon, manufacturing and production activity is practiced most in the northern regions Maroua and Garoua more precisely. The trade is known as "Sanaha". The manufacturing technique is transmitted from generation to generation and can be done either by hand or with a machine. "This is an activity that occupies entire families and for most of them it is a full time job" says Ishaga Abdou, chechia maker. He said: "In Maroua, entire villages are having fun at this activity. But recently, the phenomenon has settled in certain neighbourhoods known as 'Haoussa' in the big cities of “South Cameroon”, Yaoundé, Douala, Bafoussam, etc. This is also the case in the Briqueterie district in Yaoundé. Regarding the manufacture of the chechias, Ali, maker of this popular product for Ramadan, explains the necessary tools. "You need the imported French wire, better known as the DMC, simple cotton fabric and a needle. Once these materials are acquired, the process of weaving what later becomes chechia can begin, and continue for three days’’ says our source. This is how we get Oulou,

orande, tangram, marafia or zanabouka depending on the customer orders, after 72 hours for the fastest, a week or two for the slowest. Once the fabrication is finished, the next step is to give shape to what is just a mass of tissue, covered with threads on both sides. At this point, pieces of wood, in the form of a washer about 5 to 7 centimetres high, come into play. They are covered with a plastic to prevent contact with dirt. Chechia is washed with soap powder, dried, and then dipped in cooked starch slurry whose role is to stiffen it. It is placed on a piece of wood, and the hand of the craftsman caresses it, in order to get the desired shape, explains Ali. Once removed from the piece of wood, the chechia is ironed to bring out the effect of the starch and ready for marketing. Visually, the resulting chechia is very appealing to the sight.

Junior MATOCK


CRAFTSMANSHIP

Chechia: a Profitable Business The value chain of the production and marketing process.

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o better understand the economic impact of the production and sale of chechia, we must examine the value chain of the activity. Thus, in addition to the production that allows craftsmen to make profits of about 100 to 150,000 FCFA per month during the Ramadan period, other stakeholders involved in the chain do not obtain less. The wholesalers are distinguished as follows; those who wash chechias after use, those who iron them and the final traders in large stores

Wholesalers These are the people who go to Nigeria to buys stocks so as to sell to traders in cities such as Maroua, Garoua, etc. These are the ones who, in the opinion of Mohamed Sali, salesman, draw the chestnuts from the fire. They realize profits of several million of CFA francs, especially during the month of Ramadan, a period during which the demand is exponential. Then we have those who buy from the aforementioned cities to send them to big cities such as Yaoundé and Douala. At this level, says Seydou Malam, another salesman, the profits amount to a few hundred thousand CFA francs.

Chechia washers These washers constitute another segment of chechia activity. They are some sort of ambulant dry pressing. Their day-to-day work involves washing already used chechia. Ali is involved both in the manufacture and the washing of chechias. With regard to this he says that the price of cleaning a chechia varies according to its nature. "Take zanabouka for example, they cost 1000 CFA francs per unit but for other types of chechia, prices vary between 400 and 700 CFA francs. Clearly, in Ramadan, we can end up with revenues of 2500 to 3000 CFA francs a day," says Ali. However, during dry periods, profits drop drastically. However Mamoudou, another chechia washer says ‘’some customers give up their chechias for months without having paid any franc till its time to be used again." Traders Owners of large shops are also part of the chechia marketing chain. Even though the majority of those met say they do not make much profits considering the seasonal nature of the activity. They all admitted that they realize sales varying between 30 and 50 000 francs CFA per month. "In reality, it is difficult to have the sale of

Ali, Chechia maker Proud of his profession

these chechias as a main activity, that is why that we prefer to have other articles in the store not to suffer the counter-attacks that come with this activity ", says Idrissa, a merchant. Nevertheless, he admits, "the activity can solve some problems, it is better to engage in it than to remain idle. " J.M

Désignation

Price

1

Zanabouka (big model)

FCFA 15000 to 50.000

2

Zanabouka (small model)

FCFA7000

3

Oulou

FCFA 3000

4

Chapeau ministre

4000 FCFA et 5000 FCFA

5

small dabanga

FCFA 2500 to 3000

6

Simple hat

FCFA 1500

01 September 2018 - CAMEROUN EMERGENT

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CÉLESTIN KAMANOU TAWAMBA

Success and Audacity Elected President of the Union of Employers of Central Africa (UNIPACE) on May 25, 2018 and after a plebiscite at the headquarters of the Cameroun Employers Association (GICAM) on June 29, 2017, in Douala, the Chief Executive Officer of the Cadyst Invest holding is an ambitious man who generally masters the business environment in Africa and Cameroon in particular.

W

ith a 55 billion FCFA turnover, 1200 employees and cumulative investments worth 45 billion FCFA Célestin Tawamba, an agribusiness magnate, inspires respect and admiration. At 52, the Cameroonian economic operator, president and CEO of a conglomerate called Cadyst Invest (Panzani, Pasta, Cynpharm, etc.) is the overseer of a great fortune. In 2001, although very successful in life he decided, against all odds, to start his own business. He materialized his goals by creating Pasta S.A, an industry where flour is made. The former supervisor, administrative and financial director, respectively of the British audit firm Ernst & Young (1992-1996) and forestry company Hazim (1996-2001) uses his great experience to develop his business. La Pasta, which faced challenges in the business world, quickly conquered the then market leader, Panzani. This victory gave it wings sufficient to create Cadyst Invest holding in 2006, which crowned all of his investments. In the same year Célestin Kamanou Tawamba whose dream is to "make people eat and treat themselves with a dollar per day" bought the former laboratories of the French group Rhône Poulenc to establish a pharmaceutical company which he named Cinpharm, specialized in the manufacture of generic anti-pain, anti-parasitic, anti-malarial, anti-retroviral and anti-tuberculous drugs. He

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was able to make investments owing to a loan of eight (8) billion CFA francs contracted from three banks: Commercial Bank of Cameroon (CBC), International Bank for Trade and Savings of Cameroon (Bicec) and Ecobank. If there is a character trait he is known for, it is his judgemental instinct. The man does not have his tongue in his pocket and takes every opportunity to assert his point of view on the major economic issues of the day. For example, in the 2009 Economic Partnership Agreement (APE) between Cameroon and the 27 countries of the European Union, Celestin Tawamba considers it a threat to curb the development momentum of the Cadyst Invest holding. He even speaks of "an economic scam", which will "reduce Cameroon to an import counter. It is the weapon of mass destruction for Cameroonian companies ". The industrialist believes that Cameroon would have concluded a more fruitful agreement with Nigeria, one of its closest neighbors which has an interesting market instead of the European Union. "It is with Nigeria that we want to have Economic Partnership Agreements, not the European Union because they are far away," he says. Despite the fact that his point of view on some issues are different from that of the government which is no longer a secret, the owner of Pasta, Panzani and the Industrial Pharmaceutical Company Cinpharm favors dialogue in

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public-sector negotiations. However, his repetitive commentaries embarrass political leaders. On May 28, 2018, in Douala, during the official presentation of GICAM tax reforms to the Minister of Finance (MINFI), he did not hesitate to denounce the attitude of the public authorities who, according to him, are struggling to find effective and definitive solutions to the various problems that plague the Cameroonian economy. These difficulties include "the insufficiency of infrastructures, despite the recent implementation of major overarching projects, insufficient, poor quality and high cost energy, heavy and cumbersome administration". Other difficulties have to do with "access to finance for SMEs, unfair competition from imported products, fraud and smuggling, inappropriate taxation and excessive parafiscal levies more oriented towards budget collection than the development of the company". Diaspora Should we be discouraged? "I hardly think so, far from it, "he said on February 1, 2018, in Paris, during a meeting with the Cameroonian diaspora of France. One of the solutions that GICAM - an association of companies, unions and professional groups which he has been managing since June 29, 2017 after the dead of André Fotso, on 02 August 2016- presents; is to work together with the diaspora to con-


vince many local and foreign partners to bet on Cameroon’s future given the "scarcely rosy" current economic situation in Cameroon, the shuffle between the new economic and financial program of the IMF since June 2017, the decline in public revenue resulting from the drop in the price of a barrel of oil as well as the main raw materials in recent years and the negative impact on the state budget of the security crises that affects Cameroon since 2014. Célestin Tawamba wants to be clear about the fact that the assets are not lacking: "The diaspora already contributes a lot through the money transfers it makes to Cameroon. According to the British company World Remit, in 2015, the funds transferred peaked at $ 1.2 billion and the diaspora in France certainly con-

Short Biography

Born: 1966 2015 : Creation of the Equatorial Agribusiness Company (Biscuit Factory) 2008 : Purchase of Shipp (Pharmaceutical unit manufacturing solute) 2006 : Creation of Cadyst Invest holding and acquisition of Cinpharm - (Pharmaceutical Generic Manufacturing Laboratory) 2005--Acquisition of Panzani- (leading brand of pasta in Cameroon) 2001 : Founder and Developer of Pasta SA (Bakery flour and semolina production unit) 1996-2001 : Administrative and Financial Director of Hazim Forestry Group 1992-1996 : Auditor at Ernst & Young Holds a Master's degree in Auditing and Management Control from the University of Paris-Dauphine in 1991.en 1991.

tributed to a large extent. We also know that our diaspora is willing to do more in foreign direct investment, but they face a number of difficulties. It is therefore up to us to join our efforts, among other things, to create an environment conducive for business development ". The CEO of Cadyst Invest regrets the paradoxical situation of Côte d'Ivoire, which remains the country in Francophone black Africa where investors are most naturally drawn to which is detrimental for Cameroon whose businessmen and other donors know the huge assets involved. Jean Robert FOUDA

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PORTRAIT PAUL TASONG NJUKANG

The Master Planner for harmonious development The new Minister Delegate in the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development gets back to his ministry of origin following the government reshuffle of 2 March 2018.

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lanning. That is going to be the onus of Paul Tasong, Minister Delegate in the Ministry of the Economy, Planning and Regional Development. A mandate spelled out by the provisions of the Decree of 9 October 2011 to organise the government. It will not be something new to this graduate of the National School of Administration and Magistracy (ENAM) who has spent three quarters of his career in this ministry which has changed its appellation several times. In fact, after graduating from ENAM in 1988, this taxation specialist was first posted to the Ministry of the Economy and Finance (Department of Taxation). Then in 1999, he was in the Ministry of Public Investments and Regional Development where he made it to all levels of professional hierarchy, from Provincial Delegate of the South-West (1999) and Director of Public Investment Programming (2004), up to the post of Secretary General (2010). In 2012, he was appointed Commissioner in charge of Economic, Monetary and Financial Policies at the Central African Economic and Monetary Commission (CEMAC) for a five year non-renewable term. His achievements under this institution include the reform of the CEMAC multilateral surveillance mechanism, implementation of the directives of the CEMAC harmonised framework for public finance management and the design and implementation of the CEMAC Economic and Financial Reform Programmes, PREF-CEMAC. This means his new mission of planning Cameroon's development will not be unfamiliar to him especially as it is going to be carried out in accordance with the long-term objectives set out in Cameroon’s 2035 Emergence Vision. It is a tool that he knows quite well because during his tenure as Secretary General of MINEPAT, he was mainly responsible for the

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implantation of the first phase spelled out in the Growth and Employment Strategy Paper (GESP). This paper which addresses the issue of growth is the resultant of macroeconomic and sector policy design. With regard to planning, this native of Lebialem Division in the South-West, born on 20 March 1963 in M'mockmbie, must urgently revise the development strategies so as to make new strategic and spatial planning instruments available by the end of 2019, date of termination of the GESP. To this end, this holder of a degree in Public Law from the University of Yaounde is thus expected to step up planning operations relating to the second phase of the vision, notably by conducting allinclusive consultations nation-wide. On an academic note, Paul Tasong enriched his training thanks to several scholarships. First in 1994, within the framework of cooperation with the Belgian government, he was awarded a scholarship to the University of Antwerp. He completed the training with a diploma in Development Policy and a Master in Public Administration Management (with honours) issued by the Institut de Politique et de Gestion du Développement. Then in 2007, he was granted a Commonwealth scholarship and he flew to Toronto in Canada where together with public finance professionals from other Englishspeaking African countries they created the Commonwealth Public Financial Management Fellowship. In 2010, still in quest for knowledge, he undertook a training course in Public Finance Management at the John F. Kennedy School of Government of the prestigious Harvard University.

EMERGING CAMEROON- N°01 September-October 2018

Pascal DIBAMOU


"... Is Cameroon a safe risk? We do so believe and we say so.

Investing in Cameroon

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DE LA PLANIFICATION ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Does Cameroon have a promising future? We do so believe and we say so. This is why I urge you to grasp the opportunities available today to partake in the development of the future Cameroon". Excerpts from the speech of H.E. Paul Biya, President of the Republic of Cameroon at the closing of the Cameroon-France Economic Forum, 31st January 2013 in Paris.


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