Glass

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APPRENEZ L’APNÉE AU GLASS Chouette, c’est la Paris Cocktail Week! L’occasion de découvrir de nouveaux bars (mon activité préférée après “faire des galipettes”). On a testé le Glass, et on aurait préféré éviter.


Ce qui restera à jamais dans mes souvenirs à propos du Glass, c’est son air irrespirable. Je n’ai jamais eu autant l’impression que chaque inspiration allait me mener vers une mort certaine, tant je me sentais suffoquer. La faute à la clim’, qu’on m’a dit. Mais je ne suis pas certaine que ce soit une excuse valable. Je pourrais passer un long moment à vous décrire cet air, sec dans le nez puis humide dans la trachée. Je sentais comme si de la buée se créait sur les parois de mes poumons, obstruant chaque alvéole et rendant chaque inspiration plus pénible que la précédente. J’ai attendu mes amis pendant les vingt minutes qui se retrouvent sans problème dans le top dix des vingt minutes les plus longues de ma vie (le pop-corn sur-salé “je veux te donner envie de consommer et je le cache à peine” et le verre d’eau gracieusement offerts n’y ont rien changé).

L’endroit peut à peine contenir vingt personnes. Disons trente, si toutes les nanas se foutent sur les épaules des mecs, et que les mecs se marchent sur les pieds. Et quand la chaleur humaine s’ajoute à l’air sec, ça donne une ambiance assez folklorique. C’est très sombre aussi. Quasiment éclairé uniquement à la bougie. L’un de mes amis ne m’a carrément pas reconnu dans l’obscurité. Et franchement, ça fatigue les yeux. Entre l’absence de lumière et la musique un peu lounge, je remercie le patron de ne pas avoir installé de banquettes, sinon je piquais une sieste. Ah, un truc chouette ; le sol qui s’illumine. Une sorte de petit chemin en mosaïque de vitrail multicolore qui s’éclaire aléatoirement. C’est original et énervant à la fois. Le pire à mon sens reste la petite boule à facettes qui tourne sur elle même vers le fond de la pièce. On aime ou pas, mais je trouve qu’il n’y a rien de plus kitch et ringard qu’une boule à facettes, surtout lorsqu’elle est en absolu décalage avec tout le reste de la déco. L’ensemble se donne un style pseudo-mystérieux plutôt raté. Courage, on a même pas encore commandé (mais en ais-je vraiment envie?).

C’est un bar où il est bon de savoir parler anglais, parce que le patron ne capte pas un mot de français. J’ai commencé par lui déballer ma vie, comme quoi nous allions être un groupe d’à peu près 7 personnes et que j’espérais que ça ne dérangerais pas -puis je me suis interrompue en voyant sur son visage la très célèbre expression « souris, ça fait croire que tu comprends ». « Do you prefer to speak english ? », je demande. « YEEEEEEEEEEES », répond-t-il avec le soulagement d’un gosse qui a enfin son autographe de Mickey après une journée à Disney. Je n’ai pas parlé avec la barmaid, mais j’ai cru comprendre que c’était à peu près la même chose, mais je n’en suis pas certaine. C’est très bleu marine de ma part, mais je pense que quand on ouvre un bar à Pigalle et qu’on veut être au contact du client français, il faut parler un minimum la langue, ou alors faire comprendre quelque part que l’établissement s’adresse surtout à une clientèle internationale (oh, la vilaine).

J’en viens enfin au but de cette sortie : goûter le cocktail signature du Glass, la « Courtille ». Pour une amoureuse du Gin comme moi, c’était le cocktail de mes rêves, réunissant tous les goûts que j’affectionne ; pomme, citron, et même le céleri. J’aime quand c’est frais, original, et quand ça se boit tout seul (mon mélange préféré étant à base de Gin-pomme-menthe-concombre, voyez le truc). Ce qui était le cas. Vu l’endroit, je ne m’attendais plus à rien du côté des boissons, et comme toujours c’est lorsqu’on perd tout espoir dans quelque chose qu’on en sort surpris. C’était vraiment


bon, très équilibré.Mes amis se sont plains de trop sentir le céleri, et personnellement, j’aurais aimé sentir un poil plus le Gin. Parce qu’il n’y a jamais trop de Gin. Mais en dehors de ce détail, j’aurais presque été prête à continuer de supporter l’air de la pièce pour reprendre un verre, si je n’avais pas prévu de passer en face pour tester le Lulu White. A découvrir au prochain épisode.


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